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  • A la Une de la presse roumaine 26.07.2017

    A la Une de la presse roumaine 26.07.2017

    Envie de consommer du gaz ou de l’électricité ? La Roumanie semble être le bon endroit pour cela, puisque les prix y sont plus qu’intéressants dans l’absolu, mais sans prendre en compte le pouvoir d’achat des gens, explique la presse roumaine. Les journalistes bucarestois expliquent aussi pourquoi neuf Roumains quittent définitivement le pays toutes les heures et qu’est-ce qui fait la différence entre les modèles d’administration des villes de Bucarest et de Cluj, tandis que cette dernière devient un des pôles urbains d’attraction pour la mobilité des Roumains à l’intérieur du pays.








  • A la Une de la presse roumaine 25.05.2017

    A la Une de la presse roumaine 25.05.2017

    Aujourd’hui nous vous proposons de laisser un peu la politique de côté et passer en revue des faits de société. La ville de Cluj Napoca (centre) est en train de se transformer en «smart city», une ville intelligente. Un titre auquel aspire aussi sa voisine, la ville d’Alba Iulia. L’exode des médecins est un phénomène de plus en plus dangereux, titre aussi la presse roumaine, vu qu’il existe « un déficit de 13.000 médecins dans les hôpitaux sur l’ensemble du pays ». Côté éducation supérieure, « la Bulgarie nous a dépassés pour ce qui est du nombre de diplômés des universités ». Enfin, à Bucarest, un million de livres et environ 400 événements attendent les visiteurs du Salon du livre Bookfest qui se déroule jusqu’à dimanche.





  • Villes roumaines durables

    Villes roumaines durables

    Sur la 16e position du récent classement mondial des meilleurs pays pour s’expatrier, nous retrouvons la Roumanie et ses villes. C’est ce qu’estiment les membres du réseau InterNations, des personnes de tous horizons et origines qui vivent et travaillent aux quatre coins de la planète. Dans le même temps, les villes transylvaines sont celles où l’on vit mieux du point de vue de la qualité de la vie, alors que Bucarest est perçu par ses habitants comme la capitale européenne la plus polluée.



    Voilà plusieurs réalités qui se superposent quand il s’agit de parler des villes roumaines, des agglomérations urbaines qui se proposent toutes, certainement, de s’améliorer, de devenir des villes modernes et durables dans tous les sens du terme. Dépassent-elles, toutefois, la phase des bonnes intentions ? Comment s’y prennent-elles ? Quels sont la réalité sur le terrain ainsi que le point de départ de ce processus ? Provoquer à un débat cartes sur table c’est aussi l’enjeu de la conférence « Villes durables — l’expérience française » qui sera accueillie par la capitale roumaine, le 23 mai. Le point sur les chances que nous avons de vivre l’avenir comme si c’était le présent, Adriana Record, directrice exécutive de la CCIFER, l’architecte Alexandra Coltos, directrice de projet dans le cadre du Centre d’excellence en planification et Clarence Cognet, développeur d’affaires pour Bouygues Roumanie et administrateur chez CCIFER.





  • Bucarest réchauffe ses ailes

    Bucarest réchauffe ses ailes

    La Société dOrnithologie de Roumanie vient de reprendre son programme de protection hivernale des oiseaux sauvages de la capitale roumaine. « Bucarest réchauffe ses ailes » a démarré lhiver dernier, avec une édition pilote censée aider les volatiles à mieux traverser la saison froide. Ovidiu Bufnila, chargé de communication de la Société dornithologie, explique : « Cest en janvier 2016 que nous avons installé une trentaine de mangeoires dans les parcs bucarestois. Nous les avons remplies de graines de tournesol sans sel, car ce genre dadditif nuit à la santé des oiseaux. Les résultats ont été réjouissants. Nous avons eu quelques incidents isolés – certaines mangeoires ont été détruites, mais ce genre de problème a été plus ou moins résolu grâce à nos actions de sensibilisation. Nous avons installé une dizaine de panneaux dinformation extérieurs, à lentrée des plus grands parcs de Bucarest, ainsi quune centaine de nids, artificiels et bien en vue, pour les oiseaux chanteurs. Tout ce projet a été conçu comme un parcours éducatif, comme une leçon dornithologie ludique et interactive. En hiver, les volatiles insectivores sont plus facilement observables car les arbres nont pas de feuillage et ils ne les cachent plus complètement ».




    En 2017, le projet « Bucarest réchauffe ses ailes » prendra davantage dampleur, précise Ovidiu Bufnila, chargé de communication de la Société dornithologie : « Nous envisageons délargir ce programme à lensemble du pays et de le rebaptiser « La Roumanie réchauffe ses ailes ». La municipalité de Bistrita, dans le nord de la Roumanie, nous a rejoints dans ces démarches, aux côtés dune ONG de la région. Nous avons doté les parcs de cette ville de toutes les facilités que nous avons à Bucarest – observatoire ornithologique, mangeoires, panneaux dinformation. Le projet est de plus en plus connu et nombre de municipalités à travers la Roumanie nous ont demandé laide. Par exemples, de villes et de communes moldaves, la plupart du département de Bacau. Dans le sillage de ce programme, nous avons démarré aussi le projet « Ecoles et jardins amis de la nature » – 240 établissements scolaires vont ainsi collaborer avec nous. Les enseignants et les enfants pourront profiter de notre expérience et auront à leur disposition toute sorte dinstruments éducatifs que nous avons mis au point à leur intention. Un guide de ces activités de protection de la nature urbaine peut être téléchargé sur notre site www.sor.ro . »



    Notons encore que la Société dornithologie de Roumanie finance elle-même ses projets, qui bénéficient encore de linvestissement personnel dune vingtaine de bénévoles. (trad. : Andrei Popov)

  • Bucarest à I’Velo

    Bucarest à I’Velo

    La capitale roumaine est une des agglomérations urbaines les plus polluées d’Europe, avec une densité de voitures trop importante pour la taille de ses artères, souvent bloquées par le trafic. La bicyclette est une des solutions à portée de main pour répondre à ces défis. Voilà pourquoi l’Association Green Revolution – la révolution verte – a pris les choses en main et a créé à Bucarest aussi un système de location de bicyclettes – I’Velo. Après Timisoara (ouest) et Cluj (centre-ouest), la capitale devient ainsi la troisième ville roumaine à se doter d’un tel service.

