Tag: pensions de retraite

  • 28.10. 2022

    28.10. 2022

    Population – Plus de 100.000 habitants de
    Roumanie ont quitté le pays entre juillet 2021 et juillet 2022, selon
    l’Institut national de la Statistique. Du coup, le pays recense actuellement
    21,9 millions de personnes dont 56,2% vivent en milieu urbain et 51,2% sont des
    femmes. Le processus de vieillissement s’est accentué durant la dernière année,
    la moyenne d’âge de la population ayant la citoyenneté roumaine et le domicile
    en Roumanie étant de 42,1 ans. Selon des prévisions optimistes de l’INS, en
    2060, la Roumanie pourrait avoir 16,3 millions d’habitants, tandis qu’un
    scénario pessimiste prévoit une population roumaine de seulement 12,5 millions
    de personnes vivant en Roumanie.










    Migrants – Le gouvernement de Bucarest s’apprête à simplifier
    les procédures bureacratiques pour les migrants qui travaillent en Roumanie. Un
    document censé réduire le nombre de formalités à effectuer par les migrants
    lors d’un changement de travail se trouve sur la table des décideurs. Par
    ailleurs, l’Exécutif envisage de faire accroître de 350 à 450 le nombre
    d’établissements scolaires qui proposent un repas chaud aux élèves. Au terme
    d’un décret d’urgence à adopter prochainement, la Roumanie mettra en place le
    cadre légal censé lui permettre d’accorder une pension de retraite valable dans
    tous les pays de l’UE, aux citoyens
    travaillant dans plusieurs Etats communautaires.


    Pensions de retraite – La Roumanie pourrait majorer de 10% le point de retraite, à partir de l’année
    prochaine, a fait savoir le gouvernement. L’un des obstacles à cette initiative
    est représenté par le plafond imposé par le Plan national de relance et de
    résilience que Bucarest remplacera par un indicateur en rapport aussi bien avec
    les possibilités budgétaires du pays qu’avec d’autres critères de discipline
    financière. C’est ce qu’a annoncé à Bruxelles, le premier ministre roumain,
    Nicolae Ciuca, lors des discussions qu’il a eues avec la cheffe de l’Exécutif
    européen, Ursula von der Leyen. Les détails techniques d’une telle initiative
    seront fixés au niveau d’experts.


    Schengen
    – Lors d’une visite à Bruxelles, le
    premier ministre roumain, Nicolae Ciuca, a reçu des assurances quant au soutien
    européen à l’adhésion de la Roumanie à l’Espace Schengen. Des signaux positifs
    ont été également transmis quant à une possible levée du Mécanisme de
    coopération et de vérification. Des discussions en ce sens ont eu lieu entre le
    chef du cabinet de Bucarest et la cheffe de la Commission européenne, Ursula
    von der Leyen et entre le ministre roumain de la Justice, Catalin Predoiu et la
    vice présidente de l’Exécutif européen, Vera Jourova et le commissaire à la
    Justice, Didier Reynders. L’adhésion de la Roumanie et de la Bulgarie à
    Schengen pourrait figurer à l’agenda du Conseil Justice et Affaires Intérieures
    qui aura lieu les 8 et 9 décembre 2022.




    FOOTBALL
    – Le club champion de football de la Roumanie, CFR Cluj, s’est incliné jeudi,
    devant les Turcs de Sivasspor, lors d’un match au sein du Groupe G de la Ligue
    Europa Conférence. Le dernier match pour les Tricolores aura lieu le 3 novembre
    quand ils joueront contre FC Ballkani, du Kossovo. Pour se qualifier, le club
    roumain a besoin d’une victoire ou faire au moins match nul, en espérant que
    les Tchèques de Slavia perdent devant l’équipe turque de Sivasspor. Slavia a
    déjà battu les Kossovars par 1 à 0. A l’heure où l’on parle, le groupe G est
    dominé par les Turcs, 10 points, suivis par les Tricolores, 7 points, les
    Tchèques, 7 points et les Kossovars, 4 points. Jeudi encore, le club vice
    champion de football, FCSB a fait match nul contre les Belges d’Anderlecht, au
    sein du groupe B de la Ligue Europa Conférence. Du coup, l’équipe roumaine a
    perdu toute chance de qualification au Printemps européen.




  • 06.05.2022

    06.05.2022

    Lituanien – Le chef de l’Etat roumain, Klaus Iohannis reçoit aujourd’hui à Bucarest son homologue lituanien, Gitanas Nauseda, dans le cadre de la visite officielle que celui-ci fait en Roumanie. Les deux présidents analysent les moyens de développer la coopération bilatérale roumano-lituanienne avec un accent particulier sur l’intensification des échanges économiques, sur la mise en valeur du potentiel du secteur numérique et sur la consolidation de la sécurité énergétique. Les deux leaders parleront également de l’appui accordé à l’Ukraine et aux réfugiés ukrainiens, de la consolidation de la capacité dissuasive et défensive sur le flanc est de l’OTAN et de la coordination des positions en préparation du sommet de l’Alliance de Madrid. La collaboration au niveau de l’UE et dans le cadre des formats régionaux, Bucarest 9 et Initiative des trois mers figureront aussi à l’agenda des pourparlers. Les présidents roumain et lituanien évoqueront également des aspects liés à l’appui à la République de Moldova dans l’actuel contexte régional.

    Visite première dame – La première dame des Etats Unis, Jill Biden entame une visite de quatre jours en Roumanie et en Slovaquie, afin de souligner l’engagement des Etats Unis pour les réfugiés ukrainiens. L’épouse du président américain visite aujourd’hui la base aérienne de Mihail Kogalniceanu, dans le sud-est de la Roumanie pour rencontrer des militaires américains. Demain, Jill Biden rencontrera à Bucarest des membres du gouvernement roumain, le personnel de l’ambassade des Etats Unis, les travailleurs impliquées dans des actions d’aide humanitaire, ainsi que les professeurs qui aident les enfants ukrainiens réfugiés à intégrer un milieu scolaire stable et sur.

    Eurobaromètre
    Selon un eurobaromètre réalisé dans les 27 Etats membres de l’UE, la majorité
    des européens sont favorables à la réponse de Bruxelles à la l’invasion de
    l’Ukraine par la Russie. Conformément à la même étude, la majorité des
    européens affirment que l’Ukraine fait partie de l’Europe et qu’ils sont
    solidaires avec les ukrainiens. Les Roumains affirment également que depuis le
    début de la guerre, l’Union a fait preuve de solidarité et sont à 82% contents
    de la réaction de leurs compatriotes.

    Pensions de retraite – La Cour Constitutionnelle de Roumanie (CCR) a décidé que la loi qui supprimait les régimes spéciaux des retraites des parlementaires était non conforme à la loi fondamentale du pays. A travers le pays, les tribunaux ont déposé des plaintes à la Cour Constitutionnelle après avoir donné gain de cause à des dizaines d’ex-élus nationaux qui avaient dénoncé en justice la perte de ces droits financiers. Pour rappel, en février 2021, le plénum du Parlement avait adopté le projet du Parti Social-Démocrate portant sur l’abrogation des régimes spéciaux des retraites pour les sénateurs et députés, provoquant le mécontentement de certains anciens élus nationaux.

    Gouvernement – Le gouvernement de Bucarest doit approuver aujourd’hui dans le cadre de sa deuxième réunion hebdomadaire une nouvelle série de mesures incluses dans le programme « Soutien pour la Roumanie ». Il s’agit de tickets sociaux d’une valeur de quelque 50 euros accordés aux personnes aux revenus réduits. Ces tickets seront accordés tous les deux mois jusqu’au 31 décembre 2022. Les bénéficiaires sont les personnes qui touchent des retraites de moins de 320 euros, les personnes à handicap, les familles monoparentales ou qui ont au moins deux enfants et qui touchent un revenu mensuel de moins de 120 euros par membre de famille, ainsi que les sans abri. Ils sont au total 3,2 millions de personnes. Les sources de financement de ce projet est le budget publique et les fonds européens non-remboursables.

    Météo – Il fait chaud sur la moitié ouest de la Roumanie où les températures tournent autour des moyennes pluriannuelles. Des pluies isolées sont signalées surtout sur le relief, mais aussi sur le nord-ouest et le centre. Les maxima vont de 14 à 27 degrés.

  • Facilités introduites dans le régime de retraite public

    Facilités introduites dans le régime de retraite public

    Troué d’anomalies et d’iniquités, une réalité reconnue même par
    les acteurs politiques locaux, le régime de retraite public de Roumanie a
    besoin d’une réforme en profondeur. Les idées et les initiatives législatives
    ne font pas défaut, c’est leur mise en œuvre qui pose problème. Mardi, le
    président Klaus Iohannis a promulgué la loi du rachat d’ancienneté au travail,
    qui définit le cadre légal permettant aux personnes encore actives sur le
    marché de l’emploi de compléter leur période de cotisation au régime général
    afin de se voir octroyer une pension d’ancienneté, une retraite anticipée ou anticipée
    partielle. Ceux qui le souhaitent peuvent racheter jusqu’à six années
    d’ancienneté antérieures à l’âge de la retraite officielle. Le montant de cette
    contribution peut être versé en une seule fois ou par tranches mensuelles
    jusqu’au 31 août 2023.

