Tag: poésie

  • La lune tsigane brille plus que le soleil

    La lune tsigane brille plus que le soleil

    Voltiges sous le chapiteau, jongleries, clowns, paillettes, musique, voyage – le cirque fait rêver enfants et adultes depuis la nuit des temps. Cest un monde à part, qui transmet une sensation de liberté, un désir de vaincre toutes les limites et de défier limpossible. Mais au-delà des strass, des lumières colorées et des applaudissements, le cirque est une tranche du monde dans lequel ont vit, avec des difficultés bien réelles – administratives, économiques et humaines. On dit “le cirque”, mais, en fait, il faudrait parler au pluriel, tellement il y a des nuances à saisir dune enseigne à une autre. Débat avec Alexandre Romanès, le créateur de lunique “cirque tsigane” dEurope, dont la compagnie comporte nombre de Roms originaires de Roumanie.


  • 20.03.2016

    20.03.2016

    Aide – La Roumanie contribuera aux efforts européens de gérer la vague de migrants qui arrive en Grèce, en y envoyant la semaine prochaine 60 policiers de frontière, 10 experts dans le domaine des procédures d’asile, 6 automobiles spéciales, deux navires de patrouille maritime et autres équipements logistiques, lit-on dans un communiqué du ministère roumain de l’Intérieur. Une cellule de coordination a été créée au ministère de la Défense d’Athènes afin de gérer cette mission. La Roumanie a une contribution importante en Grèce, aux côtés de l’Allemagne et de la France, souligne le communiqué. Bucarest a pris cette décision suite à la réunion du Conseil européen les 17 et 18 mars à Bruxelles, où la Roumanie a été représentée par le président Klaus Iohannis. Lors de cette réunion, les chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE ont adopté plusieurs mesures et actions pour venir en aide à la Grèce, dans le contexte de la mise en œuvre de l’accord entre UE et la Turquie sur la gestion de la crise des migrants.

    Poésie – La Roumaine Ana Blandiana a été désignée samedi à Gdansk, en Pologne, «Poète Européen de la Liberté», pour son volume intitulé « Ma patrie A4». Tous les deux ans, Gdansk devient le centre de la poésie européenne à l’occasion du concours qui décerne le prix mentionné. Cette année, 7 pays y ont participé, dont le Portugal, le Danemark, la Russie et autres. L’objectif de la manifestation est de mettre en lumière et de promouvoir les poèmes portant sur les thèmes fondamentaux du monde contemporain, tels que la liberté par exemple, et qui se distinguent en même temps par une valeur artistique exceptionnelle.

    Une Heure pour la Planète – 42 villes de Roumanie ont participé à l’événement global appelé Une Heure pour la Planète. Institutions publiques et privées aux côtés la population désireuse de soutenir cette cause ont renoncé pendant un heure à la consommation d’électricité et ont participé à différents événements consacrés à la protection de l’environnement. Sous le slogan « Donne à la nature un peu de ton énergie », la Roumanie a rejoint les 7000 villes de 160 pays préoccupés des problèmes qui entraînent de graves changements climatiques, dont le réchauffement climatique, la pollution et la consommation excessive d’énergie. A Bucarest l’événement a été marqué aussi par des tours à vélo et à rollers. Au niveau international, cette Heure pour la Planète est marquée depuis 2007, et en Roumanie depuis 2009.

    Attentat – Le ministère roumain des affaires étrangères fait savoir que des actions comme l’attentat-suicide survenu samedi au centre d’Istanbul, en Turquie, n’ont aucune justification. Le MAE réaffirme l’engagement ferme de la Roumanie dans la lutte contre toutes les formes de terrorisme et réitère le besoin d’intensifier les efforts internationaux contre ce phénomène. Selon l’AFP, les autorités turques semblaient privilégier dimanche la piste jihadiste au lendemain d’un attentat suicide qui a tué quatre touristes étrangers sur une célèbre avenue d’Istanbul, 2e attaque meurtrière à frapper le pays en moins d’une semaine.

    Cuba – Le président américain Barack Obama entame ce dimanche une visite historique à Cuba, pays considéré récemment comme l’ennemi des Etats-Unis. C’est la première visite d’un chef d’Etat américain à Cuba ces 88 dernières années. Elle aurait été inconcevable si en décembre 2014 Barack Obama et Raoul Castro n’avaient pas convenu de reprendre les relations diplomatiques bilatérales, gelées depuis 1959, lorsque la révolution cubaine avait écarté du pouvoir le gouvernement pro-américain de l’époque. Depuis leur décision de rétablir les relations diplomatiques, les deux pays ont signé des accords commerciaux dans les domaines des télécommunications, des services aériens, de la police et de l’environnement. Il reste toutefois des divergences majeures, notamment en ce qui concerne l’embargo imposé depuis 54ans par les Etats-Unis au Cuba. Le président Obama a pour sa part demandé au Congrès américain d’abroger d’embargo, mais sa demande a été bloquée par les leaders républicain. Selon l’AFP, le temps fort de la visite du président américain sera son discours mardi dans un grand théâtre de La Havane, devant les caméras de la télévision cubaine.

    Handball – La sélection nationale de handball de la Roumanie s’est qualifiée samedi soir aux Jeux Olympiques d’été de Rio de Janeiro, après que le Monténégro ait vaincu le Danemark, au tournoi préolympique d’Aarhus. Les Roumaines ont devancé, elles, l’équipe de l’Uruguay, score 36 buts à 19, après avoir vaincu le Danemark, par 32 buts à 25. Rappelons-le le, la Roumanie a remporté le bronze au Championnat du Monde de handball féminin en 2015.

    Météo – En Roumanie les températures approchent la normale saisonnière. Toutefois le ciel est couvert sur la plupart des territoire, où l’on signale de la pluie et de la neige en montagne. Les températures maximales de ce dimanche iront de 5 à 13 degrés. 8 degrés et du soleil à midi à Bucarest.

  • Pique-nique Poétique – Haikunoi 2016

    Pique-nique Poétique – Haikunoi 2016

    Suite au succès enregistré lors de la première édition qui sest tenue lannée passée, lAmbassade de France en Roumanie et lInstitut français de Roumanie se préparent pour une nouvelle campagne Pique-nique Poétique – Haikunoi. À cette occasion, lévénement se déroulera simultanément dans 54 lieux, vendredi 18 mars, entre 12h et 14h (10H – 12H TU). Durant ce créneau, les participants auront lopportunité de prendre part aux activités proposées par les organisateurs, en publiant leurs créations poétiques sur la page Facebook de lévénement, ou bien sur leur page personnelle, sans oublier dajouter lhashtag #Haikunoi2016.



    Le ‘Pique-nique poétique sera également en direct sur RRI en français, pendant une heure, à partir de 11H TU. Nous ferons un tour de la Roumanie francophone, notamment des petites communes, afin de voir comment le français est-il perçu en dehors des grandes villes.



    Pour fêter le Mois de la Francophonie, cet événement de grande ampleur vise à promouvoir la langue française et le plurilinguisme dans un climat de convivialité, auquel prendront part les jeunes francophones, leurs enseignants, mais également des personnalités marquantes du monde diplomatique, institutionnel, ou encore du milieu des affaires. Hormis le fait que cest un moment privilégié pour partager des créations poétiques en français sur les réseaux sociaux, cette rencontre a pour but de réunir tous les représentants de la francophonie en Roumanie.



    LAmbassadeur de France en Roumanie, S.E. Monsieur François Saint-Paul, ouvrira lévénement à Bucarest aux côtés des élèves du lycée Ion Creangă, et clôturera cette rencontre de la francophonie à lUniversité de Sciences Agronomiques et de Médecine Vétérinaire, en compagnie du recteur de cette institution académique, Monsieur Sorin Cîmpeanu. Au même moment, le Directeur de lInstitut français de Roumanie, Monsieur Christophe Gigaudaut, inaugurera cette édition en présence des étudiants de lUniversité Ovidius de Constanța.



    A Bucarest, le pique-nique francophone sera ouvert au grand public à la Maison des Universitaires, ainsi quà la librairie française Kyralina, dans lintervalle horaire susmentionné. Lévénement aura lieu simultanément dans la grande majorité des villes roumaines, où les institutions chargées de lorganisation bénéficieront de la présence de plusieurs Ambassadeurs francophones ou francophiles, mais également de certains représentants des organisations francophones multilatérales. Lampleur de lévénement franchira les frontières nationales, en tenant compte de la présence de lAmbassadeur de Roumanie en France, S.E. Monsieur Luca Niculescu, au lycée parisien Louis-le-Grand.



    Selon le Larousse, un haïku est un « petit poème de dix-sept syllabes, en trois vers (respectivement de 5, 7 et 5 syllabes) ; le haïku évoque en général un paysage ou un état d’âme ». Le principe du pique-nique poétique consiste en la rédaction de poèmes en français, dont la complexité ira croissante avec lâge et les connaissances linguistiques de chaque participant. Toutefois, les éventuelles contraintes ne doivent aucunement porter atteinte à la liberté dexpression, ou bien au choix des thèmes qui seront abordés par les jeunes créateurs.

  • Voyage poétique à l’intérieur du plaisir

    Voyage poétique à l’intérieur du plaisir

    Nous avons pour vous une invitation… au printemps. Comme le premier mars est tout proche, c’est le moment de penser au renouveau, à l’ouverture envers les autres, à l’affection que représente le « mărţişor ». Tout un symbole de tradition, mais aussi de créativité, car le fil rouge-blanc ainsi que le petit objet auquel il est attaché sont le produit d’un travail artisanal parfois de pointe. Toutefois, un « mărţişor » immatériel, tel une pensée, un poème, une ambiance vive et haute en esprit, fédèrent parfois les gens plus qu’un objet.



