Category: Nos émissions

  • Un spectacle de Silviu Purcarete inaugure le Théâtre métropolitain de Tokyo

    Un spectacle de Silviu Purcarete inaugure le Théâtre métropolitain de Tokyo


    Une invitation spéciale mène en tournée à Tokyo un spectacle mis en scène par Silviu Purcărete en 2008 au Théâtre national « Radu Stanca » de Sibiu. Quel est le pourquoi et le comment de cette invitation ?


    Nous posons la question au comédien Constantin Chiriac, un des protagonistes du spectacle et directeur du théâtre: « Le Théâtre national Radu Stanca”en est à son 3e voyage cette année. Nous avons eu une tournée à Luxembourg et une autre à Salzbourg. Maintenant, nous partons avec un projet très important : le centre d’arts du spectacle le plus important de Tokyo, le Tokyo Metropolitan Art Centre, sera inaugurépar un spectacle du Théâtre national de Sibiu. Il s’agit de Lulu”. Ce choix appartient aux organisateurs, et nous l’avons négocié voilà 3 ans. C’est un partenariat stratégique que nous avons développé avec cette institution et avec le Festival d’automne, le plus grand festival de Japon. Nous aurons, du 27 février au 3 mars, 5 représentations avec le spectacle Lulu”, réalisé par Silviu Purcărete ».


    Le Théâtre Metropolitain de Tokyo a été ouvert par les pouvoirs publics de Tokyo en 1990 afin de promouvoir les tendances de mondialisation dans l’art et la culture. Il accueille notamment des programmes dans les domaines de la musique, du théâtre, de l’opéra et de la danse. Le bâtiment a été fermé en 2011 pour des travaux de rénovation.


    La tournée du spectacle « Lulu » à Tokyo se fait à l’invitation du dramaturge Hideki Noda, directeur artistique du Théâtre métropolitain. En plus, ce sont les premières représentations publiques de la production roumaine après l’incendie de 2011, qui a détruit les décors et les costumes. Lia Manţoc a refait tous les costumes à Sibiu, tandis que le décor a été reconstruit par une équipe de techniciens japonais, sous les indications du scénographe Helmut Stürmer, directement au Théâtre métropolitain de Tokyo. Le public prendra place dans l’amphithéâtre créé par Stürmer, sur la scène même du théâtre. Le rôle principal du spectacle « Lulu » est joué par la comédienne Ofelia Popii, gagnante en 2009 d’un prix Herald Angel au Festival d’Edimbourg, pour le rôle de Méphisto du spectacle « Faust », également monté par Silviu Purcărete et toujours à Sibiu.


    La tournée du Théâtre national « Radu Stanca » de Sibiu au Japon ne se limite pas aux représentations du spectacle « Lulu ». Constantin Chiriac, directeur de l’institution et du Festival international de Théâtre de Sibiu (FITS):«Nous lancerons un livre d’un des critiques les plus importants d’Asie, M. Eisuke Shichiji, qui est venu chaque année au Festival international de Théâtre de Sibiu et qui a accompagné plusieurs fois le Théâtre national dans ses tournées en Europe et dans le monde. Nous lançons un livre imprimé par la maison d’édition de littérature et d’art la plus prestigieuse du Japon. C’est un livre de 1200 pages qui témoigne des 19 éditions du Festival international de Théâtre de Sibiu et qui parle de l’activité du Théâtre national de Sibiu. C’est une première. Pour la première fois, un théâtre non-japonais et un festival non-japonais se voient accorder cette chance extraordinaire. En même temps, nous aurons une première du film Quelque part à Palilula”, toujours au Tokyo Metropolitan Art Centre. M Silviu Purcărete et son équipe de création lanceront un projet que nous finaliserons en 2015, en partenariat avec le Théâtre métropolitain. Ce sera une coproduction entre le Théâtre national de Sibiu, le Festival international de Théâtre et cet immense espace de théâtre, et qui sera jouée d’abord au Japon et ensuite à Sibiu, au FITS. C’est un pas naturel, car chaque année, nous avons 4-5-6 troupes de théâtre japonaise qui sont présentes à notre festival. »


    Continuant cette tradition, si on peut l’appeler ainsi, cette année, à la 20e édition du FITS, le Théâtre métropolitain de Tokyo sera présent à son tour, avec le spectacle « The Bee » (L’Abeille), écrit et mis en scène par le dramaturge Hideki Noda, qui a eu un grand succès à sa première en 2006 au Théâtre Soho de Londres.


    Les tournées du Théâtre national de Sibiu vont continuer même après le retour du Japon. Les 12 et 13 mars, il présente au festival de Lodz, en Pologne, le spectacle « Les voyages de Gulliver », mise en scène signée par le même Silviu Purcărete…

  • Le Festival olympique de la jeunesse européenne

    Le Festival olympique de la jeunesse européenne


    L’idée olympique est une des plus généreuses produites par l’humanité à travers son histoire, étonnante d’actualité. La planète semble ne plus trouver le temps de réfléchir, ni d’agir pour la paix, pour le sport comme vecteur de grandes idées. Le sport et l’opinion publique cèdent de plus en plus le pas devant les mondes virtuels et leurs octets. Le sport reste, néanmoins une composante du bonheur, car tout est parfait quand on fait du sport dans un décor d’hiver féerique.


    Les Carpates roumaines ont accueilli, dans la seconde moitié de ce mois de février, le Festival olympique de la jeunesse européenne ; appelé aussi la petite Olympiade des futures étoiles, ce festival sportif rassemble des jeunes âgés de 14 à 18 ans pendant les saisons estivale et hibernale des années impaires. Les premières éditions datent de 1991, pour les Jeux d’été organisés à Bruxelles, et de 1993, pour la variante d’hiver d’Aoste, en Italie. Le message de ces manifestations est inspiré et généreux à la fois, mettant ensemble, sport, compétition et olympisme. A une époque où l’âge des concurrents aux JO est à la baisse, la compétition réservée strictement aux jeunes de moins de 18 ans ramène le jeu au premier plan. Beaucoup des sportifs qui ont passée une semaine merveilleuse à Brasov, dans les montagnes roumaines, seront, s’ils ne le sont pas déjà, des noms qui comptent dans l’histoire notamment olympique de sports d’une grande beauté.


