Tag: lumière

  • L’exposition « Le ciel en plusieurs longueurs d’onde »

    L’exposition « Le ciel en plusieurs longueurs d’onde »

    Le Musée de la ville de Bucarest
    (MMB) offre à ses visiteurs l’opportunité de découvrir l’unique observatoire
    astronomique de la capitale roumaine ouvert au public : l’Observatoire
    astronomique « Amiral Vasile Urseanu ». L’amiral Vasile Urseanu
    (1848-1926) est le fondateur de la Société roumaine d’astronomie, dont il fut
    le premier président en 1908, et de l’Observatoire astronomique populaire, qu’il
    fit construire à ses frais en 1910. Le bâtiment de l’Observatoire a la forme d’un
    navire qui culmine par un dôme astronomique de haut de 5 mètres. Lors de son
    inauguration, l’Observatoire était équipé d’un excellent objectif Zeiss d’un
    diamètre de 150 mm. Après la mort de l’amiral, sa femme a fait don du bâtiment
    à la mairie de Bucarest, qui a joué un rôle important dans la démocratisation
    de l’astronomie auprès du grand public.


    Nous avons rencontré le muséographe Adrian Șonka de la
    section Anthropologie urbaine de l’exposition proposée par le Musée de la ville
    de Bucarest, « Le ciel en plusieurs longueurs d’onde » :




    « Notre exposition est composée de 5 grands
    panneaux sur lesquels nous avons représenté le ciel, avec plusieurs types de
    lumières. Un petit panneau explicatif illustre le tout. Nous pensions que les
    gens avaient besoin de voir des images du ciel, d’objets cosmiques, avec les
    différents types de lumières que les astronomes peuvent observer. L’exposition
    peut être visitée tous les soirs jusqu’à l’automne. Pour chaque type de
    lumière, on peut observer l’image du ciel dans son intégralité. Dans le ciel,
    selon le type de lumière, différents objets peuvent être observés. Dans la
    partie visible, par exemple, on peut voir beaucoup d’étoiles et de nuages de
    poussière. Dans la photo du ciel en infrarouge, seuls les nuages de poussière
    peuvent être observés. Par contre, dans la version du ciel en rayons X et rayons
    gamma, seuls les objets les plus chauds de l’Univers peuvent être vus. Pour
    chaque type de lumière, il y a une photo du cœur de notre galaxie. En son
    centre, on trouve un trou noir supermassif. Son image et celle de ses
    frontières changent en fonction du type de lumière dans lequel on les observe.
    Par exemple, le trou noir et le disque qui l’entoure peuvent être observés grâce
    aux ondes radio. Dans l’infrarouge on ne voit que les nuages de poussière qui
    sont en direction du trou noir. Par contre, dans l’espace visible on ne voit
    presque rien, sauf des étoiles.
    »




    Adrian Șonka nous a expliqué
    comment nous percevons le ciel, celui visible à l’œil nu et celui vu à l’aide d’instruments :




    « C’est très intéressant si on pense à la
    lumière que la rétine de notre œil peut détecter. Nous, les êtres humains,
    ainsi que de nombreux animaux sur Terre, nous sommes adaptés à la lumière que
    le Soleil émet en plus grande quantité. Nous appelons cette gamme de lumière le
    spectre visible, la gamme visible, et bien sûr nous observons le ciel dans la
    gamme visible. Dans ce type de lumière, généralement les étoiles qui ne sont ni
    trop froides ni trop chaudes émettent de la lumière. Tout ce que nous voyons à
    l’œil nu dans le ciel serait des étoiles, qui émettent un certain type de
    lumière. Dans l’infrarouge, par exemple, on peut voir des objets froids, telles
    des étoiles froides. On peut y voir aussi des nuages de poussière réchauffés
    par la lumière des étoiles de notre galaxie. Sous un autre type de lumière, on
    ne peut voir que les nuages de gaz, ceux qui forment actuellement des étoiles. A
    l’aide des rayons gamma ou rayons X, on peut voir les objets les plus chauds de
    l’Univers, les supernova, soit les restes de supernova, le gaz qui se réchauffe
    autour des étoiles massives, ainsi que les galaxies qui contiennent des trous
    noirs. Maintenant, bien sûr, notre œil s’est adapté à la lumière émise par le
    soleil, qui pénètre dans l’atmosphère et peut arriver jusqu’à nous. Mais une
    grande partie de la lumière présente dans l’Univers est bloquée par notre
    atmosphère. Cela est un aspect positif, car toutes les lumières ne sont pas
    favorables à la vie. Les limites de notre œil sont données par le type de
    cellules présentes dans la rétine. Nous ne pouvons voir qu’une certaine partie
    du spectre électromagnétique, de toute la lumière de l’Univers. En fait, on dit
    actuellement que nos yeux perçoivent très peu de la lumière qui existe dans
    l’Univers.
    »


    Adrian Șonka nous a aussi offert
    des informations concernant le programme de l’exposition, accueillie par
    l’Observatoire astronomique « Amiral Vasile Urseanu » de
    Bucarest :




