Tag: protection

  • 28.01.2018

    28.01.2018

    Gouvernement — Les parlementaires roumains, tant ceux du pouvoir que ceux de l’opposition, ont aujourd’hui des rencontres à Bucarest avec les directions des partis, avant le vote d’investiture prévu lundi, pour le cabinet PSD-ALDE dirigé par Viorica Dăncilă et son programme de gouvernance remis à jour. Antérieurement, les ministres pressentis seront auditionnés par les commissions parlementaires de spécialité. C’est le troisième cabinet proposé par la coalition de gauche en l’espace d’une année. La nouvelle équipe dirigée par l’eurodéputée Viorica Dăncilă aura 27 ministres et quatre vice premiers ministres, un de plus que l’équipe précédente, celle du démissionnaire Mihai Tudose. Les libéraux dénoncent le fait que dans le futur gouvernement, on retrouve des ministres qui n’ont pas eu de performances notables dans les cabinets précédents. L’USR et le PMP, également d’opposition, réclament à leur tour qu’il n’y a pas assez de temps pour auditionner les ministres et pour des débats sérieux dans les commissions de spécialité.



    Visite – La commissaire européenne chargée de la Politique régionale, Corina Cretu, fera une visite officielle en Roumanie lundi et mardi. A l’agenda de cette visite figure entre autres un entretien avec la première ministre désignée, Viorica Dăncilă, au sujet des fonds structurels. A Bucarest, Corina Cretu participera aux côtés du gouverneur de la Banque centrale, Mugur Isarescu, à une conférence et se verra décerner un diplôme par l’Académie d’Etudes économiques. Corina Cretu présidera aussi la cérémonie de remise des prix du concours du meilleur « Reporter et Bloggeur européen » pour l’année 2017.



    Protection – Ce dimanche, c’est la Journée européenne de la protection des données personnelles. A partir de mai prochain, un nouveau règlement européen en la matière entrera en vigueur, en remplacement de la loi nationale. Il apportera une série de nouveautés visant à renforcer les droits des personnes physiques. Plus que maintenant, le règlement met l’accent sur les obligations des opérateurs de données à caractère personnel. Les compagnies seront tenues de nommer un responsable de la protection des données ; à défaut, elles risquent des sanctions allant jusqu’à 10 millions d’euros dans le secteur privé. Dans le secteur public, les sanctions seront établies par la loi nationale. Pour d’autres faits, tels que la violation de la sécurité des données, les amendes peuvent arriver à 20 millions d’euros pour le secteur privé. Le nouveau règlement a été adopté par le Parlement européen et le Conseil en avril 2016.



    Handball — L’équipe masculine de handball de la Roumanie rencontrera la Macédoine dans le barrage de qualification au Championnat du monde de 2019, selon le tirage au sort qui a eu lieu à Zagreb. Le tournoi final aura lieu en Allemagne et au Danemark, entre le 10 et le 27 janvier. La dernière participation de la sélection nationale masculine à un tournoi final du Championnat mondial remonte à 2011, en Suède. D’autre part, trois équipes roumaines de handball féminin ont obtenu des victoires dans les compétitions européennes ce week-end. HC Zalău a réussi sa 3e victoire consécutive dans la Coupe EHF, samedi, à domicile, 31-28, devant l’équipe tchèque de DHK Banik Most, dans un match du Groupe D de la compétition. Dans le Groupe A, SCM Craiova a dépassé l’équipe russe de Kuban Krasnodar 30-24, à domicile. Vendredi, le club champion de Roumanie de handball CSM Bucarest a battu, à domicile, l’équipa hongroise de Györ Audi ETO KC, 28-22, dans son premier match de l’étape des groupes principaux de la Ligue des Champions de handball féminin. Les Roumaines de CSM dominent leur groupe avec 8 points, suivies par Györ avec 6 points. Rappelons-le, en 2016, l’équipe roumaine a remporté le trophée de la Ligue des Champions, alors que Györ en est la championne continentale en titre.



    Météo — En Roumanie, les temps continue de se réchauffer. Le ciel est variable, nuageux dans les régions à l’intérieur des Carpates, où des pluies faibles sont signalées. Des chutes de neige sont prévues en montagne. Le vent est faible à modéré, avec des intensifications sur les crêtes montagneuses. Les maximales du jour iront de 0 à 11°, avec -2° à Bucarest sous le soleil.

  • Le delta du Danube, un paradis presque perdu?

    Le delta du Danube, un paradis presque perdu?

    Le Delta du Danube : un paradis naturel des oiseaux, des poissons et des fleurs. Un paradis menacé par le développement excessif du tourisme. Et pas seulement. A l’époque communiste, les tentatives de transformer le terrain du delta en terrain agricole ont eu des conséquences tragiques sur cette zone unique au monde. Actuellement, plusieurs ONG luttent pour la sauver. Parmi les initiatives démarrées en ce sens figure aussi le projet « Le Delta du Danube, le paradis presque perdu ». Il s’agit d’une campagne d’information, doublée d’un projet cinématographique : un long-métrage homonyme et 65 mini-documentaires sur 65 espèces et habitats se trouvant au delta du Danube. Le long métrage a récemment été projeté à Bucarest dans une tentative sensibiliser le large public au sujet du passé et de l’avenir de cette zone humide. Notre stagiaire Kristina Sékacova est allée à la projection du documentaire et s’est entretenue avec plusieurs spectateurs. Voici son reportage.

  • Rapport de l’ONU sur la préservation de la vie sauvage dans la région Danube – Capates

    Rapport de l’ONU sur la préservation de la vie sauvage dans la région Danube – Capates

    Bien connue pour ses trésors, l’aire naturelle située entre les Carpates et le Danube est actuellement en danger à cause d’une série d’infractions commises contre l’environnement, avertissent à l’unisson le Programme des Nations Unies pour l’Environnement, l’organisation internationale WWF et le Centre de recherches environnementales «Eurac Research». Les coupes sauvages dans les forêts, le commerce illégal entrepris avec des espèces sauvages ou encore la pêche à l’esturgeon – espèce protégée – voire même le changement des cours de certaines rivières de montagne menacent la biodiversité de la zone, et cela en dépit de la législation en vigueur au niveau européen et international en la matière. Cette année, 24 mille hectares de forêts vierges, 5.500 hectares de forêts de hêtre dotées de structures primaires et d’autres forêts vierges des Carpates et de la région Podillya en Ukraine ont été désignées comme des sites protégés par l’UNESCO, grâce à leur exceptionnelle richesse naturelle. Qui plus est, les forêts des Carpates abritent l’une des populations les plus importantes de grands carnassiers qui, en dépit des lois internationales et des conventions en vigueur sur le territoire de l’UE, continuent d’être la cible des braconniers. WWF Roumanie travaille depuis plus de 10 ans dans cette région et mène des projets destinés à préserver la diversité biologique, des espèces sauvages et des écosystèmes naturels.

    Orieta Hulea, directrice générale de WWF Roumanie, a déclaré : « La Roumanie possède un vrai trésor en termes de forêts vierges ou quasi-vierges. World Wide Fund (soit le Fonds mondial pour la nature) Roumanie, avec d’autres organisations spécialisées dans la protection de l’environnement, a entamé un ample processus d’identification de ces zones forestières. Nous sommes partis d’une estimation d’environ 200 mille hectares, il y a 6 ou 7 ans. Ensuite on a fait des évaluations des superficies visées sur le terrain. Il n’est pas moins vrai que le fait de pouvoir faire enregistrer ces territoires dans le Catalogue des forêts vierges, qui n’a été créé que l’année dernière, exige un travail de Sisyphe. Là où les forêts en question sont en propriété publique, le processus a lieu plus ou moins correctement, et on arrive à les protéger assez rapidement. En revanche, pour ce qui est des forêts vierges en propriété privée, souvent les propriétaires actent difficilement ce statut qui protège la forêt. Alors, il nous semble évident que, pour faciliter le processus, on a besoin des mesures complémentaires, compensatoires, adressées aux propriétaires privés. Ensuite, nous sommes confrontés aux coupes illégales de bois. Le phénomène a, certes, diminué dernièrement, grâce notamment aux contrôles mis en place et à un suivi plus attentif des aménagements forestiers en cours, mais il n’en reste pas moins que les coupes illégales perdurent. C’est pour cela qu’il est important que la Roumanie mette en œuvre un système centralisé de suivi du bois et qu’elle crée l’institution appelée l’Inspecteur de la forêt pour pouvoir identifier et intervenir en temps réel. C’est pour pouvoir contrôler et intervenir de manière efficace dans de telles situations. »

    Aussi, lors des trois dernières décennies, les prises d’esturgeons ont baissé de plus de 99% au niveau mondial, suite à la baisse conséquente de la population vivante de l’espèce. De tout le continent européen, c’est dans le bassin du Danube que l’on retrouve aujourd’hui encore les dernières populations viables d’esturgeons. C’est pour donner une chance à cette espèce que l’année dernière la prohibition de la pêche à l’esturgeon a été prorogée les 5 prochaines années. Des six espèces d’esturgeon que comptait le bassin du Danube, l’une avait complètement disparu, alors que les autres étaient menacées.

