Tag: lycée

  • La francophonie roumaine au lycée

    La francophonie roumaine au lycée

    Comme chaque année, en Roumanie, le mois de mars est synonyme de francophonie. Au lycée “Gheorghe Lazar” de Bucarest, la langue de Molière a été célébrée par un spectacle inédit combinant théâtre et chanson en français. A l’heure actuelle, la Roumanie compte 27 institutions d’enseignement où les élèves des sections bilingues ont cinq heures de français par semaine, et à la fin des quatre ans de lycée, ils passent un baccalauréat en roumain et en français.


  • L’histoire du communisme dans les écoles

    L’histoire du communisme dans les écoles

    La décision était prise suite à une recommandation du rapport final de la Commission présidentielle d’analyse de la dictature communiste en Roumanie. L’élaboration du programme scolaire a été suivi par la parution d’un manuel d’histoire du communisme destiné aux élèves des deux dernières années d’étude de lycée; il a été rédigé sous l’égide de l’Institut d’Investigation des crimes du communisme en Roumanie et la mémoire de l’exil roumain dont l’ancien président exécutif Adrian Muraru nous en dit davantage: « Nous essayons d’entrer dans les détails de ce régime qui a couvert la période 1947-1989 : vie quotidienne, économie, vie culturelle, minorités, régime politique, répression etc. Certes, concentrer tous ces thèmes s’est avéré une tâche ardue. Toutefois, on a essayé de privilégier les textes courts et de nombreuses sources historiques: documents d’archives et d’histoire orale. Le manuel est accompagné d’un DVD contenant des images d’archives de la chaîne publique de télévision, datant de 1988. A notre avis, c’est un instrument très bien réalisé qui donne la possibilité aux élèves de se renseigner tous seuls. On n’a pas voulu faire de la propagande ou encore imposer une certaine vision de l’histoire du communisme en Roumanie. D’où le titre du manuel «Une histoire du communisme» car il se peut qu’il y en aient plusieurs, compte tenu de la personne qui l’étudie ou encore de l’aspect examiné».



    A présent, le cours facultatif d’histoire du communisme est enseigné dans 146 établissements scolaires du pays. Selon les estimations, il est choisi en option par près de 3000 élèves chaque année. De même, l’Institut d’investigation des crimes du communisme en Roumanie et la mémoire de l’exile roumain met en place des stages de formation pour les professeurs d’histoire, car enseigner cette discipline exige des connaissances et des méthodes un peu différentes de celles utilisées dans l’enseignement de l’histoire générale. Le besoin d’informations est important, comme en attestent les sondages d’opinion sur la période communiste.



    Une étude commandée en 2010 par l’Institut susmentionné faisait état d’une position ambivalente des Roumains sur la période communiste et ses significations. 47% des sondés considéraient le communisme comme une bonne idée, mal appliquée alors qu’un peu moins de 30% affirmaient que le communisme avait été une idée erronée. Trois ans plus tard, en décembre 2013, dans un autre sondage d’opinion 47,5% des Roumains considéraient Nicolae Ceausescu comme un personnage politique ayant joué un rôle positif dans l’histoire de la Roumanie, contre 46,9% qui le qualifiait de personnage négatif. Des pourcentages similaires sont à retrouver aussi dans le cas de Gheorghe Ghoerghiu – Dej, le prédécesseur de Nicolae Ceausescu à la tête du Parti communiste roumain.



    Ceci étant, les opinions exprimées par les élèves avant une classe d’histoire du communisme ne sauraient surprendre personne. Mihai Stamatescu enseigne l’histoire dans une école de la ville d’Orsova; il est aussi un des auteurs du manuel d’histoire du communisme: « En général, l’élève recueille ses informations notamment au sein de la famille, ou encore auprès des voisins, de la communauté élargie, et moins dans les médias. Ces informations sont pour la plupart celles véhiculées dans l’espace public ; elles sont du type: « C’était bien à l’époque de Ceausescu car j’avais un emploi ou j’avais un logement ». Les enfants viennent à l’école avec toutes ces informations et, du coup, ils se rendent compte que ce qu’ils savaient ne correspond plus à la réalité. Car les explications délivrées pendant cette classe ou celle d’histoire récente nous dévoilent la réalité sous une autre lumière. Les élèves constatent tous seuls que les nostalgies des parents ne sont pas portent pas sur le régime communiste mais plutôt sur leur propre jeunesse. Certes, si on leur fournit des arguments, des preuves, si on leur lance le défi d’aller aux sources historiques, si on leur explique ce que la manipulation, la propagande veulent dire, ils comprendront sans aucun doute ce que leurs parents ont vécu. Et ils sont prêts à réfléchir et à critiquer tout ce qui est arrivé à cette époque-là. »



