Tag: printemps

  • Les foires du Martisor à Bucarest, Paris et Bruxelles

    Les foires du Martisor à Bucarest, Paris et Bruxelles

    Les symboles du Martisor

     

    Dans le calendrier traditionnel roumain, le mois de mars débute par la journée du Martisor. Le martisor est un symbole du renouvellement, de la vie, du printemps. Son principal élément est le fil tressé rouge et blanc, allégories de la lumière et de l’obscurité, de la chaleur de l’été et du froid de l’hiver, du jour et de la nuit, de la vie et de la mort. Initialement un simple fil tressé noir et blanc, le martisor évolue, le rouge remplace le noir et on y attache des pièces de monnaie ou de petits objets symboliques. De nos jours, le martisor peut être tout objet de petites dimensions auquel l’on attache un fil bicolore rouge et blanc. Bref – un porte-bonheur.

     

    Comment offre-t-on un martisor ? En Roumanie, on l’offre aux femmes et aux filles. Les hommes doivent en offrir un à toutes les femmes de leur vie (que ce soit en famille, au travail ou des amis), et les femmes aussi s’offrent de telles amulettes les unes aux autres. Par conséquent, la dernière semaine de février il de coutume de se doter de dizaines de martisoare pour pourvoir en offrir le 1er mars.

     

    Où les trouver ? Les stands des créateurs de martisoare envahissent les villes fin février, on en trouve partout : dans la rue, dans les grands magasins, dans les musées, dans les petites boutiques de bijoux même.

     

    A Bucarest, deux endroits sont le rendez-vous incontournable des créateurs de martisoare : le Musée du Village Dimitirie Gusti et le Musée du Paysan Roumains. Situés tous les deux dans le nord de la capitale, ces deux musées organisent chaque année des foires du martisor. Alors, pour acheter le plus beau martisor, c’est là qu’il faut se rendre.

     

    Le Musée du Paysan Roumain

     

    Commençons par le Musée du Paysan Roumain. Sa foire du Martisor se tient chaque année fin février et réunit dans la cour extérieure du musée des créateurs venus des 4 coins de la Roumanie. Les produits présentés sont des plus originaux et se diversifient d’une année à l’autre.

     

    Cette année, la foire est ouverte jusqu’au dimanche 2 mars, de 9 heures du matin jusqu’à 18h. Plus de 170 créateurs sont à retrouver sur place, proposant des martisoare en tout genre : en céramique, en bois, en textile, en papier, en métal, en fleurs naturelles etc. Chaque objet est fait à la main et le plus souvent il y a même une histoire personnelle du créateur derrière chaque martisor. Les thématiques sont des plus variées aussi : à commencer par les fleurs et les oiseaux du printemps, en passant par les personnages des contes traditionnels roumains, sans oublier les animaux qui occupent une place importante dans le choix des amulettes. Pour les plus audacieux, des martisoare avec des messages amusants ou ironiques sont également disponibles et même des bijoux en argent. Chaque objet a un fil tressé rouge et blanc attaché, soit le principal symbole du martisor. Mais on peut aussi acheter des bracelets tressés pour compléter le cadeau. En plus des amulettes, vous trouverez au Musée du Paysan roumain des producteurs locaux de produits sucrés : sucettes, bonbons, pain d’épice, ainsi que des producteurs venus vendre des produits du terroir : confitures, biscuits,  brioches, chocolat, jus concentré, eau-de-vie, le tout fait maison, bien évidemment.

     

    Le Musée du Village Dimitrie Gusti

     

    Direction maintenant le Musée du Village Dimitrie Gusti, toujours dans le nord de Bucarest. Sous le titre « Le printemps au village », sa foire du martisor est ouverte jsuqu’au 9 mars. Ici, en plus des créateurs et de leurs produits, des ateliers créatifs sont organisés pour les enfants, en weekend. Les petits apprennent à bricoler leurs propre martisoare, à faire du collage textile ou à faire un peu d’éducation musicale. Mais aussi et surtout ils en sauront tout sur l’histoire, les origines et les symboles du martisor. Et si vous vous rendez au Musée du village le weekend du 8 et 9 mars, lorsque les Roumains célèbrent la Journée internationale de la femme, vous pourrez envoyer gratuitement des cartes postales à vos proches ou bien faire de courtes vidéos pour exprimer vos vœux et vos sentiments aux femmes les plus importantes de votre entourage.

     

    Voici donc deux foires du Martisor à ne pas rater à Bucarest.

     

    Mais le martisor est également célébré à l’étranger !

     

    Paris

     

    A Paris, l’Institut Culturel Roumain vous propose un programme spécial pour marquer cette fête. Les 1er et 2 mars, des ethnologues de l’Institut national du patrimoine de Bucarest et des artisans venus du village de Mandra, en Transylvanie, expliqueront, à la résidence de la Roumanie en France, l’évolution des traditions du Martisor au fil du temps, proposant aussi des ateliers créatifs pour les enfants. D’autres ateliers de création parsemés de légendes sont proposés par deux artistes roumaines à la marie du 17e arrondissement de Paris.

     

    Ronchin

     

    A Ronchin près de Lille, l’Association Printemps Roumain organise elle aussi la Fête du Martisor. Cette année ce sera le samedi 8 mars à partir de 16h, salle André Renier (parking de la Mairie de Ronchin).

     

    Au programme: ateliers de création de martisoare pour les grands et les petits, verre de l’amitié et stand de produits culinaires traditionnels. Vous pourrez fabriquer votre propre martisor pour le porter fièrement tout le mois de mars. Venez nombreux avec le sourire, l’entrée est libre ! c’est l’invitation de l’Association Printemps Roumain.

     

    Bruxelles

     

    Enfin direction Bruxelles, où l’ICR vous propose l’exposition « Le Martisor – patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO » qui vous dira tout sur les coutumes liées à ce symbole roumain. L’exposition est organisée dans le cadre d’un événement plus ample intitulé « Le Martisor – symbole du printemps chez les Roumains » et se tient du 1er au 8 mars à la Maison de la Laïcité.

     

    Voilà, nous nous arrêtons là pour la liste des villes francophones qui accueillent de tels événements, mais sachez que l’ICR propose des manifestations liées au Martisor dans la plupart des villes du monde où il est présent : Londres, Lisbonne, Prague, Vienne et même Tokyo. Disons pour terminer, qu’ayant derrière une histoire ancestrale, des symboles multiples et des pratiques très rigoureuses, le martisor a été inclus en 2017 au patrimoine mondial immatériel de l’UNESCO.