    Orieta Hulea, directrice générale de WWF Roumanie : « La pêche à l’esturgeon est hors la loi. On peut encore obtenir dse dérogations à des fins de recherche, mais c’est la seule exception. En revanche, nous nous confrontons au braconnage. Et là, il y a beaucoup à faire, y compris ou surtout au niveau du contrôle. Nous avons publié en 2016 un rapport sur le trafic de caviar. On avait saisi des quantités importantes de viande d’esturgeon et de caviar, c’était il y a un an. La Police aux frontières fait des efforts, mais encore faut-il concerter ces efforts, ces initiatives. Aussi, il faut consentir à un travail d’information auprès des communautés de pêcheurs qui vivent tout au long du cours du Danube. Ces communautés sont confrontées à des défis de nature sociale, car le braconnage demeure un moyen de survie. Il nous faut donc imaginer et mettre en œuvre des mécanismes, des dispositifs pour faciliter l’accès à des alternatives au braconnage, pour que ces communautés trouvent les moyens de s’assurer une existence digne, sans devoir recourir à la pratique du braconnage. »

    C’est que les spécialistes mettent aussi en garde sur la disparition d’espèces protégées d’oiseaux sauvages, caractéristiques de la région bordée d’une part par les Carpates, de l’autre par le Danube. Chaque année, des dizaines de milliers d’oiseaux sont tués de façon illégale au pourtour de la Méditerranée.

    Le phénomène se répand en Roumanie. Orieta Hulea : « Cette année même on a saisi en Italie des oiseaux qui avaient été tués en Roumanie par deux braconniers italiens. Là, on parle d’espèces de petits oiseaux qui sont trafiqués en Europe Occidentale. Certaines espèces sont protégées par les lois internationales. Nous avons déjà rencontré un autre cas similaire à la frontière hongroise, où la Police aux frontières a saisi des milliers d’oiseaux. Il semble que la demande soit forte de la part de certains pays occidentaux, et notamment de l’Italie, où certaines espèces sont préparées et servies dans des restaurants haut de gamme, un must. L’impact de ces actes barbares est terrible dans les populations de ces espèces qui ont, évidemment, leur rôle dans le maintien de l’équilibre de l’écosystème global. »

    La région située entre le Danube et les Carpates constitue l’un des habitats les plus riches au monde, et cela pour nombre d’espèces. Les auteurs de l’étude mettent en avant le besoin d’une gestion durable, d’une collaboration renforcée entre les agences nationales et les Etats de la région, eu égard à l’échange d’informations et à l’application de la loi pour préserver au mieux la richesse environnementale de cette partie de l’Europe. Qui plus est, nous avons besoin de mettre réellement en application la législation de l’Union européenne qui vise la préservation de la nature et de la vie sauvage, y compris le Plan d’action et de lutte de l’UE contre le trafic d’espèces sauvages. (Trad. : Ionuţ Jugureanu)

  • Campagne de peluches….

    Campagne de peluches….

    L’organisation écologique WWF Roumanie vient de présenter une nouvelle collection de peluches dans le cadre d’une campagne pour la protection de la nature dans les Carpates. Il s’agit de vendre des copies en peluche d’animaux de la forêt par le biais des chaînes de grande-distribution, une initiative intitulée « Plus qu´une simple peluche». Son objectif est de collecter des fonds pour mener des actions en faveur de la protection des eaux, des forêts et des animaux sauvages se trouvant dans les Carpates.

    La coordinatrice de ce projet chez WWF Roumanie, Cristina Haită, nous en parle plus en détail : « Cette collection spéciale de peluches d’animaux sauvages a été mise en vente afin de sensibiliser les acheteurs à nos causes et de leur faire mieux comprendre la nature de notre pays avec ses habitats, ses beautés endroits et ses espèces protégées. Donc, en achetant les peluches dans nos réseaux de distribution, vous allez soutenir notre démarche de collecter des fonds en vue de la réalisation de nos projets environnementaux. On a confectionné une collection spéciale et à ma vue très originale. Il s´agit d´une gamme très vaste de peluches qui incarnent différents animaux : le loup, la chevrette, le lapin, l´écureuil, le hibou… Ces produits seront disponibles dans trois chaînes de la grande distribution jusqu´au 31 décembre. Il y a des étals spécialement aménagés où les gens trouveront aussi des informations utiles concernant la nature, pour que les gens comprennent la cause de notre projet : ils n’achètent pas un simple jouet, ils font un don pour la protection de la nature dans les Carpates ».

    Les Carpates roumaines sont connues pour leur diversité biologique. Vu que la Roumanie abrite 40% des ours du continent, l´achat des ours en peluche s´avère une action en faveur de leur protection. Parmi les autres espèces qui peuplent le territoire roumain on trouve le loup, le lynx et d´autres mammifères. Une grande diversité de poissons, d’amphibies et de reptiles trouve leur refuge également dans les eaux des Carpates. Grâce à la préservation des habitats naturels sans intervention humaine, une faune abondante et variée nous y surprend à chaque pas.

    L’organisation WWF Roumanie a réussi par ses actions à œuvrer en vue de la protection de ce trésor naturel. Grâce à son implication, plus de 24.000 ha de forêts vierges ont intégré la liste du Patrimoine mondial de l’Humanité de l’UNESCO. De même les bisons d’Europe, si rares sur le continent, ont été relâchés dans la nature sauvage des montagnes Tarcu. A présent on fait des démarches pour la reconstruction écologique – la remise sous eau des vastes zones drainées – de la Plaine du Danube, une catastrophe datant des années 80. Et c’est toujours grâce aux efforts de WWF Roumanie que l’on a réussi à repeupler le Danube avec des esturgeons, une espèce en voie de disparition surtout en raison des longues années de pêche excessive.

    En outre, au centre de l’attention de cette organisation se trouvent les projets hydroélectriques existant sur les cours d’eau des montagnes.

    Ce qui plus est, ce sont de projets qui ne se limitent pas à la Roumanie, mais qui ont une portée globale, ajoute Cristina Haită : « Nos actions visent trois objectifs importants pour la nature : la protection des forêts, des eaux et des espèces sauvages dans les Carpates. Nous trouvons qu’il s’agit des priorités pour l’avenir de la Roumanie. Même si nous réalisons des projets dans tous ces trois domaines, la campagne des peluches est au premier plan en raison de son partenariat avec la chaîne de la grande distribution. Celle-ci s’est proposé un objectif global très important – d’ici 2020 réussir à avoir un taux zéro déforestation nette, ce qui veut dire que la consommation responsable des ressources naturelles est importante pour nos partenaires aussi. Effectivement, à part la campagne des peluches en Roumanie, la chaîne en question entreprend également des actions pour la protection de la nature sur le plan global. »

    Avant de terminer, précisons que la campagne des peluches fait partie du partenariat stratégique conclu pour trois ans entre la chaîne de grande distribution et WWF Roumanie en vue de la protection de 21.000 hectares de forêts. (Trad. Kristina Sekacova)

  • Protéger les forêts des Carpates

    Protéger les forêts des Carpates

    Les Carpates s’étendent sur 1500 km à travers huit pays et constituent la chaine montagneuse la plus étendue d’Europe, après les Alpes. Les Carpates possèdent une richesse naturelle unique d’une importante valeur biologique, un habitat et un refuge essentiel pour de nombreuses espèces de plantes et d’animaux périclitées, une région avec les forêts vierges les plus vastes d’Europe. En effet, ces montagnes seraient couvertes par plus de 300 mille hectares de forêts quasi-vierges, soit une petite partie de la superficie forestière qui couvrait jadis l’Europe. Ces forêts incluent plus de 10 mille hectares de hêtraies dans l’est de la Slovaquie et l’ouest de l’Ukraine, qui ont déjà été inscrites au patrimoine de l’UNESCO, ainsi que l’un des quelques paysages forestiers toujours intacts d’Europe, identifié dans le sud des Carpates de Roumanie. Rappelons que plus de 24 mille hectares de forêts de hêtre de Roumanie ont été inclus cette année au patrimoine mondial de l’UNESCO.

