Category: Roumanie, frontière à l’Est

  • « Seule la Victoire l’ennoblit ».

    « Seule la Victoire l’ennoblit ».

    Fondé au 17e siècle et ayant une histoire de plus de trois siècles et demi, le régiment a été refondé en 2016 et il a continué les traditions de combat anciennes. Ses fantassins et escadrons de « cavalerie blindée », c’est-à-dire en langage moderne, l’infanterie mécanisée et les compagnies de chars Leclerc sont arrivés en Roumanie. Ils ont été présents à l’exercice Eagle Warrior 25 qui s’est tenu au mois de février sur le polygone de Topraisar du 341e bataillon d’infanterie « Constanta » au centre de la Dobroudja, au bord de la mer Noire.

     

    Le commandant des troupes françaises déployées à Topraisar a été le capitaine Pierre-Louis: « D’abord nous essayons de nous intégrer. Par exemple, lorsque nous nous entrainons pour le combat dans les tranchées, nous essayons d’inclure un groupe de militaires roumains dans le cadre de notre peloton. Les militaires roumains sont très motivés, efficaces, vos sous-officiers font état de professionnalisme et de pragmatisme. C’est une situation bénéfique pour les deux côtés parce que les travaux de génie que nous réalisons ici pourront être utilisés aux entrainements par les militaires roumains et pour nous, il était temps de nous reconnecter à la réalité et à l’intensité de la guerre », avoue le capitaine français.

     

    La légendaire Kalach, toujours d’actualité

     

    Pour les tirs réels sur le polygone, les deux parties ont utilisé l’armement de l’autre et entre autres le bon vieux fusil d’assaut AKM, la célèbre « Kalach » et l’arme d’assaut française standard actuellement, le très moderne fusil d’assaut HK 416. Il est probablement surprenant, mais le capitaine Pierre-Louis nous dit que ce n’est pas l’arme qui fait le combattant : « Oui, l’AKM est vieux, mais nous pouvons dire également que parfois, vieux signifie valeureux. Par conséquent, il est vieux, mais très fiable, il est facile à utiliser, à entretenir et peut être utilisé en toute condition. C’est bien pour mes hommes de voir, de savoir utiliser et tirer avec ces armes, expérimenter de nouvelles choses. En fin de compte, il s’agit toujours d’une arme d’assaut. Vous savez que l’arme ne fait pas le tirailleur, en fait, à mon avis le plus important est celui qui tire. Je crois et je suis assez sûr que si je donne mon arme à un de vos soldats expérimentés, il l’utilisera très facilement et aura les mêmes résultats qu’avec l’arme dont il est doté », précise encore le capitaine Pierre-Louis.

     

    Notre interlocuteur a aussi une histoire très intéressante : il n’est pas né en France, mais en Allemagne, au début des années ‘90 dans la ville de Kleve, où son père, lui aussi officier actif dans l’armée française, était déployé en mission. Il a une carrière de 15 ans dans l’armée et, bien qu’il ne le reconnaisse pas, il est un véritable connaisseur du champagne, puisque lorsqu’il était jeune il travaillait aux vendanges dans les vignobles de la région. Le capitaine Pierre-Louis avoue apprécier beaucoup la Roumanie : « Je peux vous dire que les Roumains sont très accueillants, ils nous ont reçu les bras ouverts. Je me réjouis et je suis reconnaissant d’être ici, c’est une expérience tout à fait nouvelle pour moi … vous savez, la météo n’est pas tellement différente. Mais le paysage et la nature du sol sont différentes, tout comme les animaux, puisque c’est ici que j’ai vu un ours dans la forêt et ce fut assez impressionnant. »

     

    Prêts à répondre aux menaces actuelles

     

    Le capitaine Pierre-Louis n’a pas de doute sur la nature de la mission et sur le but de la présence de l’Alliance en Roumanie. Il est très fier de l’affirmer clairement : « D’abord, nous sommes ici en tant que partie des ententes bilatérales avec la Roumanie dans le cadre de l’OTAN, afin de renforcer les liens entre alliés, afin de nous entrainer ensemble et de dissuader, d’être prêts à répondre aux menaces actuelles à l’adresse de la Roumanie et peut-être de toute l’Europe. Deuxièmement, il est très important pour nous de connaitre nos alliés, de nous entrainer ensemble et de nous préparer pour l’avenir. Le motto de notre régiment est « Victoria Pinget », en français cela signifie « Seule la victoire l’ennoblit »”. Essayons de le faire chaque jour ! » a conclu le capitaine Pierre-Louis. Et c’est sur ses paroles que s’achève notre émission d’aujourd’hui.

