Tag: monument

  • Brancusi 140

    Brancusi 140

    Pour la Roumanie, le sculpteur Constantin Brancusi est un symbole de l’orgueil artistique national. Dans le même temps, la renommée de Brancusi est mondiale, l’artiste occupant une place de choix au Panthéon des grands artistes plasticiens de l’humanité. « Mi-Dieu, mi-paysan », selon la formule de la très connue collectionneuse d’art Peggy Guggenheim, Constantin Brancusi est né le 19 février 1876, à Hobiţa, petit village du département de Gorj, au sud de la Roumanie.



    Maître des lignes et des formes pures, Brancusi a provoqué, par sa création, un changement de paradigme dans les arts plastiques modernes. Créateur de génie, il a donné corps aux sentiments et aux idées dans des œuvres telles « La Sagesse de la terre », « la Maïastra », « Le baiser », « La Table du silence » ou « La Colonne sans fin ». Dès le début, sa manière inattendue d’ouvrir des perspectives, allant, au-delà des formes et des lignes, à l’essentiel des humains et des choses, n’est pas passée inaperçue.



    Très rapidement, ses créations ont attiré l’intérêt des collectionneurs, des musées et des galeries d’art. Les prestigieuses maisons de vente aux enchères Christie’s et Sotheby’s ont vendu, à maintes reprises, des œuvres signées par le grand maître. Christie’s détient même le record de ces ventes, avec près de 27 millions et demi de dollars payés pour « l’Oiseau dans l’espace », datant de 1922-23, et vendue le 4 mai 2005, à New York.



    Constantin Brancusi a laissé un héritage fabuleux à l’humanité, que les Roumains ne savent ou ne peuvent pourtant pas protéger ni promouvoir. C’est à peine maintenant que l’on propose de fonder un Musée national Brancusi à Târgu Jiu, près du lieu de sa naissance. Le Centre Pompidou de Paris pourrait y contribuer avec des spécialistes et aussi avec des œuvres du maître, prêtées pour y être exposées.



    L’Institut national du Patrimoine et le ministère de la culture de Bucarest reprendront les démarches officielles pour faire inscrire l’ensemble monumental Brancusi de Târgu Jiu au patrimoine mondial de l’UNESCO, en relançant le dossier retiré par l’Etat roumain en 2014. Enfin, la Roumanie a annoncé la reprise du processus d’achat de la sculpture « La Sagesse de la terre », évaluée, il y a deux ans, à 20 millions d’euros et qui se trouve actuellement dans une collection privée. (trad.: Ileana Ţăroi)

  • Légendes et statuts sociaux au cimetière

    Légendes et statuts sociaux au cimetière

    Cette semaine le “Café des francophones” continue son périple dans cet endroit insolite qu’est le cimetière de Bellu de Bucarest. Nous sommes accompagnés par l’anthropologue et professeur universitaire Rodica Zane qui pratique ce terrain depuis plusieurs années. Dans cet épisode, nous abordons les légendes liées aux monuments si particuliers qui occupent ce lieu. Puis nous en viendrons à aborder comment, à travers certains monuments, s’élaborent le statut social dans le dépassement de la mort.


  • Vikings à Râşnov

    Vikings à Râşnov

    Nous vous parlions dimanche dernier, dans la rubrique “La Roumanie chez elle”, de lengouement des Européens pour des reconstitutions historiques, de cette tentative de retour aux sources du passé avec les instruments du présent. La Roumanie est très active sur ce terrain – de nombreux événements et festivals ciblés sur le quotidien des Daces ou des Romains sont organisés un peu partout à travers le pays.



    Néanmoins, en cette fin de semaine, les Roumains daujourdhui pourront faire des rapprochements entre le quotidien de leurs ancêtres et celui dune population septentrionale tout aussi ancienne et qui fait lobjet de toute une mythologie. Ce sont les Vikings qui ont débarqué pour quelques jours à Râşnov, une forteresse médiévale sise près de Braşov, au centre de la Roumanie. Leur visite nest pas forcément un exercice dexotisme, mais une étape dans le cadre dun projet plus ample, ciblé sur les communautés locales et le développement de réseaux culturels et de monuments historiques alternatifs en Europe, en dehors des sentiers touristiques très fréquentés. “Reconstitution historique – instrument de valorisation culturelle et développement durable de la communauté locale” sappelle ce projet mené en Roumanie par lAssociation “Mioritics” et financé par les subventions de lEspace économique européen. Amalia Alexandru, experte dans le cadre de cette association, nous en parle.