    Au début du Festival olympique de la jeunesse européenne de Brasov, le succès était raconté à l’aide de chiffres : un millier de participants, 350 médailles, 45 pays participants. A la fin de cette semaine, le succès est la joie d’avoir mené à bonne fin un effort important, d’avoir rencontré des amis et des collègues, le tout à un âge où l’avenir ne rime qu’avec espoir. C’était un carnaval de neige d’une genre particulier, exubérant et plein de chaleur, des vacances passées sur des pistes de ski ou à la patinoire, dans un décor dominé par les sapins et par Martin, l’ours des Carpates et mascotte du festival, drapé dans les couleurs du tricolore national roumain bleu-jaune-rouge. La prochaine édition du Festival olympique d’hiver de la jeunesse européenne sera organisée dans deux ans par l’Autriche et le Liechtenstein. (trad.: Ileana Taroi)

  • Steaua, dans les 8e de finales de la Ligue Europa

    Steaua, dans les 8e de finales de la Ligue Europa


    L’équipe roumaine de football Steaua Bucarest jouera dans les 8e de finale de la Ligue Europa contre les Anglais de Chelsea. Le match aller aura lieu à Bucarest, le 7 mars, et le retour à Londres, une semaine plus tard, le 14 mars. Les footballeurs roumains ont réussi cette qualification aux dépens du célébrissime Ajax Amsterdam.


    Les Néerlandais étaient sortis victorieux, 2 à 0, de la première rencontre qu’ils avaient disputée à domicile. Les Roumains n’ont pas réussi à marquer, malgré plusieurs occasions dont ils n’ont pas su profiter. Jeudi soir, à Bucarest, Steaua n’a pas manqué son rendez-vous avec la chance, réussissant à marquer les deux buts nécessaires pour équilibrer la situation : 2 à 0 au bout des 90 minutes de jeu réglementaires. Aucune modification du score pendant les prolongations a entraîné les tant redoutés tirs au but. Les Roumains ont mieux maîtrisé leurs nerfs et leurs émotions, marquant à chaque fois, tandis que les Hollandais ont raté deux coups. Le goal Ciprian Tătăruşanu a bloqué le ballon envoyé par Lasse Schone et Niklas Moisander a envoyé le même ballon vers les spectateurs. Raul Rusescu, Stefan Nikolic, Lucian Filip et Iasmin Latovlevici ont marqué pour Steaua, Christian Eriksen et Siem de Jong pour Ajax.


    Après le dernier sifflet de l’arbitre, les supporters de Steaua ont renoué avec la tradition et se sont rassemblés dans le centre-ville pour saluer une victoire vraiment historique. Les élèves du coach Laurenţiu Reghecampf ont cru en leur bonne étoile jusqu’au bout, la preuve — la veille du match, ils avaient répété les tirs au but, ce qui a, paraît-il, fait la différence. L’adversaire des 8e de finale est, ni plus ni moins, que le détenteur du trophée de la Ligue des Champions, l’Anglais Chelsea, mais après avoir mis hors jeu Ajax Amsterdam, les Roumains n’ont plus peur des missions impossibles. Les Britanniques se sont qualifiés après avoir battu l’équipe tchèque Sparta Praga grâce au but marqué à la dernière minute par le Belge Eden Hazard. Le match aller, à Prague, s’était terminé également avec la victoire du même Chelsea, 1-0.


    L’autre équipe roumaine présente dans les 16e de finale de la Ligue Europa, CFR Cluj, s’est inclinée, 0 à 3, devant les Italiens d’Inter Milan qui s’étaient aussi approprié la victoire dans le match aller, 2 à 0. (trad.: Ileana Taroi)

  • Médailles pour la Roumanie au Festival olympique de la jeunesse européenne

    Médailles pour la Roumanie au Festival olympique de la jeunesse européenne


    La Roumanie est représentée au Festival olympique de la jeunesse européenne par 60 sportifs, ce qui donne la troisième délégation en termes de dimensions, après la Russie (27 sportifs) et la République tchèque (64 sportifs).



    Malgré des attentes plutôt modestes, la Roumanie a déjà réussi à inscrire dans son palmarès trois médailles. Les deux premières sont arrivées grâce au patineur Emil Imre ; mardi, le jeune homme a terminé en vainqueur l’épreuve du 1.000 mètres patinage vitesse short-track, après avoir remporté, lundi, l’argent sur 500 mètres short-track. Dimanche, il s’était classé sixième sur 1.500 mètres. Âgé de 17 ans, Emil Imre est le meilleur sportif roumain de sa discipline et de sa catégorie d’âge ; son objectif déclaré est la qualification aux JO d’hiver de l’année prochaine, organisés par la ville de Sotchi, en Russie.



    A noter aussi la performance de la sportive roumaine Dorottya Buzas, qui a décroché jeudi la médaille d’argent du biathlon du Festival olympique de Brasov. (trad. Ileana Taroi)

  • Films documentaires de Radu Gabrea à Berlin

    Films documentaires de Radu Gabrea à Berlin


    L’Institut culturel roumain de Berlin a invité son public à une soirée entièrement dédiée au réalisateur Radu Gabrea et dont l’affiche a aussi inclus ses deux derniers documentaires présentés en première internationale. « Trois jours avant Noël » est un documentaire historique qui utilise documents, reconstitutions et images d’archives pour refaire les trois derniers jours de la vie du couple Elena et Nicolae Ceauşescu, juste avant leur exécution le jour de Noël 1989.






    Le scénario sort de la plume du journaliste Grigore Cartianu. Le réalisateur Radu Gabrea : « J’ai essayé de montrer ce qui s’est passé après le 22 décembre, après la fuite des deux à bord de l’hélicoptère qui s’était posé sur le toit du Comité central du PCR. J’ai voulu, aussi, montrer l’état d’esprit de la population à leur égard. Ce que l’on peut voir dans mon documentaire ce sont deux vieillards effondrés sous la décrépitude et la peur, en totale rupture avec la réalité. L’ancien dictateur, Nicolae Ceauşescu, n’a jamais cru que la population ne le soutenait plus et lui avait tourné le dos. Dans la caserne de Târgovişte, où ils avaient été emmenés, Ceauşescu regarde par la fenêtre les manifestants qui crient contre lui, mais lui, il croit dur comme fer que ces gens le soutiennent et donc essaie de prononcer un discours pour les convaincre que le pays avait été victime d’une trahison. Le récit du documentaire progresse en parallèle avec les images passées à la télé où il était question d’assassinats terrifiants, de groupes d’assassins entraînés par le dictateur pour massacrer la population. Or, les deux Ceausescu étaient, à ce moment-là, deux vieillards au bout du rouleau, sans aucun lien avec la réalité. »




