Tag: numérique

  • 03.11.2016 (mise à jour)

    03.11.2016 (mise à jour)

    Forum – La Roumanie deviendra un acteur important sur le marché numérique européen et contribuera au plan de mettre sur pied une Union Européenne active, a déclaré aujourdhui à Bucarest le commissaire européen à lEconomie numérique, Günther H Oettinger. Le responsable européen avait participé aux côtés du président roumain Klaus Iohannis et du premier ministre Dacian Ciolos à linauguration du Forum international “La Roumanie numérique – Industrie 4.0”, qui a réuni quelque 250 représentants du domaine des technologies informatiques, publics et privés. Pour sa part, le chef de lEtat roumain a affirmé que la numérisation était non seulement un moyen de faire croître la productivité dans lindustrie et lagriculture, mais aussi un instrument pour des politiques publiques plus efficaces au bénéfice du citoyen.



    Chômage – En Roumanie, le nombre des chômeurs a baissé au mois de septembre de 1,7% par rapport au mois précédent pour arriver à un minimum historique de 5,9%, selon les chiffres de lInstitut national de la statistique. Le taux de chômage est actuellement à son niveau le plus bas depuis le début de 2009. Dans le classement par sexes, le taux de chômage des hommes a dépassé de 1,9% celui des femmes. Il se chiffre à 6,7% dans le cas des hommes et à 4,8% dans celui des femmes. Pour les adultes de 25 à 74 ans, le taux de chômage a été estimé à 4,9% au mois de septembre, soit 5,7% pour les hommes et 3,8% pour les femmes.



    Distinction — « L’activité de la Direction nationale anticorruption inquiète bien des gens qui se croyaient intouchables ». C’est ce qu’a déclaré jeudi la procureure en chef de cette institution, Laura Codruţa Kovesi. Elle s’est vu remettre les insignes de Commandeur de l’Ordre royal de l’Etoile polaire, haute distinction accordée par le roi de Suède. « Cette distinction revient aussi à tous mes collègues et représente la reconnaissance constante des efforts qu’ils ont déployés pour mener avec professionnalisme et droiture la lutte contre la haute corruption», a-t-elle ajouté. Anneli Lindahl Kenny, ambassadrice de Suède en Roumanie, a précisé que cette distinction était conférée à Laura Codruţa Kovesi « pour sa lutte incessante et courageuse contre la corruption ».



    Grève — La grève des salariés des hôpitaux publics de Roumanie est illégale, a décidé jeudi le Tribunal de Bucarest. Ce jugement, qui a un caractère exécutoire, n’est pas définitif. Les magistrats ont ainsi donné raison au ministère de la Santé, qui avait indiqué entre autres le fait que la démarche des syndicalistes ne remplissait pas les conditions légales nécessaires pour déclencher le conflit de travail. Les employés du système sanitaire roumain, qui sont entrés en grève le 31 octobre, exigent des hausses salariales et de meilleures conditions de travail. La grève a été suspendue le 1er novembre, les commissions parlementaires ayant donné leur feu vert à des majorations de salaire et assuré que les amendements seraient soumis au plénum du Parlement dans le courant de la semaine prochaine. Pour sa part, le ministre de l’Emploi, Dragoş Pâslaru, a mis en garde contre les retombées négatives sur l’économie de ces hausses salariales.



    Migration – Plus de 800 ressortissants roumains en situation irrégulière à létranger ont fait lobjet de rapatriements volontaires lannée dernière, notamment depuis lAllemagne, lAutriche et la Belgique. Cest pour la première fois que la Roumanie entre dans le top 15 des pays dorigine de personnes volontairement rapatriées, fait savoir lOrganisation Internationale pour la Migration. En 2015, au niveau mondial, plus de 69 mille migrants ont reçu des aides au rapatriement de la part des organisations spécialisées. Par ailleurs, au classement 2016 des pays qui voient leurs migrants rentrer, lAlbanie figure en première position, suivie par lIrak, la Serbie, lAfghanistan et le Kosovo. Aux termes des lois et des programmes en vigueur, les migrants qui choisissent dêtre rapatriés sur des bases volontaires sont soutenus financièrement dans la plupart des cas par des fonds européens.



    Météo — Dans le prochain intervalle de 24 heures, le temps sera couvert. Les températures maximales, qui s’étaleront entre 4 et 12 degrés, se situeront en dessous de la normale saisonnière.

