Category: Les dossiers de l’actualité

  • Alerte épidémiologique en Roumanie

    Alerte épidémiologique en Roumanie

    A l’issue de plusieurs semaines de progression du nombre de cas d’infections respiratoires, qu’il s’agisse de grippes, de pneumonies ou tout simplement de viroses, les autorités sanitaires ont déclaré jeudi un état d’alerte épidémiologique en Roumanie. La décision a été adoptée afin de limiter la propagation des infections et elle intervient alors que selon les chiffres les plus récents, les médecins à travers le pays ont rapporté près de 134 000 cas de maladies respiratoires. 11 000 cas de grippe ont été recensés, contre 7 000 la semaine précédente. En hausse d’une semaine à l’autre, ce nombre a dépassé la moyenne des saisons grippales précédentes, affirment les responsables du domaine, qui ont aussi annoncé que la semaine dernière la grippe a fait 8 décès. Par conséquent, durant l’actuelle saison froide, le nombre total des décès imputables au virus de la grippe a atteint 22 cas.

     

    Mise en place de mesures de prévention

    Les hôpitaux à travers le pays ont déjà imposé des mesures adaptées à la situation épidémiologiques et ont limité les visites et le ministère de la Santé a rappelé à la population d’appliquer les gestes barrière et les mesures générales de prévention de l’infection et de la propagation des virus. Il faut toujours se laver les mains le plus souvent possible et porter des masques si on a un rhume. Il est nécessaire d’aérer quotidiennement les habitations et d’éviter la foule et en cas de symptômes de rhume ou de grippe il faut contacter un médecin pour décider d’un traitement adéquat. Il faut éviter l’entrée des personnes présentant des symptômes grippaux – fièvre, toux, maux de gorge, douleurs musculaires – dans les collectivités, affirment encore les médecins.

     

    Vigilance accrue dans les établissements scolaires

    Dans le cas des écoles et des maternelles, les recommandations visent l’implémentation du tri épidémiologique quotidien, l’information des parents sur les signes et les symptômes des infections respiratoires, le confinement à domicile des enfants malades et l’achat des matériaux nécessaires à la désinfection périodique des mains et des surfaces. Les représentants du ministère de la Santé soulignent aussi que le moyen le plus efficace de prévention de la grippe et de ses formes sévères est le vaccin anti-grippal. Il est recommandé surtout aux personnes se confrontant à des maladies chroniques, aux enfants, aux femmes enceintes et au personnel médical et auxiliaire des hôpitaux et cliniques, ainsi qu’aux personnes âgées de plus de 65 ans.

  • Le budget 2025 sous la loupe

    Le budget 2025 sous la loupe

    Sur toile de fond d’une situation compliquée, avec une dette publique dépassant les 54 % du Produit Intérieur Brut et un déficit budgétaire touchant les 9 % du PIB, l’élaboration du budget de l’Etat pour 2025 s’avère une tâche pas du tout facile. D’ailleurs deux des principales agences financières internationales ont révisé à la baisse la perspective de la Roumanie de stable à négative.

     

    Des coupes dans presque tous les domaines

     

    Construit sur un déficit qui ne dépasse pas les 7 % du PIB, le projet de budget sera approuvé par le gouvernement d’ici la fin de cette semaine et puis il sera envoyé au Parlement pour débat et adoption. Selon le projet, l’Etat doit d’abord réduire ses propres dépenses. Ainsi, le budget de l’administration présidentielle diminuerait-il de 10 %, celui du Sénat de 5 % et celui de la Chambre des députés de 9 %. L’indexation des pensions de retraite reste encore soumise à une analyse, étant donné que le Ministère des Finances affirme qu’elle ne pourra pas être réalisée cette année.

     

    Un budget « modéré »

     

    Aux dires du ministre des Finances, Tánczos Barna, le projet de budget 2025, un budget qu’il a défini comme « modéré », prévoit l’argent nécessaire au paiement des salaires, des pensions de retraite et au développement local. « Le budget prévoit la construction d’autoroutes au bénéfice de 20 millions de Roumains. Il y a de l’argent dans le budget pour développer les infrastructures rurales pour tous les Roumains. Il y a de l’argent pour payer les salaires de l’Education, du Ministère de l’Intérieur, de tous les ministères, au niveau de l’année 2024, pour tous les Roumains. Nous avons assuré le financement de toutes les pensions de retraite (…) telles qu’elles ont été calculées et payés l’année dernière, en novembre-décembre. C’est à ce niveau qu’ils seront payés tous les mois en 2025 aussi », a souligné le ministre des Finances. Et de mentionner également que le budget du ministère de la Défense serait plus élevé qu’en 2024 et que les budgets d’autres ministères, tels l’Environnement, la Santé, l’Education et les Transports, augmenteraient également.

    Il faut avoir un Etat plus souple pour que les dépenses avec le personnel de chaque institution soient réduites. La plupart d’entre elles bénéficieraient d’une réduction de 5 %, à l’exception les Ministères de l’Education, de la Santé ou des Affaires Intérieures.

     

    Moins d’emprunts pour la Roumanie

     

    En ce qui concerne les prêts, le ministre a précisé que tous ceux pris en compte étaient nécessaires pour assurer le financement du déficit. « La Roumanie s’est beaucoup empruntée l’année dernière, elle empruntera moins cette année et encore moins l’année prochaine. »
    « Il y a un calendrier de réduction des prêts chaque année, dans les sept prochaines années », explique Tánczos Barna.

    Heureusement, la baisse de la note accordée à la Roumanie n’a pas été accompagnée d’un changement de la catégorie recommandée aux investisseurs, ce qui aurait augmenté les coûts d’emprunt de la Roumanie. Et pourtant selon les analystes, le scepticisme persiste parmi les investisseurs et les agences de notation, compte tenu de l’instabilité politique et du retard des réformes structurelles.

  • Les priorités de la politique étrangère roumaine.   

    Les priorités de la politique étrangère roumaine.   