    « Ceux qui souhaitent nous visiter peuvent
    venir en journée pour voir l’exposition. Ensuite, après 19h30, ils peuvent
    venir observer le ciel à l’aide du télescope. Cela dépend aussi de la saison.
    Par exemple, au printemps on peut voir très bien les planètes Vénus et Mars.
    Tous les mois, deux semaines durant, on peut également voir la Lune, vers le
    début du mois. Bien sûr, à part les planètes, il y a des étoiles et des
    constellations. Nous conseillons tous nos visiteurs : un guide leur
    explique et leur montre différents objets, soit à l’aide d’un télescope, soit à
    l’œil nu. La dernière entrée est permise à 21h et les observations se terminent
    vers 21 h 30. L’Observatoire est ouvert entre 14 h et 21 h 30.
    »


    Pour finir, nous vous
    recommandons de visiter avant tout le site web du Musée de la Municipalité de
    Bucarest, pour vous renseigner davantage sur cette exposition intitulée « Le ciel en plusieurs longueurs
    d’onde » :


    https://muzeulbucurestiului.ro/expozitia-cerul-lungimi-unda/


    (trad. Andra Juganaru)

  • Les Pâques en Roumanie : une richesse des symboles et traditions

    Les Pâques en Roumanie : une richesse des symboles et traditions

    De la
    lumière sainte, des œufs peints, un lapin avec des
    cadeaux, des repas en famille, le sacrifice de l’agneau, la « pasca », beaucoup d’émotions dans la vie liturgique – voilà la richesse
    des Pâques roumaines. Dans les minutes suivantes, nous vous proposons une brève
    présentation de l’histoire, des traditions et des significations des principaux
    éléments qui composent ce que l’on appelle « la plus grande fête du
    christianisme ».




    L’étymologie
    du mot « Paști » (Pâques en roumain, au pluriel)
    nous conduit vers les anciens égyptiens. En hébreux, le mot
    « Pesach », qui signifie « passage » a été hérité de la
    langue des Egyptiens. Le monde romain-byzantin l’a emprunté ensuite, sous la
    forme « Pascha », nom neutre, d’où il est entré dans les langues
    latines.




    Chez les
    Juifs, « Pessah » ou la fête des pains sans levain, reste la fête la
    plus importante. Elle commémore la traversée miraculeuse de la mer Rouge, qui
    les a conduits de l’esclavage sous les égyptiens à la liberté. Le Pessah juif
    était célébré huit jours durant, du 15eau 22e jour du
    mois de Nisan, septième mois de l’année civile des Hébreux et premier mois de
    leur année sacrée. La cène qui marquait le passage de la mer Rouge avait lieu
    dans la nuit du 14eau 15edu mois, à la pleine lune, après
    l’équinoxe du printemps. En 33 de notre ère, cette fête coïncida avec des
    événements étonnants racontés dans la Bible, ayant Jésus Christ pour
    protagoniste et qui se passaient dans la province romaine de la Judée : il
    s’agissait d’un autre passage, de la mort à sa propre Résurrection, à l’époque
    du préfet romain Ponce Pilate.


    D’ailleurs,
    les Romains avaient toujours l’habitude de célébrer le passage vers un temps nouveau.
    Pour un certain laps de temps, la Rome antique célébrait le Nouvel An le 1er
    mars. Ce mois marquait plusieurs autres célébrations de grands dieux de la
    végétation et de la fécondité qui, à l’origine, étaient des personnifications
    du Soleil. Par exemple, le dieu Mars était considéré l’incarnation du Soleil à
    l’équinoxe du printemps. Bien avant d’être considéré comme le dieu de la
    guerre, il était considéré le « Jeune Soleil », un dieu de la
    fécondité et de l’abondance, de la multiplication des grains et des animaux. Le
    même mois de mars, les romains célébraient aussi les Matronalia, la fête des épouses et des mères de famille, dédiée à
    Junona Lucina et à Matrona. Lucina (nom provenant du mot « lux »,
    « lumière » en latin) était la déesse de la lumière, tandis que Matrona
    (nom provenant de « mater », « mère » en latin) était la
    protectrice des mères.


    Le 15e
    mars était à la fois le jour de Jupiter et le jour d’Anna Perenna, dont
    le nom signifiait « l’année pérenne », c’est-à-dire éternellement
    renouvelée. Le jour du 25e mars était appelé Hilaria (« jour de la joie » en latin) parce que c’était
    le jour de la résurrection d’Attis, l’époux de Cybèle, déesse de la fécondité,
    honorée dans l’ensemble du monde antique. C’était donc un jour de la victoire
    de la vie sur la mort et d’une promesse d’immortalité. Dans la Grèce classique
    aussi il y avait une fête du printemps, qui était liée à Dionysos, représentant
    le Soleil fécondateur. Son nom était « Anthesterion »,
    provenant du grec où ce mot signifie « fleur ». Par ailleurs, dans la
    Rome antique, Flora, la déesse du printemps, des fleurs et de la floraison,
    était aussi vénérée pendant un festival appelé Floralia. Il n’est donc pas surprenant qu’en Roumanie, le dimanche
    des Rameaux (appelé « Florii ») marque les 7 derniers jours de
    préparation avant Pâques.