    Voilà le point de départ du « Voyage géopoétique à l’intérieur du plaisir » qui vous attend le dimanche 28 mars, au Cinéma Avesso, le hub culturel parisien. Un événement organisé par l’Association parisienne des artistes roumain, APAR. Explications avec Andreea Macea, secrétaire générale de l’association.



    Cinéma Avesso: 1 bis rue des Épinettes 94410 Saint-Maurice, à 4 min du M8 Charenton – École (Paris)


  • Internationale Buchmesse „Gaudeamus“: Schwerpunkt Kinderliteratur und Poesie

    Internationale Buchmesse „Gaudeamus“: Schwerpunkt Kinderliteratur und Poesie

    Die 22. Buchmesse Gaudeamus stand dieses Jahr unter dem Motto Die Buchmesse, wo man am meisten liest, gebracht vom meistgehörtesten Radiosender“. Gaudeamus gilt als die einzige Buchmesse weltweit, die von einer öffentlich-rechtlichen Rundfunkanstalt, Radio Rumänien, organisiert wird.



    Die diesjährige Internationale Buchmesse Gaudeamus lockte über 125.000 Besucher an, um 8.000 mehr als im Vorjahr. Rund 3,2 Millionen Euro haben die Verlage auf der diesjährigen Buchmesse mit Buchverkäufen erwirtschaftet. Mit zahlreichen neuen Titeln und 700 Events lockte auch dieses Jahr die Buchmesse die rumänischen Literaturliebhaber an. Ehrengast war dieses Jahr die Gruppe der französischsprachigen Botschaften, Delegationen und Anstalten. Ehrenpräsident der diesjährigen Buchmesse war Victor Ieronim Stoichiţă, Forscher und Professor für Kunstgeschichte. Der öffentlich-rechtliche Rundfunk ist der einzige Medienanbieter weltweit, der eine Kulturveranstaltung dieses Ausma‎ßes finanziert und organisiert und dadurch die geschriebene Kultur unterstützt.



    Unter dem Motto Ich suche das Beständige“ schlug der Verlag Casa Radio drei fundamentale Themenbereiche vor: Kinderliteratur, bedeutende Autoren der Zwischenkriegszeit und zeitgenössische Literatur. Daria Ghiu, Vertreterin des Verlags Casa Radio, dazu:



    Was die Kinderliteratur anbelangt, möchte ich die Sammlung »Radio Princhindel« (zu deutsch in etwa: Radio Knirps od. Dreikäsehoch — Anm. d. Red.) erwähnen. In diesem Jahr haben wir für unsere Gäste »Alice im Wunderland« von Lewis Carroll vorbereitet. Es geht um ein Audiobook, Buch plus CD mit illustriertem Text. Es muss gesagt werden, dass in diesem Jahr 150 Jahre seit der ersten Ausgabe der berühmten Geschichte gefeiert werden. Es gibt auch eine Internetseite, die dieser Veranstaltung gewidmet ist. Es wurden zahlreiche Ausstellungen organisiert, zum Beispiel die in London, zum Thema der diversen Ausgaben und der Illustrierungen dieses wunderbaren Textes entlang der Zeit. Auch Salvador Dalí hat die Geschichte seinerzeit illustriert. Es ist schwer, mit diesem komplizierten, verspielten und spektakulären Text zu arbeiten. Es ist schwer, etwas Neues zu erfinden. Wir schlagen eine Ausgabe vor, die auf dem klassischen Radiohörspiel von 1968 fu‎ßt. Dieses Hörspiel ist bei allen Generationen bekannt, es hat einen hohen Wiedererkennungsgrad. Unsere Hörer kennen die betreffenden Lieder. Wenn man ihnen über Alice erzählt, beginnen sie unwillkürlich beispielsweise ‚Ich bin ein Mädchen, ich hei‎ße Alice‘ zu singen. Wir hatten wie gesagt schon die CD mit den Musikeinagen, wir hatten den Text und wir haben dann die junge Künstlerin Ana Botezatu gebeten, die Illustrationen zu zeichnen. Das Ergebnis war überraschend: eine Illustration mit viel Collage, die mich an die Avantgarde, an den Dadaismus erinnert. Ich habe Ana Botezatu mit der deutschen Künstlerin Hannah Hoch verglichen. Kurz gesagt: Es entstand etwas Neues.“




    Der Humanitas-Verlag hat auf der 22. Internationalen Buchmesse Gaudeamus das Buch Prietenii noştri imaginari“ (Unsere imaginären Freunde“) vorgestellt. Das Buch bringt mehrere bekannte Namen der rumänischen Literatur zusammen: Şerban Foarţă, Elena Vlădăreanu, Emil Brumaru, Marin Mălaicu-Hondrari, Antoaneta Ralian. Was kann der Leser aus einem Buch erfahren, das von mehreren Schriftstellern geschrieben wurde? Zum Beispiel, dass ein Kind ein paar Tage in seiner eigenen Welt leben kann und dass es für immer dort bleiben kann. Einige Eltern sehen sogar die imaginären Freunde ihres Kindes. Was kann man noch erfahren? Zum Beispiel, dass man vom imaginären Doppelgänger die Leviten verlesen bekommen kann oder dass man sich auch mit 91 noch fragen kann, ob man bei seinem imaginären Gegenpart nicht besser aufgehoben sei. Nadine Vlădescu dazu:



    Ich habe mich sehr gefreut, dass Antoaneta Ralian meine Einladung akzeptiert hat. Die Schriftstellerin ist 91 Jahre alt und macht keinen Hehl daraus. Sie spricht sogar darüber im Buch. Für sie war es ebenfalls eine Freude, über den imaginären Freund, einen jungen Mann namens Marcel zu schreiben. Wohl von Marcel Proust inspiriert hat sie hat ihn als eine Art männliches Alter Ego erfunden. Ralian spricht über ihn in einer sehr persönlichen, psychoanalytischen Weise. Im Buch kommen weitere interessante imaginäre Freunde vor. Die Literaturkritikerin Tania Radu schreibt auf dem vierten Umschlag, der Zufall habe eine fantastische Rolle gespielt, weil der Inhalt sehr natürlich sei. Es sind 13 Erzählungen, 13 unterschiedliche imaginäre Freunde darunter ein Ballon, ein Schneckenprinz, eine Göttin, ein Fagott spielendes Schweinchen, ein Geist, der jede Form einnehmen kann, eine verspielte Puppe und sogar Gott. Ich werde nicht verraten, wessen Freund er ist, ich werde die Leser lassen, das zu entdecken.“




    Die Verlagsgruppe frACTalia wurde in diesem Jahr auf Initiative einer Gruppe von rumänischen Schriftstellern und Graphikern gegründet und war bei der Internationalen Buchmesse Gaudeamus anwesend. Iulia Militaru, eine der Gründerinnen der Verlagsgruppe frACTalia, dazu:



    Einerseits gibt es Verlage, die sich dicht machen müssen, andererseits Verlage, die riesige Umsätze hatten. Es hängt davon ab, wie man das Geschäft angeht. Ich hoffe, wir werden es schaffen, ein Gleichgewicht zwischen der Qualität der herausgegebenen Bücher und dem Gewinn beizubehalten. Dieses Spannungsverhältnis wird immer da sein. Wir waren nicht auf Profit um jeden Preis aus, was wir tun, tun wir aus Leidenschaft. Wir haben unseren Verlag auf der 22. Internationalen Buchmesse Gaudeamus erstmals vorgestellt und drei Poesiebände lanciert, zwei Debüts und eine Neuausgabe.“




    Es geht um die Gedichtbände retrovizor“ (Rückspiegel“) von Răzvan Pricop und Cu dricul pe contrasens“ (Mit dem Leichenwagen auf verkehrter Fahrbahn“) von Octavian Perpelea sowie um die Neuausgabe des Debütbandes von Andra Rotaru, Într-un pat, sub cearşaful alb“ (In einem Bett, unterm wei‎ßen Laken“).

  • Poésie distinguée

    Poésie distinguée

    L’écrivaine et traductrice Nora Iuga a été distinguée de la Croix de Chevalier de l’Ordre du Mérite de la République Fédérale d’Allemagne. Ce n’est pas la première fois qu’elle se voit récompenser d’une distinction allemande. En 2007, elle recevait le prix Friedrich-Gundolf, que la Deutsche Akademie fur Sprache und Dichtung attribue aux personnalités ayant contribué au rayonnement de la culture allemande à travers le monde.



    Voici ce que Nora Iuga déclarait dans son discours de remerciement prononcé lors de la remise des insignes de la Croix de Chevalier de l’Ordre du Mérite: « Toute ma famille a été composée d’artistes de la scène. Je n’ai jamais aimé chanter dans un chœur. Je veux être différente, mais cela comporte des risques. D’habitude, on n’aime pas les gens comme moi. J’ai pu constater qu’en règle générale, le discours de remerciement tenu lors des cérémonies de remise de prix, est tout à fait impersonnel, qu’il manque de fantaisie telle la tenue obligatoire ou le désert dépourvu de végétation ».



    Et à la poétesse Nora Iuga dajouter pour RRI : « Je ressens, à chaque fois, le besoin d’insister là dessus, afin que les gens comprennent pourquoi je suis comme ça. Je suis consciente du fait que ce trait de mon caractère est irritant. Les gens apprécient ceux qui se plient à un certain style, à une conception ou à une mentalité précise. Du coup, si vous ne faites pas de même, ils vous considèrent comme une exception à la règle générale. Autrement dit, c’est l’homme simple qui donne le ton. A mon avis, se cantonner dans cette tendance générale c’est stagner. Voilà pourquoi je pense qu’il faut briser ce fil uniforme, car l’uniformité appauvrit».



    Dans son discours de laudatio prononcé à l’occasion de la remise des insignes de l’Ordre national du mérite, l’ambassadeur allemand à Bucarest, Werner Hans Lauk, a évoqué la prestigieuse activité de l’écrivaine Nora Iuga, en soulignant que ses liens avec l’Allemagne remontent assez loin dans le temps.



