Tag: reine

  • La semaine du 1er au 6 août 2016

    La semaine du 1er au 6 août 2016

    Décès de la reine Anne



    Le 1er août 2016 a été une triste journée dans l’histoire longuement tourmentée du peuple roumain et de la Maison royale de Roumanie, car associée à la mort de la reine Anne ou Ana de Roumanie, épouse de l’ex souverain du pays, Michel Ier. L’ancienne reine, âgée de 92 ans, a rendu son dernier souffle dans un hôpital suisse. Si la société roumaine n’avait pas vécu le drame de la soviétisation en 1948, son mariage avec le souverain de Roumanie aurait été célébré à Bucarest, dans la liesse populaire. L’abdication forcée du roi et l’exil qui s’ensuit expliquent pourquoi leur mariage aura lieu en Grèce. C’est au Royaume-Uni et en Suisse que le couple royal a passé plus de quatre décennies des quelque 70 ans de mariage.



    Son retour en Roumanie n’a été possible qu’après la révolution anti-communiste et non sans quelques turbulences, précise l’historien Adrian Niculescu: « La reine Anne a vécu l’existence de l’épouse du roi réduit à l’exil, dont elle a partagé le sort. Elle a joué non seulement un rôle institutionnel, mais aussi et surtout celui de l’être à avoir le plus influencé et soutenu moralement le roi Michel».



    La dépouille de la reine sera rapatriée le 9 août et les funérailles auront lieu le 13 août, à la nouvelle cathédrale orthodoxe de Curtea de Arges, nécropole des têtes couronnées du pays. Le 13 août a été décrété journée de deuil national en Roumanie. Les Roumains déplorent la mort de la reine Anne. « La reine Anne a été un des symboles les plus importants de sagesse et de dignité et un repère de conduite morale », affirmait le président roumain, Klaus Iohannis, dans son message de condoléances. Selon le premier ministre roumain, Dacian Cioloş, la reine Anne de Roumanie reste un véritable « symbole de noblesse, de discrétion et de dignité ». Le patriarche Daniel de l’Eglise orthodoxe roumaine, ainsi que nombre de leaders de la classe politique et de personnalités de la vie publique ont eux aussi transmis des messages de condoléances.




    Mesures sociales pour les salariés du secteur public



    Les salaires de quelque 650 mille salariés du secteur public ont été majorés de 10% à partir du 1er août. C’est un décret gouvernemental qui a introduit cette mesure, censée éliminer les écarts inéquitables entre les différentes catégories de fonctionnaires. Ce sont les personnels de la santé, de l’éducation nationale, les employés des différents ministères et du domaine de la défense qui verront leurs rémunérations augmenter. Les salaires, qui diffèrent en fonction de la spécialisation, du grade professionnel et de l’ancienneté, sont complétés par certains bénéfices. Egalement à compter du 1er août, sont entrées en vigueur les nouvelles indemnités de congé parental, dont la limité inférieure est de 1.000 lei (environ 230 euros), la limite maximale ayant été supprimée au 1er juillet. En bénéficient les parents qui ont réalisé des revenus imposables pendant au moins 12 mois sur les deux dernières années avant la naissance du bébé. Dans leur cas, l’indemnité sera de 85% des revenus nets réalisés.





    Mécontentements des transporteurs roumains



    Les transporteurs routiers menacent d’organiser des protestations au niveau national à la mi-septembre, si le problème de l’augmentation des tarifs de l’assurance responsabilité civile n’est pas réglé. Ils ont demandé cette semaine au gouvernement le gel des tarifs des polices d’assurances responsabilité civile à leurs valeurs de l’été dernier.



    Constantin Isac, vice-président de l’Union nationale des transporteurs routiers, explique : « Il y en a eu, des promesses ; les mois sont passés. Quel constat faisons-nous? Par rapport à juin 2015, la hausse moyenne a été de 80%, et les pics ont culminé à 300-400, voire 500%. Pour un poids lourd, voici 12-15 mois, l’assurance responsabilité civile était à 4000 — 4500 lei, soit 1000 euros. Maintenant, c’est 5000 euros. La différence, on doit la transférer dans les tarifs. En ce moment, les tarifs ne supportent pas cette majoration. De ce fait, les transporteurs roumains n’ont plus de place sur le marché».


    Une nouvelle série de négociations avec le gouvernement aura lieu dans deux semaines.




