Category: Nos émissions

  • Les castors

    Les castors

    Nous avons l’habitude de voir des castors à la télé, dans des publicités, des documentaires ou même des films artistiques ; nous serions étonnés d’apprendre que cet animal a disparu pendant une longue période d’une bonne partie de l’Europe. Sur le territoire de la Roumanie, par exemple, la dernière attestation documentaire d’un castor remonte à 1823-1824. Depuis lors, pendant plus d’un siècle et demi, jusqu’en 1998-1999, cet animal n’a plus vécu en Roumanie.



    Qu’est-ce qui s’est passé alors et quelles ont été les raisons de la disparition du castor en tant qu’espèce ? Georgeta Ionescu, chercheuse à l’Institut de recherches et d’aménagements en sylviculture de Braşov, nous le dira : « Les marécages et autres zones humides avaient commencé à être assainis afin de dégager des terrains pour l’agriculture. A cette même époque, le castor était aussi chassé pour sa fourrure, et même sa chair était utilisée. C’est notamment la fourrure qui était recherchée, parce que très chère. On en faisait des bonnets, et dans certaines régions roumaines, il y avait une tradition que le marié apporte à sa mariée un tel bonnet en cadeau. Il est vrai que le castor peut produire des dégâts, mais c’est normal dans un écosystème. Si les terrains agricoles sont situés jusqu’à 5 m de distance en bordure d’un cours d’eau, c’est là que les plus gros dégâts sont enregistrés. Dans ce cas, en herbivore opportuniste, le castor ne se donnera plus la peine de ronger les saules et se servira à manger dans le champ de maïs. »



    Un projet international allait cependant ramener les castors en Roumanie. L’Institut de recherches et d’aménagements en sylviculture de Braşov a surveillé, par Georgeta Ionescu, la réadaptation des castors au voisinage des zones aquatiques du pays. Elle se souvient : « En 1998, la Roumanie a réinséré, pour la première fois, huit exemplaires dans le bassin de la rivière Olt, et ce projet a continué jusqu’en 2003. 182 exemplaires ont été réintroduits dans les bassins des rivières Olt, Mureş et Ialomiţa. Maintenant, nous avons une population estimée à 1500 exemplaires tous ces bassins confondus. Les castors ont été apportés de Bavière, par un projet européen de réintégration dans le bassin du Danube. Le projet était mené en collaboration entre mon institut, la Fondation Carpaţi et l’Université Transilvania de Braşov, et a été soutenu par les ministères de l’Environnement de Bavière et de Roumanie. Tout était difficile à l’époque. Il y avait peu d’argent, et le projet a été mis en place notamment par volontariat. Au début, il était très difficile de suivre les castors, parce que les 8 exemplaires n’étaient pas très visibles dans le milieu environnant. Peu à peu, leur présence a commencé à être visible, par les traces qu’ils laissaient dans la végétation ligneuse. Quand les arbres coupés et abattus ont la forme d’un crayon, il est clair qu’il y a des castors dans la zone. »



    Et on peut voir également les mini-barrages qu’ils construisent sur certains cours d’eau. Strictement herbivores, les castors ne constituent pas de danger pour les poissons. Parfois, les gens les considèrent comme un danger pour leurs cultures agricoles sises à proximité d’un cours d’eau.



    Sur l’apparence de cet animal, écoutons de nouveau Georgeta Ionescu : « Le castor est un animal semi-aquatique, donc il vit tant dans l’eau que sur la terre ferme. Dans l’eau, il a une posture hydrodynamique et se propulse à l’aide des pattes de derrière et de la queue. Un exemplaire adulte pèse entre 18 et 25 kilos, et sa longueur va de 70 cm à 1 m. On retrouve plus de 300 espèces de plantes dans la diète du castor, animal strictement herbivore. La quantité de végétaux qu’il consomme tous les jours va d’un demi-kilo jusqu’à 3 kilos. Point de vue substances nutritives, il utilise en moyenne 30% de la cellulose et 40% des protéines végétales ingérées. Pendant la période sans neige, il peut se contenter de 300-350 g de végétaux par jour. Il faut savoir qu’il ne consomme pas nécessairement toute la végétation ligneuse qu’il abat. Une partie, il s’en sert pour se construire des barrages, et ce lorsqu’il veut se faire un abri pour l’hiver ou se garantir contre les prédateurs. »



    Depuis leur réinsertion en Roumanie, les castors sont protégés tant par les directives européennes que par les lois nationales. Il est strictement interdit de les chasser ou de les capturer. (trad.: Ligia Mihaiescu)

  • Le 10e Festival international du film indépendant „Anonimul”

    Le 10e Festival international du film indépendant „Anonimul”

    Le réalisateur Istvan Szabo est l’invité d’honneur de l’édition anniversaire du Festival International du film indépendant Anonimul” qui se déroule jusqu’au 18 août à Sfantu Gheorghe, au delta du Danube. Lauréat des Oscars, le cinéaste hongrois s’est vu offrir en ouverture du festival le trophée Anonimul, dix ans” pour toute sa carrière. A cette occasion, le public réuni à Sfantu Gheorghe s’est vu offrir la possibilité de revoir les meilleurs films d’Istvan Szabo.



    Pour des détails supplémentaires sur cette dixième édition du festival, nous avons invité au micro Miruna Berescu, directrice d’Anonimul: « Personnellement, j’attends impatiemment la projection du film signé Wong Kar-wai. Il s’agit bien du film projeté en ouverture de la Berlinale de cette année et donc, c’est un honneur qu’il figure à l’affiche de notre festival aussi. En plus, on ne saurait oublier le fait que c’est bien Wong Kar-wai qui a remis l’Ours d’Or au réalisateur roumain Calin Netzer pour sa Position de l’enfant”, un long métrage qui sera présent également à Sfantu Gheorghe. Et puisqu’on parle des films figurant au menu du festival, je voudrais vous rappeler un titre que le public pourra voir seulement à l’affiche de Anonimul: il s’agit de Ma vie avec Liberace” de Steven Soderbergh ».



    Revenons un peu au réalisateur Wong Kar-wai dont le film The Grandmaster » a ouvert le Festival international du film Anonimul pour vous dire que ce cinéaste est connu du public grâce notamment à ses films « Chungking Express » sorti en 1994, « Happy Together » prix du meilleur réalisateur à Cannes, en 1997, et « In the mood for love », César du meilleur film étranger en 2001. Par ailleurs, c’est toujours Wong Kar-wai qui signe la réalisation du film « The Hand », partie de Eros, un projet cinématographique collectif que le réalisateur chinois développe aux côtés de Michelangelo Antonioni et Steven Soderbergh.



    Cette édition du Festival du film indépendant Anonimul présente en première un projet cinématographique inédit : trois comédiens ont relevé le défi de devenir scénariste et réalisateur. Andi Vasluianu, Dorian Boguta et Emanuel PaIls ont donc accepté de passer derrière la caméra pour tourner, chacun, un court métrage dont l’action se passe au delta du Danube.



    « Contrairement à ce que pensent les comédiens, ce n’est pas facile d’orchestrer un film du début jusqu’à la fin. Durant le tournage, il m’est arrivé de me sentir complètement inutile au moment où mes acteurs n’arrivaient pas à respecter mes indications et j’aurais bien voulu les rejoindre sur le terrain. Pourtant, c’est une expérience que j’aimerais bien répéter et je voudrais remercier mes deux acteurs et mon équipe pour la patience », a affirmé Andi Vasluianu à propos de son début en tant que réalisateur.