    Ces dispositions sont favorables, entre autres, aux
    millions de Roumains expatriés à la recherche d’une vie meilleure, le plus
    souvent à l’ouest de l’Europe, qui n’ont pas d’ancienneté complète dans leur
    pays d’origine. Même chose pour des compatriotes qui ne sont pas partis à
    l’étranger, mais qui se sont retrouvés au chômage, à un moment donné de leur
    carrière professionnelle, ou qui ont fait choix de vivre à leur propre compte
    et qui ont arrêté de contribuer au régime de retraite public. Les experts
    hésitent, pour l’instant, à faire des estimations concernant les effets de la
    nouvelle loi. Ils avertissent, néanmoins, que le système risque de s’effondrer
    après le départ à la retraite de la génération née dans les années 1960 – début
    des années 1970, lorsque la Roumanie a enregistré une très forte hausse de la
    natalité, sous le coup d’un décret interdisant l’IVG, issu par l’ancien régime
    communiste.

    Ultérieurement, le taux de natalité a baissé graduellement, les
    démographes et les sociologues avertissant depuis longtemps déjà contre le
    risque de ne plus pouvoir payer les retraites des baby-boomers. Outre ces
    évolutions démographiques si peu réjouissantes, il existe des réalités que les
    décideurs politiques eux-mêmes dénoncent comme anormales. C’est le mot utilisé
    par le ministre de la justice, Stelian Ion, pour qualifier le départ à la
    retraite à l’âge de 49 ans de l’ancienne cheffe de la Direction d’investigation
    des infractions de criminalité organisée et de terrorisme (DIICOT), Giorgiana
    Hosu.

    D’ailleurs, le départ à la retraite en pleine maturité professionnelle et
    humaine est un privilège dont jouissent magistrats, militaires, policiers,
    officiers du renseignement, acteurs politiques, diplomates et d’autres
    bénéficiaires de ce que l’on appelle les pensions spéciales, qui ne respectent
    pas le principe de contributivité et qui se chiffrent souvent à plusieurs
    milliers d’euros. Dans le même temps, les communs des retraités mortels empochent
    en moyenne l’équivalent en lei de seulement 300 euros. Une loi qui introduisait
    un impôt de 85 % sur les pensions spéciales supérieures à 7 000 lei
    (1 400 euros) a été déclarée non conforme à la Loi fondamentale par les juges
    de la Cour constitutionnelle, eux-mêmes bénéficiaires de retraites spéciales. (Trad.
    Ileana Ţăroi)



  • 09.06.2021 (mise à jour)

    09.06.2021 (mise à jour)

    Coronavirus – En Roumanie, toutes les régions sont dans le scénario dit vert. Les autorités ont rapporté mercredi 140 nouveaux cas de personnes infectées au SARS-CoV-2 dépistées en 24 h sur quelque 28 000 tests effectués. 272 malades sont actuellement en réanimation. D’autre part, l’intérêt pour la vaccination est à la baisse. Moins de 50 000 personnes se sont fait immuniser en 24 h. Les médecins mettent en garde que la transmission communautaire n’a pas cessé et que la période des vacances pourrait contribuer à la propagation de variants plus contagieux. Jusqu’ici, plus de 4 millions de Roumains sont pleinement vaccinés.

    Projet de loi – Réuni en séance mercredi, le Gouvernement roumain a approuvé le projet de loi interdisant de cumuler la pension de retraite et les revenus professionnels dans le cas des fonctionnaires publics, tout en leur permettant de repousser l’âge de la retraite jusqu’à 70 ans. Le premier ministre roumain, Florin Cîtu, a annoncé que le projet sera soumis en urgence, au vote du Parlement. Au terme du document, les personnes qui ont l’âge de la retraite, mais qui souhaitent continuer à travailler pourront le faire à condition de renoncer à la pension de retraite et de toucher uniquement un salaire. Ce mercredi encore, l’Exécutif a décidé de la prolongation de 30 jours de l’état d’alerte en Roumanie à partir du 12 juin afin de mieux lutter contre la pandémie.

    Visite – La Roumanie est une vraie amie du peuple juif et d’Israël dans la lutte contre l’antisémitisme, a déclaré ce mercredi le président d’Israël, Reuven Rivlin, devant les deux Chambres réunies du Parlement de Bucarest. Il a mentionné qu’en janvier 2020, lorsque des leaders du monde entier ont marqué, à Jérusalem, les 75 années de la libération du camp d’Auschwitz-Birkenau, le chef de l’Etat roumain, Klaus Iohannis, a assumé l’obligation de préserver la mémoire de l’Holocauste et de la lutte contre l’antisémitisme, le racisme et la xénophobie. Le président de l’Etat hébreu a ajouté que son pays ne pouvait accepter les tentatives de voir miner son droit à l’existence par usage illicite de moyens violents et par l’exploitation de la législation internationale. Israël est l’allié et le partenaire stratégique le plus proche de la Roumanie au Proche Orient, et les relations roumano-israéliennes se fondent sur la confiance et la durabilité, a affirmé la présidente du Sénat, Anca Dragu. La coopération entre les deux Etats repose sur un fondement solide de respect mutuel et d’amitié profonde, a estimé, à son tour, le président de la Chambre des députés, Ludovic Orban. Mercredi encore, le Parlement roumain a acceuilli la session plénière du Forum d’affaires roumano- israélien. Le président Reuven Rivlin a fait une visite d’Etat en Roumanie. Mardi, il a été reçu par le président Klaus Iohannis et a rencontré le chef du cabinet de Bucarest, Florin Cîţu. La session plénière du Forum d’affaires Roumanie – Israël a lieu aujourd’hui au parlement de Bucarest.

    Déchets – La Commission européenne a appelé mercredi la Roumanie et 12 autres Etats membres à s’aligner sur les règlementations de la Directive visant la gestion des dépôts des déchets. La directive prévoit que les Etats membres s’efforcent de faire en sorte qu’aucun déchet susceptible d’être recyclé ou valorisé ne soit admis en décharge en 2030. Le texte stipule également que d’ici 2035, la quantité de déchets municipaux mis en décharge soit ramenée à 10% ou moins. Mercredi encore, la CE a appelé la Roumanie et six autres Etats membres à transposer intégralement dans leurs législations nationales les nouvelles normes européennes en matière de gestionn des déchets municipaux.


    Collectif – L’Affaire Collective d’Alexander Nanau remporte le prix LUX 2021, a annoncé mercredi le président du Parlement européen, David Sassoli. Le prix LUX est accordé par le Législatif européen et l’Académie européenne de film, en partenariat avec la Commission Européenne et Europa Cinémas. En acceptant le Prix, Alexander Nanau a déclaré à la presse que le prix LUX représente un pont de communication entre les citoyens européens et les europarlementaires. Le réalisateur roumain s’est dit heureux d’avoir vu son documentaire obtenir les votes du public et des eurodéputés, car il s’agit d’un film qui rend hommage aux victimes et aux familles impliquées dans la tragédie du Colectiv Club ainsi qu’à la presse indépendante qui a révélé l’affaire. Les deux autres films présélectionnés pour le prix étaient: DRUNK du Danois Thomas Vinterberg, et La Communion du Polonais Jan Komasa

    Tennis – La paire roumano- argentine Irina Begu (74 WTA) /Nadia Podoroska (42 WTA) s’est qualifiée en demi-finale du concours de double féminin de Roland Garros, après une victoire contre Petra Martic (Croatie)/Shelby Rogers (Etats-Unis). Elles rencontreront vendredi la paire américano- polonaise Bethanie
    Mattek-Sands/ Iga Swiatek. Irina Begu est la dernière représentante de la Roumanie au tableau de l’Open français après le départ de Horia Tecau de la compétition de double messieurs.

    Météo – Une alerte à l’instabilité atmosphérique est en vigueur jusqu’à vendredi soir partout, en Roumanie. Des phénomènes orageux pourront se produire, notamment dans les régions collinaires et en altitude, tout comme dans le sud, le centre et l’est du territoire. Les quantités d’eau tombées dans un bref laps de temps ou par cumul dépasseront les 15-20 l/m², et même les 25-50 l/m² par endroits. Jeudi, les météorologues prévoient des températures maximales de 21 à 30 degrés.

