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  • Le cyclotourisme  en Roumanie

    Le cyclotourisme en Roumanie


    Le cyclotourisme n’a cessé de se développer ces dernières
    années en Roumanie. De nouvelles pistes cyclables ont été créées, ce qui a fait
    augmenter le nombre des touristes qui choisissent de visiter la Roumanie en
    deux roues. Leur voyage s’avère à chaque fois une incursion dans l’univers
    rural roumain, parsemé d’attractions touristiques importantes.



    Au vue de la demande croissante pour ce type de tourisme,
    des agences ciblant exclusivement les visites guidées à vélo ont vu le jour en la
    Roumanie.

    Notre invité d’aujourd’hui, Ionuț Maftei, est lui même à la tête
    d’une telle agence. Il avoue qu’au début, sa décision de promouvoir exclusivement
    le cyclotourisme a été reçue avec scepticisme. Mais les statistiques n’ont fait
    que confirmer que de plus en plus de Roumains se sont procurés une bicyclette
    et se sont mis à pédaler sur les routes, en montagne, sur les sentiers moins
    connus aussi. Sortir à vélo des sentiers battus en Roumanie, cela attire de
    plus en plus de touristes étrangers, constate Ionuț Maftei: « Normalement notre agence organisait des
    groupes de 6 à 12 personnes. Mais on s’est vite rendu compte que la Roumanie
    était un petit paradis pour le cyclotourisme. En fait, il s’agit d’un tourisme
    de niche appelé en anglais « gravel cycling » (« le gravel » en
    français), qui consiste à pédaler sur les routes non pavées. Statistiquement
    parlant, la moitié des routes de Roumanie ne sont pas pavées, donc où que l’on
    aille, on trouve ce type de chemin. En fait, chez nous, c’est plutôt l’infrastructure
    qui pose problème. Puisqu’il est difficile de trouver un endroit qui puisse
    héberger une cinquantaine de personnes dans les villages et les forêts où nous
    pédalons. Plus encore, la plupart de nos invités souhaitent se loger dans une
    chambre simple. Il faut donc encore améliorer cet aspect (de l’hébergement).
    Par ailleurs, il est très agréable de voir notre groupe de touristes occuper
    tout un village. Bien que ce soit logistiquement difficile, nous sommes heureux
    d’avoir réussi à le faire. »



    Autre petit bémol du cyclotourisme ou du gravel – il
    dépend largement de la météo, alors que les journées avec des conditions
    optimales pour pédaler sont plus nombreuses au printemps et en automne. Et bien
    que ce ne soit pas une activité facile à pratiquer en toute saison, il est tout
    de même possible de faire du cyclotourisme tout au long de l’année, y compris
    durant la saison froide. Et ce grâce aux vélos et aux équipements modernes,
    explique notre invité. Il précise aussi que ce n’est pas sur le sport que l’on met
    l’accent lors d’un tel séjout. Ionuț Maftei : « Nos excursions se distinguent moins par leur
    côté sportif que par leur côté touristique. L’idée principale est de rendre
    visite aux gens des environs, voir comment ils vivent, voir des choses que l’on
    ne peut plus voir en Europe, ni ailleurs. Le monde devrait savoir qui nous
    sommes, nous les Roumains, puisque souvent, les touristes que nous accueillons
    connaissent une seule chose sur la Roumanie : qu’elle se trouve en Europe.
    Ils ne connaissent rien des régions, ni des habitants. Alors, au cours des 6 ou
    10 jours de leur séjour, nous voulons leur expliquer le mieux possible la vie de
    chez nous, pour qu’ils rentrent chez eux avec une vision plus claire du pays.
    En retour, les habitants comprennent très bien cette forme de tourisme et ne
    sont pas étonnés de nous voir. D’ailleurs, l’infrastructure s’est développée
    davantage dans la zone des églises fortifiées de Transylvanie, par exemple. A Sighişoara
    aussi. Nous avons constaté l’ouverture des gens envers ce type d’activité et
    nous nous en réjouissons. »





    Le plus jeune participant des visites guidées à vélo
    organisées par notre invité n’avait que 3 mois.

    C’était sa grand-mère qui
    l’avait emmené. Lorsque ce genre de situation se présente, les organisateurs
    peuvent alors offrir aux touristes des programmes supplémentaires ou alternatifs.
    Le cas échéant, on fait appel à une voiture pour se déplacer plus loin, comme par
    exemple dans le Maramures, dans le nord de la Roumanie. Cette région ne cesse
    de charmer les touristes par sa nature, ses nombreuses attractions touristiques,
    ses traditions anciennes et sa cuisine. Il en va de même pour la Bucovine, elle
    aussi dans le nord. De son côté, la Transylvanie se démarque par des services de
    meilleure qualité.


    Mais comment se déroule concrètement, une visite à vélo à
    travers la Roumanie ? Ionuț Maftei, directeur d’une agence spécialisée
    dans ce type de tourisme à deux roues, explique :




    « Théoriquement,
    les tours commencent à Bucarest parce que la majorité des touristes arrivent en
    Roumanie dans la Capitale. Nous offrons la possibilité de visiter la ville
    soit au début, soit à la fin du séjour. Nous proposons un itinéraire de
    découverte de la ville à vélo de quelques heures et c’est très important pour
    eux, surtout que Bucarest ne ressemble pas au reste de la Roumanie. Il y a deux
    images assez différentes pour eux. Ensuite nous nous rendons en Transylvanie. Dans
    cette région, les itinéraires suivent des routes secondaires ou des routes à
    travers la forêt. Parfois, nous utilisons aussi ce que nous appelons les
    « single trails », c’est-à-dire de routes spéciales pour les vélos,
    sur des sentiers aménagés pour les deux roues, à travers les bois. C’est très
    beau. Pour nous, le luxe est dans la forêt. Si quelqu’un cherche le luxe dans
    nos itinéraires, c’est là qu’il le trouve, parce que c’est là que se trouvent
    les animaux et les plantes, et tout ce qu’il y a de plus beau dans nos séjours.
    Evidemment, de temps en temps, nous nous arrêtons pour visiter soit des atelirs
    artisans, soit des endroits de grande importance historique, des sites
    culturels, architecturaux qui ont une grande valeur. »





    Même si ces séjours impliquent beaucoup
    d’activités, il ne s’agit pas de visites sportives à proprement parler

    « Les
    distances que nous parcourons vont de 30 à 80 kilomètres par jour en fonction
    du nombre de segments de montée, ou de l’inclinaison des pentes, de la
    difficulté de l’itinéraire, si la route est goudronnée ou pas ou s’il y a
    beaucoup de sites à visiter. Pour ne donner que quelques exemples, parce que la
    Transylvanie m’est très chère, les églises fortifiées sont désormais assez
    connues et sont prêtes à recevoir des touristes souvent et en grand nombre. Il
    existe une route consacrées aux fortifications transylvaines. Il y a aussi une
    route des eaux minérales. Nous essayons de la promouvoir et elle impressionne à
    chaque fois. Nous essayons d’utiliser le plus de ressources locales possibles.
    C’est-à-dire, les habitants des lieux présentent les sites touristiques. Ce
    sont eux qui fournissent les repas et le vin et d’ailleurs nous proposons le
    plus possible des hébergements dans des gîtes ruraux, pour pouvoir proposer une
    activité encore plus durable. Ce mélange est très apprécié par les touristes et
    surtout par les touristes étrangers. »
    explique encore Ionuț Maftei.


    Les visites thématiques de cyclotourisme peuvent durer entre
    un et sept jours. Dans le premier cas, une visite autour de Bucarest est
    proposée au prix de 35 euros environ par personne. Pour des programmes plus
    complexes, le coût s’élève à 200 euros par jour et par personne et comprend
    l’hébergement, toutes les visites, les transferts, le support et l’assistance technique
    et logistique. (Trad : Alex Diaconescu, Valentina Beleavsky)

  • L’Hôtel particulier de Mitza la Cycliste

    L’Hôtel particulier de Mitza la Cycliste

    Devenue,
    depuis longtemps, une héroïne du folklore urbain bucarestois, notamment d’une
    très connue chanson grivoise, dame Miţa Biciclista (Miţa la Cycliste) a
    toujours bénéficié d’une auréole énigmatique: son existence a constamment été
    mise en doute. Ce doute a disparu il y a tout juste quelques années, lorsqu’un
    immeuble grandiose de la zone historique de Bucarest, monument classé
    appartenant au patrimoine de la ville, a été rénové. C’était l’ancien hôtel
    particulier de Miţa Biciclista (Miţa la Cycliste), une courtisane de luxe qui
    avait réussi à faire fortune dans la première moitié du XXème siècle. Maria
    Mihăescu, de son vrai nom, naquit en 1885 dans une famille très modeste, d’un
    village du département de Prahova. Elle se serait lancée dans la carrière de
    courtisane à l’âge de 14 ou 15 ans, devenant rapidement la coqueluche de la
    capitale: artistes plasticiens, écrivains, hommes politiques, membres de
    l’aristocratie locale, ils furent nombreux à tomber sous son charme. Maria
    Mihăescu a donc réussi à grimper l’échelle sociale, marquant même quelques
    premières dans la capitale.