     

     

     

  • Des alliés français en Roumanie

    Des alliés français en Roumanie

    Guillaume Renault a été quatre mois durant le chef des opérations du Groupe de combat de l’OTAN en Roumanie

     

    Né à Orléans, Guillaume Renault a été quatre mois durant le chef des opérations du Groupe de combat de l’OTAN en Roumanie. Pour lui, les six mois passés en Roumanie en tant que chef d’Etat major, soit chef des opérations du Groupe de combat de l’OTAN « Sébastopol » de Roumanie ou la mission Aigle comme il est également connu, ont été extraordinaires. Ce fut une expérience que le militaire français et surtout les jeunes militaires français, dont il est le commandant, ne peuvent pas vivre en France.

     

    4 mois passés à Cincu

     

    Guillaume Renault a été déployé quatre mois durant à Cincu, dans le département de Brasov, dans le centre de la Roumanie. Pourtant ce n’est pas uniquement à Cincu que les militaires français ont été déployés, parce que le Groupe de combat génère des détachements qui participent à la quasi-totalité des exercices nationaux et multinationaux alliées qui se déroulent en Roumanie. Cela a permis au lieutenant-colonel Guillaume Renault de voyager à travers le pays.

     

    « Pour nous, c’est une opportunité d’échanger des tactiques, de nous familiariser avec l’armement roumain, de voir comment sont instruites les deux côtés, tant les Français que les Roumains. J’ai parlé à mes soldats et ils m’ont dit être très heureux de découvrir beaucoup de choses ici, parce qu’ils n’étaient pas habitués à de telles expériences en France. C’est une très bonne opportunité et j’espère pouvoir renforcer cette collaboration et mener beaucoup d’autres entraînements pareils » a précisé notre interlocuteur.

     

    « Le premier, toujours le premier »

     

    Le lieutenant-colonel Guillaume Renault fait partie du 1er régiment de tirailleurs, basé dans la ville d’Epinal, département des Vosges, de la région de Lorraine. A présent, le régiment mécanisé d’infanterie est un des plus connus en France. Il fut refondé en 1994, mais il est l’héritier des traditions de combat des régiments de tirailleurs nord-africains (algériens, marocains, tunisiens) fondés en 1841. Il est subordonné à la 7e brigade blindée française de Besançon, dont est issue la majorité des effectifs français du Groupe de combat de l’OTAN en Roumanie.

     

    « Premier, toujours le premier » – c’est le slogan du régiment et cela dit tout. Ces quatre derniers mois, parce que c’est la durée d’une rotation française en Roumanie, l’unité a travaillé intensément pour préparer le Groupe de Combat à faire face aux exercices alliés majeurs prévus pour l’automne, durant lesquels les effectifs devraient augmenter temporairement jusqu’au niveau d’une brigade.

     

    Le lieutenant-colonel Renault nous a aussi déclaré que : « A présent, le bataillon est constitué de différentes unités de France, de Belgique, du Luxembourg et récemment d’Espagne. Et dans le cadre du dernier exercice de la série Dacian, qui a été dirigé par notre brigade, nous avons mis en pratique les mêmes idées et buts que cette année, lors de l’exercice Dacian Spring 25. Pourtant, ce dernier sera un exercice beaucoup plus grand, avec de nombreuses troupes qui arriveront en Roumanie depuis la France. »

     

    Témoignage sur la Roumanie

     

    Le paysage en Roumanie est assez différent pour le lieutenant-colonel Guillaume Renault, même s’il existe des similitudes entre la région d’Epinal, à une altitude de quelque 500 mètres, les collines et les montagnes des Vosges et la région de Cincu.

     

    En quittant notre pays, il affirme regretter le fait que sa position ne lui a pas permis d’avoir suffisamment de temps pour découvrir davantage d’endroits et de personnes en Roumanie. Néanmoins, il aime la cuisine roumaine et il se dit aussi intéressé à découvrir de nouveaux gouts, de nouvelles personnes et les traditions locales.