    L’Union européenne comprend que la Roumanie reste un État fort et stable avec des priorités alignées sur celles de l’Europe, a déclaré la vice-présidente exécutive de la Commission européenne chargée des droits sociaux et des compétences, des emplois de qualité et de l’état de préparation, Roxana Mînzatu, après sa réunion mardi avec le ministre des Affaires étrangères, Emil Hurezeanu, à Bruxelles. Les deux responsables ont parlé du maintien du soutien au processus d’élargissement de l’UE, de la poursuite du soutien à l’Ukraine et à la République de Moldavie, du développement d’une vision stratégique pour la mer Noire, de la promotion des objectifs de convergence et de cohésion dans les négociations sur le futur cadre financier pluriannuel après 2027, ou du renforcement de l’action européenne dans le domaine de la défense.

     

    L’Europe est plus puissante si la Roumanie est plus puissante

     

    Roxana Mînzatu, évoque les sujets de la réunion avec le chef de la diplomatie roumaine: « Nous avons parlé de ce que c’est la force de l’Europe par la force de la Roumanie et non seulement, depuis la perspective de la sécurité du flanc est, de la sécurité énergétique.  L’Union européenne comprend qu’elle est plus puissante si la Roumanie est puissante. Nous avons également évoqué le rôle de la Roumanie dans l’appui aux Etats candidats et spécialement la République de Moldova, l’Ukraine. Il est très important de regarder la manière dont nous soutenons les efforts des Etats candidats. Et la Roumanie joue un rôle clé à cet égard. » a déclaré la vice-présidente de la Commission européenne. Un des sujets évoqués dans le cadre de la réunion a visé l’industrie automobile, un secteur vital pour la Roumanie, conformément à la responsable européenne « Je serais une partie de cet effort de soutenir les industries à créer de nouveaux emplois et à développer de nouveaux investissements en Europe » a assuré Roxana Mînzatu.

     

    Les deux responsables ont également parlé du Plan d’industrialisation verte, que la Commission européenne lancera bientôt, et de la manière dont la Roumanie peut contribuer, mais aussi bénéficier de priorités claires au sein de ce mécanisme. « Notre intérêt est que la Roumanie soit une présence bien développée et solide sur les écrans des intérêts directs de l’Union européenne » – a déclaré, à son tour, Emil Hurezeanu. Il a ajouté que l’Union préparait des plans, des idées et des documents stratégiques et que la Roumanie avait des intérêts spécifiques à cet égard. Il s’agit, dit-il, de projets visant la mer Noire, la République de Moldova ou encore le budget pluriannuel de la période 2028 – 2034.

     

    Une réunion aussi avec le chef de l’OTAN

     

    A Bruxelles, Emil Hurezeanu a participé au Conseil des affaires étrangères et a rencontré le secrétaire général de l’OTAN Marc Rutte. Le ministre a rappelé le soutien à la souveraineté, à l’intégrité et à l’indépendance de l’Ukraine et a souligné l’importance de poursuivre le soutien pluridimensionnel de l’UE à cet État voisin. Il a également réitéré le soutien de la Roumanie aux parcours européens de l’Ukraine et de la République de Moldavie. Le ministre roumain a parlé au chef de l’OTAN des développements sécuritaires sur le flanc oriental, avec un accent particulier sur la région de la mer Noire et le renforcement continu de la dissuasion et de la défense des Alliés. Emil Hurezeanu a souligné la contribution de la Roumanie à la sécurité euro-atlantique et l’engagement profond de la société roumaine envers les valeurs démocratiques.

  • La Commission de Venise donne son avis sur les élections de Roumanie

    La Commission de Venise donne son avis sur les élections de Roumanie

    Les recommandations de la Commission de Venise

     

    Les échos de la crise politique sans précédent survenue en Roumanie à la fin de l’année dernière se font toujours entendre. Cette fois-ci, ils viennent de l’extérieur. C’est la prestigieuse Commission de Venise qui vient de publier son rapport concernant l’annulation par la Cour Constitutionnelle des élections présidentielles de Roumanie en décembre dernier.

     

    Après avoir examiné la situation, la Commission de Venise recommande qu’une telle décision ne soit pas fondée uniquement sur des informations classés, qui ne garantissent pas la transparence nécessaire. En revanche, il faut indiquer avec précision les normes enfreintes et apporter des preuves en ce sens. Plus encore, il faudrait limiter le pouvoir de la Cour Constitutionnelle à des circonstances exceptionnelles et le réglementer de manière très claire.

     

    Les experts indépendants en droit constitutionnel de la Commission de Venise estiment également qu’il est particulièrement difficile de prouver que la loi a été transgressée dans les campagnes électorales menées en ligne ou sur les réseaux sociaux. Tout cela, pour conclure qu’il est hors de leurs compétences que de formuler un avis sur la décision de la Cour Constitutionnelle de Roumanie d’annuler les élections présidentielles.

     

    La classe politique roumaine réagit

     

    A Bucarest, la réaction des partis politiques de l’opposition à ce rapport de la Commission de Venise n’a pas tardé. Aux yeux de l’Union Sauvez la Roumanie (USR, de centre-droit), l’Alliance pour l’Union des Roumains (ultra-nationaliste, AUR) et le Parti des Jeunes (POT, ultranationaliste), pratiquement, l’organe consultatif du Conseil de l’Europe ne fait que confirmer que la décision de la Cour Constitutionnelle de Roumanie (CCR) a été illégale et abusive.

     

    Les avis sont toutefois partagés au sein de la classe politique roumaine. Par exemple, l’ancien ministre de la Justice, Tudorel Toader, affirme que les experts de la Commission de Venise ne peuvent donner que des opinions et ne formulent pas de décisions, leurs suggestions n’étant pas obligatoires. Il reconnaît néanmoins que, d’habitude, les Etats-membres de l’UE, adoptent les indications de cette Commission afin de s’aligner sur les normes de l’Etat de droit.

     

    Le scrutin du 24 novembre 2024

     

    Pour rappel, organisé le 24 novembre 2024, le premier tour du scrutin présidentiel de Roumanie a été remporté haut la main par un candidat indépendant souverainiste quasi inconnu, ce qui a fait la surprise générale. Ce tour de scrutin a initialement été validé par la CCR. Par la suite, sur la base des documents fournis par le Conseil Suprême de Défense de la Roumanie, la CCR a invoqué des ingérences d’un soi-disant « acteur étatique », décidant d’annuel l’ensemble du processus électoral en vue de l’élection d’un nouveau chef d’Etat. Prévu le 8 décembre dernier, le second tour de l’élection présidentielle roumaine aurait dû opposer le candidat indépendant ultra-nationaliste Calin Georgescu, accusé d’être pour le moins un sympathisant de la Russie de Poutine, et la cheffe de l’Union Sauvez la Roumanie, la pro-européenne Elena Lasconi.