    Son hôtel particulier, complètement restauré et
    rouvert au public, est tout aussi remarquable que la personnalité de sa
    première propriétaire, raconte Edmond Niculuşcă, président de l’Association
    roumaine pour la culture, l’éducation et l’état de normalité ARCEN.

    L’immeuble a été construit entre 1908 et 1910, donc avant le début de
    la Grande Guerre. C’était un cadeau du prince Ferdinand (le futur roi de
    Roumanie) à la belle, extravagante et très connue, à l’époque, Maria Mihăiescu.
    L’architecte Nicolae Mihăescu, sans aucun lien de parenté avec Maria Mihăescu,
    a imaginé un immeuble atypique pour Bucarest, en y insérant des éléments Art
    Nouveau, une rareté dans la capitale. C’est un édifice impressionnant, de
    grandes dimensions, érigé en face de l’église Amzei, au croisement de la zone
    commerciale de la Place et du marché Amzei, où se dressaient les Halles
    construites à l’époque du roi Carol I, et le quartier aristocratique, habité
    par des familles de l’élite bucarestoise: Kretzulescu, Monteoru, Brătianu et
    bien d’autres. A seulement 23 ans, Maria Mihăescu était déjà célèbre. Quelques
    années auparavant, elle était sortie victorieuse d’une bataille de fleurs sur
    la Côte d’Azur, en France, ensuite d’un concours de couvre-chefs à Monaco. Elle
    doit sa célébrité aussi à la presse française, qui avait porté aux nues la
    beauté et l’extravagance de cette demi-mondaine, comme l’appelait la presse de
    Bucarest.




    A cette époque-là, des filles de
    milieux pauvres se voyaient contraintes de pratiquer la prostitution afin de
    pouvoir survivre, car, outre le mariage, les femmes avaient peu de chances de
    gagner leur vie. Il parait qu’en 1927, environ 12.000 femmes pratiquaient la
    prostitution en Roumanie, la plupart dans des conditions précaires. Les
    courtisanes de luxe, telles Maria Mihăescu, n’étaient pas nombreuses. Lorsqu’il
    y en avait une avec courage et beaucoup de charme, elle se faisait rapidement
    remarquer, comme ce fut le cas de celle surnommée Miţa Biciclista/ Miţa la Cycliste.

    Edmond Niculuşcă ajoute : C’est la même presse bucarestoise satyrique
    qui lui donne ce surnom Mița Biciclista, car elle est la première femme à
    monter à vélo, à porter des pantalons à Bucarest, à s’exposer seins nu sur la plage au bord du lac Herăstrău, un
    exploit qui lui vaut une interpellation policière. Une personne extravagante,
    certes, mais aussi une féministe avant la lettre, qui fait tourner la tête de
    beaucoup d’hommes dans la capitale, mais pas que. Elle a failli épouser le roi
    du Portugal, Manuel. Et même si ce mariage n’a pas eu lieu, elle a été une
    reine ou une princesse de son temps. Son hôtel particulier, Place Amzei, a
    accueilli un grand nombre d’événements mondains, qui ont vu naître des liens
    politiques, des alliances politiques et commerciales, et ainsi de suite.




    Dans les années 1940, Maria Mihăescu
    épouse le général Alexandru Dimitrescu, mais des problèmes financiers
    apparaissent assez vite. Plus tard, le régime communiste décide de nationaliser
    sa maison. Maria est décédée en 1968, à un âge vénérable, de plus de 80 ans. Quant
    à la légende de Miţa Biciclista, celle-ci continue. (Trad. Ileana Ţăroi)



  • Le vélo est dans le vent en Roumanie aussi …

    Le vélo est dans le vent en Roumanie aussi …

    Les passionnés de deux roues non polluants se sont donné rendez-vous lespace dun week-end ensoleillé à Bucarest, pour la plus grande exposition du genre du pays : le Salon du vélo, déjà à sa 6ème édition, car la première a été organisée en 2015. Il a réuni les grands producteurs nationaux, les importateurs et les magasins spécialisés. Et voilà, le Salon du vélo est enfin de retour en 2022, après deux années de pause en raison de la pandémie. Ligia l’a visité et s’est entretenue avec son organisateur, Valentin Ionescu, et avec le représentant de la marque roumaine de vélos Pegas, Adrian Georgescu.

  • A vélo, le long du Danube

    A vélo, le long du Danube


    Débutants ou avancés, des randonnées à vélo le long du Danube vous donneront l’occasion de découvrir des endroits fascinants, des gens intéressants et des histoires captivantes. Voici donc quelques itinéraires à vélo le long du fleuve qui coule à la frontière sud de la Roumanie avant de se jeter dans la mer Noire. Nous profitons de cette occasion pour vous parler aussi d’un projet transnational, co-financé par l’UE, par lequel la Roumanie et 9 autres pays riverains du Danube se sont engagés à promouvoir le cyclotourisme dans la région du fleuve. En route !



    Notre guide d’aujourd’hui est Ionuț Maftei, représentant de Bike in Time – une plateforme en ligne s’adressant aux cyclotouristes. Pour commencer, il nous explique à quoi ressemble ce type de tourisme : « Il s’agit d’un tourisme plutôt actif. La Roumanie bénéficie d’un relief spécifique, car ici, le Danube est beaucoup plus large. Le relief, notamment dans le sud du pays, est assez marécageux et parsemé de rivières. Par conséquent, il est assez difficile de faire un itinéraire qui ne fait que longer le Danube, pour voir le fleuve, mais ce n’est pas impossible. A certains endroits nous avons réussi à identifier des parcours, notamment dans la zone des Chaudières du Danube, entre Orșova et Eșelnița. Là, on peut passer 2-3 belles journées au bord du fleuve, découvrir quelques attractions spectaculaires et voir le Danube du haut des montagnes. Il y a aussi la zone entre Călărași et Tulcea. Bien que ce soit une région plus aride et moins développée du point de vue économique, le paysage y est intéressant, voire surprenant. »



    Les deux itinéraires mentionnés par notre invité sont en fait assez différents. Celui qui passe par les Chaudières du Danube est en fait un séjour de 6 jours environ pendant lequel on loge au même endroit et l’on fait des randonnées quotidiennes. Par contre, si vous optez pour le delta du Danube, vous aurez droit à un circuit.



    Quel que soit votre choix, vous aurez plein de belles choses à découvrir, nous assure Ionuț Maftei : « Il y a beaucoup de zones intéressantes à voir dans la région des Chaudières du Danube. Par exemple, Orșova est une ville intéressante, si bien qu’il est possible d’organiser des activités complémentaires : faire des randonnées en montagne, mais aussi visiter des grottes accessibles par voie d’eau uniquement. On peut passer plus de temps sur le chemin qui mène à Drobeta Turnu Severin. On y fait des haltes d’une journée ou deux pour visiter plusieurs attractions touristiques, surtout naturelles. Le 2e programme vise la zone de Dobroudja que longe le Danube, entre la ville Călărași et l’embouchure du fleuve en mer Noire. Dans ce cas, l’observation des oiseaux du delta s’ajoute au cyclotourisme. Nous recommandons aussi la visite de plusieurs objectifs très anciens, dont les anciennes cités romaines ou bien la visite des vignobles et des caves à vin de la zone deMăcin-Niculițel. »



    Et puisque nous vivons à l’ère du numérique, les touristes peuvent télécharger sur leur portable des applications qui leur enverront des alertes et les informer sur le taux d’infection au coronavirus dans la région qu’ils sont en train de parcourir, sur la couleur de la zone en fonction de la situation épidémiologique et sur les normes sanitaires en vigueur dans chaque localité. Comme vous pouvez le constater, les hôtes ont pensé à tout pour accueillir les touristes dans les meilleures conditions.



    Ionuț Maftei ajoute : « Ces applications sont de plus en plus répandues et je pense qu’elles sont utiles pour préparer un itinéraire, surtout à court terme. Vu qu’il agit d’une activité en plein air, il est facile de garder la distance, car à vélo on ne peut pas trop s’approcher l’un de l’autre. C’est une activité plus sûre que d’autres. Ces applications sont donc utiles pour quiconque souhaite planifier une activité à vélo ou à pied. »



    Ces projets nationaux ne sont pas les seuls qui invitent les touristes à découvrir les rives du Danube à deux roues. Voici un projet de développement qui implique plusieurs pays riverains du fleuve, intitulé Danube Cycle Plans.