     

    « Je dirai que c’est une rare occasion de travailler avec des militaires d’autres pays alliés, Roumains, mais aussi Polonais, Portugais, Belges, Espagnols, également parce la plupart des militaires sont jeunes et ils s’habituent à travailler en commun avec les soldats d’autres Etats de l’OTAN et cela est une opportunité et une très bonne expérience pour eux et pour tous les bataillons », a conclu le lieutenant-colonel Renault à la fin de son expérience de quatre mois en Roumanie.

     

    (trad. Alex Diaconescu)

  • L’exercice « Steadfast Dart 25» de l’OTAN

    L’exercice « Steadfast Dart 25» de l’OTAN

    « Steadfast Dart 25» se veut l’exercice militaire le plus important organisé par l’OTAN cette année. Prévu du 10 au 21 février en Grèce, Bulgarie et Roumanie, il réunit 10 000 militaires, toutes catégories de forces confondues, de 9 Etats alliés : terrestres, navales et pour opérations spéciales. Par conséquent, des convois militaires de différentes nations sillonnent déjà le pays pour gagner les terrains d’entrainement.

    Par ce déploiement massif de forces complexes, l’exercice met en avant les capacités de l’OTAN dans plusieurs domaines et son engagement immuable envers la défense collective. L’Espagne mène le Commandement commun d’opérations spéciales de la Force de réaction alliée, contribuant à cet exercice avec 3 000 militaires, des moyens techniques et des avions de transport. Il est impossible d’effectuer des opérations spéciales avec des forces conventionnelles, elles se déroulent selon des procédures spéciales en toute situation afin d’atteindre les objectifs stratégiques, opérationnels ou tactiques et pour accomplir des objectifs militaires. Conformément au Ministère espagnol de la Défense, afin de déployer du personnel et de l’équipement militaire pour cet exercice, il a fallu employer plusieurs voies de transport et combiner transport aérien, maritime, ferroviaire et routier. Mais la plus grande partie des forces espagnoles est arrivée en Roumanie à bord d’un bâtiment de guerre qui est parti du port d’Almeria en Espagne. Le contingent a débarqué dans le port d’Alexandroupolis en Grèce. Ensuite les équipements et véhicules ont été transférés sur la terre ferme à bord de trois trains vers les terminaux ferroviaires de Dumbrăveni et Voila, en Roumanie, d’où le déploiement s’est poursuivi par voie routière vers la destination finale de Cincu, dans le centre de la Roumanie. Pour ce qui est du déploiement par voie aérienne, l’armée espagnole a organisé cinq missions de transport de 261 véhicules tactiques et 58 conteneurs. Ce fut un déploiement complexe à grande échelle, notamment pour ce qui est des unités terrestres et d’opérations spéciales, grâce au grand nombre de personnels, d’équipements et de véhicules impliqués.

    Sachez aussi que quelques jours avant ce déploiement de forces, les militaires espagnols déployés dans le cadre du Groupe de combat de l’OTAN à Cincu, ont achevé l’exercice « Eagle Thunder » qui a visé la mise en place des capacités de tir du détachement espagnol, avec des activités déployées de jour comme de nuit. Les initiatives telles que « Eagle Thunder » témoignent de la disponibilité et de la détermination du détachement à contribuer à la sécurité et à la stabilité des alliés de la région, réaffirmant l’engagement des alliés à la politique de dissuasion et de défense du Flanc Est de l’OTAN.

    Egalement dans l’actualité militaire roumaine, le dernier avion F16 Fighting Falcon, ancien avion Norvégien, racheté par la Roumanie, est arrivé sur la base aérienne 71 « Général Emanoil Ionescu » à Câmpia Turzii, dans le centre de la Roumanie, pour compléter l’escadrille 48 chasse qui compte désormais 16 appareils. Par l’achat des avions F-16 Fighting Falcon et du paquet de services adjacents, la Roumanie renforce la sécurité non seulement de son espace aérien national mais aussi de celui de l’OTAN, par temps de paix et en situation de crise, tout cela par le biais du service de combat permanent et de police des ciels sous commandement de l’OTAN. Rappelons qu’après l’achat de 17 avions F16 ayant appartenu auparavant au Portugal, la Roumanie s’est procurée 32 avions norvégiens. Ces avions, qui disposent d’une ressource d’heures de vol généreuse, bénéficieront de modernisations supplémentaires et assureront la défense aérienne du pays pendant au moins les 10 prochaines années. Et ce n’est pas tout, puisque la Roumanie a aussi commandé des avions de combat de dernière génération F 35.