     

    A noter que dans la diaspora roumaine, le vote pour le second tour du scrutin présidentiel avait déjà démarré le 6 décembre car s’étalant sur 3 jours. Par conséquent, des dizaines de milliers de Roumains de l’étranger avaient déjà voté au moment où la CCR a décidé, le soir du 6 décembre, d’arrêter le processus électoral, le considérant comme non valide. Les coûts des élections ainsi annulées s’élèvent à 1,4 milliards de lei (environ 280 millions d’euros), dans un pays où, précisent les analystes, les décideurs viennent d’adopter des mesures sévères visant notamment les dépenses publiques, dans une tentative de réduire un déficit public qui ne cesse de croître. Des mesures qui ont causé le mécontentement général de la population et même des manifestations de rue véhémentes.

     

    Kaus Iohannis reste en fonction

     

    A noter aussi que le second mandat de 5 ans du président en exercice, Klaus Iohannis, expirait le 21 décembre 2024. Sur cette toile de fond, il reste en fonction jusqu’à ce qu’un nouveau chef d’Etat est élu et validé par la CCR. Le nouveau scrutin présidentiel a déjà été fixé : le premier tour de scrutin aura lieu le 4 mai prochain et le second – le 18 mai. D’ici là, à en croire les enquêtes sociologiques, la confiance des Roumains faite aux institutions de l’Etat et aux acteurs qui dominent la scène politique a chuté drastiquement, au plus bas niveau. (trad. Valentina Beleavski)

     

  • Réactions après le vol de pièces du trésor de la Roumanie

    Réactions après le vol de pièces du trésor de la Roumanie

    Quatre pièces des plus importantes du patrimoine national roumain ont été dérobées au musée de Drenthe, dans la ville néerlandaise d’Assen. Les objets avaient été prêtés par la Roumanie au musée néerlandais. Il s’agit du casque d’or de Coțofenești, datant du 5e au 4esiècle avant J.-C., ainsi que de trois bracelets royaux daces en or de Sarmizegetusa Regia, datant de la seconde moitié du 1ersiècle avant J.-C., pièces maîtresses de l’exposition. Les pièces, d’une valeur historique inestimable, faisaient partie de l’exposition « Dacie –empire d’or et d’argent », qui avait ouvert ses portes le 7 juillet 2024 et devait se fermer le 25 janvier. Le vol a eu lieu dans la nuit de vendredi à samedi, lorsque quatre personnes ont fait exploser un mur extérieur de l’immeublepour pénétrer dans le musée, ont volé uniquement les objets roumains et ont pris la fuite en voiture. La police néerlandaise a indiqué coopérer avec Interpol pour mener son enquête. Elle a identifié un véhicule suspect, incendié dans la nuit, et qui pourrait avoir un lien avec ce vol.

    La police néerlandaise n’exclut pas que des Roumains soient également impliqués dans le vol et n’exclut pas la possibilité que les auteurs du cambriolage s’étaient dirigés vers l’Allemagne. Les quatre objets volés pièces maîtresses de l’exposition font partie de la collection du Musée national d’histoire de Roumanie. L’intégralité des objets exposés était assurée pour 30 millions d’euros, conformément à la législation roumaine et aux normes internationales. L’espace et les vitrines du musée étaient sécurisés et dotés de systèmes de surveillance et d’alarme branchés au réseau de la police locale.

     

    Les autorités roumaines

    A Bucarest, le Parquet général a annoncé qu’une enquête pénale avait été ouverte dans cette affaire, et que les investigations seraient menées par les procureurs du Parquet de la Haute cour de Cassation et de Justice et par les spécialistes de l’Inspection générale de la police roumaine.

    En même temps, une cellule de crise a été créée au sein du gouvernement roumain. Le Premier ministre Marcel Ciolacu a annoncé que la récupération du casque et des trois bracelets daces était une priorité. Entre temps, le corps de contrôle du Premier ministre vérifie au ministère de la Culture les documents qui ont été la base de l’envoi d’objets du trésor national à cette exposition. Enfin, la ministre de la Culture Natalia Intotero rencontrera la famille royale et le Premier ministre des Pays-Bas, Dick Schoof dans le cadre de cette affaire.

    Le ministre de l’Intérieur, CătălinPredoiu, a quant à lui annoncé qu’une équipe de policiers criminalistes roumains rejoindrait d’urgence leurs collègues néerlandais pour aider à l’enquête et que les autorités roumaines maintiendraient un contact permanent avec les autorités néerlandaises et européennes.

    Pour sa part, le président roumain Klaus Iohannis a échangé des messages avec le Premier ministre Dick Schoof, qui a assuré que les autorités néerlandaises prenaient toutes les mesures nécessaires pour identifier les auteurs et récupérer le trésor.

     

  • Le 24 janvier – la Petite Union

    Le 24 janvier – la Petite Union

    L’historiographie roumaine s’accorde aujourd’hui pour considérer l’année 1859 comme le moment où seront jetées les bases de l’État roumain moderne. Mais ce que l’on appelle de nos jours « la petite Union » est surtout le résultat du contexte international de l’époque, marqué par la Révolution européenne de 1848 et par la guerre de Crimée de 1853 à 1856. Jusque-là, les principautés roumaines de Valachie et de Moldavie constituaient le terrain de guerre de trois empires : autrichien, ottoman et russe. C’est pour limiter la présence russe dans les deux principautés roumaines, que les puissances occidentales prennent la décision de soutenir l’autonomie des principautés de Moldavie et de la Valachie, allant jusqu’à permettre une éventuelle Union. Conformément à la Convention de paix de Paris, les deux principautés avaient le droit de constituer des armées nationales et bénéficiaient d’une indépendance administrative, du droit d’émettre des lois et de faire du commerce libre avec d’autres Etats.

