Tag: plastique

  • Un milliard d’emballages collectés grâce au Système de Garantie-Retour

    Un milliard d’emballages collectés grâce au Système de Garantie-Retour

     Né de l’initiative de protéger l’environnement et de réduire la pollution, le Système de Garantie-Retour, le SGR, est le plus grand projet d’économie circulaire jamais mis en place en Roumanie. Il concerne les producteurs aussi bien que les consommateurs, et encourage la collecte et le recyclage des emballages, tout en appliquant des frais de garantie à chaque emballage acheté.

     

    Le projet vise également à encourager l’implication de tous les citoyens afin d’atteindre les objectifs de collecte et de recyclage fixés au niveau européen, dans le cadre du nouveau paquet pour l’économie circulaire de l’Union européenne. L’objectif du SGR est de garantir un taux plus élevé de collecte et de recyclage des emballages, qui ne seront ainsi plus jetés à la poubelle ou dans la nature. De plus, selon RetuRO, l’administrateur du Système de Garantie-Retour, la mise en œuvre de ce système permettra de récupérer 77 % des bouteilles en plastique d’ici 2025 et 90 % d’ici 2029, des pourcentages imposés à la Roumanie par l’Union européenne.

     

    En moins de huit mois depuis son lancement, le système a franchi une barrière psychologique, atteignant un milliard d’emballages collectés, a annoncé Mircea Fechet, ministre de l’Environnement :

    « Heureusement, quatre Roumains sur cinq choisissent d’avoir recours au système de garantie-retour, et je suis convaincu qu’ils ne le font pas uniquement pour récupérer la consigne d’un montant de 50 centimes. Beaucoup le font pour des raisons environnementales. Ils sont persuadés que les quantités de matériaux recyclables qu’ils apportent dans les magasins arrivent là où elles doivent aller, c’est-à-dire dans les usines de recyclage, tout ça grâce à leurs efforts. Nous sommes presque submergés par ces quantités de plastique, car l’État roumain n’en a jamais eues autant. Mais c’est synonyme d’investissements, de création d’emplois et d’équilibre commercial, un équilibre difficile à trouver pour la Roumanie, mais qui sera amélioré grâce au nouveau système de garantie-retour. Cela signifie, en fin de compte, qu’on va réussir à créer plus d’emplois et à attirer davantage d’investissements, ce qui est très important pour moi, même en tant que ministre de l’Environnement. Si l’on regarde les chiffres, nous n’avons pas beaucoup plus de matériaux recyclables que l’année dernière à la même époque, mais comme par hasard, cette fois le verre est réellement là. Dans le passé, nous nous induisions mutuellement en erreur, même si lorsqu’il s’agissait des documents et de la bureaucratie, nous étions censés être les plus compétents. Aujourd’hui, pour la première fois, nous avons réellement ces quantités et nous les recyclons. Pour chaque PET en dessous de l’objectif de 65 % cette année, avec un objectif de 90 % pour la troisième année, la société RetuRo paie le double de la garantie. C’est ça l’amende, elle concerne chaque bouteille PET, pas le kilogramme ni la tonne. Pour chaque infraction, j’ai ordonné à la Garde de l’Environnement de sanctionner les commerçants, qu’il s’agisse de chaînes de stations-service, de supermarchés ou de petits magasins. Sans ces mesures strictes, qui visent simplement à garantir que les citoyens sont traités avec respect et conformément à la loi, nous ne réussirons pas. »

     

    Selon les données de RetuRo, l’administrateur du Système de Garantie-Retour, jusqu’à la fin du mois de juin de cette année, 434,4 millions de bouteilles en PET étaient arrivées dans les stations de recyclage, dans le but d’être transformées, ce qui représente 85 % des emballages en plastique récupérés auprès de la population. Pour le verre, le pourcentage est de 53,7 %, soit 82,6 millions de bouteilles. (Trad. Rada Stanica)

  • “La ronde du recyclage”

    “La ronde du recyclage”

    Comment ça marche

     

    Les Roumains sont les mauvais élèves du recyclage en Europe. L’Union européenne ayant demandé à tous les États membres d’atteindre un taux de 55 % d’ici à 2025, la Roumanie a lancé, à la fin de l’année dernière, le système de garantie-retour (SGR), le plus grand projet national d’économie circulaire à l’heure actuelle, dans l’espoir de redresser au moins partiellement la situation.

     

    Les « rouages » du système sont les 19 millions de Roumains : chaque citoyen paie une garantie de 50 bani (environ 10 centimes d’euro) lorsqu’il achète une boisson dans un emballage en verre, en plastique ou en métal d’une contenance maximale de 3 litres. Après avoir été vidé, l’emballage marqué SGR peut être rapporté à n’importe quel point de collecte mis à disposition chez les détaillants. En échange de l’emballage vide, le consommateur reçoit le montant de la garantie initialement payée, soit en espèces, soit sous la forme d’un bon d’achat. L’ambition des autorités est de retirer chaque année du marché environ 7 milliards de ces emballages qui, après comptage, tri et compactage, seront vendus à des recycleurs.

     

    Géré par RetuRo, le système de garantie-retour est donc considéré comme l’un des leviers importants afin d’atteindre les objectifs de collecte et de recyclage fixés par l’Union européenne. Sa mise en œuvre devrait également avoir un effet bénéfique significatif sur le comportement des Roumains en matière de recyclage.

     

    “La ronde du recyclage”

     

    Mihaela Frăsineanu, conseillère d’État auprès du Premier ministre, explique d’où vient le nom du projet « La ronde du recyclage » et évoque les autres avantages du SGR :

    « La ronde est une danse traditionnelle moldave, mais c’est aussi le symbole du cercle, un symbole que l’on retrouve également sur le logo de RetuRo et allons un peu plus loin ! C’est le symbole du plus grand projet d’économie circulaire en Roumanie ! C’est le symbole d’un projet qui implique plus de 19 millions de personnes et c’est avant tout le symbole de notre responsabilité envers l’environnement. Même en s’arrêtant au fait que nous rendons le pays plus propre, c’est quand même déjà un pas en avant extrêmement important ! Mais au-delà, il y a des choses que l’on ne voit pas du premier coup d’œil. Nous ne voyons pas que nous parlons d’optimisation des ressources, nous ne voyons pas que nous parlons de réduire notre empreinte carbone. Nous ne voyons pas que nous parlons également d’efficacité en termes de ressources humaines. Nous ne voyons pas que nous parlons également des ressources financières impliquées et de la responsabilité financière. Nous parlons enfin d’une responsabilité sociale et d’une responsabilité économique. » 

     

    Quatre grands centres régionaux de recyclage déjà inaugurés

     

    Le 13 mai, RetuRO a inauguré un nouveau centre régional de comptage et de tri des emballages garantis près de Bucarest, à Otopeni. Il s’agit du quatrième centre de ce type après ceux de Cluj, de Brasov et de Timis. D’une superficie de 10 000 mètres carrés et doté d’équipements de pointe, le nouveau centre a une capacité annuelle de comptage d’environ 900 millions d’emballages et une capacité de tri et de traitement par type de matériau (PET, métal, verre) deux fois plus importante, soit 1,8 milliard d’emballages.

     

    « Le système de garantie de retour est dans une dynamique permanente, les Roumains retournent de plus en plus d’emballages et l’évolution que nous enregistrons en permanence reflète de plus en plus l’implication des consommateurs. Au cours des trois prochains mois, nous prévoyons d’ouvrir d’autres centres de comptage et de tri dans les départements de Dolj, de Bacau et de Prahova » – précise Gemma Webb, PDG et présidente du conseil d’administration de RetuRO.

     

    Le coulisses du projet

     

    Alice Nichita, de l’Association des producteurs de boissons non alcoolisées pour le développement durable, ajoute :

    « Très peu de Systèmes de Garantie-Retour existants ont déjà inauguré leur quatrième centre, et nous l’avons inauguré moins de six mois après le lancement du système. Je ne pense pas qu’il y ait un autre programme qui dispose de 10 centres de collecte et de tri comme RetuRo devrait en avoir à l’issue de sa première année d’activité. Il s’agit d’un projet ambitieux qui a toutes les chances de réussir. Il y a eu beaucoup d’étapes, en effet, parce que de tels projets ne sont pas des sprints ou des tests, ce sont des choses qu’il faut construire efficacement dès le premier jour et ne pas renoncer aux principes, et ces principes, nous voulons les voir mis en œuvre et porter leurs fruits. Et je suis fier de vous dire que lorsque nous recevons des demandes de collègues d’autres pays, en particulier d’Europe occidentale, qui souhaitent apprendre de nous, venir ici en visite de travail, voir quelles sont les étapes et les leçons que nous avons apprises au cours de ce projet, cela nous rend très fiers et nous honore».

