Tag: médecine

  • Alain Fischer, figure de proue de la science contemporaine

    Alain Fischer, figure de proue de la science contemporaine

    Nous parlons sciences, recherche et vaccination à l’occasion de la visite en Roumanie, du professeur Alain Fischer, figure de proue de la science contemporaine, invité par l’Académie roumaine des scientifiques.

     

    Universitaire, médecin et chercheur de renommée mondiale, le professeur Alain Fischer est l’une des personnalités les plus influentes dans le domaine de l’immunologie et de la médecine génétique. Au cours d’une carrière impressionnante, il a révolutionné le traitement des maladies immunodéficientes grâce à ses travaux pionniers en thérapie génique et est considéré comme l’un des architectes de la nouvelle ère de la médecine personnalisée. Les travaux du professeur Alain Fischer ont ouvert de nouveaux horizons dans le traitement des maladies auto-immunes et inflammatoires, influençant la recherche mondiale en immunologie.

     

    Alain Fischer a été aussi l’un des principaux architectes de la stratégie de vaccination de la France durant la pandémie, apportant une expertise scientifique essentielle en matière de santé publique.

     

    La Roumanie bénéficie ainsi de la présence d’une personnalité de premier plan dont l’expertise contribuera au renforcement des relations académiques et scientifiques entre la Roumanie et la France.

     

    Au micro de Dan Sterian de Radio Roumanie Régionale, Alain Fischer parle des points forts de sa carrière, de sa visite en Roumanie, de la coopération scientifique et médicale roumano-française, et surtout de l’importance de la vaccination en tant que principal instrument dans la lutte contre les maladies graves.

     

     

  • La médecine de demain a de beaux jours devant elle en Roumanie

    La médecine de demain a de beaux jours devant elle en Roumanie

    Avoir des données médicales précises, fiables et mises à jour

     

    La pandémie de COVID-19 nous a montré combien le fait de disposer de données médicales précises, fiables et actualisées s’avère indispensable pour pouvoir aborder et résoudre efficacement des crises qui relèvent de la santé publique. Aussi, l’accélération de la digitalisation du domaine a été l’un des effets bénéfiques de la crise. Et c’est ainsi que l’on voit apparaître l’Espace européen des données de santé au printemps 2024, un outil qui permettra à l’UE de tirer pleinement parti du potentiel offert par l’échange, l’utilisation et la réutilisation sûrs et sécurisés des données de santé, au bénéfice des patients, des chercheurs, des innovateurs et des régulateurs.

     

    Cristina Berteanu, docteur en sciences médicales, précise à ce sujet :

    « Il y a en ce domaine un changement de paradigme. En effet, c’est bien le patient qui dispose des droits de propriété sur ses données, qui peut rentrer en contact avec d’autres patients, mais aussi avec des médecins basés dans n’importe quel Etat membre de l’UE. Ensuite, l’accès assuré aux chercheurs et aux régulateurs à ces données est strictement réglementé. L’apparition de ce nouvel outil facilitera les découvertes de nouvelles molécules, l’établissement des politiques publiques mieux fondées, accélérera la mise en place des politiques de prévention et l’accès à des thérapies personnalisées et permettra à l’UE de tirer pleinement parti du potentiel offert par l’échange, l’utilisation et la réutilisation sûrs et sécurisés des données de santé, au bénéfice des patients, des chercheurs, des innovateurs et des régulateurs. L’Espace européen des données de santé devrait devenir opérationnel dès 2025. Mais cela présuppose un effort conséquent en matière de digitalisation des données médicales dans tous les Etats membres. Et la Roumanie ne devrait pas être à la traîne. En effet, 207 hôpitaux roumains bénéficient des fonds européens via le plan national de relance et de résilience ».

     

    Echanges sécurisés des données

     

    En effet, l’Espace européen des données de santé permettra l’accès et l’échange sécurisés à ces données de la part des patients, mais également des professionnels, ce qui devrait améliorer les capacités de diagnostic et les traitements, mais également l’établissement des politiques publiques, et la diminution des coûts. l’Espace européen des données de santé devrait en outre faciliter l’accès des patients à des services médicaux de qualité, accroitre l’efficacité de ces derniers, soutenir la recherche et l’innovation. L’utilisation à bon escient de Big Data et de l’intelligence artificielle feront partie des outils auxquels la médecine pourra faire dorénavant appel. Le premier hôpital intelligent, un projet pilote censé tester le système et faciliter l’entrée du système de santé roumain dans l’ère digitale, verra le jour à Târgu Mureș, au centre du pays.

     

    Cristina Berteanu nous explique le concept de cet hôpital intelligent:

    « La digitalisation du dossier médical du patient, l’utilisation de la télémédecine, de la sécurité cybernétique, de la robotique en chirurgie, l’emploi de la réalité virtuelle dans la formation des professionnels, le développement des algorithmes de l’intelligence artificielle à usage médical, tout cela aura des effets concrets en matière de prévention, pour affiner les stratégies mises en place en la matière, la précision et la rapidité des résultats obtenus ».

     

    La médecine roumaine fait d’ores et déjà appel à l’intelligence artificielle en radiologie et en radiothérapie, mais aussi dans la collecte des données médicales. Et les nouvelles technologies sont déjà employées dans le diagnostic précoce de certaines maladies, dans l’établissement des thérapies personnalisées, dans le diagnostic histo-moléculaire des tumeurs notamment cancéreuses, précise encore le médecin Cristina Berteanu. (Trad. Ionut Jugureanu)

  • Les saints médécins sans argent

    Les saints médécins sans argent

    Le début du mois de novembre est marqué par une fête moins connue dans l’espace roumain. Il s’agit de la fête du Vracel, un personnage mythologique au sujet duquel les Roumains d’antan affirmaient qu’il maitrisait l’art de guérir par des moyens non-conventionnels. Le fonds commun des cultures archaïques, de toutes les régions habitées actuellement par les Roumains a acquis à travers le temps des valences régionales spécifiques.

