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  • Des solutions pour la cohabitation pacifique entre l’homme et l’ours

    Des solutions pour la cohabitation pacifique entre l’homme et l’ours

    « TusnadEcoBearConf » arrive à sa 3e édition

     

    La troisième édition de la Conférence internationale « TusnadEcoBearConf » s’est récemment déroulée à Băile Tușnad, dans le centre de la Roumanie. Cette dernière a réuni des dizaines de spécialistes venus des quatre coins de l’Europe, ainsi que des représentants des autorités et institutions impliqués dans la gestion et la prévention des conflits avec les ours.

     

    Cristian-Remus Papp est coordinateur du Département des espèces sauvages au sein de l’ONG World Wild Fund Roumanie. Il nous a expliqué que les chercheurs, scientifiques et praticiens avaient participé à plus de 40 présentations sur la coexistence avec les espèces de grands carnivores:

    « Beaucoup se sont concentrés sur des solutions pratiques. D’autres ont exploré la possibilité de créer des communautés « bear smart », comme c’est déjà le cas à Băile Tușnad. Nous avons eu l’opportunité de présenter notre projet, qui a débuté il y a maintenant deux ans, et qui semble déjà avoir attiré l’attention d’experts étrangers. Nous avons beaucoup à apprendre d’eux, mais la réciproque est aussi vraie. Il est certain que nos situations diffèrent, nous n’avons pas la même population d’ours et nous évoluons dans des contextes différents. Cet échange d’expériences est donc plus que bienvenu. C’est justement pour cette raison que la conférence de Tușnad est tout à fait pertinente et devient même emblématique, du moins pour toute la région des Carpates. Il s’agit d’une conférence qui, à terme, pourrait devenir la plus importante d’Europe dans le domaine de la cohabitation entre l’homme et les espèces de grands carnivores. »

     

    Le rôle de la technologie

     

    Parmi les sujets intéressants, on retrouve le rôle de la technologie dans le démenti des fausses informations et la documentation des dommages, mais aussi le pouvoir de l’intelligence artificielle pour générer des solutions afin de prévenir les conflits entre l’homme et l’ours.

     

    Cristian-Remus Papp poursuit :

    « Concrètement, la technologie a suffisamment progressé pour nous aider à minimiser les conflits. Il existe, par exemple, un radar de conflit potentiel, qui prend en compte les bases historiques de la présence des ours ainsi que les conflits passés. Il peut intégrer des informations en temps réel, émises par exemple par des colliers posés sur les ours ou des caméras à détecteur de mouvement placées dans les forêts et capables de transmettre des images des ours. Il existe également un logiciel qui permet d’identifier l’espèce qui se trouve face à la caméra. Sur la base de toutes ces informations, l’IA peut générer une prédiction, de la même manière que nous obtenons les prévisions météorologiques pour la journée en cours ou pour les jours à venir. Ce système peut également nous indiquer, sur la base de toutes ces données, quand et où des conflits indésirables avec des ours peuvent se produire. Ces informations sont particulièrement importantes, notamment pour les équipes d’intervention. À Băile Tușnad, cette dernière reçoit des signaux en temps réel sur la présence des ours, qui sont surveillés par des colliers. L’équipe est donc en mesure d’agir avant que l’ours ne pénètre dans la ville, évitant ainsi tout incident potentiel. »

     

    Moins de conflits homme-ours à Tusnad

     

    En 2023 et 2024, grâce à la mise en œuvre de nouvelles technologies aucun conflit entrainant des dégâts matériels ou autres n’a eu lieu à Băile Tusnad. De même, le nombre d’appels passé au 112 a diminué par rapport à 2021, passant de plus de 220 appels à 14 en 2024. N’oublions pas toutefois que la forêt reste l’habitat naturel des ours et autres animaux qui étaient là bien avant nous, et qu’il est important de préserver ces espaces et d’en prendre grand soin. Car c’est bien car leur habitat est menacé que les animaux finissent par se rendre dans nos villes et villages pour trouver de quoi se nourrir. La technologie est une solution, mais n’oublions pas de nous attaquer aussi à la racine du problème : respecter davantage la nature. (trad. Charlotte Fromenteaud)

  • La semaine du 15 au 21 juillet 2024

    La semaine du 15 au 21 juillet 2024

    Une vague de chaleur record a déferlé sur la Roumanie

    La Roumanie a connu dernièrement la plus longue vague de chaleur jamais enregistrée dans le pays. Jeudi ce fut le dernier jour de vigilance rouge canicule qui a touché cette semaine le sud de la Roumanie, y compris la capitale, Bucarest. Plusieurs jours durant, les températures maximales ont dépassé les 40 degrés dans la journée et ne sont pas descendues en dessous de 25 degrés, la nuit. L’indice de chaleur humidex a été particulièrement élevé avec des effets négatifs sur la santé de Roumains. Des dizaines de milliers de personnes de Roumanie ont nécessité une prise en charge médicale et plusieurs décès ont été enregistrés. Les habitants des centaines de localités en proie à la canicule ont éprouvé de problèmes pour se ravitailler en eau potable ce qui a poussé les autorités locales à réduire la consommation. La canicule a perturbé aussi le système énergétique et a provoqué des incendies de végétation sur des superficies considérables.

     

    Le chef de l’Etat roumain, Klaus Iohannis, présent à la réunion de la CPE

    Présent à la quatrième réunion de la Communauté politique européenne, organisée en Grande Bretagne, le président roumain, Klaus Iohannis a plaidé jeudi pour une coopération renforcée dans le domaine énergétique et pour la poursuite de l’aide accordée à l’Ukraine.  Le dignitaire roumain a expliqué à ses homologues de plus de 40 pays, présents sur place, que les démarches de consolidation de la coopération dans le domaine énergétique et de la connectivité représentent des objectifs essentiels pour renforcer la résilience nationale et européenne, dans un contexte marqué par des changements climatiques et une situation politique problématique, comme celle d’Ukraine, qui a reconfirmé la nécessité de limiter les dépendances stratégiques. Klaus Iohannis a mis en évidence les efforts menés par la Roumanie dans tous les domaines mentionnés, tout comme son rôle au niveau régional. Le chef de l’Etat roumain a insisté aussi sur la nécessité d’un renforcement des connexions énergétiques en Roumanie et dans la région, parallèlement au développement de l’infrastructure énergétique afin de contribuer à l’indépendance énergétique européenne. Une entrevue des leaders de Roumanie, de Grande Bretagne, de  Pologne, de  France et d’Allemagne avec la présidente moldave, Maia Sandu a eu lieu en marge de la réunion de la Communauté politique européenne. Les responsables européens ont réitéré leur soutien aux objectifs de paix, prospérité et démocratie de la République de Moldova.

     

    Deux Roumains parmi les vice-présidents du Parlement européen

    Deux Roumains figurent parmi les 14 vice-présidents du nouveau Parlement européen. Il s’agit de Victor Negrescu, de la part du groupe des Socialistes démocrates et de Nicolae Stefanuta, de la part des Verts. Les deux ont joui du soutien de la majorité parlementaire formée autour des populaires européens, des socialistes démocrates et des libéraux de Renew. Agé de 38 ans, Victor Negrescu a représenté la Roumanie au Parlement européen entre 2014-2017 et puis, depuis 2020 et jusqu’ présent. Il a été déjà questeur de l’Assemblée parlementaire. Nicolae Stefanuta est au Parlement européen depuis 2019. Il a remporté le mandat actuel en se présentant comme indépendant et il est affilié au groupe des Verts.

     

    Des mesures pour la régulation des ours en Roumanie

    Convoqué lundi en session extraordinaire, le plénum de la Chambre des députés de Bucarest a approuvé à une large majorité une proposition législative sur la régulation de la population d’ours, en Roumanie. Initié par l’UDMR, le projet autorise l’abattage en 2024 et 2025 de plus de 400 ours bruns. La démarche survient à la mort d’une randonneuse de 19 ans, tuée par un ours sur un trajet de montagne dans le département de Brasov. Le premier ministre, Marcel Ciolacu, a précisé que l’amendement de la loi en vigueur ne donnera pas libre cours à la chasse aux ours, comme accusent des organisations non gouvernementales. La proposition de loi souhaite combattre les dégâts que les ours provoquent et leurs attaques contre les humains, a précisé le chef du gouvernement. Le sénateur UDMR, Tánczos Barna, ancien ministre de l’Environnement, a quant à lui déclaré que le pays nécessite des mesures de régulation de ses populations d’ours, comme c’est le cas partout en Europe,  où ces animaux sauvages se font nombreux.