    Création du Centre de coordination unique pour l’ambulance, les pompiers et le SMUR



    Le chef du Service pour les situations d’urgence de Roumanie, le médecin Raed Arafat, a annoncé, jeudi, que des démarches étaient faites en vue de construire un centre de coordination unique pour l’Ambulance, les pompiers et le service de sauvetage d’urgence SMURD, mais aussi pour créer un « registre » des ONGs à même de fournir assistance en cas d’incident aux victimes multiples. Raed Arafat a mentionné à l’occasion que les propriétaires des constructions érigées sans autorisation de sécurité incendie sont tenus de les mettre aux normes avant le 31 décembre prochain au plus tard. Jusqu’alors, la responsabilité incombe exclusivement aux bénéficiaires des investissements. A partir du 1er janvier 2017, les sanctions pour fonctionnement sans autorisation de sécurité incendie iront de 20.000 à 50.000 lei, l’équivalent de 4500 à 11.000 euros. Les mesures s’imposent après l’incendie de l’automne dernier dans une discothèque bucarestoise, qui s’est soldé par des dizaines de morts.




    Les centres de transfusions sanguines sous la loupe du ministère de la Santé



    Le ministère roumain de la Santé a identifié à l’échelle nationale 142 centres de transfusions sanguines non autorisés, la plupart d’entre eux dans les hôpitaux publics. Une enquête a été démarrée pour établir les causes et identifier les solutions à ce problème. Si cette situation persiste, à partir du 1er novembre, l’Institut national d’hématologie ne fournira plus de sang ni de produits sanguins aux établissements sanitaires concernés. Récemment, une femme est décédée et une autre est dans un état grave à cause d’erreurs transfusionnelles.




    La 31e édition des JO



    Une centaine de sportifs roumains participent à la 31e édition des JO de Rio de Janeiro, première ville d’Amérique du Sud à accueillir un tel événement, qui réunit 10 mille sportifs de plus de 200 pays. Une première dans l’histoire des JO c’est la présence du Kosovo et du Soudan. Et c’est toujours pour la première fois qu’une équipe d’athlètes réfugiés participera aux compétitions sous l’égide du drapeau olympique. Les controverses et les problèmes nont pas épargné non plus cette édition des JO, tant à l’intérieur du Brésil qu’à l’échelle mondiale. En effet, le pays est confronté à de graves problèmes financiers et économiques, tandis que cette édition des JO est ternie par le plus grand scandale de dopage de l’histoire du sport. A cela s’ajoute le danger du virus Zika. (trad.: Mariana Tudose)

  • 04.08.2016

    04.08.2016

    Elections — Un décret d’urgence visant le vote de la diaspora sera débattu le 15 août. C’est ce qu’a annoncé le coprésident du PNL, Vasile Blaga, après la rencontre avec la ministre chargée des relations avec les Roumains du monde, Maria Ligor. Le décret est censé simplifier le vote des Roumains habitant à l’étranger par l’enregistrement en ligne au Registre électoral de toutes les personnes qui souhaitent voter. L’introduction de listes électorales supplémentaires est une modification à la loi électorale actuelle qui permettra aux Roumains de voter dans des bureaux de vote aménagés à d’autres endroits que les missions diplomatiques, comme prévu actuellement.



    Transfusions — Un tiers des centres de transfusions sanguines des hôpitaux roumains ne possèdent aucune certification leur permettant de fonctionner. Une enquête du ministère de la Santé a identifié 142 tels cas, la plupart à Bucarest, mais aussi dans d’autres grandes villes roumaines. Il s’agit de 108 hôpitaux publics et 34 privés. Les représentants du Centre de transfusions de Bucarest affirment que les principales causes de cette situation sont la bureaucratie et le manque d’argent. Le ministère de la Santé a annoncé que chaque établissement sanitaire recevra une feuille de route pour entamer les démarches de certification dans un délai de trois mois tout au plus. Sinon, l’hôpital en question ne recevra plus de sang et par conséquent ne pourra plus faire d’interventions chirurgicales qui impliquent des transfusions sanguines.