    Et pourtant, les Carpates sont toujours menacées par l’intervention humaine, notamment par la fragmentation des habitats, par la disparition de nombreuses espèces de plantes et d’animaux, par l’altération des paysages naturels et par la destruction des rivières de montagne. C’est pourquoi les pays de la région des Carpates ont décidé il y a 14 ans de coopérer pour la protection et le développement durable de ces montagnes, par la fondation d’une Convention des Carpates.

    A la mi-octobre, la localité de Lillafueref, en Hongrie a accueilli la 5e Conférence des membres de la Convention sur la protection des Carpates.

    Alina Szasz, manager au sein du Conseil départemental de Brasov, dans le centre de la Roumanie, y a participé. Ecoutons-la : «La Roumanie a ratifié la Convention carpatique en 2006. Il s’agit d’une entente entre tous les pays traversés par la chaîne carpatique : Ukraine, République tchèque, Slovaquie, Hongrie, Serbie, Pologne et Roumanie, et qui vise ces montagnes comme une seule entité et non pas comme une rivalité. On vise à gérer les ressources culturelles et naturelles, à créer des opportunités d’emplois, afin de prendre en compte aussi les habitants des Carpates. La Convention est partagée en huit groupes de travail : conservation soutenable de la biodiversité, développement spatial, agriculture et développement rural, gestion durable des forêts, industrie, transport et infrastructure, tourisme durable, culture et traditions et adaptation aux changements climatiques. Hormis ces huit groupes de travail, la convention comporte aussi quatre protocoles additionnels. Le premier vise l’utilisation et la conservation durable de la diversité biologique, le deuxième est ciblé sur la gestion durable des forêts, le troisième le tourisme durable et le quatrième, le dernier concerne le transport durable. En effet, durant la réunion des parties de cette convention, qui se déroule tous les 3 ans, on a analysé chaque protocole à part, chaque article de la convention avec ses aspects positifs, les démarches entreprises jusqu’ici et avec ce qui reste à faire à l’avenir.»

    A compter de cette année, la Roumanie accueille le Bureau de la plate-forme de coopération du tourisme durable de la Convention des Carpates, le premier au niveau national et le troisième sur le plan régional après ceux d’Ukraine et de Pologne. C’est ici que se dérouleront toute une série d’activités censées mettre en valeur l’immense potentiel des Carpates et identifier les meilleurs moyens de coopération entre tous les acteurs impliqués dans le secteur touristique, actifs dans la région de montagne de Roumanie.

    Alina Szasz : « Nous avons présenté en Hongrie le programme établi pour 2017-2020 et qui comporte 5 tâches générales, dont la gestion d’une base de données où sont inscrits en permanence les projets déroulés ou mis en place sur la chaîne de montagnes, les sources de financement disponibles etc. De cette manière, toutes les ONGs de Roumanie et de l’ensemble de la chaîne des Carpates auront accès à toutes les informations sur les projets menés, justement pour éviter de les doubler, mais aussi pour donner un exemple de bonnes pratiques. »

    L’organisation écologiste WWF Roumanie a contribué elle aussi par différents projets à la mise en place de la Convention des Carpates, affirme Cristian Pop, coordinateur régional chargé des aires protégées de l’ONG : « Nous avons eu un projet dans l’écorégion des Carpates portant sur l’utilisation durable des ressources naturelles. Il concerne des forêts, des eaux, des espèces de plantes et d’animaux. A présent, nous déroulons un projet consacré à l’infrastructure durable dans les Carpates. Nous avons pour partenaires stratégiques le ministère de l’Environnement et le ministère des Transports. Notre objectif est d’avoir, par exemple, des autoroutes construites en tenant compte du déplacement des animaux de grande taille dans les zones ayant une riche biodiversité. Il s’agit notamment de construire des écoducs et de prendre aussi d’autres mesures afin de réduire l’impact des autoroutes sur la migration des grandes carnivores. Par ailleurs, on a fait des progrès importants en ce qui concerne l’identification et la protection des forêts vierges. D’autres projets encore ont visé les effets des changements climatiques. Par exemple, récemment, en Hongrie, fut adoptée une nouvelle forme de la Convention qui comporte un nouvel article qui reconnaît la vulnérabilité des Carpates face aux changements climatiques. L’article oblige les parties signataires de la Convention à mettre en place des actions censées réduire les effets de ces changements, dont la réduction des émissions des gaz à effet de serre. Il oblige également les pays concernés à prendre des mesures d’adaptation à l’impact du réchauffement climatique. »

    Avant de terminer, notons aussi que les représentants des 7 pays présents à la réunion de Hongrie sont arrivés à la conclusion qu’il est toujours nécessaire de coopérer pour pouvoir relever les nouveaux défis de la région des Carpates. La prochaine Conférence des Parties de la Convention des Carpates aura lieu en Pologne en 2020. (Trad. Alex Diaconescu, Valentina Beleavski)

  • Protéger les forêts séculaires de Roumanie

    Protéger les forêts séculaires de Roumanie

    La Roumanie continue davoir des forêts vierges, dépourvues de routes ou de sentiers, aux espèces autochtones darbres de tous âges, allant dun an à des centaines dannées. Dans ces écosystèmes stables, vu quils pourrissent, les arbres tombés réintègrent le circuit naturel par labondance de vie créée. Dans ces forêts, personne ne chasse, personne ne cueille des fruits des bois ou des plantes médicinales. Les forêts quasi-vierges sont celles où des coupes ont été pratiquées, mais lintervention a été très limitée ; cest pourquoi la forêt sest rapidement régénérée. Jusquil y a peu, le sol de 80% des forêts roumaines navait jamais été foulé par les êtres humains.





    Aujourdhui, seuls 2/3 dentre elles sont vierges et quasi-vierges. Même ainsi, la Roumanie détient la plus grande superficie de forêts séculaires dEurope. Les hêtraies du bassin de la rivière Nera, les mélanges de sapin et de hêtre de Sinaia, les mélanges de hêtre, de sapin et dépicéa commun de Bucovine, la forêt séculaire Slătioara, les rouvraies des Monts Zarand (ouest) ou de Cozia (sud) ne sont que quelques-unes des forêts les mieux conservées de Roumanie. Une partie dentre elles sont portées sur la liste avancée à lUNESCO en vue de figurer au Patrimoine mondial.




    Valentin Sălăgeanu, coordinateur de campagnes de Greenpeace, nous a déclaré : «En 2005, une étude faite au niveau national a indiqué que nous avions environ 218.000 ha, et létude nétait même pas complète. Les 10 années suivantes, à peu près la moitié de ces forêts auront été détruites. Malheureusement, une grande partie de cette destruction a eu lieu de manière légale, parce que jusquen 2012, il ny avait aucune disposition légale qui reconnaisse la valeur de ces forêts. Et alors, ces écosystèmes de si grande valeur ont été détruits ou coupés, le tout étant conforme à la loi. Depuis 2012, une série de critères et dindicateurs ont été introduits pour que ces forêts soient faciles à identifier. Une mesure de protection a été prise, mais elle nétait que partielle, et absolument insuffisante. De ce fait, même après 2012, lorsque la reconnaissance légale de ces forêts existait, une partie dentre elles ont encore été détruites. Aujourdhui, en 2017, nous avons, selon les estimations optimistes des ONGs denvironnement, Greenpeace comprise, le plus probablement 120.000 ha. La moitié ont donc été détruites.»





    Pour que ces forêts séculaires qui nous restent soient protégées sur le long terme, à la fin de lannée dernière, la création dun Catalogue national des forêts vierges et quasi-vierges a été décidée. Ce processus présuppose plusieurs étapes de travail, disait Valentin Sălăgeanu : « La première chose à faire, cest que la loi de lannée dernière, en vertu de laquelle une forme légale de protection est instituée – à savoir ce Catalogue – soit améliorée. Il y a certains blocages dans la procédure didentification et de reconnaissance de ces forêts qui font que les efforts des ONGs ne connaissent pas le succès. La deuxième chose quil faut nécessairement faire, cest que largent mis de côté dans le Fonds pour lenvironnement, à savoir 2,5 millions deuros pour identifier et cartographier ces forêts, soit utilisé par un appel doffres public, pour que le process soit rapide et que nous puissions inventorier ce quil reste. Le 3e aspect, extrêmement important, cest que tout le monde, à commencer par le ministère des Eaux et des Forêts, Romsilva, les propriétaires privés, les ONGs, arrive à la conclusion que la coopération est nécessaire. A défaut, nous perdons un patrimoine pour toute lEurope. Et cest dommage, car de tels écosystèmes une fois perdus, sont impossibles à refaire. »





    La vaste majorité de ces forêts appartient à lEtat, mais aussi à des propriétaires privés. Cest pourquoi les propriétaires de forêts se verront accorder des compensations, assure Valentin Salageanu : « Jusquici – quelques oppositions de la part des propriétaires privés, parce quune fois classées dans ce catalogue, ces forêts ne pourront plus être exploitées économiquement. Donc les propriétaires navaient plus rien à gagner une fois leurs forêts étaient inscrites dans ce registre. En échange, nous avons à compter de la fin de lannée dernière une décision de la Commission européenne par laquelle les propriétaires qui perdent des rentrées potentielles générées par les forêts se voient accorder des compensations. Donc le gouvernement en place doit tout simplement appliquer cette décision de la Commission européenne pour que les propriétaires privées soient dédommagés et pour quaucun obstacle à la protection de ces bois nexiste plus. Ces compensations sélèveraient à 500 euros par hectare et par mois. »





    Les forêts incluses au Catalogue seront soumises à un régime plus strict de protection, aucun chantier ni nulle autre activité humaine ne sera plus permise dans un bois séculaire. Les seules activités permises seront la recherche, léducation et les visites touristiques.