    L’autre documentaire, « Des Juifs à vendre », est inspiré par le livre de Radu Ioanid « The Ransom of Romanian Jews » (« Rançon pour les Juifs roumains »), publié aux USA et dont la traduction en roumain est parue aux Editions Polirom. L’ouvrage parle d’un aspect moins connu du grand public, le commerce avec des êtres humains pratiqué par la Roumanie communiste. Le réalisateur Radu Gabrea a fait des recherches notamment au Conseil national pour l’étude des archives de la Securitate (CNSAS), et a consulté historiens, journalistes et témoins directs de ces événements : « Les dossiers du CNSAS viennent compléter les témoignages directs, qui ont une immense valeur, puisqu’ils nous aident à comprendre ce phénomène également du point de vue de personnes impliquées d’une manière ou d’une autre. Radu Ioanid est un des principaux interviewés car il connaissait parfaitement ce phénomène. »




    Par son nouveau documentaire, « Des Juifs à vendre », Radu Gabrea reste fidèle à sa mission de sortir de l’ombre, à travers les moyens du cinéma, des moments trop peu connus (ou trop souvent ignorés) de l’histoire de la Roumanie ”, écrit le critique de film Mihai Fulger. Le réalisateur Radu Gabrea et l’actrice Victoria Cociaş ont été présents à la soirée de projections, suivies de débats avec le public, organisée par l’ICR de Berlin. (aut. : Corina trad. : Ileana Taroi)

  • La Roumanie au Carnaval de Venise

    La Roumanie au Carnaval de Venise


    En 2008, la Roumanie était l’invitée d’honneur au Carnaval de Venise. Le Théâtre « Masca, » la Fanfare Savale, le groupe Shukar Collective ou encore l’Orchestre de chambre « Philarmonia » – autant de noms roumains à l’agenda de l’événement.


    La Roumanie n’a raté depuis lors aucune édition du Carnaval, grâce aux manifestations organisées par l’Institut Roumain de la Culture et de la Recherche humaniste de Venise, comme nous l’explique le représentant de l’Institut, Mihai Stan : « Chaque année, notre institut s’est attaché à mettre en place un événement culturel roumain au Carnaval de Venise. Par exemple, en 2012 nous avons organisé, 4 soirées durant, au Théâtre « La Fenice », le Festival de musique balkanique « Dimitrie Cantemir ». A noter aussi, en 2011, le concert inaugural de la tournée ‘George Enesco » en Italie, ou encore en 2010, au Musée du Costume, l’exposition de costumes provenant de la collection de la professeure Adina Nanu. Bref, notre Institut a voulu ainsi habituer le public italien, le public international et le public du carnaval au fait que durant le Carnaval, plus précisément au premier jour de l’événement, notre Institut met en place un événement roumain ».


    Mihai Stan est aussi responsable du projet « La Roumanie : costumes et Masques traditionnels de cérémonie » – une exposition organisée avec le soutien du Musée national du Village « Dimitrie Gusti » de Bucarest et en collaboration avec les organisateurs officiels du Carnaval de Venise. Accueillie par la Scuola Grande di San Teodoro de Venise, l’exposition réunit plus de 200 objets et reste ouverte jusqu’au 14 février. Elle figure d’ailleurs au programme officiel du Carnaval. Mihai Stan de l’Institut roumain de la Culture et de la Recherche humaniste de Venise : «L’exposition est structurée selon les trois étapes de la vie. L’étape principale, dont tout le monde se réjouit, est celle des noces. Les costumes sont vraiment extraordinaires et leurs couleurs fabuleuses. On a très bien respecté le thème de cette année «Vivi in colori!» «Vivez en couleurs! » . Une deuxième étape est celle de la mort, et nous avons essayé de bien représenter nos coutumes et rituels, les masques et les personnages liés à cette étape étant vraiment spectaculaires notamment aux yeux de ceux qui les voient pour la première fois. Tout le monde souhaite savoir ce qu’ils représentent ou encore où l’on pratique encore ce genre de rituels. Le troisième moment est celui du carnaval roumain, soit des danses de Noël et du Nouvel An. Notre exposition se vante de trois pièces de résistance, très belles, très grandes et très joliment colorées. Hormis les masques et les rituels, le public peut aussi y découvrir différents objets traditionnels: le lit paysan avec des couvertures faites main, des oreillers et mouchoirs ou encore des costumes de différentes régions du pays. Les murs de l’exposition sont ornés de costumes appartenant au maître artisan Paul Buta qui connaît un succès fou à Venise. Le rez-de-chaussée de l’Institut accueille d’ailleurs un atelier de Paul Buta. C’est là que les visiteurs peuvent découvrir comment les masques roumains de carnaval sont faits. Alors que je me promenais dans la rue j’ai même eu la surprise de remarquer quelqu’un qui portait un masque fait par Paul Buta. »


    A en croire les organisateurs, chaque pièce du costume traditionnel de cérémonie est « un livre de sagesse et d’expérience humaine que n’importe qui peut ouvrir à chaque fois qu’il souhaite vraiment comprendre l’âme et l’univers spirituel des Roumains.


    Attesté au début du millénaire passé et devenu fête officielle publique à la fin du XIIIe siècle, le Carnaval de Venise est l’un des événements européens les plus spectaculaires, qui réunit chaque année près de 400 mille visiteurs.

  • Le Palais Stirbey

    Le Palais Stirbey


    Situé à 20 km au Nord de Bucarest, à proximité de Buftea, chef-lieu du comté d’Ilfov, le domaine Ştirbey est devenu un lieu de détente très apprécié ces dernières années. L’histoire du palais et du domaine est pleine d’événements spectaculaires.