    Où trouve-t-on les I’Velos ? Corneliu Belciug, directeur des programmes de l’Association Green Revolution, nous renseigne : « Le système est similaire à ceux des autres grandes capitales européennes et vient compléter le réseau de transport public. Nous avons plusieurs points de location, situés sur les grandes places bucarestoises – Victoriei, Revoluţiei, Universităţii, Romană – mais aussi sur le boulevard Barbu Văcărescu. Une autre station sera mise en service prochainement, Place Charles de Gaulle. Ces six points de location font partie du projet pilote que nous avons démarré. Ils se trouvent au croisement de grandes artères, à proximité de nœuds importants du transport en commun, car l’usager de ce dernier utilise beaucoup la bicyclette aussi, pour échapper aux contraintes du trafic au centre-ville ».

    Pour utiliser le système vous devez juste vous munir d’une carte I’Velo. Les 210 bicyclettes peuvent être louées 24 heures sur 24, quelle que soit la saison, sans oublier toutefois de les retourner à une des six stations, à la fin de la période de location. Corneliu Belciug : « La carte ressemble à une carte bancaire habituelle et elle peut être obtenue auprès des centres I’Velo des parcs de Herastrau et de Tineretului, où vos données personnelles seront enregistrées dans nos bases de données. Vous allez choisir aussi un des trois abonnements que nous proposons – quotidien, mensuel ou annuel. Les jeunes de 16 à 25 ans, de même que les retraités, bénéficient de réductions de 25%. La carte en question vous permet d’utiliser les bornes électroniques de chaque point de location. Vous composez votre code secret choisi au préalable et vous choisissez le vélo. Il ne faut pas oublier qu’il s’agit d’un moyen de transport. Vous pouvez l’utiliser durant 30 minutes avant de le rendre à une autre station I’Velo. Une autre location n’est pas possible avant 30 minutes de stationnement. Le système est donc simple – 30 minutes d’utilisation, 30 minutes de pause et cela 24 heures sur 24, 365 jours par an ».

    Un jour avec I’Velo coûte 2,2 euros (10 lei), un mois vaut 7,8 euros (35 lei), tandis qu’un abonnement annuel s’achète à quelque 22 euros (100 lei). Si vous dépassez les 30 minutes réglementaires d’utilisation, le système vous fera payer des suppléments allant de 90 centimes d’euro (4 lei) pour 30 minutes, 1,8 euro (8 lei) pour 60 minutes ou 4,5 euros (20 lei) pour 90 minutes. Bon pédalage !

  • La migration de la ville à la campagne

    La migration de la ville à la campagne

    Tous les matins, des autos et des bus prennent d’assaut les principales artères reliant la banlieue bucarestoise au centre-ville pour assurer le déplacement des ceux installés à la campagne mais travaillant dans la métropole. Le phénomène s’accentue d’une année à l’autre au fur et à mesure que le nombre de ceux choisissant à tourner le dos à la cité pour aller s’implanter dans des zones rurales augmente. Pourtant, mener leur vie en proche banlieue leur permet de se rendre chaque matin à Bucarest pour y travailler, en contribuant à un phénomène de migration qui s’accentue constamment depuis 1997, affirme le porte parole de l’Institut national de la Statistique, Vladimir Alexandrescu, qui dresse le bilan sur 2015:

    Vladimir Alexandrescu: « L’année dernière seulement, quelque 78.000 personnes ont quitté leurs villages au profit des grandes villes, tandis que le nombre de ceux ayant abandonné la ville pour s’installer à la campagne a avoisiné les 107.000 personnes. Le phénomène a le vent en poupe depuis 2000 déjà. A l’époque, on recensait 47.000 personnes à préférer la ville à la campagne et 82.000 à quitter la ville au profit du milieu rural. Bien que depuis 2000 le nombre se soit multiplié, la tendance reste la même, avec une intensité constante tout au long des dernières années. Si avant 1989 les Roumains préféraient largement la ville à la campagne, après la révolution et surtout après 2000, on assiste à un phénomène contraire».

    Il suffit de regarder le nombre d’autos qui roulent entre la banlieue et le centre-ville, tout comme l’aspect classe des logements dernièrement construits en proche banlieue pour imaginer un peu qui sont ceux qui préfèrent le calme de la campagne au vacarme urbain. N’empêche, les choses se compliquent au fur et à mesure que des détails supplémentaires s’y ajoutent.

    Vladimir Alexandrescu: « Le phénomène a battu son plein dans les années 2008-2010, au moment de la crise économique. De ce fait, on constate un pic en 2010 quand on a enregistré un exode urbain de 133.000 personnes. Depuis 2000, le nombre annuel de ceux qui abandonnent la ville au profit de la campagne dépasse de 30 à 40 mille celui de ceux qui quittent le milieu rural pour venir s’implanter en milieu urbain. L’écart maximal fut en 2010, quand on a enregistré 133.000 personnes ayant migré de la ville vers la campagne et 96.000 personnes ayant préféré la campagne à la ville ».