    Son film raconte l’histoire d’un scénariste et d’un acteur qui à force de parler de leurs projets cinématographiques arrivent à débattre de leurs sentiments les plus intimes et finissent par se faire des reproches. Pourtant, appuyés par plusieurs bouteilles de bière et de vin, ils arrivent à faire un retour en arrière sur leurs propos. Voilà le thème du court métrage « Un duo ».



    La dixième édition du Festival international du Film indépendant Anonimul est organisée sous l’égide de la Fondation Anonimul, en collaboration avec le Centre National de la Cinématographie, le Conseil départemental de Tulcea, l’Institut culturel roumain et la Télévision nationale. (trad.: Ioana Stancescu)

  • Grands industriels de l’entre-deux-guerres

    Grands industriels de l’entre-deux-guerres

    La Roumanie a connu une période d’épanouissement culturel et économique après l’Union des territoires roumains en un seul Etat, en 1918. Considérée jusque là comme un pays éminemment agraire, avec une population rurale majoritaire, la Roumanie allait développer son secteur industriel grâce à quelques hommes d’affaires.



    Né en 1895 dans la commune de Tintea, du département de Prahova, dans une famille de paysans démunis, Dumitru Mociornita est parvenu à dépasser sa condition, grâce à son intelligence et à son ambition. A la fin de ses études lycéales à Bucarest, Dumitru se fait remarquer lors de l’examen de baccalauréat par le premier ministre même de l’époque, Ionel Bratianu. Le jeune étudie par la suite le commerce et l’industrie à Bucarest et à Paris où il avait obtenu une bourse universitaire. Rentré en Roumanie, il met peu à peu sur pied l’industrie de la maroquinerie et de la chaussure du pays. Lhistorien Dan Falcan explique: «Dans un premier temps, Dumitru a privilégié le côté théorique, sans pour autant négliger les affaires. Il a épousé la fille d’un autre industriel, ce qui lui a facilité un bon début dans ce domaine. En 1923, Dumitru Mociornita achète un terrain aux alentours de Bucarest- à présent quartier à l’intérieur de la capitale- et crée une fabrique de chaussures, qui allait devenir le principal fournisseur spécialisé des Bucarestois. Et c’est aussi la fabrique de Mociornita qui a fourni les chaussures aux soldats roumains durant la Seconde Guerre Mondiale. Dumitru s’est aussi mêlé de politique, étant à maintes reprises sénateur et député du Parti National Libéral. Il a également été le patron d’une équipe de foot, célèbre à l’époque ; elle s’appelait Carmen et elle a été une fois sacrée championne nationale, avant d’être démantelée par les communistes dans les années ’46 — 47. A la différence d’autres industriels tels Auschnitt et Malaxa, qui ont réussi à échapper au régime communiste, en quittant le pays et en passant la fin de leur vie à l’étranger, Mociornita a refusé de partir, même s’il anticipait ce qui allait lui arriver».



    Dumitru Mociornita meurt en 1953, après avoir vu sa fortune nationalisée et son fils jeté en prison. Il a été enterré dans la clandestinité au cimetière Bellu, de Bucarest.



    Nicolae Malaxa, un autre grand industriel, s’est avéré un peu plus habile que Dumitru Mociornita. Sa capacité à poursuivre ses objectifs et à défendre ses intérêts, quel que soit le régime politique au pouvoir, a suscité des controverses le long des années. N’empêche, les rapports étroits avec tous les régimes politiques et le fait d’avoir financé, paraît-il, presque tous les partis politiques, y compris celui communiste, ont valu à Nicolae Malaxa la prospérité dans les affaires, du moins jusqu’à un certain point.



    Nicolae a lui aussi fait ses études à l’étranger, où il s’est spécialisé dans l’ingénierie. Son talent pour les affaires il le met à profit toujours dans le domaine industriel. L’historien Dan Falcan nous dit davantage : «En 1921, Malaxa achète un terrain, situé, à l’époque, aux alentours de Bucarest, à présent, dans les faubourgs de la capitale. C’est là qu’il fait bâtir les usines Malaxa, connues sous le nom des « Usines du 23 août » du temps des communistes et de « Faur» après ’89. Malaxa a mis ces usines sur pied, à l’aide des crédits. Il a beaucoup risqué, vu que son affaire devait à tout prix avoir du succès, afin qu’il puisse rembourser le prêt. Malaxa y fabriquait des produits métallurgiques et sidérurgiques, mais notamment des locomotives. C’est là qu’ont été fabriquées les premières locomotives roumaines. Dans un premier temps, Malaxa y a fait venir des spécialistes et des centaines d’ouvriers allemands, vu que chez nous cette industrie n’en était qu’à ses débuts. Ce sont eux qui ont fabriqué les premières locomotives et ont appris le métier aux ouvriers roumains qui allaient les remplacer. La première locomotive Malaxa fut finalisée en 1927 et les usines sont devenues les meilleures en Europe de l’Est ».



    Des usines, Malaxa en avait non seulement à Bucarest, mais aussi dans d’autres villes du pays, dont Resita. C’est là qu’on fabriquait l’automobile Malaxa. Le communisme a malheureusement arrêté son ascension et celle d’autres industriels roumains, dont les usines ont été nationalisées. L’historien Dan Falcan: « Ce qui est intéressant c’est que Malaxa a même été, pendant une certaine période, conseiller auprès des autorités communistes qui avaient nationalisé son usine. Tous ont perdu leur fortune de cette manière. Après la révolution de ’89, leurs descendants ont essayé de les récupérer. La plus présente dans l’espace public a été la nièce de Mociornita, Marie-Rose Mociornita. Pour sa part, Malaxa a eu une fille, qui a épousé George Emil Palade, prix Nobel de médecine en 1974. Leurs enfants sont rentrés en Roumanie et se sont vu accorder quelques dédommagements ».



    La nationalisation a malheureusement entraîné une baisse dramatique de l’efficacité et de la compétitivité de ces usines, qui n’ont plus jamais atteint les performances souhaitées par leurs fondateurs…(trad. : Alexandra Pop)

  • L’invité du jour – le professeur Ion Pop, théoricien de l’avant-garde littéraire

    L’invité du jour – le professeur Ion Pop, théoricien de l’avant-garde littéraire

    Comment faire pour bien commencer sa journée ? Une idée serait de prendre une bonne tasse de café ou de thé en compagnie d’un interlocuteur merveilleux. RRI a le plaisir de vous faire la connaissance du professeur des universités Ion Pop, fin connaisseur de l’avant-garde roumaine.



    Né le 1er juillet 1941 dans la commune de Miresu Mare, au cœur du Maramures, dans le nord du pays, Ion Pop s’impose dans le paysage littéraire roumain en tant que théoricien de l’avant-garde, poète, critique et historien littéraire. Il fut également doyen de la Faculté des Lettres de l’Université Babes Bolyai de Cluj et directeur du Centre culturel roumain de Paris. Bien que le régime communiste ait considéré avec mépris le mouvement avant-gardiste, Ion Pop s’y est profondément intéressé, selon son propre témoignage : « J’ai publié un premier recueil consacré à l’avant-garde en 1969. Après l’invasion de la Tchécoslovaquie en ’68, quand Ceausescu, rappelons-le, a refusé de rejoindre les troupes soviétiques, un vent de liberté a soufflé un peu sur la Roumanie ce qui a bien servi aux intérêts littéraires de plusieurs de nos concitoyens. Je pense, par exemple, à Sasa Pana qui a fait sortir en ’69 une première anthologie de l’avant-garde roumaine admirablement préfacée par l’écrivain Matei Calinescu. Moi, j’avais commencé en ’64 mon mémoire de licence avec pour sujet l’œuvre d’Ilarie Voronca. A regarder en arrière, il est presque inimaginable à quel point on a pu supporter l’oppression et la censure. Moi, j’ai préféré me pencher sur le phénomène en soi sans recourir aux slogans. Je pense que j’ai bénéficié de la présence d’un ange gardien de la lucidité et du bon sens ».