    Les
    traditions roumaines dédiées aux fêtes pascales placent au centre l’œuf, peint
    surtout en rouge, mais aussi dans d’autres couleurs. Le rouge symbolise le
    sang, le feu, mais aussi l’amour et la joie de vivre, le jaune signifie la
    lumière, la jeunesse et le bonheur, le vert symbolise la renaissance de la
    nature, l’espoir et la fécondité, tandis que le bleu est la couleur de la
    vitalité et de la santé. Sur les œufs peints selon la tradition roumaine, les
    lignes utilisées ont aussi des significations des plus diverses. La spirale
    signifie l’éternité, la ligne verticale symbolise la vie, la ligne horizontale
    représente la mort, tandis que le rectangle signifie la pensée et la sagesse.


    Assis autour de la table, les gens cognent entre
    eux les œufs peints, en disant « Le Christ est ressuscité » et en
    répondant « Il est vraiment ressuscité ». L’œuf, présent dans
    de nombreuses mythologies, symbolise avant tout, la source de la vie et la
    naissance de notre monde. Les habitants de l’Égypte et de l’ancienne Perse, par
    exemple, s’offraient des œufs, teints ou peints, qu’ils cassaient avant de les
    manger, comme un acte sacré, pour aider le monde à renaître.




    Un autre
    symbole pascal est le lapin qui offre des cadeaux. Le lapin appartient à la
    lignée du bestiaire lunaire et aux archétypes associés au clair de la lune.
    Dans l’art chrétien médiéval, il avait une signification particulière : il
    était vu comme hermaphrodite, ce qui a conduit à la connexion avec la Vierge
    Marie, la mère de Jésus Christ, en raison de sa virginité. Les images avec un
    lapin offrant des cadeaux et des œufs de Pâques sont spécifiques à l’Allemagne
    et remontent au XVe siècle. Le lapin est aussi un symbole de la fertilité,
    présent dans toutes les mythologies. Il est associé à la divinité de la Terre
    Mère, à l’idée de la régénération et du renouvellement ininterrompu de la vie.
    C’était aussi un être céleste, qui incarnait une ancienne déesse germanique,
    Eostra, mythifiant le printemps et la fécondité, encore adorée au XIIIe siècle,
    à la campagne. Comme les Saxons célébraient l’arrivée du printemps avec des
    fêtes tumultueuses, les missionnaires chrétiens n’avaient d’autre choix que de
    les intégrer. En outre, la fête païenne d’Eostra coïncidait avec la célébration
    de la résurrection de Jésus Christ.




    L’agneau
    est un autre animal associé à Pâques. Son symbolisme est lié à la célébration
    juive du passage de la mer Rouge. A Pâques, chaque chef de famille devait
    choisir un agneau ou un bouc mâle de son troupeau, sans défauts physiques, qu’il
    devait garder du 10e jusqu’au 14e jour du mois de Nisan
    et le sacrifier d’un coup de poignard avant de le manger. L’agneau est aussi le
    signe de la douceur, de la simplicité, de l’innocence et de la pureté, autant
    d’attributs de Jésus-Christ.




    Pendant
    les 7 jours des Pâques juives, on ne consomme que du pain sans levain. Ce pain
    rappelle le pain sans levain que les Israélites ont préparé la nuit de leur fuite
    d’Égypte et symbolise, par l’absence de ferments levants, la propreté, la
    prévention de corruption et l’appel à une vie pure et sainte. Les traditions
    populaires roumaines sont loin de cette tradition juive qui associe le pain à l’amertume
    de l’esclavage en Égypte. Pour marquer la joie à Pâques, la « pasca »est,
    en fait, un pain sucré.




    La dernière
    partie de notre programme est consacré au jour de célébration de Pâques. Bien
    que les catholiques et les protestants aient célébré Pâques le 9 avril dernier,
    les Pâques orthodoxes ont lieu, cette année, le dimanche, 16. Cette situation découle
    des calculs astronomiques imprécis qui ont servi au premier synode œcuménique,
    organisé à Nicée en 325 de notre ère, de décider que les Pâques chrétiennes ne
    seraient plus célébrées au même moment que la fête juive, mais le premier
    dimanche après la pleine lune suivant l’équinoxe de printemps. La notion d’équinoxe
    vernal avait une signification particulière, car elle était considérée comme un
    moment représentatif du temps primordial où Dieu sépara la lumière des ténèbres
    et ordonna que la lumière soit donnée par le soleil – le jour, et par la lune -
    la nuit.


    Jusqu’en
    1582, tous les chrétiens célébraient Pâques à la même date. Le changement de date
    dans le christianisme occidental s’est fait par une réforme du calendrier
    initiée par le pape Grégoire VIII, qui voulait corriger le décalage découvert
    par les astronomes entre le calendrier utilisé jusqu’alors, soit le calendrier
    julien, et le temps astronomique réel. En utilisant le calendrier julien, la
    date de Pâques était, donc erronée. Alors que les catholiques commençaient à
    célébrer Pâques selon le nouveau calendrier rectifié, les Eglises orthodoxes
    continuaient, elles, à célébrer selon le calendrier julien, qui indiquait
    pourtant l’équinoxe et la pleine lune à des dates qui ne correspondaient plus
    aux dates astronomiques. Ceci explique l’écart qui persiste de nos jours encore.