     

     

    La République de Moldova est l’un des pays intéressés par la reprise de cette bonne pratique roumaine.

     

    Sergiu Lazarenco, ministre de l’environnement à Chisinau affirme :

    « Nous souhaitons que le Système de Garantie-Retour soit opérationnel en République de Moldova d’ici 2027. Nous sommes conscients que la mise en œuvre de ce système implique des défis et des responsabilités considérables, mais il est certain qu’en mettant en œuvre ce système, les citoyens deviendront plus responsables, l’environnement deviendra plus propre, nous développerons l’économie circulaire, nous créerons de nouvelles opportunités de développement économique et, plus important encore, nous créerons également de nouveaux emplois. Je suis très heureux de constater que les citoyens des deux pays sont de plus en plus conscients et préoccupés par les questions environnementales. C’est ce qui nous pousse à être encore plus déterminés, à entreprendre des politiques et des actions environnementales compliquées mais nécessaires. Nous ne pouvons plus retarder la mise en œuvre des réformes environnementales. En investissant dans des projets environnementaux, nous investissons dans l’avenir !”

     

    Pour et contre ce système

     

    Pour l’instant, tous les commerçants roumains n’ont pas adhéré au Système de Garantie de Retour ou certains de ceux qui l’ont fait veulent déjà quitter la « ronde du recyclage », invoquant une transition difficile. Et pour cause. Parfois, les machines de recyclage sur place ne fonctionnent pas ou bien elles sont pleines ou elles ne lisent pas les codes-barres des emballages à retourner. Plus encore, les petits magasins de quartier ne disposent pas d’un espace de stockage adéquat pour les canettes ou bouteilles vides en attendant que les machines les ramassent. Quant aux clients, certains sont mécontents de ne pas pouvoir utiliser les tickets qu’ils reçoivent dans n’importe quel magasin, mais seulement dans celui où ils ont recyclé. Mais malgré les difficultés inhérentes à toute nouvelle initiative, le Système de Garantie-Retour n’a cessé de croître depuis ses débuts en novembre 2023. En voici un exemple. Pour le seul mois d’avril, 160 millions d’emballages ont été collectés et l’ambition des autorités est de franchir la barre des 200 millions en un seul mois. Cela signifie, avec l’aide de 19 millions de Roumains, on espère avoir bientôt autant de cartons de boissons en moins dans les décharges, les lits des rivières et les forêts. (trad. Clémence Lheureux)

  • Objectif : avoir uniquement des emballages recyclables à l’horizon 2025

    Objectif : avoir uniquement des emballages recyclables à l’horizon 2025

    Un système efficace pour le recyclage des emballages des boissons

     

    Le système de garantie-retour (SGR) est un instrument efficace pour renforcer le tri sélectif et notamment pour aider à recycler les emballages des boissons. C’est un mécanisme par lequel les différentes parties de la chaîne production – consommation – recyclage mettent en place un système permettant à retourner les emballages en plastique en échange d’une petite somme argent, appelée « garantie ». Concrètement, en s’achetant une boisson en bouteille en plastique le consommateur paye, à part le prix du produit, une autre petite somme qui lui sera retournée au moment où il dépose l’emballage pour le faire recycler. Histoire d’empêcher que les bouteilles en plastique arrivent dans les décharges publiques ou dans la nature.

     

    « Viens faire la ronde du recyclage ! » C’est sous ce slogan, que cette opération se déroule en Roumanie.

     

    Un nouveau centre de recyclage, ultra moderne, à Brasov

     

    Récemment, un 3e centre de recyclage du « système garantie-retour » a ouvert ses portes à Brasov, au centre de la Roumanie. Il s’étale sur 3 300 m² et il est doté d’équipements de dernière génération pour le traitement des emballages, dont des machines à compter les PET et les canettes d’aluminium, des machines pour compter les emballages en verre, des dépôts pour stocker le verre et autres.

     

    Présent à l’inauguration, le ministre de l’Environnement, Mircea Fechet, a précisé que les 3 centres ouverts jusqu’ici pouvaient collecter 1,7 milliards d’emballages par an, soit 3 fois de plus que le total des emballages introduits sur le marché dans le système SGR.

     

    Mircea Fechet : « D’ici la fin de l’année, seuls les emballages du type SGR devraient rester sur le marché. En nature – je ne sais pas si ce sera cette année, mais jusqu’à la fin de l’année prochaine, je m’attends à ce qu’il n’y ait plus de champs remplis de PET. Nous avons inauguré le 3e centre de tri sélectif. C’est quelque chose d’extraordinaire, puisqu’il s’agit d’emplois verts nouvellement crées, d’investissements de plusieurs millions d’euros, et, ce qui est le plus important, il s’agit d’un parcours que nous avons assumé qui est dans la bonne voie. Le système garantie-retour a aidé à collecter 30 000 emballages en décembre dernier, 2 millions – en janvier et environ 20 millions – en février. Voilà donc, on a eu une croissance exponentielle : près de 80 millions de PET, canettes d’aluminium et bouteilles en verre. Nous avons réussi à franchir le seuil de 3 millions d’emballages collectés par jour. Essayez d’imaginer cela en nature : 3 millions de déchets en plastique dans la forêt ou au bord d’un lac… Aujourd’hui, ils sont 3 millions de déchets en plastique qui ont été ramenés là où il faut : à l’usine de recyclage. Et puis, ces centres de tri sélectif font aussi d’autres types d’investissements. Je suis extrêmement optimiste et j’attends l’ouverture des futurs centres. »

     

    On compte sur la bienveillance de la population 

     

    Mais, au fait, qu’est-ce qui se passe avec les emballages qui ne sont pas collectés ?

     

    Le ministre de l’Environnement, Mircea Fechet ajoute : « Je ne vais pas insister sur la somme de la garantie. A mon avis elle suffit. Je sais que certains Roumains préfèrent y renoncer et jeter les bouteilles à la poubelle. Mais je suis persuadé qu’en fin de compte cet emballage-là finira par être récupéré par une autre personne qui l’emmènera au recyclage, avant que le déchet arrive dans une décharge ou en nature. C’est ce qui se passe dans tous les pays où le système de garantie-retour a été mis en place ».

     

    En Roumanie, ce système a été lancé le 30 novembre 2023. A compter de ce moment-là le prix d’une boisson en bouteille de 100 ml à 3 litres a augmenté de 50 bani, qui seront retournés au moment où la bouteille est déposée dans un dispositif de recyclage, installé dans les différents magasins. Pas besoin d’avoir le ticket, il suffit de placer l’emballage dans le dispositif pour recevoir la somme qui lui correspond. Objectif : avoir uniquement des emballages recyclables à l’horizon 2025.

    (trad. Valentina Beleavski)

  • Barrage flottant antipollution sur la rivière de Dâmboviţa

    Barrage flottant antipollution sur la rivière de Dâmboviţa

    Plusieurs événements ont été organisés en Roumanie le 22 mars, afin de célébrer la Journée Mondiale de l’Eau. Un diorama aquatique a été exposé au Musée d’Histoire Naturelle « Grigore Antipa » de Bucarest. Il s’agit d’une création muséale unique qui met en scène un monde où à la place des êtres vivants il n’y a que des bouteilles en plastique. C’est une protestation contre la pollution plastique des eaux, destinée à attirer l’attention du public sur le risque posé par le macroplastique et sa décomposition en microplastique sur l’écosystème aquatique.

    La persistance des déchets en plastique sur les berges et dans les cours d’eau peut entraîner des changements à long terme de la qualité de l’eau, car la décomposition des macroplastiques en microplastique a de graves répercussions sur les écosystèmes aquatiques.Toujours à l’occasion de la Journée mondiale de l’Eau, l’Administration du bassin hydrographique de Buzău-Ialomița (situé dans le sud-est de la Roumanie) a présenté les résultats de la première étude nationale sur la pollution micro et macroplastique dans une région comprenant le lac d’accumulation de la rivière Siriu et d’une partie de la rivière Buzău.

    Le projet – intitulé « ProtectStreams4Sea » – a révélé que 90% des déchets collectés étaient en plastique et sur ce 70% provenaient de la dégradation d’objets plastiques à usage unique (couverts, vaisselle, etc.). L’étude concernant la fraction microplastique nous montre que de tels fragments ont été identifiés dans tous les échantillons de sédiments et d’eau, quoique dans une moindre concentration, étant donné que la région – test est une zone montagneuse où il y a peu de localités. La présence de fragments de microplastiques dans l’eau et dans les sédiments de la zone étudiée demeure tout de même un résultat extrêmement inquiétant.Il existe également des initiatives lancées par des organisations non gouvernementales visant à réduire l’impact de la pollution plastique sur l’eau. Ainsi, l’association « Mai mult verde » a installé un barrage flottant sur la rivière Dâmboviţa, à Bucarest afin d’arrêter les déchets. Il s’agit d’un projet pilote qui regroupe plusieurs exemples de bonnes pratiques, de réutilisation et de production locale.