    Ion Pop est le critique littéraire roumain dont le nom se rattache à l’existence de la revue Echinox qu’il a dirigée pendant 17 ans. Une longue période de temps durant laquelle il a eu à ses côtés des personnalités littéraires importantes telles Marian Papahagi ou encore Ion Vartic. Pour sa vaste contribution à la littérature roumaine, Ion Pop s’est vu accorder à plusieurs reprises le prix de l’Union des Ecrivains roumains en 1973, 1979, 1985 et 2001. Un riche palmarès auquel s’est ajouté, en 1985, le prix de l’Académie Roumaine.



    Sur l’ensemble de ses préoccupations littéraires, ce fut notamment l’histoire de l’avant-garde roumaine qui l’a intéressé le plus. Le critique Ion Pop : « Depuis la parution de mon premier recueil sur l’avant garde, en 1969, j’ai publié encore au moins 5 livres consacrés à ce sujet dont une anthologie rédigée en français et sortie en 2006 chez les Editions Maurice Nadeau. Ce fut le fruit d’une collaboration avec une maison d’édition roumaine et l’Institut culturel roumain. A présent, je suis en train d’écrire pour la collection des « Œuvres fondamentales » sous la coordination d’Eugen Simion, ancien président de l’Académie Roumaine, une anthologie riche et complète de l’avant-garde. Il faut bien comprendre que ce courant est plus qu’un moment historique, c’est un état d’esprit. Il nous invite à rester réceptifs aux idées nouvelles, à préserver notre curiosité et notre intérêt face à la profondeur du langage. L’avant-garde a bien insisté sur le sens profond de la littérature et sur cette vision du monde à laquelle j’ai fait et je continue de faire confiance ». (trad.: Ioana Stancescu)

  • Festival du Film d‘histoire de Rasnov

    Festival du Film d‘histoire de Rasnov

    Aujourd’hui comme hier, la cité médiévale de Rasnov séduit toute une pléiade de réalisateurs de films, tombés sous le charme de cette région qui mélange un air d’antan aux loisirs du temps présent. Parmi ceux-ci : le Festival du Film d‘histoire. Arrivé à sa 5ème édition, le festival fut créé en 2009 sur l’initiative de la Municipalité de Rasnov, en collaboration avec l’Institut européen des Itinéraires culturels et l’Association Mioritics. Cinq ans après son inauguration, le Festival qui se déroule chaque année début août est un véritable repère sur la carte culturelle estivale de Roumanie.



    Mihai Dragomir, organisateur de l’événement : « Le Festival du film d’histoire est petit à petit devenu beaucoup plus qu’un simple festival de cinématographie et cela, le public a pu le constater depuis la précédente édition. A partir de cette année, le programme est plus riche et nous avons trois sections majeures censées mettre en évidence les thèmes historiques choisis pour l’occasion. Il s’agit d’une première section consacrée aux films documentaires et de fiction. Nous avons ensuite des ateliers qui se dérouleront en présence des 17 invités d’honneur — professeurs, ambassadeurs ou d’autres personnalités contemporaines de certains moments historiques. Et finalement, nous avons mis sur pied la section- concerts. Nous aurons 11 événements spéciaux parmi lesquels notons le concert European Contemporany Orchestra qui figurera également à l’affiche du Festival George Enescu de Bucarest ».



    Trois grandes sections donc pour mettre en exergue les thèmes historiques choisis pour cette 5ème édition du Festival, à savoir : l’année 1968 avec le célèbre Printemps de Prague, la révolution culturelle française, l’assassinat de Martin Luther King et de Bobby Kennedy, les protestations contre la guerre du Vietnam, les grèves du Japon et d’Argentine, l’opposition de Ceausescu face aux actions de l’Union soviétique, la première Dacia produite aux usines de Pitesti. Toujours parmi les thèmes historiques figurant à l’affiche de l’édition 2013 du festival : les 50 années écoulées depuis l’assassinat de John F. Kennedy ; les légendes musicales des années 60 ou bien les 30 années écoulées depuis la mort du grand comédien roumain, Amza Pellea, célèbre notamment pour ses rôles dans les films historiques.



    Cette cinquième édition du Festival du film d’histoire signifie concrètement un véritable marathon cinématographique de 130 heures de projection. Repassons le micro à Mihai Dragomir : « Cet été, le public sera invité à suivre une très belle série de documentaires réalisés par History Channel aux Etats-Unis et portant sur les années ’60. Nous aurons également une projection en avant-première d’un documentaire présenté par Librafilm et intitulé « L’affaire Tanase. Jouer au chat tué » qui raconte la célèbre tentative d’assassinat de Paul Goma. D’autre part, nous aurons pas mal de films de fiction dont plusieurs présentés en avant – première comme c’est le cas de « The Sapphires », un long-métrage australien qui parle des années ’60. Toujours à l’affiche du festival : « Crossfire Hurricane » un film sorti en novembre dernier, en Grande Bretagne et qui retrace le parcours du groupe de rock The Rolling Stones. Ou bien des films sortis il y a un an ou deux tels « Condamné à vie », un long métrage tourné en Roumanie avec à l’affiche Gerard Dépardieu et Harvey Keitel et « Des escargots et des hommes » du Roumain Tudor Giurgiu et qui se penche sur les années ’90. Je voudrais profiter de l’occasion et remercier l’Ambassade de la République Tchèque en Roumanie qui a mis à notre disposition plusieurs films sur la ville de Prague, tout comme des documentaires sur les musiciens des années ’60 et je pense à Jimi Hendrix, The Doors ou Bob Dylan ».



    Aujourd’hui comme hier, la cité médiévale de Rasnov séduit toute une pléiade de réalisateurs de films, tombés sous le charme de cette région qui mélange un air d’antan aux loisirs du temps présent. Parmi ceux-ci : le Festival du Film d‘histoire. Arrivé à sa 5ème édition, le festival fut créé en 2009 sur l’initiative de la Municipalité de Rasnov, en collaboration avec l’Institut européen des Itinéraires culturels et l’Association Mioritics. Cinq ans après son inauguration, le Festival qui se déroule chaque année début août est un véritable repère sur la carte culturelle estivale de Roumanie.



    Mihai Dragomir, organisateur de l’événement : « Le Festival du film d’histoire est petit à petit devenu beaucoup plus qu’un simple festival de cinématographie et cela, le public a pu le constater depuis la précédente édition. A partir de cette année, le programme est plus riche et nous avons trois sections majeures censées mettre en évidence les thèmes historiques choisis pour l’occasion. Il s’agit d’une première section consacrée aux films documentaires et de fiction. Nous avons ensuite des ateliers qui se dérouleront en présence des 17 invités d’honneur — professeurs, ambassadeurs ou d’autres personnalités contemporaines de certains moments historiques. Et finalement, nous avons mis sur pied la section- concerts. Nous aurons 11 événements spéciaux parmi lesquels notons le concert European Contemporany Orchestra qui figurera également à l’affiche du Festival George Enescu de Bucarest ».



