Tag: recyclage

  • La déferlante des déchets européens en Roumanie

    La déferlante des déchets européens en Roumanie

    Les autorités roumaines du port de Constanţa ont intercepté un conteneur avec 9 tonnes de déchets importés du Royaume-Uni par une société du département de Vrancea. Plus de 15 tonnes de vêtements et de chaussures usées, en provenance de Pologne, ont également été interceptées au poste-frontière de Borş, dans l’ouest de la Roumanie, car la marchandise ne possédait pas de documents d’importation. Les policiers et les commissaires de la Garde d’environnement ont constaté qu’il s’agissait de déchets et par conséquent ont interdit l’accès sur le territoire de la Roumanie du poids lourd et de sa cargaison. Et ce n’est pas tout : les autorités du poste-frontière de Giurgiu-Ruse, dans le sud du pays, ont refusé l’accès en Roumanie d’un poids-lourd chargé de plus de 21 tonnes d’objets en plastique en provenance de Grèce. Et d’ailleurs, au cours des deux derniers mois, les autorités du même point de passage de la frontière roumano-bulgare ont bloqué l’entrée en Roumanie de 287 tonnes de déchets d’acier, plastique, aluminium, zinc et d’autres matériaux tels poussière métallique, sciure d’étain et polystyrène, que pas moins de 13 poids lourds tentaient d’introduire en Roumanie sans aucun document.

    Ce ne sont que quelques-unes des plus récentes nouvelles sur les tentatives d’introduire en Roumanie différents types de déchets. Le port de Constanţa est la plaque tournante de l’entrée en Roumanie d’immenses quantités de déchets. Évidemment, selon les documents qui accompagnent la marchandise, il s’agit toujours de produits d’occasion : vêtements et électroménager, mais aussi autres déchets triés en vue du recyclage. En réalité, aucun de ces produits n’arrive dans l’économie roumaine. Il y a une semaine, le commissaire général de la Garde nationale d’environnement, Octavian Berceanu, s’est rendu à Constanţa, où en une semaine seulement, il a verbalisé pas moins de 55 contraventions totalisant quelque 250 mille euros. L’activité de trois entreprises roumaines a été arrêtée et un millier de tonnes de déchets illégalement importés ont été renvoyés aux Pays-Bas et en Bulgarie. A cette occasion, le commissaire général de la Garde nationale d’environnement, Octavian Berceanu, a déclaré : « Il y a une pression permanente aux frontières de la Roumanie. Nous avons besoin de moyens techniques afin de faire face aux nouveaux défis et de restructurer l’institution, mais aussi d’une modification législative censée nous permettre un meilleur déplacement sur le terrain et enfin des lois plus sévères ».

    En Roumanie, déposer des déchets sur des décharges illégales dans les champs, et même les brûler sont des faits punis actuellement par des amendes, alors que dans d’autres pays d’Europe, il s’agit d’infractions. C’est pourquoi des faits extrêmement graves se passent quotidiennement dans ce pays. Un seul exemple : les commissaires de la Garde d’environnement ont récemment découvert dans une casse automobile illégalement constituée dans une localité limitrophe à la ville de Bucarest pas moins de 300 pneus usés qui étaient en train d’être déchargés d’un poids lourd afin d’être tout simplement incinérés. Les objectifs de ce type d’opérations sont multiples : se débarrasser des pneus, récupérer l’armature métallique et tout cela à des coûts infimes, sans respecter aucune norme. Les autorités ont empêché un véritable accident environnemental, mais d’autres, similaires, ont lieu quotidiennement en Roumanie.

    3 600 tonnes de déchets ont été jusqu’ici arrêtées aux frontières de la Roumanie depuis le début de cette année, ont annoncé les responsables de Bucarest. C’est un problème avec de multiples facettes. Afin d’être profitables, les usines de recyclage des déchets doivent traiter d’importantes quantités de matières premières : métal, plastique, papier etc. Vu que le tri sélectif et la collecte des déchets recyclables est largement déficitaire en Roumanie, il faut souvent importer des déchets à des prix inférieurs à ceux pratiqués par d’autres Etats européens. En réalité, de vastes quantités de détritus qui arrivent en Roumanie ne sont ni recyclés, ni neutralisés, mais arrivent sur des décharges illégales, recouverts seulement d’une couche plus ou moins épaisse de terre. De véritables désastres écologiques en miniature.

  • Recyclage des lampes et des équipements d’éclairage

    Recyclage des lampes et des équipements d’éclairage

    EucoLight, l’association européenne fédérant les éco-organismes européens en charge de la collecte et
    du recyclage des
    produits d’éclairage, a récemment marqué le recyclage de
    deux milliards de lampes en Europe. C’était un moment à marquer, car cet
    exploit a un impact positif sur l’environnement et l’économie circulaire. Mises
    l’une à côté de l’autre, toutes ces lampes feraient cinq fois le tour de la Terre.






    L’association
    Recolamp de Roumanie est un des 25 membres d’EucoLight qui ont réussi, au
    niveau européen, à développer un réseau de plus de 68 000 points de collecte
    pour les ménages et d’environ 30 000 points de collecte pour les organisations
    publiques et privées.






    Anca
    Lupusavei, directrice marketing de l’association Recolamp, explique
    l’organisation et le fonctionnement de la collecte des déchets liés à
    l’éclairage en Roumanie : « En
    Roumanie, le réseau de collecte appartient presqu’entièrement aux associations.
    Il n’y a pas d’infrastructure nationale ou locale avec des points de collecte.
    Alors les associations qui s’occupent de la collecte et du recyclage ont mis en
    place des partenariats avec des institutions privées. Ce sont, pour la plupart,
    des chaînes de magasins de bricolage. On y a installé des récipients pour la
    collecte où les gens peuvent apporter leurs déchets pour qu’ils soient ensuite
    recyclés. C’est nous qui en faisons la promotion par tous les moyens possibles,
    dans la rue, à la radio, à la télé. Malheureusement, nos études indiquent
    qu’environ 67% des Roumains interrogés sont au courant que le tri sélectif a
    cours en Roumanie, mais seulement 17% d’entre eux agissent en
    conséquence. »








    Une
    enquête réalisée par EucoLight sur les perceptions et le comportement des
    citoyens européens par rapport au traitement des déchets montre qu’entre 62 et
    88% des Européens identifient correctement l’endroit où il faut disposer les
    déchets d’équipements électriques et électroniques. Les membres de ce réseau
    européen récupèrent et recyclent 79% des lampes usagées collectées dans les 18
    pays où ils sont actifs.