    Les communautés traditionnelles ont adopté certaines pratiques et rituels anciens de guérison, une partie d’entre eux étant reconnus même dans la société moderne. Explication avec Delia Suiogan, ethnologue à l’Université du Nord de Baia Mare : « Sur l’ancienne fête préchrétienne est venue se superposer une fête chrétienne, celle des saints Cosma et Damian, surnommés « médecins sans argent ». Voilà donc une nouvelle et très belle superposition entre les fêtes préchrétiennes et celles instaurées par l’Eglise. Le Vracel est représenté dans la mythologie populaire par un vieil homme aux cheveux longs et blancs, qui tenait à la main un long bâton. Au bout du bâton se trouvait un sachet contenant neuf plantes magiques. Ces plantes magiques pouvaient guérir toute maladie. C’est pourquoi cette fête était soigneusement respectée parce qu’on disait que ceux qui y croyaient allaient être protégés par toute maladie. Ceux qui ne respectaient une seule et unique interdiction, celle de ne pas labourer la terre étaient vulnérables à toute sorte de maladies. De nos jours, à l’intérieur de l’arc des Carpates roumaines, cette fête est connue sous le nom de Cosmandin, par l’agglutination des noms des deux saints Cosma et Damian. Cette union reprend pratiquement l’ancienne fête du Vracel. »

    Depuis des siècles, la médecine empirique a joué un rôle à part dans la vie des communautés traditionnelles. Les gens mettaient toute leur confiance dans les soins naturels, transmis d’une génération à l’autre. Malheureusement, la fête du Vrăcel se retrouve uniquement dans la mémoire collective, mais la pratique de la récolte des plantes médicinales durant cette période de l’année est toujours présente dans les régions de l’arc des Carpates. On dit que les plantes médicinales cueillis durant les équinoxes sont les meilleures.

    Cette interférence avec le soleil, avec le rapport d’égalité entre la nuit et le jour a la capacité de transférer une partie de sa puissance sur les plantes. Le maintien du lien permanent entre l’Homme et l’environnement a conféré aux paysans d’antan la confiance dans la force régénératrice de la nature. De nos jours encore, les produits naturels aux capacités curatives bénéficient d’un réel succès non seulement dans le milieu rural, mais aussi dans le milieu urbain.

  • I heart you

    I heart you

    Institut Inimii (Institut du
    cœur), Târgu Mureș, dans le centre de la Roumanie. Une équipe de cardiologues
    dirigée par le Dr Horațiu Suciu effectue une greffe de cœur pour une
    adolescente de 16 ans. Un moment inoubliable, à bien des égards. D’abord (et
    c’est le plus important), parce qu’une jeune fille se voit donner une seconde
    chance de vivre, et dans de meilleures conditions. Ensuite parce que cette
    greffe a lieu après deux ans de pandémie, période durant laquelle seules 3 à 5
    greffes ont eu lieu par an. C’est un peu une première si vous voulez. Le
    nouveau cœur a été transporté depuis Sfântu Gheorghe (centre) par hélicoptère.
    Il appartenait à un adolescent de 17 ans en état de mort cérébrale suite à un
    puissant polytraumatisme.


    Les transplantations cardiaques
    chez les enfants sont très rares. Chez eux, l’insuffisance cardiaque n’est pas
    seulement galopante, elle est aussi fatale, et ce de façon bien plus rapide que
    chez les adultes. A cela s’ajoute le manque de cœurs d’enfants disponibles à la
    greffe. La liste d’attente pour obtenir un nouveau cœur est toujours très
    longue, quel que soit l’âge du patient. Car le nombre de cœurs disponibles est
    toujours largement inférieur aux besoins. C’est pour cette raison que 22
    patients sont actuellement en attente d’une transplantation cardiaque
    d’urgence.


    Le Dr Horațiu Suciu,
    coordinateur du pôle de transplantation et directeur de l’Institut d’urgence
    pour les maladies cardiovasculaires et la transplantation de Târgu Mureș, a
    déclaré au micro de RRI :




    « L’état de santé des enfants inscrits sur
    cette liste se détériore à vitesse grand V. Bien plus vite que celui des
    adultes qui arrivent davantage à maintenir leur stabilité hémodynamique et
    biologique. Ce n’est pas le cas des enfants, et malheureusement, les dons
    d’organes pour cette tranche d’âge sont beaucoup plus rares que chez les
    adultes. C’est un vrai fléau, car très peu d’enfants bénéficient d’une greffe
    de cœur. »





    Chaque année, entre 400 et
    500 enfants atteints de malformations cardiaques congénitales ne se font pas
    opérer. Parmi eux, 10 % sont des nourrissons qui doivent se faire opérer dans
    leur premier mois de vie. Entre 40 et 50 % d’entre eux décèdent probablement,
    faute de pouvoir obtenir une greffe dans ces délais. Nous utilisons le terme
    « probablement » à dessein, car il n’existe pour le moment aucune
    statistique à ce sujet. Le seul centre permettant ce type de transplantation se
    trouve à Târgu Mureș, un centre dont la capacité est malheureusement limitée. On
    dénombre chaque année en Roumanie 1 000 naissances d’enfants atteints de
    malformations cardiaques congénitales graves.


    Pour les familles, il est
    très difficile d’accepter que leur enfant, en état de mort cérébrale, fasse don
    de ses organes. En général, elles refusent de discuter de cette option avec les
    médecins. Par conséquent, accepter de sauver la vie d’un autre alors que l’on
    est soi-même en grande souffrance suite à la perte de son propre enfant relève
    presque de l’héroïsme. Les organes prélevés ont alors une valeur inestimable et
    c’est un vrai défi pour l’équipe de médecins de les maintenir en bon état et de
    les rendre fonctionnels pour effectuer une transplantation réussie.


    Horațiu Suciu au micro de Radio
    România Târgu Mureș, nous explique :




    « Juste après la greffe, les patients doivent
    suivre un traitement immunosuppresseur. C’est un vrai défi car il faut
    s’assurer que le corps du patient ne va pas rejeter le nouvel organe. A ce
    moment-là du traitement, la priorité est de s’assurer de la tolérance
    immunologique du patient. A l’heure actuelle, d’un point de vue hémodynamique,
    cardiaque et sur le plan purement chirurgical, l’évolution est vraiment
    positive. La jeune fille a repris conscience, elle est réveillée, coopérante et
    joyeuse. Avant elle était en très mauvaise santé et son état ne faisait que se
    détériorer. Sa mère m’a raconté qu’elle peinait à monter un seul étage. »





    Deux autres enfants ont pu
    être sauvés grâce à la décision d’une famille de Covasna qui a accepté de faire
    don des organes de leur fils mort dans un accident. Son foie a permis de sauver
    la vie d’une fillette de 5 ans à Bucarest, et ses reins celle d’un adolescent
    de Cluj, dans le nord-ouest du pays.


    Selon le Dr Suciu, les dons
    d’organes chez les enfants restent très rares, le taux de mineurs étant de 10-15 %. Même
    si le nombre de donneurs d’organes continue d’augmenter par rapport à 1999, il
    reste très bas par rapport au nombre d’habitants. La situation d’aujourd’hui
    n’a rien à voir avec celle de 1999, à l’époque où nous avons commencé les
    premières transplantations cardiaques et les premières greffes hépatiques. A
    l’époque on ne dénombrait que 11 donneurs.

