Tag: prison

  • 03.02.2016

    03.02.2016

    Corruption — Le plénum du Sénat de Bucarest a approuvé aujourd’hui la demande de la Direction nationale anti-corruption de démarrer la poursuite pénale contre le sénateur de l’Union nationale pour le progrès de la Roumanie, Gabriel Oprea, ex-vice-premier ministre chargé de la Sécurité nationale et ex-ministre de l’Intérieur. La décision a été adoptée avec 102 voix pour et 31 contre. Durant son mandat ministériel, il est accusé d’avoir commis deux abus de fonction avec prise illégale d’intérêts. Il est aussi mis en cause d’avoir utilisé les ressources humaines et matérielles du ministère de l’Intérieur pour se déplacer en convoi officiel, même s’il n’en avait pas le droit.


    Par ailleurs, Gabriel Oprea est accusé davoir signé un protocole donnant droit au procureur général, Tiberiu Niţu, dutiliser lui aussi de manière illégale un convoi officiel. Tiberiu Niţu a présenté sa démission mardi ne fait plus, toutefois, l’objet de l’investigation, affirment les procureurs. Aux termes de la loi seuls le président du pays, le premier ministre et les présidents de la Chambre des Députés et du Sénat peuvent bénéficier d’un cortège officiel, alors que les ministres peuvent les utiliser uniquement en situations d’urgence.



    Adoptions – La Commission emploi et protection sociale de la Chambre des députés de Bucarest a adopté mardi le projet de loi qui raccourcit les délais et simplifie les procédures d’adoption, pour qu’un enfant puisse être déclaré adoptable plus vite. Afin de produire une bonne relation entre la famille d’adoption et l’enfant, la Commission a majoré de 3 à 12 mois le congé d’adoption accordé aux parents. La durée de validité de l’attestation que les parents doivent obtenir pour pouvoir adopter sera également étendue d’une année à deux.



    Justice — Le gouvernement de Bucarest discute aujourd’hui du projet de décret d’urgence élaboré par la ministre roumaine de la Justice, Raluca Prună, qui élimine la possibilité pour les détenus de réduire leurs peines s’ils rédigent et publient des ouvrages scientifiques. La ministre roumaine explique que lannulation de cet article de loi existant depuis 1969 est nécessaire en raison des nombreux cas de détenus ayant fait recours de manière abusive à lui, ces deux dernières années. Un véritable phénomène d’imposture intellectuelle se manifeste dans les prisons, a dit la ministre. Si, en 2014, 90 ouvrages étaient rédigés et publiés, en 2015, leur nombre avait progressé jusqu’à 340, a expliqué Raluca Pruna.



    Economie — Le score de la Roumanie en matière de risque pays a été maintenu à B par la société Coface, ce qui indique un milieu microéconomique instable, lit-on dans le rapport 2015 sur la Roumanie, rédigé par le leader mondial de l’assurance pour le commerce extérieur. « En dépit de l’équilibre macroéconomique, du recul dans l’adoption de l’euro et de la réalisation des critères de convergence nominale, la Roumanie demeure vulnérable en raison du caractère structurel des perturbations microéconomiques internes », précisent les auteurs du document.


    Selon eux, les facteurs ayant engendré ces déséquilibres sont le niveau très élevé du crédit commercial, l’interdépendance très élevée entre les entreprises, la fermeture accélérée de nombreuses compagnies qui supplante le volume de sociétés nouvellement créées ou encore le nombre élevé de moyens de paiement refusés. Parmi les points forts de la Roumanie, Coface cite le marché intérieur relativement important, la main d’œuvre qualifiée et bon marché, une réserve en devises substantielle et une monnaie locale relativement stable par rapport à l’Euro. Dans le même temps, l’endettement public est inférieur à la moyenne de l’UE tandis que la dépendance énergétique est réduite. Selon Coface, la croissance économique de la Roumanie devrait se chiffrer à 4,2%.



    Tourisme — Les arrivées dans les structures d’accueil touristique de Roumanie se sont chiffrées en 2015 à plus de 9,8 millions, en hausse de 17,2% par rapport à 2014, selon les données de l’Institut national des statistiques. Le taux des touristes roumains sur le total des arrivées dans les hôtels et pensions s’est monté à 77,4% alors que celui des étrangers sest chiffré à 22,6%, des pourcentages similaires aux statistiques de 2014. Trois quarts des touristes étrangers ayant visité la Roumanie étaient des Européens. Conformément à l’INS, la durée moyenne d’un séjour a été en 2015 de 2,5 jours dans le cas des touristes roumains et de 2 jours pour les étrangers. Des indicateurs élevés d’occupation des places d’hébergement ont été enregistrés dans le cas des hôtels (36,3%), villas touristiques (21,8%) et auberges de jeunesse (20,4%).

  • February 3, 2016 UPDATE

    February 3, 2016 UPDATE

    PROSECUTION – The Romanian Senate has complied with the request of the National Anti-Corruption Directorate regarding the prosecution of the senator of the National Union for the Progress of Romania, Gabriel Oprea, former deputy prime minister for national security and interior minister. The decision was passed with 102 ayes and 31 nays. Oprea is facing two charges of abuse in office and is accused of obtaining undue benefits for himself or for another person during his term in office. One of the offences is the use of the Interior Ministrys human and material resources to illegally ensure the ministers police escort. The second offence is related to the conclusion of an agreement under which the Prosecutor General, Tiberiu Nitu, allegedly benefited from a motorcade. Prosecutors say that Tiberiu Nitu, who resigned on Tuesday, is not under investigation. The law stipulates that only the president, the prime minister and the two speakers of the Chamber of Deputies and the Senate, respectively, have the right to a motorcade, whereas ministers can use it only in emergencies.



    CORRUPTION– The mayor of the south-eastern Romanian city of Braila, Social Democrat Aurel Simionescu, was taken into custody on Wednesday by the anti-corruption prosecutors who accuse him of having favoured a consortium of firms, at a tender to modernize a boulevard. The facts, assimilated to corruption deeds, were reportedly made with the assistance of civil servants subordinated to the mayor, as well as with the complicity of the representatives of the firms interested in getting the public works contracts. According to judicial sources, the prejudice brought to the local administration stands at some 9 million Euros.



    JUSTICE– The Romanian government on Wednesday decided to suspend until September 1, 2016, under an emergency ordinance, the enforcement of the legal provision reducing the sentences of detainees publishing alleged scientific works. The decision comes after justice minister, Raluca Pruna, has justified her calls for the repealing of this legal provision, laid down in the Romanian law since 1969, through the fact that in the last couple of years, abuses have been reported entailing intellectual imposture in penitentiaries. The phenomenon has gained momentum: whereas 90 works were written in 2014, as many as 340 works were published in 2015, minister Pruna explained.



    SECURITY IN EUROPE–The Romanian Foreign Ministry hails the United States announcement on a four-fold increase in the budget destined for the European Reassurance Initiative/ERI for 2017, as well on its determination to assure a robust American military presence in Europe. According to the Romanian Foreign Ministry, the announcement comes as a confirmation of the United States strong commitment to Europes security, tightening NATOs collective defense measures and discouraging risk factors. The implementation of the measures announced by the US will contribute significantly to consolidating Romanias and the other allies security in the face of security provocations in our region, a press release issued by the Romanian Foreign Ministry on Wednesday shows. The Pentagon has announced it increases its budget for Europe, up to 3.4 billion dollars, in the new security strategic context, marked by Russias actions and the ascension of the Islamic State terrorist group. Allied within NATO, Bucharest and Washington are tied by a bilateral strategic partnership.