     

  • Le rôti d’agneau

    Le rôti d’agneau

    Sachez d’abord que dans la cuisine roumaine, la viande d’agneau est étroitement liée à la fête de Pâques. La vaste majorité des Roumains ne consomment de l’agneau qu’à cette occasion. Par contre, la viande de mouton est plus appréciée notamment en automne, lorsque les bergers et depuis quelque temps les bouchers la mettent dans toute sorte de marinades à base de sel et d’épices.

    Revenons au printemps et à l’agneau pascal, pour vous dire qu’il sert de base pour toute une série de plats : la tête et parfois le collier sont utilisés dans des soupes aigres aux arroches et à l’oseille, les abats sont utilisés pour préparer la terrine appelée « drob » et finalement les gigots et les épaules sont gardés pour le rôti. Sachez que presque chaque mère de famille a sa propre version du rôti d’agneau, selon les préférences de ses membres et du four utilisé. Certaines préfèrent la cuisson rapide, d’autres – la lente -, certaines familles y ajoutent plus d’épices que d’autres etc.

     

    Aujourd’hui je vous propose un rôti d’agneau roulé sans os. Il vous faut un gigot d’agneau assez grand, à 3 kilos environ. Commencez par découper l’os et toute impureté que le boucher aurait oublié d’éliminer. Coupez encore la viande pour obtenir un morceau bien étalé d’une épaisseur de quelques centimètres. Saler avec du sel de mer, poivrez et parsemez d’herbes : thym, coriandre, romarin. Ensuite il faut rouler la viande et la lier avec de la ficelle alimentaire. Huilez avec de l’huile d’olives et posez le rôti sur un plat qui va au four avec une grille avec le gras vers le haut.

     

    Ajouter de l’eau ou bien du vin au plat pour que les graisses qui couleront ne produisent une fumée assez désagréable en cuisine. Allumez le four et portez-le à 180 degrés et enfournez pour 2 à 3 heures. Evidemment, il faut vérifier ce qui se passe dans le four et arroser le rôti avec des jus de cuisson. Pour rôti d’agneau s’accompagne d’habitude de pommes de terre au four, avec de l’ail et du romarin. Vous pouvez prévoir une purée de pommes de terre. Pourtant au menu festif de Pâques, le rôti est le plus souvent accompagné tout simplement d’une salade de printemps, faite de laitue, oignons verts, concombres et radis. Question d’équilibre

  • La tradition de ce que l’on appelle “mărțișor”

    La tradition de ce que l’on appelle “mărțișor”

    L’arrivée du printemps est marquée en Roumanie par d’anciennes traditions et coutumes, soigneusement transmises d’une génération à l’autre. Le premier jour du printemps, le 1ermars, les Roumains fêtent ce que l’on appelle “mărțișor”, soit “le petit Mars”. En fait il est difficile de traduire ce mot dans d’autres langues, voire impossible.

     

    Histoire de Mărţişor

    L’ancienne coutume du « mărțişor » est mentionnée par les ethnologues au début du XXe siècle tant chez les Roumains que chez les Bulgares et les Albanais des Balkans. En Roumanie, à la campagne, le « mărțișor » était considéré comme une amulette protectrice contre les maladies et la malchance. Une pièce d’argent était attachée à la main des enfants avec un fil tressé de laine ou de coton,rouge et blanc, pour les protéger des maladies. 12 jours plus tard, les enfants l’accrochaient à un arbre, pour que l’arbre pour qu’il porte de nombreux fruit, ou bienaux animaux, pour qu’ils soient en bonne santé.

     

    Le mărţişor de nos jours

     Repris par le monde urbain et devenu une véritable mode, le « mărțișor » peut être réalisé en argent ou en or, porté comme ornement ou sous forme de collier. En 2017, le « mărțişor » a été inscrit par l’UNESCO au Patrimoine culturel immatériel de l’humanité, suite à candidature d’un dossier multinational déposé par la Roumanie, la République de Moldova, la Bulgarie et la Macédoine du Nord.

    En Roumanie, de nos jours, plein d’événements marquent cette tradition du 1er mars. Dans la capitale et dans d’autres villes du pays, des foires de « mărțișor » ont ouvert leurs portes. Par exemple, à Bucarest, la foire« Bienvenue de Roumanie – Mărțișor de Bucarest : Goûts et artisanat roumains », propose aux visiteurs à découvrir l’authenticité et la beauté de l’artisanat roumain.

    « Ici, vous serez accueillis par une atmosphère pleine de joie et de couleurs, prête à ravir les sens et à ouvrir le cœur aux beautés du printemps. Vous pourrez admirer et acheter les créations lesplus belles et authentiques, faites à la main par nos artisans, réalisées avec maîtrise et talent, ainsi que divers objets sculptés en bois », c’est l’invitation lancée par les organisateurs de cette foire bucarestoise.

     

    Des événementsculturels en Roumanie et à l’étranger pour marquer la fête du « martisor »

    Toujours à Bucarest, le premier jour du printemps est marqué sur la scène de la Salle de concerts de la Radio publique par un concert de l’Orchestre National de la Radio qui propose au public la Symphonie numéro 1 du Printemps de Robert Schumann, sous la direction musicale du chef d’orchestre italien David Crescenzi.

    A l’étranger, l’Institut culturel roumain célèbre cette fête à travers des événements faisant la promotion des traditions roumaines du début du printemps, à New York, Stockholm, Varsovie, Lisbonne, Nicosie, Tel Aviv, Venise, Madrid, Chisinau, Vienne, Paris, Istanbul, Rome et Londres. Ici, l’Institut culturel roumain a prévu des concerts de musique classique, des ateliers de fabrication de ces petits porte-bonheurs appelés « mărțișor », des soirées de spectacles, de poésie et de photographie, des expositions, des spectacles de théâtre, des documentaires expliquant les symboles du mărțișor. Bref, la culture roumaine est à l’honneur dans les 4 coins du monde, ces jours-ci, le tout grâce au « Martisor ».

  • Le rôti d’agneau

    Le rôti d’agneau

    Sachez d’abord que dans la cuisine roumaine, la viande d’agneau est étroitement liée à la fête de Pâques. La vaste majorité des Roumains ne consomment de l’agneau qu’à cette occasion. Par contre, la viande de mouton est plus appréciée notamment en automne, lorsque les bergers et depuis quelque temps les bouchers la mettent dans toute sorte de marinades à base de sel et d’épices.