    Ionuț Maftei nous en parle : « C’est en fait un consortium international, un projet Interreg, qui réunit plusieurs projets transnationaux financés de fonds européens. L’aspect le plus intéressant, c’est qu’il offre des opportunités, non seulement en Roumanie, mais dans l’ensemble de la région du Danube. Neuf pays traversés par le fleuve y participent. Certains disposent d’une infrastructure plus développée, celle des autres l’est moins. On vise en fait à avoir une synergie des Etats. Ceux-ci vont collaborer par une stratégie commune pour avoir les mêmes normes sur les routes cyclables longeant le Danube et pour en faire la promotion en commun. La Roumanie devra s’aligner à la stratégie des autres pays, car nous n’avons pas encore de stratégie pour l’infrastructure cyclable, ni de normes pour la signalisation des routes destinées aux cyclistes. Les autorités commenceront par marquer des itinéraires, y compris des routes européennes importantes, telles Eurovélo 6. Celle-ci traverse l’Europe de l’Atlantique à la mer Noire. Ici en Roumanie, les routes cyclables ne sont pas signalisées car il n’y a pas encore de normes à cet effet. »




    Enfin, un autre aspect important de ce projet international, c’est le fait qu’il se propose d’impliquer les communautés locales dans le développement du réseau à deux roues, notamment le long du Danube. Ionuț Maftei explique en quoi cela consiste : « Il s’agit des rues que les routes cyclables traversent. Ce sont les communautés qui connaissent le mieux où l’on peut faire de telles routes pour développer non seulement la circulation à vélo, mais aussi le transport local. C’est un autre côté très intéressant de ce projet, surtout qu’il s’inscrit dans le Pacte vert européen. Il y a plein de choses à faire et à mettre en place. Le projet a démarré en juillet 2020 et sa date butoir est la fin 2022. Après, on commencera à en faire la promotion et à y impliquer les pouvoirs publics. Nous envisageons entre autres d’organiser une conférence internationale avec la participation de tous les 9 Etats concernés. »




    Voilà donc, bientôt les amateurs de vacances à vélo auront une multitude de variantes pour découvrir non seulement la Roumanie, mais aussi d’autres pays riverains du Danube. En attendant, entrez sur le site de Bike in Time pour vous faire une idée de la beauté des lieux que vous pouvez parcourir à vélo le long du fleuve et des types d’itinéraires qui vous attendent. Le site https://www.bikeintime.com/ est disponible en français et en anglais, il vous vous aidera à planifier des vacances de rêve à deux roues en Roumanie. (Trad. Valentina Beleavski)




  • Cyclotourisme sur les itinéraires culturels

    Cyclotourisme sur les itinéraires culturels

    Aujourdhui, nous parlons des itinéraires culturels. En outre, la Roumanie fait également partie dun projet européen récemment lancé à travers lequel, avec dautres pays de lUnion européenne, des objectifs culturels et historiques sont inclus dans les itinéraires cyclables.



    Ionuț Maftei, directeur de lagence de voyages spécialisée en cyclotourisme – Bike in Time -, affirme que la Roumanie va bientôt adhérer aux normes européennes et explique ce que cyclotourisme sur des itinéraires culturels veut dire. « En principe, il y a quelques itinéraires thématiques et régionaux : la Route du Danube, la Route des eaux minérales, celle du vin, la Route des églises fortifiées de Transylvanie et ainsi de suite. Ce sont des trajets culturels avec une thématique liée à la religion, lart et larchitecture ou lhistoire et la civilisation. En outre, il existe des routes transfrontalières qui sétendent à travers lEurope, allant de quelques centaines à plusieurs milliers de km. Grâce à un atelier récemment organisé par lUnion européenne, les itinéraires culturels peuvent être accessibles par un moyen de transport alternatif, à savoir le vélo. Par exemple, la route du Danube est assez bien organisée des sources du fleuve jusquà la mer Noire, en Roumanie. Cela veut dire suivre le plus près possible le cours de leau et visiter les objectifs culturels et touristiques de ce trajet, sur près de 6 000 km. »



    Le projet européen en cours sappelle « Cyclotourisme et itinéraires culturels ». Ionuț Maftei détaille :« Il vise à identifier les moyens par lesquels les routes culturelles existantes peuvent être parcourues à vélo. La Roumanie est un pays qui fait partie de lUnion européenne, et ces itinéraires la traversent également ; nous faisons donc partie de ce projet. En outre, la Roumanie dirige laxe du tourisme et des transports avec la Bulgarie, nous sommes donc des partenaires principaux dans ce projet. Notre opportunité, cest que nous pouvons adopter la stratégie de cyclotourisme pour ces routes culturelles européennes et transfrontalières. La stratégie est en passe dêtre adoptée, cest-à-dire quelle est approuvée par toutes les autorités roumaines. Une fois adoptée, nous pourrons construire des pistes cyclables le long des routes automobiles existantes, des rues et des autoroutes. À lheure actuelle, de telles routes ne peuvent pas être construites au niveau national, mais seulement au niveau régional. À cet égard, il existe quelques exemples de routes balisées, avec le consentement des autorités locales. En Transylvanie, les itinéraires autour de Sibiu sont marqués pour les cyclistes. Il y en a aussi quelques-unes dans la région de Dealu Mare, qui sont aux normes locales. »



    Actuellement, dans le département de Sibiu, il existe plus de 250 km de sentiers balisés, qui relient des agglomérations pittoresques dans la région de collines de la Transylvanie. Litinéraire principal suit la ligne de démarcation entre les bassins des rivières Tarnava Mare et Hârtibaci. De nombreux touristes qui sont arrivés en Roumanie à vélo ont particulièrement aimé la région historique du nord de la Roumanie, le Maramureş. Ionuț Maftei, directeur dune une agence de voyages spécialisée en cyclotourisme : « Cest un mélange dhistoire, de religion, de culture, de gastronomie et de paysages qui plaît. Un tel tour, cest en fait des vacances à vélo, aun cours duquel les touristes se déplacent dun endroit à lautre. Dans notre cas, nous utilisons linfrastructure existante. Quand je dis infrastructure, je pense non seulement aux routes, mais aussi aux paysages qui peuvent être admirés, aux sites qui peuvent être visités, aux monuments historiques. Bien sûr, nous incluons les restaurants, les structures dhébergement et les services dentretien des bicyclettes. Nous avons également un véhicule dassistance pour nos groupes. Il assure le transport des bagages dun endroit à lautre, par exemple. »



    Que pensent les touristes qui suivent litinéraire transfrontalier du Danube et arrivent en Roumanie ? Ionuț Maftei. « Cest une région beaucoup plus sauvage que la partie ouest du Danube, et beaucoup plus impressionnante, y compris les paysages. En cours de route, ils peuvent passer visiter des artisans, rencontrer des gens intéressants qui préservent les traditions. Par exemple, les touristes peuvent voir des maréchaux-ferrants, cest inédit, ce métier nexiste plus ailleurs. Vu que ce sont des itinéraires culturels, ils peuvent être consultés par quiconque. Pour en revenir à notre projet européen, nous avons lopportunité de développer des hébergements le long des routes, et aussi des magasins de vélos. »



    Le voyage sur ce trajet a lieu au printemps et en automne, les meilleures saisons pour de telles visites. Le programme combine la randonnée, lexpérience à vélo et, vers la fin de litinéraire, dans le delta du Danube, le voyage en bateau pour une expérience à part dans un endroit naturel unique. Là, ils peuvent découvrir la culture locale, la cuisine et le mode de vie des hôtes, qui vivent dans des villages de pêcheurs. Mais que se passe-t-il pendant la saison froide ? Les excursions à vélo sont-elles suspendues ? Ionuț Maftei, directeur dune une agence de tourisme spécialisée dans le cyclotourisme, répond : « Elles ont un caractère saisonnier, mais ne sont pas limitées. Par exemple, vous pouvez profiter dun très beau temps en hiver ou vous pouvez prévoir votre itinéraire en haute saison et avoir de la pluie. Le week-end dernier a été assez complet. Jétais avec un groupe de touristes sur la route du vin de Dealu Mare. Cétait un programme idéal pour les familles, avec des visites de caves, des dégustations de vin pour les adultes et de moût et de raisins pour les enfants. Nous avons également eu un pique-nique dans le vignoble et nous avons cueilli les derniers raisins, à la fin des vendanges. »



    Quelles que soient vos préférences, vous pouvez personnaliser votre tour à vélo. Et pas en dernier lieu, les vacances à deux roues sont pour tout le monde, la condition physique requise pour la plupart des visites étant minimale. (Trad. : Ligia Mihaiescu)

  • Via Transilvanica, un chemin de randonnée exceptionnel

    Via Transilvanica, un chemin de randonnée exceptionnel


    Fin juillet, les derniers tronçons du chemin de randonnée Via
    Transilvanica, qui traverse les départements de Mureș et Harghita, au centre de
    la Roumanie, ont été mis en service. Ces 285 km de chemin viennent compléter
    les 400 km déjà exploitables, explique Alin Ușeriu, président de l’association
    Tășuleasa Social, pour qui la Roumanie représente une destination sûre, située
    à proximité de grandes capitales européennes et, surtout, un endroit
    magnifique.

