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  • Le centenaire du roi Michel I de Roumanie

    Le centenaire du roi Michel I de Roumanie

    2021, année riche en anniversaires diverses, marque aussi le centenaire du roi Michel I, le dernier souverain roumain. Le roi Michel a été un grand roi, qui avait mené le bateau de la Roumanie contre vents et marées, à une époque charnière de l’histoire du 20e siècle.






    Né le 25 octobre 1921 au château de Peleș, la résidence d’été des
    souverains roumains à Sinaia, fils du roi Carol II et d’Hélène, princesse de
    Grèce et de Danemark, dans les veines du futur roi coulait le sang de la reine
    Victoria de Grande-Bretagne, mais aussi le sang des prestigieuses lignées des Hohenzollern
    et des Romanov. Mais le roi Michel I a toujours martelé : « Je suis
    Roumain, de naissance et d’élection ». Son nom avait été choisi en mémoire
    du célèbre voïvode de Valachie du 17e siècle Michel le Brave, sous
    le sceptre duquel furent réunies pour la première les provinces historiques de
    Valachie, de Moldavie et de Transylvanie. Le roi Michel I fut appelé à monter
    pour la première fois sur le trône de la Roumanie en 1927, lorsqu’il n’avait
    que 6 ans, à la mort de son grand-père, le roi Ferdinand I. Son père, le roi Carol
    II, tombé sous le charme d’une demi-mondaine, Elena Lupescu, avait renoncé à
    ses droits de succession une annnée auparavant, en 1926. Après trois années de
    régence pourtant, il revient en Roumanie et reprend la couronne, avec l’aval du
    gouvernement et sous les acclamations de ses partisans. Le roi Michel, âgé de 9
    ans à l’époque, reçoit le titre de Grand Voïvode d’Alba Iulia, étant relégué
    par son père au statut de prince héritier. Dix années plus tard, en 1940, débutait
    le second règne du roi Michel, après l’abdication du roi Carol II. La Roumanie
    venait d’être dépecée, d’importantes parties du territoire national ayant été
    concédées à l’URSS, à la Hongrie et à la Bulgarie. Le général Ion Antonescu devenait
    au même moment le dirigeant de facto du pays, poussant le roi Carol II à
    l’abdication et rappelant au trône le roi Michel. Tout au long de la guerre,
    les relations entre le jeune souverain et le général seront glaciales et
    empreintes de méfiance.






    Dans l’interview que l’ancien souverain avait accordée à la
    Radiodiffusion roumaine en 2008, interview conservée dans les archives du
    Centre d’histoire orale de cette dernière, le roi Michel remémore les années de
    son second règne : « Le général Antonescu m’avait toujours
    considéré comme une sorte de fantoche, de symbole un peu vide, qui devait juste
    signer les décrets qu’il rédigeait, qui gardait certes le titre de chef de
    l’Armée, qu’il était sans doute utile de montrer à l’occasion des défilés
    militaires, mais qu’il fallait garder dépouillé de tout pouvoir réel. Il
    montrait du respect envers ma mère, la reine Hélène, qu’il avait rappelée de
    son exile en septembre 1940 pour qu’elle soit auprès de moi, et pour
    cela je lui ai toujours manifesté ma reconnaissance. Mais les choses se sont
    progressivement gâtées entre nous deux. Il y a eu aussi cette scène, lorsque
    j’avais adressé mon message de Noël 1943 à la Nation, dans lequel j’exprimais
    mes réserves quant à la poursuite de la guerre. Ce message avait aussi agacé
    les Allemands, mais sans plus. »






    Les antimonarchistes ont pourtant tenu rigueur au roi Michel de ne pas
    avoir accordé sa grâce au général Antonescu, devenu maréchal durant la guerre,
    puis arrêté vers sa fin et condamné à la peine capitale, pour crimes de guerre.
    En effet, le 23 août 1944, le roi Michel fit renverser et arrêter le maréchal
    Antonescu, demandant l’armistice aux Alliés, avant de joindre la Roumanie au
    camp allié. La Roumanie recouvrait de la sorte le nord de la Transylvanie, territoire
    perdu à l’été 1940, à la suite du Diktat de Vienne.






    Le roi Michel explique : « Beaucoup ont pensé que j’aurais
    pu accorder la grâce au maréchal Antonescu. C’était ignorer la constitution et
    le principe de la monarchie constitutionnelle alors en vigueur, qui faisait que
    tout acte du roi devait avoir le contreseing du ministre. Or, il s’agissait
    d’un ministre communiste, M. Pătrăşcanu, qui détenait le portefeuille de la
    Justice. Et il refusait de signer. Mais les critiques font semblant d’ignorer
    cette donne constitutionnelle. Par ailleurs, ni les Russes ni les
    Anglo-Américains n’auraient jamais accepté qu’il soit gracié. »








    Après la guerre, le parti communiste
    accapara le pouvoir, avec le soutien manifeste de l’Armée rouge, d’occupation.
    Le roi Michel fit de son mieux pour défendre bec et ongles les droits
    démocratiques et constitutionnels des Roumains et freiner le
    rouleau-compresseur soviétique. Mais face à l’absence de réaction des Grandes
    Puissances occidentales, sa résistance ne pesait pas lourd. Le 30 décembre
    1947, sous occupation soviétique, la démocratie roumaine se voyait contrainte
    de déposer les armes. La monarchie, dernier symbole encore debout d’une
    Roumanie indépendante, passait à son tour à la trappe. Le roi Michel signa,
    sous la menace, l’acte d’abdication. Il quitta ensuite le trône et le pays,
    pour commencer la longue traversée du désert de l’exile. Il avait 26 ans.








    Tout au long des années de dictature communiste qui ont suivi son départ,
    la voix et les messages du roi étaient écoutés religieusement sur les ondes
    courtes des radios libres. Avec la chute du communisme, survenue fin 1989, le
    souverain rentrait au pays, un retour non exempt de péripéties. Occasion pour
    les générations nées après 1947 de découvrir un souverain dont le nom, devenu
    tabou, avait été banni des livres d’histoire de l’époque communiste.




    Dans son interview de 2008, le roi Michel s’adresse aux générations
    futures : « Il faut que vous soyez généreux, il ne faut mépriser
    personne, sous aucun prétexte. Il faut être bon, généreux, cela ne veut pas
    dire se laisser rouler, car il faut savoir aussi résister et s’opposer à une
    réalité faite d’injustices. J’assiste à des choses terribles, je vois des gens
    qui se sentent ignorés et méprisés par les autorités. Des choses impensables
    autrefois. Moi, j’avais appris à respecter tout un chacun, le plus humble qu’il
    soit, peu importe. Il m’est difficile de demeurer insensible, de ne pas réagir
    devant tant d’injustice, devant ce mépris dont on accable les pauvres gens, que
    l’on traite comme s’ils étaient des détritus. Il se passe de nos jours des
    choses inacceptables. »






    Le 25 octobre, date du centenaire du roi
    Michel I, la Roumanie célèbre également ses forces armées, car c’était le 25
    octobre 1944 que le dernier pan du territoire national était libéré de
    l’occupation allemande et hongroise. (Trad. Ionut Jugureanu)

  • 17.04.2021 (mise à jour)

    17.04.2021 (mise à jour)

    Pandémie – 3474
    nouveaux cas de contamination au coronavirus ont été dépistés en Roumanie ces
    24 dernières heures sur plus de 35 600 tests effectués, a fait savoir samedi le
    Groupe de Communication Stratégique. Dans le même intervalle 135 décès liés à
    la Covid-19 ont été rapportés portant le total à plus de 26 000 depuis le début
    de la pandémie. A l’heure où l’on parle, 1505 malades sont en soins intensifs.
    Plus d’un millions de Roumains ont été malades de Covid depuis le début de la
    pandémie, dont plus de 90% ont guéri. Par ailleurs, la vaccination anticovid se
    poursuit en Roumanie. Il est désormais possible de se faire vacciner sans
    rendez-vous préalable avec le sérum Astra Zeneca, dans les centres où il y a
    des places disponibles. Selon le premier ministre, Florin Cîţu, on s’attend à ce que d’ici début juin, 35% de la
    population roumaine soit vaccinée ce qui permettrait la relance progressive de
    l’économie. On peut dire généralement qu’une population est immunisée lorsqu’il
    a un taux de vaccination de 70%, ce qui en Roumanie se traduit par 10 millions
    de personnes, a encore précisé le premier ministre.






