Tag: service

  • La Roumanie sur l’échiquier sécuritaire

    La Roumanie sur l’échiquier sécuritaire

    Il y aura d’autres attentats terroristes en Europe. Des attentats ont été déjoués aussi en Roumanie. Les services secrets européens sont prêts pour le nouveau niveau de terrorisme, mais il n’y a pas de sécurité absolue. Parfois, prévenir s’avère impossible. Ce sont les propos du directeur du Service roumain des renseignements (SRI), George Maior, au cours d’un entretien au portail roumain ziare.com.



    Il affirme qu’il n’existe pas, en Roumanie, de danger majeur d’attentat terroriste en ce moment, c’est pourquoi le Service roumain des renseignements n’a pas considéré nécessaire d’élever le niveau d’alerte ; en revanche, il a pris toute une série de mesures supplémentaires, y compris pour défendre certaines cibles potentielles, pour un meilleur contrôle de la traite de personnes aux frontières et pour avoir un bon état des lieux de ce qui se passe sur l’ensemble du territoire national. Selon George Maior, « la population doit comprendre que nous mettons tout en œuvre pour préserver le niveau d’alerte actuel et maintenir le territoire national à l’écart de tels événements. C’est pourquoi notre action est stratégique ».



    Dans cet entretien, George Maior fait aussi valoir que les attentats de Paris auront des effets au niveau européen, y compris sous l’aspect des éléments opérationnels tels que le renforcement de la coopération des services européens ou la création d’un nouveau plan européen pour accroître l’efficience de la capacité de réponse des Etats européens et de l’Union européenne face à de tels événements. « Même la création de structures de renseignements plus fortes au niveau de l’Union européenne est envisagée et je pense qu’il y aura aussi des changements d’ordre législatif », ajoutait le directeur du Service roumain de renseignements. Il n’exclut pas non plus que les événements de Paris de la semaine dernière aient des effets y compris sur l’admission de la Roumanie dans l’espace Schengen.



    D’autre part, George Maior pense que, dans ce contexte géopolitique, la Roumanie est clairement confrontée à deux grandes menaces. La première est liée à la crise de Crimée, à la politique néo-impériale de la Russie, à l’instabilité en Ukraine. La deuxième vient du Moyen Orient, plus précisément de l’Etat islamique, à cause des problèmes de Syrie et de l’importation de terrorisme qui peut avoir lieu sur le territoire européen. Selon le chef du SRI, ces deux grandes menaces doivent être traitées de manière différente, mais avec la même intensité du point de vue des priorités, même si, après un événement tel celui de France, l’attention de l’opinion publique se cible sur l’élément terroriste et moins sur les problèmes géopolitiques structurels de l’Est. (trad.: Ligia Mihaiescu)

  • Accès plus facile aux soins médicaux en milieu rural

    Accès plus facile aux soins médicaux en milieu rural

    L’accès aux services de santé est un droit de tous les citoyens. Pourtant, de ce point de vue, il y a encore un grand décalage entre le milieu urbain et celui rural. Il y a pas mal de personnes qui ont des difficultés à recevoir les soins médicaux auxquels ils ont droit. Et pour cause: il y a des communes roumaines qui ne bénéficient pas de la présence d’un médecin traitant, bien que 40% de la population du pays habite en milieu rural. Ces gens doivent aller dans une autre localité pour consulter un médecin et beaucoup d’entre eux ne peuvent pas se le permettre.



    Un autre problème s’y ajoute, signale Daniela Buzducea, directrice du lobby de World Vision Roumanie: les gens ne connaissent pas vraiment leurs droits en matière d’accès au services de santé: « Il y a des personnes qui ne savent pas, par exemple, que les enfants et les femmes enceintes ont accès aux services gratuits, quel que soit leur statut — d’assurées ou non assurées. Nous pensons qu’il faudrait investir davantage dans une information correcte de la population sur les droits des patients. Nous estimons également que l’éducation doit commencer dès le plus jeune âge. Et malheureusement, en Roumanie on enregistre un nombre croissant de grossesses non-désirées chez les adolescentes à un âge de plus en plus précoce. »



    Et au sujet du déficit d’éducation pour la santé, la Roumanie se confronte à un important taux de mortalité infantile : « Dans le milieu rural, ce taux est presque double dans certaines régions qui sont très vulnérables par rapport à la moyenne nationale. Nous observons au milieu rural que 20% des familles avec enfants de moins de 5 ans n’ont jamais emmené leur enfant au médecin, malgré des normes très claires qui précisent le nombre de visites au médecin qu’un enfant doit faire par an selon son groupe d’âge : moins d’un an, jusqu’à deux ans, jusqu’à cinq ans. Ce qui plus est, un nombre assez élevé d’enfants souffrent de malnutrition. »



    C’est sur cette toile de fond que plusieurs initiatives censées améliorer la situation ont été lancées, affirme Daniela Buzducea : « Plusieurs programmes expérimentaux ont déjà porté leurs fruits. Parmi eux, il y en a un qui entremêle la formation médicale continue à l’intention des médecins de famille et du personnel médical basé en milieu rural à l’éducation des parents et à un certain soutien accordé aux familles les plus vulnérables. Il ne s’agit pas d’une aide financière proprement dite, mais plutôt d’un coup de main accordé à ces familles en détresse afin de les aider à acquérir des habilités et de pouvoir mieux nourrir leurs enfants. Si on ne se préoccupe par la qualité nutritionnelle de l’enfant dès son âge le plus jeune, toute intervention ultérieure censée remédier aux problèmes de santé sera beaucoup plus coûteuse. »



