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  • Le Groupe Milvus, 25 ans de protection de l’environnement

    Le Groupe Milvus, 25 ans de protection de l’environnement

    L’Association pour la protection des oiseaux et de la nature « Groupe Milvus », de la ville de Cluj Napoca, est active depuis 25 ans sur le terrain de la conservation des volatiles et de l’environnement. Pendant ce quart de siècle, les écologistes de l’association ont eu de nombreuses activités liées à la vie des oiseaux : baguage de plusieurs espèces, observation de la migration des rapaces des monts Măcin et du Bosphore, situé sur une des plus importantes routes migratoires d’Europe.



    Selon le directeur du « Groupe Milvus », le biologiste Papp Tamás, l’organisation a aussi contribué à la création de plusieurs aires naturelles protégées: « Puisque la superficie cumulée des aires protégées de Roumanie ne représentait que 7% de la richesse naturelle du pays, l’adhésion à l’Union européenne a fait monter ce chiffre à plus de 23%. Personnellement, je crois que notre association y a eu une contribution de poids et c’est d’ailleurs notre plus grand succès des 10 dernières années. Partant de nos études concernant oiseaux, mammifères et habitats, nous avons fait de nombreuses propositions d’aires protégées, plus de 200, des plus petites jusqu’aux plus étendues ayant été retenues. Plus encore, en ce moment, nous en gérons une douzaine, sachant que nous avons aussi contribué à la mise en page des plans de gestion de ces aires protégées. »



    De l’avis du fondateur de l’association écologiste de Cluj Napoca, Papp Tamás, la protection de la nature n’est toujours pas une priorité en Roumanie, qui est le seul pays de l’UE à ne pas allouer de budget aux aires naturelles protégées, à l’exception de la Réserve du delta du Danube. Elle n’a pas non plus d’Agence nationale pour les aires naturelles protégées, qui soit en charge de la gestion des écosystèmes et des habitats naturels. L’association écologiste « Groupe Milvus » fait ainsi un effort remarquable dans le domaine de la protection de la nature et des oiseaux, explique Papp Tamás: «Par exemple, nous avons beaucoup travaillé sur les rapaces : des projets, dont certains financés par la Commission européenne, ciblés sur le faucon sacre, sur le faucon kobez ou sur l’aigle pomarin. Le projet concernant le faucon sacre a été probablement le plus spectaculaire, puisque cette espèce avait disparu de notre faune il y a une dizaine d’années ; or, les mesures prises ont permis de réintroduire ce rapace en Roumanie. Même chose pour le faucon kobez, dans la Plaine occidentale de la Roumanie ; nos interventions, dans le cadre d’un projet à financement européen, ont permis d’accroître le nombre d’individus appartenant à cette espèce volatile menacée. Quant à l’aigle pomarin, qui est emblématique pour la Transylvanie, nous espérons réussir à endiguer son déclin aussi. Et puis, nous avons beaucoup travaillé sur les cigognes, étant les premiers à installer, en l’an 2000, des supports pour les nids construits sur les poteaux électriques ; en 2014, il y en avait déjà deux milliers à travers la Roumanie. Il reste pourtant bien des choses à faire au profit des cigognes et d’autres espèces d’oiseaux qui se tuent par milliers à causes des lignes électriques à haute tension. »



    Le Groupe écologiste Milvus est la seule organisation roumaine qui prend en charge les oiseaux blessés, les soigne et les réintroduit par la suite dans la nature. L’organisation a également créé un numéro vert disponible 24h sur 24 à l’intention de tous ceux qui trouvent et veulent aider des volatiles mutilés. Papp Tamás: « Il y a une quinzaine ou une vingtaine d’années on n’y avait pas pensé, mais nous l’avons mis en place puisque notre organisation a gagné en notoriété et il y avait de plus en plus de gens qui trouvaient des oiseaux blessés et qui les emmenaient chez nous. Les deux centres d’aide, nous les avons mis en place précisément parce qu’il n’y avait pas de structure pour soigner les animaux blessés. Nous collaborons aussi avec une association de médecins vétérinaires, Vets4Wild, et nous avons créé tout un réseau national de sauvetage et d’aide aux animaux sauvages. Nous avons recruté un médecin vétérinaire dans chaque département du pays parce qu’il est essentiel d’intervenir rapidement quand on trouve un oiseau blessé, par exemple, et il faut le faire aussi près que possible de l’endroit où l’on a trouvé. Notre centre le mieux équipé se trouve dans le village de Sânsimion, dans le département de Harghita, où nous avons de grandes volières adaptées au traitement des oiseaux ayant subi des traumatismes physiques ».



    Et ce n’est là qu’un début — 2017 devrait voir développer les projets du « Groupe Milvus » vers des directions inédites en Roumanie, assure Papp Tamás, directeur de l’organisation : « Nous avons quelques actions déjà en déroulement et que nous allons poursuivre. Notre priorité est la publication d’un Atlas des oiseaux nidifiants de Roumanie, que nous avons réalisé en partenariat avec la Société d’ornithologie du pays. Nous travaillons sur ce projet depuis déjà un an et ce sera une publication inédite en Roumanie, qui ne connaît pas la distribution exacte des espèces par régions. Par ailleurs, nous œuvrons pour sauver le Rolier d’Europe, un très bel oiseau bleuâtre qui niche chez nous. Malheureusement, dans la Plaine occidentale roumaine, la population de Rolier a dramatiquement diminué et nous tentons d’intervenir. En 2017, nous allons également multiplier nos actions visant à conserver les effectifs d’oiseaux rapaces, de grands mammifères carnassiers , mais aussi d’espèces moins visibles tels le spermophile ».



    Sensibiliser le plus grand nombre de Roumains et notamment de jeunes à la sauvegarde de la faune est une des dimensions essentielles de l’activité du « Groupe Milvus ». Dans cette veine pédagogique, l’organisation a créé la Bourse Milvus pour les étudiants et les jeunes chercheurs qui travaillent dans le secteur environnemental, afin d’encourager les projets inédits et les initiatives individuelles. (trad. : Ileana Taroi, Andrei Popov)

  • Bucarest réchauffe ses ailes

    Bucarest réchauffe ses ailes

    La Société dOrnithologie de Roumanie vient de reprendre son programme de protection hivernale des oiseaux sauvages de la capitale roumaine. « Bucarest réchauffe ses ailes » a démarré lhiver dernier, avec une édition pilote censée aider les volatiles à mieux traverser la saison froide. Ovidiu Bufnila, chargé de communication de la Société dornithologie, explique : « Cest en janvier 2016 que nous avons installé une trentaine de mangeoires dans les parcs bucarestois. Nous les avons remplies de graines de tournesol sans sel, car ce genre dadditif nuit à la santé des oiseaux. Les résultats ont été réjouissants. Nous avons eu quelques incidents isolés – certaines mangeoires ont été détruites, mais ce genre de problème a été plus ou moins résolu grâce à nos actions de sensibilisation. Nous avons installé une dizaine de panneaux dinformation extérieurs, à lentrée des plus grands parcs de Bucarest, ainsi quune centaine de nids, artificiels et bien en vue, pour les oiseaux chanteurs. Tout ce projet a été conçu comme un parcours éducatif, comme une leçon dornithologie ludique et interactive. En hiver, les volatiles insectivores sont plus facilement observables car les arbres nont pas de feuillage et ils ne les cachent plus complètement ».




