Tag: masque

  • Bucarest en zone rouge

    Bucarest en zone rouge

    Comme de plus en plus de villes roumaines jour après jour, Bucarest est entré aussi en zone rouge, après que le taux dinfections au nouveau coronavirus cumulé au cours des deux dernières semaines a dépassé le seuil de 3 cas par mille habitants. Cest pourquoi, à partir de ce mardi, deux semaines durant, le port du masque est obligatoire dans tous les espaces publics fermés et ouverts. Les activités à lintérieur des restaurants, des cafés, des cinémas, des salles de spectacles ou de jeux dargent ont été suspendues. Pas en dernier lieu, les maternelles, les écoles, les collèges et les lycées – à peine rouverts en présentiel le 15 septembre dernier – passent à léducation en ligne. La porte-parole de la Préfecture de la capitale, Mariana Stancu Ţipişcă, complète le tableau des mesures décidées, avec les lieux où les enfants et les jeunes seront toutefois accueillis :



    « Lactivité dans les crèches et les garderies postscolaires continue dêtre autorisée, selon lordre conjoint du ministre de la Santé, du ministre de lEducation et de la Recherche et du ministre du Travail et de la Protection sociale. Quant au Sénat de lUniversité, en vertu de lautonomie universitaire, il décidera de la manière dont les cours seront organisés dans les universités. »



    A Bucarest, il ny a pas eu de plan cohérent, communiqué clairement, afin que les gens sachent, à lavance, à quoi sattendre – a déclaré, de manière critique, le président Klaus Iohannis. Lundi, le jour même où la destitution du préfet de la capitale, Gheorghe Cojanu, avait été évoquée avec insistance pour ses déclarations floues sur le taux dinfection, le président Iohannis a souligné :



    « Pour pouvoir stopper lépidémie de Covid-19, cest un effort national qui est nécessaire. Les citoyens sont les partenaires des autorités, et ces dernières ont lobligation de les respecter et de les traiter comme tels. Cela se traduit, entre autres, par une communication claire et unitaire des décisions, une information faite à lavance et une certaine prédictibilité lorsque des restrictions affectant leur vie sont nécessaires. »



    Les critiques à ladresse de lexécutif sont également venues de la part des principaux opposants politiques des libéraux, au pouvoir – les sociaux-démocrates – par lintermédiaire de leur chef, Marcel Ciolacu :



    « Dans toutes ses décisions, le gouvernement na pas tenu compte des opinions des spécialistes et les mesures nont été prises que par rapport à lintérêt politique et électoral. Le scénario rouge auquel Bucarest est confronté aujourdhui le prouve – et aussi labsence totale de solutions, notamment en termes de prévention de la propagation de lépidémie. Nous sommes confrontés à la plus grande crise sanitaire et, de notre point de vue, à lune des plus grandes crises économiques. »



    Alors que les politiciens roumains de tous bords se préparent pour les élections législatives prévues le 6 décembre, les Roumains lambda assistent avec crainte à laggravation de la crise sanitaire, accompagnée par des mesures plus sévères de lutte contre la propagation massive du nouveau coronavirus.


    (Trad. : Ligia)

  • L’état d’alerte est prolongé à nouveau en Roumanie

    L’état d’alerte est prolongé à nouveau en Roumanie

    Dans le contexte de la pandémie de coronavirus, le monde
    entier doit relever des défis pour lesquels il faut trouver les solutions optimales
    bien qu’il soit difficile d’estimer la durée de ce danger qui a bouleversé
    toutes nos vies. Les effets de l’apparition de ce virus sont bien visibles dans
    le système sanitaire et dans l’économie aussi, sur le marché du travail et dans
    les relations interhumaines. Vu la rapidité de propagation du virus et ses
    conséquences néfastes, le gouvernement de Bucarest a décidé jeudi de prolonger de
    30 jours l’état d’alerte afin de pouvoir mieux lutter contre les effets de la
    pandémie. Depuis la mi-mai, c’est pour la 5e fois consécutive que l’état
    d’alerte est prolongé.

    Certaines normes s’imposent par le même document : le
    port du masque est obligatoire dans les endroits à forte affluence, dans les
    zones où l’incidence de contamination est de zéro à 3 cas par mille habitants
    et à 50 m de distance de l’entrée des établissements scolaires. Dans les zones
    où il y a plus de 3 cas par millier d’habitants, le port du masque est
    obligatoire partout en plein air. Plusieurs conditions s’imposent aussi au
    fonctionnement des restaurants, cafés et salles de spectacles.




    Le secrétaire d’état au ministère de l’Intérieur, Raed
    Arafat, précise : «Entre un taux d’incidence 0 et 1,5 par mille habitants
    – les restaurants, cafés et cinémas fonctionneront à 50% de leur capacité. Entre
    1,5 et 3 – à 30% de la capacité, et là où le taux d’incidence dépasse les 3 cas
    par mille habitants, malheureusement, ils devront fermer.»







