Tag: politique

  • La semaine du 6 au 12 mai 2024

    La semaine du 6 au 12 mai 2024

    La Semaine Lumineuse touche à la fin

     

    C’est la fin de la Semaine Lumineuse, qui suit la fête de Pâques, célébrée le 5 mai par les Chrétiens orthodoxes, majoritaires et grecs-catholiques de Roumanie. Ce furent deux semaines de grande ferveur religieuse pour les fidèles qui ont entamé une période spéciale, qui s’achèvera le 23 juin par la Petecôte.

     

    Agitation politique accrue dans le mois à venir

     

    Le calme des fêtes pascales a rapidement été remplacé, le 10 mai par le lancement officiel de la campagne électorale pour les élections au Parlement européen et locales, prévues, les deux, le 9 juin prochain. D’ailleurs c’est une première de ces trois décennies et demie de démocratie post-communiste en Roumanie que les Roumains doivent élire le même jour tant les 33 eurodéputés que les maires des quelque 3 200 communes et villes, les présidents des Conseils départementaux, les conseillers locaux et départementaux. Un mois durant, jusqu’à la veille du scrutin, les candidats pourront faire leur campagne électorale partout : à la télé, à la radio, mais aussi dans des endroits publics, dont certains plutôt inédits : marchés, stades et même arrêts de bus. Le Bureau Electoral Central recommande fermement aux candidats de respecter les règles générales de la campagne, d’avoir un discours équilibré, honnête et constructif et d’éviter de dénaturer ou de manipuler les informations. Les électeurs méritent bien d’avoir accès à des informations objectives, réelles et correctes, afin de se faire une opinion et de décider pleinement informés, affirme encore le Bureau électoral central. A l’étranger, c’est pour la première fois plus de 900 bureaux de vote que seront organisés pour le scrutin européen. Afin d’élire leurs futurs députés européens, les Roumains peuvent se rendre à n’importe quel bureau de vote de Roumanie et de l’étranger. Pourtant, pour l’élection locale, les Roumains peuvent exercer leur droit de vote uniquement dans les circonscriptions de leur domicile. A Bucarest, neuf candidats aspirent au fauteuil de maire général de la capitale, une fonction qui attire d’habitude le plus grand nombre de voix, après celle de président de la Roumanie.

     

    L’Union européenne sous la loupe des Roumains

     

    Pour presque la moitié des Roumains, l’adhésion du pays à l’UE en 2007 a eu plutôt des avantages, soit un taux à la hausse par rapport aux baromètres d’il y a dix ans. Un sondage de l’institut INSCOP constate que plus de 60 % des personnes qui partagent cet avis sont des jeunes et environ 73 % ont fait des études universitaires. Selon la même étude, plus de la moitié des personnes qui pensent que l’intégration européenne a été bénéfique au pays vivent à Bucarest, le moteur économique national. 42% des personnes interviewées affirment que les futurs eurodéputés devraient œuvrer en priorité pour que les Roumains aient les mêmes droits que les autres citoyens européens, dont le droit à la liberté de circulation à l’intérieur de l’Union, conférée par l’adhésion complète à l’espace Schengen, y compris avec les frontières terrestres.

     

    Festival du Film Européen

     

    La 28e édition du Festival du film européen (FFE) a commencé ce jeudi, le 9 mai, à Bucarest, à l’occasion de la Journée de l’Europe et s’achèvera à Chişinău, en République de Moldova voisine, le 8 juin prochain, soit le weekend des élections européennes. Selon l’Institut culturel roumain, cette année, le Festival propose un programme riche avec à l’affiche plus de 40 longs-métrages, dont 34 diffusés en première en Roumanie et deux sélections de courts-métrages.

     

    Visite à la Maison Blanche

     

    La situation en Ukraine, envahie par les troupes russes a dominé mardi la réunion à la Maison Blanche entre le président américain Joe Biden et roumain, Klaus Iohannis. Les deux hommes ont réitéré l’appui immuable pour Kiev. La Roumanie pourrait céder à l’Ukraine un de ses systèmes de défense antiaérienne Patriot, selon les déclarations faites par le président Iohannis à l’issue de la rencontre avec son homologue américain.

    Par ailleurs, le lendemain de sa rencontre avec le leader de la Maison Blanche, également à Washington, le responsable roumain a reçu une distinction de la part du Conseil atlantique des Etats-Unis en reconnaissance de sa carrière et de son rôle de leader transatlantique et européen. Fondé en 1961, le Conseil atlantique des Etats-Unis est une prestigieuse organisation américaine, qui mène une riche activité dans le domaine des affaires internationales. A noter aussi que M Iohannis achève en 2024 son second mandat de cinq ans à la tête de l’Etat roumain et brigue un mandat de Secrétaire général de l’OTAN.

     

    Victoire pour le handball roumain

     

    La sélection nationale masculine de handball de Roumanie a battu la République Tchèque 31 à 30, mercredi, à Baia Mare, dans le nord du pays, dans le match-aller du barrage pour le Championnat du monde 2025. Le match décisif est prévu pour le dimanche 12 mai à Brno. Jusqu’ici, la Roumanie a participé à 14 éditions de la Coupe du monde de handball et dans les années 1960 – 1970 elle a même remporté quatre trophées. L’année prochaine, le tournoi final de la compétition aura lieu du 14 janvier au 2 février en Croatie, au Danemark et en Norvège.

  • Jean Pangal

    Jean Pangal

    Des personnages pittoresques, non
    conformistes et plus ou moins inventifs, l’on retrouve dans toute communauté
    humaine. L’histoire de la Roumanie a retenu le nom d’un tel personnage :
    l’avocat, homme politique et diplomate Jean Pangal, que ses biographes
    décrivent comme un des grands maîtres des malversations. Pour les sociologues,
    il est un créateur de réseaux sociaux, à l’intérieur desquels ce genre
    d’individus mobilise et booste les énergies des autres.


    Jean
    Pangal est né en France, à Nice, en 1895 et il est mort à Lisbonne au Portugal,
    en 1950. Fils d’une famille de la petite et moyenne noblesse terrienne, il fait
    des études de droit à l’Université de Iași et il est un partisan de l’entrée de
    la Roumanie dans la Grande guerre aux côtés de la France, du Royaume Uni et de
    la Russie. A la fin de la première conflagration mondiale, lorsque la Roumanie
    s’unit avec la Bessarabie, la Bucovine, le Banat et la Transylvanie et entame
    des réformes substantielles, une nouvelle génération de Roumains se lance dans
    l’arène politique. Le vote universel et la réforme agraire sont les deux
    nouveaux horizons ouverts devant eux. Journaliste durant la guerre, Pangal
    adhère à la doctrine agrarienne et il commence à occuper des fonctions
    politiques dans la bureaucratie d’État à partir des années 1920. Il est élu
    député au Parlement de la Roumanie entre 1927-1928 et 1931-1932 ; il est
    nommé sous-secrétaire d’État chargé de la presse et de l’information en
    1931-1932. Il rejoint ensuite le corps diplomatique et il est nommé ministre
    plénipotentiaire d’abord en Espagne entre 1938 et 1939, et ensuite au Portugal
    entre 1939-1940. Constantin Argetoianu, président, entre autres, du parti de
    l’Union agraire, a été son mentor. Comme tant d’autres personnages publics de
    son temps, Jean Pangal a adhéré à la franc-maçonnerie roumaine, dont il
    détenait largement le contrôle.


    Le
    sociologue Bogdan Bucur, biographe de Jean Pangal, a découvert dans les
    archives 474 notes informatives signées par le secrétaire de Pangal, Gheorghe
    Chintescu, et adressées aux services de renseignement: « Ce sont des
    documents extraordinaires parce qu’ils nous permettent d’apprendre, dans le
    détail, le déroulement et le contenu des conversations de Pangal. Il n’y a
    aucune autre source concernant le contenu des conversations de Jean Pangal avec
    le roi Carol II et avec Mme Elena Lupescu, la maîtresse royale. Il nous est
    impossible de connaître le quotidien et les actions d’une partie de l’élite
    politique, diplomatique, maçonnique roumaine et étrangère, vivant à ou étant de
    passage à Bucarest. Cette action méphistophélique et moralement équivoque du
    Service spécial de renseignement, dirigé par Moruzov, de recruter Chintescu, produit
    des conséquences extrêmement importantes pour nous, aujourd’hui. »



    Les
    lecteurs de la biographie de Pangal sont étonnés par sa capacité à se faire des
    amis dans tous les cercles de la société et à être puissant sans faire partie
    du pouvoir. Bogdan Bucur a analysé avec les moyens de la sociologie les
    significations du comportement de Jean Pangal: « En m’appuyant
    sur ces détails liés aux interactions de Jean Pangal et sur des logiciels
    spécialisés, j’ai analysé les réseaux sociaux développés par Jean Pangal. Il y
    avait un réseau personnel et j’ai mesuré la fréquence de ses rencontres avec
    divers personnages lors des réunions politiques. Les notes informatives sont
    tellement détaillées que nous sommes en mesure de reconstituer son réseau de
    pouvoir, son réseau d’influence. De nombreux entretiens de Pangal avec le roi
    ne sont pas mentionnés, car non-officiels. Nous apprenons, par exemple, la
    fréquence des rencontres de Pangal avec différents personnages aux réunions maçonniques.
    Il pouvait y rencontrer Gheorghe Bibescu, grand maître de la Grande Loge
    nationale de Roumanie, un franc-maçon important, certes, mais pas aussi
    important que Pangal, et les deux pouvaient parler du roi ou du développement
    de l’aéronautique, le prince ayant été un pionnier de l’aviation. Ou bien, ils
    auraient pu avoir un échange sur les origines nobles. Pangal pouvait donc avoir
    trois conversations sur trois sujets différents avec le même personnage. »