  • 08.08.2015 (mise à jour)

    08.08.2015 (mise à jour)

    Holocauste — Le premier monument à la mémoire des victimes de l’Holocauste contre la communauté rom a été dévoilé samedi au Musée de la culture rom de Roumanie, à Bucarest. Ce monument a été érigé à la mémoire des Roms déportés et exterminés entre 1940 et 1944 en Transnistrie (région se trouvant, de nos jours, dans l’est de la République de Moldova), ainsi que dans les camps d’Auschwitz-Birkenau, ont fait savoir les responsables du musée. L’installation de ce monument intervient après que le Parlement européen a adopté, le 15 avril dernier, une résolution qui fait de chaque 2 août un Jour mémorial de l’Holocauste européen des Roms. Le document qualifie également l’antitziganisme d’attitude incompatible avec les valeurs communes de l’UE. Il y a une semaine, le premier ministre roumain, Victor Ponta, avait salué l’initiative de la société civile rom de Roumanie de commémorer « cet événement tragique de l’histoire moderne de l’humanité », tout en appelant à la solidarité, à la tolérance et à l’entente entre tous les êtres humains vivant sur la planète. Rappelons que le 2 août 1944, près de trois mille Roms — enfants, femmes et hommes — détenus dans le camps d’Auschwitz ont été envoyés par les nazis dans les chambres à gaz.



    Marine — L’Etat roumain organisera prochainement des appels d’offres afin de moderniser ses deux frégates « Regele Ferdinand » et « Regina Maria » et de les doter d’équipements électroniques et de l’armement de dernière génération, a affirmé le ministre roumain de la Défense, Mircea Duşa. Lors d’une cérémonie organisée par l’Etat major des Forces navales roumaines dans le port militaire de Constanţa, sur la mer Noire, le responsable s’est félicité de l’activité de la Marine militaire nationale, qui marquera cette année, le 15 août, les 155 ans écoulés depuis sa création. Samedi a été une journée « portes ouvertes » dans les ports militaires sur la côte roumaine de la mer Noire et sur le Danube — à savoir à Constanţa, Mangalia et, respectivement, Brăila et Tulcea. Des expositions de technique militaire mais aussi dart plastique à thématique marine ont été proposées aux visiteurs. Dans le même contexte, les Forces navales roumaines ont également présenté leurs offres de stages et de filières de formation.



    Coopération — La Hongrie et la Roumanie n’ont d’autre choix que d’entretenir des relations de partenariat et de coopération car ceci est la seule manière de résoudre les problèmes bilatéraux, a affirmé le conseiller chargé de la politique nationale au ministère hongrois des Affaires étrangères, Ferenc Kalmár. Le responsable vient d’être également nommé par le premier ministre hongrois Viktor Orbán aux fonctions de coprésident des commissions mixtes qui défendent les intérêts des communautés magyares en dehors des frontières de la Hongrie. L’approche sera ainsi coordonnée dans les négociations visant ces communautés de Slovénie, Croatie, Serbie, Roumanie, Ukraine et Slovaquie, a encore ajouté Ferenc Kalmár. Concentrée dans le centre et l’ouest de la Roumanie, la communauté magyare du pays compte environ 1 million et demi de personnes, à savoir 6% du total de la population du pays. Sa principale formation politique, l’Union démocratique des Magyars de Roumanie est représentée sans interruption au Parlement de Bucarest, depuis 1990, et elle a fait partie de la quasi totalité des gouvernements de coalition ayant dirigé le pays.



    Environnement — Quelque deux millions de personnes vivant des deux côtés de la frontière roumano-serbe bénéficieront d’un nouveau programme environnemental transfrontalier, d’un montant total de plus de 88 millions d’euros. Ce projet doit aboutir à la mise en place d’une infrastructure de transport efficace et écologique, créer de nouvelles opportunités d’emploi, améliorer l’accès aux soins médicaux et à l’éducation. Financé de fonds structurels, ce programme concerne trois régions frontalières roumaines et six serbes, lit-on dans un communiqué de la Représentation de la Commission européenne à Bucarest.