    Le barrage flottant a été créé à partir de bannières publicitaires récupérées et les flotteurs ont été construits à partir de bidons en plastique réutilisés. Construites pour flotter à la surface d’une rivière, ces barrages doivent collecter du plastique, du bois, des feuilles, des branches et d’autres matériaux. La coordinatrice du programme Eaux propres, Marta Popescu, a précisé qu’il s’agissait du sixième barrage flottant installé par l’Association « Mai mult verde, après en avoir déjà installés cinq autres sur les rivières Jiu, Cerna, Olt, Buzau et Siret. (trad. Rada Stanica)

  • Drone pour la collecte des bouteilles en plastique sur le Danube

    Drone pour la collecte des bouteilles en plastique sur le Danube

    Un drone flottant vient d’être testé à Brăila dans le cadre d’un projet appelé « Le Danube sans plastique/Danube-free Plastic » et mis en œuvre par l’Association du partenariat mondial de l’Eau – Global Water Partnership (GWP-ROMANIA), en coopération avec l’Université du Bas-Danube de Galaţi, la Faculté d’architecture navale et le Centre de recherches navales, l’Organisation nationale des scouts de Roumanie et l’Association Global Project. Appelée « GreenCat », l’embarcation est conçue pour collecter les déchets en plastique qui flottent sur le Danube. Elle est contrôlée par télécommande. D’ailleurs, le système de contrôle de ce dispositif a été réalisé par l’équipe de robotique Helix de la Bibliothèque départementale Panaït Istrati de Brăila, une équipe composée par deux profs passionnés par la technologie.

    Ionuț Mihai Chesaru est un des élèves à avoir participé à la réalisation de la télécommande du drone « GreenCat ». « Nous nous sommes occupés plutôt du côté électrique et de la radiocommande. Nous avons construit des embarcations sur les plateformes de la Faculté d’architecture navale de Galaţi, qui voyagent sur le Danube pour ramasser les détritus à l’aide d’un panier. Elles sont autonomes et se déplacent sur un trajet établi par GPS pour nettoyer les eaux, collecter le plastique et d’autres objets à l’exception des objets lourds qui pourraient le faire couler. »

    Ionuţ Procop, président de l’Association du Partenariat mondial de l’eau, a également été présent au lancement du drone. Ecoutons-le : « Nous menons un projet qui vise à lancer à l’eau deux dispositifs autonomes, flottants, contrôlés depuis les rives, pour collecter des déchets flottants des rivières et des lacs. Nous avons effectué plusieurs tests. De ce que nous avons calculé, leur autonomie serait de quatre heures. Mais nous pouvons aussi l’accroître par des batteries supplémentaires pour la porter à 6, voire 8 heures. Nous avons aussi la possibilité de les munir d’un panneau solaire. Nous essayons toute sorte de variantes. Si l’électricité utilisée pour alimenter les batteries était issue de sources renouvelables, dont l’impact sur l’environnement est moindre, alors oui, nous pouvons affirmer être amis de l’environnement à 100 %. »

    Le coût de ce prototype est de 5 – 6 mille euros, mais le prix serait même plus bas en cas de production de série. Ce qui plus est, le plastique collecté dans les eaux du Danube pourrait être lui aussi mis en valeur pour obtenir des fonds supplémentaires. Ces drones seront utilisés dans la région des villes de Brăila, Galaţi et Tulcea.

  • L’Eco-chèvre

    L’Eco-chèvre

    Il s’agit d’us et coutumes tels que le colindat (soit la présentation des vœux par un groupe qui va de maison en maison chanter des cantiques ou présenter une coutume) avec lOurs ou la Chèvre, cette dernière étant appelée Cerf à Hunedoara, Ţurcă en Moldavie et en Transylvanie, Boriţă dans le sud de la Transylvanie ou Brezaie, en Munténie et en Olténie.



    Toutefois, aujourdhui, nous parlons dune autre Chèvre qui anime le colindat : lEco-Chèvre, un projet-manifeste dactivation participative par lart. LEco-chèvre est une chèvre recyclée, qui adapte les vœux traditionnels de la « Chèvre » à la réalité actuelle, à savoir la nécessité dun recyclage responsable du plastique. Nous avons parlé de ce projet avec Alina Tofan, actrice et éco-artiste :



    « Depuis lannée dernière, jai essayé ce projet appelé Eco-chèvre ; cest une réaction et un manifeste contre le consumérisme exacerbé et le gaspillage produit pendant les fêtes. Elle est faite de plastique et non seulement. Lannée dernière, elle a été confectionnée à partir des restes demballages que nous avions…, et cette année, nous avons choisi de la faire à partir demballages pour les cadeaux de fêtes. Dune manière ou dune autre, cest un événement en soi, nous allons au colindat avec les partenaires du projet, nous avons adapté le texte traditionnel de la Chèvre pour le rendre beaucoup plus écologique, comme une sorte de manifeste contre ces choses-là. »



    « Cest une chèvre recyclée, de plastique enveloppée… » disent les vers qui ont accompagné le colindat. Alina Tofan précise :



    « Lannée dernière, nous avons également fait une vidéo, nous lavons filmée à la mer Noire et cétait vraiment intéressant dêtre là le premier jour de lannée. Il y avait beaucoup de gens sur la falaise à Mamaia et Constanţa et ils nous ont vus, donc la Chèvre elle-même est devenue un manifeste. Surtout les enfants ont beaucoup résonné avec cette idée et lont comprise. Ils disaient : ah, regardez, elle est faite de plastique ! En dautres termes, nous consommons un peu trop ! Et cette année, nous sommes allés au marché dObor (un grand marché de la capitale) et nous nous sommes photographiés dans des endroits que nous considérions comme emblématiques pour le gaspillage et la pollution engendrés par les fêtes. Cest-à-dire dans les endroits où on vend les sapins de Noël, qui sont emballés dans du plastique. Nous avons déjà pris la pose dans des endroits où on vend beaucoup dobjets en plastique, aux côtés dacheteurs marchant vers le centre commercial ou sur le marché, à côté de ceux qui portaient des sacs pleins. Et en quelque sorte, cest précisément ce que nous voulons capturer – le fait que nous passons indifférents devant tout le gaspillage que chacun de nous laisse derrière soi, dans sa course-poursuite aux cadeaux, sans même sen rendre compte. Et cela est capturé dans des photos. Certes, nous avons aussi croisé les chanteurs de noëls avec leurs masques et leurs costumes traditionnels. Ce fut très intéressant, puisque tout un dialogue sest créé entre ma collègue photographe, Diana Păun, moi et ces danseurs folkloriques, un véritable dialogue entre deux types de spectacle. A mon avis, ce fut une rencontre importante. »



    Selon la tradition folklorique, la Chèvre qui doit mourir demande laide des personnes auxquelles on présente les vœux pour être resuscitée. Pour sa part, lEco-chèvre demande aux gens de lui donner ses bouteilles en plastique vides pour quelle puisse ressusciter. Pratiquement, pendant le colindat, elle collecte le plastique pour le recycler. Les gens ont très bien reçu cette initiative, a constaté notre invitée :



    « Le projet a été très apprécié et très encouragé par les gens, qui ont tous remarqué son côté inédit. On nous arrêtait souvent dans la rue pour nous demander sil était possible dacheter une telle chèvre. Pour dautres, cest juste une mode passagère. Mais nous, on est contents de pouvoir au moins éveiller les consciences sur la pollution au plastique, sur la consommation exagérée de plastique. Le simple fait de voir cette Eco-chèvre doit être une sonnette dalarme. »



    Dailleurs cette « Eco-chèvre » nest quune partie dune initiative plus ample en matière de recyclage. Alina Tofan explique :



    « Cela fait partie dun projet plus grand que Georgiana Vlahbei et moi nous avons mis sur pied. Notre groupe sappelle « Plastic Art Performance » (Spectacles dart au plastique) et il fait la promotion de lart écologique, des spectacles écologiques, des pratiques durables dans lart. Nous espérons bien aider à changer les mentalités et à faire connaître au public des concepts nouveaux comme léco-spiritualité, par exemple, et à les adapter à lespace culturel roumain. »



    Cest le moment de mettre ensemble art et protection de lenvironnement. Cest ce que notre invitée veut dire et ce quelle tente de faire par son projet co-financé par lAdministration du Fonds culturel national. Lart doit parler aussi de lenvironnement, donner des pistes de réflexion au public, mettre en question les mauvaises pratiques et promouvoir les bonnes pratiques. Lart lui-même doit être favorable à lenvironnement. Autant de sujets que ce projet place sous les projecteurs. (Trad. Ligia Mihaiescu, Valentina Beleavski)




  • Le système de garantie-retour des emballages en Roumanie

    Le système de garantie-retour des emballages en Roumanie

    Les consommateurs roumains préféreront les bouteilles en plastique de plus grand volume à la place des canettes en aluminium pour une même quantité de boisson. Et ce si la Roumanie instaure le système de garantie-retour (SGR) des emballages, fonctionnant sur la base d’une consigne pour tous types d’emballage confondus, quel qu’en soit le volume ou la composition. Voilà les conclusions d’une étude commandée par l’association ALUCRO et réalisée par London Economics. Fondée en 2010 à l’initiative de Can Pack România et de l’Association européenne de l’aluminium, cette ONG promeut exclusivement le tri sélectif et le recyclage des canettes en aluminium en Roumanie. Depuis 2012, elle est aussi détentrice d’une licence du programme européen Every Can Counts (chaque canette compte) actuellement mis en place dans 20 pays.