    Anca
    Lupusavei, directrice marketing de l’ONG Recolamp, sur la situation en Roumanie
    : « Notre association a
    atteint, pour les producteurs avec lesquels nous travaillons, la cible imposée
    par l’Union européenne pour la Roumanie. Il faudrait collecter 45% de ce qui a
    été mis sur le marché ces trois dernières années. De notre côté, nous avons
    même dépassé ce chiffre et sommes à 48%, mais je ne pense pas que toutes les
    associations actives dans le domaine ont réussi à le faire. 45%, c’est
    l’objectif pour tout le pays. Or, les statistiques d’Eurostat indiquent que
    nous sommes à la fin du classement dans l’Union européenne, quelque part en
    dessous de 10%. »







    Les lampes et les équipements d’éclairage collectés à travers le
    réseau de l’association Recolamp sont recyclés en Roumanie. Anca Lupusavei : « Nous avons un partenariat avec une
    fabrique de Buzău, dans l’est de la Roumanie, depuis plus de dix ans. Tous les
    déchets récupérés dans les plus de 15 000 points de collecte arrivent dans les
    entrepôts de nos partenaires. Ils sont ensuite transportés à Buzău, où ils sont
    traités dans des installations spécialisées. Le recyclage se fait vraiment.
    Cette fabrique a consenti des investissements importants et a acquis des
    machines performantes. Toutes les conditions de sécurité sont respectées, car
    une partie des lampes contiennent du mercure, notamment les ampoules au néon et
    les ampoules économiques. Les ampoules pour l’éclairage public contiennent des
    gaz dangereux et alors il faut les traiter par un processus à part. Tous ces
    déchets sont traités de manière appropriée, avec un impact minimal sur
    l’environnement, et les fractions, le métal, le plastique, le gaz et le verre
    qui en résultent sont réintroduits dans la production. »








    Depuis
    de nombreuses années, Recolamp organise des campagnes de sensibilisation à
    l’intention du grand public et des professionnels qui travaillent dans des
    domaines faisant usage de lampes et d’équipements d’éclairage. Leurs efforts
    pour encourager le recyclage des lampes usagées ont des résultats impressionnants
    : chaque année ils en collectent 20 à 25% de plus. (Trad. Elena Diaconu)

  • Le tri sélectif des déchets, pour l’instant : rien que de bonnes intentions

    Le tri sélectif des déchets, pour l’instant : rien que de bonnes intentions

    La loi de la gestion des déchets non-dangereux compostables est désormais en vigueur en Roumanie (le 20 février 2021). Elle oblige les pouvoirs locaux à mettre en place le tri sélectif des déchets biodégradables et à élargir la collecte sélective des bio-déchets en milieu urbain. De nouvelles normes techniques sont introduites par cette loi, alors que d’un point de vue pratique elle s’est traduite par la création de toute une infrastructure de collecte sélective, qui n’est offerte ni par les autorités locales ni par les compagnies actives dans le domaine. Par exemple, dans une tentative de s’adapter en quelque sorte à la nouvelle législation, une étiquette a été collée sur les conteneurs de déchets du 6e secteur de la capitale roumaine, Bucarest, pour préciser qu’ils contiennent des déchets humides. Mais des conteneurs pour le tri sélectif des déchets en papiers, en métal ou en plastique, n’ont pas été livrés aux Associations de copropriétaires ou aux compagnies.

    Selon les données officielles, à l’heure où l’on parle, seulement 14% des déchets collectés en Roumanie sont recyclés. Qui plus est, depuis son adhésion à l’UE, en 2007, le pays n’a pas réussi, à ce jour, à trouver une solution pour les décharges publiques où finissent tous les types de déchets confondus. A Bucarest, par exemple, où le tri sélectif n’a pas été encouragé par les autorités, les habitants animés par l’esprit citoyen et soucieux de l’environnement sont obligés à parcourir de grandes distances pour déposer séparément leurs déchets en papier, plastique ou métal, pour qu’ils soient recyclés.

    Toujours selon les statistiques, seulement 20% du total des déchets produits par la population devrait se retrouver dans les décharges publiques, alors que le reste de 80% consiste, en proportions égales, de déchets recyclables secs – plastic, papier, verre, carton, métal – et de déchets biodégradables. Malheureusement, la Roumanie est aussi championne du gaspillage alimentaire, avec 24% de la nourriture préparée arrivant à la poubelle, tout comme 24% des fruits achetés, 21% des légumes et 20% du pain. Sur cette toile de fond, les représentants du ministère de l’Environnement, ceux de la Municipalité de la capitale et des mairies des 6 secteurs de Bucarest se sont réunis en février pour analyser la collecte de déchets.

    A l’issue des discussions, le maire général de Bucarest, Nicuşor Dan, a fait savoir que les autorités locales avaient abouti à une « vision commune » de la manière dont il faut traiter le problème des déchets, et du tri sélectif. Vu que la gestion des déchets a été « longuement ajournée », une nouvelle stratégie et un nouveau plan d’action seront mis sur pied. De même, une association qui s’occupera du développement intercommunautaire verra le jour, a promis le maire général de Bucarest. Sa mission sera de mettre en place la stratégie de collecte et de traitement séparés des déchets de la capitale. Pour ce faire, elle se servira des fonds européens de l’exercice 2014-2020, qui étaient disponibles depuis déjà 2014, mais qui n’ont pas été utilisés, a conclu Nicuşor Dan, l’édile en chef de Bucarest. (Trad. Valentina Beleavski)

  • Campagnes de collecte des cannettes en aluminium et des bouteilles en plastique

    Campagnes de collecte des cannettes en aluminium et des bouteilles en plastique

    A compter du 1er janvier dernier, l’UE applique une taxe sur les emballages en plastique qui invite les Etats membres à participer à l’économie circulaire et en même temps les oblige à payer pour les déchets qu’ils ne recyclent pas. A présent, la Roumanie recycle seulement 14% de ses détritus, alors que le reste arrive dans les décharges. A commencer par ce mois de janvier, le pays est obligé à payer une taxe à l’UE pour la quantité de plastique mise sur le marché et qui n’est pas recyclée. Le faible niveau de collecte des matériaux recyclables n’est pas provoqué par le manque d’intérêt des Roumains, mais par l’absence d’une infrastructure appropriée. A présent, même les grandes villes ne possèdent ni des bacs destinés au tri sélectif, ni une infrastructure de collecte sélective. Cette situation est confirmée par Adina Magsi, directrice générale de l’Association Alucro, qui vient d’organiser plusieurs campagnes de collecte de cannettes en aluminium et de bouteilles en plastique : « Suite à des études que nous avons réalisées, nous avons appris que le public était très intéressé par le sujet du recyclage, que les Roumains voulaient vraiment recycler, mais qu’ils étaient confrontés à un gros problème : l’absence d’une infrastructure adéquate. Le plus souvent, les Roumains qui font le tri sélectif tant chez eux que sur leur lieu de travail se retrouvent confrontés à une situation assez frustrante. Lorsque le camion poubelle arrive, tous les matériaux recyclables qu’ils avaient déposés dans des bacs séparés sont chargés dans la même benne qui transporte des déchets non recyclables, pratique peu encourageante pour ceux qui font le tri sélectif en vue du recyclage. »

