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  • Résidences royales à la mer Noire

    Résidences royales à la mer Noire

    La dynastie de Hohenzollern
    a placé la Roumanie sur la carte de la modernisation lors de l’avènement au trône
    du prince Carol en 1866. Les grands succès politiques internes, tels l’adoption
    de la Constitution de 1866, et internationaux, tels l’indépendance d’État en 1878, la proclamation du royaume en 1881 et la connexion avec le
    système économique européen, ont jeté les bases du développement. Parmi les
    secteurs de l’économie qui connaissent un grand essor, le tourisme occupe une
    place de choix. La construction des châteaux de Peleș et de Pelișor a marqué la
    naissance et le développement de la ville de Sinaia et des stations de montagne
    de la Vallée de la Prahova. Mais la famille royale de Roumanie a également eu
    une contribution essentielle au développement du tourisme littoral, à la mer
    Noire. Rattachée à l’État roumain en
    1878, la Dobroudja ouvre la Roumanie vers cette mer et donne aux Roumains le
    goût du voyage. L’historienne Delia Roxana Cornea, autrice d’un livre consacré
    aux « Résidences royales à la mer Noire. Les villas de rêve des reines de
    Roumanie », y décrit en détail les quatre résidences des souverains
    roumains, dont le Palais royal.




    « Il a été
    bâti entre 1905 et 1906, d’après les plans de l’architecte français Pierre
    Louis Blanc. La résidence a été inaugurée à l’automne de l’année 1907, lorsque
    le roi Carol I avait commandé et cordonné pour la première fois des manœuvres
    militaires en Dobroudja. Peu de temps après, les habitants de Constanţa, par la
    voix d’Anghel Saligny, sur la proposition du roi, ont offert à la reine Elisabeta,
    connue comme la poétesse Carmen Sylva, un petit pavillon érigé sur la digue du
    port. Le pavillon, devenu plus tard le nid de la reine Elisabeta, accueillait,
    au moins jusqu’en 1914, la fine fleur des intellectuels de la ville, lors de
    soirée littéraires, déroulées sous le patronage de la reine elle-même. »




    On
    dit que les murs ont leur propre mémoire, ce qui est vrai aussi pour le Palais
    royal, ouvert à d’importants invités, raconte. Delia Roxana Cornea.




    « Les deux
    résidences ont été les témoins d’un événement particulier de l’histoire de la
    ville de Constanţa – la visite du tsar Nicolas II. Les photos des deux familles
    – impériale de Russie et royale de Roumanie, ensemble dans le pavillon de la
    digue du port de Constanța, sont bien connues. Malheureusement, la période
    difficile de la Grande Guerre et surtout l’occupation bulgaro-allemande de la
    ville et de la Dobroudja, entre 1916 et 1918, ont fortement endommagé ces
    résidences royales. »


    Après
    1918, lorsque tout a changé, l’ancien palais royale changeait aussi
    d’utilisation, tout en gardant les armoiries de la monarchie roumaine et
    rendant hommage à la politique visionnaire des deux souverains roumains,
    Ferdinand I et Marie, les personnalités centrales du nouveau monde roumain,
    indique l’historienne Delia Roxana Cornea.




    « Après la
    guerre, le vieux Palais royal accueille la Cour d’appel de la ville de
    Constanța. La Municipalité offre au roi Ferdinand et à la reine Marie, « en
    souvenir des lourdes années d’occupation et aux parents de la patrie »,
    plusieurs hectares de terrain au centre de la station de Mamaia. C’est le
    moment qui place effectivement la station sur la carte touristique du pays. Dans
    les années qui ont suivi, toute famille aisée souhaitait se faire construire
    une maison de vacances à Mamaia. La résidence royale, construite entre 1924 et 1927,
    était composée de deux bâtiments : le Palais royal, pour toute la famille,
    et un petit pavillon, dont la construction a été proposée par la reine Marie,
    qui voulait l’offrir au prince Mihai. Malheureusement, le roi Ferdinand n’a pas
    eu la chance d’utiliser cette résidence, car les travaux avaient prix fin au
    printemps 1927 et le roi est décédé en été. »


    Le
    palais a été inauguré le 22 août 1927, en présence du petit roi Michel, âgé de
    seulement 6 ans. Pendant plusieurs années, le palais est visité par la famille
    royale et ses invités, dont la famille royale de Grèce, unie par des liens de
    parenté. Mais l’histoire de l’édifice allait changer, précise Delia Roxana
    Cornea.




    « Regrettablement,
    l’histoire de cette résidence royale change après sa mise en vente en 1932, aux
    termes d’un accord entre la princesse-mère Hélène et son ex-mari, le roi Carol II.
    À partir de ce moment-là, le Palais royal se
    transforme, tout à tour, en base de l’hydro-aviation de Mamaia, sous le régime
    communiste d’abord en maison de vacances pour les travailleurs et puis, en
    1970, en Club Neckermann pour les
    touristes allemands. Le rapport justifiant le projet affirmait que l’endroit
    devait faire rentrer des devises étrangères, une place d’hébergement y coûtant
    à l’époque 13 dollars par jour. »




    Après
    1989, l’histoire du Palais royal de Mamaia a continué, mais ceux qui l’avaient
    remis en circulation l’ont mal entretenu. Le temps aidant, l’état de l’édifice
    s’est dégradée et il a fini par être abandonné. L’actuelle campagne de
    réhabilitation est porteuse d’espoir, les habitants de la ville de Constanţa
    espérant revoir le palais récupérer sa splendeur ancienne.


    (Trad. Ileana Ţăroi)

  • Attractions touristiques au département de Dolj

    Attractions touristiques au département de Dolj

    Son chef-lieu – la ville de Craiova – est idéal pour les amateurs d’histoire, d’architecture et d’art, pour ceux qui veulent se prélasser près d’une piscine ou pour les familles à la recherche d’aires de jeux pour les enfants. De Craiova, nous nous dirigerons vers la partie rurale du département et découvrirons à la fois d’anciennes traditions et coutumes ainsi que des monuments de la nature. Mihai Neaţu, vice-président du Conseil départemental de Dolj, nous parle de Craiova, autrefois capitale de l’aristocratie du sud de la Roumanie :



    « La ville porte encore aujourd’hui l’empreinte d’une époque où des architectes renommés, roumains ou occidentaux, aux côtés de maçons, de charpentiers, de peintres et de décorateurs habiles ont façonné le style impressionnant de la ville. Les touristes sont invités à découvrir tout d’abord son centre historique récemment rénové. Vous ne pouvez pas passer par Craiova sans visiter et admirer, par exemple, le somptueux palais Jean Mihail, qui accueille le Musée d’art de Craiova. Par l’opulence des détails architecturaux qui comprennent des stucs dorés, des lustres avec des ornements en cristal de Murano, des escaliers en marbre de Carrare ou des murs tendus de soie de Lyon, on voit que ce palais a appartenu autrefois à l’un des boyards les plus riches de Roumanie. Il s’était même porté garant pour les prêts de l’État roumain dans les années de la grande crise économique. Actuellement, ce palais est parfaitement restauré. Le musée d’art qui y est accueilli contient un patrimoine inestimable, composé de 9 000 pièces, dont six œuvres originales signées par l’illustre sculpteur Constantin Brâncuşi. De même, des pièces rares peuvent également être découvertes dans les collections du Musée de l’Olténie. Je mentionnerais deux épées romaines, de type Spatha, les seules du genre dans l’aire de l’ancien Empire romain, et qui sont en parfait état. On peut encore voir l’épée du haïdouk Iancu Jianu ou les Quatre Evangiles byzantines, écrites sur parchemin. C’est l’un des trois exemplaires qui existent encore dans le monde. »



    Toujours dans la zone centrale de Craiova et toujours ancrée dans son histoire laïque, se trouve la plus ancienne construction civile de la ville, un monument d’architecture médiévale : Casa Băniei, poursuit Mihai Neaţu, vice-président du Conseil départemental de Dolj.