    Grâce à ses parents, danseurs tous les deux, elle avait fréquenté une maternelle en Allemagne. Elle a par la suite suivi les cours d’une école de langue allemande à Sibiu, au centre de la Roumanie, où elle a également pratiqué la gymnastique. Plus tard, au bout d’une année d’activité en tant qu’enseignante, elle allait se voir écarter pour des raisons politiques. En 1968, paraît son premier recueil de poésies. Après avoir travaillé comme bibliographe à la Bibliothèque centrale d’Etat, on la retrouve dans la rédaction du journal « Neuer Weg », le futur « Allgemeine Deutsche Zeitung ».



    En 1970, alors que Nora Iuga est prête pour l’impression de son deuxième volume de vers, le régime communiste lui interdit de publier désormais quoi que ce soit. 7 ans plus tard, l’écrivaine est obligée de renoncer à ses fonctions de rédactrice aux Editions Encyclopédiques, mais elle reste fidèle à la langue allemande et continue d’envoyer des articles à la revue « Volk und Kultur ». A la fin des années ‘70, elle entame une belle carrière de traductrice et promotrice de la littérature allemande. « Les traductions de Nora Iuga des oeuvres de Ernst Theodor Amadeus Hoffmann, Oskar Pastior, Gunter Grass, Elfriede Jelinek ou Herta Muller ont contribué d’une manière essentielle à la propagation de la culture allemande en Roumanie. Nora Iuga a toujours visé l’interculturalité et elle y a merveilleusement réussi », a précisé l’ambassadeur d’Allemagne en Roumanie, Werner Hans Lauk.



    Nora Iuga est un des intellectuels qui soutiennent qu’on peut parler d’une « résistance par la culture’’ même dans les années noires du communisme. « Oui, c’est vrai. De nos jours, on voit d’un mauvais œil la résistance par la culture. Cette réserve presque brutale, je l’ai remarquée la première fois chez la romancière Herta Muller, Nobel de littérature. Selon elle, on ne saurait parler de résistance que si l’on s’expose aux plus grands risques et que, quitte à perdre la vie, on ose dire ses quatre vérités au tyran. Moi, je trouve que chacun entend lutter à sa façon, que l’on ne naît pas héros. Et je me demande de plus en plus souvent combien de vrais héros a eu ce pays. Paul Goma a pris des risques énormes, Gheorghe Ursu a beaucoup pâti, il a été victime, tout comme Doina Cornea d’ailleurs. D’où ma question de savoir pourquoi d’aucuns contestent la résistance par la culture et pensent que nous avons été des lâches. Moi, je crois à cette forme de résistance, car en relisant les recueils de poésies que j’ai publiés pendant le communisme, je me rends compte que l’on pouvait dire pas mal de choses en dépit de la censure. Autrement dit, l’artiste trouvait des formules pour faire passer son message sans pour autant faire de compromis. Donc, même en ces temps-là, les écrivains ont dit ce qu’ils avaient à dire. Et puis le public lisait de la poésie, car il y trouvait non seulement une attitude de fronde, mais aussi et surtout une résistance impossible à manifester dans les médias écrits ou audiovisuels ».



    Nora Iuga a également parlé de la dizaine d’années où ses écrits ont été interdits de publication: « Je n’aime pas trop faire état de cette interdiction. Toutefois, je dois avouer que j’ai été très fière d’apprendre à cette époque-là que figurais sur la liste des personnes indésirables pour le régime. Dans un premier temps, j’ai eu un sentiment d’immense orgueil. Je dois être quelqu’un de très fort et de très important du moment qu’ils ont peur de moi, ai-je pensé. Au fil du temps, j’ai sombré dans le doute, me disant que dans un pays comme la Roumanie, où les personnalités et les valeurs n’étaient pas tellement nombreuses, ils pouvaient très bien se passer de moi. J’avais 40 ans lorsque j’ai subi l’interdiction de publication, laquelle a duré huit ans. Comme je n’avais publié jusque là que deux recueils de poésies, j’associais cette interdiction à une sorte de suicide. Cela aurait pu me décourager à jamais.. »



    Plusieurs œuvres en prose ou en vers portant la signature de Nora Iuga ont été publiées à l’étranger: les romans « La sexagénaire et le jeune homme » (paru en Allemagne, Espagne, Italie, France, Slovénie, Bulgarie), « Le savon de Léopold Bloom » (publié en Bulgarie), « Allons voler des pastèques » (paru en Bulgarie) et les recueils de poésies « Caprices dangereux » (anthologie publiée en Allemagne et en Slovénie), « L’autobus aux bossus » (Allemagne), « Poème d’octobre » (Allemagne), « Le cœur comme un poing de boxeur » (France), « Un cœur hissé sur des échasses » (Suisse). Nora Iuga a également bénéficié de la plus importante bourse offerte par l’Etat allemand à un écrivain étranger, à savoir une bourse de lOffice allemand déchanges universitaires, mieux connu sous l’appellation DAAD. En 2014, était lancé le film documentaire « Ici, Nora Iuga », réalisé par Vlad Rotaru, d’après un scénario de Cristian Cosma.

  • Un nouveau livre audio lancé par la maison d’édition Casa Radio – Poémes de Lucian Blaga

    Un nouveau livre audio lancé par la maison d’édition Casa Radio – Poémes de Lucian Blaga

    Puisque le 9 mai dernier on a marqué les 120 ans écoulés depuis la naissance du poète Lucian Blaga, cette récente édition du livre audio bénéficie dune nouvelle conception graphique, dun nouvel appareil critique et dune préface portant la signature du poète et traducteur Dinu Flămând. “Quelle que soit lépoque à laquelle remonte lécriture de ces poésies, car notre sélection puise dans une matière fort diverse, depuis le premier recueil paru en 1919 jusquaux créations inédites, et dans quelque ordre quils soient présentés, on a limpression découter un volume indépendant, parfaitement unitaire et non pas une anthologie élaborée à tout hasard. Le liant des poèmes appartenant aux différentes périodes de création, assez variés dun point de vue thématique, cest justement cette voix oraculaire témoignant dune attitude dominatrice. Il y a dans ce récital un véritable éloge de la force du langage, lequel, par le biais de la poésie, parvient à saisir toute la complexité et la beauté du monde ” écrit Dinu Flămând.



    Voici les propos du critique Luigi Bambulea :“Je suis heureux dappuyer les initiatives de la maison dédition Casa Radio, visant à restituer un patrimoine culturel tout à fait extraordinaire. Cest étonnant de constater combien grand est le nombre des témoignages sonores sur les auteurs importants, conservés dans les archives de la Société Roumaine de Radiodiffusion et de voir que ces écrivains commencent à être mis en valeur. Nous vivons donc un moment privilégié, en participant à un spectacle sonore de la poésie, longtemps impossible à réaliser, pour des raisons relevant aussi bien de la technique que de lhistoire. Ma vraie rencontre avec la poésie de Lucian Blaga sest passée au cours de mes premières années de lycée, lorsque jai lu « La chronique et le chant des âges ». Jai tellement jalousé, pour la mythologie quil avait créée, ce poète qui, jusquà ses cinq ans, navait prononcé pas un mot! Ce poète qui, loin de tomber sous lemprise des mots, sétait approprié la langue comme sil navait pas à la partager avec les autres. Jai donc éprouvé une grande envie devant le profit quil avait tiré de ce détail biographique. Et là je cite Sénèque, qui écrivait dans sa lettre à Lucilius, “quand je pense à tout ce que jai pu dire dans la vie, je commence à envier les muets”. Moi aussi jai été jaloux de Blaga en lisant ce quil avait écrit sur le silence, en pensant que moi aussi jaurais dû me taire. Il est vraiment extraordinaire quun poète comme Lucian Blaga, qui na pas parlé si longtemps, ait par la suite puisé dans ce silence la force, la tension et lénergie de toute une œuvre”.



    “Ma vie a commencé sous le signe de labsence de la parole et jai beau chercher dans la mémoire les traces de ce silence initial. Je nai jamais réussi à mexpliquer cet étrange éloignement de la parole, durant les quatre premières années de mon enfance. Et encore moins la honte qui ma saisi lorsque, contraint par les circonstances et linsistance de ma mère, je me suis couvert les yeux de la main pour faire usage de la parole. Les mots, je les connaissais tous, mais lorsquils mentouraient jétais mal à laise, comme si je refusais dendosser le péché originel”, écrit Lucian Blaga dans « La chronique et le chant des âges ».



    Voici ce que déclarait le critique littéraire Luigi Bambulea à propos du récent livre audio sorti chez la maison dédition Casa Radio – « Poèmes de Lucian Blaga lus par lauteur lui-même ». : “Il a bien raison Dinu Flămând en affirmant que Lucian Blaga a choisi de lire ses poèmes dune manière très personnelle. Elle nous fait découvrir un Blaga paradoxal, spectaculaire, qui fait rehausser ses vers par la musicalité. Sa voix nest pas monotone, mais égale à elle-même, ce qui lui permet de rester fidèle à sa propre poésie. Un des grands débats philosophiques a justement porté sur la prééminence de la poésie sur la musique ou vice versa. Pour en revenir à notre livre audio, je dirais que la musique ou la musicalité et la poésie sy entremêlent, guérissant ainsi la blessure causée par la rupture entre lart du mot et celui du son”.