  • La semaine du 22 au 28 février

    La semaine du 22 au 28 février

    SARS CoV-2 en Roumanie

    La Roumanie se confronte depuis deux semaines à une nouvelle hausse de l’indice de contamination au virus SARS Cov-2, apprend-on auprès de l’Institut national de la Santé publique. Selon les données actualisées et fournies mercredi, le taux d’incidence enregistré à Bucarest et dans la plupart des départements de Roumanie dépasse les cent cas pour une centaine de millier d’habitants, dont la plupart sont signalés en milieu urbain. Depuis le début de la pandémie en Roumanie, le pays a rapporté plus de 790.000 cas de contamination, dont plus de 730.000 ont été déclarées guéris. Le bilan total des décès a, quant à lui, dépassé le pic de 20. 000. Entre temps, la campagne de vaccination se poursuit. Mercredi, la Roumanie a commencé l’immunisation prioritaire du personnel enseignant. On s’attend à ce que d’ici le 10 mars, plus de 60.000 enseignants soient immunisés contre le coronavirus. Leur nombre s’ajoutera aux 42.000 déjà vaccinés. Selon les données centralisées au niveau européen, le taux de vaccination de la population de Roumanie figure parmi les meilleurs de l’UE et place le pays en troisième position dans un classement européen. N’empêche, la mutation britannique du coronavirus préoccupe de plus en plus les autorités roumaines, qui envisagent de prendre en considération une méthodologie spécifique censée leur permettre l’identification précoce des variants potentiels sur le territoire national. Aux dires du médecin Valeriu Gheorghiţă, à la tête de la campagne de vaccination, face à des mutations encore plus contagieuses, la Roumanie ne peut pas exclure une troisième vague pandémique. C’est ce qui a poussé les experts à changer depuis vendredi la méthode de calculer le taux d’incidence, en prenant en compte aussi les clusters. Le secrétaire d’Etat au ministère de l’intérieur, Raed Arafat, a fait savoir qu’en l’absence de nouveaux foyers de contamination, le taux d’incidence paraîtra insignifiant.

    Le président roumain à la réunion extraordinaire du Conseil Européen

    Le chef de l’Etat roumain, Klaus Iohannis, a participé jeudi et vendredi à la réunion extraordinaire du Conseil européen, tenue en visioconférence. Jeudi a été une journée consacrée à la gestion de la pandémie, alors que vendredi les participants se sont penchés sur la sécurité et la défense. L’occasion pour les chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE d’appeler « au maintien des restrictions fermes » et à l’accélération de la vaccination anti-Covid pour arrêter la propagation des nouveaux variants du virus. Ils n’ont toutefois pas abouti à un accord sur un éventuel passeport de vaccination. En même temps, les leaders des 27 demandent à la Commission européenne de livrer, d’ici juin, un rapport sur la création de réserves stratégiques de vaccin, sur les manières d’assurer une production adéquate au sein de l’UE, ainsi que sur la diversification et la résistance aux vulnérabilités des chaînes globales d’approvisionnement dans le domaine médical.

    Débats sur le Budget 2021 de la Roumanie

    Le projet du budget de l’Etat 2021 et celui de la Sécurité sociale sont désormais sur la table des commissions spécialisées du Parlement de Bucarest. Le vote au plénum du Législatif est prévu pour mardi prochain. Les contraintes financières ont été mises au point au Parlement, par la loi des plafonnements, adoptée mercredi par la Chambre des députés en tant qu’assemblée décisionnelle, après validation au Sénat. Parmi elles : un déficit qui ne peut pas excéder les 7,16% du PIB et des dépenses avec le personnel du secteur public qui doivent rester en-dessous des 9,8%. Pour sa part, le ministre des Finances, Alexandru Nazare, affirme que le budget 2021 est ciblé sur la relance économique, que c’est un budget robuste, équilibré et réaliste. Les impôts n’augmenteront pas, les taxes non plus, a-t-il ajouté. Par contre, dans l’opposition, le Parti social-démocrate (PSD) ne cesse de critiquer la construction budgétaire pour cette année, la considérant comme un budget d’austérité, à même d’appauvrir la société par le gel des salaires.

    Protestations syndicales contre les mesures d’austérité

    Entre temps, les protestations syndicales contre les mesures d’austérité se sont poursuivies en Roumanie. Des syndicalistes de la Fédération Publisind, affiliée au Bloc national syndical, qui représente quelque 35 000 salariés de nombreux secteurs d’activité, ont protesté devant le siège de la Présidence de la République. Ils demandent l’élimination des iniquités salariales du secteur public, l’application des dispositions de la loi des salaires dans le secteur public, ainsi que la mise en place d’un salaire minimum en rapport avec l’évolution des prix à la consommation. Parallèlement, les cheminots ont continué à manifester devant le siège du ministère des Transports, demandant des investissements dans la modernisation de l’infrastructure ferroviaire et l’application du statut du personnel ferroviaire, soit une loi qui permet de majorer de 30% à 40% leurs salaires, sans oublier de meilleures conditions de travail. Pour leur part, les gueules noires de la Vallée du Jiu, le plus grand bassin carbonifère de Roumanie, situé dans le centre-ouest du pays, ont mis un terme à leur action de protestation. Les mineurs de fond sont revenus à la surface, après que les autorités de Bucarest ont trouvé des solutions pour leur payer les salaires retardés par leur entreprise, le Complexe énergétique Hunedoara. Un document officiel adopté en ce sens autorise le paiement des créances salariales y compris dans le cas des compagnies en procédure d’insolvabilité, telles le Complexe énergétique Hunedoara, frappé par une telle procédure depuis plus d’un an. Cela veut-dire que les mineurs recevront les salaires du dernier mois et une partie des arriérés pour les tickets-restaurant et le transport. On garantit également les revenus des mineurs pour les 3 mois à venir. Dans le même délai, la direction du Complexe doit présenter un plan censé assurer le fonctionnement de la compagnie sur le long terme.

    Promulgation de la loi qui supprime les régimes spéciaux de retraite des parlementaires roumains

    Enfin, le président roumain Klaus Iohannis a promulgué cette semaine la loi qui supprime les régimes spéciaux de retraite dans le cas des sénateurs et députés, adoptée une semaine auparavant par le Parlement. Tous les partis, à l’exception de l’UDMR, qui s’est abstenue, ont voté en faveur de cette loi initiée par le PSD, dans l’opposition. Le régime spécial des retraites concerne quelque 800 anciens élus. Les sommes approchent les 10 millions d’euros par an, de l’argent provenant du budget de l’Etat. (Trad. Ioana Stăncescu, Valentina Beleavski, Ileana Ţăroi.)

  • 21.01.2021

    21.01.2021


    Protestations
    – Les syndicats de Roumanie poursuivent leurs protestations aussi bien à
    Bucarest que dans d’autres villes du pays. Les principales revendications
    portent sur un niveau décent du SMIC, des pensions de retraite équitables, des
    services publics de qualité et une reprise des négociations collectives. Bogdan
    Hossu, leader du Cartel Alfa, l’une des principales confédérations syndicales
    de Roumanie, a rencontré mercredi les représentants du Gouvernement de
    coalition de centre-droit pour leur faire part de toutes ses doléances. Le Parti
    social-démocrate, principal parti en opposition, soutient que toutes les
    revendications formulées par les syndicalistes pourraient trouver solution même
    dans l’actuel contexte pandémique. Les sociaux- démocrates ont annoncé lancer
    la semaine prochaine un budget alternatif à celui établi par l’exécutif afin de
    prouver que la Roumanie dispose de suffisamment d’argent pour majorer cette année
    les pensions de retraite et les salaires.




    Coronavirus – La Roumanie a un stock sûr de 2,4
    millions de doses de vaccin anti-Covid d’ici fin mars, a fait savoir jeudi le
    premier ministre Florin Cîţu. Le gouvernement a décidé
    d’introduire dans la deuxième phase de la campagne de vaccination, démarrée le 15
    janvier, de nouvelles catégories de population : les personnes en
    situation de handicap et leurs accompagnateurs, le personnel navigant, les diplomates
    ou encore les sportifs inscrits aux compétitions internationales. Les personnes
    vulnérables auront la priorité pour se faire vacciner, prévoit encore la
    décision de l’exécutif qui modifie la stratégie nationale de vaccination. Il s’agit
    des personnes âgées, des malades chroniques, des personnes en situation de handicap,
    ainsi que du personnel soignant qui ne s’est pas fait vacciner durant la
    première phase de la campagne d’immunisation. La plateforme de prise de
    rendez-vous sera modifiée pour permettre de donner la priorité à ces
    catégories. Ainsi, sur une journée, 25% des rendez-vous seront réservés aux
    travailleurs des domaines jugés essentiels et 75% aux personnes vulnérables.
    2.878 cas de contamination au Sars-Cov-2 ont été recensés ces dernières 24
    heures, la plupart à Bucarest, dans les départements de Timiş et de Cluj. 69 décès associés au Covid-19 ont
    également été rapportés.