    En 2018, on en comptait 200 par an.
    Les mentalités ont clairement évolué, mais la situation reste encore instable,
    affirme Horaţiu Suciu. On estime à environ 100 par an le nombre de donneurs
    d’organes. Un nombre qui concerne principalement les dons de reins et de foie.
    Les transplantations cardiaques représentant quant à elle 10 à 15 % des dons
    d’organes. Le faible taux de transplantation cardiaque en Roumanie s’explique
    en partie par le faible nombre de donneurs, inférieur à celui enregistré dans
    les autres pays, proportionnellement à sa population. Mais les causes sont
    multiples. Cela dépend de la perception qu’a le public de la transplantation,
    du niveau d’éducation médicale de la population, des rapports entre concitoyens
    etc. L’important, c’est d’avoir les ressources humaines nécessaires, des
    médecins, du personnel investi, et de faire de son mieux pour venir en aide au
    plus grand nombre, conclut Horaţiu Suciu.


    (Trad : Charlotte Fromenteaud)

  • Nefeli Tounta de Grèce

    Nefeli Tounta de Grèce

    « Je suis Nefeli Tounta et je viens de Grèce, mon
    père est grec et ma mère vient de Russie, ils se sont rencontrés à Moscou
    pendant qu’ils y travaillaient, mon père en tant qu’ingénieur et ma mère en
    tant qu’infirmière dans un hôpital, et ils ont pris tous les deux la décision
    de vivre en Grèce. Actuellement étudiante à l’Université de Médecine et Pharmacie
    Grigore T. Popa de Iași, je suis en troisième année de Médecine dentaire. »






    Pendant les deux premières années de Médecine dentaire à
    Iași, où elle suit le programme d’enseignement en anglais, Nefeli Tounta a
    appris un peu la langue roumaine, une compétence qu’elle envisage d’améliorer
    dans les prochaines années avec l’aide de ses amis et peut-être même par un
    cours spécialisé dans son domaine.




    La jeune Grecque nous explique pourquoi elle a choisi la
    ville de Iași : « La ville de Iași a une place à part dans mon cœur et
    dans le cœur de tous les Grecs. Elle a été un centre de l’hellénisme en 1821.
    C’est à Iași qu’a été fondée Filiki Eteria et toujours à Iași que le chef de
    guerre et héros national grec Alexandre Ypsilatis a déclenché la Révolution grecque
    en 1821. Filiki Eteria était une organisation secrète crée dans le but de
    libérer les Grecs de la domination ottomane et de proclamer l’indépendance de
    l’État hellénique. Cette année, la Grèce fête deux siècles depuis la Révolution
    grecque. En même temps, Iași est la ville où a étudié et vécu pendant plusieurs
    années Rigas Féréos, un auteur qui est une figure centrale de la Révolution grecque
    et dont nous étudions encore les œuvres aujourd’hui à l’école. Au-delà de tout
    cela, mon choix d’étudier à Iași a été influencé également par Cristina, l’épouse
    de mon frère, qui est de Iași et qui m’a raconté de très bonnes choses sur le
    système universitaire de cette ville. J’ai tenu compte aussi de sa position au classement
    des universités du monde entier. Quand je suis arrivée ici, je n’ai pas été
    déçue et j’ai beaucoup aimé. À la fois ceux qui travaillent à l’université et
    les professeurs nous guident dans tout, nous fournissent une éducation de
    qualité, nous mettent à disposition tous les instruments nécessaires pour
    pouvoir étudier et avoir du succès. C’est grâce à eux que j’ai réussi à obtenir
    une bourse d’excellence et à être première de ma promotion pendant trois années
    d’affilée. Mes camarades se consacrent beaucoup à l’étude, ce qui m’offre un
    milieu très compétitif dans lequel je peux évoluer et mettre en évidence toutes
    mes capacités intellectuelles afin de m’améliorer. En ce qui concerne la ville
    de Iași, je l’ai aimée dès le premier instant, comme la Roumanie dans son
    ensemble, car les gens étaient très gentils avec moi et très ouverts. Je recommande
    vivement à d’autres étudiants qui veulent étudier la médecine de choisir la
    Roumanie. »








    Nefeli Tounta est également membre de la filiale de la Iași
    European Medical Students’ Association, l’Association européenne des étudiants
    en médecine de Iaşi, et elle a été récemment sélectionnée pour faire partie de
    la direction du Département de Médecine dentaire de l’Organisation représentative
    des étudiants en médecine de toute l’Europe.




    Comment est-ce qu’elle passe ses loisirs ? Nefeli Tounta :
    « Dans mon temps libre j’aime jouer aux échecs et courir chaque jour dans
    le quartier où je vis. En plus, j’aime passer du temps avec mes amis, on se
    promène très souvent dans les environs de Palas et du Jardin botanique, les
    fleurs là-bas sont très belles. Tout cela me confère un grand équilibre en
    dehors de mes études à l’université. »







    Nefeli Tounta a toujours souhaité travailler dans le
    domaine de la médecine afin de se sentir utile pour ses semblables. Une bonne santé
    se reflète également dans la dentition d’un patient et en tant que future
    stomatologue, la jeune fille pense pouvoir aider les gens non seulement à avoir
    une dentition parfaite, mais aussi à être sûrs d’eux, à être heureux, toujours
    souriants et ouverts. On a demandé à Nefeli si dans le futur elle envisage de pratiquer
    la médecine en Roumanie, en Grèce ou dans un autre pays.






    Nefeli Tounta : « Honnêtement, toutes ces
    options seraient vraiment bien. J’aime beaucoup la Roumanie et j’aimerais y
    rester. Je veux conseiller fortement à tous ceux qui n’ont jamais été en
    Roumanie de la visiter au moins une fois. C’est une expérience incroyable.
    Aller dans d’autres pays, c’est toujours une option au cas où je ne saurai pas
    quoi choisir. Et la Grèce est mon pays natal, elle aura toujours un avantage,
    c’est là où habite toute ma famille. Je ne sais pas encore ce que je vais
    faire. Je suis heureuse de n’être qu’en troisième année, car je ne suis pas
    encore sûre de ma décision et il me reste donc du temps pour y réfléchir. »
    (Trad. Rada Stanica)

  • La santé – principale préoccupation des Roumains

    La santé – principale préoccupation des Roumains

    Le Baromètre de la santé publique est un outil annuel d’évaluation et d’analyse qui mesure des perceptions, des attitudes et des visions liées à la politique de santé publique de la Roumanie dans le contexte plus large de la pandémie, mais sans s’y limiter. Sa deuxième édition a été lancée lundi par l’Institut des sciences politiques et des relations internationales de l’Académie roumaine (ISPRI) et le Centre de recherche sociologique LARICS, en partenariat avec l’Association roumaine des producteurs internationaux de médicaments (ARPIM).

