Tag: livres

  • La semaine de la littérature et de l’illustration pour la jeunesse

    La semaine de la littérature et de l’illustration pour la jeunesse

    C’était une première pour nous – RRI et la librairie française Kyralina, puisque nous sortions du studio ad hoc mis en place dans une salle de la librairie. Cette première, nous la faisons aujourd’hui, en parlant de la nouvelle édition de la Semaine de la littérature et de l’illustration pour la jeunesse (organisée, en partenariat, par le Lycée français, l’Institut français de Bucarest, la Délégation Wallonie-Bruxelles). Nous avons à nos côtés quatre auteurs et illustrateurs de livre pour les jeunes, qui nous aiderons à mieux comprendre en quoi se distinguent la littérature et l’illustration de livre jeunesse des autres genres littéraires, à mieux comprendre leur travail : Kitty Crowther, François Place, Fanny Chartres et Cristina Radu.



  • Le salon du livre Gaudeamus

    Le salon du livre Gaudeamus

    Pendant 4 jours, le Pavillon central des expositions de Bucarest a accueilli la 23e édition de la Foire du livre Gaudeamus, l’événement le plus important du genre en Roumanie. Une quarantaine de maisons d’édition ont invité les passionnés de lecture au Centre Romexpo, leur proposant des milliers de nouveaux titres, des rencontres avec des auteurs célèbres, des sessions d’autographes, mais aussi des réductions substantielles de prix et des offres personnalisées pour chaque catégorie de lecteurs. Aujourd’hui, nous vous proposons quelques photos instantanées de cette foire.

    Chercheuse du phénomène concentrationnaire à substrat politique, Ruxandra Cesereanu clôt par le volume « Les Fuyards. Evasions de prisons et de camps au XXe siècle », paru aux Editions Polirom en 2016, le cycle consacré à ce phénomène, dont font également partie les études « Voyage au centre de l’enfer. Le goulag dans la conscience roumaine » et « Panopticum. La torture politique au XXe siècle » – les deux parus en deux éditions jusqu’à présent. « Les Fuyards. Evasions de prisons et de camps au XXe siècle », l’étude qui termine le cycle, est un livre de la sortie, de l’évasion qui, surtout au XXe siècle, a été placé sous le signe du défi de certains systèmes politiques aberrants, criminels. On peut donc dire que l’essai sur l’évasion de Ruxandra Cesereanu est un épisode optimiste dans la série des horreurs concentrationnaires surprises dans les volumes antérieurs.

    Ruxandra Cesereanu : « En Roumanie, très peu de gens ont réussi à s’échapper de l’espace communiste ; la plupart d’entre eux, je les ai mentionnés dans le volume, mais il se pourrait qu’il y ait eu plusieurs tentatives d’évasion. Pourtant, je me suis arrêtée sur deux tels cas notamment, celui de l’auteur-muse, qui m’a inspiré ce livre. Il s’agit de Ion Ioanid et de son livre « Notre prison quotidienne ». Et ce parce que, dans le premier volume de ce livre – capital pour les mémoires de prison – l’auteur raconte ses 100 jours de liberté, peut-être était-ilun des hommes les plus libres dans l’année de manque de grâce 1953, quand Ion Ioanid s’évade du camp de travail de Cavnic. Son évasion m’a intéressée aussi dans le sens anthropologique du terme, parce qu’il est possible de radiographier justement la dimension de l’humain qui traverse différentes épreuves psychiques, physiques, sociales, de mentalité. L’évasion de Ion Ioanid marque aussi un passage de l’homme détenu, l’homme que le système a l’intention de lobotomiser, à un homme libre, à un homme sauvage, sa sauvagerie étant en fait une forme maximale de liberté. »

    Moments comiques ou tout à fait tragiques, sorties ingénieuses de situations critiques ou auto-dénonciations involontaires, on retrouve tout cela dans le volume Ecrivains à la Police, un livre qui réunit les déclarations sur l’honneur des lettrés sur les heurts avec les hommes de la loi. Une anthologie lancée à l’initiative de l’écrivain et journaliste Robert Şerban, qui réunit des textes écrits par une trentaine d’écrivains.

    L’auteur de l’anthologie, Robert Şerban : « J’ai pensé que chaque écrivain avait rencontré la Police d’une façon ou d’une autre. Ou la Milice, dans le cas des écrivains plus âgés. Impossible de ne pas trouver dans la biographie de chaque écrivain une anecdote plus ou moins amusante avec les hommes de la loi. Et alors, comme nous étions en été et les vacances commençaient, j’ai parlé à mes amis écrivains. 34 étaient actifs sur Facebook, je leur ai écrit et leur ai demandé s’ils voulaient bien faire cela. Je ne savais pas où les textes allaient être publiés, mais j’ai pensé que nous trouverions certainement une maison d’édition qui soit intéressée. Ce qui est sûr, c’est que le livre est très intéressant, c’est une sorte de mode d’emploi de la rencontre avec les hommes de la loi. La plupart des histoires sont drôles, pleines d’humour, mais il y en a certaines qui sont différentes, parce que du temps de la milice, ce système était coercitif non seulement pour rendre la vie beaucoup plus dure ; les contraintes étaient exercées aussi sur le cerveau. Qui lit le livre va détecter les différences entre les rencontres avec les miliciens et celles avec les policiers. Les policiers en sortent gagnants, parce que ce sont la plupart des fois des gens qui connaissent leurs devoirs, des gens plus aimables quand ils apprennent que vous êtes écrivain, soit quelqu’un qui a en quelque sorte la tête dans les nuages. A ce moment-là, ils baissent un peu la garde, eux aussi. »

    Sous le slogan « Les grandes voix tirent le rideau », les Editions Casa Radio de la Maison de la Radio nous ont proposé, à cette édition de la Foire du livre Gaudeamus, un nouveau livre audio, soit un livre accompagné d’un CD : Alice Voinescu, Des causes de la crise actuelle de l’âme. Conférences à la Radio (1933-1943). La première femme docteur en philosophie de Roumanie, professeure exceptionnelle d’esthétique et de l’histoire de la dramaturgie, conseillère spirituelle à l’Association chrétienne des femmes, Alice Voinescu est une voix actuelle et hyper-lucide. Les Editions Casa Radio ont également une série de collections consacrées au public jeune. Bandes dessinées, illustrations originales de livre, montages radiophoniques consacrés aux enfants.