    « Elle a été reconstruite par le prince Constantin Brancovan en 1699. Là, les visiteurs de notre ville trouveront des expositions représentatives des occupations traditionnelles, du costume traditionnel, de la poterie, des tissus, des icônes, des objets de culte ainsi que de précieux tapis, dont certains appelés « scoarţe ». 120 ont été sélectionnés pour être inclus au patrimoine mondial de l’UNESCO. Ce sont des éléments à l’appui du dossier commun de candidature pour les techniques traditionnelles de fabrication de ce type de tapis en Roumanie et en République de Moldova. »



    Craiova n’est pas seulement synonyme d’architecture, elle dispose aussi de paysages naturels. Mihai Neaţu explique :



    « Si le cœur de Craiova est l’ancien centre-ville, son poumon vert est sans aucun doute le Parc Nicolae Romanescu. C’est un parc de 100 hectares, aménagé dans un style romantique. Il s’inscrit dans la galerie des lieux de la ville qui porte la signature de personnalités marquantes de l’époque. Il est réalisé selon les plans du paysagiste français Édouard Redont, médaillé d’or à l’Exposition universelle de Paris en 1900. C’est un paradis vert et une oasis de tranquillité au milieu de l’agitation urbaine, aux côtés du Jardin botanique Alexandru Buia, modernisé et enrichi de nouvelles espèces ces dernières années. C’est un lieu de détente très recherché par les habitants de Craiova et les touristes, où la diversité des fleurs constitue un spectacle vivant. Je dois également mentionner une attraction importante du Conseil départemental de Dolj, dans la cour du Palais Jean Mihail, du Musée d’art. Nous surprenons déjà les visiteurs avec une création architecturale sans équivalent dans le monde entier. Il s’agit d’un prisme en verre de 12 mètres de haut comprenant des représentations à grande échelle des œuvres de Constantin Brâncuşi « L’Œuf » et « La Maïastra ».



    L’offre touristique de la partie rurale du comté de Dolj est également très riche. Mihai Neaţu, vice-président du Conseil du département de Dolj :



    « Si nous devions sortir de Craiova et aller à la campagne, il convient de mentionner les cule (maisons fortifiées) du comté de Dolj, également remises à neuf. Nous avons le corridor de la rivière Jiu, avec une faune et une flore spectaculaires, nous avons le Danube sur une centaine de km aux confins de notre département. C’est un comté qui offre à la fois des paysages de plaine et des paysages avec de hautes collines boisées avec des cours d’eau rapides et une faune et une flore riches. Par exemple, la localité de Cetate est un pôle d’attraction touristique permanent. Là, on peut retrouver une ancienne gare portuaire reconditionnée et une vue imprenable sur le Danube. C’est là que j’ai vu les plus beaux couchers de soleil sur le fleuve. »



    Le Conseil départemental a investi et continue d’investir dans de très nombreux objectifs culturels, artistiques, mais aussi dans des projets qui encouragent le tourisme dans le comté de Dolj. Mihai Neaţu revient au micro :



    « Nous avons commencé par le Musée d’art, un projet financé de fonds européens. Nous pouvons également parler du Musée d’art contemporain dont nous nous occupons en ce moment. Dans un mois, je pense qu’il sera finalisé. Nous avons le musée Casa Dianu à Craiova. C’est un bâtiment avec le statut de monument historique, récemment restauré. Nous avons un axe qui traverse le comté du nord-est au sud-ouest, sur lequel un circuit culturel et touristique se dessine, des vestiges du camp romain de Răcarii de Jos jusqu’à la rive du Danube, dans le port culturel de Cetate. Il y a aussi un circuit qui passe par les cule de Cernătești et Brabova. Ce sont des cule récemment rénovées et spectaculaires. Nous proposons aussi à nos touristes un itinéraire qui se déroule dans la partie sud du comté, le long de la véloroute cyclable européenne EuroVelo 6. Il part de Rast et mène les touristes au cœur de l’une des plus grandes aires protégées du réseau Natura 2000 en Roumanie, à savoir le corridor de la rivière Jiu. C’est un sanctuaire d’oiseaux migrateurs et il fait partie du corridor vert du Danube inférieur. Notons aussi la réserve naturelle de la Forêt de Zaval. Il y a beaucoup de sites touristiques. »



    L’aéroport international de Craiova a connu un processus complexe de modernisation et d’expansion au cours de la dernière décennie, et a des vols vers 32 destinations européennes. La destination touristique de Dolj est donc accessible et vous attend pour une expérience inoubliable.


    (Trad. : Ligia)

  • Février 2021

    Février 2021

    Œuvre de l’architecte viennois Franz Anton Hillebrandt, le palais a été construit en style baroque autrichien tardif et se voulait une copie de moindres dimensions du Palais du Belvédère de Vienne. En 1773, l’édifice a été affecté par un incendie, mais il est reconstruit à l’identique et finalisé en 1777.



    Dans l’espace devant le Palais et la Cathédrale catholique, un jardin à l’anglaise a été aménagé. C’est là que l’on retrouve deux œuvres d’art d’une grande valeur : la statue en bronze de l’évêque Szaniszló Ferenc (1850–1868), commandée par l’évêque Schlauch Lőrinc et placée du côté nord du lot, respectivement la statue monumentale de Saint Ladislas. Initialement, cette dernière avait été mise en place au centre-ville, en 1892, et replacée ultérieurement, après la Première Guerre mondiale, au centre de l’espace processionnel. Elle est, de nos jours encore, une des principales attractions touristiques de l’endroit.



    Derrière la façade ouest du Palais on retrouve un jardin dans le même style, aménagé par le terrassement d’une colline. Les trois ailes du Palais, disposées en U, délimitent une cour intérieure connue sous le nom de cour d’honneur, reliée aux terrasses inférieures par une rangée de sept marches.



    Devant l’aile sud du Palais on retrouve une composition géométrique réalisée avec des arbustes, cette fois-ci sous forme de lyre. Elle rappelle l’époque de gloire de la musique classique à Oradea, lorsque l’orchestre de la cathédrale, créé par l’évêque Adam Patachich, était dirigé par des personnalités telles Johann Michael Haydn ou Carl Ditters von Dittersdorf.

  • Une journée à Arad

    Une journée à Arad

    Notre guide, Casiana Alexandra Răduţ, conseillère touristique au Centre national d’information et de promotion touristique, nous apprend que la ville du même nom, le chef-lieu du département d’Arad, a une histoire très intéressante.



    « Nous l’avons surnommée la Ville des palais parce que nous avons beaucoup de beaux palais. En même temps, notre ville dispose d’un patrimoine important de style Sécession – une quarantaine de bâtiments protégés. Je voudrais en mentionner quelques-uns, que nous présentons dans le cadre de nos visites : le Palais Neuman, le Palais administratif, le Palais culturel, le Palais Földes, qui est aussi le premier bâtiment de style Sécession de la ville d’Arad, le Palais Bohus et le Palais Szantay. Parmi ceux-ci, le Palais Földes est un bâtiment emblématique à Arad. Il a été conçu par l’architecte Emil Tabacovici, qui a également eu un apport important dans la construction de Novi Sad dans la seconde partie de sa vie. C’est un palais dédié à la famille des pharmaciens Földes. On peut remarquer sur la façade les éléments de style Sécession ainsi que de nombreux archétypes utilisés à l’époque. Par exemple, Hippocrate et la déesse Hygée, qui étaient les symboles de la santé. À l’intérieur, il y a une pharmacie qui fonctionne encore aujourd’hui. Le mobilier est fabriqué à Arad, il a été conservé et il est connu des amateurs de meubles classiques, plus précisément des meubles Lengyel. »



    Et parce que notre guide a mentionné le Palais administratif, sachez qu’il a été construit entre 1872-1874 en style Renaissance, et abrite présentement l’Hôtel de ville. Il a une tour de 54 m. Il y a beaucoup d’endroits à visiter et de bâtiments à voir, mais de tous, Casiana Alexandra Răduţ, conseillère touristique au Centre national d’organisation et de promotion touristique, invite les touristes à visiter le Palais culturel, que ce soit lors de visites organisées ou individuelles.



    « Il se trouve juste derrière l’Hôtel de ville d’Arad et c’est un bâtiment éclectique, mais avec de nombreux éléments Sécession. Actuellement, c’est le siège de la Philharmonie d’Arad, la première philharmonie organisée en Roumanie. Les spécialistes sont d’avis que l’acoustique est très similaire ou même meilleure que celle de Vienne. Le Musée d’histoire partage le même bâtiment. Dans la région d’Arad, il y a des découvertes depuis l’époque dacique jusqu’à la Grande Union des Principautés roumaines de 1918. Arad a joué un rôle très important dans l’Union des Principautés roumaines. Tous les politiciens de l’époque se sont réunis à Arad afin de rédiger la déclaration qui allait être prononcée à Alba Iulia. »



    Dans la ville d’Arad, il y a aussi une citadelle avec une très belle histoire. La cité est de type Vauban et elle a été construite à l’époque de Marie-Thérèse d’Autriche. Actuellement, c’est une unité militaire et elle compte parmi les derniers bastions de ce type où il y a une unité militaire depuis sa conception et jusqu’à nos jours. Son activité n’a donc pas été interrompue depuis près de 200 ans. La citadelle est incluse dans les visites touristiques, précise Casiana Alexandra Răduţ, conseillère touristique au Centre national de formation et de promotion touristique.



