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  • 16.01.2014

    16.01.2014

    Schengen — Le président de la Roumanie, Traian Băsescu, discute aujourd’hui, à Bruxelles, avec le président du Conseil européen, Herman van Rompuy, principalement de l’adhésion de la Roumanie à Schengen. La rencontre a lieu à la demande du chef de l’Etat roumain. Il a déclaré hier, lorsqu’il a accueilli les chefs des missions diplomatiques accrédités à Bucarest que, pour la Roumanie, l’accès à Schengen était un point fort de l’intégration à l’UE et que le pays n’accepterait pas de critères autres que techniques en vue de l’admission. Prévue en 2011, l’accession de la Roumanie à Schengen a été ajournée à maintes reprises, à cause de l’opposition de certains Etats membres, qui ont exigé des réformes encore plus profondes en matière de Justice et d’intensification de la lutte anticorruption. A l’agenda des discussions entre les deux dirigeants l’on retrouve aussi l’association de la République de Moldova à l’UE et le développement du Corridor sud d’alimentation en gaz du marché européen.



    Justice – Les déclarations du premier ministre roumain, Victor Ponta, au sujet de la condamnation à une peine de prison ferme d’un de ses prédécesseurs, Adrian Năstase, dans une affaire de corruption, ont affecté l’indépendance du système judiciaire. C’est la conclusion d’un rapport approuvé aujourd’hui par vote par le plénum du Conseil supérieur de la magistrature (CSM). Le document a été élaboré par l’Inspection judiciaire, suite aux saisines de la Section pour juges et par la Section pour procureurs du CSM. Le premier ministre Victor Ponta a déclaré, le 6 janvier, jour où Năstase a appris le contenu de l’arrêt le visant, qu’il était un condamné politique, une victime de ce qu’il a appelé le régime du chef de l’Etat, Traian Băsescu, et a comparé son dossier à celui de l’ancien premier ministre ukrainien, Ioulia Timochenko. Năstase, premier ministre entre 2000 et 2004, occupe les fonctions de président du Conseil national du PSD, principale formation politique en Roumanie, dirigée par Victor Ponta.



    Accord – L’équipe d’experts du FMI, de la Commission européenne et de la Banque mondiale arrivera mardi prochain à Bucarest pour une nouvelle évaluation de l’accord conclu l’année dernière et pour compléter la première évaluation. Le comité directeur du FMI a ajourné en décembre la discussion concernant l’évolution de l’accord avec la Roumanie, vu que le président Traian Băsescu a refusé de signer la dernière lettre d’intention. Il n’était pas d’accord avec l’introduction de l’accise supplémentaire de 7 centimes d’euro par litre de carburant. Son application a été ajournée de 3 mois par le gouvernement. La Roumanie a en ce moment un accord de 4 milliards d’euros avec le FMI et l’Union européenne, mais elle n’a pas l’intention de retirer de fonds. Le but de l’accord, c’est de protéger le pays de certains chocs éventuels sur les marchés financiers et d’aider à la réduction des coûts de financement.



    Recherche — Le ministre délégué à l’Enseignement supérieur de Roumanie, Mihnea Costoiu, a discuté, à la fin de sa visite aux Etats Unis, avec William Colgrazier, conseiller en sciences et technologie du secrétaire d’Etat américain John Kerry, ainsi qu’avec d’autres officiels de Washington. Les discussions ont été ciblées sur la coopération dans le domaine de la recherche appliquée et de l’enseignement supérieur entre les institutions roumaines et américaines. Dans le courant de la visite, Mihnea Costoiu a discuté avec des représentants de plusieurs universités américaines de la conclusion de partenariats dans le domaine de l’éducation. Il a déclaré que l’Agence spatiale américaine, la NASA, mènera des projets conjoints avec l’agence roumaine ROSA.



    Ventes – Les ventes d’automobiles Dacia, marque roumaine détenue par le constructeur français Renault, ont connu, en 2013, la plus grande percée dans l’UE. Selon l’Association des constructeurs européens d’automobiles, les ventes de Dacia ont grimpé, l’année dernière, de plus de 23%, jusqu’à près de 300.000 unités. En décembre, la part de marché du label roumain dans l’espace communautaire est arrivée à 3,2%, selon les données de l’Association.