    Daria Ghiu des Editions Casa Radio nous donne des détails : « A chaque fois, une journée de la Foire est consacrée aux enfants. Parce que quelques-unes de nos collections consacrées aux enfants sont les plus recherchées par les lecteurs, nous essayons de mettre en valeur des pièces de théâtre radiophonique pour les enfants, avec les voix de grands acteurs. Et nous les mettons en circulation avec des BD, avec de nouvelles illustrations. Cette fois-ci, nous avons prévu un atelier, avec les artistes qui sont nos proches collaborateurs. Dans le cas des BD, le défi, c’est de réussir à mettre dans un circuit contemporain une pièce des années ’60, ’70, par de nouvelles illustrations. Et je peux dire que nous avons beaucoup de fans de ce livre audio, qui ont même grandi avec ce type de livre. » (Trad. Ligia Mihaiescu)

  • 30.08.2016 (mise à jour)

    30.08.2016 (mise à jour)

    Séisme – Le premier ministre roumain Dacian Cioloş et le ministre roumain du Travail, Dragoş Pîslaru, ont rendu visite, mardi, aux ressortissants roumains blessés dans le séisme de la semaine dernière et hospitalisés à Rieti, localité du centre de l’Italie. Les deux officiels ont également participé, à Amatrice, aux funérailles du deuxième groupe de victimes du séisme qui a fait 292 morts, dont 11 Roumains. Y a été également présent l’évêque orthodoxe roumain d’Italie, Siluan. Le gouvernement de Bucarest a adopté des mesures spéciales pour venir en aide aux autres Roumains victimes du tremblement de terre qui a secoué le centre de la péninsule italienne.



    Diplomatie — La Slovaquie soutient l’adhésion de la Roumanie à l’espace Schengen, car elle remplit tous les critères. C’est ce qu’a déclaré, mardi, à Bucarest, le ministre slovaque des Affaires étrangères et européennes Miroslav Lajcak, lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue roumain, Lazăr Comănescu. L’officiel slovaque a qualifié d’excellents les rapports bilatéraux et affirmé que les deux pays partagent les mêmes valeurs au sein de l’UE et de l’OTAN. Le chef de la diplomatie slovaque a par ailleurs rappelé l’appui que l’armée roumaine avait accordé à son pays dans la lutte contre le fascisme à la fin de la Seconde Guerre Mondiale. Miroslav Lajcak a pris part à la réunion annuelle de la diplomatie roumaine, qui se tient à Bucarest, en tant qu’invité d’honneur et représentant de la présidence semestrielle en exercice du Conseil de l’UE. Jusqu’au 1er septembre, les participants à cette réunion se pencheront sur différents sujets dont les évolutions de l’environnement de sécurité, l’avenir de la construction européenne, les négociations en marge du Brexit, le terrorisme, la migration ou encore la consolidation de l’économie. Les débats aborderont également les préparatifs pour la future présidence roumaine de l’UE, au premier semestre de 2019, le rôle des missions diplomatiques de la Roumanie dans le développement des relations économiques, des échanges commerciaux et de la multiplication des investissements avec d’autres Etats, ainsi que la thématique des Roumains du monde.



    Cérémonie – Le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian et son homologue roumain Mihnea Motoc ont participé à une cérémonie en hommage aux militaires français tombés en Roumanie pendant la Grande Guerre. Dans son allocution, le ministre roumain de la Défense a souligné que cela témoignait de la fraternité qui liait les deux peuples, ainsi que des 150 ans dhistoire commune de modernisation de la Roumanie. A son tour, le ministre Jean-Yves Le Drian a mis en exergue les liens uniques et anciens entre les deux Etats, qui ont résisté à lépreuve du temps.



    Dons – Quelque deux mille livres donnés mardi par les habitants de Bucarest seront envoyés à lambassade des Etats Unis à Chisinau, une façon de protester contre les récentes affirmations de lambassadeur américain sur les relations de la Roumanie avec la République de Moldova voisine, à population majoritairement roumanophone. Simultanément, à Chisinau, les gens ont manifesté, dans les rues de la capitale moldave, leur mécontentement à légard des propos du diplomate James Pettit, qui avait rejeté lidée dune éventuelle union de la Moldova avec la Roumanie. Samedi, lors du 25e anniversaire de lindépendance de la République, M. Pettit avait affirmé, dans une interview à la télévision publique, que « la Moldova nest pas la Roumanie, elle a sa propre histoire et ses propres défis ». Selon lui, lunion avec la Roumanie, vue comme un moyen daccéder à lUE ou à dautres objectifs, nest pas un choix pratique, qui améliore les choses ». Les déclarations de lambassadeur de Washington, saluées par la gauche pro-russe de Chisinau, ont été vivement critiquées par les leaders des partis politiques pro-européens de la République de Moldova et par des hommes politiques de Roumanie. Créée en 1940, sur une partie des territoires roumains orientaux annexés par lURSS, suite à un ultimatum, la République de Moldova a proclamé son indépendance le 27 août 1991, juste après léchec du putsch contre Mikhaïl Gorbatchev.



    Météo — Dans les prochaines 24 heures, il fera beau en Roumanie. Le ciel sera variable, plutôt couvert dans les Carpates méridionales et sur le sud-ouest du territoire, où l’on attend des pluies à verse et des orages. Le vent sera plus fort dans l’est du pays. Les températures maximales iront de 22 à 29 degrés.

  • 30.08.2016

    30.08.2016

    Diplomatie – La réunion annuelle de la diplomatie roumaine se poursuit à Bucarest, ayant pour invités d’honneurs le secrétaire général délégué de l’OTAN, Alexander Vershbow, et le ministre des AE de la Slovaquie, Miroslav Lajčák, représentant la présidence semestrielle en exercice du Conseil de l’UE. Y participent également les chefs des missions diplomatiques de la Roumanie, des membres du gouvernement et du Parlement, des représentants du corps diplomatique étranger accrédité à Bucarest, ainsi que des représentants de la société civile, du milieu académique et des affaires et les directeurs des instituts culturels roumains. Jusqu’au 1er septembre ceux-ci se pencheront sur différents sujets dont les évolutions de l’environnement de sécurité, l’avenir de la construction européenne, les négociations en marge du Brexit, le terrorisme, la migration ou encore la consolidation de l’économie. Les débats aborderont également les préparatifs pour la future présidence roumaine de l’UE, au premier semestre de 2019, le rôle des missions diplomatiques de la Roumanie dans le développement des relations économiques, des échanges commerciaux et de la multiplication investissements avec d’autres Etats, ainsi que la thématique des Roumains du monde.

    Séisme – Le premier ministre roumain Dacian Cioloş et le ministre roumain du Travail, Dragoş Pîslaru, se sont rendus à Amatrice, en Italie, pour participer aux funérailles du deuxième groupe de victimes du séisme qui a fait 292 morts, dont 11 Roumains. Y sera également présent l’évêque orthodoxe roumain d’Italie, Siluan. Les corps de 7 Roumains décédés ont déjà été rapatriés, le gouvernement de Bucarest ayant adopté des mesures spéciales pour venir en aide aux autres Roumains victimes du tremblement de terre de la semaine dernière.