    Corina Toma, directrice des relations publiques au Palais Ştirbey de Buftea, résume l’histoire de cet endroit: « La construction du palais a été entamée par le prince régnant Barbu Ştirbey, voïvode de Valachie, en 1855, et a été finalisée en 1863. En 1916, il devient le refuge de guerre de la reine Marie, épouse du roi Ferdinand Ier, et de ses enfants. Durant la première guerre mondiale, en 1917, le palais est réquisitionné par l’armée allemande, qui avait partiellement occupé le royaume de Roumanie. Un an plus tard, c’est là, dans une salle du rez-de-chaussée, qu’a été négociée le traité de paix de Buftea, également appelée la paix de la honte, et signé le 5/18 mars 1918, par lequel la Roumanie perdait la Dobroudja et les versants des Carpates. La période la plus florissante de l’histoire de ce palais a été celle du Prince blanc, comme on appelait Barbu Alexandru Ştirbey. Homme politique très important, président du Conseil des ministres, nommé ministre par intérim aux Finances et aux Affaires étrangères, membre d’honneur de l’Académie roumaine, il a également été administrateur des Domaines de la couronne, président des conseils d’administration de plusieurs grandes banques, sociétés et entreprises. Barbu Ştirbey était le possesseur d’une fortune fabuleuse, parmi les plus grandes de Roumanie. Il a créé, près du parc du Palais, une fabrique de conserves, une pépinière de vigne américaine, une crémerie et un moulin. En 1902, une fabrique de coton médical et de pansements allait compléter ce patrimoine. Il est le premier à avoir introduit la culture du coton et du riz en Valachie. »


    Le surnom de Prince blanc, il le tenait de la reine Marie lorsqu’elle n’était que princesse héritière. La future reine l’a connu en 1907 et l’a appelé ainsi à cause de sa tenue typiquement britannique, son élégance, sa distinction et sa discrétion. La relation proche entre la reine et le neveu du prince régnant Barbu Ştirbey a suscité de nombreuses anecdotes et commentaires au long des années. La reine venait fréquemment en visite à Buftea, elle y passait parfois la nuit, et était, semble-t-il, amie avec Nadejda, l’épouse du prince Barbu Ştirbey. La reine Marie aimait beaucoup le domaine Ştirbey et on lui doit de magnifiques descriptions de cet endroit.


    Corina Toma nous parle du palais au présent: « Le Palais Ştirbey est un des exemples d’architecture romantique de Roumanie les plus éloquents. La résidence de la famille Ştirbey est au centre du domaine, entourée d’un parc aux arbres séculaires. Les influences gothiques sont visibles aussi — si elles sont présentes à l’extérieur, à l’intérieur elles sont très nuancées, avec des accents décoratifs. Au rez-de-chaussée, dans le salon central, on peut voir des fenêtres et des portes aux cadres d’origine en chêne massif, aux décorations gothiques, aux poutres en bois peint, avec une cheminée en marbre de Carrare, et aussi des murs à lambris en bois et à l’ornementation classique. »


    Sur le domaine on peut admirer la Chapelle de la Trinité, où se trouve le caveau de la famille Ştirbey. Construite à la fin du XIXe, en style éclectique, l’église est peinte à l’intérieur par Gheorghe Tătărăscu, un peintre roumain renommé. Après l’installation du régime communiste, une partie du domaine a figuré au patrimoine des Studios de cinéma de Buftea, et le palais proprement-dit est devenu établissement de protocole du régime communiste. Sa première restauration remonte à 1959. Avant la première Guerre mondiale et dans l’entre-deux-guerres, le Palais Ştirbey avait accueilli des écrivains importants, tels Ioan Slavici et Vasile Alecsandri, et des hommes politiques comme Titu Maiorescu et Petre Carp ; après 1948, les célébrités ont continué à visiter le domaine.


    Corina Toma:« En 1959, Nikita Khrouchtchev y a été logé. Il avait été invité par Gheorghe Gheorghiu-Dej et c’est alors que la décision de retrait des troupes soviétiques de Roumanie a été prise. L’écrivain Mihail Sadoveanu aimait y venir pour aller à la pêche. Nicolae Ceauşescu n’a pas été un admirateur du palais, il n’est jamais venu passer la nuit ici. Pourtant, on avait construit sur le domaine Ştirbey une ferme qui fournissait les légumes pour les repas du couple Ceausescu. »


    Après 1990, le domaine est passé sous la tutelle du ministère de la Culture, puis à la Régie d’administration du patrimoine du protocole de l’Etat. En 2007, une compagnie privée l’a racheté aux héritiers et maintenant il est ouvert comme restaurant et complexe touristique. Celui-ci s’étend sur 24 ha, comprenant le palais proprement-dit, la Chapelle de la Trinité, la grande salle d’événements, dite de la Reine Marie, le Pavillon du Prince Ştirbey, le Pavillon d’été Princesse Nadejda, une pelouse pouvant accueillir jusqu’à 15.000 personnes, la tour d’eau bâtie en 1920 d’après les plans du célèbre ingénieur Anghel Saligny et un lac artificiel… (trad.: Ligia Mihaiescu)

  • Daniela Kammrath, ingénieur entre réel et virtuel

    Daniela Kammrath, ingénieur entre réel et virtuel


    Ingénieur électronicien de formation, Daniela Kammrath a commencé sa carrière dans les années 1990, à la Radiodiffusion Roumaine. A l’époque, elle a rejoint l’équipe de techniciens qui a contribué à la modernisation des studios de diffusion des programmes de Radio Roumanie Actualités, Radio Roumanie Internationale et Radio Roumanie Culture. Au bout de 4 ans, elle a voulu donner une nouvelle direction à sa carrière et décide de mettre sur pied une série de projets en collaboration avec des chaînes de radio privées de Roumanie.




    Mais voilà qu’après six ans, Daniela Kammrath opère un changement d’orientation, cette fois-ci total, avec le lancement d’un des premiers sites Internet en langue roumaine consacré aux femmes de Roumanie. 121.ro ou bien « le one to one regroupant la communauté des femmes sensationnelles » figure, au bout d’une décennie d’existence, parmi les sites les plus anciens de Roumanie. Nous avons invité Daniela Kammrath au micro de RRI pour nous dévoiler plusieurs de ses projets. Mais, avant de parler avenir, parlons plutôt des débuts de Daniela sur la Toile: « Je suis mariée à un Américain, établi en Roumanie depuis 21 ans. Je me souviens qu’à chaque fois que je lui demandais ce qu’il aimait le plus en Roumanie, il me disait que c’étaient les femmes qui représentaient la ressource la plus importante du pays. C’est à ce moment-là que l’idée nous est venue de créer une communauté qui les soutienne, qui les écoute, un forum de discussions qui leur soit consacré, à l’instar de ceux existant déjà à l’étranger. Peut-être qu’à l’heure actuelle une telle idée pourrait vous sembler un peu démodée, mais dans les années 1999, les Roumains n’avaient même pas d’adresse électronique sur leur carte de visite. C’était donc un projet un peu d’avant-garde. Nous avons commencé par naviguer sur des sites américains, tels iVillage.com. On a pensé s’associer aux revues glamour existantes sur le marché et on les a invitées à nous rejoindre. A l’époque, ces revues n’avaient pas de stratégie pour la promotion en ligne et donc nous, on leur a donné la possibilité de faire leurs débuts sur Internet, en tant que partenaires. Nous avons donc créé les premières pages électroniques pour faire leur promotion sur la toile » .