    Parmi ceux qui s’installent à la campagne, la plupart ont des enfants en bas âge, ce qui fait que la migration s’accentue parmi les personnes de 20 à 30 ans, selon le porte-parole de l’Institut national de la Statistique, Vladimir Alexandrescu. A cette catégorie vient s’ajouter une autre, tout aussi nombreuse, à savoir celle des seniors. «Une fois à la retraite, bon nombre d’entre eux préfèrent regagner leurs anciennes propriétés en milieu rural, en raison surtout des coûts plus bas qu’en ville», explique Vladimir Alexandrescu. Le fait que l’air soit plus pur à la campagne et que les maisonnettes aient leurs petits jardins potagers fait souvent pencher la balance du côté de la campagne.

    C’est ce qui a poussé Andra Matzal, journaliste et traductrice, à quitter Bucarest pour s’installer en proche banlieue.: «Ce choix, je l’ai fait au bout de pas mal d’années passées sur Bucarest, une ville dont j’avais commencé à me lasser. Surtout que je rêvais de réapprendre des choses que la vie dans une métropole efface souvent. Par exemple, me nourrir de mes propres cultures ou faire toute sorte d’activités physiques aux bénéfices plus importants que ceux offerts par des exercices en salle de gym. Payer un loyer mensuel, que ce soit dans un quartier au cœur de la ville ou en banlieue, ce n’est pas facile. Car la ville est chère sous tous les aspects, que l’on parle des transports publics ou des sorties en ville. Rien qu’un café nous fait débourser pas mal d’argent. Or, depuis que j’ai constaté pouvoir avoir un café pour 3 lei au lieu de 8, je ne suis plus disposée à le payer davantage. Et cela est normal, vu que le prix réel est sûrement en dessous de celui affiché ».


    Pourtant, Andra Matzal ne mène pas une véritable existence de fermière, puisque son métier l’oblige à revenir souvent sur Bucarest d’où elle rentre à la campagne pour retrouver son équilibre.


    Andra Matzal: «J’ai pas mal changé depuis que j’ai quitté Bucarest, il y a quatre ans déjà. La campagne m’a appris des tas de choses pratiques depuis les petits travaux de la terre jusqu’à la préparation de différents repas à base de légumes cultivés dans mon jardin. J’ai une relation plus directe avec la nature. Par ailleurs, je suis devenue plus sélective dans mes activités sociales. En tant que journaliste, on souhaite se trouver toujours au cœur des événements. C’est un métier qui m’a permis de connaître toute sorte de personnes que je n’aurais jamais eu la chance de rencontrer. Normalement, on souhaite s’entourer de personnes qui nous ressemblent. Or, en quittant la ville pour s’installer dans la campagne, on rencontre des gens totalement différents, avec des histoires différentes et on a pas mal de choses à apprendre. Et puis, je pense que je suis devenue plus organisée, plus pragmatique et peut-être, plus courageuse».


    Parmi les personnes dont Andra a fait dernièrement la connaissance, il y a pas mal de Bucarestois qui ont abandonné la ville au profit de la campagne. Parmi eux, certains font l’expérience d’une double existence, en continuant à se déplacer en milieu urbain pour y travailler, tandis que d’autres ont choisi de tourner complètement le dos à la ville et de mener une vie au cœur de la nature. Mais que l’on parle d’une catégorie ou d’une autre, le déménagement implique tout un processus d’adaptation qui aura certainement des conséquences au niveau de l’ensemble de la société. (Trad. Ioana Stancescu)

  • Mioveni, ville-usine roumaine

    Mioveni, ville-usine roumaine

    Lhistoire de lindustrie en Roumanie est pour partie arrivée à son terme. Développée sous le communisme, elle sest évanouie avec lui. Cependant quelques îlots ont subsisté. Cest par exemple le cas de la ville de Mioveni. Cette ville a connu ses heures de gloires suite aux accords bilatéraux avec lEtat français à la fin des années 1960. Cest à cette époque que lindustrie automobile va sy déployée et devenir la principale activité économique de la ville. Elle perdure encore aujourdhui tout en maigrissant, ce qui pose des problèmes insolubles pour la population locale. Ce paysage si particulier est abordé avec Julia Beurq, journaliste indépendante, qui a mené une longue enquête dans cette ville en compagnie d’Anne Leroy.



  • Petite ville roumaine, cherche médecin

    Petite ville roumaine, cherche médecin

    L’incendie meurtrier survenu, le 30 octobre, dans une discothèque bucarestoise a braqué les projecteurs des médias roumains sur l’action des urgences médicales ainsi que sur les soins accordés aux grands brûlés, dans la capitale Bucarest et, par extension, dans les grandes villes du pays. Tandis que le système médical roumain se voit constamment reprocher les lacunes à nombre de niveaux, nous avons voulu savoir quelle était la situation à l’extérieur des grandes agglomérations urbaines roumaines. Comment y fait-on de la médecine, y compris d’urgence ? Quels problèmes, mais aussi quels avantages il y en a ? Comment la migration médicale complique-t-elle la vie des praticiens qui restent ? Nous allons en débattre avec des médecins de deux villes moyennes roumaines, Sibiu et Târgu Mureș, la dernière étant le lieu d’origine du SAMU-SMUR roumain, à savoir le Service mobile d’urgences, réanimation et décarcération SMURD.


    Nos invités — dr. Gabriela Madaras, médecin endocrinologue (Targu Mures), dr. Bogdan Csillag, médecin urgentiste, inspecteur du SMURD pour la région du centre de la Roumanie (Targu Mures) et dr. Ciprian Rociu, neurologue (Sibiu).




  • Dâmboviţa Smart River (rivière intelligente)

    Dâmboviţa Smart River (rivière intelligente)

    Chaque année, la Commission européenne organise en Roumanie un festival de la culture urbaine, Urban Fest, censé promouvoir les valeurs européennes dans le domaine du développement local.



    « BlueGreen — Rivières dans une ville intelligente » est le thème de cette édition du festival Urban Fest, déroulé à la mi-juin. L’événement devait mettre en exergue le rôle des rivières dans les métropoles modernes. Pour Bucarest, il s’agissait du réaménagement du cours de la rivière Dâmboviţa, qui traverse la capitale roumaine.