    Informatique — Le gouvernement de Bucarest a lancé aujourd’hui la plate-forme GovITHub afin d’insérer dans l’administration roumaine la capacité d’innover dans le domaine des technologies informatiques. Par le lancement de cette plate-forme, le gouvernement offrira des bourses mensuelles de 2 mille euros pendant 6 mois aux spécialistes du domaine qui souhaitent s’investir pour rendre l’administration roumaine plus efficace, a déclaré le premier ministre roumain Dacian Ciolos. Il a précisé que cette plate-forme s’appuie sur des expériences réussies du domaine des technologies de l’information et de la communication.



    Défense — Le président roumain Klaus Iohannis et le chef de l’Etat major général, le général Nicolae Ciucà, participent aujourd’hui à l’exercice multinational « Saber Guardian 16 » sur le polygone de Cincu du comté de Brasov, dans le centre du pays. Cet exercice réunit, jusqu’au 7 août, plus de 2700 militaires de cinq Etats de l’OTAN : Bulgarie, Canada, Pologne, Roumanie et Etats Unis, et de cinq pays membres du Partenariat pour la paix : Arménie, Azerbaïdjan, Géorgie, République de Moldova et Ukraine. Selon le ministère roumain de la Défense, plus de 900 militaires roumains, 1700 américains et 47 canadiens dotés des chars de combat et de véhicules blindés font des exercices tactiques avec des tirs réels, alors que les militaires des autres pays participeront à des exercices de commandement et d’instruction.



    Reine Anne — Une courte cérémonie religieuse à la mémoire de la reine Anne a eu lieu mercredi en présence de la princesse héritière Margarita, du prince Radu, et des princesses Sofia et Maria, dans la chapelle Beausobre de Morges, en Suisse. Mercredi également, le gouvernement roumain a décrété une journée de deuil national le 13 août, pour les funérailles de la reine Anne qui auront lieu à la nouvelle cathédrale orthodoxe de Curtea de Arges. L’épouse du Roi Michel Ier est décédée lundi dans un hôpital suisse à 92 ans.



    Untold – Plus de 350 mille personnes sont attendues au plus grand festival de musique de Roumanie, Untold, qui se déroule à partir d’aujourd’hui et jusqu’au 7 août à Cluj, dans le centre de la Roumanie. Plus de 150 artistes internationaux et cinq des meilleurs DJs du monde monteront sur la scène du festival, qui en est à sa deuxième édition. Le coup d’envoi du festival est donné ce soir par Tiesto et Faithless ainsi que par le duo de DJs Dimitri Las Vegas & Like Mike.



    Foot — La vice-championne de Roumanie au foot, Steaua Bucarest, s’est qualifiée mercredi dans le play-off de la Ligue des Champions après avoir battu à domicile, 2 buts à 0, le Sparta Prague, de République tchèque. Le match aller s’était achevé à égalité : 1 partout. Par ailleurs, les champions d’Astra Giurgiu ont raté leur qualification, après la défaite (0 à 3) contre les Danois de FC Copenhague. Dans le match aller, les deux clubs avaient également terminé à égalité, 1 partout. Pourtant, Astra évoluera dans le play-off de la Ligue Europa, compétition dans le cadre de laquelle Pandurii Tg Jiu et Viitorul Constanta jouent les matchs retour du troisième tour préliminaire. Pandurii se rendent à Tel Aviv pour affronter le Maccabi, après une défaite 1 à 3 à domicile, alors que Viitorul reçoit la visite des Belges de Gand, après une défaite retentissante dans le match aller : 0 à 5. Un autre club roumain, le CSMS Iasi, a été éliminé par les Croates de Hajduk Split, au deuxième tour préliminaire de la Ligue Europa.

  • 03.08.2016

    03.08.2016

    Décès — L’Exécutif de Bucarest examine aujourd’hui le projet visant à décréter une journée de deuil national le 13 août prochain, date des obsèques de la reine Anne, épouse de l’ancien souverain de Roumanie, le roi Michel Ier, qui auront lieu dans le sud du pays, au monastère de Curtea de Argeş, considéré comme nécropole des rois de Roumanie. « La reine Anne a été un des symboles les plus importants de sagesse, de dignité et un repère de conduite », a affirmé le président Klaus Iohannis dans un message de condoléances. Le premier ministre Dacian Cioloş, l’ancien président Emil Constantinescu, celui qui a remis, en 1996, les passeports diplomatiques au couple royal, le Patriarche Daniel de l’Eglise orthodoxe roumaine, ainsi que des leaders de la classe politique ou de la vie publique ont transmis des messages de condoléances.