    Accepté dans l’entourage du
    roi Carol II, Pangal est l’auteur du projet de la Constitution de 1938 qui
    allait instaurer le régime autoritaire du souverain. Monarchiste devant le roi,
    anti-carliste en compagnie des membres de la Garde de fer, libéral avec
    les libéraux, il disait à chaque interlocuteur ce que celui-là voulait entendre.
    Grâce à ses recherches dans les archives, Bogdan Bucur nous a dévoilé l’une des
    idées les plus farfelues de Pangal: « Il a eu un projet
    impensable, d’une inventivité démoniaque, donc également intelligent, à savoir
    de rassembler la franc-maçonnerie et la Ligue de la Défense
    national-chrétienne, une organisation fasciste. C’était une aberration. Il
    prétend être le chef d’une maçonnerie nationale et profite du moment historique
    pour accuser l’autre obédience concurrente d’être une maçonnerie
    internationale, non roumaine et donc non patriotique. Il ne chasse pas vraiment
    les autres de la maçonnerie, mais il a tout de même essayé de le faire avec les
    citoyens roumains d’ethnie juive. La maçonnerie roumaine de Jean Pangal se
    voulait roumaine à cent pour cent, ce qui était une aberration en soi. »



    La
    fin de la guerre convaincra Jean Pangal de prendre l’une des peu nombreuses
    décisions honorables de sa vie: il refuse d’être complice à l’instauration du
    communisme en Roumanie et s’exile au Portugal de Salazar. (Trad. Ileana Ţăroi)

  • 10.02.2024 (mise à jour)

    10.02.2024 (mise à jour)

    Défense – Les habitants du département de Tulcea, dans le sud-est de la Roumanie ont reçu dans la nuit de vendredi à samedi des messages les mettant en garde sur la possibilité de la chute d’objets de l’espace aérien. L’objectif de ces messages a été d’informer la population sur ce qu’il faut faire dans une telle situation : garder le calme et entreprendre des mesures d’autoprotection. La population a signalé avoir entendu plusieurs explosions à proximité de la frontière avec l’Ukraine, où de nouvelles attaques russes aux drones et aux missiles ont eu lieu. Le ministère de la Défense a notifié la nuit dernière l’inspection générale de situations d’urgence sur les régions du comté de Tulcea à haut risque suite aux attaques aux drones lancées par les forces russes contre l’infrastructure portuaire ukrainienne à Ismail et Reni, à proximité de la frontière roumaine. Dans ce contexte, des avions F16 des forces aériennes turques ont décollé la nuit dernière dans le cadre d’une mission de recherche dans l’espace aérien national. Ces avions réalisent aux côtés des avions des forces aériennes roumaines des missions de police des ciels renforcée sous le commandement de l’OTAN. Le ministère roumain de la défense condamne fermement les attaques de la Russie contre des sites et des éléments d’infrastructure civile des ports ukrainiens au Danube. Aucun drone n’a pénétré l’espace aérien roumain la nuit dernière, annonce encore le ministère de la Défense de Roumanie.

    Fermiers – La Commission européenne a approuvé un schéma d’aide d’une valeur de 241 millions d’euros, notifiée par la Roumanie pour soutenir ses producteurs agricoles, dans le contexte de la guerre menée par la Russie contre l’Ukraine. L’aide sera accordée sous la forme de financements non-remboursables accordés directement aux producteurs agricoles roumains notamment aux producteurs de céréales d’hiver et de colza qui risquent de perdre leur liquidité à cause des difficultés enregistrées sur le marché suite à l’invasion russe de l’Ukraine. Le financement ne dépassera pas les 280 000 euros par bénéficiaire. La Commission européenne a conclu que cette mesure était nécessaire, adéquate et proportionnelle pour remédier une perturbation grave de l’économie d’un Etat membre. La Roumanie bénéficiera de 34 millions d’euros du Fonds de solidarité de l’UE pour compenser les dégâts causés par la sécheresse de 2022. L’argent a déjà été versé à Bucarest en décembre dernier. La Roumanie a à sa disposition une année et demie pour mettre en place cette aide.

    Deepfake
    La loi portant sur la lutte contre le phénomène des « deepfake »
    entrera en vigueur avant le mois
    d’avril, avant la campagne électorale, a annoncé le ministre roumain de
    la recherche et de la numérisation, Bogdan Ivan. La technique « deepfake »,
    par le biais de laquelle l’intelligence artificielle est utilisée pour créer du
    contenu enligne faux à l’intention de tromper les utilisateurs, est de plus en
    plus présente, y compris en Roumanie. Souvent il s’agit de vidéos qui semblent
    illustrer des personnes publiques réelles mais en réalité ce sont des images et
    des discours créés à l’aide de l’intelligence artificielle. La nouvelle
    législation introduira des amendes pour les créateurs de tels contenus allant
    de 120 euros à 18 000 euros, a précisé le ministre en en situation de
    violations très graves, les peines iront jusqu’à deux ans. Le ministre Bogdan
    Ivan a également dit que les grandes plateformes de partage avaient annoncé la
    mise en place de filtres pour identifier et empêcher la publication de contenus
    « deepfake ».

    Politique – Organiser simultanément l’élection au Parlement européen et l’élection municipale, le 9 juin prochain – voici le principal thème à l’agenda de la coalition gouvernementale en Roumanie. Selon des sources politiques, les sociaux-démocrates ont également proposé d’organiser en même temps le scrutin présidentiel et celui législatif national. Le président du PSD et premier ministre Marcel Ciolacu affirme qu’il souhaite un calendrier clairement établi au sein de la coalition. L’opposition critique cette initiative et menace de contester à la Cour Constitutionnelle tout décret gouvernemental en ce sens. Le président de l’AUR, George Simion, affirme qu’une telle décision transgresse toutes les recommandations internationales. L’Union Sauvez la Roumanie a également annoncé avoir démarré les démarches pour saisir la Commission de Venise pour qu’elle exprime son opinion sur la décision d’organiser en commun des élections municipales et pour le Parlement européen, moins de six mois avant la date du scrutin. Rappelons-le, en 2024, pas moins de 4 scrutins sont à organiser en Roumanie : scrutin législatif, européen, municipal et présidentiel.

    Magistrats – En Roumanie, le Conseil supérieur de la magistrature organise un nouveau concours d’admission au système pour occuper une centaine de postes. Les dossiers d’inscription au concours doivent être déposés avant le 26 février et les étapes du concours se dérouleront jusqu’à la fin juin. 75 postes de juge sont disponibles et leur nombre pourrait être augmenté de 30 autres postes supplémentaires. Dans le cas des procureurs le nombre de postes disponibles est de 42, avec une possibilité d’y ajouter 11 postes supplémentaires. Le Conseil supérieur de la majoration rapportait l’année dernière un déficit de 20% pour les juges et estimait qu’avant la fin de l’année 2025, celui-ci pourrait augmenter jusqu’à 40%. Les magistrats roumains peuvent partir à la retraite beaucoup plus tôt que la majorité des catégories sociales.

    Ukrainiens – Plus de sept millions d’Ukrainiens sont entrés en Roumanie au cours des deux dernières années, dans le contexte de la guerre déclenchée par la Russie. Selon les chiffres de la police roumaine aux frontières, près de 40 000 sont entrés dans le pays rien que la semaine dernière. La vaste majorité des Ukrainiens ont seulement transité le territoire roumain. Seulement un tiers de la capacité des centres d’hébergement mis à la disposition des réfugiés par l’Inspection générale de l’immigration est occupée. Quelque 4 500 ressortissants d’Ukraine ont déposé des demandes d’asile en Roumanie.

    Tennis – La joueuse roumaine de tennis Ana Bogdan (65e WTA), s’est qualifiée aujourd’hui à Cluj dans les demi-finales du tournoi Transylvania. Elle a battu sa compatriote, Jaqueline Cristian (81e WTA) sur le score de 6-3, 3-6, 6-4. Ana Bogdan est la troisième roumaine à figurer dans la finale du tournoi de Cluj, après Simona Halep (en 2021) et Gabriela Ruse (en 2023). Aucune des deux n’a pourtant réussi à le remporter. Au doublé féminin, également dans les demi-finales, le duo roumain Jaqueline Cristian/Andreea Mitu a été battu par le double américain Caty McNally/Asia Muhammad.

  • Une relation politique renforcée

    Une relation politique renforcée

    Pendant les premières années après la deuxième guerre mondiale, un des mythes partagé par de nombreux roumains était que la venue des américains allait mettre fin aux horreurs de la dictature installée par les troupes d’occupation soviétiques. Alliés lors de la première guerre mondiale et dans la deuxième partie de la deuxième, la Roumanie et les Etats-Unis entretenaient une relation cordiale jusqu’à l’installation du communisme. Il a fallu attendre la Révolution de 1989 pour que cette relation reprenne son cours.

    Aujourd’hui les deux pays sont alliés dans le cadre de l’OTAN et liées par un partenariat stratégique depuis près de trente ans. La consolidation de cette relation bilatérale dans le cadre de ce partenariat était justement l’objet de la visite de Marcel Ciolacu, le premier ministre roumain aux Etats-Unis. Il devait notamment aborder la question de l’inclusion de la Roumanie dans le programme Visa Waiver et des enjeux sécuritaires dans la zone de la Mer Noire. Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a affirmé, dans le cadre de sa rencontre avec le chef du gouvernement roumain, que la Roumanie a été et demeure un partenaire et un allié très apprécié et que la coopération entre les deux pays est plus étroite que jamais. De son côté, Marcel Ciolacu a promis que son gouvernement continuerait à assurer en Roumanie un climat d’investissement sûr et stable, propre à encourager les sociétés américaines. Il a également affirmé que des avancées importantes avaient été réalisées pour permettre à la Roumanie de rejoindre le programme Visa Waiver. Son entrée devrait être officialisée l’année prochaine et dès 2025 les roumains devraient pouvoir voyager aux Etats-Unis sans visa.