    Tennis – La joueuse roumaine de tennis Simona Halep s’est qualifiée aujourd’hui, au second tour de l’Open d’Australie, le premier tournoi de Grand schelem de l’année, après avoir disposé de l’Américaine Varvara Lepchenko. La prochaine adversaire de Halep, tête de série n° 11, c’est Zarina Dias, du Kazahstan. Et c’est toujours à Melbourne qu’une autre Roumaine, Monica Niculescu, s’est qualifiée, elle aussi, au 3e tour, après une victoire surprenante devant l’Allemande Sabine Lisicki, 15e mondiale. Dans son prochain match, Niculescu rencontrera la Russe Ekaterina Makarova, 22e mondiale. Chez les messieurs, le Roumain Victor Hănescu joue aujourd’hui au 3e tour, contre le Canadien Milos Raonic, 11e au classement mondial.

  • 10.01.2014 (mise à jour)

    10.01.2014 (mise à jour)

    Décentralisation – La Cour Constitutionnelle de Bucarest a décidé vendredi que la Loi de la décentralisation est non-constitutionnelle car elle n’établit pas clairement les compétences des institutions et viole le droit de propriété, dans ses annexes n’étant pas de distinction entre la propriété publique et celle privée. La décision de la Cour est définitive et généralement obligatoire. Le Gouvernement a assumé en novembre 2013 sa responsabilité devant le Parlement à l’égard de cette loi. Les domaines qui allaient être décentralisées sont l’agriculture, la santé, l’environnement, la jeunesse et le sport, l’autorisation et les facilités dans le tourisme, les clubs, les bases scolaires et les attributions territoriales en matière de pêche.



    Recherche – Le ministre roumain délégué à l’Enseignement Supérieur, Recherche Scientifique et Développement Technologique, Mihnea Costoiu, a rencontré à Washington l’administrateur NASA, Charles F. Bolden. Les discutions ont visé la collaboration entre l’Agence Spatiale Roumaine et la NASA, la partie américaine exprimant son appui dans l’élaboration et l’implémentation des projets roumains de recherche spatiale prévus dans la stratégie de recherche en Roumanie pour la période 2014-2020. Mihnea Costoiu avait eu auparavant des entrevues avec des représentants de pointe de la compagnie américaine, du Conseil d’Affaires EU-Roumanie ainsi qu’avec ses homologues du Département d’Etat des Etats Unis d’Amérique. L’officiel roumain participe jusqu’à mardi au Forum International pour l’Exploitation Spatiale.


    (trad.: Costin Grigore)

  • 08.01.2014 (mise à jour)

    08.01.2014 (mise à jour)

    UE — Rétablir la confiance des citoyens dans les valeurs européenne est une priorité de la présidence grecque de l’UE, a indiqué l’ambassadeur d’Athènes en Roumanie, Grigorios Vassiloconstandakis, lors d’une conférence de presse donnée ce mercredi à l’occasion du début de la présidence grecque de l’Union. Le ministre roumain des affaires étrangères, Titus Corlăţean, a déclaré à son tour que Bucarest continuerait d’agir pour que les conditions politiques de l’adhésion du pays à l’espace Schengen soient réunies, sachant que les critères techniques avaient été parfaitement remplis.



    Terrains — Le président roumain, Traian Basescu, a appelé le Sénat de Bucarest à réexaminer la loi sur la vente des terrains agricoles à des personnes physiques. Selon le chef de l’Etat, le titre même du document engendre la confusion quant au champ d’application de la loi, vu qu’il ne contient pas aussi de références aux personnes morales des Etats membres de l’UE, qui peuvent s’acheter des terrains en Roumanie, aux termes d’un article du texte. Traian Basescu estime que la loi doit expressément prévoir si elle s’applique aussi dans le cas des personnes morales de nationalité roumaine ou seulement dans celui des personnes ayant la nationalité d’un Etat membre de l’UE, autre que roumaine. Le projet de loi a été adopté par le Parlement en décembre dernier. Le Traité d’adhésion à l’UE oblige la Roumanie à libéraliser le marché foncier pour les personnes physiques de l’UE, à compter du 1er janvier 2014. A présent, 8% des terres arables du pays sont utilisés par des ressortissants étrangers.