    « Pour une visite d’une journée, je vous propose un tour de la ville, des palais et des églises. Vous découvrirez qu’Arad est une ville multiculturelle, et cette multiculturalité est également visible par les lieux de culte qui existent et qui témoignent de la présence de ces nationalités qui ont vécu paisiblement dans cette ville au fil du temps. Je mentionnerais la cathédrale Saint Antoine de Padoue, l’Eglise luthérienne, l’ancienne Cathédrale orthodoxe, la Synagogue néologue et l’Église serbe. Dans ce même tour, les vacanciers peuvent visiter, à deux kilomètres de la ville, la Forêt de Ceala, qui fait partie du Parc national Lunca Mureşului et qui est une oasis de tranquillité. »



    La Cathédrale Saint Antoine de Padoue est catholique, sise en plein centre-ville. Construite entre 1902 et 1904, elle est en style éclectique – avec des éléments baroques, classiques et Renaissance. Sur la même avenue principale, un autre édifice intéressant attire le regard ; c’est l’Eglise rouge, appartenant au culte évangélique luthérien, bâtie en 1905. Son nom lui vient de son matériau de construction — la brique rouge. Si on continue, on arrivera à la nouvelle et imposante Cathédrale orthodoxe, consacrée à la Sainte Trinité, finalisée en 2018, avec une très belle peinture à lintérieur.



    Dans le comté d’Arad, il y a 43 églises en bois, certaines vieilles de plus de 250 ans. 24 sont bien conservées et ont récemment été incluses dans le circuit national. La visite de ces églises pourra se faire dans le cadre du programme « Tourisme d’une journée », proposé par le Conseil départemental d’Arad.



    Pour terminer votre journée à Arad, ne manquez pas de faire une belle promenade au bord de la rivière Mureş, pleine de verdure – une activité que les gens de l’endroit apprécient. Histoire de respirer et de vivre quelques instants au rythme de la ville. Vous verrez que les gens sont très détendus ; comptez-vous parmi eux.


    (Trad. : Ligia)

  • Le Palais Bracovan de Potlogi

    Le Palais Bracovan de Potlogi

    A la tête de la Valachie de 1688 à 1714, Constantin Brâncoveanu (Brancovan) a eu un des règnes les plus longs et les plus fleurissants de l’histoire de cette principauté roumaine. A son époque, le sud de la Roumanie actuelle a connu un grand essor culturel et spirituel, comme en témoignent les nombreux palais et lieux de culte construits dans le style architectural connu depuis sous le nom de brâncovenesc (brancovan). Déchu par les Ottomans, le prince Constantin Brancovan fut emprisonné en 1714, à Constantinople, avant d’être décapité, le 15 août 1714, avec ses quatre fils et son conseiller, Ianache Văcărescu.

    Aujourd’hui, nous vous proposons de rendre hommage à cette personnalité éclairée de l’histoire de la Roumanie, en visitant un de ses anciens palais, celui de Potlogi. Pour nous y rendre, il suffit de monter en voiture et d’emprunter l’autoroute A 1 jusqu’à la petite localité de Potlogi, dans le département de Dâmbovița. Ouvert récemment au grand public, l’édifice nous sera présenté par Ovidiu Cârstina, à la tête du Complexe national du Musée de la Cour Princière de Târgovişte, sous les auspices duquel se trouve aussi l’ensemble architectural de Potlogi:« Ce fut grâce à un financement européen mis à profit suite à un projet du Conseil départemental de Dâmbovița que le Palais brancovan de Potlogi fut enfin ressuscité. Aujourd’hui, c’est un endroit vivant, sensationnel, vibrant et chargé d’histoire puisqu’il s’agit du premier palais des quatre que le prince Constantin Brancovan a fait construire pour ses quatre fils. Le prince avait déjà un domaine à Potlogi, une localité qui, à regarder de plus près, se trouve justement au milieu de l’ancienne route reliant Târgovişte à Bucarest, à 40 kilomètres entre ces deux villes, la distance maximale que le cortège princier pouvait parcourir à l’époque, en un seul jour. Constantin Brancovan avait un attachement particulier à la ville de Târgovişte puisqu’il y avait passé son enfance. Voilà pourquoi, avec le feu vert de la Sublime Porte, il a trouvé les ressources financières pour refaire la Cour princière, son palais et les dépendances. Il profitait des terres qu’il détenait dans la région pour s’y rendre notamment en fin d’été – début d’automne sous prétexte de surveiller les vendanges. Dressé en peu de temps, le Palais de Potlogi fut construit pour le fils aîné du prince, Constantin, que son père espérait voir installé sur le trône de la Valachie. La configuration actuelle de l’édifice est particulière : d’abord, sur les quatre palais, il est le seul qui de nos jours encore se rapproche de sa forme initiale. A la différence du Palais de Mogoşoaia, par exemple, transformé par le prince Ghica, celui de Potlogi a préservé son empreinte initiale, malgré une restauration menée par l’architecte Balş, dans les années 1950. Au moment où le prince Brancovan a été écarté du pouvoir et emprisonné à Constantinople avant d’être assassiné avec ses quatre fils et son conseiller, le 15 août 1714, le Palais de Potlogi a été incendié et pillé par les Turcs qui espéraient y trouver les richesses qu’on attribuait à l’époque aux Brancovan. Une fois arrivés dans la cour en style brancovan, ceux qui nous rendent actuellement visite pourront découvrir un palais soigneusement restauré et ses dépendances : la cuisine, les écuries, les habitations des serviteurs – autant d’éléments faisant partie de la cour princière de Constantin Brancovan et qu’on retrouvera dans le cas des autres palais aussi ».

    Ovidiu Cârstina nous invite à un tour historique, culturel et gastronomique du complexe du Palais de Potlogi, tel qu’il se présente actuellement, après les travaux de restauration: « Le visiteur aura l’occasion de découvrir le Palais en faisant le tour de tous les endroits et en visitant toutes les salles de l’édifice. L’aile Ouest renfermait jadis la chambre de l’épouse du prince et celles des enfants, tandis que l’aile Est comporte la salle des hôtes, là où le prince Bracovan recevait des visiteurs ou prenait le repas, le bureau du prince, une petite salle du trône où le souverain débattait du sort du pays et prenait des décisions administratives et enfin sa chambre à coucher, que l’on a essayé de mettre en valeur à travers plusieurs éléments de mobilier. Une fois dans la loggia nord du palais, le visiteur pourra admirer le parc aménagé selon les plans de l’époque de Brancovan et l’étang qui lui assurait la source de poisson frais. Voyons aussi le reste des bâtiments, chacun avec son rôle: dirigeons-nous vers la cuisine que l’on a imaginée afin de permettre aux visiteurs de comprendre ce qu’une cuisine voulait dire à cette époque-là, en 1714. L’occasion de voir que sur la plupart des objets exposés, une bonne partie se rapproche justement du nécessaire d’ustensiles de cuisine du temps des Brancovan. A en croire les chroniqueurs de l’époque, souvent, les convives déploraient la distance à parcourir entre la cuisine et la salle à manger, ce qui faisait que les plats leur parvenaient déjà froids. Un inconvénient qu’ils étaient prêts à ignorer devant les repas copieux qui comportaient même 72 plats. Déjà, il ne faut pas imaginer ces repas selon la tradition actuelle. A l’époque, c’était une occasion de rencontre, d’échange et de rapprochement à travers les mets et les vins. Sur le côté gauche de la même cour on trouve Droşcăria, une remise où l’on déposait pêle-mêle tous les outils nécessaires à l’entretien de la cour, du jardin, de l’étang, ainsi que les carrosses et les carrioles. Juste derrière cet endroit, il y a le potager dont les légumes se retrouvaient à l’époque sur la table des Bracovan. »