    Fraude Covid – Des agents de police de Bucarest ont fouillé ce matin les maisons de plusieurs personnes de la capitale et de Călăraşi, ville du sud de la Roumanie, suspectées de fraudes aux aides Covid. L’enquête a montré que durant près d’une année, 11 personnes, en faisant usage de faux documents, ont demandé et reçu de l’Agence de paiements et d’inspection sociale des indemnités de 4.500 lei (quelques 900 euros) chaque mois. Selon la Police de la capitale, la valeur exacte du préjudice est encore à établir.






    Recensement
    – La Commission centrale pour le recensement de la population et des logements
    2021 décale d’un an le déroulement du recensement prévu cette année, en raison de
    la pandémie de Covid-19, a fait savoir l’Institut national de la statistique. Un
    recensement-test aura lieu du 1er février au 31 mars 2021, et le recensement de
    la population et des logements se déroulera du 1er février au 17 juillet 2022.
    Les résultats définitifs seront publiés en décembre 2023, selon le calendrier
    d’Eurostat. Un recensement de la population était prévu cette année, tant en
    Roumanie, que dans les autres États membres de l’UE. Selon l’Institut national
    de la statistique, ce recensement sera le premier à être principalement réalisé
    en ligne.




    Commémoration – Les victimes du pogrom de Bucarest du
    21 – 23 janvier 1941, perpétré par la Garde de fer, parti roumain d’extrême
    droite, sont commémorées aujourd’hui. Des couronnes de fleurs seront déposées
    et il y aura plusieurs transmissions sur la page Facebook de la Fédération des
    communautés juives de Roumanie. Un débat intitulé « Le cartier juif sous
    la terreur du pogrom des légionnaires de janvier 1941 » aura également lieu.
    Le pogrom de Bucarest, pendant lequel 125 juifs ont été tués, a été le point
    culminant de la rébellion des légionnaires (le nom officiel de la Garde de Fer
    était « Légion de l’Archange Michel », ses membres étaient donc nommés «
    légionnaires »). Pendant ces jours d’il y a 80 ans, ils ont arrêté, torturés,
    assassiné des juifs, volé leurs biens, saccagé leurs propriétés, profané et
    détruit des tombes et des synagogues.






    Bruxelles – Le Conseil européen se réunit ce jeudi en
    visioconférence pour débattre des mesures de gestion coordonnée de la pandémie
    de coronavirus. Les discussions porteront principalement sur l’accélération de
    la campagne de vaccination, trois semaines après le début du programme
    européen d’immunisation. Toujours à l’agenda des pourparlers : le scénario
    d’une mise en place des certificats de vaccination censés faciliter le
    déplacement en toute sécurité des citoyens européens au sein de l’espace
    communautaire, notamment dans les pays dont le tourisme a été profondément
    touché par l’actuelle crise sanitaire.




    Météo -
    Les températures repartent à la hausse en Roumanie, pour dépasser la normale
    saisonnière dans la plupart du territoire. Le ciel est partiellement couvert et
    on attend des pluies faibles dans le nord-ouest du pays. Les maximales vont de
    2 à 10°C, avec 6°C et soleil à midi à Bucarest.

  • La semaine du 11 au 17 janvier

    La semaine du 11 au 17 janvier

    La Roumanie sous le signe du nouveau coronavirus

    En Roumanie – coup d’envoi, vendredi, de la deuxième étape de la campagne de vaccination contre le coronavirus. Le chef de l’Etat, Klaus Iohannis, s’est fait lui-même immuniser pour marquer le début de cette deuxième phase durant laquelle sont visés les résidents des centres pour personnes âgées, les seniors de plus de 65 ans, les adultes souffrant de maladies chroniques et les personnes travaillant dans des domaines clé. Le nombre de personnes potentiellement bénéficiaires du vaccin durant cette deuxième étape pourrait dépasser les 6 millions. Rappelons-le, entamée le 27 décembre, la première étape d’immunisation a concerné le personnel soignant et des services sociaux. Le premier ministre, Florin Cîtu, prévoit un rythme accéléré de vaccination durant cette deuxième étape, ce qui pourrait permettre à la Roumanie d’immuniser d’ici septembre plus de dix millions de personnes. Depuis le début de la pandémie, la Roumanie a enregistré quelque 700 mille cas de contamination et plus de 17 000 décès des suites du Covid-19. Par conséquent, sur recommandation du Comité national pour les situations d’urgence, le gouvernement a décidé de prolonger l’état d’alerte de 30 jours. La décision, en vigueur depuis jeudi dernier, prévoit le maintien des restrictions déjà mises en place par les autorités telles le port du masque et le couvre-feu pendant la nuit. S’y ajoutent l’interdiction des meetings, des manifestations ou des concerts mais aussi des contraintes visant le déroulement des activités culturelles, artistiques ou sportives. Les activités religieuses ont lieu aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur des églises, dans le respect des mesures de protection sanitaire. Les autorités ont également prolongé pour 30 jours l’interdiction visant l’organisation des fêtes en tout genre dans des espaces clos ou en plein air.

    Les écoles rouvriront leurs portes le 8 février

    La plupart des écoles roumaines devraient rouvrir leurs portes le 8 février prochain, au début du second semestre de cette année scolaire, si la situation épidémiologique n’empire pas d’ici là. L’annonce a été faite par le chef de l’Etat, Klaus Iohannis, qui a expliqué que le système serait décentralisé, compte tenu du taux d’infection au niveau local. Avant le début du second semestre, il y aura une réévaluation de la situation épidémiologique et la décision finale sera prise le 2 février, a encore expliqué le président. Pour ce qui est des universités, la décision appartient à chaque institution. Actuellement les cours se déroulent exclusivement en ligne partout en Roumanie.

    Majorations salariales et mécontentements financiers

    Le gouvernement de Bucarest a décidé mercredi de majorer à partir du 1er janvier l’équivalent roumain du SMIC, qui passe de 2 230 lei, soit 455 euros, à 2 300 lei, l’équivalent de 470 euros. Selon le ministère du Travail, cette augmentation de trois pour cent repose sur une formule de calcul qui prend en compte le taux de l’inflation, de 2,2%, et une hausse de 0,8% du taux de productivité par personne en 2020. Selon les chiffres officiels, la Roumanie recense environ un million 400 mille salariés qui touchent le SMIC, soit un quart du nombre total de travailleurs au niveau national. La majoration du salaire minimum ne sera pourtant pas appliquée au personnel ayant des études universitaires dont le montant du SMIC sera gelé à l’équivalent de 480 euros hors primes et autres modulations de salaire. Par ailleurs, mécontents de leurs revenus, les syndicalistes de la police, de l’administration publique, de l’assistance sociale et des prisons ont protesté mercredi dernier devant le ministère du Travail à Bucarest ainsi que devant les préfectures de plusieurs villes du pays. Les protestations ont commencé après la décision de l’exécutif de plafonner les salaires dans le secteur public au niveau du mois de décembre 2020. Les syndicalistes deamndent, entre autres, la suppression des iniquités salariales au sein du système public et la majoration du SMIC en fonction de la hausse des prix. Des protestations ont été également organisées par les syndicats du domaine sanitaire et de l’Education nationale, mécontents du gel des salaires dans la fonction publique.

    A quand la hausse des pensions de retraite ?

    La Cour constitutionnelle de la Roumanie a rejeté mercredi une saisine du gouvernement qui contestait la loi prévoyant entre autres la majoration de 40% du point de retraite. Par conséquent, le document sera envoyé au Président, qui a deux options : soit le promulguer, soit le retransmettre au Parlement pour réexamen. De son côté, le premier ministre, Florin Cîțu, a de nouveau souligné le fait que, dans le contexte économique actuel, sérieusement touché par la crise sanitaire, il n’y a pas de ressources au budget de l’Etat pour soutenir une telle hausse. Déjà, l’année dernière, les retraites avaient augmenté de 14%, ce qui se traduit par des dépenses de 9 milliards de lei (plus de 1,8 milliards d’euros) supplémentaires, cette année, au budget de l’Etat, a précisé le premier ministre. Pour l’instant, le gouvernement est en train d’élaborer le budget et il n’a pas encore pris une décision au sujet des retraites. Depuis l’opposition, le PSD affirme que l’argent existe pour cette hausse et qu’il peut le prouver et demande qu’il soit procédé à la majoration figurant dans la loi en vigueur.