    Revenons au printemps et à l’agneau pascal, pour vous dire qu’il sert de base pour toute une série de plats : la tête et parfois le collier sont utilisés dans des soupes aigres aux arroches et à l’oseille, les abats sont utilisés pour préparer la terrine appelée « drob » et finalement les gigots et les épaules sont gardés pour le rôti. Sachez que presque chaque mère de famille a sa propre version du rôti d’agneau, selon les préférences de ses membres et du four utilisé. Certaines préfèrent la cuisson rapide, d’autres – la lente -, certaines familles y ajoutent plus d’épices que d’autres etc.

    Aujourd’hui je vous propose un rôti d’agneau roulé sans os. Il vous faut un gigot d’agneau assez grand, à 3 kilos environ. Commencez par découper l’os et toute impureté que le boucher aurait oublié d’éliminer. Coupez encore la viande pour obtenir un morceau bien étalé d’une épaisseur de quelques centimètres. Saler avec du sel de mer, poivrez et parsemez d’herbes : thym, coriandre, romarin. Ensuite il faut rouler la viande et la lier avec de la ficelle alimentaire. Huilez avec de l’huile d’olives et posez le rôti sur un plat qui va au four avec une grille avec le gras vers le haut.

    Ajouter de l’eau ou bien du vin au plat pour que les graisses qui couleront ne produisent une fumée assez désagréable en cuisine. Allumez le four et portez-le à 180 degrés et enfournez pour 2 à 3 heures. Evidemment, il faut vérifier ce qui se passe dans le four et arroser le rôti avec des jus de cuisson. Pour rôti d’agneau s’accompagne d’habitude de pommes de terre au four, avec de l’ail et du romarin. Vous pouvez prévoir une purée de pommes de terre. Pourtant au menu festif de Pâques, le rôti est le plus souvent accompagné tout simplement d’une salade de printemps, faite de laitue, oignons verts, concombres et radis. Question d’équilibre

  • Pesto à l’ail des ours

    Pesto à l’ail des ours

    Bonjour et soyez les bienvenus à une nouvelle rencontre avec la cuisine roumaine d’hier et d’aujourd’hui. Le printemps est bien installé en Roumanie, et déjà les marchés sont pleins de plantes vertes, savoureuses et pleines de vitamines. Parmi elles – l’ail des ours, qui est actuellement une plante fétiche des diètes végétariennes ou tout simplement plus saines.

    Le nom vernaculaire de cette plante est le même en plusieurs langues et fait référence à une légende selon laquelle, après l’hibernation, ces mammifères se mettent en quête de ces feuilles pour se purger. Son goût est également similaire à l’ail vert et c’est pourquoi il est très présent dans toute sorte de salades fraiches, aux côtés des laitues, de la ciboulette et des radis. Mais aujourd’hui, je vous propose de préparer une crème très à la mode ces derniers temps parmi les passionnés de la nourriture saine : le pesto à l’ail des ours.

    On peut le retrouver en bocaux dans toute sorte d’épiceries fines artisanales dans les quartiers chic de la capitale roumaine. Mais si vous cherchez l’authenticité, vous devez absolument le préparer vous-mêmes, dans le confort de votre cuisine. Il vous faut donc de l’ail de l’ours, disons 3 ou 4 bottes, quelques noix, mais vous pouvez également utiliser des noix de cajou ou bien des amandes, jus de citron, huile d’olives, sel et poivre du moulin.

    Commencez par laver les feuilles d’ail des ours, avant de les mettre dans un blender avec les autres ingrédients et quelques glaçons. Mixez et broyez les ingrédients jusqu’à ce que vous obteniez une crème à la consistance que vous désirez. Vous pouvez également utiliser les ingrédients du pesto classique tels le parmesan ou les pignons de pin mais moi, je préfère surtout les ingrédients locaux. Enfin, le pesto à l’ail des ours, vous pouvez le servir sur du pain de campagne grillé, mais aussi sur du poisson ou sur des rôtis. C’est un concentré du printemps dans n’importe quelle assiette. A bientôt !

  • La tradition des “mucenici”

    La tradition des “mucenici”

    Le 9 mars, les Roumains chrétiens
    orthodoxes commémorent les 40 saints martyrs de Sévastie et
    suivent des rituels anciens dont les principaux buts étaient la purification et
    la protection. Dans les zones agricoles, les charrues étaient confiées aux
    forgerons qui les préparaient pour les travaux du printemps. Une fois ces
    préparatifs terminés, les charrues étaient étalées devant les portes de
    maisons, dans le cadre d’une festivité qui visait à renouer les liens entre les
    familles paysannes. La mère de famille jouait un rôle particulièrement
    important. Elle devait tourner trois fois autour de la charrue familiale
    attachée à une paire de chevaux ou de bœufs en l’arrosant d’eau bénite, et brûler
    des encens. Elle mettait aussi des œufs devant les animaux qui tiraient la
    charrue. Si les animaux les évitaient et que les œufs restaient entiers, les
    paysans allaient être protégés tout au long de l’année.


    En Bucovine, région historique du nord
    de la Roumanie, les villageois dansaient une sorte de ronde rituelle et
    frappaient la terre avec des matraques afin d’enterrer symboliquement le froid
    et « inviter » en quelque sorte la chaleur. La fête des
    « mucenici » constituait aussi une bonne occasion de prévoir la
    météo. Si le 9 mars était un jour pluvieux, toutes les cultures de l’année
    allaient être protégées contre la sécheresse. Au micro, Delia Şuiogan,
    ethnologue à l’Université du Nord de Baia Mare.


    « Un
    autre rituel important qu’il faut absolument mentionner, puisqu’il est à
    retrouver dans toutes les régions du pays, et celui des feux allumés dans
    chaque cour. Tous les membres de la famille se réunissaient et devaient sauter par-dessus
    le feu pour imiter en quelque sorte les ancêtres qui sautaient tous les ponts
    vers le monde de l’au-delà. C’était un rituel de purification, durant lequel
    les villageois cherchaient à commencer un nouveau cycle de vie plus forts et
    mieux préparés à affronter le mal. »



    Parmi toutes les pratiques ancestrales
    liées à la fête des Mucenici, aujourd’hui nous gardons toujours le côté
    culinaire, archiconnu en campagne tout comme en ville. Les mères de famille
    préparaient 40 petites brioches à la forme du chiffre 8 pour commémorer les 40
    Saints martyrs chrétiens de Sévastie. Détails avec Delia Şuiogan :


    « Après cette tradition des feux et
    des sauts, c’était le temps d’offrir des « mucenici » ou bien
    « măcinici » ou encore « petits saints ». Parfois, ces
    brioches illustraient des oiseaux mais souvent elles illustraient tout
    simplement le chiffre 8. »



    En Moldavie, les « mucenici »
    sont recouverts de miel et parsemés de noix écrasées et de cannelle avant
    d’être offerts aux enfants de la communauté. Dans le sud du pays, les
    « mucenici » sont plus petits et sont cuits dans un bouillon sucré et
    parfumé. Et n’oublions toujours par que pour commémorer les 40 saints martyrs,
    les hommes doivent absolument boire 40 verres de vin rouge !