  • 03.11.2016

    03.11.2016

    Forum – La Roumanie deviendra un acteur important sur le marché numérique européen et contribuera au plan de mettre sur pied une Union Européenne active, a déclaré aujourd’hui à Bucarest le commissaire européen à l’Economie numérique, Günther H Oettinger. Le responsable européen avait participé aux côtés du président roumain Klaus Iohannis et du premier ministre Dacian Ciolos à l’inauguration du Forum international La Roumanie numérique – Industrie 4.0, qui a réuni quelque 250 représentants du domaine des technologies informatiques, publics et privés. Pour sa part, le chef de l’Etat roumain a affirmé que la numérisation était non seulement un moyen de faire croître la productivité dans l’industrie et l’agriculture, mais aussi un instrument pour des politiques publiques plus efficaces au bénéfice du citoyen.

    Chômage – En Roumanie, le nombre des chômeurs a baissé au mois de septembre de 1,7% par rapport au mois précédent pour arriver à un minimum historique de 5,9%, selon les chiffres de l’Institut national de la statistique. Le taux de chômage est actuellement à son niveau le plus bas depuis le début de 2009. Dans le classement par sexes, le taux de chômage des hommes a dépassé de 1,9% celui des femmes. Il se chiffre à 6,7% dans le cas des hommes et à 4,8% dans celui des femmes. Pour les adultes de 25 à 74 ans, le taux de chômage a été estimé à 4,9% au mois de septembre, soit 5,7% pour les hommes et 3,8% pour les femmes.
    Migration – Plus de 800 ressortissants roumains en situation irrégulière à l’étranger ont fait l’objet de rapatriements volontaires l’année dernière, notamment depuis l’Allemagne, l’Autriche et la Belgique. C’est pour la première fois que la Roumanie entre dans le top 15 des pays d’origine de personnes volontairement rapatriées, fait savoir l’Organisation Internationale pour la Migration. En 2015, au niveau mondial, plus de 69 mille migrants ont reçu des aides au rapatriement de la part des organisations spécialisées. Par ailleurs, au classement 2016 des pays qui voient leurs migrants rentrer, l’Albanie figure en première position, suivie par l’Irak, la Serbie, l’Afghanistan et le Kosovo. Aux termes des lois et des programmes en vigueur, les migrants qui choisissent d’être rapatriés sur des bases volontaires sont soutenus financièrement dans la plupart des cas par des fonds européens.

    Chisinau – La campagne électorale pour le deuxième tour du scrutin présidentiel du 13 novembre a démarré en République de Moldova. Environ trois millions de citoyens moldaves sont appelés aux urnes pour élire par vote direct leur président, après 16 ans de pause, durant laquelle le président a été désigné par le Parlement. Au premier tour de scrutin, le socialiste pro-russe Igor Dodon a obtenu 48% des vois, alors que Maia Sandu a décroché 39% des suffrages. De l’avis des analystes, l’enjeu des élections présidentielles a une dimension géopolitique. Igor Dodon souhaite dénoncer les accords d’association et de libre échange avec l’UE et orienter le pays vers une adhésion à l’Union Russie – Bélarus – Kazakhstan, alors que Maia Sandu plaide pour la réforme de l’Etat et l’intégration européenne. La présence au urnes au premier tour de scrutin a été d’environ 49%, soit la participation la plus réduite de l’histoire électorale de la République de Moldova.

    Foot – Deux équipes roumaines de foot évoluent aujourd’hui dans la Ligue Europa. Dans de le groupe E, les champions d’Astra Giurgiu reçoivent la visite de Viktoria Plzen de République Tchèque. Le groupe est domine par l’AS Rome et l’Austria Vienne, avec 5 points chacun, suivis par Astra avec 3 points et en dernière position par Plzen avec seulement 2 points. Au groupe L, les vice-champions de Steaua Bucarest doivent rencontrer le FC Zurich de Suisse. Dans ce groupe, le Villareal d’Espagne est leader avec 5 points, suivi par Osmanlispor de Turquie et par Zurich, les deux avec 4 points alors que Steaua est en dernière position avec 2 points.