    Banques — Les banques de Roumanie font partie des plus rentables institutions de ce genre en Europe, indique les données de l’Autorité bancaire européenne. Au premier trimestre de cette année, leur rentabilité moyenne a été de 13,5%, plus du double de la moyenne européenne de 6%. De l’avis des économistes, cette situation est due aux garanties et aux intérêts perçus par ces banques, qui dépassent de 50% les chiffres enregistrés ailleurs en Europe. Les chiffres montrent que le boom des crédits de consommation et immobiliers continuera à profiter aux banques. Alors que les institutions financières de Bulgarie, Estonie et Malte surclassent les banques roumaines en matière de rentabilité, au pôle opposé on retrouve celles de Grèce et d’Allemagne. Les banques de Roumanie ont enregistré, sur les trois premiers mois de l‘année, des bénéfices dépassant les 222 millions d’euros.



    Transports — L’évolution des tarifs des assurances automobile est le sujet de la rencontre, aujourd’hui, des représentants des entreprises de transport routier de Roumanie avec les vice-premiers ministres Costin Borc et Vasile Dîncu et avec les représentants de l’Autorité de surveillance financière. Les patronats du secteur ont demandé au gouvernement de geler, jusqu’à la fin de l’année, les tarifs au niveau du mois de juin (8.500 lei — environ 2.000 euros pour un poids-lourd, et 3.000 lei — environ 700 euros pour un car). L’absence d’un accord sur les assurances responsabilité civile entraînera des mouvements de protestations à l’échelle nationale au mois de septembre, menacent les transporteurs routiers. Par ailleurs, 155 salariés de deux mines de l’ouest de la Roumanie sont licenciés en raison de la fermeture des deux sites dans deux ans. 90 autres personnes verront leurs contrats terminés à l’automne. Le paquet de licenciement inclut des salaires compensatoires et un revenu mensuel sur deux ans, qui s’ajoutera à l’allocation chômage.



    Partenariat — Le président par intérim de la Chambre des députés de Bucarest, Florin Iordache, et l’ambassadeur des Etats Unis en Roumanie, Hans Klemm, ont eu un entretien, mardi, au cours duquel ils ont abordé des questions liées au Partenariat stratégique entre Bucarest et Washington. M. Florin Iordache a déclaré, à cette occasion, que ce document, en vigueur depuis 1997, pourrait être élargi pour couvrir aussi l’économie, la sécurité cybernétique et la science. Il a aussi réitéré le fait que la Roumanie est un allié solide des Etats Unis et un pôle de stabilité dans cette région de l’Europe. A cette même occasion, l’ambassadeur Hans Klemm a salué la contribution de la Roumanie à la sécurité régionale et mondiale, l’évolution de son économie ainsi que sa lutte croissante contre la corruption.



    Intempéries — Temps généralement instable en Roumanie. Le ciel est couvert sur la moitié est du pays où des tendances orageuses se manifestent, avec des pluies à verse, dont les quantités d’eau dépassent les 15-20 litres au mètre carré, voire même les 30-40 litres au mètre carré. Les bassins de plusieurs rivières du sud et du sud-est font l’objet d’une vigilance jaune aux crues. Les pluies diluviennes de mardi ont déjà fait des dégâts dans l’ouest et le centre de la Roumanie où des centaines d’habitations et d’hectares de terrain ont été inondés. Le trafic routier a été bloqué dans plusieurs villes de la région. Dans le reste du territoire, le ciel est variable et les pluies — éparses. Les maximales sont en légère baisse par rapport à la journée précédente, dans l’est et le sud-est, allant de 23 à 32 degrés. A Bucarest, à midi, il y avait 27 degrés.



    Football — Le champion de Roumanie au football, Astra Giurgiu, et le vice-champion Steaua Bucarest disputent, aujourd’hui, les matchs décisifs du 3e tour préliminaire de la Ligue des Champions. Astra Giurgiu joue en déplacement, contre les Danois de FC Copenhague, après le match égal (1 but partout) réalisé à domicile, alors que Steaua évolue à Bucarest contre Sparta Prague, après l’égalité (également 1 but partout) réussie en déplacement.

