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  • Ecotourisme dans le delta du Danube

    Ecotourisme dans le delta du Danube

    Un endroit unique au monde

     

    Le Delta du Danube, le deuxième delta d’Europe en termes de superficie et le delta le mieux conservé, a été inclus dans le patrimoine UNESCO en 1991. Il a été aussi classé réserve la biosphère au niveau national. Il est considéré comme un paradis de la nature, mais aussi une destination de tourisme durable. Nous vous invitons aujourd’hui à découvrir les manières de pratiquer un tourisme écologique, dans pour la nature, afin de ne pas toucher à la beauté de la région.

     

    Le guide de notre voyage est Iliuță Goean, qui se déclare un touriste irrémédiablement amoureux du delta du Danube, et ce depuis 20 ans. Cela fait 15 ans déjà il a sa propre agence de tourisme et qu’il aide les touristes à découvrir la région, tout en prenant soin de la nature.

     

     

     

    Iliuță Goean : « Imaginez-vous le paradis. C’est ça le delta du Danube. C’est le dernier endroit sauvage d’Europe, le dernier endroit où l’on se sent vraiment au cœur de la nature intouchée par l’homme. C’est l’endroit d’Europe ayant la plus grande biodiversité. Il recèle le plus grand nombre d’espèces d’oiseaux, d’insectes, de plantes et de poissons. Si vous voulez voir plus de choses dans la nature que n’importe où ailleurs en Europe, alors venez au delta du Danube. Par ailleurs, le tourisme écologique est celui qui ne fait aucune intervention sur la nature, qui tente de laisser une empreinte presqu’inaperçue, sans rien détruire. Il faut éduquer surtout les jeunes en ce sens, car ce sont eux qui représentent l’avenir, il faut absolument leur apprendre à faire du tourisme écologique. »

     

    Pratiquer un tourisme respectueux de la nature

     

    Si l’on souhaite passer par le delta du Danube sans rien détruire, il faut choisir un programme qui inclut des bateaux à vitesse moyenne ou réduite et surtout pas de bateaux à grande vitesse, explique Iliuță Goean. Les bateaux rapides sont extrêmement nocifs pour l’écosystème du Delta. En revanche, si vous êtes habitués à faire du sport, vous pouvez opter pour des déplacements en kayaks ou canoës.

     

    Iliuță Goean : « Se sont vraiment les moyens les plus écologiques pour explorer le delta du Danube. Moi je ne suis pas né ici, au delta. J’y suis venu il y a 20 ans pour y rester. Cela faisait longtemps que je me rendais au delta en été ou en automne pour pécher. Mais je me suis décidé d’y rester il y a 20 ans et j’ai déménagé ici, à Mila 23. Après avoir habité dans plusieurs endroits du delta j’ai fini par choisir Mila 23 parce que cet endroit me semble le mieux placé pour explorer le delta. Il se situe sur l’ancien coin du bras Sulina. Il n’est pas très influencé par la navigation commerciale, contrairement aux principaux bras du Danube. C’est un endroit tranquille, très beau et, qui plus est, il s’enorgueillit d’une cuisine traditionnelle exceptionnelle. C’est ici qu’a récemment ouvert ses portes le  Musée Ivan Patzaichin, devenant un point de référence du delta du Danube. C’est l’Association Ivan Patzaichin qui a réussi aussi, après plusieurs années, à établir un itinéraire pour les bateaux à rames et bientôt une application mobile pour explorer le delta sera lancée. Ceux qui souhaitent utiliser une barque à moteur ont à leur disposition des programmes de randonnée tous les lundis, les jeudis et les dimanches. Nous accueillons les touristes à Tulcea et nous les amenons à Mila 23. Nous collaborons avec les unités d’hébergement, administrées par les habitants de la région, qui savent faire de la cuisine spécifique du delta. »

     

    Optez pour des paquets complets, randonnées inclue

     

    Si vous êtes tentés, avant de venir au Delta du Danube, de réserver d’abord votre hébergement, et puis rechercher des options de transfert et des excursions, le résultat se sera pas des meilleurs.

     

    Iliuță Goean explique : “De nombreuses personnes d’imaginent qu’en arrivant au milieu du delta, ils trouveront une avalanche de guides et d’embarcations qui les attendent à les transporter partout. Pourtant, ce n’est pas du tout le cas, parce que généralement, les unités d’hébergement sont assez petites et leur logistique est adaptée à la taille de leur propriété. Alors, si on choisit un hébergement qui ne propose pas de programme touristique avec tours en bateau, on risque de ne pas pouvoir découvrir le delta. C’est pourquoi, je recommande toujours aux touristes de s’acheter un paquet complet, car cela peur permettra de savoir quelle sera l’embarcation utilisée. Je déconseille les bateaux recouverts de bâches d’où il est impossible de voir quelque chose. Je recommande chaleureusement les bateaux ouverts qui permette de vivre une expérience authentique. Vous pouvez tout voir et tout entendre. Il y a des centaines d’espèces d’oiseaux qui chantent, surtout au printemps, et ça vaut vraiment la peine de les écouter. Et surtout, vous risquez de perdre le spectacle du vol des oiseaux. La moitié des oiseaux que vous aurez l’occasion de voir, vous les verrez en vol. Dans une embarcation recouverte, vous serez privés de cette expérience.»

     

    Observer les oiseaux

     

    Le delta du Danube est la destination roumaine parfaite pour voir certaines espèces d’oiseaux à part. L’observation des oiseaux est une activité récréative, qui permet de découvrir l’environnement, d’observer les conditions favorables à l’existence des oiseaux et d’autres espèces de faune. Durant cette activité, il n’est pas du tout recommandé de faire des incursions dans les nids, pour ne pas déranger les oiseaux et ne pas les effrayer. Les photos doivent se faire sans flash, car il faut garder le silence pour que les oiseaux continuent leur routine quotidienne.

     

    Notre invité nous fournit des détails sur ces activités : « Les tarifs des programmes d’observation des oiseaux commencent à 1 500 lei par personne, pour quatre jours et trois nuitées, période qui inclut aussi deux transferts. Ceux-ci se déroulent le premier et le dernier jour, mais incluent eux aussi des arrêts pour observer les oiseaux, alors que deux jours sont pleins d’activités. Il y a également des programmes d’initiation pour les enfants. De nombreuses familles souhaitent éduquer leurs enfants et leur faire découvrir le tourisme écologique. C’est pourquoi il existe un tel trajet d’initiation dans l’observation des oiseaux. Il y a des guides spécialement formés pour ces projets, soit des personnes qui enseignent aux enfants l’art de l’observation des oiseaux. Ces informations et découvertes fascinent les enfants qui se frayent un beau chemin dans la vie justement grâce à ces programmes. »

     

    Quand faut-il se rendre au delta?

     

    Les photographes et les passionnés d’oiseaux peuvent se rendre dans le delta tout le long de l’année. Par ailleurs, ceux qui souhaitent découvrir la nature et se relaxer, peuvent s’y rendre d’avril à octobre. Le reste de l’année, les températures ne sont pas trop douces, affirme Iliuță Goean, guide touristique et patron d’une agence de voyage dans le delta du Danube.

     

    Iliuță Goean : « Tard en automne, ce sont les pêcheurs qui s’y rendent, alors qu’en hiver c’est le tour des photographes et des passionnés d’oiseaux, parce qu’il y a des espèces d’oiseaux qui passent uniquement l’hiver en Roumanie. Elles peuvent être vues uniquement en hiver et pas en été. Mais passer des vacances en famille au delta en hiver, si tous les membres ne partagent pas les mêmes passions, cela ne n’est pas trop confortable. Je vous recommande vivement de visiter le delta. Mais soyez quand même vigilants lorsque vous achetez un paquet touristique ! Les embarcations doivent être découvertes, si vous souhaitez une expérience merveilleuse et recommandez à d’autres de répéter ce que vous avez vécu. Vous pouvez découvrir la nature, la gastronomie, la tranquillité, bref plein de choses que vous ne trouverez pas ailleurs. Si vous êtes passionnés d’oiseaux, venez du 15 avril au 15 juin, si vous voulez profiter de la chaleur et vous baigner, aller à la mer, à Sulina, alors il faut venir en été. Enfin, si c’est la migration des oiseaux qui vous intéresse, alors les mois de septembre et d’octobre sont les meilleurs. »

     

    Pour conclure, à retenir que la saison des vacances dans le delta du Danube commence en avril et dure jusqu’à octobre. Le calendrier des événements est très riche aussi et inclut entre autres le Festival International du film indépendant ANONIMUL, Tulcea Fest, les Journées de la ville de Sulina, la fête du village de Mila 23, la fête de la bouillabaisse à Crișan ou encore le marathon du delta du Danube à Sulina. Tous ces événements sont prévus en pleine saison, en été. Venez nombreux ! (trad. Andra Juganaru, Alex Diaconescu)

  • Des nids artificiels au bénéfice du faucon sacre

    Des nids artificiels au bénéfice du faucon sacre

    60 nids artificiels seront placés en haut des piliers haute tension au sud du pays, a annoncé la Société roumaine d’Ornithologie. Les premiers neuf nids ont d’ores et déjà été montés à mi-avril dans plusieurs endroits de la région du Dobroudja, ainsi que le Bărăgan et dans le sud de la Valachie, fruit du partenariat entre Société roumaine d’Ornithologie et Transelectrica.