    Valentin Salageanu : « En fait, ce catalogue est une base de donnés, disponible au grand public qui inclut toutes les informations liées à ces bois. Une fois les forêts incluses dans ce catalogue, leur statut change, on ne peut plus opérer aucune intervention forestière. Donc, on introduit chaque hectare, avec son emplacement précis, ses coordonnées GPS, avec leur nom, tout bois ayant ce statut de bois vierge ou quasi-vierge. Jusquici, 13 mille hectares de telles forêts ont été répertoriés. Dans la deuxième phase, les 24 mille hectares de forêts de hêtre proposés sur la liste du patrimoine mondial de lUNESCO seront réévalués et inclus au Catalogue puisquils sont également en train de disparaître. Puis, dans la troisième phase, par un effort commun, tous les facteurs intéressés commenceront à rédiger des cartes avec les forêts vierges que nous possédons et dont on ne connaît pas encore lemplacement ».





    Selon des estimations, en une année, le Catalogue national des forêts vierges et quasi-vierges sera complet et disponible sur le site du ministère des Eaux et des Forêts de Roumanie. (Trad. Ligia Mihaiescu, Alex Diaconescu)

  • Les ours des Carpates

    Les ours des Carpates

    Les Carpates roumaines abritent de nombreux ours. Lorsqu’ils deviennent trop nombreux et que leur population soit trop dense, les animaux quittent les forêts pour descendre dans les villes se trouvant au pied des montagnes, où, souvent, ils causent des dégâts. Chaque année, on rapporte des cas où des ours ont attaqué des bergers qui accompagnaient les troupeaux ou les personnes qui cueillaient des fruits des bois ou travaillaient leurs terres. Des fois, les ours entrent dans les fermes où ils causent de sérieux dégâts. Par exemple, l’année dernière, l’Agence pour la protection de l’environnement de Harghita (Transylvanie) faisait état de 176 attaques par les animaux sauvages, dont la plupart étaient des ours. Depuis le début de cette année, au même département de Harghita des dizaines d’animaux ont été tués et 4 personnes ont été hospitalisées après avoir affronté un animal sauvage. Si bien que les autorités locales ne disposent pas des capacités légales d’intervention et demandent l’approbation d’urgence des dérogations à la loi portant sur la capture des ours.

    Détails, avec Borboly Csaba, président du Conseil Départemental de Harghita : « La situation est très grave, non seulement à Harghita, mais aussi au départements de Covasna, Mures, Brasov, Arges et Prahova vu la croissance des effectifs d’ours. Par exemple, à Harghita, la population d’ours a augmenté de 15% par rapport à l’année dernière. L’espace ne leur suffit plus. Selon les spécialistes, un seul ours aurait besoin d’au moins 1000 hectares de forêt pour avoir une bonne vie en toute tranquillité. Par conséquent les ours descendent dans les villes, dans les rues, dans les cours des fermes, dans les champs et, malheureusement, bon nombre d’entre eux attaquent les gens. Ils tuent les animaux des fermes, détruisent les arbres fruitiers, les ruches d’abeilles. C’est donc un très grand problème. Il faudrait trouver des solutions pour contrôler ce surpeuplement. Le problème n’est pas causé par les défrichements. Au contraire, au département de Harghita, l’aire des forêts s’est élargie ces dernières années, donc le problème est d’autre nature. Nous avons demandé au Ministère de l’Environnement d’intervenir d’urgence parce que la vie de gens est en danger. »

    Voici maintenant quelques solutions proposées par les autorités de Harghita, département où les effectifs d’ours sont 4 fois plus grands que la capacité du fonds cynégétique.

    Borboly Csaba : « Il faut approuver au plus vite, par décret ministériel, les quotas d’abattage, modifier la législation, car, à l’heure actuelle, les animaux sauvages sont protégés par la loi, alors que les gens ne bénéficient d’aucun droit. Si quelqu’un est blessé ou reste avec un handicap après avoir été attaque, la loi n’offre aucun appui. Donc il faut réglementer les droits de l’homme dans le cas d’un conflit avec un animal sauvage de taille moyenne. Ce n’est pas valable uniquement pour la Roumanie, mais pour l’ensemble de l’Europe. Moi, je suis membre du Comité des Régions, où j’ai déjà avancé un rapport censé modifier la directive portant sur les espèces protégées, de sorte que le conflit entre l’homme et l’animal sauvage soit réglementé aussi par la législation européenne. Ensuite, il faudrait rembourser d’urgence les dégâts causés par ces animaux. Nous devons coordonner nos actions avec celles des associations environnementales, avec les chasseurs et les spécialistes afin de trouver des solutions viables et réelles, pour pouvoir au moins faire le décompte des ours qui vivent dans nos forêts, parce qu’à l’heure actuelle personne ne peut dire exactement combien d’ours nous avons en Roumanie. En même temps, il faut décider des mesures à prendre à l’égard des ours qui causent des dégâts. Chez nous, il n’y a pas de compensations pour les aires protégées du réseau Natura 2000. Par contre, dans d’autres pays on offre 200 euros par hectare pour que les fermiers puissent prendre des mesures de précaution. Comme vous voyez, il y a nombre de solutions à ce problème. »

    Avant de terminer, précisons aussi que les départements de Covasna, Harghita, Mureş et Braşov (en Transylvanie) réunissent plus de 80% de la population totale d’ours de Roumanie, dont la moitié est à retrouver dans les forêts des départements de Harghita et Covasna. (Trad. Valentina Beleavski)

  • Quelles sont les priorités des adolescents?

    Quelles sont les priorités des adolescents?

    Le 20 novembre, le monde entier a célébré la Journée internationale des droits de l’enfant, des droits qui doivent être respectés. A l’occasion, l’Autorité nationale pour la protection des droits de l’enfant, le Conseil national des élèves et l’UNICEF ont organisé un débat où les discussions ont été ciblées sur les priorités de la Stratégie du Conseil de l’Europe pour les droits de l’enfant, à laquelle tous les Etats ont contribué, ainsi que la Stratégie de la Roumanie en matière de droits de l’homme. La Stratégie du Conseil de l’Europe a identifié sept domaines importants qui constituent des défis pour les droits de l’enfant : la pauvreté, l’inégalité et l’exclusion, mais aussi un système juridique approprié aux besoins des enfants, la violence, la migration, le racisme et l’instigation à la haine.

    A l’occasion de la Journée internationale des droits de l’enfant, une lettre de partenariat entre l’UNICEF et le Conseil des élèves de Roumanie a été signée, afin de promouvoir et d’impliquer plus d’enfants et d’adolescents dans la prise de décisions les concernant, nous disait Despina Andrei, directrice de communication à UNICEF Roumanie : « Tant l’UNICEF en Roumanie que le Conseil national des élèves ont des préoccupations communes quant à promouvoir et à respecter les droits de l’enfant. D’autre part, nous avons une vision commune dans la sphère des droits de l’enfant dans le sens où les élèves aussi bien que nous-mêmes considérons que chaque enfant de Roumanie a le droit à une éducation inclusive de qualité. Cela ressort d’un questionnaire en ligne que nous avons promu de manière à voir, au delà de ce que nous pensons être important pour les enfants, ce qu’ils croient eux-mêmes des priorités pendant la période à venir. Et nous avons les réponses de plus de 6900 enfants qui ont dit très clairement que la priorité numéro un pour eux, c’est l’accès à une éducation inclusive et de qualité. La priorité n° 2, ce sont les services de santé amicaux, ainsi qu’une vie dépourvue de violence. Autrement dit, nous avons des priorités communes et travaillant ensemble nous pouvons donner aux enfants le droit d’exprimer leur opinion en ce qui concerne leur avenir. Nous voulons voir si les décisions que nous prenons les représentent. Nous souhaitons leur donner la possibilité d’avoir leur mot à dire et de voir ensemble quelle est la meilleure stratégie pour aller de l’avant. »