    Une organisation sans but lucratif se propose de mettre à profit la rivière Dâmboviţa, en encourageant les citoyens de tous les âges à participer à l’élaboration de nouveaux projets urbains. Daniela Calciu, membre de l’Association pour la transition urbaine, nous parle des initiatives de cette organisation: « Notre Association, en collaboration avec l’Association « Poiana lui Iocan », a déroule le programme « Urboteca » – l’Urbothèque dont le but était d’impliquer les habitants de la capitale dans l’élaboration de projets d’aménagement urbain. Lors du Festival, nous avons dressé un questionnaire, que nous avons baptisé « Le poisson d’or », pour recueillir les idées et les souhaits des visiteurs concernant l’aménagement de la Dâmboviţa. Environ 400 personnes ont répondu à ce questionnaire et nous avons constaté que nous souhaitons tous bénéficier d’une rivière qui ressemble à celle des métropoles européennes. Nous nous sommes donc proposé de réunir ces désirs, ces pensées, ces énergies. Le plus important résultat de ce Festival de culture urbaine est de nous avoir rendus plus proches les uns des autres, il nous a permis de nous connaître et même a attiré des gens de passage, qui nous ont rejoints. »



    Bien que la Dâmboviţa traverse une capitale, ses rives sont quelque peu abandonnées. Leur énorme potentiel culturel, écologique et économique attend encore d’être mis en valeur par un projet intelligent, grâce à la contribution de la société civile et du milieu des affaires. Les idées avancées devraient se retrouver sur la table des autorités locales après les prochaines élections. Quelques îles flottantes ont déjà fait leur apparition le long de la Dâmboviţa.



    Daniela Calciu, membre de l’Association pour la transition urbaine, explique : « En octobre nous avons lancé la première île faisant partie d’un « archipel d’idées » – à la fois métaphorique et physique. Si vous longez les rives de la Dâmboviţa, à hauteur de la Bibliothèque nationale on peut apercevoir plusieurs petites îles. Sur une d’entre elles se retrouvent des dessins et des messages que nous avons recueillis lors du Festival. Plusieurs personnalités nous ont rejoints, dont Angela Filote, cheffe de la représentation de la Commission européenne à Bucarest, et Aura Răducu, de la BERD, qui s’occupe également du plan de mobilité durable de la ville de Bucarest. L’ex-champion Ivan Patzaichin compte parmi les partenaires du projet. D’ici le printemps prochain nous souhaitons multiplier ces îles d’idées et de souhaits, de sorte que le 15 mars nous puissions descendre de nouveau la rivière en canot, nous y arrêter et organiser un pique-nique sur la Dâmboviţa. »



    Au fil des années, le cours de la rivière Dâmboviţa a été modernisé à plusieurs reprises ; pourtant, son réaménagement représente actuellement un véritable défi, car faire de cette rivière un espace attrayant et reverdi suppose un changement radical qui devrait toucher également les zones proches de la rivière, notamment les parcs Eroilor, Izvor et Unirii ainsi que le Jardin botanique.



    L’Association pour la transition urbaine, en collaboration avec l’Association d’architecture, proposent un projet visant à cultiver l’esprit urbain dans les écoles. Pour le reste, chaque semaine, l’Association pour la transition urbaine organise un nouveau projet. Daniela Calciu explique: « Nous allons continuer par un atelier de maquettes, nous allons apporter des matériaux et faire venir des étudiants en architecture et urbanisme de l’Université « Ion Mincu ». Les enfants auront ainsi l’occasion de construire des bâtiments miniature ou des endroits situés sur les rives de la Dâmboviţa. Une semaine après, nous inviterons les enfants, les jeunes et leurs parents à imaginer ensemble une Dâmboviţa de l’avenir, telle qu’ils ils la souhaitent. Nous réaliserons une grande maquette figurant la rivière et les espaces qui l’entourent tels que nous les souhaiterions. »



    Jour après jour, la rivière Dâmboviţa pourrait commencer à changer de visage et devenir un symbole de la ville. (trad. : Dominique)

  • A la Une de la presse roumaine 04.08.2015

    A la Une de la presse roumaine 04.08.2015

    Ce sont les parlementaires qui suscitent le plus grand intérêt pour la presse roumaine en ligne de ce mardi, parmi la multitude de sujets abordés par les quotidiens, mais pour des raisons différentes, âge et revenus notamment. Les journalistes se penchent également sur la ville roumaine où lon vivrait mieux quà Paris ou à New York.


  • Cluj

    Cluj

    Cluj, une ville avec une riche histoire et un patrimoine touristique impressionnant, vous attend. Places anciennes mais neuves aussi, rues coquettes, musées avec des collections impressionnantes, parcs et bâtiments qui cachent des mystères oubliés depuis des siècles, voilà quelques repères d’une des villes les plus grandes de Roumanie, connue aussi comme un important centre universitaire.



    Au-delà de tous les objectifs historiques et culturels que Cluj peut offrir à ceux qui choisissent de la visiter, cette année, 2015, la ville est aussi Capitale européenne de la jeunesse, rappelle Oana Buzatu, porte-parole de la Mairie de Cluj : « Par conséquent, tous les efforts que notre communauté faits vont dans le sens de créer différents événements par lesquels quiconque puisse sentir que cette ville est un pôle de la jeunesse. Chaque touriste qui nous rend visite cette année assistera à un événement qui mettra en exergue ce statut de Capitale européenne de la jeunesse. Au-delà des événements, il y a les objectifs historiques classiques, que tout le monde connaît et pour lesquels beaucoup de gens choisissent de venir ici, à commencer par le Musée de spéléologie jusqu’à celui de la pharmacie. Ce sont des objectifs touristiques uniques. Nous avons un musée d’ethnographie avec des pièces historiques d’une très grande valeur. Il est également possible de visiter le Musée d’art ou encore le Musée d’histoire de la Transylvanie. Tous accueillent des collections inestimables. Nous avons eu cette année des expositions de gravure de Dürer, l’année dernière une exposition Rembrandt. Quel que soit le moment de votre venue à Cluj, si vous aimez la culture, l’histoire et les traditions, il vous sera impossible de vous y ennuyer. »



    Cette année, les touristes doivent visiter Cluj notamment pour les événements spéciaux conçus à leur intention. Ils ont commencé en force avec des fêtes de rue et des spectacles dans la première partie de l’année. Ils ont continué avec le Festival de film Transilvania, TIFF, déjà bien connu, arrivé cette année à sa 14e édition.