    Prince Philippe – Les funérailles du Prince
    Philippe, époux 73 ans durant de la reine Elisabeth II de Grande Bretagne, ont
    eu lieu samedi, au château de Windsor, dans le cadre d’une cérémonie
    impressionnante mais restreinte en raison de la pandémie. Une minute de silence
    a été observée à la mémoire du duc d’Edinburgh sur l’ensemble du territoire du
    Royaume Uni. Pour rappel, le prince Philippe nous a quittés la semaine dernière
    à l’âge de 99 ans. Notons aussi que l’héritier de la couronne britannique, le
    prince Charles est devenu assez proche de la Roumanie ces dernières années,
    ayant visité notre pays à plusieurs reprises. Il détient même plusieurs
    propriétés en Roumanie. Derrière cet attachement à notre pays existe aussi une
    histoire de famille. Le prince Philippe était cousin et ami d’enfance de
    l’ancien roi Michel Ier de Roumanie, les deux étant nés la même année, 1921. La
    famille royale de la Roumanie a publié des photos inédites du roi Michel et du
    prince Philippe, lorsqu’ils étaient enfants et passaient leurs vacances en
    Roumanie. Par la suite, le roi Michel a rencontré sa future épouse, Ana, aux
    noces royales de Londres entre Philippe et Elisabeth. Enfin le prince Philippe
    était aussi le parrain de la princesse Margarita, le premier enfant du couple
    royal roumain.






    Moldova – Les
    actions censées soutenir les autorités de République de Moldova voisine dans
    leur lutte contre le coronavirus, se poursuivent, a fait savoir samedi le
    gouvernement de Bucarest. Une nouvelle tranche de 132 000 doses du vaccin Astra
    Zenea y ont été envoyées. Cette aide humanitaire gratuite est la 3e
    et la plus consistance tranche d’un total de 200 000 doses promises par
    Bucarest à Chisinau, lors de la rencontre du président roumain Klaus Iohannis
    avec son homologue moldave, Maia Sandu. Une première tranche de quelque 21 000
    doses y est parvenue fin février, et plus de 50 000 autres doses ont été livrées
    le 27 mars dernier, le jour de la fête de l’Union de la Bessarabie avec la
    Roumanie.




    Météo – Dans les
    24 prochaines heures le ciel sera plutôt couvert en Roumanie et il fera assez
    froid pour cette période de l’année, notamment dans l’ouest, le sud-ouest et le
    centre du pays. On attend des précipitations mixtes à plus de 1500 m d’altitude.
    Le maxima ne dépasseront pas les 16 degrés.



  • 18.10.2019 (mise à jour)

    18.10.2019 (mise à jour)

    UE – Le président roumain, Klaus Iohannis a participé ces jeudi et vendredi, à Bruxelles, à la réunion du Conseil européen d’automne. Selon un communiqué de l’Administration présidentielle, dans son allocution, le chef de l’Etat roumain a salué le fait que les négociations sur le Brexit ont abouti sur un accord qui garantit le retrait ordonné de la Grande Bretagne de l’UE et a réitéré l’importance cruciale de maintenir l’unité des 27 dans les futures négociations. Pour ce qui est du Cadre financier pluriannuel pour la période 2021-2027, le président roumain a plaidé pour un budget ambitieux, soulignant la nécessité d’avoir une approche équilibrée et réaliste dans le processus de négociation du futur budget pluriannuel de l’Union. A la même occasion, Klaus Iohannis a insisté sur l’importance de l’unité au niveau de l’UE pour la mise ne œuvre du futur Agenda Stratégique. Par ailleurs, il a exprimé son regret quant au fait que, malgré un soutien actif de la plupart des Etats membres, y compris de la Roumanie, il n’y a pas eu de consensus pour ce qui est du démarrage des négociations d’adhésion avec l’Albanie et la République de Macédoine du Nord. Selon le même communiqué, Klaus Iohannis a souligné à Bruxelles le lien étroit qui existe entre la crédibilité du processus d’élargissement et la capacité de l’Union d’assumer le rôle d’acteur global fort.

    Gouvernement – Les consultations en vue de la création du nouveau gouvernement se poursuivent à Bucarest entre le premier ministre désigné, Ludovic Orban, chef du Parti National Libéral (PNL), et les représentants des autres partis parlementaires. Vendredi, à l’issue des pourparlers avec les libéraux, le président de l’Union Sauvez la Roumanie (USR), Dan Barna, a déclaré qu’il y a eu une « ouverture explicite » de la part de M Orban pour les mesures demandées par l’USR, mais que ce n’était là qu’une première discussion vu que de nouvelles consultations sont prévues pour le début de la semaine prochaine. On ne peut pas demander au PNL des choes qu’il ne peut pas offrir, a précisé de son côté, Ludovic Orban, ajoutant que, de son point de vue, les négociations avec l’USR avaient about sur un accord. Pour assurer la validation de son cabinet, Ludovic Orban a besoin de l’appui de 233 sénateurs et députés sur un total de 465. Après les discussions de jeudi avec les représentants de l’Alliance des libéraux et des démocrates, de l’Union démocrate magyare de Roumanie et de Pro Romania, Orban a rencontré vendredi des représentants de l’Union Sauvez la Roumanie. Mercredi, le premier ministre désigné a reçu les responsables du Parti du Mouvement Populaire. Pour leur part, les représentants des minorités nationales ont déjà annoncé leur appui au prochain cabinet. La semaine prochaine Ludovic Orban devra annoncer la structure du nouveau gouvernement, ainsi que les candidats pour les fauteuils de ministres. Par ailleurs, le Parti social-démocrate, qui vient de perdre le pouvoir, a annoncé qu’il ne serait pas présent au Parlement au moment du vote de confiance pour ne pas permettre que le quorum nécessaire à la validation du nouveau gouvernement soit atteint.

    Royauté – La reine mère Hélène de Roumanie va rejoindre son fils, le roi Michel Ier, samedi, dans la nécropole du monastère de Curtea de Arges, en Roumanie. Son corps, exhumé le 10 octobre à Lausanne, a été rapatrié vendredi matin à Bucarest par un avion militaire roumain. Descendante de la famille royale grecque, la reine Hélène de Roumanie a épousé en 1921 le prince Carol de Roumanie, futur roi Carol II. Sept ans plus tard, le couple royal divorce et à partir de ce moment-là, la reine consacre toute sa vie à l’éducation de son fils unique, le roi Michel Ier. En janvier 1948, la reine Hélène quittait définitivement la Roumanie pour accompagner son fils dans son exile.

    Frégate – La frégate Le roi Ferdinand appuyée par un hélicoptère de combat Puma naval et un contingent des forces navales spéciales de débarquement participe à partir d’aujourd’hui et jusqu’au 7 novembre à l’exercice Sea Guardian 19 dans les eaux de la Méditerranée. Les manœuvres se proposent principalement à décourager les activités illégales sur le flanc méridional européen et otanien à travers des actions de surveillance du trafic maritime. Tout au long de la mission, la frégate roumaine jettera l’ancre dans les ports Aksaz, en Turquie, Alexandrie, en Egype, Haïfa, en Israël et Limassol, à Chypre.

    Elections – Le Ministère roumain des Affaires Etrangères a transmis à l’Autorité électorale permanente une liste supplémentaire de 2 bureaux de vote censés être mis en place à l’étranger en vue des présidentielles du mois de novembre. Pour l’instant, la diaspora roumaine disposait de 835 bureaux de vote au total dont 143 en Espagne, 142 en Italie, 79 en Allemagne, 72 au Royaume Uni, 49 en France, 38 aux Etats-Unis, 36 en République de Moldavie. Deux autres sections seront mises en place, en première sur les théâtres d’opérations afghan et malien.

  • 75 ans depuis le coup du 23 août 1944

    75 ans depuis le coup du 23 août 1944

    Le 23 août 1944 est un de ces jours qui ont marqué, et pour longtemps, le destin historique de la Roumanie. Car, en effet, cest dans laprès-midi de ce jour dété 1944, que le jeune roi Michel, 22 ans à lépoque, mettra fin au régime pro allemand du maréchal Ion Antonescu, le Duce local, et, du même coup, au traité dalliance qui reliait la Roumanie à lAllemagne nazie. Sous ordre du roi, Ion Antonescu sera arrêté. Le coup royal du 23 août 1944 aurait écourté semble-t-il de six mois la Deuxième Guerre mondiale, selon certains experts. Le renversement des alliances, la paix espérée, ont été accueillis dans la liesse par une population roumaine qui ne souhaitait rien dautre quun retour à la prospérité économique et à la démocratie davant la guerre. Il a pourtant fallu vite déchanter. En effet, peu nombreux étaient ceux qui pouvaient simaginer ce 23 août 44 le cauchemar qui allait suivre, ces 45 années de régime communiste, imposé par lUnion soviétique, dans le sillage de son Armée rouge.