    Il est toujours interdit d’organiser
    des événements privés réunissant un grand nombre de participants, rappelle Raed
    Arafat, alors que durant la future campagne électorale du scrutin législatif de
    décembre les événements tenus dans les espaces clos ne pourront réunir plus de
    20 personnes, alors qu’en plein air il sera possible d’en rassembler une
    cinquantaine.






    De même, il est obligatoire
    de tester une fois par semaine le personnel des centres d’accueil pour les mineurs
    et les personnes âgées, ce sont les Directions de santé publique qui s’en chargent.






    Enfin, pour ce qui est des
    voyageurs, les personnes qui arrivent en Roumanie pour un maximum de 3 jours
    doivent présenter un test négatif au coronavirus. Les personnes qui souhaitent
    passer plus de temps en Roumanie seront placées en quarantaine pendant 14 jours.
    Sur la liste des pays à risque figurent actuellement les Etats-Unis, l’Espagne,
    la France, les Pays-Bas et la Belgique.






    Avant de terminer, précisons
    que ces derniers jours, la Roumanie a rapporté des records négatifs dans la
    lutte contre la pandémie : on vient de franchir le seuil des 4000 cas dépistés en
    24 heures, alors que des centaines de patients sont en soins intensifs. Le nombre
    des décès est lui aussi à la hausse. (Trad. Valentina Beleavski)



  • 19.09.2020 (mise à jour)

    19.09.2020 (mise à jour)

    Covid – Les autorités roumaines ont annoncé samedi 42 nouveaux décès dus au coronavirus et 1333 nouveaux cas de contamination parmi les 23000 personnes testées. Le bilan depuis le début de la pandémie se monte à 111550 personnes contaminées dont 89119 ont été déclarées guéries et 4402 sont décédées. Le nombre des malades placés en soins intensifs est de 461. La Commission européenne recommande le dépistage en masse dans tous les pays européens. L’Exécutif de Bruxelles a inclus la Roumanie parmi les six Etats communautaires qui, faute d’un nombre suffisant de testes, se voient obliger de mettre en place un système prioritaire. En revanche, 18 pays européens pratiquent le dépistage obligatoire, tandis que d’autres encouragent la population à se faire tester bénévolement.


    Protestations – Plusieurs personnes ont participé samedi, à Bucarest, à une marche de protestation contre les mesures de protection sanitaire mises en place dans les établissements scolaires à partir de la rentrée. Les protestataires ont dénoncé le port du masque et la distanciation sociale et ils ont contesté les études médicales qui confirment l’efficacité de toutes ces mesures dans la lutte contre la propagation du coronavirus. Les gendarmes ont attiré l’attention aux protestataires qu’ils dépassent le nombre maximum de participants admis lors d’un rassemblement public, à savoir 100 personnes tout au plus et ils leur ont rappelé les normes en vigueur : le port du masque et la distanciation.


    Tennis – La joueuse de tennis roumaine Simona Halep, n° 2 mondiale, s’est qualifiée samedi dans les demi-finales du tournoi de Rome, après l’abandon d’Iulia Putinteva (30 e WTA), du Kazakhstan dans les quarts de finale. Et puis, samedi encore, dans la compétition de double, la paire formée par la Roumaine Raluca Olaru et l’Allemande Anna-Lena Friedsam (Allemagne) a battu le duo japonais Shuko Aoyama / Ena Shibahara, en se qualifiant en finale. La compétition accueillie par la capitale italienne se déroule sans spectateurs et les concurrents doivent respecter des règles strictes pour prévenir l’infection par le virus SARS-CoV-2.



    Athlètisme – L’Association balkanique des Fédérations d’Athlétisme, en collaboration avec la Fédération roumaine d’athlétisme organise, les 19 et 20 septembre, à Cluj, la 73ème édition des Championnats balkaniques d’athlétisme en plein air pour les séniors. Y participent des concurrents d’Arménie, de Bosnie-Herzégovine, de Bulgarie, de Croatie, de Kossovo, de Macédoine, de République de Moldavie, de Monténégro, de Turquie, de Roumanie, de Serbie et d’Ukraine. La délégation roumaine réunit 64 athlètes.



    Météo – Le temps se réchauffera légèrement dans les 24 heures à suivre. Le ciel sera plutôt bleu, à part le sud-est extrême où des nuages feront leur apparition. Le vent soufflera légèrement sur la plupart du territoire et plus fort sur le sud-ouest. Les températures iront de 21 à 27 degrés.

  • 01.08.2020

    01.08.2020

    Coronavirus en Roumanie — 1225 nouveaux cas d’infection au SARS-CoV-2 ont été rapportés en Roumanie, où le bilan est de 52.000 depuis la confirmation du premier cas, voici cinq mois. 36 personnes sont décédées ces dernières 24 h, portant le nombre de morts à 2379. 401 personnes sont dans un état grave. Vu la hausse du nombre de contaminations, de nouvelles restrictions ont été mises en place. A partir d’aujourd’hui, le port du masque est devenu obligatoire même dans les espaces ouverts, dans plusieurs comtés. Selon la situation épidémiologique, le masque doit être porté tout le temps, entre certaines heures, ou seulement dans les zones de forte affluence. Au bord de la mer Noire, le programme de fonctionnement des terrasses et des boîtes reste inchangé, par contre, le masque sera porté même dans les zones de promenade entre certaines heures. Plusieurs localités sont en quarantaine. D’autre part, plusieurs Etats ont annoncé introduire ou maintenir des restrictions pour les voyageurs roumains.