    Selon le poète et traducteur Bogdan Ghiu, les livres audio sortis chez la maison dédition Casa Radio proposent une nouvelle approche dun auteur et de son œuvre. Se référant au livre audio contenant la lecture que Lucian Blaga donne à ses propres poésies, Dinu Flămând nous livre toute une théorie de la voix enregistrée, affirme Bogdan Ghiu. :“La sortie de ce livre audio a été une grande surprise. A lintérieur de son appareil critique, on retrouve une interview sur lactivité de Lucian Blaga en tant que traducteur. Nous sommes habitués aux récitations théâtrales, mais les poètes ne récitent pas. Dans sa préface, Dinu Flămând fait aussi la théorie de lévolution de la lecture des poèmes, en précisant quà partir de la modernité la poésie devient lyrique, intériorisée. Le premier à être surpris est le poète lui-même, qui navait peut-être jamais lu à haute voix ses poèmes. Dinu Flămând remarque cette voix égale, presque détachée, sans emphase, pareille à un bruit de fond. La qualité de lenregistrement fait à la radio en 1954 est sans doute meilleure. Celui de 1960 est clandestin, car, à cette époque-là, tout enregistrement privé était considéré comme illégal. Enfin, noublions pas que durant les dernières années de sa vie Blaga a été forcé de se confiner au seul travail de traducteur, tout comme Gellu Naum.”



    La collection de livres audio intitulée « La bibliothèque de poésie roumaine » est un projet initié et réalisé par le Service « Patrimoine Culturel et Archives » de la radio publique roumaine. ( trad. Mariana Tudose)




  • Dichterin Ruxandra Cesereanu: Poesie als Lebensberufung

    Dichterin Ruxandra Cesereanu: Poesie als Lebensberufung

    In ihrem neuen Gedichtband California (auf dem Fluss Someş)“ betrachtet die Dichterin Ruxandra Cesereanu die Poesie als Lebensberufung. Der jungen rumänischen Dichterin widmet Jane Elridge Miller in der Enzyklopädie Whos Who in Contemporary Womens Writing“ zahlreiche Seiten.



    Vergangenes Jahr ist im Verlag Charmides“ der Gedichtband der Dichterin und Schriftstellerin Ruxandra Cesereanu California (auf dem Fluss Someş)“ erschienen. »California (auf dem Fluss Someş)« ist ein starker und gut strukturierter Gedichtband, vielleicht der beste, den Ruxandra Cesereanu bislang geschrieben hat. Neben der Sensibilität und der Sinnlichkeit der poetischen Bilder, die in ihrem Schreiben stets präsent waren, zeigt ihr Stil heute auch etliche Neuerungen: die ekstatische Erfahrung des Gedichtes sowie die programmatische Absicht, ihr Vertrauen in Poesie erneut zu bekräftigen“, schreibt die Literaturkritikerin Adina Diniţoiu in der Kulturzeitschrift Observator Cultural“. In Bezug auf den Titel des Gedichtbandes sagte die Autorin, sie habe im letzten Augenblick auf das Wort Hotel verzichtet. Ihre Entscheidung rechtfertigt die Dichterin dadurch, dass dieses Wort die Absicht, über ihre Kindheit, Jugend und Reife zu erzählen, stark begrenzte. Ruxandra Cesereanu:



    Es handelt sich nicht um ein vorher geplantes Projekt, sondern eher um Schritte, die ich allmählich unternahm, oder um ein Projekt, das mit der Zeit gewachsen ist und somit Gestalt annahm. Zu Beginn ging ich davon aus, dass ich ein fünfseitiges Gedicht schreiben werde. Mein Gedicht sollte plangemä‎ß aus drei Schichten bestehen: Die erste Schicht wollte ich dem visuellen Realismus widmen. Dieser Schicht entspricht der Ausdruck am Ufer des Flusses Someş“. Es gab auch die Schicht des Vertrauens in Poesie und Metapoesie sowie eine Schicht der Erinnerungen. Ich hätte aber nicht erwartet, dass sich mein Gedicht so verzweigt entwickeln wird, ich wollte hingegen ein konzentriertes Gedicht schreiben. Später begriff ich, dass diese Schichten nicht nur sehr umfangreich waren, sondern auch, dass ich somit eine Art Explosion und Implosion ins Rollen brachte und von mir abhing, wann sie mit dem Rollen aufhören. Ich hatte ursprünglich den Titel »Hotel California am Someş-Ufer« in Aussicht, selbstverständlich mit Bezug auf den berühmten Song der Band The Eagles. Aber als sich das Gedicht in mehrere Gedichte umwandelte und nicht mehr ein fünfseitiges Gedicht blieb, wurde es seinerseits eine Art Fluss mit zahlreichen Schichten, Tiefen und Strömen.“




    2013 wurde Ruxandra Cesereanu stolze Besitzerin eines Fahrrads und begann damit am Ufer entlang des Flusses Someş (dt. Samosch) zu fahren. Einmal fuhr ich zurück nach Hause nach einigen Radtouren, als ich ein paar Gitarrenakkorde und Stimmen hörte. Ein paar Jugendliche spielten den Song Hotel California im berühmten Stil der Band The Eagels. Die Gitarrenakkorde und die einzelnen Stimmen der Jugendlichen, mal dünner, mal tiefer, haben mich in die Zeit zurückversetzt, als ich selber eine Teenagerin war und zusammen mit meinen Freundinnen damals am Someş-Ufer denselben Song auf der Gitarre improvisierten. Diese unwillkürliche Reise zurück in die Zeit war Auslöser meines Gedichts oder des ganzen Buches, das aus einem einzigen dreischichtigen Gedicht besteht“, erzählt die Dichterin. Ruxandra Cesereanu:



    Etwas Seltsames kommt jetzt auf mich zu. Es handelt sich um eine wohltuende Seltsamkeit, die meine Seele mit Energie und Leben füllt. Es ist mir jetzt klar, dass dieses Buch für mich eine Lebensform darstellt, eine Lebensform, die bestimmt wachsen wird. Die hinzugefügten Schichten werden neue Schichten in Gang setzen. Das erwarte ich meistens während der Sommerferien, denn das ist die Zeit, wenn mein Proustianismus in höchstem Ma‎ße ausgelöst wird. Die tiefer liegenden Gedächtnisschichten oder die metapoetischen Schichten verdichten sich in der Sommerzeit. Mit der Zeit wird dieses Buch mit Sicherheit weiter wachsen, von nun an wird es aber ein persönliches Manuskript bleiben, weil ich nicht vorhabe, die Nachträge zu veröffentlichen. Ich habe bereits eine bibliophile Ausgabe veröffentlicht, in der ich 17 Fragmente daran anfügte. Egal wieviel ich schreiben werde, wird es sich allein um ein elektronisches Manuskript handeln, das mir persönlich gehören wird und das eine lebenswichtige Funktion in sich trägt.“




    Über California (auf dem Flu‎ß Someş)“ wurde gesagt, dass es ein Gedichtband über Poesie als Lebensberufung und über das existenzielle Vertrauen in Poesie sei. Ihre Gedichte enthalten auch literarische Bezüge, die in der Lyrik von Ruxandra Cesereanu eine wesentliche Rolle spielen:



    Ich habe mich in einer Umgebung gebildet, in der der Poesie eine besondere Bedeutung zukam. Als ich noch Teenagerin war, las mir mein Vater Gedichte vor, mit 17 oder 18 hatte ich von ihm die Bücher der Schriftsteller der 1980er Generation geschenkt bekommen. Ich las mit ihm die Gedichte dieser Generation von Schriftstellern und wir diskutierten auch viel darüber. Dann begann ich selbstverständlich die schönsten Gedichte der Weltlyrik zu lesen und gewisserma‎ßen bin ich mit der Idee gro‎ßgeworden, dass Poesie etwas Gro‎ßartiges darstellt. Damals wusste ich aber nicht, dass Lyrik für mich etwas Überwältigendes werden sollte. Heute versuchen wir pathetische Worte meistens zu vermeiden, weil wir in einer post-postmodernen Gesellschaft leben, die jeden Zauber verloren hat und sich weigert, Archetypen in den Vordergrund zu rücken. Ich habe mich meinerseits hingegen an diese post-postmoderne Gesellschaft angepasst, ohne meinen damaligen Glauben verloren zu haben. Daher stellt Poesie für mich eine Form der Erlösung, eine Erlösung auf vitaler Ebene dar. Ich glaube an Poesie, weil es die höchste Kunst für mich ist, wahrscheinlich die einzige literarische Gattung die der symphonischen Musik gleichkommt. Wenn ich über Gedichte spreche, beziehe ich mich nicht auf den Versbau, sondern auf Verse, die in einer fortgeschrittenen Form auf Ästhetik bauen. Darum geht es, wenn ich sage, dass ich einen Kampf für die Poesie führe. Ich glaube tatsächlich, dass es in unserer entzauberten Welt noch Lösungen gibt, um die Welt durch Geschichten wieder zu verzaubern. Die Welt kann durch Geschichten, Gedichte und das Vertrauen in Poesie gerettet werden. Ich glaube, dass die Welt weder durch eine Poesie des Lächerlichen noch durch sentimentale Lyrik gerettet werden kann. Es gibt aber ein Genre, das ich als Mischung zwischen Poesie und Metapoesie bezeichne. In diesem Gedicht wird das Vertrauen in die Literatur zu einer Lebensform.“




    Schizoid Ocean“ (Gedichte, 1997); Lunacies“ (Gedichte, 2004); Panopticon. Political Torture in the 20th Century“ (Essay, 2006); Crusader-Woman“ (Gedichte, 2008); Forgiven Submarine“ (Gedicht, 2009) sind einige der in englischer Übersetzung veröffentlichten Gedichtbände von Ruxandra Cesereanu. Die Autorin Jane Elridge Miller widmet der rumänischen Schriftstellerin zahlreiche Seiten in der Enzyklopedie Whos Who in Contemporary Womens Writing“, veröffentlicht von Routledge Publishing House in London und New York.