    Enfin, le ministre roumain de la Défense, Angel Tîlvăr, a reçu l’ambassadeur d’Italie en Roumanie, Alfredo Durante Mangoni. Un thème central de la réunion a été l’importance de continuer les exercices communs, afin de renforcer l’interopérabilité entre les alliés. Le responsable roumain a aussi salué la contribution de l’Italie avec des équipements et des troupes aux exercices de l’OTAN « Steadfast Dart 25» et «Sea Shield 25». Enfin, le ministre Tîlvar a remercié l’Italie pour sa participation aux missions de police des ciels renforcée en Roumanie, y compris cette année, sans oublier de mentionner sa contribution aux structures alliées sur le territoire de la Roumanie.

     

  • « Steadfast Dart 25 »

    « Steadfast Dart 25 »

    La Roumanie et la Bulgarie accueillent jusqu’à la fin février un des plus importants exercices déroulés cette année par l’Alliance de l’Atlantique nord. « Steadfast Dart 25 » est planifié par le Commandement suprême des Forces alliées en Europe et coordonné par le Commandement allié réuni à Naples avec le rôle de tester et d’entrainer le déploiement opérationnel des éléments de la Force de réaction alliée sur le flanc est de l’OTAN dans des conditions de paix, constate-t-on en suivant le calendrier des activités et des exercices de l’Alliance pour l’année 2025. L’exercice vise à planifier et à mettre en œuvre une opération multi-domaine afin de renforcer les forces alliées se trouvant déjà sur le territoire des deux Etats.

     

    Implication élargie du Royaume-Uni

    Le Royaume Uni offre la contribution la plus importante à cet exercice avec plus de 2 600 militaires et 730 véhicules. Luke Pollard, sous-secrétaire en charge des forces armées du ministère britannique de la défense a déclaré que l’exercice « Steadfast Dart » « témoignait de l’engagement infatigable envers l’OTAN, tout en soulignant le rôle-clé du Royaume Uni dans l’Alliance. » M Pollard a également ajouté qu’à mesure que nous nous approchons du 3e anniversaire de l’invasion illégale à grande échèle de la Russie en Ukraine, « nous devons continuer à œuvrer pour consolider ensemble la défense collective afin de dissuader Vladimire Poutine d’une manière efficace ». La 1ere division britannique assumera le commandement des forces terrestres de l’OTAN impliquées dans l’exercice, continuant le rôle de leader de longue durée du Royaume Uni dans le cadre de l’Alliance, a précisé le ministère de la Défense de Londres en début du mois de janvier. « Steadfast Dart 25 » est le premier exercice majeur de la nouvelle Force de réaction alliée, qui illustre la disponibilité de l’OTAN de se mobiliser et de déployer rapidement des forces pour défendre ses frontières. « L’implication du Royaume Uni contribuera à la réalisation du standard de coopération entre les alliées de l’OTAN et la consolidation de la capacité de l’Alliance d’opérer ensemble sans problèmes, sur terre ferme, dans le ciel et en haute mer. » ont souligné encore les responsables de l’armée britannique.

     

    10 000 militaires de 9 Etats

    Au total, « Steadfast Dart 25 » réunira quelque 10 000 militaires de 9 Etats alliés, de toutes les catégories de forces : terrestres, aériennes, navales et pour des opérations spéciales. En Roumanie, les séquences d’instruction se dérouleront dans les terrains d’entrainements de Smârdan (est de la Roumanie), Cincu (centre), Bogata (nord-ouest) et Babadag (sud-est).