    Enquête — L’ancien ministre roumain de l’agriculture Stelian Fuia (membre du PDL, dans l’opposition) fait l’objet d’une enquête pénale pour abus de fonctions. Les procureurs anti-corruption l’accusent d’avoir vendu, en 2005, plusieurs bâtiments appartenant à la station de recherches que l’ancien ministre avait dirigée, une vente préférentielle à la sœur et au beau-frère du ministre. Par ailleurs, le député Gheorghe Coman (du PC, membre de la coalition gouvernementale) a été placé en détention provisoire, étant accusé de trafic d’influence et de prise illégale d’intérêts. Antérieurement, l’ancien premier ministre social-démocrate du début des années 2000, Adrian Nastase, a été condamné à quatre ans de prison ferme dans une affaire de corruption.



    Corruption — Gheorghe Coman, député du Parti conservateur, membre de l’Alliance au pouvoir, a été placé en détention provisoire, dans un dossier où il est accusé d’avoir usé de son influence politique à des fins de prise illégale d’intérêts. Son arrestation intervient dans le contexte où l’ancien premier ministre roumain, le social-démocrate Adrian Nastase, a été condamné à 4 années de prison ferme dans une affaire de corruption.



    Recherche — Le ministre roumain délégué à l’Enseignement supérieur, à la Recherche scientifique et au Développement technologique, Mihnea Costoiu, participe à Washington au Forum International sur l’Exploration Spatiale. L’officiel roumain doit faire le point dans le cadre de l’événement sur la participation de la Roumanie à la recherche spatiale, indique un communiqué du ministère de l’Education. A l’agenda de la visite du ministre roumain aux Etats-Unis figurent aussi des entretiens bilatéraux au Département américain d’Etat ainsi qu’avec des membres de la diaspora scientifique roumaine des universités de la région de Washington. Mihnea Costoiu aura aussi des rencontres avec les représentants du Centre Culturel roumain de Portland. L’occasion d’examiner un projet visant la création de la première école en langue roumaine et une possible collaboration des scientifiques roumains vivant aux Etats-Unis avec les universités de Roumanie.



    Coopération — La secrétaire d’Etat adjointe des Etats Unis, Victoria Nuland, fera une visite à Bucarest vendredi et samedi prochains. Un communiqué du Département d’Etat de Washington fait savoir que Mme Nuland s’entretiendra avec de hauts responsables roumains et avec des représentants de la société civile au sujet des relations bilatérales, de questions régionales et de la consolidation de l’Etat de droit en Roumanie. La dignitaire américaine fait une tournée européenne qui inclut plusieurs alliés de Washington au sein de l’OTAN : il s’agit, outre la Roumanie, des Pays-Bas, de l’Allemagne, de la France et de la Lituanie.

  • 08.01.2014

    08.01.2014

    Terrains — Le président roumain, Traian Basescu, a appelé le Sénat de Bucarest à réexaminer la loi sur la vente des terrains agricoles à des personnes physiques. Selon le chef de l’Etat, le titre même du document engendre la confusion quant au champ d’application de la loi, vu qu’il ne contient pas aussi de références aux personnes morales des Etats membres de l’UE, qui peuvent s’acheter des terrains en Roumanie, aux termes d’un article du texte. Traian Basescu estime que la loi doit expressément prévoir si elle s’applique aussi dans le cas des personnes morales de nationalité roumaine ou seulement dans celui des personnes ayant la nationalité d’un Etat membre de l’UE, autre que roumaine. Le projet de loi a été adopté par le Parlement en décembre dernier. Le Traité d’adhésion à l’UE oblige la Roumanie à libéraliser le marché foncier pour les personnes physiques de l’UE, à compter du 1er janvier 2014. A présent, 8% des terres arables du pays sont utilisés par des ressortissants étrangers.