    Cérémonie – Le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian et son homologue roumain Mihnea Motoc ont participé aujourd’hui à une cérémonie en hommage aux militaires français tombés en Roumanie pendant la Grande Guerre. Dans son allocution, le ministre roumain de la Défense a souligné que cela témoignait de la fraternité qui liait les deux peuples, ainsi que des 150 ans d’histoire commune de modernisation de la Roumanie. A son tour, le ministre Jean-Yves Le Drian a mis en exergue les liens uniques et anciens entre les deux Etats, qui ont résisté à l’épreuve du temps. Lundi, le ministre français, actuellement en visite à Bucarest, a été reçu par le premier ministre Dacian Ciolos, leur entretien abordant le renforcement du flanc est de l’OTAN, la situation sécuritaire à la mer Noire et la lutte contre le terrorisme. A cette même occasion, les deux hommes ont réitéré les engagements de la Roumanie et de la France pour le développement du partenariat stratégique bilatéral, dont une nouvelle feuille de route a été signée à Paris, en juin dernier.

    Dons – Quelque deux mille livres donnés aujourd’hui par les habitants de Bucarest seront envoyés à l’ambassade des Etats Unis à Chisinau, une façon de protester contre les récentes affirmations de l’ambassadeur américain sur les relations de la Roumanie avec la République de Moldova voisine, à population majoritairement roumanophone. Simultanément, à Chisinau, les gens ont manifesté, dans les rues de la capitale moldave, leur mécontentement à l’égard des propos du diplomate James Pettit, qui avait rejeté l’idée d’une éventuelle union de la Moldova avec la Roumanie. Samedi, lors du 25e anniversaire de l’indépendance de la République, M. Pettit avait affirmé, dans une interview à la télévision publique, que « la Moldova n’est pas la Roumanie, elle a sa propre histoire et ses propres défis ». Selon lui, l’union avec la Roumanie, vue comme un moyen d’accéder à l’UE ou à d’autres objectifs, n’est pas un choix pratique, qui améliore les choses ». Les déclarations de l’ambassadeur de Washington, saluées par la gauche pro-russe de Chisinau, ont été vivement critiquées par les leaders des partis politiques pro-européens de la République de Moldova et par des hommes politiques de Roumanie. Créée en 1940, sur une partie des territoires roumains orientaux annexés par l’URSS, suite à un ultimatum, la République de Moldova a proclamé son indépendance le 27 août 1991, juste après l’échec du putsch contre Mikhaïl Gorbatchev.

    Tennis – A l’US Open, dernier tournoi de Grand Chelem de l’année, la meilleure joueuse de tennis roumaine, Simona Halep (5e WTA) affronte aujourd’hui, au premier tour la Belge Kirsten Flipkens, tandis que Patricia Maria Ţig rencontrera l’Allemande Laura Siegemund. Egalement au premier tour, mais hier, deux autres Roumaines ont remporté des victoires – Monica Niculescu a éliminé la Tchèque Barbora Strycova, et Ana Bogdan a eu raison de sa compatriote Sorana Cârstea. Quant à Irina Begu, elle s’est inclinée devant Lesia Tsurenko, d’Ukraine.

    Météo – Il continue à faire chaud en Roumanie, surtout dans la moitié sud du pays. Les températures de la mi-journée vont de 25 à 34 degrés. A Bucarest, il y avait 29 degrés, à midi.

  • Le son des mots – La semaine du livre et de l’illustration pour la jeunesse à Bucarest.

    Le son des mots – La semaine du livre et de l’illustration pour la jeunesse à Bucarest.


    La littérature et le livre sont de retour sur RRI, qui inaugure une nouvelle série démissions de rencontres et débats littéraires, réalisées en partenariat avec la librairie française Kyralina. Autour de la table, une belle brochette dinvités : Carole Soulagne, proviseure du Lycée français de Bucarest, lauteure Yaël Hassan, les auteurs et illustrateurs Ileana et Maria Surducan et Christian Voltz. Ils répondent aux questions de leurs hôtes – Ileana Taroi et Valentine Gigaudaut et des élèves du Lycée français Anna de Noailles de Bucarest.






  • Livres dans les librairies et bibliothèques à la demande du public

    Livres dans les librairies et bibliothèques à la demande du public

    Obligés de balancer souvent entre obligations professionnelles et familiales d’une part et loisirs de l’autre, les Bucarestois, comme la plupart des citoyens des sociétés modernes, passent de moins en moins de temps dans les librairies et bibliothèques. Cela fait déjà quelques années que le marché du livre s’érode en Roumanie, en perdant du terrain face aux librairies virtuelles et aux livres électroniques qui avancent pas à pas partout dans le monde. Bien qu’à présent le marché de livre numérique de Roumanie ne pèse que 3% dans les ventes de livre, les achats de livres électroniques sont en progression évidente.

    Surprise dans une des librairies du centre-ville de Bucarest, une discussion avec des lecteurs passionnés met en lumière plusieurs aspects renvoyant au rôle joué par Internet à une époque où le manque de temps semble s’ériger en maladie du siècle.Bien qu’elle habite Bucarest depuis 8 ans déjà, cette jeune femme n’est jamais entrée dans une bibliothèque publique. Pourtant, elle entre souvent dans les librairies : Surtout ces derniers temps. Car je dois acheter des bouquins me servant dans ma carrière. Mais sinon, les librairies m’aident à me détendre. Elles me rappellent mon enfance. Des livres, j’en achète, mais pas forcément dans des librairies. Plutôt chez les bouquinistes ou sur Internet. C’est plus facile, plus pratique et plus avantageux côté prix. J’aime bien les livres sur papier. Les tenir dans la main. J’ai remarqué dernièrement que de plus en plus de magasins commencent à privilégier le commerce en ligne pour répondre aux besoins de ceux qui n’ont plus de temps pour eux. Pourtant, malgré les avantages d’Internet, rien ne se compare à une promenade en ville qui nous permet aussi bien de nous détendre que de nous tenir au courant des nouveautés. »

    On a adressé également la parole à une mère qui se rend dans les librairies deux fois par semaine pour acheter des livres sur lesquels elle s’est préalablement renseignée : « Je me tiens au courant des dernières nouveautés grâce aux scores recueillis par tel ou tel livre suite au vote de différents internautes. Une fois décidée, j’achète mes livres soit dans les librairies, soit en ligne. Vu que la plupart d’entre nous, on travaille jusque tard dans la soirée, il est pratique de pouvoir commander sur Internet et de se voir livrer les colis au travail.Ces deux témoignages, on les a recueillis dans un des sièges de la Compagnie des Librairies de Bucarest, le relais de livre avec la plus grande longévité de Roumanie, avec 65 années d’activité. Pour ne pas se voir obliger de procéder à la fermeture de ses sièges comme ce fut le cas d’autres librairies de Roumanie, le réseau doit s’adapter et se réinventer. Du coup, il a pénétré dans l’univers du commerce électronique par son programme «Réserver et rechercher» permettant à ses clients de commander en ligne parmi les livres en stock et de les rechercher par la suite dans une des filiales les plus proches de son domicile.

    C’est un service lancé à peine et du coup plutôt méconnu des Bucarestois, comme nous le dit notre interlocutrice :
    C’est une idée vraiment intéressante. Pourtant, personnellement, je préfère feuilleter un livre pour me faire une idée avant de l’acheter. Je ne renoncerais jamais au temps passé dans les librairies pour privilégier les achats en ligne, très pratiques d’ailleurs, il faut le dire.