    L’automne dernier, l’Association Alucro et une plateforme active dans plusieurs Etats européens, « Every Can Counts », que l’on pourrait traduire par « Chaque cannette compte » ont lancé une campagne nationale, appelée « La nationale de recyclage », visant la collecte de cannettes en aluminium et d’autres emballages en plastique. Adina Bagsi : « Durant nos évènements, nous collectons au moins 500 kilos de matériaux. Au cours de notre campagne la plus récente, menée dans le cadre de la « nationale du recyclage », nous avons recueilli près de 800 kilos de matériaux recyclables. Certes, il s’agissait d’un mix de canettes et de bouteilles en plastique, mais ce fut une campagne nationale déroulée dans une dizaine de villes. Nous nous sommes arrêtés pendant trois jours dans chaque ville et les habitants de chacune de ces villes sont venus nous apporter des récipients en plastique et en aluminium en échange desquels ils ont reçu des prix. Tous nos espoirs résident désormais dans le nouveau système de dépôt que nous avons introduit le 1er janvier dernier. Il sera fonctionnel dans deux ans tout au plus et dans le cadre de celui-ci, plusieurs appareils intelligents seront installés dans des endroits facilement accessibles pour tout le monde, où la population pourra mettre ses matériaux recyclables et recevoir en échange un certain montant. La somme d’argent proposée actuellement pour récompenser ceux qui utilisent ces machines et de 50 bani, soit quelque 10 centimes d’euro pour chaque emballage, quel que soit sa taille et son type, mais nous espérons que ce montant soit adapté à l’avenir et que les gens soient contents de ce qu’ils reçoivent et qu’ils arrivent à recycler plus de matériaux. »

    Ce système devrait commencer à fonctionner durant la seconde moitié de janvier. La collecte des emballages en aluminium, en verre et en plastique se fera manuellement, dans de petits magasins ou par le biais d’appareils automatiques dans des grandes surfaces, qui distribueront des tickets de valeur en échange des emballages reçus. Ces tickets seront soit utilisés pour faire des achats dans le magasin, soit ils seront échangés aux caisses contre des sommes d’argent. De tels appareils fonctionnent déjà dans les parkings de plusieurs grandes surfaces et supermarchés. En échange des emballages recyclables, les clients des magasins en question reçoivent des coupons de rabais à l’achat de certains produits. Le but de toutes ces initiatives est d’arriver d’ici trois ans seulement, soit en 2024, à un taux de collecte de 90% des emballages recyclables en Roumanie. Un objectif pour le moins ambitieux !

  • Changer les mentalités

    Changer les mentalités

    Aujourd’hui
    il est question de voir comment on peut changer les mentalités parmi les nouvelles
    générations. Tout d’abord, nous donnons la parole au nouveau président de la Ligue
    des étudiants roumains de l’étranger qui se donne pour principale mission de persuader
    ses collègues de rentrer au pays à la fin des études. Ensuite nous parlons écologie
    avec la fondatrice d’une association qui tente d’éduquer les enfants roumains
    dans l’esprit d’une vie soutenable, moins polluante et plus proche de la nature.

    Le nombre des jeunes roumains qui optent
    pour une formation universitaire à l’étranger ne cesse de croître. Entre les
    années 2000 et 2016, le chiffre a doublé constate le site éducationnel edupedu.ro,
    en passant de 12.500 à près de 34.500. En même temps, le nombre des étudiants de
    Roumanie connaît une tendance inverse, ayant diminué à moitié entre 2009 et
    2016, soit de 900.000 à un peu plus de 405.000 étudiants. 2020 n’a pas fait exception
    à la règle. Selon le site sarte-up.ro près de 37.000 jeunes roumains étudiaient
    dans des universités à l’étranger en 2020, dont la plupart se trouvaient en
    Grande Bretagne.


    Une fois atteint le rêve d’être admis dans
    une université à l’étranger, les jeunes roumains ont plein de défis à relever. Pour
    certains d’entre eux il est difficile de lier des amitiés tout de suite. D’autres
    ont des barrières linguistiques à surmonter. D’autres encore doivent s’habituer
    à des mentalités différentes ou encore à la nourriture de l’étranger. S’y ajoutent
    les soucis financiers, côté loyer, dépenses quotidiennes etc. Passer du jour au
    lendemain d’une vie confortable dans le foyer parental à une vie indépendante
    dans un pays inconnu n’est pas chose facile non plus. Sans plus parler de la
    manière dont on étudie en Roumanie au lycée et le style d’enseigner et d’apprendre,
    à l’université, à l’étranger.


    Tout cela peut rendre difficile la vie d’un
    étudiant roumain à l’étranger. Heureusement, ils sont de plus en plus nombreux.
    Cela fait qu’une véritable communauté d’étudiants roumains s’est cristallisée
    au fil des années dans leurs pays d’accueil. Pour leur venir en aide, la Ligue
    des étudiants roumains de l’étranger a une mission très importante. Son nouveau
    président, est un jeune homme de 22 ans, ancien étudiant en Grande Bretagne. Il
    s’appelle Robert Stredie et il est notre premier invité d’aujourd’hui. Une interview réalisée par Sorin Titus Iordan.

    Notre 2e
    sujet du jour est le recyclage. Et pour cause, visée depuis des années par des
    procédures d’infraction à la légilsationn européenne pour les carences côté collecte et recyclage des
    déchets, la Roumanie a besoin paraît-il non seulement d’une implication plus
    efficace des autorités, mais aussi d’une meilleure éducation dans ce domaine.
    Et où mieux commencer que dans les rangs des jeunes ? C’est justement ce
    que ce propose l’association Guerrilla Verde (La guérilla verte) : familiariser
    le jeune public à la soutenabilité écologique. Elle le fait par le biais d’un
    projet déroulé dans les écoles de Roumanie. Davantage de détails avec Nicoleta Talpeș,
    la fondatrice de l’association. Une interview réalisée par Christine Lescu.