    DEFENSE – Romania and France are supporting each others efforts to fight international terrorism, and the Romanian authorities reiterate their solidarity with France, in the difficult context generated by the recent terror attacks in Paris. This was the conclusion of the talks held in Bucharest on Wednesday by Romanian defense minister, Mihnea Motoc, and the Chief of Staff of the French Army, general Pierre de Villiers. A focal point on the agenda of the talks was the future NATO Summit in Warsaw, against the backdrop of the strategic adjustment process carried out by the North Atlantic Alliance. The French military official also met with his Romanian counterpart, general Nicolae Ciuca, together with whom he approached the security development situation in the Black Sea area and the participation of Romanian military in theatres of operations.



    ROMANIAN ECONOMY – The French credit insurance company Coface has maintained the B country risk rating for Romania, which is indicative of an unstable macroeconomic environment, the companys 2015 macroeconomic Report says. “Despite the macroeconomic balance, the setback in the transition to the Euro and the compliance with the nominal convergence criteria, Romania is still vulnerable because of the structural character of domestic microeconomic imbalance, the Report shows. According to the Report, the factors of the imbalance are the very high level of the trade credit, the great interdependence between companies, the speedy interruption of the activity of many companies as compared to the recently registered companies and the high level of instruments that were refused upon payment. According to Coface, the strengths are the relatively large domestic market, qualified and cheap work force, a significance currency reserve and the relatively stable national currency as against the Euro, the public debt level below the EU average and a low energy dependence. Coface estimates a 4.2% economic growth for Romania this year.



    ADOPTIONS – The Commission for labour and social protection of the Chamber of Deputies on Tuesday passed the draft law shortening the adoption time and simplifying the adoption procedures, so that a child could be adopted more quickly. To facilitate a better relationship between children and their new family, the Commission increased the accommodation leave granted to parents from 3 to 12 months. If within a year, parents failed to adopt a child, they are now given one more year to do it.



    TOURIST INDUSTRY – According to the National Institute for Statistics, 9.8 million tourists were accommodated in various units in Romania in 2015, by 17.2% more than in 2014. 77.4% of the total number of tourists were Romanian and 22.6% were foreign, the figures being similar to the ones in 2014. Three quarters of the foreign tourists came from Europe. The average stay of Romanian tourists was 2.5 days and that of foreign tourists was 2 days. 36.3% of the tourists stayed in hotels, 21.8% in villas and 20.4% in hostels.


    (Translated by Diana Vijeu and Ana-Maria Palcu)

  • 29.01.2016 (mise à jour)

    29.01.2016 (mise à jour)

    Cigarette – Le président roumain, Klaus Iohannis, a promulgué ce vendredi la loi visant linterdiction de fumer dans les lieux publics fermés, deux jours après que la Cour constitutionnelle du pays a décidé que cet acte réglementaire est conforme à la loi fondamentale roumaine. Adoptée en décembre dernier, la loi empêche désormais de fumer dans tout espace public fermé, sur les lieux de travail, sur les aires de jeux pour enfants, à lintérieur des établissements médicaux, denseignement ou de protection et dassistance aux enfants. A ce jour, 17 des 28 Etats membres de lUE interdisent complètement la cigarette dans les lieux publics fermés, dans les transports en commun et sur le lieux de travail.



    Justice – La ministre roumaine de la Justice, Raluca Prună, a rendu public vendredi le projet de décret durgence qui éliminera la possibilité de réduire les peines pour les détenus qui rédigent des travaux scientifiques en prison. Le Conseil supérieur de la magistrature, organisme qui veille au bon fonctionnement de la justice roumaine, a donné un avis négatif à cette proposition, mais la ministre poursuit ses démarches. Selon Raluca Prună, cette prévision légale sert de prétexte pour de nombreux abus, expliquant que lon assistait à une recrudescence douvrages dits scientifiques élaborés dans les établissements pénitentiaires, un phénomène qui va croissant.



    Budget – Fin décembre 2015, le budget général consolidé de la Roumanie enregistrait un déficit de quelque 2 milliards 200 millions deuros, soit quelque 1,4% du PIB, fait savoir le ministère des Finances de Bucarest. Il sagit dune transition plutôt brusque, car en novembre dernier, le budget bénéficiait dun excédent denviron un milliard 100 millions deuros, met en garde le ministère. La raison en sont les dépenses gouvernementales importantes, se montant à léquivalent de 2% du PIB, effectuées en décembre seulement. Sur ce montant, les projets à financement européen ont bénéficié de la partie la plus importante, soit un milliard 500 millions deuros, alors que la fin 2015 constituait également léchéance des paiements pour les projets supportés de fonds structurels européens pour la période 2007-2013. En décembre dernier, la partie cofinancement de la Roumanie pour les projets européens a dépassé le milliard 900 millions deuros, soit six fois plus que la moyenne.



    Coopération — La Roumanie et la Hongrie voisine souhaitent renforcer leurs relations bilatérales, y compris en tant que membres de l’UE et de l’OTAN, a déclaré le ministre roumain des Affaires étrangères, Lazăr Comănescu, à l’issue de son entretien à Bucarest avec son homologue hongrois, Peter Szijjarto. L’officiel roumain a souligné la nécessité d’un réel partenariat entre les deux pays et s’est félicité de l’excellente coopération économique bilatérale, la Hongrie étant le troisième partenaire commercial de la Roumanie.



    Adhésion – Il est dans l’intérêt de la Roumanie d’adhérer à la zone euro au moment où elle sera préparée à le faire, a déclaré, vendredi, à Timisoara (dans l’ouest de la Roumanie), l’ancien président de la Commission européenne, José Manuel Barroso. Dans une interview à l’agence roumaine de presse AGERPRES, il a précisé que l’entrée dans cette zone dépend en grande partie des progrès que le pays enregistrera en ce sens. L’ex président de l’Exécutif communautaire a également affirmé que si la monnaie unique n’avait pas existé, l’Europe se serait retrouvée dans une situation beaucoup plus difficile. José Manuel Barroso a reçu le titre de Docteur Honoris Causa de l’Université de l’Ouest de Timişoara.



    Chisinau — Les leaders des protestataires de République de Moldova, ont fait savoir vendredi , lors d’un forum civique, que les contestations et les pressions exercées sur le nouveau cabinet de Chisinau se poursuivraient, informe l’agence de presse Moldpres. Ils ont précisé que leurs revendications devaient être entièrement satisfaites, afin de sortir le pays de la crise. Selon un des leaders, le socialiste Igor Dodon, l’annonce, vendredi, par le président du Parlement Andrian Candu concernant la disponibilité d’organiser un référendum sur l’élection du président au suffrage direct représente une première victoire. En ce qui concerne la tenue d’élections anticipées demandée par les contestataires, Candu soutient que la législation en vigueur interdit l’auto dissolution du Législatif et qu’il n’y pas d’autre conditions juridiques pour devancer la tenue des élections. Après l’investiture, la semaine dernière, du nouveau cabinet dirigé par Pavel Filip, plusieurs dizaines de milliers de protestataires sont descendus dans la rue. Ils répondaient à l’appel lancé par la société civile pro-européenne et par deux partis pro-russes, qui dénoncent la corruption de la classe politique.