    En 2017, le projet « Bucarest réchauffe ses ailes » prendra davantage dampleur, précise Ovidiu Bufnila, chargé de communication de la Société dornithologie : « Nous envisageons délargir ce programme à lensemble du pays et de le rebaptiser « La Roumanie réchauffe ses ailes ». La municipalité de Bistrita, dans le nord de la Roumanie, nous a rejoints dans ces démarches, aux côtés dune ONG de la région. Nous avons doté les parcs de cette ville de toutes les facilités que nous avons à Bucarest – observatoire ornithologique, mangeoires, panneaux dinformation. Le projet est de plus en plus connu et nombre de municipalités à travers la Roumanie nous ont demandé laide. Par exemples, de villes et de communes moldaves, la plupart du département de Bacau. Dans le sillage de ce programme, nous avons démarré aussi le projet « Ecoles et jardins amis de la nature » – 240 établissements scolaires vont ainsi collaborer avec nous. Les enseignants et les enfants pourront profiter de notre expérience et auront à leur disposition toute sorte dinstruments éducatifs que nous avons mis au point à leur intention. Un guide de ces activités de protection de la nature urbaine peut être téléchargé sur notre site www.sor.ro . »



    Notons encore que la Société dornithologie de Roumanie finance elle-même ses projets, qui bénéficient encore de linvestissement personnel dune vingtaine de bénévoles. (trad. : Andrei Popov)

  • Vacances dans le Delta du Danube

    Vacances dans le Delta du Danube

    Aujourdhui nous vous invitons dans le Delta du Danube. La plupart des touristes qui ont déjà choisi cette destination pour leurs vacances y sont revenus. Loffre touristique du Delta est très variée. Elle est destinée aux personnes actives, qui aiment la nature : excursion en hélicoptères, à vélo, en canot rapide, en barque de pêche sur les canaux et les lacs, à la découverte des chevaux sauvages et des colonies doiseaux.



    Doru Vlădescu gère un hôtel flottant 4 étoiles. Il connaît très bien la zone et en est amoureux. Et pour cause : le Delta du Danube est une des plus vastes zones humides du monde, habitat des oiseaux aquatiques et la plus vaste zone compacte de jonchaies de la planète : « Le Delta du Danube est un véritable musée vivant de la biodiversité, comportant 30 types décosystèmes. Il est dune valeur inestimable pour le patrimoine naturel universel. Le Delta du Danube sétend, dans le sud-ouest jusquau Plateau de la Dobroudja, au nord il y a la frontière avec lUkraine, à lest, il touche la Mer Noire. Son climat est tempéré, mi-aride, propres aux steppes pontiques. Les étendues recouverts deau sont parsemés dîles de sable, créant une surface active, propre au delta et aux lagunes. Le Delta du Danube est lunique delta au monde déclaré réserve de la biosphère. Cest en 1990 quil a intégré ce réseau international, dans le cadre du programme « Lhomme et la biosphère » lancé par lUNESCO. »



    Le Delta du Danube est une destination pas comme les autres – aussi le tourisme que lon y pratique est-il particulier. Doru Vlădescu : « Cest, avant tout, en raison des oiseaux. Le Delta en compte plus de 30 espèces. Il y a beaucoup de nature, beaucoup de végétation. Lair est très pur – le plus pur de Roumanie, semble-t-il. Des tests ont permis de constater quil est plus pur que lair des montagnes. Le touriste de passage dans le Delta y découvre ses habitants et leurs coutumes, leur façon de pêcher, inchangée depuis des siècles. Il peut également apprendre des choses sur notre grand sportif Ivan Patzaichin, multiple champion olympique de canoë. Il peut visiter le musée du canot de pêche spécifique du Delta et Sulina, ville ancienne et cosmopolite où lon peut admirer le phare turc, le vieux phare, de beaux bâtiments anciens. Sulina dispose également dune très belle plage au bord de la mer Noire. On peut également visiter la localité de Sfântul Gheorghe, qui vous donne limpression de vous trouver au bout du monde. On peut goûter à la cuisine locale, qui ne propose pas uniquement des plats à base de poison, la cuisine de la Dobroudja est très riche et variée. »



    Des moments inoubliables passés dans une ambiance spéciale, cest ce quoffre lhôtel flottant géré par Doru Vlădescu. Quest-ce quen fait un hôtel flottant ? « Un hôtel flottant est un concept différent dhébergement. Tout comme un escargot, on se promène, pour ainsi dire, la maison à son dos. On peut faire une croisière dune semaine ou de trois jours et voir beaucoup de choses sans avoir à prendre une barque, un canot à rames ou une chaloupe. On reste assis, à savourer une boisson rafraîchissante, une coupe de champagne ou un verre de bon vin et on regarde tout autour, car ces hôtels flottants peuvent entrer sur les canaux du Delta. Pratiquement, on se couche dans un endroit et le lendemain on se réveille dans un autre décor. Ou on prend le déjeuner en admirant la nature. Cest vraiment quelque chose de spécial. Une autre sorte de tourisme dans des conditions de confort. Seulement, pour un tel séjour, il faut des groupes de 14 à 18 personnes. La plupart des hôtels flottants comptent un maximum de 9 chambres. Ils sont de 2 à 5 étoiles. Le nôtre est un 4 étoiles. Nous nen avons pas reçu 5 parce quil y a quelques années, nous navions pas encore dascenseur ni de parking. Depuis, nous nous sommes dotés de jacuzzi, mais pas encore de parking. Pour un groupe de 18 personnes, un séjour en pension complète (soit repas et boissons – y compris alcoolisées – inclus), avec promenades en canot et guide spécialisé, coûte 60-65 lei par jour par personne. Nous disposons dune connexion Internet WI-FI et denviron 150 chaînes de télévision par satellite. »



    Au premier niveau, se trouvent les chambres doubles, meublés avec goût et disposant de climatisation. Lisolation phonique est très bonne. A létage au-dessus se trouvent le restaurant, le bar, la bibliothèque, une salle de conférence dotée déquipement audio-vidéo, dantennes paraboliques et de moniteurs plasma, et une terrasse pour se détendre et admirer la nature. Au dernier étage se trouve la terrasse destinée aux bains de soleil, dotées de 20 chaises-longues et de jacuzzi. La terrasse offre des conditions dobservation des oiseaux et de la nature, pour les fêtes et les soirées de danse, pour les jeux de société. A la fin du séjour, les touristes sont invités à noter leurs impressions dans notre livre dhonneur. Doru Vlădescu : « Nous avons un cahier où de nombreuses impressions ont été notées au fil du temps. Depuis louverture de notre hôtel, il y a 4 ans, nous avons reçu des touristes français, suisses, britanniques, américains. Nous navons eu aucun commentaire négatif. Tout le monde a apprécié la nourriture – une nourriture traditionnelle, très savoureuse. Nous utilisons, dans la mesure du possible, des produits provenant du Delta : fromage de chèvre ou de brebis, œufs, légumes saumurés et puis coq, poulet, dinde, cochon élevés ici. »



    Si vous souhaitez un hébergement conventionnel, Mihaela Andrei vous propose un 4 étoiles dont elle assure la gestion : « Nous offrons de nombreux services, y compris des promenades et des excursions dans le Delta. Lhôtel dispose dune vaste piscine en plein air, une piscine intérieure chauffée, un sauna, une saline, une salle de remise en forme, un jacuzzi, des terrains de sport. Notre ensemble hôtelier couvre 10 hectares. Nous organisons des excursions le long des canaux du Delta, à Sfântul Gheorghe, où les touristes peuvent voir le Danube se jeter dans la mer, ou encore aux monastères de la région. Loffre est très riche, pour un séjour de 7 jours, pour toute la famille. »



    Une chambre double coûte 83 euros la nuitée, pour deux adultes, alors que le prix dun appartement se monte à 104 euro. Le petit déjeuner est inclus. Les tarifs couvrent également la taxe hôtelière, le prix de location de la chaise-longue sur la terrasse en plein air, laccès à Internet, le parking, laccès dans la zone de détente et de pêche sur le lac Murighiol. (Trad. : Dominique)

  • Sanctuaire des oiseaux dans le Delta du Danube

    Sanctuaire des oiseaux dans le Delta du Danube

    A Caraorman, petite localité située dans le Delta du Danube, les amoureux de la nature peuvent dorénavant découvrir plus facilement le monde fascinant des oiseaux. C’est qu’une zone spéciale a été aménagée où les oiseaux sont nourris et où ils peuvent construire leurs nids. Cela permet aussi d’observer les oiseaux et de les prendre en photo, sans les déranger en les approchant. Ce sanctuaire des oiseaux est situé sur l’une des plus importantes voies de migration du delta et il attire des sternes pierregarins, des grèbes huppés, des hiboux, des spatules blanches, des ibis falcinelles, des pygargues à queue blanche, des canards sauvages et des hérons. Les pélicans et les oies sauvages y font halte pour se reposer et se nourrir. Dans ce sanctuaire des oiseaux ont été installés deux observatoires ornithologiques ; trois plates-formes flottantes y ont été aménagées où les oiseaux peuvent bâtir leurs nids.