    Enfin, ce furent les assemblées législatives de Valachie et de Moldavie qui, après de vifs débats, ont fini par élire le colonel  Alexandru Ioan Cuza, en tant que prince souverain, en Moldavie d’abord, le 5 janvier, puis en Valachie, le 24 du même mois. Même si les décisions issues de la Convention de paix de Paris avaient encouragé les unionistes valaques et moldaves, ce fut l’action décisive des hommes politiques des deux Etats qui, tout en respectant à la lettre les termes de la Convention, qui mena à l’union de facto de ces deux principautés danubiennes sœurs. Cette double élection sera l’aboutissement d’un long parcours, de l’effort conjoint de deux générations successives d’élites moldaves et valaques, déterminées à créer un État roumain fondé sur le modèle des États européens modernes. Leur effort à rendu possible la Petite Union du 24 janvier 1859, que nous célébrons de nos jours par une fête officielles.

  • Plans de restructuration et protestations

    Plans de restructuration et protestations

    Le déficit énorme et l’intransigeance de la Commission européenne qui exige constamment que Bucarest prenne des mesures pour le réduire – voilà ce qui a déterminé le gouvernement de coalition formée du Parti Social-Démocrate, du Parti National-Libéral et de l’Union Démocrate Magyare de Roumanie à prendre des décisions très impopulaires.

    Dans ce contexte, début 2025, de nombreux employés du secteur public ont vu toute indexation ou augmentation de salaire gelée par décret gouvernemental. Les retraités n’ont plus vu leurs pensions indexées sur le taux d’inflation, comme promis. Qui plus est, ces jours-ci, la réorganisation des institutions publiques centrales et des entreprises publiques a été aussi annoncée.

     

    Des réductions de postes au Parlement

    D’ailleurs, mercredi dernier, il a été annoncé que le nombre de fonctionnaires public au sein du Parlement roumain serait réduit d’environ 400 postes, ce qui a provoqué une manifestation spontanée des employés dans les couloirs de l’institution. Par exemple, au Sénat, quelque 180 postes sur un total de près de 800 seront supprimés, aux dires du chef de file libéral et président du Sénat, Ilie Bolojan. Et ce n’est pas tout, le parc automobile et les quotas de carburants seront également réduits.

    « Sur un total de 796 postes, il y aura environ 618 postes. Personne ne va licencier les collègues qui devront partir. Partout où le nombre de postes d’exécution sera inférieur à celui actuel, conformément à la loi, des concours seront organisés. Je vous garantis qu’il n’y aura aucune influence politique. »

     

    A la Chambre des députés, plus de 200 postes seront supprimés sur un total d’environ 1 100 – a déclaré à son tour le président social-démocrate de la Chambre, Ciprian Şerban.

     

    Des mécontentements et des réactions de soutien

    Dans ce contexte, l’Union Sauvez la Roumanie a demandé aux leaders de la coalition gouvernementale de présenter publiquement toutes les mesures visant à réduire les dépenses de l’Etat, ainsi que les critères de sélection des employés, « afin de garantir que les personnes qui restent sont compétentes, pas seulement des planqués ».

    Qui plus est, plusieurs fédérations syndicales ont manifesté leur soutien face aux employés du Parlement qui pourraient perdre leur emploi. Selon la Fédération nationale des syndicats de l’administration la méthode par laquelle les mesures de restructuration sont adoptées et communiquées est abusive et opaque. Les dirigeants du Syndicat des fonctionnaires publics du Parlement et du Syndicat du Personnel sous contrat affirment, quant à eux, que cette réorganisation manque d’équité.

    Au sein de la société les opinions sont tout aussi divisées. Si certains applaudissent les mesures envisagées, d’autres les contestent, rappelant que la réduction du nombre de sièges au Parlement devrait commencer par les sénateurs et les députés eux-mêmes, conformément au résultat d’un référendum consultatif de 2009 visant la transition vers un Parlement monocaméral à 300 sièges.

    D’ailleurs, ces quatre dernières années, le nombre d’employés du secteur public a augmenté de 56 000, affirment ceux qui soutiennent l’action du gouvernement. D’autres rappellent en revanche que parmi les salariés du secteur public on retrouve également ceux de l’Education, de la Santé, de l’Armée ou encore de la Police – des secteurs en proie à une véritable pénurie de personnel depuis de nombreuses années.

     

  • Efforts pour réduire le déficit budgétaire

    Efforts pour réduire le déficit budgétaire

    Le Conseil des ministres européens des Finances a approuvé, à Bruxelles, les plans de réduction du déficit budgétaire de huit Etats membres de l’UE, y compris la Roumanie. Selon le ministre roumain des Finances, Tánczos Barna, étaler la réduction du déficit sur une période de sept ans au lieu de quatre, cela apportera de nombreux avantages. Tout d’abord, cela permettra à l’économie roumaine de maintenir un niveau élevé d’investissements publics. Qui plus est la Roumanie jouit d’une situation favorable parmi les Etats-membres de l’UE.

    C’est également une condition préalable pour éviter les déséquilibres et pour avoir une croissance économique durable. Quatre autres Etats membres – à savoir l’Espagne, l’Italie et la Finlande – ont demandé une prolongation de la période d’ajustement de leurs déficits. Le commissaire européen à l’Economie, le Letton Valdis Dombrolskis, a expliqué que les premières analyses seraient publiées au printemps.

     

    Les détails du plan

    En marge du Conseil, une réunion distincte avec le ministre roumain des Finances a visé une discussion sur des détails du plan. L’occasion pour Tánczos Barna de déclarer que, dans un délai de sept ans, la Roumanie recevrait un soutien financier et technique pour rétablir son équilibre macroéconomique. Les paramètres indiqués par la Commission européenne visent, globalement, à maintenir sous contrôle les dépenses publiques et à poursuivrela croissance économique grâce aux investissements. Pour ce faire, le plan budgétaire de la Roumanie vise à stabiliser la dette publique et à réduire le déficit à moins de 3 % du PIB, au cours de la période 2025-2031.