    Corruption — Gheorghe Coman, député du Parti conservateur, membre de l’Alliance au pouvoir, a été placé en détention provisoire, dans un dossier où il est accusé d’avoir usé de son influence politique à des fins de prise illégale d’intérêts. Son arrestation intervient dans le contexte où l’ancien premier ministre roumain, le social-démocrate Adrian Nastase, a été condamné à 4 années de prison ferme dans une affaire de corruption.



    Recherche — Le ministre roumain délégué à l’Enseignement supérieur, à la Recherche scientifique et au Développement technologique, Mihnea Costoiu, participe à Washington au Forum International sur l’Exploration Spatiale. L’officiel roumain doit faire le point dans le cadre de l’événement sur la participation de la Roumanie à la recherche spatiale, indique un communiqué du ministère de l’Education. A l’agenda de la visite du ministre roumain aux Etats-Unis figurent aussi des entretiens bilatéraux au Département américain d’Etat ainsi qu’avec des membres de la diaspora scientifique roumaine des universités de la région de Washington. Mihnea Costoiu aura aussi des rencontres avec les représentants du Centre Culturel roumain de Portland. L’occasion d’examiner un projet visant la création de la première école en langue roumaine et une possible collaboration des scientifiques roumains vivant aux Etats-Unis avec les universités de Roumanie.

  • 04.10.2013 (mise à jour)

    04.10.2013 (mise à jour)

    Justice — Le président du Sénat roumain, le libéral Crin Antonescu, a accusé vendredi son partenaire de coalition au pouvoir, le premier ministre social-démocrate Victor Ponta, de s’être exprimé à la place du procureur général de Roumanie, un geste qu’il a qualifié « d’inacceptable ». Dans le même temps, Crin Antonescu a estimé que le président roumain Traian Basescu avait fait une erreur en impliquant la justice dans son conflit avec le chef du Cabinet.



    Schengen – Entre la Roumanie et la France il y a un partenariat stratégique bilatéral et le dialogue doit être privilégié — a déclaré vendredi dans une interview pour RFI le ministre roumain des Affaires étrangères, Titus Corlàtean. Il a exprimé sa déception à l’égard des confusions faites à Paris soulignant qu’il n’y avait aucun lien entre Schengen, qui concerne la sécurisation des frontières extérieures de l’espace de libre circulation, et le dossier des rroms. Pendant plus d’une semaine le dialogue a été tendu entre la Roumanie et la France sur le thème des rroms et de l’adhésion de la Roumanie à l’espace Schengen. Les politiciens français ont parlé d’un report de l’entrée dans Schengen, craignant la possibilité que la France soit confrontée après l’adhésion à un afflux massif de rroms roumains soupçonnés de ne pas vouloir s’intégrer.



    Exploitation — La commission parlementaire spéciale qui examine le projet controversé d’exploitation minière de Rosia Montana (au centre de la Roumanie) a poursuivi vendredi les auditions des parties s’étant prononcées en faveur ou contre ce projet. L’Académie roumaine a ainsi estimé qu’en sa forme actuelle, le projet était inacceptable, l’exploitation des ressources minières du pays devant être faite de manière intelligente. Pour leur part, les représentants du clergé ont réaffirmé leur inquiétude à l’égard des effets nuisibles à l’environnement et le patrimoine culturel de la région qui seraient irréversiblement endommagés, suite à la cyanuration des minerais. Toutefois, aux dires des représentants de Rosia Montana Gold Corporation, l’exploitation des gisements d’or et d’argent de la région apportera à l’économie roumaine un bénéfice de 5,2 milliards d’euros et fera de la Roumanie le plus grand producteur d’or d’Europe.



    Austérité – La crise économique a mis en évidence une fois de plus l’existence d’une Europe à deux vitesses — a remarqué le président de la Chambre des Députés de Bucarest, présent vendredi dans la capitale hongroise Budapest à la conférence internationale « Austérité échouée, nouvelles perspectives économiques progressistes dans les Etats membres de l’Europe Centrale et Orientale ». Selon le responsable roumain, ce qui s’impose dans l’Union Européenne est, hormis les changements de stratégie et de politique économique, d’adopter de nouvelles mesures pour mettre en place une réelle solidarité de sorte que la crise économique n’engendre pas, aussi, une crise de solidarité au sein de l’Union. A cet événement participent des responsables européens, des représentants des parlements et des gouvernements des pays membres de l’UE, des représentants de la Banque Européenne d’Investissements et des spécialistes en politiques macro-économiques.