    Au fur et à mesure que les élèves suivent ce cours, ils commencent à mieux comprendre les différents aspects de leur vie quotidienne et ils sont de plus en plus intéressés par ce sujet. D’ailleurs, c’est toujours par une approche étroitement liée aux problématiques actuelles que l’on se propose d’enseigner l’histoire du communisme aux élèves plus jeunes. Mihai Stamatescu explique: « Nous avons rédigé un document intitulé «Les droits de l’homme dans l’histoire récente de la Roumanie», constatant qu’il était possible de discuter du communisme avant l’âge de la majorité. Ce document s’adresse aux élèves de collège, mais les enseignants du primaire peuvent eux aussi s’en servir. Du moment où les enfants étudient la discipline appelée «Culture civique», nous estimons que la meilleure approche pour leur fournir des informations sur le régime communiste est celle des droits de l’homme. Il y a beaucoup de professeurs de collège qui utilisent notre dossier. Il n’a pas de programme scolaire attaché, et ne s’adresse pas uniquement au profs d’histoire, mais à tous ceux qui enseignent des disciplines appartenant aux sciences humaines et sociales. »



    Certes, un seul cours optionnel pendant les deux dernières années de lycée ne pourra pas changer la vision de toute la société. A part les activités scolaires, il faudrait avoir aussi d’autres initiatives qui parlent du communisme au large public.



    Andrei Muraru, président exécutif de l’Institut d’investigation des crimes du communisme en Roumanie et de la mémoire de l’exil roumain, nous parle de l’impact de ce cours: « Ça dépend aussi de nos actions en tant que société. L’Institut de la mémoire nationale de Pologne, notre homologue, compte plus de 2000 employés, alors que nous n’avons que 36. Nos collègues polonais disposent d’un budget de 60 millions d’euros, alors que nous ne bénéficions que d’un million. L’institut polonais existe depuis 1999 et son travail commence à peine à porter ses fruits, après 10-15 ans d’investissements massifs dans l’éducation. Des investissements qui ne se sont pas limités aux cours, mais qui ont également visé jeux pour enfants et adolescents, programmes scolaires, films, conférences, livres. Moins nous investissons, plus les sondages d’opinion transmettront des messages de nostalgie pour la période communiste, une nostalgie mélangée à la révolte à l’égard du pouvoir actuel. Tout dépend des ressources que la société investit dans ce domaine. »



    L’histoire du communisme est un des nombreux cours optionnels disponibles dans les lycées d’enseignement général et technologiques de Roumanie. Elle ne figure pas sur la liste des cours proposés par les lycées professionnels. (trad. : Alexandra Pop, Valentina Beleavski)



  • La semaine du 03 au 08 février 2014

    La semaine du 03 au 08 février 2014

    Les représentants du FMI, de la Commission européenne et de la Banque mondiale ont achevé leur mission d’évaluation à Bucarest



    La Roumanie a accompli 4 des 5 engagements convenus avec le FMI dans l’intervalle de temps écoulé depuis la dernière évaluation de l’accord de précaution conclu en 2013, a déclaré Andrea Schaechter, chef de la mission de cette institution financière à Bucarest. Le principal problème qui reste à résoudre, ce sont les retards pris par les compagnies publiques à rembourser leurs dettes aux fournisseurs. Par ailleurs, une solution a été trouvée pour trancher la question de la majoration de 7 centimes d’euro de l’accise par litre de carburant, sur laquelle le président de la République Traian Băsescu et le cabinet Victor Ponta ont des points de vue divergents. Cette mesure, qui ne figure pas dans la lettre d’intention envoyée au FMI, sera pourtant appliquée à partir du 1er avril 2014.