    « La Roumanie continuera à se développer, en protégeant les investissements essentiels et en assurant la stabilité financière à long terme », a déclaré, à son tour, le ministre des Investissements et des Projets européens, Marcel Boloş, dans un message sur sa page Facebook. Selon lui, la décision de la Commission européenne d’approuver le plan de réduction du déficit budgétaire de la Roumanie permettra au gouvernement de Bucarest d’éviter la pression d’un ajustement accéléré ou de l’adoption de mesures drastiques afin deréduire le déficit budgétaire. Des coupes budgétaires massives, le blocage des investissements dans les hôpitaux et l’infrastructure, des augmentations massives d’impôts –autant des conséquences d’un ajustement sévère imposé par la Commission européenne, met en garde le ministre Marcel Boloş.

    Et de souligner également que ce plan maintient la crédibilité internationale du pays, dans un contexte où le non-respect des engagements budgétaires aurait conduit à une baisse de la notation dela Roumanie, ce qui aurait rendu les prêts difficile d’accès et plus chers.

    « Ces décisions montrent que les économies européennes ont actuellement besoin de davantage de temps pour parvenir à une consolidation budgétaire durable, sans sacrifier le développement. Sans ce plan, la Roumanie aurait couru le risque de perdre ce qu’elle construit aujourd’hui pour les générations futures », a encore souligné Marcel Boloş.

    D’ailleurs, 2024 a été une année difficile pour la Roumanie, avec des élections locales, européennes, présidentielles et parlementaires. En même temps, ce fut une année au cours de laquelle les pensions de retraite ont été recalculées, les salaires ont été augmentés dans plusieurs domaines et les investissements ont été soutenus avec des montants sans précédent. Autant d’élément qui ont fait que la Roumanie termine l’année 2024 avec un déficit budgétaire de 8,6 % du PIB.

     

  • Le nouveau mandat de Donald Trump a débuté le 20 janvier.

    Le nouveau mandat de Donald Trump a débuté le 20 janvier.

    Personne dans le monde ne reste indifférent au retour du républicain Donald Trump dans le rôle qu’il affectionne tant et qui lui a manqué pendant quatre ans : celui de président des États-Unis et, par extension, celui d’homme le plus puissant au monde. La classe politique de Bucarest ne fait pas exception : cette dernière a multiplié les messages de félicitations à l’occasion du retour de Trump à la Maison Blanche. Selon le président Klaus Iohannis, la Roumanie, proche partenaire stratégique des États-Unis, a donc souhaité au dirigeant américain un nouveau mandat marqué par le succès. Nous avons besoin d’un lien transatlantique fort et dynamique, au bénéfice de notre sécurité et de notre prospérité communes – a écrit Klaus Iohannis sur la plateforme X.

     

    Contre toute attente, la Roumanie se réjouit du retour de Donald Trump au pouvoir

    Et le numéro deux de l’État roumain, le président libéral du Sénat, Ilie Bolojan,  a exprimé sa conviction que l’amitié entre les deux pays sera renforcée. Son retour à la Maison Blanche est un moment historique, qui aura également des répercussions positives pour la Roumanie, tant en termes de sécurité que d’investissements majeurs, a déclaré de son côté le Premier ministre social-démocrate Marcel Ciolacu. Elena Lasconi, présidente du parti de USR, a quant à elle affirmé qu’un nouveau chapitre s’ouvrait dans l’histoire des Etats-Unis et que l’Amérique était un point d’appui pour la Roumanie en termes de sécurité nationale. Au-delà des messages unanimement festifs des hommes politiques roumains, la presse bucarestoise a noté que le seul chef de parti roumain à avoir été invité aux festivités de Washington était le président du parti nationaliste d’extrême droite AUR, George Simion.

     

    George Simion, figure majeure de l’extrême droite roumaine, seul représentant roumain invité aux cérémonies

    Ce dernier s’est en effet rendu aux Etats-Unis en tant que vice-président du Parti des conservateurs et réformistes européens (ECR), une famille politique liée aux républicains américains par certaines affinités idéologiques. Selon les commentateurs, la Roumanie n’a aucune raison de s’inquiéter de ce nouveau mandat de Donald Trump, les deux pays étant alliés de l’OTAN et ayant un partenariat stratégique bilatéral solide. Les analystes rappellent également que lors du premier mandat de Trump, la Roumanie a été parmi les premiers pays alliés à s’aligner sur la demande du leader de la Maison Blanche d’augmenter les dépenses de défense à 2,5 % du PIB. Autre atout, les achats militaires de la Roumanie se font principalement aux États-Unis. De plus, Bucarest a signé un accord de prêt de 920 millions de dollars pour moderniser ses capacités militaires, dont une partie ira aux usines d’armement roumaines, qui deviendront le seul producteur européen de munitions pour les chars Abrams.

     

  • Des réactions suite à la libération des trois otages israéliennes de Gaza

    Des réactions suite à la libération des trois otages israéliennes de Gaza

    Le Hamas a libéré dimanche 3 otages israéliennes, enlevées lors de l’attaque terroriste perpétrée le 7 octobre 2023 qui a débouché sur la guerre à Gaza. En contrepartie, Israël a relâché 90 détenus palestiniens, adolescents et femmes, de ses prisons. L’échange de prisonniers est intervenu après la mise en place d’un accord de cessez-le-feu dans l’enclave palestinienne. Le correspondant Radio Roumanie sur place précise que Romi Gonen, Doron Steinbrecher et Emily Damari, âgées de 24 à 31 ans ont été libérées après 471 jours de captivité dans la Bande de Gaza.  Après avoir été libérées, les trois otages israéliennes ont subi un premier examen médical avant d’être hospitalisées dans un hôpital au centre du pays, pour des soins complets. A première vue,  elles sont en bonnes conditions de santé.

     

    Deux des otages israéliennes ont des racines roumaines

    Doron Steinbrecher est assistante vétérinaire et a la double citoyenneté, israélienne et roumaine.  Romi Gonen est danseuse et, tout comme des centaines de milliers d’Israéliens, elle aussi a des racines roumaines. La Roumanie salue la remise en liberté des trois femmes au bout de 15 mois de captivité et remercie, dans un communiqué, toutes les institutions impliquées, pour leur excellente coopération. « La libération des premiers otages suite à un accord de trêve est un moment de joie et de grand soulagement pour les familles. Le cessez-le-feu doit être mis en place intégralement pour assurer le retour à la maison de tous les détenus et pour mettre un terme à la souffrance de leurs proches, tout comme à la souffrance des civils de Gaza. Un tel accord ouvre la voie à une paix durable, capable d’assurer la sécurité dans la région, sa reconstruction et un accès au soutien humanitaire des palestiniens de Gaza » peut-on lire dans le document mentionné.