    Trois grandes sections donc pour mettre en exergue les thèmes historiques choisis pour cette 5ème édition du Festival, à savoir : l’année 1968 avec le célèbre Printemps de Prague, la révolution culturelle française, l’assassinat de Martin Luther King et de Bobby Kennedy, les protestations contre la guerre du Vietnam, les grèves du Japon et d’Argentine, l’opposition de Ceausescu face aux actions de l’Union soviétique, la première Dacia produite aux usines de Pitesti. Toujours parmi les thèmes historiques figurant à l’affiche de l’édition 2013 du festival : les 50 années écoulées depuis l’assassinat de John F. Kennedy ; les légendes musicales des années 60 ou bien les 30 années écoulées depuis la mort du grand comédien roumain, Amza Pellea, célèbre notamment pour ses rôles dans les films historiques.



    Cette cinquième édition du Festival du film d’histoire signifie concrètement un véritable marathon cinématographique de 130 heures de projection. Repassons le micro à Mihai Dragomir : « Cet été, le public sera invité à suivre une très belle série de documentaires réalisés par History Channel aux Etats-Unis et portant sur les années ’60. Nous aurons également une projection en avant-première d’un documentaire présenté par Librafilm et intitulé « L’affaire Tanase. Jouer au chat tué » qui raconte la célèbre tentative d’assassinat de Paul Goma. D’autre part, nous aurons pas mal de films de fiction dont plusieurs présentés en avant – première comme c’est le cas de « The Sapphires », un long-métrage australien qui parle des années ’60. Toujours à l’affiche du festival : « Crossfire Hurricane » un film sorti en novembre dernier, en Grande Bretagne et qui retrace le parcours du groupe de rock The Rolling Stones. Ou bien des films sortis il y a un an ou deux tels « Condamné à vie », un long métrage tourné en Roumanie avec à l’affiche Gerard Dépardieu et Harvey Keitel et « Des escargots et des hommes » du Roumain Tudor Giurgiu et qui se penche sur les années ’90. Je voudrais profiter de l’occasion et remercier l’Ambassade de la République Tchèque en Roumanie qui a mis à notre disposition plusieurs films sur la ville de Prague, tout comme des documentaires sur les musiciens des années ’60 et je pense à Jimi Hendrix, The Doors ou Bob Dylan ».



    Parallèlement à la cinquième édition du Festival du Film d’histoire de Rasnov se déroule une foire du livre. A cette occasion, le public présent à Rasnov sera invité au lancement du volume « John F. Kennedy- Les énigmes d’un Héros » de Cris Matthews, un important journaliste et commentateur politique américain. Et les surprises ne s’arrêtent pas là puisque les passionnés de de films historiques se verront organiser à leur intention une très belle exposition de photos du comédien Amza Pellea. L’événement sera ouvert en plein air, dans la cour de la Cité. (trad.: Ioana Stancescu)

  • Le Parc naturel Piatra Craiului

    Le Parc naturel Piatra Craiului

    Le massif de Piatra Craiului des Carpates Méridionales se compose d’une impressionnante chaîne de montagnes longue de 22 km. Voici plus de 70 ans, ce massif était déclaré réserve naturelle ; en 1990, le Parc naturel Piatra Craiului prenait naissance là. Il abrite une grande variété de plantes et d’animaux sur ses 14.800 hectares.



    Les forêts, les régions rocheuses, les éboulis, les prés et les marécages favorisent la conservation d’une diversité botanique à part. La représentante la plus spéciale des plantes qui y poussent, c’est une sorte d’œillet, le Dianthus callizonus ; c’est la seule plante qui ne pousse qu’en Roumanie, plus précisément sur les sommets de ce massif. En outre, les 41 espèces d’orchidées, l’edelweiss, le pavot jaune des sables ou le glaïeul imbriqué enrichissent la flore du Parc national Piatra Craiului, qui abrite d’ailleurs plus de 30% des espèces de plantes supérieures du territoire de la Roumanie.



    On y retrouve aussi 40% des quelque 100 espèces de mammifères du pays. Plus de 800 grottes cachent 15 espèces de chauve-souris ; quant aux papillons, 216 espèces y sont présentes.



    Nous avons demandé à Mircea Vergheleţ, directeur du Parc national Piatra Craiului, s’il existe sur cette aire protégée des initiatives au profit du tourisme éducatif pour protéger la nature : « Bien entendu. Nous menons un projet par le Programme opérationnel sectoriel d’environnement, et une des activités est liée à la prise de conscience publique. Nous nous donnons pour tâche de créer quelques sentiers thématiques sur le territoire du parc. Nous construirons aussi 4 kiosques d’information aux entrées principales et nous finaliserons la partie destinée aux visiteurs au Centre de visite de Zărneşti. Nous espérons que jusqu’à la fin de l’année, les touristes bénéficient des facilités qui seront créées à ce centre de visite. Nous bâtirons ensuite un point d’information dans la zone de Curmătura. L’année dernière, nous avons eu deux projets menés conjointement avec des ONGs et quelques panonceaux ont été installés. L’un s’appelle Le Sentier des nains, et l’autre, c’est un trajet qui parcourt deux villages de montagne ; le thème, c’est l’histoire du village de montagne ».



    La conservation de la biodiversité du Parc national Piatra Craiului se trouve améliorée par ce projet de prise de conscience, d’information, de visites et de suivi, qui se monte à 7 millions de lei, soit 1 million et demie d’euros. Ce montant est tiré de fonds européens destinés à réduire l’impact négatif sur les espèces et les habitats par leur suivi et par la création de bonnes conditions de visite et d’information. (trad. : Ligia Mihaiescu)

  • Les Sonates d’Edvard Grieg aux Editions “Casa Radio”

    Les Sonates d’Edvard Grieg aux Editions “Casa Radio”

    Les Editions Casa Radio, la Maison de la Radio, viennent de sortir le disque avec l’enregistrement datant de 2011 des Sonates d’Edvard Grieg, interprétées par le violoniste Liviu Prunaru et la pianiste Dana Protopopescu. Deux artistes, qui ont commencé leur formation en Roumanie, mais qui se sont forgé des carrières impressionnantes à l’étranger. Déjà mondialement connus, ils collaborent avec des chefs d’orchestre et des solistes célèbres pour leur interprétation de la musique concertante et de chambre.



    Liliana Staicu, rédactrice en chef à la chaîne Radio Roumanie Musique, précise : « Cet album Grieg est le deuxième Cd que les deux musiciens ont réalisé ensemble pour les Editions La Maison de la Radio, après l’intégralité des Sonates de Beethoven. Il s’agit de trois ouvrages musicaux peu de fois joués et donc plutôt méconnus. Une musique que Liviu Prunaru nous conseillait d’écouter surtout avec le cœur. Plusieurs auditions seraient nécessaires pour en saisir l’essence et le côté romantique. Je pense que bien de nos auditeurs apprécient déjà ces sonates, car depuis janvier dernier, notre chaîne, Radio România Muzical, mène une campagne, aussi bien en direct, sur les ondes que sur internet, en ligne. Elle vise à désigner, par vote, le meilleur disque de musique classique de l’année. Sur les 50 plus importantes apparitions discographiques de l’année que nous avons présentées par le biais de cette campagne, le CD avec les sonates pour violon et piano de Grieg a jusqu’ici recueilli le plus grand nombre de votes. »



    « Attirés par les répertoires moins visités et toujours prêts à relever de nouveaux défis artistiques, la pianiste Dana Protopopescu et le violoniste Liviu Prunaru, ont interprété dernièrement les trois sonates pour violon et piano de Grieg. Ces morceaux d’une grande richesse d’idées illustrent le cachet de la création de Grieg. C’est un mélange de rythmes dansants, de mélodies d’un lyrisme simple et chaud, une écriture variée, avec une large palette de nuances, manié de main de maître. Tout cet ensemble porte l’empreinte de la sensibilité du compositeur », note le critique musical Anca Florea.