    La Roumanie, particulièrement importante dans le contexte de la guerre en Ukraine


    Dans la perspective de la fin de la guerre en Ukraine, Marcel Ciolacu soutient que la Roumanie pourrait devenir un hub pour les compagnies américaines qui veulent participer à la reconstruction de l’Ukraine dévastée par l’invasion des troupes russes.


    Nos grandes réalisations depuis la Révolution sont notre appartenance à l’Union européenne, à l’OTAN et notre partenariat stratégique avec les Etats-Unis. Aujourd’hui, on ne pourrait pas parler d’une démocratie consolidée, de stabilité et on ne pourrait pas dormir sur nos deux oreilles en Roumanie sans ce partenariat. Je souhaite profondément que les Etats-Unis deviennent le plus important investisseur direct en Roumanie dans tous les domaines et le plus important investisseur non-européen

    Lors de sa visite officielle, Marcel Ciolacu a également pu rencontré la secrétaire d’Etat à l’énergie Jennifer Granholm et le secrétaire d’Etat à la défense, Lloyd Austin.

    2,5% du PIB à la défense

    Il s’est engagé auprès de ce dernier à respecter l’engagement de la Roumanie d’allouer 2.5% de son PIB à la défense et a promis de continuer à plaider au sein de l’OTAN pour renforcer l’attention sur la zone de la Mer Noire. D’après l’envoyée spéciale de Radio Roumanie à Washington, Lloyd Austin a apprécié les efforts de Bucarest pour stabiliser la situation regionale perturbée par l’invasion russe en Ukraine ainsi que les progrès réalisés par la Roumanie dans le domaine de la défense, au travers de la modernisation des équipements et des infrastructures militaires et de la consolidation de la cybersécurité.

  • Les jeunes et la politique

    Les jeunes et la politique

    Razvan Petri est diplomé du King’s
    college de Londres où il a étudié les sciences politiques. Actuellement en
    master de Politiques publiques à l’University College, toujours à Londres, il
    est préoccupé par l’engagement civique et politique des jeunes de son pays
    natal, la Roumanie. Aux sources de son inquiétude, le manque d’intérêt
    manifeste d’une bonne partie de sa génération pour ces questions. Comment
    expliquer ce désintérêt ? Razvan Petri nous apporte des réponses :




    « Je crois qu’il existe en
    effet un certain désintérêt mais je ne pense pas que ce soit la faute de cette génération
    de jeunes ou de personnes qui de fait ne s’impliquent pas dans la vie civique
    et politique. Il existe un manque de confiance important envers les
    responsables politiques, les institutions publiques et de manière générale
    envers les institutions étatiques et européennes. Mais ce manque de confiance
    provient surtout du comportement de ceux qui nous gouvernent et prennent les décisions
    pour nous plutôt que d’une caractéristique spécifique de la génération
    d’aujourd’hui. Cette génération est aussi intéressée ou désintéressée que
    toutes les autres, mais la classe politique actuelle, les leaders d’opinion et
    les institutions ne savent tout simplement pas communiquer avec les jeunes et
    c’est pour ça qu’il est très difficile pour ces derniers de s’engager en
    politique ou d’être attirés par des politiciens ».




    Pour susciter
    l’intérêt des jeunes, Razvan Petri et son ami Vlad Adamescu, ont fondé la
    plateforme Politică la Minut (Une minute de politique),
    dont le but est de rendre la politique plus accessible en apportant des
    informations et des décryptages sur des sujets d’actualité. Ce projet, mené en
    ligne et sur les réseaux sociaux, entend combler le déficit d’éducation
    civique, matière enseignée seulement au primaire et au collège mais absente du
    lycée. Razvan Petri nous en dit plus :




    « Nous sélectionnons toutes les informations dont nous pensons qu’ils ont
    besoin et nous les présentons à travers des slides postés sur les réseaux
    sociaux et présentés de manière attractive, simple et facile à comprendre. En
    fait nous traduisons simplement les actualités politiques d’un langage
    officiel, législatif en un langage quotidien, la langue de tout le monde, ce
    qui devrait déjà être fait en principe, en amont, par les personnes qui tentent
    de communiquer. (…) Je crois que si nous avions commencé plus tôt, à l’école ou
    au lycée, à expliquer aux enfants ce qu’ils doivent savoir sur le système
    politique et l’importance de la démocratie, nous aurions une génération plus
    engagée et mieux informée. On peut même aller plus loin : si ces jeunes
    avaient fait de l’éducation civique et avaient appris que par exemple le
    président ne peut pas à lui tout seul construire des autoroutes, que le premier
    ministre est désigné par le Parlement et que les élections législatives sont au
    moins tout aussi importantes si ce n’est plus que les élections
    présidentielles, ils sauraient mieux comment fonctionne le système politique et
    ne feraient pas l’erreur d’incriminer quelqu’un sur un sujet sur lequel il n’a
    pas la main ».




    Les jeunes ne sont pourtant pas tous désintéressés par les questions
    politiques et civiques. Mais ceux qui désirent s’engager le font le plus
    souvent sur des enjeux proches d’eux, selon Razvan Petri.




    « Je
    dirais qu’ils s’intéressent surtout à ce qui se passe au niveau local, dans
    leurs communautés et leurs villes parce qu’une grande partie d’entre eux
    souhaite que leur ville ou leur village devienne un lieu meilleur. Et donc les
    domaines d’action sont plutôt locaux, liés aux rues, aux parcs, aux aires de
    jeux ou même aux écoles. Et ils sont très intéressés par les droits des élèves,
    par la manière dont s’organise la dynamique entre les professeurs et les élèves
    et le respect des droits des jeunes. Beaucoup de jeunes ont demandé si ça avait
    du sens de s’engager au sein des conseils d’élèves et comment faire pour
    représenter au mieux les intérêts des élèves ».




    Pourtant depuis quelques années, une tendance inquiétante
    apparaît parmi les plus jeunes. La vaste étude réalisée en 2019 par la
    Fondation Friedrich Ebert montre que même si la majorité des jeunes roumains
    considèrent que la démocratie est le seul mode de gouvernement acceptable, 23%
    de jeunes ont déclaré que sous certaines conditions ils considéreraient la
    dictature comme une option envisageable. Récemment, une autre étude
    internationale, n’incluant pas la Roumanie, a conclu que cette préférence
    envers la dictature était partagée par une partie significative de la jeune génération
    à l’échelle mondiale. « Le Baromètre des sociétés ouvertes : la démocratie
    est-elle efficace ? », réalisé de mai à juillet 2023 dans 30 pays, avance
    que seuls 57% des jeunes entre 18 et 36 ans croient que la démocratie est
    préférable à toute autre forme de gouvernement, alors que 42% des jeunes
    s’expriment en faveur d’un régime militaire.


    Concernant la Roumanie, Razvan Petri pense qu’il faut
    interpréter cette préférence exprimée par un quart des jeunes pour l’autocratie
    au regard du contexte national. Il explique :




    « La
    confiance envers les institutions démocratiques est très faible et la
    démocratie apparaît aujourd’hui un peu dépassée, il semble qu’elle évolue
    difficilement et qu’on ne voit pas bien les résultats. Ce qu’il est important
    de noter c’est que ce sondage s’intéressait aussi à l’absence de renouveau dans
    la classe politique, le fait que ce sont toujours les mêmes qui occupent les
    mêmes fonctions. Il semble que quoi qu’on fasse, ce sont les mêmes qui
    demeurent au pouvoir. Par ailleurs, beaucoup de gens pensent que les résultats
    seront les mêmes, qui que ce soit au pouvoir. On sent le besoin d’un chef
    puissant qui ne respecterait pas ces règles démocratiques qui ralentissent la
    prise de décision, quelqu’un qui taperait du poing sur la table et résoudrait
    les problèmes des gens. C’est de là que vient ce succès des mouvements
    politiques qui proposent un système alternatif ou une réforme extrême du
    système politique contemporain, qui selon beaucoup amènerait des résultats plus
    rapidement mais pas forcément de manière plus légitime ou démocratique. C’est
    aussi partiellement la faute du système des partis en Roumanie, et du fait
    qu’ils se comportent comme des cartels, dans le sens où les partis trouvent une
    validation en s’octroyant beaucoup de fonds publics, et par le fait que les
    petits partis ne peuvent pas intégrer le système politique à cause de barrières
    électorales et bureaucratiques énormes, comme celle des 200 000 signatures
    ou du seuil électoral de 5%. C’est pourquoi ce sont toujours les mêmes partis qui
    gouvernent, rien n’a l’air de bouger, il n’y a pas de réformes réelles et on en
    arrive à cette appétence pour autre chose, pour quelque chose de neuf, rapide,
    efficace ».





    Ainsi, pour Razvan Petri, ce n’est pas une inclinaison
    réelle envers une idéologie extrémiste ou autocratique qui motiverait la
    préférence d’une partie des jeunes pour la « main de fer » mais bien
    la déception générée par l’inefficacité du système politique actuel. L’année 2024,
    marquée par d’importantes échéances électorales, avec des élections
    présidentielle, parlementaire, locales et européennes, sera l’occasion de faire
    le point sur le niveau d’abstention et la poussée du parti d’extrême droite Aur
    qui connaît un succès croissant depuis sa fondation en 2019. (Trad. Clémence
    Lheureux)

  • Une première sur la scène politique roumaine 

    Une première sur la scène politique roumaine 

    Le long de plus de trois décennies de démocratie post-communiste roumaine, les politiciens autochtones ont expérimenté presque tout en matière de gouvernance : cabinets monocolores, de gauche ou de droite, dont certains minoritaires, mais soutenus par le Parlement, plus ou moins ouvertement, coalitions reposant sur des critères doctrinaires ou tout simplement sur des intérêts de conjoncture, grandes coalitions réunissant plusieurs partis. L’actuelle coalition, constituée par le PSD et le PNL à laquelle est venue s’ajouter aussi l’UDMR, est une telle alliance inattendue, puisqu’elle réunit la gauche à la droite. Ce n’est pourtant pas une première, puisqu’en 2012 l’Union social-libérale créée par les mêmes partis écrasait ses compétiteurs aux élections et arrivait à contrôler politiquement tant l’exécutif que le législatif.