  • Le taux de recyclage des emballages

    Le taux de recyclage des emballages

    A partir du 1er janvier 2021, la «taxe plastique» prend effet dans l’Union Européenne. Cette taxe invite les Etats membres à participer à l’économie circulaire tout en les obligeant à payer pour les déchets qu’ils ne recyclent pas. Après de nombreux reports et risquant de faire l’objet des procédures d’infraction de la Commission européenne, 13 ans après son adhésion à l’Union européenne, la Roumanie n’a toujours pas légiféré le tri sélectif des déchets. Les cafouillages législatifs de ces dernières années montrent la situation désastreuse de la Roumanie, qui recycle seulement 14% des déchets qu’elle produit.

    A compter de janvier 2021, Bucarest sera obligé à payer une taxe à l’UE pour la quantité de plastique non recyclé introduite sur le marché. En juillet de cette année, des responsables du ministère de l’environnement, des eaux et forêts ont promis de mettre au point un projet de modification de la législation, afin de mieux recycler les emballages et les bouteilles en plastique. Ce projet vise, entre autres, à mettre en place un Système informatique de suivi de la traçabilité des déchets d’emballages (SIADT), qui devrait être fonctionnel au 15 janvier 2021.

    Mircea Fechet, secrétaire d’Etat au ministère de l’environnement, des eaux et forêts, a récemment déclaré qu’une décision gouvernementale sur la gestion des déchets serait adoptée dans les semaines à venir ou, peut-être, même dans les prochains jours. Il a aussi souligné l’importance d’un tel système national de suivi (Track): « En mettant en œuvre un tel système seulement maintenant, nous avons l’occasion d’utiliser tous les éléments de bonnes pratique des Etats membres ayant déjà implémenté le système et, surtout, de ne pas répéter leurs erreurs. Le principe le plus important est « sans but lucratif». L’entité qui va gérer ce système ne distribuera certainement pas de dividendes, elle ne visera certainement pas à générer du profit. Son seul objectif sera de réaliser cette tâche de responsabilité élargie du producteur, d’éviter que des ressources aussi importantes pour la Roumanie prennent la route de la décharge et de les réintroduire dans l’économie circulaire, de les transformer en nouvelles ressources. »

    Pour stimuler le tri sélectif, un système de garantie de reprise entrera en vigueur en Roumanie. Lors d’une récente réunion de l’association « Les Brasseurs de Roumanie » (« Berarii României »), à laquelle ont aussi participé des représentants du ministère de l’environnement, a été annoncée la décision d’introduire une garantie de reprise d’un montant de 50 bani (environ 10 centimes d’euro) pour les emballages en aluminium, verre et plastique. La collecte pourra se faire manuellement dans les petits magasins et avec des appareils automatiques dans les grands magasins. Un bon sera émis, qui pourra être utilisé soit pour des achats en magasin, soit pour obtenir en caisse de l’argent comptant égal à la valeur des emballages recyclables apportés. Le but de ces initiatives est qu’en 2024, trois ans après la mise en œuvre du système, la Roumanie aura un taux de collecte de 90%. (Trad. : Felicia Mitraşcă)

  • Aider les enfants sans enfance

    Aider les enfants sans enfance

    Pour la plupart d’entre nous, le recyclage des
    déchets rime avec protection de la planète. Mais pour un policier de Râmnicu
    Vâlcea c’est plus que ça : c’est une chance de vivre une vie normale pour des
    enfants sans enfance. Eusebiu Predonescu consacre le plus clair de son temps à
    aider les quelques centaines d’enfants défavorisés du département de Vâlcea
    (sud). Sur les réseaux sociaux, il invite ses compatriotes à en faire de même : «
    On t’attend tous les jours à nous aider à trier et à distribuer… de
    l’espoir ! » Il ne cesse jamais de lancer ces invitations, car il a
    plein de travail à faire et plein d’enfants à aider.






    D’ailleurs, le parcours professionnel d’Eusebiu
    Predonescu est plutôt spécial : 8 ans durant, il a été conseiller
    psychopédagogue et entraîneur pour les footballeurs en herbe de Roumanie. A
    présent, il est officier de police spécialiste des sciences de l’éducation à
    l’Inspection départementale de la police de Vâlcea et bénévole de l’Association
    « Enfants sans enfance ».






    D’où vient sa passion pour les enfants et surtout sa
    motivation pour les aider ? Eusebiu Predonescu raconte : « Grâce à
    mes différentes casquettes – d’enseignant, d’entraîneur, de policier, j’ai pu
    identifier de nombreux enfants qui n’avaient pas d’enfance, comme nous les
    appelons dans notre association. Il leur manquait la chose la plus
    importante : une famille, quelqu’un qui les soutienne pour qu’ils puissent
    aller à l’école. Ou pire encore, il leur manquait la personne la plus
    importante de leur vie : leur mère. Alors, nous avons tenté d’aider
    premièrement les enfants les plus jeunes de notre club de football. Puis, les
    activités se sont développées et nous avons commencé à aider les enfants de
    différentes écoles et localités du département de Vâlcea. Souvent, il faut
    aider les enfants à se rendre à l’école – ils ont besoin de vêtements, de
    cartables, de fournitures scolaires, de transport jusqu’à l’école la plus
    proche, voire d’argent pour le loyer dans le cas de ceux qui vont au lycée dans
    une autre ville. Les cas sont très variés et les besoins des enfants sont très
    variés aussi. »


    Les enfants pauvres ne sont
    pas les seuls à recevoir une aide de la part de l’association d’Eusebiu Predonescu. Elle soutient aussi les jeunes atteints
    de différentes maladies, tels les problèmes d’ouïe ou de vue, par exemple. De
    même, l’argent collecté auprès des bénévoles de Vâlcea sert aussi à doter les logements
    d’électricité, car il existe toujours des enfants qui doivent faire leurs
    devoirs à la lumière d’une bougie ou d’une lampe à gaz. D’autres maisons sont
    restaurées, d’autres encore ont été bâties à zéro.