    Aux dires de Marieta Seba, directrice de la Compagnie des Librairies de Bucarest, ce service a été lancé suite au dialogue avec les clients: Le client commande les titres qu’il souhaite et par la suite, il vient les chercher dans une de nos librairies sans payer de frais supplémentaires. Il peut venir dans le courant de la matinée ou le lendemain, l’important est de nous le faire savoir d’avance. On peut même garder ses livres pour une certaine période de temps. C’est un programme qui facilite aussi le travail de nos libraires. Ceux-ci vérifient le stock en ligne, cherchent le livre commandé et la librairie où il se trouve pour l’envoyer par la suite au client qui sera invité à le chercher dans un délai d’un jour ou deux, en fonction du flux de livraisons et de nos chauffeurs.

    Loin d’être exclusivement l’apanage des magasins ou des librairies privilégiant les ventes sur Internet, la communication en ligne préoccupe de plus en plus les bibliothèques publiques. C’est le cas de la Bibliothèque Métropolitaine de Bucarest placée sous le patronage du Conseil général de la capitale. Cela fait plus d’un an que l’institution a publié sur son site un formulaire de suggestions grâce auquel les clients peuvent demander les titres qu’ils souhaiteraient trouver dans la bibliothèque. Et ce n’est pas tout, nous le dit Anca Râpeanu, directrice de la Bibliothèque Métropolitaine: «On approche petit à petit le moment où l’on pourra envoyer des livres d’une filiale à l’autre, en fonction des réservations. Deux ans nous séparent encore du moment où une simple réservation faite dans un catalogue numérique nous permettra de savoir quel livre il faudra envoyer et vers quelle filiale. On s’efforce de prendre en considération les préférences de nos clients. Ceux-ci se voient mettre à leur disposition un formulaire leur permettant de nous indiquer les titres qu’ils aimeraient bien trouver chez nous. Pourtant, je leur demande qu’avant de compléter le formulaire qu’ils vérifient si le titre n’existe pas déjà dans notre stock».

    Vu le nombre assez grand de formulaires remplis en ligne, on pourrait conclure que les librairies et les bibliothèques essaient de trouver les moyens les plus innovateurs afin d’encourager et de préserver la lecture des livres sur papier.

  • A la une de la presse roumaine – 13.01.2016

    A la une de la presse roumaine – 13.01.2016

    Le cas du couple Bodnariu dont les 5 enfants ont été pris en charge par les services norvégiens de protection de l’enfance revient à la une des pages électroniques des principaux journaux de Roumanie. Les quotidiens évoquent aussi l’inflation des savants dans les prisons roumaines et prévoient une dépréciation de l’Euro.




  • A la Une de la presse roumaine 24.12.2015

    A la Une de la presse roumaine 24.12.2015

    Aujourd’hui la presse roumaine se penche sur
    les plans du cabinet Ciolos en 2016, sur les cultures de blé en danger à cause
    des températures trop élevées, sur les pots-de-vin les plus ridicules acceptés
    par les policiers roumains en 2015 et les livres les plus vendus en
    Roumanie en 2015.





  • Apprendre à lire… en jouant

    Apprendre à lire… en jouant

    Il y a 4 ans, (plus précisément le 23 avril 2012), la Bibliothèque Nationale de Roumanie recevait un nouveau siège, dans un bâtiment moderne, spécialement créé à cet effet. Lors de son inauguration, on a parlé de la mission de la Bibliothèque Nationale de Roumanie en tant que zone d’interférence entre les différents types de bibliothèques (nationale, publique, spécialisée, universitaire, scolaire ou de recherche). Elle se donnait aussi pour but d’avoir un contact permanent avec d’autres institutions d’information et de documentation, tels les musées, les archives et les centres culturels.

    Toutefois, malgré toutes les modernisations et tous ces objectifs ambitieux, les enfants en bas âge n’avaient pas de place qui leur soit spécialement consacrée dans la Bibliothèque Nationale. Le problème est désormais résolu: on vient d’aménager et d’inaugurer la ludothèque, dont le but est surtout d’apprendre aux petits à aimer les livres.

    Claudia Şerbănuţă, manager de la Bibliothèque Nationale de Roumanie, nous en parle: «L’espace de la Ludothèque a été conçu dès la construction de la bibliothèque, tout comme la salle de lecture pour les enfants et les jeunes. Traditionnellement, la Bibliothèque Nationale n’offrait pas de services destinés aux petits, mais l’opportunité d’un nouveau siège nous a donné la chance d’avoir aussi des espaces destinés aux enfants. Nous avons imaginé la Ludothèque comme une salle de lecture pour les enfants de maternelle qui ne connaissent pas encore l’alphabet, mais qui peuvent tirer un très grand profit de l’interaction avec les livres aux côtés d’un adulte. Initialement on a utilisé la salle pour des spectacles de théâtre pour enfants. Puis, un groupe de bénévoles enthousiastes nous ont proposé de la réaménager de sorte à créer un endroit adéquat pour les petits, pour l’interaction avec les livres et pour le jeu. Le bénévoles ont collecté des fonds et ont attiré d’autres bénévoles architectes. Grâce à cette collaboration nous avons réussi cet automne à ouvrir au public notre nouvelle salle. A présent la Ludothèque s’adresse exclusivement aux enfants en bas âge. Les meubles sont adaptés à leurs dimensions. A la fin de la visite, les parents ramassent les jouets utilisés par leur enfant, tout se passe dans une atmosphère très agréable».

    Jeux, jouets et surtouts livres attendent donc les enfants bucarestois à découvrir la lecture par le jeu. Claudia Şerbănuţă, manager de la Bibliothèque Nationale de Roumanie, insiste sur l’importance de familiariser au plus tôt les petits avec les bibliothèques et les livres : « En général, la lecture est un acte social qui s’apprend. Si cet apprentissage arrive tôt, leur tâche sera plus facile dans l’avenir. Les études menées sur l’apprentissage précoce de la lecture soulignent l’importance de l’interaction directe de l’enfant avec le livre, dans une bibliothèque et en présence d’un adulte. Le rôle de l’adulte consiste à lui expliquer ce que suppose un livre, que les signes qu’ils ne perçoivent pas encore comme étant des lettres sont porteurs d’une signification qu’il sera capable, à un moment donné, de déceler par la lecture. La familiarisation des petits avec les livres est très importante pour les futurs adultes. Elle les aidera à apprendre plus facilement et à penser tout seuls. La bibliothèque, cette ressource disponible au sein d’une communauté, nous accompagnera tout au long de la vie. L’important, c’est de la découvrir le plus le plus tôt possible, pour ensuite s’en servir aussi longtemps que possible. Malheureusement, les Roumains conçoivent la bibliothèque comme une annexe de l’école, alors qu’elle est appelée à appuyer la formation continue et à l’épanouissement de l’individu. L’existence des bibliothèques pour enfants relève de la normalité dans les pays occidentaux. Des bibliothèques existent en Roumanie aussi et chacune comporte un espace réservé aux enfants, mais cet espace est insuffisant. En outre, plusieurs catégories de publics se croisent dans un seul et même espace à l’intérieur d’une bibliothèque. Ce serait bon pour tout le monde que ces espaces pour enfants soient de plus en plus ouverts et toujours plus nombreux. »

    La Ludothèque récemment inaugurée est ouverte les samedis aussi et l’afflux d’enfants accompagnés de leurs parents prouve que de tels espaces sans vocation commerciale sont vraiment les bienvenus. La Ludothèque peut accueillir une quinzaine d’adultes accompagnés de leurs enfants. Pour la grande joie des organisateurs, la salle ne désemplit jamais.