    Tennis – Le duo formé du joueur roumain Horia Tecău et de lAméricaine Coco Vandeweghe rencontrera la paire russo-brésilienne Elena Vesnina/Bruno Soares, tête de série nr.5, dans la finale de l’épreuve de double mixte à l’Open d’Australie, premier tournoi de Grand Chelem de l’année. Horia Tecău et Coco Vandeweghe ont dépassé en deux manches le binôme Andreja Klepac (Slovénie)/Treat Huey (Philippines), sur le score de 6-4, 6-4. Leurs adversaires, Vesnina et Soares ont triomphé des principaux favoris, Sania Mirza (Inde) et Ivan Dodig (Croatie), score 7-5,7-6. Notons quen 2012, Horia Tecău a remporté le titre de cette épreuve de double mixte aux côtés de lEtasunienne Bethanie Mattek-Sands.




  • Vol intellectuel en prison et à l’université – peut-on l’endiguer?

    Vol intellectuel en prison et à l’université – peut-on l’endiguer?

    “Nous avons à faire avec un plagiat subtil, utilisant des méthodes masquées de copier ou de reraconter le travail dorigine. Il ne sagit pas dun copier/coller classique, mais dun auteur professionnel, caché, qui a réalisé des paraphrases inacceptables, comme on les appelle dans le jargon spécialisé. Cest une situation insolite”. Le professeur Marian Popescu, président de la Commission déthique de lUniversité de Bucarest ne cache pas sa stupeur. Comme pour les faux billets, de plus en plus similaires à loriginal, ce cas de plagiat avec dimportantes implications légales na pu être tiré au clair quau bout de plusieurs mois.



    Condamné pour corruption, George Copos, ancien vice-premier ministre et homme daffaires très prospère, a réussi à réduire sa peine de prison grâce à plusieurs livres quil aurait écrits, pratiquement en un clin dœil, derrière les barreaux. Une issue de secours autorisée par la loi, à condition quil sagisse de travaux scientifiques. Cest ainsi que George Copos aurait élaboré un ouvrage dhistoire très pointu, portant sur les alliances matrimoniales des princes roumains et des autres pays de lEurope du sud-est, entre le 14e et 16e siècles.



    Non seulement le sujet est identique à celui traité par un diplômé de master de la Faculté dhistoire de lUniversité de Bucarest, le coordinateur des deux travaux est une seule et même personne, mais, au moment des faits, le détenu George Copos était dans limpossibilité deffectuer ce genre de recherches, précise le professeur Marian Popescu : “Il y a des indices clairs que M. George Copos naurait pas pu réaliser ce travail et donc il ne saurait être reconnu comme auteur. Il na pas dantécédents dans lactivité scientifique et, en prison, il na pas eu les conditions détude requises ou encore laccès aux documents darchive cités dans le volume. Il nous semble également éloquent que sa documentation sarrête à 2005, lannée de la soutenance de la dissertation de lauteur ayant fait un travail similaire. (625) Un auteur caché ayant réécrit un ouvrage est une situation à laquelle nous navons pas eu à faire jusquà présent. Les universités nont pas toujours les ressources pour identifier et examiner ce type de plagiat insidieux”.



    Les conclusions de la Commission déthique de lUniversité de Bucarest seront notifiées à la Direction roumaine des pénitenciers de même quau ministère de la Justice. Ce cas est loin dêtre singulier. Ces trois dernières années, près de 200 détenus roumains ont écrit et publié en temps record plus de quatre cents ouvrages dit scientifiques alors quils se trouvaient en prison. A tout cela sajoutent les suspicions voire les accusations prouvées de plagiat formulées à lencontre de plusieurs hauts responsables politiques roumains, dont lex-premier ministre Victor Ponta.



    Or, la recrudescence du plagiat ternit limage de lEducation nationale. Elle lui impose aussi de revoir durgence ses moyens coercitifs et ses fondements éthiques, à tous les niveaux. Tout dabord, celui des cadres universitaires – à sensibiliser au sujet des préjudices quils portent, en facilitant le plagiat, à leurs propres carrières et à leurs établissements. Ensuite, il y a lautre défi majeur – les élèves et les étudiants, selon le président de lUniversité de Bucarest, le professeur Mircea Dumitru: “Cest la face cachée dun iceberg énorme. Nous constatons ainsi quel est létat réel de lenseignement roumain. Les jeunes qui arrivent dans les universités ont été éduqués à copier. Ils sont tranquilles avec ce genre de méthode et lacceptent sans réticences”.



    Le problème cest que les démarches de lUniversité de Bucarest en faveur du renforcement de la culture éthique de lEducation restent à ce jour singulières dans le paysage académique roumain, précise encore le professeur Marian Popescu, président de la Commission spécialisée de cette institution. Il est vrai quen dehors du consortium constitué par les grandes universités du pays, les établissements situés dans les villes moyennes ou petites ont préféré faire profil bas lorsquils avaient été pointés du doigt pour des irrégularités de ce genre.



    Face au volume grandissant de travaux dits scientifiques réalisés dans les prisons roumaines, la ministre de la justice, Raluca Pruna, promet déliminer les diminutions des peines auxquelles ces ouvrages donnent droit. “Il est discriminatoire, dans ce cas, que le travail intellectuel soit mieux récompensé que le travail physique”, précise Raluca Pruna. Effectivement, pour un livre écrit et publié, un détenu bénéficie dune réduction de 30 jours de sa peine, alors que 4 jours de travail physique ne donnent droit quà un seul jour de liberté supplémentaire.



    Dans le même temps, le milieu universitaire tente de changer le cadre législatif régissant les doctorats en Roumanie. Pour mieux endiguer les abus, un décret gouvernemental déchoira, dès le mois de février, le ministère de lEducation de ses compétences dattribuer ou de lever le titre de docteur, pour les conférer aux universités. Son application nest pourtant pas rétroactive – une suite de la controverse est donc à attendre.

  • 29.01.2016

    29.01.2016

    Cigarette – Le président roumain, Klaus Iohannis, a promulgué ce vendredi la loi visant linterdiction de fumer dans les lieux publics fermés, deux jours après que la Cour constitutionnelle du pays a décidé que cet acte réglementaire est conforme à la loi fondamentale roumaine. Adoptée en décembre dernier, la loi empêche désormais de fumer dans tout espace public fermé, sur les lieux de travail, sur les aires de jeux pour enfants, à lintérieur des établissements médicaux, denseignement ou de protection et dassistance aux enfants. A ce jour, 17 des 28 Etats membres de lUE interdisent complètement la cigarette dans les lieux publics fermés, dans les transports en commun et sur le lieux de travail.



    Justice – La ministre roumaine de la Justice, Raluca Prună, soumet au débat public son projet de décret durgence qui élimine la possibilité de réduire les peines de prison pour les détenus qui rédigent des travaux scientifiques en prison. Le Conseil supérieur de la magistrature, organisme qui veille au bon fonctionnement de la justice roumaine, a donné un avis négatif à cette proposition, mais la ministre poursuit ses démarches. Selon Raluca Prună, cette prévision légale sert de prétexte pour de nombreux abus, expliquant que lon assistait à une recrudescence douvrages dits scientifiques élaborés dans les établissements pénitentiaires, un phénomène qui va croissant.