     

    L’ambassadeur roumain à Tel Aviv, Radu Ioanid, affiche un optimisme réservé

    La Roumanie salue aussi les efforts de médiation significatifs menés par les Etats-Unis, l’Egypte et le Qatar afin de trouver une solution au conflit entre Israël et le Hamas. L’accord prévoit la libération dans une première phase, de 33 otages israéliens et de plus d’un millier de prisonniers palestiniens, tout comme une augmentation de l’aide humanitaire à Gaza, où depuis le début du conflit, presque 47000 personnes ont perdu la vie. La deuxième phase de la trêve implique la libération des derniers 65 prisonniers israéliens et d’un retrait des troupes israéliennes de la bande de Gaza. Dans une déclaration à la presse, l’ambassadeur roumain à Tel Aviv, Radu Ioanid, affiche un optimisme réservé. La situation au Moyen Orient est très fluide, « ce qui aujourd’hui semble gri peut devenir rose demain et noir, après-demain ».

     

  • De nouvelles règles pour la campagne électorale.

    De nouvelles règles pour la campagne électorale.

    Le scrutin présidentiel aurait dû mettre fin au marathon électoral de l’année dernière, mais la Cour Constitutionnelle l’a annulé peu avant le deuxième tour du 8 décembre, arguant que l’intégralité de processus électoral avait été vicié et détourné avec l’implication d’un acteur étatique extérieur en faveur de celui qui a remporté le premier tour, l’extrémiste pro-russe Călin Georgescu.

     

    De nouvelles règles sur le vote de la diaspora

    L’exécutif a élaboré de nouvelles règles relatives au vote de la diaspora et au déroulement de la campagne électorale. Les Roumains se trouvant à l’extérieur des frontières du pays pourront voter trois jours durant, comme aux précédents scrutins, mais durant des horaires modifiés. En effet, vendredi et samedi le vote dans la diaspora se déroulera de 7 heures le matin à 21 heures du soir mais dimanche le 4 mai, lorsque les Roumains de Roumanie se rendent aux urnes, à l’extérieur des frontières nationales les bureaux de vote fermeront à 21 heure, heure de Bucarest. Cette mesure a été adoptée à la proposition de l’Autorité électorale permanente afin d’éliminer le laps de temps durant lequel le vote peut être influencé même si les urnes ont fermé en Roumanie et sont toujours ouverte à l’étranger, dans les bureaux organisés à l’ouest de la Roumanie. Si des électeurs se trouvent dans les bureaux de vote à l’extérieur, le programme peut être prolongé uniquement jusqu’à minuit heure de Roumanie.

     

    De nouvelles règles pour la campagne enligne

     

    Le décret établit aussi plusieurs obligations pour ceux qui souhaitent poster et distribuer des messages de campagne électorale dans le milieu enligne. Ceux-ci devraient contenir des éléments clairs censés leur permettre d’être identifiées en tant que publicité politique. Bref, le public doit savoir qui paie pour ces messages et si l’auteur utilise des techniques de ciblage d’un certain public. Le non – respect de ces règles est sanctionné par des amendes allant jusqu’à 10 000 euros et dans le cas des grandes plates-formes enligne, les amendes peuvent aller jusqu’à 5% du chiffre d’affaires si l’élément publicitaire en cause n’est pas éliminé dans un délai de cinq heures depuis la notification faite auprès de l’Autorité électorale permanente. Conformément à l’exécutif, les autorités déroulent un mécanisme de suivi des contenus qui seront publiés sur les réseaux de partage et les saisines doivent sur d’éventuelles transgressions de la loi doivent être déposées auprès du Bureau Electoral Central. Les nouvelles règles visent à prévenir ce qui s’est passé avant le premier tour lorsque le candidat Calin Georgescu, qui s’est déclaré indépendant a bénéficié d’une promotion massive, disproportionnée par rapport aux autres candidats sur le réseau chinois TikTok.

     

    Certains ONGs s’opposent aux nouvelles règles

     

    Plusieurs ONGs importantes ont pourtant critiqué les ces nouvelles règles et affirmé qu’elles avaient été introduites sans aucun débat public préalable et pourraient toucher des droits fondamentaux des citoyens, étant aussi une menace à l’adresse de la liberté d’expression. De l’avis des ONGs, l’acte normatif risque de limiter les opinions politiques et les débats légitimes. La leader de l’USR, Elena Lasconi, qui s’était qualifiée dans le tour décisif aux cotés de Georgescu a critiqué la modification du programme de vote dans la diaspora puisqu’il constituerait une discrimination et une violation grave du droit de vote des Roumains se trouvant à l’extérieur des frontières nationales.

  • La priorité : un budget prudent et des mesures pour réduire le déficit

    La priorité : un budget prudent et des mesures pour réduire le déficit

    Le budget 2025, la priorité du gouvernement

     

    Retardé en raison de la création du nouveau gouvernement, l’approbation du budget 2025 est la priorité numéro un de Bucarest en ce moment. Et il ne s’agit pas de n’importe quel budget, mais d’un qui soit construit avec prudence, sans dépenses excessives comme auparavant qui ont causé un déficit inquiétant, approchant les 9 % du PIB.

     

    Un déficit énorme et une cible difficile à atteindre

     

    Réunis pour débattre du budget 2025, le premier ministre Marcel Ciolacu et le ministre des finances Tanczos Barna ont conclu que la Roumanie ne se permettait plus d’augmenter l’enveloppe destinée aux dépenses pour les biens et les services. La cible de déficit de 7 % en 2025, assumée dans les négociations avec la Commission européenne, ne peut pas être atteinte sans geler les fonds des salaires et des pensions de retraite, ni sans mettre une pression supplémentaire sur le Fisc en vue d’une meilleure collecte de la TVA. Pourtant, dans le cas des petites et moyennes pensions de retraite, l’Exécutif promet de chercher des solutions, afin d’en supplémenter les fonds, promet le premier ministre. Le ministre des Finances a quant à lui plaidé pour un contrôle rigoureux des dépenses, de sorte que la Roumanie puisse respecter les engagements assumés devant ses partenaires européens. Il a également insisté sur le fait qu’il fallait compter uniquement sur les recettes réalisables.