    Claudia Şerbănuţă: « Le siège de la bibliothèque est un bâtiment neuf. Les services que nous offrons en tant que bibliothèque nationale s’améliorent sans cesse. Nous tâchons de mettre au premier plan les besoins du public. Voilà pourquoi nous avons ouvert la Ludothèque pour les jeunes. Bref, il est important de comprendre combien il est important de former nos lecteurs. »

    Notons aussi le fait que la Bibliothèque nationale mène des partenariats avec plusieurs institutions culturelles pour organiser des événements spéciaux. (Trad. Valentina Beleavski, Mariana Tudose)

  • Narativ – le premier festival de lecture pour enfants

    Narativ – le premier festival de lecture pour enfants

    Selon les statistiques, le nombre de lecteurs – adultes ou enfants – est à la baisse en Roumanie, alors que le marché du livre a du mal à se développer. C’est d’ailleurs le marché le plus faible de l’UE, selon les statistiques. Rien d’étonnant donc, si la lecture n’est plus aussi populaire parmi les enfants roumains qu’elle était il y a quelques décennies. Surtout qu’à l’heure actuelle leur attention est captivée par des choses beaucoup plus interactives qu’un livre – jeux vidéo, tablettes, dessins animés en tout genre. Sur cette toile de fond, l’Association Curtea Veche, appartenant à la maison d’édition du même nom, a décidé d’organiser le premier festival de lecture consacré aux enfants de 8 à 14 ans : «Narativ » . Où en est la lecture en Roumanie aujourd’hui ? Comment ce festival s’est-il proposé à convaincre les enfants à ne plus éviter les livres ? Réponse avec Valentina, Alexandru et leur invitée: Valentina Roman, directrice exécutive de l’Association Curtea Veche.


  • “Le moulin à papier”

    “Le moulin à papier”

    Ion Georgescu compte parmi les Roumains qui, à force de persévérance et d’implication, ont transformé leurs rêves en réalité. Désireux de briser la routine du travail de bureau et passionné de métiers traditionnels, il s’est mis en tête de donner vie à une idée qui lui tenait à cœur, celle de réaliser des livres. Et pas n’importe comment, mais en fabriquant lui-même le papier, en faisant imprimer les livres selon la méthode traditionnelle et en les reliant à l’ancienne.

    C’est ainsi qu’est né Le moulin à papier, l’organisation non-gouvernementale que dirige Ion Georgescu : « Cette idée a pris contour petit à petit. C’est dire que nous n’y avons pas pensé d’emblée. Si vous m’aviez demandé, il y a cinq ans, quelle était notre vision sur le projet du « Moulin à papier – Le village des veux métiers traditionnels de Comana », j’aurais pensé que vous rigoliez. Rien n’a été planifié. Ma femme et moi et puis tous ceux qui nous ont aidés au fil du temps, nous avons commencé par un travail de bureau. Ce n’est que plus tard que nous avons découvert l’univers de la reliure de livres, de leur impression manuelle et de la fabrication également manuelle du papier. Nous en avons été ravis au point d’en faire un hobby. Ensuite, cela est devenu une activité constante, dont les revenus puissent subvenir à nos besoins quotidiens, sans avoir à en déployer d’autres. »

    Avec son « Moulin à papier », Ion Georgescu a coordonné, dans la localité de Luncaviţa, (comté de Tulcea, est de la Roumanie), un projet consistant à dispenser des cours pratiques à l’intention des habitants: « Ce projet complexe, dont nous avons compté parmi les partenaires, aux cotés de la mairie de Luncaviţa, de deux sociétés de conseil et de l’Université Ovidius de Constanţa, qui en a été le bénéficiaire, a visé à l’acquisition, par les habitants du coin, de compétences dans les activités spécifiques du milieu rural. En dehors des métiers traditionnels, nous avons dispensé à l’intention des personnes désœuvrées des formations aux activités de réceptionniste d’hôtel et d’assistant en relations publiques et communication. A l’issue de ces stages, les participants ont reçu des diplômes reconnus à l’échelle nationale et qui le seront bientôt sur le plan européen, attestant leur qualification dans des savoir-faire ancestraux tels la poterie, le tissage et le tressage du roseau. Ce dernier sert de matière première pour fabriquer toute sorte d’objets dont paillassons, pantoufles, chapeaux, sacs à main. »

    L’idée de Ion Georgescu a suscité un vif intérêt non seulement parmi les villageois de Luncaviţa, mais aussi dans les villages tout autour. Ion Georgescu : « Les cours d’artisanat se sont déroulés à Luncaviţa, mais des gens des localités avoisinantes nous ont rejoints. Si nous nous sommes ciblés sur un seul village, Luncaviţa en l’occurrence, c’était pour voir quel impact pouvait avoir un tel projet sur une communauté à riche tradition potière. Les deux autres métiers traditionnels, nous les avons choisis parce que, grâce à la proximité du Danube, le roseau est une matière première à portée de main et que le tissage sur le métier à tisser est une des activités pratiquées jadis dans chaque foyer rural à travers le pays. »

    Ion Georgescu, le coordinateur du projet Le Moulin à papier, a transformé la localité de Comana en un « Village des vieux métiers ». C’est d’ailleurs sous ce nom qu’il a fait enregistrer le projet soutenu par des financements norvégiens, lui permettant d’ouvrir sept ateliers de savoir-faire ancestraux. Ceux-ci sont ouverts à quiconque veut redécouvrir des traditions tombées dans l’oubli.

  • 30.08.2015

    30.08.2015

    Enlèvement – Dans un enregistrement vidéo un Roumain affirme avoir été enlevé par des jihadistes au Burkina Faso et demande d’être sauvé, confirment les responsables de Bucarest. Selon le ministère des AE de Bucarest, une cellule de crise a été mise en place, formée de représentants des ministères des AE et de la Défense, des services de renseignements et de l’administration présidentielle. Ils sont en train d’analyser l’authenticité de l’enregistrement ainsi que les possibles solutions à cette prise d’otage. Selon la presse roumaine, la compagnie minière pour laquelle le Roumain travaillait en tant que gardien avait annoncé l’enlèvement depuis le mois d’avril. Toutefois, les premières images prouvant que l’homme est toujours vivant ont été diffusées à peine samedi.