    L’ancien premier ministre Călin Popescu Tăriceanu – accusé de corruption

    Mercredi dernier, le président roumain, Klaus Iohannis a entériné la demande du Parquet national anticorruption de lancer des poursuites pénales contre Călin Popescu Tăriceanu, ex premier ministre entre 2004 et 2008. Celui-ci est accusé d’avoir accepté 800 000 dollars de pots-de-vin durant son mandat à la tête du gouvernement. Selon les procureurs, M. Popescu-Tăriceanu aurait reçu indirectement, des représentants d’une société autrichienne, cette somme d’argent sous la forme d’honoraires pour des services de conseil. Tariceanu rejette toutes ces accusations qu’il considère censées projeter sur lui une lumière défavorable. Par ailleurs, l’ancien leader social-démocrate Liviu Dragnea, actuellement incarcéré pour des faits de corruption, est poursuivi en justice dans un autre dossier ouvert par la DNA. (Trad. Ioana Stancescu, Valentina Beleavschi)

  • La Cour Constitutionnelle et le régime spécial des pensions de retraite

    La Cour Constitutionnelle et le régime spécial des pensions de retraite

    Comme leur nom l’indique si bien, les pensions dont le régime est considéré comme spécial sont fixées au terme des lois spéciales. Accordées dans un premier temps aux magistrats et aux militaires, ces rentes de régime de retraite supplémentaire ont fini par être versées à d’autres catégories aussi, telles les parlementaires, les diplomates ou le personnel aéronautique. A la différence de la plupart des retraites dites normales, celles considérées comme spéciales ne reposent pas que sur le principe de la cotisation, puisqu’elles sont financées aussi bien du budget de la Sécurité sociale que de celui d’Etat. Ce petit détail auquel s’ajoute leur montant souvent démesuré, de milliers d’euros, font de leurs bénéficiaires la cible des critiques des retraités roumains dont les pensions, calculées selon le principe de la contribution, se monte, en moyenne, à quelques 300 euros seulement.

    Après avoir prêté une oreille attentive aux doléances de l’électorat appelé deux fois aux urnes ces derniers mois, les responsables politiques ont fini par voter, l’été dernier, une loi censée permettre l’imposition de 85% du régime spécial de toute pension de retraite dépassant les 1400 euros, y compris de celles versées aux magistrats, militaires ou policiers. De cette manière, les pensions de retraite dites spéciales continuaient à exister, mais elles se voyaient frapper d’impôt. La Cour Constitutionnelle a donné le coup de grâce, en désavouant cette loi qui, dit-elle, contrevient à la loi fondamentale du pays. Adopté par le Législatif, en juin, cet acte normatif s’est déjà heurté à l’avis négatif de l’Avocat du peuple (Défenseur des droits) et de la Haute Cour de Cassation et de Justice, selon lesquels une telle décision violerait le principe de l’équité fiscale.

    Aux dires de ces deux instances, par sa décision, le Parlement soumettrait à la double imposition les pensions considérées comme spéciales, ce qui contreviendrait au principe de la non-discrimination et de l’égalité fiscale. En plus, cette loi risquerait de porter atteinte à l’indépendance des magistrats, tout comme au principe de la clarté et à la prédictibilité législative, précisent les deux instances déjà mentionnées. Après avoir reporté son verdict à plusieurs reprises, la Cour Constitutionnelle a fini par donner un avis négatif, sans pour autant motiver son choix. Accusée, au fil des années, de privilégier la gauche politique par ses verdicts, la Cour se confronte cette fois-ci à un aspect encore plus délicat de moralité : les juges de la Cour font partie eux-mêmes des bénéficiaires d’un régime spécial de retraite. Et ce n’est pas tout, puisqu’un autre aspect s’y ajoute.

    Lors de la dernière réunion de la Chambre des députés de l’actuelle législature, les parlementaires de l’USR ont décidé de démissionner en groupe pour ne plus figurer parmi les potentiels bénéficiaires d’une telle pension. Un geste adopté également par six parlementaires sociaux- démocrates dont le leader du PSD, Marcel Ciolacu. Si la décision de l’USR est crédible puisque le parti a constamment milité en faveur d’une loi interdisant le régime spécial des retraites, celle des sociaux- démocrates, champions en titre des lois favorables aux parlementaires, a été vite cataloguée de populiste par leurs adversaires politiques. (Trad. Ioana Stancescu)

  • Est-il possible de doubler les allocations familiales ?

    Est-il possible de doubler les allocations familiales ?

    Le gouvernement de Bucarest est obligé de doubler les allocations
    familiales auxquelles ont droit les quelque 4 millions d’enfants de Roumanie. Cela,
    parce que la Cour constitutionnelle vient de rejeter comme non fondée la
    saisine formulée par l’Exécutif contre cette mesure. Les magistrats ont décidé
    que la loi par laquelle le Parlement avait rejeté la majoration par étapes des
    allocations familiales était conforme à la loi fondamentale. Par conséquent, la
    législation initiale proposée par le Parti Social-Démocrate (PSD), d’opposition,
    reste en vigueur. Adoptée en décembre 2019, elle vise à porter ces allocations
    de 150 à 300 lei (quelque 60 euros) et de 300 à 600 lei (environ 120 euros) pour
    les enfants en situation de handicap. Cette mesure aurait dû s’appliquer depuis
    janvier dernier, mais le gouvernement a expliqué que le budget de l’Etat ne
    pouvait pas la couvrir. Il a donc adopté un décret d’urgence qui reportait
    cette majoration au mois d’août.






    Doubler les allocations familiales en ce moment
    entraînerait une hausse de plus d’un demi-point de pourcentage du déficit
    budgétaire, a déclaré le premier ministre Ludovic Orban suite à la décision de
    la CCR. Les allocations familiales seront majorées en 5 étapes, comme le gouvernement
    l’a décidé, a insisté le premier ministre : « Doubler les allocations
    familiales, cela suppose un effort budgétaire d’environ 7 milliards de lei (quelque
    1,44 milliards d’euros) par an. Ce qui signifie une augmentation du déficit de
    0,6%. Nous avons déjà vécu un épisode pareil. Le Parti National Libéral (PNL) doublera
    les allocations, mais il le fera, comme il l’a décidé, en 5 étapes. La dernière
    est prévue le 1er juillet 2022. La majoration de allocations
    familiales est une priorité pour le PNL, mais il faut l’opérer en tenant compte
    de la réalité économique, des ressources dont dispose le budget. »






    A son tour, la sénatrice libérale Alina Gorghiu affirme
    que l’Exécutif se penchera sur toutes les options visant les allocations familiales
    après la motivation de sa décision par la Cour constitutionnelle, notant que l’argent
    sera alloué par étapes, pas tout de suite.






    De son côté, le leader social-démocrate, Marcel Ciolacu,
    affirme que l’argent existe au budget de l’Etat pour cette majoration. De même,
    pour le président par intérim du Sénat, le social-démocrate Robert Cazanciuc,
    le gouvernement de Ludovic Orban n’a fait que prouver encore une fois son
    incompétence. A son tour le chef de l’Alliance des libéraux et des démocrates (ALDE),
    Calin Popescu Tariceanu, estime que l’Exécutif est obligé de doubler les
    allocations familiales et de respecter aussi la majoration de 40% des pensions
    de retraite. A son avis, le gouvernement fait tout ce qu’il peut pour entraver ces
    mesures.






    Rappelons aussi que cette décision de la CCR survient dans
    le contexte où cette semaine, le Parlement de Bucarest a décidé de la majoration
    du point de retraite de 40%, au lieu de 14% comme l’avait proposé le
    gouvernement. Selon les calculs de l’Exécutif, cette décision pèsera lourd sur
    le budget, à hauteur d’une dette de 10-15 milliards de lei (2-3 milliards d’euros)
    cette année et de 60-70 milliards de lei (12-14 milliards d’euros) l’année prochaine.
    Cela, dans le contexte où la dette publique de la Roumanie a déjà beaucoup augmenté
    au cours des 7 premiers mois de 2020, à savoir de 75 milliards de lei (près de
    15 milliards et demi d’euros). (Trad. Valentina Beleavski)

  • La semaine du 15 au 22 juin

    La semaine du 15 au 22 juin

    Le coronavirus et le relâchement des mesures de restrictions

    Plus de 23000 cas de contamination et quelque 1500 décès, c’est le bilan de l’épidémie de COVID-19. Le chef de l’Etat roumain, Klaus Iohannis, a fait part de son inquiétude et a appelé une fois de plus, les Roumains, à respecter les mesures de sécurité sanitaire imposées par les autorités : le port du masque, la distanciation et la désinfection des mains- autant de mesures « simples, de bon sens et très importantes » selon le chef de l’Etat. Au bout de deux mois d’état d’urgence et d’un mois d’état d’alerte, le gouvernement de Bucarest a décidé de prolonger de 30 jours une bonne partie des restrictions, tandis que d’autres mesures ont été supprimées. Les salles de gym ont rouvert leurs portes, tout comme les grands centres commerciaux. En revanche, les aires de jeux et les salles de ciné restent fermés. Les offices religieux ont repris à l’intérieur des églises et les participants sont obligés de porter un masque. Les autorités ont permis la reprise des événements privés dans des espaces clos en présence de 20 personnes tout au plus, et en plein air en présence de 50 personnes au maximum. Les maisons de pari et les casinos rouvrent leurs portes aussi. Chaque semaine, la Roumanie annoncera la liste des pays vers et depuis lesquels elle reprendra ses vols sans que la quatorzaine soit obligatoire une fois les passagers arrivés à la destination.