    Mais la première absolue dans la politique roumaine n’allait arriver que plus tard : une rotation entre le Parti national libéral et le Parti social démocrate au niveau de la direction du gouvernement. Aux termes de l’accord conclu entre les deux poids lourds de la politique roumaine en novembre 2021, après une année et demi durant laquelle le gouvernement de coalition est dirigé par le leader libéral Nicolae Ciuca, celui-ci doit démissionner en faveur de son partenaire, le leader social-démocrate Marcel Ciolacu. Cette démission était initialement prévue pour la fin mai, mais les décideurs politiques ont choisi d’ajourner cette rotation afin de solutionner la crise générée par la grève générale de l’enseignement préuniversitaire.

    Lundi, après la suspension de la grève, Nicolae Ciuca a finalement dépose son mandat. Le prochain gouvernement devrait être investi jusqu’à jeudi, ou du moins c’est ce que les partis de la coalition gouvernementale se sont proposées. Nicolae Ciucă: « Les procédures pour la rotation ont démarré au sein de la coalition. Ce qui est important de souligner c’est que juste après un gouvernement par intérim prendra le relais, pour fonctionner jusqu’à l’investiture d’un nouveau gouvernement, espérons-le à la fin de la semaine. Nous nous sommes proposés d’investir le gouvernement avant jeudi, afin de nous occuper toujours des problèmes prioritaires figurant dans le programme de gouvernance et à l’agenda du gouvernement. » a déclaré Nicolae Ciuca.

    Le professeur des Universités Andrei Taranu affirme que la rotation gouvernementale se produira malgré les voix des quelques sceptiques qui rappellent que de nombreux engagements et arrangements politiques ont échoué à travers le temps. Andrei Ţăranu: « Elle se produira le plus probablement, autrement toute la construction politique des derniers temps deviendra caduque. La Roumanie a été disons pionnière en Europe centrale et de l’est pour avoir imaginé cette construction, insolite en quelque sorte. » affirme le professeur Andrei Taranu. Selon lui, le modèle roumain de la rotation pourrait s’avérer un modèle à succès, surtout pour les Etats de la région et il serait dommage que la Roumanie l’abandonne à la mi-chemin. Depuis l’Opposition, l’Union Sauvez la Roumanie affirme sans équivoque que la rotation des premiers ministres n’est pas une solution à tous les problèmes des citoyens. D’ailleurs, la presse internationale note aussi que le cabinet Ciuca n’a pas réussi à mener à bien aucune des réformes importantes, figurant dans le plan de redressement par le biais duquel la Roumanie se voit accorder des fonds européens.

  • 12.06.2023

    12.06.2023

    Grève – Les syndicats de l’Education nationale ont décidé de suspendre la grève générale de l’enseignement préuniversitaire roumain. Les leaders syndicaux ont annoncé cette décision après des consultations avec leurs collègues à travers le pays. La suspension de la grève est pourtant conditionnée par l’institution par décret d’urgence du principe conformément auquel le salaire de base d’un professeur débutant sera l’équivalent du salaire moyen de Roumanie. Les syndicats demandent aussi de recevoir sur le camp la moitié de la majoration totale prévue par la nouvelle loi de la grille unique des salaires. L’exécutif propose la majoration des salaires à commencer par le mois en cours de 260 euros pour les enseignants et de quelque 80 euros pour le personnel auxiliaire. Ce qui plus est, l’année prochaine, à commencer par le 1er janvier, les salaires devraient augmenter aux termes de la nouvelle loi des salaires dans le secteur public en deux étapes, dont la moitié de la majoration en 2024 et l’autre moitié en 2025. Ce qui plus est, l’Exécutif a proposé aussi une prime de quelque 300 euros aux enseignants et une autre de quelque 100 euros pour le personnel auxiliaire, qui seraient accordées à compter par cette année et jusqu’au 5 octobre 2027, à l’occasion de la Journée internationale de l’Education.

    Politique – Le libéral Nicolae Ciuca pourrait démissionner aujourd’hui de ses fonctions de premier ministre. Le plan pour ce départ a été évoqué au sein de la coalition dans le cadre d’une réunion avec le président roumain, Klaus Iohannis, mais aucune annonce formelle n’a été faite jusqu’ici, puisque toute l’affaire dépendait du dénouement de la grève de l’Education nationale. Jusqu’ici il n’y a pourtant aucun accord entre les partis de la coalition gouvernementale sur la formule du nouvel exécutif. L’Union démocrate magyare de Roumanie s’est vue proposer de renoncer aux portefeuilles de l’environnement et du développement, afin d’obtenir deux autres ministères : l’Energie et les Investissements et les fonds européens, ce que le leader Kelemen Hunor, a refusé. Le PSD et le PNL devraient négocier aussi d’autres ministères importants, tels les Transports, puisque les sociaux-démocrates souhaitent préserver ce portefeuille pour Sorin Grindeanu, même si aux termes de l’accord initial, ce ministère aurait dû être transféré au PNL. Seule la réduction du nombre de ministères de 20 à 18 a fait l’unanimité. Le premier ministre Nicolae Ciuca devrait déposer son mandat à la fin mai, aux termes du protocole de la Coalition, mais la décision a été ajournée à plusieurs reprises ces derniers temps, sur le fond des tensions provoquées par l’ample grève de l’Education nationale qui s’est entendue sur plus de trois semaines.

    Emplois – Les emplois les plus recherchés en Roumanie sont à retrouver dans des domaines susceptibles de résister aux crises, tels les ventes, la comptabilité, l’ingénierie, l’Informatique et la production, selon un sondage effectué par une plateforme de recrutement de la main d’œuvre. Les Roumains sont intéressés par les postes dont le salaire est explicitement affiché dans les annonces d’embauche. Selon l’étude, ces trois dernières années, le BTP et les TIC ont considérablement progressé, proposant une demande solide et soutenable d’emplois bien rémunérés.

    Théâtre – Le gale des prix de l’Union théâtrale de Roumanie – UNITER – 2023 se déroule aujourd’hui à Timisoara, dans l’ouest qui est Capitale européenne de la Culture. Les meilleurs spectacles seront primés, tout comme des personnalités du monde du théâtre roumain. L’édition de cette année propose un nouveau concept, adapté à l’espace culturel de Timisoara, réalisé par Răzvan Mazilu, aux côtés du scénographe Dragoş Buhagiar, président de l’UNITER. Et c’est également à Timisoara que sont attendus les meilleurs artistes du moment, invités importants de Roumanie et de l’étranger. Initié en 1992, le gala des prix de l’UNITER est un événement qui reconnait l’excellence dans le théâtre roumain, sa vitalité et sa modernité.

    TIFF – Poursuite à Cluj dans le centre-ouest de la Roumanie du Festival international du film Transilvania, (TIFF), l’évènement du genre le plus important de Roumanie. A l’édition de cette année, la ville de Cluj recevra l’acteur australien Geoffrey Rush, le cinéaste américain Oliver Stone, le réalisateur mexicain Michel Franco ainsi que l’acteur serbe Darko Perić. Au total, quelque 200 films de 45 pays figurent à l’affiche du festival. Le TIFF annonce aussi un programme complexe appelé Focus Nordique dédié à un cinéma européen riche, diversifié et novateur, celui des Etats du nord : la Suède, le Danemark, la Finlande, la Norvège et l’Islande. Le programme marque aussi une collaboration avec le Festival du film de Göteborg en Suède, mais aussi avec des instituts du film de tous les cinq pays. Le festival TIFF a ouvert ses portes vendredi et doit s’achever le 18 juin.

    Météo – Les départements du sud-ouest et du sud de la Roumanie sont jusqu’à mardi en alerte code orange aux pluies torrentielles. Les météorologues ont également émis pour la même période une alerte code jaune à l’instabilité concernant des régions du sud-ouest, du centre, les Carpates méridionales et les Carpates occidentales. Dans les autres régions l’instabilité sera plutôt isolée. Temps généralement instable avec des maxima allant de 16 à 29 degrés. 29 degrés à Bucarest.

  • 10.06.2023 (mise à jour)

    10.06.2023 (mise à jour)

    Grève – Les enseignants du préuniversitaire roumain sont attendus à répondre s’ils acceptent oui ou non la nouvelle offre du gouvernement, censée mettre fin à leurs amples protestations et à la grève générale initiée il y a trois semaines déjà. Vendredi, à l’issue d’un nouveau round de négociations, le Gouvernement a offert aux salariés du secteur une majoration des salaires supérieure de 5% à celle de 40% promise pour le 1er janvier 2024. S’y ajoute un bonus annuel de 300 euros accordés au cours des cinq prochaines années chaque 5 octobre, à l’occasion de la Journée internationale de l’Education. Avant cela, l’exécutif a adopté aussi un mémorandum portant sur les majorations salariales accordées au personnel de l’Education nationale par le biais de la prochaine loi de la grille unique des salaires dans le système public. Par ailleurs, le gouvernement de Bucarest se réunira dimanche pour adopter des mesures censées permettre la conclusion de l’année scolaire en conditions de grève. Les membres du gouvernement analyseront un décret d’urgence soumis actuellement au débat public, selon lequel les épreuves orales du Baccalauréat de cette année seront annulées et les lycéens se verront noter avec les moyennes obtenues durant les quatre ans de lycée. L’évaluation nationale prévue pour la deuxième année de collège sera également annulée.