    Les ornithologues ont fait un véritable paradis des oiseaux. Tout le poisson des bassins de cet endroit est destiné aux oiseaux et les touristes peuvent s’en donner à cœur joie en les contemplant.

    Ovidiu Bufnilă, responsable de communication de la Société ornithologique roumaine, explique: « Il s’agit d’une ancienne exploitation piscicole. A présent la pêche y est interdite et la zone a été mise à la disposition des oiseaux. Plus de 185 espèces d’oiseaux de Roumanie y arrivent soit pour se nourrir et se reposer pendant la migration, soit pour bâtir leurs nids. Pour eux, c’est l’endroit idéal. Une tour d’observation y a été installé pour permettre aux ornithologues et aux touristes d’observer les oiseaux sans les incommoder. Des plates-formes flottantes ont été aménagées pour les sternes pierregarins, les guifettes et les mouettes. Nous y allons chaque année, nous coupons des joncs et nous en couvrons ces plates-formes flottantes ancrées à des endroits précis. Et d’une année à l’autre les oiseaux sont de plus en plus nombreux à y bâtir leurs nids. Cette année nous avons participé, aux côtés de l’Association « Ivan Patatzaichin-Mila 23 » à un projet visant à développer l’éco-tourisme dans le Delta du Danube. Nous avons choisi le triangle dessiné par trois localités : Mila 23, Caraoman et Crişan, situées au cœur du delta. Chacune d’entre elles offre quelque chose de spécial : Crişan est un des endroits les plus fréquentés du delta, à Caraorman se trouve ce sanctuaire des oiseaux, alors que Mila 23 dispose des meilleures cuisinières de Roumanie pour les produits à base de poisson. »

    Lancé par l’Association « Ivan Patzaichin – Mila 23 » et la Société ornithologique roumaine, le projet bénéficie de financements européens et les activités qu’il propose peuvent constituer des solutions de développement durable pour tout le delta.

  • Nourrir les oiseaux pendant l’hiver

    Nourrir les oiseaux pendant l’hiver

    Une fois l’hiver arrivé, les insectes disparaissent, tout comme les fruits des différents arbres. Par conséquent, les oiseaux ne peuvent plus se nourrir tout seuls. Il y en a qui ne survivent pas. C’est pour toutes ces raisons que la Société ornithologique roumaine a démarré un projet censé protéger les oiseaux, en installant des mangeoires dans les parcs de la capitale.

    Détails, avec Ovidiu Bufnila, responsable de communication de la Société ornithologique roumaine : «Il s’agit de passereaux insectivores pour la plupart. Ils mangent des insectes au printemps et en été, puis des fruits en automne. En hiver, ils ont besoin de graines. Les graines huileuses sont les meilleures. Pendant la saisons froide, les noix sont la nourriture idéale des oiseaux, tout comme les graines de tournesol. Il s’agit d’oiseaux chanteurs, de mésanges charbonnières, mésanges bleues, Gros-bec casse-noyaux, moineaux, pinsons des arbres. En hiver, ils quittent les collines et les montagnes pour migrer à l’intérieur du pays, dans des zones plus chaudes, les villes et les plaines où ils trouvent davantage de nourriture. Nous avons voulu les aider, parce que c’est quelque chose de normal, cela se passe partout dans le monde. En Grande Bretagne par exemple, 80% des foyers ont déjà une mangeoire pour les oiseaux. Quant aux nôtres, elles seront très grandes, de manière à pouvoir les alimenter une fois tous les 2 ou 3 jours. Elles devraient être une sorte de cantine pour les oiseaux des parcs. »

    Les premières mangeoires ont déjà été installées à Bucarest. En même temps, la Société ornithologique roumaine invite les habitants de la capitale à participer en tant que bénévoles à ce projet, en aidant à installer les mangeoires et en les alimentant chaque semaine avec des graines de tournesol.

    Ovidiu Bufnilă: «Le premier parc où nous avons installé 2 mangeoires est celui de Kiseleff, au centre-ville de Bucarest. En les inspectant par la suite nous y avons découvert une multitude de mésanges charbonnières et de pinsons des arbres dans l’une des mangeoires, alors que l’autre était peuplée de moineaux friquets et de pinsons du Nord. Là où les oiseaux sont plus nombreux, il faut alimenter tous les 3 jours. Nous n’utilisons que des graines de tournesol, nous ne souhaitons pas les mélanger avec du maïs ou autres graines, parce que les graines de tournesol sont les meilleures pendant la période la plus froide de l’année. A ces deux mangeoires du Parc Kiseleff s’ajoutent trois installées dans le parc IOR, dans le sud-est de la ville et une autre dans le parc de la Faculté de Horticulture, dans le nord de Bucarest. Peu à peu, nous allons parcourir tous les grands parcs et mettre des mangeoires sur les allées principales, près des buissons et des arbres. On sait que les mésanges charbonnières viennent au mangeoires, prennent une graine et s’enfuient dans un arbre. Elles y mangent la graine, puis retournent à la mangeoire. Quant aux moineaux, eux, ils mangent directement des mangeoires. D’autres oiseaux jettent les graines par terre pour que le reste de leur groupe puisse en bénéficier. C’est un véritable plaisir que de regarder tous ces oiseaux. Pour les passionnés de nature et de photographie ce sera très facile de se rendre près d’une mangeoire pour y prendre des photos. Il y a vraiment plein de choses à voir. »

    Avant de terminer, sachez aussi qu’au printemps, des nids artificiels pour les oiseaux chanteurs seront installés dans les jardins de Bucarest, ainsi que des panneaux informant les visiteurs sur les espèces à retrouver le plus souvent dans les parcs et les manières de les aider. (Trad. Valentina Beleavski)

  • Le parc naturel Comana

    Le parc naturel Comana

    Il s’agit du Parc naturel Comana, avec ses parcours à travers une forêt luxuriante dans laquelle on peut admirer arbres séculaires, véritable monuments de la nature, trajets touristiques, habitations lacustres, un monastère lié au nom du légendaire prince régnant Vlad l’Empaleur et un parc d’aventure pour toute la famille.

    Tout cela se trouve dans un parc naturel de dimensions assez réduites, affirme son directeur Valentin Grigore, qui fait aussi une brève description de notre destination d’aujourd’hui. : « Le parc naturel s’étend sur près de 25 mille hectares, ce qui veut dire que c’est un parc moyen pour les dimensions usuelles en Roumanie. Ce qui surprend c’est qu’il est très bien conservé vu qu’il se trouve si près d’une grande ville, telle Bucarest. La différence d’altitude varie entre 25 et 45 mètres au-dessus du niveau de la mer. Il existe quelques petites collines, ce qui est assez inouï puisque c’est une région de pleine typique. Les forêts couvrent 8 mille hectares alors que deux mille autres sont couverts de zones humides, de marécages et d’eau. Le marais de Comana est unique en Roumanie. Avec ses 1200 hectares, celui-ci constitue une sorte de petit delta de la rivière Neajlov. C’est ici qu’une grande partie de la biodiversité de la région est concentrée. On y a recensé 212 espèces d’oiseaux aquatiques, et une flore extrêmement riche, incluant 1250 espèces de plantes ».