    Le premier ministre roumain a également annoncé deux décisions à impact sur l’économie. L’une concerne les titulaires de crédits. Ainsi, les retraités et les salariés dont le revenu mensuel ne dépasse pas les 1.610 lei (soit environ 360 euros) et qui n’ont pas d’arriérés de mensualités supérieurs à 90 jours, pourront bénéficier de la réduction de moitié des mensualités pour une période de deux ans. L’autre décision concerne le secteur privé et entrera en vigueur à compter du 1er juillet prochain. Elle stipule que l’Etat paiera la moitié du montant total des dépenses salariales des sociétés qui créent au moins 20 emplois.




    Modification de la loi électorale de Roumanie



    Les élections pour le Parlement européen auront lieu en Roumanie le 25 mai, tandis que la présidentielle est prévue les 2 et 16 novembre. L’Exécutif de Bucarest a décidé par décret d’urgence de rendre opérationnel le Registre électoral et de modifier la loi sur l’organisation et le déroulement des élections européennes. Le document en question prévoit entre autres que les listes électorales permanentes seront établies par les maires sur la base de ce registre, qui sera utilisé pour tous les types de processus électoraux et non seulement pour les élections parlementaires, comme c’était le cas jusqu’ici.



    Le Registre électoral est constamment mis à jour au niveau des mairies, en y ajoutant les noms des jeunes qui atteignent l’âge de la majorité et en en effaçant ceux des personnes décédées ou ayant perdu le droit de vote. Chaque électeur peut vérifier en ligne son inscription au Registre électoral et solliciter que l’on inscrive dans la base de données son adresse de résidence. C’est le cas aussi des Roumains ayant leur domicile ou leur résidence à l’étranger, ainsi que de ceux se trouvant temporairement en dehors des frontières du pays.





    Le projet de la nouvelle Constitution de la Roumanie



    La Commission parlementaire chargée de réviser la Constitution de la Roumanie a donné son vote final au projet de modification de la loi fondamentale du pays. La modification la plus importante porte sur la séparation des attributions des deux Chambres du Parlement. Ainsi, la Chambre des députés devrait-elle avoir des attributions législatives pour l’essentiel, tandis que les principales responsabilités du Sénat viseront le contrôle et la désignation dans les postes des institutions publiques. Les attributions plus importantes, telles la stratégie de sécurité nationale, incomberont au plénum deux Chambres réunies.



    Par ailleurs, les députés et les sénateurs seront jugés, dans un premier temps, non pas par la Haute Cour de Cassation et de Justice, mais par des tribunaux de première instance. Aux termes du projet de la nouvelle Constitution, le président de la République ou 250 mille citoyens ayant le droit de voter n’auront plus besoin de l’aval du Parlement pour lancer une consultation populaire. Enfin, on a renoncé à l’article autorisant les procureurs à décider de l’écoute téléphonique pour 48 heures en l’absence de l’avis d’un juge.






    Le Service de Télécommunications spéciales subordonné désormais au ministère de l’Intérieur et l’enquête sur l’accident d’avion survenu dans les Monts Apuseni



    Le Parlement roumain a lancé les procédures en vue de l’adoption d’une nouvelle loi d’organisation et de fonctionnement du Service de Télécommunications spéciales. Le gouvernement a donné son avis favorable au projet de loi stipulant que ce Service, subordonné actuellement au Conseil suprême de défense du pays, sera élevé au rang de département et transféré sous le chapeau du ministère de l’Intérieur.



    Ce changement a été opéré suite aux critiques exprimées par l’Exécutif à l’égard de la réaction du Service de Télécommunications spéciales pendant les opérations de secours aux victimes de l’accident d’avion produit dans les Monts Apuseni, le 20 janvier dernier, et qui a fait 2 morts et 5 blessés. Par ailleurs, une commission d’enquête du Sénat doit analyser comment les institutions de l’Etat ont réagi dans ce cas. Le retard pris dans les opérations de recherche et de sauvetage a également été critiqué par la société civile, les médias et les hommes politiques.