     

    Une Force de réaction alliée

    Le déroulement avec succès de l’exercice illustrera le fait que la nouvelle Force de réaction alliée est capable de se mobiliser rapidement, peut s’intégrer avec d’autres forces de l’OTAN et peut consolider la frontière est de l’Alliance, si nécessaire. Conformément à l’Alliance de l’Atlantique Nord, la Force de réaction alliée est un concept entièrement nouveau, issu d’une décision politique adoptée au sommet de l’OTAN à Vilnius en 2023, censé offrir au Commandement suprême allié des forces qui pourraient être rapidement déployés dans tous les environnements de combat afin d’obtenir des résultats immédiats et pour répondre d’une manière efficace aux potentielles situations de crise dans tous les domaines et les types d’opérations.
    La Force de réaction alliée est capable de réaliser un spectre complet de missions. Elle peut servir en tant que réserve stratégique rapide dans des situations de crise, elle peut être déployée pour dissuader l’escalade et répondre aux crises légales et à d’autres situations émergentes. C’est pour la première fois que la Force de réaction alliée exercera un déploiement opérationnel depuis sa création le 1er juillet 2024.

     

    D’autres exercices de l’OTAN en Roumanie

    Parmi les exercices de l’OTAN déroulés cette année sur le territoire de la Roumanie mentionnons « Dacian Spring 25 », planifié et déroulé par la division multinationale sud-est, au mois de mai. Pour la première fois, la France, la nation cadre du Groupe de Combat de l’OTAN à Cincu, amènera en Roumanie une brigade entière, s’élevant à quelque 4 000 militaires avec leurs moyens de combat.
    Et c’est tout pour l’aperçu de l’actualité militaire alliée de Roumanie.

  • Présence aérienne espagnole au bord de la mer Noire.

    Présence aérienne espagnole au bord de la mer Noire.

    Cela fait déjà deux mois que les téléphones de habitants du département de Constanta, sur la côte roumaine de la mer Noire, affichent de temps en temps des messages d’alarme émis par le système Ro-Alert, qui les conseillent de s’abriter parce qu’il existe le danger de chute d’objet du ciel. Des épisodes qui se passaient depuis plus d’une année uniquement sur la frontière nord du bras de Chilia du delta du Danube, dans le voisinage immédiat de l’Ukraine, à Ismail ou à Chilia Veche, sont désormais des réalités dans une grande ville roumaine. Et le bruit des chasseurs qui survolent la ville à basse altitude illustre que la guerre hybride, la guerre électronique ou tout simplement la guerre des drones déclenchée par la Fédération de Russie est déjà arrivée à Constanța.

     

    L’ordre de décoller : “alpha scramble”

     

    Dans le cockpit des avions militaires qui survolent la ville de Constanta, aux côtés des aéronefs F16 roumains se trouvent aussi les pilotes du détachement des Forces aériennes et spatiales espagnoles qui remplissent ici des missions de police des ciels renforcée depuis quatre mois déjà, depuis août dernier. Les avions F 18 sont déployés sur la base aérienne 57 « Capitaine aviateur Constantin Cantacuzino » de Mihail Kogalniceanu, à quelques kilomètres au nord de la ville de Constanta sont les premiers à décoller dans de tels cas. Après avoir reçu l’ordre « alpha scramble », c’est-à-dire une mission réelle d’interception, les pilotes des trois avions actuellement en état d’alarme (au total il s’agit de 8 avions déployés en Roumanie) partent en courant vers leurs aéronefs et en quelques minutes seulement (la norme est de 15 minutes) ils réussissent à quitter le sol. Le lieutenant-colonel Rafael Ichaso Franco, le commandant du détachement affirmait que : « Nous agissons à de telles missions d’interception réelle normalement avec deux avions f18 Hornet et nous essayons de localiser et d’identifier les drones à l’aide d’équipements se trouvant au bord de nos avions ».

     

    Les drones de plus en plus présents

     

    Le commandant du détachement espagnol explique s’il est vrai que toutes les missions d’interception réelle depuis un certain temps ont été provoquées par les drones qui ont pénétré notre espace aérien ou ont survolé la proximité de celui-ci : « Oui, on pourrait le dire, mais je dois préciser que lorsque nous quittons le sol, nous ne savons pas quelle est la situation, de quelles cibles s’agit-il mais en général vous avez raison, depuis un certain temps ces cibles aériennes identifies ont été des drones de la Fédération de Russie », a confirmé le lieutenant-colonel Rafael Ichaso Franco.