    Dans les archives du Centre dhistoire orale de la Radiodiffusion roumaine, nous avons retrouvé linterview accordée en 1986 par Mircea Ionnițiu à Radio Free Europe. Mircea Ionnitiu avait été collègue décole, puis secrétaire personnel du roi Michel, et fut dès lors lun des témoins privilégiés de son règne, qui sétend entre 1940 et le 30 décembre 1947, lorsque le souverain doit abdiquer et partir en exil, acculé par les Soviétiques et leurs vassaux roumains. Dans son interview, Ionnițiu rappelle les combats qui ont suivi le coup de force du roi et larrestation du maréchal Antonescu, entre les troupes roumaines et larmée allemande qui stationnait à lépoque en Roumanie.





    Mircea Ionnitiu : « Cest à laube de la journée du 24 août que les combats ont débuté. Pendant 24 heures, la capitale a été soumise aux raids intenses de laviation allemande. Des bâtiments civils ont été touchés, et on a enregistré des victimes civiles, des gens mitraillés depuis les avions allemands sur les boulevards de Bucarest, en plein centre-ville. Suite à ces actions hostiles, le gouvernement roumain a déclaré la guerre à lAllemagne et a ordonné à lArmée roumaine de résister face aux actions de lennemi et de libérer le territoire national de la présence de ce dernier. La capitale a été rapidement nettoyée des poches de la résistance allemande, concentrée notamment dans la zone de laéroport ».





    Lhistoriographie communiste sest efforcée par la suite de détourner la signification de lacte politique et militaire du 23 août 44, et de confisquer sa paternité au profit dabord des Soviétiques, ensuite des communistes roumains. Entre 1965 et 1989, sous Nicolae Ceausescu, lhistoriographie officielle, asservie au régime, avait mis sur le compte du Parti communiste roumain la réussite du coup du 23 août 44, à lissue duquel on voit la Roumanie quitter le camp nazi et rejoindre les Alliés. En faisant cela, elle a occulté non seulement le rôle du roi Michel et des hommes politiques démocrates dans la préparation du coup, mais également celui de laviation américaine, dans les jours qui lont suivi.



    Mircea Ionnițiu se souvient de la contribution des Américains pour mater la contre-offensive allemande : « Lattaque de la flotte aérienne américaine a surpris les Allemands. Laviation américaine a porté des coups durs aux installations allemandes situées au nord de Bucarest, conformément aux ordres reçus le 21 août, en prévision du coup du 23. Les bombardiers ont attaqué à 1h du matin le 26 août, comme il avait été convenu. Cette intervention surprise a aidé les unités roumaines à libérer la région de la capitale. Dans cette bataille, les Roumains ont perdu 1.400 hommes, morts et disparus, mais ont fait aussi entre six et sept cent prisonniers allemands. Jusquau 30 août, lentièreté du territoire national avait été libérée, par laction seule de larmée roumaine, sans laide des Soviétiques. Nous avons déploré 8.500 morts et blessés graves dans ces opérations, et avons fait 56.000 prisonniers allemands. Cest dans la région de Ploiesti que la bataille a fait rage, car il y avait là une importante concentration de troupes allemandes, censées protéger les champs pétroliers et les capacités de raffinage qui sy trouvaient. »





    Quant à lapport des Soviétiques dans la défaite allemande, Mircea Ionnițiu leur rend tout de même justice : « La seule opération militaire conjointe avec les Soviétiques a été menée à Ploiesti, où les Russes ont attaqué le 29 août. Ensuite, 265.000 militaires roumains ont participé à la libération de la Transylvanie du Nord, territoire qui sétait retrouvé depuis 1940 sous occupation hongroise, suite au Diktat de Vienne. On a déploré 8.500 victimes dans ces opérations. Pour la libération de la Transylvanie, les Soviétiques se sont mouillés, plusieurs de leurs grandes unités prenant part aux combats. Le 25 octobre 1944, avec les villes de Carei et de Satu Mare, les derniers pans du territoire roumain davant la guerre ont été libérés. Le même jour, le souverain, le roi Michel, fêtait ses 23 ans ».





    Lhistoriographie daujourdhui apprécie à sa juste valeur le coup du 23 août 1944, fomenté par le roi et par son entourage, et qui a permis à la Roumanie de se défaire de lalliance toxique avec lAllemagne nazie et de recouvrir, pour un moment, son indépendance. Malgré tout, le regard porté par Mircea Ionnițiu est empreint de nostalgie, sinon de regrets.



    Mircea Ionnițiu parle de sa lecture du moment du 23 août 1944 : « Je ne pense pas que ce jour du 23 août 44 doive être un jour de fête. Il ne faut pas quil nous fasse oublier de nous incliner, avec respect et déférence, devant le sacrifice de ceux qui sont morts pour la patrie en Bessarabie, dans les steppes de lUkraine, aux bords du Don et de la Volga, dans les vallées du Caucase et de la Crimée, et puis devant ceux qui se sont sacrifiés en défendant Bucarest ou en libérant la ville de Cluj. Pour moi, le 23 août est un jour de recueillement. Cest une occasion que nous, les survivants, nous avons pour réfléchir aux sacrifices inutiles, à tous les martyrs qui ont été sacrifiés au nom de la raison dEtat, mais aussi pour la renaissance, morale et spirituelle, de la nation. Jaimerais terminer en reprenant les paroles de la proclamation du roi Michel, celle du 23 août 1944: « Notre peuple entend être seul souverain de son avenir ! Celui qui sessayerait à faire barrage à notre décision, prise en toute conscience et en toute liberté, et qui nempiète sur les droits de quiconque, deviendrait ennemi de la nation. Le nouveau gouvernement marque le début dune ère nouvelle, une ère où les droits et les libertés de tous les Roumains seront garantis et respectés ». Cétaient les paroles du roi. 40 ans après, lon doit encore poursuivre la lutte pour quelles deviennent réalité », concluait Mircea Ionnitiu, lancien secrétaire personnel du roi Michel.





    75 ans depuis que les paroles du souverain ont été lues sur les ondes de la Radio roumaine, le moment est venu de rendre justice au roi et aux hommes dEtat de lépoque qui, de manière décidée et courageuse, par le coup du 23 août 1944, ont fait leur devoir pour sauvegarder la nation. (Trad. Ionut Jugureanu)

  • La semaine du 03 au 08 décembre 2018

    La semaine du 03 au 08 décembre 2018

    La Roumanie est prête pour la présidence de l’UE.

    La première ministre roumaine, Viorica Dancila, et l’ensemble de son cabinet ont participé cette semaine à une réunion commune avec le Collège des commissaires européens. Cette réunion est organisée traditionnellement avant qu’un Etat membre n’assume la présidence de l’UE. L’occasion pour les responsables roumains de présenter l’agenda de Bucarest, et les priorités de sa future présidence. La Roumanie devra relever plusieurs défis tels que le Brexit, la campagne pour les élections du Parlement européen, ou encore 257 dossiers à examiner en 4 mois seulement.

    Viorica Dancila : « La Roumanie souhaite mener une présidence ambitieuse, tout en restant réaliste. Elle souhaite résoudre le plus de dossiers possibles, obtenir au moins un accord politique sur le futur cadre financier pluriannuel, tout en assumant son rôle de médiateur impartial, capable de préserver l’équilibre au sein de l’Union et de bénéficier du consensus des autres Etats membres sur les questions importantes. Ce n’est pas une tâche facile, vu les actuelles divisions au sein de l’Europe. »

    Le président de la CE, Jean-Claude Juncker, a affirmé que le gouvernement roumain était prêt à assumer la présidence du Conseil, malgré les tensions entre la Roumanie et la Commission autour du respect de l’Etat de droit dans le pays. Ces divergences n’ont rien à voir avec la présidence, elles concernent la relation bilatérale, a encore précisé Jean-Claude Juncker. Certains ministres ont déjà pris le relais : le nouveau ministre du Travail, Marius Budai, a symboliquement repris la présidence du Conseil Emploi, politique sociale, santé et consommateurs, et il a déjà énuméré ses priorités. Parmi elles : la mobilité de la main d’œuvre, la santé et la sécurité au travail dans le contexte des nouvelles formes d’emploi, ou encore la réduction des écarts de rémunération entre les femmes et les hommes.