    Le système de garantie-retour entrera en vigueur à compter du 1er octobre 2022. Ces mesures s’appliqueront aux emballages primaires non réutilisables en verre, plastique ou métal, d’un volume compris entre 0,1 et 3 litres. Ce type d’emballage est utilisé pour les bières et autres boissons alcoolisées, les jus de fruits, les boissons gazeuses, l’eau minérale ou encore les vins et spiritueux. Les emballages portant la mention SGR seront recyclés.



    Le système de retour-garantie introduit en Roumanie propose d’instaurer une consigne fixe. Ainsi, le montant de la consigne appliqué à une bouteille en plastique PET de grande ou de moyenne taille sera le même que celui appliqué aux canettes individuelles en aluminium, à savoir 0,50 lei. L’étude commandée par ALUCRO révèle que les consommateurs tendront à privilégier l’achat de grandes bouteilles en plastique à celui de canettes (de plus de 0,5 litres). L’objectif étant d’acheter la même quantité de boisson tout en réduisant le montant de la consigne, afin de diminuer le risque de perte en cas de non-retour des emballages en magasin. Selon l’étude, cette tendance à privilégier les plus grands volumes de boisson a pour conséquence l’accroissement du volume de déchets plastiques, puisque les consommateurs ne semblent pas intéressés à l’idée de récupérer leurs consignes. Ce problème pourrait être évité en introduisant un système de consignes différenciées, basé sur le volume et la composition de l’emballage.



    Cette étude s’appuie sur les résultats d’un sondage en ligne réalisé en Roumanie en 2021, et prenant en compte les résultats d’une étude comparative des systèmes de garantie-retour dans différents pays. Ces deux systèmes, avec un montant de consigne fixe ou différencié, réduiraient le volume de bouteilles en plastique en Roumanie dès les 5 premières années de sa mise en fonctionnement. Il en irait de même pour la réduction du volume de canettes en aluminium.



    Quid de l’impact de ces deux systèmes SGR sur les déchets ménagers et la santé des consommateurs ? L’étude révèle que le système SGR au montant de consigne fixe augmenterait le nombre de déchets. 25 % des personnes interrogées affirment en effet jeter entre 10 et 25 % du contenu de leurs bouteilles en plastique de 2 litres, et 17 % affirment en faire autant avec les canettes en aluminium. D’autre part, plus la quantité achetée est grande, plus la consommation est importante, ce qui peut avoir des conséquences néfastes sur la santé des consommateurs, en augmentant les risques d’accident, d’infection, d’hospitalisation voire de décès.


    (Trad : Charlotte Fromenteaud)

  • Les programmes d’éducation pour la collecte des déchets plastiques

    Les programmes d’éducation pour la collecte des déchets plastiques

    Plusieurs études récentes ont démontré que la production de plastique au niveau mondial allait augmenter de 40 % au cours des dix prochaines années. Le plastique générant de nombreux déchets extrêmement polluants, il est impératif d’agir ASAP, c’est-à-dire au plus vite. ASAP est une abréviation anglaise signifiant as soon as possible, le plus vite possible. Mais c’est aussi le nom d’un projet roumain visant à améliorer la collecte des déchets.

    Depuis cette année, Armata Selectării Atente a Plasticului (l’Armée de Sélection Attentive du Plastique, en français) vient en aide aux mairies de Roumanie afin de mieux sensibiliser les élèves à la question de la collecte des déchets. Elle les aide aussi à mettre en place les infrastructures adéquates pour y parvenir, instaurant un suivi régulier du projet. Andrei Borțun, à l’initiative du projet, estime qu’en général, la lutte contre la pollution et le développement durable ont un impact sur nos vies, et plus particulièrement sur notre avenir. ASAP s’adresse aux nouvelles générations qui sont davantage sensibles à ce type d’action : « Nous avons constaté qu’il existait de nombreuses campagnes de sensibilisation et de communication encourageant les citoyens, et parfois les jeunes, à faire le tri sélectif. Le problème, c’est que la Roumanie ne dispose pas des infrastructures nécessaires pour encourager ceux qui le souhaitent à adopter cette attitude responsable. C’est pour cette raison que les résultats ne sont pas au rendez-vous. De fait, notre public cible étant composé de jeunes et d’adolescents, nous nous sommes penchés sur une carte de Roumanie et avons constaté qu’il existait un réseau extraordinaire d’écoles et de lycées. On dénombre environ 19 000 établissements d’enseignement, soit la plus grande infrastructure envisageable en termes de collecte des déchets dans le pays. Evidemment, nous sommes conscients que ces établissements dépendent des autorités ou mairies locales, qu’il s’agisse de villes ou de villages. Nous avons aussi découvert que la loi oblige les autorités locales à assurer la collecte des déchets et la mise en place des infrastructures adéquates dans toutes les institutions de la ville, dont les écoles font partie. Par conséquent, sur le plan législatif, la consigne était et continue d’être très claire. ASAP ne cherche qu’à fournir les informations nécessaires (législatives, financières ou relatives à la collecte des déchets) aux autorités locales, afin qu’elles équipent leurs écoles en bonne et due forme. »

    Tout a commencé au printemps dernier avec un projet pilote en partenariat avec 69 établissements du 6e arrondissement de la capitale. En trois mois, ASAP est parvenu à assurer la collecte de près de 450 kg de plastique, 6 tonnes de papier et 130 tonnes de déchets divers. Par la suite, ASAP a conclu un partenariat avec les arrondissements 1, 2 et 3 de Bucarest ainsi qu’avec les villes de Braşov, Constanța, Iași, Arad, Sibiu, Târgu Mureș, Alba Iulia, Ploiești et Zalău. Le projet s’attaquera ensuite aux villages ayant pris beaucoup de retard sur ces mesures de collecte des déchets. La Roumanie a d’ailleurs déjà fait l’objet de sanctions de la part de la Commission européenne sur ce sujet. Une amende salée qu’elle devra payer dans les mois à venir. Fort de ces informations, Andrei Borțun nous explique que le projet est amené à se développer, avec des objectifs plus larges : « Nous travaillons avec des jeunes et des adolescents. Les études indiquent clairement qu’ils sont fortement disposés à s’impliquer, surtout si on leur fournit les outils nécessaires. On sait aussi aujourd’hui que ces jeunes qui s’investissent vont à leur tour sensibiliser leurs parents, leur famille et leur communauté. C’est justement pour cette raison que nous ciblons ce public-là. Le dialogue que nous entretenons avec eux ne fait que confirmer ce qu’ont observé les études menées sur le sujet. Nous constatons non seulement un intérêt de leur part pour cette thématique, mais nous observons aussi leur détermination, leur envie de révolution, et leur frustration que les choses ne se déroulent pas mieux autour d’eux, et pas seulement en ce qui concerne le tri sélectif. Ce que nous envisageons et espérons, c’est que ces jeunes qui s’investissent pleinement deviennent ensuite de meilleurs citoyens. Car pour nous, il est difficile de croire que mettre le verre, le plastique et le papier dans trois conteneurs différents ne va pas influencer par la suite leur point de vue sur la déforestation illégale ou leur choix de vote aux prochaines élections, et ainsi de suite. C’est pourquoi un projet sur le très long terme vaut bien mieux que des actions menées ponctuellement. Cela permet à certains jeunes de s’impliquer dans des projets générateurs de changements. »