    Population – La population résidant en Roumanie compte moins de 20 millions de personnes – révèlent les données provisoires rendues publiques vendredi par l’Institut national de la statistique. Au 1er janvier 2015, on recensait 19.861.000 personnes, un chiffre inférieur de 85.900 par rapport à la même période de l’année dernière. De l’avis des spécialistes, la principale raison de cette baisse est le taux démographique négatif. Par ailleurs, les statistiques indiquent que la population urbaine et celle de sexe féminin sont majoritaires (53,8% et respectivement 51,1%). Le vieillissement démographique s’est accentué, l’écart entre les seniors de 65 ans et plus et les jeunes de 0-14 ans a progressé, dépassant les 300.000 personnes. L’étude révèle aussi que la Roumanie reste un pays d’émigration. L’an dernier, le nombre des émigrants a été supérieur de 42.000 à celui des immigrants.

    Festival – Jusqu’au 20 septembre, Bucarest accueille la la 22e édition du Festival international Georges Enesco, qui réunira plus de 3000 artistes roumains et étrangers. Parmi les orchestres participants à cet évènement figurent San Francisco Symphony, Israel Philharmonic, dirigée par le célèbre Zubin Mehta, l’Orchestre Philharmonique de Vienne, l’Orchestre de l’Opéra de Munich, Staatskapelle de Dresde, la London Symphony Orchestra, l’Orchestre de Saint-Pétersbourg, l’Orchestre Philharmonique de Monte Carlo, l’Orchestre d’Amsterdam. Ce festival est entré dans le patrimoine mondial, étant le plus grand événement culturel international organisé en Roumanie, promoteur des valeurs et de la création du grand compositeur roumain Georges Enesco. Cette année, l’événement comporte 58 concerts en salle et nombre d’événements en plein air. 36 concerts seront transmis en direct par Radio Roumanie, alors que les autres seront enregistrés pour être diffusés le lendemain de leur déroulement. A cette occasion les éditions Casa Radio lancent 5 albums.

    Livres – La Roumanie a participé pour la première fois à la Foire Internationale du Livre de Pékin, en Chine, avec un stand appartenant à l’Institut Culturel Roumain. Les événements proposés par l’Institut à cette occasion étaient censés mettre en valeur le patrimoine littéraire roumain et offrir une perspective des évolutions littéraires actuelles de la Roumanie. La Foire Internationale du Livre de Pékin, qui en est à sa 22e édition, est le plus grand événement du genre en Chine. Par ailleurs, l’Institut Culturel Roumain, le 31 août, l’Université de langues étrangères de Pékin accueillera deux événements vivement attendus: une conférence consacrée à la Journée de la Langue Roumaine et l’ouverture officielle de la Bibliothèque de l’Institut Culturel Roumain de Pékin.

    Météo – C’est une journée caniculaire dans 12 départements de l’ouest, du sud-ouest et de l’est de la Roumanie. Les températures maximales iront de 29 à 36 degrés. 32 et du soleil à midi à Bucarest.

  • Des livres accessibles à tous les porte-monnaies

    Des livres accessibles à tous les porte-monnaies

    Dans la Roumanie libérée du communisme et avide de récupérer la culture et la littérature jusqu’alors censurées, de nombreuses foires du livre sont organisées, depuis des années, à Bucarest et dans d’autres grandes villes du pays. « Bookfest », organisé en juin et « Gaudeamus », qui se tient en novembre, comptent parmi les plus connues et les plus fréquentées. La foire internationale du livre « Gaudeamus », lancée par la Radiodiffusion roumaine, est itinérante, des caravanes étant organisées tout au long de l’année à travers le pays. A cette occasion, les lecteurs peuvent acheter les plus récentes parutions, assister à des lancements de livres et à des conférences de presse, ils peuvent rencontrer les auteurs et acheter des livres à des prix promotionnels.



    Bien que le marché éditorial de Roumanie soit riche en publications, les ventes n’atteignent pas le niveau des tirages ni le nombre de titres publiés. La plupart des Roumains jugent le prix des livres trop élevé. Celui-ci va, en général, de 20 à 60 lei (soit de 5 à 16 euros), alors que le salaire net mensuel se monte à 1.700 de lei, soit 380 euros.



    Pour aider les lecteurs à se procurer leurs livres préférés à des prix accessibles, cela fait 10 ans qu’ à Bucarest est organisée la foire « Kilipirim », mot qui vient de « chilipir » – aubaine et qui propose aux visiteurs des livres à prix discount.



    Oana Boca-Stănescu, chargée des relations publiques de «Kilipirim», nous explique la spécificité de cette foire : « Nous avons d’autres foires du livre, comme, par exemple, « Bookfest » et « Gaudeamus », qui offrent également aux visiteurs des prix promotionnels. Pourtant, ces deux foires proposent surtout de nouveaux titres. A « Kilipirim » on trouve plutôt des titres plus anciens, que les gens ont l’occasion d’acheter à des prix cassés — alors que pour ces livres, les maisons d’édition ne pratiquent pas le discount aux autres foires. Sur les 24.000 titres publiés annuellement en Roumanie, un lecteur s’intéresse, peut-être, à une centaine. Et même ces 100 livres, il ne peut pas se permettre de les acheter tous. Il reste donc sur sa faim et garde dans sa tête — et dans son cœur — les titres laissés de côté. La raison d’être de « Kililiprim » est justement de nous permettre de récupérer ces livres qu’on a peut-être voulu acheter il y a un an ou deux, mais auxquels on a renoncé, faute d’argent, et qui se vendent à présent à 5 lei chacun, disons — soit environ 1 euro. »



    Les foires du livre sont utiles aux lecteurs, qui peuvent s’acheter plus facilement les livres souhaités, mais aussi aux maisons d’édition, confrontées au problème de la distribution.



    Oana Boca-Stănescu : « Si les foires du livre sont nécessaires, c’est généralement pour une raison moins réjouissante : les réseaux de distribution du pays sont peu nombreuses et ne réussissent pas à faire face à la quantité immense de livres proposés par les maisons d’édition roumaines. On publie énormément, par rapport au nombre de lecteurs. C’est pourquoi, de nombreuses chaînes de librairies ont fermé, d’autres ont tout simplement disparu. Dans les petites villes ou dans les moyennes, il n’y a plus de librairies, il y a éventuellement des papeteries où l’on vend aussi quelques livres, relégués dans un coin. »



    Bien que cette année « Kilipirim » ait été organisée dans un endroit différent, les visiteurs fidèles de cette foire ont trouvé le chemin, comme, par exemple, cette lectrice : « Je visite la foire « Kilipirim » depuis plusieurs années. Cela me permet d’enrichir ma bibliothèque et de voir quelles sont les nouveautés sur le marché du livre. Cette foire est une très bonne idée. Même si depuis quelque temps les prix des livres ont baissé, ils continuent d’être inaccessibles à certaines catégories de personnes. En outre, si plusieurs éditions se réunissent pour exposer, l’offre est plus variée et, du coup, les chances de trouver des titres qui vous intéressent, sont plus grandes. »