    Ces initiatives se manifestent au niveau européen aussi. Cet automne, l’eurodéputé Victor Negrescu, du groupe des socialistes et démocrates a réussi à obtenir le vote des députés européens en faveur d’un projet pilote estimé à un million d’euros et qui vise à impliquer l’Union Européenne dans l’amélioration des services médicaux, notamment en milieu rural. Victor Negrescu nous en donne des détails: « Nous allons rencontrer les experts dans le secteur de la Santé pour identifier les solutions concrètes censées améliorer et faciliter laccès aux services médicaux en milieu rural. Les propositions des spécialistes seront mises en œuvre dans plusieurs communes – roumaines surtout, je vais militer pour ça. Suite à cette première étape du projet-pilote, nous allons sélectionner la meilleure solution, qui sera financée à hauteur de 3 millions deuros et sera à nouveau mise à lépreuve dans plusieurs communes. Si tout va bien, en trois ans, les communes roumaines et européennes auront pour la première fois à leur disposition un fonds disponible, grâce auquel les autorités locales pourront financer les services médicaux dans leurs régions, améliorer leur qualité, acheter des équipements et ainsi de suite. Cest là un premier pas vers le premier axe de financement pour les services médicaux en milieu rural ».



    Dans le même temps, leurodéputé Victor Negrescu précise que léducation en matière daccès aux soins médicaux est extrêmement importante: « Il faut apprendre aux gens ce quune bonne nutrition veut dire de même que tous les éléments importants qui contribuent à rester en bonne santé et qui préviennent des interventions plus difficiles. Justement, la prévention est la clé de voûte de ce quon est en train de construire. A part les interventions médicales concrètes, cest très important de pouvoir prévenir les situations graves avec des analyses et des examens médicaux effectués à temps. Ce sont des choses basiques en ville, mais essentielles à la campagne, car là les gens nont pas toujours d’accès direct à la pharmacie ou au médecin. Les campagnards ne sont pas toujours informés et ils se voient parfois confronter à de graves problèmes médicaux quils ne sont plus en mesure de traiter. Cest là que nous devons intervenir…»

  • Modifications dans le système de santé


    La santé représente le bien le plus précieux de l’homme mais, le plus souvent, on ne conscientise son importance que lorsqu’elle manque. Les reformes tentées dans ce domaine par chaque gouvernement roumain ces 20 dernières années ont échoué. Récemment, le ministre de ce portefeuille, le libéral Eugen Nicolàescu, a annoncé un nouveau processus de réorganisation de la santé publique qui, dit-il, apporterait des économies de 50 millions d’euros au budget. Le débat publique de ce projet a été lancé à la fin de la semaine dernière, le terme butoir jusqu’auquel des propositions peuvent être exprimées étant 25 mars.


    La nouvelle réforme va réduire la bureaucratie au bénéfice du citoyen — dit Nicolàescu qui explique que les actuelles directions territoriales départementales seront ré-organisées en huit autorités régionales avec 34 offices départementaux de santé publique. On préconise, également, la restructuration des services départementaux d’ambulances en huit services régionaux comptant 33 stations départementales. Ce plan de réformes est conforme à la réorganisation territoriale-administrative de la Roumanie proposé par l’Union Social Libérale (au gouvernement) qui, ainsi, tente d’offrir l’autonomie administrative et les chances concrètes de développement aux communautés dans le cadre des 8 régions. Par ailleurs, la nouvelle réforme de la santé publique envisage, également, la réorganisation des Caisses Départementales de Santé. Pendant l’année courante, on pourrait instituer le Centre National pour les Programmes de Santé et l’Agence Nationale d’Acquisitions et Investissements de la Santé.


    L’Institut National de Santé et l’Institut de Médecine Légale seront, aussi, réorganisés, le Ministère de la Santé, à son tour, étant sujet de changements, licenciements compris, selon le ministre Nicolàescu : « Pour le Ministère de la Santé, il y a la proposition de réduire le personnel propre de l’appareil central de 290 postes à 250 postes( quelques 14%) mais , à cette occasion, on va procéder à une série de transferts d’activités et de personnel vers des institutions directement subordonnées au ministère. »


    Cette restructuration va générer, en tout, une réduction de quelques 4000 postes mais, sur la base d’une évaluation professionnelle, ces personnes seront redistribuées dans le système sanitaire. Le ministre de la Santé a garanti que les personnes licenciées bénéficieront de payements compensatoires : « Le personnel moins qualifié, probablement, pourra être disponibilisé mais on essaye de le protéger le plus possible par l’effet de la loi et, de ce point de vue, nous discutons avec le Ministère de l’Emploi pour trouver toutes les circonstances pour que ces gens souffrent le moins possible. »


    Une reforme « chemin faisant » est préférable à une législation qui pourrait en retarder de quelques années les effets — apprécie, également, le ministre. La réforme de la Santé ne peut plus être ajournée et 2013 sera l’année des changements radicaux dans ce système — a conquis Nicolàescu. Il reste à voir ce qui se passera effectivement.