     

    Protéger cette espèce menacée en Roumanie

     

    La mesure fait partie d’un projet international de conservation du faucon sacre, une espèce en menacée en Roumanie et en Bulgarie. Cette mesure de conservation est nécessaire vu que, selon observations faites dans d’autres parties de l’aréal occupé par le faucon sacre, l’absence des lieux de nidification empêche la reproduction de l’espèce, d’autant que l’espèce ne construit pas ses propres nids, mais occupent les nids d’autres espèces. Le nid artificiel, fabriqué en aluminium sur la base d’un modèle utilisé dans d’autres projets similaires implantés en Europe, compte un volume de 0,2 mètres cubes et pèse près de 8 kg. Bon à savoir, le nid artificiel peut également être convoité par d’autres espèces d’oiseaux de proie, en particulier par le faucon crécerelle et la buse féroce, cette dernière confectionnant son propre nid à l’intérieur du nid d’aluminium. Des spécialistes ont par ailleurs remarqué que ces nids peuvent également être occupés par le corbeau freux, voire par le grand corbeau, espèce commune de la région de Dobroudja ains qu’en Bulgarie.

     

    Les nids offrent en outre un lieu de nidification permanent, alors que les nids naturels se voient périodiquement supprimés pour éviter le risque de les voir endommager les lignes électriques. Autre avantage de l’emplacement des nids artificiels : les lignes électriques protègent les poussins contre le braconnage dans le nid, une menace qui pèse lourdement sur de nombreuses espèces d’oiseaux de rapace, y compris pour le faucon sacre. De plus, la pollution produite par l’activité humaine est éloignée des nids, ce qui augmente les chances de reproduction de l’espèce.

     

    La présence du faucon dans une région confirme la richesse de son écosystème, de l’habitat dans son ensemble

     

    Alida Barbu, de la Société roumaine d’ornithologie, explique la mise que représente la conservation de cette espèce :

    « La conservation de toute espèce est importante. Mais il est essentiel à ce que nous concentrions nos efforts pour tenter de sauver les espèces menacées, certaines en voie de disparition. Parce qu’un écosystème appauvri devient plus vulnérable aux changements. Il est donc essentiel à ce que l’on redouble les efforts consentis, ne fut-ce qu’au niveau européen, d’accroître le nombre d’exemplaires de faucon sacre. L’on compte deux sous-espèces de faucon sacre chez nous, dans le sud-est et dans l’ouest de la Roumanie. Et l’importance du faucon sacre pour l’écosystème réside dans le fait qu’il s’agit d’un prédateur spécialisé, situé en haut de la chaîne trophique. Sa présence dans une région confirme la richesse de son écosystème, de l’habitat dans son ensemble. »

     

     

    Au cours des mois suivants, l’action se poursuivra dans la même zone, l’emplacement des nids artificiels couvrant les sites Natura 2000 couverts par le projet Life for Falcons ainsi que les zones situées à proximité de ces sites. Le projet, censé « garantir la restauration de la population du faucon sacre, cette espèce menacée en Bulgarie et dans le sud de la Roumanie » s’étend sur 5 années, et bénéficie d’une participation financière du programme LIFE de l’Union européenne. Parmi les espèces de faucons présentes en Roumanie, les exemplaires de faucon sacre sont si rares que nous pourrions les compter sur les doigts des deux mains, nous informe le site de la Société roumaine d’ornithologie.

     

    Les exemplaires de faucon sacre sont si rares que nous pourrions les compter sur les doigts des deux mains

     

    L’espèce nidifie dans les régions arides, de steppe, du sud et de l’est du continent européen, privilégiant les espaces ouverts, qui comptent des zones de bois et des pâturages. Grand et fort autant qu’agile et rapide, très agressif et persévérant dans la poursuite de sa proie, le faucon sacre appelle l’admiration de tous ceux qui ont la chance d’observer ses prouesses.

     

    Depuis 2004, la Société roumaine d’ornithologie a développé plusieurs projets censés assurer la conservation de l’espèce. Cependant, après deux décennies de surveillance constante du nombre d’exemplaires force est de constater que des mesures de préservation active s’avèrent indispensables pour assurer sa survie. Le projet actuel poursuit quatre objectifs : protéger le faucon sacre contre le braconnage, l’empoisonnement et les chocs électriques, améliorer son accès aux ressources alimentaires, protéger les zones de nidification et soutenir les communautés locales. (Trad. Ionut Jugureanu)

     

     

  • La Liste Rouge des espèces d’oiseaux menacées en Roumanie

    La Liste Rouge des espèces d’oiseaux menacées en Roumanie

    Le Ministère roumain de l’Environnement
    a élaboré, en collaboration avec la Société Ornithologique de Roumanie et
    l’Association pour la protection des oiseaux et de la nature – Groupe Milvus la
    liste rouge des espèces d’oiseaux en voie de disparition en Roumanie. Pour dresser
    cette liste, 259 espèces ont été analysées, c’est-à-dire toutes les espèces nichant
    régulièrement ou occasionnellement l’hiver en Roumanie. Andreea Oprea, chargée
    de communication pour la Société Ornithologique de Roumanie, nous a parlé de
    l’importance de cette liste : « Nous savons qu’il existe déjà une liste rouge pour les espèces
    d’oiseaux menacées à l’échelle mondiale. La liste que nous avons dressée nous
    montre l’état des espèces d’oiseaux observées sur le territoire roumain. Faire
    un état des lieux régulier est essentiel, car cela nous aide à savoir quand
    intervenir et à prendre les meilleures mesures dans les meilleurs délais.
    Sinon, on peut finir par se rendre compte trop tard du déclin d’une espèce.
    Afin de réaliser cette liste d’une importance capitale, nous avons appliqué des
    critères qualitatifs et quantitatifs développés par l’Union Internationale pour
    la Conservation de la Nature. Cette liste rouge a été approuvée par ordre du
    ministre et publiée dans le Journal Officiel. La liste mesure le risque d’extinction
    des oiseaux, en se penchant sur des paramètres très clairement établis, comme
    la taille de la population, la tendance populationnelle et la surface occupée en Roumanie par l’espèce en question. Cette liste
    est aussi surnommée le baromètre de la vie. »






    Parmi les 259 espèces
    analysées, 43 sont menacées de disparition et 27 sont en déclin. 7 espèces ont malheureusement
    été rangées dans la catégorie « danger
    critique », dont 6 sont des espèces d’oiseaux nicheurs – le garrot à
    œil d’or (Bucephala clangula), le harle piette (mergellus albellus), le milan
    noir (milvus migrans), l’aigle impérial (aquila heliaca), la grande outarde
    (otis tarda), la sterne hasnel (gelochelidon nilotica) et enfin l’oie naine
    (Anser erythropus) qui n’a été évaluée
    que sur sa période d’hivernage. Cette liste comporte aussi des espèces pour
    lesquelles la Roumanie porte une grande responsabilité. Andreea Oprea, chargée
    de communication de la Société Ornithologique de Roumanie, nous explique cela
    plus en détail : « A partir de cette liste rouge, une autre liste a été créée ; elle
    comprend toutes les espèces dont la Roumanie est largement responsable de la conservation. Sur l’ensemble des populations
    d’oiseaux observées sur le territoire européen, 19 espèces se concentrent sur 30% du territoire roumain. Trois d’entres
    elles sont menacées à l’échelle nationale ou mondiale. Je donnerai l’exemple du
    pélican commun, dont l’espèce est considérée vulnérable à l’échelle nationale,
    car toute la population niche dans une seule région de Roumanie. De même pour
    la bernache à cou roux, vulnérable à la fois au niveau national et au niveau mondial.
    C’est donc très important d’avoir ces informations ! Par exemple, il faut observer
    le pélican commun, et il faut continuer d’analyser et d’identifier les mesures potentielles
    de conservation nécessaires pour assurer le maintien de sa population. En
    revanche, en ce qui concerne la bernache a cou roux, il faut continuer les activités
    d’observation et d’implantation du plan national d’action déjà mises en place.
    Le Pélican niche sur des plateformes dans la région du Delta du Danube. Si nous
    souhaitons les aider, nous pouvons leur construire des plateformes artificielles. »

    Les
    bénévoles ont joué un rôle indispensable dans le recueil des données qu’ils ont
    introduites plus tard dans les schémas d’observation des oiseaux, élaborées par
    la Société Ornithologique de Roumanie et par le Groupe Milvus – Association
    pour la protection des Oiseaux et de la Nature. (Trad.
    Rada Stănică)

  • L’élimination de la pollution des eaux du Danube, à Mahmudia, dans le delta du Danube

    L’élimination de la pollution des eaux du Danube, à Mahmudia, dans le delta du Danube

    C’est en
    2016, que la commune de Mahmudia, située sur le bras Sfântul Gheorghe, au beau milieu
    du delta du Danube, pouvait se féliciter d’avoir mené à bien son premier projet
    de réhabilitation écologique mis en œuvre dans le delta. Les artisans de l’initiative,
    soit les autorités locales, l’administration de la réserve de la biosphère du delta
    du Danube, et le Fonds mondial pour la nature Roumanie, sont parvenus, grâce
    aux fonds européens, à rendre à l’état naturel près de mille hectares de
    terrain agricole. Le terrain, partie du delta, avait été desséché entre les
    années 85/89 par le pouvoir communiste, qui n’avait de cesse de projeter sa
    vision volontariste de transformation de la société sur les hommes et la nature.
    Mais la fin du régime communiste a aussi sonné le glas de grands projets
    agricoles et d’aménagement du territoire initiés par le pouvoir d’alors. D’ailleurs,
    près de 70% des mille hectares desséchés n’avaient jamais servi aux cultures.
    Il n’en va pas moins que les travaux de dessèchement initiés à l’occasion avaient
    affecté grandement l’équilibre des écosystèmes naturels, et qu’il devenait
    urgent de prendre les mesures appropriées pour rétablir l’équilibre naturel de
    la zone. Depuis ces interventions de réhabilitation, le Fonds Mondial pour la
    nature Roumanie s’était engagé à réaliser le suivi de la zone qui avait été
    réhabilitée. Camelia Ionescu, responsable du département des eaux douces de l’association,
    nous offre quelques éléments du dernier rapport réalisé par l’association cette
    année.


