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  • Réactions roumaines à la crise ukrainienne

    Réactions roumaines à la crise ukrainienne

    La Roumanie soutient l’intégrité territoriale de l’Ukraine, condamne les tentatives de déstabiliser ce pays et attire l’attention sur le risque de formation d’un arc de conflits prolongés autour de la mer Noire. C’est le message que le ministre des Affaires étrangères, Titus Corlăţean, a emmené avec lui lundi, à Luxembourg, à la réunion des chefs des diplomaties de l’UE. Les citoyens — a-t-il dit — ne doivent pas être préoccupés par leur sécurité nationale, du moment que la Roumanie est membre de l’OTAN, mais les événements dans l’Etat voisin du nord ne peuvent pas ne pas être préoccupants et avec des influences extrêmement sérieuses.



    Quant au président Traian Băsescu, il a qualifié d’absolument naturelle la démarche des autorités ukrainiennes de rétablir l’ordre dans l’est du pays, où des personnes et des groupements armés pro-russes ont occupé des bâtiments administratifs ces derniers jours. Selon le chef de l’Etat, l’existence massive des troupes de la Fédération de Russie à la frontière est et sud-est de l’Ukraine encourage ce qui se passe dans l’est de ce pays. En plus, l’apparition, de nouveau, sur le territoire ukrainien du soldat non identifiable, mais très bien instruit — tout cela fait planer un grand point d’interrogation sur l’implication russe en Ukraine.



    Dans ce contexte, Traian Băsescu n’a pas fait un secret d’affirmer que, depuis l’installation de l’Administration Obama à la Maison Blanche, lorsqu’il a compris que les Etats Unis se retiraient d’Europe de l’Est pour cibler leur politique étrangère sur la zone d’Asie et du Pacifique, il les a avertis qu’ils commettaient une erreur stratégique. Pourquoi ? Parce que, selon lui, l’UE n’est pas assez solidaire et unitaire pour substituer l’absence dans la région des Etats Unis tant du point de vue de la sécurité que du développement démocratique ; les leviers dont dispose la communauté européenne pour gérer des dérapages tel celui d’Ukraine sont beaucoup trop faibles. Je suis loin d’être un anti-Russe, ajoutait Traian Băsescu, mais Moscou doit comprendre qu’il a raté une occasion extraordinaire d’avoir de très bonnes relations avec la Roumanie par son président.



    Au début du mois, la Russie, par le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, avait critiqué certaines déclarations des dirigeants roumains face à la situation en Ukraine, soulignant qu’une détérioration des rapports entre Bucarest et Moscou n’était dans l’intérêt de personne. La tentation de la diplomatie russe de transférer la crise grave que traverse la Fédération à présent par rapport à la communauté européenne et euro-atlantique vers la zone des rapports bilatéraux avec la Roumanie est dépourvue de fondement et erronée — ont répliqué les autorités de Bucarest. La Roumanie a soutenu et continue de soutenir, avec ses partenaires de l’UE et de l’OTAN, la nécessité de respecter l’indépendance, la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine. (trad. Ligia Mihaiescu)

  • La Roumanie et la situation en Ukraine

    La Roumanie et la situation en Ukraine

    La Roumanie n’élève pas le degré d’alerte car le risque d’un conflit avec la Russie n’existe pas. Cette déclaration d’assurance vient du président Traian Bàsescu porte sur la situation engendrée par le conflit de l’Ukraine voisine vis-à-vis de laquelle Bucarest a réitéré la position de soutenir sans réserves l’indépendance, l’intégrité territoriale et la souveraineté.



    Traian Bàsescu: « La Roumanie estime que toute présence des troupes de la Fédération Russe sur le territoire de l’Ukraine sans son accord et en dehors des accords bilatéraux est une agression à l’adresse de l’Ukraine. Nous apprécions la conduite des troupes ukrainiennes qui n’ont pas répliqué aux provocations évitant ainsi l’escalade de la situation. Nous estimons illégitime l’initiative du Parlement de Crimée d’adopter une déclaration d’indépendance vis-à-vis de l’Ukraine dans la perspective du référendum annoncé pour le 16 mars. »



    Selon le point de vue de la Roumanie, la consultation populaire ayant pour thème l’intégration dans la Russie de la région autonome russophone n’est pas constitutionnelle. Même plus, Bucarest annonce se joindre aux démarches euro-atlantiques en vue du rétablissement de l’ordre de droit. D’ailleurs, la Roumanie a offert sa participation aux éventuelles négociations pour résoudre les tensions russo-ukrainiennes comme explique Traian Bàsescu : « Si quelqu’un avait besoin de l’expertise d’un voisin qui connaît bien la situation régionale , nous avons fait l’offre de participer à un éventuel format de négociation mais, légalement et moralement, nous estimons que les Etats Unis et la Grande Bretagne, en tant que signataires du Mémorandum de Budapest doivent se trouver en première ligne des négociations et le font. »



    En 1994, l’Ukraine acceptait de renoncer à ses armes nucléaires en échange de la garantie de son intégrité territoriale par les Etats Unis , la Grande Bretagne et la Russie. Or, l’annexion par Moscou de la Crimée aurait des conséquences sérieuses , comme déclarait à Strasbourg le parlementaire européen roumain Ioan Mircea Pascu : « Au cas ou la Russie annexe la Crimée, d’autres pays vont réfléchir deux fois avant de renoncer à leur statut nucléaire, ce qui aura un effet négatif sur la non-prolifération. Et le point, peut-être, le plus important, l’ensemble du système européen de sécurité s’effondrait et on devrait négocier un autre, mais avec une Russie beaucoup plus agressive. »



    Tout aussi dangereuse, l’apparition d’un nouveau conflit gelé dans la zone de la Mer Noire et une déstabilisation régionale. Traian Bàsescu : « Nous n’avons pas pu anticiper la Georgie. L’Ukraine nous a surpris. Ce serait ridicule d’avoir quelque chose liée à la République de Moldova et nous serions tout aussi non-préparés ou surpris dans les conditions où la Roumanie signale depuis longtemps ces risques à ses alliés. »



    Dans le contexte, l’armée roumaine continue selon la planification toutes ses applications et ses programmes d’instruction. Le chef de l‘Etat Major s’est vu disposer la redistribution des applications de la deuxième partie de l’année pendant la première, la Roumanie a mis son espace aérien à disposition des avions de surveillance de l’OTAN et a autorisé la présence d’une frégate française dans son espace maritime territorial. (trad. Costin Grigore)