     

    Des jeunes de 24 ans à la manche d’avions qui valent plusieurs dizaines de millions d’euros

     

    Lorsque les journalistes du centre média de l’armée ont visité la base aérienne de Mihail Kogalniceanu, la cellule d’alarme était assurée par les pilotes de la 12e aile d’aviation de Torrejon, des jeunes de 24 à 26 ans, joviaux et enthousiastes qui malgré leur âge pilotent des avions qui valent plusieurs dizaines de millions d’euros. Le major Juan Enrique Lopez, chef des opérations du détachement affirmait : « Nous nous sommes confrontés à des problèmes liés à des drones étant donné que dans le monde réel d’aujourd’hui, les drones constituent une menace significative. Mais la lutte contre les drones demeure un défi, mais nous réussissons à contrôler la situation et à maintenir en sécurité l’espace aérien de l’OTAN ».

     

    L’identification des drones est difficile mais possible

     

    Un autre problème vise l’identification visuelle de ces drones, relativement petites, surtout lorsqu’on pilote un avion F18. Et ce fut également le major Lopez qui a expliqué : « C’est vrai, il s’agit de cibles aériennes de petites dimensions et grâce aux matériaux constructifs, la superficie de réflexion est également très réduite. Mais nous avons certains capteurs et les équipements installés sur nos aéronefs qui peuvent capter l’empreinte thermique, la source de chaleur du moteur du drone et c’est ainsi que nous pouvons la localiser. Le véritable défi dans la localisation des drones est lié à l’identification visuelle de ceux-ci, surtout qu’ils sont peints en noir et lancés pendant la nuit, mais nous réussissons de les détecter en fin de compte, parce que nous avons une multitude de capteurs qui sont efficaces aussi en conditions de luminosité basse, mais aussi des équipements de vue par temps de nuit ainsi que des missiles à guidage en infrarouge. » a conclu le major Lopez.

     

    Sachez enfin que la mission des pilotes espagnols et des aéronefs F18 en Roumanie s’achève le 30 novembre. Entre temps les drones de la Fédération de Russie continueront à tester l’espace aérien de l’Alliance dans le cadre d’une guerre hybride difficilement contrôlable.

  • L’exercice naval Poseidon 24

    L’exercice naval Poseidon 24

    Le navire maritime pour scaphandres, « Grigore Antipa » a participé aux entrainements et déroulé des missions d’assistance médicale hyperbare, de recherche maritime, de recherche et sauvetage en haute mer. L’exercice a vise à augmenter le niveau d’interopérabilité entre les structures participantes et a mis un accent particulier sur la consolidation des capacités opérationnelles par l’utilisation des procédures et des tactiques de combat de l’Alliance de l’AtlantiqueNord.

     

    Exercice organisé en alternance par la Roumanie et la Bulgarie

     

    « Poseidon » est un exercice organisé annuellement en alternance par la Bulgarie et la Roumanie et vise principalement à augmenter le niveau d’interopérabilité entre les structures participantes », a déclaré le commandant du bâtiment de guerre, le capitaine-commandeur Cristian Mitu. L’exercice a impliqué aussi le dragueur maritime « Lieutenant Dimitrie Nicolescu », aux côtés d’autres bâtiments de guerre du Groupe opératif roumano-bulgaro-turc de lutte contre les mines maritimes en mer Noire, qui a été activé pour la troisième fois cette année. Les bâtiments de guerre partenaire de Bulgarie, Roumanie et Turquie déroulent des activités visant à assurer la liberté de la navigation et de neutralisation des dangers possibles pour le trafic maritimes, ainsi que les mines maritimes à la dérive.

     

    Lutter contre les mines issues de la guerre en Ukraine

     

    En début d’année, à Istanbul, dans le cadre d’une cérémonie officielle, la Roumanie a signé un mémorandum d’entente sur la constitution d’un Groupement naval de lutte contres les mines en mer Noire pour une période de trois ans, en format trilatéral Bulgarie, Roumanie et Turquie. Cette structure vise à combattre évidemment les mines marins à la dérive issues du conflit en Ukraine, posées tant par l’Ukraine que par la Russie.