    A son tour, la ministre de l’Intérieur, Carmen Dan, a parlé à ses collègues européens de la poursuite de dossiers importants, tels que la migration, la gestion des frontières extérieures de l’Union et le renforcement de la sécurité intérieure de l’espace communautaire. Enfin, la ministre de la Santé, Sorina Pintea, s’est entretenue avec le commissaire à la Santé et à la Sécurité alimentaire entre autres sur la résistance anti-microbienne, la vaccination, l’accès équitable aux médicaments et la mobilité des patients au sein de l’UE.

    Le projet « La Roumanie éduquée » – trois mois de débats publics

    Des compositions écrites nationales qui comptent pour l’examen d’admission au lycée, des transitions plus flexibles entre les cycles de scolarité, le développement de l’enseignement professionnel et en alternance ou les salaires des enseignants selon leur performance sont autant de propositions du projet « La Roumanie éduquée ». Le document, lancé cette semaine par le président Klaus Iohannis et soumis au débat public, vise à repenser l’enseignement roumain sur des critères compatibles avec les exigences de l’avenir, de manière à ce que la Roumanie puisse progresser. Le chef de l’Etat a précisé que « La Roumanie éduquée » souhaite contribuer à la conception d’un système éducatif stable, durable et performant.

    Klaus Iohannis: « La Roumanie éduquée » est un projet stratégique qui se propose d’esquisser les fondements du système d’éducation de Roumanie pour le XXIe siècle, pour l’avenir. Qu’est-ce que « La Roumanie éduquée » n’est pas ? « La Roumanie éduquée » n’est pas un projet de loi. « La Roumanie éduquée » est un recueil de recettes simple. « La Roumanie éduquée », ce n’est pas qu’une histoire politique, « La Roumanie éduquée » n’est pas mon programme électoral. « La Roumanie éduquée », c’est notre Roumanie, à nous tous, pour les générations futures. »

    Le projet « La Roumanie éduquée » a été mis en page après d’amples consultations auxquelles plus de dix mille personnes, organisations publiques et ONGs impliquées dans le système d’enseignement ont participé. Le projet sera débattu publiquement pendant trois mois.

    Un an sans le roi Michel

    Les Roumains ont commémoré mercredi la mort de leur dernier souverain, le roi Michel Ier, décédé le 5 décembre 2017, dans sa résidence en Suisse, à l’âge de 96 ans. Une cérémonie religieuse a été organisée par la famille royale dans la nécropole royale de Curtea de Arges (sud) où sont inhumés tous les rois de Roumanie. Par ailleurs, l’écrivain et politologue Stelian Tanase a lancé, à Bucarest, son volume intitulé Conversations avec le Roi Michel, qui contient la transcription fidèle de 12 entretiens qu’il a eus en 2005 avec l’ancien souverain.

    Stelian Tanase : « Je suis très content que le volume soit paru exactement au moment où l’on rend hommage au roi. C’est la personne que j’ai le plus admirée et respectée parmi toutes celles que j’ai connues tout au long de mon existence. J’ai fait sa connaissance à Paris, en 1990, à Pâques, grâce à Alexandru Paleologu, notre ambassadeur en France de l’époque et depuis, je suis resté un proche de la famille royale ».

    Handball – Une victoire enthousiaste suite à un jeu sensationnel

    La sélection de Roumanie de handball féminin se classe à la première place du groupe D, et bénéficie d’une avance de 4 points au sein du second groupe du Championnat européen qui se déroule ces jours-ci, en France. Lors de leur dernier match, à Brest, les Tricolores ont infligé une défaite écrasante à la Norvège, elles l’ont emporté sur un score de 31 à 23. Une fois de plus, les Roumaines coachées par l’Espagnol Ambros Martin ont mené un jeu impeccable qui a débouché sur une troisième victoire d’affilée après celles remportées contre l’Allemagne et la République Tchèque. Les handballeuses roumaines disputeront leur prochain match le 9 décembre, contre les Pays Bas avant de rencontrer les sélections espagnole et hongroise les 11 et 12 décembre. Les deux premières équipes seront qualifiées pour les demi-finales.

  • 05.12.2018

    05.12.2018

    Radio – Radio Roumanie et Radio France ont conclu un accord de collaboration sur 4 ans. Le document a été signé à Paris par les présidents des deux institutions, à savoir Georgică Severin et Sibyle Veil. Le projet est censé renforcer les liens durables entre la Roumanie et la France par des activités culturelles et par des échanges de journalistes. Pour sa part, le PDG de la Radiodiffusion roumaine, Georgică Severin, a déclaré à cette occasion que la Roumanie restait un pilier de la francophonie et de la francophilie en Europe de l’Est. Par ailleurs, la radio roumaine signera bientôt un accord similaire avec la RAI, la radio publique italienne, alors que les négociations en vue d’un partenariat avec la BBC sont déjà avancées, a-t-il encore précisé.

    Présidence tournante – A moins d’un mois de la reprise par Bucarest de la présidence tournante de l’UE, la première ministre roumaine, Viorica Dancila et les membres de son cabinet présentent aujourd’hui à Bruxelles l’agenda et les priorités de la Roumanie pendant son mandat. Il s’agit d’une réunion commune du gouvernement roumain et du Collège des commissaires européens, organisée traditionnellement avant qu’un Etat membre n’assume la présidence du Conseil de l’UE. Le mandat de la Roumanie se déroulera sous la devise « La cohésion, une valeur commune européenne », vu que l’objectif de la politique de cohésion est justement de réduire les décalages économiques et sociaux existant entre les Etats membres, entre les régions et les citoyens de l’UE. En même temps, la Roumanie souhaite contribuer activement à trouver les meilleures solutions aux problèmes sensibles de l’espace communautaire, dont le renforcement de la politique européenne de la migration ou la gestion des défis sécuritaires. Le Brexit, le marché unique, le futur cadre financier pluriannuel – figurent également à l’agenda de la réunion entre le Collège des commissaires européens et le gouvernement roumain.

    OTAN – Le ministre roumain des Affaires Etrangères, Teodor Melescanu participe ce mercredi à Bruxelles à la réunion des chefs des diplomaties des Etats membres de l’OTAN. Mardi il a insisté sur l’importance de continuer le processus d’adaptation de l’Alliance aux défis sécuritaires actuels, d’une manière plus importante, y compris sur son flanc oriental. Il a également exprimé son soutien à la déclaration ministérielle adoptée à l’occasion de cette réunion, de solidarité de l’OTAN avec les Etats Unis en ce qui concerne la position de Washington qui accuse la Russie de ne pas avoir respecté le Traité sur les Forces nucléaires à portée moyenne.

    Roi Michel – Les Roumains commémorent aujourd’hui leur dernier souverain, le roi Michel Ier, décédé le 5 décembre 2017, à l’âge de 96 ans, dans sa résidence de Suisse. Une cérémonie religieuse a été organisée par la famille royale dans la nécropole royale de Curtea de Arges (sud) où sont inhumés tous les rois de la Roumanie. A leur tour, les Sénateurs de Bucarest ont observé une minute de silence à la mémoire du roi. « C’est un geste normal dans l’année du Centenaire (de la Grande Union), lorsqu’il faut montrer notre respect pour l’histoire et pour les gens qui l’ont marquée », a déclaré à cette occasion le sénateur libéral Mario Oprea. Par ailleurs, l’écrivain et politologue Stelian Tanase a lancé aujourd’hui son volume intitulé « Conversations avec le Roi Michel », qui contient la transcription de 12 entretiens qu’il a eus en 2005 avec l’ancien souverain.

    Education – Les résultats du projet « La Roumanie éduquée », une initiative du président Klaus Iohannis, seront soumis à partir de ce mercredi au débat public. Selon l’administration présidentielle, il s’agit de la plus ample consultation publique jamais réalisée en Roumanie dans le domaine des politiques publiques de l’éducation ; plus de 10.000 personnes y ont participé. Parmi les domaines visés par ce projet lancé en 2016 mentionnons : la carrière didactique, le management dans l’éducation, l’équité, l’enseignement professionnel et technique, l’enseignement supérieur, l’évaluation des élèves et des étudiants et l’éducation précoce. Les résultats sont désormais disponibles sur le site du projet, qui permet aussi aux internautes d’exprimer leurs opinions et de formuler des suggestions.