    La pianiste Dana Protopopescu nous parle de sa collaboration avec le violoniste pendant l’enregistrement des trois Sonates d’Edvard Grieg : « Nous partageons les mêmes vues pour ce qui est du choix du répertoire romantique. Nous sommes spontanés tous les deux et nous nous entendons très bien. D’habitude, nous ne travaillons pas beaucoup ensemble, et le retour le plus révélateur est celui que nous recevons du public. Nous aimons bien jouer devant les spectateurs et transmettre des sentiments. En l’absence du public, pendant les enregistrements, l’ambiance est toute autre. Là, il n’y a que les micros. Voilà pourquoi nous avons toujours besoin d’un certain temps, histoire d’oublier ces micros et d’être nous-mêmes. Pourtant, notre grand atout est l’excellente communication. Pas besoin, donc, comme dans le cas d’autres duos, de répéter des années entières. D’ailleurs, moi, personnellement, je ne suis pas adepte des répétitions incessantes, car elles tuent la spontanéité. »

  • Les pélicans du Delta du Danube

    Les pélicans du Delta du Danube

    Le pélican est un oiseau migrateur très répandu dans les régions à climat tempéré et tropical. Deux des huit espèces connues de pélicans, à savoir le pélican frisé et le pélican commun, nichent dans le Delta du Danube, dont ils sont d’ailleurs le symbole. C’est ici que l’on retrouve la plus grande colonie de pélicans communs d’Europe, soit plus de 2500 couples. Ils arrivent en Roumanie début mars ; l’automne venu, ils prennent leur envol vers le Delta du Nil, la région du Golfe ou les côtes de l’Afrique.



    Les pélicans ont pratiquement disparu d’Europe Centrale et de l’ouest, en raison de l’essor des activités industrielles et par conséquent du rétrécissement des zones de nidification. Le Delta du Danube est le refuge des pélicans situé le plus à l’ouest du vieux continent.



    Eugen Petrescu, expert à la Société Ornithologique Roumaine explique: « Pour la plupart des touristes et même des habitants des lieux, la différence entre le pélican frisé et le pélican commun n’est pas évidente. Presque insaisissable, elle relève de la taille des oiseaux, le pélican frisé étant juste un peu plus grand. La migration du pélican commun commence en août-septembre. Il n’y a que très peu d’exemplaires qui restent hiverner dans le Delta. Il semble qu’au début de sa présence en Roumanie, le pélican frisé avait pour habitat les zones humides en amont du Danube et non pas le Delta, où le pélican commun était déjà roi. On a d’ailleurs observé leur tendance à se déplacer non pas vers le sud, mais en sens inverse, en amont du fleuve, en direction de Călăraşi et jusqu’en Olténie, comme s’ils refaisaient de mémoire ce trajet. En période de reproduction, le plumage des pélicans acquiert un coloris à part. Le gris-plomb revêt un éclat argenté, tandis que la mandibule se colore en un très beau rouge pourpre. C’est ce contraste des couleurs qui confère aux oiseaux une élégance particulière durant la période d’accouplement. En outre, les pélicans sont très sensibles. Si, par exemple, une colonie est fortement troublée, elle ne regagnera plus les lieux l’année suivante. Les pélicans sont une espèce rare, menacée d’extinction. »



    Vers la fin du 19e siècle, on retrouvait le pélican frisé et le pélican commun non seulement dans le Delta du Danube, mais dans toute la région de Dobroudja, les populations étant incroyablement nombreuses, aux dires de certains explorateurs étrangers. Les maigres effectifs d’aujourd’hui s’expliquent aussi par les véritables massacres dont ils ont été victimes et auxquels se sont livrés les pêcheurs, inquiets de leurs captures de poisson.



    En effet, cet oiseau est considéré comme trop avide, car il se nourrit de plusieurs kilos de poisson par jour. Les pêcheurs ont donc détruit les colonies de pélicans, en mettant le feu à la végétation. Cela fait qu’en 1950 on ne dénombrait plus que 600 exemplaires dans tout le Delta du Danube. A présent, les pélicans sont protégés partout en Europe. En 1955, cet oiseau a été déclaré monument de la nature en Roumanie. C’est à cette même époque que remonte l’interdiction de pénétrer dans les colonies de pélicans.

  • L’invité du jour – le réalisateur Tudor Jurgiu

    L’invité du jour – le réalisateur Tudor Jurgiu

    « Je ressens le besoin de m’exprimer d’une certaine façon et m’intéresse à certains thèmes que je souhaite explorer. Le milieu cinématographique me semble le plus intéressant et approprié. Avec chaque nouveau film je tente d’apprendre davantage sur moi-même. Cet environnement est pour moi un défi. Il a quelque chose d’incitant. A cela ajoute le plaisir de collaborer avec les acteurs, de travailler en équipe ».



    Voilà comment le réalisateur roumain Tudor Jurgiu explique son choix du cinéma. Cette année, son court-métrage « Dans l’aquarium » a été distingué du troisième prix au Festival de Cannes, dans la section Cinéfondation, consacrée aux films d’école de cinéma. Cette distinction, il l’a partagée avec le Slovaque Matus Vizar.



    Georges et Christine voudraient se séparer, mais ils n’y arrivent pas, semble-t-il. Voilà la trame du film : « Après chaque dispute et chaque réconciliation, ils retrouvent l’équilibre et renouent avec la routine du couple. J’ai l’impression qu’il manque quelque chose à leur relation et qu’ils essaient de combler ce vide par le tragisme. Les gens recherchent l’émotion par le biais des attitudes, mais dans la plupart des cas ce ne sont pas des sentiments réels, justifiés et durables. Ces émotions, ils se les procurent en se chamaillant », affirme Tudor Jurgiu.



    Avant d’être retenu au festival de Cannes, le court-métrage « Dans l’aquarium » de Tudor Jurgiu a participé au Festival international du court et du moyen métrage NexT, organisé à Bucarest en avril dernier : « Tout a commencé à partir de plusieurs histoires de couples que j’ai recueillies au fil des années. Je ne savais pas trop que faire avec, mais je les trouvais intéressantes. Et au bout d’un certain temps j’y ai trouvé des constantes. Par exemple, dans beaucoup de ces couples, les gens ne cessaient de se séparer et de se réconcilier. J’ai donc tenté de construire l’histoire autour de ce noyau narratif, celui d’un couple qui vit une telle situation, une histoire qui puisse être résumée en une vingtaine de minutes. »



    Tudor Jurgiu affirme être l’adepte d’un lien aussi libre et interactif que possible avec les acteurs : « Ce genre de rapprochement avec mes acteurs, je l’ai essayé dans le film Dans l’aquarium”. J’ai voulu construire, dans l’économie du film, quelques moments traités de manière réaliste et certains autres où les acteurs rompent avec la convention réaliste et où le spectateur soit saisi par leur réaction démesurée. En effet, ce contraste m’intéressait beaucoup. Vous voyez, la tension à l’intérieur du couple détermine les gens à se conduire autrement qu’à l’accoutumée. C’est donc sur ce contraste, qui pousse les gens à sortir de la normalité, que je me suis penché. »



    Tudor Jurgiu nous a préparé une surprise pour l’automne prochain. Il s’agit de la première de son long-métrage « Le chien japonais » , où l’acteur Victor Rebengiuc – un des monstres sacrés du théâtre roumain – joue le rôle principal.