    Enquête — Le Service roumain de renseignements extérieurs a fait savoir qu’il ne pouvait pas déclassifier les documents portant sur l’enlèvement, il y a dix ans, de trois journalistes roumains. Jeudi, l’ex-président roumain, Traian Băsescu, avait été entendu par la Haute Cour de Cassation et de Justice dans le cadre d’une enquête visant la rançon qui aurait été versée par l’Etat roumain aux ravisseurs en échange de la libération des journalistes. Chef de l’Etat entre 2004 et 2014, Traian Băsescu a qualifié de « mensonges abjects » les accusations lancées à son encontre par le leader du Parti de la Grande Roumanie (populiste, extra-parlementaire), Corneliu Vadim Tudor. Selon ce dernier, Traian Basescu se serait approprié 4 ou 5 millions de dollars, soit un tiers de cette rançon. Les autorités de Bucarest n’ont jamais confirmé avoir payé 12 millions de dollars de rançon contre la mise en liberté des reporters Marie Jeanne Ion et Ovidiu Ohanesian et du caméraman Sorin Miscoci, enlevés en mars 2005 et relâchés deux mois plus tard. En 2008, la justice roumaine a condamné l’homme d’affaires d’origine syrienne Omar Hayssam à vingt ans de prison ferme pour avoir orchestré cet enlèvement.



    Sécheresse — Trois départements de louest de la Roumanie sont, dimanche aussi, en vigilance orange à la canicule et à linconfort thermique accentué, les températures y devant grimper jusquà 38 degrés. Plusieurs autres régions de l’ouest, du centre, du sud et du nord de la Roumanie seront en vigilance jaune contre la chaleur extrême. Sur l’ensemble du pays, les météorologues n’attendent des pluies, et très faibles, que pour la fin de la semaine prochaine.



    En Roumanie, les cultures agricoles sont fortement endommagées par la sécheresse. Le manque de pluie a compromis les récoltes et a fait reculer les nappes phréatiques ; dans certaines communes du sud du pays, les puits destinés au ravitaillement de la population restant sans eau. A certains endroits, la navigation sur le Danube se déroule difficilement, mais le chenal n’est bloqué sur aucun des secteurs roumains du fleuve. Dans le Delta, réserve de la biosphère, l’accès des embarcations sur plusieurs dizaines de canaux a été temporairement suspendu, vendredi, à cause du manque d’eau.



    La chaleur extrême perturbe les activités sur une bonne partie du continent européen. De ce fait le ministère des Affaires étrangères de Bucarest a publié une mise en garde à l’intention des ressortissants roumains souhaitant voyager dans plusieurs pays. Une vigilance rouge à la canicule a été instituée en Hongrie, en Italie et en Croatie, les températures atteignant les 40 degrés. Des restrictions du trafic routier et ferroviaire y ont été imposées. Même cas de figure dans l’est de la Bulgarie, où des incendies de végétation peuvent se produire. Les prévisionnistes affirment que cette vague de chaleur devrait camper sur l’Europe tout au long de la semaine prochaine aussi.

  • “Usine d’eau” culturelle

    “Usine d’eau” culturelle

    Suceava (nord-est de la Romanie) est un des rares endroits du pays où un monument darchitecture industrielle a été récupéré et reconverti à des fins culturelles et communautaires. Il y a deux ans, après moult travaux, le “Centre darchitecture, culture urbaine et paysage” sinstallait dans lancienne usine deau de Suceava, qui marquait son centenaire. Les ambitions de létablissement étaient à la hauteur de la beauté des murs qui laccueillaient, la barre étant fixée très haut, dès le début, grâce à un programme annuel dit “les Journées de la culture urbaine”, dont lédition de cette année se déroule pratiquement sur lensemble du mois daoût. Un pôle culturel est né, il a confirmé, mais quel besoin y en a-t-il et quelle est sa force réelle?


    Pour en parler, Constantin Gorcea, président de la filiale nord-est de lOrdre des architectes de Roumanie et coordonnateur du projet “LUsine deau” et des “Journées de la culture urbaine” et Andreea Macea, secrétaire générale de l’Association parisienne des artistes roumains, qui développe un programme de résidences artistiques à “lUsine deau” de Suceava.