    Ce sont toujours les prix accessibles et l’offre variée qui attirent cette autre lectrice aux foires du livre: « Je m’intéresse aux foires « Kilipirim » et « Gaudeamus », ainsi qu’à la foire d’été, depuis des années. C’est une bonne chose, surtout par ces temps-là. Important ou insignifiant, un discount est toujours le bienvenu. A présent, que l’on dispose de librairies en ligne, avant de me rendre aux foires, je jette un coup d’œil sur Internet, pour voir ce qui me manque. Ensuite, je visite les foires qui rassemblent tous les livres publiés, classés par thèmes. »



    Quant aux prix des livres, elle avoue qu’ils sont élevés, notamment pour certaines catégories sociales. Et il lui arrive d’acheter des livres qu’elle a déjà. Pourquoi ? « Pour les offrir. C’est un effort pour moi, mais ça me fait plaisir. Ce livre-là est pour mon amie, qui ne peut pas se permettre de l’acheter. Nous, les amies, nous regardons sur Internet, nous nous renseignons mutuellement. J’ai des amies plus âgées, qui sont à la retraite et qui ne sont pas connectées à Internet et je leur annonce toujours la date de cette foire.»



    De l’autre côté de la barricade se trouvent les éditeurs et les prix qu’ils pratiquent. Oana Boca-Stănescu: « J’ai travaillé pendant 9 ans dans une maison d’édition et je sais pourquoi les livres coûtent autant en Roumanie. Les tirages sont faibles et un cercle vicieux s’est créé: les gens ne se permettent pas de dépenser beaucoup d’argent pour les livres ou ne sont pas au courant des nouvelles parutions — car on publie énormément — et alors ils n’achètent pas. S’ils n’achètent pas, les tirages restent faibles. Alors les livres ont les prix qu’ils doivent avoir. Que cela nous plaise ou pas, les maisons d’éditions sont des entreprises et elles ne peuvent pas travailler à perte. Dans le prix d’un livre se retrouvent les coûts du papier, de la traduction (si c’est le cas), les salaires du rédacteur, de la personne qui s’occupe de la promotion du livre etc. »



    Organisée deux fois par an, au printemps et en automne, la foire des livres à prix cassés vient en aide aussi bien aux lecteurs qu’aux maisons d’édition, qui vendent ainsi plus de livres et gagnent des acheteurs. (Aut.: Christine Leşcu; Trad. : Dominique)

  • Le Salon international du livre Bookfest

    Le Salon international du livre Bookfest

    Un million de volumes mis en vente, des milliers de nouveaux titres, trois cents événements culturels, projections cinématographiques, lancements et débats – voilà en résumé le menu de la neuvième édition du Salon international du livre Bookfest qui vient de fermer ses portes à Bucarest. Sur l’ensemble des surprises réservées au public, notons la rencontre avec les oeuvres de plusieurs écrivains injustement bannis du paysage culturel contemporain.



    Qui sont-ils, ce sera à la romancière Nora Iuga de vous le dire: Je pense être restée la seule parmi nos écrivains contemporains à avoir connu personnellement certaines de nos grandes poétesses disparues de ce monde. Cette année, on marque le centenaire de Maria Banus, ce qui explique les nombreux événements qui lui sont consacrés et auxquels je suis invitée à parler de son oeuvre. Ou bien, prenons l’exemple de Nina Cassian, de quelques années la cadette de Maria Banus. Lors du Salon du livre Bookfest, la linguiste et la romancière Sanda Golopentia m’a offert un exemplaire de son bouquin Notre vie” où elle parle de sa mère Stefania Golopentia, qui fut parmi mes professeurs préférés au lycée et grâce à laquelle je me suis consacrée à la poésie”.



    La poétesse Maria Banus a débuté en 1937 avec le volume en vers Au pays des filles”, un livre qui a toute de suite suscité l’intérêt de la critique notamment du célèbre George Calinescu qui a choisi de l’inclure dans son Histoire de la littérature roumaine depuis ses origines jusqu’à présent”. Nora Iuga nous en parle: J’ai connu Maria Banus à l’époque où le régime communiste a choisi de la bannir et ce mot n’est pas trop fort, croyez-moi. Personne ne lui adressait plus la parole, tout le monde lui tournait le dos. C’était la période des années 1971-1972, juste après la révolution culturelle. Ses fils vivaient en Occident à une époque où l’on n’osait même pas y rêver et Maria Banus en a souffert beaucoup. Tout cela se passait sous les communistes, à dix ans du moment de gloire de Maria Banus quand elle était considérée comme un véritable sommet de la littérature roumaine. Je me suis toujours dit qu’il devait être terrifiant de se retrouver au fond d’un abîme après une ascension tellement spectaculaire. Je pense que Maria Banus a traversé une période de grande souffrance devenue d’un jour à l’autre de plus en plus atroce. A l’occasion de son 75 anniversaire, j’ai écrit un article dans le journal La Roumanie littéraire où j’affirmais que Maria Banus était bien la seule poète roumaine qui méritait de se voir attribuer le syntagme de grande dame de la poésie roumaine. On m’a reproché de l’avoir mise sur un piédestal”.



    La neuvième édition du Salon du livre Bookfest a choisi de mettre à l’honneur la littérature polonaise. Sous le slogan Quo vadis la Pologne? Vers le prochain Nobel de littérature”, l’Institut polonais de Bucarest a préparé une série d’événements littéraires censés promouvoir la littérature polonaise, tout en suscitant l’intérêt du public vis-à-vis des écrivains contemporains. On passe le micro à Ciprian Macesaru, poète et romancier roumain. J’ai participé à deux lancements de livre d’auteurs polonais. Il s’agit en tout premier lieu d’une anthologie de poésie signée Wisława Szymborska, une des grandes poétesse de la Pologne et secondo, du roman Solitude sur le net, de Janusz Wiśniewski. Pour ce qui est de l’anthologie en vers de Wisława Szymborska, prix Nobel de littérature en 1996, il convient de mentionner le fait qu’elle regroupe aussi des poèmes extraits des derniers volumes ce qui nous offre l’occasion de remarquer la force de réinvention du langage poétique. Bien que les thèmes majeurs restent les mêmes, lauteure arrive pourtant à se pencher vers le concret et le quotidien. Il y a par exemple une poésie extraordinaire sur les attaques du 11 septembre. Ou une autre qui parle du racisme ou des choses qu’on doit accepter pour vivre dans une société comme la nôtre. Szymborska ne cesse pas de dresser une parallèle entre la fragilité humaine et la force d’un Univers impénétrable et taciturne. Par contre, si l’on parle du deuxième volume, à savoir du roman de Wiśniewski, disons que dans ce cas, on retrouve un écrivain tout à fait différent, issu d’un domaine scientifique et qui s’est consacré assez tard à la littérature. D’ailleurs « Solitude sur le net » est son premier roman et le livre a bien cartonné auprès du public. Rien qu’en Russie, le roman s’est vendu en un million d’exemplaires et il en est à sa onzième édition. En Pologne, le roman a été porté à l’écran ».