     

    Le chef de l’Etat roumain a reçu à Cotroceni la délégation roumaine qui participera aux JO de Paris

    Le chef de l’Etat roumain, Klaus Iohannis, a reçu mercredi, au Palais de Cotroceni, les sportifs qui représenteront la Roumanie aux Jeux Olympiques de Paris. Le président roumain a remis le drapeau national à la délégation formée de 107 sportifs et a rappelé les efforts, la passion et la détermination qui construisent la performance olympique. Précisons que la grande gymnaste roumaine, Nadia Comaneci, figure dans un album illustré consacré aux légendes des JO d’été et sorti quelques jours avant l’ouverture officielle de la compétition. Intitulé « Les derniers héros. 100 moments des légendes olympiques », l’album rend hommage aux sportifs exceptionnels et passent en revue les coups de cœur de l’histoire des Jeux olympiques d’été. Un tel moment c’est, bien évidemment, celui des JO de Montréal, en 1976, quand la gymnaste roumaine Nadia Comaneci, seulement 14 ans à l’époque, a obtenu le premier 10/10 de l’histoire de la gymnastique mondiale. Elle a terminé les JO de Montréal avec trois médailles d’or, une d’argent et une autre de bronze.

  • 16.07.2024 (mise à jour)

    16.07.2024 (mise à jour)

    Météo – En Roumanie, l’alerte code rouge à la chaleur extrême a été prolongée jusqu’à jeudi, après 4 jours déjà avec des températures qui ont grimpé jusqu’à 42 degrés. Le code rouge concerne la plupart du territoire, à l’exception de 11 départements de la moitié nord du territoire où une alerte orange est en vigueur. On attend des maxima qui iront de nouveau jusqu’à 42 degrés et les températures ne baisseront pas en-dessous des 22 degrés pendant la nuit. L’inconfort thermique sera accentué en raison d’une humidité accrue. En même temps, la météo sera aussi très capricieuse avec des pluies à verse et des orages d’abord en montagne, puis dans la moitié nord notamment, et le plus probablement sur le reste du territoire aussi. Le vent sera aussi très fort, avec des rafales allant jusqu’à 50, voire 70 km/h et par endroits les précipitations seront importantes, jusqu’à 25 litres/m².

     

    Canicule – Suite aux températures extrêmes des derniers jours, des restrictions de circulation des poids lourds de plus de 12 tonnes ont été mises en place entre 11h00-19h00, sur l’ensemble du réseau routier national, à l’exception des routes de 4 départements du nord du pays. Les trains continueront à rouler à vitesse réduite tant que la canicule sévit et que la température au niveau des rails atteint 50 degrés. Par ailleurs, les autorités invitent la population à utiliser les ressources d’eau d’une manière responsable. La sécheresse s’est aggravée ces dernières semaines et 300 localités sont concernées par des restrictions d’eau. Le taux de remplissage de 40 lacs d’accumulation dépasse de peu 80% et il continue à chuter, s’alerte l’Agence nationale des Eaux roumaines. Selon cette source, le débit du Danube à son entrée sur le territoire roumain est à la baisse. Les grandes chaleurs mettent une pression supplémentaire sur le système énergétique de Roumanie. La consommation élevée enregistrée dernièrement a poussé les autorités à majorer la production nationale avec 400 Mégawats. La mesure a été annoncée par le ministre de l’Energie, Sebastian Burduja, à l’issue d’une réunion du comité énergétique convoqué pour discuter des mesures à adopter afin d’éviter les pannes d’électricité.

     

    FMI – Le Fonds Monétaire International (FMI) a maintenu ses prévisions selon lesquelles l’économie mondiale enregistrera cette année une croissance de 3,2 %, en raison d’une amélioration des prévisions de croissance pour la Chine et l’Inde, selon la dernière mise à jour du rapport « World Economic Outlook » publiée ce mardi. De plus, le FMI a légèrement amélioré ses prévisions de croissance pour 2025, lorsque l’économie mondiale devrait enregistrer une avancée de 3,3%, soit 0,1 % de plus qu’estimé précédemment. Quant à l’Europe émergente, dont la Roumanie fait partie aussi, le FMI a aussi révisé à la hausse ses prévisions, tablant sur une avancée de 3,2 % cette année, soit 0,1 % de plus qu’avant. Enfin, les prévisions les plus récentes du FMI pour la Roumanie datent d’avril dernier, lorsque l’institution financière internationale estimait que l’économie roumaine connaîtrait une croissance de 2,8 % cette année, pour accélérer à 3,6 % en 2025.

     

    Ours – Réunie en session extraordinaire, la Chambre des députés de Bucarest a adopté les nouveaux quotas d’abattage d’ours. Initié par l’UDMR, le projet amende la loi en vigueur et autorise l’abattage de plus de 400 ours en 2024 et 2025. La mesure a été adoptée quelques jours après la mort d’une randonneuse de 19 ans, tuée par un ours sur un itinéraire touristique.

     

    PE – Le nouveau Parlement européen a commencé ses activités mardi. La première session plénière se tient à Strasbourg et, selon l’agenda, les eurodéputés ont trois jours pour élire leur président, leurs vice-présidents et la composition des commissions spécialisées. Jeudi, les députés européens soumettront au vote sur le renouvellement du mandat de présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. Pour être réélue, Ursula von der Leyen, qui a déjà le soutien des chefs d’État et de gouvernement des Eatats-membres de l’UE, a besoin des votes d’au moins 361 eurodéputés.

    Par ailleurs, mardi, Roberta Metsola s’est assurée, avec un large soutien, un nouveau mandat de présidente du Parlement européen, et restera ainsi à la tête du Législatif communautaire pour encore deux ans et demi. Sa désignation a été approuvée par une grande majorité des parlementaires européens.

    Ce mardi encore, les députés européens roumains Victor Negrescu – du côté des sociaux-démocrates – et Nicolae Ştefănuţă, soutenu par les Verts ont été élus au poste de vice-président du PE. Au total le législatif européen compte 14 vice-présidents. .

     

    Moldova – La présidente en exercice de la République de Moldova, Maia Sandu, est favorite aux élections présidentielles d’octobre prochain, selon un nouveau sondage publié à Chisinau, la capitale moldave. La pro-européenne Maia Sandu obtiendrait 34 % des voix, alors que son adversaire, le socialiste pro-russe et ancien président Igor Dodon réunirait 18 % des suffrages. Pour ce qui est du référendum sur l’adhésion du pays à l’UE, prévu simultanément avec le scrutin présidentiel, 53 % des participants y sont favorables, selon le même sondage.

     

    Tennis – La joueuse roumaine de tennis, Irina Begu, s’est qualifiée dans les 8ème de finale du tournoi WTA 250 de Palerme, en Italie, après une victoire contre l’Espagnole, Marina Bassols Ribera. Au second tour, la Roumaine jouera avec la gagnante du match entre l’Italienne, Martina Trevisa et la Néerlandaise, Arantxa Rus. Une autre Roumaine, Jaqueline Cristian figure elle aussi au tableau du concours de simple-dames. Elle jouera au premier tour contre l’Argentine, Julia Riera.

     

  • 16.07.2024

    16.07.2024

    Météo – En Roumanie, c’est le quatrième jour de suite d’alerte rouge à la canicule, en vigueur jusqu’à mercredi, à l’exception des départements de Maramures, Bistrita-Nasaud, Harghita et plusieurs régions du Mures qui sont placés en vigilance orange à la grande chaleur. Les thermomètres grimpent à 42 degrés. Le ciel restera bleu toute la journée avant de se couvrir de nuages en début de soirée, notamment dans le nord-ouest, le sud-est et à la montagne où des phénomènes orageux risquent de faire leur apparition avec des pluies torrentielles et des coups de foudre. 40 degrés à midi, à Bucarest.

     

    Canicule – Suite aux températures extrêmes des derniers jours, des restrictions de circulation des poids lourds de plus de 12 tonnes ont été mises en place dans l’intervalle 11h00-19h00, sur l’ensemble du réseau routier national, à l’exception des routes de quatre départements du nord du pays. Les trains continueront à rouler à vitesse réduite tant que la canicule sévit et que la température dans les rails atteint 50 degrés. Par ailleurs, les autorités invitent la population à utiliser les ressources d’eau d’une manière responsable. La sécheresse s’est aggravée ces dernières semaines et 300 localités sont concernées par des restrictions d’eau. Le taux de remplissage de 40 lacs d’accumulation dépasse de peu 80% et il continue à chuter, s’alerte l’Agence nationale des Eaux roumaines. Selon cette source, le débit du Danube à son entrée sur le territoire roumaine est à la baisse. A l’heure où l’on parle, la centrale nucléaire de Cernavoda fonctionne normalement. En revanche, les grandes chaleurs mettent une pression supplémentaire sur le système énergétique de Roumanie. La consommation élevée enregistrée dernièrement a poussé les autorités à majorer la production nationale avec 400 Mégawats. La mesure a été annoncée par le ministre de l’Energie, Sebastian Burduja, à l’issue d’une réunion du comité énergétique convoqué pour discuter des mesures à adopter afin d’éviter les pannes d’électricité.