  • Leçon 241 – Les saisons

    Leçon 241 – Les saisons

    Lecţia
    două sute patruzeci şi unu

    Dominique:Bună ziua!


    Alexandru:Bună seara!


    Valentina:Bună!




    Bun venit, dragi
    prieteni !


    Aujourd’hui
    – petit voyage linguistique à travers les saisons




    anotimp – saison




    est
    un mot neutre, c’est-à-dire masculin au singulier et féminin au pluriel :




    un anotimp – două
    anotimpuri
    (une saison – deux saisons)

    Valentina : Anul are patru anotimpuri. L’année a 4
    saisons.


    Alexandru : Primăvara, vara, toamna, iarna. Le printemps, l’été, l’automne,
    l’hiver.






    Attention :
    en roumain toutes les saisons sont… féminines !






    primăvară -printemps

    Au
    pluriel : primăveri – printemps

    primăvara – le printemps, au printemps




    Le
    mot primăvară (printemps) vient de vară – été.

    Il
    signifie, textuellement « premier été ».




    Valentina: Primăvara este un anotimp. Le
    printemps est une saison.


    Alexandru: Primăvara este un anotimp frumos. Le
    printemps est une belle saison.


    Valentina : Primăvara este frumoasă. Le printemps est beau.


    Alexandru : Primăvara este timp frumos. Au
    printemps, il fait beau.


    Valentina : Îmi
    place primăvara.
    J’aime le
    printemps.






    zi de
    primăvară
    – journée de printemps

    Alexandru:
    Este o frumoasă zi de primăvară.
    C’est une belle journée de printemps.

    -flori de primăvară – fleurs de printemps


    Valentina : Ghiocelul şi violeta sunt flori de
    primăvară.


    Le perce-neige et la violette
    sont des fleurs de printemps.

    vară – été


    Au
    pluriel :veri – étés

    vara – l’été, en
    été



    Valentina : Vara este un anotimp însorit. L’été est une
    saison ensoleillée.


    Alexandru : În România, verile sunt calde. En
    Roumanie, les étés sont chauds.


    Valentina : Vara este cald. En été il fait
    chaud.




    Alexandru : Vara plecăm în vacanţă. En été nous
    partons en vacances.


    Valentina : Vara mergem la mare. En été nous
    allons à la mer.


    Alexandru : Ne place vara. Nous aimons
    l’été.

    încălţăminte
    de vară
    – chaussures d’été




    Valentina:
    Eu nu am încălţăminte de vară. Je n’ai pas de chaussures d’été.






    soare de
    vară
    – soleil d’été


    Alexandru:
    Noi am mers sub soarele de vară.
    Nous avons marché sous le soleil d’été.






    toamnă – automne

    Au
    pluriel :
    toamne – automnes

    toamna -
    l’automne, en automne


    Valentina : Toamna este un anotimp
    generos.
    L’automne est une saison généreuse.

    Alexandru :
    Toamna este generoasă.
    L’automne est
    généreux.


    Valentina : Ne place toamna. Nous aimons
    l’automne.


    Alexandru : Toamna
    se culeg fructele.
    En automne on fait la cueillette des fruits.


    Valentina : Toamna plouă
    mult.
    En automne il pleut beaucoup.


    Alexandru : Toamna se numără bobocii.


    C’est
    un proverbe qui signifie textuellement: C’est en automne que l’on compte
    les canetons. Autrement
    dit : C’est la fin qui couronne l’œuvre.






    vânt de
    toamnă
    – vent d’automne


    Valentina:
    Vântul de toamnă este rece. Le vent d’automne est froid.






    fructe de toamnă – fruits d’automne


    Alexandru:
    Prunele şi nucile sunt fructe de toamnă.


    Les prunes et les noix sont des
    fruits d’automne.

    iarnă -
    hiver

    Au
    pluriel :
    ierni – hivers

    iarna – l’hiver,
    en hiver




    Valentina : Iarna este un anotimp rece. L’hiver est une
    saison froide.


    Alexandru : În România, iernile sunt aspre.
    En Roumanie, les hivers sont rudes.


    Valentina : Iarna este frig şi ninge. En
    hiver il fait froid et il neige.


    Alexandru : Iarna mergem la munte. En hiver nous
    allons à la montagne.


    Valentina : Iarna totul este alb. En hiver tout est
    blanc.




    Alexandru: Vă place
    iarna?
    Aimez-vous l’hiver?

    îmbrăcăminte
    de iarnă
    – vêtements d’hiver


    Valentina:
    Tu ai cumpărat îmbrăcăminte de iarnă. Tu as acheté des vêtements d’hiver.






    cauciucuri
    de iarnă
    – pneus hiver


    Alexandru:
    Eu am pus cauciucurile de iarnă.
    J’ai mis les pneus d’hiver.

    Pour terminer, Angela Similea souhaite la
    bienvenue au printemps:

    Bine ai venit, primăvară !


    LA
    REVEDERE!






    Bine ai
    venit, primăvară !







    Primăvara îmi iese-n cale, îmbrăcată-n val de raze aurii

    Şi-mi repetă o melodie, ce-o păstram doar în adâncul inimii

    Primăverii, cu trup de floare, îi şoptesc izvoarele la nesfârşit

    Bine-ai venit, bine-ai venit !



    Refren:



    În zori, în zori

    Am întâlnit-o-n parcuri cu ghiocei

    În zori, în zori

    Purtau cocorii pe aripi mantia-i albă



    In zori, in zori

    Gingaşă salbă pomii i-au dăruit

    Bine-ai venit, bine-ai venit !

    Bine-ai venit, bine-ai venit


    Primăverii, cu trup de floare, îi şoptesc izvoarele la nesfârşit

    Bine-ai venit, bine-ai venit !