    Pour conclure, disons que le public de cette neuvième édition du Salon a eu libre accès à la salle de cinéma d’art Bookfest pour voir des productions primées lors des festivals internationaux et offertes par les Instituts culturels magyar français et polonais de Bucarest ainsi que par l’Ambassade du Royaume de Norvège…(trad.: Ioana Stancescu)


  • Brandi Bates et la bibliothèque « Ça et là »

    Brandi Bates et la bibliothèque « Ça et là »

    Brandi Bates est née à Los Angeles, aux Etats-Unis. Il y a plus de 15 ans, elle a décidé de venir habiter avec son mari et leurs deux enfants en Roumanie, à Lupeni, petite localité minière située dans la Valée du Jiu. Le fait que la Vallée du Jiu est une des régions les plus pauvres du pays n’a pas découragé les deux Américains, qui ont réussi à y organiser magnifiquement leur vie, offrant énormément de choses à la communauté qui les a accueillis.



    Nous vous présentons aujourd’hui un des projets mis sur pied par la famille Bates. Il s’agit d’une petite bibliothèque destinée aux enfants, que Brandi a créée avec le concours d’un groupe de mères qu’elle rencontre une fois par semaine.


    Comment cette idée lui est-elle venue? « Les livres ont toujours beaucoup représenté pour moi — et pour mon mari aussi. Moi, j’ai étudié les lettres à la fac. Mon mari est docteur en économie. Nous avons toujours considéré que le meilleur papier peint est celui constitué de livres. Qui a des livres n’a plus besoin de papier peint. Quand nous sommes devenus parents, nous avons commencé à lire des choses à notre bébé, dès sa naissance. Nos enfants ont grandi, pourtant les livres n’ont rien perdu de leur attrait. Nous avons organisé ici un club pour les mamans, dont les membres se réunissent chaque semaine et nous parlons des livres. Moi et les enfants, nous lisons au moins une demi-heure par jour, parfois leur père nous rejoint. Une de mes amies m’a dit qu’elle aimerait, elle aussi, lire chaque jour des livres à ses enfants, mais qu’ils en ont assez des 10 livres qu’ils ne cessent de relire. C’est qu’un livre vraiment beau, que l’on aurait envie de lire à son môme, coûte l’équivalent de la nourriture pour deux jours. »



    Certes, l’aspect financier pèse lourd, quand on compte l’argent dans la vallée du Jiu.


    Brandi s’est dit qu’elle pourrait prêter à d’autres mères une partie des beaux livres qu’elle avait achetés pour ses enfants et bénéficier en même temps des livres que celles-ci possédaient. Brandi Bates. « J’ai pensé que ce serait magnifique de réunir quelques mères — qui, de toute façon, fréquentaient notre groupe — avec le concours desquelles nous pouvions acheter de beaux livres tous neufs et les partager. Cela m’a semblé une idée magnifique, de pouvoir se prêter de beaux livres, au lieu d’entasser, chacune, dans nos bibliothèques des livres bon marché, qui ne sont certainement pas de la même qualité. Chaque membre de ce groupe apporte un certain nombre de livres. J’ai utilisé Facebook pour cataloguer tous les livres. Nous ne disposons pas encore d’un espace, les livres sont rangés tous dans des boîtes entassées sur ma table. De sorte que les membres du club se rendent chez moi, elles choisissent entre 4 et 6 livres qu’elle empruntent pour deux semaines ou bien elles peuvent les réserver sur Facebook et si j’ai affaire en ville, je vais les leur porter. »



    Aller à la bibliothèque est un événement important dans la vie des tous petits, car on leur délivre une pièce d’identité et ils possèdent une fiche de prêt sur laquelle figure tous les bouquins qu’ils ont lus. Pour l’instant, la bibliothèque que Brandi a baptisée « Çà et là » n’a pas de siège officiel et elle n’est pas ouverte à tout public. Ce qui n’empêche pas Brandi de rêver. « A présent notre club compte une dizaine de familles et 5 professeurs de la ville. Pour l’instant, cette bibliothèque est pour nous plutôt un hobby, un des projets que je partage avec le groupe de mères dont je fais partie. Nous ne pouvons pas encore ouvrir les portes à l’ensemble du public de Lupeni, nous ne sommes pas encore prêtes pour cela. J’espère qu’un beau jour nous pourrons le faire, mais pour l’instant, nous essayons d’utiliser les enseignants. Car, en leur prêtant des livres, c’est sûr que des classes entières d’élèves y auront accès et c’est une façon de les faire connaître à un nombre aussi grand que possible de petits lecteurs, même sans disposer d’une bibliothèque officielle. »



    Ce que Brandi tâche de promouvoir, en fait, c’est la lecture en groupe. Dans ce but, le 30 mai, Brandi secondée par une équipe de bénévoles des Etats-Unis organise au siège de sa fondation « Nouveaux Horizons » un Festival de la narration. « Dans de nombreuses familles, les parents ont l’habitude de lire chaque soir des contes à leurs enfants et le niveau de compétences de lecture des petits est très élevé. Les enfants qu’il m’arrive de rencontrer lisent vraiment beaucoup, dès qu’ils apprennent l’alphabet. Ce qui nous intéresse, nous, ce n’est donc pas d’apprendre aux enfants à lire. Ce qui nous intéresse, c’est la lecture que nous faisons ensemble, nous souhaitons montrer combien il est beau de lire en famille et comment la lecture influence nos vies familiales et les relations entre parents et enfants, voire entre frères et sœurs. Les bébés auxquels on lit dès les premiers jours après leur naissance se débrouillent beaucoup mieux à l’école. Ils sont également stimulés à faire de la lecture une passion et ne pas se contenter des lectures obligatoires qui leur sont imposées à l’école.


    Certes, dans les écoles roumaines on donne beaucoup à lire aux enfants, mais en tant que parent, on souhaite qu’ils fassent des lectures parce qu’ils aiment ça et non pas parce qu’ils y sont contraints.


    Pour le festival de narration, nous bénéficions de la présence d’une équipe des Etats-Unis qui nous aidera à nous organiser par groupes et à lire les contes à haute voix, à les imprégner d’émotion et à les rendre vivants. Ensuite, nous discuterons de ce que nous avons lu et même travailler ensemble, peut-être écrire un conte, pourquoi pas ? Le festival de narration est censé faire découvrir la richesse de la lecture en groupe. Nous allons offrir un grand nombre de livres que ma maison d’édition préférée de Roumanie nous a offerts en donation. Nous espérons en recevoir d’autres pour encourager la lecture au sein des familles. »



    Aux passionnés de lecture nous donnons symboliquement rendez-vous le 30 mai, à Lupeni, en Roumanie. (trad.: Dominique)