     

    Ours – Réunie en session extraordinaire, la Chambre des députés de Bucarest a adopté les nouveaux quotas d’abattage d’ours. Initié par l’UDMR, le projet amende la loi en vigueur et autorise l’abattage de plus de 400 ours en 2024 et 2025. La mesure a été adoptée quelques jours après la mort d’une randonneuse de 19 ans, tuée par un ours sur un itinéraire touristique.

     

    Parlement – Mardi marque le début d’une nouvelle législature de cinq ans au Parlement européen. Les députés auront trois jours à leur disposition pour élire leur chef, les vice-présidents et les membres des commissions de spécialité. Jeudi, le Parlement décidera d’approuver ou non la candidature d’Ursula von der Leyen à la présidence de la Commission européenne. Pour être élue, celle-ci a besoin d’une majorité absolue (50 % plus un) des membres qui composent le Parlement, soit de 361 voix tout au moins. Avec 188 sièges de députés, le Parti des populaires européens d’où Mme Leyen est issue représente toujours la première force politique au sein de la nouvelle Assemblée législative. Il est suivi par le parti des Socialistes et démocrates, 136 mandats et par les libéraux de Renew, 77 sièges. La grande coalition qui englobe traditionnellement ces trois partis dispose de suffisamment de voix pour reconduire Mme Leyen à la tête de la CE. Mais, comme lors du scrutin de 2019, il n’est pas une certitude que tous les députés optent pour elle. C’est la raison qui a poussé Ursula von der Leyen à chercher l’appui des Verts aussi. Ce mardi, les 720 parlementaires européens éliront leur président et tous les sondages donnent pour gagnante l’actuelle cheffe du Parlement, Roberta Metsola. Ce mardi encore, le Parlement élira ses 14 vice-présidents et ses 5 questeurs. Parmi les propositions de vice-présidents, figurent aussi deux Roumains : Victor Negrescu de la part des Socialistes et démocrates et Nicolae Ştefănuţă soutenu par les Verts.

     

    Tennis – La joueuse roumaine de tennis, Irina Begu, s’est qualifiée dans les 8ème de finale du tournoi WTA 250 de Palerme, en Italie, après une victoire contre l’Espagnole, Marina Bassols Ribera. Au second tour, la Roumaine jouera avec la gagnante du match entre l’Italienne, Martina Trevisa et la Néerlandaise, Arantxa Rus. Une autre Roumaine, Jaqueline Cristian figure elle aussi au tableau du concours de simple dames. Elle jouera au premier tour contre l’Argentine, Julia Riera.

     

    Football – La championne de la Roumanie au football, FCSB rencontre ce soir, à Bucarest, l’équipe de la petite république de San Marin, Virtus AC au premier tour des matchs de qualification à la Ligue des Champions. Les Tricolores ont gagné le match allé avec 7 buts à 1. Si elle obtient la qualification au second tour, la FCSB jouera contre Maccabi Tel Aviv, d’Israël.

  • Mesures visant la gestion des populations d’ours

    Mesures visant la gestion des populations d’ours

    Lundi dernier les députés roumains se sont réunis en session extraordinaire pour approuver les nouveaux quotas de chasse à l’ours. Cette décision fait suite à la mort d’une jeune randonneuse de 19 ans, attaquée par un ours sur un circuit très populaire au sud de la ville de Brasov. Adopté depuis l’année dernière par le Sénat, le projet de loi initié par l’Union Démocrate des Magyares de Roumanie (ancien partenaire du Parti Social Démocrate et du Parti National Libéral, au sein de la coalition au pouvoir), autorise l’abattage  de plus de 400  ours en 2024 et 2025. Il vise surtout les exemplaires au comportement agressif, qui risquent d’attaquer les personnes et les animaux de la ferme. Les  zones où les ours font le plus de dégâts sont les départements de Harghita, Covasna, Braşov et Mureş, tous situés au centre du pays. Par exemple, à Harghita, depuis le début de l’année, les gendarmes sont intervenus à 231 reprises pour chasser des ours. Selon l’ancien ministre du ressort, le sénateur de l’Union Démocrates des Magyares de Roumanie Tánczos Barna, initiateur du projet, l’approche est basée sur une étude scientifique commandée par le ministère de l’Environnement visant à estimer les populations d’ours bruns de Roumanie.

    Tánczos Barna : « Toutes les études, y compris celles réalisées par les ONG, montrent le surpeuplement des ours bruns en Roumanie. Chez nous, les populations d’ours ne sont pas en danger, tout au contraire, une intervention à titre préventif s’avère nécessaire, comme c’est le cas partout dans l’Union européenne, dans les pays qui recensent d’importantes  populations d’ours bruns. »

    Le projet a été voté par les représentants du Parti National Libéral, du Parti Social Démocrate et l’Alliance pour l’Union des Roumains (opposition nationaliste).

     

    Opposition de l’Union Sauvez la Roumanie

    Egalement en opposition, les députés de l’Union Sauvez la Roumanie se sont abstenus du vote, après le rejet de plusieurs amendements qu’ils avaient présentés.

    Diana Buzoianu, Union Sauvez la Roumanie : « A l’heure où l’on parle et au terme du premier amendement rejeté, si nous ne voulons pas chasser, mais juste résoudre le problème, nous devrions laisser les experts à calculer le quota de prélèvement d’ours. Le problème ne se résout pas en faisant la chasse aux trophées. »

    Parallèlement, le directeur général de l’Autorité forestière nationale, Marius Dan Sîiulescu, a ordonné un contrôle intensifié des populations d’ours sur les domaines de chasse gérés par la compagnie Romsilva, notamment sur les routes touristiques.

    Les chasseurs affirment quant à eux, que tant que la Roumanie ne procède pas à la diminution de ses populations d’ours bruns, leurs interactions avec les humains continueront d’être nombreuses. Selon les experts, de telles tragédies ne se passent pas en haute altitude, car les ours âgés, moins nombreux, se comportent naturellement et fuient les humains. Les problèmes les plus importants viennent des ours plus jeunes, nés dans des régions cultivées, qui n’ont pas peur de l’homme.

  • 15.09.2024 (mise à jour)

    15.09.2024 (mise à jour)

    Canicule – La canicule suffocante continuera à sévir en Roumanie dans les 24 prochaines heures et l’indice humidex dépassera le seuil critique de 80 unités. Mardi, les températures maximales iront de 35 à 42 degrés. Sur la côte roumaine de la mer Noire (sud-est), elles seront entre 33 et 36 degrés. Le ciel sera plutôt bleu jusqu’en fin d’après-midi quand les nuages feront leur apparition notamment dans le nord-ouest, le sud-est et à la montagne. Des phénomènes orageux risquent de se produire et les quantités d’eau cumulées suite aux précipitations seront significatives. Les autorités ont pris des mesures pour protéger la population et la circulation automobile a été limitée par endroits. En raison de la canicule, des restrictions de circulation ont été imposées aux poids lourds et les trains roulent à vitesse réduite. Une commission pour la surveillance des effets des températures extrêmes fonctionne en permanence depuis le samedi dernier.

     

     

    Ours – Convoqué en session extraordinaire, le plénum de la Chambre des Députés de Bucarest a approuvé lundi à une large majorité, le projet de loi concernant la chasse à l’ours. Initié par l’UDMR, le document, adopté en 2023 par le Sénat, modifie la loi actuellement en vigueur et prévoit pour 2024 et 2025 la possibilité d’éliminer 400 ours bruns, la plupart vivant dans les départements de Harghita, Covasna, Brasov et Mures. La démarche législative fait suite à la tragédie survenue la semaine dernière, lorsqu’une randonneuse de 19 ans est morte dans les Carpates Méridionales, après avoir été attaquée par un ours. Selon Marcel Ciolacu, l’amendement à la loi ne permettra pas l’abattage des ours, contrairement aux accusations de certaines organisations gouvernementales. L’acte normatif devra être promulgué.