  • Le loup gris

    Le loup gris



    Dès notre plus jeune âge, les contes nous apprennent que le loup est une créature effrayante et cruelle, véritable personnification du mal. En grandissant un peu, nous découvrons dans les livres d’école et dans les atlas zoologiques, d’autres traits de cette bête : son courage et son intelligence. Et nous apprenons également que c’est lui, en fait, qui est persécuté et tué. Si jadis, les forêts d’Europe étaient peuplées d’un grand nombre de loups, à présent ce grand carnassier a disparu de la majeure partie de l’ouest et du nord du continent. Les populations les plus importantes sont à retrouver dans l’Est de l’Europe, notamment en Pologne et en Roumanie, pourtant là non plus, le nombre d’exemplaires n’est pas trop grand. La Roumanie compte 2 ou 3 mille loups — selon les estimations.



    Ana-Maria Diaconescu, chercheur au musée d’Histoire naturelle «Grigore Antipa » de Bucarest, nous parle de la présence du loup en Roumanie. « La Roumanie compte, en effet, le plus grand nombre de loups, pourtant on ignore le nombre exact d’exemplaires, vu que dans certaines régions ils n’ont pas été recensés. Un projet visant les grands carnassiers — le loup compris — est en déroulement dans le comté de Vrancea, à hauteur de la courbure des Carpates. 12% de la population de loups de Roumanie se trouvent dans cette région. C’est que cet animal préfère les zones boisées qui abritent également des troupeaux de biches — celles-ci constituant leur principale source de nourriture. Les loups vivent également dans les régions de montagne et ce n’est que rarement qu’ils descendent dans les plaines. En Moldavie, grande région qui couvre l’Est de la Roumanie, le loup est à retrouver dans toute la chaîne des Carpates Orientales. Et on en trouve aussi en Transylvanie, toujours dans les Carpates — Méridionales, cette fois-ci. Il y a, par exemple, des populations de loups dans les forêts situées à proximité du village de Tilişca, dans le comté de Sibiu. »



    L’espèce de loup qui peuple la Roumanie est le « loup gris » ou commun. C’est un animal impressionnant, dont la longueur est comprise entre 105 et 160 cm. Sa hauteur au garrot varie de 75 à 85 cm. Il pèse 40 kilos en moyenne, mais il y a des loups gris qui peuvent atteindre 45 à 50 kilos. En hiver, sa fourrure est épaisse et duveteuse, le protégeant très bien du froid. En été, la couleur de sa fourrure est plus foncée, en hiver elle plus claire. Les loups se nourrissent de lièvres et d’autres animaux rongeurs et même de petits carnivores — tels le martre et le putois. Il attaque parfois les bergeries et les petites fermes isolées.




    Ana-Maria Diaconescu. « C’est une des raisons pour lesquelles leur nombre a tellement diminué : ils attaquent les troupeaux de moutons, ainsi que le bétail et les volailles des maisons isolées situées à proximité des forêts. Dans leur tentative de protéger leurs bêtes, les gens ont chassé et tué les loups. C’est pourquoi leur nombre a baissé de manière dramatique. S’y ajoute le braconnage, qui n’a pas été endigué et qui met en danger toutes les espèces, pas seulement le loup. Il faut distinguer donc entre la chasse par laquelle les gens tâchent de se protéger et le braconnage, qui est une activité illégale, pourtant les deux sont une menace pour cette espèce. »



    Les défrichages incontrôlés ont également contribué à la disparition des loups, qui ont ainsi perdu leurs habitats. Alors ils ont commencé à migrer vers d’autres zones propices, descendant un peu plus vers les plaines. Pourtant, le loup gris, on ne le rencontre jamais à une très grande altitude. Les loups solitaires sont plutôt rares. Ils vivent en meutes organisées de manière très intelligente.



    Ana-Maria Diaconescu explique. « Dans une meute de loups, il y a tout d’abord le couple alpha, constitué des mâle et femelle Alpha. Ils sont les chefs et les seuls à avoir le droit de se reproduire. Les autres femelles de la meute prennent soin les louveteaux de la femelle Alpha. Arrivent ensuite les loups Bêta, qui sont les exécutants du couple Alpha. Ils sont eux aussi très puissants, mais pas assez pour écarter le mâle Alpha ; ce sont eux qui le provoquent au combat. S’il arrive que le mâle ou la femelle Alpha meure, le survivant choisit son ou sa partenaire parmi les loups beta. Les loups qui constituent une meute proviennent de la même famille, il sont en fait des générations différentes de descendants du couple Alpha. Lorsqu’ils ont atteint l’âge mûr, les mâles sont d’habitude chassés de la meute, pour aller organiser leur propre meute, justement pour éviter la consanguinité. »



    En Roumanie, comme dans toute l’UE, le loup est une espèce protégée. Il est interdit de le chasser — à l’exception de certaines années, lorsque leur nombre dépasse l’optimum écologique établi par les autorités environnementales. (Aut.: Christine Leşcu; Trad.: Dominique)

  • “Paris, mon amour”

    C’est un des grands inédits de l’année en Roumanie — le premier CD 100% roumain avec des chansons immortelles françaises. Pas de traduction pour l’occasion, les textes d’origine sont restés dans la langue de Molière, avec un petit accent local pour plus de couleur. A l’origine de ce projet — le Théâtre national d’opérette « Ion Dacian » de Bucarest, qui a mis sur cet album un de ses spectacles les mieux vendus à Bucarest et à travers le pays — « Paris, mon amour ». Lucian Vladescu, chef d’orchestre à l’Opérette bucarestoise, mais aussi celui qui a musicalement conçu ce spectacle et ce CD, explique cette démarche qui reste unique dans le paysage musical roumain.


  • Mihaela Toma – Gourmet en Roumanie

    Mihaela Toma – Gourmet en Roumanie

    A ses 37 ans, Mihaela Toma, est spécialiste des explosions de joie. En effet, elle sait sur quel bouton appuyer pour nous faire sourire et oublier, ne serait-ce que pour un instant, les ennuis quotidiens, les diètes à suivre, les délais à respecter ou l’heure qu’il est. Le secret de sa réussite ? Pralines, thés, cafés exquis et confitures fines, autant de délicatesses joliment emballées en boîtes cadeaux, car Mihaela mise sur la capacité de ces petites merveilles à caresser nos sens.



    D’où viennent-elles ? Mihaela nous le dit dans les minutes suivantes : « Je suis toujours à la recherche de choses nouvelles, je visite régulièrement les sites Gourmet d’Europe et d’ailleurs. Je garantis la qualité des produits que j’importe. Par exemple, les délicieuses pralines belges, je les mets dans différentes boîtes, afin de ne pas dépasser le budget. Les thés et les biscuits me viennent d’Italie, les truffes de France, d’où j’importe aussi des spécialités provençales ».