  • Les compétences informatiques et numériques des Roumains

    Les compétences informatiques et numériques des Roumains

    Quand on parle des compétences informatiques et numériques des Roumains, des données certaines et vérifiées commencent à se mélanger à d’autres, moins plausibles et difficilement vérifiables : depuis la vitesse de connexion à Internet et les performances des élèves roumains aux concours internationaux du domaine jusqu’au mythe selon lequel, à Silicon Valley, la deuxième langue parlée couramment est le roumain. Une première remarque, ce serait qu’en matière de numérisation, la Roumanie est un pays des paradoxes, selon le constat de Veronica Ştefan, représentante de l’ONG Social-Doers. Là, certains des meilleurs spécialistes en TIC du monde cohabitent avec les 43% de Roumains qui n’ont pas de compétences numériques.

    Veronica Ştefan: « La Roumanie utilise beaucoup la technologie numérique, surtout pour les réseaux sociaux – à ce chapitre, nous sommes 3es de tous les Etats membres de l’UE -, mais elle occupe la dernière place à l’usage de la technologie pour accéder aux services publics. Les Roumains utilisent tout aussi peu les services bancaires sur Internet et pour des achats en ligne. D’une part, nous avons un taux de chômage assez élevé parmi les jeunes – de 21% environ -, mais 0% de chômage parmi les jeunes spécialisés en TIC. La technologie est à retrouver dans beaucoup de domaines : dans les énergies renouvelables, l’éducation, dans la vie de tous les jours, dans la santé. Faisons-nous tout cela ensemble, de manière concertée, ou chacun se concentre sur sa propre activité ? Il y a beaucoup d’initiatives et trop peu de coordination. Il y a des facilités dont nous ne prenons pas conscience. »

    Dans ce contexte des paradoxes roumains, mais aussi de la révolution technologique au niveau mondial, nous pouvons nous poser la question de savoir combien familiarisés sont les Roumains avec les technologies numériques, dans leur vie professionnelle et privée, et surtout comment ils emploient ces technologies au niveau social-économique. Quel est le niveau de coordination des initiatives de la société civile afin de préparer le public pour l’avenir numérique, mais aussi pour encourager l’entrepreneuriat numérique ? Déjà le poids économique de ce secteur est à la hausse. En 2015, le secteur des TIC a contribué de 5,6% à la création du PIB, de 3,4% en 2010.

    L’organisation Social Doers a récemment lancé un premier groupe de réflexion roumain formé d’adeptes du secteur numérique, experts, représentants du milieu des affaires et spécialistes des politiques publiques. En bref, cette initiative, appelée « Digital Citizens » (Citoyens numériques) se propose de préparer les Roumains pour un avenir assez proche où la technologie numérique occupe un rôle central dans l’économie et dans plusieurs aspects de la vie sociale. La numérisation va au delà de l’usage de l’ordinateur et de différents gadgets tels les téléphones ou les tablettes. La technologie numérique est à retrouver dans les fabriques, là où les robots remplacent la main d’œuvre, et aussi en médecine, où les organes anatomiques sont déjà imprimés en 3D.

    Les spécialistes roumains sont-ils prêts à accepter ces réalités ? Réponse avec Elisabeta Moraru, manager chez Google, présente à la première conférence publique du groupe de réflexion « Digital Citizens ». Elisabeta Moraru a récemment rencontré un groupe de médecins internes : « Je leur ai parlé de l’innovation, non seulement des aspects techniques ou des technologies informatiques. Je leur ai montré les produits médicaux qui avaient été imprimés en 3D et je leur ai dit que l’avenir c’est de créer des fabriques d’imprimantes 3D, non pas de fabriquer nous-mêmes ces produits 3D. Je leur ai parlé d’organes anatomiques produits en 3D et de beaucoup de produits. Et savez-vous ce qu’ils m’ont répondu ? Je n’oublierai jamais la discussion avec une des jeunes futures doctoresses, qui m’a répliqué : « Et qu’est-ce que tout cela a à voir avec nous ? » Je suis partie frustrée qu’un jeune médecin puisse me demander pareille chose. C’est un changement de paradigme. Je pense que l’avenir appartient à ceux qui apprennent aujourd’hui et qui travailleront en 2030. Les habilités que nous utiliserons dans la vie se forment jusqu’à 13-14 ans. Après, nous ne faisons que polir. Si nous ne faisons pas comme dans d’autres pays où les enfants se voient enseigner au CE 1 comment muter des maisons ou des immeubles en brique sur ordinateur – l’expression graphique de la programmation, en fait -, je pense que nous n’offrons pas de chances à ceux qui travailleront en 2030. »

    Les enfants ne sont pas les seuls à devoir développer leurs compétences numériques ; les adultes doivent y penser aussi, estime Irinuca Văduva, coordonatrice de projet au Bureau PCIE Roumanie (Permis de Conduire Informatique Européen), la norme la plus connue de certification des compétences numériques.