    Visite du président roumain en Turquie


    Le président roumain, Traian Băsescu, a fait une visite de deux jours en Turquie. Lors des entretiens avec son homologue d’Ankara, Abdullah Gül, le chef de l’Etat roumain a réaffirmé l’appui de Bucarest aux efforts de la Turquie d’intégrer l’UE. Traian Băsescu a espéré que les échanges commerciaux bilatéraux, chiffrés actuellement à 5 milliards de dollars, doubleraient bientôt. Les deux présidents ont également examiné les possibilités de coopération de leurs pays en vue de la formation des techniciens et du personnel chargé d’entretenir les avions F-16 dont sera dotée l’aviation militaire roumaine.



    Réaction de Bucarest à un incident touchant le seul lycée roumain de Transnistrie



    Les responsables de Bucarest ont critiqué la mise en détention provisoire, par les séparatistes de Transnistrie, du proviseur et de deux employés de l’unique lycée de Tiraspol où l’enseignement est dispensé en roumain. Les personnes en question ont été accusées de contrebande. La Roumanie a qualifié l’incident de «provocation» et demandé à l’OSCE d’intervenir sans tarder. Des pressions ont été exercées à maintes reprises, ces derniers mois, contre les 8 écoles de la région sécessionniste où l’enseignement utilise la graphie latine.




    Présences roumaines aux Jeux Olympiques d’hiver de Sotchi



    24 sportifs roumains participent à l’édition 2014 des Jeux Olympiques d’hiver, accueillis par la ville balnéaire russe de Sotchi, au bord de la Mer Noire. Ils participeront aux épreuves de 8 disciplines: ski alpin, ski fond, biathlon, saut à ski, patinage artistique, bobsleigh, luge et skeleton. L’actuelle édition des JO d’hiver réunit 3 mille participants de 90 pays de tous les continents. (trad. : Mariana Tudose, Dominique)

  • La reconversion professionnelle des enseignants

    La reconversion professionnelle des enseignants

    Ce n’est plus un secret, la situation financière des enseignants n’est pas du tout brillante. Pire encore. Les postes dans l’éducation ne sont pas recherchés, même ceux ayant exercé le métier de pédagogue choisissant de se réorienter, en raison du salaire trop bas et du stress toujours plus difficile à supporter.



    La situation s’est détériorée davantage en raison de la crise mondiale lorsqu’en Roumanie les salaires des enseignants se sont vu couper de 25% en raison de l’austérité budgétaire. Quels en ont été les effets? Eh bien, il paraît que ces 3 dernières années, 40 mille enseignants ont quitté le système d’enseignement. Et l’exode ne va pas s’arrêter là, relève le sondage intitulé « La vie du jeune enseignant », réalisé par la Fédération des Syndicats libres de l’Education — FSLI. Son président, Simion Hancescu, s’arrête sur les principaux résultats : « Une grande partie des sondés, soit plus de 41% envisagent de quitter le système d’enseignement dans les 5 prochaines années. Près de 30% ne sont pas décidés quand il s’agit de leur avenir professionnel. Les pourcentages sont inquiétants et les raisons sont multiples. Le revenu mensuel net d’un jeune enseignant se s’élève à environ 8 cent lei par mois, soir près de 180 euros. Avec un tel salaire, un enseignant peut à peine assurer sa subsistance. Dans pas mal de cas, ils continuent d’être soutenus financièrement par leurs familles. Il y a aussi ceux qui font la navette, c’est-à-dire qu’ils habitent en milieu urbain mais travaillent dans des localités rurales. Bien que selon la loi les dépenses pour faire la navette doivent être remboursées, peu de conseils locaux respectent cela. Par conséquent, il arrive qu’un enseignant dépense même la moitié de son salaire pour couvrir les frais de transport » .



    Dans l’enseignement secondaire, quitter son poste ne date pas d’hier. Et les raisons ne sont pas toujours financières. Ana a été institutrice 5 années durant ; elle avait embrassé ce métier juste après la fin de ses études au lycée pédagogique. Ce n’est pas l’argent qui l’a poussée à renoncer à son premier amour, car à l’époque elle était jeune et idéaliste. Elle n’a tout simplement pas agréé certains changements qui ont lieu au début des années 2000 : « On avait déjà commencé à nommer des directeurs et des adjoints aux directeurs selon des critères politiques. Les enseignants et le management ne se mettaient pas toujours d’accord. Quant aux changements, ils étaient formels, vu qu’en réalité, les salles de classe restaient les mêmes. C’était comme si on appliquait une nouvelle teinture à une clôture, sans tenir compte que la clôture en question était presque effondrée. En plus, je n’ai pas été d’accord avec cette décision d’alourdir, sans logique aucune, les cartables des élèves. Aujourd’hui, les élèves doivent porter des cartables très lourds, et ils perdent leur enfance quelque part entre 300 problèmes et 600 exercices, ce que je ne peux pas accepter » .