    Gouvernement — Le gouvernement de Bucarest a adopté plusieurs décrets et arrêtés relatifs aux fonds européens pour le redressement de l’économie, pour stimuler la numérisation, l’entrepreneuriat en milieu rural, mais aussi portant sur les étapes de majoration des allocations familiales ou sur le programme d’élargissement des réseaux gaziers. Plusieurs dispositions législatives et réglementaires pour mettre en œuvre le programme de relance économique ont été présentées, dont le projet de soutien aux employeurs si la crise engendrée par la pandémie les oblige à réduire le temps de travail des salariés. La ministre du travail, Violeta Alexandru, a déclaré que ce temps pourra être réduit avec des taux allant jusqu’à 50% sans que les revenus des employés soient affectés, car l’Etat devrait payer la différence entre le salaire de base brut, prévu par le contrat de travail, et le salaire de base afférent aux heures effectivement travaillées. Pour que cette aide soit accordée, la réduction doit concerner au moins 10% des salariés et le chiffre d’affaires de la compagnie doit connaître une baisse d’au moins 10% par rapport à la période similaire de l’année dernière.



    Economie — Sur la toile de fond de la pandémie, l’UE a connu sa plus grave crise économique depuis le début des séries temporelles en 1995, indique l’Eurostat, l’Office de statistiques de l’UE. La zone euro a enregistré au deuxième trimestre un plongeon historique de 12,1% de son PIB par rapport aux trois mois précédents, conséquence des mesures de confinement liées au coronavirus, a annoncé Eurostat. L’Espagne — avec un déclin de 18% – est le pays le plus touché. De nombreux Roumains y vivent. Selon le correspondant de Radio Roumanie à Madrid, pour la première fois en 13 ans, près d’une centaine de milliers de Roumains se sont vu accorder des allocations officielles de chômage, après être restés sans emplois. Pour la Roumanie, les chiffres seront disponibles le mois prochain. Les résultats seront négatifs, mais ce sera le seul intervalle à contraction économique en 2020, selon le ministre des Finances Florin Cîţu.



    Météo — En Roumanie, le temps continue d’être chaud, caniculaire dans le sud du pays. Les températures sont toutefois légèrement plus clémentes par rapport à hier, sur l’ensemble du pays. Le ciel est variable ; les prévisions font état de nuages temporaires pour l’après-midi et le soir. Localement, en montagne, et par endroits dans les autres régions, les météorologues indiquent la présence d’averses qui peuvent être torrentielles. Le vent sera faible à modéré, plus intense dans le sud-ouest et l’est, mais aussi pendant les pluies. Les maximales iront de 23 à 33° ; nous avons 29° à Bucarest.

  • La prolongation de l’état d’alerte

    La prolongation de l’état d’alerte

    Au bout de deux mois d’état d’urgence et d’un mois d’état d’alerte, le gouvernement de Bucarest a décidé de prolonger de 30 jours une bonne partie des restrictions, tandis que d’autres seront supprimées à partir de ce mercredi. Concrètement, à la différence d’autres citoyens européens, les Roumains doivent attendre encore un mois avant de reprendre leur vie d’avant la pandémie.

    Le secrétaire d’Etat au Ministère des Affaires Intérieures, Raed Arafat, passe en revue les raisons qui ont poussé les responsables de Bucarest à prendre cette décision. « Malgré la courbe descendante de la pandémie en Roumanie, il existe des signaux que la situation risque de se détériorer à tout moment et que de nouveaux foyers peuvent apparaitre si les mesures-barrages ne restent pas en place. Et je pense au port obligatoire du masque dans les transports en commun et dans les espaces clos, à la distanciation sociale ou au tri médical à l’entrée des espaces clos. »

    Autrement dit, les Roumains doivent continuer à porter un masque, à se laver fréquemment les mains et à garder les distances. N’empêche, les salles de gym rouvriront leurs portes, tout comme les grands centres commerciaux. En revanche, les aires de jeux et les salles de ciné restent fermées. Les offices religieux reprendront à l’intérieur des églises et les participants seront obligés à porter un masque de protection. Les autorités ont permis la reprise des événements privés dans des espaces clos en présence de 20 personnes tout au plus, et en plein air en présence de 50 personnes au maximum. Les agences de jeux et les casinos rouvriront aussi leurs portes. Chaque semaine, la Roumanie annoncera la liste des pays vers et depuis lesquels les connexions aériennes reprennent sans quatorzaine obligatoire pour les passagers arrivés à destination.Au terme de la loi, le Parlement doit à présent se prononcer sur les décisions du Gouvernement.