    Les sommes destinées aux coffrets, paniers et boîtes cadeaux gourmet vont de 40 à plus de 400 lei, soit de 10 à 100 euros. Une commande minimale compte 10 cadeaux, mais il n’est pas rare que l’on reçoive des commandes allant jusqu’à 5000 cadeaux. L’art c’est de réussir à s’inscrire dans le budget prévu, sans pour autant sombrer dans la banalité. Les cadeaux gourmet, affirme Mihaela Toma, sont déjà perçus comme une coutume dans le milieu des affaires.



    Trois fois par an, Mihaela est vraiment débordée de travail : « La tradition veut qu’à l’occasion des trois grandes fêtes, les 1er- 8 mars, Pâques et Noël, on offre des cadeaux à ses meilleurs partenaires d’affaires. Pour l’instant, la mode est aux paniers cadeaux. Si, dans la semaine qui précède Noël, vous entrez dans le bureau du directeur des ventes de n’importe quelle compagnie, vous verrez partout de tels paniers. Ce sont des paniers d’osier, remplis de toute sorte de produits. Ces derniers sont achetés, pour l’essentiel, dans les supermarchés et amoncelés pêle-mêle dans le panier enrubanné dans du cellophane. C’est ça le cadeau. Vous savez comment cela se passe ? C’est un monsieur ou une dame du service de marketing qui s’en occupent, dans les limites d’un certain budget. Il ou elle doit donc faire avec. Alors ils prennent ce qui leur tombe sous la main, sans aucun souci d’originalité. Ainsi se fait-il qu’un directeur reçoive 10 à 15 paniers cadeaux contenant les mêmes produits : chocolat, whisky, vin, etc. »



    C’est justement cette situation que Mihaela souhaite éviter. C’est pourquoi elle est toujours en quête de boîtes cadeaux pas comme les autres. Son rêve : se voir proposer, ne serait-ce qu’une seule fois, de confectionner un cadeau extraordinaire. «J’aime les paniers cadeaux qui lancent des défis, des cadeaux qui vous fassent sortir de la torpeur. J’aimerais que quelqu’un vienne chez moi et me dise: c’est ça le budget, la personne à laquelle je veux offrir ce cadeau est celui-ci, à toi de l’imaginer et de le réaliser. C’est un genre de défi que personne ne m’a lancé jusqu’ici. »



    Mihaela veut donner aux produits autochtones la chance d’être inclus dans les cadeaux gourmet. Elle a même trouvé un fabricant de confiture qui détient aussi un laboratoire à Bucarest. Toutefois, l’emballage représente le principal problème des produits roumains. « Je pense qu’on a du potentiel et j’attends le produit créé par une personne prête à investir dans le design et la promotion. On peut avoir un produit de qualité dans un joli emballage et ne pas savoir que faire avec lui. Je prête toujours attention à ce qui se passe, par exemple au pays du Fagaras ou dans d’autres régions du pays. Les produits sont de très bonne qualité et je pense qu’on a des ressources ; toutefois, il faut encore travailler sur le design ».



    6 ans durant, Mihaela Toma a tenu boutique sur l’Avenue Dorobanti, une des artères commerciales de luxe de Bucarest. Etre propriétaire d’un tel magasin est une expérience fantastique, affirme Mihaela Toma : «Je pense qu’un écrivain serait content de l’avoir. On apprend pas mal d’histoires rien qu’en y passant du temps à vendre du chocolat. J’ai connu des ambassadeurs, des avocats célèbres, des hommes politiques, qui voulaient acheter du chocolat et ne partaient plus. Si l’on est un bon commerçant, les histoires s’ensuivent tout naturellement »



    Mihaela Toma s’est vu obliger à fermer la boutique, en raison de la crise économique de ces dernières années. Toutefois, elle continue son affaire, vu que des demandes il y en a toujours. « Mon chiffre d’affaires a doublé pendant la crise et le nombre des clients a augmenté. En effet, les budgets alloués aux cadeaux ont baissé, et j’ai eu quelques difficultés avec les paiements.. La crise a impacté les ventes du magasin, mais je ne comptais pas trop sur elles ».



    Qu’est-ce qui la stimule à aller plus loin, après avoir fermé boutique ? Ce sont justement ces explosions de joie dont on parlait en début d’émission : «Ce qui m’anime c’est la joie d’une personne au moment où elle reçoit le cadeau. Elle est heureuse de se voir offrir quelque chose de différent. Et puis, les messages et les coups de fil appréciatifs sont le sel et le poivre de la vie. Sans eux, ce serait encore pire. Mon activité m’apporte beaucoup de satisfaction, quels que soient les impôts ou le chiffre d’affaires».



    Et cette satisfaction se reflète dans tout ce qu’elle fait.

  • Sibiu International Fringe Festival

    Sibiu International Fringe Festival

    La ville de Sibiu, au centre du pays, a accueilli, deux semaines durant, l’événement intitulé « Sibiu International Fringe Festival », événement consacré à tous les projets culturels indépendants, qui se sont déroulés sous l’égide de l’Association internationale de la jeunesse BECOME. Hormis les nombreux espaces non conventionnels, l’édition de cette année a apporté une nouveauté, à savoir la mise en place d’un nouveau concept. Il s’agit du « Théâtre d’appartement ». Six jours ont été réservés à ce type de représentations. « On brise la barrière qui sépare le comédien du spectateur, ce dernier parvenant à s’intégrer parfaitement dans l’atmosphère », affirmait Graţiela Bădescu, comédienne et coordinatrice du Département de Marketing de l’événement. Le Festival de Sibiu met en avant l’innovation et la liberté de création. La récente édition a été placée sous le signe de « l’intelligence », perçue comme une condition essentielle de la qualité. « Sibiu International Fringe Festival » a réuni de jeunes artistes indépendants qui contribuent à l’épanouissement du théâtre libre de toute influence politique et à l’abri de tout autre intérêt.



    « Fin (work in progress) », est un des spectacles ayant figuré à l’agenda du « Sibiu International Fringe Festival ». Comédien et metteur en scène de ce spectacle, Robert Bălan affirme avoir voulu « célébrer son vieillissement » : « Il y est question de vieillissement, oui, tout à fait! Le spectacle porte sur un thème très sérieux, lequel, je pense, a beaucoup touché les gens. Le spectacle a également été présenté à Lorgean Theatre, de Bucarest. Je l’ai surtout recommandé aux plus de 30 ans, car il s’adresse à un public cible âgé de 30 à 45 ans, à des personnes qui ont déjà vécu les expériences spécifiques de cet âge. Ce spectacle m’a procuré une surprise agréable, d‘autant plus qu’il est né à partir de certaines notes personnelles. En les relisant, quelque temps après, l’idée m’est venue d’en faire la substance d’un spectacle très personnel, puisque c’est moi l’unique personnage. Bref, s’agissant d’un spectacle qui parle de moi-même, je n’ai pas trop joué sur la fiction. »



    Comédien de son état, Robert Bălan s’est également illustré dans la mise en scène. Il exerce aussi le métier de journaliste. Dans ce spectacle, il revient à ses premières amours : « J’ai voulu savoir si j’étais encore capable de monter sur les planches, en comédien, après une assez grande pause, pendant laquelle je me suis consacré au journalisme. Au bout de quatre ans de silence, j’ai donc pensé que le temps était venu de renouer avec la mise en scène, cette autre spécialité inscrite sur mon diplôme universitaire. En plus, j’ai conçu ce spectacle comme une sorte de célébration de mon anniversaire, la première ayant eu lieu le 8 mars, le jour même de ma naissance. Je n’avais pas l’intention de donner plusieurs représentations, mais les retours que j’ai eus ont été très favorables et bien des gens m’ont conseillé de continuer à jouer le spectacle. Il y a un mois, lors du Festival de Iasi, j’en ai donné quatre représentations, ce qui prouve qu’il a été beaucoup prisé par le public. »