    Concurrence – Neuf compagnies d’assurances de Roumanie ont été condamnées à verser une amende par le Conseil de la Concurrence pour avoir coordonné leur comportement sur le marché afin d’entraîner la majoration des tarifs de assurances automobiles obligatoires. Une partie des sociétés concernées ont déjà fait part de leur intention de contester l’amende auprès du tribunal.

    Moldova – Environ 73% des habitants de la République de Moldova voisine estiment que leur pays n’est pas sur la bonne voie, constate un sondage publié ce mercredi à Chisinau. Parmi les plus grands soucis de la population figurent les prix, l’avenir des enfants et la pauvreté. Pour améliorer la situation il faut avant toute chose changer la direction du pays et lutter contre la corruption, affirment la plupart des personnes interrogées.

    Handball – La sélection nationale de handball féminin de la Roumanie a vaincu lundi soir l’Allemagne et s’est qualifiée dans les groupes principaux du Championnat d’Europe de France. Les Roumaines affronteront ce mercredi la Norvège, dans leur dernier match du groupe. La sélection nationale a obtenu son meilleur résultat à un Championnat d’Europe en 2010, lorsqu’elle a remporté la médaille de bronze.

    Météo – Le ciel est variable aujourd’hui sur l’ouest et le nord-ouest de la Roumanie et couvert sur le reste du territoire. Des précipitations mixtes – pluie et neige – sont signalées sur le nord-est, il pleut sur le sud et le sud-est et il neige en montagne. Les températures maximales de la journée iront de -1 à 8 degrés. Zéro degrés à midi à Bucarest.

  • 70 années depuis l’abdication du roi Michel

    70 années depuis l’abdication du roi Michel

    L’abdication du roi Michel fut suivie par l’instauration de la république, une nouvelle forme de gouvernance, dépourvue de toute légitimité en raison notamment de la manière dont l’ordre de droit a été modifié.

    Le souverain a raconté à plusieurs reprises le déroulement de ce jour qui a changé en fait l’histoire de la Roumanie contemporaine, la manière dont les leaders communistes lui ont présenté le document d’abdication. D’autres témoignages décrivent une atmosphère pesante dans laquelle on pouvait ressentir la brutalité du nouvel ordre communiste. Un de ces témoignages appartient au sous-lieutenant Milos Pavel, officier du bataillon de la Garde royale, celui qui a commandé le dernier peloton à saluer officiellement le roi de Roumanie le 30 décembre 1947.

    Le bataillon de la Garde royale était subordonné au ministère de la Défense comme toute autre unité de l’armée roumaine. Les cadres, les officiers et les sous-officiers bénéficiaient des mêmes droits à la solde que les autres militaires. Les membres de la Garde portaient pourtant un uniforme un peu différent pour des raisons de protocole. Le bataillon était formé de quatre compagnies, deux pour chaque résidence royale, respectivement à Bucarest et à Sinaia. Chaque compagnie comptait une centaine de militaires divisés en trois pelotons. Le bataillon n’était muni que d’armes légères d’infanterie, soit de pistolets mitrailleurs et de fusils utilisés uniquement pour le service de garde.

    Interviewé en 1997 par le Centre d’histoire orale de la Radiodiffusion roumaine, Milos Pavel racontait comment les militaires étaient acceptés dans le bataillon de la Garde royale : « Les officiers détachés dans cette unité d’élite de l’armée roumaine étaient les meilleurs de leurs générations ; certains avaient étudié dans des écoles militaires étrangères, d’autres avaient fait preuve de mérites professionnels exceptionnels dans leur activité militaire en Roumanie. L’origine sociale des officiers n’étaient pas un critère de sélection. Moi, je suis fils de paysan et les trois camarades de ma génération provenaient de la classe moyenne : fonctionnaires, commerçants etc. Et même dans le cas des soldats recrutés pour la Garde royale, le critère social n’était pas important. En revanche, ils devraient être non seulement cultivés mais aussi assez athlétiques, hauts de plus d’un mètre 80 et assez beaux garçons parce qu’ils participaient à des missions de protocole. »

    A l’automne 1947, la compagnie de garde du Château de Peles à Sinaia était commandée par le capitaine Mihail Georgel. Milos Pavel était en charge d’un de ces pelotons et le 30 décembre 1947 un officier qui avait bénéficié d’une permission pour Noël devait le remplacer.

    Milos Pavel : « Le matin du 30 décembre 1947, à 8h30, j’étais le dernier officier de la garde de Peles à avoir l’occasion de saluer officiellement Leurs Majestés le roi Michel et la reine Mère à l’occasion de leur départ pour Bucarest, conformément aux règles du protocole qui visaient un tel déplacement. A midi, j’ai été remplacé par mon camarade qui rentrait de sa permission de Noël et j’ai commencé à préparer mon départ pour un village où j’allais fêter le Nouvel An. Afin d’encaisser la solde à laquelle j’avais droit, je devais passer par la caserne du Palais Victoria de Bucarest, où se trouvait la caisse du bataillon. C’est pourquoi, vers 13 heures, je suis parti pour Bucarest dans un camion de l’administration du Palais qui transportait du personnel civil et du matériel entre les différentes résidences royales. »

    Afin de simplifier sa tâche, le gouvernement communiste a remplacé la Garde royale du palais royal de Bucarest par des militaires de la division « Tudor Vladimirescu », formée de prisonniers roumains d’URSS, qui avaient rejoint l’armée soviétique. Milos Pavel se souvenait aussi de son arrestation dès son arrivée à Bucarest.

    Milos Pavel : « Le temps était morose, une météo typiquement hivernale, avec peu de neige mais avec un froid polaire et du brouillard, surtout en montagne. En raison de ces conditions hivernales, je suis arrivé à 16 heures à Bucarest. Notre véhicule devait entrer dans la cour du Palais Victoria via l’entrée de service. Le long du voyage, je n’ai observé aucun indice sur le fait qu’un événement avait eu lieu dans la vie et l’histoire du peuple roumain. La porte d’entrée était gardée d’habitude par un soldat de la compagnie de garde de Bucarest, qui connaissait toutes les plaques d’immatriculation des véhicules du Palais, portant le symbole SR – Service royal. Mais cette fois-ci nous avons été arrêtés et par deux militaires équipés et armés à la façon des soldats russes, l’unique différence étant le fait qu’ils parlaient roumain et portaient sur le bras gauche les enseignes de la Division Tudor Vladimirescu, le symbole de la trahison et de la honte. Ce fut le moment où tout mon esprit et mon âme ont été frappés comme par un coup de tonnerre, issu de la tension qui s’était emparée de la Roumanie cet automne-là. L’inévitable s’était produit et le peuple roumain pénétrait dans l’inconnu. Le personnel civil du Palais Victoria fut escorté au bureau de l’administration et moi-même en tant qu’officier, j’ai été emmené à la caserne de la compagnie de garde. C’est là que je suis tombé sur mes camarades officiers du bataillon de garde qui y avaient été surpris par les évènements. Ils étaient tous dépourvus d’armes, , alors que les soldats étaient placés sous haute surveillance dans leurs dortoirs. »

    Ainsi prenait fin la monarchie roumaine, dernière redoute de la démocratie face à l’assaut du régime communiste. Les Roumains se sont résignés et ont dû adapter leur vie aux nouvelles réalités. (Trad. Alex Diaconescu)

  • A la Une de la presse roumaine 15.12.2017

    A la Une de la presse roumaine 15.12.2017

    En
    ce deuxième jour de deuil national en Roumanie, la presse centrale suit de près
    les préparatifs pour l’enterrement du roi Michel Ier, dernier souverain du
    pays. Par ailleurs, une pauvreté profonde se cache en fait derrière la
    croissance économique record de la Roumanie, selon Eurostat et Bloomberg. Voici les principaux sujets du jour pour la
    presse roumaine.

  • 14.12.2017

    14.12.2017

    Sommet – L’évolution du Brexit et les problèmes liés à la migration sont les principaux sujets à l’agenda du Conseil européen d’hiver qui débute aujourd’hui à Bruxelles et où la Roumanie est représentée par le président Klaus Iohannis. Les dirigeants de l’Union européenne examineront les progrès enregistrés dans les négociations avec Londres sur trois domaines – les droits des citoyens, le dialogue concernant l’Irlande et les engagements financiers du Royaume Uni envers le budget communautaire. Ils devraient aussi adopter les lignes directrices qui permettent de passer à la deuxième étape des négociations sur le Brexit ; le négociateur en chef de l’UE, Michel Barnier, a confirmé que des progrès suffisants avaient été réalisés pendant la première étape. La deuxième phase des négociations devrait se solder par la mise en place d’une nouvelle relation et d’un partenariat entre Londres et Bruxelles dans les domaines du commerce, de la lutte contre le terrorisme, de la défense et de la politique étrangère.