  • “Inside” – à l’intérieur du Musée national du Paysan roumain

    “Inside” – à l’intérieur du Musée national du Paysan roumain

    Nous avons parlé dexpositions, despaces accessibles au public dans un musée. Le Musée national du Paysan roumain est, ces jours-ci, la scène dune expérience insolite poposée par deux jeunes associations (PopUp Theatrics et Doctors Studio) en partenariat avec le grand musée bucarestois. Il sagit dexplorer les côtés cachés de ce monument historique qu’est le bâtiment du MNPR, de révéler ou dinventer des histoires à ce sujet. Le projet sappelle “Inside”, à lintérieur, et il se déroulera du 17 au 21 mai Pour nous en parler – la comédienne Isabela Neamtu et le directeur du MNPR, Virgil Nitulescu.


  • Michel Minouflet (France) – le monastère Mihai Voda de Bucarest

    Michel Minouflet (France) – le monastère Mihai Voda de Bucarest

    Erigé en 1594, du temps du prince régnant Michel le Brave, Mihai Voda en roumain, le monastère homonyme figure parmi les édifices les plus anciens de la capitale roumaine, Bucarest. Il fut tour à tour résidence princière, hôpital militaire, école de médecine pour que de nos jours il n’en reste que l’église et son clocher. Construit au XVIème siècle en haut d’une colline appelée par la suite la Colline Mihai Voda, le monastère allait devenir vers le début du XIXème siècle l’un des monastères les plus importants du pays. Il a été bâti sur les lieux d’un ancien monastère datant de 1433 qui, dit la légende, aurait abrité une icône miraculeuse. C’est d’ailleurs devant cette icône que le prince régnant Michel le Brave a prêté serment de faire construire le monastère qui allait porter son nom.



    Une légende dit que Michel, avant de devenir prince de Valachie, fut accusé par le voïvode Alexandru Voda dit le Méchant d’avoir orchestré un complot afin de s’emparer du pouvoir. Par conséquent, il fut arrêté et condamné à mort par décapitation. Le jour de l’exécution, le cortège passa devant un monastère construit aux pieds de la Colline de Spirei et Michel voulut y entrer pour prier. Les gardes acceptèrent ce dernier vœu et donc le condamné jurait qu’il allait ériger une sacrée demeure si Dieu fait un miracle pour empêcher l’exécution. La légende dit que 12 boyards ont déposé une garantie en or en faveur de Michel et que le prince Alexandru Voda a accepté de lui accorder son pardon. Du coup, Michel a tenu sa promesse et a ordonné la construction du monastère connu de nos jours sous le nom de Mihai Voda.



    Au XVIIe, le monastère se voit offrir différents dons de la part des voïvodes et sa beauté ne passe pas inaperçue aux yeux des étrangers qui visitent la Valachie. Les documents historiques parlent de la visite du Patriarche d’Antioche venu en terre roumaine accompagné par Paul d’Alep. Ce dernier a affirmé que le monastère était « magnifique et glorieux ». D’ailleurs, à compter de 1775, les princes régnants ont souhaité se rapprocher de Dieu et ils aménagèrent leur cour près du monastère. Malheureusement, un terrible incendie a dévoré cette nouvelle cour royale connue dans l’histoire sous le nom de la « La Cour brûlée ».



    Considéré le long des siècles comme un véritable joyau d’architecture du XVIe siècle, magnifique symbole de la foi chrétienne orthodoxe figurant parmi les édifices les plus représentatifs de la capitale roumaine, le monastère Mihai Voda fut menacé de disparition à l’époque communiste. De 1977 à 1989, Ceausescu fit détruire une vingtaine des 365 églises de Bucarest dont 9 classées monuments historiques. Huit autres édifices religieux ont été translatés derrière des grands HLMs afin que les habitants de la ville ne les voient plus. Parmi eux, l’église Mihai Voda. Léglise pesant 3100 tonnes a été déplacée, à grands frais, de 250 mètres après avoir été surélevée par des vérins et posée sur des rails. Le monastère dont elle était léglise a, quant à lui, disparu.

  • Le monument et la cité de Tropaeum Traiani

    Le monument et la cité de Tropaeum Traiani

    C’est dans le sud de la Roumanie, plus précisément dans la zone de plateaux du département de Constanta, que se trouve la localité d’Adamclisi. Laquelle doit sa renommée à l’ensemble appelé Tropaeum Traiani qui regroupe un monument érigé à proximité par l’Empereur Trajan ainsi que les ruines de la cité antique – les deux étant étroitement liés à la transformation de la Dacie en province romaine après l’an 106 après Jésus-Christ.