    Les spectacles présentés pendant le festival de Sibiu et qui ont illustré pour l’essentiel le genre comique, ont été sélectionnés par deux acteurs et un chorégraphe. «Nous souhaitons faire de ce festival un véritable forum des arts du spectacle, à même de jeter les bases d’un nouveau système de fonctionnement du théâtre en Roumanie» a déclaré, Catalin Grigoraş, le directeur de cet événement artistique. (trad. : Mariana Tudose)

  • La Roumanie au festival d’Avignon 2013

    La Roumanie au festival d’Avignon 2013

    La 67e édition du deuxième grand festival européen de théâtre a débuté le 5 juillet à Avignon. Au programme du OFF 2013 figure aussi le spectacle « Ubu Roi » d’Alfred Jarry, présenté par un théâtre de Roumanie: le théâtre magyar d’Etat de Cluj Napoca. La mise en scène est signée par Alain Timar, fondateur et directeur du Théâtre des Halles d’Avignon.



    La collaboration avec Alain Timar s’est établie par l’intermédiaire du critique George Banu, qui a proposé au théâtre d’Avignon d’accueillir, au Festival Off 2009, le spectacle « Naître à jamais » de Visky Andras, dans la mise en scène de Gabor Tompa. Le succès de la production du Théâtre magyar de Cluj a été incontestable : elle a été désignée « meilleur spectacle off » et achetée par une vingtaine de théâtres d’expression française. Plusieurs projets communs des deux institutions ont été mis sur pied par la suite.



    Gabor Tompa, le directeur du Théâtre Magyar de Cluj, nous parle du spectacle « Ubu Roi » dans la mise en scène d’Alain Timar. « Nous avons discuté ensemble et il m’a proposé un « Ubu » avec 6 comédiens et 6 comédiennes censés jouer tous les rôles, chacun devenant, à un certain moment Monsieur — et respectivement Madame Ubu. Cette idée m’a fasciné, tout comme celle de tout faire avec un énorme rouleau de papier d’imprimerie, que l’on devait employer pour créer des espaces, des costumes et toute sorte d’autres choses. Le spectacle, dans son ensemble, est fondé sur des improvisations qui utilisent le papier. Le spectacle a rencontré un grand succès en 2011 et, l’automne dernier, il a été présenté à Paris, au Théâtre Athénée Louis-Jouvet, où il a été très bien accueilli par le public et par la critique. Télérama le considérait comme un spectacle innovant, apportant une des plus intéressantes nouvelles visions théâtrales de cette pièce. »



    Au Festival Avignon Off, 23 représentations de ce spectacle sont prévues entre le 6 et le 29 juillet, accueillies par la grande salle – Salle du Chapitre — du Théâtre des Halles. Gabor Tompa. « Le Théâtre des Halles compte parmi les 4 théâtres d’Avignon ouverts toute l’année, pas uniquement pendant le festival. Ce théâtre a son propre répertoire, il présente 3 ou 4 premières par an, qui ne sont pas nécessairement liées au festival. Pendant le festival, les spectacles commencent à 11 heures du matin et finissent à 10 heures du soir. On y joue 3 ou 4 spectacles différents par jour. Du point de vue technique, c’est une dure épreuve, car il faut sans cesse monter et démonter les décors. Les lumières sont fixées plusieurs jours avant et chaque spectacle doit avoir, si possible, son propre système séparé, pour que lon ne soit pas obligé de tout modifier à chaque fois. Quant aux comédiens, pour eux aussi c’est un véritable tour de force. »



    A Avignon, les spectacles avec « Ubu Roi » commencent à 11 heures du matin — une heure exceptionnelle, selon Gabor Tompa, car, ainsi, ils n’interfèrent pas avec les grands spectacles de la soirée, qui bénéficient de moins de représentations et qui sont, de ce fait, plus recherchés.



    Le Théâtre Magyar d’Etat de Cluj a déjà été présent à Avignon en 2001, avec le spectacle « Ruins True », mis en scène par Gabor Tompa et réalisé en collaboration avec le Sushi Center for the Urban Arts de San Diego. (Trad. : Dominique)

  • Projets écologiques le long du Danube

    Projets écologiques le long du Danube


    Le Danube recèle une partie importante des trésors naturels de lEurope, étant considéré comme un véritable abri pour de nombreux écosystèmes dune grande valeur. Les zones inondables du fleuve sont source de bon nombre de bénéfices depuis lépuration de leau jusquà la pêche et à la détente. Le réseau de rivières du bassin danubien assure leau potable pour une vingtaine de millions de personnes. Pourtant, tous ces bienfaits sont conditionnés par la conservation adéquate de ces zones inondables, dautant plus que depuis plus dun siècle la coopération transfrontalière le long du Danube a négligé ces aspects écologiques, au profit de lexploitation intensive pour certains secteurs de léconomie, tels que lagriculture et la navigation. Une étude de la branche roumaine de lorganisation écologiste «Le Fonds mondial pour la nature», réalisée en 2010, montre quenviron 800 mille hectares de terre situés dans ces zones inondables du Danube sont propices à la reconstruction écologique du bassin danubien.




    Cela fait un certain temps déjà que ladite organisation déroule en Roumanie des projets destinés à cette fin. En 2012, trois nouvelles zones humides transfrontalières situées de part et dautre du fleuve, à savoir Călăraşi – Srebarna, Suhaia – Les Iles Belene et Bistreţ – Ibisha ont été inscrites sur la liste de la Convention sur les zones humides dimportance internationale, appelée Convention de Ramsar. Cela permettra une meilleure protection des colonies doiseaux qui nichent sur les deux rives du Danube.



    Au bout de deux années de lobbying, déroulées par Le Fonds mondial pour la nature, aux côtés de ses partenaires régionaux, la Commission internationale pour la protection du Danube, qui réunit les représentants de tous les pays riverains, a adopté des mesures pour réduire les dommages écologiques causés par les nouveaux projets hydroélectriques. Un autre projet de la branche roumaine du Fonds mondial pour la nature vise au lancement du rapport sur le “Commerce illégal du caviar en Bulgarie et en Roumanie“. Le document met en exergue le fait que dans ces pays on commercialise du caviar provenant de sources illicites et que les règles détiquetage imposées par CITES, la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages, ne sont pas respectées.



    Quelques jours avant la Journée du Danube, marquée le 29 juin, le Fonds mondial pour la nature a inauguré un mirador à la confluence de la rivière Olt avec le Danube. Cette infrastructure fait partie dun plan à long terme qui vise à faire passer près du Danube le trajet européen de cyclotourisme. Depuis 2009, la même organisation écologiste mondiale met en place aussi le programme «Frontières vertes », un ample projet de conservation de deux espèces doiseaux menacées dextinction, à savoir le cormoran pygmée et le fuligule nyroca. Le site Natura 2000 Blahniţa vient dêtre inscrit sur la carte des projets du Fonds mondial pour la nature. Brahniţa abrite des espèces et des habitats dimportance européenne, que lorganisation écologiste envisage de préserver le mieux possible…(trad. : Mariana Tudose)