    Lors de
    la conférence inter-orthodoxe de Constantinople en 1923, les Eglises orthodoxes
    ont essayé de trouver un compromis entre les deux calendriers, julien et
    grégorien. Lors de cette conférence, on a donc fixé Noël selon le calendrier
    grégorien, et Pâques, selon l’ancien calendrier julien.




    Avant de
    finir l’exposée de ce panorama des traditions pascales en Roumanie, il faut
    préciser que la plupart des Roumains suivent, du point de vue liturgique, la
    tradition byzantine. Les 7 jours de la Semaine sainte prennent fin à la nuit de
    la Résurrection, ce moment culminant de la fête pascale. La Semaine Sainte
    débute par le Dimanche des Rameaux. Dans les églises à travers la Roumanie, les
    prêtres rappellent dans leurs offices religieux chaque instant avant le sacrifice
    suprême que Jésus-Christ a fait pour sauver l’humanité entière. C’est une nuit
    spéciale, symbolisant la nuit de la lumière, de la purification, la libération
    de l’humanité de l’esclavage de l’enfer, du mal et de la mort. C’est pourquoi la
    fête pascale est une célébration de la lumière. A minuit, lorsque les gens se
    rendent au service de la Résurrection, ils allument des bougies, symbolisant le
    passage des ténèbres à la lumière, de la mort à la vie.




    En vous
    remerciant de votre attention, nous souhaitons à ceux qui célèbrent Pâques, de Bonnes
    Fêtes, ainsi qu’à tous ceux qui nous écoutent, un printemps plein d’espoir et
    de lumière ! (écrit par Andra Juganaru)

  • Leçon 205 – Le monde de la lumière

    Leçon 205 – Le monde de la lumière

    Lecţia două sute cinci



    Dominique: Bună ziua!


    Ioana: Bună dimineaţa!


    Alexandru: Bună seara!


    Valentina: Bună!


    Bun venit, dragi prieteni!



    Alexandru : Astăzi vorbim despre lumină.


    Aujourdhui nous parlons de la lumière.


    lumină – lumière


    o lumină strălucitoare – une lumière brillante


    o lumină blândă – une lumière douce


    o lumină diafană – une lumière diaphane


    o lumină albastră – une lumière bleue


    o lumină rece – une lumière froide


    o lumină caldă – une lumière chaude


    o sursă de lumină – une source de lumière


    Ioana : Soarele este o sursă de lumină.


    Le Soleil est une source de lumière.


    o rază de lumină – un rayon de lumière


    Alexandru : O rază de lumină pătrunde în cameră.


    Un rayon de lumière pénètre dans la chambre.


    Valentina : Acest copil aduce o rază de lumină şi de speranţă. (Cet enfant apporte un rayon de lumière et despoir.)



    Ladjectif dérivé du mot lumină est :



    luminos/luminoasă – lumineux/lumineuse



    un chip luminos – un visage lumineux



    un zâmbet luminos – un sourire lumineux



    o privire luminoasă – un regard lumineux





    En roumain, nous avons deux verbes dérivés du mot lumină :



    a lumina – éclairer



    Ce verbe a, dhabitude, un sens plutôt concret, mais pas nécessairement.



    Ioana: Soarele luminează Pământul. Le soleil éclaire la terre.


    Alexandru: Flăcările îi luminau chipul.


    Les flammes éclairaient son visage.


    Valentina : Un zâmbet îi luminează chipul.


    Un sourire illumine son visage.


    Le second verbe a, lui, un sens moins concret, tout comme son homologue français:



    a ilumina – illuminer



    Alexandru: O lumină diafană iluminează orizontul.


    Une lumière diaphane illumine lhorizon.



    Deux autres verbes sont étroitement liés à la lumière :


    a aprinde – allumer


    Ioana : Aprinde lumina, te rog !


    Allume la lumière, sil te plaît !


    Valentina : Aprindeţi lumina, vă rog !


    Allumez la lumière, sil vous plaît !


    a stinge – éteindre


    Ioana : Stinge lumina, te rog !


    Eteins la lumière, sil te plaît !


    Valentina : Stingeţi lumina, vă rog !


    Eteignez la lumière, sil vous plaît !



    Alexandru : Lumina este aprinsă. La lumière est allumée.


    Ioana : Lumina este stinsă. La lumière est éteinte.



    Il nous reste juste le temps pour 3 mots usuels de la « famille élargie » du mot lumină :




    bec – ampoule


    veioză – lampe de chevet et veilleuse


    lanternă – lampe de poche


    La leçon finie, nous allons tout éteindre avant de nous quitter. Tout, sauf les étoiles. Nu stingeţi stelele! – Néteignez pas les étoiles! Mirabela Dauer.



    LA REVEDERE !



    Nu stingeţi stelele!



    Noi am strâns luminile şi-apoi


    Am aprins luceferii din noi


    Noi am râs de tunet şi furtuni,


    Fugind ca doi nebuni.



    N-ai văzut că stelele s-au stins


    Le-ai pierdut aşa cum le-ai aprins


    Şi-a rămas pe cerul înroşit


    Un foc ce n-a murit.



    Refren:


    Nu, nu stinge stelele,


    Primele candele ce ne-au vegheat!



    Nu, nu stinge stelele,


    Goneşte umbrele, aprinde nopţile


    Să regăsim, să ne-amintim


    Tot ce-am uitat!