    Recherche – La Roumanie a été vendredi le premier Etat membre à avoir lancé le programme européen de Recherche, Développement et Innovation « HORIZON 2000 » qui dispose de 80 milliards d’euros. L’événement sest déroulé en présence du ministre roumain de l’Education, Remus Pricopie, et de la commissaire européenne à la recherche, Maire Geoghegan Quinn. L’officiel européen a précisé que le programme fait la promotion de l’excellence, de l’innovation, du développement économique et mène à la création d’emplois. La Roumanie dispose d’un grand potentiel dans la recherche — a dit Maire Geoghegan Quinn qui a visité le chantier de l’immeuble conçu pour accueillir le projet ELI, soit le laser de grande puissance de la plate-forme de Màgurele, près des Bucarest, qui devrait être fonctionnel en 2014.



    Grand Prix Nova – La première édition du Festival international de théâtre radiophonique Grand Prix NOVA organisé à Bucarest par Radio Roumanie a désigné ses gagnants vendredi soir. Des 56 productions de 22 pays en lisse dans la catégorie théâtre radiophonique, les trois premières places ont été occupées, dans l’ordre, par des créations d’Allemagne, de Grande Bretagne et d’Autriche. Dans la catégorie « pièces de théâtre courtes » la première place est revenue à une production des Croatie, suivie par deux autres, de Roumanie et, respectivement, de Belgique. Le PDG de la Société Roumaine de Radiodiffusion, Ovidiu Miculescu, a remarqué la haute qualité des productions souhaitant que Radio Roumanie puisse être, les années suivantes aussi, l’amphytrionne de ce festival conçu pour promouvoir les créations théâtrales radiophoniques. Déroulé sous la houlette de l’Union Radiophonique et Télévisuelle Internationale (URTI) et du ministère roumain de la Culture, le Festival Grand Prix NOVA placé sous le haut patronage de la princesse Marguerite de Roumanie a été organisé sous les auspices de l’anniversaire, le 1-er novembre, des 85 ans depuis le premier signal transmis dans l’éther par Radio Roumanie. La première pièce de théâtre au microphone de Roumanie a été diffusée en février 1929.

  • A la Une de la presse roumaine du 22.08.2013

    A la Une de la presse roumaine du 22.08.2013

    Bonne récolte, mais recettes en baisse pour les fermiers roumains. Les parcs photovoltaïques, une meilleure affaire pour les propriétaires de terrain ? et la recherche roumaine serait en chute libre, selon la revue britannique « Nature ». Ce ne sont que quelques-uns des sujets figurant dans les pages des quotidiens nationaux.


  • Le sociologue Dimitrie Gusti (1880-1955)

    Le sociologue Dimitrie Gusti (1880-1955)


    Dimitrie Gusti a été la plus importante personnalité de la sociologie roumaine de la seconde moitié du 20e siècle. La plupart des réalisations de ce domaine en Roumanie sont liées à son nom.Il a été professeur d’université, membre de l’Académie roumaine, ministre de l’Enseignement en 1932-1933, il a créé l’Institut social roumain et dirigé des publications spécialisées. Dimitrie Gusti a lancé les fameuses « équipes mixtes » constituées d’étudiants et de chercheurs spécialistes de plusieurs domaines différents, qui faisaient des études sur le terrain. Ce travail aboutissait sur la rédaction de monographies des villages roumains.


    Dimitrie Gusti a également été un promoteur du service social, qui réunissait recherche académique, action sociale et pédagogie sociale. Son idéal était l’émancipation des paysans, qu’il voulait sortir de l’état d’arriération économique, politique et culturelle, pour en faire des citoyens de l’Etat roumain constitué après 1918. En 1936, Gusti a créé l’institution publique qui a bénéficié de la plus grande visibilité jusqu’à nos jours : le Musée du Village de Bucarest.