     

    Tanczos Barna : « Le plan fiscal et budgétaire structurel sur le moyen terme assumé par la Roumanie prévoit un déficit de 7 % pour cette année et une réduction progressive du déficit budgétaire jusqu’à 3 % dans les sept années à venir. Et cet engagement doit être respectée à l’avenir aussi, puisque ce que nous construisons aujourd’hui, pour 2025, doit avoir un impact sur les années à suivre, de sorte que les sommes destinées aux investissements ne soient pas diminuées, mais qu’elles soient compensées à chaque fois. D’autre part, il ne faut pas exagérer non plus du côté des revenus non réalisables, pour ne pas nous retrouver dans la situation où il faut combler la différence par des crédits ».

     

    La TVA reste inchangée

     

    Sur toile de fond des scénarios véhiculés par la presse selon lesquels les autorités ont l’intention d’augmenter certaines taxes, le premier ministre et le ministre des Finances ont assuré que la TVA resterait inchangée.

     

    Marcel Ciolacu : « On ne va pas augmenter la TVA. Pourquoi ? Moi, je représente un parti social-démocrate. Premièrement, puisque l’effort impactera de manière égale tous les Roumains, quel que soit leur revenu. Et par effort je veux dire une baisse du pouvoir d’achat. Moi je n’ai pas l’intention de le faire, et je suis très content que Monsieur le ministre partage mon avis. En ce moment, la consommation va encore baisser et, automatiquement, on aura aussi une baisse de l’inflation ».

     

    Les mesures envisagées pour réduire le déficit

     

    Précisons que le décret adopté à la fin de l’année dernière par le nouveau gouvernement de Bucarest, formé du Parti social-démocrate, du Parti National Libéral et de l’Union démocrate magyare de Roumanie porte sur la réduction des dépenses faites par l’État, sur la suppression de certaines facilités fiscales, par exemple dans le domaine de l’informatique et du BTP ou encore dans l’industrie agroalimentaire, et vise aussi la réorganisation et la fusion des agences au sein du Secrétariat général du gouvernement. Une démarche similaire visera aussi l’appareil de fonctionnement de l’Exécutif, puisque la Roumanie a aussi besoin d’une réforme structurelle, a conclu le premier ministre Marcel Ciolacu. (trad. Valentina Beleavski)

     

  • Journée de la culture nationale 2025

    Journée de la culture nationale 2025

    Depuis 2011, la Roumanie célèbre chaque année la Journée de la culture nationale, qui marque la date de naissance du poète national Mihai Eminescu. Cette journée est dédiée à la culture, à l’art et à l’effort académique roumains, soulignant le rôle de Mihai Eminescu dans la formation de l’identité culturelle nationale, à travers ses contributions à la littérature, au journalisme, à la philosophie et au théâtre. Mihai Eminescu, dont cette année marque le 175eanniversaire de sa naissance, est considéré comme le plus grand poète roumain.

     

    La Journée nationale de la culture a été initiée par l’ancien président de l’Académie roumaine,Eugen Simion, et légiférée par le Parlement roumain en 2010. Selon Adrian Cioroianu, directeur de la Bibliothèque nationale de Roumanie, cette journée devrait être célébrée tous les jours de l’année, pas seulement le 15 janvier. « A mon avis, c’est une très bonne idée d’instituer une Journée nationale de la culture, dans le contexte où la culture reste la pièce principale de l’identité de toute société, y compris de la société roumaine »,a souligné Adrian Cioroianu. Et d’ajouter que la simple création d’une Journée nationale de la culture est très importante parce qu’elles implique les leaders culturels et qu’à travers le pays la multitude de manifestations qui se déroulent – dont beaucoup sont très réussies – se transforment aussi en un exemple de bonnes pratiques.

    La Journée nationale de la culture, qui en est à sa 15eédition, est célébrée dans toutes les communautés roumaines, à l’intérieur ou à l’extérieur des frontières nationales. A Bucarest et à travers le pays, les autorités ont prévu de nombreux événements tels que conférences, débats, concerts et expositions. Qui plus est, l’entrée dans de nombreux musées est gratuite. Parmi les événements organisés dans la capitale figurent des lancements de livres, des lancements d’expositions de photographie, des ateliers créatifs, des débats et des spectacles. La Bibliothèque universitaire centrale « Carol I » a programmé une « Soirée Eminescu » dédiée à la Journée nationale de la culture, événement auquel participeront la soprano Arlinda Morava, le comédienClaudiuBleonţ et la pianiste Adriana Alexandru.

    A l’occasion de la Journée de la Culture roumaine, des livres, des concerts, des émissions de radio et des pièces de théâtre sont diffusés sur les fréquences des stations de la Société Roumaine de Radiodiffusion. Les antennes régionales de la radio publique roumaine, l’Antenne de villages, Radio Roumanie Internationale, la Rédaction des Minorités et Radio Roumanie 3Net ont préparé des programmes spéciaux dédiés à cette fête et au thème principal de cette année : faciliter l’accès du grand public à la culture.

    En novembre 2024, l’Institut national de recherche et de formation culturelles a lancé le « Baromètre de la consommation culturelle 2023. Les communautés de consommateurs dans le contexte des mutations sociétales ». Selon l’étude, la fréquence des visites de sites culturellement pertinents a rapidement augmenté. 67 % des répondants ont visité des monuments historiques et des sites archéologiques au moins une fois par an en 2023, contre les 59 % en 2022, et 45 % ont visité un musée, une exposition ou une galerie d’art au moins une fois par an en 2023, contre les 30 % en 2022.