    Madame, Monsieur, si un jour vous êtes de passage à Bucarest et que vous aimeriez sortir un peu de l’agglomération urbaine pour respirer l’air de la campagne, le Palais de Potlogi serait une destination idéale à découvrir en toute saison. (trad. Ioana Stancescu)

  • 11.08.2020

    11.08.2020

    Coronavirus en Roumanie – L’état d’alerte imposé pour combattre la pandémie de coronavirus sera le plus probablement prolongé, mais la décision dépend de l’évolution de l’épidémie a déclaré, le premier ministre roumain, Ludovic Orban. Il est attendu demain au Parlement pour présenter le rapport de son cabinet sur la gestion de la pandémie, conformément à une demande faite par la direction du Législatif de Bucarest. Demain également, le plénum du parlement devra débattre d’un rapport de la Cour de Comptes sur les achats faits par l’exécutif durant la crise sanitaire. Par ailleurs, l’Espagne ne figure plus sur la liste jaune des pays à haut risque épidémiologique et les voyageurs en provenance de ce pays ne seront plus obligés d’observer la quatorzaine une fois arrivés en Roumanie. C’est une décision adoptée dans le cadre de la réunion du Comité national des situations d’urgence. Soulignons aussi que nombre de voyageurs roumains qui habitent en Espagne rentrent en Roumanie au mois d’août pour y passer les vacances. Par ailleurs, la Roumanie a recensé ces dernières 24 heures 1.215 cas d’infection au nouveau coronavirus, portant le nombre total des infections depuis le début de la crise sanitaire à 63.762. Plus de 30 mille malades ont guéri. 2764 personnes sont décédées. A présent les sections de soins intensifs accueillent un nombre record de malades, soit 485.

    Palais – Le domaine royal de Săvârşin, comté d’Arad, dans l’ouest de la Roumanie ouvrira ses portes au grand public au début de l’automne 2021. Le public aura l’occasion de visiter un musée de l’automobile, une partie d’un village traditionnel et le parc du château, lit-on sur le site internet de la Famille royale de Roumanie. Le palais de Săvârşin est entouré d’un parc s’étalant sur 6,5 hectares et comporte un lac et un ponton. Créé dans sa forme actuelle en 1830, le parc est un des plus vieux de Roumanie. Le musée royal de l’automobile accueille plusieurs voitures ayant fait partie de la collection personnelle du roi Michel Ier, le dernier des quatre souverains de Roumanie. Cette collection a été constituée lorsque l’ancien souverain était en exile en Suisse. Conformément à une tradition instituée par l’ex souverain, la famille royale roumaine passe les fêtes d’hiver et les vacances d’été au Palais de Savarsin, l’unique résidence privée que celui-ci possède en Roumanie.

    Liban – Le Premier ministre libanais Hassan Diab a annoncé lundi soir la démission de son gouvernement, après le départ de plusieurs membres de son équipe sous la pression de la rue qui accuse la classe politique d’être responsable de l’explosion dévastatrice au port de Beyrouth, selon l’AFP. A la tête du gouvernement depuis janvier, M. Diab a fait cette annonce dans un discours a la nation six jours après l’explosion qui a dévasté le port de la capitale libanaise et une partie de la ville. Pendant son discours, des heurts se déroulaient dans le centre ville aux abords du Parlement, pour la troisième soirée consécutive. Des manifestants lançaient des pierres et des pétards sur les forces de sécurité qui répliquaient avec du gaz lacrymogène. Les manifestants réclament le renouvellement de la classe politique tout entière, accusée depuis des mois de corruption et d’incompétence. La déflagration du 4 aout –qui a fait au moins 160 morts et plus de 6.000 blessés– s’est ajoutée aux souffrances d’une population déjà excédée par une crise économique inédite, aggravée par l’épidémie de Covid-19. C’est un incendie dans l’entrepôt ou étaient stockées 2.750 tonnes de nitrate depuis six ans, sans mesures de précaution de l’aveu même de M. Diab, qui a provoqué l’explosion.

    Tennis
    Aujourd’hui la joueuse roumaine de tennis, Simona Halep, numéro 2 mondiale
    doit jouer ses premiers matchs officiels après la pause provoquée par la
    pandémie de Covid 19. Elle participe tant dans la compétition de simple que
    dans celle de double du tournoi WTA de Prague. Dans la compétition de simple,
    Simona Halep affronte aujourd’hui dans le premier tour la slovène Polona Hercog
    et dans la compétition de double la Roumanie évoluera aux côtés de Barbora Strycova de la République Tchèque.
    Les matchs du premier jour de la compétition ont été perturbés par la pluie.
    Par ailleurs, le match qui opposait Irina Begu à Daiana Iastremska, 4e
    favorite de la compétition a été annulé, l’ukrainienne annonçant ainsi son
    retrait du tournoi. Irina Begu a vaincu aujourd’hui Anastasija Sevastova de
    Lettonie dans son premier match de la compétition.

    Météo – Il fait chaud sur la majorité des régions de Roumanie, avec des épisodes de canicule notamment sur le sud. Les maxima de la journée vont de 25 à 35 degrés. L’administration nationale de météorologie a également émis une alerte Code jaune à l’instabilité valable dans 14 départements du centre, est, sud et sud-ouest. Des pluies à verse et des orages sont prévus, avec quelques chutes de grêle.

  • Le palais Cantacuzène

    Le palais Cantacuzène

    Aujourdhui, nous partons à la découverte dun des plus beaux palais de Roumanie. Il se trouve dans la station de montagne de Busteni et sa construction a commencé il y a plus dun siècle. Diana Pârvulescu, chargée de relations publiques au Chateau Cantacuzène, affirme que cette merveilleuse bâtisse fut érigée à la demande du prince régnant Grigore Cantacuzène et que les travaux ont duré une dizaine dannées de 1901 à 1911. Diana Pârvulescu : « Il se trouve sur lemplacement dun ancien pavillon de chasse qui appartenait à la même famille Cantacuzène. En route de Bucarest, dans le sud à Brasov, dans le centre de la Roumanie, la famille Cantacuzène y faisait halte pour une brève partie de chasse. Larchitecte du château est Grigore Cerchez, celui qui a projeté aussi limmeuble de lUniversité darchitecture de Bucarest. Dailleurs, le palais est une merveille architecturale, couverte de pierre taillée et avec un style néo-roumain omniprésent. Les touristes qui choisissent de nous rendre visite observeront, une fois passés par les immenses portes en fer forgé que sur la gauche sélèvent les merveilleux et imposants monts Bucegi. Ils peuvent être admirés en savourant un café sur notre terrasse. Nos visiteurs auront loccasion dadmirer et de découvrir tous les coins du domaine, où il y a des artésiennes et une grotte artificielle, érigée vers 1900. »


    Les touristes peuvent se promener sur les allées pavées en pierre du domaine et prendre des photos devant les artésiennes avant dadmirer les sculptures installées dans le parc du palais en 2018. Diana Pârvulescu :


    « A présent, il y a une trentaine de sculptures exposées dans notre parc. A la fin dune belle promenade, on peut pénétrer dans la cour intérieure, monter dans la tour doù on peut observer lintégralité du domaine, les montagnes et le parc daventure. Puis, les touristes sont prêts à commencer le tour du palais. Le point de départ et la partie inférieure du palais, où jadis la famille Cantacuzène organisait de dîners et des soirées musicales. Même George Enescu, le plus grand musicien roumain est monté sur la petite scène située dans la salle de bal du Palais Cantacuzène. Le tour complet sétend sur quelque 35 minutes et sur demande on peut organiser des tours guidés en anglais ou français en fonction de la nationalité des visiteurs. Cest le moment de monter pour découvrir les anciennes chambres à coucher de la famille Cantacuzène. Elles ont été transformées en 2015 en une galerie dart. Chaque année nous accueillons trois ou quatre expositions. Tous les meubles sont malheureusement disparus à lépoque communiste et cest pourquoi nous avons organisé une exposition appelée « Détail néo-roumain » dans le cadre de laquelle nous avons installé des pièces de mobilier censées recréer cette période : tables, chaises, tapis »


    Cest le superbe panorama sur le massif Bucegi qui impressionne surtout les visiteurs du palais Cantacuzène, affirme Diana Pârvulescu, chargée des relations publiques au Palais Cantacuzène. Elle ajoute que :