    De véritables conflits de mentalités ont opposé Ana d’un côté et les parents et enseignants de l’autre. Ecoutons à nouveau Ana : « Par exemple, moi je portais des pantalons et non pas de jupe et pour eux cela constituait un problème. Moi, pour ma classe, je faisais les cours d’éducation physique et je ne cédais pas en faveur de l’arithmétique et de la lecture. Aux cours d’éducation musicale, je faisais de l’éducation musicale et non pas de la géographie ni de l’histoire » .



    Après avoir jonglé entre deux emplois en même temps, Ana a choisi de quitter l’enseignement et de faire une carrière dans la télévision. Du point de vue financier, elle n’a plus de problèmes. Aucun regret non plus du point de vue professionnel : « Je regrette uniquement la magie qui se produit au moment où 26 paires d’yeux vous regardent comme la personne la plus importante au monde » .



    Avant la crise, Aura enseignait le français dans deux lycées bucarestois. Elle a quitté le système en raison notamment du salaire très bas. Et pourtant elle n’a pas changé de métier, puisqu’à commencer par l’année 2009, elle enseigne le français aux hommes d’affaires. Ecoutons-là : « Je fais toujours mon métier. J’aime énormément enseigner. Je n’ai pas quitté l’éducation nationale parce que je n’aimais pas enseigner, mais parce que je n’avais pas un revenu décent. Maintenant je travaille avec les adultes. C’est un peu plus facile qu’avec des adolescents. Je ne peux pas dire que je regrette d’avoir quitté l’enseignement parce que ma vie s’est considérablement améliorée. Il est vrai, je pense parfois aux satisfactions que j’ai eues en travaillant avec des enfants, qui s’attachent beaucoup aux enseignants. Si on les traite bien, si on s’occupe d’eux, les enfants sont également capables d’exprimer leur affection » .



    Malheureusement, le départ massif des enseignants aura des conséquences aussi sur la formation des nouvelles générations de professeurs, affirme Aura : « Un enseignant ne peut pas être performant en l’absence d’un salaire décent. D’après moi, ce n’est pas correct d’affirmer qu’il faut tout d’abord faire preuve de performance et puis exiger de l’argent. Il faut qu’il y ait un équilibre entre la rémunération et la prestation. L’absence d’un tel équilibre a des effets négatifs sur la qualité de l’enseignement. Je connais des élèves de lycée et je peux dire que la manière d’enseigner est désastreuse. Dans la compagnie où je travaille je m’occupe aussi du recrutement, ce qui m’a permis d’entrer en contact avec des jeunes diplômés d’universités. Il m’arrive de constater assez souvent que le niveau de connaissance d’une langue étrangère – anglais, français ou allemand – est bas pour quelqu’un qui vient de sortir d’une faculté spécialisée » .



    De même, beaucoup de ceux qui embrassent à présent le métier de pédagogue ne le font pas par vocation et n’y voient qu’une solution jusqu’à l’apparition de nouvelles opportunités plus attractives. (trad.: Alexandra Pop, Alex Diaconescu)

  • L’enseignement roumain entre l’entrée au lycée et le baccalauréat

    L’enseignement roumain entre l’entrée au lycée et le baccalauréat

    Les données rendues publiques par le ministère de l’éducation nationale indiquent le fait que plus de la moitié de ces 145 mille adolescents ont choisi de continuer leurs études dans des lycées d’enseignement général ; les autres ont préféré les établissements professionnels, bien que l’enseignement roumain se soit vu reprocher, ces dernières années, de ne produire que des « théoriciens », les lycées professionnels fonctionnant en dessous des paramètres de l’époque communiste.