     

     

    Investissements – Les investissements directs des non résidents en Roumanie ont connu un bond de plus de 35% durant les cinq premiers mois de l’année en cours par rapport à la même période de l’année précédente et dépassent actuellement les 3,3 milliards d’euros, a fait savoir la Banque centrale de Roumanie. Entre janvier et mai 2024, presque 2900 entreprises à capital étranger ont été créées en Roumanie, soit de 1,2% de moins que celles ouvertes durant la même période de temps de 2023. La plupart des sociétés à capital étranger, soit 26%, s’activent dans les domaines du commerce, de la vente en détail, de la réparation automobile. Viennent ensuite les entreprises spécialisées dans des activités professionnelles, administratives, scientifiques et techniques, 21,5% et celles du domaine des Transports et des Communications, 17,8%. Fin mai 2024, la Roumanie recensait plus de 254000 sociétés à participation étrangère au capital social. La valeur totale du capital souscrit a été de plus de 70,6 milliards de dollars.

     

     

    Energie –  La production d’électricité de la Roumanie a été majorée de 400 MegaWats dans le contexte d’une hausse de la consommation due aux fortes chaleurs, a annoncé lundi le ministre roumain de l’Energie, Sebastian Burduja, à l’issue du Comité ministériel du secteur de l’énergie. Et lui d’écarter le risque de perturbations majeures dans l’approvisionnement en électricité, malgré la canicule. Certaines interventions sur le réseau national d’énergie électrique ont été reportées justement pour éviter les pannes. En ce qui concerne les tarifs, Burduja a précisé que l’accès de la Roumanie aux importations d’électricité attenue la majoration des prix qui, en raison d’une hausse de la consommation, ont augmenté. A l’heure où l’on parle, le fonctionnement des appareils de climatisation fait que le pays affiche une consommation de 1000 Mégawats supérieure à la production. Par ailleurs les ressources énergétiques primaires de la Roumanie ont diminué de 5 % et celles d’électricité – de 2,4% au cours des 5 premiers mois de cette année, par rapport à la même période de 2023, selon les données publiées ce lundi par l’Institut National de la Statistique.

     

     

    Transports – La représentante de la Roumanie à la Commission européenne, la commissaire chargée des Transports, Adina Valean, a démissionné pour pouvoir assumer son mandat de députée européenne, a annoncé l’Exécutif de Bruxelles. Valean sera remplacée à la tête des Transports par l’actuel commissaire européen à l’Environnement, aux océans et à la pêche, Virginijus Sinkevicius, dont la démission entrera en vigueur à partir du 16 juillet. Afin d’assurer la continuité des activités de la CE, Ursula von der Leyen a décidé d’attribuer temporairement le portefeuille des transports au commissaire aux Politiques climatiques, Wopke Hoekstra et celui de l’Environnement, des océans et de la pêche au vice président exécutif, Maros Sefcovic. La Commission est composée du collège des commissaires issus des 27 pays de l’UE.

     

     

    Sommet – De retour de Washington, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a ouvert pour la première fois la porte à des pourparlers de paix avec la Russie, assurant lundi être favorable à la présence de Moscou à un prochain sommet de paix. Selon les agences de presse internationales, ce sommet sera la suite de celui organisé mi-juin en Suisse, avec plusieurs dizaines de pays représentés, où la Russie n’avait pas été conviée et la Chine, allié de Moscou, avait décidé de ne pas y participer. Volodymyr Zelensky dit vouloir présenter en novembre un “plan” pour “une paix juste”, après près de deux ans et demi d’une guerre qui a fait des centaines de milliers de victimes côtés ukrainien et russe. Le président russe, qui a ordonné l’attaque de son armée contre l’Ukraine en février 2022, a pour sa part répété à maintes reprises ses “conditions”: l’abandon des quatre régions dont Moscou revendique l’annexion en plus de la Crimée, et l’assurance que Kiev renonce à rejoindre l’Otan.

     

     

    Foot –L’Espagne a battu l’Angleterre par 2 buts à 1, dimanche soir, à Berlin, en finale de l’Euro de football 2024 organisé par l’Allemagne. L’Espagne devient ainsi la première équipe à s’enorgueillir de quatre titres européens. L’Angleterre a perdu sa deuxième finale consécutive, après avoir été battue il y a trois ans, à Londres, par l’Italie, aux tirs au but. Rappelons-le, au tableau de l’Euro 2024 la Roumanie est arrivée jusque dans les huitièmes de finale, quand elle a été éliminée par les Pays-Bas.

  • 12.07.2024 (mise à jour)

    12.07.2024 (mise à jour)

    Canicule – Vendredi, plusieurs départements du centre, du nord et du sud-est de la Roumanie étaient placés alerte code jaune à la canicule, avec des températures maximales de 36 degrés. Une vigilance orange à la grande chaleur était en vigueur sur le reste du territoire roumain, où les thermomètres ont grimpé jusqu’à 40 degrés. Samedi et dimanche, le centre, le nord et le sud-est du pays sera concerné par une alerte orange à la canicule, tandis que le reste du pays sera concerné par une alerte rouge, avec un pic de température de 41 degrés.  C’est l’alerte code rouge la plus répandue jamais enregistrée en Roumanie. Les autorités nationales et locales se préparent pour faire face aux conséquences négatives entraînées par les grandes chaleurs. Dans plusieurs localités des points de premiers secours ont été mis en place où les gens puissent se mettre à l’abri du soleil et s’hydrater. A cause de la canicule des restrictions de circulation pour les poids-lourds seront en vigueur dans les jours à venir. Par conséquent, les véhicules dépassant les 7 tonnes et demie ne pourront plus circuler ce weekend entre 10h et 22h sur les autoroutes, les routes express et les routes nationales des 28 départements concernés par l’alerte code rouge, On attend 40 degrés samedi à Bucarest.

     

    Salaire – Le salaire moyen net en Roumanie a baissé d’1,9%, soit de 99 lei, entre avril dernier et mai 2024, quand il s’est situé à 5 118 lei nets par mois, soit quelque 1 025 euros, informe INS vendredi. En mai dernier, le salaire mensuel brut a été 8 355 lei, de 2,1% plus petit qu’en avril. Les montants les plus significatifs du salaire moyen net appartiennent aux salariés du domaine des Technologies de l’Information, 11 253 lei nets par mois et les plus réduits à ceux qui travaillent dans l’industrie du textile, avec 2 784 lei.

     

    Chauffeurs – Le gouvernement de Bucarest a modifié le décret d’urgence visant le dépistage des drogues sur la route, après que la société civile a sévèrement critiqué la loi en question. Les responsables roumains ont décidé que dans la situation où le résultat des analyses de sang n’est pas prêt en trois jours tout au plus, le chauffeur concerné se verra remettre le permis de conduire. Les autorités ont précisé que les policiers auront le droit de réclamer un prélèvement seulement en cas d’évidence de la présence des substances illégales. En cas de positivité du teste, le chauffeur concerné se verra suspendre le permis et une enquête sera lancée.

     

    Ours – La Chambre des députés de Bucarest a été convoquée lundi en session extraordinaire pour adopter des modifications législatives à la loi autorisant l’abattage des ours bruns en Roumanie. Le pays pourra procéder à tuer 500 ours dans les régions où leur nombre est tel que les animaux mettent en danger la vie des gens. Quelque 8000 ours bruns vivent actuellement dans les forêts roumaines, mais les sources de nourriture suffisent seulement pour la moitié d’entre eux, a affirmé sur Radio Roumanie, l’ancien ministre de l’Environnement, Tánczos Barna. Cette question a été remise sur le tapis après la mort dramatique d’une randonneuse de 19 ans tuée par un ours brun en Roumanie.

     

    « Minériade » – L’ancien premier ministre roumain de gauche, Petre Roman, a été convoqué ce matin par le Parquet général dans l’affaire de la descente des mineurs sur Bucarest de juin 1990, dans laquelle il est accusé de crime contre l’humanité. En outre, l’ancien chef de l’Etat roumain, Ion Iliescu, l’ancien vice premier ministre, Gelu Voican Voiculescu et l’ancien directeur des renseignements intérieurs roumains, Virgil Măgureanu sont accusés dans le même dossier. Les procureurs doivent recommencer l’enquête à partir de zéro, après que les preuves recueillies par les enquêteurs ont été annulées devant le tribunal. Ils accusaient les responsables politiques de l’époque d’avoir préparé les 11 et 12 juin 1990, une oppression en force des manifestants réunis Place de l’Université et qui protestaient pacifiquement contre le pouvoir en place. Des forces du ministère de l’Intérieur, de la Défense nationale et du Service roumain de Renseignement, appuyées par plus de 10.000 mineurs et ouvriers venus de toute la Roumanie, auraient été impliquées illégalement dans les représailles. Selon le Parquet militaire, le bilan des représailles déclenchées le 13 juin 1990 contre les protestataires a comporté quatre personnes abattues par des coups de feu, deux personnes violées, 1388 autres frappées et 1250 privées de liberté.