    Budget – Fin décembre 2015, le budget général consolidé de la Roumanie enregistrait un déficit de quelque 2 milliards 200 millions deuros, soit quelque 1,4% du PIB, fait savoir le ministère des Finances de Bucarest. Il sagit dune transition plutôt brusque, car en novembre dernier, le budget bénéficiait dun excédent denviron un milliard 100 millions deuros, met en garde le ministère. La raison en sont les dépenses gouvernementales importantes, se montant à léquivalent de 2% du PIB, effectuées en décembre seulement. Sur ce montant, les projets à financement européen ont bénéficié de la partie la plus importante, soit un milliard 500 millions deuros, alors que la fin 2015 constituait également léchéance des paiements pour les projets supportés de fonds structurels européens pour la période 2007-2013. En décembre dernier, la partie cofinancement de la Roumanie pour les projets européens a dépassé le milliard 900 millions deuros, soit six fois plus que la moyenne.



    Hongrie – Le chef de la diplomatie hongroise, Péter Szijjárto, se trouve à Bucarest pour une visite officielle à linvitation de son homologue roumain, Lazăr Comănescu. Les deux hommes doivent se pencher sur les relations bilatérales entre leurs pays et surtout sur le renforcement de la coopération économique, en matière de transport et dinfrastructure énergétique. Les dernières évolutions en Europe, au niveau régional et continental ne seront pas oubliées non plus. Par la suite, le ministre hongrois des Affaires étrangères sentretiendra également avec le premier ministre roumain, Dacian Cioloş. tablissements pénitentiaires, un phénomène qui va croissant.



    Moldova — Les leaders des protestataires qui manifestent en République de Moldova doivent annoncer ce vendredi le calendrier de leurs mouvements. L’ultimatum quils avaient donné aux autorités de Chişinău, dont ils exigent la démission en bloc et l’organisation d’élections anticipées, est arrivé à échéance jeudi. Auparavant, le président du Législatif, Andrian Candu, avait invité les leaders des protestataires à des négociations, vendredi ; une invitation que ceux-ci ont décliné. Après l’investiture, la semaine dernière, du nouveau gouvernement dirigé par Pavel Filip, des dizaines de milliers de protestataires sont descendus dans la rue à l’appel de la société civile pro-européenne et de deux partis pro-russes qui dénoncent la corruption de la classe politique. Les manifestants ont averti qu’ils bloqueraient certaines routes nationales et qu’ils auraient recours à des actes d’insoumission civique. Mardi, Pavel Filip a fait sa première visite à l’étranger en tant que chef du cabinet moldave — en Roumanie voisine, selon la tradition. Tant le président Klaus Iohannis que le premier ministre Dacian Cioloş l’ont assuré de leur soutien sur la voie de l’intégration européenne, mais lui ont demandé d’accélérer les réformes et de prendre des mesures contre la corruption.



    Tennis — Le duo formé du joueur roumain Horia Tecău et de lAméricaine Coco Vandeweghe s’est qualifié dans la finale de l’épreuve de double mixte à l’Open d’Australie, premier tournoi de Grand Chelem de l’année. Les deux sportifs ont dépassé en deux manches le binôme Andreja Klepac (Slovénie)/Treat Huey (Philippines). Notons quen 2012, Horia Tecău a remporté le titre de cette épreuve de double mixte aux côtés de lEtasunienne Bethanie Mattek-Sands.



    Météo – Même si elles enregistrent une légère baisse par rapport à hier, les températures restent élevées par rapport à la normale saisonnière, sur la plupart du territoire roumain. Le ciel est couvert et il pleut sur le nord-ouest, le nord, le centre et lest du pays. La giboulée et la neige se concentrent seulement sur les régions montagneuses. Les maximales de la journée vont de 3 à 13 degrés, avec 10 degrés, à midi, à Bucarest.

  • Les écrivains des prisons roumaines

    Les écrivains des prisons roumaines

    Depuis à peu près un an, une véritable académie des malfaiteurs se développe dans les prisons roumaines. Responsables politiques — ministres, parlementaires et maires, richissimes hommes d’affaires, ex-magistrats et vedettes du sport, ils n’ont pas hésité à mettre à profit une opportunité prévue par la loi 254/2013. Celle-ci offre aux détenus la possibilité de réduire leur période de détention de 30 jours pour chaque ouvrage scientifique publié ou invention brevetée durant la période de détention.



    Cet acte normatif s’avère très permissif devant la persévérance des locataires de luxe des pénitentiaires roumains. La loi arrive même à encourager les abus puisque la réduction des peines de prison ferme s’applique pour chaque livre dont la valeur scientifique est confirmée uniquement par le tampon d’une maison d’éditions. Les soupçons concernant l’apparition d’une nouvelle branche professionnelle, celle des écrivains-fantôme, s’avèrent justifiés, puisque nombre de ces nouveaux auteurs avaient fait preuve par le passé d’un vocabulaire bien pauvre et de graves carences de grammaire de la langue roumaine.



    Cette véritable métamorphose, ainsi que l’œuvre pléthorique publiée dans un laps de temps plutôt court ont attiré l’attention des responsables de Bucarest. La ministre de la Justice, Raluca Pruna, met en question le caractère scientifique de ces tomes. « Je fais une analyse très sérieuse et je souhaite revoir, conjointement avec l’Administration nationale des pénitentiaires, comment cette procédure a été appliquée. Au cas où je constate qu’elle était appliquée d’une manière déficitaire, contraire à la loi, je ne serais pas du tout timide » a précisé Mme Pruna. Selon elle, entre 2007 et 2010, un seul ouvrage de ce genre a été écrit, une vingtaine de livres ont été publiés entre 2011 et 2013, alors qu’en 2015 leur nombre a dépassé les 330.



    La situation devrait pourtant changer prochainement. Une initiative législative de modification de la loi de l’exécution des peines – actuellement sous la loupe des sénateurs de Bucarest – prévoit l’abrogation de ce très controversé article législatif. Les initiateurs affirment que l’actuelle loi ne fait que stimuler l’imposture et permet aux détenus de raccourcir leurs peines. La simple activité de création littéraire en prison ne garantit pas un changement réel de l’attitude antisociale de son auteur. Au cas où cette loi est adoptée, il reste à voir quels seront les nouveaux subterfuges que les VIPs des prisons roumaines utiliseront pour réduire leurs peines. Sinon, l’inflation d’ouvrages soi-disant scientifiques dans une variété de domaines se poursuivra. (trad.: Alex Diaconescu)

  • A la Une de la presse roumaine 06.01.2016

    A la Une de la presse roumaine 06.01.2016

    C’est une actualité bien diverse qui ressort des éditions électroniques des principaux quotidiens roumain qui se penchent sur les écrivains des prisons roumaines, sur l’initiative de plusieurs prêtres orthodoxes concernant le mariage gay ou encore sur les perspectives olympiques du sport roumain.


  • Corneliu Coposu, Godfather of Romanian Democracy

    Corneliu Coposu, Godfather of Romanian Democracy

    One of the most important things that one can do in life is leave a legacy, which is not as important materially as it is symbolically, especially as a role model. Such was the life of Corneliu Coposu, who died on 11 November 1995. He is remembered as a martyr of democracy and one of the most important figures in its rebirth after 1989, after almost half a century of Communist dictatorship. He left behind a major legacy of political and religious beliefs, integrity and physical and mental resilience in resisting the regime, which coaxed many into collaborating. ‘History’s Devil’, as Polish philosopher Leszek Kolakowski called the red terror regime, plagued Corneliu Coposu until 1989.



    The regime tried to co-opt him, to corrupt his soul and convictions, and compromise him. Based on his own testimony, as well as documents found in the archives of the former political police, after being released from prison, Coposu was arrested 27 times for short bouts, his house was searched dozens of times, and 3,000 personal documents were seized.