    Et un des événements les plus importants va suivre, dit Oana Buzatu, porte-parole de la Mairie de Cluj : « Il reste très peu de jours jusqu’au plus grand festival que Cluj ait jamais accueilli : le Festival Untold, principal événement de la Capitale européenne de la jeunesse. Plus de 100.000 personnes ont annoncé leur participation. Espérons que leur expérience sera inoubliable et qu’ils vont revenir. Dans la stratégie sur le long terme pour notre ville, nous avons une devise : « Cluj Napoca est la ville où vous souhaitez vivre, étudier, vous épanouir, élever vos enfants et vieillir. » Nous faisons donc tout pour être aussi accueillants que possible avec ceux qui souhaitent s’établir ici. D’ailleurs, dans le sondage Eurostat publié l’année dernière, Cluj a été considéré la ville européenne la plus amicale avec les étrangers. Nous sommes fiers de ce titre, de cette position en tête de peloton pour ce qui est de la tolérance, de l’amour et de l’acceptation. Nous recevons joyeusement tous ceux qui choisissent de vivre dans notre communauté. »



    Si vous souhaitez visiter Cluj, n’oubliez pas de consulter le site cluj.com. Vous pouvez y acquérir la city-card qui vous assure un accès gratuit aux musées et aux spectacles ainsi que des réductions auprès de différents partenaires commerciaux des pouvoirs publics.

  • Une ville dans la ville. Le 3e arrondissement de Bucarest.

    Une ville dans la ville. Le 3e arrondissement de Bucarest.

    En 1862, Bucarest devient la capitale des
    Principautés unies de Moldavie et de Valachie. Il se développe en tant
    qu’important centre culturel et artistique, dont les élites importent le modèle
    occidental, notamment français, vers le début du 20e siècle. L’architecture
    particulière et l’atmosphère de la bohème bucarestoise d’avant la première
    guerre mondiale avaient donné à la capitale roumaine le surnom de « Petit
    Paris », qui allait être gardé aussi pendant l’entre-deux-guerres.

    Malheureusement,
    le régime communiste est brutalement intervenu dans l’architecture et
    l’infrastructure bucarestoises. De nombreux monuments historiques ont été
    détruits, surtout dans les années ’80, pour laisser la place aux immenses quartiers
    dortoirs prolétaires. A l’heure actuelle, Bucarest est divisé du point de vue
    administratif en 6 arrondissements, leurs limites allant comme des rayons du
    centre vers la périphérie. L’historien Emanuel Badescu évoque les débuts de la
    capitale roumaine actuelle.


    « Bucarest a eu comme noyau la Cour princière, le Palais princier
    et un village dont est issu le plus vieux quartier de la ville. C’était autour
    de l’Eglise Saint Georges l’ancien. Ce quartier, appelé le faubourg de Popescu,
    s’étendait jusqu’au-delà des églises Delea Veche et Delea Noua, arrivant à
    proximité du monastère de Marcuta, dans l’est de Bucarest. Le lieutenant -
    colonel Papazoglu, historien archéologue et géographe roumain du 19e
    siècle, affirmait que le quartier Dobroteasa serait le lieu de naissance de la
    ville. Il se trompait de quelques centaines de mètres, puisque le noyau était
    en fait l’Eglise Saint Georges l’ancien. »


    Le troisième arrondissement de la capitale inclut
    la plus grande partie du centre historique de la ville. Mélange
    inédit de bâtiments anciens, représentatifs pour la capitale, et de quartiers
    nouveaux, le 3e arrondissement s’étend de la Place de l’Université jusqu’à
    l’extrémité est de la ville.
    Avec ses 34 kilomètres carrés et 342 mille
    habitants, selon le recensement de 2011, cet arrondissement est aussi le plus
    peuplé de la capitale. Le long de son histoire, il a souffert de nombreuses
    transformations, pour des raisons plus ou moins connues.

    Plus de détails avec
    l’historien Emanuel Badescu : « Cette ville dans la ville est l’endroit qui a souffert le plus,
    suite au grand incendie du 23 mars 1847. Si nous regardons la carte dessinée
    par le même lieutenant – colonel Papazoglu, nous constatons que l’incendie
    déclenché dans la cour de la famille Filipescu, devant l’Eglise Saint Démètre,
    s’est étendue jusqu’au delà de l’Eglise Saint Etienne, sur l’actuelle avenue
    Calarasilor. Pratiquement ce grand incendie s’est propagé sur l’ensemble du
    territoire occupé actuellement par le 3e arrondissement de Bucarest.
    Ce fut également là qu’ont été appliquées les premières réglementations dans la
    construction des immeubles, proposées tant par Gheorghe Bibescu que par son
    frère Barbu Stirbey. Ces normes de construction des maisons privées sont
    valables de nos jours encore. Je ne sais pas quel fut le rôle joué par ce feu
    et s’il n’avait pas été provoqué par quelqu’un puisque certains quartiers n’ont
    pas été touchés. Par exemple, l’ancien hôtel de ville, bâti par Xavier
    Villacrosse en 1843, fut miraculeusement épargné par le feu. Le bâtiment a été
    démoli plus tard, durant les travaux de canalisation de la rivière Dambovita,
    autour de l’an 1880. »


    Sur l’emplacement
    actuel de l’Université de Bucarest, un des plus importants bâtiments qui sert
    pour délimiter les 1er et le 3e arrondissements de
    Bucarest, était l’ancien monastère Saint Sava. Au 18e siècle, le
    monastère école devient Académie princière. La Banque nationale, le Palais des
    Postes – actuel Musée national d’histoire de la Roumanie, le Caravansérail de
    Manuc, mais aussi les églises Stavropoleos, Coltea et l’Eglise russe sont
    autant de monuments qui ont heureusement résisté à la période communiste.