    Côté itinéraires sauvages, il ne faut pas vous attendre à des excursions de plusieurs jours avec campement, puisque cet endroit est plutôt adapté au tourisme de fin de semaine. Valentin Grigore, le directeur du Parc naturel Comana, affirme que même s’il est visité surtout par des Roumains, le parc accueille aussi des touristes étrangers. « La semaine dernière nous avons accueilli un groupe de touristes du Royaume-Uni qui y ont fait des excursions d’une journée. Nous avons reçu Tchèques et Slovaques. Lorsqu’ils arrivent à Bucarest, ils trouvent des informations sur cette région mirifique, située si près de la ville. Et c’est pourquoi ils décident d’y faire une excursion d’une journée. Les réactions sont généralement positives. J’ai accompagné un groupe de touristes autrichiens à travers le marais de Comana. Ils en ont été ravis. Nous avons des dépliants en anglais et nous distribuons des cartes aux touristes. Nous sommes en contact avec des partenaires de toute l’Europe, qui font la promotion de cette région dans le cadre de programmes internationaux. »

    La forêt regorge de papillons et lors d’une simple randonnée sauvage on peut parfois apercevoir des chevreuils. Il existe aussi la reproduction d’un village celte, avec des huttes en roseau, auxquel on peut arriver après avoir fait un véritable slalom parmi les tortues. Mais le parc naturel Comana est en train de devenir une destination obligatoire pour tous les passionnés d’ornithologie.

    Six observatoires d’oiseaux y existent en ce moment, fait savoir le directeur du parc national, Valentin Grigore. Ecoutons-le : «Quatre observatoires sont destinés au tourisme spécialisé et à la recherche. Ce sont les ornithologues qui en profitent. Un haut responsable japonais nous rendait visite systématiquement pour observer les oiseaux. On y trouve une passerelle en bois d’une centaine de mètres qui permet l’accès au centre du lac, pour mieux observer les oiseaux. S’y ajoute un système de surveillance vidéo des zones. On peut y pratiquer l’équitation, le tir à l’arc, on peut y faire de la tyrolienne, des randonnées en kayak, en canot ou bien à vélo. L’administration du Parc Naturel de Comana met à la disposition des touristes plusieurs types de services. Le parking coûte 15 lei (3,5 euros) par jour. Même tarif pour les tentes. On peut louer des kiosques pour organiser des événements en nature ; le tarif est de 400 lei (90 euro) par jour, pour un espace pouvant accueillir une trentaine de personnes. Pour une heure de randonnée en barque à moteur il faut débourser 120 lei (30 euros). La location d’un kayak vaut 60 lei (15 euros par heure).»

    Le monastère de Comana est un des endroits préférés des touristes qui se rendent dans la zone. Bâti par le prince Vlad l’Empaleur, sa première attestation documentaire date du 27 septembre 1461. C’est le seul monastère fortifié de la région, doté de murs et de tours de défense. Au fil des siècles, cette citadelle a défendu le pays et la foi en même temps, affirme Mihail Muscariu, le supérieur du Monastère de Comana : «Les chroniques de l’époque racontent que le prince Vlad l’Empaleur a été tué sur la route commerciale reliant les villes de Bucarest et de Giurgiu, vers la fin de l’année 1476. Les habitants de la région ont transmis de génération en génération l’histoire de l’endroit où cela est arrivé, non loin du monastère. On dit qu’une source y a jailli, appelée de nos jours encore la Fontaine au Noyer ou la Source au Noyer. Selon la légende, les soldats les plus proches du voïvode ont enterré son corps décapité. La tête de Vlad l’Empaleur a été emportée à Constantinople pour prouver sa mort au sultan. Ce qui est encore plus intéressant, c’est que, des siècles plus tard, dans les années 1970, des archéologues roumains qui ont fait des fouilles à proximité de l’actuel clocher du monastère, ont découvert, à droite du pronaos, à l’endroit où sont enterrés les princes selon la religion orthodoxe, les restes d’un homme décapité. Les monnaies se trouvant autour du corps dataient de l’époque de Vlad l’Empaleur. Certes, vu qu’aucune inscription n’attestait le fait que c’était bien le corps du prince valaque, cette découverte n’est qu’une hypothèse. Toutefois, dans son ouvrage, un historien roumain contemporain, Constatin Razachevici de son nom, considère Comana comme le lieu le plus plausible de l’enterrement du voïvode Vlad l’Empaleur.» (Trad. Alex Diaconescu, Valentina Beleavski)

  • La protection des oiseaux en Roumanie

    La protection des oiseaux en Roumanie

    La Roumanie recense plus de 400 espèces d’oiseaux. Certains d’entre eux sont sédentaires, d’autres viennent y nicher ou hiverner, enfin il y en a qui transitent seulement par la Roumanie pendant les migrations d’automne ou de printemps. Plus de 80% de ces oiseaux vivent dans le Delta du Danube et sont migrateurs dans leur majeure partie. Pourtant, au fil du temps, certaines espèces ont disparu de l’avifaune de Roumanie. Tel est le cas du gypaète barbu, jadis roi des Carpates ou encore de la grande outarde, la plus grande ailée du monde. Cette dernière vivait par le passé dans la Plaine du Baragan ou dans les steppes de la Dobroudja, mais la cupidité des chasseurs a fait qu’elle n’existe plus que dans les livres spécialisés.



    Même dans ces conditions, l’avifaune de Roumanie continue d’être assez riche, affirme Ovidiu Bufnilă, responsable de la communication au sein de la société ornithologique roumaine: « A la différence d’autres pays, la situation de notre avifaune est assez bonne. Une des espèces d’oiseaux connues dans le monde entier est la grue cendrée. Si les grues ont contourné la Roumanie, un certain temps, cette année elles ont recommencé à transiter notre pays. On en a recensé 73, un nombre important maintenant, mais qui passait pour normal auparavant. Dans cette période de l’année, on peut observer bien des groupes de grues. Elles se reposent au bord des lacs et s’y nourrissent, avant de prendre leur envol vers la Suède. En Roumanie il existe toujours des oiseaux qui disparaissent peu à peu des pays d’Europe Occidentale, dont le moineau domestique. Par exemple, on ne peut plus voir cet oiselet que dans trois endroits de Londres. On y organise même des visites guidées pour les observer. En matière d’oiseaux emblématiques pour la Roumanie, il convient de mentionner l’aigle royal, qui figure d’ailleurs sur les armoiries du pays. C’est le plus agressif des rapaces diurnes d’Europe. Il peut chasser même des chevreuils ou des chamois. Puisque le printemps est là, nous allons nous réjouir de l’arrivée des guêpiers, ces oiseaux au plumage joliment coloré en vert, rouge, jaune ou bleu. »



    La disparition des habitats ou leur dégradation représentent une menace à la préservation des oiseaux sauvages partout dans le monde. Si elle ne respecte pas certaines règles, la chasse peut, elle aussi, entraîner la disparition de différentes espèces. Il y a deux mois, la Chambre des députés de Bucarest a adopté un texte relatif à la modification de la loi sur la chasse. Ces modifications ont pourtant suscité le mécontentement des ornithologues, car elles autorisent la chasse sur les propriétés privées sans la permission du propriétaire. En plus, la saison de chasse de certains gibiers à plumes a été prolongée d’une période allant jusqu’à trois mois. Ovidiu Bufnilă: « Commençons d’abord par les espèces chassables. Et ce que nous avons contesté dans la loi de la chasse c’est qu’elle propose d’élargir la période de chasse pour cinq espèces, parmi lesquelles l’oie sauvage qui arrive en Roumanie pendant l’hiver. L’UE impose une certaine période de chasse. Si cette période est dépassée, nous entrons déjà dans la période de migration prénuptiale. C’est une période durant laquelle les couples d’oies commencent à se former, et la chasse de ces oiseaux est interdite au niveau européen. Or si on donne le feu vert à la chasse, nous risquons une autre procédure d’infraction à la législation communautaire de la part de la Commission européenne, comme ce fut le cas en 2010, lorsque les parlementaires n’ont plus approuvé la loi permettant d’élargir la saison de chasse. »