    « L‘idée
    est de comprendre ce qui se passe exactement sur le terrain, après avoir implémenté
    un projet de réhabilitation d’une telle envergure. Pouvoir suivre et comprendre
    donc la manière dont un terrain agricole redevienne une zone naturelle, humide,
    partie du delta. Comprendre la manière dont la nature récupère ses droits, mais
    aussi la manière dont la communauté, les hommes peuvent bénéficier de ce
    changement. Et les résultats sont plutôt encourageants. La biodiversité s’est reconstituée
    dans toute cette zone de près
    de mille hectares. En fait, dès que l’eau avait réinvesti l’espace, nous avons
    pu assister à l’arrivée massive d’oiseaux. Il y a six ans de cela, c’était au
    mois d’avril, que l’on a pu reconnecter la zone avec les eaux du Danube, du
    bras Sfântul Gheorghe. Puis, au mois de juin suivant, l’on a fait un premier
    bilan. Maintenant, six années après, vous imaginez aisément que les choses ont
    bien évolué. Lors de notre dernier bilan, l’on a pu compter la présence de près
    de 7.000 exemplaires d’oiseaux, des 55 espèces
    différentes. Et puis, nous avons aussi
    approché les habitants, la communauté de Mahmudia, pour mieux comprendre la
    manière dont leur vie avait changé à la suite de notre intervention. Parce que,
    voyez-vous, même si notre objectif principal vise à améliorer la situation de l’habitat
    naturel des espèces protégées, le bien-être des habitants de Mahmudia nous
    tient beaucoup à cœur. Nous avons donc diligenté une étude à ce sujet. Et les
    résultats sont également encourageants. En effet, 60% des habitants apprécient
    que les activités économiques, et tout particulièrement le tourisme, ont été encouragées
    du fait de notre intervention. Ils ont pu constater un véritable essor du
    tourisme dans la région depuis, sans doute favorisé par la proximité du delta,
    par le fait que le village est à nouveau entouré par la réserve naturelle du
    delta, et point par ces pâturages, qui avaient remplacé dans les années 80 le
    delta. Et cette évolution ne peut que nous réjouir, voire nous encourager à
    essayer de soumettre de tels projets dans d’autres endroits affectés par l’intervention
    de l’homme dans la région du delta.
    »


    Car cette
    manière de comprendre la réhabilitation des marais, l’amélioration de l’habitat
    sauvage, la préservation de la qualité de l’eau ne vient pas à l’encontre de l’intérêt
    des communautés locales et de leur développement, mais essaye d’y parvenir à
    travers l’essor d’un tourisme respectueux de la nature, tout comme à travers le
    développement des activités de pisciculture et d’agriculture traditionnelle. Camelia
    Ionescu encore :


    « Vous
    savez, avant la chute du régime communiste, près de 30% de la superficie du
    delta du Danube avait été desséché, pour être transformé en des terres
    agricoles. Ces terres apparaissent aujourd’hui comme de véritables plaies
    ouvertes sur la carte du delta. Mais ces terres peuvent être rendues à la vie
    sauvage, peuvent être transformées en des zones où la pisciculture se développe.
    Parce que, vous savez, et en dépit de ce que l’on pense en général, les gens d’ici
    se désolent de la disparition du poisson, de la diminution des réserves. Or,
    ces zones qui faisaient autrefois partie intégrante du delta, qui ont été
    desséchées et transformées en terrain agricole par la suite, ces zones pourraient
    être inondées à nouveau, et devenir le paradis sur terre des pêcheurs. Et, au
    lieu de cela, l’on constate, encore ces dernières années, que les superficies
    occupées par les fermes piscicoles diminuent au profit des terres agricoles, ce
    qui est un non-sens absolu. Près de 5.500 hectares sont ainsi passés à la
    trappe. Alors, plutôt que de pratiquer la pêche, l’on préfère pratiquer l’agriculture.
    Faire cela est un non-sens absolu dans le delta du Danube ».


    La
    réhabilitation des zones affectées a été, en effet, conçue de sorte à favoriser
    la reprise des processus naturels, et le développement de l’habitat naturel. Et
    si l’objectif déclaré des initiateurs du projet réside en l’amélioration de la situation
    de la biodiversité du delta, il n’en va pas moins que les retombées économiques
    ne sont point négligeables. Parce que, avoir du poisson à sa table ne doit pas
    devenir un lointain souvenir ni pour les habitants du delta, ni pour les
    touristes. « Il nous faut poursuivre l’effort de réhabilitation écologique
    du delta », martèle donc à son tour Cristian Tetelea, spécialiste des
    travaux de réhabilitation écologique du Fonds mondial pour la nature Roumanie.
    (Trad. Ionut Jugureanu)

  • Nourrir les oiseaux : les défis d’une campagne

    Nourrir les oiseaux : les défis d’une campagne

    Les bénévoles de cette organisation ont installé, dans les parcs des grandes villes de Roumanie, des mangeoires qu’ils alimentent périodiquement pendant tout l’hiver. Cristian Domșa, de la Société roumaine d’ornithologie, nous explique le pourquoi de cette campagne : « D’un côté, voyez-vous, il y a les espèces migratrices, les espèces qui se nourrissent d’insectes. En raison du fait de la disparition d’insectes pendant l’hiver, ils migrent vers des zones plus chaudes. C’est ce qu’ils faisaient traditionnellement. Certaines espèces migrent très rapidement et sur de longues distances, hivernant en Afrique australe, et ils continuent à faire de même. Mais l’on compte d’autres espèces qui migrent sur des distances plus courtes et qui hivernent, par exemple, dans la région de la Méditerranée. Parmi ces dernières, de plus en plus de spécimens d’oiseaux choisissent de rester en Roumanie. Enfin, il y a des espèces qui ne migrent pas du tout, comme les mésanges et qui, surtout en hiver, deviennent pour ainsi dire erratiques. Ils se rassemblent en groupes et errent pour se nourrir. Beaucoup d’espèces dépendent de plus en plus des zones urbanisées, des zones peuplées. La population croissante occupe un nombre croissant d’habitats naturels et, par conséquent, les espèces qui étaient autrefois complètement dépendantes des zones sauvages, s’adaptent aux villes, aux localités en général, étant de plus en plus présentes en nombre dans les villes, car c’est là qu’elles trouveront des sources de nourriture mieux fournies en hiver que dans les campagnes ou les régions sauvages. Notre campagne n’est qu’un moyen d’aider ces espèces à passer l’hiver. Mais c’est aussi une première pour la Société roumaine d’ornithologie, qui lance à cette occasion sa première campagne publique de collecte de fonds. Par son entremise, nous essayons de faire appel aux dons auprès des passionnées, des amoureux d’oiseaux. Nous avons installés des mangeoires dans plusieurs villes du pays, tels Cluj, Bucarest, Brasov, Iasi, des mangeoirs que nous alimentons périodiquement durant toute la période hivernale. »

    Cristian Domșa a également offert quelques exemples d’espèces qui sont aidées à dépasser plus facilement la rude saison grâce à cette campagne lancée par la Société ornithologique roumaine. Ecoutons-le : « Il y a des espèces qui, du moins en Roumanie, sont devenues presque exclusivement urbaines. Et lorsque je dis urbain, je veux dire des zones peuplées, pas forcément urbaines, car ces espèces peuvent se déplacer aussi vers les zones rurales. Prenez le moineau domestique, le rocher, des espèces presque totalement synanthropiques, c’est-à-dire qu’elles se sont adaptées à la présence humaine et aux concentrations urbaines. Ensuite, il y a les espèces qui épousent nombre d’habitats, c’est le cas de la mésange, la mésange charbonnière, la mésange bleue, qui, elles aussi, se sont particulièrement bien adaptées dans les zones urbaines. Par ailleurs, il existe plein d’autres espèces appartenant à la famille du pinson des arbres, dont certaines nichent carrément dans les villes. Il y a ensuite le verdier d’Europe, le serin cini et plein d’autres espèces. Enfin, il existe des espèces qui évitent les zones urbaines, tel le Tarin des aulnes ou Le Bouvreuil pivoine. Ils nichent dans des zones sauvages, dans des zones montagneuses, mais en hiver ils deviennent erratiques et descendent pour trouver de la nourriture. Et si on a les bonnes sources de nourriture, bien placées, alors on a la joie de les voir près de notre mangeoire. »