    Refren:


  • Invitation à la Fête du mărţişor à Bruxelles ce week-end

    Invitation à la Fête du mărţişor à Bruxelles ce week-end

    Selon la tradition roumaine, le printemps commence le 1er mars. Le mărţişor est un petit pendentif accroché à un fil tressé rouge et blanc, offert aux femmes et aux jeunes filles le 1er mars et qui symbolise l’arrivée du printemps. Du 25 au 27 février, vous êtes invités chez Arthis, la Maison culturelle belgo-roumaine, au 33 rue de Flandre, dans la capitale de la Belgique et de l’Europe, pour participer à la Fête du mărţişor. Carmen Drăghici, responsable chez Arthis, nous donne un avant-goût de cette fête.



  • Le Courrier des auditeurs du 26.03.2021

    Le Courrier des auditeurs du 26.03.2021

    Alors que nous nous réjouissions de l’arrivée du printemps et des premières fleurs écloses — le Forsythia, les griottiers, les jonquilles -, ce qui égayait la ville et nous faisait oublier la pandémie l’espace d’un instant, l’hiver est revenu en force en Roumanie. Et quand je dis en force, cela veut dire avec même 50 cm de neige par endroits. Une joie inespérée pour les amateurs de sports d’hiver qui se sont littéralement rués sur les stations de ski, faisant du coude à coude dans les files pour les remontées mécaniques, et aussi pour les hôteliers. Les températures négatives sont revenues, il a neigé aussi à Bucarest, et du reste, nous sommes dans la 3e vague de la pandémie, et le nombre de malades croît. Dans la capitale roumaine, le taux d’infection est supérieur à 6 pour mille, et de nouvelles restrictions ont été décidées, mais toutefois pas de reconfinement.



    Bien le bonjour à Paul Jamet, de France, qui observe que : « Vous nous posez régulièrement la question de lutilité dune Radio internationale… A tous mes arguments que je vous ai déjà donnés et qui ont été aussi publiés dans le récent N° 150 du Bulletin du Radio Club du Perche jen ajoute explicitement un autre, en cette période de pandémie interminable : celui de fournir des points de comparaison. Oui, des points de comparaison sur lévolution de la maladie et surtout sur les mesures mises en œuvre pour en limiter limpact dabord sur la population mais aussi sur lactivité économique. Tout cela minterpelle dautant plus car je me demande si nos dirigeants savent comment dautres pays font face à la pandémie. Quils nécoutent pas eux-mêmes les radios internationales se conçoit ; mais ils disposent dun réseau dambassades à même de les informer. Il est bien visible et admis aujourdhui que les pays asiatiques ont bien mieux géré la crise sanitaire que les pays européens. Cette constatation minterpelle beaucoup. Pourquoi observe-t-on une telle différence ? Deux causes essentielles possibles : les mesures prises ont été plus drastiques et plus efficaces que celles que nous avons prises. Et les populations asiatiques ont été plus respectueuses des consignes en matière de distanciation sociale, de port du masque etc. On peut aussi invoquer létat de préparation ou des moyens plus adaptés en matière sanitaire (réseau, hôpitaux etc.). » Tout à fait d’accord avec vous pour les causes identifiées. Et Paul poursuit par une « Question : quen pensent les Roumains ? Sont-ils satisfaits de la gestion de la crise sanitaire ou sont-ils très critiques envers leurs gouvernants et les mesures prises ? Font-ils la comparaison avec les pays asiatiques qui affichent un taux de mortalité pour 100 000 habitants parmi les plus bas au monde ? » Merci pour ce commentaire d’actualité et pour votre question. Je pense qu’il est difficile d’être satisfaits de la gestion de la crise sanitaire. Comme vous le savez déjà, le système sanitaire roumain est le plus faiblement financé des 27, depuis des années, et donc le moins performant de toute l’UE. D’ailleurs, une autre caractéristique, c’est que les Roumains affirment que leur état de santé est bon, et ne vont voir le médecin que très tard après le déclenchement des symptômes d’une maladie, quelle qu’elle soit. Il en va de même pour la Covid. La prévention est donc ignorée. Il faut savoir que, selon l’Institut national de la statistique, seulement la moitié de nos compatriotes ont consulté le médecin de famille en 2019. Ces données n’ont pas changé en cinq ans. Avec la pandémie, ils réfléchissent à deux fois avant d’aller dans un établissement médical, de peur de s’infecter. Car les chiffres ne font que grimper. Le chef du gouvernement de Bucarest a récemment demandé un accroissement du nombre de lits en soins intensifs pour faire face à la hausse du nombre de cas, mais le problème, c’est qu’il y a trop peu de soignants, et qui sont largement épuisés après une année de pandémie. Il y a aussi une lassitude parmi la population. Et maintenant, lorsque de nouvelles restrictions sont en vigueur, aussi dans les grandes villes dont Timişoara ou Bucarest, les gens ne peuvent pas être satisfaits. Surtout que l’on ne voit pas le bout du tunnel. Il n’y a pas de grandes protestations contre les restrictions. Les gens sont par contre très sensibles aux tragédies qui ont secoué le système sanitaire roumain — les incendies à l’Hôpital des urgences de Piatra Neamţ, à l’automne dernier, et à celui des maladies infectieuses Matei Balş de Bucarest, cette année. La population se fait immuniser, des vaccins sont disponibles, ou lorsque la liste d’attente est trop longue ou si ce n’est pas leur marque préférée, les gens pratiquent le tourisme vaccinal pour se faire immuniser à des dizaines, voire des centaines de km de chez eux, là où des places sont disponibles. Pourtant, le coordinateur national de la vaccination anti-Covid met en garde que la Roumanie recevra beaucoup de doses et invite la population à s’inscrire sur les listes, pour éviter que les doses ne soient gaspillées. Car, dit-il, dès les prochaines livraisons de vaccins, les listes d’attente existantes seront très vite épuisées. Pour ce qui est des comparaisons, l’on n’en fait pas, et surtout pas avec les pays asiatiques qui sont loin d’ici. Je crois que les gens sont plus préoccupés par les nouvelles restrictions mises en place par les autorités, comme des horaires revus à la baisse pour les centres commerciaux, par exemple, ou encore le couvre-feu à partir de 20 h, et non plus à partir de 22 h comme jusqu’ici. Voilà ce que je pouvais dire aujourd’hui au sujet de votre question, Paul. Par ailleurs, je voudrais vous signaler que vous pourrez bientôt écouter la rubrique musicale consacrée par notre collègue à la pianiste roumaine Alina Bercu. Je vous ferai signe.