    Les ornithologues contestent également les quotas élevés établis par la nouvelle loi de la chasse qui dépassent les effectifs d’oiseaux dont dispose la Roumanie. Ecoutons à nouveau Ovidiu Bufnilă, responsable de la communication de la Société ornithologique roumaine : « Rien qu’un exemple : l’oie des moissons. En Roumanie sa population ne compte qu’entre 10 et 100 exemplaires. En échange, le quota de chasse pour cet oiseau et de 27 mille exemplaires. Cela veut dire que cette espèce est utilisée en tant que parapluie. Au moment où s’achève la saison de chasse à l’oie cendrée ou à d’autres espèces d’oie, la saison de chasse à l’oie des moissons commence. Donc les chasseurs peuvent chasser toute sorte d’oies et affirmer qu’ils ont chassé des oies des moissons. Ce subterfuge nous concerne, puisque nous risquons de nous retrouver sans cette espèce. Si les effectifs arrivent à une centaine d’exemplaires, vous vous rendez compte ce qui se passera si la saison de chasse se prolonge. Cette espèce disparaîtra tout simplement. »



    Le printemps, la Roumanie est une destination pour les oiseaux chanteurs. La grive litorne arrive en Roumanie au début mars et elle chante notamment au coucher du soleil. Le rossignol vient du sud de l’Afrique pour nidifier dans des lisières et des forêts. L’alouette est le plus petit oiseau qui intéresse les chasseurs de Roumanie. Elle chante à l’aube dans les champs. Les oiseaux chanteurs sont touchés par la nouvelle législation vu que la chasse aux alouettes est permise. La Roumanie est d’ailleurs un des quelques Etats membres de l’UE qui permettent cette chasse, affirme Ovidiu Bufnila : « Le tourisme cynégétique s’accentue malheureusement ces derniers temps en Roumanie. Il existe des société qui promettent aux chasseurs de pouvoir tout mettre à leur disposition. Côté oiseaux, il existe deux types de chasse que les touristes italiens et libanais pratiquent en Roumanie. La chasse à l’oie et au canard dans les étangs et le long du Danube en hiver et la chasse à l’alouette vers l’automne. Les Roumains, eux ils ne chassent pas trop les alouettes, mais pour les Italiens cela est une véritable délicatesse. Ca nous fait mal de voir nos oiseaux chanteurs tomber sous les rafales des chasseurs étrangers. Les chasseurs italiens font un véritable carnage puisqu’ils tuent tous les oiseaux chanteurs. Il ne visent pas uniquement les alouettes et ne cherchent pas à éviter les autres oiseaux. Non ! Ils ne chassent pas un seule et unique espèce d’alouette, ils les tuent toutes, y compris la mésange charbonnière, ainsi que des oiseaux pour lesquels la chasse est interdite. Donc on parle d’un véritable massacre dans l’avifaune roumaine puisque tous nos oiseaux chanteurs risquent d’être tués. »



    La loi de la chasse et de la protection du fonds cynégétique a été renvoyée au Parlement de Bucarest par le président roumain Klaus Iohannis qui avait reçu une lettre ouverte signée par 16 ONGs, parmi lesquelles la Société Ornithologique roumaine qui, arguments à l’appui, lui demandaient de ne pas promulguer un tel texte législatif. (trad.: Mariana Tudose, Alex Diaconescu)

  • Le parc naturel de la Petite île de Braila.

    Le parc naturel de la Petite île de Braila.

    Plus de 200 espèces d’oiseaux y trouvent refuge pour nidifier et se nourrir. En effet, la région est située sur le plus important corridor de migration des oiseaux du bassin inférieur du Bas-Danube, à mi-distance entre les endroits de nidification du nord de l’Europe et les refuges d’hiver d’Afrique. Plus de 170 espèces, soit la moitié des espèces d’oiseaux migrateurs spécifiques à la Roumanie, sont protégées au plan international par le biais des conventions de Berne, Bonn et Ramsar. Vu qu’une grande partie de ces espèces sont des oiseaux aquatiques, en 2001, la Petite île de Braila a été inscrite au réseau Ramsar, qui vise la conservation et l’utilisation durable des zones humides. C’est le deuxième site de Roumanie protégé par cette convention, après le delta du Danube.

    Plus de détails sur la biodiversité du Parc avec Radu Moisei, directeur du Parc naturel de la Petite île de Braila: « Côté espèces présentes, les oiseaux sont bien entendu les plus importants. On peut y trouver 52% de la faune aviaire de Roumanie, dont notamment trois familles de faucon blanc, soit les oiseaux les plus grands de Roumanie, dont l’envergure des ailes est de deux mètres et demi. Ces oiseaux sont au sommet de la pyramide trophique. On y trouve aussi des espèces d’oiseaux rares, tels le martin-pêcheur d’Europe et le cormoran pygmée. Cette dernière espèce est très rare, puisque dans le monde elle compte seulement 14 mille exemplaires et 48% de sa population mondiale est à retrouver dans le delta du Danube et dans notre parc. De nombreux oiseaux sont seulement de passage par cette région au printemps et en automne. Certains oiseaux y passent l’hiver, comme c’est le cas du cygne chanteur qui nidifie quelque part dans la région des lacs de Finlande ou près des lacs Mazures en Pologne. Le cygne muet et de nombreuses autres espèces d’oiseaux peuvent être également observés dans le Parc naturel. »
    Un projet financé par l’UE se déroule actuellement dans la région afin susciter l’intérêt des touristes et des passionnées de la nature sur cet endroit à part. L’administration du parc a déjà investi plusieurs millions d’euros dans l’infrastructure touristique terrestre et aquatique, dans la reconstruction écologique de 215 hectares de ce qui était jadis la forêt alluviale de l’île de Braila, ainsi que dans des études sur la biodiversité de cette aire protégée. Le projet n’ignore pas non plus la perception du public sur le patrimoine naturel de la Petite île de Braila et il prévoit aussi l’élaboration de matériaux informatifs sur la région, d’un guide de comportement écologique et d’un film sur le parc.
    Intitulé « L’écosystème Chiriloaia, une merveille verte près de Braila », ce film a déjà été primé au festival international du film ethnographique de Zlatna 2014. «Il s’agit de quatre points d’observation mobiles et flottants des colonies d’oiseaux, notamment de cormorans, hérons et aigrettes. Les ornithologues professionnels ou amateurs pourront observer les comportements de ces volatiles à partir ce ces structures métalliques légères mais résistantes aux intempéries et aux conditions hivernales, couvertes de roseau et de jonc. Dans le cadre du même projet, nous avons l’intention de créer un centre itinérant d’information et de communication. Il pourra se déplacer sur l’eau et il comportera une salle de conférences, un musée, une bibliothèque ainsi que des dortoirs pour les bénévoles qui y travailleront. Ce centre sera installé sur un ponton flottant à deux niveaux, avec des dimensions de 30 sur 14 mètres. Grâce à ce centre, nous avons l’intention de relier toutes les 24 communautés rurales du parc afin de sensibiliser les habitants de la région aux problématiques et à la protection de l’environnement, au respect des règles de vie à l’intérieur d’un tel endroit protégé. Le Parc naturel de la Petite île de Braila s’étale sur une soixantaine de kilomètres du cours inférieur du Danube, entre le pont de Giurgeni-Vadu Oii en amont et la ville de Brăila en aval. Il s’agit d’un endroit où le fleuve de sépare en 7 canaux délimitant autant d’îles inondables, accueillant, à leur tour, une cinquantaine de lacs. C’est bien là que nous allons disposer nos observatoires ornithologiques flottants. A part cela, sachez que nous avons également une infrastructure terrestre permanente – 12 autres observatoires de l’avifaune, dont la moitié a été mise en place en l’an 2000 par l’Université de Bucarest, grâce au financement fourni par un projet Life, donc avant la création de ce parc. »
    Lors des endiguements effectués dans les années 1960, les autorités communistes ont également fait remplacer les peupliers et les saules de souche locale avec d’autres espèces euro-américaines, qui poussaient plus vite et qui étaient utilisées à la fabrication de la cellulose. Les spécialistes ont toutefois constaté que les racines du peuplier canadien ne stabilisaient pas la rive du fleuve, la forêt étant parfois emportée par les eaux. C’est pourquoi le processus a recommencé à zéro, en procédant au reboisement de l’endroit avec des espèces danubiennes. C’est ainsi que les peupliers noirs et blancs, ainsi que les saules autochtones sont revenus sur leurs emplacements d’origine, suite à cette démarche de reconstruction écologique de longue durée. Six mille hectares du parc naturel sont actuellement occupés par les forêts.
    Démarré en 2011, le projet a déjà atteint plusieurs de ses objectifs.
    Les touristes étant de plus en plus intéressés de visiter ce coin de nature, les autorités locales souhaitent l’intégrer dans les grands circuits spécialisés. Mais l’infrastructure manque à ce jour – c’est pourquoi l’on envisage d’aménager un site d’hébergement sur une soixantaine d’hectares, avec hôtel, camping et un port de plaisance, ainsi que de délimiter plusieurs trajets touristiques proposant randonnées et pêche sportive. (trad.: Alex Diaconescu, Andrei Popov)