    La principale conclusion, c’est que la santé est la principale préoccupation des Roumains. « L’épidémie de coronavirus a mis une forte empreinte sur la perception de la population de la vulnérabilité du système sanitaire roumain. C’est l’une des principales raisons pour lesquelles nous constatons un intérêt majeur de la population pour la santé publique, à hauteur de 64,3 % », a expliqué Dan Dungaciu, directeur de l’Institut des sciences politiques et des relations internationales de l’Académie roumaine : « Nous sommes dans une situation où les anciens problèmes du système médical ne sont plus fondamentaux. Je me réfère aux problèmes générés par le comportement, la bureaucratie, l’idée que ce qui est bon marché est bon – ces choses ne sont plus valables pour la perception du public. Le public veut davantage. Il n’est plus satisfait simplement parce que les médecins se conduisent bien avec lui, qu’il n’y a pas trop de bureaucratie ; peut-être que quelque chose a changé dans les hôpitaux aussi et l’atmosphère semble différente d’il y a 10-15-20 ans. Et ce que cela veut dire – des médicaments coûteux, meilleurs, et de meilleurs traitements – c’est que nous avons affaire à un autre type de population que ce système de santé doit satisfaire. »

    L’idée « Je veux un pays comme ailleurs » est très présente dans la société roumaine, dit Dan Dungaciu – une classe moyenne est née en Roumanie qui veut avoir un système de santé performant, au niveau européen. C’est précisément la raison pour laquelle les décideurs, en partenariat avec tous les acteurs concernés, doivent donner la priorité aux investissements à long terme, tant dans l’industrie pharmaceutique que dans les soins de santé, et reconnaître le lien clair entre la santé, l’économie et le bien-être de la population, estime le directeur de l’Institut. Nous notons en première que les plus grands griefs des Roumains concernent précisément les chapitres relatifs à l’accès aux traitements innovants, au dépistage et à l’assurance maladie, comme le disent les représentants de l’Association roumaine des producteurs internationaux de médicaments. Les données révèlent également que 80 % des Roumains estiment qu’ils ne bénéficient pas de médicaments innovants dans la même mesure que les autres Européens. En ce qui concerne les nouvelles thérapies cellulaires et géniques, moins de la moitié des sujets questionnés disent qu’ils seraient prêts à prendre ces médicaments, mais un peu plus du quart d’entre eux les prendraient néanmoins s’ils n’avaient pas d’alternative.

    Par rapport à la situation présentée par le Baromètre précédent, on constate une augmentation à 60 % du nombre de personnes qui s’informent auprès du médecin. Par ailleurs, près de 40 % des Roumains disent avoir bénéficié, eux-mêmes ou des membres de leur famille, de consultations en ligne ou par téléphone depuis le début de la pandémie. L’enquête indique également qu’au moment de la collecte des données (1-19 novembre), 67 % des Roumains se rapportaient de manière positive à la vaccination, disant qu’ils se vaccineraient prochainement, qu’ils avaient commencé à se faire immuniser ou qu’ils étaient entièrement vaccinés. (Trad. : Ligia)

  • Histoire des préjugés raciaux : colonisation et médecine (I)

    Histoire des préjugés raciaux : colonisation et médecine (I)

    Cette semaine nous allons discuter d’un ouvrage très itnéressant intitulé « Corps noirs et médecins blancs. La fabrique du préjugé racial, XIX-XXe siècle ». Pour ce faire, nous avons fait appel à son autrice qui est enseignante à l’Université d’Aix-Marseille. Delphine Peiretti-Courtis nous expliquera comment les mécanismes de la race ont été largement influencé par la médecine coloniale au cours du XIXe et du XXe siècle.



  • 25.08.2021 (mise à jour)

    25.08.2021 (mise à jour)

    Défense – Le Conseil suprême de défense de la Roumanie, qui réunit le président, le premier ministre et les chefs des principales institutions en charge de la sécurité nationale a décidé ce mercredi de participer avec 200 militaires roumains à l’évacuation et au transfert des ressortissants afghans à avoir travaillé pour les missions de l’OTAN en Afghanistan. Les militaires roumains participeront aux opérations pour au moins 6 mois. L’opération de l’OTAN visera notamment le transfert des ressortissants afghans depuis les bases temporaires au Kuweit et au Qatar vers des facilités toujours temporaires situées sur le territoire des Etats alliés. Par ailleurs, les membres du Conseil ont souligné le besoin d’une coordination accrue dans les domaines de la communication stratégique et la lutte contre les infox. Enfin, une pétition réunissant plus de 22 000 signatures a été avancée au Conseil et au Ministère des AE de Bucarest, leur demandant d’émettre des visas pour les ressortissants afghans qui ont collaboré avec la Roumanie et l’OTAN. Selon les signataires, la Roumanie doit accorder des visas aux citoyens Afghans exposés aux violences des talibans, notamment aux activistes pour les droits de l’homme, journalistes, magistrats, enseignants et étudiants.

    Pandémie -
    Le président du Comité national de
    coordination de la vaccination contre le SARS CoV 2, Valeriu Gheorghita a
    confirmé que la Roumanie se trouvait au beau milieu de la quatrième vague de
    l’épidémie de Covid 19 et que le variant Delta du virus était en train de
    devenir dominant. A son tour, la
    ministre de la Santé, Ioana Mihaila, souligne que l’ampleur de cette nouvelle
    vague dépend du nombre des Roumains qui se feront vacciner dorénavant. Elle
    précise que son ministère a centralisé le nombre de lits pour adultes et pour
    enfants en soins intensifs et a demandé le nécessaire de personnel médical pour
    les éventuels détachements. Qui plus est, à la rentrée, les masques textiles
    seront interdits dans les écoles et les universités, les élèves et étudiants
    devront porter des masques de protection médicaux, a encore précisé la ministre
    de la Santé. Mercredi, les autorités roumaines ont rapporté 849 nouveaux cas de
    contamination au coronavirus et 14 décès survenus en 24 heures des suites de
    cette maladie. 212 patients sont actuellement en soins intensifs. Selon les
    autorités, le nombre des infections pourrait atteindre les 1000 cas par jour
    d’ici la fin du mois. Par ailleurs, un aéronef de la compagnie aérienne
    roumaine Tarom a effectué un vol humanitaire au Vietnam, vers Saigon, via
    Dubai, pour transporter un lot de 200 mille doses de vaccin contre la Covid,
    qui constitue un don des autorités de Bucarest. Actuellement, la Roumanie
    dispose de trop de doses de vaccin à cause de la réticence de la population à
    se faire vacciner, une réticence que les autorités n’avaient pas prévue.