    Politique – Les leaders de la coalition gouvernementale PNL-PSD-UDMR doivent décider de la rotation des premiers ministres et le parlement pourrait voter la semaine prochaine le nouvel Exécutif. Selon certaines sources politiques, des réunions informelles des libéraux et des sociaux-démocrates ont été convoquées ce weekend, dans la perspective de la rotation, qui devrait se dérouler le 26 mai, mais qui a été ajournée à cause de la grève des professeurs. Le premier ministre libéral Nicolae Ciucă devrait déposer son mandat pour être remplacé par le leader social-démocrate, Marcel Ciolacu. Rappelons qu’aux termes d’un accord politique datant de la fin 2021 entre le PNL et le PSD, chacun des deux partis détiennent pour une année et demi les fonctions de premier ministre.

    TIFF – 200 films de 45 pays, 380 projections et plus de mille invités, voici les chiffres du Festival International du Film Transilvania qui se déroule ces jours-ci à Cluj dans le nord-ouest de la Roumanie. L’événement a débuté vendredi par la projection de la comédie « Confort nordique » (Islande, Royaume Uni/Allemagne 2023). Le programme des premiers jours du festival inclut la projection de plusieurs dizaines de films. A ne pas rater : deux productions américaines primées aux Oscar : Tár (réalisation Todd Field) et The Whale » (réalisation Darren Aronofsky). Et c’est également en cette fin de semaine qu’ont commencé les activités et les projections pour enfants et adolescents. La semaine prochaine la ville de Cluj recevra l’acteur australien Geoffrey Rush, le cinéaste américain Oliver Stone, le réalisateur méxicain Michel Franco ainsi que l’acteur serbe sârb Darko Perić. Le cinéaste roumain Cristi Puiu et l’actrice Maria Marinca sont de retour au TIFF. S’y ajoutent d’autres professionnels roumain – acteurs, réalisateurs et producteurs. Le Festival International du film Transilvania se déroule jusqu’au 18 juin

    Aéroport Brasov – En cette fi de semaine, l’aéroport le plus récent de Roumanie, celui de Brasov – Ghimbav, dans le centre de la Roumanie organise une « opérations portes-ouvertes ». Au programme : tours guidés, un meeting aérien, des concerts et évidemment des feux d’artifices. L’inauguration officielle de l’Aéroport international Braşov-Ghimbav est prévue pour la semaine prochaine, le 15 juin lorsque le premier avion commercial se posera sur son tarmac. L’aéroport est le premier de Roumanie à posséder une tour de contrôlé opérée à distance, l’aide de plusieurs caméras.

    Arc de Triomphe – A Bucarest, l’Arc de Triomphe, un des symboles de la Capitale roumaine les plus connus est ouvert aux visiteurs à commencer par ce samedi et jusqu’au 29 octobre. Le monument historique, consacré à la victoire obtenue par l’armée roumaine dans la Première guerre mondiale, peut être visité en chaque fin de semaine. Sa construction a commencé en 1922 et l’édifice a été inauguré en 1936. De 2014 à 2016, l’arc de Triomphe a été soumis à des travaux de consolidation. La hauteur du bâtiment est de 27 mètres et à l’intérieur des deux pieds il y a des escaliers qui mènent à la terrasse sur le toit du monument.

  • 10.06.2023

    10.06.2023

    Grève – Les enseignants du préuniversitaire roumain sont attendus à répondre s’ils acceptent oui ou non la nouvelle proposition du gouvernement, censée mettre fin à leurs amples protestations et à la grève générale initiée il y a trois semaines déjà. Vendredi, à l’issue d’un nouveau round de négociations, le Gouvernement a offert aux salariés du secteur une majoration de salaires supérieure de 5% à celle de 40% promise pour le 1er janvier 2024. S’y ajoute un bonus annuel de 300 euros accordés au cours des cinq prochaines années chaque 5 octobre, à l’occasion de la Journée internationale de l’Education. Avant cela, l’exécutif a adopté aussi un mémorandum portant sur les majorations salariales accordées au personnel de l’Education nationale par le biais de la prochaine loi de la grille unique des salaires dans le système public. Par ailleurs, le gouvernement de Bucarest se réunira dimanche pour adopter des mesures censées permettre la conclusion de l’année scolaire en conditions de grève. Les membres du gouverneront analyseront un décret d’urgence soumis actuellement au débat public, selon lequel les épreuves orales du Baccalauréat de cette année seront annulés et les lycéens se verront noter avec les moyennes obtenues durant les quatre ans de lycée. L’évaluation nationale prévue pour la deuxième année de collège sera également annulée.

    Politique – Les leaders de la coalition gouvernementale PNL-PSD-UDMR doivent décider de la rotation des premiers ministres et le parlement pourrait voter la semaine prochaine le nouvel Exécutif. Selon certaines sources politiques, des réunions informelles des libéraux et des sociaux-démocrates ont été convoquées ce weekend, dans la perspective de la rotation, qui devrait se dérouler le 26 mai, mais qui a été ajournée à cause de la grève des professeurs. Le premier ministre libéral Nicolae Ciucă devrait déposer son mandat pour être remplacé par le leader social-démocrate, Marcel Ciolacu. Rappelons qu’aux termes d’un accord politique datant de la fin 2021 entre le PNL et le PSD, chacun des deux partis détiennent pour une année et demi les fonctions de premier ministre.

    Arc de Triomphe – A Bucarest, l’Arc de Triomphe, un des symboles de la Capitale roumaine les plus connus est ouvert aux visiteurs à commencer par ce samedi et jusqu’au 29 octobre. Le monument historique, consacré à la victoire obtenue par l’armée roumaine dans la Première guerre mondiale, peut être visité en chaque fin de semaine. Sa construction a commencé en 1922 et l’édifice a été inauguré en 1936. De 2014 à 2016, l’arc de Triomphe a été soumis à des travaux de consolidation. La hauteur du bâtiment est de 27 mètres et à l’intérieur des deux pieds il y a des escaliers qui mènent à la terrasse sur le toit du monument.

    TIFF – Le centre historique de Cluj, dans le centre-ouest de la Roumanie s’est transformé vendredi dans la soirée en une cité du cinéma. La place Unirii a été transformée en une salle de cinéma en plein air qui a accueilli la cérémonie d’inauguration de la 22e édition du plus important festival du film de Roumanie – TIFF. Au programme de l’inauguration : la projection du film « Confort nordique » (Islande/Royaume Uni/Allemagne, 2023), en présence d’une partie de l’équipe. Le festival international du film Transilvania se déroule jusqu’au 18 juin avec à l’affiche quelque 200 production de 45 Etats. Un millier de personnalités du cinéma roumain et international ont été invitées au festival TIFF.

    Météo – Météo généralement instable aujourd’hui notamment dans les régions à l’intérieur de l’arc des Carpates et en montagne, où le ciel est couvert et des pluies et des orages sont attendues durant l’après-midi. Dans les autres régions le ciel est variable et de tels phénomènes seront plutôt limités au sud et au nord-est du pays. Plus de la moitié du pays a été placée sous des alertes jaune ou orange à l’instabilité atmosphérique. Les maxima vont de 23 à 31 degrés. 26 degrés à Bucarest.

  • 31.05.2023

    31.05.2023

    Gouvernement – Le Cabinet de Bucarest doit adopter aujourd’hui un décret d’urgence pour payer les dédommagements aux agriculteurs touchés par la sécheresse du printemps de l’année dernière. Ce schéma d’aide d’Etat est destiné aux agriculteurs qui ont eu des cultures de maïs, de tournesol, de soja et de petit-pois. Le ministère de l’Agriculture doit présenter ce mercredi un projet législatif d’urgence, mettant en place un schéma d’aide d’Etat sous la forme d’un financement non-remboursable accordé aux producteurs agricoles pour compenser partiellement les dépenses réalisées depuis la constitution de la culture et jusqu’à la récolte. Chisinau – La République de Moldova accueillera demain le Sommet de la Communauté politique européenne, qui réunira une cinquantaine de chefs d’Etat et de gouvernement. La Commission européenne est représentée par la présidente Ursula von der Leyen et par le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, qui rencontrent aujourd’hui les responsables de Chisinau. Parmi les sujets à l’agenda des réunions : la sécurité, la stabilité et la coopération sur le continent européen. Hier, le Conseil de l’UE a décidé de doublé l’aide macro-financière destinée à la République de Moldova de 150 à 295 millions d’euros.

    AGRIFISH – Les ministres de l’agriculture de l’Union européenne réunis dans le cadre du conseil AGRIFISH n’ont pas réussi à débloquer l’aide de 100 millions d’euros destinés aux agriculteurs touchés par les exportations ukrainiennes de céréales à bas prix. Parmi les cinq Etats dont cette aide est destinée figure aussi la Roumanie qui devrait recevoir une trentaine de millions d’euros. Le commissaire européen à l’agriculture, Ianusz Wojciechowski, a assuré que l’aide serait débloquée et que la situation serait suivie. Le responsable européen a affirmé qu’il n’était pas favorable à l’utilisation du budget de l’UE pour acheter des céréales ukrainiennes et de les délivrer ensuite au programme alimentaire mondial, puisque les couts seraient trois fois supérieures que les céréales proprement dites. Il affirme que l’argent serait mieux utilisé à long terme pour améliorer l’infrastructure de la Roumanie, par exemple, et a annoncé qu’il analyserait cette perspective avec Adina Valean, commissaire européenne aux transports et à l’infrastructure.