     

  • Revenus et dépenses des foyers en Roumanie

    Revenus et dépenses des foyers en Roumanie

    Au cours des trois derniers mois de de l’année dernière, le foyer moyen de Roumanie a enregistré un revenu mensuel total de 8 255 lei, soit l’équivalent d’environ 1 650 euros, en hausse de 0,5 % par foyer par rapport au deuxième trimestre de la même année. Selon l’Institut national de la statistique, une personne qui vit seule a touché en moyenne près de 3 300 lei, soit 0,7 % de plus. Par rapport au troisième trimestre de l’année précédente, le revenu mensuel total moyen d’un foyer et celui d’une personne seule ont augmenté d’un peu plus de 13 %. Sur les 8 255 lei qu’une famille roumaine a touchés l’année dernière au cours du troisième trimestre, la majeure partie a été dépensée. En hausse de 9 % par rapport à l’année précédente, les dépenses mensuelles moyennes totales ont compté, au total, pour 85 % des revenus. Au cours de la dernière année,le pouvoir d’achat de la population a augmenté – affirmel’analyste financier Adrian Codirlaşu, qui explique pourquoi l’inflation est perçue comme étant plus élevée que ce que montrent les statistiques :

    « Nous constatons une augmentation des dépenses supérieure à l’inflation.Certes les volumes comptent aussi pour beaucoup, car, au fur et à mesure que les revenus augmentent, une plus grande quantité de produits est achetée. Idéalement, il serait possible de séparer les données sur le volume des données visant l’augmentation des prix. Mais il est possible que certains éléments qui font partie des dépenses ne soient pas pris en compte par l’inflation, et c’est pourquoi l’inflation semble en réalité beaucoup plus forte qu’elle en est. En principe, les chiffres sont restés relativement similaires à celles de la période précédente. »

     

    Les dépenses

    La principale source de revenus des Roumains était les salaires, suivis par les revenus sociaux, c’est-à-dire les pensions de retraite, les allocations familiales pour les familles avec enfants, les allocations pour le chômage ou l’aide sociale. Dans un foyer urbain, le revenu mensuel total moyen était de 1,3 fois plus élevé qu’en milieu rural et, calculé pour une personne seule, 1,5 fois plus élevé. Les principales destinations des dépenses engagées au cours du troisième trimestre de l’année dernière ont été la consommation de produits agroalimentaires, de boissons non alcoolisées et de produits non alimentaires, les factures de services publics, les impôts, les contributions, les cotisations et d’autres frais, mais aussi pour l’achat de vêtements et de chaussures. En Roumanie, le niveau le plus bas de dépenses mensuelles moyennes des ménages concerne l’éducation.

    « 85% des recettes sont consacrées aux impôts et aux dépenses » – note la presse de Bucarest qui conclut, ironiquement, que « les Roumains ont des revenus plus élevés, mais dépensent presque tout ce qu’ils touchent ».

  • Manifestations et préparatifs des élections présidentielles

    Manifestations et préparatifs des élections présidentielles

    La semaine dernière, la coalition gouvernementale composée par le Parti Social-Démocrate, le Parti National Libéral et Union Démocrate Magyare de Roumanie a établi que les élections présidentielles auraient lieu les 4 et 18 mai prochains. L’exécutif de Bucarest prépare les documents nécessaires pour rendre ces datesofficielles. Le Premier ministre social-démocrate Marcel Ciolacu a admis qu’une grande attente publique existait naturellement au sujet des dates de l’élection présidentielle.

    Par ailleurs, les manifestants descendus dans la rue envoient un message beaucoup plus radical : la Cour constitutionnelle a annulé de manière injustifiée le second tour de l’élection présidentielle et doit revoir sa décision rendue le 6 décembre. Une telle demande de révision a été déposée vendredi par les avocats du candidat indépendant CălinGeorgescu, l’extrémiste pro-russe qui a remporté de manière inattendue le premier tour de l’élection présidentielle, organisé le 24 novembre dernier.Lorsque cette demande était déposée auprès de la Cour Constitutionnelle de Roumanie des milliers de fidèles de M Georgescuprotestaient dans la rue pour le soutenir.

    Dimanche dernier, l’Alliance pour l’Union des Roumains, parti porte-drapeau de la triade souverainiste au Parlement, a organisé une grande manifestation légale à Bucarest, où des dizaines de milliers de personnes venues de tous les coins du pays ont demandé la reprise du second tour de l’élection présidentielle et la démission du président Klaus Iohannis.

    Le « Rassemblement pour la démocratie », comme elle a été appelée, comprenait une marche entre le gouvernement et le palais présidentiel.

    « Dans une Roumanie normale, à la fin de la journée, le locataire illégitime de Cotroceni, Klaus Werner Iohannis, annoncera sa démission et nous rentrerons dans le cadre institutionnel, afin de respecter la volonté du peuple roumain », a déclaré le leader de l’Alliance pour l’Union des Roumains George Simion. Et d’annoncer que les manifestations se poursuivraient jusqu’à ce que toutes les revendications de ce rassemblement soient satisfaites. Qui plus est, le jour de l’Union des Principautés, le 24 janvier, des dizaines de milliers de personnes descenderont dans la rue, promet M Simion.

     

    Réactions d’Elena Lasconi

    La présidente de l’Union Sauvez la Roumanie, Elena Lasconi, qui s’est qualifiée pour le deuxième tour du scrutin présidentiel aux côtés de Monsieur Georgescu, a déclaré qu’elle comprenait les Roumains qui étaient venus manifester pour faire partà la Cour Constitutionnelle du « mécontentement pour la façon dont elle a utilisé son pouvoir de manière discrétionnaire », mais selon elle la solution ne se trouvera ni dans la rue ni sur les réseaux sociaux.A son avis le geste de normalité serait que Klaus Iohannis se retire et laisse le président du Sénat diriger la Roumanie par intérim.

    Rappelons-le, la Cour Constitutionnelle a annulé les élections présidentielles de novembre-décembre de l’année dernière, après que le Conseil suprême de défense nationale ait publié un rapport sur une ingérence étrangère dans le processus électoral en faveur de CalinGeorgescu et un prétendu financement illégal de sa campagne. Les faits incriminés dans le rapport, sur lesquels repose la décision sans précédent de la Cour constitutionnelle, n’ont pas encore été confirmés par les enquêtes judiciaires, ce qui soulève un grand point d’interrogation sur la décision de la Cour Constitutionnelle. Par conséquence, Klaus Iohannis continue d’occuper le siège présidentiel, bien qu’il ait achevé son second mandat le 21 décembre.