    Ce fut en 2001 que les époux Kammrath ont lancé officiellement le site 121.ro. Au bout d’une première année d’existence, le nombre de visiteurs actifs se montait déjà à 1200 pour qu’en 2013, il totalise plus de 125 mille. Un chiffre impressionnant que Daniela souhaite voir augmenter à plus de 200.000. Pourquoi? « Il faut le soutien d’au moins 10% d’une communauté pour faire avancer les choses. C’est un pourcentage qui nous donne la possibilité de commencer à faire des changements au sein de la communauté respective. Or, je crois que 200.000 membres actifs qui se proposent d’avoir tous une influence sur la Roumanie est un très bon objectif pour ce début d’année. A vrai dire, d’une manière plus ou moins consciente, on a tous un impact sur l’endroit où l’on vit. Personnellement, je voudrais bien accélérer un peu les choses, mais je dois me contenter d’avancer à petits pas » .





    Et une fois après avoir rassemblé autant de personnes autour de vous, quels projets envisagez-vous, Daniela Kammrath, pour cette communauté forte de 200.000 membres? « A partir du moment où les membres se chiffreront à 200 mille, je voudrais pouvoir déterminer l’impact que chacun d’entre eux a sur son endroit d’origine. Je souhaiterais me rendre compte si ce type de communication individualisée fonctionne. Je voudrais voyager à travers le pays pour rencontrer le plus de membres possible. Je suis impressionnée de découvrir l’immense potentiel des Roumains qui ambitionnent de faire des choses au moment où ils savent que leurs idées intéressent. Quand on propose aux autres de faire quelque chose pour leurs proches, il serait bien possible qu’ils fassent la sourde oreille, mais une fois qu’ils apprennent que leurs initiatives auraient un impact sur cent ou deux cents ou même trois cents personnes, ils se rendent vite compte de la force dont ils disposent. Imaginez à quel point cela fera avancer la Roumanie d’ici un an! Nous avons la force de changer, simplement nous sommes très peu à en être conscients » .




    Daniela Kammrath affirme se sentir comme si elle semait des petites graines dans les cœurs des Roumains avant d’attendre tranquillement qu’elles se mettent à pousser. Si ces projets sont couronnés de succès, nous allons vite l’apprendre. Car le mouvement lancé par Daniela se propose justement de rappeler aux Roumains qu’ils disposent de toutes les ressources nécessaires pour faire avancer les choses en Roumanie aussi. (trad. : Ioana Stancescu)

  • “L’Enfance. Débris et patrimoine”

    “L’Enfance. Débris et patrimoine”


    L’Institut Culturel Roumain de Stockholm a ouvert ses portes en 2013 avec l’exposition itinérante “L’Enfance. Débris et patrimoine”. Lilla Passima et Cosmin Manolache ont proposé au public suédois un essai sur l’enfance construit à l’aide d’objets, vêtements, histoires et jeux appartenant à des collections privées ainsi qu’au patrimoine des musées. L’exposition, dont le vernissage a eu lieu le 24 janvier, dévoile quelques-uns des rituels et des seuils essentiels qui marquent et délimitent les âges du « petit être humain », soit-il citadin ou campagnard (naissance, baptême, table des fées marraines etc.).



    Les objets et les images de l’exposition racontent la langue commune de l’enfance marquant tant les différences que le vif dialogue entre les milieux urbain et rural de l’Europe Orientale. L’exposition construit un discours visuel sur le monde depuis la fin du XIX-ème siècle jusqu’à nos jours. Par des objets communs, assimilés par plusieurs espaces géographiques et transformés en différents symboles — depuis la petite bercelonnette en bois, l’escabeau et la tenue paysanne des années 1900 aux automobiles miniatures en métal de l’entre-deux-guerres, depuis les jouets en plastique de l’enfance communiste à l’attirail de la technologie post-moderne — le public est invité à recomposer sa propre enfance, redécouvrant, par la même occasion, des territoires culturels différents. Organisée par le Musée du Paysan Roumain et par l’Institut Culturel Roumain, dans le cadre du Programme CULTURE 2007-2013 en collaboration avec le ministère roumain de la Culture, le LEBORK MUSEUM de Pologne et l’Association ARTEES de France, la même exposition s’est arrêtée dans d’autres capitales européennes en 2012. Elle a pu être admirée aux filiales de l’Institut Culturel Roumain de Londres, Paris, Madrid et Rome.



    Ioana Popescu, coordonnatrice de ce projet du Musée du Paysan Roumain raconte : « L’enfance est très importante car nous n’existons pas sans elle. Elle n’a été ratée par personne, chacun a eu sa propre enfance, il est impossible de ne pas en parler car c’est à cette époque de notre vie que nous nous formons, que nous nous développons, et son empreinte est visible à un regard attentif. Je pense que c’est l’essentiel de notre vie. Nous rêvons d’un musée de l’enfance, mais nous avons un problème majeur qui est celui de l’espace. L’idée nous est venue alors d’organiser un musée virtuel de l’enfance. Lorsque nous disons « enfance », nous pensons à toute la culture de l’enfance, non seulement à ses jeux et jouets mais, aussi, aux souvenirs, au folklore, aux rituels des enfants, aux différents seuils d’âges. Nous nous sommes rendu compte qu’un tel musée n’existe pas en Europe. Pendant les deux années de vie de notre projet, nous espérons toucher tous les domaines envisagées. Nous avons choisi un projet européen car nous étions intéressés à faire des comparaisons avec d’autres pays de notre continent, car nous avons le sentiment d’avoir un fond commun de culture de l’enfance en Europe. Non seulement il existe une culture de l’enfance spécifiquement roumaine ou française ou polonaise, il existe aussi une certaine façon européenne de vivre l’enfance. C’est ce que nous voulons démontrer par ce musée virtuel de l’enfance. »





    Toutes les expositions de ce musée ont été réalisées avec l’aide de volontaires qui se sont impliqués dans la recherche et la documentation, mais aussi dans les ateliers proposés aux enfants par la Musée du Paysan Roumain. L’exposition L’Enfance. Débris et patrimoine sera présentée cette année à Varsovie et à Lebork, en Pologne. (trad.: Costin Grigore)

  • Les énergies renouvelables

    Les énergies renouvelables


    La perspective de lépuisement des sources conventionnelles dénergie et les changements climatiques engendrés par les émissions de gaz carbonique ont fait que lhumanité cherche dautres sources dénergie. Des énergies moins chères et non polluantes, donc des énergies renouvelables.


