Tag: journaliste

  • 22.08.2014

    22.08.2014

    Assassinat — Le chef de la diplomatie roumaine, Titus Corlatean, s’est dit indigné de l’exécution du journaliste américain James Foley par le groupe terroriste l’Etat Islamique. M Corlatean a fermement condamné cet acte de terrorisme et souligné qu’il était inadmissible que des journalistes soient pris pour cibles dans des conflits armés pour devenir victimes durant l’exercice de leur profession. Il a affirmé que de telles barbaries devraient être condamnées par l’ensemble de la communauté internationale et que les coupables devraient répondre devant la justice. M Corlatean a affirmé que la Roumanie, en tant qu’Etat membre de l’OTAN et de l’UE, continuera à lutter contre le terrorisme international qui menace la paix et la sécurité du monde.



    Congrès — Le 21e congrès de l’Association internationale des anciens détenus politiques et victimes du communisme en Europe de l’Est se déroule aujourd’hui à Bucarest. Y participent des délégués de nombreux pays : Allemagne, Croatie, Hongrie, Slovaquie, Lettonie, Lituanie, Estonie, Albanie, République de Moldova, ainsi que des figures de proue de la résistance anticommuniste. La Roumanie est représentée par l’Association des anciens détenus politiques, membre de cette association internationale. Le congrès de Bucarest fête les 25 ans écoulés depuis la chute du communisme en Europe centrale et de l’est en commémorant les victimes de la répression du régime totalitaire communiste et rappelant la lutte contre les dictatures. Notons que le 23 août, c’est la Journée européenne de commémoration des victimes des régimes totalitaires.



    Moldova — Le vice-premier ministre russe Dmitri Rogozine et les représentants de l’administration pro-occidentale de la République de Moldova se réunissent aujourd’hui à Chisinau afin de parler des relations économiques bilatérales. Selon le correspondent de la radio publique roumaine, l’embargo imposé par Moscou aux produits agroalimentaires moldaves ainsi que les livraisons de gaz à Chisinau comptent parmi les sujets des pourparlers. L’actuel contrat de livraison du gaz devrait expirer le 31 décembre.


    Depuis Chisinau, M Rogozine devrait se rendre dans la région séparatiste pro-russe de Transnistrie. Cette visite se déroule alors que le leader sécessionniste Evguéni Sevtchouk vient de signer un décret relatif à la mobilisation partielle affirmant que Chisinau et Kiev soumettent la région séparatiste à un blocus économique qui ne fait qu’escalader les tensions dans la région. Rappelons-le, la Transnistrie est sortie de facto de sous le contrôle de Chisinau en 1992, après un conflit armé qui a fait des centaines de morts et décidé après l’intervention des forces russes du côté des séparatistes. Même si elle prétend respecter l’intégrité territoriale de la République de Moldova, la Fédération de Russie soutient le régime sécessionniste tant du point de vue financier que militaire.



    Football — Le club de foot roumain Astra Giurgiu a dépassé (2 buts à 0), jeudi en soirée, l’Olympique Lyonnais dans le match aller du barrage de qualification dans la phase des groupes de la Ligue Europa. Dans la même compétition, Petrolul Ploiesti été vaincu 1 but à 3 à domicile par les champions de Croatie, le Dinamo Zagreb. Les matchs retour décisifs sont prévus la semaine prochaine.

  • Rapport sur la liberté de la presse roumaine

    Rapport sur la liberté de la presse roumaine

    Le journaliste roumain est coincé dans un étau politique et économique, qui l’oblige à censurer ses opinions. C’est ce que constate le plus récent rapport FreeEx sur la liberté de la presse roumaine en 2013, réalisé par l’agence Active Watch. Les problèmes du secteur ne se limitent pas aux pressions politiques et économiques qu’il subit. Le rapport constate également que le langage utilisé par les journalistes roumains s’est détérioré en 2013, étant dominé par les agressions et les offenses verbales.



    En même temps, le discours des médias est de plus en plus politisé ; en témoigne le fait que de nombreux journalistes décident de migrer vers la sphère politique. Selon le même document, nombre d’institutions médias de Roumanie abusent de la liberté d’expression pour intimider différentes personnes, groupes sociaux, groupes politiques ou représentants de la justice.



    Par ailleurs, l’agence Active Watch constate qu’en Roumanie, les médias abandonnent souvent leur mission initiale d’informer la population, afin de promouvoir des messages favorables aux intérêts de différentes entités privées. Dans ce contexte, institutions médias et journalistes exhortent leurs confrères à arrêter les critiques qui leur sont adressées et menacent des les attaquer en justice, alors que de plus en plus d’hommes politiques demandent la fermeture de différents médias. Il y a même un groupe de presse important dont la direction fait l’objet d’une enquête de chantage.



    Bien que le Conseil National de l’Audiovisuel ait sanctionné toutes ses transgressions, les amendes sont trop faibles et ne découragent point les pratiques abusives. Le CNA est même soupçonné d’être la cible de pressions faites par la classe politique et par les radiodiffuseurs.



    Malheureusement, à tous ces dérapages d’ordre professionnel, s’ajoute la crise économique qui rend encore plus difficile l’existence de la presse roumaine. Un grand nombre de médias ont cessé leur activité, bien des journaux n’existent plus que sur Internet.



    Le rapport de l’organisation Active Watch dénonce également la détérioration des relations entre les journalistes et leurs patrons, qui se traduit par des licenciements abusifs, des retards du paiement des salaires et une Convention collective expirée en février 2014.