    After 1989, Coposu was a man around whom people clustered in the attempt to restore the Romanian society, with its politics and culture, gravely altered by the Communist past. In 1995, when he passed away, Coposu had on his side a great number of Romanians determined to make a change. His immense suffering during the dictatorship had much to do with the sympathy he engendered. After 17 years of political prison, he managed to confirm that truth eventually triumphs. His modesty was exemplary. He emphasized the fact that he was not an individual role model, but a mere representative of a whole generation that lived to tell the terrible tale of suffering they endured in prison.



    He was born on 20 May 1914, in Salaj. His father was a Greek Catholic priest. He studied law, became a lawyer and got his PhD from the University of Cluj. He was a close associate of National Peasant Party leader Iuliu Maniu, as his personal assistant. He was arrested on July 14 1947, along with the entire leadership of that party, and was given a mock prosecution by the newly instated Communist regime. He was sentenced to hard labor for life, but was released in 1964. 9 of the 17 years he spent in jail were in complete seclusion, during which time he almost forgot how to speak.



    His worst experience was the time spent in prison in Ramnicu Sarat. Here he is telling us about it:


    “The prison in Ramnicu Sarat had 34 cells, 16 each on the ground floor and the top floor, divided by fence wire. It also had 2 side cells and 4 punishment cells in the cellar. Each cell was 3 meters by 2. They were honeycombed, one next to the other, at a height of 3 meters and had an inaccessible little window, 45 by 30 cm, shuttered on the outside, so no light could come through. There was a 15-watt light bulb shining permanently, shedding a mortuary light. There was no heating, the jail had been built around 1900 and it had thick walls. It had two rows of walls, 5 or 6 meters high, and between them was a control corridor. The second wall had the watchtowers where armed soldiers patrolled.”



    The totalitarian regime did not call the prisoners by name. It gave them numbers. In 1993, Coposu recalled for us what life for him and the other detainees was like:


    “Each detainee had a number which was the cell number, our names were not known. We were identified by our cell number. Each prisoner, being alone, was denied any conversation or relation with any other occupant in a cell, and for a long time conversations were in Morse code, knocked into the wall, until the system was uncovered and severe punishment was meted out. After that, we coughed the Morse code, which was exhausting, especially given the extremely frail condition we were in. I was in cell 1, and above me, in cell 32, was Ion Mihalache, who initially could be contacted by Morse code, until 4 or 5 years later, when his hearing failed and he could no longer react to the knocks on the wall.”



    Asked if he would have lived his life differently had he been able to turn back time, he answered: “I looked into my conscience, I reviewed all my suffering and misery in prison, during the years of detention, the persecutions during the years after I got out of the penitentiary, and I believe that I would not have a choice. I would opt for the same destiny at the drop of a hat. I think our destinies are prescribed to us from birth. I am not a fatalist, but I think that even if I had some alternatives, I would choose the same past I have lived, and which I would repeat serenely.”


    (Translated by C. Cotoiu / Edited by E. Enache)

  • Corneliu Coposu, le Senior de la nouvelle démocratie roumaine

    Corneliu Coposu, le Senior de la nouvelle démocratie roumaine

    On dit que l’une des choses les plus importantes dans la vie, c’est l’héritage légué aux générations futures. Il s’agit non seulement de biens matériels, mais aussi et surtout de biens immatériels, à valeur symbolique, à savoir la conduite, les conseils pour la vie, une certaine manière de vivre. Corneliu Coposu est mort le 11 novembre 1995. A présent, les Roumains se souviennent de lui comme d’un martyr de la démocratie et d’un modèle de la renaissance de celle-ci après 1989, au bout de près d’un demi-siècle de communisme. Il nous a laissé en héritage un immense capital de convictions politiques et de foi, d’intégrité, d’austérité, d’endurance dans le combat inégal qui l’a opposé aux communistes, devant lesquels trop nombreux ont été les Roumains à fléchir ou à finir par collaborer. Le régime de la terreur, que le philosophe polonais Leszek Kolakowski allait appeler « le diable de l’histoire », n’a pas cessé de tracasser Corneliu Coposu jusqu’en 1989. Il a cherché à le tenter, à en corrompre l’âme et les convictions, à le compromettre. Selon ses propres témoignages, confirmés par les documents découverts dans les archives de la Securitate, l’ancienne police politique du régime communiste, après sa sortie de prison, Coposu a été arrêté 27 fois pour de brèves périodes de temps. En plus, sa maison a été fouillée à plusieurs reprises et plus de 3000 documents personnels lui ont été confisqués.

    C’est autour de Corneliu Coposu qu’en 1989 les gens se sont réunis dans une tentative de refaire le tissu politique, social, culturel et mental de la Roumanie, gravement endommagé par les pratiques de la tyrannie communiste. Si début 1990 Corneliu Coposu semblait seul et refusé par la majorité, quelques années plus tard, en 1995, l’année de sa disparition, il avait réussi à attirer une bonne partie de la population désireuse de changer quelque chose. Ce qui a pesé le plus lourd dans le changement d’attitude de Roumains face à Corneliu Coposu entre 1990 et 1995, ce fut sa terrible souffrance. Après avoir passé 17 années et demie dans une prison d’extermination, soit de 1947 à 1965, le Senior, comme il allait être surnommé avec respect et affection, a confirmé un proverbe que tout le monde connaît: celui de la vérité qui triomphe à chaque fois, car la vérité, c’est comme de l’huile dans l’eau : elle finit toujours par remonter à la surface. Toutefois, Corneliu Coposu ne s’est jamais présenté comme un exemple singulier à suivre. Il a toujours affirmé que son modèle était celui d’une génération entière de Roumains qui n’ont pas survécu pour raconter toutes les horreurs qu’ils ont vues ou souffertes.

    Né le 20 mai 1914 au département de Salaj, dans le nord-ouest de la Roumanie, dans la famille d’un prêtre grec-catholique, Corneliu Coposu a poursuivi une carrière d’avocat, devenant docteur ès sciences juridiques de l’Université de Cluj. Il a été proche du président du Parti National Paysan, Iuliu Maniu, dont il a été le secrétaire personnel. Le 14 juillet 1947, Corneliu Coposu a été arrêté aux côtés de toute la direction du Parti, suite à un coup monté par le gouvernement communiste. Il a été condamné aux travaux forcés à vie et libéré en 1964. Il a passé 9 ans dans l’isolement total, si bien qu’au moment où il en était sorti, il avait presque oublié de parler.

    La rencontre avec une personne de la grandeur morale du Senior est un privilège, et l’expérience existentielle maximale qu’il a pu partager a été celle de la prison comme univers fermé, sombre et répressif au plus haut degré.