    Ce ne
    fut pas le cas pour d’autres quartiers du 3e arrondissement de la
    capitale, extrêmement importants pour l’histoire de Bucarest, explique Emanuel
    Badescu : « Tout
    historien peut constater avec amertume l’ampleur des grandes destructions de la
    période 1981-1986. Pendant ce
    temps, cet arrondissement a souffert davantage que les cinq autres. Il s’agit
    de la destruction du plus grand faubourg de Bucarest, le faubourg de Popescu,
    qui incluait le vieux noyau délimité par l’église Saint Georges
    l’ancien et l’église Saint Vendredi, qui ont tout simplement disparu. De
    nouveaux immeubles à plusieurs étages ont été érigés jusqu’au croisement des
    avenues Calarasilor et Mihai Bravu. Nous voyons comment la partie la plus
    ancienne de l’arrondissement et de la Capitale a carrément été mutilée. Au delà
    de l’Avenue Mosilor, ce qui reste, c’est l’église fondée par le maréchal Ion
    Antonescu, où se trouve toujours le buste de celui-ci ».


    C’est dans les quartiers dortoirs du Centre
    civique, Dristor, Muncii, Titan et Timpuri Noi qu’est concentrée la plupart de
    la population du 3e arrondissement de la Capitale. L’organisation
    verticale de la ville avait été imaginée à l’époque communiste comme solution dans
    le cadre de la politique d’urbanisation de la ville. A l’heure actuelle, le
    développement immobilier provoque des inquiétudes quant au sort des monuments
    et des quartiers historiques de Bucarest.


    (trad : Alex Diaconescu)

  • Un match de basket pas comme les autres

    Un match de basket pas comme les autres

    Ce fut une compétition assez serrée d’ailleurs, durant laquelle les sportifs plus expérimentés dans l’utilisation des chaises roulantes ont bénéficié d’un avantage évident. Hormis le caractère sportif de l’évènement, le match a également été une excellente occasion d’attirer l’attention sur les différentes formes de discrimination auxquelles se confrontent les personnes à handicap.



    Adrian Szelmenczi, le coordinateur du projet explique comment cette idée lui est venue. « Il suffit de faire une courte randonnée à travers Bucarest pour observer que l’accès des personnes à handicap à la vie publique est fortement limité. Il s’agit de choses simples, telles les bordures qui n’ont pas été rabaissées et qui posent problème à toute personne en fauteuil roulant qui souhaite traverser la rue par exemple. Monter dans un bus ou un tram, c’est tout aussi difficile. Je sais qu’au métro, la situation est meilleure, mais côté transport public de surface, les choses vont vraiment très mal. Puis j’ai vu des voitures garées sur les trottoirs, qui posent problème aux utilisateurs de chaises roulantes. Les autorités publiques de Bucarest ne font pas suffisamment de choses pour rendre cette ville plus accessible. Les personnes touchées par cette situation ne sont pas uniquement celles à handicap, mais nous tous, mères avec enfants en poussette, personnes âgées, enfants. Le match est un moyen d’attirer l’attention sur le fait que les personnes à handicap existent, même si on ne les voit pas, parce qu’elles sont condamnées à rester à la maison. »



    Les équipes ont été formées de personnalités publiques qui ont appris sur place comment jouer du basket en fauteuil roulant selon les règles du jeu, aux côtés des sportifs de Motivation. Andrei Bratu, un jeune de 24 ans, étudiant à l’université de sociologie de Bucarest explique pourquoi il a choisi de participer à cette compétition : « Je me retrouve ici à l’invitation de l’ONG Active Watch et de la fondation Motivation, à sortir de la maison pour jouer un match démonstratif. Il est difficile de sortir de la maison puisque Bucarest n’est pas une ville très agréable de ce point de vue, main on fait ce qu’on peut. J’ai débuté au basket en 2012 dans une colonie de vacances à Bran. J’ai commencé à aimer ce sport que j’ai continué à pratiquer à Bucarest aussi. »



    Andrei se rend à la fac avec sa voiture perso et a choisi une université dotée d’ascenseur. Utilisateur d’un fauteuil roulant dès son enfance » suite à une erreur médicale, Andrei est habitué aux attitudes plutôt étranges de gens à l’égard des personnes à handicap. Sa suggestion pour tous les bucarestois est de sortir de chez eux et de faire du sport.



    Les sportifs de Motivation pratiquent le basket depuis pas mal de temps et ils participent même aux compétition nationales. Irina Zamfirescu d’Active Watch affirme que ce match sera suivi par une campagne censée convaincre les autorités que le temps est venu de redonner la ville à ses citoyens et que nous devons tous avoir plus de patience. « Nous voulons remettre à l’agenda public le problème de la discrimination des personnes handicapées. A l’heure actuelle ces personnes n’ont pas accès au plus basique des objets publiques : la ville et c’est d’ici que découle la discrimination au sujet de l’accès à l’éducation et du marché de l’emploi. C’est un signal d’alarme ».