    Environnement – Le gouvernement roumain a adopté ce mercredi un projet de décret portant sur la réduction de l’impact de certains produits en plastique sur l’environnement. L’initiative vise notamment à transposer dans la législation nationale une directive européenne qui interdit la vente des produits en plastique, tels les couverts, les pailles ou encore les récipients en polystyrène et autres objets similaires. De même, les opérateurs économiques qui vendent quand même de tels produits seront obligés à proposer aux consommateurs des alternatives recyclables ou qui ne contiennent pas de plastique. Aux termes du décret d’urgence, le contrôle se réalisera auprès des producteurs et des importateurs et non pas auprès des commerçants, a déclaré le ministre de l’environnement, des eaux et des forêts, Barna Tanczos, dans une conférence de presse. Au cours des 50 dernières années, la consommation et la production de plastique s’est multipliée par 20 et pourrait même doubler, pour dépasser durant les 20 prochaines années les 600 millions de tonnes au niveau mondial. Seulement 30 % du plastique consommé par l’Union européenne – au total 25 millions de tonnes par an – est trié et recyclé. Par conséquent, le plastique devient un danger de plus en plus important pour la faune et la flore aquatique, lit-on dans un communiqué du ministère de l’environnement de Bucarest.

    Météo – Températures à la baisse ce jeudi sur la vaste partie du territoire. Les températures iront de 20 à 29 degrés, soit légèrement inférieures aux moyennes pluriannuelles. Ciel variable à Bucarest avec environ 28 degrés jeudi à midi à Bucarest.

  • Baingana Joshua d’Ouganda, étudiant en Roumanie

    Baingana Joshua d’Ouganda, étudiant en Roumanie

    Baingana Joshua d’Ouganda, étudiant en médecine générale à l’Université de Médecine, Pharmacie, Science et Technologie « George Emil Palade » de Târgu Mureș:
    « Je suis Baingana Joshua, originaire d’Ouganda. Le mot baingana signifie égalité dans ma langue. J’étudie la médecine générale à l’Université de médecine, pharmacie, science et technologie George Emil Palade de Târgu Mureș. Je suis étudiant en deuxième année. Je suis venu en Roumanie en 2019. »

    Grâce à un accord de coopération dans le domaine de l’éducation entre la Roumanie et l’Ouganda, Baingana Joshua a obtenu une bourse à l’Université de médecine, pharmacie, science et technologie George Emil Palade de Târgu Mureș. Depuis près d’un an, il étudie, à l’université, une fois par semaine, le roumain, qu’il espère parler de mieux en mieux. Avant son arrivée, il ne savait pas grand-chose de la Roumanie : « Je savais seulement que c’est un pays européen. Quand je suis arrivé en Roumanie, j’ai atterri à Bucarest, puis j’ai voyagé en train jusqu’à Târgu Mureş. Une fois sur place, je ne pouvais pas beaucoup me déplacer, à cause des restrictions imposées par la pandémie de Covid-19. J’ai flâné dans le centre-ville, sur les rives de la rivière Mureş. Je suis bien, ici. Les gens sont gentils, accueillants. Bien sûr, ils sont différents de ceux d’Ouganda, et le climat est lui aussi tout autre, mais j’essaye de m’adapter. »

    Originaire de l’ouest de l’Ouganda, plus précisément du district de Ntungamo, situé à la frontière avec le Rwanda, Joshua Baingana explique pourquoi il a été attiré par la médecine.« Les membres de ma famille ont souffert de certaines maladies, au fil du temps. Mon frère, par exemple, souffre d’asthme et d’épilepsie. Alors, en le voyant en proie à cette maladie, je me suis dit que j’aimerais pouvoir l’aider. Mon père est décédé des suites d’un cancer. Comme j’ai rencontré d’autres personnes autour de moi atteintes de différentes maladies, j’ai décidé de soulager la peine du plus grand nombre possible de mes semblables. C’est ainsi qu’est née ma passion pour la médecine. »

    Lorsqu’il ne suit pas les cours universitaires en ligne, Baingana Joshua s’adonne à ses loisirs.« J’écoute de la musique et je danse, de temps en temps. Je lis des livres sur les expériences de vie des autres. Cela me permet de découvrir que l’on n’est pas le seul au monde à devoir faire face aux difficultés. Deux livres me sont particulièrement chers : Gifted Hands (Des mains en or) et The Big Picture : Getting Perspective on What’s Really Important in Life (Vue d’ensemble : avoir une perspective sur ce qui est vraiment important dans la vie). Les deux sont écrits par le même auteur, Ben Carson, un neurochirurgien bien connu aux Etats-Unis. Je me retrouve dans l’histoire de sa vie. Il a accompli ses rêves, malgré les difficultés qu’il a pu rencontrer sur son chemin. Il m’inspire, me donne confiance en l’idée que tout est possible quand on a de l’espoir et que l’on croit en ses rêves. »

    Le jeune Ougandais Joshua Baingana ne sait pas encore dans quel pays il choisira de pratiquer la médecine :« Maintenant j’étudie la médecine générale, mais je vais aussi choisir une spécialisation. J’aimerais beaucoup faire de la neurochirurgie, mais j’attends de voir quelles seront les opportunités. Tout ce que je sais avec certitude, c’est que je rêve de devenir médecin spécialiste et d’aider les gens partout où le bon vent m’emportera. »

  • Santé et pandémie

    Santé et pandémie

    Le quotidien Ziarul financiar (le Journal financier) organise le débat ZF HEALTH & PHARMA SUMMIT chaque année. Coronavirus oblige, lédition 2020, qui a réuni des représentants importants de ces deux secteurs, a eu lieu en ligne, sous forme de vidéoconférence. Ligia a suivi les débats.





  • Le progrès scientifique et les patients

    Le progrès scientifique et les patients

    Cette semaine nous allons parler des progrès dans le champ de la médecine avec Luc Perino qui est médecin et a publié récemment Patients zéro : histoire inversée de la médecine. Cette discussion nous permettra de comprendre le rôle de certains patients dans l’avancement de la science médicale.

  • Le médecin Leon Sculy, un des précurseurs de la neurochirurgie en Roumanie

    Le médecin Leon Sculy, un des précurseurs de la neurochirurgie en Roumanie

    La modernisation de la médecine roumaine et de l’ensemble de la société de la Valachie et de la Moldavie commençait au milieu du 19e siècle. Initialement, les agents du renouveau furent les docteurs étrangers, puis des Roumains qui ont fait leurs études à l’étranger, dont Leon Sculy, un des pionniers de la chirurgie et de la neurochirurgie moldaves. Il est connu entre autres comme le premier doyen et l’un des fondateurs de la Faculté de médecine de Iaşi. D’ailleurs, en décembre 1879, lorsque cette institution a ouvert ses portes, c’est Leon Sculy qui y a tenu le premier cours d’anatomie.