    Dimitrie Gusti est considéré comme le fondateur d’un courant de pensée sociologique dont est issue la plus importante école roumaine de sociologie. Dimitrie Gusti et l’«école Gusti» ont été réévalués par la revue française Les Études Socialesdans un numéro double paru en 2011 sous le titre : « Sociologie et politique en Roumanie (1918-1948) ». Dimitrie Gusti a-t-il été un novateur ? Le sociologue Vintilă Mihăilescu explique: « Dimitrie Gusti n’est pas un novateur, il n’est pas un pionnier, il s’inscrit dans la tradition roumaine des études rurales. Le problème qui se pose là est très délicat. Quelqu’un qui se propose de faire une sociologie nationale est libre de le faire, pour servir la nation. Ce qu’il ne devrait pas faire, c’est une sociologie nationaliste. Et Gusti l’a affirmé clairement: tant que la construction nationale est le principal enjeu de la sociologie actuelle, la sociologie doit s’en occuper aussi. Par contre, si au 21e siècle, la sociologie s’occupait uniquement de l’état d’asservissement de la paysannerie, ce serait étrange. »


    Après la seconde guerre mondiale, la sociologie devait changer de contexte. Pourtant, dans les conditions où 85% de la population roumaine était rurale, accuser un sociologue de s’occuper uniquement de la paysannerie est plutôt bizarre.


    Dimitrie Gusti a été le fondateur de l’école de sociologie de Bucarest, qui étudiaient les changements au sein de la société, ainsi que la manière dont on pouvait prévoir les tendances et analyser les processus sociaux. Il a été un promoteur de la méthode de recherche monographique selon laquelle on pouvait considérer qu’un sujet était connu si on l’abordait par le biais de plusieurs disciplines.


    Le sociologue Dumitru Sandu a répondu à la question posée par la revue Les Études Sociales, à savoir si l’école créée par Gusti a vraiment été une école : « Tâchons de répondre à la question : quelle sorte d’école était celle de Gusti ? Car, à mon avis, Gusti a vraiment créé une école. Les étiquettes, on les connaît déjà : l’école Gusti, l’école sociologique de Bucarest, l’école monographique, l’école roumaine de sociologie. En fait, en sociologie, il y a 3 types d’écoles : l’école de méthode, l’école de théorie et l’école de méthodologie-épistémologie. A cette classification s’ajoute l’école de promotion d’un modèle d’action sociale, à savoir une école d’intervention. Or, l’école de Gusti avait toutes ces composantes. »


    L’un des reproches que la revue française fait à Dimitrie Gusti dans son dossier était d’avoir été un sympathisant du fascisme. Antonio Momoc, lecteur à la Faculté de journalisme et des sciences de la communication de Bucarest, explique la raison d’une telle accusation : « L’Institut social roumain organisait des débats auxquels toute l’élite intellectuelle de l’époque était présente. Or, lors d’une de ces rencontres il a fait une affirmation à propos des doctrines des partis politiques. C’était en 1922. Le fascisme italien était à ses débuts. En Roumanie, à l’époque, le mouvement fasciste était pratiquement inexistant. Il allait naître en 1922-1923, en tant que réaction à la Constitution de 1923. Dans les années ’20, avec ses scrutins, l’appui de la population aux partis extrémistes était très faible — soit 3-4% des suffrages. Dans les années ’20, le fascisme était une curiosité. Le seul à se rapporter au fascisme — à celui de Mussolini — a été Dimitrie Gusti. Aucune des personnes présentes ne considérait que ce qui se passait en Italie avait vraiment de l’importance. Dans quel contexte Gusti faisait-il sa remarque pour que l’on puisse en tirer brusquement la conclusion qu’il était fasciste ? Dimitrie Gusti parlait de la distinction entre les différents partis politiques. A son avis et jugeant d’après le système de la sociologie politique et éthique qu’il avait adopté, il existait deux types de partis : les partis dotés d’un programme et les partis opportunistes. Selon lui, le parti fasciste faisait partie de la première catégorie, celle des partis dotés d’un programme politique. Et il affirmait que ce parti avait suscité un certain enthousiasme, une certaine émulation. Un point c’est tout. Et c’est tout ce qu’il a dit du fascisme italien. Mais de là jusqu’à l’accuser de fascisme, le chemin est long. »