    Voi, ce-aţi strâns suspinele pe viori,


    Voi, ce-aţi plâns pe iarbă şi pe flori


    Şi-aţi aprins luceferii din voi,


    Visând la fel ca noi



    Nu uitaţi că stelele dispar,


    Nu lăsaţi, aprindeţi-le iar.


    A rămas pe cerul înroşit


    Un foc ce n-a murit.



    Refren:


    Nu, nu stingeţi stelele,


    Primele candele ce ne-au vegheat



    Nu, nu stingeţi stelele,


    Deschideţi porţile, aprinde nopţile


    Să regăsim, să ne-amintim


    Tot ce-am uitat.


    Nu stingeţi stelele!

  • Lumière pour l’âme

    Lumière pour l’âme

    Une jeune équipe a développé une chaîne locale à impact économique, utilisant des matériaux en bois recyclé (grâce au soutien dune usine roumaine de mobilier). Ce sont des baguettes en bois de hêtre, traitées à lhuile ou avec une solution à base deau, et des assemblages en plastique biodégradable, fabriqués en 3D. Cristina Cerga, co-fondatrice de Wooba Deco, nous a parlé des débuts du projet :



    « Lidée est venue avec les produits fabriqués par Adrian ; je lai rencontré en 2019 au Startarium Crowdfounding Megatlon, où il était venu présenter quelques objets modulaires, dont une partie des lampes aujourdhui incluses dans la collection Wooba Dark. »



    Etoiles, recyclage, jeu, lumière. Telles pourraient être les idées de base du projet. De belles idées qui ont émergé en jouant. Cristina Cerga :



    « Lidée sest essentiellement fait jour en jouant. Adrian a composé quelques formes géométriques pour sa fillette, Lara, puis a mené cette passion à une autre dimension. Il a commencé à transformer des formes de polyèdre régulier en une multitude de nouvelles formes et les luminaires ont complété la marque lancée. Nous avons entrepris dapporter un peu de lumière dans cette période tellement sombre, parce que nous avons lancé la marque en 2020. Et les cinq objets ont été complétés par un slogan qui apporte aux gens un moment de rêve. Nous les avons appelés « Lumière pour lâme. » Ce sont des luminaires à design roumain à 100%, conçus par Adrian et commercialisés par nous, et ensemble nous avons apporté un nouveau rêve. Cest ce que nous avons entrepris de faire avec ces objets de lumière : apporter un petit peu de rêve en Roumanie et non seulement. »



    Adrian Bursuc est le créateur des objets. Il décrit la collection :



    « Il sagit dune collection appelée Dark, composée de cinq luminaires, fabriqués à laide dimprimantes 3D et de baguettes en bois. Les gens sont enchantés par linnovation et les nouvelles formes. La petite fille était très heureuse de les voir. Quand je suis dans latelier, elle veut à chaque fois maider et participer à la création, à travers ses dessins et par lassemblage. Tous les luminaires conduisent aux étoiles. »



    Dans un monde confronté à la claustration, les artistes Wooba Deco exhortent à la rêverie. Ecoutons de nouveau Cristina Cerga :



    « Dans notre marque, nous mettons une constellation, censée donner un peu de rêve et y transporter les gens. Et nous avons essayé, dans nos produits, de trouver des histoires auxquelles les gens puissent sidentifier et choisir un luminaire qui leur convient. Sils vont sur notre site, ils verront que pour les cinq étoiles que nous avons nommées, il y a une histoire individuelle. Ce sont les personnages du bien et du mal, et nous avons appelé cette collection Dark, parce que même lobscurité est définie par la lumière, nest-ce pas ? Et en chacun de nous, quand nous rêvons, quand nous créons ou quand nous sommes heureux, une lumière sallume. Nous espérons quil y aura des luminaires allumés. »



    Les luminaires portent des noms détoiles. Pratiquement, ils peuvent être suspendus ou soutenus par une surface plane, grâce à leurs formes dérivées de structures géométriques régulières. La lumière est directe, et les structures géométriques créent une ambiance dombres des plus agréables. Plus de détails avec Cristina Cerga :



    « Nous avons choisi une étoile principale, létoile Bennet, comme star de la collection, et ce en raison de la complexité de notre travail « pour les âmes agitées ». Nous avions une étoile naturelle, qui est un ange de la nature, et là nous allons à létoile Ariel, nous avons ensuite létoile Aaron, un Uriel et une Lune, qui sont des étoiles plus petites, mais pleines de complexité. Dans ces cas, nous proposons aux gens un moment de création individuelle. En plus, notre collection est emballée dans des boîtes personnalisées, et chacun est libre de donner sa propre destination à sa boîte. Nous avons laissé les couvercles de ces boîtes sans les peindre, pour permettre aux gens dapporter leur propre création à nos produits et dutiliser les boîtes pour le stockage ou comme boîtes de souvenirs. Un produit « Wooba » est automatiquement composé de deux pièces, permettant à nos clients dêtre créatifs à nos côtés. »



    Lespoir des artistes, cest que des gens se joignent à eux, quils rêvent, pour que cette marque puisse se développer en Roumanie et à létranger.