    Selon Razvan Martin, coordinateur du projet FreeEx qui a rendu possible cette enquête, tous ces éléments fragilisent la presse roumaine. A son avis, à l’heure actuelle la presse roumaine est : « Extrêmement divisée, incapable d’assumer des valeurs et des normes professionnelles, incapable de lutter pour ses propres droits. Elle perd donc beaucoup de crédibilité. Les journalistes sont très vulnérables dans leurs rapports avec le patronat, ce qui fait que leurs droits professionnels, notamment le droit à la liberté d’expression, soient vulnérables, affectés par les influences et les intérêts des patrons».



    Notons pour terminer qu’en 2013 la Roumanie s’est retrouvée sur la 45e place du classement de la liberté de la presse réalisé par Reporters sans frontières. Selon un autre classement de l’organisation Freedom House, la Roumanie est considérée comme un pays avec une presse partiellement libre. (trad. Valentina Beleavski)

  • Quel avenir pour la presse roumaine ?

    Quel avenir pour la presse roumaine ?

    Victime collatérale de la crise économique, fortement ressentie depuis 2010, la presse écrite roumaine semble se retrouver dans une impasse. Par rapport au marché de la télévision, qui semble connaître la meilleure période depuis la chute du communisme, la presse écrite, notamment celle format papier, se confronte à de grandes difficultés. Ces dernières années, plusieurs publications écrites ont carrément fermé leurs rédactions ou ont été obligées à réduire leur activité et leur nombre de salariés.



    Par conséquent, la presse écrite roumaine a connu un déclin très marqué, difficile à anticiper il y a 10 ou 15 ans. Les quelques journaux dits « de qualité » maintiennent difficilement leurs variantes papier, sur un marché de la publication imprimée accaparé par les publications de niche comme les quotidiens sportifs, économiques et tabloïds. Vu leurs tirages, ces derniers sont d’ailleurs les champions de la presse écrite, ce qui en dit long sur l’évolution des goûts des consommateurs roumains de presse.



    Une lutte similaire pour la survie est également menée dans l’espace virtuel, dans lequel ont trouvé refuge même des publications qui ont eu un mot à dire sur le marché de la presse écrite. La notoriété n’est plus donnée par le traditionnel tirage, mais par le nombre de visualisations, de mentions « j’aime » ou de commentaires sur Facebook, des termes désormais consacrés dans la presse écrite virtuelle.



    Cristina Casapu, journaliste à une revue en ligne, parle de la presse roumaine en ligne: « L’évolution technologique actuelle a créé une nouvelle mode — celle de la presse en ligne, des publications électroniques, Internet s’étant transformé en une source très facile pour communiquer l’information. Au début, les journaux et revues imprimés étaient seulement doublés par des éditions en ligne. Ensuite, de nombreuses publications ont opté pour garder uniquement la variante en ligne. Cette évolution s’explique non seulement par la crise financière qui a touché les consortiums de presse, ainsi que les tendances imposées par les lecteurs. Pour eux, c’est de plus en plus commode d’accéder aux informations sur Internet, à la maison, sur le lieu de travail, dans le métro et même dans un café, utilisant soit l’ordinateur ou d’autres appareils comme la tablette ou le téléphone portable



    Dans tous ces formats la presse écrite roumaine a quelques caractéristiques spéciales, faciles à observer même par un lecteur occasionnel. Parmi elles, les plus évidentes et les plus répandues sont la politisation et l’appétit pour les tabloïds, des traits assez répandus parmi les médias autochtones. C’est pourquoi souvent « le chien de garde de la démocratie » se transforme soit en un caniche, soit en un mâtin prêt à dévorer des sujets dérisoires, qui ne s’identifient pas du tout avec ce qui devrait être l’intérêt public. Par ailleurs, parfois, le même intérêt public est remplacé par l’intérêt du groupe de presse et même du journaliste, vu que les médias roumains publient parfois des « articles écrits sur commande ».



    Cristina Casapu explique les autres tendances qui se manifestent dans la presse roumaine: « Même si à l’heure actuelle, l’accès à l’information semble être si facile, je ne peux pas ignorer une baisse significative de sa qualité. Il n’est pas difficile de constater que la même information se retrouve sur différents sites. Le métier de journaliste semble être remplacé par celle de copiste. Une autre tendance qui s’est fait remarquer, c’est celle des blogs, c’est-à-dire des pages Internet sur lesquelles des personnes plus ou moins connues, qui n’ont pas nécessairement la qualité officielle de journaliste, font connaître leurs opinions. Ce genre de médias semble gagner de plus de plus de terrain face au journal imprimé qui est déjà désuet. Et pourtant, la fin de la presse écrite n’est pas ici, c’est uniquement le public auquel s’adresse qui sera mieux sélectionné. La technologie continuera à évoluer et — qui sait ?- dans une vingtaine ou une trentaine d’années, quel sera le visage de la presse roumaine ? »



    Est-il possible que l’imprimé regagne au moins une partie de l’influence perdue ces dernières années ? Le phénomène actuel, de marginalisation de l’imprimé, est-il irréversible? Ce sont des questions auxquelles uniquement l’avenir peut offrir des réponses sûres.



    Et pourtant, ils sont assez nombreux ceux qui affirment que même dans un contexte économique favorable, la relance de l’imprimé est carrément impossible. Et cela parce que la presse écrite en ligne a assez d’arguments pour consolider sa position dominante. Hormis l’accès facile, la presse enligne est dans la plupart des cas, gratuite, ce qui lui offrent un avantage énorme face à la presse classique. Ce qui plus est, l’ascension des publications électroniques est basée aussi sur la grande passion que les Roumains ont développée ces dernières années pour les gadgets…( trad.: Alex Diaconescu)