    L’imposition du régime spécial de retraite

    Véritable thème récurrent du débat public en Roumanie, l’impôt sur le régime de retraite dit spécial puisqu’il ne respecte pas le même principe contributif, a été enfin tranché par la Chambre des députés. Le Parlement a décidé de soumettre à l’impôt toute somme résultant de la différence entre le régime spécial de retraite et le régime normal obtenu suite à la cotisation régulière au fonds de retraite. Concrètement, pour une différence entre 2000 lei, soit quelque 400 euros et 7000 lei, l’impôt prélevé sera de 10%, tandis que pour toute somme dépassant les 7000 lei, l’impôt sera de 85%.Selon les données fournies par l’Assurance retraite, le nombre d’assurés bénéficiaires d’un régime spécial de retraite était, fin mars, de 9500 personnes. Sur ce total, 4100 étaient issus des rangs des juges et des procureurs. D’ailleurs, c’est justement à cette catégorie qu’appartient le retraité ayant la plus grande pension de retraite de Roumanie de 19000 lei, à savoir presque 4000 euros. A part les magistrats, d’autres assurés touchant des pensions spéciales sont les 150.000 anciens fonctionnaires issus du système de l’ordre public et de la sécurité nationale.La Haute Cour de Justice et de Cassation et l’Avocat du Peuple ont saisi immédiatement la Cour Constitutionnelle au sujet de l’imposition du régime spéciale de retraite. L’instance suprême affirme que par cette proposition de loi, on ignore les décisions successives de la Cour, on viole les principes de l’imposition fiscale juste et équitable et celui de l’indépendance des juges et on ne demande pas l’avis du CSM. Saisie par les mêmes institutions, la Cour Constitutionnelle a rejeté déjà le mois dernier un acte normatif d’abrogation du régime spécial de retraite. Les analystes attendent maintenant un verdict similaire puisque six des neuf juges de la Cour sont des bénéficiaires d’un tel régime spécial de retraite.

    Les examens scolaires dans le contexte de la pandémie

    Fermées en mars, les écoules ont rouvert cette semaine à l’intention des plus de 160.000 élèves de collège en année terminale censés passer leurs Brevets. En raison de l’actuel contexte pandémique, les examens se sont déroulés dans des conditions spéciales. Des cadres sanitaires ont pris la température des enfants avant de leur permettre l’accès dans les écoles, en assurant leur tri épidémiologique. Les élèves ont été obligés de porter un masque pendant toute la durée des épreuves. Des tapis désinfectants ont été mis en place, tandis que les poignées, les banques, les chaises ont été désinfectés. Les élèves se sont vu obliger de laisser leurs affaires dans une salle de classe spécialement aménagée à ce but et une fois dans les salles destinées aux épreuves, ils ont préservé une distance de deux mètres par rapport à leurs collègues. Les enfants placés en quatorzaine, hospitalisés ou ceux dont la température corporelle était supérieure à 37,3 degrés se verront offrir la possibilité de passer le Brevet la semaine prochaine.

    FITS online

    En Transylvanie, le Festival international de Théâtre de Sibiu se poursuit jusqu’à dimanche. Pour la première fois il se déroule en ligne, avec pour thème : la force de croire. 10 jours durant, le Festival a réuni à l’affiche 138 événements proposés par des invités de 30 pays sur 5 continents, le tout présenté sur le site www.sibfest.ro, ainsi que sur la page Facebook et la chaîne YouTube du festival. S’y ajoutent 12 conférences spéciales. Selon les organisateurs, la manifestation de Sibiu est le festival de arts du spectacle le plus grand d’Europe Centrale et de l’Est, offrant cette année 250 heures de théâtre, danse, musique, cirque, conférences, débat, spectacles de lecture et représentations pour enfants – toutes transmises en ligne à titre gratuit.

    Une météo capricieuse en de début d’été.

    Cette semaine la météo a été extrêmement capricieuse en Roumanie, avec des alertes jaunes aux orages sur l’ensemble du territoire et des alertes rouges et oranges à la pluie torrentielle et aux chutes de grêle. La plupart des rivières de Roumanie ont été aussi concernées par des alertes jaunes et oranges aux inondations. La circulation sur plusieurs routes nationales et départementales a été mise en difficulté par les alluvions ou par les arbres tombés en raison du vent très fort. C’est toujours le vent qui a abattu plusieurs poteaux, coupant l’alimentation en électricité dans de nombreuses localités. En même temps, la grêle a endommagé de nombreuses cultures agricoles, notamment les vergers. Les pompiers sont intervenus pour aider à dégager les routes.

  • 18.06.2020 (mise à jour)

    18.06.2020 (mise à jour)

    Coronavirus -
    La Roumanie enregistre une hausse des cas d’infection au nouveau coronavirus. Les
    autorités annoncent ce jeudi 320 cas supplémentaires, le total se chiffrant à
    présent à 23.080 personnes testées positives, dont plus de 16.300 ont guéri et
    178 sont actuellement hospitalisés en soins intensifs. Jusqu’à présent, le
    bilan des décès approche les 1.500. Selon le ministre de la Santé Nelu Tătaru,
    la hausse du nombre de nouveaux cas n’est pas une surprise, puisqu’elle
    survient après le déconfinement. Par ailleurs, le premier ministre Ludovic
    Orban a déclaré que les théâtres et les restaurants rouvriraient leurs portes
    « quand cela sera possible d’un point de vue épidémiologique ». Le
    chef du gouvernement a ajouté que, pour l’instant, les autorités ne pouvaient
    pas anticiper l’évolution de l’épidémie et il a encore une fois appelé à la plus
    grande vigilance et à l’application stricte des normes instituées.




    Retraites – Le Parlement
    bicaméral de Bucarest, réuni en séance plénière, a voté jeudi en faveur du
    projet de loi relatif à l’impôt sur ce que l’on appelle les retraites
    spéciales. Le projet avait déjà été adopté, mercredi, par les députés. Néanmoins,
    ce vote du plénum était nécessaire car le projet concerne
    aussi les retraites des députés et des
    sénateurs. Les élus ont décidé de soumettre à l’impôt la différence entre le
    montant de la retraite spéciale et celui de la retraite basée sur le principe
    de contributivité. Ainsi,
    l’impôt prélevé pour les retraites entre 2.000 lei (environ 400 euros) et 7.000 lei (1.400 euros) sera de 10%, et toute pension
    de retraite dépassant 7.000 lei sera soumise à un impôt de 85%. L’Avocat du
    peuple, l’équivalent roumain du défenseur des droits, a déjà attaqué la loi
    auprès de la Cour constitutionnelle. La Haute cour de cassation et de justice a
    annoncé qu’elle fera de même.

    Diplomatie – Le président de la Roumanie, Klaus Iohannis, a participé jeudi au sommet du Partenariat oriental, déroulé par visioconférence. Le chef de l’Etat a réitéré l’engagement de la Roumanie pour soutenir l’ouverture vers l’Europe des partenaires orientaux les plus engagés. De même, il a exprimé le soutien de Bucarest pour une approche plus ambitieuse de l’Union européenne pour ce qui est de la coopération dans le domaine de la sécurité. Une approche, a précisé Klaus Iohannis, en mesure de répondre aux intérêts légitimes de l’Union et des Etats partenaires de la région. Pour finir, le président Iohannis a souligné le soutien important accordé par la Roumanie à la République de Moldava et à l’Ukraine durant l’épidémie de Covid-19. La réunion a rassemblé les chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union européenne, les présidents de l’Ukraine et d’Azerbaïdjan, tout comme les premiers ministres de la République de Moldova, de la Géorgie, d’Arménie et de Belarus.

    OTAN – Le ministre roumain de la Défense Nicolae Ciucă a participé à la réunion ministérielle de l’OTAN en visioconférence. A cette occasion, il a montré la disponibilité de la Roumanie de mettre à disposition une facilité pour entreposer du matériel sanitaire du stock de l’OTAN. Le ministre Ciucă a aussi réitéré l’appel aux alliés à accroître leurs contributions aux projets dans la région de la mer Noire, qui a une importance stratégique pour l’Alliance. Selon un communiqué de presse du ministère de la défense de Bucarest, les ministres participants à la réunion ont également évalué la mise en œuvre de la posture de dissuasion et de défense de l’OTAN, notamment les implications, pour la sécurité européenne et euro-atlantique, du développement des systèmes russes de missiles nucléaires et à double guidage. Les participants à la réunion ont agréé un paquet de mesures politiques et militaires d’adaptation et ils ont réaffirmé l’engagement de l’OTAN pour le contrôle des armements, la non-prolifération et le désarmement.