    L’un des objectifs du projet consiste à analyser les déchets déjà collectés afin de vérifier qu’ils ne sont pas mélangés et que la répartition entre déchets secs et humides est bien respectée. Pour ce faire, ASAP a conclu un partenariat avec l’entreprise Green Point Management qui cherche de son côté à impliquer davantage les producteurs. Le directeur Andrei Dinescu nous raconte son implication dans le projet : « Nous sommes arrivés à la conclusion qu’il est important de connaître la composition des déchets. Qu’est-ce que cela signifie ? Il s’agit d’un processus s’appuyant sur les normes en vigueur. Il implique la collecte des déchets dans les écoles et leur transport jusqu’à une plateforme spécialement aménagée où nos experts les répartissent en différentes catégories. C’est important car nous avons ainsi pu nous rendre compte que certains déchets sont en fait recyclables, alors qu’ils ne sont généralement pas considérés comme tels par la municipalité qui ne les inclut pas dans le tri sélectif. Nous sommes tombés des nues en constatant que jusqu’à 40 % de ces déchets pourraient en fait être recyclés s’ils étaient inclus dans la démarche de tri sélectif. En temps normal, ils devraient être récupérés et transformés, au lieu d’atterrir à la décharge. »

    Un tel pourcentage (40 %) de mélange entre les déchets recyclables et non recyclables n’est ni un hasard ni un accident. Il ne peut pas non plus être imputable au manque d’infrastructure dans les immeubles, quartiers ou institutions, mais bien à un manque d’éducation en la matière, explique le directeur Andrei Dinescu : « L’éducation est un processus qui doit s’inscrire dans la durée. Mais au moment où vous expliquez aux gens pourquoi il est important de trier les déchets, vous devez pouvoir leur offrir les infrastructures adéquates pour accompagner cette démarche. Dans chacun de nos projets antérieurs, nous avons fait le même constat : il faut joindre le geste à la parole. Pour moi, la Roumanie est arrivée à un tournant et doit faire le nécessaire pour aller dans cette direction. Notre pays est membre de l’UE et nous avons des responsabilités les uns envers les autres, mais aussi envers nous-mêmes. L’éducation, la sensibilisation et l’installation d’infrastructures appropriées sont obligatoires. Les municipalités ont les financements nécessaires à cet effet. Et les agents en charge savent ce qui doit être fait. Il suffit d’en discuter et de se mettre au travail. Les gens sont d’ailleurs prêts à franchir le pas. Ils sont de plus en plus nombreux à demander des comptes à ce sujet, à nous ou aux mairies. Je suis persuadé qu’un projet d’éducation et de sensibilisation à l’échelle nationale serait le plus utile. »

    Afin de mener à bien ce projet de sensibilisation, ASAP a non seulement signé un partenariat avec les mairies du pays, mais aussi avec le ministère de l’Environnement, ainsi que le Conseil national des élèves. (Trad : Charlotte Fromenteaud)

  • Le plastique, ennemi juré des eaux de la planète bleue

    Le plastique, ennemi juré des eaux de la planète bleue

    De plus en plus d’organisations environnementales tentent,
    par différentes méthodes parfois inédites, souvent conviviales dans leur déroulement,
    de nettoyer les eaux, mais aussi d’informer le grand public et les autorités
    locales du danger représenté par ce type de pollution. C’est ce que fait l’Association Act For Tomorriow, qui a développé son
    projet intitulé, « We Act for Water – A.P.A. », en français « Agissons
    pour l’eau ». Selon les spécialistes, le plastique représente 90 % des
    déchets produits par l’homme, et qui sont découverts dans le milieu marin. Aussi,
    selon l’ONU, 1 million d’oiseaux marins et 100 000 animaux marins meurent
    chaque année à cause des seuls déchets plastiques. Pour ce qui est de la
    situation en Roumanie, même si les données officielles manquent avec superbe,
    elles n’échappent sans doute pas à la tendance mondiale.




    Voici ce qu’en dit Andreea Petruț, de l’association
    environnementale Act For Tomorrow : « Concernant la quantité des déchets présents
    dans l’eau, la Roumanie est mauvais élève en termes de données statistiques.
    Nous ne disposons pas de statistiques officielles, en provenance du ministère
    de la l’Environnement ou d’autres institutions publiques, pour savoir à quel
    point les eaux du pays sont polluées par les macrodéchets. Cela dit, les
    statistiques européennes disponibles placent la mer Noire au deuxième rang des
    mers les plus polluées d’Europe par les déchets d’origine humaine, alors que d’autres
    sources la placent sur la première place. Cela en dit long sur l’urgence du
    problème. Ce que je peux vous dire cependant, suite à une recherche que nous
    avons menée plus tôt cette année, c’est que du microplastique a été découvert
    dans tous les cours d’eau douce de Roumanie, et aussi dans la mer Noire. Il
    s’agit de très petits morceaux de plastique, des fragments de plastique de la
    dimension des nano microns, provenant du plastique décomposé. Or ces fragments
    de microplastique s’avèrent dangereux à la fois pour la santé humaine et pour les
    écosystèmes aquatiques. »






    L’association mentionnée agit dès lors dans plusieurs
    directions : prévention, information, collecte et recyclage. Bien sûr, un
    problème aussi grave et complexe ne peut être résolu par la seule action d’une ONG,
    mais ses initiatives peuvent être par la suite reprises par les autorités et
    par d’autres organisations à une tout autre échelle. En plus, la sensibilisation
    du public au danger posé par le plastique jeté au hasard demeure essentielle pour
    essayer d’endiguer le phénomène.




    Andreea Petruț, de l’association Act For Tomorrow, nous parle
    aussi de son projet intitulé « Agissons pour l’eau » :

    « Nous
    agissons dans quatre domaines stratégiques : au niveau de l’éducation et de la
    formation en premier lieu, soit au niveau de la prévention, pour tenter d’éviter
    la génération de déchets plastiques qui arrivent dans le milieu aquatique. Puis,
    nous menons des campagnes et des interventions concrètes de nettoyage, pour essayer
    ensuite la mobilisation communautaire et le plaidoyer, y compris le domaine de
    la recherche, et finalement, nous fermons le circuit en capitalisant sur le
    plastique que nous collectons dans les eaux, et en le réintroduisant dans le
    circuit économique à travers ce concept d’économie circulaire.
    Cette année nous avons introduit
    les fameux animaux marins géants, présents pour la première fois en Roumanie dans
    le domaine de l’infrastructure de collecte.
    Nous en comptons déjà8, et
    leur présence sur les plages est saisissante. Ensuite, nous avons développé la
    première embarcation électrique censée collecter les déchets marins, une
    première européenne. L’embarcation a pris le nom d’Ebisu, le dieu protecteur de
    la mer au Japon. C’est un bateau que nous avons développé en Roumanie, avec des
    ingénieurs roumains. L’année dernière, nous avons également mené une campagne
    d’information et d’éducation intitulée « Face à face avec les eaux usées », campagne
    hautement appréciée par les professionnels de l’environnement et de la
    communication. Lors de cette campagne, nous avons pratiquement renvoyé les
    hommes face à leurs responsabilités : Nous avons mis d’une part l’ensemble
    des espèces menacées ou protégées qui sont présentes dans les eaux roumaines
    face aux déchets. Une sorte de face-à-face inédit entre la faune et les déchets.
    Et puis, l’on a mis en évidence leurs durées de vie respectives, soit l’espérance
    de vie des exemplaires vivants d’un côté, la durée de vie du plastique dans les
    eaux de l’autre. Avec cela, plus besoin de longs discours. Enfin, c’est à
    Constanța, notre ville portuaire, que nous avons lancé la plus grande peinture
    murale qui purifie l’airau monde. On l’a fait à
    Constanţa justement pour tirer la sonnette d’alarme au sujet de la pollution
    que nous générons en milieu marin. Mais au-delà de toutes ces campagnes, nous
    accordons une grande importance au nettoyage des lacs et des cours d’eau. Nombreuses
    ont été les actions que nous avons menées en ce sens, soit avec notre bateau
    qui collecte les déchets, soit avec d’autres bateaux ou des kayaks, grâce surtout
    aux nombreux bénévoles présents sur les rives. »







    Et l’association peut être fière, car les résultats ont
    dépassé les objectifs fixés. En effet, en seulement 5 mois, près de 19 tonnes
    de déchets ont été collectés, à la fois sur la côte et dans les rivières et les
    lacs les plus pollués de Roumanie. Tous les déchets ramassés ont été par la
    suite introduits dans l’économie circulaire. Au total, 400 bénévoles ont pris
    part aux actions de collecte, au cours desquelles ils ont consacré leur temps
    et leur énergie à nettoyer les déchets accumulés à la surface de l’eau ou sur
    les berges. Plus d’un million de personnes ont visionné en ligne la campagne de
    sensibilisation « Face à face avec les eaux usées », dont nous avons évoqué les
    tenants et les aboutissants. Les établissements publics locaux se sont mobilisés
    pour apporter leur soutien et sont devenus des partenaires dans certaines des
    actions menées. De nombreuses associations locales ont porté le message de la
    campagne plus loin dans leurs communautés, contribuant ainsi à la mobilisation
    des volontaires. (Trad. Ionut Jugureanu)