    La même étude indique que les jeunes considèrent prioritaires l’accès à des programmes de volontariat, l’orientation de carrière, l’apprentissage et des activités récréatives, mais aussi la protection contre la discrimination. Daniela Gheorghe est la directrice de la Fédération des ONGs pour les enfants. Ecoutons-la: « Je vais vous dire ce que les enfants avec lesquels la Fédération travaillent ont dit au dernier rapport alternatif au sujet du respect des droits de l’homme en Roumanie. Les enfants ont dit : nous voulons que les droits de l’enfant ne soient pas seulement quelque chose d’écrit sur le papier, mais que cela soit quelque chose de réel. Nous voulons que ce rêve des enfants, que leurs droits soient respectés, s’accomplisse. Un autre enfant a dit une chose extrêmement importante. Il a dit que la participation des enfants ne doit pas être un signal dans l’agenda politique et public, mais que cela doit être une réalité. La participation des enfants doit faire partie des valeurs et des principes de chaque institution qui travaille avec et pour les enfants. La participation des enfants, c’est l’implication directe dans la prise de décisions, tant au sein de la famille que dans le cadre des institutions. Donner du pouvoir aux enfants, c’est avoir le courage et la foi que les enfants savent prendre des décisions lorsqu’il s’agit de leur destinée, de l’école, de la famille. Conférer du pouvoir aux enfants, c’est les aider à devenir autonomes, et là je pense aussi aux les enfants inclus dans le système de protection. Créer des enfants autonomes et à pouvoir de décision, je crois que c’est créer un avenir meilleur pour la Roumanie. Les enfants qui ont écrit le rapport alternatif ont dit : « L’école ne répond plus à nos besoins. C’est pourquoi nous ne sommes pas heureux à l’école… nous ne sommes pas heureux. » Si les enfants nous demandent de les aider à être heureux, je pense que nous avons cette responsabilité. »

    En Roumanie, plus de la moitié de la population d’enfants est exposée au risque de pauvreté. Le faible accès aux services de santé, sociaux et d’éducation, à quoi s’ajoutent les connaissances limitées au sujet des droits et des opportunités, mènent à l’exclusion sociale des familles vulnérables et de leurs enfants. La crise économique a affecté les familles vulnérables par les pertes d’emplois et la réduction des revenus. Dans ce contexte, l’UNICEF a mis en place un projet dans le département de Bacău (est), par lequel 45 communautés bénéficient de l’amélioration des services de santé, d’éducation et de protection pour tous les enfants. Despina Andrei précise : « Nous travaillons avec les professeurs de manière à ce qu’ils améliorent leurs méthodes d’enseignement, mettant les besoins de l’enfant au premier plan – donc une éducation centrée sur l’élève. Nous donnons des cours d’éducation parentale, et conseillons les parents, et nous donnons accès à des micro financements aux écoles, de manière à stimuler la créativité, à stimuler les jeunes à écrire des projets, à leur apprendre à se consulter entre eux et à trouver des solutions aux problèmes locaux. »

    Le modèle de paquet minimum de services de l’UNICEF pour les communautés du département de Bacău prévoit en même temps une composante importante de prévention. Il s’agit de la nécessité d’assurer, dans chaque localité, la présence d’au moins un assistant social, un assistant médical communautaire et un conseiller scolaire, qui peuvent en étroite collaboration établir les besoins des enfants vulnérables et de leur famille, et les services leur seront ultérieurement accordés en conséquence. Le projet de Bacău bénéficie d’un financement de 5,3 millions d’euros et peut devenir un modèle pour l’ensemble du pays, de manière à ce que tous les enfants de Roumanie bénéficient du paquet d’éducation inclusive de qualité et du paquet minimum de services. (trad. Ligia Mihaiescu)

  • Les loups des Carpates

    Les loups des Carpates

    La
    Roumanie compte une des plus grandes populations de loups d’Europe, mais même
    ainsi, l’espèce est menacée à cause du morcellement de l’habitat, du
    braconnage, des conflits avec les chasseurs ou de l’absence d’une gestion de la
    situation par les autorités. Le manque d’un plan de management au niveau
    national et l’absence d’informations concrètes sur la structure et la dynamique
    de la population de loups peuvent conduire à la mise en place de mesures de
    gestion erronées qui affectent l’existence de cette espèce sur le long terme.
    Afin de maintenir une population viable et saine de loups dans les Carpates,
    sur le long terme, l’Agence pour la protection de l’environnement du comté de
    Vrancea (est), en collaboration avec les agences de ceux de Harghita et Covasna
    (centre) et avec une ONG locale, mènent le projet européen WolfLife. Il s’étale
    sur 4 ans, jusqu’en 2018, dans la partie centrale et méridionale des Carpates
    orientales, sur l’étendue de six départements. Bien qu’au niveau national et
    international, les loups soient protégés par toute une série de lois et
    conventions, telles que la Convention de Berne, la Convention Cites, la
    Directive européenne ou la Loi de la chasse, cette espèce continue d’être
    menacée, et le projet WolfLife pourrait améliorer leur situation. Une année
    après le lancement du projet, quelques données importantes ont été collectées
    sur la vie des loups des Carpates.






    Silviu Chiriac,
    chef de projet et expert en conservation des grands carnassiers à l’Agence de
    protection de l’environnement de Vrancea : « Nous avons identifié,
    tout d’abord, la présence de chiens errants dans les habitats peuplés par le
    loup comme étant une menace sérieuse en raison des maladies et de la
    concurrence de ces chiens errants. Nous avons également considéré que le grand
    nombre de dégâts produits par le loup aux fermiers pouvait mener à une escalade
    des conflits entre les fermiers et cette espèce, ce qui pouvait se solder par
    une mortalité élevée parmi les loups. Nous avons pensé aussi que l’image
    négative du loup parmi la population rurale et urbaine de la Roumanie pouvait
    intensifier les conflits à l’avenir aussi. En partant de ces menaces, nous nous
    sommes proposé d’appliquer sur le terrain, dans l’espace des 6 comtés concernés
    (Vrancea, Bacău,
    Mureş, Covasna, Harghita şi Neamţ), des actions concrètes
    de préservation et de protection de cette espèce. »






    Parmi les actions menées
    dans le cadre du projet, un inventaire des meutes présentes sur le terrain a
    été dressé, et aussi de leur mortalité. Les habitudes des loups ont été
    étudiées, en matière d’établissement des territoires et de leur superficie, de
    déplacement des meutes, leur taille ou encore la diète de ces animaux.






    Silviu
    Chiriac: « En ce qui concerne la grandeur des territoires
    et des meutes ainsi que le nombre d’individus dans chacune, nous avons appris
    que les meutes des Carpates de Courbure ne sont pas si fortes point de vue
    nombre que celles d’Amérique du Nord. Ici, la grandeur moyenne d’une meute
    pendant l’hiver les de 3-4-5 individus, alors qu’en Amérique du Nord, les
    meutes de loups peuvent atteindre même 24 individus. La taille des meutes est
    directement proportionnelle à la quantité de nourriture disponible, car même si
    nous avons des populations viables d’espèces de proies (chevreuil, cerf,
    sanglier), elles ne sont pas pour autant si importantes que l’affirment
    les administrateurs des fonds cynégétiques. Nous avons appris
    que les chiens errants représentent 20% des proies des loups. D’où la
    conclusion que soit les chiens errants vivant dans les forêts sont très
    nombreux, ce qui confirme la menace que nous avons identifiée, soit que la
    nourriture traditionnelle des loups, à savoir les espèces d’ongulés, n’est pas
    suffisante. »








    Les informations recueillies grâce au projet
    WolfLife montrent que les chiens errants et les chiens de bergers non
    surveillés ont un impact significatif sur les espèces faunistiques sauvages.
    Pour résoudre ces problèmes, les éleveurs de bétail sont conseillés de renoncer
    aux chiens métissés en faveur des traditionnels chiens de bergers.