    Né en 1853 à Piatra Neamt, dans la principauté de Moldavie, actuellement dans l’est de la Roumanie, le futur docteur faisait partie d’une famille grecque, raconte le professeur des universités Richard Constantinescu, commissaire du Musée d’histoire de la médecine de l’Université de médecine et pharmacie de Iaşi, qui dresse le portrait de ce personnage : « Leon Sculy avait un autre nom – Logothetides – simplifié par la suite en Logotheti. Il avait un frère et une sœur. Ce qui est intéressant, c’est qu’au fil du temps, il a été décrit par différents proches de manières opposées : des fois par des mots chaleureux, d’autres fois par des mots plus durs. Les contemporains le caractérisaient comme une personne au tempérament vif et difficile. Dans un texte publié dans la revue médicale de Iasi, le docteur Paul Anghel, son collaborateur, notait : « Leon Sculy était une figure sympathique de taille moyenne. Il était robuste, mais avait une marche bizarre, il était intelligent et avait un humour acide ». C’est le portrait dressé par un autre médecin et écrivain. Leon Sculy a fait ses études universitaires à Paris et Montpellier. Après avoir soutenu sa thèse de licence à Paris, il est revenu à Iasi, où il a été le collaborateur du professeur Ludovic Russ sénior, un médecin autrichien considéré comme le père de la chirurgie de Moldavie. Il devient un des promoteurs de la neurochirurgie roumaine et fait de nombreuses interventions au niveau de la calotte crânienne. Il compte parmi ceux qui ont introduit la désinfection des mains dans les hôpitaux de Iasi, l’antisepsie (les méthodes destinées à prévenir ou à combattre l’infection en détruisant des microbes) et l’eau stérilisée pour se laver les mains. Autre aspect intéressant : en 1899 il a lancé l’appareil de diagnostic aux rayons X de Roentgen, une nouveauté pour cette époque-là. S’y ajoutent d’autres aspects liés à la technique chirurgicale et dont l’utilisation en Moldavie a été possible grâce à l’activité de Leon Sculy. »

    A part son activité médicale, Leon Sculy a été aussi actif en politique. Il fut député, aux côtés de son frère. Il s’est aussi fait remarquer pour ses actions philanthropiques. Richard Constantinescu nous en dit davantage : « Il a toujours soutenu les étudiants, c’était quelqu’un de très impliqué dans la vie universitaire. J’ai lu dans un article de journal de l’entre-deux-guerres qu’une partie de la communauté juive de la ville de Iaşi lui avait rendu hommage dans les années 1915-1916, en plantant plusieurs oliviers, en Palestine, dans un parc nommé « Leon Sculy ». C’est une information que je n’ai trouvée que dans cet article-là. Je vais essayer de trouver d’autres sources qui confirment cette histoire ou l’existence de l’oliveraie. A part ça, il aidait financièrement ses patients. Dans un article publié dans un journal de Iaşi, un autre médecin lui adressait ses remerciements et racontait que son professeur de la Faculté de médecine, le docteur Sculy, était venu le voir alors qu’il était hospitalisé à Ungheni, une petite ville de l’actuelle République de Moldova, sise à la frontière avec la Roumanie. Leon Sculy n’avait plus attendu le train et s’y était rendu en carrosse, sous la pluie battante et en traversant la rivière Prut dans laquelle il aurait pu se noyer. L’ancien étudiant a été tellement touché par le geste de son professeur qu’il a décidé de tout raconter au journal. Donner de son argent aux patients pauvres était quelque chose de courant parmi les médecins de Iaşi de l’époque, c’est-à-dire la fin du 19e et le début du 20e siècle. Des médecins généralistes se rendaient au domicile des gens défavorisés et à la fin de la visite, leur laissaient de l’argent sous l’oreiller pour que les malades puissent s’acheter les médicaments conseillés. »

    Bien que peu connu du grand public d’aujourd’hui, le nom du docteur Leon Sculy est mis à l’honneur à la Faculté de médecine de Iaşi, assure Richard Constantinescu. « A l’Institut d’anatomie de l’Université de médecine de Iași, un des amphithéâtres est décoré d’un bas-relief représentant Leon Sculy. Et lors du premier cours magistral d’anatomie d’une nouvelle année universitaire, les professeurs respectent la tradition et commencent par une incursion dans l’histoire de la pratique et de l’enseignement médical de la ville. Ils parlent alors de la personnalité de Leon Sculy, premier doyen et premier professeur d’anatomie de la faculté, et aussi un pionnier de la chirurgie thoracique et de la neurochirurgie. Ils parlent aussi de ses activités politiques et caritatives. Il est donc évident que sa biographie mérite d’être connue, en y ajoutant aussi le nom de son frère, Vasile Sculy, propriétaire d’une grande maison dans la zone de Bucium, à Iași, qu’il a donnée à l’Etat pour y héberger les médecins qui soignaient les malades de typhus pendant la Première Guerre mondiale. » Pionnier de la neurochirurgie, partisan de la stérilisation et de l’antisepsie dans les hôpitaux, mais aussi de l’hygiène comme moyen de combattre les épidémies, le docteur Leon Sculy a aussi été collectionneur d’art. Une icône sur verre, représentant Saint Charalampe, traditionnellement invoqué contre la peste, a été mise aux enchères. (Trad. : Valentina Beleavski, Ileana Ţăroi)

  • Quelle vulnérabilité face aux virus ?

    Quelle vulnérabilité face aux virus ?

    Définie
    comme une épidémie présente sur une large zone géographique internationale et
    qui touche une partie particulièrement importante de la population mondiale, la
    pandémie est souvent produite par un virus face auquel la population n’est pas encore
    immunisée. Ces jours-ci, la pandémie provoquée par le nouveau coronavirus tient la tête d’affiche des actualités et la
    combattre concentre l’essentiel des efforts internationaux. Signalée pour la
    première fois en Chine au mois de décembre passé, l’épidémie produite par le
    nouveau coronavirus a été intitulée SARS COV-2. Malgré son effet soudain aux
    allures de catastrophe, elle est loin d’être la première pandémie que
    l’humanité a eu à affronter dans son historie. Des épisodes épidémiques
    extrêmement violents ont, en effet, marqués l’histoire de l’humanité.

    Ainsi, la
    période de 1870 à 1874 a été marquée par la pandémie de la variole. Plus près
    de nous, l’histoire du 20e siècle fait état de trois pandémies
    provoquées par le virus de la grippe de type A : d’abord la grippe dite
    espagnole, originaire elle aussi de la Chine, et qui a fauché la vie de près de
    50 millions d’hommes pendant les années 1918/1919, puis la grippe asiatique de
    1957, coupable de 1.1 millions de victimes, enfin la grippe aviaire qui a sévi
    en 1997 et qui, après avoir infecté des millions de poulets, est passée à
    l’homme, faisant 168 victimes humaines. Par ailleurs, l’humanité avait aussi
    connu des épidémies fréquentes provoquées au fil du temps par le VIH, par
    l’Ebola, par la rougeole, cette dernière coupable de nombreuses victimes en
    l’absence d’une application efficace des programmes de vaccination de masse. Le
    Coronavirus du syndrome respiratoire du Moyen-Orient, intitulé MERS-CoV, et
    encore, plus récemment, le coronavirus du syndrome respiratoire aigu sévère, le
    SARS COV-1, apparu en 2002, à Hong Kong, ont fait également leur lot de
    victimes. Enfin, le typhus exanthématique, qui a fait rage entre 1914 et 1922
    dans toute l’Europe de l’Est, y compris en Roumanie et aux Etats-Unis, ferme
    la longue liste de ces maladies infectieuses transmissibles, à l’issue parfois
    fatale.