     

     

  • « Les hommes en sécurité – les ours protégés » à Baile Tusnad

    « Les hommes en sécurité – les ours protégés » à Baile Tusnad

    Les forêts roumaines regorgent d’ours

     

    On le sait déjà, les ours sont nombreux dans les forêts de la Roumanie. En fait, il y en a quelques milliers exemplaires sur le territoire du pays, mais les chiffres ne sont pas exacts et varient de 3 000 à 6 000 ours, selon les différentes sources. Une chose est sûre, si vous roulez en voiture dans certaines régions des Carpates, vous allez certainement voir des ours le long de la route. Et quelque mignon cela puisse paraître à certains touristes, les ONG en charge des animaux tirent la sonnette d’alarme : c’est à cause de l’homme que les ours sortent des forêts et approchent les villes et les villages. D’une part parce que leur habitat a été envahi par l’homme, d’autre part, parce que les touristes nourrissent souvent les animaux, qui a leur tour s’habituent à trouver facilement de la nourriture près des communautés humaines. Les cas où des ours ont été dépistés dans les jardins des familles et même dans les rues des villes de montagne ne cessent de se multiplier, si bien qu’il est urgent de prendre des mesures pour protéger la population.

     

    Une ville … “bear smart”

     

    Dans ce contexte, la station thermale de Tușnad les Bains (Băile Tușnad, centre) se propose de devenir la première ville « bear smart » de Roumanie, c’est-à-dire une ville intelligente dans sa relation avec les ours. Elle veut même servir d’exemple à l’Europe entière. Ici, un projet-pilote se propose d’améliorer la relation homme – ours, sous le titre « Les hommes sont en sécurité – les ours sont protégés » (« Siguranță pentru oameni – protecție pentru urși »). Pour commencer, 16 poubelles anti-ours ou été rachetées et placées à travers la ville.

     

    Pour davantage de détails sur cette initiative, nous avons invité au micro Cristian-Remus Papp, coordinateur du Département des Espèces sauvages chez WWF Roumanie (Le fonds mondial pour la nature) :

     

    « Il s’agit d’un communauté située le long d’un corridor écologique utilisé par les ours pour se déplacer. C’est pourquoi les interactions entre les hommes et ces animaux sont assez fréquentes. La zone donc est connue pour la présence des ours, mais ceux-ci ont causé tellement de dégâts ces dernières années, qu’il a fallu mettre les projecteurs sur la région et montrer qu’il fallait prendre des mesures concertées et impliquer toutes les parties intéressés afin de diminuer ces conflits (entre l’homme et l’animal). Nous essayons donc multiplier ces solutions et de les appliquer à d’autres communautés qui en ont besoin.» 

     

    Quelles mesures à mettre en place? 

     

    En quoi consistent concrètement ces mesures ? Voici quelques exemples, fournis par Imecs Istvan, écologiste et coordinateur de l’équipe en charge du projet de Tușnad les Bains :

     

    « Une première nouveauté : nous avons réussi à mettre un collier avec GPS sur un ours qui vit aux alentours du lac Sainte Anne (Sfanta Ana). Cela nous permet de suivre les mouvements durant la nuit ou le matin de cette femelle de 4 ans, de voir où elle va, comment elle affecte les gens et quelle est l’attitude des gens envers elle. On veut aussi étudier l’effet des touristes sur cet ours. En parallèle, nous avons réussi à entrer en contact avec une société de Slovaquie, un fabriquant de conteneurs anti-ours. D’ailleurs, un représentant du Parc national de Tatra nous a rendu visite l’année dernière pour participer à notre conférence «Tuşnad Ecobear Conf » consacrée justement aux ours et à leur impact sur les communautés. A cette occasion, il nous a montré les poubelles utilisées dans le Parc national de Tatra et ses alentours. Nous avons donc décidé d’en racheter pour la ville de Tuşnad aussi. Nous sommes les premiers à tester ces modèles. C’est très intéressant, en fait, parce qu’il est possible que les ours nous aident à apprendre à mieux utiliser les poubelles dans les destinations touristiques. »

     

    Des résultats très prometteurs 

     

    Les poubelles anti-ours ont déjà été placées à travers la ville de Tușnad les Bains, qui est en fait une station thermale très connue de Roumanie et donc visitée par un grand nombre de touristes en toute saison. Cristian-Remus Papp, coordinateur du Département des Espèces sauvages chez WWF Roumanie nous fait part de ses premières impressions :

     

    « Jusqu’ici les résultats sont très prometteurs. Si en 2021 on avait enregistré plus de 40 dégâts (causés par les ours) dans cette communauté, l’année dernière ces conflits ont été réduits à zéro. Cette année aussi : aucun dégât rapporté jusqu’ici. A en croire aux statistiques : en 2021, il y a eu plus de 220 appels aux urgences en lien avec les ours, alors que l’année dernière il y en a eu seulement 8. Plus encore, grâce à une meilleure surveillance des ours, nous avons réussi à les localiser et à intervenir à temps. Et puis, il faut prendre en considération d’autres aspects. Certes, il faut investir dans le monitoring des ours qui pourraient causer des problèmes, mais il faut aussi s’occuper de la communauté. C’est pourquoi nous avons opté pour ces poubelles anti-ours produites en Slovaquie. On les a testées et cela fonctionne. Il est important de voir comment cela fonctionne à Tușnad les Bains, sans doute on a besoin de davantage de conteneurs afin de décourager les ours à venir chercher de la nourriture près des poubelles».

     

    Instruire les habitants et les touristes

     

    Et bien que l’utilisation de ces conteneurs soit simple et intuitive, les spécialistes impliqués dans ce projet veulent s’assurer que tout le monde en comprend le fonctionnement. C’est pourquoi ils ont préparé des instructions en détail pour les habitants de la ville et les touristes.  Imecs Istvan, écologiste et coordinateur de l’équipe en charge du projet explique :

     

    « On le sait très bien, si les portes sont fermées, les ours n’ont pas accès aux déchets. Ce que l’on ne sait pas encore c’est si la population utilisera – oui ou non – ces conteneurs selon les normes ou si elle accepte ce changement, puisque les changements sont normalement difficilement acceptés. C’est pourquoi on n’a acheté que quelques poubelles. Si les gens commencent à les utiliser, on se propose de changer l’ensemble de la gestion des déchets au niveau de la localité. A notre avis, si ces conteneurs ont été considérés comme adéquats pour un parc national, alors ils nous seront utiles à nous aussi. Mais il faut laisser du temps aux gens pour se familiariser avec l’idée et on espère avoir de bons résultats. »

     

    Aucune alerte aux ours depuis septembre 2023 

     

    En attendant, trois autres ours seront dotés de colliers avec GPS pour une meilleure surveillance de leurs déplacements. Imecs Istvan nous assure aussi que depuis septembre 2023 il n’y a eu aucune alerte aux ours transmise par le système national Ro-Alert à Tușnad les Bains, bien que la ville soit entourée de forêts où les ours vivent en liberté.

     

    « Si la population des ours, espèce se trouvant au sommet de la pyramide trophique, est nombreuse, cela signifie que les autres espèces d’animaux de son habitat sont dans un bon état de conservation », lit-on sur le site du WWF Roumanie.

     

    Sur les 18 000 ours d’Europe, 6 700 vivent actuellement en Roumanie, précise l’organisation. Par conséquent, Il est grand temps d’améliorer la relation homme-ours, de réfléchir à fond sur leur cohabitation et de chercher des manières de surmonter les conflits. Le projet de Tusnad les Bains en est un exemple. (trad. Valentina Beleavski)

  • L’ours brun, à l’attention du Ministère de l’environnement

    L’ours brun, à l’attention du Ministère de l’environnement

    Plus de 22 000 ours vivent dans les forêts d’Europe, dont environ 17 000 sont
    des ours bruns. En Roumanie, selon certaines études, il y a au moins le double
    du nombre optimal d’ours. Les résultats préliminaires du recensement des ours,
    basé sur des échantillons génétiques, montrent que des milliers d’ours de
    Roumanie ne disposent pas d’un habitat adéquat. La loi actuelle permet aux municipalités
    de prendre des décisions finales qui peuvent aller de l’éloignement par divers
    moyens jusqu’à la tranquillisation et à la relocation, voire à l’euthanasie ou
    à la chasse.