    « Un autre élément qui attire lattention de tous les touristes qui franchissent notre seuil est la grande salle de bal, où toutes les vitres sont des vitraux et qui accueille une collection héraldique unique en Roumanie, qui présente les armoiries de la famille Cantacuzène. Elle est vraiment censée attirer lattention et la curiosité des touristes pour quils découvrent qui a été Grigore Cantacuzène et en général lhistoire de ce palais. Dhabitude, notre guide raconte la merveilleuse légende, selon laquelle le prince Grigore Cantacuzène a voulu remplacer les pavées de lallée à lentrée du domaine avec des monnaies en argent afin de montrer combien il était, riche. Il était surnommé « le nabab » puisque sa fortune était colossale. Il a fait bâtir ce palais, mais aussi le Palais Cantacuzène de lavenue de la Victoire à Bucarest qui accueille actuellement le musée George Enescu, ainsi que le Palais de Floresti, compté de Prahova, qui est de nos jours malheureusement en ruine. »


    Le palais Cantacuzène sétale sur quelque 3148 mètres carrés et dans le parc qui lentoure vous aurez loccasion dadmirer plus de 15 mille fleurs qui viennent dêtre plantées sur une superficie de pas moins de 60 mille mètres carrés. (Trad. Alex Diaconescu)


  • Primăverii, le quartier des élites

    Primăverii, le quartier des élites

    Le quartier Primăverii (du Printemps, en français), le plus beau quartier de la capitale roumaine, situé dans la partie nord de Bucarest, est bien connu pour être depuis toujours une zone très convoitée par les élites, bourgeoises d’abord, communistes ensuite, enfin par les nouveaux riches après 1990. Pendant l’époque communiste, le quartier, qui a pour nom officiel celui du principal boulevard qui le traverse, avait pris le surnom du quartier de la nomenklatura. Et, en effet, c’est là que résidaient la plupart des lourds du régime, à commencer par la famille de l’ancien président Nicolae Ceausescu et jusqu’aux chefs de la Securitate, la fameuse police politique du régime communiste roumain.

    Le quartier, dessiné au début du 20e siècle, avait été connu comme le lotissement Bonaparte, car censé être érigé au bout de la chaussée Bonaparte, ou encore sous le nom du lotissement Ferdinand Ier, en souvenir de l’ancien souverain, celui qui dirigea la Roumanie durant la Première Guerre mondiale.

    L’historienne Oana Marinache précise : « L’histoire de la zone commence avec deux Belges, deux messieurs, membres du Conseil d’administration de la Société des tramways de Bucarest. Ils reprennent le modèle lancé par Alexandru Filipescu, héritier d’une longue lignée de boyards, qui avait décidé de faire des lotissements sur ses terres agricoles situées autour de Bucarest, pour en construire un quartier d’habitations. Ils suivent donc ce modèle, mais à une échelle plus importante encore, en 1913. D’où le nom du lotissement Bonaparte, car prolongeant la chaussée Bonaparte, l’actuel boulevard Iancu de Hunedoara. Les deux disposaient des fonds nécessaires pour mener à bien leur dessein, mais les temps étaient peu propices à ce genre d’investissements. La Grande guerre commence peu après, ce qui met un coup d’arrêt net au projet. Mais, selon les informations dont l’on dispose, certains travaux d’aménagement avaient d’ores et déjà débuté. Après la fin de la guerre, ce n’est qu’en 1921 que le projet est relancé, alors que le lotissement avait été racheté entre temps par la Société des ingénieurs associés. En 1925, l’infrastructure urbaine dont le quartier sera doté est déjà là. »

    Dans la période de l’entre-deux-guerres, la zone est en plein essor. L’architecture du style néo-roumain, inspirée de la tradition byzantine et d’une architecture locale, se taille la part du lion. Mais, à côté, l’on retrouve un style éclectique méditerranéen, une architecture de style mauresque ou florentin. Si l’on se fie aux clichés réalisés à l’époque par le célèbre photographe Willy Prager, la construction de la plupart des maisons de ce nouveau quartier était déjà achevée dans les années 40. Le quartier se retrouvait au milieu d’une zone de plaisance de la capitale, où les bucarestois avaient pris l’habitude de sortir en fin de semaine, pour pique-niquer. Des témoignages font même état de l’existence d’une source thermale dans la zone. Les zones environnantes, tels les quartiers de Dorobanti et de Pangratti, connaissent un essor semblable à celui que connaît à cette époque le quartier Primăverii. Plus tard, ce seront les zones de choix pour l’installation des ambassades étrangères et du siège de la télévision publique.

    Après 1945, avec la fin de la guerre et l’instauration progressive du régime communiste, la composition sociologique des habitants du quartier change. Historien et critique d’art, Cosmin Năsui décrit à quoi ressemblait le quartier à l’époque : « A l’époque du communisme, le quartier du Printemps suivait un modèle cohérent, mais avec ses particularités. D’abord, il n’y avait pas d’église, car, vous savez, les communistes pouvaient s’en dispenser. Puis, il n’y avait ni magasins, ni marchés, parce que la nomenklatura bénéficiait de ce privilège, de se fournir chez elle de tout ce dont elle avait besoin. Enfin, la vie sociale était réduite à sa plus simple expression. Il n’y avait ni bistrots, ni places publiques. Pour l’anecdote, nous savons la distance que devait parcourir le père de Nicolae Ceausescu pour trouver un bistrot, boire son absinthe. Le vieux devait passer dans le quartier voisin de Dorobanti pour pouvoir trouver un bar. Et grâce à ses habitudes bachiques, les ragots colportés dans les bars arrivaient jusqu’aux oreilles de son fils, le dernier dictateur communiste roumain ».

    Après 1945, le quartier change totalement. La culture du secret et la suspicion prennent le dessus. Aux coins des rues, les guérites des policiers, qui installent des check points, font leur apparition.

    Cosmin Năsui : « L’on dispose de peu d’images d’époque de cette zone. L’on retrouve tout de même des images de ce qu’était alors la place Staline, l’actuelle place Charles de Gaulle, avec, au milieu, la statue du généralissime, là d’où commence le quartier Primăverii. La place Staline est présente sur les clichés d’époque, car c’est de là que partaient les défilés militaires. Willy Prager est le photographe qui avait immortalisé l’apparence du quartier à ses débuts. Puis, plus rien. Si, tout de même, il existe des clichés enfouis dans un dossier spécial, dressé par la police politique, par la Securitate. Un dossier qui porte pour nom « Le Trajet », car il s’agit en fait d’une information rédigée par les agents de Nicolae Ceausescu, censés assurer la sécurité de ses déplacements depuis et vers son domicile. Mais ces photos sont assez banales, elles suivent le trajet que prenait la voiture présidentielle. Pour l’instant, l’on n’a pas déniché d’autres images d’époque de ce quartier qui se trouvait sous haute surveillance. La plupart de maisons avaient été confisquées aux anciens propriétaires et se retrouvaient dans le fonds locatif destiné à la nomenklatura. Les hauts cadres du parti en bénéficiaient, chacun selon son rang et pour autant qu’il se maintienne dans les sphères raréfiées du pouvoir. L’on a pu par la suite analyser le mix sociologique que formaient les habitants du quartier fin 1989, au moment de la chute du régime communiste. Les dignitaires retraités étaient nombreux. Certains s’étaient installés à compter de 1944, et ils y logeaient toujours ».

    Dès 1989, le quartier fait peau neuve. Les nouveaux riches de la période de transition côtoyant dorénavant une ancienne nomenklatura vieillissante. Des sociétés nouvellement implantées y installent leurs quartiers généraux, alors qu’un bout des jardins de l’ancien palais du couple Ceausescu laissera la place à une résidence d’ambassade. (Trad. Ionut Jugureanu)

  • QSL octobre 2017 – Le Palais de Mogosoaia

    QSL octobre 2017 – Le Palais de Mogosoaia

    Construit en 1702 en style brancovan, le Palais de Mogoşoaia est un mélange d’éléments vénitiens et ottomans, un édifice très bien conservé. En fait, il s’agit de tout un complexe architectural bâti sur un grand domaine dans la proche banlieue de la capitale roumaine. Son principal bâtiment est le palais lui-même, construit par le prince valaque Constantin Brancovan. Les appartements de la famille princière se trouvent au premier étage, accessible directement depuis le jardin par le biais d’un escalier extérieur qui montait vers un balcon de la façade. Les chambres des domestiques se trouvaient au rez-de-chaussée, alors qu’au sous-sol il y a une cave dont le plafond est formé de 4 dômes. L’autre façade du palais donne sur un lac. Elle a aussi un charme à part, grâce à sa loggia d’inspiration vénitienne, avec trois arcades.