    En plus de nourrir les oiseaux, la campagne fait aussi valoir son côté éducatif. Les gens sont sensibilisés aux défis posés par l’urbanisation rampante ils commencent à mieux appréhender les oiseaux, leurs habitudes, leurs besoins. Certains deviendront demain, l’espère-t-on, des ornithologues chevronnés. (Trad. Ionut Jugureanu)

  • Attractions touristiques au département de Dolj

    Attractions touristiques au département de Dolj

    Son chef-lieu – la ville de Craiova – est idéal pour les amateurs d’histoire, d’architecture et d’art, pour ceux qui veulent se prélasser près d’une piscine ou pour les familles à la recherche d’aires de jeux pour les enfants. De Craiova, nous nous dirigerons vers la partie rurale du département et découvrirons à la fois d’anciennes traditions et coutumes ainsi que des monuments de la nature. Mihai Neaţu, vice-président du Conseil départemental de Dolj, nous parle de Craiova, autrefois capitale de l’aristocratie du sud de la Roumanie :



    « La ville porte encore aujourd’hui l’empreinte d’une époque où des architectes renommés, roumains ou occidentaux, aux côtés de maçons, de charpentiers, de peintres et de décorateurs habiles ont façonné le style impressionnant de la ville. Les touristes sont invités à découvrir tout d’abord son centre historique récemment rénové. Vous ne pouvez pas passer par Craiova sans visiter et admirer, par exemple, le somptueux palais Jean Mihail, qui accueille le Musée d’art de Craiova. Par l’opulence des détails architecturaux qui comprennent des stucs dorés, des lustres avec des ornements en cristal de Murano, des escaliers en marbre de Carrare ou des murs tendus de soie de Lyon, on voit que ce palais a appartenu autrefois à l’un des boyards les plus riches de Roumanie. Il s’était même porté garant pour les prêts de l’État roumain dans les années de la grande crise économique. Actuellement, ce palais est parfaitement restauré. Le musée d’art qui y est accueilli contient un patrimoine inestimable, composé de 9 000 pièces, dont six œuvres originales signées par l’illustre sculpteur Constantin Brâncuşi. De même, des pièces rares peuvent également être découvertes dans les collections du Musée de l’Olténie. Je mentionnerais deux épées romaines, de type Spatha, les seules du genre dans l’aire de l’ancien Empire romain, et qui sont en parfait état. On peut encore voir l’épée du haïdouk Iancu Jianu ou les Quatre Evangiles byzantines, écrites sur parchemin. C’est l’un des trois exemplaires qui existent encore dans le monde. »



    Toujours dans la zone centrale de Craiova et toujours ancrée dans son histoire laïque, se trouve la plus ancienne construction civile de la ville, un monument d’architecture médiévale : Casa Băniei, poursuit Mihai Neaţu, vice-président du Conseil départemental de Dolj.



    « Elle a été reconstruite par le prince Constantin Brancovan en 1699. Là, les visiteurs de notre ville trouveront des expositions représentatives des occupations traditionnelles, du costume traditionnel, de la poterie, des tissus, des icônes, des objets de culte ainsi que de précieux tapis, dont certains appelés « scoarţe ». 120 ont été sélectionnés pour être inclus au patrimoine mondial de l’UNESCO. Ce sont des éléments à l’appui du dossier commun de candidature pour les techniques traditionnelles de fabrication de ce type de tapis en Roumanie et en République de Moldova. »



    Craiova n’est pas seulement synonyme d’architecture, elle dispose aussi de paysages naturels. Mihai Neaţu explique :



    « Si le cœur de Craiova est l’ancien centre-ville, son poumon vert est sans aucun doute le Parc Nicolae Romanescu. C’est un parc de 100 hectares, aménagé dans un style romantique. Il s’inscrit dans la galerie des lieux de la ville qui porte la signature de personnalités marquantes de l’époque. Il est réalisé selon les plans du paysagiste français Édouard Redont, médaillé d’or à l’Exposition universelle de Paris en 1900. C’est un paradis vert et une oasis de tranquillité au milieu de l’agitation urbaine, aux côtés du Jardin botanique Alexandru Buia, modernisé et enrichi de nouvelles espèces ces dernières années. C’est un lieu de détente très recherché par les habitants de Craiova et les touristes, où la diversité des fleurs constitue un spectacle vivant. Je dois également mentionner une attraction importante du Conseil départemental de Dolj, dans la cour du Palais Jean Mihail, du Musée d’art. Nous surprenons déjà les visiteurs avec une création architecturale sans équivalent dans le monde entier. Il s’agit d’un prisme en verre de 12 mètres de haut comprenant des représentations à grande échelle des œuvres de Constantin Brâncuşi « L’Œuf » et « La Maïastra ».



    L’offre touristique de la partie rurale du comté de Dolj est également très riche. Mihai Neaţu, vice-président du Conseil du département de Dolj :



    « Si nous devions sortir de Craiova et aller à la campagne, il convient de mentionner les cule (maisons fortifiées) du comté de Dolj, également remises à neuf. Nous avons le corridor de la rivière Jiu, avec une faune et une flore spectaculaires, nous avons le Danube sur une centaine de km aux confins de notre département. C’est un comté qui offre à la fois des paysages de plaine et des paysages avec de hautes collines boisées avec des cours d’eau rapides et une faune et une flore riches. Par exemple, la localité de Cetate est un pôle d’attraction touristique permanent. Là, on peut retrouver une ancienne gare portuaire reconditionnée et une vue imprenable sur le Danube. C’est là que j’ai vu les plus beaux couchers de soleil sur le fleuve. »



    Le Conseil départemental a investi et continue d’investir dans de très nombreux objectifs culturels, artistiques, mais aussi dans des projets qui encouragent le tourisme dans le comté de Dolj. Mihai Neaţu revient au micro :



    « Nous avons commencé par le Musée d’art, un projet financé de fonds européens. Nous pouvons également parler du Musée d’art contemporain dont nous nous occupons en ce moment. Dans un mois, je pense qu’il sera finalisé. Nous avons le musée Casa Dianu à Craiova. C’est un bâtiment avec le statut de monument historique, récemment restauré. Nous avons un axe qui traverse le comté du nord-est au sud-ouest, sur lequel un circuit culturel et touristique se dessine, des vestiges du camp romain de Răcarii de Jos jusqu’à la rive du Danube, dans le port culturel de Cetate. Il y a aussi un circuit qui passe par les cule de Cernătești et Brabova. Ce sont des cule récemment rénovées et spectaculaires. Nous proposons aussi à nos touristes un itinéraire qui se déroule dans la partie sud du comté, le long de la véloroute cyclable européenne EuroVelo 6. Il part de Rast et mène les touristes au cœur de l’une des plus grandes aires protégées du réseau Natura 2000 en Roumanie, à savoir le corridor de la rivière Jiu. C’est un sanctuaire d’oiseaux migrateurs et il fait partie du corridor vert du Danube inférieur. Notons aussi la réserve naturelle de la Forêt de Zaval. Il y a beaucoup de sites touristiques. »



    L’aéroport international de Craiova a connu un processus complexe de modernisation et d’expansion au cours de la dernière décennie, et a des vols vers 32 destinations européennes. La destination touristique de Dolj est donc accessible et vous attend pour une expérience inoubliable.


    (Trad. : Ligia)

  • LIFE Danube Free Sky, oiseaux sauvages et lignes électriques

    LIFE Danube Free Sky, oiseaux sauvages et lignes électriques

    Par
    conséquent, l’Administration de la Réserve de la biosphère du delta du Danube
    met en œuvre le projet Life Danube Free Sky, qui vise à protéger 12 espèces
    d’oiseaux prioritaires dans l’Union européenne et, implicitement, à conserver
    la biodiversité le long du fleuve.






    Ce
    projet est le fruit de la collaboration avec la société de distribution
    d’électricité E-Distribuţie Dobrogea (est de la Roumanie) et du partenariat
    avec des bénéficiaires de sept pays européens. Coordonné par Raptor Protection
    of Slovakia (Protection des rapaces de Slovaquie) et financé par le programme
    européen LIFE, il devrait s’étaler sur cinq années. Sa mise en pratique est
    assurée par des partenaires de Slovaquie, d’Allemagne, d’Autriche, de Hongrie,
    de Croatie, de Serbie, de Bulgarie et de Roumanie. Il s’agit, en fait, de la
    continuation du projet précédent intitulé New Free Sky et mené par Danube
    Park, le réseau des aires protégées du Danube.






    Gabriela
    Creţu, de l’Administration de la Réserve de la biosphère du delta du Danube :
    Ce projet est un exemple de coopération transnationale le long du
    Danube. Il est mis en œuvre par l’Administration de la Réserve de la biosphère
    du delta du Danube, en collaboration avec E-Distribuţie Dobrogea de Roumanie et
    en partenariat avec des bénéficiaires d’autres pays européens. Le projet est
    financé par le biais du programme LIFE de l’Union européenne et durera cinq ans.
    Notre but est de protéger 12 espèces d’oiseaux prioritaires
    dans l’Union européenne et, implicitement, de préserver la biodiversité et les
    écosystèmes le long du Danube.