    Cette maladie qui n’en finit plus préoccupe aussi notre auditeur algérien Nouari Naghmouchi. Voici quelques pensées qu’il a partagées avec nous : « la pandémie mondiale a eu pour effet de changer notre vie du jour au lendemain. Avec le coronavirus, l’angoisse, l’isolement, l’incertitude ont soudain envahi notre quotidien. Nous nous sommes retrouvés confinés. Physiquement, et un peu mentalement aussi. Il est probable que les restrictions resteront malheureusement en vigueur pendant quelque temps encore et c’est à nous de nous adapter, de trouver de nouvelles ressources, de nous réserver des instants de beauté et des moments cathartiques, d’inventer de nouvelles manières de nous rencontrer ». Eh oui, pour ce qui est des instants de beauté, comme je le disais précédemment, avec ou sans neige, les Roumains profitent au maximum des week-ends à la montagne, par exemple.



    Philippe Marsan, de France, bonjour à toi. Tu as suivi mon Courrier des auditeurs, et tu nous as écrit : « Merci à Ligia ; très émouvant, cet hommage rendu à Jean Barbat. » J’aurais espéré ne pas avoir de si tristes nouvelles à annoncer.

    « Commentaire, poursuit Philippe : jattends toujours avec impatience cette décision européenne dans laquelle chaque pays membre ne devra plus changer dheure et choisira soit lheure dété ou bien lheure dhiver tout au long de lannée. Un sondage a été effectué en France, quen est-il en Roumanie ? Y a-t-il une préférence pour lune ou lautre heure ? » Non, ce sujet ne fait pas débat non plus en Roumanie. En tout cas, il y a peu de chances que l’UE renonce au changement d’heure cette année. Je vous rappelle que 84% des Européens étaient en faveur de cette renonciation lorsque la Commission a lancé la question en 2018. Toujours en 2018, le taux des Roumains qui souhaitaient voir annuler le changement d’heure était de 78%. Depuis, on n’en parle plus. C’est l’heure d’hiver qui est considérée l’heure normale. Il a existé une initiative législative pour la renonciation à l’heure d’été et le maintien de l’heure d’hiver ; c’était en 2018. Cette proposition de loi a été rejetée par le Sénat à l’époque, et le gouvernement n’a pas soutenu son adoption. Un point de vue qu’il a maintenu en janvier 2020 aussi. En février dernier, l’initiative législative a été renvoyée aux commissions parlementaires, en vue de la rédaction d’un nouveau rapport, mais la Roumanie attend qu’une décision soit prise au niveau européen.



    Nous revenons en Afrique, et plus précisément au Sénégal, pour saluer Amady Faye. Merci pour ta délicate attention un jour important pour les Roumaines. Tu nous disais : « Cette année encore, je souhaite une bonne fête du 8 mars à : Ligia Mihaiescu, Valentina Beleavski, Ioana Stancescu, Ileana Taroi, Mariana Tudose, Nadine Vladescu et Dominique. Mes pensées vont vers Magdalena Militaru, Alexandra Pop, Ioana Lutic et Sophie Janinet. Elles vont aussi vers vos consœurs de la rédaction roumaine. » Nous en avons été très touchées. Amady poursuit : « Vous avez porté le fait que l’écoute sur le site ne fonctionne pas à la connaissance de votre chef. Je souhaite vivement quil en soit très réceptif, que les émetteurs se tournent à nouveau vers mon Sénégal et que je puisse écouter sur le site laudio des magnifiques rubriques de vos très belles émissions radiophoniques sur la Roumanie et le quotidien de ses habitants. Ligia, votre très belle voix me manque beaucoup, comme dailleurs celles de tous et toutes les journalistes de la rédaction française de la radio amie. Vous avez donc transmis mon ardent souhait à votre supérieur, je fais maintenant comme le disent si bien les Anglais : wait and see. » Eh oui, mais malheureusement, nous n’avons pas de bonne nouvelle à te donner. Apparemment, le problème est plus gros que prévu, et n’est pas près d’être réglé. Merci pour ta fidélité, et beaucoup de bonnes choses à toi, Amady !



    Point final ici de ce Courrier des auditeurs. Prenez bien soin de vous et je vous souhaite de bien profiter du printemps qui finira par s’installer. A très bientôt sur RRI !



  • La fête du Martisor

    La fête du Martisor

    Dans le calendrier traditionnel roumain, le mois de mars débute par la journée du Martisor. Le martisor est un symbole du renouvellement, de la vie, du printemps. Son principal élément est le fil tressé rouge et blanc, allégories de la lumière et de l’obscurité, de la chaleur de l’été et du froid de l’hiver, du jour et de la nuit, de la vie et de la mort. Initialement un simple fil tressé noir et blanc, le martisor évolue, le rouge remplace le noir et on y attache des pièces de monnaie ou de petits objets symboliques. De nos jours, le martisor peut être tout objet de petites dimensions auquel l’on attache un fil bicolore rouge et blanc. Bref – un porte-bonheur. Pour sa part, l’ethnologue Ion Ghinoiu définit le martisor comme «le fil bicolore des jours, des semaines et des mois de l’année ». Pour le spécialiste du folklore Simeon Florea Marian, c’est un porte-bonheur qui apporte le bien-être à son possesseur.

    Delia Suiogan, ethnologue à l’Université du Nord de Baia Mare: « La fête du Martisor est très ancienne et renvoie au renouveau de la nature et de l’homme. Le matin du 1er mars, avant l’aube, la femme la plus âgée du foyer devait tresser deux fils – l’un rouge, l’autre blanc – auquel elle attachait une pièce de monnaie en or ou en argent. Cette amulette était ensuite attachée au cou de enfants, filles et garçons. Ils devaient la porter jusqu’à ce que les premiers arbres fleurissaient, surtout dans la contrée de Maramures (nord). Ensuite, l’amulette était attachée aux branches des arbres fleuris. Selon la quantité de fleurs de l’arbre, les gens imaginaient les caractéristiques de l’année. C’est le rituel le plus ancien du Martisor, tel qu’il était pratiqué au Maramures. »