    Après la guerre, Gusti a collaboré discrètement avec le parti communiste. Ce qui prouve que — tout comme les autres intellectuels qui ont marié science et politique — lui, non plus, il n’a pas pu se soustraire aux influences que le temps et l’époque a exercées sur lui. (aut.: Steliu Lambru; trad. : Dominique)

  • Le cerveau, la plus forte des télécommandes

    Le cerveau, la plus forte des télécommandes


    A la fin 2012, devant une salle archi-pleine, un groupe de jeunes a démontré que le cerveau humain pouvait être la télécommande la plus puissante du monde. A l’aide d’un casque EEG, un bénévole a réussi à faire marcher une voiture radiocommandée uniquement avec la force du cerveau. Ce fut une excellente occasion de parler de Modulab, le laboratoire qui a réalisé cette expérimentation et d’Arduino, la plate-forme interactive qui a rendue possible le déplacement de la voiture.






    Mais qu’est ce que Modulab? Eh bien, c’est une plate-forme interdisciplinaire de promotion de la recherche et de développement des nouvelles méthodes et technologies d’expression dans l’art et les industries créatives. Cette plate forme est ouverte à tous ceux qui ne se contentent pas uniquement d’appuyer sur un bouton, mais à ceux qui veulent créer leurs propres boutons, les modifier afin de détourner leurs fonctions initiales. Y sont invités ceux qui aiment démonter les gadgets pour voir ce qui s’y cache, ceux qui préfèrent plutôt les problèmes que les solutions. Modulab est un espace dans lequel un simple fil électrique peut se transformer en un gadget. C’est ici que les artistes, les programmeurs informatiques et les théoriciens sont encouragés à regarder les choses sous un autre angle, à se libérer des contraintes des conventions et à créer. Ioana Calen compte parmi les initiateurs de Modulab.






    Elle explique en quelques mots ce qu’est Arduino : « Arduino est une plate-forme d’interactivité, qui crée une communication entre l’ordinateur et l’environnement et son invention est souvent comparée à l’apparition de l’ordinateur personnel. Suivant le modèle du passage très brusque d’un paradigme mécanique à un paradigme numérique, suite à l’utilisation de l’ordinateur par des personnes qui n’ont pas étudié la mécanique, maintenant on passe à un paradigme interactif par l’utilisation de cette plate-forme Arduino. Il n’est pas nécessaire d’être ingénieur, ni d’avoir fait des études technologiques, il faut savoir un peu de programmation, que l’on peut acquérir en un seul jour, vu que la plaque – ? proprement dite est très accessible et que tout étudiant peut acheter en-ligne avec peu d’effort. Pensez à l’impact de l’ordinateur sur les industries créatives : films, arts, et ainsi de suite. Un impact similaire aura aussi le concept de plaque microcontrôleur avec une interface que tout le monde peut utiliser. C’est à l’aide d’un casque Emotiv que les ondes cérébrales sont traduites en mouvement d’objets du monde réel, comme des draps ou d’autres installations. »






    Le casque EEG Emotiv est en fait un accessoire développé par l’industrie des jeux vidéo. Il mesure les fluctuations électriques au niveau du cuir chevelu. Au moment où celui qui porte le casque fait un effort cognitif, les impulses électriques de cette zone du cerveau sont communiqués aux capteurs du casque. Ces dernier les communiquent par le biais d’Arduino et c’est ainsi que les objets du milieu réel sont contrôlés. Un tel casque a été utilisé dans la démonstration que nous venons d’évoquer.