    Grâce
    à ce projet, l’Administration de la réserve de la biosphère du delta du Danube
    pourra surveiller les zones potentiellement dangereuses pour les oiseaux,
    explique Gabriela Creţu : Nous allons
    élaborer un schéma de suivi des lignes électriques de distribution, déjà inventoriées lors des partenariats antérieurs. Cela nous
    permettra de déterminer les
    secteurs potentiellement dangereux qui présentent des risques d’électrocution ou de collision pour les espèces
    prioritaires. Nous allons munir de colliers émetteurs 6 jeunes pélicans frisés
    pour identifier les poteaux électriques dangereux et ceux d’entre eux qui sont
    situés dans la zone de nidification et d’alimentation des espèces prioritaires.
    C’est notre partenaire E-Distribuţie Dobrogea qui s’occupera des activités concrètes
    d’isolation de 100 poteaux contre les chocs électriques sur le réseau moyenne
    tension. La même compagnie se chargera de l’installation de dispositifs anticollision sur les 30 km de réseau moyenne tension et sur les 5 km de réseau haute tension. Lors du projet précédent, nous avons protégé un
    tronçon de 2,5 km de lignes électriques, mesure qui s’est avérée efficace. Les suivis réalisés avant et après la
    pose de ces marquages ont montré que la mortalité des oiseaux avait diminué.






    En plus
    d’isoler les poteaux pour éviter que les
    oiseaux ne s’électrocutent et d’installer des dispositifs anticollision sur les lignes électriques, le projet consiste aussi à installer une centaine
    de nichoirs pour une espèce caractéristique du delta du Danube, à savoir le rollier
    d’Europe (Coracias garrulus). Cet oiseau nidifie normalement dans les creux des
    arbres, mais ceux-ci manquent dans le delta du Danube, surtout dans les polders de Pardina et de Chilia
    Veche. (Trad. Mariana Tudose)



  • Suveiller les cigognes

    Suveiller les cigognes

    Pour une meilleure surveillance des nids des cigognes sur l’ensemble du territoire national, la Société ornithologique roumaine a mis en place, à l’aide d’une compagnie d’électricité, une application pour les smartphones censée permettre à tout utilisateur de signaler la présence de ces oiseaux. Lancé sous le nom de « Voilà la cigogne ! », l’application a jusqu’ici enregistré un chiffre record d’abonnés qui, au total, ont introduit presque cinq mille indices, dont la plupart ont été validés par les experts. Une fois toutes les observations répertoriées, les ornithologues ont recensé 3575 nids de cigognes signalés sur l’appli, un nombre qui s’ajoute aux nids déjà connus par d’autres méthodes. Pour utiliser cette application, rien de plus simple : il faut avoir un portable de type smartphone, activer les données mobiles, compléter un formulaire et prendre le nid en photo. Les données seront par la suite transmises à la Société ornithologique roumaine qui se chargera de leur validation. Il convient de préciser que sur l’ensemble des contributions des abonnés, seulement 2% ont été considérées comme erronées.

    Depuis 2017, année de son lancement officiel, l’application a été téléchargée par presque 10.000 usagers. Quant à la situation sur le terrain, disons que deux tiers des nids recensés se trouvent en haut des poteaux électriques, dans les arbres ou encore perchés sur les toits des maisons. Quant aux régions préférées des cigognes, c’est le département de Tulcea, dans le sud-est roumain, qui en détient la suprématie. Pourquoi est-il important de répertorier correctement les nids de ces oiseaux ?

    Valentin Marin, manager de projet au sein de la Société ornithologique roumaine, explique : « Nous, en tant qu’experts, on s’intéresse non seulement aux cigognes, mais à toutes les espèces d’oiseaux de Roumanie et on le fait de manière soutenue, ce qui nous permet de connaître l’évolution des populations d’oiseaux du pays. Une telle démarche s’avère essentielle car parfois, des changements au sein d’un habitat risquent de porter atteinte aux effectifs de l’espèce en question. Ces changements ne touchent pas seulement les oiseaux. Voilà pourquoi les citoyens devraient s’y intéresser. La croissance ou le déclin d’une population d’oiseaux est en fait une sonnette d’alarme sur le risque que quelque chose de mal est en train de se produire. La souffrance des oiseaux n’est qu’un premier pas qui précède normalement la souffrance des humains en raison d’un changement portant atteinte à leur habitat. Que cela soit en rapport avec la nourriture des oiseaux ou encore avec la qualité des eaux ou de l’air, peu importe. C’est pourquoi nous pensons qu’il est important de savoir ce qui se passe avec les cigognes, car on peut anticiper ainsi ce qui se passera avec nous. Pour les distributeurs d’électricité, il est capital de connaître les endroits où nichent les cigognes, car, souvent, leurs nids posent des problèmes. Par exemple, ils risquent de s’écrouler sur les fils électriques et produire des courts circuits dès que le vent souffle plus fort ou que le mauvais temps s’installe. Une coupure d’électricité ne se traduit pas seulement en coûts, elle crée des désagréments à la population, aussi ».

    Afin d’éviter les accidents, les fournisseurs d’électricité attendent le départ de ces oiseaux pour mettre en place, sur les poteaux électriques, un système métallique permettant de surhausser les nids.
    De retour en terre roumaine, la plupart des cigognes s’installent dans les nids soigneusement préparés spécialement pour eux. On a voulu savoir auprès de Valentin Marin où se situe la Roumanie du point de vue des populations de cigognes qui y arrivent. « L’application Voilà la cigogne ! s’accompagne aussi d’une page Internet dotée d’une carte. Il suffit de chercher « les cigognes de Roumanie » pour tomber sur la distribution des nids déjà répertoriés, tels qu’ils apparaissent sur cette carte. Quelque 6 mille couples de cigognes nichent en Roumanie. C’est plutôt pas mal par rapport aux années précédentes, surtout que la tendance est stable, légèrement à la hausse. Les cigognes n’ont pas souffert ces dernières années depuis que nous menons nos observations. Au niveau européen, ces oiseaux comptent environ 230 mille couples et d’après ce que j’ai eu l’occasion de remarquer, presque 40% des populations mondiales de cigognes nichent en Europe de l’Est. Et puisque la Roumanie se trouve justement dans cette partie de l’Europe, il est évident qu’elle détient, elle aussi, des effectifs importants ».

    La Société ornithologique roumaine est l’organisme indépendant le plus important qui s’occupe de la conservation des espèces d’oiseaux dans notre pays. Elle se donne pour but d’inspirer les gens à contribuer à la protection des oiseaux et de leurs habitats. Quant aux cigognes, il convient de préciser que dernièrement, leurs populations sont menacées. En Roumanie, cette espèce est très appréciée par les gens qui essaient de préserver leurs nids, puisque, si vous ne le saviez pas, les cigognes reviennent toujours au même endroit et on dit que leur présence sur les toits des maisons porte chance. (trad. Ioana Stancescu)

  • Le Delta du Danube

    Le Delta du Danube

    Au bout de son voyage de 2.860 km depuis
    la Forêt-Noire, en Allemagne, où il prend sa source, le Danube prêt à se jeter
    dans la mer Noire a formé un delta d’une beauté unique, dont les alluvions
    charriées par le fleuve ne cessent d’augmenter la superficie. Il est constitué
    de tout un réseau de canaux, de lacs, d’îles couvertes de jonc, de forêts, de
    prés et de dunes. Notre destination d’aujourd’hui est ce deuxième grand delta
    d’Europe, considéré pourtant comme le plus beau et inscrit, en 1991, au
    Patrimoine de l’UNESCO.

    Cătălin Țibuleac, président de l’Association qui assure
    la gestion du Delta, le confirme : cette zone est splendide : « Nous plongeons dans un monde où la présence
    humaine est en harmonie avec la nature et la biodiversité. 14 minorités
    ethniques y vivent, elles aussi, en totale harmonie, chacune avec ses
    traditions et ses coutumes. La cuisine locale est savoureuse. Le delta du
    Danube est le jardin bio de l’Europe et nous nous efforçons de le garder comme
    tel, par un tourisme responsable et respectueux de l’environnement. L’année
    dernière nous avons lancé le programme « Fêtes de Noël et du Nouvel An dans le delta
    du Danube ». Il faut dire que les Russes lipovènes et les Ukrainiens, deux
    minorités ethniques très bien représentées dans la région, célèbrent ces fêtes
    selon le vieux calendrier julien. Ces vacances inédites ont joui d’un grand
    succès.»