  • 25.08.2021 (mise à jour)

    25.08.2021 (mise à jour)

    Défense – Le Conseil suprême de défense de la Roumanie, qui réunit le président, le premier ministre et les chefs des principales institutions en charge de la sécurité nationale a décidé ce mercredi de participer avec 200 militaires roumains à l’évacuation et au transfert des ressortissants afghans à avoir travaillé pour les missions de l’OTAN en Afghanistan. Les militaires roumains participeront aux opérations pour au moins 6 mois. L’opération de l’OTAN visera notamment le transfert des ressortissants afghans depuis les bases temporaires au Kuweit et au Qatar vers des facilités toujours temporaires situées sur le territoire des Etats alliés. Par ailleurs, les membres du Conseil ont souligné le besoin d’une coordination accrue dans les domaines de la communication stratégique et la lutte contre les infox. Enfin, une pétition réunissant plus de 22 000 signatures a été avancée au Conseil et au Ministère des AE de Bucarest, leur demandant d’émettre des visas pour les ressortissants afghans qui ont collaboré avec la Roumanie et l’OTAN. Selon les signataires, la Roumanie doit accorder des visas aux citoyens Afghans exposés aux violences des talibans, notamment aux activistes pour les droits de l’homme, journalistes, magistrats, enseignants et étudiants.

    Pandémie -
    Le président du Comité national de
    coordination de la vaccination contre le SARS CoV 2, Valeriu Gheorghita a
    confirmé que la Roumanie se trouvait au beau milieu de la quatrième vague de
    l’épidémie de Covid 19 et que le variant Delta du virus était en train de
    devenir dominant. A son tour, la
    ministre de la Santé, Ioana Mihaila, souligne que l’ampleur de cette nouvelle
    vague dépend du nombre des Roumains qui se feront vacciner dorénavant. Elle
    précise que son ministère a centralisé le nombre de lits pour adultes et pour
    enfants en soins intensifs et a demandé le nécessaire de personnel médical pour
    les éventuels détachements. Qui plus est, à la rentrée, les masques textiles
    seront interdits dans les écoles et les universités, les élèves et étudiants
    devront porter des masques de protection médicaux, a encore précisé la ministre
    de la Santé. Mercredi, les autorités roumaines ont rapporté 849 nouveaux cas de
    contamination au coronavirus et 14 décès survenus en 24 heures des suites de
    cette maladie. 212 patients sont actuellement en soins intensifs. Selon les
    autorités, le nombre des infections pourrait atteindre les 1000 cas par jour
    d’ici la fin du mois. Par ailleurs, un aéronef de la compagnie aérienne
    roumaine Tarom a effectué un vol humanitaire au Vietnam, vers Saigon, via
    Dubai, pour transporter un lot de 200 mille doses de vaccin contre la Covid,
    qui constitue un don des autorités de Bucarest. Actuellement, la Roumanie
    dispose de trop de doses de vaccin à cause de la réticence de la population à
    se faire vacciner, une réticence que les autorités n’avaient pas prévue.

    Environnement – Le gouvernement roumain a adopté ce mercredi un projet de décret portant sur la réduction de l’impact de certains produits en plastique sur l’environnement. L’initiative vise notamment à transposer dans la législation nationale une directive européenne qui interdit la vente des produits en plastique, tels les couverts, les pailles ou encore les récipients en polystyrène et autres objets similaires. De même, les opérateurs économiques qui vendent quand même de tels produits seront obligés à proposer aux consommateurs des alternatives recyclables ou qui ne contiennent pas de plastique. Aux termes du décret d’urgence, le contrôle se réalisera auprès des producteurs et des importateurs et non pas auprès des commerçants, a déclaré le ministre de l’environnement, des eaux et des forêts, Barna Tanczos, dans une conférence de presse. Au cours des 50 dernières années, la consommation et la production de plastique s’est multipliée par 20 et pourrait même doubler, pour dépasser durant les 20 prochaines années les 600 millions de tonnes au niveau mondial. Seulement 30 % du plastique consommé par l’Union européenne – au total 25 millions de tonnes par an – est trié et recyclé. Par conséquent, le plastique devient un danger de plus en plus important pour la faune et la flore aquatique, lit-on dans un communiqué du ministère de l’environnement de Bucarest.

    Météo – Températures à la baisse ce jeudi sur la vaste partie du territoire. Les températures iront de 20 à 29 degrés, soit légèrement inférieures aux moyennes pluriannuelles. Ciel variable à Bucarest avec environ 28 degrés jeudi à midi à Bucarest.

  • Les magasins roumains et la fin des produits en plastique à usage unique

    Les magasins roumains et la fin des produits en plastique à usage unique

    Il s’agit tout d’abord
    des assiettes en plastique, même si elles ne sont composées que partiellement
    de plastique, des pailles, des tiges de bâtonnets ouatés, des couverts, des
    gobelets et autres verres en plastique. Tous ces produits devraient disparaître
    des rayons des magasins selon la directive européenne contre le plastique à
    usage unique, promue depuis deux ans par la Commission et les Etats membres,
    dont la Roumanie.






    La récente étude diligentée par l’Université de Cádiz, en Espagne,
    relève que près de la moitié de la quantité du plastique qui pollue les mers et
    les océans de notre planète trouve son origine dans les emballages en plastique
    des aliments et des boissons vendus à travers le monde. Sur les 12 millions d’échantillons
    passés au crible par les chercheurs de l’université espagnole, près de la
    moitié provenaient de ces emballages en plastique. Or, selon la Commission
    européenne, plus de 80 % des déchets marins contiennent du plastique, les
    produits dorénavant interdits à la vente constituant la source de 70 % des déchets
    marins. C’est à cause de sa décomposition lente que le plastique s’accumule
    dans les mers, les océans et au long des plages du monde. Des traces de
    plastique ont été découvertes dans la faune marine, car ingurgité par les
    tortues marines, les phoques, les baleines, par les oiseaux de mer, et se retrouvant
    sur notre table, dans nos assiettes, dans la chair des poissons et des fruits
    de mer.






    Certes, les stocks de produits en plastique qui se trouvent encore
    sur le marché avant la mise en application de la directive européenne, soit
    avant le 3 juillet, pourront y être écoulés. Cependant, après cette date, les
    produits mis au ban ne pourront plus être fabriqués ni importés sur le marché
    unique européen. Des alternatives existent, même si le coût des produits
    biodégradables censés remplacer le plastique demeure pour l’instant plus élevé.
    Quant à la Roumanie, elle avait d’ailleurs, dès 2019, remplacé l’usage des sacs
    en plastique par des sacoches fabriquées de matériaux biodégradables. Et certaines
    chaînes de supermarchés avaient d’ailleurs adapté leur stratégie commerciale
    bien avant la mise en application de la directive européenne sur le plastique,
    deux d’entre elles éliminant la commercialisation du plastique à usage unique dès
    le mois de mai dernier, les plats à emporter étant les premiers visés.






    Mais au-delà de l’interdiction de la mise sur le marché des emballages
    en plastique à usage unique, la directive prévoit d’atteindre, avant 2025, un
    taux de collecte de 25 % de la quantité du plastique vendu, avec un objectif de
    90 % pour la collecte des bouteilles en plastique, et cela avant 2029. Des
    objectifs certes ambitieux, mais indispensables. (Trad. Ionut Jugureanu)

  • Trop de déchets plastiques dans les eaux du Danube

    Trop de déchets plastiques dans les eaux du Danube

    «
    L’avenir n’est pas rose » est écrit en toutes lettres sur le site web du
    programme « Les eaux propres » de l’organisation environnementale
    roumaine « Mai Mult Verde » (en français, « Davantage de vert »). Le programme
    est dédié à la réduction de la quantité de plastique dans le Danube, le
    principal fleuve de la Roumanie, mais qui traverse également une grande partie
    de l’Europe, avant de se jeter dans la mer Noire, après avoir parcouru le
    merveilleux et unique delta qu’il avait formé au fil de millénaires. Fondé sur les
    estimations des scientifiques, le site nous prévient que, faute d’action, en
    2050 nous aurons plus de plastique que de poissons dans les eaux de la planète.