    Deuil – La Roumanie commence aujourd’hui trois jours de deuil national à la mémoire du roi Michel Ier. Le cercueil avec la dépouille de l’ancien souverain est déposé dans la Salle du Trône du Palais royal de Bucarest où il restera jusqu’à samedi, jour des funérailles, pour que tous ceux qui le souhaitent puissent lui rendre un dernier hommage. Ramené mercredi en Roumanie, le cercueil a été déposé pendant quelques heures au Château de Peleş, à Sinaia (sud). Là, des officiels de Bucarest et de la République de Moldova ainsi que des représentants du corps diplomatique ont présenté leurs condoléances. De nombreuses personnes sont sorties sur le trajet du cortège funéraire, entre l’aéroport de Bucarest et Sinaia, pour dire adieu au dernier roi de Roumanie. Michel Ier, qui est décédé, à l’âge de 96 ans en Suisse, sera inhumé dans la nécropole royale de Curtea de Arges, dans le sud de la Roumanie. Des personnalités du monde entier, y compris des chefs d’Etat et de gouvernement ainsi que des membres de plusieurs familles royales, ont annoncé leur présence aux funérailles.

    Justice – La Chambre des députés du parlement de Bucarest a adopté mercredi les projets de modification des lois de la justice concernant l’organisation du domaine judiciaire et le fonctionnement du Conseil supérieur de la magistrature (CSM). Le premier projet de loi prévoit, entre autres, la création d’une section spéciale pour enquêter les infractions commises par les magistrats et la possibilité que les solutions des procureurs soient infirmées par la hiérarchie si elle les considère illégales ou infondées. Le second projet de loi concernant le CSM mentionne que seule l’Inspection judiciaire, qui restera au sein du Conseil, est en mesure de procéder à une action disciplinaire à l’encontre d’un magistrat ; la procédure ne retient plus la participation du ministre de la justice ni celle du président de la Haute Cour de Cassation et de Justice. Les deux textes réglementaires seront soumis au Sénat, qui a le pouvoir décisionnel et qui examine déjà en procédure d’urgence le projet de statut des magistrats.

    Budget – Les Commissions réunies de budget – finances du parlement de Bucarest continuent aujourd’hui le débat sur les enveloppes budgétaires allouées, l’année prochaine, aux principales institutions publiques, notamment les ministères de la Justice, de la Défense et de l’Intérieur. La majorité Parti Social Démocrate – Alliance des Libéraux et de Démocrates souhaite finaliser le débat et le rapport des Commissions jusqu’à samedi, de manière à ce que les projets puissent commencer à être discutés lundi en session plénière de l’assemblée législative. Le vote final sur les projets de budget de l’Etat et de la sécurité sociale pour 2018 est prévu le 21 décembre. La construction budgétaire se fonde sur une croissance économique de 5,5%; l’éducation, la santé, l’agriculture et les investissements sont les priorités budgétaires. Le gouvernement a également prévu des ressources pour majorer le salaire minimum et les retraites. Le projet de budget est contesté par l’opposition, qui considère que les recettes sont surévaluées.
    .

    Militaires – Des pilotes canadiens, déployés à la base militaire aérienne de Mihail Kogălniceanu (sud-est de la Roumanie), et des pilotes roumains participent aujourd’hui à un exercice de Police aérienne, inclus dans le Plan de l’OTAN de renforcement de son flanc oriental. Des appareils MIG-21 LanceR et CF-18 Hornet, porteurs de roquettes, sont constamment prêts à intercepter d’éventuels avions non identifiés qui s’approcheraient de l’espace aérien de la Roumanie. L’objectif de cet exercice est de vérifier l’application des exigences d’interopérabilité de l’Alliance de l’Atlantique Nord et d’élever le niveau de coopération avec les alliés. Les missions de ce genre de l’OTAN augmentent la vitesse des réponses à des menaces et des défis sécuritaires, affirme le ministère de la défense de Bucarest.

    Météo – Météo clémente aujourd’hui en Roumanie, avec des nuages au-dessus de l’ouest et du nord-ouest, où des pluies éparses sont signalées. Il neige en montagne. Les températures continuent à être supérieures aux normales de saison et se situent entre 3 et 13°. A Bucarest il y avait 9° à midi.

  • A la Une de la presse roumaine 14.12.2017

    A la Une de la presse roumaine 14.12.2017

    Funérailles du dernier souverain de la Roumanie, controverses autour de la proposition de rendre secrètes toutes les données des enquêtes pénales et un nouveau débat sur la nécessité des devoirs à faire à la maison par les élèves. C’est en bref, le tableau de ce jeudi.

  • 10.12.2017

    10.12.2017

    Roi – Le Parlement roumain se réunit lundi en session solennelle pour rendre hommage au Roi Michel, décédé le 5 décembre à l’âge de 96 ans. Depuis, les Roumains déposent des fleurs et de chandelles aux résidences de Roumanie et de Suisse de la Maison Royale. La dépouille de Sa Majesté sera ramenée en terre roumaine le 13 décembre prochain. Le gouvernement roumain a décrété trois jours de deuil national les 14-15-16 décembre. Samedi, le 16 décembre, le cercueil contenant la dépouille mortelle du roi Michel Ier de Roumanie sera déposé sur un affût de canon et parcourra le trajet jusqu’à la Cathédrale patriarcale de Bucarest, a annoncé ce samedi la Maison royale. Après la messe d’enterrement de la Cathédrale patriarcale, le cercueil sera transporté, par le train royal, à Curtea de Arges, dans le sud de la Roumanie, pour y être inhumé dans la nécropole royale. Michel Ier est monté sur le trône une première fois en 1927 jusqu’en 1930 et une seconde fois en 1940, après l’abdication de son père, Carol II. Selon les historiens, par ses décisions, il a écourtée la Seconde Guerre mondiale d’au moins six mois, sauvant ainsi des centaines de milliers de vies.

    Budget – En Roumanie, les projets de budget et de sécurité sociale 2018 seront débattus la semaine qui vient par les commissions communes budget-finances du Parlement. Le vote final sur le budget de 2018 doit être donné le 21 décembre. Les représentants de la coalition au pouvoir affirment que les prévisions sont équilibrées et durables, alors que les parlementaires de l’opposition dénoncent le temps trop court de débat et soutiennent que le projet nécessite maintes améliorations. Las calculs tablent sur une croissance économique de 5,5%, un taux annuel d’inflation de 3,1% et un déficit budgétaire en dessous des 3% du PIB. Le salaire moyen net prévu est de quelque 2600 lei (l’équivalent de 570 euros) par mois. L’Education, la Santé et les Investissements sont les priorités budgétaires, a précisé l’Exécutif de Bucarest. Par ailleurs, le déficit budgétaire du pays pourrait diminuer à compter de 2019, pour arriver à 1,45% du PIB. Cette estimation figure dans le Rapport sur la situation macroéconomique du ministère des Finances, un document qui complète le projet de budget de l’année prochaine.

    Fonds européens – La Roumanie n’a dépensé que 1,1% des fonds européens, soit 400,4 millions d’euros alloués dans le cadre de l’exercice budgétaire 2014 – 2020. Cela, dans les conditions où, d’autres Etats membres tels la Bulgarie ou la Pologne en ont dépensé 7,5% et respectivement 6,5%, selon les données de la Commission Européenne transmises sur demande à l’agence de presse roumaine Agerpres. La plupart de la somme a été accédée par le biais du Fonds Européen pour le Développement Régional, à savoir environ 242 millions d’euros. Les pays qui ont dépensé moins que la Roumanie des fonds structurels et d’investissements sont l’Autriche (0,3%) et l’Irlande (0,9%). L’agence Agerpres rappelle que le ministre roumain chargé des fonds européens, Marias Nica, a récemment déclaré qu’en 2023 la Roumanie servira d’exemple en ce qui concerne l’absorption des fonds européens, estimant aussi que pour la période 2007-2013, le taux d’absorption de 89% n’était pas mauvais. Le ministre affirme également que, pour l’exercice 2014-2020, 20 sur 27 Etats membres de l’Union ont dénoncé les difficultés liées à la bureaucratie et aux procédures de mise en œuvre des projets financés de fonds communautaires.