    Eusebiu Predonescu ajoute : « Cela fait longtemps déjà que nous construisons de petites
    maisons là où l’on ne peut plus réaménager les maisons existantes. Nous avons
    trouvé des enfants dont les parents étaient décédés et il a fallu un effort
    soutenu de la part de toute notre équipe pour recycler différents matériaux et,
    avec l’argent collecté, leur faire construire une maisonnette. Donc, tout notre
    argent provient du tri sélectif. C’est aussi une manière d’attirer la
    communauté à participer, les enseignants et les enfants eux-mêmes. »






    Cannettes en aluminium, récipients en verre ou en
    plastique, carton, papier, piles usées, télés anciennes, appareils
    électroménagers détériorés, fer, pneus usés – toute quantité, aussi petite
    qu’elle soit, sert à l’association à laquelle Eusebiu Predonescu a consacré son
    âme et son temps : « Nous avons commencé par les petites choses – quelques bouteilles
    en plastique, quelques cannettes, du papier usé, des électroménagers abîmés.
    Mais peu à peu, les gens sur l’ensemble du département ont vu le résultat. Et
    au moment où une personne constate qu’il est possible de ramasser de l’argent
    par le recyclage pour bâtir une petite maison, pour aider un enfant dans une
    étape de sa vie, alors la réaction vient du plus profond de son cœur. A l’heure
    où l’on parle, beaucoup de gens de Vâlcea nous donnent un coup de main. Des
    quantités immenses de matériaux recyclables nous parviennent pour être
    valorisées et soutenir par la suite nos projets. En fait, le recyclage est
    quelque chose de nouveau. Avant, notre aide consistait à offrir des vêtements
    et des chaussures aux petits. Mais dès que nous avons constaté qu’une aide plus
    consistante était nécessaire, il a fallu trouver une solution. Je ne suis pas
    d’accord avec l’idée de demander de l’argent aux autres. J’ai préféré l’obtenir
    par mon propre travail. Si vous pouviez voir notre entrepôt en ce moment !
    On est comme de véritables fourmis. Il faut prendre chaque sac de déchets
    recyclables, le trier par couleur, l’écraser et le distribuer de sorte que tout
    soit valorisé au maximum. C’est la seule chance pour ces enfants sans
    enfance ! Les sommes que nous obtenons via le recyclage vont jusqu’à
    10.000 lei par mois (quelque 2000 euros) Cet argent est utilisé pour procurer
    les matériaux de construction et pour brancher à l’électricité les maisonnettes
    où il n’y en a jamais eu. On est tellement contents de l’annoncer à chaque fois
    sur les réseaux sociaux ! »






    C’est l’amour des enfants qui alimente la force des
    bénévoles de Vâlcea de continuer, malgré les difficultés qu’ils rencontrent. Mais
    aussi, leurs propres actions leur donnent une énergie qui les poussent à
    continuer, espérant que plus tard, ces enfants deviendront des adultes qui aideront
    à leur tour d’autres enfants. Et puis, il faut dire aussi qu’il y a des gens
    qui aident Eusebiu Predonescu à distance. Tout cela pour donner à ces petits
    une chance à une vie normale.






    Eusebiu Predonescu conclut : « Il est important de
    les remettre sur pied, pour qu’ils puissent se débrouiller tout seuls au moment
    où ils deviendront adolescents et pour que nous puissions continuer à aider les
    plus petits qui dépendent entièrement de nous. Sachez aussi qu’il existe aussi
    un numéro de téléphone, le 004 077 154
    67 91, que nous avons intitulé le numéro des enfants sans enfance.
    »






    Entrez aussi sur la page Facebook d’Eusebiu Predonescu,
    pour voir vous-mêmes les enfants qui bénéficient de son aide. On le sait très
    bien, souvent, une image vaut mille mots ! Et ça pourrait aussi vous
    inspirer ! (Trad. Valentina Beleavski)

  • Le recyclage des déchets en Roumanie, en deçà de la cible fixée pour 2020

    Le recyclage des déchets en Roumanie, en deçà de la cible fixée pour 2020

    Les décharges de Roumanie reçoivent 85% des déchets collectés par la population. C’est ce que remarquait le ministre roumain de l’Environnement, Costel Alexe, qui soulignait dans un post sur Facebook : Cela fait trop d’années que la collecte sélective, le recyclage et la gestion des déchets sont traités avec légèreté. Nous en sommes au point où, au lieu de recycler plus de la moitié des déchets, soit le taux assumé pour 2020, nous sommes obligés de mettre en décharge 85% des déchets ramassés par les gens! Les autorités n’ont pas considéré avec sérieux l’agenda européen, plusieurs opérateurs économiques ont préféré faire croître leurs bénéfices au lieu de les réorienter vers l’investissement dans les nouvelles technologies. Quant à la population, elle a été peu informée ou n’a pas réalisé l’importance et les bénéfices de la collecte sélective d’un point de vue écologique, financier et sanitaire!”. Et le ministre de conclure qu’en ce moment où la pandémie de coronavirus sévit dans tous les pays, on prend conscience de la nécessité d’une chaîne fiable dans le processus de gestion des déchets, qui va de la collecte au traitement et au recyclage, car les déchets qui ne sont pas traités de manière appropriée deviennent de véritables pépinières de virus, de microbes et de bactéries”.


    Ce sont les grandes agglomérations qui génèrent les plus grosses quantités de déchets, lesquels, à défaut d’un tri sélectif, finissent dans les déchetteries. Or, ces derniers risquent de se transformer en véritables bombes à retardement pour l’environnement et de devenir un danger réel pour la santé de la population.


    Selon un document de la Commission européenne, la Roumanie, qui, à compter de 2014, aurait dû mettre en place 30 mesures environnementales, n’a réalisé aucun progrès dans cette direction. Ceci étant, est-il précisé dans le texte, la Commission ne pourra pas éviter de démarrer une procédure d’infraction à l’encontre de Bucarest.


    Pour le prochain cadre financier pluriannuel, la Roumanie a déposé des projets totalisant plus de 3 milliards d’euros, la plupart d’entre eux visant la construction de nouvelles décharges ou d’incinérateurs. L’absence de la collecte sélective est ressentie aussi par les grandes entreprises de recyclage de Roumanie, qui ne disposent pas de suffisamment de matière première. Cette réalité a été confirmée par le ministre de l’Environnement, Costel Alexe, qui a récemment visité, à Buzau, la plus grande entreprise roumaine de ce type. Bien qu’elle ait investi plusieurs millions d’euros dans des installations neuves, de pointe, la compagnie subit les conséquences du manque de matière première autochtone. Pour honorer ses contrats et faire face aux commandes de fibres synthétiques obtenues à partir de déchets plastiques, la société en question s’est vu obliger d’importer de tels déchets de pays tels l’Italie, l’Espagne, la Grèce ou le Royaume-Uni, voire même l’Australie. La pénurie de matière première autochtone s’explique par une loi, en vigueur depuis le début de 2019, qui a pratiquement éliminé du circuit les entreprises qui collectaient des déchets, transférant la tâche du tri sélectif vers les municipalités et les éboueurs. Les producteurs roumains doivent récupérer les emballages pour les recycler, or, jusqu’au début de 2019, ils y procédaient par l’intermédiaire de plus de 4.500 sociétés qui collectaient les déchets. Aux termes des modifications législatives adoptées en 2019, ces entreprises spécialisées dans la collecte sont tenues de se munir d’autorisations délivrées tant par l’Agence nationale de protection de l’environnement que par les autorités locales. Ces dernières travaillent avec des sociétés de salubrité, qui ne s’intéressent pas toujours au tri sélectif.