    (Trad.: Ligia)

  • 07.04.2018

    07.04.2018

    Samedi saint — Pour les orthodoxes et les gréco-catholiques de Roumanie, c’est aujourd’hui le Samedi saint et cette nuit ils célébreront Pâques. La messe de la Sainte Lumière sera dite aujourd’hui à Jérusalem ; c’est un rituel orthodoxe qui a lieu une fois par an, pendant lequel le patriarche grec de Jérusalem sortira du Saint Sépulcre avec les cierges allumés et partagera la Lumière. Une délégation du Patriarcat roumain se trouve à Jérusalem, pour apporter en Roumanie, par un avion spécial, la Sainte Lumière reçue sur le Tombeau du Christ. C’est aujourd’hui qu’a lieu la messe de minuit, qui commence par ce rituel du partage de la lumière devant les églises. C’est un symbole de la lumière spirituelle que Jésus a apportée au monde par Sa Résurrection.



    Police — En Roumanie, plus de 50 mille policiers et gendarmes du ministère de l’Intérieur ont été mobilisés à Pâques pour assurer l’ordre et la sécurité publiques à travers le pays. Les forces de l’ordre seront déployées notamment autour des lieux de culte. Durant les jours à venir, quelque 700 manifestations publiques réunissant plus de 250 mille personnes seront organisées en Roumanie. Faites attention si vous êtes au volant puisque pendant les jours de fête, la Police routière est présente avec plus de 300 radars. Le trafic routier sera également surveillé par les hélicoptères de l’Inspection générale de l’aviation. Par ailleurs, des brigades de sapeurs-pompiers à bord de quelque 800 véhicules, ainsi que plus de 300 équipages du SMUR sont prêts à intervenir en cas d’urgence.



    Diplomatie – L’adhésion de la Roumanie à l’OCDE est un moyen de stimuler les réformes au niveau national. C’est ce qu’a déclaré vendredi, à Paris, le chef de la diplomatie roumaine, Teodor Melescanu. Et lui d’ajouter que cette adhésion serait naturelle après l’adhésion de la Roumanie à l’OTAN, en 2004 et à l’UE, en 2007. Les déclarations ont été faites à l’occasion de la réunion OCDE de Paris, consacrée à la Roumanie. L’occasion pour le ministre roumain d’avoir des entretiens avec le secrétaire général de l’Organisation, Angel Gurria, et avec les représentants permanents des Etats membres. Les 35 membres de l’OCDE sont des Etats industrialisés (la plupart européens — 23) qui détiennent, ensemble, 70% de la production et du commerce mondial et 90% du niveau international des investissements étrangers directs, selon le MAE de Bucarest.




    Roms — Le président roumain Klaus Iohannis a transmis aujourd’hui un message à l’occasion de la Journée internationale des Roms. Le chef de l’Etat a souligné qu’il « est important de comprendre quelles sont les traditions, les valeurs, les aspirations et les besoins des communautés rom, afin de trouver les solutions censées contribuer concrètement à l’inclusion sociale des membres de la minorité rom, en préservant, dans le même temps, leur identité culturelle ». Et d’ajouter qu’en l’année du Centenaire de la Roumanie, il convient de mettre en exergue la contribution des citoyens ethniques rom à l’histoire et à la diversité de notre société. Fêtée chaque année par les Roms du monde le 8 avril, la Journée internationale des Roms est organisée afin de promouvoir les valeurs culturelles de cette communauté, mais aussi de signaler les problèmes auxquels elle se confronte.



    Pâques — Pour Pâques, de nombreux Roumains ont choisi de partir dans des endroits pour se divertir ou dans des régions où les traditions sont strictement observées. Dans les stations de la Vallée de la rivière Prahova (sud), le taux de remplissage des structures touristiques est supérieur à 90%. Les représentants des centres d’information touristique affirment que les hôtels et pensions de Sinaia et d’Azuga sont les plus recherchées, car les sports d’hiver peuvent encore y être pratiqués. Les paquets touristiques vont de l’équivalent de 110 à 860 euros, suivant la classification des établissements et les services choisis. Une autre destination préférée des Roumains pour cette période de fête, c’est la Bucovine, notamment les zones à proximité des monastères de Suceviţa, Gura Humorului ou Putna. Les touristes choisissent les pensions de Bucovine pour les traditions et pour l’hospitalité des hôtes.



    Holocauste — L’Institut « Eudoxiu Hurmuzachi » pour les Roumains du monde, une institution subordonnée au ministère chargé de la relation avec les Roumains de la diaspora, en partenariat avec le Centre éducationnel Lauder — Reut, organise du 9 au 13 avril en Pologne « La marche des survivants de l’Holocauste — connaître ensemble ». L’évènement a un caractère éducationnel et se propose de faire connaître cet épisode dramatique de l’histoire. Y participent des jeunes de plus de 52 pays. La délégation roumaine réunira des élèves et leurs enseignants de l’Ecole Lauder — Reut de Bucarest et de République de Moldova. Le projet s’inscrit dans le programme « La caravane de l’identité roumaine » qui comporte plusieurs actions culturelles censées promouvoir la culture roumaine et renforcer l’identité nationale, tout cela dans le cadre des manifestations consacrées au Centenaire de la Grande Union, célébré tout au long de cette année.