    Le PSD, en opposition, mais majoritaire au Législatif, a annoncé déjà ne pas voter pour une prolongation de 30 jours de l’état d’alerte, et propose seulement 15 jours. En plus, les sociaux- démocrates réclament que l’acte normatif obtenu suite au vote des élus prévoie que les hôpitaux soignent les malades chroniques, après qu’une bonne partie d’entre eux se sont vu refuser le traitement ces trois derniers mois. Le président de la Chambre des députés, Marcel Ciolacu, reproche au premier ministre libéral, Ludovic Orban, l’absence du dialogue: « Je ne comprends pas pourquoi M. Orban n’est pas venu nous voir pour une discussion appliquée. A l’heure actuelle, il existe plusieurs modèles européens, ce n’est pas à nous d’inventer l’eau chaude. On peut laisser aux administrations locales la responsabilité de mettre en place tel ou tel scénario et nous, on devrait se charger tout simplement du cadre législatif que les autorités peuvent adapter par la suite, en fonction du nombre de cas et de la situation dans chaque département. »

    Le Parlement a cinq jours à sa disposition pour accepter ou rejeter les propositions gouvernementales de prolonger d’un mois l’état d’alerte. (trad.Ioana Stancescu)

  • 18.05.2020 (mise à jour)

    18.05.2020 (mise à jour)

    Etat d’alerte
    – La loi concernant l’état d’alerte est entrée en vigueur lundi en Roumanie. Cela
    met fin à la période de trois jours où les autorités roumaines n’ont pas eu de levier
    légal pour faire respecter le nouvel état d’exception. L’état d’urgence,
    déclaré il y a deux mois pour pouvoir lutter avec plus d’efficacité contre la
    pandémie de coronavirus, était arrivé à expiration vendredi dernier. Durant
    l’état d’alerte, le masque devient obligatoire dans les lieux publics fermés et
    les transports publics. Le déplacement des personnes est autorisé dans leur commune
    de résidence, mais une attestation de voyage est demandée pour se déplacer à l’extérieur
    de sa commune.

    Par
    ailleurs, le gouvernement a adopté lundi le décret d’application de la loi sur
    l’état d’alerte. Le document contient les mesures qui visent à limiter la
    propagation du nouveau coronavirus, tout comme les sanctions prévues pour le
    non respect de ces règles. Le premier ministre Ludovic Orban a déclaré que la
    période suivante sera une période d’alerte maximale et que les autorités
    disposaient de tous les leviers et les instruments nécessaires pour assurer le
    respect des mesures et des règles instituées pour défendre la santé et la vie
    des Roumains. Le chef de l’exécutif a aussi affirmé, devant le Parlement, que
    son cabinet préparait un plan de relance économique après la pandémie de
    Covid-19. Ludovic Orban a aussi souligné que la Roumanie a eu la plus
    importante croissance économique de l’Union européenne au premier trimestre
    2020. Plusieurs députés ont réclamé sa démission, en l’accusant de ne pas avoir
    pris les mesures adéquates au bon moment.


    Motion – Le Sénat roumain a adopté la motion simple déposée par le Parti social-démocrate, d’opposition, contre le ministre de l’Agriculture, le libéral Adrian Oros. Le social-démocrate Petre Daea, ancien titulaire de ce portefeuille, attire l’attention sur la situation difficile traversée par les fermiers. Cela est dû, entre autres, par la suspension ou le retard de certains programmes depuis l’installation du gouvernement du libéral Ludovic Orban. Les sociaux-démocrates reprochent aussi au ministre de l’Agriculture l’absence de mesures concrètes concernant la sécheresse et le fait d’avoir permis l’exportation de céréales pendant cette période de crise sanitaire. M. Oros, de son côté, a affirmé que cette motion du PSD était une preuve qu’il avait bousculé des groupes d’intérêt qui contrôlaient le ministère ces dernières années. Le ministre des Finances Florin Cîţu avait lui aussi fait l’objet d’une motion simple déposée par les sociaux-démocrates, motion adoptée par le Parlement la semaine dernière. Le PSD a fait savoir qu’il envisageait de déposer des motions visant d’autres membres de l’Exécutif, notamment les titulaires des portefeuilles de l’Education, de la Santé et de l’Intérieur.








    Frontières – Les points de passage de la frontière roumano-hongroise, dans l’ouest du
    pays, sont restés particulièrement chargés ce lundi, mais, néanmoins, avec des
    temps d’attente raccourcis par rapport à ce weekend. Selon la Police aux
    frontières, au point de passage frontalier Nădlac 1, il a fallu attendre quatre
    heures pour pouvoir entrer en Roumanie (contre huit samedi dernier). La
    circulation s’est fait sur sept voies, auxquelles se sont ajoutés huit postes
    de contrôle mobiles. De l’autre côté de la frontière, pour pouvoir sortir de Roumanie,
    les gens ont attendu quelques 50 minutes, la circulation se faisant sur quatre
    voies. Depuis vendredi dernier, des dizaines de milliers de Roumains qui
    travaillent en Europe de l’Ouest sont entrés en Roumanie via la Hongrie. Ils
    ont protesté contre le temps d’attente très long et réclamé le fait qu’il était
    impossible de respecter les normes de distanciation. Aux termes des nouvelles
    règles instituées par l’état d’alerte, les voyageurs qui entrent sur le
    territoire roumain ne sont plus placés en quarantaine, mais doivent rester en
    isolement à domicile pendant deux semaines.