  • Evénements culturels soucieux de l’environnement

    Evénements culturels soucieux de l’environnement

    En voici un exemple: le projet « Evénements culturels responsables » a eu lieu fin novembre à Timisoara (ouest). Au programme : conférences et ateliers sur la relation entre la culture et le développement durable. Cette initiative s’inscrit dans le programme La Pas / Slow Down (fr : Ralentissons) déroulé par l’Association Timisoara 2021 en charge du programme « Timisoara – capitale européenne de la culture en 2021» et par le Centre de ressources pour initiatives éthiques et solidaires (CRIES).

    De quels sujets a-t-on parlé à cette occasion ? Réponse avec Oana Năsui, responsable de communication du projet « Evénements culturels responsables » : « Nous avons proposé lancé sujets de réflexion. Il y a eu aussi un côté théorique, où nous avons parlé de la culture en tant que piler de la soutenabilité. Nous avons parlé aussi des aspects durables du management culturel. Pour ce qui est de la pratique, nous avons présenté plusieurs événements et festivals culturels en plein air dont les organisateurs ont expliqué comment ils mettent en pratique les principes environnementaux. Un autre aspect important a été le lancement en ligne d’un guide d’événements culturels responsables, créé en 2018 par l’Association Reper 21. »

    Voici donc quelques exemples de bonnes pratiques en matière de responsabilité écologique et civique : le Festival du film documentaire environnemental Pelicam, le Festival national de théâtre jeune Ideo Ideis, Jazz in the Park, Jazz in the Street, Art in the Street ou encore la Biennale d’architecture de Timisoara (BETA). Pour ce qui est du Guide des événements culturels responsables mentionné par notre invitée, il est disponible sur Internet, sur le site cries.ro Les organisateurs d’événements culturels y trouveront une liste de tous les aspects à envisager pour mettre en place une manifestation favorable à l’environnement.

    Que faut-il prendre en compte concrètement si on veut organiser un événement respectueux des principes écologiques ? Oana Năsui répond : « Il faut que les repas offerts soient préparés à base de produits locaux ou bien que les participants puissent se rendre à l’événement sans utiliser l’avion, si possible. Côté communication, il faut imprimer les affiches sur du papier ou recyclé ou recyclable, réutiliser les bannières pour en faire d’autres produits… Par exemple, les bannières d’un de nos anciens événements ont été transformées en protège-documents par « Ateliers sans frontières », une ONG activant dans le domaine de l’insertion sociale. Autre exemple : ne pas utiliser d’assiettes en plastique pour les manifestations en plein air, mais de les remplacer par des assiettes en son de blé pour qu’elles servent de nourriture pour le bétail par la suite ».

    Et puis, le contenu des projets culturels doit être lui aussi éthique et durable. Oana Năsui nous parle d’un projet censé lutter contre le gaspillage alimentaire : « Un des projets figurant au programme « La pas » a été une résidence artistique intitulée « Gastronome ». On y a invité différents artistes qui pouvaient gagner un financement pour créer des œuvres d’art à base de polenta. C’était sans doute une polenta transformée pour devenir résistante, pas la polenta comestible. Nous avons reçu des propositions très intéressantes et nous avons invité certains artistes à exposer leurs ouvrages. Ce fut une idée très intéressante sur tout par son message. »

    Notons pour terminer que l’Administration Fonds Culturel National, institution publique qui finance les projets culturels envisage elle aussi d’inclure des critères de soutenabilité pour les opérateurs culturels. (Trad. Valentina Beleavski)

  • Tri sélectif à la campagne

    Tri sélectif à la campagne

    La commune de Sălacea, du nord-ouest du pays, à 65 kilomètres d’Oradea, compte parmi les peu nombreuses du pays où le tri sélectif ne semble pas être un problème trop compliqué. C’est là qu’un projet pilote de collecte des déchets a commencé l’année dernière – non pas en deux catégories, selon l’obligation légale, mais en cinq. Chacun des 1.000 ménages de la commune a reçu des sacs jaunes pour le plastique et le métal, des sacs bleus pour le papier et le carton, une poubelle pour le verre, un récipient pour les bio-déchets et un autre pour les déchets résiduels. De cette manière, seulement trois mois après la mise en œuvre du nouveau système de collecte, le pourcentage de déchets recyclés a connu une hausse extraordinaire, de 3% à 60%. Ces résultats spectaculaires obtenus dans un temps record sont dus, en premier lieu, à l’implication du maire de la commune qui a bénéficié du soutien de la communauté et de celui de la société de salubrité. Le maire a rencontré à de nombreuses reprises les habitants de la commune pour leur expliquer les bénéfices du tri sélectif : les personnes qui feraient la sélection des déchets allaient payer moins que les autres, moins de 5 lei (environ un euro) par personne et par mois contre 10 lei pour ceux qui ne font pas le tri sélectif.

    La directrice de l’Agence de protection de l’environnement de Satu Mare, Elisabeta Bekessy : « Ce que le maire a pu réaliser dans les trois mois écoulés depuis le démarrage du projet est un vrai miracle. Les habitants font le tri des déchets en cinq catégories. Pour cela, la mairie a assuré à chaque famille des récipients spécialement conçus, pas très grands, et je pense que c’est là le secret de la réussite. Avec de petits récipients et le camion-poubelle qui passe une fois toutes les deux semaines, les habitants vont s’efforcer à produire le moins de déchets possible. Et c’est aussi parce qu’au-delà d’une certaine quantité de déchets, il faut payer. J’ai vu comment les habitants de la commune sortaient les récipients en attendant les camions-poubelle spécialisés, un pour chaque type de déchet. En dehors des cinq catégories, il existe d’autres déchets, les médicaments périmés ou les déchets volumineux, comme les gravats. Pour tous ces déchets spéciaux, il existe deux déchèteries au niveau de la commune. C’est là aussi que peuvent aller ceux qui ont de quantités importantes de verre à jeter. »

    Le projet de la commune de Sălacea pourrait être également implanté dans d’autres communes. C’est un bon modèle à suivre étant donné les demandes de l’UE dans le domaine, qui exigent que la Roumanie atteigne un taux de 50% dans le tri des déchets jusqu’en 2020.