    La cité a été élevée sur les lieux d’un ancien habitat humain des Gètes, comme nous l’explique l’archéologue Gabriel Talmatchi : « Erigée sur les lieux de cet ancien habitat, la ville allait connaître un véritable essor à l’époque de l’Empereur Trajan, plus précisément après la première guerre daco-romaine. Une fois finies les guerres qui se sont étalées sur près de 600 ans, la ville connaîtra la prospérité en se transformant en un centre urbain dynamique de la zone centrale de Dobroudja. Le long des années, elle gagnera le statut de grande ville, soit une unité administrative importante dans les provinces romaines. On connaît pas mal de choses sur son développement jusqu’à la fin du VIe siècle, lorsque les attaques des Avars dans les années 586–587 ont détruit la ville qui s’engagea dans un processus de ruralisation accentuée. »



    L’édification de cette ville a aussi contribué à la pacification de la zone, ce qui s’est traduit par la début de l’organisation de la Dacie en province, explique l’archéologue Gabriel Talmatchi : « Ainsi, la zone dans le sud du Danube devenait-elle une région sûre, prospère et très bien défendue du point de vue militaire. Ce qui plus est, on coupait les liaisons entre les Daces libres du nord de la Roumanie d’aujourd’hui et les Gètes, voire les Thraces dans la zone du sud du Danube. On y a également fait venir des colons, mais la plupart des Romains ayant habité à Tropaeum Traiani au premier siècle de son existence étaient des vétérans. Cela s’explique par le grand nombre d’unités militaires qui étaient cantonnées en Moésie inférieure, les soldats étant démobilisés, une fois le stage dans l’armée romaine achevé. Ils se voyaient aussi accorder un diplôme militaire et des parcelles de terre. De même, hormis les vétérans, on y a également emmené des colons issus d’Asie mineure. »



    Le village d’Adamclisi doit notamment sa renommée au monument Tropaeum Traiani, situé à 2 kilomètres de la cité antique. Son image, connue grâce à son socle en forme de cylindre et à son toit conique au sommet duquel se trouve un trophée bifacial, est devenue symbole de la localité. Gabriel Talmatchi : « Il a été érigé entre les années 106-109 par les soldats et les maîtres des unités militaires. C’est pourquoi sa qualité artistique caractérisant certains monuments de Rome fait défaut. En revanche, le fait d’avoir été érigé par des maîtres des unités militaires l’a rendu plus spectaculaire, par ses dimensions, par la force symbolique qu’il exerçait sur les habitants de la région et non seulement. L’Empereur Trajan a dédié ce monument à Mars Ultor, Mars Vengeur. Il faisait partie d’un ensemble qui regroupait également un tumulus, soit une éminence recouvrant une sépulture – dédié à un commandant romain mort au combat ainsi que les vestiges en ruine d’un autel funéraire dédié aux milliers des soldats romains morts dans ces contrées durant la guerre de 102. Le monument dépasse de 10 mètres la Colonne Trajane de Rome, ce qui témoigne de l’importance que l’Empereur avait accordée à ce monument ayant trait à l’autorité romaine aussi bien au nord qu’au sud du Danube. »



    La hauteur du monument, le trophée compris, est presque égale au diamètre de la base, à savoir 40 mètres. Dans la version originale, le socle était entouré de 54 dalles, dont 48 seulement peuvent être admirées de nos jours encore. Elles s’appellent métopes et représentent en bas-relief des scènes de guerre. Au-dessus des dalles on retrouve une frise à 26 créneaux, dont 23 perdurent encore. La dernière restauration de Tropaeum Traiani date de 1977. En 2012, les autorités de Constanta ont remporté un projet européen qui a permis une restauration totale de ce monument, dont la structure de résistance avait été gravement endommagée.