    Explications avec Silviu Chiriac: « A compter de mars, le
    ministère roumain de l’Environnement sera l’unique institution européenne du
    domaine à disposer d’un chenil destiné à l’élevage des chiens de berger roumain
    des Carpates. Les exemplaires de cette race homologuée en Roumanie ont fait la
    preuve de leur efficacité en tant que gardiens de troupeaux. C’est un chien
    docile, qui ne s’attaque pas aux hommes et ne s’éloigne pas trop du périmètre
    de la bergerie pour chasser les bêtes fauves. Avec l’aide de cette race, nous
    essayons d’aider les bergers à mieux protéger les enclos. Nous souhaitons
    mettre en place un réseau de propriétaires de chiens de berger. Dans une
    première étape, nous allons leur donner, gratuitement, un mâle et une femelle
    de cette race. Ensuite, les bergers s’engageront, sur la base d’un contrat, à
    prendre soin de cette famille canine et à offrir, à leur tour, des chiots à
    d’autres éleveurs d’animaux. Nous espérons que ce réseau s’élargira et qu’il
    sera vraiment utile aux bergers. »








    Le projet
    WolfLife vise aussi à une meilleure cohabitation entre les loups et les
    habitants, précise Silviu Chiriac: « Dans les 6 comtés concernés par le
    projet, nous avons créé une aire de démonstration, pour montrer aux bergers
    comment réduire les dégâts causés aux bergeries par les loups, les ours et les
    lynx. 6 fermiers de ces 6 départements ont reçu à titre gracieux des barbelés
    électrifiés et toute sorte de systèmes acoustiques et olfactifs qui aident à diminuer les dégâts produits
    par les loups. A partir de l’été prochain, nous y emmènerons des fermiers de
    certaines autres contrées pour de courtes visites leur permettant de voir sur
    place comment ça fonctionne. »









    Les loups jouent un rôle
    essentiel dans le maintien de la viabilité de la faune sauvage et dans
    l’existence d’écosystèmes naturels sains et précieux d’un point de vue
    écologique, scientifique et touristique. Les Carpates roumaines abritent plus
    de 2700 exemplaires de loup. (Trad. Ligia Mihaiescu)

  • 23.01.2016 (mis à jour)

    23.01.2016 (mis à jour)

    Enfants — La famille roumano-norvégienne Ruth et Marius Bodnariu pourrait récupérer bientôt ses enfants, a affirmé le député roumain Mircea Dolha, qui sest trouvé à la tête dune délégation parlementaire roumaine ayant visité la Norvège cette semaine, sur la toile de fond dune affaire ayant suscité une vive émotion en Roumanie. Les enfants de cette famille avaient été pris en charge par le service norvégien de protection de lenfance, au motif quils avaient subi des corrections physiques de la part de leurs parents. Il y a des signaux clairs au sujet du retour des enfants chez leur parents naturels, a estimé le député Mircea Dolha, qui sest entretenu avec des représentants du gouvernement dOslo et du service de protection de lenfance. Ceux-ci ont promis aux élus roumains que les autorités norvégiennes compétentes dans ce genre daffaires feront plus attention à ce genre de cas.


    La délégation du Parlement de la Roumanie a également rencontré le gouverneur de la région où habite la famille Bodnariu. Les élus roumains lui ont demandé de réexaminer lordre de placement des enfants en familles daccueils, la mesure étant excessive, selon eux, et sensuivant dune interprétation abusive du principe de lintérêt supérieur de lenfant.


    Par ailleurs, de nouvelles manifestations de soutien en faveur de la famille Bodnariu se sont tenues samedi. Elles ont notamment été organisées par la communauté évangélique pentecôtiste, dont font partie les époux Bodnariu, et sinscrivent dans une série de protestations convoquées dernièrement en Roumanie et à létranger, rejointes par dautres mouvements chrétiens aussi. Des milliers de personnes y ont déjà participé.



    NotationNotation – Lagence de notation Fitch a reconduit ses qualificatifs pour les dettes de la Roumanie à long terme, tant en devises quen monnaie locale, soit BBB- et BBB, avec des perspectives stables. Lagence a également confirmé les notes pour les obligations gouvernementales roumaines à long terme en devises et en lei roumains, évaluées toujours à BBB- et à BBB, tandis que le plafond dendettement du pays a été noté avec un BBB+. Ces qualificatifs, qui viennent confirmer les bonnes perspectives de la Roumanie, font suite à une évaluation équilibrée des progrès enregistrés et des risques macroéconomiques du pays, a réagit la ministre roumaine des finances, Anca Dragu. Les facteurs de risque identifiés par Fitch seront pris en compte par les prochaines analyses et décisions du ministère, a-t-elle encore dit.


    Les notes reçues par la Roumanie découlent des perspectives économiques plus robustes, de sa position fiscale ainsi que des indices de bonne gouvernance améliorés par rapport à dautres pays situés dans la catégorie BBB, précise lagence Fitch. Toutefois, lorganisme se dit préoccupé par la soutenabilité fiscale à long terme. Ainsi, lagence estime-t-elle que lactuelle baisse des taxes entraînera une chute de 2% des recettes budgétaires, ce qui met de la pression sur le déficit fiscal. Fitch envisage également une avancée économique de 4% pour la Roumanie, courant 2016.



    Moldova – Organiser actuellement des élections anticipées en République de Moldova nest pas une bonne solution, a estimé le président du Parlement moldave, Adrian Candu. Il répondait ainsi à la principale requête des protestataires qui manifestent, depuis mercredi, contre linstallation du nouveau gouvernement de Pavel Filip, dorientation pro-européenne. Des élections anticipées pourraient mener à un blocage économique et social majeur, a expliqué Adrian Candu, sexprimant au nom de lactuelle majorité parlementaire formée de délus démocrates, libéraux, dune frange des libéraux-démocrates, mais aussi délus ex-communistes. Le président du Parlement moldave a invité les leaders des protestataires à une réunion lundi où ces derniers doivent présenter leurs arguments juridiques en faveur des élections anticipées. Une nouvelle manifestation est prévue pour dimanche, organisée par la plate-forme civique “Justice et Vérité”, ainsi que par les formations de gauche, le Parti des socialistes et Notre Parti.



    Tennis — Les principaux favoris de l’Open d’Australie au double Messieurs, le Roumain Horia Tecau et le Néerlandais Jean-Julien Rojer, se sont adjugés une place dans les huitièmes de finale du tournoi de Melbourne, premier Grand Chelem de lannée. Ils ont eu raison de la paire Benjamin Becker (Allemagne) — Dominic Thiem (Autriche). Lannée dernière Horia Tecau et Jean-Julien Rojer étaient montés jusquen demi-finale. Lautre binôme masculin Florin Mergea (Roumanie) — Rohan Bopanna (Inde), tête de série numéro quatre, s’est qualifié lui aussi dans les huitièmes de finale de lOpen dAustralie, et doit rencontrer le duo Treat Huey (Philippines)/Max Mirnyi (Bélarus). Aucun autre représentant de la Roumanie ne figure au tableau principal de cette compétition, après lélimination de toutes les cinq joueuses roumaines, Simona Halep — numéro 2 mondiale en tête, au simple féminin.



    Polo – Léquipe roumaine de water-polo Messieurs sest inclinée samedi devant la France, occupant la dixième place au Championnat dEurope de water-polo masculin de Belgrade. Cest le résultat le plus faible décroché par les Roumains dans les cinq dernières compétitions européennes. Toutefois, léquipe masculine roumaine de water-polo était assurée de participer au tournoi préolympique de Trieste, en Italie, prévu pour le mois davril prochain, malgré le résultat du match de samedi, comptant pour les 9e et 10e places de la compétition européenne.



    Météo – Une alerte jaune au froid intense est toujours en vigueur en Roumanie, à lexception de cinq départements de louest et du nord-ouest. Les prévisionnistes sattendent à ce que les températures glaciales persistent jusquà mardi, avec des valeurs situées entre moins 20 et moins 15 degrés. Par endroits, on arrivera même à moins 28 degrés. Dimanche, le ciel devrait se couvrir sur la plupart du territoire et notamment sur les parties nord et ouest. Les minimales iront jusquà moins 24 degrés, tandis que les maximales ne devraient pas dépasser moins 2 degrés.

  • 13.01.2016

    13.01.2016

    Terrorisme – Le Ministère des Affaires étrangères de Bucarest condamne fermement l’attentat d’Istanbul et réitère la détermination de la Roumanie de lutter contre le terrorisme. Aucun ressortissant roumain ne figure parmi les victimes, précise la diplomatie roumaine.



    Inflation – En Roumanie, les prix des produits de consommation courante ont baissé en décembre 2015 par rapport au même mois de lannée précédente, plaçant le taux annuel dinflation à –0,9%, selon les chiffres de lInstitut national de la statistique. Début 2015, la Banque centrale de Roumanie estimait une inflation de 2,2%, mais la prévision a été modifiée à plusieurs reprises sur la toile de fond des mesures fiscales adoptées par le cabinet de Bucarest, telles la réduction de la TVA sur les produits alimentaires à compter du 1er juin. Cest pour la deuxième année consécutive quen fin année le taux dinflation est inférieur à la cible établie par la Banque centrale.