    Irinuca Văduva: «Cela fait des années que PCIE lutte contre une certaine mentalité, qui nous dit que nous sommes numériques par naissance. Je peux comprendre que nous sommes accablés par la technologie, qu’il arrive des choses que peu d’entre nous pouvaient imaginer voici quelque temps. Mais la Roumanie a un problème, elle vit dans l’erreur des natifs numériques. Nos enfants ne le sont pas, même s’ils naissent entourés de technologie. Si l’on considère les statistiques européennes, le marché de l’emploi de Roumanie se porte très mal au chapitre compétences numériques, même pour ce qui est des compétences élémentaires d’utilisation de l’ordinateur personnel. Une approche intégrée est nécessaire. Il ne faut pas tomber dans le panneau du lobby et faire de la programmation à cinq ans en oubliant qu’avant la programmation les gens doivent savoir comment utiliser tous ces appareils numériques. Nous devons tous nous poser la question de savoir si au lieu d’être des natifs numériques, nous ne sommes pas en fait des naïfs numériques».

    Quelle que soit la perception de soi et la profession que l’on pratique, les compétences numériques doivent être développées. C’est l’opinion de Şerban Ţîr, directeur technique du groupe Gemini Solutions, qui partage avec nous son expérience dans le recrutement des spécialistes en TIC.

    Şerban Ţîr: « Lorsque l’on souhaite recruter des personnes hautement qualifiées, c’est terrible. Les compagnies organisent des entretiens pour les candidats, et chacun doit faire 4 entretiens d’embauche. Les salaires sont immenses, même plus grands que ceux proposés à l’étranger. Moi, je pense donc que cela vaut la peine d’investir pour cultiver ces compétences numériques, parce que c’est la meilleure voie de s’assurer un avenir plus simple et plus rentable du point de vue financier. »

    Ce n’est pas seulement la rentabilité qui est importante, considèrent les experts à l’unanimité. La numérisation ne relève plus exclusivement de l’avenir, elle est devenue un aspect fondamental dans beaucoup de secteurs économiques. (Trad. Ligia Mihaiescu)

  • Dada Data

    Dada Data

    C’est de microbes que nous allons vous entretenir aujourd’hui. De ces microbes vierges, dont parlait Tristan Tzara, qui s’attaquent au conventionnalisme social, qui déconstruisent et cassent les règles et les formes que nous avons frappées dans du marbre, au fil des siècles. Pour faire court, nous allons parler de Dada, tout en limitant les chutes dans l’histoire et en nous intéressant aux nouveaux Dadaïstes hi-tech, hyper connectés et tout aussi rebelles. Et ce parce qu’à l’occasion du centenaire du Cabaret Voltaire de Zurich et du mouvement Dada, une plate-forme numérique internationale, Dada-Data, tente de bousculer les habitudes des internautes et d’ébranler sinon de refaire les points d’ancrage de la Toile, telle que nous la connaissons et nous l’envisageons de nos jours. Ses créateurs sont arrivés en Roumanie, pour lancer la version en roumain de ce dépôt d’outils, de cet anti-musée digital, disponible déjà en allemand, anglais, français et italien. Ces Dadaïstes nouvelle génération se trouvent, ces jours-ci à Cluj, la ville la plus jeune, avec la population étudiante la plus francophone et cosmopolite de Roumanie. Ils nous ont rejoints ici, à Radio Roumanie Cluj, qui nous accueille, une fois de plus, généreusement pour ce direct. Au 21e siècle, Dada, c’est quoi et surtout c’est qui? Réponse avec Anita
    Hugi, journaliste et productrice de documentaires suisse, David Dufresne,
    journaliste et réalisateur français et Stefana Pop-Curseu, directrice artistique du Théâtre National de
    Cluj, également metteur en scène et chargée de cours à l’Université
    Babes-Bolyai de Cluj.