    Grippe — En Roumanie, nouveau décès le nombre des personnes qui sont décédées des suites de la grippe saisonnière. L’Institut de santé publique a confirmé la présence du virus A chez un homme de 71 ans du département de Bihor (nord-vest). Il n’avait pas été vacciné et avait aussi d’autres affections. Le bilan des décès en cette saison s’est alourdi à 122, sur près de 1700 cas de grippe confirmés par les autorités sanitaires. Le nombre des infections respiratoires aiguës est à la baisse. Cette dernière semaine, 78.000 cas ont été enregistrés, près de 20% de moins que dans l’intervalle antérieur.



    Handball — Le club champion de Roumanie de handball féminin, CSM Bucarest, a disposé vendredi, à domicile, 34-21, des Françaises de Metz lors d’un match figurant au tableau des quarts de finale de la Ligue des Champions. CSM a fait son meilleur match de la saison et a gagné à une différence confortable, qui lui assure dans une certaine mesure la présence pour la 3e fois de suite au tournoi final de la Ligue des Champions. Le match retour aura lieu le 15 avril à Metz. Vendredi, Vardar Skopje (Macédoine) a dépassé le FC Midtjylland (Danemark) 24-23. Rappelons que le club roumain CSM Bucarest a remporté la Ligue des Champions en 2016. Créée en 1967, Metz est la meilleure équipe du handball français, forte de 21 titres au palmarès en France.



    Tennis — La joueuse roumaine de tennis Ana Bogdan (90e WTA) s’est qualifiée pour les demi-finales du tournoi WTA de Monterrey (Mexique), après s’être imposée devant l’Américaine Danielle Collins (53e WTA), par 6-2, 6-4. La Roumaine a ainsi égalé la meilleure performance de sa carrière, les demi-finales d’un tournoi WTA, réalisée la première fois l’année dernière à Bucarest. Elle affrontera la principale favorite, l’Espagnole Garbine Muguruza (3e WTA), ancien leader mondiale. L’autre demi-finale opposera la Hongroise Timea Babos (44e WTA), 4e favorite, à l’Américaine Sachia Vickery (91e WTA), tête de série n° 7.



    Météo – Beau temps aujourdhui en Roumanie. Les maximales vont de 13 à 22°, avec une journée superbe et 18° à Bucarest.

  • Le Festival George Enescu 2017

    Le Festival George Enescu 2017

    3000 artistes de renommée mondiale, 7 grandes
    villes de Roumanie, en plus de la capitale, 80 concerts, un mois entier pour en
    profiter : le Festival International de musique classique George Enescu se
    déroule du 2 au 24 septembre 2017. Une édition bien différente des précédentes,
    dominée par la lumière, l’innovation et la modernité. Nous en parlons dans les
    minutes suivantes avec Mihai Constantinescu, directeur exécutif du Festival.

  • Du rêve en lumière

    Du rêve en lumière

    Pour la troisième année de suite, le Festival international de la lumière Spotlight revient pour habiller de couleurs virtuelles la capitale roumaine. Des œuvres d’art et des installations de lumière pour réinventer les rues grisâtres, du mapping vidéo — à savoir des fresques lumineuses — pour donner une apparence hi-tech aux monuments historiques de la ville. Et cette année, Spotlight fait encore davantage dans la brillance, car il a pas mal grandi depuis sa création en 2015. Organisé par ARCUB, le centre culturel de la municipalité de Bucarest Il remplit à ce jour quelque 7 mille mètres carrés avec des œuvres d’une vingtaine d’artistes issus d’une dizaine de pays.



    Parmi eux, nous retrouvons lartiste visuel français Stéphane Masson et sa Voiture Aquarium, arrêtée sur un des côtés de l’avenue de la Victoire, l’artère principale du vieux Bucarest…





  • Spotlight #2

    Spotlight #2

    Lannée dernière, vous avez été très nombreux à vous intéresser au festival de la lumière Spotlight, qui était organisé, en première, à Bucarest. Promu par Arcub, le centre culturel de Bucarest, cet événement reprend des formats consacrés en Europe, tel léclairage innovant et les animations projetées sur des bâtiments emblématiques de la capitale, mais aussi qui offre un terrain dexpression aux artistes roumains spécialisés, dont les œuvres sont moins accessibles au public local, faute justement de telles opportunités. De plus, le festival Spotlight est également une occasion déchange entre créateurs roumains et des noms européens consacrés de la sculpture en lumière. Cette année, une vingtaine dinstallations et de projections changent presque entièrement le visage de Calea Victoriei, lavenue de la Victoire, principale artère historique de Bucarest. Quest-ce quun tel festival change dans la ville quil investit? Nos invités nous dessineront tout de suite quelques idées – lartiste plasticien scénographe lyonnais Philippe Morvan, habitué des grands festivals de la lumière à travers le monde, et Magda Bucur, coordinatrice des relations publiques dArcub, organisateur de Spotlight.