    Situé dans une véritable oasis de verdure, au bord d’un lac et entouré d’arbres, ce palais abrite actuellement le Musée d’Art Branconvan. Au 19e siècle, ce domaine fut racheté par la famille des boyards Bibescu, descendants de la famille princière des Brancovan. La famille Bibescu y fait venir des maîtres français et allemands pour restaurer le bâtiment. Le prince Nicolae Bibescu y fait construire aussi la villa Elchingen pour son épouse, la princesse Helene Ney d’Elchingen.

    Plus tard, en 1912, le prince George Valentin Bibescu offre le palais comme cadeau à son épouse, Marthe Bibesco, poétesse et écrivaine connue. Une fois de plus, le palais tombé en ruine est transformé à l’aide de l’architecte en chef de Venise, Domenico Rupolo, en lieu de rencontre pour les soirées culturelles organisées par Marthe Bibesco. Quelques décennies passent et, en 1945, elle fait don du palais à l’Etat pour qu’il soit inclus sur la liste des monuments classés. A compter des années 1950, le palais accueille la section « Moyen Âge » du Musée national d’art, alors que la villa Elchingen devient le siège de la Maison de Création des Ecrivains.

    Tout comme ces deux bâtiments, le parc qui les entoure est lui aussi un véritable joyau d’architecture paysagiste. Entre le palais et le lac, la haie forme un petit labyrinthe. Plus loin, à l’ombre de grands pins, se trouve la chapelle où sont enterrés tous les membres de la famille Bibescu.

    De nos jours, le Palais de Mogoşoaia est un endroit aimé et visité des Bucarestois. C’est l’endroit idéal pour pique-niquer avec les enfants, dans la nature, loin du bruit de la capitale. On y organise aussi des concerts de musique classique ou bien des événements en tout genre, même des fêtes de mariage. A visiter absolument si vous êtes de passage à Bucarest. (Trad. Valentina Beleavski)

  • Le Palais Ghica – Tei de Bucarest

    Le Palais Ghica – Tei de Bucarest

    Ville qui a commence à se moderniser dès la seconde moitié du XIXeme siècle, Bucarest compte peu de bâtiments qui peuvent se vanter avec leurs plus de 200 ans d’existence. Quelques-uns datent du début du XIXeme siècle et parmi eux il y a aussi le Palais de Şuţu, qui abrite le siège central actuel du Musée de Bucarest, palais bâti autour de l’an 1830, mais aussi le Palais de Ghica qui se trouve au bord du Lac Tei (tilleul en francais).

    Ce dernier a été bâti en 1822 dans une région qui englobe aujourd’hui les quartiers à l’est de la ville, mais qui se situait par le passé aux extrémités de la ville de Bucarest et peut-être même en dehors de celle-ci. Le palais a été construit par Grigore le IVeme Ghica, le prince régnant de la Valachie, l’an même de son couronnement en tant que voïvode. Il a été le premier prince régnant qui provenait d’une famille des nobles roumains, les boyards, après la longue période phanariote.

    Pendant plus de cent ans, les princes régnants de la Valachie et de la Moldavie avaient été choisis par les souverains ottomans parmi les membres des familles d’origine grecque établies au quartier de Phanar à Istanbul. Une fois achevée la période phanariote, grâce à la révolution de Tudor Vladimirescu de 1821, la Sublime Porte a nommé Grigore le IVeme Ghica voïvode de la Valachie. Il faisait partie d’une ancienne famille roumaine d’origine albanaise qui avait donné à la Valachie par le passé d’autres voïvodes. Et une des premières actions entreprises par lui en tant que prince régnant a été la continuation des travaux pour cette résidence située en dehors de Bucarest, bâtie selon l’architecture occidentale qui venait de commencer à pousser des racines dans les provinces roumaines, d’après les propos de l’historien Dan Falcan.

    Dan Falcan: « Juste avant d’être investi voïvode, en septembre 1822, il avait commencé la construction de cet édifice, le Palais de Ghica-Tei, un bâtiment très beau du style néoclassique, typique du début du XIXeme siècle. Mais, il montre aussi des éléments qui appartiennent à la Renaissance, des frises et des sculptures. L’intérieur est peint par le peintre italien Giacometti, qui était assez connu à l’époque et ses créations ont perduré en dépit des mal faits du temps et ont été préservées jusqu’à aujourd’hui. Ce n’était pas le palais officiel du voïvode Grigore Ghica, c’est à dire la Cour Princière, mais c’était quand même sa résidence. Le nom de l’architecte n’est pas connu, mais on sait qui a été le créateur de la peinture intérieure: Giacometti. On peut supposer que l’architecte était étranger, car à l’époque il n’y avait pas d’architectes roumains. C’est seulement en commençant de cette époque là que les roumains ont pris l’habitude de suivre des études d’architecture à l’étranger ».

    Ayant un seul étage, plutôt long que haut, le palais est situé au milieu d’un immense parc au bord du lac Tei. En 1833, l’église Ghica Tei a été construite dans sa cour. Servant tout d’abord seulement comme la chapelle du palais, la construction se développera plus tard et – et cela a été une autre première à l’époque, accomplie sur le domaine Ghica du quartier du lac Tei – l’architecture de l’église a, elle aussi, adopté le style occidental. Sa forme ronde et le style néoclassique italien dans lequel elle a été bâtie représentent une fracture avec la tradition byzantine de la construction des églises. Mais celle-ci n’est pas la seule construction un peu…bizarre qui se trouve dans la cour du Palais de Ghica-Tei, affirme Dan Falcan qui a travaillé ici, en tant qu’archéologue, dans les années ’70-’80.

    Dan Falcan : « Ce palais n’a pas été bâti sur un terrain vide. Il y a eu là bas une maison des nobles et au XVIIeme siècle il est fort probable que cette maison puisse avoir été la propriété du voïvode Matei Basarab. Vis-à-vis du palais, au delà du miroir de l’eau du lac Tei, se trouve le monastère Plumbuita, bâti toujours par Matei Basarab. En dessous du lac, il y a un tunnel qui liait le monastère du terrain ou, ultérieurement a été élevé le palais de Ghica. De nos jours, ce tunnel ne peut plus être parcouru entièrement. Quelques mètres après l’entrée, il s’est effondré, ce qui est tout à fait naturel après 200 ans de tremblements de terre, d’incendies et de travaux d’infrastructure de tout genre. Ce tunnel appartient à la période pendant laquelle le régent a été Matei Basarab, c’est à dire à peu près entre les années 1630 et 1650. En tout cas, le palais n’a pas été construit par Grigore Ghica. Il aurait pu penser à l’utiliser, étant donnés les temps troubles pendant lesquels il a vécu après la révolution de Tudor Vladimirescu. Quand même, à l’époque de Matei Basarab, l’état des choses était encore plus trouble. Les turcs pouvaient attaquer la ville à tout moment et quand cela arrivait on pouvait essayer à se sauver en prenant le chemin du tunnel et en trouvant abri au monastère de Plumbuita ».

    En régnant en Valachie entre 1822 et 1828, Grigore Ghica le IVeme a cherché à mettre en place une administration roumaine, après plus de cent ans de règne phanariote sur le pays. (Trad. Nadine Vladescu)

  • Le palais Sturdza de Miroslava

    Le palais Sturdza de Miroslava

    Situé
    dans le sud-est de la Roumanie, tout près de l’ancienne capitale de la
    Principauté de Moldavie, la commune de Miroslava accueille dans ses 13 églises
    de véritables trésors ethnographies et architecturaux. Eglises en bois des 18e et 19e siècles,
    ruines de localités néolithiques, collines pittoresques se retrouvent dans la
    même région et peuvent être visités en un seul jour. Par exemple, l’église en
    bois de Vorovesti date de 1768 et elle est entièrement construite avec des
    poutres en bois, recouvertes de terre glaise sur une fondation en pierre.
    Egalement en bois, mais en bois de tilleul, est l’autel de l’église. Les icônes
    datent de 1918. Une autre église en bois, cette fois-ci plus neuve, datant de
    1806, est l’église Saint Nicolas de Ciurbesti. Déclarée monument historique en
    1928, cette église est un véritable musée, qui accueille une riche collection
    d’objets de culte du 19e siècle.