  • Réactions après la mort de la reine Anne de Roumanie

    Réactions après la mort de la reine Anne de Roumanie

    Le 1er août 2016 est une triste journée dans l’histoire longuement tourmentée du peuple roumain et de la Maison royale de Roumanie, car associée à la mort de la reine Anne ou Ana de Roumanie, épouse de l’ex-souverain du pays, Michel Ier. L’ancienne reine, âgée de 92 ans, a rendu son dernier souffle dans un hôpital suisse. Fille du prince René de Bourbon-Parme et de la princesse Marguerite de Danemark, elle est née le 18 septembre 1923 à Paris. La princesse Anne passe son enfance en France.

    Après l’éclatement de la Seconde Guerre Mondiale, en 1939, sa famille se réfugie en Espagne, puis aux États-Unis d’Amérique. Anne y fait des études d’art et travaille également en tant que vendeuse pour gagner sa vie. En 1943, elle s’enrôle dans l’armée française comme volontaire. Elle sert en Algérie, au Maroc, en Italie, au Luxembourg et en Allemagne et reçoit la Croix de guerre. En novembre 1947, la princesse Anne rencontre le roi Michel Ier de Roumanie, lors du mariage de la princesse Élisabeth, future reine du Royaume-Uni. Si la société roumaine n’avait pas vécu le drame de la soviétisation en 1948, son mariage avec le souverain de Roumanie aurait été célébré à Bucarest, dans la liesse populaire.

    L’abdication forcée du roi et l’exil qui s’ensuit expliquent pourquoi leur mariage aura lieu en Grèce. C’est au Royaume-Uni et en Suisse que le couple royal a passé plus de quatre décennies des quelque 70 ans de mariage. Son retour en Roumanie n’a été possible qu’après la révolution anti-communiste et non sans quelques turbulences, précise l’historien Adrian Niculescu: « La reine Anne a vécu l’existence de l’épouse du roi réduit à l’exil, dont elle a partagé le sort. Elle a joué non seulement un rôle institutionnel, mais aussi et surtout celui de l’être à avoir le plus influencé et soutenu moralement le roi Michel».

    « La reine Anne a été un des symboles les plus importants de sagesse et de dignité et un repère de conduite morale », affirmait le président roumain, Klaus Iohannis, dans son message de condoléances. Selon le premier ministre roumain, Dacian Cioloş, la reine Anne de Roumanie reste un véritable « symbole de noblesse, de discrétion et de dignité ». Le patriarche Daniel de l’Eglise orthodoxe roumaine, ainsi que nombre de leaders de la classe politique et de personnalités de la vie publique ont eux aussi transmis des messages de condoléances.

    A ses 99 ans, Mircea Ionescu Quintus, président d’honneur du PNL, se dit profondément touché par la mort de la reine Anne de Roumanie, qu’il a connue personnellement: « J’ai eu la chance de lui parler. Je me suis rendu compte du fait que même si elle n’avait pas été couronnée en Roumanie, elle en était la reine non seulement de par son extraction royale, mais aussi et surtout par sa conduite digne d’une véritable souveraine. Ce souvenir, je le garde pieusement. Cela m’afflige infiniment qu’elle se soit éteinte et que le roi reste désormais seul. »

    Le leader des sénateurs sociaux-démocrates, Mihai Fifor, regrette lui aussi la mort de le reine Anne de Roumanie: « La quatrième reine du pays, Sa Majesté Anne de Roumanie, a quitté ce monde. C’est de la lumière qu’elle laisse derrière. Endoloris, nous sommes affectivement près de Sa Majesté le roi et de toute la Maison royale ». Comme souhaité par le roi Michel Ier, les funérailles de son épouse auront lieu dans le sud de la Roumanie, au monastère de Curtea de Arges, nécropole des têtes couronnées du pays. (trad. : Mariana Tudose)

  • La reine Elisabeth de Roumanie (1843-1916)

    La reine Elisabeth de Roumanie (1843-1916)

    La première souveraine de Roumanie a été la princesse Elisabeth Pauline Ottilie Luise zu Wied, épouse du roi Carol Ier, fondateur de la monarchie constitutionnelle et père de la modernisation du pays. Née en 1843, en Allemagne, Elisabeth arrive en Roumanie à lâge de 26 ans, en tant quépouse du prince Carol de Hohenzollern. Mécène et fondatrice de maintes institutions caritatives, elle a également été douée dun talent littéraire incontestable. Poétesse, essayiste et romancière, elle signe ses ouvrages du pseudonyme Carmen Sylva. Le dévouement avec lequel elle a soigné les soldats pendant la guerre dindépendance de 1877-1878 lui a valu le surnom de « mère des blessés ».