    Ioana Ciută, directrice exécutive de lONG Terra Mileniul III, nous a parlé du besoin de sources dénergie renouvelables:« Tout a commencé lorsque les Etats du monde ont réalisé que les émissions carbone résultant des activités humaines sont si importantes quil faut mettre en place des actions pour les réduire. Le protocole de Kyoto a été signé. Vu que les plus grandes émissions de gaz carbonique libérées dans latmosphère viennent du secteur énergétique, une de ces solutions, cest davoir recours aux énergies renouvelables – éolienne, solaire, géothermale ou biomasse. LUE dispose dès 2005 dune politique et dune législation promouvant lénergie renouvelable. En tant quEtats membres, nous avons certaines cibles ; jusquen 2020, par exemple, 20% de lénergie consommée par la Roumanie doit être de sources renouvelables. Lidée, cest quil faut sadapter et réduire les effets des changements climatiques parce que nous assistons tous les ans à lannée la plus brûlante de lhistoire. Aux Etats Unis, beaucoup de climatologues ont associé lintensité et la durée de louragan Sandy avec les effets des changements climatiques. Ce nest pas le seul argument du grand nombre dEtats qui orientent leur politique énergétique vers les ressources renouvelables. Le danger de lépuisement des combustibles fossiles est tout aussi grand ; dans 20-30 ans, lEurope naura probablement plus de ressources de charbon ni de gaz, sans parler du pétrole que nous importons depuis longtemps. Linstabilité politique et économique peut apparaître aussi, parce que la pression sur les Etats du Moyen Orient, qui détiennent des ressources de combustibles fossiles, deviendra très grande et ce nest un secret pour personne que chaque crise du pétrole de lhistoire a été suivie par un conflit armé… »


    La Roumanie occupe une position importante parmi les pays les plus attrayants du monde pour les investissements dans la production dénergie de sources renouvelables. Ce fait est déterminé par les réglementations favorables qui ont mené à des investissements substantiels, notamment dans des projets dénergie éolienne. Ioana Ciută :« La Roumanie compte sur des ressources renouvelables hydrauliques depuis très longtemps, nous avons la centrale des Portes de Fer… Ces dernières anées, depuis ladmission à lUE, nous avons commencé à développer des investissements dans dautres genres de ressources. Lénergie éolienne lemporte de loin. A la fin de lannée dernière, la production dénergie des parcs éoliens a été de 5%, tandis que lénergie hydraulique était de 21% ; pour lénergie solaire, nous avons un nombre moindre de capacités installées. Sil fallait calculer en capacités installées, nous avons, en énergie éolienne, près de 2000 MW – un chiffre supérieur même à la production de la Centrale nucléaire de Cernavodà (1600 MW) – et lénergie solaire apporte 29 MW. Il convient de mentionner que depuis 2008, il y a en Roumanie une loi spéciale pour promouvoir les sources dénergie renouvelable, mais pendant deux ans, elle na pas eu de normes dapplication. Lénergie électrique produite par le solaire aurait dû être le leader des investissements, donc cette énergie aurait dû recevoir 6 certificats verts pour 1 MW produit (à raison de 55 euros le certificat) – cétait donc une somme conséquente, mais nous avons continué selon lancienne législation où 1MW équivalait à un certificat vert. Les investissements dans lénergie solaire photovoltaïque sont beaucoup plus grands, quasiment triples par rapport à ceux dans lénergie éolienne, voilà comment cette différence est apparue ».


    Le plus grand parc solaire de Roumanie sétend sur 15 ha, avec une capacité de 8,75 MW, et il fonctionne depuis la fin de lannée dernière à Isaccea (Dobroudja). Il assurera la consommation de 400 logements. (trad. : Ligia Mihaiescu)

  • Des Roumains, victimes du terrorisme en Algérie

    Des Roumains, victimes du terrorisme en Algérie


    Les corps sans vie des deux Roumains morts pendant la crise des otages en Algérie ont été rapatriés à bord d’un avion militaire. Ils faisaient partie de ces dizaines de travailleurs étrangers tués sur un grand site d’exploitation du gaz naturel dans le sud-est de l’Algérie. Environ 700 salariés algériens et une centaine d’étrangers, dont trois Roumains, ont réussi à s’en sortir seuls ou sauvés par l’armée algérienne. A ce sujet, le président roumain Traian Băsescu a déclaré que le terrorisme se trouvait désormais à la frontière sud de l’UE, soulignant que les autorités roumaines ne pouvaient pas laisser passer les événements d’Algérie sans en fournir une réponse. Celle-ci sera livrée à coup sûr après l’évaluation de cette crise.


    Traian Băsescu: « Les événements dAlgérie ont confirmé une fois de plus que les groupes terroristes forts sont capables de tuer nos citoyens, ce qui nous amène à nous poser la question suivante : comment défendons-nous nos citoyens? Nous ne pouvons pas laisser derrière nous les événements dAlgérie sans nous poser cette question. Quand ils partent travailler avec nos compagnies en terre étrangère, ils sen vont avec le sentiment que leur Etat les défendra. »


    A son tour, le premier ministre Victor Ponta a affirmé navoir rien à reprocher à la cellule de crise constituée à Bucarest pour secourir les otages roumains dAlgérie. Il a évité de parler de la manière dont léchange dinformations avec la partie algérienne sétait déroulé. Victor Ponta : « Selon moi, la cellule de crise a fait son devoir. Pour le reste, ce qui sest passé sur place ne tient pas des autorités roumaines, ni de nos partenaires européens. Lintervention a appartenu aux autorités algériennes. »