  • De nouvelles espèces animales protégées

    De nouvelles espèces animales protégées

    De nouvelles espèces animales protégées ont été inscrites sur la liste des espèces migratrices à protéger par les 120 pays signataires de la convention de Bonn, dont les représentants ont récemment participé à la conférence internationale organisée à Quito. Après six jours d’intenses négociations, la réunion mentionnée à débouché sur linscription sur cette liste de 31 nouvelles espèces migratrices de poissons, doiseaux et de mammifères. Parmi les animaux figurant sur la liste des espèces de faune sauvage protégées, on retrouve lours polaire, la grande outarde, ainsi que certaines variétés de gazelles, baleines et requins. Malheureusement, le lion africain na pas pu être intégré à cette liste, faute d’informations disponibles de la part des pays de la région.



    Avec une population estimée entre 20 et 25.000 spécimens, lours polaire vit exclusivement sur les zones côtières de lArctique, dans les régions nordiques de la Sibérie, de lAlaska, du Groenland, du Canada (qui abrite le plus grand nombre dexemplaires) et en Scandinavie. Les plus grandes menaces pour cette espèce sont liées à lactivité humaine. La pollution de lArctique est toujours plus agressive. On a découvert des pesticides et des polluants fort dangereux dans lorganisme de certaines populations dours. Laccumulation de ces substances nuisibles entraîne laffaiblissement du système immunitaire et explique la naissance dun nombre de plus en plus grand doursons présentant des défauts génétiques. Les déversements de pétrole constituent un autre grand péril. Lours qui tombe accidentellement sur une tache de pétrole mourra de froid, car cette substance a pour effet de faire perdre au pelage sa capacité thermo-isolatrice.



    Le danger le plus redoutable est sans doute représenté par le réchauffement climatique dû aux activités industrielles. Ce phénomène, qui se fait ressentir le plus aux pôles, a pour conséquence la fonte de la calotte glaciaire. Une autre retombée du réchauffement global est la dilution génétique des populations dours blancs, causée par les ours bruns. Ces dernières années, les températures ont enregistré une hausse continue et cette tendance se maintiendra. Ceci étant, les ours bruns ont étendu leur habitat vers le nord, leurs contacts avec les ours polaires sétant ainsi multipliés. Un processus dhybridation est né, vu quils sont très proches génétiquement les uns des autres. Les ours hybrides sont fertiles et présentent des caractéristiques physiologiques communs aux deux espèces. Les nouveaux exemplaires, appelés Grolaire tirent leur nom de grizzly et de polaire et sont chassés en général au Canada et en Alaska.



    Loutarde sera désormais protégée elle aussi. Cet oiseau, à la plus grande taille parmi ceux des plaines dEurope, a disparu suite à la chasse et à lindustrialisation de lagriculture. En Roumanie, loutarde vivait notamment dans la plaine du Bărăgan et les steppes de la Dobroudja, dans le sud-est. Cest au début des années 80, à Călăraşi, dans le sud du pays que lon a observé pour la dernière fois une outarde. A cette époque-là, les ornithologues avaient déclaré cette espèce comme officiellement éteinte, en raison de la chasse excessive. Entrée en vigueur en 1983, la Convention de Bonn sur la conservation des espèces migratrices appartenant à la faune sauvage stipule que les Etats signataires doivent protéger les espèces qui vivent à l’intérieur ou qui traversent leurs territoires respectifs. La prochaine conférence de cette Convention se tiendra en 2017 aux Philippines. (trad. Mariana Tudose)

  • Projet de protection des oiseaux

    Projet de protection des oiseaux

    Dans deux ans, Cluj-Napoca deviendra la ville la plus accueillante pour les oiseaux sauvages. La Société ornithologique roumaine y mettra en œuvre un projet par lequel les ornithologues, la population et les experts en sylviculture feront de leur mieux pour quun nombre de plus en plus grand doiseaux viennent nicher et passer lhiver dans la ville de Cluj et aux alentours. Une partie des nichoirs ont déjà été installés dans les forêts et les vergers qui entourent la ville.



    Teodora Domşa, coordinatrice du projet, nous en parle: « Le projet a été lancé suite à un fait évident : le patrimoine naturel est fragilisé par la pression anthropique et par le manque dinformation et dintérêt aussi bien du public que de certains responsables. Plus de 40% de la population du comté habite la ville de Cluj. Cette densité de la population a diminué le nombre dhabitats des oiseaux et des endroits où ils puissent nicher. En installant des nichoirs et des distributeurs de graines, nous espérons pouvoir attirer un plus grand nombre despèces doiseaux. A Cluj, nous avons actuellement des moineaux, des hirondelles, des pinsons, des grives, des merles, des piverts et même certains rapaces nocturnes. Les nichoirs, nous les avons installés dans les arbres, camouflés dans le feuillage. Des distributeurs de graines sont prévus pour lhiver, afin daider les oiseaux à se nourrir pendant cette période difficile de lannée. Dans toutes nos activités, nous essayons dattirer des bénévoles. »



    Ce sont les élèves et les étudiants qui se chargeront de nourrir les oiseaux. Ils seront invités au sein de la nature, dans les forêts qui entourent la ville, pour des ateliers lors desquels des maîtres artisans leur apprendront à fabriquer des nichoirs et des distributeurs de graines pour les oiseaux.