    Pour Corneliu Coposu, cet univers-là a été la prison de Râmnicu Sărat : « La prison de Râmnicu Sărat avait 34 cellules dont 16 alignées au rez-de-chaussée et au premier étage, que séparait un filet métallique. Il existait encore 2 cellules de côté et 4 cellules de punition au sous-sol. Chaque cellule avait une dimension de 3 mètres sur 2. Elles étaient placées en rayon, l’une à côté de l’autre, à une hauteur de 3 mètres il y avait une petite fenêtre inaccessible, 45 cm sur 30, avec des volets à l’extérieur, qui ne laissait pas filtrer la lumière extérieure. Il y avait une ampoule de 15 W allumée en permanence et qui donnait à l’intérieur une lumière de caveau. Il n’y avait pas de chauffage, la prison datait du début du siècle, faite vers 1900, avec des murs épais. Et ceinte de deux rangées de murs très hauts de 5-6 mètres, avec un couloir de contrôle au milieu. Sur la deuxième rangée de murs, il y avait les miradors avec les soldats armés qui gardaient la prison. »

    Le régime totalitaire se rapportait aux gens non pas comme à des êtres avec des noms et des prénoms, mais comme à des nombres. En 1993, Corneliu Coposu se souvenait de sa vie et de celle des autres en prison : «Chaque détenu portait un nombre qui représentait celui de sa cellule. On n’avait plus de noms, juste un nombre qui servait à l’identification. Comme chacun d’entre nous était seul dans sa cellule, la conversation était exclue et pour communiquer avec les autres détenus, on se servait de l’alphabet Morse, en tapant dans les murs. Mais finalement le système a été découvert et sévèrement sanctionné. Pour continuer à parler entre nous, on s’est mis à tousser selon le code Morse, un processus extrêmement fatiguant surtout pour des personnes comme nous, dans un état de faiblesse extrême. Moi, j’avais la cellule n° 1 et juste au-dessus de moi, il y a avait la cellule n° 32 de Ion Mihalache avec lequel j’ai pu communiquer à travers le code Morse 4 ou 5 ans durant. Après quoi, il a commencé à perdre son ouïe et il ne réagissait donc plus. »

    Il est arrivé bien souvent à Coposu de se voir interroger s’il aimerait bien changer de destin s’il pouvait remonter le temps. Non, a-t-il répondu à chaque fois qu’on lui avait posé cette question. En 1993, il disait « j’ai fait un examen de conscience, j’ai passé en revue toutes les souffrances et les misères que j’ai subies durant les années de prison, durant les années de persécutions après ma remise en liberté et je ne pense pas pouvoir vraiment choisir différemment. J’embrasserais volontiers, les yeux fermés, le même destin. D’ailleurs, il se peut que nos destinées soient écrites d’avance. Sans jouer les fatalistes, je crois que j’opterais pour le même passé que j’ai déjà vécu et que je répéterais volontiers. » (Trad. Mariana Tudose, Valentina Beleavski, Ligia Mihaiescu, Ioana Stancescu)

  • 07.10.2015 (mise à jour)

    07.10.2015 (mise à jour)

    Ratification — Le gouvernement de Bucarest a approuvé ce mercredi le projet de loi de la ratification de l’accord sur un prêt remboursable d’environ 150 millions d’euros à la République de Moldova voisine. A cette occasion, le premier ministre Victor Ponta a exprimé son espoir que les autorités de Chisinau accélèrent les réformes qui maintiennent leur pays aux côtés de l’Union européenne et de la Roumanie. Et lui d’ajouter que l’Etat voisin traverse un moment très difficile après l’annonce du FMI qu’il négociera un nouveau programme de crédit avec Chisinau, sur la toile de fond de la disparition d’un milliard de dollars du système bancaire de la république. La première tranche du prêt accordé par la Roumanie sera versée après une information fournie par Chisinau sur l’état des consultations et des négociations avec le FMI.



    Visite — Le président du Knesset, le parlement israélien, Yuli-Yoel Edelstein, s’est exprimé ce mercredi devant le plénum de la Chambre des députés de Bucarest. Il s’est dit fier que la Roumanie ait été un allié tellement fort de son pays dans la lutte globale contre l’antisémitisme. M. Edelstein s’est également dit inquiet de constater que l’Europe a commencé à oublier les leçons de l’Holocauste. 70 ans après la chute d’Hitler, 70 % des Juifs ont peur d’avouer publiquement leur religion, a mentionné le président du Knesset. Le chef du parlement israélien se trouve en Roumanie jusqu’au 9 octobre. A l’agenda de sa visite, il y a des entretiens avec le chef de l’Etat roumain, Klaus Iohannis, avec le président du Senat, Călin Popescu-Tăriceanu, et avec le ministre des affaires étrangères, Bogdan Aurescu. Yuli-Yoel Edelstein participera le 8 octobre, aux cérémonies consacrées a la Journée de l’Holocauste.



    Déclaration — La Roumanie peut contribuer à une solution politique à la crise en Syrie, car son ambassade à Damas est toujours ouverte, a déclaré, ce mercredi, l’ambassadeur américain auprès de l’OTAN, Douglas Lute. Il a mis en exergue le rôle joue par Bucarest au sein de la coalition armée contre l’organisation terroriste Daesh ; le diplomate américain a cependant affirmé que la situation en Syrie ne serait pas stabilisée par des moyens militaires ; pour trouver une solution pacifique, il faut des Etats comme la Roumanie, qui ont des liens avec la politique interne syrienne tellement complexe. Douglas Lute a exhorté la Roumanie à continuer à contribuer aux efforts internationaux visant à atténuer la crise humanitaire en Syrie.



    Corruption — L’ancien ministre roumain de l’agriculture Stelian Fuia (PDL, parti qui a fusionné avec le PNL, en opposition) a été condamné ce mercredi par la Cour d’appel Bucarest à quatre ans de prison ferme. Il a été accusé d’abus de fonctions à l’époque ou il était le directeur d’une station de recherche en agriculture dans le sud du pays. Ce mercredi également, le citoyen français Bruno Roche, ancien directeur de la société Apa Nova Bucarest, a été placé sous contrôle judiciaire, sous l’accusation d’avoir acheté l’influence de personnes hautement placées. Il est également suspecté d’avoir approuvé des versements de plusieurs dizaines de millions d’euros à des compagnies détenues par des hommes politiques et d’affaires roumains, en échange de leur intervention auprès des pouvoirs publics de Bucarest. Des sources judiciaires ont aussi informé que Bruno Roche aurait autorisé des mesures de surveillance et des écoutes téléphoniques des salariés d’Apa Nova, par une firme spécialisée, l’objectif étant d’empêcher les membres du personnel de divulguer les illégalités commises au sein de l’entreprise.



    Météo — Le temps se refroidit en Roumanie, dans les prochaines 24h, avec des pluies sur l’ouest, le sud et le centre. Jeudi en milieu de journée, les températures se situeront entre 9 et 18 degrés.

  • Le « nid de serpents » de Jilava

    Le « nid de serpents » de Jilava

    La prison de Jilava a été construite dans l’enceinte du Fort 13, partie du système de fortifications conçu pour défendre la capitale, Bucarest, dans la seconde moitié du 19e siècle, sous le règne de Carol Ier. Le gouvernement communiste installé par les Soviétiques en 1945 a démarré le processus de communisation de la Roumanie, qui s’est traduit par l’emprisonnement de l’opposition politique démocratique et de tous les opposants du nouveau régime. Jilava devenait ainsi un lieu de transit, un îlot de cet archipel que fut le Goulag roumain, où les détenus étaient interrogés et incarcérés avant qu’il ne soit décidé de l’établissement pénitentiaire où ils allaient purger leur peine.



    Les souvenirs de ceux qui sont passés par là dépassent de loin l’imagination la plus épouvantable. Dès leur entrée en prison, les détenus étaient soumis à un traitement extrêmement violent. Alignés sur deux rangées, les gardiens les accablaient de coups de matraque ou de cravache en cuir, les frappant partout. Après la fouille corporelle, les nouveaux-venus étaient logés dans les cellules surpeuplées, où s’entassaient parfois jusqu’à 200 personnes. Ce n’est donc pas par hasard qu’elles étaient appelées des « nids de serpents ». Dans cet espace confiné, impropre au sommeil, le condamné était obligé de ramper comme un serpent sur les 50 centimètres qui séparaient le plancher en béton du lit d’en bas.