    Après laudition du chef de la diplomatie roumaine, Titus Corlăţean, par les commissions parlementaires de politique étrangère, leurs membres ont également estimé que la cellule de crise avait rempli sa mission. LeMAE de Bucarest a exprimé son mécontentement à l’égard du manque de coopération de la part dAlger dans la crise des otages. Le ministre Titus Corlăţean a précisé que Bucarest déplorait les défaillances dinformation au sujet du deuxième ressortissant roumain décédé à lhôpital. Lambassadeur algérien en Roumanie, Habib Hamraoui, a infirmé lerreur de communication de la part des autorités de son pays dans le cas des otages roumains : « Larmée a été obligée à intervenir au moment opportun pour libérer les personnes algériennes et étrangères, pour quil ny ait pas de précédent dans les négociations avec les terroristes. Je présente les condoléances et la position claire de lAlgérie. Pas de négociations avec les terroristes et une lutte implacable contre le terrorisme. »


    Lattaque terroriste contre le site algérien dexploitation du gaz a été revendiquée par un groupe lié à la nébuleuse Al-Qaïda, qui la présentée comme des représailles contre loffensive militaire française sur les bastions islamistes du Mali voisin.

  • Le Gala des jeunes écrivains

    Le Gala des jeunes écrivains


    Andra Rotaru, Radu Vancu, Cosmin Pertza et Mihai Iovănel — voilà les lauréats du Gala des Jeunes écrivains. Organisé le 15 janvier, lors de la Journée de la culture nationale, l’événement a été accueilli par la Salle des festivités de l’Institut Culturel roumain.






    Sur les 132 titres en lice, le jury a sélectionné trois pour chaque section : poésie, prose et critique littéraire. Deux autres prix ont également décernés: ainsi, Vlad Moldovan s’est-il vu accorder le prix du « Jeune écrivain de l’année 2012 alors que « Les Substances interdites » de Liviu Ioan Stoiciu ont reçu le prix du « Livre de poésie de l’année 2012 ». Le critique Paul Cernat, un des membres du jury, nous parle de l’événement et de la sélection de cette année : « Je trouve que c’est une excellente initiative et les deux éditions précédentes ainsi que l’actuelle viennent confirmer mon affirmation. Elles ont comblé nos attentes, et les ont même dépassées de certains points de vue. Je pense que ce prix est déjà devenu une institution. En témoignent le grand intérêt qu’il suscite parmi le jeune public ainsi que la crédibilité des livres primés. Dès le début, nous avons essayé, et j’espère avoir réussi, de faire en sorte que les prix accordés ne puissent être contestés. Au moment où l’on accorde un prix, on laisse de côté des auteurs de valeur, mais l’important c’est que le prix en question soit accordé à un livre qui le mérite. Ce qui fut le cas jusqu’ici, notamment en matière de critique littéraire ».








    Nous avons invité au micro Andra Rotaru, auteur du volume « Lemur », lauréate, aux côtés de Radu Vancu, du Gala des jeunes écrivains, la section poésie: «L’histoire de Lemur est très compliquée. J’ai habité il y a quelques années dans la localité de Tescani, un espace vraiment fabuleux. Il y avait beaucoup d’animaux qui se faisaient entendre pendant la nuit, ce qui était assez effrayant. Toutes les nuits j’éprouvais un sentiment de peur dans cet espace désert. Seuls quelques chiens me tenaient compagnie et il se peut que j’en aie repris quelques gestes, tout comme eux ils aient repris quelques gestes à moi. Puis, il y avait aussi les bruits de la nuit, dont la source je m’attachais à identifier. C’est de toutes ces images superposées qu’est né ce personnage, Lemur. Mais je ne saurais oublier un autre épisode heureux de la période Tescani. La chorégraphe Ana Catalina Gubandru avait créé à l’époque un spectacle interactif « Lamur-The most beautiful I Can ». Moi aussi, je pouvais regarder de loin ou bien intervenir. Il n’y avait eu qu’un pas à franchir entre Lamur et Lemur. »




    Le Gala des jeunes écrivains a été transmis en direct par Radio Roumanie Culture et présenté par l’écrivain Dan Mircea Cipariu, initiateur de l’événement. C’est le Ministère de la Culture et l’Institut Culturel roumain qui ont offert les prix d’un montant de près de 3000 euros…(trad. : Alexandra Pop)

  • Le Palais Bragadiru

    Le Palais Bragadiru


    Au début du 20e siècle était érigé, dans l’une des banlieues sud de la capitale roumaine, appelée à l’époque « Le pont des Miséreux », un bâtiment si imposant, de par sa grandeur et sa beauté, que les gens des parages lui donnèrent le nom de « Géant ».


    La construction appartenait à l’un des premiers et des plus importants capitalistes bucarestois de l’époque. Celui-ci avait fait construire sur les 10 hectares achetés près de la Colline de l’Eglise patriarcale une fabrique de bière ainsi que des habitations pour les ouvriers. Bien que d’origine modeste, Dumitru Marinescu était devenu un homme aisé, grâce à sa ténacité et à son esprit d’entreprise, spécifique aux débuts du capitalisme. « Le Géant» peut être admiré de nos jours encore et il est connu sous le nom de « Palais Bragadiru — la grande Salle».


    Crina Deaconescu, représentante de la compagnie chargée de la gestion du palais, évoque quelques moments de la biographie du fondateur du Palais Bragadiru: « Né en 1842 dans une famille assez démunie mais honnête, Dumitru Marinescu était le fils d’un couvreur qui assemblait les toitures en échandoles. A 16 ans il travaille comme apprenti à la distillerie d’alcool de Iancu Stefanescu. Tout au long de son apprentissage, Dumitru se fait remarquer par son assiduité et son intelligence exceptionnelle et devient assez rapidement l’associé de Iancu Stefanescu. Quand ce dernier avait des affaires à régler dans d’autres villes, c’était Dumitru qui prenait soin de la distillerie. Toutefois, Iancu n’avait pas donné la permission à Dumitru d’acheter certains produits en son absence. N’empêche. Dumitru décida à un moment donné d’acheter de l’alcool médicinal, et de gagner ainsi ses premiers sous. Son affaire allait atteindre son apogée durant la Guerre d’Indépendance de 1877 lorsque l’alcool médicinal était très utile dans la désinfection des plaies. L’argent ainsi gagné fut investi par Dumitru dans la construction de la première fabrique d’alcool raffiné dans la commune de Bragadiru. A la fin du 19e siècle, Dumitru Marinescu se rendit compte que la production de bière faisait complètement défaut dans le sud de la Roumanie et décida d’entamer la construction d’une brasserie. Celle-ci allait s’appeler « Bière Bragadiru » jusqu’à la nationalisation du 11 juin 1948, lorsqu’elle change de nom et devient « Bière Rahova ».