    La
    Roumanie n’est malheureusement pas en reste, suivant à son tour cette tendance
    mondiale qui nous fait courir à notre perte. Les évaluations, réalisées par
    l’Administration de la Réserve de la biosphère du delta du Danube, font état de
    plus de 1.500 tonnes de plastique transportées chaque année par le fleuve, qui
    recueille presque tous les cours d’eau du pays. C’est qu’avant de se verser
    dans le Danube, les rivières accumulent déjà d’énormes quantités de plastique,
    ce qui conduit à la destruction de la biodiversité aquatique, à la diminution de
    la qualité de l’eau que nous utilisons et à la dégradation du paysage.






    Néanmoins,
    les paysages abîmés par les tas de déchets apportés par les vagues devraient probablement
    être le moindre de nos soucis. Le projet intitulé « Les eaux propres », lancé
    en Roumanie, lutte à la fois contre la pollution historique, matérialisée dans
    la collecte du plastique déjà présent dans le lit de la rivière, tout en
    prenant des mesures de prévention et de lutte contre les rejets futurs. Mais lutter
    contre un flux d’environ 4 tonnes de déchets par jour appelle à des actions d’une
    grande ampleur, menées sur le long terme et sur l’ensemble du bassin danubien,
    tant en Roumanie que dans les pays riverains.






    Quant
    à l’action des militants de l’Association « Mai Mult Verde », pour la plupart
    des jeunes, Oana Șerban la chargée de communication de l’association, explique :
    « Nous avons commencé par des actions d’assainissement, d’aménagement et de
    développement de l’infrastructure de collecte des déchets, en plaçant, le long
    du Danube, des poubelles pour la collecte sélective des plastiques, et en
    érigeant des panneaux d’information. Nous avons collecté, par exemple, et cela juste
    en 2020, près de 40 tonnes de déchets, les empêchant ainsi de polluer les eaux
    du fleuve. Aussi, avons-nous utilisé pour la première fois en Roumanie des
    solutions technologiques : un drone, une barrière flottante, que nous avons
    installée depuis près d’un an sur la rivière Jiu, affluent du Danube, et que
    nous voulons placer également sur d’autres rivières, ainsi qu’un filet, pour ramasser
    les ordures. De surcroît, l’éducation et la sensibilisation demeurent très
    importantes, car les gens doivent comprendre pourquoi il faut, à tout prix, éviter
    de jeter les déchets dans la nature, pourquoi ils doivent pratiquer le tri
    sélectif, mais aussi quelles sont les alternatives au plastique jetable. Car le
    plastique jetable, sous toutes ses formes, constitue le nœud du problème, vu
    que l’on retrouve ensuite jeté un peu partout. À cette fin, nous avons confectionné
    des peintures murales dans certains endroits des villes impliquées dans ce
    programme, des peintures qui veulent tirer la sonnette d’alarme sur le danger
    de la pollution plastique de l’eau. »






    En
    outre, les militants de l’organisation tentent de rassembler des partenaires du
    secteur non gouvernemental, des structures publiques, gouvernementales et
    administratives, le milieu d’affaires et, bien entendu, les collectivités
    locales. Depuis 2008, année de sa création, l’association affirme avoir réussi
    à bâtir une véritable culture de la responsabilité et du bénévolat en faveur de
    l’environnement dans la société roumaine. Tout cela, par le biais de projets et
    de campagnes éducatives, menés sous des slogans tels que « Il y a une vie après
    la collecte » ou « Les déchets ne sont pas des ordures ». Des campagnes,
    devenues autant d’occasions pour que des bénévoles ramassent plus de 350 tonnes
    de plastique dans les forêts, dans les lits de rivières ou encore le long les
    sentiers touristiques. Par ailleurs, des actions de plaidoyer ciblées ont été
    menées de front, pour améliorer les politiques publiques et leurs effets sur le
    terrain.






    Oana Șerban met
    en exergue la composante organisation communautaire du programme, et ses retombées
    sur le terrain : « Nous n’allons pas dans ces villes avec des solutions
    toutes faites, imaginées et appliquées partout à l’identique, bien au
    contraire. Nous avons pu monter des groupes d’initiatives locales dans les 10
    villes où nous nous sommes investis, et les organisateurs communautaires ont pris
    part à des formations portant sur l’organisation et le développement des
    collectivités, pour comprendre comment les gens peuvent s’impliquer. Et ce
    travail a fait son chemin. L’on constate aujourd’hui, deux années plus tard, que
    les gens ont réussi à atteindre un certain niveau, ils savent maintenant
    comment mobiliser leurs concitoyens pour entrer en action, certains ont déjà saisi
    les institutions responsables, ont lancé des actions de plaidoyer. Et les
    lignes bougent. Ils ont compris qu’il fallait faire pression sur les autorités
    pour que ces dernières s’attellent à résoudre leurs problèmes. En fait, la clé
    de la réussite réside dans la capacité de mobilisation et d’action des collectivités
    locales. Et c’est sur elle que nous nous appuyons »
    , avait conclu Oana
    Şerban. (Trad. Ionuţ Jugureanu)

  • Le taux de recyclage des emballages

    Le taux de recyclage des emballages

    A partir du 1er janvier 2021, la «taxe plastique» prend effet dans l’Union Européenne. Cette taxe invite les Etats membres à participer à l’économie circulaire tout en les obligeant à payer pour les déchets qu’ils ne recyclent pas. Après de nombreux reports et risquant de faire l’objet des procédures d’infraction de la Commission européenne, 13 ans après son adhésion à l’Union européenne, la Roumanie n’a toujours pas légiféré le tri sélectif des déchets. Les cafouillages législatifs de ces dernières années montrent la situation désastreuse de la Roumanie, qui recycle seulement 14% des déchets qu’elle produit.

    A compter de janvier 2021, Bucarest sera obligé à payer une taxe à l’UE pour la quantité de plastique non recyclé introduite sur le marché. En juillet de cette année, des responsables du ministère de l’environnement, des eaux et forêts ont promis de mettre au point un projet de modification de la législation, afin de mieux recycler les emballages et les bouteilles en plastique. Ce projet vise, entre autres, à mettre en place un Système informatique de suivi de la traçabilité des déchets d’emballages (SIADT), qui devrait être fonctionnel au 15 janvier 2021.

    Mircea Fechet, secrétaire d’Etat au ministère de l’environnement, des eaux et forêts, a récemment déclaré qu’une décision gouvernementale sur la gestion des déchets serait adoptée dans les semaines à venir ou, peut-être, même dans les prochains jours. Il a aussi souligné l’importance d’un tel système national de suivi (Track): « En mettant en œuvre un tel système seulement maintenant, nous avons l’occasion d’utiliser tous les éléments de bonnes pratique des Etats membres ayant déjà implémenté le système et, surtout, de ne pas répéter leurs erreurs. Le principe le plus important est « sans but lucratif». L’entité qui va gérer ce système ne distribuera certainement pas de dividendes, elle ne visera certainement pas à générer du profit. Son seul objectif sera de réaliser cette tâche de responsabilité élargie du producteur, d’éviter que des ressources aussi importantes pour la Roumanie prennent la route de la décharge et de les réintroduire dans l’économie circulaire, de les transformer en nouvelles ressources. »

    Pour stimuler le tri sélectif, un système de garantie de reprise entrera en vigueur en Roumanie. Lors d’une récente réunion de l’association « Les Brasseurs de Roumanie » (« Berarii României »), à laquelle ont aussi participé des représentants du ministère de l’environnement, a été annoncée la décision d’introduire une garantie de reprise d’un montant de 50 bani (environ 10 centimes d’euro) pour les emballages en aluminium, verre et plastique. La collecte pourra se faire manuellement dans les petits magasins et avec des appareils automatiques dans les grands magasins. Un bon sera émis, qui pourra être utilisé soit pour des achats en magasin, soit pour obtenir en caisse de l’argent comptant égal à la valeur des emballages recyclables apportés. Le but de ces initiatives est qu’en 2024, trois ans après la mise en œuvre du système, la Roumanie aura un taux de collecte de 90%. (Trad. : Felicia Mitraşcă)

  • Zéro plastique dans le Delta du Danube.

    Zéro plastique dans le Delta du Danube.

    L’organisation écologiste WWF Roumanie vient d’inaugurer un nouveau projet de prévention et de lutte contre la pollution plastique dans le Delta du Danube. L’objectif est d’instaurer des mesures de gestion des déchets plastiques, tout en impliquant les habitants dans les processus de collecte et de recyclage. Cette idée est née lors d’un atelier organisé par les autorités locales et environnementales de la ville de Tulcea, aux portes du delta, et au cours duquel elles ont identifié les problèmes relatifs à la gestion des déchets plastiques dans le delta. Elles ont aussi établi un plan d’action pour y remédier.