    Saisonniers
    – La ministre du Travail Violeta Alexandru est, depuis lundi, en visite en Allemagne
    pour s’intéresser de plus près aux conditions de travail des saisonniers
    roumains dans le pays. Elle doit rencontrer les ministres fédéraux allemands du
    Travail, Hubertus Heil, et de l’Agriculture, Julia Klockner et ira visiter
    plusieurs fermes d’asperges de l’état de Brandebourg. Une réunion avec les
    représentants de l’Union des fermiers allemands est également prévue. Violeta
    Alexandru a déjà rencontré les représentants du programme Faire Mobilität, qui vise à rendre
    plus équitables les conditions de vie et de travail sur le territoire allemand.
    Les discussions ont visé les problèmes concrets que rencontrent les ressortissants
    roumains, au niveau des contrats et sur le terrain, ainsi que le soutien qui
    leur est accordé dans les centres de conseil Faire Mobilität. La visite de la
    ministre prendra fin mardi soir.




    Coronavirus en Roumanie
    – En Roumanie on fait état de plus de 17.000 infections au nouveau coronavirus
    jusqu’à présent, dont près de 10.000 personnes qui ont guéri. Plus de 1.100
    personnes sont décédées. Près de 3.000 ressortissants roumains ont été testés
    positifs à l’étranger, la plupart d’entre eux en Italie, Espagne et Allemagne.




    Moldavie
    – Sept personnes de l’équipe roumaine en mission humanitaire en République de
    Moldova, dont quatre soignants, ont été dépistées positives au nouveau
    coronavirus. Les malades ne présentent pas de symptômes et leur état de santé
    est bon. La Roumanie avait envoyé des dizaines de médecins et d’infirmiers dans
    les hôpitaux de la République de Moldova qui traitent des malades de Covid-19,
    pour soutenir le pays voisin.




    UE – « La
    Roumanie soutiendra les efforts pour identifier les solutions les plus à même d’aider
    l’économie de l’Union européenne à s’en remettre », s’est engagé le
    président Klaus Iohannis lors d’une conversation téléphonique avec la
    présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. La discussion
    entre les deux hauts responsables s’est concentrée sur les futures propositions
    de la Commission, attendues pour la fin du mois, concernant le plan de relance
    économique de l’Union et la version revue de budget 2021-2027. Le chef de l’Etat
    roumain s’est prononcé pour la mise en place d’une infrastructure de santé solide
    au niveau européen, en appuyant ainsi le soutien financier nécessaire et qui
    pourrait trouver sa place dans le plan futur de redressement économique.




    Météo
    – L’Institut roumain de météorologie a issu un avertissement au temps instable valable
    de lundi soir à jeudi matin, sur tout le territoire. On attend des averses
    orageuses sur le sud-ouest, le sud, le centre et en altitude, avec, par
    endroits, de fortes rafales et de la grêle. La quantité d’eau sur mètre carré
    pourra dépasser les 15-25 l/m2, voire atteindre les 35-40 l/m2. Les températures
    maximales iront de 18 à 27°C.

  • Un weekend plein de sanctions, en Roumanie

    Un weekend plein de sanctions, en Roumanie

    Au bout de deux mois de confinement, la Roumanie a levé vendredi l’état d’urgence pour le remplacer par un état d’alerte. Même si le danger est toujours présent, les gens se sont vu enfin autorisés à sortir de chez eux librement. Une facilité dont les Roumains ont profité dès le départ, en déferlant en voiture dans la nuit de vendredi à samedi, juste après minuit, sur le grand parking devant le Palais du Parlement de Bucarest qui a fini par afficher complet. Rouverts dès vendredi, les parcs et les jardins publics ont été pris d’assaut par les gens désireux de profiter du soleil et du weekend et dont plusieurs ont complétement ignoré les mesures de distanciation obligatoires.

    A jeter un coup d’oeil jeté sur les réseaux sociaux, on a été surpris de voir des photos d’une multitude de jeunes qui ont fait la fête au bord du lac Herastrau, dans le nord de la capitale. Après avoir improvisé une sorte de terrasse, ils se sont réunis par des groupes de dizaines de personnes dont seulement quelques-unes portaient un masque. Et puisque certaines d’entre elles étaient assises, on a soupçonné que les bars en question avaient rouvert illégalement leurs terrasses.

    Toujours sur les réseaux sociaux, les Internautes ont pu voir des images prises pendant un concert qu’un DJ a organisé spontanément, sur les allées du même parc, en rassemblant par sa musique des centaines de personnes qui se sont mises à danser. La fête a duré jusqu’à l’arrivée des policiersLe premier jour de déconfinement, des centaines de personnes se sont réunies devant le siège du gouvernement pour critiquer l’OMS et protester contre les mesures adoptées par les autorités roumaines qu’elles ont accusées de violation de la Constitution. Même si le déplacement en dehors des localités est toujours limité et soumis à des restrictions, de nombreux Roumains se sont aventurés quand même, en marquant sur leurs justificatifs des raisons difficiles à prouver. Du coup, les forces de l’ordre ont dû se contenter de leur réitérer les recommandations en vigueur.