  • Clujotronic

    Clujotronic

    “Art électronique” – un concept qui agresse, peut-être encore, les traditionnalistes mais qui désigne une réalité impossible à ignorer. La preuve est à retrouver, du 17 au 20 septembre, à Cluj-Napoca, (au centre-nord de la Roumanie), où les passionnés se rencontrent pour la 4e édition du Festival CLUJOTRONIC dart numérique. Cette année, lévénement, imaginé par le Centre culturel allemand et lInstitut français de la ville de Cluj, est centré sur les jeux numériques innovants. Les détails avec Raluca Mateiu, chargée de culture et de communication à lInstitut français de Cluj.


  • Aide numérique à l’éducation des enfants mal voyants

    Aide numérique à l’éducation des enfants mal voyants

    Favoriser l’accès au numérique des enfants mal voyants leur permettrait une meilleure insertion sociale, selon l’Organisation Sauver les Enfants. Grâce au soutien de la Fondation Orange, celle-ci a réussi la mise en place, une année durant, de mai 2014 à juin 2015, d’un projet d’éducation numérique à l’intention d’un échantillon de 400 enfants mal voyants de Bucarest, Timisoara, Cluj, Buzau, Targu Frumos et Arad. S’y sont ajoutés mille autres qui ont reçu des informations au sujet des ressources numériques qui leur soient destinées.



    L’idée de cette initiative repose sur les résultats d’une étude qui montrent que plus de la moitié de ces enfants voudraient bien qu’ils se fassent mieux comprendre par nous, les autres, pour lesquels leurs défis – tels l’accès à l’éducation ou aux services en ligne – restent souvent méconnus. En plus, le projet a permis à la communauté de connaître et d’admirer les créations de ces enfants dont les talents sont souvent ignorés. Lancé sous le nom de E-sight, le projet s’est proposé concrètement de présenter à ces enfants les technologies numériques à l’intention des personnes non ou malvoyantes qui, une fois maîtrisées, leur faciliteraient la participation sociale et l’accès au marché de l’emploi. La Roumanie dénombrait en 2014 un peu plus de 3000 enfants malvoyants, selon des statistiques officielles.



    Or, souvent, ils sont oubliés, affirme Teodora Stoica de l’Organisation « Sauver les Enfants » qui reprend au micro de RRI les raisons pour lesquels le projet E-sight fut si important: « Le projet s’est proposé en tout premier lieu d’appuyer ces enfants à s’exprimer librement, tout en stimulant la communication entre eux. Ensuite, on a voulu tirer la sonnette d’alarme au sujet de la situation et des problèmes que ces enfants doivent surmonter. Et finalement, le projet a permis l’accès de ces enfants à des ressources éducationnelles adaptées à leurs besoins. Pour atteindre le premier objectif, nous avons organisé une série d’ateliers menés par 55 bénévoles qui ont réalisé toute sorte de projets artistiques avec les enfants : différentes peintures, collages, figurines. Et puisqu’on s’est proposé de rendre la communauté consciente des problèmes auxquels ces petits sont confrontés, on a décidé de réunir leurs ouvrages dans des expositions organisées du 29 mai au 17 juin à Buzau, Arad, Cluj Napoca, Timisoara et Targu Frumos. »



    Le projet E-sight a porté également sur le développement d’une plate-forme en ligne qui offre toute sorte de renseignements et des applications numériques à l’intention des enfants mal voyants. Parallèlement à ce projet, la Bibliothèque nationale de Roumanie s’implique à son tour à soutenir la cause des personnes malvoyantes qui se verront proposer bientôt un service de prêt numérique.



    Une fois assuré l’accès à la lecture, leur insertion sur le marché de l’emploi sera plus facile, selon Claudia Serbanuta, directrice générale de la Bibliothèque nationale de Roumanie: « La Bibliothèque s’apprête à proposer d’ici la fin de l’année des livres au format accessible à toutes les catégories de personnes, soient-elle voyantes ou mal-voyantes. Donc, toutes les personnes mal voyantes qui n’ont pas encore de permis de bibliothèque, peuvent nous écrire pour en obtenir un et ensuite, elles pourront télécharger des livres en format numérique depuis n’importe quel ordinateur. C’est un premier coup de main que la Bibliothèque souhaite leur donner ».