    Ioana Calen. « Lorsque son utilisateur se concentrait, la voiture allait en avant ou en arrière. Elle tournait à gauche si la personne clignait des yeux et à droite si elle souriait. Nous avons choisi une personne du public que nous avons entraînée un peu avant de participer à l’expérimentation. Nous l’avons priée de faire le même exercice avec un cube virtuel qu’il fallait déplacer vers l’avant ou vers l’arrière. Nous avons capté ainsi le niveau de son activité cérébrale, une sorte d’échantillon que nous avons utilisé comme référence. Et lorsqu’il s’est concentré pour faire avancer la voiture, elle s’est déplacée. Nous avons eu la chance de trouver un volontaire qui jouait des jeux vidéo et qui était habitué à utiliser son imagination dans le milieu virtuel. Il n’a pas été crispé du tout et a réussi à contrôler la voiture dès le début. »






    Paul Popescu, le partenaire de Ioana Calen à la tête d Modulab, affirme que le casque s’adresse à n’importe quel utilisateur, joueur de jeux vidéo ou non, à condition qu’il s’entraîne avant: « C’est comme si on se voyait obliger d’apprendre à se servir d’un membre nouveau ou de jouer d’un instrument. Il faut de l’entraînement. Au début, il était très difficile, il nous a fallu trois jours d’exercices intensifs avec le casque pour maîtriser 4 ou 5 commandes. Mais, au fur et à mesure que le temps passe, on arrive à bien utiliser le casque, c’est comme avec un instrument musical, ou du moins, ce fut mon impression à moi ! »




    Ces démonstrations se proposent justement de mettre en lumière le potentiel des nouvelles technologies, affirme Ioana Calen : « Il serait vraiment intéressant que cette technologie arrive à donner un coup de main aux personnes handicapées qui souhaitent s’orienter plus facilement dans leur propre maison. Vous avez un casque EEG et toutes les lumières de chez vous, y compris celle naturelle, sont contrôlées par votre état d’esprit, votre pouls, votre niveau de détente ou d’agitation. Autant de paramètres qui dicteront aux rideaux de baisser ou bien aux ampoules de s’allumer. Techniquement, cela est bien possible. Reste à voir pratiquement comment pourrait-on faire marcher les choses, mais on peut toujours commencer par des applications plus simples. Par exemple, on peut réaliser une interaction à l’aide de différents capteurs. Il est vrai que ces nouvelles technologies sont pour l’instant utilisées dans le domaine des arts contemporains, des installations artistiques par exemple, mais je suis certaine qu’elles finiront par trouver leur place dans la vie pratique. Dans les hôpitaux, par exemple, j’aimerais bien voir des installations interactives dans les espaces réservés aux enfants afin de leurs faire oublier une opération qui approche, par exemple, ou encore dans les foyers pour les personnes âgées, on pourrait apporter un animal de compagnie robotisé. Je crois que les technologies finiront par entrer dans notre vie de tous les jours, qu’elles ne seront plus une composante strictement fonctionnelle. La plupart d’entre nous ont du mal à réaliser à quel point il est facile de faire tout ce que l’on veut à condition de savoir où chercher, à qui poser des questions, où acheter ».






    Quant à Paul Popescu, celui-ci se dit adepte d’un travail collectif, d’équipe: « Personnellement, je crois que ce type d’affaire aura de plus en plus de succès. Et je pense à un business où l’on se dit prêt à partager le travail de recherche, les expériences et les solutions trouvées. On les offre gratuitement afin de les disséminer plus rapidement. Et c’est de cette manière que l’humanité finira par avancer plus rapidement. »




    Modulab s’est donné pour but de créer une plate-forme para-universitaire s’adressant à tous les étudiants des domaines artistiques et pas seulement. Une plate-forme qui contribue à la démocratisation de la science et de la technologie, affirme Ioana Calen:« Les étudiants se plaignent souvent du fait que ce qu’ils apprennent à l’école n’a rien à voir avec ce qu’ils trouvent sur Internet. Une simple installation interactive leur semble du domaine de la Science Fiction, ils pensent qu’il faut un million d’euros pour ouvrir un labo technologique, ils croient qu’on doit travailler dans les TI pour faire bouger une installation en fonction de certains capteurs, ils disent que seulement les ingénieurs sont capables de résoudre les problèmes d’électricité. Or tout cela c’est du passé ! Actuellement, nous avons des solutions à même de faciliter les choses. Donc, tout ce qu’il leur faut c’est le courage de poser des questions, de faire des recherches et de se mettre au travail ». (trad.: Ioana Stancescu, Alex Diaconescu)