    La nature et la culture se donnent
    rendez-vous dans le delta du Danube et la cuisine y est délicieuse. Cătălin
    Țibuleac : « Des pensions familiales locales viennent de recevoir des
    autorisations et elles offriront aux touristes des produits traditionnels. Des
    événements sont organisés autour du fameux bortch de poisson, spécifique du
    Delta – un plat qui rappelle la bouillabaisse. Les événements culturels ne
    manquent pas – entre autres le Festival de film « Anonimul », arrivé,
    en 2019, à sa 16e édition, ou Enisala Fest – un festival de musique
    folk et rock. L’année dernière, le nombre de touristes qui ont visité le Delta
    a progressé de 77% par rapport à 2017, ce qui s’explique par une offre
    touristique fondée sur le multiculturalisme et l’harmonie avec
    l’environnement. »




    Un des sites touristiques les plus
    recherchés du Delta est la forêt de Letea, la plus ancienne réserve naturelle
    de Roumanie, à laquelle les scientifiques ont commencé à s’intéresser dès 1930.
    Dans la forêt sur sable de Letea, à l’endroit appelé « La Fontaine
    d’Omer » pousse un des plus vieux chênes du pays. Il compte 500 à 600 ans
    et la circonférence de son tronc mesure 4 mètres. Vous pouvez découvrir toutes
    les merveilles du Delta à bord d’un hôtel flottant. Andreea Diaconu, directrice
    du marketing d’un hôtel flottant, fait venir des touristes dans le Delta depuis
    2001. Elle nous explique ce qu’est un hôtel flottant: « Un hôtel flottant est
    un navire de croisière adapté aux endroits accessibles du Delta, car dans le Delta il y a aussi des zones plus difficiles d’accès. C’est un hôtel, comme
    tout autre. Il comporte 6 chambres doubles, 2 appartements, pouvant accueillir
    un groupe d’au moins 16 personnes. Les chambres offrent les conditions d’un 4
    étoiles plus. Le degré de confort d’un hôtel flottant est traduit par un
    classement spécial. Les hôtels flottants offrent toutes les facilités d’un hôtel
    classique : salles de bain privées, climatisation, télévision par
    satellite, terrasse pour les bains de soleil. C’est un hôtel alimenté à
    l’énergie solaire et éolienne. »




    A bord d’un hôtel flottant, on se
    réveille chaque matin dans un endroit nouveau et on peut voir plus de choses
    que si l’on était logé dans une pension et que l’on devait sillonner le Delta
    en canot. Andreea Diaconu : « C’est beaucoup plus confortable
    d’être à bord d’un navire et de pouvoir admirer tous les paysages qu’offre le Delta.
    Nous collaborons avec des tours opérateurs, pourtant, la meilleure solution est
    le contact direct, qui permet de personnaliser le paquet touristique souhaité.
    Il y a des touristes – notamment étrangers – qui viennent spécialement pour
    observer les oiseaux et alors nous personnalisons le paquet en fonction des
    endroits où ils souhaitent se rendre. Il y a des ornithologues qui viennent
    visiter le Delta, mais aussi des touristes qui souhaitent explorer les lieux et
    voir la forêt de Letea ou la ville de Sulina. Il y a de nombreuses choses à
    découvrir dans le Delta. »




    A chaque touriste on peut offrir ce
    qu’il souhaite. Andreea Diaconu : « Par exemple, s’il souhaite voir la
    forêt de Letea, nous contactons les personnes qui s’en occupent. Les
    organisateurs disposent de véhicules tout terrain à bord desquels ont peut
    accéder à la forêt, aller voir les dunes de sable de Caraorman et les chevaux
    sauvages. Nous avons eu des touristes allemands, français, anglais, mais aussi
    d’Afrique du Sud, qui, n’étant pas bien renseignés, souhaitaient voir les
    crocodiles du Delta. Cette demande nous a fait sourire, mais même sans
    crocodiles, le Delta les a fascinés. Nous avons également eu un groupe
    d’ornithologues qui sont venus par hasard à un moment où ils ont pu voir des
    flamants, chose tout à fait exceptionnelle, mais il y a eu, en effet, une année
    où cette espèce d’oiseau est arrivée dans le Delta. »




    Les surprises ne manquent pas. Faites vos
    choix, planifiez vos vacances et passez un magnifique séjour dans ce paradis – plus
    ou moins… terrestre. (Trad. Dominique)

  • Le Delta de l’Olténie

    Le Delta de l’Olténie

    A part le Delta du Danube, dont l’importance écologique n’est plus à démontrer, il y a bien d’autres zones humides en Roumanie qui méritent d’être connues. Partons aujourd’hui à la découverte du Delta d’Olténie, dans le sud du pays. La rivière Olt prend sa source dans les Carpates pour devenir ensuite un des principaux affluents du Danube sur le territoire roumain. Avant sa confluence avec le Danube, la rivière donne naissance à cette zone humide, la zone protégée de la Vallée inférieure de l’Olt. Ce territoire qui s’étend sur environ 53 hectares, de Râmnicu Vâlcea à Izbiceni, accueille une biodiversité remarquable.

    L’enchaînement de lacs, avec les prairies et les sous-forêts qui les avoisinent, jouent un rôle crucial dans la protection d’une large population d’oiseaux. Sur leur route migratoire, un nombre très important d’espèces d’oiseaux de rivages s’arrêtent sur la vallée inférieure de l’Olt pour se reposer et manger. D’autres espèces viennent ici en nombre pour nidifier.

    Ion Croitoru, Inspecteur de l’Agence pour la Protection de l’Environnement Olt, nous en dit davantage : « L’importance majeure de cette aire protégée pour les oiseaux est d’autant plus notable au cours des passages d’automne et de printemps, au moment où elle devient une halte migratoire pour beaucoup d’espèces sur leur route de migration centre-européenne-bulgare. Plusieurs espèces protégées en Europe ont des effectifs importants dans ces périodes-là, notamment la cigogne blanche, le busard Saint-Martin, le combattant varié et la mouette pygmée. Même pendant les hivers très rudes, la plupart des lacs ne gèlent pas entièrement et constituent l’habitat d’hiver pour des effectifs impressionnants de plusieurs espèces d’intérêt communautaire comme le cygne chanteur, le harle piette, le fuligule milouin, le cygne muet, le canard colvert et bien d’autres. Grâce à l’évolution des conditions favorables aux oiseaux dans ces zones humides (notamment la végétation ripicole et la faune aquatique) on a pu observer, d’année en année, une augmentation significative des populations, tant en terme de diversité des espèces qu’en nombre d’individus. Le roseau est l’espèce végétale dominante dans ces zones, et on y observe également des espèces flottantes, comme le nénuphar blanc, le potamot nageant et les lemnas. C’est précisément ce type d’habitat qui est utilisé pour la nidification par le héron nain, la mouette rieuse, le petit gravelot, l’aigrette garzette, l’avocette élégante et même par des espèces de sterne. »

    L’Agence pour la Protection de l’Environnement Olt est actuellement en train de dérouler un projet européen de plus de 5 millions et demi de lei (près de 1,2 millions euros), l’objectif étant la conservation de la flore et de la faune de cette zone. Ce projet sera finalisé en juillet 2020. (Trad. Elena Diaconu)

  • Le parc naturel de Vacaresti

    Le parc naturel de Vacaresti

    Connu plutôt sous le nom du delta né parmi les immeubles, le Parc naturel de Vacaresti s’étend sur 183 ha au cœur même de Bucarest. Laissée aller à vau l’eau pendant une bonne vingtaine d’années, la fosse de Vacaresti comme elle était connue jadis a explosé de verdure grâce à des sources souterraines qui ont nourri une riche végétation qui sert d’abri à une avifaune impressionnante. Vous y trouverez des aigrettes, des cormorans, des hérons, des mouettes, des cygnes, des canards sauvages auxquels s’ajoutent toute sorte d’animaux tels des serpents, des tritons, des renards, des lièvres, des loutres ou encore des rats musqués.

    Pour mieux protéger cet écosystème, un Groupe d’initiative pour la mise en place du Parc naturel de Vacaresti a décidé en 2015 de jeter les bases de l’Association du Parc homonyme qui s’est chargée par la suite des démarches à suivre afin de déclarer cette région réserve naturelle. Nicoleta Marin, gardienne du Parc, nous fait un petit tour virtuel:«C’est une zone verte où l’on peut respirer de l’air pur, en profitant du calme et du silence brisé seulement par le gazouillement des oiseaux. Je vous signale que le parc accueille presque 150 espèces d’oiseaux nicheurs ou de passage, et le matin, ils donnent de véritables concerts à ne pas rater ! Pour l’instant, le parc est traversé par un seul sentier thématique, mais bientôt il y en aura d’autres. C’est un sentier qui, une fois emprunté, permet aux visiteurs d’en apprendre davantage sur la faune et la flore du parc. Car, à part toute sorte de fleurs, vous pourriez voir aussi des loutres, des renards, des amphibiens ou encore des reptiles. Ce sentier longe la grande digue qui s’étend sur presque 6 km et qui permet une vue panoramique sur les 183 ha d’espace vert qui nous font penser au delta du Danube. Il y a aussi une piste cyclable qui traverse le parc d’un bout à l’autre et deux endroits aménagés au bord d’un lac – l’un à même le sol et l’autre en haut d’un observatoire, à l’intention des ceux qui souhaitent miroiser ».

    Depuis quelques années, plusieurs événements se déroulent au cœur du parc, censés rendre les visiteurs conscients de la beauté et la richesse naturelle de cette zone sauvage. Nicoleta Marin affirme : « A partir du 1er juin, notre parc s’ouvre à tous ceux qui souhaitent en apprendre davantage sur la faune et la flore locales. Ce sera à nous, les gardiens, de faire des tours gratuits, des séances d’observation des oiseaux, des visites thématiques ciblées sur la vie des insectes, des abeilles plus particulièrement. Autant d’activités en place dans les deux mois à venir ».