    Le top 10 des lycées où ont été enregistrées les moyennes de notation d’entrée les plus élevées est dominé, tout naturellement, par la capitale Bucarest, avec 5 établissements, suivie par la ville de Constanţa (sud-est), avec 2 lycées, Braşov (centre), Craiova (sud) et Cluj (nord-ouest), avec un lycée chacune. Les quelque 500 élèves dont les moyennes ne leur ont pas permis d’obtenir une place dans un lycée, passeront par une seconde distribution prévue pour le 25 juillet.



    Pour le ministère, l’été est, de toute évidence, la saison la plus sensible de l’année, vu qu’il doit organiser aussi deux sessions du Bac. La première de 2013 a été marquée par un taux de réussite supérieur à celui de 2012, 55% par rapport à 43%, et par les scandales de fraude plus retentissants que jamais. Les destitutions, interpellations et mêlées de parents et policiers, à la suite de l’arrivée des procureurs dans les lycées et de l’implication des services secrets, parlent sans équivoque d’un examen de maturité de plus en plus capricieux.



    Ce qui s’est passé au cours de cette première session du Bac 2013 est par ailleurs une preuve du fait que la sévérité de la surveillance ne décourage pas les tentatives de fraude aussi bien des élèves que des enseignants. Le fait que les candidats de cette année aient compris que cet examen n’est plus une simple formalité est passé quasi inaperçu. 55% est un taux de réussite acceptable, si l’on pense que les faibles résultats des sessions précédentes semblaient créer une tradition indigne d’un système d’éducation qui se veut de niveau européen. (trad. : Ileana Taroi)

  • De meilleurs résultats au Bac

    De meilleurs résultats au Bac

    Plus de 60% des lycéens de terminale et 30% des candidats issus des générations antérieures ont réussi à passer entre les fourches caudines de la session estivale du bac 2013, selon les chiffres rendus public par le ministère de l’Education nationale. Près de 190 mille jeunes Roumains étaient inscrits à cet examen qui soulève chaque année de grosses controverses à travers le pays.



    Cette année encore, le Bac a été mis à l’épreuve par plusieurs tentatives de fraude, révélées par les enseignants chargés de la surveillance des candidats ou même par la police. Avant cette session, le ministère de l’Education avait réaffirmé sa tolérance zéro contre la corruption et la fraude, invitant candidats, parents et enseignants à utiliser un numéro vert spécial ainsi qu’un site Internet spécialement créé pour ce genre de plaintes. C’est ainsi que plusieurs cas de détournement de l’examen sont actuellement enquêtés par la police.



    C’est le lycée « Dimitrie Bolintineanu » de Bucarest qui en est la vedette. Plus de 100 élèves de cet établissement sont soupçonnés d’avoir offert des pots-de-vin aux enseignants afin de s’assurer un examen sans difficultés. La directrice du lycée a, de ce fait, été placée en détention préventive pour 29 jours. Toutefois, dans les premières étapes de cette affaire, le Parquet et la Police ont agi de manière contradictoire. Le Parquet a fait savoir que les élèves en question n’avaient reçu que des citations pour être auditionnés, n’ayant pas fait l’objet de mandats d’amener, comme l’avait affirmé la Police. Pour conduire ces élèves devant les magistrats, deux bus avaient été dépêchés au lycée, une situation qui a dégénéré en altercations et heurts entre les forces de l’ordre et les parents des jeunes suspectés de fraude. Le Premier ministre Victor Ponta a demandé des explications au ministre de l’Intérieur, Radu Stroe, le rendant responsable de la situation créée.



    Malgré ce genre d’incidents, force est de constater que les résultats du baccalauréat 2013 en Roumanie ont été meilleurs que ceux de l’année dernière. 55% des candidats ont décroché leur diplôme, tandis qu’ils n’étaient que 43% à le faire, en 2012. La différence est saisissante et l’optimisme ne saurait être que modéré. Une évaluation de l’ensemble du contexte est actuellement en train d’être réalisée par les spécialistes.



    Depuis 2011, le ministère de l’Education surveille de très près le bon déroulement du baccalauréat à travers plusieurs méthodes de contrôle draconiennes, ce qui a fait chuter le taux de réussite de manière dramatique. Néanmoins, le revirement de cette année pointe les fruits de ces démarches — les jeunes Roumains semblent mieux préparés et plus décidés à franchir haut la main cette étape de leur vie scolaire. (trad.: Andrei Popov)