    Une foule de personne se massait en weekend autour des postes-frontières dans l’ouest de la Roumanie, aussi bien pour entrer que pour sortir du pays. De longues files de voitures s’étalaient sur plusieurs kilomètres, notamment au poste de frontière de Nadlac dont le passage s’est fait même au bout de 8 heures d’attente. Rapatriés en car, de nombreux ressortissants roumains travaillant à l’étranger ont décidé de venir rendre visite à leurs familles, dès la levée de l’obligation de la quarantaine institutionnalisée. D’autres Roumains se sont bousculés pour quitter le pays en direction de l’Occident. Afin de fluidifier le trafic à la frontière roumano- hongroise, un deuxième poste a été ouvert. Il s’agit de Nadlac II, sur l’autoroute pan-européenne, réservé dernièrement au trafic de marchandises.

    Pourtant, la loi décidant de nouvelles normes à respecter et des possibles sanctions n’est entrée en vigueur que ce lundi. Au terme de celle-ci, les amendes pour non-respect des restrictions en place pendant l’état d’alerte vont de 500 lei, soit une centaine d’euros jusqu’au 15000 lei, soit 3000 euros, avec la possibilité d’un rabais de 50% si l’amende est réglée dans un délai de 15 jours. (trad. Ioana Stancescu)

  • Etat d’alerte en Roumanie

    Etat d’alerte en Roumanie


    Après deux mois d’état d’urgence mis en place pour lutter
    contre la pandémie de coronavirus, la Roumanie passe à l’état d’alerte à partir
    de ce 15 mai.




    L’annonce a été faite jeudi, tard en soirée, par le
    ministre de l’Intérieur, Marcel Vela : « Compte tenu de l’analyse et
    des propositions formulées par le Groupe de soutien technique et scientifique pour
    la gestion des maladies hautement contagieuses sur le territoire de la Roumanie
    concernant les mesures à maintenir ou à mettre en place pour prévenir et contrôler
    la propagation des contaminations… Compte tenu de la persistance d’un nombre
    élevé de personnes contaminées sur le territoire national, ainsi que de l’apparition
    de nouveaux cas, ce qui exerce une pression constante sur la capacité de
    gestion des unités administratives et territoriales et des établissements sanitaires…
    Dans le contexte où il est nécessaire de créer les conditions socio-économiques
    pour la relance graduelle de l’économie nationale, simultanément avec le
    maintien d’un niveau d’alerte adéquat au niveau des composantes du Système
    national de gestion des situations d’urgence… Le Comité national pour les situations
    d’urgence adopte la présente décision : Article n° 1 : à partir du 15
    mai 2020 l’état d’alerte est déclaré au niveau national pour une période de 30
    jours. »


    Il est désormais obligatoire de porter un masque à
    l’intérieur des espaces commerciaux, des moyens de transport en commun, au
    travail et dans d’autres espaces fermés. Il est permis de se déplacer à l’intérieur
    des localités sans attestation. Par contre, pour se déplacer dans une autre localité
    il faut avoir une raison précise et remplir un tel document. Parmi les raisons
    de déplacement admises figurent : le travail, les activités de bénévolat,
    les activités agricoles et la vente de produits agro-alimentaires, la gestion d’une
    propriété se trouvant dans une autre localité ou les soins à un membre de sa
    famille. De même, il est permis de quitter sa localité pour faire des activités
    récréatives et sportives individuelles ou encore pour participer à des événements
    en famille avec un nombre limité de personnes. Les terrasses, bars et restaurants
    restent fermés, mais les parcs rouvrent leurs portes, à l’exception des aires
    de jeux pour enfants.






    Le secrétaire d’Etat Raed Arafat passe en revue d’autres
    obligations mises en place pendant l’état d’alerte : « Les institutions
    et les autorités publiques ainsi que les opérateurs économiques publics et
    privés sont tenus d’organiser leur activité de sorte à permettre le travail à
    domicile. Si l’activité déroulée ne le permet pas, des mesures seront prises afin
    d’assurer la surveillance épidémiologique, la désinfection des mains avant l’entrée
    dans les espaces destinés au travail, le respect des normes visant l’activité
    dans les espaces communs, le décalage des heures de travail pour les entités
    ayant plus de 50 salariés. »






    Les cabinets dentaires redémarrent leur activité, alors
    que les hôpitaux qui ne sont pas spécialisés dans le traitement de la Covid-19 peuvent
    accueillir à nouveau des patients qui ne présentent pas d’urgence médicale. Toutefois,
    les personnes qui les accompagnent n’auront toujours pas accès dans les établissements
    médicaux.