    Teodora Domşa: «Tous les nichoirs, les distributeurs de graines et les panneaux informatifs seront installés dès la première année du projet. Cest à nous de prendre soin des nichoirs et des distributeurs, avec le concours des élèves des différentes écoles de la ville. Dautres activités dinformation sont également prévues, censées toucher la quasi-totalité de la population. Le projet dure deux ans et nous aurons deux «Nuits des rossignols » organisées au Jardin botanique. Il sagit dun concert de musique symphonique, doublé, bien sûr, dun concert des oiseaux qui habitent le jardin. Sy ajouteront des observations doiseaux dans le parc ethnographique de la Transylvanie, en juin. Vers la fin de lautomne, nous allons baguer des oiseaux en présence dun large public à proximité des distributeurs de graines. Des matériels dinformation et de promotion seront également distribués. Les résultats de ce projet feront lobjet dun article scientifique. »



    Le projet, dun montant de 74.500 euros, est financé par des fonds non remboursables. (trad. : Dominique)

  • Le Delta de Văcăreşti, future aire naturelle protégée

    Le Delta de Văcăreşti, future aire naturelle protégée

    Situé dans la partie sud-est de la capitale roumaine, le Delta de Vacaresti pourrait devenir, avant la fin de cette année, aire naturelle protégée. Cest, du moins, ce quenvisagent les officiels du ministère de lEnvironnement et des Changements climatiques. La décision permettrait de défendre ce site contre les braconniers, de lui éviter les actions insensées de ceux qui mettent le feu à la végétation ou la transforment en véritable déchetterie. Cet endroit est à présent habité par les seuls sans abri et les chiens errants. Lorsquelle aura obtenu le statut daire protégée, cette zone pourra devenir un havre de paix pour les Bucarestois. Elle a déjà reçu lavis favorable de la Commission pour la protection des monuments de la nature, de lAcadémie roumaine, qui a pris en compte la nécessité de sauvegarder la riche biodiversité du site.



    Dan Bărbulescu, directeur exécutif de lAssociation «Sauvez le Danube et le Delta» : “Cette zone interpelle par son aspect sauvage, qui est tout le contraire de son environnement: barres dimmeubles, rues, boulevards bruyants et bondés. Du haut de la digue qui lencercle, on a létrange sensation de se retrouver dans le Delta du Danube, de lAmazone ou dans nimporte quel autre endroit sauvage de Roumanie ou du monde. Ce lieu magnifique, qui sest développé peu à peu au cœur de la capitale, est peu propice aux projets édilitaires. Comme la nappe phréatique sy trouve à une très faible profondeur, les dirigeants du pays davant 1989 envisageaient de gros aménagements hydrologiques sur ces lieux. Le projet a été abandonné après la chute du communisme, ce qui, en plus de laccès difficile, a favorisé lapparition de ce véritable jardin sauvage en plein Bucarest, plus précisément dans le quartier de Berceni. Le futur statut daire naturelle protégée de ce site est également justifié par la présence de petits mammifères et doiseaux de grande valeur scientifique: renards, putois, serpents, lézards, cygnes , canards sauvages, mouettes, ainsi que des espèces doiseaux rares. On y rencontre aussi la loutre, réputée sensible, car elle ne vit pas nimporte où. Cest vraiment fantastique!



    A lépoque communiste, le lac Văcăreşti figurait dans un projet daménagements complexes de la rivière Dâmboviţa. Il avait été conçu comme composante du système hydrologique de défense de la capitale contre les crues. Les travaux, démarrés en 1986, ont été suspendus au lendemain des événements de 1989. Entre temps, les près de 200 hectares de végétation et de marrais, alimentés par les eaux souterraines, se sont transformés en un véritable trésor écologique.



    Ceci étant, Bucarest comptera bientôt parmi les capitales disposant de réserves naturelles. (trad. Mariana Tudose)

  • Michel Beine (Belgique) – les oiseaux exotiques en Roumanie

    Michel Beine (Belgique) – les oiseaux exotiques en Roumanie

    Disons que l’intérêt de l’homme pour l’élevage des oiseaux exotiques remonte à l’Antiquité. Pourtant, ce ne fut que vers le XVIIIe siècle que les Européens ont commencé à manifester de l’intérêt pour l’élevage des oiseaux en captivité, notamment des perroquets. La Roumanie n’y fait pas exception. A présent, notre pays recense de nombreux éleveurs d’oiseaux exotiques dont la plupart sont membres des associations ornithologiques autochtones. Quelles sont les principaux compagnons à plumes que l’on peut trouver dans les appartements des Roumains ?



    La première position est occupée, bien évidemment, par les perruches. Quelles soient de bourke, turquoisine, omnicolore, à collier, tête de prune ou encore à croupion rouge, ce sont de très bons oiseaux que lon pourrait qualifier didéals lorsquon a de jeunes enfants. Elles sont pour la plupart sociables, calmes, faciles à apprivoiser et affectueuses. En un mot : elles dont idéales quand on vit dans un appartement.



    La deuxième place dans les préférences des amateurs d’oiseaux ici revient au canari. Même ma belle-mère en a eu un. Pourtant, avant de s’en procurer un, il faudrait savoir que ce sont des oiseaux de cage et non de compagnie. Ces petits oiseaux qui doivent leur nom de leur origine : les îles Canaries, sont ceux qui chantent le mieux de tous les oiseaux domestiques. Attention : il n’y a que le mâle de cette espèce qui a la faculté de chanter. Lorsquun mâle est gardé seul, il chante généralement très fort dans le but dattirer les femelles. Les serins sont des oiseaux vivant seuls ou en couple (un mâle et une femelle). Plusieurs femelles peuvent habiter dans une même volière, mais il ne faut jamais faire cohabiter deux mâles ensemble.



    La troisième place revient aux célèbres aras, des oiseaux prétentieux qui, grâce aux couleurs très variées, sont sans doute les plus beaux de tous les oiseaux. Sur les sites de spécialité, on peut lire que dressés jeunes, les aras pourront parler et siffler. Mais, attention : leur voix est très forte et bien qu’ils ne soient pas considérés comme criards, quand ils crient les murs bougent presque. Les aras sont des oiseaux qui ont besoin dattention et dobjets à gruger, car ils sont très destructeurs. Un ara laissé à lui-même aura tendance à faire du picage.



    La quatrième position revient aux autres espèces de perroquets. Parmi elles, le Gris d’Afrique, une espèce présente souvent dans les magasins roumains qui commercialisent des animaux. Considéré comme étant le perroquet le plus intelligent, cet oiseau est le meilleur parleur. Il parle de façon très compréhensible et il comprend ce quil dit. C’est pourquoi il est apprécié des humains qui lont adopté en grand nombre en captivité. En plus, il paraît que cest un animal sensible, calme et timide. La timidité des gris fait en sorte quils ne parlent pas toujours ou pas du tout en présence détrangers. Habituellement, il se liera daffection à une seule personne de la maison, mais il tolèrera généralement les autres.



    Pourtant, les éleveurs roumains d’oiseaux affirment que ces dernières années, plusieurs espèces ont conquis le cœur des Roumains. Parmi elles : le capucin damier ou encore le Moineau de Java, les deux de la famille des Estrildidés. (

  • Le programme national de protection des oiseaux sauvages

    Le programme national de protection des oiseaux sauvages

    La nature du continent européen est protégée par deux actes normatifs fondamentaux: la Directive Oiseaux et la Directive Habitats qui couvrent le réseau des aires protégées Natura 2000. Par le traité d’adhésion à l’UE, la Roumanie a assumé elle aussi des obligations relatives à la préservation de la biodiversité. Le pays dénombre actuellement 381 sites Natura 2000 qui s’étalent sur près de 42.000 km carrés.



    Quant aux oiseaux, la Roumanie recense plus de 400 espèces dont une trentaine vivant dans le Delta du Danube. Nombre d’entre elles présentent de l’intérêt à l’échelle européenne. Afin de savoir avec précision quelle est la situation de ces espèces, un projet de gestion et de suivi a récemment été lancé. Il servira de base à l’élaboration du premier rapport national qui prenne en compte la Directive Oiseaux.



    Ce rapport devrait être soumis à la Commission européenne avant la fin de 2013. Il comportera des données sur les 270 espèces vivant dans les Etats de l’Europe communautaire, c’est-à-dire les espèces qui y nichent, celles qui y hivernent ou les oiseaux de passage. Tous les 6 ans, les pays fournissent les données relatives à ces oiseaux. En Roumanie, qui en est à son premier rapport de ce type, les oiseaux d’intérêt communautaire sont protégés grâce aux 148 sites aquatiques et faunistiques du réseau Natura 2000.