    Politique – Le président roumain, Klaus Iohannis a convoqué aujourd’hui les leaders de la coalition gouvernementale PSD-PNL-UDMR à des pourparlers visant à solutionner la grève de l’Education nationale. Il a rencontré mardi une délégation des leaders syndicaux de l’Education nationale auxquels il a transmis la disponibilité de gérer la conclusion d’un accord politique signé par tous les partis de la coalition gouvernementale, qui contiendra la grille des salaires et des délais claires d’application. L’offre de l’Exécutif, qui prévoit deux primes de quelque 800 euros a été rejetée, mais les leaders syndicaux affirment que la proposition du président pourra potentiellement solutionner le conflit. Entre temps, la grève générale de l’enseignement préuniversitaire entre dans sa 10e journée. Jusqu’à une décision sur la fin du conflit syndical, le ministère de l’Education nationale a prolongé la période d’inscription au baccalauréat jusqu’au 9 juin.

    Kosovo – L’OTAN déploiera au Kosovo un contingent supplémentaire de quelque 700 soldats après les violences durant lesquelles une trentaine de membres de la Force internationale de maintien de la paix Kfor ont été blessés. Le nombre de militaires de la force Kfor montera à 4 500. Ce déploiement « est un mesure préventive pour s’assurer que la Kfor dispose des capacités nécessaires pour maintenir la sécurité » a fait savoir l’Alliance. Pour sa part, le secrétaire général adjoint de l’OTAN, Mircea Geoană, a déclaré que « de telles attaques étaient totalement inacceptables » et a souligné que « les violences devraient cesser immédiatement ». A son tour, l’Union Européenne a demandé tant à la Serbie qu’au Kosovo, Etat que la Roumanie ne reconnaît pas, d’adopter les mesures nécessaires pour réduire les tensions. Onze soldats italiens et 19 hongrois des forces internationales de maintien de la paix ont été blessés lundi durant des heurts avec des protestataires serbes qui demandaient le remplacement des maires d’ethnie albanaise.

    Oslo – C’est à Oslo, en Norvège que se réunissent aujourd’hui et demain les ministres des Affaires Etrangères du Conseil de l’Atlantique Nord. La réunion, consacrée au soutien accordé à l’Ukraine et aux relations avec la Russie est présidé par le secrétaire général de l’Alliance, Jens Stoltenberg. Reuters note que les ministres des Affaires Etrangères de l’OTAN chercheront à Oslo à dépasser les divergences entre leurs Etats au sujet d’une prochaine adhésion de l’Ukraine à l’organisation, certains Etats alliés demandant qu’une feuille de route soit présentée à Kiev durant le Sommet de Vilnius en juillet.

    Concerts – L’orchestre national de France donne ces mercredi et jeudi deux concerts extraordinaires à Timisoara, dans l’ouest de la Roumanie. Sur la scène de la Philharmonie du Banat monteront la violoniste Sarah Nemtanu, le pianiste David Fray et une centaine de musiciens sous la baguette du chef d’orchestre roumain Cristian Măcelaru, qui est aussi le directeur artistique de l’orchestre national de France. Au programme : des morceaux de Robert Schumann, Zoltán Kodály et Georges Bizet ainsi que des moments folkloriques. Ces concerts font partie du programme Timisoara Capitale européenne de la culture 2023.

    Tennis – La seule représentante de la Roumanie qui reste en compétition à Roland Garros, Irina Begu, affronte ce mercredi, au deuxième round, l’Italienne Sara Errani. Mardi, sa compatriote, Sorana Cîrstea a été éliminée de la compétition par l’Italienne Jasmine Paolini. Mardi encore, la joueuses canadienne d’origine roumaine, Bianca Andreescu a remporté son match contre la Biélorusse Victoria Azarenka.

    Météo – Il fait beau aujourd’hui en Roumanie. Sur l’ouest et le sud, l’instabilité sera présente avec des pluies et des orages ainsi que du vent fort. Ciel variable sur le reste du pays. Les maxima vont de 21 à 30 degrés. 27 degrés en ce moment à Bucarest.

  • La semaine du 22 au 28 mai 2023

    La semaine du 22 au 28 mai 2023

    Le changement de gouvernement est remis à plus tard alors que la grève des enseignants se poursuit

    Selon les termes du protocole de la coalition gouvernementale, le premier ministre libéral Nicolae Ciuca aurait dû présenter sa démission le 26 mai et selon ses déclarations de cette semaine il comptait le faire avant même la fin des négociations avec le PSD et l’UDMR sur le partage des fonctions ministérielles. La rotation gouvernementale, suite à laquelle les fonctions de premier ministre devraient être assumées par le leader du PSD, Marcel Ciolacu, a été pourtant ajournée au dernier moment sur fond d’une situation compliquée provoquée par la grève de l’Education nationale, déclenchée le 22 mai. « Nous avons décidé d’attendre que ces problèmes soient solutionnés avant que je dépose mon mandat et je continue donc à assumer la responsabilité des fonctions de premier ministre. J’espère ainsi créer les conditions nécessaires pour mettre en application au plus vite la rotation gouvernementale au sein de la coalition » a annoncé vendredi matin le premier ministre Nicolae Ciuca. Il a également appelé au bon sens des enseignants précisant que le gouvernement ne pouvait pas assumer de déséquilibrer tout le budget par une mesure unidirectionnelle. Plusieurs rounds de négociations entre les représentants du gouvernement et des syndicats de l’Education nationale ont eu lieu durant la semaine, mais après chaque réunion les syndicalistes sont redescendus dans la rue. Une manifestation a réuni une dizaine de milliers de personnes dans le centre-ville, alors qu’à travers le pays des actions similaires ont eu lieu dans plusieurs villes réunissant des personnels mécontents des offres reçues de la part des autorités. Les syndicalistes du système de Santé ont manifesté mardi devant le ministère de la Santé. Ils ont annoncé le déclenchement d’une grève d’avertissement le 8 juin qui prévoit une interruption de l’activité de deux heures, suivie par la grève générale le 15 juin. Aux dires des syndicalistes du secteur, la loi n’est pas appliquée dans son intégralité, puisque certaines catégories de salariés n’ont toujours pas reçu les majorations salariales promises.

    L’Allemagne réitère son soutien à l’adhésion roumaine à l’Espace Schengen

    Cela fait plusieurs années que l’Allemagne considère que la Roumanie mérite bien une place au sein de l’Espace Schengen, a affirmé le président allemand, Frank-Walter Steinmeier, en visite en Roumanie à l’invitation de son homologue de Bucarest, Klaus Iohannis. J’espère qu’à force de soutenir les efforts européens de renforcement de la sécurité intérieure et de protection des frontières extérieures de l’UE, nous arriverons à rejoindre l’espace de libre circulation. La place de la Roumanie est sans nul doute, à l’intérieur de l’espace Schengen a renchérit pour sa part, le leader de Bucarest. Les deux chefs d’Etat se sont attaqués à des sujets de coopération politique, sécuritaire et économique. Ils ont transmis des messages de solidarité à l’Ukraine et à la République de Moldova. Jeudi et vendredi, le responsable allemand a visité Sibiu et Timisoara où il a rencontré des représentants de la minorité allemande. CortinăLe ministre roumain de la Défense, à la réunion du Conseil Affaires EtrangèresLa Roumanie a participé au Conseil des affaires étrangères dans sa formation Défense. Bucarest y a été représenté par le ministre de tutelle, Angel Tîlvar. Dans un entretien sur Radio Roumanie, celui-ci a déclaré que les pourparlers de Bruxelles avaient débouché sur une meilleure cohésion entre l’UE et l’OTAN. La Roumanie ne dépense pas, mais elle investit dans le domaine de la Défense » a lancé M. Tîlvar. «L’actuel contexte politique prouve que nous avons bien fait de décider de majorer l’enveloppe accordée à la Défense à 2% ces six dernières années. Le fait de passer à 2,5% cette année, permettra donc à l’armée de s’approvisionner en d’autres équipements modernes censés assurer aux citoyens un environnement pacifique, prédictible et stable » a conclu le responsable roumain de la Défense.

    La situation économique de la Roumanie, sous la loupe de Bruxelles

    La Commission européenne tire à nouveau la sonnette d’alarme au sujet de la situation économique de la Roumanie, actuellement l’unique Etat de l’UE visé par une procédure de déficit excessif, à cause des évolutions d’avant la pandémie. Jusqu’à l’année prochaine, la Roumanie devra réduire son déficit en-dessous de la barre des 3%. L’exécutif communautaire recommande au gouvernement roumain de réviser à la baisse les mesures de soutien économique en vigueur jusqu’à la fin 2023 et d’utiliser les économies qui en résultent pour réduire le déficit public. Une autre recommandation faite par la Commission vise à assurer une gouvernance efficace et à consolider la capacité administrative afin de permettre la mise en place constante et rapide du Plan national de relance et de résilience. La Roumanie dispose donc de six mois pour résoudre plusieurs aspects identifiés par la Commission européenne concernant les jalons du Plan national de relance et de résilience, qu’elle n’a pas réalisés correctement jusqu’ici. Pour ce qui est de l’état actuel de la mise en œuvre de celui-ci, la secrétaire d’Etat du ministère des investissements et des projets européens, Carmen Moraru a dit qu’à présent les contrats de financement s’élevaient à quelque 26 millions d’euros, ayant pour bénéficiaires les ministères du Développement et des Transports, mais aussi ceux de l’Education nationale et de l’Environnement. Tous ces ministères ont déjà lancé des projets importants.