  • Spotlight – Le Festival international de la lumière à Bucarest

    Spotlight – Le Festival international de la lumière à Bucarest

    Chaque année, le printemps intensifie les lumières et les sons qui inondent nos villes. Cela donne envie d’abandonner les espaces intérieurs pour célébrer les deux éléments en l’absence desquels vivre est un verbe qui perd de sa signification. En cette fin de mois d’avril, la capitale roumaine a vu quelques-uns de ses plus beaux bâtiments redessinés par des artistes de la lumière, elle a redécouvert son avenue emblématique, Calea Victoriei, revêtue des habits taillés sur mesure par ces artistes roumains et étrangers. Quelle a été la réaction des bucarestois ? Réponse, avec Mihaela Cretu du Centre Culturel de la ville de Bucarest (ARCUB) et Maxime Houot, artiste français participant au festival, au micro dIleana Taroi.




  • La Pâque orthodoxe

    La Pâque orthodoxe

    Pâques est la fête la plus importante de la chrétienté. La Résurrection du Seigneur est célébrée par les grands cultes chrétiens, chaque année, à des dates différentes, calculées suivant deux phénomènes naturels. Depuis le concile œcuménique de Nicée, en l’an 325, les Pâques sont célébrées le dimanche suivant la pleine lune après l’équinoxe de printemps. Ainsi, le Patriarcat orthodoxe d’Alexandrie calcule, chaque année, la date de la fête et la communique aux autres églises du même rite. Ce n’est qu’un repère générique pour comprendre la variation de la date des Pâques, parce qu’après le concile de Nicée, beaucoup d’autres modifications sont intervenues, tant sur le calendrier chrétien que sur l’interprétation du cycle cosmique.



    Les préparatifs pour la Résurrection du Christ commencent par le Carême, qui est le plus long et le plus strict imposé par l’Eglise orthodoxe. Ces préparatifs rappellent les 40 jours de jeûne observées par Jésus avant de commencer son activité messianique. Le mot « Pâques », qui désigne la fête de la Résurrection du Seigneur, tire son étymologie du terme hébreu « Pessah », qui signifie « passage ». La Pâque juive célébrait la traversée de la mer Rouge, la fuite du servage d’Egypte vers la terre promise de Canaan. Les Pâques chrétiennes sont une fête de l’espérance, une promesse de renouveau spirituel et de vie éternelle à laquelle l’homme peut accéder après la mort.


    Voici les explications de Delia Suiogan, ethnologue à l’Université du Nord, de Baia Mare : « Pâques, c’est la grande fête de la renaissance par la Résurrection. L’homme du monde traditionnel croit en cette mort répétée, qui donne la chance de renaître à un état supérieur. Bien sûr, Pâques se place sous le signe du sacrifice suprême du Christ Rédempteur. Il s’agit aussi du sacrifice de Dieu le Père, parce qu’il a envoyé son fils dans le monde afin qu’il se sacrifie pour les hommes faits d’après Son apparence. Ces croyances liées à la renaissance existaient en tant que telles bien avant le christianisme, quand l’idée de cycles répétés s’appliquait tant à la nature qu’aux hommes. La renaissance donne le droit de renoncer aux ténèbres, au chaos, et à refaire l’état d’équilibre et d’harmonie ».



    Après le Dimanche des Rameaux, qui marque l’entrée de Jésus à Jérusalem, et la Semaine Sainte qui culmine par le Vendredi Saint, les chrétiens orthodoxes des quatre coins de la Roumanie attendent la Résurrection du Seigneur. C’est le moment où les fidèles reçoivent la Lumière, pendant la messe de minuit.



    Peindre et décorer les oeufs le Jeudi Saint est une autre tradition ancienne respectée de nos jours encore tant dans les communautés traditionnelles que dans les villes. L’œuf est le symbole de la vie et de la régénération, alors que le rouge dont il est peint rappelle le sacrifice du Christ sur la croix.



    Le repas du Dimanche de Pâques est tout aussi important, comme nous l’explique Delia Suiogan: « Une autre belle coutume est celle de porter les aliments à l’église pour qu’ils soient bénis. Personne n’entame les plats avant qu’ils ne soient bénis. Ce rituel est toujours vivant au Maramures (dans le nord de la Roumanie), et c’est vraiment merveilleux de voir le dimanche de Pâques les cours des églises envahies par des gens portant des paniers remplis d’aliments dont ils vont se régaler aux côtés de leurs familles réunies autour de la table. Parmi les produits qui doivent absolument être bénis mentionnons la « pasca » — une tarte aux fromage doux et raisins secs. S’y ajoute le jambon de porc, consommé même avant d’introduire la viande d’agneau comme plat pascal traditionnel. Ce jambon a été préparé à Noël et fumé pour le repas de Pâques. Au Maramures, l’agneau farci ne manque pas du menu pascal. Il est farci d’œufs et de fines herbes qui symbolisent la croissance, la régénération. Tous les aliments préparés pour fêter Pâques « parlent » du sacrifice: le grain de blé se sacrifie pour être transformé en farine, l’œuf bouilli annule ses caractéristiques renvoyant à la fertilité. La vigne se transforme en vin. L’agneau est le plus important, car il symbolise le Seigneur lui-même. Par tous ces aliments, les chrétiens orthodoxes assument à leur tour le sacrifice du Christ. »



    Bien que ce soit un moment solennel, la fête de Pâques est aussi un moment de joie pour les orthodoxes. La joie de célébrer la Résurrection et la vie éternelle rendue possible par le sacrifice du Seigneur. (trad. Ligia Mihaiescu, Valentina Beleavski)