    Défense – La Roumanie envoie, cette année, 2.669 militaires en
    missions et opérations extérieures, des forces déployées et déployables à la
    demande de l’OTAN et de l’UE. De même, 791 cadres du ministère de l’Intérieur
    peuvent prendre part à des missions et à des opérations à l’étranger, et autres
    1.007 peuvent être disloqués en cas de besoin, montre une note d’information du
    président Klaus Iohannis présentée au Parlement. Le document précise que les
    forces de l’Armée roumaine exécutent les missions prévues « pour tenir les
    engagements de la Roumanie et confirmer le rôle de notre pays dans le maintien
    de la sécurité. Ainsi, la continuité des actions de consolidation et du
    maintien de la paix est assurée en accord avec l’OTAN, l’UE, l’ONU et
    l’OSCE. » Le président Klaus Iohannis a également approuvé le déploiement
    en Roumanie, en cas de besoin, de la Force de réaction de l’OTAN.


    Météo -
    La météo reste instable en Roumanie, tout le territoire se trouvant sous
    vigilance jaune. Dans les 24 prochaines heures, les minimales iront de 12 à 20°
    et les maximales de 20 à 29°. Ces derniers jours, les pluies torrentielles et les
    rivières en crue ont provoqué des dégâts dans plus de la moitié des
    départements du pays.

  • Des lois vivement contestées

    Des lois vivement contestées

    Installé au pouvoir en novembre dernier, après avoir destitué par motion de censure le cabinet social-démocrate, le gouvernement libéral de Ludovic Orban est en fait très fragile. Et pour cause. Les libéraux ne comptent que pour 20% du total des parlementaires de Bucarest et souvent les votes de leurs alliés de l’Union Sauvez la Roumanie (USR) et du Parti du Mouvement Populaire (PMP) ne leur suffisent pas pour faire passer leurs projets. Et comme au sein du Législatif de Bucarest les alliances sont éphémères et se tissent en fonction d’intérêts ponctuels, le gouvernement a préféré, à plusieurs reprises, engager sa responsabilité pour opérer plus vite des modifications législatives.

    La plus récente porte sur l’élection des maires en deux tours de scrutin, au lieu d’un seul, comme c’est le cas actuellement. Une décision qui agite de nombreux esprits au sein de la classe politique roumaine. Pour sa part le premier ministre Ludovic Orban, aux côtés des partisans politiques de ce changement et des voix de la société civile, estime que ce passage à deux tours de scrutin conférera davantage de légitimité aux élus. Leur objectif est de limiter les situations similaires à celle de Galati (ville port sur le Danube, sud-est) où le maire actuel a été voté par seulement 9% des électeurs. Craignant de perdre ses postes de maires, le Parti Social-Démocrate (PSD), désormais dans l’opposition mais toujours majoritaires au sein du Législatif, a bloqué le projet de loi dans la commission parlementaire spécialisée et a fait savoir qu’il déposerait une motion de censure si la loi est changée. La motion bénéficiera aussi du soutien de l’Union Démocrate-Magyare de Roumanie (UDMR), qui souhaite conserver le monopole politique détenu dans de nombreuses villes transylvaines à forte population d’ethnie magyare.

    Le leader par intérim des sociaux – démocrates, Marcel Ciolacu, met en évidence le fait que la Cour constitutionnelle a déjà décidé que le gouvernement ne peut pas engager sa responsabilité sur des textes normatifs se trouvant en débat au Parlement. Si la motion de censure ne passe pas, le PSD en saisira la Cour Constitutionnelle, a encore précisé Marcel Ciolacu. Les sociaux-démocrates ont aussi déposé une plainte auprès de la Commission de Venise, par l’intermédiaire de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe. Toutefois, le PE a rejeté la demande du PSD de débattre le problème au plénum de Strasbourg.

    Mais ce n’est pas la seule lutte politique qui se mène ces jours-ci à Bucarest. La suppression des régimes spéciaux des pensions de retraite suscite autant de controverses. Cette fois-ci, ce sont les magistrats qui contestent la décision du gouvernement. Mardi, la Chambre des Députés a adopté, par 247 voix pour et aucune voix contre, la loi qui abroge les retraites dites spéciales des parlementaires, des juges, des procureurs et des personnels auxiliaires spécialisés des tribunaux et des parquets. S’y ajoutent les fonctionnaires publics ayant un statut spécial, les membres du corps diplomatique et consulaire, ceux de la Cour Constitutionnelle et le personnel aéronautique. Toutes ces catégories de salariés du budget de l’Etat bénéficiaient de pensions de retraite qui ne suivaient pas le principe de la contribution, si bien que certaines sommes étaient 15 fois plus élevées qu’une pension normale. Vivement mécontents de se voir supprimer ces droits, les juges de la Haute cour de cassation et de justice et ceux du Conseil supérieur de la magistrature en ont saisi la Cour Constitutionnelle. A leur avis, la loi qui supprime les régimes spéciaux des pensions de retraite est non conforme à la Constitution et transgresse « brutalement » les principes de l’indépendance et de l’inamovibilité des juges. Affaire à suivre.

  • Les régimes spéciaux de retraite, supprimés ou pas?

    Les régimes spéciaux de retraite, supprimés ou pas?

    En ce début d’année électorale, marquée par des élections municipales et législatives, la classe politique roumaine ne cesse de proposer des initiatives que le public pourrait apprécier. Mardi, la Chambre des Députés de Bucarest a adopté dans le cadre d’une réunion extraordinaire un projet de loi sur l’abrogation des soi-disant retraites « spéciales ».

    Malgré un score décisif – soit 247 voix pour, aucune voix contre et 21 abstentions – les débats ont été acharnés. L’actuel pouvoir politique, tout comme l’ancien, c’est-à-dire le Parti national libéral et respectivement le Parti Social-Démocrate, se sont accusés l’un l’autre d’avoir été les premiers à privilégier par le passé certaines catégories professionnelles. L’Union démocrate magyare de Roumanie et l’Alliance des libéraux et des démocrates ont demandé l’ajournement des débats, alors que l’Union Sauvez la Roumanie a demandé, entre autres, le plafonnement des retraites des magistrats.

    En fin de compte, les élus nationaux ont éliminé les régimes spéciaux des pensions de retraite dans le cas de plusieurs catégories de fonctionnaires, à savoir : sénateurs et députés, juges et procureurs, personnel auxiliaire des tribunaux et des parquets, fonctionnaires publics au statut spécial, membres du corps diplomatique et consulaire et de la Cour Constitutionnelle ainsi que pilotes et personnels aéronautiques. Jusqu’ici, ceux-ci recevaient tous des pensions de retraite qui ne respectaient pas le principe de la contribution, étant fréquemment qualifiées d’injustes, d’inéquitables et de véritable défi à l’adresse de millions de retraités pauvres. Les seuls à en être épargnés sont les anciens militaires, policiers et officiers des renseignements.

    Les amendements portant sur la suppression des rentes viagères accordées aux sportifs et des indemnisations que reçoivent les artistes, les scientifiques et les membres des unions de créateurs ont également été exclus du projet de loi. Le leader des députés libéraux, Florin Roman a déclaré que par l’élimination des retraites « spéciales », les autorités trouveront, du moins partiellement, les ressources financières nécessaires pour majorer, comme prévu, toutes les retraites et les allocations familiales.

    Le président de l’Union Sauvez la Roumanie, Dan Barna, a souligné à son tour que le document législatif contenait des éléments qui pourraient être contestés à la Cour Constitutionnelle. Il a proposé, pourtant sans succès, que le régime spécial des retraites des magistrats soit gardé, mais avec un certain plafonnement. Le leader des députés sociaux-démocrates, Alfred Somonis, affirme que si le texte législatif s’avère inconstitutionnel, il sera sans doute modifié par le Parlement. Pour sa part, Alina Corbu, présidente de la Haute Cour de Cassation et de Justice a déjà averti que la loi contrevenait à une décision antérieure de la Cour Constitutionnelle. Juste après le vote du plénum de la Chambre des Députés, elle affirmait que les pensions des magistrats faisaient partie de toute une série de garanties qui assuraient effectivement l’indépendance et l’impartialité de l’autorité judiciaire.

    L’inspection judiciaire et les associations des magistrats avaient, à leur tour, déclaré que l’élimination des régimes spéciaux des retraites transgressait « brutalement », les principes de l’indépendance et de l’inamovibilité des juges, tout comme des articles de la Constitution et des décisions de la Cour européenne des Droits de l’Homme. (Alexandru Diaconescu)

  • Sujets de discorde entre le pouvoir de droite et l’opposition de gauche.

    Sujets de discorde entre le pouvoir de droite et l’opposition de gauche.