    (Trad. Elena Diaconu)

  • Les remarquables résultats de la Patrouille de recyclage

    Les remarquables résultats de la Patrouille de recyclage

    La septième édition du Programme national d’éducation à l’environnement, intitulé « La Patrouille de recyclage », vient tout juste de s’achever. Menée par l’Association roumaine pour le recyclage – RoRec, ses résultats sont remarquables. La cuvée 2017-2018 a d’ailleurs été surnommée « L’édition des Champions », vu que les participants ont carrément fait exploser les records antérieurs. Elèves, enseignants, maires, entreprises privées et institutions publiques ont montré l’exemple à l’appel des volontaires, pour récupérer, en vue de recycler, du matériel électronique, des piles et de l’électroménager.

    Ada Lungu, chargée de communication à l’Association roumaine pour le recyclage disait que « la Patrouille de recyclage a contribué à la collecte de 1.100 tonnes de déchés électriques. C’est de loin la quantité la plus importante récoltée en une seule édition depuis le démarrage du programme. La quantité de piles collectées a été également impressionnante, alors que les piles constituent une catégorie de déchets électriques extrêmement dangereux. De par leurs dimensions, l’on n’y fait pas toujours attention, et elles se retrouvent dans les décharges communes, d’où il n’est plus possible de les récupérer, encore moins de les recycler. Il va donc de soi que nos bénévoles de la Patrouille de recyclage ont aussi une mission d’information, car il faut arriver à convaincre les consommateurs à faire attention, et ne pas jeter par reflexe leurs piles à la poubelle. Leur potentiel nuisible, leur capacité de pollution est énorme, sans égard des dimensions. C’est grâce aux actions de la Patrouille que l’on est arrivé à ramasser dix tonnes de piles usagées cette année. Dix tonnes, cela veut dire environ 200 mille pilles qui n’ont pas fini à la décharge où elles peuvent facilement laisser échapper des substances nocives dans le sol, l’eau et l’air. Tous ces résultats sont le fruit du travail acharné de nos bénévoles, des enfants, des jeunes et des profs, de tous ceux qui ont fait partie de la Patrouille de recyclage et qui ont fait un boulot formidable tout au long de l’année scolaire »

    Sur les 760 établissements scolaires participants, beaucoup ont été récompensées. Pratiquement, 20% de ces écoles sont sorties du lot, que ce soit par leurs résultats ou encore par l’originalité de leurs démarches. Parmi les champions de la 7e édition de la Patrouille de recyclage, l’on compte les départements d’Ilfov, Argeş, Olt et Timiş, qui sont arrivés à mobiliser leurs communautés de façon exemplaire, afin de de collecter autant de déchets électriques et électroniques que possible. Par ailleurs, la même édition a vu se joindre à l’initiative plus de mille sociétés, institutions et associations à l’échelle du pays, toutes des entités qui se sont empressées à se débarrasser de leurs déchets de manière responsable. Depuis le début de l’initiative, en 2011, plus de 3,5 millions de kilos de déchets électriques ont été collectés, grâce à la détermination responsable de plus de 3.850 enseignants et de plus de cent mille enfants.

    A la fin du mois débutent les inscriptions pour la prochaine édition du Programme national d’Education à l’environnement, « La Patrouille de recyclage ». Et les résultats sont tous à la mesure de la mobilisation. (trad. Ionut Jugureanu)

  • La collecte de l’huile végétale usagée

    La collecte de l’huile végétale usagée

    L’huile de cuisson usagée que l’on jette dans l’évier est particulièrement dangereuse pour l’environnement. Conscients de ses effets négatifs, les consommateurs essaient de l’amener aux points de collecte créés à cette fin. Pour l’instant, seulement quelques entrepreneurs et compagnies activant dans le secteur du recyclage s’en occupent: Uleiosul (I’Huileux), les stations – service MOL de Roumanie et les stations de recyclage situées à proximité des supermarchés.

    Il y a 8 ans, l’organisation Mare Nostrum de Constanţa (sud-est du pays) a démarré un ample programme de collecte de l’huile ménagère usagée. Neuf mille litres d’huile végétale, soit une moyenne annuelle d’un millier de litres, ont été collectés par les habitants de cette ville, soucieux de protéger le milieu environnant, précise Mihaela Cândea, directrice exécutive de l’organisation « Mare Nostrum » : « La quantité augmente d’une année à l’autre et notre campagne de sensibilisation mobilise de plus en plus d’habitants de la ville de Constanta. Ils collectent l’huile de friture dans des bouteilles en plastique ou dans des bocaux en verre et l’amène au siège de l’Organisation « Mare Nostrum ». Ils savent que le recyclage de cette huile contribue à la préservation de l’environnement et puis pour cinq litres d’huile usagée ils reçoivent un litre d’huile de tournesol. Une fois collectée, cette huile végétale usagée est reprise par une société spécialisée qui la convertit en biodiesel. Ce biocarburant est par la suite mélangé au gasoil. Autant dire que le gasoil que nous trouvons aux stations – service contient désormais un certain pourcentage de biodiesel. Et ce pourcentage devrait croître d’une année à l’autre, en conformité avec les engagements assumés par la Roumanie envers l’UE. Comme la demande de biodiesel va croissant, il est évident que l’on a besoin de nouvelles sources pour ce biocarburant. Or, à notre avis, l’huile végétale usagée est la meilleure solution à cela. D’une part, parce que l’on élimine ainsi un déchet extrêmement toxique pour l’environnement, de l’autre parce que cette huile est revalorisée, car transformée en une bio ressource importante ».

    L’organisation Mare Nostrum de Constanţa a débuté son projet par une série de campagnes de sensibilisation de la population à la collecte de l’huile ménagère usagée. Huit ans après, nombreux sont les habitants de la contrée qui ont saisi l’importance de la gestion durable de cette huile et compris que la collecte devrait être une pratique habituelle tant pour les particuliers que pour les entreprises.