    Le projet « E sight » a également comporté la réalisation d’un documentaire présentant l’histoire de Livia Frona, une fillette non voyante de Târgu Frumos, âgée de 10 ans et passionnée de piano: « J’aime beaucoup jouer du piano, car je sens que j’ai un lien particulier avec cet instrument. Mozart est mon compositeur préféré. Quand je joue du piano, une grande joie envahit mon âme. Je souhaite devenir pianiste et j’aimerais, si possible, me rendre en Autriche, là où Mozart est né. »



    Eusebiu Toma est tout aussi talentueux. Il a 17 ans, il est lycéen et il aime la musique traditionnelle: « Au début, ce fut un peu difficile. Je ne m’attendais pas à pouvoir atteindre un tel niveau. Nous avons des choses à apprendre… toute notre vie est une course… que nous devons gagner, finalement. Je me suis rapproché de la musique à l’âge de 9 ans. J’avais un orgue jouet et j’ai commencé à en jouer… En constatant que j’aimais beaucoup jouer, mes parents ont contacté un professeur du Lycée pédagogique de Botoşani. Au début, j’ai collé des bulles de formes différentes sur le clavier de mon orgue, pour apprendre les touches. Quand j’ai eu 12 ans, ma mère m’a acheté une flûte champêtre. Je mémorisais les mélodies, car, étant non voyant, je ne pouvais pas lire les notes. J’enregistrais chaque mélodie sur mon portable et ensuite j’apprenais à la jouer. J’ai continué par la clarinette, le chalumeau — qui est la plus grande des flûtes champêtres — et l’ocarina. Et j’envisage de m’initier à la cornemuse et à la « tilinca », la plus ancienne des flûtes champêtres. »



    Les personnes mal et non voyantes constituent un groupe défavorisé au niveau de la société roumaine. Les études menées ces dernières années placent la Roumanie sur une des dernières places pour ce qui est de leur intégration sur le marché du travail : seulement un jeune sur 15 appartenant à cette catégorie trouve un emploi.



    Simona Penescu, directrice exécutive par intérim de la Fondation Orange Roumanie: « Théoriquement parlant, c’est-à-dire au niveau législatif, la situation n’est pas mauvaise. Il existe une loi qui oblige les grandes compagnies à embaucher des personnes touchées par différentes déficiences. C’est le côté pratique qui pose problème. Souvent, les employeurs préfèrent payer une amende à l’Etat plutôt que d’embaucher des personnes malvoyantes, car ils ont peur. Nous pourrions organiser des débats, des ateliers avec les employeurs pour leur expliquer. Le comble, c’est que les employeurs, peu nombreux, qui embauchent des malvoyants, sont très satisfaits du travail qu’ils font. Nous devons donc leur faire comprendre les capacités des personnes ayant une déficience. »



    Une fois le lycée terminé, les possibilités de continuer leurs études sont très réduites pour les jeunes mal – ou non voyants. Ceux qui réussissent sont aidés par leurs parents, qui supportent les coûts des équipements très performants et très chers nécessaires pour adapter les cours à leurs besoins. Par exemple, un lecteur d’écran coûte environ 1000 euros. La Roumanie compte environ 3.200 enfants et plus de 100 mille adultes mal et non voyants. (trad. : Ioana Stăncescu, Dominique)

  • Le musée traditionnel à l’ère digitale

    Le musée traditionnel à l’ère digitale

    En pleine ère du numérique, quand les hautes technologies font irruption dans le quotidien, la culture finit bien par se plier à l’évolution de notre société. Les musées et les institutions culturelles du monde se voient souvent contraints à repenser leur structure, en s’ouvrant au public aussi bien au delà des édifices proprement dits. Il suffit de prendre l’exemple du Louvre qui a préparé une grande surprise au public, en lui proposant à partir de l’année prochaine de vastes visites virtuelles à l’aide des consoles 3DS. De retour en Roumanie pour vous dire que le Musée du paysan roumain de Bucarest fait figure à part dans le paysage culturel bucarestois.