    Alin Ușeriu : « La Transylvanie fait partie
    intégrante de la Roumanie et cela vaut la peine de la découvrir en utilisant Via
    Transilvanica. Les richesses naturelles et historiques ou encore le
    foisonnement ethnique tellement caractéristique de la Transylvanie se laissent
    découvrir au long de ce chemin exceptionnel. Le sentier, qui commence à Putna,
    en Bucovine, s’achève au Danube, dans la ville de Drobeta-Turnu Severin, après
    avoir parcouru sept régions historiques d’une beauté fascinante. La Bucovine
    demeure une région caractérisée encore par ses paysages naturels, demeurés largement
    à l’état sauvage, mais également par son patrimoine religieux. La route nous
    emmène ensuite en Ținutul de Sus, le Pays d’en haut en français, où les
    traditions ancestrales ont encore cours. Le chemin suit d’abord la vallée du
    Somes, ensuite celle de la Bistriţa, se frayant un chemin à travers des territoires quasi
    vierges. Visiter ensuite le Pays sicule, c’est vivre au rythme d’une région
    habitée par une ethnie, les Sicules, qui a fortement marqué l’histoire et la
    culture transylvaines. Une région qui peut se targuer d’une culture gastronomique
    traditionnelle inédite et tellement riche. La Transylvanie en tant que telle
    est de fait le musée en plein air le plus vaste d’Europe. Plus de 200 forts,
    églises fortifiées et châteaux essaiment son territoire. Certes, les Saxons
    transylvains ont quasiment disparu de nos jours, mais l’héritage historique et
    architectural qu’ils nous ont légué demeure impressionnant, partie importante du
    patrimoine de l’humanité. La route nous fait ensuite découvrir une autre région
    riche en histoire, berceau de la nation roumaine, en suivant la vallée de la
    rivière Cerna, en Terra Dacica et en Terra Romana, où l’on se laisse bercer par
    la beauté des paysages vallonnés et par la gentillesse des habitants. Enfin,
    une fois franchie la vallée de la Cerna, le Danube dans toute sa majesté apparaît
    devant nos yeux ébahis ».



    Via Transilvanica c’est aujourd’hui 680 kilomètres d’invitation irrépressible à prendre le large et à découvrir, à pied ou en vélo, des coins sauvages et la trace de cultures anciennes. Alin Ușeriu, président de l’association Tășuleasa Social : « Le dernier tronçon, de 100 km,
    qui traverse le plateau de Mehedinţi, est quasiment finalisé. Suivront
    bientôt les départements de Sibiu, Hunedoara, Alba et Caraș-Severin. Le projet se
    poursuit, avec l’aide et le soutien de tous ceux qui l’ont rendu possible dès
    le départ. Vos auditeurs doivent apprendre l’existence de ce chemin longue
    distance conçu un peu à l’instar du Chemin de Saint Jacques de Compostelle,
    même si son but n’est pas religieux. Cela ressemble à ce qu’est le Chemin de
    Saint-Jacques-de-Compostelle pour l’Europe et le Pacific Trail pour l’Amérique.
    Un chemin sûr, qui offre une expérience spirituelle et culturelle au voyageur, qui
    fait découvrir un ensemble d’attractions touristiques, autrefois inatteignables
    d’un coup. Une route accessible en vélo, une route qui sera aussi ouverte à
    coup sûr au cheval. Mais une route qui vaut surtout la peine d’être parcourue à
    pied. »



    Pour franchir les 15-20 km par jour, il vaut néanmoins mieux avoir une
    certaine condition physique préalable. Alin Ușeriu : « Sur le site viatransilvanica.com
    vous trouverez un guide explicatif, qui détaille chaque étape, en ce y compris
    les préparatifs nécessaires avant d’envisager de partir à l’aventure. Certes,
    au long de cette voie, vous trouverez toutes les facilités nécessaires au
    randonneur. N’imaginez pas qu’il faudrait prendre avec vous des victuailles
    pour une cinquantaine de jours, comme c’est le cas pour parcourir le Pacific
    Trail. L’on trouve à chaque pas un endroit pour se restaurer ou une auberge
    pour y passer la nuit. Par ailleurs, dans le contexte actuel, où la
    distanciation physique est de rigueur, Via Transilvanica constitue une
    destination rêvée pour les randonneurs avertis mais, en fait, pour tous les
    amoureux de découvertes, d’inédit, d’expériences inoubliables. »



    Une appli intitulée Via Transilvanica est également disponible au téléchargement. (Trad. Ionuţ Jugureanu)

  • Bucarest à vélo

    Bucarest à vélo

    Seuls 5,3% des
    Roumains se rendent au travail où à l’école à vélo, constate une étude de
    l’Agence pour le développement régional de la Région sud-est et de l’Organisation pour la promotion du transport alternatif en Roumanie (OPTAR).
    La voiture reste, donc, le moyen de transport préféré des Roumains interviewés,
    alors que le transport public arrive en 2e position, étant utilisé
    par 32% des Roumains.


    Pourquoi le vélo
    n’est pas populaire en Roumanie ? Pour plusieurs raisons : l’absence
    de pistes cyclables (une raison invoquée par 77,4% des personnes interrogées),
    les obstacles se trouvant sur les quelques pistes aménagées (51%), l’état précaire
    des pistes (49%), les voitures garées sur les pistes cyclables (49%), ou encore
    la difficulté de traverser les carrefours (45%). Ce qui fait que le vélo est
    considéré plutôt comme un loisir et moins comme un moyen de transport quotidien.


    Marian Ivan,
    président de l’Organisation pour la
    promotion du transport alternatif en Roumanie, explique : « Pour
    ce qui est de l’utilisation du vélo, notre pays se porte très mal. Mais nous
    avons une très belle perspective devant nous, car les études que nous avons
    menées ont montré qu’il existe un grand nombre de possesseurs de bicyclettes.
    Ils ne les utilisent pourtant pas à cause de l’absence d’une infrastructure qui
    leur offre de la sécurité avant toute chose. Plus de 80% des gens ont mentionné
    la sécurité au moment où ils ont expliqué pourquoi ils n’utilisent pas leur
    vélo. Même ceux qui s’en servent souvent affirment qu’il existe de gros
    problèmes d’infrastructure.
    »


    Donnons donc la parole à ces gens. Andrei est un jeune
    homme de 24 ans qui se déplace le plus souvent en voiture et occasionnellement
    à vélo : « On circule très difficilement à vélo à Bucarest, car il n’y a pas de
    pistes cyclables. Il faut se déplacer sur le trottoir et sur le carrossable et
    les dangers guettent à tout pas. Nous roulons côte à côte avec les voitures. La
    plupart des fois, je préférerais prendre mon vélo au lieu de mettre 2heures
    en voiture pour arriver chez moi, mais il n’y a pas de conditions pour pédaler.
    Les voitures sont garées partout, si bien qu’il n’y a plus de place même pour
    les piétons.
    »


    En revanche, Marian monte tous les jours sur sa
    bicyclette, bien qu’il ait aussi des exaspérations: « Il
    existe des pistes cyclables à Bucarest, mais il faudrait bien en construire
    davantage. Puis, lorsque l’on fait des réparations dans les rues, on fait des
    bordures surélevées, qui nous obligent à descendre du vélo pour les contourner
    avant de continuer notre chemin. Je roule aussi dans le trafic, mais je dois
    m’assurer. La bicyclette doit être équipée d’un rétroviseur et il faut
    absolument porter un casque de protection et un gilet réfléchissant. Il faut
    bien s’équiper pour éviter les dangers. A mon avis, il faudrait garer les
    voitures à la périphérie et circuler en ville à vélo ou à trottinette… pour avoir
    une ville plus saine, moins polluée, moins bondée..
    . »


    Voilà, donc, circuler à vélo à Bucarest peut s’avérer un
    véritable défi. Les cyclistes circulent parmi les piétons ou les voitures et
    doivent éviter les bordures trop hautes. D’ailleurs, ceux qui osent s’aventurer
    dans le trafic urbain sont peu nombreux, car cela nécessite beaucoup
    d’expérience et de courage. Dans la capitale, rien qu’en 2018 on a enregistré
    44 accidents graves de la route impliquant des cyclistes.