    Mais
    peut-être que la principale attraction touristique c’est le Palais Sturdza, qui
    est devenu au fil des temps non seulement un monument d’architecture, mais
    aussi une institution culturelle et éducationnelle. Avec une architecture
    spécifique aux constructions nobiliaires de la fin du 18e siècle et
    au début du 19e, le palais accueille aujourd’hui le Musée
    ethnographique de l’agriculture et la bibliothèque du lycée agricole de
    Miroslava.




    Mais
    le palais Sturdza s’est fait remarquer à travers le temps à plusieurs reprises,
    comme l’explique Stefan Susai, directeur du Centre d’information touristique de
    Miroslava : « Le palais a été érigé à la fin du 18e siècle
    par le boyard Teodor Bals. A travers le siècles suivants, le palais de
    Miroslava a eu comme propriétaires les familles Bals, Mavrocordat, Beldiman et
    Sturdza. Il y a précisément un siècle, lorsque la ville de Iasi était la
    capitale provisoire de la Roumanie, vu que Bucarest était tombé au mains des
    Allemands, le palais a été visité par la reine Marie. A l’époque, le palais
    appartenait à la princesse Olga Sturdza. Elle était la fille du prince
    Alexandru Mavrocordat et de Lucia Cantacuzino-Pascanu. En 1917, Olga a ouvert à
    l’intérieur du palais de Miroslava un orphelinat. Deux années plus tard une
    école supérieure d’agriculture fut inaugurée, avec à sa disposition 200
    hectares de terrain agricole. Rappelons que bien auparavant en 1831, ce palais
    avait accueilli l’Institut pour les fils des nobles, c’est-à-dire la première école
    d’agriculture en langue roumaine. Un des élèves de la première promotion de
    cette institution d’enseignement a été l’homme politique Mihail
    Kogalniceanu. »






    A
    l’heure actuelle, le palais Sturdza préserve sa fonction éducative accueillant
    non seulement la bibliothèque du lycée agricole, mais aussi un musée
    ethnographique dont les collections ont été créées avec l’aide des élèves et à
    des fins éducatives.




    Le
    musée a été ouvert en 1980, explique Stefan Susai : « A un moment
    donné à l’époque communiste, le palais accueillait des dortoirs pour les
    élèves. Un des anciens proviseurs du lycée a essayé d’y ouvrir un musée. Tous
    les objets qui se trouvent actuellement au Musée ethnographique de
    l’agriculture proviennent des 13 villages de la commune de Miroslava. Ce sont
    les élèves qui à travers le temps ont apporté toute sorte de vieux outils que
    leurs familles n’utilisaient plus. Ces pièces ont trouvé une place importante
    dans ce musée. Nous avons différents outils agricoles, des vêtements
    traditionnels spécifiques à notre région : blouses, manteaux, chaussures.
    Nous avons aussi une collection de photos d’époque, de vieux cahiers d’élèves
    et toute sorte d’objets en terre cuite. »




    A
    l’heure actuelle, le Palais Sturdza de Miroslava est un monument historique
    d’intérêt local et les autorités cherchent à modifier son statut afin de le
    transformer en un monument historique d’intérêt national.

  • Le “Regard” qui s’entend…

    Le “Regard” qui s’entend…

    Symboles, mythes, repères, tout semble être mis en cause ces derniers temps. Il y a pourtant des endroits, un peu partout dans le monde, où le temps semble s’être arrêté, les figeant dans un passé menaçant ou serein, selon les cas. Toutefois, à l’abri des apparences, le présent est bel et bien là et tout se réinvente, secrètement ou ouvertement. La Maison du peuple, l’actuel Palais du Parlement de Bucarest, en est un exemple, de même qu’une ancienne région minière du centre de la Roumanie. Qu’est-ce qui rapproche les deux ? C’est le 76e numéro de la revue Regard, la plus importante publication francophone dEurope du sud-est, qui nous donne des éléments de réponse. Coup d’œil sur les temps forts de cette nouvelle parution, avec Laurent Couderc, rédacteur en chef de la revue, et Aline Fontaine, journaliste.




  • 13.03.2016

    13.03.2016

    Conférence — Le président de la Chambre des députés du Parlement de Bucarest, Valeriu Zgonea, participe à Berlin à une conférence internationale consacrée à la lutte contre l’antisémitisme. M. Zgonea préside la session intitulée « Réponses officielles et gouvernementales à l’antisémitisme ». Les participants à la conférence, dont le premier vice-président de la Commission européenne Frans Timmermans, la chancelière allemande Angela Merkel, le président du Bundestag Norbert Lammert et la directrice générale de l’Unesco Irina Bokova, se penchent sur des sujets tels le discours antisémite disséminé sur Internet ou encore pratiques de lutte contre l’antisémitisme dans les communautés musulmanes.



    Migration — Un nouvel équipage roumain s’est joint aux missions de patrouille en mer Méditerranée, dans la lutte contre la migration illégale. Le ministère de l’Intérieur de Bucarest informe qu’un hélicoptère de type Eurocopter appartenant à l’Inspection générale de l’aviation, et un équipage de quatre pilotes, prendront part à l’opération conjointe « Poseidon Rapid Intervention », mise en place par l’Agence européenne FRONTEX, aux côtés d’autres équipages aériens, maritimes et terrestres, de 26 pays. Les Roumains seront présents sur l’île grecque de Samos, pour une période de deux semaines. La Roumanie a une contribution importante aux actions de sécurisation des frontières de l’UE organisées par FRONTEX ; elle prend part aux missions contre l’immigration illégale dans les eaux territoriales italiennes et hellènes et à la frontière entre la Serbie et l’ex-République yougoslave de Macédoine.



    Elections — Environ 13 millions d’Allemands sont appelés ce dimanche aux urnes, pour des élections régionales dans les Etats régionaux de Bade-Wurtemberg, Rhénanie-Palatinat et Saxe-Anhalt. Ce sont des élections test, à 18 mois des législatives, qui pourraient marquer l’ascension de la droite populiste, aux dépens des partis traditionnels, notamment des conservateurs de la chancelière Angela Merkel. Plus d’un million d’immigrants sont entrés en Allemagne en 2015 ; la crise des réfugiés a bouleversé la scène politique, mettant en danger la position de leader incontestable détenue par Mme Merkel depuis dix ans. Les Allemands sont de plus en plus nombreux à se tourner vers la droite populiste, qui demande principalement la fermeture des frontières. Créée il y a seulement trois ans pour contester leuro, lAlternative pour lAllemagne (AFD) est pressentie comme la grande gagnante de ces scrutins, créditée dentre 9% et 19% des intentions de vote selon la région.



    Palais — Des centaines de personnes ont visité samedi le Palais Primăverii de Bucarest — ancienne résidence de la famille du dictateur Nicolae Ceauşescu, ouvert au public à partir de ce week-end, 26 ans après la chute du communisme en Roumanie. Le Palais Primăverii, construit entre 1964 et 1965, dispose de plus de 80 chambres, d’une salle de cinéma et d’une piscine. La réouverture du palais s’inscrit dans la campagne « Votre droit de savoir », coordonnée par le vice premier ministre Vasile Dîncu, avec l’appui du Secrétariat général du gouvernement et de la Régie du protocole d’Etat.



    Film — Le film hongrois « Le fils de Saul », dans lequel joue aussi l’acteur roumano-hongrois Levente Molnár et récemment récompensé de l’Oscar du meilleur film étranger, vient de sortir en salle en Roumanie aussi. Le film raconte l’histoire de Saul, un prisonnier juif de Hongrie, forcé par les nazis de nettoyer les chambres à gaz d’Auschwitz, en 1944. Dans le film, Saul fait tout pour soustraire le corps dun adolescent, qu’il soupçonne être son fils afin de lui offrir une sépulture décente. L’acteur Levente Molnár, de la troupe du Théâtre magyar d’Etat de Cluj-Napoca, y joue le rôle du meilleur ami de Saul.



    Handball — L’équipe nationale de handball féminin de Roumanie rencontre aujourd’hui en déplacement la sélection de Norvège, championne européenne, mondiale et olympique en titre, dans le match retour comptant pour le Groupe 1 de qualification au Championnat d’Europe de décembre prochain. Le match aller a été remporté par les Roumaines sur le score final de 25 à 20. Les tricolores, entraînées par le Suédois Tomas Ryde, occupent actuellement la première place dans leur groupe, suivies par les Norvégiennes, les Bélarusses et les Lituaniennes, et sont très proches de la qualification au tournoi européen final. La nationale de handball féminin de Roumanie participera aussi au tournoi préolympique d’Aarhus, au Danemark, aux côtés du pays hôte, de l’Uruguay et du Monténégro. Les équipes qui occuperont les deux premières places, se qualifieront aux Jeux Olympiques de Rio du mois d’août.