    Après avoir acheté le domaine de la commune de Bragadiru, près de Bucarest, Dumitru Marinescu fait ajouter à son nom celui de la commune. Le succès financier et commercial qu’il avait déjà connu ont permis à Dumitru d’investir temps et argent pour aider sa communauté. Il accordait aux jeunes des bourses d’études à l’étranger ou en Roumanie et apportait son soutien aux enfants des ouvriers qui voulaient se consacrer aux activités commerciales, agricoles ou horticoles. Au début du 20e siècle, Dumitru Marinescu Bragadiru fait bâtir, à proximité de la brasserie, un palais qui servait entre autres de lieu de détente pour ses employés.


    Crina Deaconescu: «Les travaux de construction du «Géant » ont commencé en 1905. Au début, le bâtiment devrait servir de palais de la culture et respectait une ancienne tradition de la brasserie qui prévoyait l’aménagement, à sa proximité, d’un lieu de détente pour les ouvriers qui y travaillaient. Les plans du palais avaient été conçus par l’architecte autrichien Anton Shuckerl en 1894. C’est une construction impressionnante de par sa grandeur aussi bien que par son architecture et ses décorations. Le « Géant » avait aussi un jardin et une terrasse d’été – en parfaite harmonie avec l’architecture éclectique – ainsi que des escaliers hélicoïdaux, stucages, statues insérées à la façade, miroirs vénitiens et balcons de style victorien. On peut affirmer que le Palais Bragadiru demeure de nos jours encore une des plus imposantes constructions de la capitale. Elle comporte aussi une salle de bal qui peut servir aussi de salle de théâtre et de concerts. A un moment donné, le Palais abritait aussi une bibliothèque et une salle pour le jeu de quilles. Au rez-de-chaussée il y avait des bureaux et des magasins. La construction mélange d’ailleurs dans son architecture les styles des bâtiments les plus célèbres de l’époque, à Bucarest. »


    La période de gloire du Palais Bragadiru allait s’achever avec la nationalisation de 1948. « Le Géant » devient une Maison de la culture délabrée. En 2003 le Palais est rétrocédé aux descendants directs de Dumitru Marinescu Bragadiru, qui le refont à neuf. A présent, il est l’endroit idéal pour organiser des bals, fêtes de noces et d’autres événements sociaux et culturels…(trad. : Alexandra Pop)

  • Le compositeur Vasile Sirli

    Le compositeur Vasile Sirli


    « J’ai été formé dans un lycée de musique de Timişoara et à l’Académie de musique de Bucarest. J’ai travaillé pendant 8 ans comme rédacteur dans une maison d’édition musicale ; c’est l’époque où j’ai le plus appris, puisque j’ai été l’éditeur de mes propres maîtres et ça m’a fait comprendre qu’un maître peut très bien se tromper, lui aussi. Ça m’a permis d’apprendre l’importance des langages musicaux — comment écrire la musique dite contemporaine, comment écrire la musique classique. Ensuite, j’ai accumulé de l’expérience en tant que producteur de musique à Electrecord, l’unique maison de disques dans la Roumanie de ces temps-là. »


    Ce que vous venez de lire est l’autoportrait de notre invité d’aujourd’hui, le compositeur Vasile Şirli, lors d’une conférence. D’origine macédonienne, Vasile Şirli est né en 1948, dans un village du comté de Timiş, dans le sud-ouest de la Roumanie. Sa mère chantait dans un chœur et écoutait beaucoup de musique à la radio. Şirli déclarait, d’ailleurs, dans une interview, qu’il avait rencontré sa chance musicale grâce à la radio, car il était fasciné par les voix, surtout celles du Chœur d’enfants de la Radio nationale où il aurait aimé chanter. La collaboration avec la Télévision nationale a représenté la première étape d’une belle carrière, qui a inclus des créations pour des productions télévisuelles, théâtrales ou cinématographiques. En 1986, Vasile Şirli quitte la Roumanie et s’établit en France où il arrive à occuper le poste de directeur musical de Disneyland Paris.


    Pourtant, c’est le théâtre et ses sujets « extraordinaires » qu’il préfère.Vasile Şirli : « Dans les spectacles de théâtre, je cherche à connaître les gens et à m’enrichir à travers la musique. Je travaille avec eux de la même façon qu’avec ceux qui font de la littérature, qui en savent tout alors que moi, je ne m’y connais pas du tout. Il me semble très important qu’un acteur, un metteur en scène, un scénographe, participent tous à un spectacle où la musique est « adoptée ». Moi, je me suis toujours vu comme quelqu’un d’«adopté » dans le théâtre ; cette « adoption » me donne la liberté de vous observer, vous, acteurs, metteurs en scène, théoriciens du théâtre et surtout spectateurs. En effet, c’est le spectateur qui m’intéresse. Souvent, quand j’assiste à un spectacle, je regarde autour de moi ; même si je ne suis pas l’auteur de la musique, je suis intéressé par la réaction du public. Par les regards, par la façon de respirer — j’ai vu des spectacles où les spectateurs avaient purement et simplement retenu leur souffle, ce qui est énorme ! Je crois que ça arrive grâce à la musique: nous entrons dans une âme sans nous en rendre compte. »


    Un lien très spécial lie le compositeur Vasile Şirli au metteur en scène Silviu Purcărete — leur première collaboration date du début des années1980, quand celui-ci avait invitéŞirli à écrire la musique d’un spectacle de marionnettes qui allait être produit à Braşov. Vasile Şirli et Silviu Purcărete ont collaboré très fréquemment, ayant formé une véritable équipe. Les deux ont travaillé ensemble y compris à « Quelque part à Palilula », le premier film réalisé par Silviu Purcărete.


    La motivation qui pousse Vasile Şirli à écrire librement c’est qu’il le fait pour « un art complètement éphémère ». « C’est ma fantaisie, c’est mon petit caprice, ce qui me rend serein et libre, avant tout face au public. », déclarait le compositeur dans une interview. (trad.: Mariana Tudose)