    Nouveau parti – Un parti sera formé des membres de la plate-forme Roumanie 100, créée par des personnalités qui souhaitent voir un changement dans la manière dont on fait de la politique en Roumanie. L’annonce a été faite dimanche par le président de la plate-forme, l’ancien premier ministre technocrate Dacian Ciolos. Le parti sera présenté dans les mois à venir et il sera ouvert à la collaboration avec l’opposition de droite de Bucarest. Rappelons-le, entre novembre 2015 et janvier 2017, Dacian Ciolos a dirigé un cabinet de technocrates, installé après la démission du gouvernement social-démocrate dirigé par Victor Ponta, intervenue sur la toile de fonds d’amples protestations contre la corruption engendrées par le tragique incendie dans la discothèque bucarestoise Colectiv, qui a fait 64 morts. En novembre 2016, les élections parlementaires ont été remportées avec une majorité écrasante des voix, par le Parti Social-Démocrate (PSD) qui a par la suite forgé un gouvernement de coalition avec l’Alliance des Libéraux et des démocrates (ALDE).

    Handball – La sélection de handball féminin de la Roumanie rencontre, lundi, la République tchèque, dans les huitièmes de finale du Championnat mondial d’Allemagne. Si elle dépasse la République tchèque, la Roumanie jouera contre la gagnante du match Pays Bas – Japon. Les Néerlandaises sont vice-championnes mondiales et européennes. A l’édition antérieure, en 2015, la Roumanie a remporté la médaille de bronze. C’est la seule équipe qui a pris part à tous les 22 tournois mondiaux organisés jusqu’à maintenant.

    Météo – C’est un dimanche morose sur la plupart du territoire de la Roumanie. Il neige dans les Carpates Orientales et dans l’est des Carpates Méridionales, où le vent dépasse par endroits les 60-70 km/h. Le ciel est couvert sur le centre, le nord-est, le sud-ouest et le sud-est où il l’on signale de la pluie, voire de la giboulée. Les températures maximales de la journée iront de -2 à 6 degrés. Bucarest est sous la pluie et nous avions 3 degrés à midi.

  • 08.12.2017

    08.12.2017

    Message – Promouvoir l’Etat de droit et l’indépendance de la justice, lutter contre la corruption, assurer l’intégrité des titulaires de fonctions et de dignités publiques sont autant de valeurs constitutionnelles qui ne seront pas négociées, limitées ou éliminées, a affirmé aujourd’hui le président roumain Klaus Iohannis dans un message à l’occasion de la Journée de la Constitution de la Roumanie. En sa qualité de président de la République qui doit veiller au respect de la loi fondamentale du pays, M. Iohannis appelle toutes les institutions de l’Etat à tenir compte non seulement de la lettre mais aussi de l’esprit de la Constitution, condition indispensable à une bonne gouvernance de la société roumaine. Sous l’égide de la loi fondamentale du pays, les Roumains s’avèrent plus unis que jamais autour de principes fondamentaux, pour le respect desquels ils militent activement, sans plus accepter de reculer. Le message du président Iohannis survient sur la toile de fond des manifestations contre les modifications controversées des lois de la justice, proposées par la coalition gouvernementale de gauche et débattues actuellement au parlement.

    Roi – Des services religieux spéciaux ont lieu dans les églises de Roumanie et de Suisse, pour commémorer l’ancien souverain roumain, le roi Michel Ier, décédé à l’âge de 96 ans, mardi, en Suisse. La dépouille du roi sera ramenée en terre roumaine le 13 décembre prochain. De nombreuses personnes signent sur les registres de condoléances ouverts au Château royal de Peles, à Sinaia, dans les Carpates méridionales, et à Bucarest. Le gouvernement roumain a décrété trois jours de deuil national les 14-15-16 décembre, en hommage au Roi Michel, qui sera inhumé le 16 décembre à Curtea de Arges, dans le sud de la Roumanie.

    Rencontre – Le premier ministre roumain Mihai Tudose se trouve pour deux jours à Belgrade, où il rencontrera le président de la Serbie, Aleksandar Vučić, le premier ministre de la Bulgarie, Boyko Borisov, et le premier ministre de la Grèce, Alexis Tsipras. C’est le deuxième sommet des Balkans, après celui de la ville bulgare de Varna, en octobre dernier. L’agenda de la réunion de ces 8 et 9 décembre contient des sujets liés aux projets d’infrastructure d’énergie et de transports – le corridor nord-sud, les pipelines de la Méditerranée, les liens routiers et ferroviaires entre les villes de Salonique, en Grèce, et Belgrade, en Serbie d’une part, et de Ruse, en Bulgarie, de l’autre.

    Militaire – La frégate française Guépratte, amarrée au port militaire de Constanţa (sud-est de la Roumanie), participe aujourd’hui à une série d’exercices, aux côtés de deux bâtiments roumains : la corvette « Vice-amiral Eugeniu Roşca » et le dragueur de mines « Lieutenant Lupu Dinescu ». Des avions de chasse des forces aériennes roumaines et canadiennes de la Base militaire « Mihail Kogălniceanu » s’y joindront dans des simulations d’attaques aériennes. L’objectif de ces exercices et d’élever le niveau d’entraînement des équipages eSt de développer les relations entre les forces alliées.

    Handball – La sélection de handball féminin de la Roumanie a terminé sur la première place dans son groupe, au Championnat mondial d’Allemagne. Hier soir, les Roumaines ont eu raison de l’équipe de l’Angola, alors que la France n’a réussi qu’un score égal avec l’Espagne. Du coup, le résultat du match de ce soir Roumanie – France ne changera plus le classement du groupe. En huitièmes de finale, les handballeuses tricolores affronteront le vainqueur du match Hongrie – République tchèque.

    Football – En football, le club vice-champion de Roumanie, le FCSB, a perdu le match qui l’opposait, hier soir, à domicile à l’équipe suisse FC Lugano. Score final 2 à 1 pour les footballeurs helvétiques. C’était la dernière rencontre du groupe G de la Ligue Europa, où le FCSB a terminé deuxième, mais s’est qualifié dans les 16e de finale de la compétition. Dans le même groupe, la première place a été occupée par les Tchèques de Viktoria Plzen, qui a battu, hier soir, les Israéliens de Hapoel Beer Sheva.

    Météo – Le temps récupère un peu sur les températures en Roumanie, où les valeurs sont supérieures aux normales saisonnières. Des pluies éparses sont signalées sur le nord, le centre et le sud-ouest. Les maximales de la journée vont de 3 à 13°, avec 8° à midi, à Bucarest.

  • 05.12.2017 (mise à jour)

    05.12.2017 (mise à jour)

    Michel Ier – Le dernier roi de Roumanie, Michel Ier, s’est éteint en Suisse, des suites d’une longue maladie. Âgé de 96 ans, il souffrait d’un cancer du sang et d’un autre de la peau. C’était d’ailleurs la raison de son retrait de la vie publique en 2016, à la faveur de la Princesse héritière Margarita, dépositaire de la Couronne. « C’est avec un amour infini et des principes forts, que le roi Michel a écrit dans le livre de la Nation (roumaine) la page de l’histoire contemporaine la plus valeureuse », a déclaré mardi la princesse Margarita. La dépouille mortelle du roi Michel sera déposée dans le hall d’honneur du Palais Royal de Peles, à Sinaia. Deux jours plus tard elle sera placée dans la Salle du Trône du Palais Royal de Bucarest. Les funérailles auront lieu à Curtea de Arges (sud), où sont enterrés tous les rois de la Roumanie.

    Europe – L’adhésion du pays à l’espace Schengen et à la zone euro restent des objectifs fondamentaux de la Roumanie, a affirmé mardi le président roumain Klaus Iohannis. Cette déclaration a été faite devant les ambassadeurs des Etats membres de l’Union accrédités à Bucarest, lors d’un rendez-vous accueilli par l’ambassade de l’Estonie, pays qui détient la présidence tournante du Conseil de l’UE. A cette occasion, le chef de l’Etat a également affirmé que la Roumanie souhaitait contribuer au renforcement du projet européen, notamment dans le contexte où elle assumera la présidence tournante de l’UE au premier semestre 2019. En même temps, Klaus Iohannis a réitéré son engagement ferme en ce qui concerne le renforcement de l’indépendance du système judiciaire roumain et la poursuite de la lutte contre la corruption. D’autres sujets ont figuré à l’agenda de la réunion, dont le Brexit, le sommet informel des leaders européens prévu en mai 2018 à Sibiu et autres.