    Depuis 2017, le parc s’est vu doter de son premier itinéraire à VTT à l’intention des adultes et des enfants accompagnés. Formé de deux parties – le sentier « belvédère » et le sentier « des marécages », le trajet longe la grande digue qui enclot le parc et il faut une petite heure pour le tour complet. (trad. Ioana Stancescu)Si un jour vous venez à Bucarest ou que vous vous trouviez déjà sur place, n’hésitez pas de réserver quelques heures pour découvrir cette véritable oasis de verdure au milieu de l’agglomération urbaine.

  • La migration de printemps des oiseaux

    La migration de printemps des oiseaux

    La Roumanie dispose d’une riche avifaune. Des milliers d’oiseaux y trouvent les conditions dont ils ont besoin pour s’arrêter, nicher et se nourrir. De toutes les espèces d’oiseaux que l’on peut rencontrer dans les régions roumaines, près de 100 espèces sont sédentaires, alors que 150 autres sont migratoires. Il y a des oiseaux qui passent l’hiver chez nous, d’autres qui ne font que transiter et, enfin, certaines espèces qui se sont égarées. Cinq régions concentrent en Roumanie la migration des rapaces diurnes. Il s’agit de la Dobroudja, des cours supérieur et inférieur de la rivière Mureş, de la vallée de la rivière Prut et encore de la vallée de Tur. Les oiseaux migrateurs qui contournent les Carpates et la mer Noire doivent traverser la région de Dobroudja, véritable entonnoir des migrations. Les monts Măcin sont un point central de la migration des oiseaux en Europe en termes de nombre d’espèces recensées. Tous les ans, on décompte le passage d’environ 10.000 rapaces et de près de 20.000 cigognes blanches dans cette région.

    La vallée de Prut est une autre région humide d’un grand intérêt pour le sud-est européen du point de vue de la richesse des espèces d’oiseaux que l’on y rencontre. Cette vallée est traversée par une des plus importantes routes de migration des oiseaux qui s’y arrête et construisent leurs nids. Ovidiu Bufnilă, le chargé de communication de la Société ornithologique roumaine, nous en offre des détails : « Nous avons près de 400 espèces d’oiseaux qui vivent chez nous, tels les moineaux ou les mésanges, et des oiseaux qui, au printemps, quittent la Roumanie, après avoir passé l’hiver chez nous (la plupart des espèces d’oie, les cygnes d’hiver). Mais nous avons aussi des espèces qui viennent d’arriver ou qui sont encore en route vers la Roumanie. Le premier volatile de ce type que j’ai croisé cette année était une cigogne noire, que j’ai pu observer alors qu’elle s’était arrêtée près de la ville d’Odorheiul Secuiesc (centre-est de la Roumanie), avant de poursuivre son voyage vers le nord. Ensuite, le 8 mars dernier, on a observé la première cigogne blanche dans le ciel de Bucarest. Le même jour, mes collègues ont découvert les premiers signes du printemps : la première huppe à proximité de la ville de Călăraşi, au même endroit où on avait vu de grandes volées de cigognes qui transitaient la Roumanie et s’étaient arrêtées pour se nourrir, tout comme les environ 200 grues près de la ville de Histria, dans la région de Dobroudja. Petit à petit, on a vu arriver toutes les espèces que l’on connaissait, même si la vague d’arrivées la plus significative a eu lieu lorsqu’une pluie verglaçante avait pris au dépourvu pas mal de volatiles en train d’arriver. Les cigognes ont réussi à se poser au sol, se débarrasser de la glace déposée sur leur plumage et se reposer. D’autres espèces en revanche, plus fragiles et moins préparées, ont pâti de ce retour soudain de l’hiver, en plein mois de mars. Ce fut le cas dans tout le pays, mais c’est la moitié sud de la Roumanie qui été la plus touchée. Certains oiseaux n’ont pas résisté, d’autres sont allés plus au nord. Mais la migration ne s’achèvera qu’au moment où les derniers hérauts du printemps : les coucous et les guêpiers devraient arriver fin avril ou début mai. »

    Une des principales questions que les scientifiques se posent concerne la manière dont les oiseaux s’orientent pendant leur vol. Et même si des explications divergentes persistent là-dessus, il est communément admis que cela varie d’une espèce à l’autre. Il est ainsi démontré que la plupart des espèces prennent pour repères le soleil et les étoiles. D’autres, comme par exemple le coucou, ont un héritage génétique. Dans d’autres situations, comme c’est le cas de la cigogne blanche, les exemplaires jeunes suivent la migration des aînés, de leurs parents. Dans tous les cas de figure, après cette première expérience migratoire, les individus réussissent à créer dans leur mémoire une sorte de carte virtuelle qu’ils utiliseront lors des migrations ultérieures. Alors que la population de beaucoup d’espèces migratoires natives d’Europe est en déclin, l’UE a introduit des politiques censées stopper le phénomène, en prenant des mesures de conservation et de gestion des habitats.

    La Directive Oiseaux de l’UE a été la première loi de protection de la nature avec l’objectif déclaré d’arrêter le déclin des espèces d’oiseaux des plus menacées sur notre continent, tel la spatule blanche, le pygargue à queue blanche ou l’aigle ibérique. En Roumanie, les fermiers ont droit à des subventions pour autant qu’ils s’impliquent dans la protection de certaines espèces d’oiseaux, tel l’aigle pomarin dont nous avons en Roumanie près de 2.300 couples ; cela représente environ 10% de la population mondiale et 22% de la population européenne de l’espèce. C’est qu’en Roumanie la nature est généreuse et l’agriculture est encore écologique dans beaucoup d’endroits.

    Selon Ovidiu Bufnilă: « Nous comptons un certain nombre de mesures prises dans ce domaine, proposées aussi bien par nous-mêmes que par nos partenaires et qui visent à soutenir l’agriculture et protéger la faune de la Roumanie. Je pense à l’aigle pomarin, qui a besoin de trouver dans son habitat des sources de nourriture importantes. Pour toucher la subvention, le fermier devra respecter un certain nombre de règles. »

    Une autre mesure similaire concerne la protection de la bernache à cou roux, oiseau en voie de disparition, inclus sur la liste des espèces les plus menacées en Europe. La bernache à cou roux est protégée par la Convention de Berne pour la protection de la vie sauvage. Elle fait son apparition en Roumanie vers la fin du mois d’octobre et y reste jusqu’au mois de mars. « A son arrivée en Roumanie, la bernache à cou roux a besoin de trouver des graines de maïs éparpillées dans les champs, puis elle se nourrira de blé et de colza. Cette mesure est toujours d’actualité. Les fermiers qui se trouvent sur son chemin, c’est-à-dire dans la région de Dobroudja et dans la plaine de Baragan (sud de la Roumanie), peuvent recevoir des dizaines de millions d’euros de subvention. »

    La Société ornithologique roumaine déroule plusieurs projets de protection des espèces et de lutte contre le braconnage. « La Roumanie prend son envol » est le nom d’un de ces projets où les ornithologues, aidés par des bénévoles, installent chaque printemps des nids artificiels dans les parcs de Bucarest et de 10 autres villes du pays. Un autre projet vise la protection d’une autre espèce des plus menacées en Europe ; il s’agit du faucon sacre, pour lequel de nouveaux nids artificiels ont été montés sur les poteaux de haute tension de la compagnie d’électricité de la région d’Olténie. A présent on ne compte plus que 450 couples de faucon sacre, dont la moitié vit en Hongrie et en Slovaquie. (trad. Ionut Jugureanu)

  • « La Roumanie prend des ailes »

    « La Roumanie prend des ailes »

    « La Roumanie prend des ailes » est un projet de la Société ornithologique roumaine qui a débuté il y a trois ans, pour venir en aide aux oiseaux et à toute la faune urbaine. Cet hiver n’a pas été particulièrement froid et les oiseaux ont très bien passé la saison en consommant plus de trois tonnes de nourriture.

    À Baia Mare et à Oradea, ce sont les élèves qui ont nourri aux oiseaux, chaque jour. Dans les parcs de Sinaia, Tulcea, Buzău et Constanţa, les membres de la Société ornithologique ont accompagné tous ceux qui sont venus pour donner à manger aux oiseaux, tandis que dans les villes de Craiova, Sibiu, Braşov et Iaşi, ce sont les étudiants qui ont pris soin des volatiles dans les parcs. Il faut dire que le côté éducatif de ce projet est très apprécié lui aussi. Ainsi, à l’entrée des parcs, les ornithologues ont installé des panneaux avec des informations concernant les oiseaux de la zone et la meilleure façon de leur venir en aide.