    L’huile végétale usagée est un résidu toxique, qui affecte l’eau et le sol. Une étude menée par la Commission européenne révèle que cette huile entraîne la baisse de la fertilité du sol pour une période de cinq ans et détruit les écosystèmes aquatiques. (Trad.Mariana Tudose)

  • “La Roumanie recycle”

    “La Roumanie recycle”

    Début juin, l’Association Environ a lancé, sous le slogan La Roumanie récycle, la première édition d’une campagne nationale de ramassage des déchets électriques, électro-ménagers et des piles et batteries usagées. Par cette initiative, l’ONG se propose de rendre la population consciente de la nécessité de mettre en place des points mobiles de collecte, afin de réaliser un meilleur récyclage des déchets électroménagers.

    Roxana Puia, de l’Association Environ, nous en dit davantage : « Déroulée en partenariat avec 19 municipalités de plusieurs départements dont ceux de Constanţa, Olt, Timiş, Bistriţa-Năsăud, Bacău ou encore Vrancea, la campagne « La Roumanie recycle » a débuté les 7 et 8 juin, s’est poursuivie les 15 et 16 juin et prendra fin le 23 juin. Après, on envisage de reprendre ce programme à l’automne, l’occasion d’appeler les pouvoirs locaux de se joindre à nos efforts. Il s’agit d’une campagne itinérante, adressée à tous les habitants des localités participantes qui souhaitent faire la collecte de leurs déchets en échange d’un prix. Concrètement, pour un minimum de 10 kilos de déchets électriques ou de 5 kilos de batteries ou de piles usagées, les gens seront récompensés d’un ticket cadeau. D’après les statistiques élaborées à la fin du premier weekend de collecte, on a ramassé presque 5000 kilos d’équipements électriques et de piles usagées, ce qui n’est pas mal du tout ».

    A l’heure où l’on parle, la Roumanie est en queue du classement européen dressé en fonction de la collecte sélective des déchets, avec un taux qui ne dépasse pas les 10%. De l’avis des spécialistes, pour rattraper les retards dans le domaine, la Roumanie devrait faire des efforts aussi bien au niveau de la population, qu’à celui des autorités et des industries.

    Roxana Puia : « La Roumanie se donne pour objectif de recycler dans un premier temps 45% des équipements électriques et électroménagers qui existent sur le marché avant d’augmenter ce pourcentage à 61% d’ici 2021. C’est une cible difficile à atteindre dans les conditions où notre pays ne dispose ni de points de collecte, ni de l’infrastructure nécessaire. En début de l’année, la Commission Européenne a rendu public un rapport qui prend en compte la façon dont les Etats membres ont su adapter leur législation nationale concernant les déchets afin de répondre aux critères communautaires. Et les résultats ont mis en évidence le manque de performance dans le cas de notre pays. En Roumanie, 90% du tri des déchets électriques se fait à travers différents systèmes de vente en détails et seulement 10% est réalisée dans des points d’apport, mis en place uniquement dans les grandes agglomérations urbaines. Du coup, les campagnes de collecte que l’on a lancées à l’aide des municipalités jouent un rôle essentiel dans la mise en place d’un système fonctionnel de management des déchets. » (Trad. Ioana Stancescu)

  • Gilles Gautier (France) – Le recyclage en Roumanie.

    Gilles Gautier (France) – Le recyclage en Roumanie.

    Tout le reste va sur les décharges publiques. Et 2020 approche à grands pas ; difficile de croire que la Roumanie atteindra jusqu’alors un taux de recyclage de 55% des déchets de papier, métal, plastique et verre, et un niveau de 60% des déchets d’emballages, comme convenu. Elle doit également collecter 4 kilos de déchets électriques et électroniques par an et par habitant, mais aussi faire le tri sélectif des bio déchets.

    Pour rappel, la Commission européenne a ouvert une procédure d’infraction contre la Roumanie devant la Cour européenne de justice en 2017 parce que les pouvoirs publics n’avaient pas satisfait à l’obligation de réviser et d’adapter le plan national de gestion des déchets et celui de prévention de la génération de déchets. Cela veut dire fermer les 68 décharges municipales non conformes, qui constituent un risque pour la santé des personnes et de l’environnement. La Roumanie risque 124.000 euros d’amende par jour pour les déchetteries non conformes et 200.000 euros d’amende par jour pour l’absence du tri sélectif. En tout et pour tout, 324.000 euros par jour, à compter de 2018 – en fait, selon le TFUE, cela aurait dû être appliqué depuis 2014. Sur les 68 décharges publiques non conformes que la Roumanie devait fermer, seules 14 avaient fermé effectivement à la fin de l’année dernière. Seuls 32 systèmes de gestion intégrée des déchets fonctionnent en Roumanie.

    Si les amendes sont appliquées par la Commission européenne, l’Etat se retournera contre les propriétaires de ces déchetteries, a déclaré la ministre Graţiela Gavrilescu. Elle a expliqué que la Commission avait lancé le projet « Economie circulaire » : ainsi, 10.000 tonnes de déchets déposés sur une décharge publique créent 6 emplois, tandis que la même quantité recyclée en crée 16. Si ce projet est implanté en Roumanie jusqu’en 2030, 180.000 nouveaux emplois seront créés.

    En matière de gestion des déchets municipaux solides, la performance de la Roumanie est des moindres. Par exemple, en 2015, son taux de dépôt des déchets était de 72%, alors que la moyenne européenne était de 25,6%. En Roumanie, avec 17,7 euros/tonne, le stockage des déchets sur les décharges publiques n’est pas facturé adéquatement, c’est pourquoi le recyclage n’est pas stimulé. Ailleurs, le tarif dépasse les 100 euros. Les compagnies de salubrité préfèrent donc déposer les déchets sur les déchetteries. Peu d’habitants se donnent la peine de faire le tri sélectif. Il existe peu de conteneurs – et peu d’intérêt – à cet effet. Pourtant, cela devrait changer très vite, car les délais courent. Merci pour ta question, Gilles.

  • « Comment réussir la transition vers une ville durable ? »

    « Comment réussir la transition vers une ville durable ? »

    La ville durable est un concept de plus en plus présent dans les débats politiques et de la société, car l’enjeu est de taille, intimement lié au développement local, d’abord, et général par la suite. « Comment réussir la transition vers une ville durable ? » est la question à laquelle chercheront des réponses des décideurs politiques, des universitaires, des représentants de la vie associative et du monde de l’entreprise de France, Roumanie et Pologne, réunis les 14, 15 et 16 mars à Cluj et Alba Iulia, à l’occasion de la 8e édition des Rencontres européennes de Transylvanie, organisée par l’ambassade de France en Roumanie et par l’antenne de Cluj de l’Institut français. Un événement dont il est question dans ce RRI Spécial, sur Radio Roumanie Internationale, la voix de la diversité.