    Pour éveiller les consciences sur les difficultés des
    cyclistes, des marches sont organisées de temps en temps. Et bien que les
    services de location de vélos se soient multipliés ces dernières années, les
    problèmes sont loin d’être résolus. Selon les spécialistes de la mobilité
    urbaine, ce n’est pas à cause d’un nombre insuffisant de bicyclettes qu’il est
    difficile d’encourager le transport alternatif à Bucarest, mais c’est parce
    qu’il n’y a pas de réseau de pistes cyclables. En fait, il n’y a que 6 km de
    pistes homologuées. Marian Ivan insiste : « Il
    faut avant tout créer un réseau de pistes cyclables capable d’accueillir un
    nombre de personnes aussi grand que possible. Puis, il faut le développer. Sans
    pistes cyclables, il est impossible de faire le passage du transport motorisé
    au transport sur deux roues.
    »


    A l’heure où l’on parle, les membres de
    l’Organisation pour la promotion du transport alternatif en Roumanie et ceux de
    l’Agence pour le développement régional de la Région Sud-est planchent sur la
    première stratégie nationale censée encourager l’utilisation des vélos afin de
    transformer Bucarest en une ville plus accueillante pour ce moyen de transport,
    affirme Marian Ivan : « Nous nous concentrons sur cette stratégie qui est très utile. Les
    responsables qui comprennent qu’il faut opérer un changement côté transport
    urbain peuvent s’en servir pour décongestionner les villes. Les résultats au
    scrutin européen de mai dernier nous rendent optimistes et nous redonnent de l’espoir
    que tout ce que nous sommes en train de préparer sera utilisé par les futures
    administrations qui s’impliqueront pour trouver une solution à ces problèmes.
    Notre document pourrait arriver sur la table du Parlement ou du ministère du
    Développement, car les deux ont fait preuve d’ouverture aux informations que
    nous pouvons leur offrir. D’ailleurs, c’est ça le but du projet : offrir
    des stratégies alternatives à celles des administrations centrales. Nous allons
    rencontrer les gens, il y aura des débats à chaque étape du projet, qui
    aboutiront à 3 scénarios, dont un seul sera choisi. Ce dernier document sera à
    son tour soumis au débat pour lui donner une forme finale qui soit acceptée par
    un nombre aussi grand de personnes que possible. Nous espérons arriver à la variante
    finale de cette stratégie avant la fin de l’année.
    »


    En attendant, la mairie de Bucarest se
    propose de construire de nouvelles pistes cyclables au centre-ville. Il s’agit
    de 4 trajets disposés sur 21 artères, qui couvriront au total 48 km et qui
    disposeront aussi de 420 parkings publics pour les vélos. (Trad. Valentina
    Beleavski)

  • Course cycliste humanitaire

    Course cycliste humanitaire

    Oana Mitea, directrice exécutive de la Fondation communautaire Ţara Făgăraşului (du Pays de Făgăraş), explique : « La 5e édition de cette course aura lieu le 9 juin, à Făgăraş. Nous avons prévu plusieurs itinéraires cyclistes, pourtant le but de cette rencontre sportive est de recueillir des fonds pour la communauté. »

    L’événement est ouvert au public et les participants invitent leurs supporters à les encourager pendant la compétition, afin de mieux pédaler pour une certaine cause. L’inscription des projets à déjà démarré le 15 janvier : « L’événement a lieu en trois étapes. La première est justement l’inscription des projets : toute personne, organisation ou institution peut avancer un projet. Il lui suffit de nous dire quel est le besoin auquel ce projet répond au sein de la communauté et quels changements il est censé apporter. Ensuite, les initiateurs des projets inscriront des cyclistes ou des cyclistes se feront inscrire, choisissant de pédaler pour un certain projet. Nous nous proposons d’inscrire au moins 10 projets chaque année. Les projets visent des domaines différents : éducation, assistance sociale, environnement, protection des animaux, sports… L’année dernière, par exemple, un des projets visait la création d’un laboratoire de sciences dans une école, un autre la rénovation de la bibliothèque d’un village de la région. Les projets sont aussi divers que les intérêts des gens qui nous les proposent. Il n’y a pas de restrictions quant aux domaines visés. »

    Les cyclistes recueillent des fonds par l’intermédiaire de leurs propres réseaux sociaux ou par le réseau de l’organisation qu’ils soutiennent. Les supporters peuvent choisir de soutenir leur cycliste préféré en contribuant avec une somme fixe. Mais qui sont les cyclistes ? Oana Mitea : « Ce sont, tout d’abord, des membres de la communauté. L’année dernière, 700 cyclistes ont participé à cette course, dont plus de 600 étaient originaires du Pays de Făgăraş. Des personnes venues de l’extérieur de la communauté s’inscrivent aussi. Cette année nous souhaitons réunir 800 cyclistes. Nous avons tenté de développer la compétition pour accueillir aussi des cyclistes professionnels. Nous aurons donc un itinéraire d’environ 70 km sur les collines situées à proximité de la ville, une course de 40 km, une course de 20 km et enfin, une course populaire de 10 km où parents et enfants peuvent s’inscrire et qui est destinée à tous ceux qui aiment l’exercice et qui souhaitent pédaler au bénéfice de la communauté. »

    L’idée des marathons humanitaires n’est pas nouvelle, elle est très répandue dans le monde et elle commence à se répandre en Roumanie aussi : « Le plus grand marathon humanitaire est organisé à Londres. Nous, les Roumains, avons repris ce modèle et des marathons ont lieu dans de nombreuses villes du pays, là où il y a des fondations communautaires. Nous avons eu l’idée d’organiser une course cycliste humanitaire, car Făgăraş est la ville des vélos. Il y a quelques années, des enfants jusqu’aux retraités, tout le monde utilisait le vélo et ça reste une tradition. Le 9 juin prochain, nous allons accueillir volontiers tout le monde à notre Bileathon. »

    La Fondation communautaire Ţara Făgăraşului commence par créer une plateforme de gestion des donneurs et des donations et ensuite elle alloue à chaque projet les sommes qui lui ont été destinées. Les titres des projets inscrits l’année dernière rendent compte de leur diversité : «Petites mains habiles, petits esprits agiles !», «Je suis lycéen, je suis concerné, je m’implique !», «Chances égales pour tous», « Je veux redevenir champion », « Camp estival de danse », « La course des traditions » et j’en passe. Quels que soient les projets pour cette année, ça vaut la peine de pédaler.
    (Aut. : Ana-Maria Cononovici ; Trad. : Dominique)

  • Pegas, le vélo moderne

    Pegas, le vélo moderne

    Andrei Botescu est un jeune roumain qui s’est vu voler son vélo. Suite à cet incident malheureux, il a pensé à faire renaître la marque nationale de bicyclettes Pegas, célèbre durant l’époque communiste, mais tombée dans l’oubli après 1989.

    Le premier retour sur le marché de vélos portant le logo Pegas a eu lieu en 2012, lorsqu’une gamme de bicyclettes dont le design rappelait celui des vélos d’antan fut lancée.

    Quels ont été les pas qu’Andrei Botescu a suivi après ce lancement ? Andrei Botescu : « D’abord, j’ai dû former une équipe de travail et après de longues recherches, j’ai réussi à trouver un très bon designer de produit, Ciprian Frunzeanu, un très bon ingénieur-technicien, Adrian Tasa, et un spécialiste en marketing extraordinaire, Alexandru Mandea. Ils composaient l’équipe initiale, celle avec laquelle nous avons démarré le projet. En fait, nous avons commencé à travailler à compter de 2010 pendant deux années avant de sortir sur le marché. Ce projet nous a pris du temps parce qu’il est assez difficile de faire des vélos. C’est simple de construire deux ou trois vélos, mais il est plus difficile de produire des vélos en série, même s’il s’agit de petites séries, comme dans notre cas. Nous vendons toute notre production car il y a une demande très importante à l’intérieur comme à l’extérieur du pays. Nombre de Roumains ayant émigré commandent des vélos Pegas sur Internet. A l’heure où l’on parle, nous avons reçu une commande faite par une cliente des Pays-Bas qui travaille à l’Agence spatiale européenne. Nombre de Roumains souhaitent s’afficher avec ce produit roumain dont ils sont fiers dans les universités d’Angleterre, de France, du Luxembourg. »

    En vue d’une meilleure promotion sur le marché, la marque de vélos Pegas est non seulement active sur la toile et notamment sur les réseaux sociaux, mais elle est présente à toute sorte de campagnes, explique Andrei Botescu : «Nous avons réalisé plusieurs campagnes publicitaires intéressantes qui ont décroché des prix à des concours spécialisés. Une de ces campagnes s’appelait l’Internet du peuple. On a même créé un site : internetulpoporului.ro, où nous essayons de nous imaginer Internet à l’époque de Ceausescu. Nous avions déroulé par le passé des campagnes qui tablaient sur la nostalgie avec des vélos qui foncent et tombent amoureux. Depuis un certain temps, nous avons commencé à aborder la culture urbaine d’aujourd’hui par le biais d’une campagne qui s’appelle « Couleur urbaine ». Elle vous permet de choisir par le biais d’une application sur téléphone portable une couleur que vous avez vue dans la ville, et nous pouvons peindre votre vélo de cette couleur.»