    De son côté, Mircea Fechet, le ministre de l’Environnement, affirme que les
    dégâts causés par les ours sont importants et que ces animaux représentent une
    menace pour les humains, raison pour laquelle des solutions efficaces doivent
    être mises en place. Écoutons-le :





    « Je n’ai
    jamais dit que la solution était de les abattre. Nous devons toujours essayer
    de garder l’équilibre entre les mesures que nous prenons, c’est-à-dire tenir
    compte des avantages environnementaux de ces mesures et les coûts associés. Je
    ne pense pas que le sanctuaire de Zărnești puisse accueillir encore quelques
    centaines d’ours. On pourrait parler de l’hypothèse où la Roumanie décide
    d’investir de l’argent du budget public pour faire aménager des sanctuaires
    pour la population croissante d’ours. Mais, à mon avis, c’est au niveau de la
    Commission européenne qu’il faudrait mener davantage de discussions très
    sérieuses sur cette situation de Roumanie, où, très probablement, la population
    d’ours est une des plus importantes (en Europe). Et je ne pense pas me tromper
    quand j’affirme cela. Et pour cause. On a rencontré des ours dans la commune de
    Sascut, par exemple, dans le département de Bacău, où la forêt est plutôt rare
    et dont les habitants de 70 ans ont avoué n’avoir jamais vu d’ours dans les
    parages. Nous pouvons donc affirmer haut et fort que les ours sont devenus un
    problème. Un autre exemple est à retrouver dans la station de Slănic Moldova,
    toujours dans le département de Bacău, où presque tous les soirs, les touristes
    et les habitants reçoivent un message d’alerte à l’ours sur leurs téléphones ».



    L’ours brun a besoin de vastes espaces forestiers pour survivre, des
    espaces que, malheureusement, l’homme envahit de plus en plus. Mircea Fechet,
    le ministre de l’Environnement le confirme :





    Sans nul
    doute, ces derniers siècles, la superficie forestière de la Roumanie a
    considérablement diminué, pour acquérir de nouveaux terrains agricoles et
    assurer le développement des communautés. Ceci a entraîné une réduction des
    habitats, tout en mettant davantage une grande pression sur l’habitat restant. C’est
    valable non seulement pour la Roumanie, mais pour toute l’Europe. Mais ce
    processus est réversible, et cela est essentiel. D’ailleurs, nous utilisons
    déjà des fonds issus du Plan national de relance et de résilience pour faire augmenter
    la superficie forestière nationale. Il s’agit de 56 000 hectares qui seront
    boisés, soit des terres où il n’y a actuellement aucun arbre. Ainsi, nous espérons
    pourvoir remédier à cette situation (de diminution des habitats).





    Officiellement, il y a environ 7 000 ours en Roumanie,
    mais en réalité ils seraient beaucoup plus nombreux. Il faudra attendre le
    recensement de printemps 2024 pour savoir la situation réelle. (Trad. Rada
    Stanica)

  • Les journées du Macovei

    Les journées du Macovei

    Le Macovei est la forme populaire d’une série de personnalités du Vieux Testament, les Maccabés, ceux qui ont mis sur pieds une nouvelle dynastie royale juive durant les deux premiers siècles avant Jésus Christ. Dans le calendrier traditionnel, le mois d’août débute par des journées appelées « Macabeiul ursului », « Le Maccabé de l’ours ». Il s’agit des premiers jours du mois d’août, mais c’est sous le même signe de la domination de l’ours que se déroulent toute une série de rituels spécifiques durant le carême de l’Assomption ou de la Dormition dans la tradition orientale. Pendant plusieurs jours consécutifs, toute une série de traditions anciennes se déroulent sur tout le territoire de la Roumanie. Et pourtant, peu de passionnés du folklore roumain connaissent la vraie signification de cette période dédiée à un animal emblématique pour l’espace des Carpates. Dans les sociétés anciennes, les hommes portaient une dent d’ours en guise porte-bonheur, puisqu’on disait que celle était capable de chasser les mauvais esprits et les maladies. Détails avec l’ethnologue Florin-Ionuț Filip Neacșu : « C’est une fête mois connue puisqu’elle est répandue notamment parmi les communautés qui vivent à proximité des forêts peuplées par les ours. Aujourd’hui encore, la Roumanie détient la moitié de la population totale d’ours brun d’Europe. Rien qu’en 2009, ils étaient plus de 7 000 exemplaires. Les villages roumains situés aux pieds des Carpates, qu’il s’agisse de Moldavie, de Bucovine, de Transylvanie, du Maramures, tout comme ceux de Crisana, du Banat, d’Olténie ou de Valachie étaient rencontraient souvent ce personnage devenu mythique. Début août, les villageois pensaient qu’en cette période c’est la saison de rut des ours et que des petits oursons allaient apparaitre prochainement. En Moldavie, cette fête était marquée le 6 août, alors que dans le Pays du Heteg, elle coïncidait avec l’Assomption le 15 août. Cette fête était liée en fait à la peur qu’éprouvaient les Roumains des villages de montagne face à ce farouche mammifère »

    Les légendes populaires présentent l’ours comme un animal tout à fait spécial et la ressemblance de sa silhouette à celle de l’Homme se retrouve dans la majorité des versions de la légende évoquée par Florin-Ionuț Filip Neacșu : « Certes il provoque la peur et plus que cela, les légendes affirment que l’ours serait en effet un être humain. Lorsque Dieu et Saint Pierre sont descendus sur terre, un homme se serait déguisé en une peau de mouton, même si en réalité son métier était celui de meunier. Les meuniers n’étaient pas trop aimés par les Roumains habitants des villages de montagne, puisque le payement qu’ils demandaient était trop élevé, selon eux. Pour revenir à notre légende, Saint Pierre s’est métamorphosé en ce meunier habillé de peux de mouton, ce qui expliquerait en quelque sorte la ressemblance entre l’homme et l’ours, les deux des animaux bipèdes. »

    Les Roumains des villages dédient ces jours torrides d’été à l’ours et tentent de coexister avec cet animal sauvage sans le déranger. Il y a des lustres l’ours était perçu comme un petit voisin, qui vit dans la forêt juste à côté mais qui ne maitrise pourtant pas l’art de la création du feu. Dans le calendrier traditionnel, ces fêtes consacrées à l’ours se déroulent tant en été qu’en hiver.

  • L’ours de Ceausescu

    L’ours de Ceausescu

    Réalisé par Aurélien Ducoudray, ancien journaliste devenu scénariste, le dessinateur Gaël Henry et le coloriste Paul Bona, « L’ours de Ceausescu » est « un portrait tragi-comique d’une dictature en sept personnages », comme c’est marqué sur sa couverture. Un album qui parle de la dictature de Nicolae Ceausescu et de l’absurde d’un système non fonctionnel qui de nos jours, nous fait rire par la bêtise qui le caractérisait. Elena Diaconu, à la tête de la librairie française Kyralina a décidé justement de faire de cette BD son coup de cœur estival.

  • Les journées de l’ours

    Les journées de l’ours

    Terrifiant, imposant, puissant et habile à la fois, l’ours figure au centre d’une multitude de traditions et de fêtes roumaines. L’hiver est marqué par les « martini » d’hiver, qui se déroule début février. Sachez que dans le folklore roumain, l’ours est appelé ironiquement « Mos Martin » – « Tonton Martin ». Le monde pastoral suivait attentivement l’activité des ours et le cycle de leur vie. Le dernier mois de l’hiver marquait aussi la dernière étape de l’hibernation des ours.

    Traditionnellement, les gens de la campagne roumaine évitaient de travailler au cours de certains jours, pour ne pas fâcher les ours et protéger ainsi les troupeaux de leurs attaques en été. Fin janvier-début février, soit la période la plus difficile de l’hiver, est maquée par cet animal emblématique pour l’espace roumain. Détails avec Sabina Ispas, directrice de l’Institut d’ethnographie et de folklore « Constantin Brăiloiu » de Bucarest : « Les communautés d’éleveurs d’animaux suivaient avec attention tout ce qui se passait dans la nature, là où ils passaient une grande partie de leur vie. Ils étaient particulièrement attentifs à ce que leurs troupeaux ne soient pas attaqués par les prédateurs – loups et ours. Et nous le savons tous, plusieurs journées du calendrier traditionnel roumain étaient consacrées aux bêtes sauvages. »

    Dans les communautés archaïques, les hommes portaient avec eux une dent d’ours en guise de talisman et même des masques d’ours pour invoquer la puissance de cet animal féroce. Les paysans croyaient aussi que l’ours aidait les âmes des morts ŕ ne pas se tromper de chemin, qu’il avait le pouvoir d’écarter les mauvais esprits et les maladies graves. C’est pourquoi le samedi de l’ours, les paysans recevaient dans leurs foyers des jeunes masqués en ours pour être en bonne santé et prospérer.