    Des détails avec Anamaria Iuga, ethnologue: « Un musée est considéré comme traditionnel lorsqu’il expose de manière traditionnelle. Or, de ce point de vue, le Musée du paysan roumain n’est pas comme les autres. Déclaré en 1996 Musée européen de l’année”, ce musée propose une présentation inédite. C’est un concept mis au point par l’artiste peintre Horia Bernea qui repose sur la création d’un rapport entre les différents objets exposés. C’est quelque chose de vraiment différent par rapport aux autres musées ethnographiques. Ceux-ci présentent d’abord les activités paysannes, chacune d’entre elles se voyant conférer une salle d’exposition où l’on voit des objets spécifiques à l’élevage des moutons, par exemple, ou encore à l’agriculture ou des costumes. Horia Bernea a choisi de diviser notre musée en deux: la vie de tous les jours et celle spirituelle. Il y a des salles consacrées à la foi chrétienne, aux modalités de s’y rapporter. Les objets qui y sont exposés ne sont pas forcément des objets de culte, mais des outils de tous les jours marqués par une croix censée protéger leur propriétaire”.



    Après une première version inédite portant la signature de Horia Bernea, le Musée du paysan roumain se dirige actuellement vers une nouvelle étape censée lui assurer l’intégration à l’époque du numérique.



    Une initiative qui a aussi bien des avantages que des inconvénients, selon Anamaria Iuga: « Le musée propose des tours virtuels très bien mis au point, offrant parfois aux visiteurs des informations supplémentaires à celles apprises lors de la visite guidée classique. C’est une manière formidable de découvrir des expositions de chez soi, confortablement assis dans son fauteuil. Pourtant, loin de pouvoir remplacer une visite réelle, ce tour s’avère plutôt une manière d’inciter le public à souhaiter venir et voir les objets de plus près. Un musée reste un musée et il faut vraiment expérimenter l’ambiance qu’il offre. Malgré une vision panoramique, la visite virtuelle ne fait jamais le tour complet ».



    Les collections permanentes ne sont pas les seules à bénéficier d’une visite virtuelle, puisque grâce à l’Internet, le public peut admirer des collections passées. Anamaria Iuga: «Le Musée du paysan roumain propose aux visiteurs une petite exposition qui n’existe que dans le virtuel. Il s’agit du Musée de l’enfance que l’on peut toujours visiter sur www.childhoodmuseum360.ro. Cette exposition est le fruit d’un projet déroulé deux ans durant et financé par le programme européen Cultura 2007-2013. Tout a commencé au moment où nos experts ont imaginé, pendant une année, plusieurs expositions s’étalant chacune sur un mois et consacrée à la période de l’enfance. Par exemple, la première exposition s’est construite autour des croyances liées à la naissance et au service du baptême. Chaque exposition a été prise en photo dans le moindre détail et transformée par la suite en un immense panorama virtuel accompagné d’informations supplémentaires, de textes explicatifs et d’interviews accordées par les collectionneurs de jouets ou par différentes personnes ayant accepté de parler de leur enfance. Voilà comment s’explique le fait que le musée virtuel est beaucoup plus riche que celui réel. Le tour virtuel de ce musée de l’enfance offre au public la possibilité de revoir les sept expositions qui s’étaient succédé toute l’année et qui n’existent plus en réalité ».



    Quelles que soient la vision et les tendances, la présence réelle du public dans les musées du monde ne pourra jamais se faire remplacer par les tours virtuels. Pourtant, ceux-ci nous donnent la possibilité d’avoir accès à des expositions de l’autre bout du monde et de revoir des collections ou des objets qui ne s’offrent plus au public. (Trad. Ioana Stancescu)

  • Autographes numériques et lecture interactive

    Autographes numériques et lecture interactive


    Une compagnie de téléphonie mobile et une importante maison d’édition de Bucarest ont récemment organisé la première session d’autographes virtuels accordés par Mircea Cărtărescu, un des auteurs roumains les mieux vendus. Il a fait des dédicaces holographiques sur l’édition électronique de son volume « L’œil noisette de notre amour », qui recueille ses textes les plus représentatifs publiés dans la presse ces dernières années. Iustina Croitoru, coordonnatrice du département en charge des livres numériques publiés chez Humanitas, nous a parlé aussi bien de cet événement que de l’appétit des Roumains pour la lecture sur les tablettes et sur l’ordinateur.