    Dans d’autres régions, on portait le martisor jusqu’à une des fêtes du printemps – le dimanche des Rameaux, les Pâques ou les Mucenici – la fête des Martyrs marquée le 9 mars. Ou bien les enfants portaient le martisor jusqu’au retour des oiseaux migrateurs. Le fait de détacher le martisor du cou ou de la main et de le mettre sur les branches d’un arbre fleuri symbolisait le transfert d’énergie du monde humain à l’univers végétal. La pièce de monnaie attachée au fil tressé était ensuite utilisée pour acheter du vin rouge et du fromage frais pour que son possesseur garde toute l’année sa bonne santé et sa bonne humeur.
    Delia Suiogan : « Certes, toutes ces traditions on changé au fil du temps. Notamment en raison du fait que les gens on oublié la signification du Martisor. Ce fil tressé rouge et blanc symbolise le mélange du soleil et de l’eau. Leur pouvoir était transféré à l’enfant, lorsque le fil touchait son cou ou sa main. C’est pourquoi l’on offrait ces amulettes uniquement aux petits. Et on insistait sur la puissance du fil bicolore, sans la monnaie attachée. De nos jours, partout dans le pays, dont la contrée de Maramures, on offre le Martisor aux femmes de tous âges, comme symbole de l’appartenance. Malheureusement, à l’heure actuelle des produits kitsch ont remplacé le martisor véritable. »

    De nos jours, le martisor a perdu sa fonction protectrice. Le 1er mars est une fête des petits cadeaux, dont la valeur commerciale gagne de plus en plus en ampleur. C’est aussi une occasion pour les créateurs de produits faits main de promouvoir leurs objets. Et bien que les coutumes ne soient plus respectées dans le monde moderne, le fil rouge et blanc ne manque jamais. (Trad. Valentina Beleavski)

  • Les pommes de terre nouvelles

    Les pommes de terre nouvelles

    Rappelons-le, les pommes de terre nouvelles sont des pommes de terre récoltées 90 jours après leur plantation et donc avant leur complète maturité. De petit calibre, elles présentent une chair douce, légèrement sucrée et développent un petit goût de noisette une fois cuites. Dans la cuisine roumaine, les pommes de terre nouvelles s’associent traditionnellement à l’aneth frais et à l’ail nouveau, mais il y toute sorte de recettes et de combinaisons à explorer, vu qu’au printemps, toute une variété d’herbes et de légumes frais apparaissent.

    Si les pommes de terre sont de petit calibre, on les lave soigneusement et on les laisse telles quelles, avec leur peau. Si elles sont plus grandes et leur peau est un peu plus épaisse, on peut les éplucher avec la partie abrasive d’une éponge à vaisselle par exemple, avant de les couper en moitiés. Mettez-les dans une casserole et recouvrez-les d’eau salée. Faites-les bouillir pendant une dizaine de minutes, en faisant attention qu’elles ne se désintègrent pas. Retirer la casserole du feu et laisser les pommes de terre reposer dans une passoire pour qu’elles sèchent un peu. Prenez une poêle antiadhésive et faites-les dorer dans de l’huile de tournesol.

    Lorsqu’elles sont presque cuites, mettez-les dans un bol, salez et ajoutez de l’ail vert et de l’aneth finement hachés. Voici donc la recette classique, mais comme je viens de le dire, vous pouvez choisir d’autres variantes. Par exemple, le site culinaire Jamilacuisine nous propose de les cuire au four avec du romarin. Coupées en moitiés, salées et huilées avec de l’huile d’olive, les pommes de terre nouvelles, on peut les mettre au four à 170 degrés jusqu’à ce qu’elles soient bien dorées. N’oubliez pas d’ajouter du romarin finement haché. A la fin vous pouvez les mélanger au persil frais finement haché et à l’ail écrasé. Pour sa part, Adi Hadean, le propriétaire d’un site culinaire renommé et très suivi en Roumanie, nous suggère un mélange inédit de pommes de terre nouvelles et d’oseille. Faites bouillir les pommes de terre dans de l’eau salée. Entre temps, préparez un mélange de feuilles d’oseille, de ciboulette, d’ail nouveau et de persil. N’oubliez pas de retirer la nervure principale de la feuille d’oseille. Une fois bouillies, les pommes de terre, il faut les faire dorer dans un peu d’huile dans une poêle.

    Quant elles ont pris une belle couleur, ajoutez les feuilles d’oseille, le persil, la ciboulette et l’ail vert hachés et mélangez rigoureusement avant de couper le feu et de servir, arrosées d’un bon huile d’olives. Voici donc un comprimé du printemps dans une assiette.

  • Le bonheur du chocolat

    Le bonheur du chocolat

    Avouons-le: on a attendu des mois et des mois
    l’arrivée du printemps et là, qu’un beau soleil brille dans le ciel, que les
    feuilles des arbres frissonnent dans le vent et que le parfum de Lilas inonde l’air,
    la frustration de rester enfermé est encore plus grande. La tristesse est normale et du coup, on doit
    lutter contre elle par tous nos moyens.

    Une idée serait de nous accorder des petits moments de bonheur sans mettre notre vie en danger. Impossible de sortir faire
    des ballades, rencontrer des amis et surtout se faire un resto de temps en temps? Pas de souci: certains traiteurs continuent à bosser et du coup, vous pourriez les aider en commandant des plats qui vous seront livrés chez vous. C’est ce que moi je vais faire moi ce soir, quand avec ma fille, on a décidé de se régaler d’un hamburger maison préparé par un petit bistro du quartier. Pour la bonne bouche, on prendra aussi un gâteau au chocolat. N’oubliez pas ! Le bonheur est fait souvent
    de petites choses.

  • Le bonheur du printemps

    Le bonheur du printemps

    Ces jours-ci on entend
    de plus en plus parler de la beauté des choses simples. Et voilà que nous en
    avons trouvé une. Encore une. La beauté du printemps. Si se promener dans la nature
    s’avère un peu compliqué, alors essayons de ramener le printemps dans la maison.

    Et quelle meilleure façon de le faire qu’avec un joli bol de fraises ! Ah,
    les fraises ! La couleur du printemps, le goût du printemps, l’odeur du
    printemps ! Alors n’hésitez pas, achetez-vous au plus vite une poignée de
    fraises. Pas plus. Mettez-les dans un joli bol et voilà le printemps est là !
    Et il est tellement beau ! Au moins un sourire est garanti ! Bon, pour
    les allergiques, ce sera une jolie photo à poster en ligne ou à envoyer aux
    amis. Et … une fois de plus, le pari et gagné ! Le printemps est là !
    Admirez-le dans les choses simples. A la prochaine !

  • L’alose en papillote

    L’alose en papillote

    L’alose de la Mer Noire est en fait une espèce de poisson migrateur de la même famille que le hareng et la sardine qui vit en Mer Noire. Le printemps ces poissons montent sur le Danube pour se reproduire et arrivent à parcourir jusqu’à 500 km en amont du fleuve.