    Constantin Ion a été arrêté en 1949. Elève d’un lycée de Bucarest, il faisait partie d’un groupe de jeunes qui imprimaient et distribuaient des tracts anticommunistes. Le témoignage de ce rescapé de la prison de Jilava, qui date depuis 2000, est conservé au Centre d’histoire orale de la Radiodiffusion roumaine.



    Constantin Ion: « J’ai partagé la cellule avec 160 autres détenus. Je me souviens de la chaleur étouffante des mois de juin, juillet et août et des lits superposés. Nous étions tellement serrés que, pour nous retourner sur l’autre côté, il fallait le faire tous en même temps, comme sur l’ordre de quelqu’un. Selon la règle, les nouveaux – venus n’avaient droit qu’au plancher en ciment, que nous appelions « le nid de serpents ». Même si on ne nous donnait pas trop à manger, il fallait aller au petit coin. Il n’y avait en fait qu’une tinette commune pour faire ses besoins. Plusieurs d’entre nous ont eu la malchance de dormir dans l’urine qui en débordait. En plus, nous étions tous atteints de furonculose. La maladie se répandait vite, car, la nuit, sous l’effet de la fatigue, ceux qui dormaient dans les lits d’en haut tombaient sur les détenus d’en bas et les infestaient. On entendait alors des cris de douleur. »



    Au moment de son arrestation, en 1949, pour détention non autorisée d’armes à feu, Alexandru Marinescu était élève à Nucşoara, le village du groupe de partisans anticommunistes Arsenescu-Arnăuţoiu. Il remémore les conditions inhumaines de la prison de Jilava: « On dormait même sous le lit. Je me souviens qu’à l’hiver ’50 ou ’51, 15 à 20 hommes n’avaient plus où poser la tête. Ils s’entassaient alors dans un coin de la pièce pour se reposer. Au moment de la relève de la garde, 15 à 20 compagnons de cellule se réveillaient pour leur faire place dans les lits. Il n’y avait pas de matelas, pas de draps ni de couvertures, rien du tout, sauf les planches des lits. Dans certaines cellules, on dormait sur des paillassons déchirés. Noircie et écailleuse, la peau de nos hanches ressemblait à la nuque d’un bœuf sous le joug. Selon les règles de chaque cellule, celui qui y entrait pour la première fois était considéré comme nouveau-venu, même s’il avait déjà passé 5 ou 10 ans dans une autre prison. Ce statut supposait qu’il ne pouvait dormir qu’au pire endroit. Moi, j’ai eu de la chance. J’ai trouvé de la place, car, un bon bout de temps après mon arrivée dans la cellule, il n’y a pas eu d’autre nouveau-venu. Je dormais près des tinettes. Si je m’endormais sur le côté droit, je risquais de recevoir de l’urine en pleine figure. J’ai donc décidé de dormir sur le côté droit, à même le ciment, tournant ainsi le dos aux tinettes. »



    Ion Preda a été arrêté en 1949 pour avoir donné de la nourriture au groupe de partisans Arnautoiu. Il évoque lui aussi les conditions qu’il avait éprouvées dans le nid de serpents : « Si on arrivait dans le nid de serpents, on n’avait rien sur quoi poser la tête. On utilisait les godasses en tant qu’oreillers, parce qu’il n’y avait pas de linge, il n’y avait même pas de paille sur laquelle dormir. Il n’y avait rien. On dormait à même le béton. Certains détenus sont tombés malades et ils ont fait des eczémas sur leur corps, d’autres suffoquaient et avaient des yeux gonflés. La cellule n’avait qu’une minuscule fenêtre. Et quand les détenus faisaient du bruit, le gardien fermait cette fenêtre en guise de punition. Alors on n’avait plus d’air. Il nous gardait ainsi pendant une demi-heure, puis il ouvrait la fenêtre. C’est ce qu’on a subi à Jilava. »



    Le nid de serpents n’était qu’une autre modalité d’humilier l’individu, de détruire son respect de soi et face aux autres. C’était un critère illusoire d’établir qui bénéficie de conditions meilleures dans un climat de détention où la devise était « sauve qui peut ». (Trad. Mariana Tudose, Alex Diaconescu)

  • La semaine du 20 au 25 avril 2015

    La semaine du 20 au 25 avril 2015

    Sommet de l’UE sur l’immigration clandestine



    Les leaders européens, réunis d’urgence dans un Sommet extraordinaire jeudi à Bruxelles ont décidé de tripler les moyens alloués au sauvetage des immigrants clandestins en Méditerranée, mais aussi de demander l’appui de l’ONU pour des actions militaires contre les trafiquants de Libye, pays d’ou partent les bateaux remplis de réfugiés en direction de l’Europe. La Roumanie, représentée au Sommet européen par son président Klaus Iohannis, est solidaire avec les Etats riverains de la Méditerranée confrontés à un lourd fardeau. De l’avis du chef de l’Etat, il faut majorer le budget de l’agence Frontex, qui gère les frontières extérieures de l’UE. Afin de mieux agir sur le terrain, Bucarest est prêt à y envoyer plusieurs experts dans ce domaine, a également précisé Klaus Iohannis. A long et à moyen terme il est très important d’œuvrer pour combattre la cause de la migration — à savoir la pauvreté en Afrique. Le sommet extraordinaire de l’UE a été convoqué après la dernière tragédie en Méditerranée, le naufrage d’un bateau qui a fait 800 morts, des migrants africains pour la plupart.




    Centres de la CIA en Roumanie ?



    L’ancien président de gauche de la Roumanie, Ion Iliescu, a déclaré, en première, pour la publication allemande Der Spiegel, qu’après les attentats du 11 septembre 2001, aux Etats Unis, la Roumanie avait mis un siège à la disposition de la CIA. Il a expliqué que cela avait été un geste de bienveillance vis-à-vis des Etats Unis, avant l’adhésion de la Roumanie à l’OTAN, devenue effective en 2004. Les autorités roumaines ne se sont pas ingérées dans les activités de l’Agence américaine et ne savaient pas ce qui s’y passait — précise encore Ion Iliescu. Selon les journalistes allemands, il serait devenu, ainsi, le deuxième chef d’Etat après Aleksander Kwasniewski à reconnaître l’existence des centres secrets de la CIA en Europe. En dépit des nombreuses enquêtes menées, ces prisons sur le territoire de certains Etats est-européens, Roumanie comprise, restent un mystère près de dix années après les révélations concernant leur existence. « Si j’avais su ce qui pouvait se passer là-bas, la réponse n’aurait pas été positive» – a souligné Ion Iliescu, faisant allusion aux allégations selon lesquelles des membres importants d’al-Qaïda auraient été interrogés sous torture.




    Experts roumains au sein dEuropol



    Un sur cinq experts dEuropol travaillant dans le domaine de la cyber sécurité est Roumain, a affirmé le directeur de cette agence européenne, Rob Wainwright. La Police roumaine est un des membres les plus actifs de ce Bureau continental qui lutte contre le crime organisé, les Roumains se situant à la 6e place sur 12 pour ce qui est de léchange de données dans le système Europol, a fait savoir, pour sa part, le ministre roumain de lIntérieur, Gabriel Oprea.