  • Ruxandra Cesereanu – la poésie en tant que vocation

    Ruxandra Cesereanu – la poésie en tant que vocation

    «Cest un volume qui a de la force, qui est bien construit, probablement le meilleur que Ruxandra Cesereanu ait écrit jusquici. Initialement son titre était « Hôtel Californie sur les quais du Somes ». Mais lauteure a renoncé au mot « hôtel » juste avant la publication, décidant quil était « limitatif » pour un livre dans lequel elle voulait parler de lenfance, de ladolescence, de la jeunesse et de la maturité, de la foi dans la poésie et de la lutte pour la poésie. Ruxandra Cesereanu : « Je navais pas fixé de projet au moment où jai commencé, cette démarche qui sest concrétisée à mesure quelle sest développée. Au début, je croyais que jallais écrire un poème de 5 pages. Javais déjà pensé à 3 niveaux: un niveau visuel réaliste, à savoir les rives de la rivière Somes, un niveau de la foi en poésie et en la méta-poésie et un 3e niveau consacré aux souvenirs. Mais je ne savais pas quil allait se développer tant, je croyais que ce serait un poème plus concentré. Ensuite, à partir dun moment, jai constaté que ces niveaux étaient en fait beaucoup plus amples. Au début javais donc pensé au titre « Hôtel Californie sur les quais du Somes », inspiré de la célèbre chanson Hotel California du groupe Eagles. Cela aurait suffi pour un poème de 5 pages. Mais au moment où le poème initial sest transformé en plusieurs poèmes, en une sorte de fleuve comportant plusieurs niveaux et se développant dans différentes directions, je me suis rendu compte que le terme dhôtel désignait un espace trop limité pour contenir tout ce flux didées ». En 2013, Ruxandra Cesereanu a acheté un vélo et a commencé à faire des randonnées sur les rives du Somes. Elle raconte: « Je rentrais chez moi après avoir fait plusieurs tours à vélo le long de la rivière, lorsque jai entendu le son dune guitare et des voix: des garçons et de filles jouaient la chanson « Hotel California » du groupe Eagles. Ces notes improvisées, ces voix tantôt aiguës, tantôt rauques mont transportée dans le temps, à lépoque où jétais moi-même adolescente et je chantais avec frénésie aux côtés de mes copines de lycée (et plus tard de faculté) le même morceau soit sur les bords du Somes, soit à différentes fêtes de lycéens ou détudiants qui se croyaient le centre de lunivers. Ce voyage dans le temps a fait naître un poème ou plutôt un livre composé dun seul poème sur trois niveaux ».



    Ruxandra Cesereanu. «Il marrive quelque chose de bizarre, mais cest aussi quelque chose de bénéfique, qui me remplit dénergie et de vie, d«ultravie», comme je lappelle. Parce quil est évident que, pour moi, ce livre est déjà une forme de vie. Je suis sûre et certaine quil va se développer. Je crois que les niveaux ajoutés donneront naissance à dautres, surtout pendant les vacances dété, parce que cest à ce moment – là que se déclenchent mon proustianisme, mes souvenirs. Ce livre va donc évoluer dans le temps, mais il restera uniquement sous forme de manuscrit ; je ne vais plus en publier la suite. Jai déjà publié une édition avec 17 fragments ajoutés. Dorénavant, peu importe combien je vais écrire, il ny aura quun manuscrit électronique, qui nappartiendra quà moi et qui aura pour moi une fonction vitale».



    Sur le volume « Californie sur les quai du Somes », on a dit que cest un livre sur la poésie comme vocation à perpétuité et sur la confiance existentielle que lon fait à la poésie. Le poème comporte aussi des références livresques essentielles pour lart poétique de Ruxandra Cesereanu : « Personnellement, je me suis formée dans un climat dominé par la poésie. Dans mon adolescence, mon père avait pris lhabitude de me lire des poésies. Javais 17 ou 18 ans quand il ma fait découvrir les poètes de la génération dite “des années 80” et cest avec lui que jai commencé à commenter ce genre de poésie et par la suite, toute la grande poésie universelle. Jai donc grandi avec cette idée dans la tête que la poésie, cest ce quil y a de plus beau. Mais à lépoque, jignorais complètement que la poésie deviendrait si importante pour moi. Il est pourtant vrai quà force de vivre au sein dune société dévêtue de tout mystère et post post moderniste qui tourne le dos aux archétypes, on essaie de se mettre à labri des paroles pathétiques. Mais moi, tout en madaptant aux exigences de la société actuelle, je reste fidèle à mes repères de jadis. Du coup, pour moi, la poésie représente une sorte de rédemption vitale. Je fais confiance à la poésie et je me débats pour elle car cest la forme suprême de lart, le seul genre littéraire que lon pourrait comparer à la musique symphonique. Et quand je parle de la poésie je ne me réfère pas seulement aux techniques de la poétique, mais à la haute qualité esthétique des vers. Cest pour cela que je lutte. Je suis certaine quau sein dun monde désenchanté, il nous reste encore des solutions pour rallumer le mystère par de belles histoires. Car cest par des histoires et de la poésie que lon peut toujours sauver notre monde. Je doute quune poésie du dérisoire ou du sentimentalisme soit capable de résister. Par contre, je parie sur une poésie mélangée à la méta-poésie qui fait de la croyance dans la littérature une véritable forme de vie ».



    Schizoid Ocean (Locéan schizoïde – poèmes, 1997); Panopticon. Political Torture in the 20th Century (La Torture politique au XXème siècle – essais, 2006); Forgiven Submarine (Le sous-marin pardonné – poème, 2009) figurent parmi les volumes écrits en anglais et signés Ruxandra Cesereanu. Jane Elridge Miller lui consacre plusieurs pages dans le volume « Whos Who in Contemporary Womans Writing », paru chez Routledge Publishing House, à Londres et New York. (Trad. Valentina Beleavski, Ioana Stancescu)




  • „Totaler Horizont“ – ein Gespräch mit dem Mathematiker Solomon Marcus

    „Totaler Horizont“ – ein Gespräch mit dem Mathematiker Solomon Marcus

    Ich war immer der Meinung, dass eine meiner gro‎ßen Chancen im Leben die Wahl dieses Berufes war: Forschungsprofessor in Mathematik und all ihren Erweiterungen, die für mich überall hin reichen.“ Dieses ist das Bekenntnis des Akademiemitglieds Solomon Marcus anlässlich seines 90. Geburtstags in einem Interview mit Radio Rumänien International über Mathematik, Poesie und Offenbarung — Bestandteile eines Lebens, das der Forschung gewidmet wurde. Ein Leben unter dem Zeichen der Frage, die er sich in seiner Kindheit gestellt hat: Was ist, wenn du weiter und weiter blickst?“ Die Welt ist das, was wir es schaffen, darin zu sehen. Wenn unsere Vorstellungskraft stark genug ist, wird die Welt, in der wir leben, genauso reich sein.“




    Als Autor zahlreicher fachübergreifender Studien über den Einsatz von Mathematik in der Linguistik, in der Theateranalyse, in der Poesie, der Natur- und Sozialkunde, in den visuellen Künsten wurde das Akademiemitglied Solomon Marcus einschlie‎ßlich für seine Literaturkritik mit verschiedenen Auszeichnungen geehrt. Seine Bücher wurden in unzählige Sprachen übersetzt, er veröffentliche über 50 Bände und hunderte Artikel in wissenschaftlichen Fachzeitschriften im In- und Ausland.




    Für Solomon Marcus fand das Treffen mit der Dichtung um das Alter von 15 Jahren statt. Damals hatte er Sara pe deal“ (Abends am Hügel“) des rumänischen Nationaldichters Mihai Eminescu gelesen, das er als ein Gedicht von einem au‎ßerordentlichen Erglühen beschreibt. Ich habe gefühlt, wie ich in diesen zauberhaften Zustand eintauche. Diesen habe ich dann bei Rilke, Edgar Allan Poe, Baudelaire wiedergefunden. In die Mathematik stieg er viel später ein, weil die Schulmathematik nicht ideen- und visionsgerichtet, sondern von mechanischen Prozessen beschlagnahmt war. Sie diente zwar zur Bildung des Ordnungsgefühls, es war aber nichts Tiefgründiges“ — sagt der heutige Akademiker.




    Du hast einen Apfel. Du isst heute eine Hälfte davon, morgen noch eine Hälfte von dem was übrig geblieben ist, übermorgen wieder eine Hälfte vom Tag zuvor. Und dann, wann hört diese Apfelesserei auf? Wir kennen das aus der Praxis: Einen Apfel isst man recht schnell auf. Aber gemä‎ß diesen Berechnungen wird der Apfel niemals ganz aufgegessen. All diese Fragen überfielen mich, aber ich konnte nicht erkennen, was es mit ihnen auf sich hat, denn Schulmathematik hat mich niemals angezogen.“ So erklärt Solomon Marcus seine Annäherung an seinen Exzellenzbereich — Mathematik, aber auch die Offenheit anderen Fächern gegenüber.