    Alin Ciupală, qui enseigne lhistoire du 19e siècle à lUniversité de Bucarest, nous a parlé de deux des contributions de la reine Elisabeth à la modernisation culturelle et sociale de la Roumanie: « La reine Elisabeth sest fait remarquer notamment dans les domaines culturel et social. A travers ses écrits, elle a œuvré à faire connaître la culture roumaine en Occident. Elisabeth a fondé des associations caritatives et des organisations qui ont milité pour lémancipation sociale et culturelle des femmes roumaines. Traduite en plusieurs langues, son œuvre littéraire est connue dans le monde entier. Le journaliste Radu D. Rosetti raconte que lors dun voyage en Norvège, il sest arrêté dans un village de pêcheurs. En apprenant quil venait de Roumanie, linstituteur du village se serait exclamé « tiens, vous êtes du pays de lécrivaine Carmen Sylva ». Un autre exemple tout aussi surprenant est lexpérience dune jeune roumaine. Pendant son voyage en Terre de feu, elle fait la connaissance dune Américaine, qui savère être une fine connaisseuse de lœuvre littéraire de Carmen Sylva. »



    La situation sociale et économique du pays détermine la reine à mobiliser des ressources matérielles et humaines pour venir en aide aux plus démunis des Roumains. Elisabeth va lier son nom à des établissements sociaux, fondés vers le milieu du 19e siècle et qui existent aujourdhui encore, explique lhistorien Alin Ciupală: « Sur le plan social, la reine Elisabeth a mis sur pied de nombreuses associations et organisations caritatives, à l‘époque de la guerre dindépendance de 1877-1878. Et cest toujours à la reine que lon doit la naissance du système sanitaire privé de Roumanie. Après la guerre, Elisabeth continue de sinvestir dans la création détablissements sociaux, tels l’asile des malvoyants Vatra Luminoasă (Foyer lumineux), ou la société charitable appelée LObole. »



    La reine Elisabeth sest tenue à lécart de la politique, à une seule exception près, affirme lhistorien Alin Ciupală: « La reine ne sest pas mêlée de la politique, excepté le moment où elle a voulu marier une de ses demoiselles de compagnie, Elena Văcărescu, au prince héritier Ferdinand. Les raisons qui ly poussaient étaient plutôt romantiques, mais le fait davoir ignoré les retombées politiques dun tel mariage a sans doute été une erreur, la seule quelle ait jamais commise dailleurs. Obligé dintervenir, le roi Carol le fit avec beaucoup de fermeté. »



    Elisabeth est souvent évoquée par la postérité comme une femme sentimentale, la tête dans les nuages. Alin Ciupală, qui nest pas daccord avec ce portrait de la reine, explique : « Cest limage qui ressort des notes du secrétaire particulier de la reine, Robert Schäffer et des écrits de la reine Marie. Les deux ont esquissé un personnage décalé par rapport à la réalité, une romantique incurable, ne comprenant rien au monde qui lentourait. A mon avis, on a affaire à une image déformée, dictée par des animosités personnelles. Robert Schäffer, en qui Elisabeth avait eu pleine confiance, avait quitté la Roumanie en emportant avec lui une partie de largent que la reine avait amassé pour créer lasile des aveugles Vatra Luminoasă. Lancien secrétaire privé voulait ainsi dénigrer non seulement la reine mais toute la famille royale de Roumanie. Quant à la reine Marie, ses mauvaises relations avec le roi Carol et avec la reine Elisabeth étaient notoires. Si elle respectait le roi, le considérant comme un adversaire digne delle, elle a toujours méprisé Elisabeth, la décrivant comme une personne trop naïve et romantique, dépourvue de tout sens des réalités. Après lavènement au trône du roi Ferdinand et de son épouse Marie, Elisabeth sera presque oubliée. Même sa mort, survenue en 1916, à un moment difficile pour la Roumanie, passera inaperçue. La reine Marie occupait déjà le devant de la scène. »



    La reine Elisabeth a sans doute été la souveraine dont les Roumains ont eu besoin. Elle sest approchée du peuple beaucoup plus que ne lavait fait son époux, le roi Carol Ier. La postérité a conservé le beau souvenir quelle mérite. (trad.: Mariana Tudose)