    Tennis — Les joueuses de tennis roumaines Simona Halep et Monica Niculescu se sont qualifiées au troisième tour du tournoi d’Indian Wells, aux Etats Unis. Lundi, elles affronteront la Russe Ekaterina Makarova, pour Simona Halep, et la Polonaise Agnieszka Radwanska, pour Monica Niculescu.



    Météo — En Roumanie, le ciel est couvert au-dessus de l’est, du sud et du sud-ouest où des pluies éparses sont signalées. Les températures de la mi-journée vont de 6 à 15°. 8°, à Bucarest, à midi. Une vigilance orange aux inondations sur le Danube est en vigueur jusqu’au 18 mars.



  • 12.03.2016

    12.03.2016

    Ecoutes téléphoniques — Le gouvernement roumain a adopté le décret d’urgence permettant que les écoutes téléphoniques dans des affaires pénales ne soient effectuées que par le Parquet. Le document avait reçu l’aval du Conseil suprême de défense nationale, convoqué en session extraordinaire par le président Klaus Iohannis. Le décret a été rédigé après que, le 16 février dernier, la Cour constitutionnelle de Roumanie eut décidé que le Service roumain des renseignements n’était plus habilité à faire des écoutes téléphoniques dans des affaires pénales. Elle a transféré les écoutes à la charge des parquets et laisse cette responsabilité au SRI uniquement dans des dossiers de sûreté nationale et de terrorisme. Pour des écoutes dans des affaires pénales, les parquets pourront utiliser l’infrastructure du Service, mais pas son personnel.



    Diplomatie — Le ministre délégué aux relations avec les Roumains de la diaspora, Dan Stoenescu, a rencontré, à Kuala Lumpur, le ministre des Affaires étrangères de la Malaisie et le ministre de la Justice. Dans cette mission, le ministre roumain est l’émissaire spécial du président Klaus Iohannis, et du premier ministre, Dacian Cioloş. Il a transmis aux autorités malaises les lettres officielles des deux hauts dignitaires roumains, qui font appel à la clémence de la part des autorités de la Malaisie dans le cas de la peine prononcée contre le citoyen roumain Ionuţ Gologan, incarcéré et condamné à mort pour trafic de drogues. Trois autres ressortissants roumains sont dans les prisons de Malaisie et des démarches diplomatiques, officielles, sont entreprises pour les ramener au pays.



    Infection — En Roumanie, le programme gouvernemental « Le lait et le croissant » a été suspendu, jusqu’à mardi, dans les départements de Brasov (centre) et Galati (est) où des dizaines d’enfants sont arrivés à l’hôpital pour toxi-infection alimentaire, à cause du lait. Seuls 9 des plus de 50 enfants arrivés à Piteşti (sud) après avoir mangé à la cantine de leur école sont encore hospitalisés. Les premières analyses indiquent que le fromage proposé aux enfants était infesté de bactéries dangereuses, même E. coli.



    Palais — Le Palais Primăverii de Bucarest — ancienne résidence de la famille du dictateur Nicolae Ceauşescu, peut être visité à partir de ce samedi. Une exposition permanente sera ouverte dans le logement des anciens dictateurs exécutés en décembre 1989. Le Palais Primăverii, construit entre 1964 et 1965, dispose de plus de 80 chambres, d’une salle de cinéma et d’une piscine. Le mobilier, les candélabres, les miroirs en verre de Murano et les finissages de luxe ont été personnellement choisis par le couple dictatorial. La réouverture du palais s’inscrit dans la campagne « Votre droit de savoir », coordonnée par le vice premier ministre Vasile Dîncu, avec l’appui du Secrétariat général du gouvernement et de la Régie du protocole d’Etat.



    Condoléances — Le Premier ministre Dacian Ciolos a transmis ses condoléances à tous ceux qui ont été proches, ont aimé et admiré l’athlète roumaine Iolanda Balas Soeter, décédée vendredi à 79 ans. Considérée une légende du sport roumain et mondial, Iolanda Balaş Soeter a établi 14 records du monde au saut en hauteur et a eu une série de 105 concours consécutifs gagnés, performance unique au monde. Elle a dirigé la Fédération roumaine d’athlétisme entre 1988 et 2005.



    Météo — Aujourd’hui en Roumanie, le temps sera généralement perturbé, avec des pluies faibles par endroits dans l’est du territoire et présentes de manière isolée sur le reste du pays. Des giboulées et des chutes de neige sont attendues en montagne. Les maximales de température iront de 6 à 14°. Quatre comtés du sud du pays – Mehedinţi, Dolj, Olt et Teleorman — sont placés en vigilance orange aux inondations, jusqu’à vendredi prochain, pour les eaux du Danube. Le débit du fleuve est quasiment double par rapport à la normale à cette période de l’année.

  • Le Palais de Mogosoaia

    Le Palais de Mogosoaia

    Située à seulement 13 km de Bucarest, la localité de Mogosoaia est la destination parfaite pour un week-end réussi. Les visiteurs sont conviés à des événements culturels pour tous les goûts accueillis par le Palais, monument d’architecture vieux de plus de 3 siècles: une exposition de peinture et plusieurs expositions à thème, des concerts de musique classique, des soirées littéraires.

    L’architecture du Palais de Mogosoaia, construit en 1702, par les soins du prince régnant Constantin Brancovan, est une synthèse d’éléments byzantins, de Renaissance italienne et valaques, connue sous le nom de « style brancovan ». On y accède par la cour, en empruntant l’escalier extérieur qui donne sur le balcon de la façade. Au rez-de-chaussée, il y a les pièces où logeaient jadis les domestiques, tandis qu’au sous-sol se trouve une cave dont le plancher est formé de quatre dômes. Sur la façade avec vue sur le lac on peut admirer une loggia d’inspiration vénitienne à trois arcades. Situé au cœur d’une véritable oasis, loin du tumulte de la ville, ce palais abrite actuellement le Musée d’art brancovan.

    Une des expositions récemment accueillies par le Palais de Mogosoaia a réuni cinq céramistes de Bucarest, qui y ont exposé une sélection de leurs créations portant sur des thèmes tels que l’intimité, la vision inédite sur le monde et le rêve. Ces ouvrages évoquaient des espaces culturels divers, depuis la Méditerranée jusqu’au Japon, en passant par la Perse.

    Voici maintenant une brève incursion dans l’histoire. Au XIXe siècle, le domaine est acquis par la famille des boyards Bibesco, descendants des Brancovan. C’est par leurs soins et grâce au travail de maîtres français et allemands que le palais recouvre sa forme et sa célébrité. Le prince Nicolae Bibesco fait construire la Villa Elchingen, pour son épouse, la princesse Hélène Ney d’Elchingen. En 1912, le prince Georges Valentin Bibesco offre à son épouse, Marthe Bibesco, poétesse et écrivaine d’expression française, le palais de Mogosoaia, qui se trouvait alors en piteux état. Marthe Bibesco entreprend de grands travaux de reconstruction avec l’aide de l’architecte en chef de Venise, Domenico Rupolo. Elle y apporte aussi des modifications importantes, dont l’aménagement d’un lieu servant à accueillir des cénacles littéraires. En 1945, Marthe Bibesco en fait don à l’Etat roumain dans le but de le faire d’inclure sur la liste des monuments historiques. Après les années ’50, le palais abrite la section du Musée d’art consacré à la civilisation médiévale, tandis que la Villa Elchingen accueille la Maison de création des écrivains.

    Le parc entourant le Palais de Mogosoaia, en bord du lac, est lui aussi impressionnant. A noter aussi la très belle vue sur le lac depuis la façade donnant sur une loggia de type vénitien, avec arcades et colonnes. Un peu plus loin, au milieu d’une clairière, se trouve la chapelle à l’intérieur de laquelle dorment leur sommeil éternel tous les Bibesco ayant vécu au Palais.

    Le parc est très animé en été. Les touristes sont attirés par les terrasses et restos, les promenades au bord du lac, les pique-niques dans la clairière ou la possibilité de jouer au badminton dans les allées du parc. (Trad.: Mariana Tudose)