    Ciprian Fântână, directeur de la conservation à la Société Ornithologique roumaine: « Nous devons rapporter des chiffres notamment pour chacune des 270 espèces et pour chaque étape de vie de l’espèce concernée. Il faut donc dresser des fiches très précises qui rendent compte du statut de chaque espèce, par exemple si c’est une espèce nicheuse ou si elle fait partie des populations venues du nord du continent rien que pour hiverner ici. Ensuite, nous sommes tenus d’indiquer la taille de la population respective. Seulement voilà, pour que les chiffres soient exacts, il faudrait procéder à des recensements, ce qui, à quelques exceptions près, est presque impossible dans le cas des volatiles. Il existe pourtant des méthodes très rigoureuses qui aident à faire ces estimations. Comme certains Etats n’ont pas encore mis en place ces méthodes, ils s’en tiennent aux chiffres préexistants. Enfin, ce n’est pas très grave si l’on ne détient pas les informations requises sur telle ou telle espèce. L’important c’est de faire quand même des pas en avant. Tous les pays de l’UE se trouvent justement à ce stade, y compris des Etats à riche tradition ornithologique, comme les Pays-Bas ou le Royaume-Uni, qui n’ont toujours pas réussi à fournir toutes les informations requises ».



    Florian Udrea, directeur de la Direction pour la Protection de la nature au ministère de l’Environnement et des changements climatiques, soulignait que les études menées jusqu’ici avaient comporté des informations erronées, en ce sens que certaines espèces d’oiseaux ne se retrouvaient pas dans ces statistiques là où ils auraient dû figurer. Voilà pourquoi ce projet aidera à une meilleure connaissance de l’état des populations d’oiseaux sauvages et à l’amélioration des activités de gestion, de suivi et de conservation. Florian Udrea: « Les conclusions de certaines études relèvent que certaines espèces de faune et de flore figurent à des chapitres autres que ceux dans lesquels nous étions habitués à les retrouver et que, sur le terrain, la réalité est parfois loin des formulaires type. Il est de notre devoir de sortir de cette erreur. Notre direction s’efforce de rentrer dans la normalité. C’est justement ce que fait ce projet, en nous offrant une base de données accessible à tout le monde. Il n’est pas normal de ne pas retrouver une espèce sur un site, alors qu’elle est mentionnée dans le formulaire standard. Bref, la Commission européenne nous oblige à protéger une espèce qui n’est pas retrouvable là où elle devrait l’être ».



    Selon le responsable du ministère roumain de l’Environnement, la biodiversité est en mouvement permanent, les facteurs qui exercent une influence positive ou négative étant générés par les gens. Le développement économique incontrôlé, les activités touristiques, la chasse, la sylviculture non réglementés ont déjà eu un impact négatif sur ces espèces. Ciprian Fântână: « Il y a les exemples classiques, tels la grande outarde qui a disparu. On recense encore quelques noyaux dans la Plaine de l’Ouest, en provenance de Hongrie, notamment pendant l’hiver, lorsqu’on peut les observer près de la frontière. Il y a ensuite l’aigle impérial qui était jadis une espèce qui nichait, ce qui n’est plus le cas de nos jours – aucun nid n’a été trouvé depuis une cinquantaine d’années; en plus, en Roumanie on remarque notamment des oiseaux jeunes et pas des adultes qui pourraient nicher. A noter toutefois les espèces qui étaient en déclin mais qui ont commencé petit à petit à se remettre. Parmi elles: le cormoran de vieillot dont le nombre est à la hausse, bien que ce soit une espèce menacée, puis, le fuligule nyroca. S’y ajoute l’aigle pomarin qui est en quelque sorte une espèce stable, ou encore le faucon sacré qui est en déclin ».



    Le projet, financé par l’UE à travers le programme opérationnel sectoriel d’environnement, aboutira à la parution d’un Atlas des oiseaux de Roumanie, avec des informations sur les espèces et des cartes qui rendent compte de leur distribution, des couloirs de migration, des zones de nichage, des Aires de protection spéciale avifaunistique ou encore des aspects liés au suivi. Et c’est toujours dans le cadre de ce projet qu’on va créer une boîte à outils pour suivre des espèces d’oiseaux d’intérêt communautaire et organiser deux conférences nationales consacrées à la communauté scientifique, aux ONGs, et aux autorités publiques chargées de la protection de l’environnement. (trad.: Mariana Tudose, Alexandra Pop)

  • La cigogne noire

    La cigogne noire

    Oiseau qui niche en Roumanie et qui migre en saison froide, la cigogne noire est une espèce strictement protégée par la législation européenne par la Directive Oiseaux de l’UE, mais aussi au niveau national. Son bec et ses pattes sont rouges, tandis que son plumage est majoritairement noir. Considérée comme une espèce rare, beaucoup plus rare que la cigogne blanche, elle est assez prétentieuse pour le choix de son habitat. Elle niche dans la zone sub-carpatique, dans de grandes forêts de hêtre ou mixtes, et parfois même dans les zones plus basses, avec des étendues d’eau à proximité.



    Etant donnée la migration d’automne de cette année, un grand nombre de cigognes noires ont fait halte sur l’aire protégée de Dumbrăviţa, dans le comté de Braşov (centre). C’est en fait un complexe piscicole, qui permet à beaucoup d’espèces migratrices et de passage, qui transitent les Carpates, de se nourrir, de nicher, en un mot de vivre à cet endroit. Dan Ionescu, représentant de la filiale de Braşov de la Société ornithologique roumaine, explique: « A Dumbrăviţa, qui est une aire protégée d’importance européenne et internationale, site Ramsar, la cigogne noire fait étape chaque année, à l’époque des migrations, et notamment en automne. Et ce parce qu’à compter du mois d’août, le poisson est récolté dans les étangs piscicoles. C’est une ferme d’élevage de carpes, et à ce moment de l’année, dans les petites eaux, l’accès à la nourriture, soit aux petits poissons, est beaucoup plus facile, et cela coïncide pratiquement avec la migration, avec leur passage dans la zone de Braşov. De ce fait, les cigognes noires restent là un certain temps, elles se nourrissent, puis elles continuent leur voyage vers le sud et passent l’hiver en Afrique équatoriale. C’est un point de concertation très important, même au niveau national. Nous en avons compté au moins 80 exemplaires, cet automne, dont deux avec des anneaux de couleur apposés en Pologne, voici plusieurs années, donc nous connaissons même l’origine des oiseaux qui viennent dans la région de Braşov. C’est aussi une espèce importante pour ceux qui viennent observer les oiseaux, notamment pour les Anglais, les Néerlandais, pour les étrangers d’Europe Occidentale, étant donné que là-bas, cette espèce a disparu ou elle est beaucoup plus rare. Des groupes de visiteurs se rendent à Dumbravita notamment en automne, histoire d’observer les cigognes. Le nombre élevé de cigognes noires dans cette région s’explique par un management piscicole respectueux de la nature, qui correspond à la période de migration des oiseaux. La cigogne y arrive au printemps en provenance des zones où elle a passé l’hiver, certaines demeurant dans la zone de Brasov. 200 paires de cigognes environ nichent chez nous, le reste se dirigeant quelque part vers le nord, en Pologne, Russie, ou encore aux Pays Baltes. »



    Hormis les cigognes noires, d’autres espèces d’oiseaux ont également fait halte à Dumbravita vers la fin de l’été : environ 200 grandes aigrettes, quelques centaines de canards sauvages en provenance du nord, et quelques milliers d’oies sauvages qui vont quitter ces lieux seulement au moment où les eaux commenceront à geler. Cet automne, on a enregistré la plus forte concentration d’oiseaux en migration de Transylvanie, affirment les ornithologues. (trad. : Ligia Mihaiescu ; Alexandra Pop)