    Une autre initiative de marketing a été celle d’offrir un vélo Pegas à la gagnante de la course de sprint à talons organisée dans le cadre du festival « Femmes sur la rue de Matasari ».

    Andrei Botescu : « Ce festival a un thème social qui vise la lutte contre la discrimination et une course à pied à talons hauts est un symbole puissant. Nous avons offert comme prix un vélo à la gagnante de la course. Nous aimons nous impliquer dans des projets qui ont un penchant social positif nous allons toujours le faire. »

    A la fin 2016, Pegas et une marque roumaine qui a une longue histoire, Braiconf, ont lancé une collection de chemises pour les cyclistes. Ces vêtements fonctionnels, qui allient le design moderne, non conformiste, à la haute qualité des tissus et au savoir-faire des tailleurs, sont conçus pour servir au mieux ceux qui souhaitent se rendre au travail à vélo et n’avoir pas à se changer pour une réunion, par exemple.

    C’est ce qui explique le nom sous lequel on a réuni les trois modèles de chemises. L’appellation roumaine de la collection, « Îmbracă-te la 4 spiţe », est un jeu de mots ayant pour point de départ l’expression « Etre tiré à quatre épingles », à cette différence près que le terme « épingle » a été remplacé par les rayons des roues de vélo.

    Andrei Botescu explique l’origine de cette idée: « Notre idée est intéressante. La croissance exponentielle du nombre des usagers du vélo ces cinq dernières années et son doublement d’une année à l’autre fait ressortir la nécessité d’avoir des vêtements, un équipement approprié pour se déplacer à bicyclette vers son travail. Une option que nous encourageons fortement, ne serait-ce que pour réduire la pollution et améliorer son état de santé. Alors, ce que nous avons essayé de faire, ce sont des chemises qui restent fonctionnelles et décentes en toute occasion. Leur coupe a été conçue de façon à pouvoir y attacher maints accessoires : portefeuille, téléphone, une bouteille d’eau permettant de se désaltérer tout en roulant. En plus, ces chemises sont légères et laissent la peau respirer, empêchant ainsi la transpiration. Quant aux accessoires réfléchissants, obligatoires quant il s’agit de rouler de nuit, ils sont plus discrets que ceux de l’équipement cycliste dans sa version sportive. »

    Andrei Botescu n’hésite jamais à proposer des projets innovants dont un des plus récents est celui qui vise le renouvellement du parc de vélos de Roumanie. Les cyclistes prêts à envoyer leur vieux vélo à la casse se verront allouer une remise de 30% sur le prix d’un vélo Pegas flambant neuf. (Trad. Alex Diaconescu)

  • Café-vélo

    Café-vélo

    Aujourdhui nous découvrons à Bucarest un café-vélo situé au centre ville. Cest un endroit où lon peut sasseoir et savourer un café pendant quun mécanicien soccupe de votre vélo. Pour la Roumanie, cest un concept nouveau, mais qui a déjà fait fortune à létranger. Alexandru Samoilă, linitiateur du projet, explique : « Cet atelier pas comme les autres, nous lavons créé il y a deux ans. Javais découvert à létranger ce concept de plus en plus tendance. Il y en a un peu partout en Europe et aux Etats-Unis – à Londres, Berlin, Chicago, Seattle… Et nous avons créé notre propre variante dans la capitale roumaine. Je suis informaticien de mon métier, mais après avoir lancé cet atelier, jy ai renoncé. Je travaille au café-vélo le matin, jy prépare le café. Je me lève à 7 h, jarrive au café-vélo, je prépare les tables, jallume la machine à café, je la programme. Lun des meilleurs moments de la journée, cest celui où je mattable pour un quart dheure, dans la tranquillité du matin, devant ma première tasse de café.»



    En effet, ce café-vélo attend ses clients au fond dune cour fleurie et parsemée darbres, dans un décor inédit : lampes modernes, murs recouverts de lambris et panneaux représentant des cyclistes, tables hautes et chaises aux pieds en métal de différentes couleurs. Bref, un espace intime et accueillant.



    Quest-ce que les clients découvrent tout dabord en arrivant au café-vélos ? Alexandru Samoilă: « Pendant cette période de lannée, le magnolia et puis les vélos rangés dans le râtelier, attendant leurs propriétaires. Je les accueille avec du café dorigine unique, du bon café préparé comme il faut. Pour le café, nous avons nos fournisseurs à Berlin et nous offrons également à nos clients des bières artisanales roumaines.



    Latelier est ouvert à partir de 9 heures. A quelle heure Alexandru Samoilă reçoit-il son premier client ? « A 8 heures. Jai constaté que cela dépend beaucoup du temps quil fait. Nous sommes météo-sensibles, si vous voulez. Il y a des jours où des clients arrivent déjà à 8:05 et des jours où la première personne franchit le seuil du café-vélo vers 10 h. Il nous est arrivé de recevoir 15 vélos par jour. En début de saison nous faisons aussi des révisions – que nous limitons à 3 par jour, pour que le mécanicien prenne son temps et fasse du bon travail. Du même coup on évite un trop grand afflux de clientèle. »



    Quest-ce que le café-vélo offre aux Bucarestois ? « Nous disposons dun atelier de réparation de vélos. A part ça, nous offrons des services habituels aux cyclistes de la ville : des pompes, des leviers, des clés simples pour les dépanner. Nous tâchons doffrir des services de bonne qualité et de bien nous organiser, surtout maintenant, en début de saison. Nous proposons des réparations de vélos sur rendez-vous. Certains clients nagréent pas cette idée, à leur avis on na pas besoin dun tel système, mais pour moi, il est utile pour mieux gérer le travail et ne pas trop charger le mécanicien. Lorsquil commence à faire chaud, la cour est pleine de vélos, de problèmes à résoudre et il nest bon pour personne que les choses soient faites à la hâte. »



    Et puisque Alexandru Samoilă est un cycliste chevronné, nous lui avons demandé de nous raconter une histoire amusante : « Quelque chose damusant sest passé précisément sur la piste pour les cyclistes, lorsque je suis allé au Salon du Vélo avec mon vélo cargo, où javais chargé la machine à café, le moulin à café et tout ce quil faut pour préparer du café et jallais sur la piste cyclable. Tout le monde me bousculait et ceux qui me connaissaient me demandait pourquoi je me déplaçais si lentement, sans se rendre compte que je transportais 90 kilos sur mon vélo. Blagues de cyclistes ! »



    Alex estime quil faut séduquer constamment. Pendant un certain temps, il a gardé son emploi dinformaticien, mais il a également suivi une formation barista. A part la gestion de son affaire, ce jeune homme a eu le temps de créer un vélo adapté au trafic de la ville. Le vélo « Rapide » à une seule vitesse est très léger : « Les rues de Bucarest sont droites, permettant lutilisation de tout type de vélos. Or, le vélo vous évite le stress, on renonce à la voiture, on pédale pour aller au travail. Ce nest pas facile, on sait comment est le trafic en ville, mais le changement doit commencer quelque part et nous pensons quil doit commencer avec nous. » (trad. : Dominique)

  • Le Danube à vélo

    Le Danube à vélo

    Le voyage — découverte, de terres, d’histoires, de soi-même. Emmanuel Ruben est géographe et écrivain, auteur de 6 romans, où il parle de ses thèmes de prédilection – la frontière, la mémoire, l’utopie, le voyage impossible. Né à Lyon, il entame une carrière d’enseignant de géographie, avant de se forger une dans le domaine littéraire. Ses romans sont intimement liés au voyage — surprenant pour un géographe, non ? -, s’appuyant sur les carnets du bourlingueur Emmanuel Ruben. Ce weekend, il se trouve à Bucarest, pour présenter son dernier voyage en date — celui qu’il est en train de faire, « Le Danube à vélo, d’Odessa à Novi Sad ». Entretien non pas à vélo, mais dans un train…




  • Transports altérnatifs à Bucarest

    Transports altérnatifs à Bucarest

    Le nombre des cyclistes roumains est à la hausse depuis quelques années déjà, tout comme le nombre des magasins consacrés au cyclisme. Pourquoi préférer la bicyclette à d’autres moyens de transport, ce sera à Radu Mititean, président de la Fédération des cyclistes de Roumanie de nous le dire: « Il est tout à fait normal que le nombre de cyclistes augmente puisqu’ils sont de plus en plus nombreux ceux qui se rendent compte que l’auto ne peut pas rester une solution durable pour assurer le déplacement dans les grandes villes. En dehors d’être rapide, le vélo présente l’atout d’ allier santé et écologie. On vit en plein siècle de la vitesse. Et puis, faute de temps, pas mal de citadins renoncent au jogging ou à la natation et finissent par faire du cyclisme leur unique activité physique quotidienne. C’est mon cas d’ailleurs. J’habite à Cluj et le trafic est si dense qu’en voiture il me faudrait une bonne demie heure pour me rendre au boulot, tandis que le vélo me permet d’économiser un petit quart d’heure».