    Alexandra Damian, responsable de la communication chez WWF Roumanie nous en dit davantage sur ce projet : «Ce que nous tentons de mettre en place, et nous avons déjà franchi la première étape, c’est une collaboration entre les autorités locales, les autorités environnementales, les responsables de la collecte et du recyclage des déchets plastiques ainsi que les représentants de l’Administration de la réserve de la biosphère du Delta du Danube. Dans un second temps, nous voulons mettre en place des espaces dédiés ainsi que des conteneurs pour les bouteilles plastiques afin de palier au manque constaté dans la majorité des communes du Danube. Voilà notre objectif principal. Une initiative similaire existe déjà dans la commune de Sfântu Gheorghe, mais nous souhaitons l’étendre à Sulina, Tulcea et Mahmudia. En plus de ce volet administratif, nos bénévoles vont sillonner les canaux du delta pendant tout l’été, de juin à septembre, pour collecter les déchets flottants. Ce sera la « patrouille zéro plastic», dont le rôle sera de collecter les déchets et de les déposer dans les conteneurs prévus à cet effet. Dans le même temps, nous organiserons une campagne de sensibilisation intitulée « l’impact du plastic sur la nature » dans l’ensemble des communes impliquées dans le projet. Il s’agira principalement d’informer les habitants et de promouvoir le recyclage auprès des populations locales, ainsi que de sensibiliser les agences de tourisme par le biais d’un concours qui récompensera la pension à l’empreinte écologique la plus réduite. »

    Les experts tirent la sonnette d’alarme et expliquent que le Danube suffoque à cause du nombre incalculable de déchets plastiques jetés en amont, ce qui dégrade le paysage et menace la qualité de l’eau ainsi que la biodiversité. Tous ces détritus échouent dans le Delta du Danube, une réserve naturelle protégée et classée au patrimoine mondial de l’UNESCO. Rien que l’année dernière, plus de cinq tonnes de déchets (plus de 1200 sacs plastiques) ont été ramassées sur les plages de Sfântu Gheorghe et de l’île de Sacalin, dans le cadre de la campagne Cu apele curate (Pour des eaux propres). (Trad. : Charlotte Fromenteaud)

  • Le programme «Des eaux propres»

    Le programme «Des eaux propres»

    Le Danube charrie, chaque jour, des tonnes de déchets en plastique, affirme l’Association « MaiMultVerde / Plus de vert », initiatrice du programme « Des eaux propres », visant à combattre la pollution des eaux du fleuve et de la mer Noire. En fait, c’est un appel à l’implication dans des actions éducatives et d’écologisation, lancé aux habitants et aux autorités publiques des localités danubiennes. Chaque année, des millions de tonnes de déchets finissent dans les mers et les océans de la planète. Le milieu marin souffre de la pollution avec des déchets en plastique, et tout particulièrement, avec des emballages tels les bouteilles et les sacs jetables, notre planète allant tout droit à la catastrophe, selon l’Organisation des Nations Unies. La Commission européenne attire, elle aussi, l’attention sur le fait qu’après la Méditerranée, dans l’UE, c’est la mer Noire qui contient la plus grande quantité de déchets marins, dont 90% sont en plastique.

    Doru Mitrana, président de l’Association « MaiMultVerde », affirme que le Danube transporte des quantités bien plus grandes de ce type de déchets, à cause de phénomènes naturels inattendus, tels la crue des affluents : « L’étude la plus récente, réalisée par l’Université de Vienne, indique que le fleuve transporte quotidiennement environ 4,2 tonnes de plastique dans la mer Noire (1.533 tonnes/an). Les chiffres de cette étude, complétés avec les images de grandes quantités de plastique emportées par les crues, nous font croire que le problème est beaucoup plus grave. C’est de là qu’est partie l’idée de ce projet, qui se veut, en fait, un partenariat pour un bien commun, lié à un problème qui nous concerne tous et à la solution duquel nous devons tous contribuer. Je pense aux gens, aux compagnies et aux autorités de l’Etat, car parler des eaux propres du Danube, c’est parler des eaux propres de la Roumanie. On voit que le plastique vient de partout, pour finir dans le Danube et dans son delta. Jeter le plastique en Moldavie, en Transylvanie ou dans le sud du pays n’a aucune importance. Les eaux nous relient tous et tout ce qui est matière plastique est collecté par le Danube et finit en mer Noire. »

    Les initiateurs du programme « Des eaux propres » vont collaborer avec les autres pays riverains du Danube, qui produisent des quantités de déchets importantes, ainsi qu’avec des institutions européennes et internationales. Il s’agit par exemple de la Commission internationale pour la protection du Danube, la UN Water qui coordonne les efforts des entités des Nations Unies et des organisations internationales travaillant sur les questions relatives à l’eau et à l’assainissement. Ou encore le Programme des Nations unies pour l’environnement, une organisation dépendante de l’Organisation des Nations unies, ayant pour but de coordonner les activités de l’ONU dans le domaine de l’environnement et d’assister les pays dans la mise en œuvre de politiques environnementales. Afin d’enrayer la destruction de l’écosystème marin, l’Union européenne se propose d’éliminer entièrement la pollution au plastique de ses mers jusqu’en 2030, ont annoncé les responsables communautaires lors de la célébration de la Journée maritime européenne en Roumanie. En ce sens, des mesures seront prises pour interdire l’utilisation d’objets en plastique à usage unique et pour financer des projets visant à éliminer les déchets marins, tels les filets de pêche à localisation électronique ou des drones de détection des déchets en mer. De même, l’innovation dans le domaine maritime sera encouragée par le biais du programme de recherche post-2020 « Horizon Europe » de coopération régionale et internationale.

    Doru Mitrana : « Ce plastique arrive aussi dans le delta du Danube, une zone dont la biodiversité est exceptionnelle, où il est avalé par les poissons, les oiseaux et, tôt ou tard, par nous-mêmes. Il est donc question du plastique de grandes dimensions, qui peut encore être récupéré, mais aussi du micro-plastique, qui a déjà investi les eaux et les animaux et sur lequel nous n’avons plus les moyens d’intervenir. Voilà pourquoi il est important de ne plus ajouter de nouvelles quantités de plastique à celles existantes. Une autre étude dit que, si nous ne changeons pas ces paramètres, il est fort probable qu’en 2050 on trouve davantage de plastique que de poisson dans nos eaux. Ce sont des statistiques très inquiétantes, car les eaux sont une source de nourriture, mais aussi de loisirs et d’autres activités économiques porteuses de développement local et national. »

    Le programme « Des eaux propres » comporte des actions de nettoyage des rives du Danube, réalisées par des bénévoles et des membres de collectivités riveraines, en partenariat avec les pouvoirs locaux et les Inspections scolaires départementales.

    Les solutions identifiées seront mises en œuvre à l’automne, précise Doru Mitrana : « Nous nous proposons de trouver des solutions pour la Roumanie, c’est la raison pour laquelle nous avons commencé ce travail avec une colonie de nettoyage dans le delta du Danube, au mois de mai. Une centaine de bénévoles ont collecté 5 tonnes de déchets en plastique sur l’île de Sacalin. Notre projet est mis en œuvre dans 10 villes riveraines du Danube, où nous travaillons avec des ONG partenaires locales et de Bucarest. En fait, nous mettons sur pied des groupes d’initiative, formés de gens intéressés par ce problème et qui veulent s’impliquer pour le résoudre. Le 29 juin, la Journée du Danube, nous aurons les premières actions dans ces collectivités, pour travailler ensemble d’abord pour nettoyer les rives du fleuve et ensuite pour identifier des solutions qui empêchent le plastique de polluer les eaux. Quand je dis « solutions », je pense au tri sélectif, au traitement des déchets, à l’aménagement d’aires de loisirs sur le Danube où les déchets soient ramassés et envoyés à des installations de traitement. »

    Le 29 juin est la Journée internationale du Danube, une date qui rappelle la signature de la Convention de coopération pour la protection et l’utilisation durable du fleuve, au cours d’une cérémonie déroulée à Sofia, en Bulgarie, en 1994. Cette année, la Commission internationale pour la protection du fleuve a proposé le thème « Get Active for a Safer Danube !/Soyez actifs pour un Danube plus sûr ! », pour promouvoir la solidarité entre les peuples qui ont cette ressource en partage. Tous les 14 pays danubiens organiseront des manifestations mettant l’accent sur l’adoption de mesures et de stratégies communes pour protéger le fleuve face à des menaces telles les phénomènes extrêmes (sécheresse ou inondations) ou des pollutions accidentelles. (Trad.: Ileana Ţăroi)