    Die ersten Vorbilder von Informatikprogrammiersprachen gab es in der Biologie — der Kreislauf und dann die Vererbung. Eigentlich war es ein intellektuelles Unternehmen, bei dem eine Vielfalt von Akteuren angestellt war — Linguistik, Mathematik, Logik, Biologie, Psychologie und es kam immer etwas dazu. So bin ich auf Semiotik gesto‎ßen. Ich bin zum Entschluss gekommen, dass man das Wissen auf natürliche Weise nicht auf ein Fach begrenzen kann. Mann muss einen totalen Horizont vor sich haben.“




    Mit der Literatur kann man sich auch ohne eine andere bürokratische Legitimierung, ein Diplom z.B., befassen. Doch in der Mathematik ist es schwieriger. Es ist ein Fach, für das man sich einem systematischen Lernprozess unterziehen muss, fügt Solomon Marcus hinzu. Und die Logik, Biologie, Psychologie und Poesie kommen ergänzend hinzu. Solomon Marcus:



    Die Herrlichkeit des Schauspiels des menschlichen Wissens kommt in erster Linie aus der Art und Weise, wie sich die Einheit der Welt unterschiedlich ausdrückt. Es handelt sich um eine gewisse Einheit, eine gewisse tiefe Einfachheit. Solange wir eine teilweise Darstellung beibehalten, eine Darstellung, die die Welt in Scheiben teilt, und jede Welt hat ihre eigene Einstellung, dann werden wir von einer fehlenden integrativen Beobachtung frustriert sein. Wir müssen sehen, wie die Welt aussieht, wenn Landschaften aus den unterschiedlichsten Richtungen gleichzeitig auf uns zukommen. Z.B. stellen wir fest, dass die Isomerie in der Chemie letztendlich ein Phänomen ist, das der menschlichen Vererbung ähnelt, mit der Art, wie Töne in der Sprache verwendet werden. All diese stehen unter dem Zeichen des Primats der Struktur vor der Substanz. Dies führte zur Entstehung des Strukturalismus aus dieser profunden Ähnlichkeit zwischen scheinbar sehr unterschiedlichen Gestalten. Gerade das ist das Schöne beim Wissen und das ist auch die Genugtuung der Tatsache, dass man die Welt begreift.“




    Ein Begreifen, für das das Internet ein sehr nützliches Werkzeug darstellt, meint Solomon Marcus:



    Wir leben noch in einer Übergangszeit — das Internet ist noch jung –, einer Übergangszeit, in der wir genügend beachtenswerte Schriftsteller haben, die noch nicht einmal das ABC des Internets kennen. Wir haben auch sehr viele junge Internetenthusiasten, die eine Einladung in die traditionelle Bibliothek mit Grauen entgegennehmen.“




    Auch wenn das Internet irgendwann mal die Quasi-Gesamtheit der gedruckten Kultur übernehmen werde, so Solomon Marcus, brauchen wir noch eine wesentlich kombinierte Erziehung. Wir befinden uns an einem historisch besonders wichtigen Kreuzweg, sagt der rumänische Wissenschaftler.

  • Des mathématiques à la poésie

    Des mathématiques à la poésie

    « Jai toujours pensé que le choix de cette profession a été une des grandes chances que la vie ma données : être professeur et chercheur dans le domaine des mathématiques, avec tous ses prolongements, qui, à mon sens, aboutissent partout. »



    Cest la confession que lacadémicien Solomon Marcus faisait lors de son 90e anniversaire, dans une interview à Radio Roumanie Internationale. Il y parlait des mathématiques, de la poésie, de la révélation – éléments dune vie consacrée à la découverte. Une vie placée sous le signe dune question quil sétait posée dans son enfance, « où est-ce que cela peut mener si lon regarde plus loin et encore plus loin ? »: « Le monde est ce que nous sommes capables den saisir. Et si notre imagination est riche, le monde où nous nous trouvons le sera aussi. »



    Auteur de nombreuses études interdisciplinaires concernant lapplication des mathématiques aux domaines de la linguistique, de lanalyse théâtrale, de la poésie, des sciences naturelles et sociales, des arts visuels, lacadémicien Solomon Marcus a été récompensé de prix y compris de critique littéraire. Ses livres ont été traduits dans de nombreuses langues. Il a publié plus de 50 ouvrages et des centaines darticles dans des revues scientifiques et spécialisées, roumaines et étrangères.



    Solomon Marcus a découvert la poésie à 15 ans, en lisant le poème « Le soir sur la colline » du poète national roumain Mihai Eminescu. « Jai ressenti un état démerveillement que jai retrouvé plus tard chez Rilke, Edgar Allan Poe, Baudelaire. La découverte des mathématiques sest produite beaucoup plus tard, car, à lécole, létude de cette discipline nétait pas orientée vers lidée, vers une vision, elle était limitée aux procédés mécaniques. Elle vous donnait le sens de lordre, mais elle nallait pas en profondeur » – affirme lacadémicien. « Cest comme si lon avait une pomme, dont on mangeait aujourdhui une moitié, demain la moitié de la moitié qui reste et après-demain la moitié de ce qui restait hier. Et alors, quand finira-t-on de manger cette pomme ? On le sait par la pratique : une pomme est vite mangée. Pourtant, daprès ces calculs, on ne la finira jamais. Toutes ces questions massaillaient et je ne me rendais pas compte où elles mamenaient, car je nai eu aucune attraction pour les mathématiques scolaires. »



    Cest ainsi que Solomon Marcus explique son rapprochement des mathématiques et son ouverture vers dautres disciplines: « Les premiers modèles de langages étudiés par linformatique provenaient de la biologie – le système nerveux et ensuite lhérédité. Il sagissait, en fait, dune entreprise intellectuelle où de nombreuses disciplines étaient engagées : linguistique, mathématiques, logique, biologie, psychologie – et à laquelle dautres se sont ajoutées par la suite. Cest en suivant cette voie que jai abouti à la sémiotique. Je me suis rendu compte que la connaissance ne saurait être limitée à une certaine discipline. On doit avoir devant soi un horizon complètement ouvert. »



    La littérature est accessible en dehors dune formation attestée par un diplôme. Avec les mathématiques, cest plus difficile. Pour y accéder, on doit se soumettre à un processus méthodique dapprentissage – précise Solomon Marcus. Et ce processus, la logique, la biologie, la psychologie, mais aussi la poésie, viennent le compléter. Solomon Marcus: « La grandeur du spectacle de la connaissance humaine vient tout dabord de la manière dont lunité du monde se manifeste sous les formes les plus différentes. Car le monde a une unité, une simplicité profonde. Tant que lon sarrête à une représentation fragmentaire du monde, à une représentation qui le divise en tranches et jette sur chacun de ces « mondes » un regard séparé, on est frustrés par labsence dun regard intégratif. On a besoin de voir à quoi ressemble le monde lorsque nous avons simultanément devant les yeux les paysages que nous offrent les directions les plus variées. Nous rendre compte, par exemple, que lisométrie propre à la chimie est un phénomène de même nature que lhérédité humaine ou lutilisation des sons pour constituer le langage. Tous ces cas illustrent ce que lon a appelé « la primauté de la structure au détriment de la substance ». Et cette ressemblance profonde entre des formes dexpression apparemment très différentes a mené à lapparition du structuralisme. Et cest là que prend sa source le plaisir de connaître et cette satisfaction de comprendre le monde. »



    Le réseau Internet est un instrument très utile pour accéder à cette compréhension – estime Solomon Marcus: « Le réseau Internet est encore jeune et cest pourquoi nous vivons une période de transition. Aussi avons-nous des lettrés qui nont pas encore fait lapprentissage dInternet tout comme des jeunes enthousiastes passionnés dInternet, auxquels lidée daller à une bibliothèque traditionnelle pour consulter une source antérieure à Internet provoque de laversion. »



    Même si, avec le temps, Internet accumulera la totalité des livres imprimés, pour linstant, nous devons favoriser une éducation fondée sur les deux sources de culture. De ce point de vue, nous nous trouvons à un carrefour de lhistoire et le moment est crucial. (trad.: Dominique) oment est crucial. (trad.: Dominique)

  • Rumänische Belletristik: Bestseller 2014

    Rumänische Belletristik: Bestseller 2014

    Die Gedichtbände von Adela Greceanu und Bogdan-Alexandru Stănescu Şi cuvintele sunt o provincie“ (Die Wörter sind auch eine Provinz“) und AnaBASis“, die am Ende vorigen Jahres in den Verlagen Polirom bzw. Cartea Românească veröffentlicht wurden, zählen zu den Titeln, die auf der Buchmesse Gaudeamus 2014 die grö‎ßten Verkaufszahlen verzeichneten.



    Der erzählerische Aufbau entsteht um Situationen, Figuren und Ideen, die eine Welt skizzieren. Die Wörter sind auch eine Provinz“ ist ein Gedichtband über Einsamkeit, über Abseitsstehen, aber auch über Weiblichkeit, Sprache, ihre Grenzen und Hilfslosigkeit.“ Das ist ein Teil des auf dem Rückdeckel stehenden Klappentextes, verfasst von der Autorin Adela Greceanu über den Band Die Wörter sind auch eine Provinz“. Das Buch wurde auf der Buchmesse Gaudeamus 2014 vorgestellt.



    Die Schriftstellerin Nora Iuga und der Kulturjournalist Ovidiu Şimonca vertreten unterschiedliche Ansichten über das Thema, das im Mittelpunkt des Bandes steht. Nora Iuga ist der Meinung, dass das neue Buch von Adela Greceanu von der Einsamkeit handelt, während Ovidiu Şimonca für das Gegenteil plädiert. Adela Greceanu erläutert:



    Ich glaube, dass es dabei um ein Buch über Einsamkeit geht und gleicherma‎ßen nicht. Es gibt eine weibliche Hauptfigur, die die Einsamkeit verkörpert. Sie ist immer allein und alles, was sie tut, ist, aus dem Fenster zu schauen, zu beobachten und jeden Abend mit einem Bus zu fahren. Das Buch handelt gleicherma‎ßen nicht über Einsamkeit und das lässt sich leicht am Frontdeckel erkennen. Auf dem Frontdeckel des Buches steht die Hauptfigur vom hinten betrachtet. Im ersten Text sagt diese Figur: ‚Die Provinzbewohnerin, die ich bin, sieht all diese Sachen / es gibt aber niemanden da, um sie von hinten zu betrachten / wie sie da mit ihrem unbewegten Frauen- oder Mädchenrücken steht.‘ Diese Verse werden genau auf dem Frontdeckel illustriert. Als ich entschied, sie, die Hauptfigur Adila, auch auf dem Frontdeckel des Buches so nachbilden zu lassen, habe ich ihr eigentlich widersprochen, ihr, der einsamen Figur dieses Gedichtbandes. Die Leser sehen sie zuerst als einsame Frau, wie sie mit ihrem Frauen- oder Mädchenrücken und mit ihrer Pferdeschwanzfrisur aus dem Fenster schaut. Das klingt sehr einfach, sogar banal, aber die Gedichte helfen uns dabei, die Einsamkeit zu vertreiben.