    Avant le match, les personnalités du monde des médias ayant choisi de participer à celui-ci en chaise roulante ont essayé de déchiffrer les secrets et les techniques de ce sport. Aux dires d’Alin Saftel, le coach de l’équipe Motivation Ilfov, ce fut un match assez serré :« J’ai essayé de leur transmettre plusieurs secrets sur l’utilisation de la chaise roulante. Je n’ai pas réussi à leur dire trop de choses. Ils se déplaçaient assez lentement. Au moment où ils ont finalement appris, le match s’est terminé »



    Cristian China Brita est un bloggueur qui a choisi de participer à ce match. Ecoutons aussi ses impressions. « Ce fut une véritable leçon. Nous avons expérimenté ce que ces personnes vivent vraiment. Pour nous c’est une situation normale, le fait d’avoir des jambes fonctionnelles. Et pourtant, ils nous ont fait asseoir dans des fauteuils roulants et nous ont battu. La différence entre nous et eux a été extraordinaire. Nous avons été nuls et ils ont été merveilleux. Qui plus est, leur énergie et leur enthousiasme semblent recharger nos batteries. En les regardant, on apprend des choses nouvelles et nos petits problèmes quotidiens semblent être du n’importe quoi. On commence à apprécier davantage notre quotidien. »



    Le rencontre a été captivante et amusante à la fois, commentée avec beaucoup d’humour par le fameux commentateur sportif Cristian Topescu. Tous les participants ont reçu à la fin un diplôme.



    Active Watch, Motivation Romania et Light into Europe, les organisateurs de l’évènement ont atteint un de leurs buts : montrer au grand public que les personnes immobilisées en fauteuil roulant étaient des personnes capables de faire plein de choses. (trad. Alex Diaconescu)

  • L’esprit civique dans les quartiers bucarestois

    L’esprit civique dans les quartiers bucarestois

    Parmi les bâtiments de 4, 8 ou 10 étages, ont fait leur apparition des écoles, des maternelles, des dispensaires et même une salle de cinéma, ouverte dans un ensemble de constructions où se trouvaient aussi une pâtisserie, un magasin dit « universel » où l’on vendait des produits en tout genre, un atelier photo et un salon de coiffure pour hommes.



    Au beau milieu de ce périmètre se trouvait un petit marché et une petite esplanade qui servait de lieu de rendez-vous et de rencontres pour les jeunes — et les moins jeunes. Le quartier s’est ainsi doté d’un centre, autour duquel les gens pouvaient jeter les bases d’une communauté. Pourtant, depuis 17 ans, le cinoche « Favorit » reste fermé et la zone commerciale a été entièrement changée — au grand regret de nombreux habitants de la zone, qui se sont d’ailleurs réunis pour constituer un comité d’initiative. Dans quel but? Une de ses membres, Marilena Trică, explique. « L’initiative « Favorit » est un groupe d’amis, de voisins et de citoyens qui souhaitent la même chose : faire revivre le cinéma « Favorit » et la zone qui s’étend tout autour. Nous avons créé ce groupe en mai 2010, avec le concours du Centre de ressources pour la participation publique. A ce moment-là, les représentants du Centre sont allés frapper aux portes de 120 appartements pour inviter leurs habitants à un débat sur les problèmes auxquels ils sont confrontés. La mobilisation a dépassé les attentes : la moitié des familles invitées ont répondu à l’appel. Les participants ont été priés de noter sur un bout de papier les changements qu’ils souhaitaient pour la zone où ils habitaient. En centralisant les réponses, on a constaté, avec surprise, que les gens souhaitaient, presque tous, une nouvelle vie pour a salle de cinéma « Favorit ». C’est ainsi qu’est né le groupe d’initiative. Il compte une dizaine de membres actifs, qui se réunissent régulièrement, et 300 membres au total.



    Ce que ces personnes souhaitent, ce n’est pas tout simplement de réouverture de la salle, mais que tout l’ensemble devienne un centre culturel où l’on organise des spectacles de théâtre et des concerts, où les retraités puissent socialiser et les jeunes trouver un loisir, où les enfants puissent participer à des ateliers, à des cours ou à des activités éducatives, bref, qu’il redevienne « le cœur d’une communauté », comme l’appelle le sociologue Mircea Kivu. « Les quartiers d’une ville n’ont pas uniquement besoin de services communaux. De ce point de vue-là, le quartier Drumul Taberei ne manque de rien, il dispose de salles de cinéma dans ses galeries commerciales et d’espaces commerciaux à profusion. Pourtant, les quartiers ont aussi besoin de ce que j’appellerais « des repères symboliques », c’est-à-dire d’endroits où les gens puissent se rencontrer, où ils puissent avoir une vie communautaire. Il est donc nécessaire que ces quartiers se développent en tant que communautés et non pas comme simples « agglomérations humaines », si je puis dire. »



    Le régime communiste a détruit l’esprit associatif, ça c’est vrai. Et pourtant, depuis quelque temps, dans différents quartiers ou dans différentes villes, de petits groupes commencent à se constituer et à agir comme une communauté. Le quartier « Drumul Taberei » compte même plusieurs groupes d’initiatives — le groupe « Callatis Drumul Taberei » et l’initiative Tudor Vladimirescu.