    Pendant la gouvernance sociale-démocrate, les libéraux, à l’époque dans l’opposition, ont proposé que les allocations familiales soient doublées et ils l’ont obtenu. Une fois que le Parti Social-Démocrate (PSD) ait quitté le pouvoir, les libéraux ont hérité d’une loi qui vise à doubler une fois de plus les allocations familiales. Ces mesures à l’air populiste mais quand même nécessaires aux bénéficiaires, risquent pourtant de déstabiliser le budget de l’Etat, déjà alourdi par un déficit qui dépasse la limite de 3% du PIB admise par l’UE.

    Bien que promulguée mardi par le chef de l’Etat, la loi qui double les allocations familiales ne pourra pas entrer en vigueur avant juillet prochain, lorsque le premier collectif budgétaire de l’année est prévu.

    La ministre du Travail, Violeta Alexandru, explique: « Il n’y a pas de doute en ce qui concerne l’accord total sur la nécessité d’accroître les allocations. Néanmoins, vu que la loi a été adoptée après que le budget ait été finalisé, et que le président a promulgué l’acte normatif, notre devoir est de trouver les ressources budgétaires pour couvrir ces fonds. Pourtant, c’est fonds n’existent pas en ce moment. »

    Les sociaux-démocrates accusent donc le gouvernement libéral d’irresponsabilité et de manque de professionnalisme. Dans une tentative d’améliorer son image dans une année électorale, PSD déclare qu’il est possible de trouver ces fonds, par exemple par l’abrogation de la loi sur les régimes spéciaux de retraite. Le président par intérim du Parti Social-Démocrate et de la Chambre des Députés, Marcel Ciolacu, a l’intention de convoquer une session parlementaire extraordinaire en fin de mois, pour débattre justement des régimes spéciaux de retraite.

    On souhaite éliminer toutes les retraites dites spéciales, à l’exception de celles réservées aux militaires et aux policiers. D’ailleurs, toutes les formations politiques de Roumanie sont d’accord qu’il faut supprimer les retraites spéciales accordées à plusieurs catégories de fonctionnaires publics, dont les magistrats ou les parlementaires. A leur avis, ceux-ci touchent des sommes beaucoup trop grandes, voire indécentes, par rapport à leurs contributions au système des retraites. Ces régimes spéciaux ont été introduits au moment où des normes et recommandations internationales demandaient de telles mesures, alors que les calculs électoraux les rendaient encore plus désirables.

    Autre sujet de discorde entre le pouvoir et l’opposition – l’intention du Parti National Libéral (PNL) de modifier la législation électorale afin de réintroduire deux tours de scrutin pour l’élection des maires. Le chef des sociaux-démocrates, Marcel Ciolacu a fait savoir que son parti enverrait une lettre aux institutions européennes, pour leur annoncer que l’Exécutif de Bucarest souhaite changer la loi électorale quelques mois à peine avant les élections locales. Une démarche qui, de l’avis du PSD, risque d’affecter la confiance dans la démocratie roumaine et dans l’Etat de droit. Le PSD a l’intention aussi de déposer une motion de censure contre le gouvernement au cas où celui-ci engage sa responsabilité sur la loi qui permet l’élection des maires en deux tours de scrutin.

    Marcel Ciolacu : « Dans un Etat démocratique et européen, on n’a pas le droit, sous aucune forme, de modifier les lois électorales deux ou trois mois avant le scrutin. Une chose pareille n’est jamais arrivée dans l’histoire de la Roumanie et nous espérons bien que cela n’arrivera pas cette fois-ci non plus. »

    Avant de terminer, notons aussi qu’une éventuelle destitution du cabinet libéral pourrait entraîner l’organisation d’élections anticipées, vivement demandées par le PNL et pas du tout par le PSD, toujours affaibli après les traumas électoraux subis l’année dernière. (Trad. Valentina Beleavski)

  • 14.01.2020 (mise à jour)

    14.01.2020 (mise à jour)

    Retraites – A Bucarest, le président du Parti Social Démocrate (d’opposition), Marcel Ciolacu, a fait part mardi de son intention de demander qu’une session parlementaire extraordinaire soit convoquée et consacrée à la suppression des régimes spéciaux de retraite. Le Parti National Libéral (à la gouvernance) s’est dit favorable à cette idée, toutefois il souhaite inclure d’autres sujets aussi à l’ordre du jour. Le PSD a l’intention aussi de déposer une motion de censure contre le gouvernement au cas où celui-ci engage sa responsabilité sur la loi qui permet l’élection des maires dans deux tours de scrutin. Selon Marcel Ciolacu, son parti enverra une lettre aux institutions européennes, pour leur annoncer que l’Exécutif de Bucarest souhaite changer la loi électorale quelques mois à peine avant les élections locales. Ce mardi encore, l’Union Sauvez la Roumanie a confirmé son soutien pour toutes démarche politique censée mettre fin aux régimes spéciaux de retraite, qu’elle considère comme injustes, inéquitables et un véritable défi à l’adresse des millions de retraités qui touchent des pensions correspondant à leurs contributions au système des retraites.

    Allocations familiales – Le président roumain, Klaus Iohannis a promulgué ce mardi la loi qui vise à doubler les allocations familiales. Les sommes atteindront ainsi les 300 lei (soit 63 euros) par enfant et respectivement les 600 lei (soit 125 euros) pour les enfants touchés d’handicap. En tant que chambre décisionnelle, la Chambre des Députés avait adopté le 18 décembre un projet de loi doublant les allocations familiales. Le premier ministre Ludovic Orban a annoncé cependant ce 10 janvier que le gouvernement souhaitait ajourner la date de l’entrée en vigueur de cette loi, jusqu’à ce que les ressources financières nécessaires soient identifiées. La ministre du Travail, Violeta Alexandru, le confirme : les allocations familiales ne doubleront pas avant le collectif budgétaire prévu pour le mois de juillet, car il n’y a pas encore de fonds pour ce faire.

    Défense – Les principaux objectifs de la Roumanie dans le domaine de défense, dans le contexte du Partenariat Stratégique avec les Etats-Unis, ont fait l’objet de débats, mardi, à Bucarest, entre le chef de la diplomatie roumaine, Bogdan Aurescu, et Marillyn Hewson, présidente et directrice exécutive de la compagnie américaine de produits et services militaires Lockheed Martin Corporation. L’occasion pour M Aurescu de souligner que le partenariat entre la Roumanie et les Etats-Unis dispose d’un important potentiel de développement et de préciser que Bucarest maintient son engagement d’allouer 2% de son PIB à la défense. A son tour Mme Hewson s’est montrée favorable à l’idée de développer des projets communs dans les domaines de l’industrie de la défense et de la recherche, avec un accent mis sur les nouvelles technologies, telles l’intelligence artificielle. La directrice générale Lockheed Martin Corporation a aussi rencontré le ministre roumain de la Défense, Nicolae Ciucă. Les discussions avec celui-ci ont porté entre autres sur la mise en place des programmes de dotation de l’armée déroulés avec cette compagnie.

    Inflation – En Roumanie, le taux annuel d’inflation a augmenté à 4% au mois de décembre, à comparer avec 3,8% en novembre dernier, vu que les prix des produits alimentaires et non-alimentaires ont augmenté et le prix des services a enregistré une progression significative, selon les chiffres rendus publics aujourd’hui par l’Institut national de la statistique. La Banque centrale de la Roumanie a modifié à la baisse ses estimations sur l’évolution de l’inflation à la fin 2019, de 4,2% à 3,8% et table sur un taux d’inflation de 3,1% à la fin de cette année. Pour sa part, le FMI a révisé à la hausse ses estimations sur le niveau des prix des produits de consommation courante en Roumanie cette année jusqu’à une croissance moyenne annuelle de 4,2% par rapport à une avancée de 3,3% ; estimée le printemps dernier. Les prix devraient progresser de 3,3% en 2020 alors que les précédentes estimations faisaient état d’une progression de 3%.

    Tennis – La joueuse de tennis roumaine, Siomona Halep, no 4 mondiale, a vaincu mardi l’australienne Ajla Tomljanovic, 52e mondiale, sur le score de 6-4, 7-5 au deuxième tour du tournoi d’Adélaïde, en Australie. Ce fut le premier match de Simona de l’année 2020. C’est l’unique compétition à laquelle elle participe avant l’Open d’Australie, le premier tournoi du Grand Chelem d’l’année, prévu du 20 janvier au 2 février. Dans la compétition de double, Simona Halep et Raluca Olaru se sont inclinées devant le duo Demi Schuurs (Pay-Bas) / Kveta Peschke (République tchèque).

    Météo – Dans les 24 prochaines heures, les températures seront toujours très élevées pour cette période de l’année en Roumanie, à l’exception du sud, de l’est et du sud-est où le brouillard persistera et les maxima tourneront autour 0 degrés. Sur le reste du territoire en revanche, les températures maximales atteindront les 12 degrés.