    Le décompte des victimes fait froid dans le dos. En effet, plus de 200
    millions de personnes ont perdu la vie au cours des pandémies provoquées par
    ces quelques virus. L’on peut dès lors se poser légitimement la question :
    quel est notre degré de vulnérabilité face aux virus ? Y répondre, ce n’est pas
    gagné d’avance. Car si les vaccins arrivent à venir à bout des virus déjà
    connus, l’humanité se retrouve, malgré tout, en porte-à-faux devant un virus
    nouveau, contre lequel il n’existe pas encore de traitement.

    Invité sur les
    ondes de Radio Roumanie, Dan Zaharescu, directeur exécutif de l’Association roumaine des producteurs pharmaceutiques, détaille
    l’importance de ces deux armes dont l’on dispose dans la lutte contre les
    virus que sont le traitement et les vaccins : « Les deux sont importantes.
    Certes, si l’on regarde depuis la perspective que nous ouvre la préservation de
    la santé publique, le rôle du vaccin prime, car il assure la meilleure
    protection, et cela au niveau de l’ensemble de la population. Mais, pour ce qui
    est des malades, pour ceux déjà affectés, la qualité du traitement fourni
    demeure essentielle. Quant au nouveau coronavirus, nous savons qu’il n’existe
    pas encore de traitement qui vaille. Mais la recherche avance. A l’heure même
    où l’on parle, pas moins de 82 études cliniques sont développées à travers le
    monde. Des études cliniques qui utilisent des molécules connues, efficaces dans
    le traitement d’autres maladies. Puis, l’on fonde notre espoir aussi dans la
    découverte d’un vaccin. On y travaille d’arrache-pied aussi ».


    Et, justement, qu’en est-il d’un vaccin pour ce nouveau coronavirus,
    qui a d’ores et déjà affecté plus de 2 millions de gens à travers le monde et
    qui a fait plus de 130 mille victimes. Dan Zaharescu, directeur exécutif de
    l’Association roumaine des producteurs pharmaceutiques, nous explique combien les
    efforts consentis à cet égard sont sans commune mesure avec ce que l’on avait
    connu par le passé dans le domaine, affirmant, je cite : « Il s’agit
    d’une véritable course contre la montre, et je puis vous assurer que l’on brûle
    des étapes pour y parvenir au plus vite ».

    Dan
    Zaharescu poursuit : « Les études de phase 1
    représentent des tests de vaccin réalisés sur des patients sains, pour étudier
    les effets adverses et le degré éventuel de nocivité du vaccin sur une personne
    saine. Après cette première phase, suit la 2e étape de l’étude
    clinique, réalisée sur un plus grand nombre de patients, et l’on parle toujours
    évidemment des patients bénévoles. C’est pendant cette phase que l’on évalue la
    sécurité et le degré d’immunité procuré par le vaccin, le dosage nécessaire, et
    que l’on établit le calendrier de vaccination pour que l’effet soit optimum.
    Ensuite, pendant les tests de phase 3, qui peuvent prendre jusqu’à 4 mois, l’on
    évalue la sécurité et l’efficacité du vaccin, utilisé cette fois sur une grande
    échelle, ainsi que son degré de compatibilité avec l’administration des autres
    vaccins, qui ne doit pas donner naissance à d’autres problèmes. Ce n’est qu’à
    ce moment-là que la recherche s’achève et que le produit est prêt pour la
    commercialisation sur une grande échelle. Aussi, les procédures censées valider
    par les autorités compétentes la mise sur le marché du vaccin candidat peuvent prendre
    deux, trois mois, au bas mot, et jusqu’à huit mois, même en procédure
    accélérée. »


    Des centaines de millions d’euros, voire des milliards, nourrissent la
    recherche sur le plan mondial. Des laboratoires à travers le monde se sont
    lancés dans la course au vaccin magique, et rien n’est joué, même si des
    laboratoires américains et chinois semblent disposer d’une longueur d’avance.
    Parmi cette foule de candidats qui s’empressent de découvrir le Graal et qui se
    sont déjà lancés dans la phase des essais précliniques, l’on retrouve une
    marque roumaine, issue de la société OncoGen, soit du Centre des thérapies
    géniques et cellulaires utilisées dans le traitement du cancer, une société
    basée à Timisoara. Que le meilleur gagne ! (Trad.
    Ionuţ Jugureanu)

  • Le système médical roumain doit être modernisé

    Le système médical roumain doit être modernisé

    Il est clair que même avant cette épidémie, mais surtout après, il faudra réfléchir avec beaucoup d’attention au système de santé de Roumanie, a déclaré le premier ministre Ludovic Orban mardi, lors d’un débat. Il a souligné que la situation créée par la pandémie de coronavirus avait mis en exergue une série de manquements à remédier, une série de carences du système, et surtout le fait que le système de santé a été traité, pendant longtemps, plutôt comme Cendrillon. Le chef du cabinet de Bucarest a indiqué que l’infrastructure hospitalière est ancienne, ce qui crée « énormément » de problèmes, et aussi qu’il y a eu « très peu » de nouveaux investissements. Il a déploré le sous-financement chronique du système de santé, qui repose sur les contributions d’un petit nombre de citoyens, parce qu’il existe beaucoup de catégories exemptées qui bénéficient des services de santé mais ne participent pas à leur financement. En plus, ajoute Ludovic Orban, le niveau de numérisation dans ce secteur est « très rudimentaire ».



    « Tout le monde le sait, la carte de santé est au bord du gouffre. Le niveau de numérisation dans ce secteur est très rudimentaire. Nous nous sommes confrontés nous-mêmes, maintenant, au besoin de numérisation, avec toutes les bases de données que nous avons dû gérer dans un laps de temps très bref, avec la nécessité de transmettre les informations dans un système très rapide. Et là, il faut vite changer les choses, c’est très clair. »



    Le premier ministre a mentionné toutefois un aspect positif noté pendant la pandémie, c’est que le système médical s’est adapté très vite et a eu une réaction prompte dans la lutte contre le COVID-19. Il a également noté la nécessité d’adopter des mesures de management des hôpitaux. « Même si elles existent en théorie, les procédures ne sont pas connues, personne ne s’est occupé de les mettre en oeuvre, le management hospitalier est dépourvu de la formation nécessaire dans sa plus grande majorité, il n’a pas l’autorité nécessaire pour imposer toutes les règles dans les hôpitaux et permet, pratiquement, un système avec plusieurs centres d’autorité au niveau des hôpitaux », a souligné le chef du cabinet de Bucarest. D’autre part, il a indiqué qu’en matière de politique du médicament, le gouvernement devra avoir une intervention « très sérieuse » dans l’immédiat. Le maintien de ce système de recouvrement sans le repenser s’est traduit en pratique par la disparition du marché roumain de plusieurs centaines, voire même de milliers de médicaments, a expliqué Orban. Il a souligné que les investissements dans le domaine de la santé seraient « une priorité » pour son cabinet, ainsi que ceux dans l’infrastructure de transport, linfrastructure énergétique, l’éducation, les communications et la recherche-développement.