    Voyons tout d’abord comment s’est passée la session d’autographes numériques : « Monsieur Cărtărescu a été très content de participer à cet événement, car il est un lecteur passionné de livres numériques. Ses œuvres se vendent en version numérique aussi. Il nous a démontré avec quelle maîtrise il manie et la plume et la tablette. L’événement a été très intéressant de par son caractère inédit. D’habitude, les écrivains donnent des autographes sur le livre imprimé, ce qui rajoute à leur valeur. On sait qu’il n’est pas rare qu’ils arrivent à être vendus à des prix considérables. Cette fois-ci, les e-books ont été ennoblis par la signature d’un auteur renommé. Cartarescu a mis sur une tablette numérique un autographe personnalisé pour chaque lecteur. Ce dernier a par la suite reçu sur son mail la variante numérique du livre, avec autographe et dédicace. L’événement a fait salle comble. »


    La maison d’édition à laquelle travaille Iustina Croitoru ne détient pas le monopole des livres numériques en langue roumaine. A Iasi par exemple, la filiale locale des éditions Polirom, cet autre géant du livre en Roumanie, offre plusieurs centaines de titres signés par des écrivains roumains et étrangers et ce à des prix moindres que ceux de leurs variantes imprimées. Iustina Croitoru détaille l’offre de sa maison d’édition : « Nos livres électroniques se présentent en format PDF. Ce format peut fournir la variante imprimée du livre en un autre, susceptible d’être modifié à volonté par le lecteur et donc téléchargé sur tablette, sur téléphone portable, ordinateur ou ordinateur portable. Le lecteur a ainsi la possibilité d’intervenir tant sur le contenu que sur la forme du texte. Les formats que nous proposons étant téléchargeables sur la majorité des gadgets, tout lecteur peut y accéder. Pas besoin donc d’avoir un téléphone ou une tablette haut de gamme, puisqu’on peut les lire sur l’ordinateur portable aussi. »


    Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les éditeurs n’ont pas à appréhender le marché émergeant du livre numérique. Explications avec Iustina Croitoru : « D’un mois à l’autre, nous gagnons toujours plus de lecteurs. Le e-book ne fait pas concurrence au livre imprimé, bien au contraire. Il s’avère être une manière lucrative, pour ainsi dire, de le promouvoir autrement. Nous avons publié en format numérique tous les grands auteurs de la littérature roumaine et je peux vous dire que les oeuvres les mieux vendues le sont aussi bien en version imprimée qu’en variante numérique. C’et là la meilleure preuve que les deux types de livres ne se font pas concurrence. »


    En plus, la diaspora roumaine est un énorme marché pour ces livres électroniques : « C’est plus difficile de recevoir par la poste un livre imprimé, alors que par un simple clic vous pouvez acheter la variante électronique, n’importe où à l’étranger. Ils sont accessibles sur plusieurs plates-formes et peuvent être payés en différentes monnaies. Ce qui plus est, le prix de la version numérique représente 60 à 70% de celui du livre imprimé et ce à juste titre, car les coûts éditoriaux sont déjà absorbés par la variante imprimée, qui sort la première. Autant dire que le lecteur ne supporte pas une deuxième fois les frais de traduction, d’édition etc. Voilà ce qui les rend donc meilleur marché et plus accessibles. »


    A quoi d’autre faudrait-il s’attendre? Les livres numériques comportent désormais du méta texte aussi, des informations supplémentaires auxquelles on peut accéder grâce au lecteur ou e-reader. De l’avis de Iustina Croitoru, il n’y a pas de limites dans ce domaine, où l’imagination est reine : « Les nouveautés en matière de e-books nous viennent moins des éditeurs, lesquels ne manquent pas d’idées intéressantes, et plutôt des progrès de la technique et de ce que peut offrir de neuf tout fabricant de lecteur numérique. Plus ces lecteurs sont performants, plus on est obligé d’être inventif. Le livre devient interactif. Une multitude d’applications existent déjà sur le marché. Par exemple, en parcourant un e-book, le clic sur un mot vous renvoie à un dictionnaire, tandis qu’en cliquant sur le nom d’une localité vous obtiendrez des photos. Les livres pour enfants sont vraiment fascinants, surtout s’il s’agit de livres d’images. Cette technique nous amènera à la lecture interactive. »


    On dit que les livres sont des fenêtres ouvertes sur le monde. Cette assertion a toutes leschances de devenir, d’ici peu, plus qu’une simple métaphore. (trad. : Mariana Tudose)