    Vielmehr versuche sie durch ihre Lyrik, die Beziehungen zur Welt und das Verhältnis zu sich selbst zu verwalten. Dadurch fange sie immer neu an, sagt Adela Greceanu:



    Meiner Meinung nach haben wir durch Literatur und insbesondere durch Gedichte die Chance, unsere Einsamkeit zu überwinden. Wir haben nicht nur das Glück, nicht mehr allein zu sein, sondern auch an der Einsamkeit anderer teilzunehmen. Das ist nur eine der Möglichkeiten, jemandem beiseite zu stehen. Ich habe zahlreiche Meldungen sowohl von Bekannten bekommen, als auch von Menschen, die ich nicht kenne und die mein Buch berührt hat. Das hat mich sehr beeindruckt und ich fühlte, dass mein Buch mit Enthusiasmus erwartet wurde. Ich hatte daraus auf manchen Literaturfestivals vorgelesen und konnte merken, dass es beim Publikum gut ankam.“




    Bogdan-Alexandru Stănescu wurde auf der fünften Gala der Jungen Schriftsteller mit dem Preis Der junge Schriftsteller des Jahres 2014“ geehrt. Laut der Jury habe er in unterschiedlichen Genres geschrieben und in jedem davon ein au‎ßerordentliches Talent bewiesen“. Über seinen Gedichtband AnaBASis“ (mit 12 Illustrationen von Laurenţiu Midvichi bebildert), sagte der Autor:



    »AnaBASis« steht in enger Verbindung mit einem anderen Buch von mir: »Apoi, după batalie, ne-am tras sufletul«, (»Später, nach der Schlacht, haben wir uns ausgeruht«). Es ist eine Fortsetzung dieses Bandes, weil ich »Später, nach der Schlacht, haben wir uns ausgeruht« eigentlich als nicht abgeschlossen betrachtete. Ich habe mich beeilt, mit 33 Jahren ein Buch zu veröffentlichen. »AnaBASis« schlie‎ßt eigentlich diesen Zyklus, schlie‎ßt sogar eine Reihe von glücklichen Momenten. Glücklich ist eigentlich zu viel gesagt, ich spreche von den Bildern, die der gro‎ße Schriftsteller Nabokov als sogenannte Knoten-Bilder bezeichnete. Es handelt sich um Bilder, aus denen etwas entstehen kann, ein Roman oder kurze Prosa, insbesondere kurze Prosa oder ein Gedichtband. Um »AnaBASis« von »Später, nach der Schlacht, haben wir uns ausgeruht« zu trennen, kann ich sagen, dass der letztere das Bild der 10.000 Söldner zum Ausgangspunkt nahm, die das Perserreich, die Wüste, die Gebirge durchquerten. Diese Taten, von denen auch der griechische Schriftsteller der Antike Xenophon berichtete, als die Söldner das Meer erreichten, stellen einen der glücklichsten Momente der Weltgeschichte dar. Ich hatte den Eindruck, dass dieser Moment auch mit meinen kleinen glücklichen Momenten zu tun hatte, dass es eine Verbindung zwischen der persönlichen Geschichte des Einzelnen und der Weltgeschichte gibt. Ehrlich gesagt, bin ich ganz verwundert wenn ich gefragt werde, ‚was hast du wohl mit den Griechen und mit den Persern zu tun?‘ Ich bin weder der erste noch der letzte Dichter, der die Weltgeschichte als Ausgangspunkt seines eigenen Lebens und der eigenen Erinnerungen nimmt.“




    Die Bücher von Bogdan-Alexandru Stănescu besitzen die Gabe, einige der dauerhaftesten Vorurteile gegenüber der Welt der Literatur abzubauen. Laut einem davon kann man gro‎ßartige Literatur nicht schreiben, wenn man vorab Erfahrung in der Literaturkritik gesammelt hat. Ich glaube, dass Bogdan-Alexandru Stănescu Literaturkritik und Gedichte besser als zahlreiche Autoren schreibt, deren Namen in Literaturmagazinen erscheinen. Ich finde es wunderbar und sogar befreiend, dass die Gedichte aus dem Band »AnaBASis« von einem Dichter geschrieben sind, der die Literatur und die Geschichte der Literatur bis in die letzte Zelle hinein in sich aufnimmt“, schreibt der Literaturkritiker Cezar Gheorghe. Bogdan-Alexandru Stănescu dazu:



    Cezar legt den Finger auf die Wunde. Es gibt ein Vorurteil laut dem wer in einem bestimmten Bereich der Literatur tätig war, sich in einen anderen nicht versetzen sollte, weil seine Persönlichkeit somit als fragwürdig gelten kann. Einige von uns sind eigentlich Andersdenker, was die Literatur angeht. Wir sind der Ansicht, dass die Literatur ein Ganzes darstellt. Man schreibt über Lyrik oder Prosa in einer Zeitung, weil man lesen mag. Wer ein literarisches Werk liest und etwas dazu zu sagen hat, sollte es sagen, man soll dafür kein Literaturkritiker sein. Ich betrachte mich selbst nicht als Literaturkritiker. Ich will meine Artikel auch nicht zur Schau stellen, sondern versuche sie so zu kommentieren, wie es ehrlich wäre. Die Aufrichtigkeit spielt eine wesentliche Rolle in meiner Arbeit. Das sollte mich nicht daran hindern, Gedichte zu schreiben, weil sie einen fundamentalen Aspekt meines Daseins darstellen.“

  • Volumes à succès en 2014

    Volumes à succès en 2014

    Construit sur un squelette narratif qui se compose de situations, personnages et idées décrivant tout un univers, le volume « Les paroles sont bien une province » est un poème aussi bien sur la solitude, l’isolement et la féminité que sur le langage avec ses limites et ses faiblesses ». C’est par ces mots figurant sur la couverture de son volume qu’Adela Greceanu entend expliquer sa poésie. Lancé en présence de la romancière Nora Iuga et du journaliste Ovidiu Shimonca, le recueil « Les paroles sont bien une province » a suscité des réactions contradictoires.



    Si de l’avis de Nora Iuga, le volume parle de la solitude, Ovidiu Shimonca dit le contraire: « Je ne dirais pas qu’il s’agit d’un livre sur la solitude. Il est évident que la solitude y occupe une place importante puisqu’il existe une protagoniste qui incarne l’idée de solitude. Elle est tout le temps seule, elle passe le plus clair de son temps à regarder par la fenêtre ou à prendre chaque soir un bus bourré de voyageurs. Pourtant, ce n’est pas de la solitude que l’auteur veut nous parler. Il faut bien regarder la couverture du volume avec la photo de la protagoniste prise de dos et lire ce que le personnage affirme dès la première page: « la provinciale qui se trouve en moi voit tout ce qui l’entoure/ bien qu’il n’y ait personne à la regarder de dos/ à voir son dos immobile de femme ou de petite fille. » C’est exactement l’image présentée en photo, sur la couverture du livre. Mais, par le simple fait de choisir cette image, l’auteur fait part de son intention de contredire sa protagoniste solitaire, Adila. Car il suffit de prendre le livre entre ses mains pour remarquer cette fille seule, assise à sa fenêtre, son épaisse crinière brune sur le dos. Cela veut dire que c’est par la poésie que l’on peut chasser la solitude. »



    Plus que cela, affirme Adela Greceanu « c’est la poésie qui m’aide à gérer mes rapports avec le monde et avec moi-même. C’est grâce à la poésie que j’arrive à repartir chaque fois à zéro». « Je pense que grâce à la littérature et notamment à la poésie que nous avons la chance de vaincre la solitude, tout en pouvant participer à la solitude des autres. La solitude s’avère l’une des rares modalités de se trouver aux côtés de quelqu’un. J’ai reçu un nombre surprenant de messages de la part des gens que je connaissais et dont j’attendais les réactions, mais aussi de la part d’inconnus et qui m’ont vraiment impressionnée. Il me semble que ma poésie a touché pas mal de personnes et en quelque sorte, il m’a semblé que l’on attendait ce livre. Peut-être parce que j’en ai lu des extraits à plusieurs reprises, lors des festivals de littérature et j’ai découvert que le public l’a bien reçu ».



    Un des arguments pour lesquels Bogdan-Alexandru Stanescu s’est vu décerner le prix du « Jeune écrivain de l’année 2014 » dans le cadre de la 5e édition du Gala des jeunes écrivains, c’est le fait d’avoir publié dans plusieurs genres « et d’avoir écrit d’une manière extraordinaire dans chacun d’entre eux », selon le jury. Au sujet de « anaBASis », un volume accompagné de 12 illustrations par Laurentiu Midvichi, l’auteur affirme que : « J’ai écrit ce nouveau volume avec cette zone sensible entre les omoplates, là où Nabokov situait le plaisir de la lecture. AnaBAsis est vraiment une descente, mais une descente thérapeutique, au bout de laquelle j’espérais voir, enfin, la mer ». Bogdan Alexandru Stanescu : « anaBASis a de nombreux liens avec un de mes précédents volumes : « Puis, après la bataille, nous avons repris notre souffle ». C’est peut-être une continuation, peut-être que je me suis dépêché un peu trop de publier à 33 ans. anaBASis conclut ce cycle, c’est-à-dire la série de moments « joyaux », même si c’est un peu trop de les appeler ainsi. Je pense notamment aux nœuds dont parlait Nabokov, des images qui peuvent donner naissance à quelque chose, un roman, une prose courte surtout, mais aussi un volume de poèmes. Mais pour séparer « anaBASis » de « Puis, après la bataille nous avons repris notre souffle» je dois préciser que le point de départ de ce volume a été l’image des 10 mille mercenaires qui sont passés par l’Empire persan, par le désert, par les montagnes. Il me semblait que ce moment, raconté aussi dans les récits de Xénophon, quand ces mercenaires sont finalement arrivés à la mer, fut un des plus joyeux de l’histoire de l’Humanité. J’ai eu l’impression que ce moment historique fut également lié à mes petits moments de joie, qu’il existait une correspondance, et je ne le dis pas par orgueil — entre l’histoire privée personnelle et l’histoire du monde. Je suis sincèrement surpris de voir les gens me demander « mais qu’est ce que t’as à faire avec les Grecs et les Perses ? » Je n’ai rien à faire, je ne suis ni le premier, ni le dernier poète à commencer par un tremplin historique pour arriver à sa propre vie et à ses propres souvenirs».