    Ce mardi, le ministre de la Santé, Nelu Tătaru, a énuméré lui aussi une série de problèmes du système de santé, tels que la politisation, le management, la législation, l’inexistence d’une politique cohérente d’investissements et la politique du médicament. « Il faut concevoir un pacte dans le domaine de la Santé ; nous avons besoin de professionnels », a souligné le ministre. D’autre part, Nelu Tătaru a déclaré que la Roumanie se trouve sur la pente descendante des infections au COVID-19, et qu’il y a de moins en moins de cas graves. Il a indiqué que la transmission communautaire du virus était faible, et que le nombre de tests pratiqués sur l’ensemble du pays diminue. Le ministère de la Santé a également annoncé qu’une étude de sérovalence de l’infection au nouveau coronavirus serait réalisée en Roumanie. Elle aura lieu de juin à septembre, et vise le degré de propagation de l’infection au sein de la population, afin de pouvoir mettre en place correctement les futures mesures de protection. Selon les estimations, plus de 29.000 sérums résiduels seront collectés et étudiés.


    (Trad.: Ligia)

  • Constantin Bălăceanu-Stolnici

    Constantin Bălăceanu-Stolnici


    Nous avons un invité spécial : Constantin
    Bălăceanu-Stolnici, pionnier de la neurocybernétique, médecin neurologue,
    professeur de neuropsychologie et d’anatomie du système nerveux, membre
    honoraire de l’Académie roumaine, membre de l’Académie des Gens de Sciences de
    Roumanie et de l’Académie des sciences médicales de Roumanie, pour ne citer que
    quelques titres.






    Constantin
    Bălăceanu-Stolnici est né en 1923, à Bucarest. Deux décennies durant il a été médecin
    gériatre praticien hospitalier et chef de clinique à l’Institut national de
    Gérontologie, créé en 1952 par la fameuse docteure Ana Aslan. En 1964, l’Organisation
    mondiale de la santé a proposé cet établissement de soins et de recherche comme
    modèle d’institut gériatrique aux pays développés.




    Pour
    commencer, notre invité nous parle de son travail au sein de cet institut et de
    sa collaboration avec Mme Aslan : «
    Ce fut une collaboration très intéressante, fructueuse, bénéfique tant pour moi
    que pour l’Institut. J’y ai passé 25 ans et j’ai même fini par le diriger.
    Cette institution était intéressante du point de vue scientifique, grâce aux
    recherches menées non seulement sur des questions liées à la pathologie, mais
    aussi à la sociologie, à la biochimie, à la biologie du vieillissement. Elle
    était importante aussi d’un point de vue pratique, puisqu’on y soignait des malades. Cet institut
    a traité des milliers de malades âgés, alors que Mme Aslan a eu aussi une autre
    contribution méconnue des autres : une partie de l’Institut a été
    transformée en une sorte de refuge pour les pauvres, les sans-abris, chassés
    des rangs de l’aristocratie roumaine. Ils n’ont pas été cachés, puisqu’il est
    impossible de cacher des gens dans un hôpital public. Mais ils ont été inclus
    dans une sorte de groupe de recherche. Et si on le lui reprochait, Mme Aslan
    répondait tout simplement : « mais qu’est-ce que vous auriez préféré,
    que je fasse des expérimentations sur la classe ouvrière ? ». »






    Il
    s’agit sans doute de la période communiste, lorsque les riches et les aristocrates
    étaient chassés par le régime, alors que la classe ouvrière bénéficiait de plus
    en plus de droits. Mais revenons à notre invité, Constantin Bălăceanu-Stolnici,
    qui a signé plusieurs inventions. Parmi elles, le thermomètre électronique pour
    mesurer la pression intraoculaire.




    Constantin
    Bălăceanu-Stolnici s’en souvient : « A
    l’époque où j’étais assistant de clinique à la section de neurologie, l’on a
    créé un institut très intéressant d’ophtalmologie et d’ORL et on m’a demandé de
    diriger son laboratoire de médecine expérimentale. C’est là que j’ai pratiqué
    la médecine expérimentale, en me penchant, avec mes collègues Brucker et
    Willenz sur des questions liées à la pression intraoculaire. Nous avons voulu
    clarifier certains aspects liés au glaucome. Nos ouvrages ont été publiés et
    largement commentés à l’étranger. Personnellement, je n’ai pas pu voyager, car
    la circulation des Roumains était limitée à l’époque, mais d’autres ont pu le
    faire, comme le professeur Păcuraru de Cluj, qui a présenté nos
    travaux à l’étranger. Puis, au moment où nous avons eu un peu de liberté de
    nous déplacer, j’étais déjà connu à Paris, à la Société française
    d’ophtalmologie ».






    Il
    faut dire aussi que notre invité, Constantin Bălăceanu-Stolnici est un pionnier
    de la neurocybernétique et compte parmi les créateurs du modèle cybernétique du
    neurone.






    Constantin
    Bălăceanu-Stolnici nous en parle : « C’était
    une époque assez difficile. On l’a oublié, mais les débuts de la cybernétique
    se sont heurtés à une forte opposition de Staline contre l’étude de ce domaine.
    Je n’ai jamais compris pourquoi il avait horreur de la cybernétique et pourquoi
    il l’avait définie comme une pseudoscience dangereuse, inventée par les
    capitalistes pour détruire la classe ouvrière. Ce titre avait été spécialement
    choisi pour donner un cadre pénal à cette science. Par conséquent, on ne
    pouvait mener que des recherches clandestines à cette époque-là. Moi, j’ai
    découvert la cybernétique en 1948, lorsque j’ai rencontré le professeur Matei
    Balş, qui m’a donné le livre de Norbert Wiener. C’est ainsi que j’ai commencé à
    travailler dans ce domaine. J’ai aussi rencontré Edmond Nicolau, qui était
    ingénieur et mathématicien, et nous avons travaillé presque 25 ans ensemble
    dans le domaine de la cybernétique. Le modèle cybernétique du neurone a été une
    des premières choses que nous avons réalisées. »









    Une
    vie consacrée aux sciences médicales et à la recherche, Constantin
    Bălăceanu-Stolnici est une figure de proue du monde scientifique roumain. (Trad. Valentina Beleavski)