    Justice – Un ancien ministre roumain de l’Intérieur, Cristian David, a été condamné mardi par la Haute Cour de Cassation et de Justice de Bucarest à 5 ans de prison ferme, dans un dossier où il est accusé d’avoir reçu 500.000 euros de pots-de-vin. Selon la Direction nationale anticorruption, en 2007, lorsqu’il était ministre de l’Intérieur, Cristian David s’est servi de son influence pour l’émission d’un titre de propriété sur un terrain de 15 hectares se trouvant dans la ville de Buzau (sud-est). Le jugement n’est pas définitif. Mardi encore, la Haute cour de cassation et de justice a reporté la décision dans le dossier d’un autre ancien ministre de l’Intérieur, Gabriel Berca, investigué pour trafic d’influence. Selon les procureurs, entre avril 2010 et janvier 2012, lorsqu’il était Sénateur, Gabriel Berca a reçu 185.000 euros de la part d’un homme d’affaires, en échange pour son intervention auprès des membres du Gouvernement afin d’allouer une somme d’argent à une mairie de Bacau (est). L’argent servait à payer des travaux de construction exécutés par la société de l’homme d’affaires en question.

    Météo – Dans les 24 prochaines heures, les températures seront légèrement à la hausse en Roumanie. Le ciel sera pourtant couvert sur la plupart des régions. On attend des précipitations mixtes sur le nord et le centre du pays et de la pluie sur le reste du territoire. Les températures maximales ne dépasseront pas les 9 degrés.

  • 06.11.2017

    06.11.2017

    Protestations – Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont manifesté hier soir à Bucarest et dans les grandes villes de Roumanie contre l’intention de la coalition gouvernementale Parti social-démocrate – Alliance des libéraux et des démocrates (PSD-ALDE) de modifier les lois de la justice et la législation fiscale. Initié par le ministre de la justice, Tudorel Toader, et soumis au parlement, le projet de lois de la justice prévoie, entre autres, que l’Inspection judiciaire passe du Conseil supérieur de la magistrature au ministère de la justice et que le chef de l’Etat ne soit plus impliqué dans les procédures de désignation des chefs des Parquets.

    Par ailleurs, réuni aujourd’hui en séance extraordinaire, le gouvernement roumain pourrait approuver plusieurs mesures fiscales, dont le transfert des contributions sociales entièrement à la charge des salariés, le versement par l’employeur d’une contribution qui couvre les arrêts de maladie et la prestation chômage et la baisse de l’impôt sur le revenu qui passerait de 16% actuellement à 10%. Aujourd’hui également, les sénateurs débattront et voteront une motion simple introduite par l’opposition parlementaire contre le ministre des finances, Ionuţ Mişa. Les partis politiques d’oppositions, les syndicats et les organisations patronales affirment que les mesures proposées par le ministre auraient des effets graves dans le secteur privé.

    Elections – En Roumanie, les électeurs de la ville de Deva – à l’ouest du pays – et de 15 autres communes de 13 départements ont élu hier leurs maires et des conseillers locaux, dans le cadre d’un scrutin local partiel. A Deva, selon, les résultats partiels, le candidat du Parti national libéral (d’opposition), Florin Oancea, est le nouvel édile en chef de la ville. Les fonctions de maire étaient à pourvoir après que l’ancien maire, Mircia Muntean, reconduit à la tête de la municipalité à l’été 2016, a été condamné définitivement à six ans de prison ferme pour abus de pouvoir et conduite sous l’influence de l’alcool.

    Royauté – L’état de santé de l’ancien souverain de Roumanie, le roi Michel, s’est détérioré, a fait savoir aujourd’hui la Maison Royale roumaine. Âgé de 96 ans, le roi Michel, qui se trouve à sa résidence de Suisse, souffre d’un cancer. Couronné en 1940, le dernier souverain de Roumanie a été forcé à abdiquer et à s’exiler en Occident en 1947 par les communistes qui avaient pris le pouvoir. Revenu au pays seulement après la chute du communisme, en 1989, le roi Michel a pu recouvrer la nationalité roumaine, qui lui avait été retiré par les autorités communistes, ainsi qu’une partie de ses propriétés. En tant qu’ambassadeur spécial, il a soutenu auprès des chancelleries occidentales l’adhésion de la Roumanie à l’OTAN en 2004 et à l’Union européenne en 2007.

    Dépenses – Bucarest, Kiev et New Delhi comptent cette année parmi les villes les moins chères au monde, selon l’étude « Worldwide Cost of Living », publié ce lundi par The Economist Intelligence Unit qui a analysé les tarifs de plusieurs produits représentatifs. A Bucarest un kilo de pain coûte en moyenne 1,64 dollars (par rapport à 1,76 dollars il y a une décennie), alors qu’un litre d’essence vaut 1,26 dollars (au lieu de 1,38 dollars il y a une dizaine d’années). Pour la 4e année consécutive, Singapour et Hong Kong ont été désignées les villes les plus chères au monde. L’étude compare plus de 400 prix de 160 produits et services, y compris la nourriture, les loyers, les transports et les loisirs.

  • Christian Ghibaudo (France) – les Roumains ont-ils envie du retour de la monarchie?

    Christian Ghibaudo (France) – les Roumains ont-ils envie du retour de la monarchie?

    Eh bien, en avril dernier, le quotidien ADEVARUL publiait un sondage d’opinion à l’occasion du 150e anniversaire de la fondation de la Maison royale de Roumanie. Résultat : « la monarchie aurait pu sauver la Roumanie », titrait le journal, constatant que deux tiers des Roumains pensent que notre pays aurait pu avoir une meilleure évolution s’il était devenu une monarchie après la chute du communisme. 27 années plus tard, la Maison royale de Roumanie jouit toujours d’une grande notoriété parmi les Roumains, 93% des participants au sondage ayant entendu parler de cette institution, surtout les hommes et surtout les personnes entre 35 et 50 ans.

    Côté confiance, la famille royale roumaine bénéficie de la confiance de 61% des personnes interrogées, principalement des personnes plus âgées et ayant un niveau d’éducation moins élevé. Parmi les valeurs qu’ils associent avec la Maison royale, les Roumains ont énuméré la « la régularité, le sérieux, la confiance, la tradition, l’honnêteté, l’honneur et la stabilité ». Toutefois, ils ont été peu nombreux à s’exprimer sur ce sujet, car 6 personnes sur 10 n’ont pas répondu à cette question.

    En même temps, 42% des Roumains affirment que les membres de la famille royale sont suffisamment impliqués dans la vie politique de Roumanie et 45% estiment que ceux-ci devraient s’y impliquer davantage. Comment ? En participant plus activement à la vie politique et au processus législatif (selon 17%), en se faisant mieux connaître (selon 10%) et en soutenant les pauvres par des œuvres caritatives (selon 6%).

    Quel devrait être le rôle de la Maison royale ? 12% des personnes questionnées estiment que celle-ci devrait s’impliquer davantage dans la société roumaine, 10% – qu’elle devrait prendre le contrôle et gouverner le pays et 8% estiment qu’elle devrait participer à la prise des décisions politiques.

    Les chiffres sont toutefois contradictoires par rapport au titre de l’article. Et pour cause. Même si 2 tiers des participants au sondage affirment que la Roumanie aurait eu un sort meilleur si elle s’était orientée vers la monarchie après la chute du communisme, 7 sur 10 personnes ne connaissent pas les avantages d’une république par rapport à une monarchie, alors qu’un quart ne savent pas quelle est la meilleure solution pour la Roumanie à l’heure actuelle. 47% du total ont répondu en faveur de la république, et 19% en faveur de la monarchie.

    Les Roumains ne maîtrisent donc pas très bien ces notions, leurs connaissances de la monarchie sont plutôt générales. Et ce sont surtout les personnes plus âgées qui connaissent mieux la famille royale roumaine. D’ailleurs, le roi Michel Ier en est le membre qu’ils connaissent le mieux. L’étude s’intitule « La Maison royale de Roumanie à 150 ans – Perceptions et représentations ». Elle a été effectuée fin mars 2016 par l’Institut Roumain pour l’Evaluation et la Stratégie (IRES) sur un échantillon de 1073 personnes de plus de 18 ans.