    Dans les légendes traditionnelles roumaines, l’ours est placé sous le signe de la lune et le rythme de son hibernation marquait le passage des saisons. Écoutons à nouveau Sabina Ispas : « L’existence de ces prédateurs dans nos forêts était marquée par le passage rythmique des saisons. Après de longues observations, après avoir appris jusqu’aux moindres détails la vie de l’ours, les habitants de la campagne roumaine cherchaient à respecter la personnalité de cette bête pour la tenir loin des bergeries et des troupeaux. Et c’est pourquoi lors de certains jours il était carrément interdit de faire toute sorte de travaux. »

    Les Roumains ont même identifié toute une série de similitudes entre cet animal sauvage et les êtres humains. L’ours était respecté et transformé en une sorte de partenaire des habitants des régions montagneuses. Il ne manquait dans aucune célébration, depuis les fêtes d’hiver, telles Noël et la Nouvelle Année, et jusqu’aux anciennes fêtes pré-chrétiennes d’été. Les paysans lui dédiaient des jours de fête et essayaient de vivre en communion avec lui, sans pour autant troubler les cycles de la vie. La forêt pouvait nourrir et accueillir tant les humains que les animaux, et l’ours était une sorte de voisin costaud qui habitait une tanière au beau milieu de la forêt. Tout se passait bien s’il y restait.

  • L’ours, le loup et le lynx : les trésors vivants d’une Roumanie méconnue

    L’ours, le loup et le lynx : les trésors vivants d’une Roumanie méconnue

    Le programme
    international Life – Euro Large Carnivores, financé en partie par l’Union
    européenne et centré sur la question de la coexistence des humains et des
    grands carnivores en Europe, touchera bientôt à sa fin. Depuis près de cinq
    ans, grâce à la coopération transnationale, le programme cherche à identifier les
    meilleures solutions pour faire en sorte que l’ours, le loup ou encore le lynx
    soient perçus pour ce qu’ils sont : un formidable trésor vivant, une
    chance pour la biodiversité de notre continent.








    Ce même programme s’est
    également donné pour objectif de faire en sorte pour que ces formidables fauves
    puissent continuer à vivre dans leurs habitats naturels, en interférant le
    moins possible avec les humains. En fait, la coexistence entre nous, les
    humains, et les grands carnivores a depuis toujours constitué un problème,
    appelant à des compromis et menant à des adaptations, de part et d’autre. Néanmoins,
    force est de constater que le développement explosif des concentrations et des
    infrastructures humaines au cours des 100 dernières années a considérablement
    réduit l’habitat naturel de la faune européenne, ayant grandement perturbé la
    vie et l’avenir de ces espèces.






    En effet, selon le Fonds
    mondial pour la nature, des activités telles que l’exploitation forestière,
    l’expansion de l’infrastructure de transport et des zones touristiques, le bâti
    et les exploitations agricoles, la récolte intensive de baies ou la chasse
    excessive de certaines espèces, dont notamment celles qui constituent la base
    trophique de grands carnivores, ont fini par mettre en danger la survie des grands
    fauves européens.






    Pour ce qui est de la
    situation spécifique de notre pays, nous nous sommes adressés à Marius Berchi,
    expert du Fonds mondial pour la nature Roumanie, et responsable du volet
    roumain du projet LIFE Euro Large Carnivores : « Nous savons fort bien
    que les activités humaines se développent au détriment des zones sauvages et
    des habitats naturels des espèces sauvages. Et cela ne manque pas d’entraîner
    des conséquences, à plusieurs égards. Prenez les attaques d’ours sur les personnes,
    les dégâts matériels et les pertes économiques engrangées à l’occasion. Aussi,
    des fois, certaines pratiques de gestion de la faune, telle l’alimentation
    complémentaire, qui aide l’animal à s’habituer à l’homme, puis la mauvaise
    gestion des déchets ménagers, ne font qu’empirer le problème. Et l’ours, vous
    le savez sans doute, n’est pas un animal domestique. L’attaque d’un tel fauve
    peut mettre en danger la vie d’une personne. Quant au loup, nous ne disposons pas
    de données récentes, qui fassent état des attaques de cet animal sur des
    victimes humaines. »






    Néanmoins, pour
    réduire les risques d’attaques et le nombre d’incidents de ce genre, il est
    urgent d’enclencher un dialogue entre tous les facteurs impliqués, afin de dégager
    un consensus qui perdure. Or, parmi les acteurs impliqués dans la gestion du
    problème, il faut réunir autour de la table les pouvoirs locaux, des représentants
    des communautés, les agences de protection de l’environnement, les gardes forestiers
    et les gardes-chasse, les gestionnaires de fonds de chasse, les gestionnaires
    de fonds forestiers, les éleveurs d’animaux, les instituts de recherche, les
    universités, les ONG, les opérateurs touristiques et bien d’autres acteurs
    intéressés.






    Marius Berchi
    nous parle de l’approche utilisée par le Fonds mondial pour la nature Roumanie à
    cet égard : « Pour ce qui est des dommages subis par les éleveurs par
    exemple, nous sommes parvenus à faire introduire dans le Plan stratégique
    national un mécanisme, financé par l’entremise de la Politique agricole commune,
    qui prévoit l’acquisition du matériel et des moyens de protection, tels que des
    clôtures électriques, des chiens de berger ou encore des poubelles sécurisées,
    que l’ours ne pourra pas ouvrir. Nous avons ensuite réussi à jeter les bases d’une
    plate-forme régionale pour la coexistence des espèces dans la région des monts
    Apuseni. Vous y trouverez des éleveurs d’animaux, des chasseurs et des
    représentants de la plupart des institutions concernées par le sujet. Je me
    plais aussi de croire que nous avons également contribué à l’accroissement de
    la capacité institutionnelle des acteurs concernés. Nous avons organisé des
    formations thématiques, et je vous donne deux exemples : l’automne dernier, nous
    avons abordé la mise en place d’un système d’évaluation et de suivi de la
    population de loups l’échelle nationale,
    alors qu’une deuxième formation, qui se déroule ces jours-ci, tente de mettre
    en place des équipes d’intervention rapide, rassemblant les maires des
    localités concernées, des gendarmes, des chasseurs et des vétérinaires. Nous
    avons également mené des activités d’information auprès des agriculteurs de la
    région, notamment au sujet des démarches à entreprendre en cas de préjudice,
    pour obtenir des dédommagements en cas de dégâts. Nous avons fait aussi don
    d’équipements de prévention dans le cadre du projet : des clôtures
    électriques et des chiens, voire même des sprays anti-ours. Enfin, nous avons proposé
    des aménagements législatifs et des politiques publiques, pour améliorer la gestion
    de la population d’ours, et nous avons contribué à l’élaboration du Plan
    international d’action pour la conservation des grands carnivores dans les
    Carpates. »








    Quoi qu’il en
    soit, force est de constater l’augmentation de la population de loups, d’ours,
    de lynx et d’autres animaux sauvages en Europe au cours de la dernière
    décennie. Aussi, selon les statistiques, sur une population de plus de 18.000
    ours qui vivent en Europe, la Roumanie abrite un peu plus de 6.700 exemplaires.
    Et sur les 9.000 ratons laveurs recensés sur le continent, 1.200 avaient élu
    domicile dans notre pays. Quant aux loups, si la plupart ont été exterminés
    dans une bonne partie des régions européennes au cours des deux derniers
    siècles, pour atteindre un minimum historique au milieu du XXe siècle, des
    données récentes font état d’une population stable, qui varie entre 2.500 et
    2.900 exemplaires, sur le seul territoire de la Roumanie, une population présente
    notamment dans les régions de hautes collines et de basses montagnes. C’est
    dire l’importance de la Roumanie dans la sauvegarde des grands fauves
    européens. (Trad. Ionuţ Jugureanu)

  • Les ours… caméramans

    Les ours… caméramans

    Une nouvelle
    campagne pour la protection des grands carnivores a été mise en place, fin
    novembre, en Roumanie. Lancée par la filiale locale de World Wildlife Fund (soit
    le Fonds mondial pour la nature ou WWF) et ses partenaires, dans le cadre du
    projet LIFE# EuroLargeCarnivores, la campagne a permis aux passionnés de nature
    de suivre sur les réseaux sociaux des images filmées du point de vue de
    l’animal dans son milieu naturel. Tout cela grâce à des caméras embarquées dont
    les ours ont été équipés.