    Côté transports, à partir de ce 15 mai, pour une période
    de 14 jours, les vols depuis et vers plusieurs pays sont toujours suspendus, à
    savoir : l’Autriche, la Belgique, la Suisse, la France, l’Allemagne, l’Iran, l’Italie,
    la Grande Bretagne, les Pays-Bas, l’Espagne, les Etats-Unis et la Turquie. Le
    transport routier international de passagers est toujours suspendu jusqu’au 1er
    juin vers et depuis l’Italie, l’Espagne, la France, l’Autriche, la Belgique, la
    Suisse, la Grande Bretagne, les Pays-Bas et la Turquie. Certains postes-frontières
    restent temporairement fermés – complètement ou partiellement. Enfin, les
    personnes qui arrivent en Roumanie de n’importe quel pays seront automatiquement
    placées en confinement à domicile ou, sur demande, dans des centres spécialisés,
    pendant 14 jours. (Trad. Valentina Beleavski)



  • Dacia et Ford reprennent leur activité

    Dacia et Ford reprennent leur activité

    LAssociation des constructeurs européens d’automobiles estimait, fin avril, quau niveau continental, les mesures prises dans le contexte de la pandémie de coronavirus touchaient plus d1,1 millions de salariés du secteur, et la production avait perdu plus de 2 millions de véhicules. Les données relatives à la Roumanie indiquaient quil sagissait dau moins 20.000 emplois et dune production non réalisée de près de 69.000 véhicules. « La production locale de véhicules avait accéléré en février dernier, marquant une croissance annuelle de près de 8% par rapport au même mois de lannée dernière, après une avancée de 3% environ courant 2019 », rappelle Elena Geageac, consultante chez Deloitte Roumanie, précisant que ce secteur livre 37% des exportations du pays. Au-delà des chiffres, lindustrie automobile roumaine compte à coup sûr parmi les secteurs économiques les plus touchés, vu que les deux grands producteurs locaux – Automobile Dacia et Ford Roumanie – ont suspendu leur activité dans la deuxième moitié du mois de mars, tout de suite après la mise en place de létat durgence engendré par la pandémie de COVID-19. Dans le même temps, les producteurs de composantes automobiles, qui ont des rapports commerciaux tant avec les deux grands constructeurs mentionnés, mais aussi avec dautres, situés à létranger, ont réduit leur activité ou ont même fermé.



    Le redémarrage, même progressif, de la production aux Usines Dacia de Mioveni et Ford de Craiova, les deux dans le sud de la Roumanie, était attendu avec impatience par les travailleurs des deux compagnies, qui ont été mis au chômage partiel. A Mioveni, le Groupe Renault a décidé de reprendre ses activités de manière progressive, jusquau 21 avril dernier, dans deux usines, sur une base de volontariat, et que les autres salariés recommencent à travailler le 4 mai. Et toujours à partir du 4 mai, le constructeur américain Ford a relancé, par étapes, en un seul des trois-huit, sa production en Roumanie, en même temps quen Allemagne et en Espagne. La moitié des 6.000 salariés ont repris le travail, dans des conditions de protection renforcée, comme ceux de Mioveni dailleurs.



    Pendant la période de suspension de lactivité productive, des mesures ont été définies et mises en œuvre afin de protéger les salariés en vue de la reprise du travail. Il sagit de mesures qui relèvent de lhygiénisation et de la sécurité, appliquées de manière rigoureuse, les travailleurs étant informés de la nécessité de respecter les décisions prises afin de protéger leur santé et celle de leurs collègues. Linstallation de scanners thermiques à chaque porte daccès, le port du masque ainsi que lobservation de la distanciation sociale comptent parmi ces mesures. Les salariés se voient assurer du matériel de nettoyage approprié, et des démarches sont entreprises pour que le déplacement entre le logement et le lieu de travail ait lieu en toute sécurité.


    (Trad. : Ligia)

  • Le relâchement progressif des mesures de restriction

    Le relâchement progressif des mesures de restriction

    Le 15 mai approche et du coup, les autorités roumaines se préparent à lever l’état d’urgence en vigueur depuis le 16 mars, en raison de la pandémie mondiale de coronavirus. Deux mois durant, les citoyens roumains se sont vu restreindre certains de leurs droits, tel le droit à la libre circulation. Pourtant, avertissent les responsables politiques, la fin du confinement ne veut pas dire un retour à la vie d’avant. Que va-t-il se passer à partir du 15 mai?

    Dans une allocution télévisée diffusée dimanche soir, le secrétaire d’Etat au Ministère de l’Intérieur et chef du Département pour les Situations d’Urgence, Raed Arafat, a énuméré les principaux aspects qui changeront d’ici quelques jours. Sur l’ensemble des mesures à respecter par tous les citoyens à partir du 15 mai, ce sera le port du masque dans tous les moyens de transport en commun qui figure en tête de liste. Raed Arafat « C’est sûr et certain que le port du masque deviendra obligatoire dans tous les moyens de transport en commun, que ça soit bus ou métro. Il ne s’agit pas d’une recommandation, mais d’une obligation. Le conducteur refusera la montée de tout voyageur sans masque. Le port du masque sera aussi mis en place pour tous les passagers d’une voiture à chauffeur. Quant aux conducteurs, ils peuvent conduire leurs propres voitures sans masque tant qu’ils se retrouvent seuls et là encore, ils doivent avoir un masque à portée de la main. C’est comme cela qu’on devrait s’y prendre en cette période de pandémie. On doit nous éduquer tous par nous-mêmes, on ne doit plus attendre que quelqu’un nous menace de nous infliger une amende pour faire le bon geste. Ce n’est pas ça l’idée ! »