    Une question s’impose pourtant: est-ce que grandes agglomérations urbaines sont prêtes à intégrer ce moyen de transport devenu de plus en plus tendance? Corneliu Belciug, directeur de programmes au sein de l’Association Green Revolution nous en parle: «Pour que le vélo ait une chance de s’ériger en moyen de transport alternatif à Bucarest, il faudrait, en parallèle, décourager la circulation en voiture. On ne pourra jamais parler d’une capitale roumaine aérée, calme, non polluée et au trafic léger si les autorités n’adoptent pas ces deux mesures à la fois. Il faudrait donc limiter le trafic automobile par des taxes et des frais de parking partout dans la ville parallèlement à l’aménagement des pistes cyclables. Or pour l’instant, on est bien loin de tous ces projets».

    Malgré des politiques européennes censées encourager la pratique du vélo et en dépit de la disponibilité de Bruxelles d’allouer des fonds à la mise en pratique d’une infrastructure cycliste, les choses traînent, déplore Radu Mititean, président de la Fédération des cyclistes de Roumanie : «Ces dernières années, dans la majorité des grandes et moyennes villes on a entamé des travaux pour y mettre en place une infrastructure adaptée à la pratique du vélo. Malheureusement, les résultats ont été de faible qualité. Les travaux manquent de cohérence, on n’a que des morceaux isolés de piste, trop étroits pour la plupart, dépourvus de continuité et de toute condition de sécurité. On a juste fait mine de respecter les recommandations de Bruxelles. Les pistes n’ont pas l’utilité qu’elles devraient avoir et n’encouragent guère la pratique du vélo. Tout au contraire, elles mettent souvent en danger les cyclistes. Et tout ce dérapage est possible parce que la législation n’impose pas de normes correctes».

    Les associations pour la promotion du déplacement à vélo de Roumanie ont vainement essayé ces dernières années à négocier avec les autorités locales les conditions de mise en place d’une infrastructure adaptée et d’une législation adéquate, raconte Radu Mititeanu: «Cela fait plus de 20 ans que l’on s’efforce d’actualiser la législation routière, mais, pour l’instant, on n’a que des promesses de la part des autorités. Plus de deux décennies de démarches n’ont pas encore porté leurs fruits. Pour nos décideurs, le vélo n’est qu’un caprice. Sans auto, le Roumain a le sentiment d’être un citoyen de condition inférieure».

    En attendant une réaction de la part des autorités, la société civile a décidé de se mettre en action pour soutenir les cyclistes et les aider à se trouver une place au sein des agglomérations urbaines. Cela fait déjà six ans que l’association «Green Revolution» s’ investit dans la promotion des bénéfices du vélo à travers un système de vélo partage mis en place à Bucarest en collaboration avec la Mairie du 1er arrondissement. Mais ce projet n’est pas singulier, affirme Corneliu Belciug : Nous avons le projet Ivelo avec nos déjà célèbres vélos jaunes en partage, démarré d’abord dans les grands parcs de Bucarest et ensuite dans d’autres villes. On a également instauré un projet de vélo en libre service à l’intention des étudiants. Ceux-ci se sont vu mettre à leur disposition, gratuitement, des vélos censés permettre le déplacement entre les foyers étudiants et les universités. On ne saurait oublier le projet «Le vélo à cravate» par lequel on a encouragé les salariés des multinationales à pédaler en leur apportant des vélos directement sur les lieux de travail. L’année dernière, on a également démarré un projet européen intitulé Bike2Work et puis on a mis en place le premier système automatisé de vélo partage de Bucarest. Il y a des vélos à louer dans les principales stations de métro et près des abribus des principaux quartiers de la ville. C’est un projet qu’on espère prolonger en 2017 aussi et qui s’adresse à tous ceux qui souhaitent se rendre d’un endroit à l’autre en 30 minutes tout au plus. C’est un service pour le déplacement rapide et trente minutes s’avèrent suffisantes».

    A l’heure actuelle, les associations pour la promotion du vélo espèrent collaborer avec les autorités locales afin de faciliter la vie des cyclistes en ville.

  • Bucarest à I’Velo

    Bucarest à I’Velo

    La capitale roumaine est une des agglomérations urbaines les plus polluées d’Europe, avec une densité de voitures trop importante pour la taille de ses artères, souvent bloquées par le trafic. La bicyclette est une des solutions à portée de main pour répondre à ces défis. Voilà pourquoi l’Association Green Revolution – la révolution verte – a pris les choses en main et a créé à Bucarest aussi un système de location de bicyclettes – I’Velo. Après Timisoara (ouest) et Cluj (centre-ouest), la capitale devient ainsi la troisième ville roumaine à se doter d’un tel service.

    Où trouve-t-on les I’Velos ? Corneliu Belciug, directeur des programmes de l’Association Green Revolution, nous renseigne : « Le système est similaire à ceux des autres grandes capitales européennes et vient compléter le réseau de transport public. Nous avons plusieurs points de location, situés sur les grandes places bucarestoises – Victoriei, Revoluţiei, Universităţii, Romană – mais aussi sur le boulevard Barbu Văcărescu. Une autre station sera mise en service prochainement, Place Charles de Gaulle. Ces six points de location font partie du projet pilote que nous avons démarré. Ils se trouvent au croisement de grandes artères, à proximité de nœuds importants du transport en commun, car l’usager de ce dernier utilise beaucoup la bicyclette aussi, pour échapper aux contraintes du trafic au centre-ville ».

    Pour utiliser le système vous devez juste vous munir d’une carte I’Velo. Les 210 bicyclettes peuvent être louées 24 heures sur 24, quelle que soit la saison, sans oublier toutefois de les retourner à une des six stations, à la fin de la période de location. Corneliu Belciug : « La carte ressemble à une carte bancaire habituelle et elle peut être obtenue auprès des centres I’Velo des parcs de Herastrau et de Tineretului, où vos données personnelles seront enregistrées dans nos bases de données. Vous allez choisir aussi un des trois abonnements que nous proposons – quotidien, mensuel ou annuel. Les jeunes de 16 à 25 ans, de même que les retraités, bénéficient de réductions de 25%. La carte en question vous permet d’utiliser les bornes électroniques de chaque point de location. Vous composez votre code secret choisi au préalable et vous choisissez le vélo. Il ne faut pas oublier qu’il s’agit d’un moyen de transport. Vous pouvez l’utiliser durant 30 minutes avant de le rendre à une autre station I’Velo. Une autre location n’est pas possible avant 30 minutes de stationnement. Le système est donc simple – 30 minutes d’utilisation, 30 minutes de pause et cela 24 heures sur 24, 365 jours par an ».

    Un jour avec I’Velo coûte 2,2 euros (10 lei), un mois vaut 7,8 euros (35 lei), tandis qu’un abonnement annuel s’achète à quelque 22 euros (100 lei). Si vous dépassez les 30 minutes réglementaires d’utilisation, le système vous fera payer des suppléments allant de 90 centimes d’euro (4 lei) pour 30 minutes, 1,8 euro (8 lei) pour 60 minutes ou 4,5 euros (20 lei) pour 90 minutes. Bon pédalage !