    La Roumanie, condamnée par la Cour européenne des droits de l’homme

    La Roumanie est tenue d’adopter la législation nécessaire pour reconnaître les droits des couples formés de personnes du même sexe. Mardi, la Cour Européenne des Droits de l’Homme a condamné la Roumanie pour son refus de reconnaître légalement ces mariages, à l’issue d’un procès collectif démarré il y a 4 ans par 21 familles formées de personnes du même sexe. La Roumanie, qui a décriminalisé l’homosexualité en 2011, soit quelques décennies plus tard que les autres Etats-membres, ne reconnaît pas encore ni le mariage, ni le partenariat civil entre les personnes du même sexe. Plus encore, plusieurs propositions législatives cherchant à modifier le partenariat civil afin d’y inclure de tels couples ont échoué ces dernières années. Entre temps, l’Eglise orthodoxe roumaine a durement critiqué la décision de la Cour Européenne des Droits de l’Homme.

  • 28.04.2023 (mise à jour)

    28.04.2023 (mise à jour)

    Produits agricoles – L’Union européenne a décidé de prolonger d’une année supplémentaire la suspension des taxes de douanes et des quotas aux importations en provenance d’Ukraine afin de soutenir l’économie de celle-ci durant la guerre déclenchée par la Russie. C’est ce qu’a annoncé la Suède qui détient la présidence tournante du bloc communautaire. Rappelons-le, la suspension de ces taxes a généré des mécontentements parmi les fermiers de plusieurs pays et a culminé par l’interdiction début avril des importations de céréales ukrainiennes vers la Pologne, la Hongrie et la Slovaquie. La commission européenne a désormais proposé le payement de dédommagements envers les fermiers de cinq Etats qui s’avoisinent avec l’Ukraine, dont la Roumanie. L’UE envisage également de permettre à ces pays d’interdire la commercialisation de certaines céréales d’Ukraine sur leurs marchés. Mais les cinq Etats doivent toujours permettre le transit des produits agricoles ukrainiens, pour qu’ils soient commercialisés dans d’autres régions.

    UDMR – Les représentants de l’Union démocrate magyare de Roumanie, membre de la coalition gouvernementale, se sont réunis dans le cadre d’un congrès à Timisoara, dans l’ouest de la Roumanie. L’actuel leader du parti, le vice-premier minitre Kelemen Hunor, se porte candidat pour un nouveau mandat de président. Selon lui, dans le cadre d’un congrès, les participants doivent également adopter un document stratégique illustrant les priorités de la Roumanie et de la communauté magyare pour les années à venir dans les domaines économique, social, politique et des droits des minorités nationales. L’Union démocrate magyare de Roumanie souhaite rester au pouvoir aussi après le changement du premier ministre, prévu pour la fin mai, a déclaré Kelemen Hunor. Celui-ci a reçu des assurances fermes à cet égard. Egalement invités au congrès : les leaders du PNL et du PSD, soit les principaux partis de la coalition tripartite, le premier ministre Nicolae Ciuca et respectivement le président de la Chambre des Députés Marcel Ciolacu.

    Education nationale – Le taux l’alphabétisation des élèves roumains âgés de 6 à 14 ans est très bas, puisque seuls 11% d’entre eux figurent dans la catégorie « fonctionnels », selon les chiffres de l’édition 2023 du Rapport national de lettrisme. Conformément à ce document, réalisé par la plateforme de tests standardisés pour les élèves brio.ro, aux côtés de sept autres organisations non-profit du secteur de l’éducation, les résultats sont similaires à celles de l’année dernière, sans aucun changement notable. « 42% des enfants sont analphabètes fonctionnels, 47 sont alphabétisés au minimum et seuls 11% sont des lettrés fonctionnels. L’école ne fait pas grand-chose pour les aider, … presque tout ce que les enfants apprennent à l’école est mécanique. Nos enfants ne réussissent pas à avoir leur propre réflexion sur les textes qu’ils lisent et ne réussissent pas à faire des inférences logiques et seront carrément incapables d’interagir avec tout type de texte », a déclaré le directeur exécutif de la plate-forme brio.ro, Gabi Barctic. Les compétences de lettrisme reflètent la capacité d’une personne de se rapporter à un texte. Un lecteur compétent peut comprendre et interpréter un texte dès la première lecture attentive et il finit par utiliser les informations qui s’y trouvent pour atteindre ses objectifs.

    Schengen – L’Adhésion de la Roumanie à l’espace Schengen de libre circulation européenne pourrait être débattue fin septembre durant la première réunion du Conseil Justice et Affaires Etrangères sous la présidence tournante de l’Espagne au Conseil de l’Union européenne, a annoncé le ministre roumain de l’intérieur, Lucian Bode. Selon lui, jusqu’à la fin juin sous la présidence de la Suède le dossier de la Roumanie et de la Bulgarie n’a aucune chance de figurer à l’ordre du jour du Conseil JAI. L’Espagne a affirme par la voix de son ministre de l’Intérieur tant à Bucarest qu’à Vienne qu’elle mettre à l’agenda de son présidence le dossier Schengen. Donc nos espoirs sont liés à la présidence espagnole. C’est celle-ci qui décidera en fonction des discussions et des conclusions à l’issue des négociations avec l’Autriche si cela se passera en septembre, octobre, novembre ou décembre », a déclaré M Bode. Rappelons-le, en décembre dernier l’Autriche a bloqué le parcours de la Roumanie vers Schengen, invoquant le fait que le pays était placé sur la route migratoire des Balkans. Ces accusations ont été rejetées par l’administration de Bucarest et officiellement démentie par les institutions européennes.

    1 mai – Plus de 400 festivals, concerts, salons et activités sportives sont prévus en Roumanie à l’occasion du week-end prolongé du 1 mai, et plus de 70 000 vacanciers sont attendus sur les bords de la mer Noire. Le ministère de l’Intérieur a annoncé qu’environ 24 000 policiers, gendarmes et pompiers seront mobilisés sur l’ensemble du territoire, afin de prévenir et combattre les actes illégaux, assurer la fluidité de la circulation, réduire le temps d’attente aux douanes, et assurer le bon déroulement des événements. Par ailleurs, toutes les mesures nécessaires ont été prises pour assurer un contrôle efficace aux frontières et réduire les temps d’attente, surtout aux points de passage avec la Hongrie et la Bulgarie.

    Météo – Il fera beau ce weekend en Roumanie, mais les températures restent assez basses pour cette période de l’année, sur la plupart du territoire. Des pluies à verse sont possibles en montagne, sur l’ouest et sur le sud-ouest. Les maximas iront de 14 à 19 degrés. On s’attend à 18 degrés à midi à Bucarest.

  • Pas de jeux d’argent et de hasard près des écoles

    Pas de jeux d’argent et de hasard près des écoles

    Ce fut l’Union Sauvez la Roumanie à initier le document, mais celui a été initié par, en opposition, mais il a été soutenu par la totalité des sénateurs. D’ailleurs, les sénateurs de tous les partis politiques ont souligné l’importance de ce projet visant à réduire les effets désastreux des jeux d’argent sur les mineurs. Selon la présidente par intérim du Sénat, la libérale Alina Gorghiu, la législation sur ce problème doit être « de plus en plus stricte ». Alina Gorghiu a déclaré : « Le changement le plus important est le fait que sur une distance de 300 mètres, les espaces destinés aux jeux d’argent et de hasard sont interdits à proximité des unités et des institutions d’enseignement, des aires de jeux pour les enfants, des établissements culturels, d’art, de santé, de ceux à caractère social, mais aussi des établissements de crédit ou ceux à caractère financier. Deuxièmement, un amendement a été adopté, qui stipule que ces jeux ne peuvent plus fonctionner dans les bars ».

    Pour sa part, le sénateur de l’Union Sauvez la Roumanie, Sebastian Cernic a rappelé que le Roumanie ne déroulait pas de programmes de prévention et de traitement de la dépendance aux jeux alors que les gouvernements d’autres pays, tels la Belgique, la Grande-Bretagne, l’Espagne ou l’Australie avaient limité drastiquement l’exposition des jeunes à ce risque. Selon Sebastian Cernic, le document est probablement la loi la plus importante pour protéger la vie et l’avenir des enfants. Sebastian Cernic a précisé : « Nous devons dire « Stop ». C’est une nécessité pour dégager des tentations et des mensonges le chemin vers l’école ou vers la cour de récréation de nos enfants. »

    Au cours des débats, la sénatrice de l’Union Démocrate Magyare de Roumanie, Irina Kovács, ancienne principale d’un lycée, a déclaré que certains adolescents étaient malheureusement devenus dépendants aux jeux d’argent uniquement parce que ces salles étaient situées à proximité des établissements d’enseignement. Irina Kovács a déclaré : « Il y a des enfants qui ont fini par développer des addictions, car le lycée était entouré de pas moins de cinq salles de jeux. »

    Aux dires de la sénatrice de l’Alliance pour l’Union des Roumains, Rodica Boancă, ces lois sont particulièrement nécessaires : « Les jeux de hasard, la drogue et la consommation d’alcool créent des vices qui peuvent mettre en danger tant la vie des jeunes, que leurs familles ». Pour sa part, le membre du Parti Sociale-Démocrate, Radu Oprea, pense que la proposition législative est une bonne initiative, mais, malheureusement, elle ne résout pas le problème de ceux qui sont devenus dépendants aux jeux de hasard : « L’un des amendements positifs est celui visant à supprimer les machines à sous des bars et des cafés, où l’accès des jeunes est possible. Si on y ajoute aussi la présente de l’alcool, l’idée de jouer devient certainement encore plus pressante. »

    Après avoir être adoptée par le Sénat, l’initiative continuera son parcours lors des débats de la Chambre des Députés, qui est la chambre décisionnelle dans cette affaire. (trad. Andra Juganaru)

  • 01.02.2023

    01.02.2023

    Politique – Le Sénat et la Chambre des députés de Bucarest commencent aujourd’hui la première session parlementaire ordinaire de cette année. A l’ordre du jour : plusieurs projets de lois importants pour respecter les jalons assumés par le biais du Plan national de relance et de résilience. Les leaders du PSD et du PNL, les principaux partis de la coalition gouvernementale ont énuméré parmi les priorités législatives les projets relatifs à l’Education et la réforme des régimes spéciaux des retraites. Egalement parmi les priorités des libéraux, augmenter le seuil d’imposition des pensions de retraite et un projet visant à organiser les élections municipales et législatives en même temps en 2024. C’est au mois de mai, qu’est prévue – conformément au protocole de la coalition gouvernementale – la rotation des premiers ministres entre le PNL et le PSD. Les sociaux-démocrates ont annoncé qu’ils préparaient un nouveau programme de gouvernance alors que le président social-démocrate, Marcel Ciolacu, qui devrait assurer les fonctions de premier ministre en ce cas a proposé l’idée de réduire l’impôt sur le travail et de surimposer les entreprises qui rapportent des revenus très élevés. L’USR, d’opposition, a annoncé initier dès le premier jour de la session parlementaire, une nouvelle motion simple à l’encontre du ministre de l’Intérieur, Lucian Bode, sur la toile de fond des accusations de plagiat liées à sa thèse de doctorat.