    Sur l’ensemble des propositions formulées par le secrétaire d’Etat Raed Arafat afin de permettre la distanciation physique, figure la hausse du nombre des moyens de transport en commun de surface et souterrains, tout comme des horaires décalés pour les salariés. Selon le responsable roumain, il serait préférable que dans les magasins, le personnel porte obligatoirement des masques. Il faudrait que les Roumains s’habituent à ce qu’on leur prenne la température corporelle à l’entrée des musées ou même à leur arrivée sur les lieux du travail.Le déconfinement se produira progressivement afin que les autorités aient le temps d’examiner l’impact du relâchement des mesures sur la santé de la population.

    En attendant le 15 mai, les responsables politiques de Roumanie essaient d’anticiper tous les scénarios possibles « y compris la prolongation de l’état d’urgence ou la mise en place d’un état d’alerte sanitaire, moins restrictif », a fait savoir Ionel Dancă, porte-parole du gouvernement. Et lui d’ajouter que le Cabinet Orban reste optimiste quant à la possibilité de lever l’état d’urgence, parallèlement à la mise en place d’une ample campagne d’information de la population, qui devra respecter toutes les recommandations en vigueur. (trad.Ioana Stancescu)

  • Le masque dans la tradition roumaine

    Le masque dans la tradition roumaine

    Dans les rituels spécifiques aux anciennes coutumes roumaines, les personnages de la mythologie populaire roumaine, étroitement liés aux moments-clé de l’année, qui marquent la transformation du temps, sont extrêmement importants. Ils sont représentés sous la forme de masques traditionnels, mettant en contact direct un monde fantastique et la réalité quotidienne, surtout en période de fêtes religieuses. C’est justement pourquoi, lors des fêtes de Noël ou du Nouvel An, les masques – soit des gens costumés en personnages – accompagnent les groupes de danseurs et de chanteurs de noëls qui parcourent les rues de villes et des villages annonçant les fêtes. Cela témoigne du fait que les traditions préchrétiennes sont toujours très présentes dans l’espace roumain.

    Delia Şuiogan, ethnologue à l’Université du Nord de Baia Mare, nous parle de l’importance du masque en tant qu’objet rituel : « Le masque a toujours eu un rôle très important dans les traditions, non seulement pendant les fêtes d’hiver, mais aussi à l’occasion d’autres fêtes – celles de printemps, par exemple. Le masque fait la transition du réel quotidien historique à la réalité imaginaire. Grâce à lui l’homme devient partie intégrante de l’univers dans son ensemble – l’univers réel et irréel. Le masque permet à celui qui le porte d’annuler sa propre identité et d’assumer une identité complètement nouvelle, celle du masque, évidemment. En Roumanie, les masques sont à peu près les mêmes pour toutes les régions, avec de petites différences, selon le type d’influence – celtique ou romaine. Par exemple on trouve sur l’ensemble du pays des masques de chèvre et d’ours.»

    Le masque représentant la chèvre est présent partout en Roumanie. Il est très important dans les traditions populaires, car il symbolise la renaissance et la cyclicité du temps. Selon les légendes, ce masque était aussi le symbole de la fertilité, non seulement pour les femmes, mais aussi pour les terres des fermiers. C’est en Moldavie (est) et en Olténie (sud) que le personnage de la chèvre a été le mieux conservé.

    L’ethnologue Delia Şuiogan nous parle d’autres masques traditionnels roumains : «Dans la zone intra-carpatique on a conservé plutôt les masques anthropomorphes, représentant l’homme. Par exemple, dans la région de Maramureş (nord) on retrouve les masques des « Moşi», c’est-à-dire des vieillards. Il y a une technique bien précise de réaliser ces masques, dans des ateliers qui regroupent de nos jours encore de nombreux apprentis. Les vieillards représentent les ancêtres mythiques. Il y en a deux types : les beaux vieillards et les vieillards laids, soit des représentations du bien et du mal. Leur mission est de se rencontrer et de lutter pour remettre l’équilibre dans le monde. La danse des vieillards du Maramureş est très intéressante, mais on en trouve également dans les contrées de Bucovine (nord – est) et de Moldavie (est). »

    Un autre personnage présent dans les danses traditionnelles roumaines, c’est l’ours. On pense que la force de cet animal était transférée aux gens, notamment aux enfants s’ils s’enduisaient de graisse d’ours. De même, pour être forts et sains, les bébés prématurés recevaient au baptême le nom Ursu. Puis, jadis, des gens parcouraient les villages accompagnés de bébés ours dressés qui dansaient sur deux pattes. Les gens les recevaient dans leurs cours, estimant que la danse de l’ours leur apporterait de la chance. (Trad. Valentina Beleavski)