    Assistance – Le président roumain Klaus Iohannis reçoit aujourdhui à Bucarest une délégation de la Banque mondiale. La réunion se déroule alors que lundi le gouvernement technocrate de Bucarest et la Banque Mondiale ont signé un nouveau mémorandum. Linstitution financière internationale accordera de lassistance technique aux institutions publiques roumaines jusquen 2023 et appuiera lExécutif de Bucarest dans la mise en œuvre des réformes et de la modernisation de ladministration publique. Grâce au premier mémorandum, une vingtaine dinstitutions publiques ont bénéficié entre 2012 et 2015 daccords de financement à hauteur de 30 millions deuros.



    Enfants – Lambassadeur roumain à Oslo doit parler aujourdhui au ministre norvégien chargé des Enfants, de lEgalité et de lInclusion dans une tentative de régler la situation de la famille mixte roumano-norvégienne dont les cinq enfants ont été pris en charge par lAutorité norvégienne de protection de lenfance. Accusant les parents de violence familiale, linstitution a placé les cinq enfants, dont un nourrisson, dans trois familles de substitution. Leur père, Marius Bodnariu, binational, dénonce un abus, mais reconnaît avoir appliqué des corrections corporelles mineures. Par ailleurs, la position de lAutorité de protection de lenfance nest pas connue, puisque la loi norvégienne impose la confidentialité totale dans de telles situations. Plusieurs manifestions dappui à la famille Bodnariu ont eu lieu en Roumanie et à létranger. A Bucarest, le président Klaus Iohannis a déclaré quil soutenait les efforts du gouvernement roumain dassurer « le respect des droits de lhomme pour les ressortissants roumains, où quils se trouvent. »



    Moldova – En République de Moldova, le Parti démocrate doit décider aujourdhui qui sera le candidat aux fonctions de premier ministre. Le leader de cette formation Marian Lupu avait annoncé après des consultations avec le président Nicolae Timofti la constitution dune majorité parlementaire qui pourrait installer un nouveau gouvernement. Il a précisé que la nouvelle majorité, qui compterait 56 voix sur les 101 du Parlement de Chisinau, est formée de parlementaires démocrates, libéraux, dune partie du groupe parlementaire libéral-démocrate, danciens membres de la coalition gouvernementale, ainsi que de quelques parlementaires ex-communistes, russophiles, créateurs dune plate-forme sociale-démocrate. Au cas où un nouveau gouvernement nest pas installé avant le 29 janvier, le président Timofti se verra obligé de dissoudre le Parlement et dannoncer la tenue dun scrutin législatif anticipé.



    Tennis – La joueuse roumaine de tennis Simona Halep, numéro deux mondiale, sest qualifiée aujourdhui pour les demi-finales du tournoi de Sydney après avoir battu Karolina Pliskova sur le score de 6 à 4, 7 à 5. Simona affrontera la russe Svetlana Kuznetsova no 25 au classement WTA.



    Polo – La sélection nationale de water-polo messieurs de Roumanie doit affronter aujourdhui lItalie dans le groupe C du Championnat européen de Belgrade. Lundi, les sportifs roumains ont vaincu la Géorgie, sur le score de 12 à 6. Le groupe C inclut aussi lAllemagne que la Roumanie doit affronter vendredi. Le championnat européen de water-polo est une véritable répétition pour les Jeux Olympiques de Rio de cet été. Les vainqueurs de cette compétition sont automatiquement inscrits au JO.

  • L’avenir des bisons d’Europe en Roumanie

    L’avenir des bisons d’Europe en Roumanie

    Le bison d’Europe figure dans le répertoire roumain comme animal sauvage, bien qu’il n’existât plus en liberté depuis plus de 200 ans. En fait, le dernier exemplaire en liberté en Roumanie a été chassé en 1790. Pendant un certain laps de temps, cette espèce ne pouvait plus être rencontrée ailleurs que dans des réserves naturelles, mais depuis 2012, nous avons de nouveau les premiers bisons d’Europe libres. Une équipe de personnes dédiées à certains projets espère réussir à faire établir quelques populations de bisons d’Europe, censées perpétuer l’espèce en liberté. Alexandru Bulacu, de WWF Roumanie, en fait partie.Il se déplace plusieurs fois par mois entre Haţeg et Bucarest pour mettre au point les détails des projets et pour informer l’équipe sur les progrès enregistrés.

    Mais comment a-t-il choisi de se consacrer à la protection du bison ? : « L’histoire est assez longue. Mon père a été technicien de gardiennage et de protection dans les forêts de Haţeg, où les deux premiers bisons d’Europe ont été amenés en 1958. J’ai grandi là-bas, très près des bisons et de la réserve. Ma vie a eu un autre cours jusqu’il y a quelques années. Mes collègues m’appelaient le Bison. Je me suis fait une adresse email contenant ce mot. Et 10-12 ans après, je travaillais avec les bisons d’Europe. J’ai travaillé dans des domaines tels que la protection de l’environnement pendant des années. J’ai été volontaire dans différentes associations et la possibilité s’est présentée de travailler pour ce projet ; bien entendu, j’ai accepté avec grand plaisir. »

    Le bison d’Europe est le plus grand mammifère terrestre du Vieux continent; il arrive même à 1000 kilos et une hauteur du garrot supérieure à 1,90 m. Il vivait jadis sur tout le continent, à l’exception de quelques régions d’Espagne, d’Italie et du nord de la Scandinavie, dit Alexandru Bulacu. Une fois libérés, les bisons ne seront plus nourris, ils feront partie des processus naturels et des écosystèmes de la zone. Ils contribueront ainsi à modeler les paysages naturels et à maintenir leur état favorable : « Il s’agit d’un très beau projet, par lequel nous souhaitons rendre le bison d’Europe à la vie sauvage en Roumanie. Le projet a commencé voici plus de trois ans, à Armeniş, dans une zone isolée de l’intervention humaine. Depuis 2014 et 2015, 30 bisons y ont déjà été libérés. Rendre le bison d’Europe à la vie sauvage vient de notre histoire, qui nous dit que l’animal a vécu dans toutes les zones sous-carpatiques roumaines. Maintenant, après plus de 200 ans, nous espérons avoir des bisons d’Europe en liberté. Il existe un autre projet de ce type dans le Parc naturel de Vânători Neamţ où l’on compte déjà 20 exemplaires en liberté. A partir de l’année prochaine, WWF Roumanie Programme Carpates – Danube et Rewilding Europe mèneront un projet live. Nous ferons une zone de réinsertion dans la vie sauvage, par une mise en liberté en douceur, même dans le comté de Hunedoara, à proximité de la Réserve de bisons de Haţeg, près de la commune de Densuş. »

    La Roumanie est devenue le pays d’Europe où ces animaux vivent désormais aussi à l’état sauvage, après la Lettonie, la Lituanie, le Bélarus, l’Ukraine, la Pologne, la Slovaquie, la Russie et l’Allemagne. (trad. Ligia Mihaescu)

  • Protéger les esturgeons

    Protéger les esturgeons

    Les eaux du Danube, les canaux du delta danubien et la mer Noire abritent quatre espèces d’esturgeons: la morue, l’esturgeon étoilé, l’ossetra et le sterlet. La Bulgarie et la Roumanie disposent des seules populations viables d’esturgeons sauvages d’Europe. Ces espèces rares, en voie d’extinction, sont protégées par la loi. Après l’Iran et la Russie, la Roumanie, comptait, à l’époque communiste, parmi les principaux exportateurs de caviar vers le marché occidental. Jusqu’au XIXe siècle, des esturgeons géants migraient vers l’amont du Danube, jusqu’à Vienne et même plus loin. Ils étaient une importante source de nourriture pour bien des communautés de pêcheurs. Les esturgeons étaient par le passé les poissons les plus précieux du bassin inférieur du vieux fleuve. Malheureusement, au bout de longues années de pêche excessive, leurs effectifs ont sensiblement diminué.

    A présent, 4 espèces d’esturgeons du Danube sont sérieusement menacées de disparition, deux autres, à savoir l’esturgeon européen et l’esturgeon bâtard s’étant déjà éteintes. Les effectifs de ces 4 espèces ne cessent de s’amenuiser. Il y a plusieurs raisons à cela, dont notamment la destruction de leur habitat, l’interruption des trajets de migration et le braconnage. En 2006, les autorités roumaines ont démarré une programme gouvernemental de repeuplement du Danube avec plus de 430 mille alevins. La pêche de l’esturgeon a également été interdite pour une dizaine d’années.

    Cela fait plusieurs années déjà que l’Université du Bas Danube de la ville de Galaţi déroule un projet européen visant à la refonte des effectifs d’esturgeons dans le fleuve et dans la mer Noire.