    Gavril Marius Berchi, manager de projet chez
    WWF Roumanie, raconte : « Cette
    idée nous est venue après avoir constaté qu’en fait, on connait très peu sur le
    comportement social des ours, vu les difficultés qu’une telle recherche
    implique, notamment à long terme. C’est donc grâce au Projet européen de
    gestion des grands carnivores EuroLargeCarnivores que l’on s’est proposé d’en
    apprendre davantage. On a donc équipé trois ours de trois caméras embarquées.
    Il s’agit d’un mâle de 4 ans qui a été expatrié dans les Monts Călimani, après
    avoir constaté sa présence aux abords de la ville de Târgu Mureş. Et puis, de
    deux autres oursons, un mâle et une femelle, âgés d’un an, un an et demi et qui
    vivent dans le Centre pour les ours orphelins Bear Again du département de
    Harghita. »










    Qu’est-ce que
    les chercheurs ont découvert une fois récupérés les colliers GPS dotés de
    caméras ? Gavril Marius Berchi, chef de projet chez WWF Roumanie : « On a observé que même orphelins, les
    oursons se débrouillent tout seuls. Ils socialisent les uns avec les autres et
    vivent ensemble. Une fois relâchés dans la nature, ils continueront à rester
    ensemble une période avant de se séparer et devenir solitaires. Dans le cas du
    troisième ours, l’adulte, un aspect très important à signaler fut le constat
    que cet exemplaire a parcouru une distance très grande de presque 500
    kilomètres, à travers la Roumanie et il n’est jamais revenu sur les lieux d’où
    on l’a pris. »






    En fait, aux
    dires de Gavril Marius Berchi, force est de constater que dans le cas des
    grands carnivores, une fois déplacés, ils ne reviennent plus là d’où ils sont
    partis. En plus, ils peuvent parcourir de grandes distances dans très peu de
    temps, ce qui rend leur gestion encore plus difficile.






    Gavril Marius
    Berchi : « Les données recueillies
    nous ont permis de constater que l’ours avait détruit plusieurs ruchers. Il
    s’était déplacé sur plus de 500 kilomètres à travers la Roumanie avant de
    passer en Ukraine où la connexion s’est interrompue. Les seuls dégâts qu’il ait
    fait furent quelques ruchers, aussi bien en Roumanie qu’en Ukraine. »



    On ne saurait
    dire si c’est suite à un problème de caméra ou si c’est parce que l’ours est tombé
    victime des braconniers que les données recueillies à la fin par les
    écologistes se sont avérées insuffisantes.






    Une chose est certaine
    : des informations manquent toujours, affirme Gavril Marius Berchi : « A part les données en rapport
    avec leur organisation sociale et leur comportement, on aurait bien aimé en apprendre
    davantage sur les différents habitats des ours, sur les territoires transités,
    les routes empruntées, les barrières qu’ils doivent surmonter et surtout, sur
    la confirmation de la fonctionnalité de certains corridors écologiques. Tout
    cela parce qu’on a des projets qui se proposent ou qui se sont proposé d’identifier,
    dans les Carpates, de possibles corridors écologiques et on voudrait savoir
    lesquels d’entre eux seraient fonctionnels. Un autre aspect tout aussi
    important serait l’interaction des ours avec d’autres espèces, tout comme leur
    présence auprès des villages. Eh bien, toutes ces données, nous, on aurait dû
    les collecter grâce à l’ours perdu en Ukraine. On aurait aimé en savoir
    davantage sur sa présence, près des villages, si c’était le cas. »







    En tant qu’omnivores, les ours sont attirés par les endroits où l’accès
    à la nourriture est facile, notamment dans les zones peuplées, où la gestion
    des déchets est déficitaire. Souvent, ils sont obligés de chercher de la
    nourriture ailleurs à cause de l’exploitation exhaustive des ressources
    naturelles au sein de leur habitat (par exemple cueillette des champignons ou
    des fruits des bois). Par conséquent, les ours sont perçus comme un danger pour
    la population.






    Et vu que l’on est en pleine période des fêtes de fin d’année, WWF
    Roumanie nous propose d’offrir un cadeau plutôt spécial : une peluche
    représentant un animal protégé, dont le rachat équivaut à un don pour la
    protection des animaux sauvages de Roumanie.






    Gabriel Marius
    Berchi, manager de projet chez WWF Roumanie, ajoute : « La
    conservation demande des ressources financières importantes. Pour certaines
    activités nous ne réussissons pas toujours à couvrir le nécessaire. Par
    conséquent, en achetant une peluche, vous recevez l’animal préféré sous forme
    de jouet, et nous recevons le don qui nous permet de couvrir certains coûts
    (pour protéger les animaux). »







    Quant
    aux deux bébés ours de la campagne dont nous venons de parler, au printemps,
    ils retrouveront la vie en liberté, dans les forêts des Carpates. (Trad. Ioana
    Stancescu, Valentina Beleavski)

  • Les “martini d’automne”

    Les “martini d’automne”

    Dans l’espace
    roumain, la mi-novembre est marquée par une fête presque oubliée mais très importante
    autrefois. « Martinii de toamna », les « martini »
    d’automne étaient célébrés dans les communautés rurales des régions de montagne
    afin de protéger les troupeaux d’animaux et les maisons de toute incursion des
    animaux sauvages. Quelques jours durant, les paysans ne partaient pas à la
    chasse et ne plaçaient pas de pièges afin d’améliorer l’humeur des
    esprits de la forêt.

    A la maison, les mères de famille ne nettoyaient pas la
    maison, ni la cour et ne jetaient pas les ordures. Elles consacraient cette
    journée à une activité particulière et allaient chercher les racines de
    différentes plantes aux propriétés curatives. Delia Suiogan, ethnologue à l’Université du Nord de Baia Mare : « Les femmes cherchaient toutes ces plantes aux propriétés
    thérapeutiques cueillies le long de l’année et prononçaient une invocation pour
    recevoir de la force curative qu’elles vont ensuite transférer aux humains. Il
    y a évidemment tout un rituel dans le cadre duquel les femmes mettaient toutes
    ces actions sous le signe de la puissance de l’ours. Elle recevaient ainsi une
    partie de sa puissance si elles réalisaient ces rituels durant cette fête.
    N’oublions pas que ce fut toujours à l’occasion de cette fête que les jeunes se
    costumaient en ours pour aller visiter les familles paysannes et leur faire des
    voeux. C’est une tradition qui, tout comme celles du printemps, a migré vers
    l’automne. Jadis, dans les villages roumains, certaines personnes portaient des
    peaux d’ours et lors d’une cérémonie publique marchaient sur les personnes
    malades dans une sorte de transfert symbolique de la force et de la santé. »



    Selon les croyances populaires, les personnes qui respectaient ces
    règles allaient être protégées tout le long de l’hiver des influences
    maléfiques. Ceux qui fêtaient les Martini d’automne étaient en même temps
    protégés des mauvais esprits mais aussi des attaques des loups et des ours. Des
    haches étaient suspendues aux toits des maisons en guise de protection contre
    toute attaque naturelle ou surnaturelle. Bref, nous avons à faire à une fête
    qui célèbre la force de la nature mettant l’ours au centre des pratiques. D’ailleurs,
    le nom de « Martini » renvoie à l’ours, que les enfants appellent d’habitude
    Mos Martin (Père Martin). Delia Suiogan revient avec davantage de
    détails : « Dans certaines régions roumaines, cette
    fête s’appelait aussi la fête de Toton Martin. La fête des martini renvoie
    aussi vers une divinité, un demi-Dieu en fait présent dans l’ancien calendrier
    dacique qui portait une peau d’ours et marquait l’union entre l’Homme et cet
    animal. L’ours n’était pas appelé ainsi normalement. On l’appelait
    « toton » ou bien « mon vieux ». Évidemment, il y a un lien
    avec les ancêtres humains. Il s’agit d’un véritable culte des morts. Dans le
    calendrier traditionnel, toutes ces journées qui sont consacrées aux ours précèdent
    en fait les journées de commémoration des morts en hiver, en automne et au
    printemps. Toutes ces fêtes invitent les personnes décédées il y a plus de sept
    ans à rentrer pour aider les vivants. »



    Symbole de la force, de la verticalité, mais aussi de la royauté,
    l’ours est à retrouver dans nombre de légendes et contes roumains, en tant que
    personnage qui aide le héros. Censées gagner sa confiance, ou bien le tenir à
    l’égard des troupeaux de moutons ou de bétails, ces fêtes des
    « martini » se déroulaient tant en hiver qu’au printemps. A l’instar
    des autres journées de fête, soigneusement respectées jusqu’à la fin novembre
    et qui culminent par la Saint Andrée, la fête des martini d’automne ouvrait annonce
    l’arrivée de l’hiver. (Trad. Alex Diaconescu)