    Ovidiu Bufnilă, responsable de la communication à la Société ornithologique de Roumanie, nous a raconté comment les oiseaux ont passé cet hiver: « Nous avons commencé par aider les oiseaux sauvages des parcs. Mais, petit à petit, nous avons élargi notre champ d’action car la nourriture que nous apportons aux oiseaux est mangée par d’autres animaux aussi. Par exemple, les écureuils mènent une très bonne vie. Ils ont pris l’habitude de ne plus chercher des noix, puisque, dans les mangeoires aménagées pour les oiseaux, ils trouvent des graines de tournesol qu’ils mangent avec beaucoup d’appétit. Après, ils s’en vont. Les écureuils sont en concurrence avec les mésanges, les pinsons d’hiver, les sittelles, les pigeons boulants, parce que nous sommes arrivés à nourrir même le plus grand pigeon sauvage d’Europe – le pigeon boulant, que l’on peut toujours rencontrer dans nos parcs. Ces mangeoires attirent aussi les pies et les piverts. Alors, cet hiver nous avons diversifié un peu « la carte », en y mettant du miel et même du lard. Voilà la nourriture dont ils ont besoin. Quand il fait froid, les oiseaux transforment leur graisse en énergie et en chaleur, dont ils ont besoin pour résister au froid hivernal. Donc, les oiseaux cherchent une nourriture plus grasse et cette année ils ont été bien servis. Il faut dire que ce projet, « La Roumanie prend des ailes », s’est répandu très vite, et, au début il n’y avait que 4 villes incluses, à présent il y en a 10. Cela a été possible car nous avons gagné le concours « Le pays d’Andrei », grâce auquel on a obtenu du financement pour installer 2-3 mangeoires dans chaque grand parc de ces 10 villes. Nous avons aussi obtenu l’accord des mairies pour installer 15 nids dans ces parcs et il faut dire que nous répondons ainsi à un besoin, parce qu’il n’existe pas de bois séché ou mort dans ces parcs ; donc les oiseaux n’ont pas de place où se creuser des trous. Dans ces nids artificiels, la température intérieure a dix degrés de plus qu’à l’extérieur. »

    À travers le projet « La Roumanie prend des ailes », la Société ornithologique de Roumanie souhaite offrir un modèle d’action à tous ceux qui veulent s’impliquer dans la protection des oiseaux et de l’environnement. Aux États-Unis, plus de 60% des maisons et des jardins bénéficient de l’aide des gens qui nourrissent les oiseaux et au Royaume-Uni le pourcentage dépasse les 80%. Plus d’oiseaux dans un parc signifie moins d’insectes (moustiques, mouches, chenilles) – une mésange, par exemple, apporte plus de 1000 insectes par jour à ses poussins du nid. (Trad. Nadine Vladescu)

  • Le premier guide d’identification des oiseaux

    Le premier guide d’identification des oiseaux

    Le guide est une véritable référence pour tous les passionnés de l’avifaune, soient-ils biologistes, photographes ou simplement passionnés de la nature.

    Ovidiu Bufnila chargé de communication de la Société roumaine d’Ornithologie : « A en croire la publication britannique The Times, la Roumanie est enfin en possession du guide d’identification des oiseaux le plus complet d’Europe. Il s’agit plutôt d’un déterminateur, le meilleur d’Europe, produit et commercialisé dans un premier temps, par les Maisons d’Edition Bonnier de Suède. Jusqu’à présent, la Roumanie n’avait que l’édition en anglais du guide susmentionné. Pas mal d’années, les biologistes se sont servis de ce qu’ils aimaient appeler le guide Collins, d’après le nom des Maisons d’Edition britanniques qui ont réalisé ladite édition. Hé bien, cette fois-ci, il s’agit de la première version en roumain de ce guide que tout ornithologue ou passionné de la nature devrait emporter dans sa valise dès qu’il s’apprête à partir en voyage. Le livre se penche non seulement sur les espèces européennes, mais aussi sur celles du Moyen Orient et de l’Afrique du Nord. Il est, effectivement, le meilleur guide d’identification de l’avifaune, le plus riche, le plus détaillé, bien évidemment le plus utile et le mieux illustré d’Europe. Pour une identification aisée, le guide donne de nombreuses informations sur le plumage, le chant, les principaux critères de détermination des oiseaux et s’accompagne de plusieurs cartes de répartition indiquant les habitats de différentes espèces. »

    La version roumaine du guide porte la signature du docteur en biologie Emanuel Stefan Baltag, chercheur à l’Université Alexandru Ioan Cuza de Iasi et membre de la Société roumaine d’Ornithologie. Il a mené un véritable travail de fourmi pour obtenir un texte en roumain de mêmes dimensions que celui original, suédois. Ses efforts de traduction ont été d’autant plus importants qu’il n’existe pas de police d’écriture acceptant les diacritiques en roumain et que le vocabulaire de base s’est avéré insuffisant pour traduire en roumain toutes les nuances de couleurs figurant dans le guide original. Du coup, l’auteur s’est vu obliger de fouiller dans des traités de peinture pour y chercher les correspondants.

    Une deuxième première éditoriale vient d’avoir lieu à Cluj où l’Association roumaine d’Ornithologie a lancé le premier atlas d’ornithologie urbaine de Roumanie. L’ouvrage décrit le statut complet d’une centaine d’espèces dont 70 nichent à Cluj, tandis que les autres sont de passage. Parmi les espèces prises en compte, certaines sont protégées. C’est le cas, par exemple, du Bihoreau gris. Pourtant, il convient de préciser que la majorité des oiseaux repertoriés à Cluj appartiennent à des espèces communes. L’atlas offre aux lecteurs des conseils pour protéger tous ces oiseaux et met en évidence l’impacte du développement urbain sur l’avifaune locale.

    Ovidiu Bufnilă: « Quoique de dimensions plutôt réduites, Cluj recense pas mal d’espèces d’oiseaux. Il a fallu quatre ans pour que des biologistes, des ornithologues, épaulés par des bénévoles arrivent à identifier toutes les zones vertes de la ville susceptibles de servir d’habitat aux différentes espèces. A part des fiches descriptives et des photographies, l’atlas est pourvu de plusieurs cartes de répartition et de QR codes censés aider les lecteurs à se familiariser au chant spécifique de chacun des oiseaux pris en compte. Il convient de préciser que l’ouvrage n’est pas en vente libre. On a décidé d’en faire don aux institutions scolaires de Cluj, aux ONG militant pour la protection de l’environnement, aux élèves ou encore aux passionnés de la nature. C’est le fruit d’un effort immense qui se donne pour tâche d’encourager les Roumains à mieux connaître la nature. Car, à force de la connaître, on finira par l’aimer et la protéger davantage ».

    Aux dires de Ovidiu Bufnila, l’Association roumaine d’Ornithologie se prépare à élaborer un atlas d’ornithologie urbaine de la ville de Bucarest. (trad. Ioana Stancescu)

  • Expédition inédite dans le delta du Danube

    Expédition inédite dans le delta du Danube

    La société ornithologique roumaine a organisé du 11 au 20 août une expédition inédite dans le delta du Danube. C’est une action à buts multiples – recherche scientifique, éducation écologique et loisirs – qui se déroule au beau milieu de la période de migration d’automne des oiseaux.

    Détails avec Ovidiu Bufnila, responsable de la communication à la Société ornithologique roumaine : « La Société ornithologique roumaine organise ces expéditions nationales depuis 1990, année quand notre organisation a été fondée. Au début, ces expéditions se déroulaient à Histria, au bord de la Mer Noire, un endroit extraordinaire pour observer la migration des oiseaux. D’ailleurs, c’était là que des filets de baguage étaient posés. Les oiseaux étaient capturés, on leur mettait des bagues et puis on les remettait en liberté. Peu à peu, cette expédition s’est développée et la composante de baguage n’est plus dominante. A compter de l’an 2000 l’expédition a un nouveau but, celui d’éduquer nos membres, qu’ils soient juniors de moins de 18 ans ou bien membres de plein droit. L’expédition se déroule désormais à Maliuc et à Vadu, soit au plus près du delta du Danube, deux endroits excellents pour étudier la migration des oiseaux. C’est un arrêt idéal pour les oiseaux migrateurs. D’ailleurs, à la mi-août, lorsque nous organisons cette expédition, la migration bat son plein à Maliuc, puis nous nous déplaçons à Vadu. Cette année, nous restons à Maliuc du 11 au 20 août pour étudier la biodiversité du delta: à partir des nénuphars et des insectes et jusqu’aux oiseaux, mammifères et poissons. »

    Dans le cadre de l’expédition, les enfants ont apprendris à s’orienter dans la nature, à identifier les espèces d’oiseaux, de mammifères, de plantes et d’insectes du delta. Les participants ont pu galement découvrir ce merveilleux monde aux côtés de spécialistes de plusieurs branches de la biologie, qui organisent des ateliers pratiques. Les randonnées en canot et les activités déroulées aux côtés des spécialistes du Service des urgences SMURD, du service de secours en montagne, constituent un autre point fort de ce voyage au delta.

    Ovidiu Bufnila : « Pour participer à notre expédition, il faut devenir membre de la Société ornithologique roumaine. Les enfants peuvent devenir membres juniors et ils doivent faire la preuve de leur participation à des activités de protection environnementale alors que les adultes doivent être membres de plein droit. Nous avons beaucoup de demandes de participation et c’est pourquoi nous sélectionnons les participants aux expéditions dans le delta du Danube, parce qu’il faut garder un équilibre entre ceux qui ont déjà participé à de telles expéditions et ceux qui veulent s’y rendre pour la première fois et découvrir ainsi la nature sauvage. Nous nous trouvons dans la réserve de la biosphère du delta du Danube, donc nous avons un permis de recherche qui nous oblige à respecter des règles très claires, à commencer par le voyage en barque sur les canaux et les lacs du delta et jusqu’à l’aménagement des campings. »

    La réserve de la biosphère du delta du Danube, le plus grand et le mieux conservé delta d’Europe, étendu sur quelques 3500 kilomètres carrés, est un véritable paradis avec plus de 300 espèces d’oiseaux et une cinquantaine d’espèces de poissons d’eau douce. En 1991, le delta du Danube a été inclus au patrimoine mondial de l’UNESCO.