    « Les livres de Bogdan-Alexandru Stănescu ont la qualité d’infirmer quelques-uns des préjugés les plus durables de notre monde littéraire. Le premier, c’est qu’il est impossible d’écrire de la littérature d’envergure après avoir fait de la critique littéraire. A mon avis Bogdan Alexandru Stanescu fait de la chronique littéraire et de la poésie, beaucoup mieux que d’autres auteurs, dont le nom apparaît dans tous les magazines. Puis c’est merveilleux que les poèmes d’anaBASis soient écrits par un poète qui assume la littérature et l’histoire de la littérature jusqu’à sa dernière cellule », affirmait le critique littéraire Cezar Gheorghe. Ecoutons Bogdan-Alexandru Stănescu. « Par ses mots, Cezar met le doigt sur la plaie. Il existe ce préjugé que si on se manifeste dans un domaine littéraire, on ne peut pas passer dans un autre, parce que le monde vous accusera de ne pas être sérieux. Mais nous sommes un groupe de quelques auteurs qui voient la littérature d’un œil différent. La littérature est un tout. On fait des commentaires de poésie et de prose dans les journaux parce qu’on aime lire. Et on lit et on pense que l’on a quelque chose à dire, on le dit, et pour cela il ne faut pas être critique littéraire. A mon avis, je ne suis pas critique littéraire. Je ne suis pas un universitaire, je ne remplis pas mes articles de théories, mais j’essaie de faire des commentaires honnêtes, parce qu’à mon avis l’honnêteté joue un rôle très important dans ce métier. Mais comment tout cela m’empêche-t-il d’écrire de la poésie, si je vois la poésie comme un élément essentiel de mon existence et pourquoi doit-on me percevoir d’une seule et unique manière ? »

  • Hommage à Nina Cassian – la grande séductrice de la littérature roumaine

    Hommage à Nina Cassian – la grande séductrice de la littérature roumaine

    « Etre d’une grande sensibilité, ayant l’air d’une sirène séduisante et d’une biche apeurée, dont le profil ressemble à Dante, aux doigts d’une élégance hors du commun, qu’on a du mal à oublier. La musique lui coule dans le sang, la poésie dans la chair, son discours est séduisant comme un champagne de luxe. Consommatrice frénétique de vodka et de cigarettes, cynique et ludique, romantique et mélancolique, frêle et cruelle, gracile et intransigeante — c’est comme ça qu’a été Nina.» La description appartient à l’historien Vladimir Tismaneanu, qui l’a écrite juste après la mort de la poétesse, en ce 16 avril 2014. Renée Annie Cassian est née le 27 novembre 1924, à Galati, (est) dans une famille d’origine juive. Elle a fait ses études à Brasov, (centre) et à Bucarest. A 16 ans, elle rejoint l’organisation de la jeunesse communiste.



    Ses premières tentatives littéraires sont encouragées par deux grands poètes roumains, Tudor Arghezi et Ion Barbu. «Un talent incontestable » fut le verdict d’Arghezi. « Nina est attirée par le mouvement communiste mais les « camarades » ne l’agréent pas, la considérant comme orgueilleuse et dominatrice» écrivait pour sa part, le critique, Alex Stefanescu.



    Après une brève période durant laquelle elle écrit de la poésie réaliste socialiste, Nina revient à la littérature authentique, en s’adonnant à celle pour enfants.


    En 1985, bénéficiaire d’une bourse de la Fondation Sörös, Nina Cassian se rend aux Etats-Unis en tant que professeur invitée pour donner un cours à New York. C’est là qu’elle apprend l’arrestation et le meurtre en prison de son ami, le dissident Gheorghe Ursu. Elle décide de ne plus rentrer au pays. En représailles à sa décision, Nina se voit confisquer son appartement de Roumanie. Ses livres sont interdits et retirés des bibliothèques, jusqu’à la chute du régime de Nicolae Ceausescu, en décembre 1989.



    Ses poèmes sont parus dans les revues américaines, The New Yorker, Atlantic Monthly, New England Review et American Poetry Review. Une grande partie de la poésie de Nina Cassian a été traduite en anglais, italien et français. A son tour, Nina a traduit des œuvres de Vladimir Maiakovski, Kornei Ciukovski, Margarita Aliger, Yannis Ritsos, Christian Morgenstern, Paul Celan, Bertolt Brecht, Molière, Shakespeare.



    Dix ans après s’être établie à New York, Nina Cassian déclarait dans une interview à la poétesse Liliana Ursu: « Au début, je n’ai rien fait car j’étais inapte pour n’importe quelle action, j’étais immune, anesthésiée par un nombre trop grand de pertes fondamentales. J’étais très bonne amie de la notion de mort. Cependant, sans faire aucun effort, j’ai eu de la chance et c’est pour cela qu’à une première vue je peux me considérer comme un être triomphant. A une deuxième vue — un morceau de chair triste, ”hélas, la chair est triste et jai lu tous les livres”. Voilà, en dernière analyse et en métaphore, ce qui m’arrive. En effet, mon impact sur les publics américain et britannique fut pour moi une surprise et une révélation. Car en emmenant mes paroles d’une terre différente, et non seulement d’une autre langue, mais d’une configuration psychique et mentale totalement différente, j’ai été surprise de constater que le public a été si réceptif et moi si convaincante. Et le résultat est vraiment celui-ci, ce fut un coup de foudre.»



    En se référant à Nina Cassian, le critique Alex Stefanescu affirme qu’elle a été acceptée « avec une ironie caustique, explicable, d’un côté, par un esprit d’observation aigu, typiquement féminin, de l’autre par cette lucidité intellectualiste qui allait devenir plus tard à la fois un trait caractéristique de la poétesse et un thème de méditation, une cause soutenue avec ardeur, une profession de foi ». Nina Cassian: « Comme tout poète, moi aussi je suis rongée de doutes. Si plusieurs mois passent sans rien écrire, je me dis que tout n’a été qu’une impression, que j’ai eu seulement l’impression d’émaner de la poésie, mais qu’en réalité, voilà je ne suis pas une poétesse. Je pense être seulement douée d’un certain savoir-faire, d’une inertie du savoir-faire et que c’est tout. Mais le doute n’est pas mauvais. Le doute est créateur, à condition qu’il ne devienne pas dominateur, qu’il ne s’empare pas complètement de toi. »



    Lors de la Journée Mondiale de la Poésie, le 21 mars 2014, Nina Cassian a été célébrée à Venise, à l’occasion de la parution en italien du premier volume anthologique de vers “Cè modo e modo di sparire”, titre d’un des poèmes les plus importants proposés ces dernières années par les Maisons d’Edition d’Italie. A l’Institut culturel roumain on a aussi présenté une interview avec Nina Cassian, réalisée en 2010 par Maria Stefanache et extrait du film documentaire « Nous, Roumains dans le monde ».



    Considérée comme une « des grandes séductrices de la littérature roumaine », Nina Cassian a été aimée par des écrivains célèbres. «J’ai aimé et on m’a aimée. J’ai créé non-stop. Parfois, j’ai été appréciée ; fréquemment, même de nos jours, marginalisée. Mais tout cela relève de l’équilibre de la vie», affirmait Nina Cassian dans une interview récente. (trad. : Alexandra Pop)

  • La poésie roumaine à travers le monde

    La poésie roumaine à travers le monde

    L’amour ne connaît pas de frontières ! En témoigne entre autres le top des 50 plus beaux poèmes d’amour du dernier demi-siècle. C’est une équipe du Southbank Centre de Londres — centre artistique mondialement connu — qui s’est appliquée, une année durant, à sortir ce classement, considéré comme une véritable sélection internationale extrêmement diverse, d’un point de vue stylistique“. Il prend en compte des écrivains jeunes ou moins jeunes, consacrés ou non, d’une trentaine de pays de tous les coins du monde.



    La Roumanie s’y retrouve elle aussi, par le biais de Nina Cassian et Doina Ioanid. Donna miraculata c’est le titre du poème de Nina Cassian paru il y a 45 ans, que les Britanniques ont retenu comme représentatif pour les 50 meilleures créations littéraires des cinq dernières décennies. Au printemps 2014, lorsque Nina Cassian quittait ce monde, les mêmes Britanniques évoquaient, dans les pages du prestigieux quotidien The Guardian, la vitalité de ses vers consacrés surtout à l’amour et qui hantent l’esprit du lecteur longtemps après la lecture. Les recueils de poésies de Nina Cassian ont été frappés d’interdiction et retirés des bibliothèques par les communistes. Ce n’est qu’au lendemain de la chute du régime totalitaire que l’écrivaine a regagné la Roumanie, qu’elle avait quittée pour s’établir aux Etats-Unis.



    L’autre poétesse roumaine, Doina Ioanid, est présente au top 50 des plus belles poésies d’amour avec son poème Câinele galben, Le Chien jaune, paru en 2010. ” On nous a imposé cette limite de 50 poèmes, mais je trouve que la sélection que nous avons faite est très riche et variée “, a déclaré l’écrivain James Runcie, membre du jury. Les 50 poésies en question seront lues le 20 juillet à Londres, par 50 acteurs et poètes, à l’occasion d‘un événement sans précédent, comme l’espère l’équipe du Southbank Centre. L’événement se retrouvera parmi les manifestations figurant à l’affiche du Festival de l’amour (Festival of Love) et du Festival International de la poésie (Poetry International Festival), créé en 1967. (trad.: Mariana Tudose)