    C’est le moment attendu par les pêcheurs qui cherchent à capturer ce poisson saisonnier, qui pèse entre 200 et 600 grammes, et dont la longueur à maturité ne dépasse pas les 30 centimètres. Pourtant sachez que de l’avis des spécialistes, le gout de l’alose change selon l’endroit d’où elle est pêchée. L’alose capturée en Roumanie serait plus savoureuse que celle pêchée en République Tchèque par exemple, puisqu’au long de son voyage en amont du fleuve, elle perd en graisses et en sel. On parle déjà d’un poisson différent.

    L’apparition de l’alose dans les poissonneries de Roumanie est synonyme avec l’arrivée du beau temps et annonce en quelque sorte les vacances d’été. C’est pourquoi façon la plus commune de préparer l’alose de la mer Noire est directement sur le grill à charbon, dans le jardin sous un beau soleil de fin de printemps, début d’été. Pourtant, sachez qu’en raison de la quantité de graisses qu’elle contient, la préparation de l’alose sur des braises peut s’avérer assez difficile. En essayant de la tourner pour la faire griller sur l’autre côté, vous risquez de fissurer la peau et de le casser en fait. En même temps, les graisses pourraient de s’écouler sur les braises, en les allumant. Vous risquez donc de brûler les poissons et de les compromettre vu que leur taille est assez réduite. Donc pour une manipulation plus facile, à mon sens il vaut mieux choisir la technique de cuisson en papillote.

    Le mieux serait d’acheter les aloses d’avance, à la veille du repas, les nettoyer, les laver et les saler. Laissez-les reposer dans le frigo. Le lendemain, mettez à l’intérieur de chaque poisson des rondelles de citrons, des gousses d’ail écrasées et du romarin. Huilez un peu les poissons avant de les Saler et poivrer et les mettre dans une feuille de papier de cuisson. Roulez le papier à plusieurs reprises autour de chaque poisson, avant de poser ces paquets sur le grill à charbon, à une température moyenne, voire douce. Tournez les aloses à plusieurs reprises sur les deux côtés jusqu’à ce que la couleur du papier change un peu. Ne vous alarmez pas si le papier de cuisson commence à noircir ici et là sur les coins.

    Après une vingtaine de minutes, une demi-heure, vous pouvez retirer les poissons du barbecue, mais sachez que le temps de cuisson peut varier énormément en fonction de l’intensité du feu et des caractéristiques du grill. Servez l’alose parsemée de persil finement haché et arrosée de jus de citron. Comme accompagnement prévoyez des pommes de terre cuites à l’eau et une bonne salade de verdures (laitue, radis, ciboulette, concombre). N’oubliez pas non plus un vin blanc jeune et frais.

  • Martisoare pas comme les autres

    Martisoare pas comme les autres

    Sur toile de fond de météo printanière, la fête du martisor, le 1er mars, semble approcher à grands pas. Rappelons-le, au cours de cette fête qui symbolise l’arrivée du printemps, les Roumains, mais aussi les Bulgares et les Macédoniens, s’offrent les uns les autres des martisoare, soit des petits pendentifs décorés d’un fil blanc et d’un autre rouge. Le plus souvent, ce sont les hommes qui en offrent aux femmes. Et vu que cette année, on marque les 170 ans depuis la naissance du poète Mihai Eminescu, le poète roumain le plus grand et le plus représentatif, l’association Moara de Hârtie/Le Moulin à papier de Comana, à proximité de Bucarest, a décidé de mélanger la tradition du martisor et la mémoire du poète Mihai Eminescu pour produire des martisoare inédits. Moara de hârtie est une association d’artisans basée dans le village de Comana, à une cinquantaine de km dans le sud de la Capitale roumaine qui se propose de recycler le papier et de l’imprimer selon des techniques anciennes. Cette année, les artisans du Moulin à papier ont imaginé des livres en miniature que les Roumains peuvent offrir en cadeau aux dames à l’occasion du martisor.

    Lancé en 2020, ce martisor n’est pas le premier produit de ce projet, affirme Dana Georgescu de l’Association « Le Moulin à papier ». « Le projet a démarré en 2017 et initialement, nous avons choisi des vers tirés de poésies qui décrivaient des aspects du printemps, que nous avons ensuite inclus dans un livre en miniature. Quelle meilleure idée pour le Moulin à papier que d’imaginer un petit livre contenant des vers ? Puis nous avons constaté qu’il serait intéressant de créer de petits livres avec des textes d’auteurs roumains importants. Nous avons commencé il y a plusieurs années par les poésies d’Ana Blandiana, pour continuer par celles de Nichita Stanescu. Vu que 2018 a été l’année du centenaire de la Grande Union, nous avons inclus aussi un texte écrit par la reine Marie. Cette année, lors du 170e anniversaire de Mihai Eminescu, nous avons décidé de créer de petits livres avec des vers de son œuvre. »

    Les livres en miniature signés Mihai Eminescu, imprimés sur du papier recyclé et confectionné manuellement à Comana sont commercialisés en plusieurs versions, explique Dana Georgescu : « Le modèle le plus simple est un petit livre avec des couvertures en papier manufacturé chez le Moulin à papier par des gens de la communauté locale. Il est attaché à un petit carton et décoré d’un fil tressé rouge et blanc. Dans l’autre variante de martisor, le petit livre se trouve à l’intérieur d’une boite en carton qui imite un livre. Celle-ci est également confectionnée manuellement, et décorée de fleurs pressées. Sur la couverture de chaque livre en miniature nous avons inséré en fait une fleur bleue, qui suit en fête le thème de cette année qui est la couleur bleu. Pour nous, le bleu est la couleur d’Eminescu, puisqu’il signifie les hauteurs et les profondeurs. Sur le grand livre, la signature du poète est imprimée en feuille d’or. C’est une édition absolument superbe. »

    Même si la fleur bleue est un symbole d’Eminescu, qui donne d’ailleurs le titre d’un poème très connu, à l’intérieur des petits livres se trouvent aussi quelques vers inédits. Explication avec Dana Georgescu : « Nous avons découvert des vers absolument à part dans le magazine Manuscriptum, paru en 1991 sous la coordination de Petru Creția. Ce sont des vers d’Eminescu d’inspiration traditionnelle réunis dans un poème sans titre, auquel on a donné ensuite le titre « Entre le nouveau et le grand », en fait le premier vers du manuscrit respectif. Ce ne sont pas des poèmes connus, mais je crois que chaque femme aimera recevoir un tel martisor. »

    Les livres en miniature réalisés à Comana peuvent être portés en tant que broches selon le modèle du martisor traditionnel, mais aussi gardés comme objets décoratifs dans une mini-bibliothèque écologique.