    Le responsable roumain a en ce sens appelé, à nouveau, les partenaires européens de la Roumanie daccepter lentrée du pays dans lespace Schengen: « La Roumanie doit arrêter les flux de migrants illégaux à la frontière orientale de lUE et force est de constater que les mesures prises par les autorités roumaines contribuent à protéger la sécurité de lespace communautaire de liberté, sécurité et justice. Nous avons le système intégré de sécurisation des frontières le plus moderne de lUE, et nous avons également une des contributions les plus substantielles aux actions organisées par Frontex, lagence européenne pour la gestion des frontières extérieures de lUE. Voilà pourquoi je considère que lentrée de la Roumanie dans lespace Schengen serait un bénéfice certain pour la sécurité de lUE et de ses Etats membres. »




    Pourboire soumis à imposition



    L’exécutif de Bucarest a approuvé un décret d’urgence prévoyant l’imposition de tous les revenus, pourboires compris. Selon cet acte réglementaire, l’argent laissé en plus et de manière volontaire par le client pour des biens livrés ou des services assurés par des opérateurs économiques figurera sur un ticket de caisse fiscal séparé. « Tout premièrement, le salarié, lorsqu’il arrive le matin sur son lieu de travail, est tenu d’enregistrer les revenus qu’il a sur soi dans le registre séparé de l’employeur », a précisé le ministre des Finances, Eugen Teodorovici. Le pourboire sera soumis à une imposition de 16%, et c’est l’employeur qui décide de le retenir pour soi ou de l’accorder aux salariés.




    Un pacte pour la santé en Roumanie



    Le premier ministre Victor Ponta a proposé cette semaine la conclusion d’un pacte pour la santé, similaire à celui que les partis politiques avaient signé en début d’année dans le domaine de la défense. Selon lui, le financement constant du système de santé, lamélioration des conditions de travail et la majoration des salaires seraient des conditions obligatoires pour stopper l’exode des médecins et des personnels médicaux roumains. « Dire que l’on va tripler les salaires dès demain c’est faire une promesse qui manquerait de sérieux et de réalisme. Il faut s’accorder une perspective de deux, trois, voire quatre ans pour la majoration des revenus. En l’absence de cette perspective temporelle, la compétition européenne nous privera certainement de nos meilleurs médecins. », a précisé le chef du Cabinet roumain.


    Auparavant, le ministre de la Santé, Nicolae Bănicioiu, avait affirmé que la situation devait empirer soit devenir « désastreuse » dans ce secteur si les rétributions ne bénéficiaient pas d’une majoration substantielle dans les trois années à venir. Et lui d’ajouter que si les médecins roumains migrent vers l’Occident c’est aussi à cause du fait que les postes sont bloqués, que le nombre dhôpitaux est insuffisant alors que le nombre de malades augmente constamment.



    Sans visas au Canada



    Mercredi, les Roumains recevaient une bonne nouvelles de par-delà lAtlantique. Le gouvernement canadien a décidé dinclure la Roumanie sur la liste des pays bénéficiaires du système dAutorisation de voyage électronique (AVE). Les titulaires dun visa canadien durant les dix dernières années ou encore les détenteurs dun visa temporaire pour les Etats-Unis pourront ainsi entrer sans visa sur le territoire canadien suite à lenregistrement automatique dans le système AVE.


    Cette décision, étape importante dans le processus délimination totale des visas pour le Canada, est le résultat du dialogue constant et suivi des autorités roumaines et canadiennes sur ce dossier, sest félicité le ministère roumain des Affaires étrangères. Il y a là une preuve de la volonté politique daccomplir lobjectif conjoint de la Roumanie, du Canada et de lUE visant à éliminer les visas canadiens pour les ressortissants roumains, qui se verraient ainsi traiter de la même manière que les autres Européens, fait encore savoir la diplomatie roumaine. (trad.: Ligia Mihaiescu, Andrei Popov, Alex Diaconescu)

  • A la une de la presse roumaine – 17.02.2015

    A la une de la presse roumaine – 17.02.2015

    Une société fondée par la mère du premier ministre roumain et gérée par la sœur de celui-ci fait l’objet d’une enquête de la Direction nationale anti-corruption. L’ex-président Traian Basescu s’est exprimé sur plusieurs sujets de l’actualité dont le financement des partis politiques et la situation en Ukraine. La visite en Hongrie du président russe Vladimir Poutine n’est pas passée inaperçue dans la presse roumaine.


  • A la une de la presse roumaine – 11.12.2014

    A la une de la presse roumaine – 11.12.2014

    Une autre affaire de corruption fait la une de la presse nationale. Cette fois-ci il s’agit du président du Conseil départemental de Timis. Egalement dans la presse, les prisons secrètes de la CIA en Europe de l’est, y compris en Roumanie et les prix des assurances auto de responsabilité civile, qui ne fait qu’augmenter d’une année à l’autre. Finalement, ce soir, c’est la fin d’un véritable phénomène en Roumanie.




  • 11.11.2014 (mise à jour)

    11.11.2014 (mise à jour)

    Elections — Le nouveau ministre des Affaires étrangères de Bucarest, Teodor Melescanu et le ministre délégué pour les Roumains de l’étranger, Bogdan Stanoevici, s’entretiendront mercredi avec les membres de la Commission pour les Roumains de la diaspora de la Chambre des députés au sujet du second tour de la présidentielle prévue le 16 novembre. Melescanu a annoncé mardi que son ministère avait déjà adopté une série de mesures censées améliorer le processus de vote. Ainsi, le nombre d’isoloirs et de cachets allait croître à sept, soit le maximum admis par la loi et les effectifs de personnel seront majorés. Le nouveau chef de la diplomatie de Bucarest a également affirmé que son ministère avait proposé au Bureau électoral central d’analyser si la création de nouveaux bureaux de vote à l’étranger était légale ou pas. Aux dires du Ministère des Affaires Etrangères, la création de nouveaux bureaux de vote peut se faire uniquement par des modifications ou des dérogations à la législation en vigueur. Lors du premier tour de scrutin, le nombre de bureaux de vote organisé à l’étranger – jugé insuffisant – et les procédures trop longues ont fait que de nombreux Roumains n’ont pas pu exercer leur droit de vote. Cet état de choses a engendré des protestations dans des villes européennes importantes ainsi que des meetings de solidarité en Roumanie, suivies, lundi, par la démission du ministre des Affaires étrangères Titus Corlatean. Le scrutin décisif de l’élection présidentielle opposera le candidat de la gauche et premier ministre Victor Ponta à Klaus Iohannis, maire de la ville de Sibiu (centre).



    Contestation — La Cour d’appel de Bucarest a reporté au 9 décembre le jugement de la contestation par laquelle l’homme d’affaires Dan Voiculescu, fondateur du Parti conservateur (au pouvoir également) demande l’annulation de la peine de dix années de prison ferme prononcée contre lui en août dernier, dans le dossier de la privatisation de l’Institut de recherches alimentaires (ICA). Il a été jugé coupable de trafic d’influence et de blanchiment d’argent. L’affaire porte sur la privatisation frauduleuse de l’institut bucarestois, qui a été racheté par le groupe détenu par Dan Voiculescu. Les biens de l’institut ont été largement sous-évalués, et le préjudice est supérieur à 60 millions d’euros. Dans le même dossier, Gheorghe Mencinicopschi, ancien directeur général de l’ICA, a été condamné à huit années de prison ferme.