    Radu Suciu, chercheur à l’Institut national Le Delta du Danube, de la ville de Tulcea, détaille ce projet : En 2013, nous avons relâché dans le Danube 90 mille esturgeons. Malheureusement, à cette époque-là, nous ne disposions pas d’ alevins d’esturgeons sauvages pour les libérer dans les eaux du fleuve et de la mer Noire. Voilà pourquoi, on a eu recours à des poissons d’élevage. Comme ils étaient âgés de trois ans, on avait des doutes quant à la réussite de leur acclimatation. Pourtant, les tests effectués l’année dernière ont prouvé qu’ils s’étaient bien adaptés aux conditions de vie de la mer Noire. Ils se nourrissent, ont grandi et on a même pu faire une évaluation comparative des alevins d’esturgeons sauvages qui y vivent , et de ceux provenant des fermes d’aquaculture. La conclusion que nous en avons tirée c’est que les alevins d’élevage s’étaient bien adaptés. Nous avons récemment entamé la deuxième étape du repeuplement expérimental. Quelque 45 mille alevins d’ossetra, nés l’année dernière, ont été libérés dans le Danube. Mes collègues de l’Institut National « Lee Delta du Danube », de Tulcea, procèdent à présent au marquage du deuxième lot d’ossetra, avant le relâchement de ces poissons dans un autre endroit du fleuve, déjà établi.

    Ce projet a bénéficié de la collaboration de spécialistes des pays riveraine de la mer Noire – Ukraine, Géorgie, Turquie, Bulgarie et Serbie. En septembre prochain, lorsque le projet aura été finalisé, seront élaborés un rapport comportant les résultats et une proposition de réglementation de la sauvegarde des esturgeons. Cette dernière sera soumise aux spécialistes travaillant dans la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction, dite CITES, à la Direction générale de la Pêche de la Commission européenne et au sein de la Société mondiale de conservation des esturgeons. Une fois validé, le texte se retrouvera parmi les réglementations européennes. (Trad.: Mariana Tudose)

  • Protéger l’ours brun

    Protéger l’ours brun

    Le projet a été déroulé
    entre 2010 et 2014 et il a été mis en œuvre par l’Agence pour la protection de
    l’environnement du département de Vrancea, en collaboration avec d’autres
    institutions, sur le territoire de 3 comtés : Vrancea, Covasna et
    Harghita. D’ailleurs, les forêts de cette région représentent un habitat pour 2
    mille ours bruns, soit la plus nombreuse population de cette espèce en
    Roumanie.




    Le manager du projet
    Silviu Chiriac explique : « Nous avons commencé par évaluer le
    nombre d’ours bruns de cette aire, pour voir quelle est la densité de cette
    espèce et de quelle façon ces ours utilisent les habitats naturels. Cette
    activité a été très intense, nous avons passé plusieurs mois sur le terrain
    pour inventorier les traces laissées par les ours. Nous avons également
    installé des caméras vidéos dans leurs tanières pendant l’hiver pour
    enregistrer tout ce qui ce passe pendant leur période d’hibernation. Ainsi nous
    avons pu voir comment un ours femelle a mis bas des oursons et comment elle les
    a élevés, sous nos yeux, jusqu’au début du mois de juin, quand ils ont commencé
    à la suivre dans la forêt. Les autorités locales nous ont souvent demandé de
    protéger, d’une façon ou d’une autre, contre les ours les bergeries, les
    vergers ou les cultures des paysans de la zone. Nous avons dû ainsi installer
    plus de 120 clôtures électriques sur les propriétés où les ours ont provoqué de
    nombreux dégâts. Nous sommes souvent intervenus pour sauver les ours tombés
    dans les pièges mis en place par les braconniers. Ceux-ci tentent de capturer
    des exemplaires d’espèces qui peuvent servir de nourriture : sangliers,
    daims, cerfs. L’ours, en passant par les mêmes sentiers, peuvent y tomber,
    accidentellement. Nous disposons d’une sorte d’ambulance pour sauver les
    animaux sauvages et d’un centre de soin pour les exemplaires blessés. Nous
    intervenons en urgence et nous avons réussi à dégager plusieurs dizaines d’ours
    de ces pièges et à sauver leur vie. Très souvent, au printemps, dans les forêts
    de ces départements, il y a des oursons orphelins. Durant les 4 années du
    projet nous en avons découvert plus de 37 que nous avons placés dans les
    centres de soin des ours de Bălan, dans le département de Harghita… »





    La Roumanie compte actuellement
    quelque 6.500 ours qui vivent dans toute la
    chaîne des Carpates. Ils représentent environ 40% de la population d’ours
    bruns d’Europe. Pour la période 2014-2020, le programme Life de la Commission
    européenne de financement des projets de protection de l’environnement dispose d’un budget de 3,4 milliards
    d’euros. L’année dernière, la Roumanie a obtenu un financement de près de 5
    millions d’euros pour dérouler 6 projets Life, visant des problèmes très divers
    – depuis la réduction de la pollution à Bucarest à la protection des loups et
    des ours ainsi que des grottes des Carpates. (Trad. :
    Dominique)





  • Protéger l’aigle pomarin

    Protéger l’aigle pomarin

    L’aigle pomarin est une espèce de rapace diurne qui passe l’hiver dans l’est et le sud de l’Afrique et revient chaque année au même nid. Selon des études récentes, il y a environ 2000 – 2500 couples d’aigles pomarins en Roumanie, ce qui compte pour 22% du total de leur population au niveau de l’UE et pour 10% au niveau mondial. Par conséquent, les Carpates roumaines sont une des zones de nidification les plus importantes de ces oiseaux. La Roumanie propose donc un projet de conservation de l’aigle pomarin. Son objectif est de protéger et surveiller cette espèce en voie de disparition.

    Davantage de détails avec Ovidiu Bufnilă, responsable de la communication au sein de la Société ornithologique roumaine: « C’est un projet que nous n’avons pas développé seuls. Le bénéficiaire principal en a été l’Agence de Protection de l’Environnement de Sibiu, que nous avons aidée aux côtés d’un autre partenaire, le Groupe Milvus. Nous avons surveillé par satellite 22 aigles pomarins. A l’heure actuelle seuls deux oiseaux portent toujours un émetteur sur le dos: ils s’appellent Arlie et Erika. Cette année nous avons même réussi à prendre des photos d’Arlie dans son nid. Un émetteur par satellite coûte 3500 euros environ et c’est justement grâce à ces dispositifs que nous avons obtenu des données importantes pour notre projet. Les informations recueillies nous ont beaucoup aidés à étudier non seulement les routes de migration des oiseaux, mais aussi l’activité des oiseaux dans leur nid, leur nourriture préférée, l’endroit où ils procurent leur nourriture, comment mieux les protéger. Et pour cause: au moment où l’homme s’approche du nid d’un rapace, l’oiseau quitte l’endroit. De même, nous avons examiné les habitats qui devraient être protégés pour que ces oiseaux puissent se nourrir. L’aigle pomarin n’attaque pas les volailles, il mange des souris dans les champs, des insectes, des sauterelles. Par conséquent, en étudiant les zones avoisinant son nid, nous avons réussi à imposer des mesures de conservation de cette espèce. Elles sont mises en œuvre non seulement en Roumanie mais figurent également au plan européen d’action pour la protection de cette espèce. Il n’est donc pas étonnant que ce projet ait été choisi. C’est un des meilleurs projets en Europe, des spécialistes de 3 institutions y ont travaillé assidûment. »

    Grâce aux émetteurs dont parlait notre invité, il y a deux ans, les ornithologues ont appris que l’aigle Arlie avait commencé sa migration le 14 février, en Namibie. Il a volé d’abord jusqu’au Zimbabwe où il a passé quelques jours avant de partir vers le nord. Il a traversé des pays tels la Zambie, la Tanzanie, l’Ouganda, l’Ethiopie, l’Erythrée, l’Egypte, Israël, le Liban, la Turquie et la Bulgarie, pour arriver en Roumanie le 9 avril. Au total près de 10.000 km parcourus, pour regagner son nid des monts Fagaras, au centre de la Roumanie. A étudier les données complètes de la migration de l’aigle Arlie entre septembre 2013 et avril 2014, on découvre des chiffres impressionnants: 206 jours de voyage, 24.400 km parcourus, 17 pays sur trois continents traversés.

    Notons pour terminer que le nombre le plus important de couples d’aigles pomarins est à retrouver en Transylvanie, dans l’ouest de la Roumanie et sur les versants orientaux des Carpates. Une petite population vit également dans l’est, le sud et le sud-est du pays. (Trad. Valentina Beleavski)