    Les éléments originaux se retrouvent à l’intérieur du Musée d’Adamclisi est attendent les visiteurs, qui ne font d’ailleurs pas défaut. (trad. : Alexandra Pop)

  • 23.08.2013

    23.08.2013

    Energie – Le ministère roumain de l’Economie a transmis à la Commission européenne une pré-notification concernant les modifications apportées à la législation dans le domaine des énergies renouvelables, mais n’a reçu aucune demande de Bruxelles relative à une plainte des investisseurs. Le gouvernement de Bucarest a décidé de reporter à mars 2017 la délivrance de certificats verts pour les centrales hydroélectriques et solaires, et à janvier 2018 pour les centrales éoliennes. La décision a mécontenté le géant énergétique CEZ, le plus gros investisseur dans le domaine des énergies renouvelables de Roumanie, qui a affirmé avoir adressé une plainte à la Commission suite à cette mesure prise par Bucarest, vu qu’elle pourrait lui causer un maque à gagner supérieur à 66 millions d’euros par an. Le groupe tchèque est entré sur le marché roumain en 2005, et y a investi plus d’un milliard d’euros.



    UNICEF — Les représentants du gouvernement roumain et de l’UNICEF ont signé vendredi à Bucarest le Plan d’action du programme de l’Agence humanitaire des Nations Unies en Roumanie pour la période 2013-2017. Le document en question concerne les enfants vulnérables vivant au sein des communautés isolées des zones rurales et urbaines très pauvres. En outre, le programme prévoit pour la première fois l’appui direct par l’UNICEF au processus de planification et de mise en place des fonds européens par la Roumanie, dans le but de réduire les iniquités par rapport aux autres pays de l’UE.



    Dacia – La marque roumaine Dacia, appartenant au groupe français Renault, connaît la hausse des ventes la plus forte en Europe, en dépit de la crise, lit-on dans le Financial Times. Selon la publication britannique, le principal atout des modèles Dacia, c’est le prix. Au Royaume Uni, par exemple, un SUV Dacia Duster coûte 9.000 ­£, soit près de 4.000 de moins que les marques concurrentes. Renault a informé que sa marque roumaine avait rapporté 24% des ventes du groupe en Europe, les six premiers mois de l’année en cours. En Roumanie, la capacité de production est de 350.000 véhicules par an, et l’automobile portant le numéro 5 millions serra fabriquée début 2014. L’activité des usines Dacia a généré, en 2012, 7,7% des exportations de la Roumanie. Cette performance classe Dacia première parmi les compagnies exportatrices du pays.



    Monument – Un monument à la mémoire des victimes des déportations staliniennes a été inauguré à Chisinau, capitale de la République de Moldova. Selon les documents, dans les années ’40 et ’50, plus de 60.000 personnes ont été déportées, à plusieurs reprises, en Sibérie et au Kazakhstan. Cette campagne a visé les Roumains de Bessarabie, appellation historique de la République de Moldova, après son occupation par l’Union soviétique. L’événement a une charge symbolique importante, vu qu’en République de Moldova, même après la proclamation de son indépendance en 1991, certaines forces ont tenté de nier les crimes perpétrés par le régime soviétique.



    Tennis – La joueuse roumaine de tennis Simona Halep, 21 ans, s’est qualifiée dans les demies de finale du tournoi de New Haven (USA), doté de prix de 690.000 $, après avoir vaincu en quarts de finale, la Russe Ekaterina Makarova, numéro 26 mondial WTA. Simona, numéro 23 mondial, s’est assuré un chèque de 33.000 $ et 200 points WTA. Dans l’avant-dernier acte de la compétition, elle aura pour adversaire la gagnante du match entre la Danoise Caroline Wozniacki (8e dans la hiérarchie mondiale) et l’Américaine Sloane Stephens (17e WTA). Simona Halep est en excellente forme, avec trois tournois du circuit mondial gagnés cette année.



    Football – Toutes les trois équipes roumaines qui ont joué jeudi le match aller du barrage de qualification dans les poules de la Ligue Europa ont perdu. Astra Giurgiu a cédé en déplacement, 2-0, face aux Israéliens de Maccabi Haïfa, Pandurii Târgu Jiu s’est inclinée 1-0 à domicile devant les Portugais de Sporting Braga, alors que Petrolul Ploiesti a essuyé une défaite en déplacement, devant Swansea City (Pays de Galles), par 5-1. Dans le barrage pour la qualification dans les groupes de la Ligue des champions, la championne de Roumanie, Steaua Bucarest, a fait match égal (1 partout), mercredi, à domicile, contre la championne de Pologne, Legia Varsovie. Les matchs retour auront lieu la semaine prochaine.