    Corruption – Le tribunal de Bucarest a rejeté la demande de la Direction nationale anticorruption de placer le directeur de la compagnie Romarm, Gabriel Ţuţu et d’Alexandru Piţurcă, le fils de l’ancien sélectionneur de l’équipe nationale de foot de la Roumanie, Victor Piţurcă en détention provisoire pour une période 30 jours dans un dossier lié à un contrat d’achat de masques de protection non conformes pour le ministère de la Défense. Les deux hommes seront placés sous contrôle judiciaire. Alexandru Piţurcă avait été arrêté mardi pour une période 24 heures, étant accusé de trafic d’influence, alors que Gabriel Tutu a lui aussi été arrêté pour un jour. Dans le même dossier, Victor Piţurcă est poursuivi également pour des faits de trafic d’influence. Conformément aux procureurs de la DNA, dans le contexte de la pandémie générée par le virus SARS COV 2 de mars 2020 à avril 2021, Gabriel Ţuţu, en tant que directeur général de Romarm, compagnie détenue par l’Etat et principal fournisseur d’équipement militaire, aurait conclu deux contrats avec une association d’entreprises parmi lesquelles une contrôlée par Alexandru Piţurcă. Cette affaire s’est avérée désavantageuse pour la compagnie Romarm, puisque les outillages de production des masques sanitaires n’étaient pas conformes. Gabriel Ţuţu aurait reçu un pot de vin de 10 mille euros, selon les hommes de la loi.

    Culture – L’association culturelle « Iancu ȚUCĂRMAN et Maria POPA » organise aujourd’hui dans la petite salle de l’Athénée roumain un événement censé commémorer la personnalité culturelle qui a été Iancu Ţucărman, à l’occasion du récent centenaire de sa naissance. Survivant de l’Holocauste, du pogrom d’Iasi, dans l’est et du train de la mort de 1941, modèle de gentillesse et d’amour pour les autres, malgré les périodes difficiles qu’il a vécu, Iancu Ţucărman, hormis son métier d’ingénieur agronome a assumé la formation de jeunes musiciens d’exception. Réalisé dans le cadre d’un partenariat avec la Société roumaine de radiodiffusion, l’Institut culturel roumain, l’orchestre philharmonique George Enescu, l’association Fraterna et avec l’appui de l’ambassadeur américain Adrian Zuckerman, l’événement inclut des récitals de musique donnés par des instrumentistes de renom.

    Visite – Le président roumain, Klaus Iohannis, entame une visite officielle en Azerbaïdjan, à Bakou, du 2 au 3 février à l’invitation de son homologue, Ilham Aliyev. Les deux présidents ouvriront la réunion ministérielle du Conseil consultatif du corridor sud de transport du gaz. La visite du chef de l’Etat roumain se déroule en suite aux pourparlers avec le président azéri à Bucarest en décembre 2022, à l’occasion de la participation des deux hommes à la cérémonie de signature de l’accord entre les gouvernements de l’Azerbaïdjan, de la Géorgie, de la Roumanie et la Hongrie relatif au partenariat stratégique dans le domaine du développement et du transport de l’énergie verte. L’Azerbaïdjan est le premier Etat de la région du Caucase du sud avec lequel la Roumanie a élevé les relations bilatérales au niveau de partenariat stratégique en 2009.

    OTAN – Le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a salué, mercredi l’intention du Japon de doubler ses dépenses militaires durant les cinq prochaines années et a déclaré que celle-ci reflète l’engagement des nippons pour la sécurité d’un monde « volatil ». Depuis plusieurs dizaines années, le Japon, limite ses dépenses militaires à environ 1% du PIB, mais le gouvernement dirigé par le conservateur Fumio Kishida a approuvé en décembre 2022, une nouvelle doctrine sécuritaire qui inclut la majoration du budget de la défense à 2% du PIB à l’horizon 2027. Les menaces croissantes de la part de la Chine et de la Corée du Nord communistes, ainsi que l’invasion russe en Ukraine rendent très populaire cette décision parmi l’opinion publique nippone.

    Météo – Dans les régions à l’intérieur de l’arc des Carpates, le ciel est couvert et il neige alors que sur l’ouest et le nord-ouest des précipitations mixtes pluie-giboulée sont possibles. Dans les Carpates occidentales et sur le nord des Carpates Orientales, les chutes de neige sont assez modérées. Températures assez élevées sur le reste des régions allant de -1 à 10 degrés. 5 degrés et du soleil à Bucarest.

  • Nature et politique dans la Roumanie du 19e siècle

    Nature et politique dans la Roumanie du 19e siècle

    Le rapport entre l’homme et la nature, la manière dont l’homme se rapportait à la nature a depuis toujours constitué un grand sujet de réflexion. A partir du 18e siècle, l’homme moderne commence à redécouvrir et à se réapproprier la nature. Le surnaturel, la divinité, qui semblaient régenter jusqu’alors la nature laissent la place à la science. La nature se fraie aussi une place dans le débat politique. Les théories politiques, qu’elles soient conservatrices ou modernisatrices, ne peuvent plus faire fi du concept. La nature s’invite au débat politique, qu’elle ne quitte plus depuis.

    Il n’en sera pas autrement en Roumanie. Les intellectuels roumains, francophiles et francophones convaincus, vont importer les thématiques qui sont en vogue dans la philosophie politique française. Et le thème de la nature n’est pas en reste, demeurant essentiel pour situer l’humain dans ses rapports avec l’environnement qui l’entoure, et dans lequel il évolue. La professeure Raluca Alexandrescu de la Faculté des Sciences Politiques de l’université de Bucarest nous invite à faire un plongeon dans les origines des débats des idées politiques dans l’espace roumain d’alors : « Dès 1850, le discours politique européen intègre le concept de nature. Prenez un auteur de référence de l’époque, ce que l’on peut appeler une autorité : Jules Michelet. Même sa réflexion change après 1851, son discours, tout comme son domaine d’étude de prédilection ».

    L’un des premiers penseurs qui avait introduit le concept de nature dans la réflexion politique dans l’espace roumain a été l’ingénieur, le géographe et l’écrivain Nestor Urechia. Raluca Alexandrescu a fait œuvre d’archéologie culturelle, et tente aujourd’hui de faire redécouvrir, aux initiésb et au public large, l’œuvre d Urechia. Raluca Alexandrescu : « Nestor Urechia était le fils de V. A. Urechia. Un auteur important à plus d’un titre, un auteur qui interpelle de plus en plus les historiens, les politologues, les anthropologues d’aujourd’hui. Mais un auteur plutôt ignoré jusqu’à très récemment. C’est un polytechnicien formé à Paris, diplômé des Ponts et Chaussées. La Nationale 1, c’est son œuvre. Il dirige les travaux entre 1902 et 1913. Et c’est un francophile passionné. Sa femme était d’ailleurs française. Et un montagnard tout aussi passionné, un amoureux de la nature. Et ces passions s’agencent d’une manière heureuse, et nourrissent une réflexion de haut vol ».

    Urechia invite le lecteur à réfléchir sur le rapport qui se noue entre des concepts aussi disparates que le territoire, la nature, la démocratie, ou encore la souveraineté. Raluca Alexandrescu :« Vous savez, l’on pourrait dire qu’on est devant un écologiste avant la lettre. Urechia analyse la nature dans ses rapports avec l’humain. Mais il va au-delà de ce qu’on pourrait appeler aujourd’hui une perspective écolo militante : la protection de l’environnement, comment le protéger au mieux. Il va plus loin, en essayant d’avancer des propositions qui prônent la cohabitation pacifique avec la nature, un concept complètement novateur pour l’époque. Il conçoit l’homme et la nature comme deux partenaires, bénéficiant des droits égaux, qui jouent sur une même scène, selon les lois d’un régime politique harmonieux. »

    Pour ce qui est du sentiment national, de l’appartenance nationale, Nestor Urechia s’avère tout aussi révolutionnaire dans les concepts qu’il avance. Raluca Alexandrescu : « Ses idées sur l’identité nationale ressortent surtout de son œuvre littéraire. Il publie en effet une série de romans d’aventures qui ont tous en toile de fond les monts Bucegi. Et de ses tentatives littéraires ressort en fait le dessein de bâtir l’identité nationale de cette relation complexe qu’entretiennent l’homme et la nature, dans la manière dont la dernière façonne le premier, dans leur interdépendance. On est à la croisée du champ de la nature et du champ du politique. »

    Un siècle et demi plus tard, l’homme moderne, incapable plus que jamais de se départir de son milieu naturel, vit aujourd’hui toujours à la croisée de ces deux champs. (Trad. Ionut Jugureanu)