    Dans un autre quartier de la capitale a été créé le groupe « Lacul Tei ». Lorsque le gens sentent appartenir à une communauté, l’esprit civique commence à s’éveiller. Le sociologue Mircea Kivu connaît des initiatives similaires dans d’autres villes du pays. « En effet, à Iaşi, dans l’est de la Roumanie, s’est récemment constituée l’initiative de ceux qui s’opposent à la décision d’abattre les tilleuls du centre ville. Une autre belle initiative à mentionner est celle de la ville d’Oradea, dans le nord-ouest du pays. Il s’agit d’un groupe qui s’est constitué pour faire reconstruire un passage commercial et le transformer en centre communautaire. On voit surgir un peu partout des actions de ce genre, les gens commencent à s’organiser eux-mêmes. En l’absence de telles initiatives, les autorités ne feront qu’à leur tête. »



    Pour en revenir au groupe d’initiative « Favorit », ce qu’il a obtenu des autorités, c’est à Marilena Trică de nous l’expliquer. « Nous avons rédigé et déposé un tas de pétitions, nous sommes intervenus lors des réunions du conseil local de la mairie de l’arrondissement, nous avons diffusé des communiqués de presse. Nous nous sommes même disputés avec les responsables. Et voici ce que nous avons obtenu : en 2011, les fonds destinés au projet « Favorit » ont été approuvés et l’étude de faisabilité a été réalisée. En 2012 nous avons obtenu des fonds du budget local et réalisé le projet technique. En 2013, à notre grande joie, nous nous sommes vu allouer 2,6 millions d’euros pour la mise en œuvre du projet. Malheureusement, les travaux n’ont pas encore commencé, car le bâtiment qui abrite le cinéma n’appartient pas à la mairie, mais au ministère de la Culture, par le biais de la Régie autonome de distribution et d’exploitation des films România Film. Nous nous battons donc pour que la mairie du 6e arrondissement de la capitale entre en possession de ce bâtiment et puisse réaliser l’investissement. Aussi, poursuivons-nous la série des pétitions. »



    Pour l’instant, le projet est donc bloqué, à cause de la bureaucratie, entre la Régie autonome de distribution et d’exploitation des films România Film, qui a abandonné le bâtiment abritant la salle de cinéma, et la mairie du 6e arrondissement, qui ne peut pas en devenir propriétaire.



    Cependant, Marilena Trică et les autres membres du groupe d’initiative envoient aux autorités des cartes postales où ils expriment leurs requêtes — d’une façon plutôt inhabituelle. « En voici un exemple : une carte postale envoyée au ministère de la Culture, porte le texte suivant : « Messieurs, je suis citoyen américain résidant au quartier Drumul Taberei depuis 20 ans. J’aime notre quartier, mais il y a là une triste ruine : le cinéma « Favorit » et nous souhaitons qu’il soit transformé en centre commercial. Je ne comprend pas à 100% le problème, mais je pense que le ministère peut aider ce groupe. » Et puis, nous avons adressé une demande à la mairie du 6e arrondissement dans les termes suivants : «Nous ne voulons pas de petites fleurs et de nouvelles bordures de trottoir dans le 6e arrondissement. Nous voulons de l’argent, de la bonne volonté et de l’éducation pour le cinéma « Favorit ».



    Pour prouver que les actions civiques portent leurs fruits, le 26 septembre, à l’occasion des « Journées du Quartier », les membres du groupe d’initiative ont réussi à convaincre les autorités à ouvrir les portes du cinéma «Favorit». Deux courts métrages ont été présentés dans le hall du bâtiment et le grand nombre de spectateurs les ont fait espérer qu’ensemble, ils finiront par atteindre leur but.


    (Aut.: Christine Leşcu ; Trad. : Dominique)

  • Projet de protection des oiseaux

    Projet de protection des oiseaux

    Dans deux ans, Cluj-Napoca deviendra la ville la plus accueillante pour les oiseaux sauvages. La Société ornithologique roumaine y mettra en œuvre un projet par lequel les ornithologues, la population et les experts en sylviculture feront de leur mieux pour quun nombre de plus en plus grand doiseaux viennent nicher et passer lhiver dans la ville de Cluj et aux alentours. Une partie des nichoirs ont déjà été installés dans les forêts et les vergers qui entourent la ville.



    Teodora Domşa, coordinatrice du projet, nous en parle: « Le projet a été lancé suite à un fait évident : le patrimoine naturel est fragilisé par la pression anthropique et par le manque dinformation et dintérêt aussi bien du public que de certains responsables. Plus de 40% de la population du comté habite la ville de Cluj. Cette densité de la population a diminué le nombre dhabitats des oiseaux et des endroits où ils puissent nicher. En installant des nichoirs et des distributeurs de graines, nous espérons pouvoir attirer un plus grand nombre despèces doiseaux. A Cluj, nous avons actuellement des moineaux, des hirondelles, des pinsons, des grives, des merles, des piverts et même certains rapaces nocturnes. Les nichoirs, nous les avons installés dans les arbres, camouflés dans le feuillage. Des distributeurs de graines sont prévus pour lhiver, afin daider les oiseaux à se nourrir pendant cette période difficile de lannée. Dans toutes nos activités, nous essayons dattirer des bénévoles. »



    Ce sont les élèves et les étudiants qui se chargeront de nourrir les oiseaux. Ils seront invités au sein de la nature, dans les forêts qui entourent la ville, pour des ateliers lors desquels des maîtres artisans leur apprendront à fabriquer des nichoirs et des distributeurs de graines pour les oiseaux.



    Teodora Domşa: «Tous les nichoirs, les distributeurs de graines et les panneaux informatifs seront installés dès la première année du projet. Cest à nous de prendre soin des nichoirs et des distributeurs, avec le concours des élèves des différentes écoles de la ville. Dautres activités dinformation sont également prévues, censées toucher la quasi-totalité de la population. Le projet dure deux ans et nous aurons deux «Nuits des rossignols » organisées au Jardin botanique. Il sagit dun concert de musique symphonique, doublé, bien sûr, dun concert des oiseaux qui habitent le jardin. Sy ajouteront des observations doiseaux dans le parc ethnographique de la Transylvanie, en juin. Vers la fin de lautomne, nous allons baguer des oiseaux en présence dun large public à proximité des distributeurs de graines. Des matériels dinformation et de promotion seront également distribués. Les résultats de ce projet feront lobjet dun article scientifique. »



    Le projet, dun montant de 74.500 euros, est financé par des fonds non remboursables. (trad. : Dominique)