  • Vélos, cyclistes et autres joies du deux – roues

    Vélos, cyclistes et autres joies du deux – roues

    Valentin Ionescu, directeur exécutif de l’Association des marchands de cycles de Roumanie et organisateur de cette foire nous a fourni de détails sur l’édition de cette année: « Ce fut la deuxième édition de cette exposition annuelle de vélos. Ce Salon est exclusivement destiné aux fabricants, aux férus de vélo, à la communauté de cyclistes, en général. Nous avons tenté de le rendre très attractif pour les visiteurs. Hormis l’exposition proprement-dite, qui s’étalait sur 8 mille mètres carrés et où toutes les marques importantes de vélos de Roumanie ont présenté leurs nouveaux modèles, nous avons organisé bien des activités. Trois jours durant, chaque visiteur a pu tester en première ces modèles tout neufs, soient-ils des vélos de courses, vélos enfants ou des VTT. Nous avons aussi invité les communautés de cyclistes de Bucarest et établi un trajet indoor. Parmi les autres activités que nous avons organisées pour l’occasion, je mentionnerais les matches de polo à bicyclette et un concours pour enfants. En collaboration avec la police roumaine, nous avons essayé de fournir aux petits quelques éléments d’éducation routière et de vélo spinning, de leur apprendre la conduite correcte à adopter dans le trafic routier. »

    Valentin Ionescu nous a également expliqué les règles d’un match de polo – vélo: « Pour le Bikepolo, on a aménagé un espace de 500 à 600 mètres carrés. Le jeu ressemble à celui du polo à cheval, à cette différence près que l’on utilise les vélos et les maillets. C’est un sport très sollicitant, voire même dangereux. C’est pourquoi, en plus de suivre des matches démonstratifs, les visiteurs ont pu s’initier à ce sport. C’était une nouveauté même pour cette foire, car le polo – vélo est très peu pratiqué en Roumanie. Le but a donc été celui de promouvoir ce sport. »

    Notre interlocuteur, Valentin Ionescu, directeur exécutif de l’Association des marchands de vélos de Roumanie et organisateur du Salon du cycle 2016 nous également parlé des activités conçues à l’intention des enfants : « Les enfants ont eu la possibilité d’essayer des bicyclettes de différentes tailles et pour les différentes tranches d’âge. On leur a aussi expliqué certaines règles à respecter en tant que cycliste, par exemple quel feu allumer à l’arrière ou à l’avant, que faire devant tel ou tel panneau de signalisation, quelle distance garder, comment se protéger. L’idée c’est de leur apprendre à rouler correctement et en toute sécurité. »

    Le cyclisme est devenu un hobby surtout après l’élargissement du réseau de pistes cyclables dans les grandes villes du pays. Un argument en ce sens a été le nombre accru de participants au Salon du vélo, souligne notre interlocuteur: « Ce Salon gagne en notoriété. Jusqu’en 2015 il n’y avait pas d’événement exclusivement destiné aux vélos. La première édition de cette foire a donc été très importante pour nous. Nous ne nous attendions pas à ce qu’elle prenne une telle ampleur cette année: 8400 mètres carrés d’espace, 65 exposants et plus de 16 mille visiteurs. L’envergure de l’événement témoigne des dimensions du marché, de l’intérêt grandissant des Roumains pour ce segment. »

    Fini le décompte des succès, les organisateurs se mettent déjà à préparer le Salon de l’année prochaine. Et non seulement, car on a également prévu pour cet automne une Foire des vélos à prix cassé. Quels sont les modèles les plus recherchés? Voici la réponse de Valentin Ionescu. « C’est au cas par cas. Certains envisagent une dizaine ou une vingtaine de sorties à vélo par an. Alors là, ils cherchent des bicyclettes pour des balades et des randonnées en ville, en forêt ou pour participer une fois à une compétition amateurs. D’autres, plus accros, qui participent fréquemment aux concours, ont besoin de vélos performants. Il y a aussi la catégorie des cyclistes qui parcourent plusieurs km, aux environs de Bucarest. Chaque fin de semaine, les communautés de cyclistes organisent au moins dix événements s’adressant à toutes les catégories de passionnés de cycle. » (trad. Mariana Tudose)

  • En montagne, à vélo.

    En montagne, à vélo.

    L’invité d’aujourd’hui sur notre antenne est Alin Bonţa (50 ans), originaire de la contrée de Hunedoara. Il a un formation universitaire en mécanique. Rien de spécial, jusqu’ici. Seulement, il y a 10 ans, il a décidé de faire un peu d’exercice. Il a commencé par le jogging, pour se libérer des kilos qu’il avait accumulés après avoir renoncé aux cigarettes. Et de là, jusqu’à courir 21 kilomètres sans difficulté ne fut qu’un pas. Un ami lui a suggéré de participer à des demi-marathons. C’est ainsi qu’Alin Bonţa en est arrivé à courir à Prague, Vienne et Budapest.

    Ensuite, pour insuffler à ses concitoyens le plaisir de la course, il a couru, en 2010, 42 kilomètres sur la piste du stade de Deva, aux côtés de tous ceux qui ont souhaité le suivre. Cette expérience a été un vrai succès : plus de 400 personnes y ont participé.

    Alin Bonţa s’est ensuite épris du vélo. Accompagné par sa fille et un groupe d’amis aussi enthousiastes que lui, il a parcouru, en 11 jours, le chemin entre la Méditerranée et l’océan Atlantique. Un millier de kilomètres sur deux roues. Il raconte cette aventure dans un livre de 350 pages, publié au printemps 2015 : « Route des Cols des Pyrénées ».

    Pourquoi un livre ? Alin Bonţa :« A l’origine de ce livre se trouve un journal, car depuis 5 ou 6 ans que je fais des excusions à vélo, j’ai pris l’habitude de tenir un journal des plus beaux itinéraires. C’était un journal à circuit fermé, que j’envoyais à mes amis par mail – l’occasion de leur dire par où j’étais passé et de leur montrer des photos. Pourtant, le trajet que nous avons parcouru l’automne dernier dans les Pyrénées a été tellement complexe et intéressant que mes amis ont fini par me convaincre de réunir mes souvenirs dans un livre. Je me plais à dire que ce livre est une sorte de journal de voyage. Bien que dense du point de vue de l’information, il est facile à lire. Il comporte beaucoup d’illustrations et ne parle pas uniquement de cyclisme ou de sports. C’est un livre sur le voyage, sur la photo, sur la nature et un petit peu aussi sur l’éducation civique, car, en voyageant à l’étranger, on rencontre des gens différents et on peut apprendre beaucoup de choses que l’on peut appliquer chez soi. »

    En montagne, d’accord, mais pourquoi à vélo ? Alin Bonţa : « D’où vient ce plaisir ? Du fait que c’est la chose la plus naturelle. Parcourir les montagnes à vélo est la meilleure façon de vraiment savourer ce qui vous entoure, ce que vous ne pouvez faire ni en voiture, ni à moto, avec un casque sur la tête. Avant d’aller dans les Pyrénées, nous avons étudié le trajet à la maison et établi les étapes à parcourir. Nous sommes partis d’un endroit tout près de Barcelone, au bord de la Méditerranée, et après 11 jours je suis arrivé au bord de l’Atlantique. Cette Route des cols des Pyrénées est une route touristique très connue et très bien marquée. Nous ne l’avons pas suivie exclusivement, parce qu’elle a environ 500 – 600 km. Nous avons fait aussi des détours à gauche et à droite pour voir d’autres endroits qui méritaient d’être visités. J’ai vu des parcs naturels et des lieux de pèlerinage pour les fans du cyclisme sur route. »

    Pour Alin Bonţa, la joie a été d’autant plus grande que sa fille l’a accompagné dans cette aventure : « Pour elle, c’était le premier trajet de ce genre. Elle est passionnée de ce sport, elle aussi, et je suis sûr qu’elle fera encore plus d’excursions que moi. Moi, j’ai 50 ans et j’étais le plus âgé du groupe, qui a compté 9 de mes amis. Les autres étaient des trentenaires. Ce sont là des expériences qui, à part leur beauté intrinsèque, vous permettent d’apprendre beaucoup de choses. Le cyclisme, même pratiqué en tant qu’amateur, vous apprend à affronter les difficultés. Et d’habitude nous les surmontons avec beaucoup d’optimisme. » Après l’habitude des vacances à vélo, Alin Bonţa pourrait acquérir celle d’écrire des livres: « Je crois que mes amis ont pris un peu peur et ne nous emmèneront plus avec eux, de crainte que je n’écrive un autre livre. Cette année je ne ferai probablement pas d’excursions, car ma fille et moi, nous nous sommes inscrits à un marathon extrêmement difficile qui a lieu en Autriche. J’envisage pourtant une excursion suivie d’un nouveau livre : « A vélo dans les Carpates ». Pourquoi pas?

    Et puisqu’il réussit toujours à accomplir ce qu’il se propose, nous pouvons attendre, d’ores et déjà, un nouveau livre de voyage signé Alin Bonţa. (Trad. : Dominique)