     

    La fête nationale de la Pologne

     

    Les militaires polonais de la Brigade multinationale du sud-est, accueillie par la Roumanie ont célébré le 11 novembre la fête de l’Indépendance de ce pays. La Pologne participe avec un contingent constitué de 225 militaires qui font partie du 26e Bataillon d’infanterie de Craiova, dans le sud de la Roumanie. Chaque 11 novembre, la Pologne célèbre l’indépendance regagnée en 1918, 123 ans après qu’elle ne fut partagée entre l’Autriche-Hongrie, la Prusse et la Russie. Les militaires déployés en Roumanie ont célébré cette fête aux côtés des alliés de Roumanie, de la Macédoine du Nord, du Portugal et de France. C’est le majeur Michal Miedzielski qui a déclaré pour l’Agence média de l’armée que : « Même si nous sommes loin de la Pologne, nous avons marqué ce jour d’une manière significative. Nous avons organisé une cérémonie militaire à laquelle ont participé nos soldats, mais aussi des invités d’autres Etats : Roumanie Macédoine du Nord, Portugal et France. L’ambassadeur de Pologne et l’attache militaire en Roumanie ont également été présents, ainsi que des officiers polonais d’autres structures internationales alliées. La cérémonie a inclus des promotions, la décoration de militaires et des allocutions sur l’importance de la Fête de l’Indépendance. Nous avons une série de traditions qui nous connectent à notre pays, même si nous sommes loin. A l’occasion de la Fête de l’Indépendance, nous portons notre uniforme, nous hissons le drapeau de la Pologne et nous reconnaissons les mérites de nos soldats. Nous consacrons aussi une partie de notre temps à honorer tous ceux à avoir combattu pour l’indépendance par des moments de recollection et de réflexion. Tous ces éléments nous rapprochent de notre héritage et nous aident à nous rappeler de notre devoir de militaires. C’est un moyen par le biais quel nous sommes connectés aux valeurs de la Pologne, où que nous soyons » a déclaré le majeur Michal Miedzielski.

  • L’exercice multinational Dacian Fall 2024

    L’exercice multinational Dacian Fall 2024

    L’exercice a réuni environ 1 500 soldats de huit pays alliés : Roumanie, Belgique, Luxembourg, de Macédoine du Nord, Pologne, Portugal, États-Unis et France, en tant que nation-cadre. Il s’est déroulé simultanément dans les régions de Cincu, Smârdan (est), Capu Midia (sud – est) et Bogata (nord-ouest).

     

    Le général de brigade Loïc Girard, haut représentant militaire de la France en Roumanie, présent à l’événement, a déclaré que « le scénario de l’exercice était fictif, dans lequel nous affrontions un ennemi potentiel agresseur. Notre objectif à travers ce scénario était de pouvoir regrouper et d’avoir une bonne manœuvre globale de l’ensemble de la capacité interarmées et interarmes. Au début de l’exercice, vous avez vu des avions de combat espagnols, des avions de combat roumains, des hélicoptères, des drones, des chars de combat, des véhicules de reconnaissance, etc. Toutes ces capacités sont donc capables de se déployer, de s’entraîner et éventuellement de combattre si nécessaire. »

     

    L’exercice a impliqué aussi des aéronefs IAR 330 Puma Socat et F16 Fighting Falcon des Forces aériennes roumaines, respectivement F18 des Forces aériennes espagnoles déployés en Roumanie dans le cadre du service de Police du ciel renforcée. Dacian Fall 2024 s’inscrit dans la série des événements d’instruction qui suit à consolider la posture de l’OTAN de dissuasion et de défense sur le flanc est de l’Alliance.

     

    Réunion roumano-norvégienne

     

    Par ailleurs, le ministre roumain de la défense, Angel Tîlvăr, a rencontré fin octobre son homologue norvégien, Bjørn Arild Gram. Les pourparlers entre les deux responsables ont visé des thèmes portant sur la sécurité régionale dans le contexte du conflit en Ukraine et l’impact de la guerre dans le pays voisin sur les régions d’importance stratégique pour la Roumanie et la Norvège : la mer Noire, les Balkans d’ouest et l’extrême nord.

    Le soutien considérable que la Norvège offre à la Roumanie dans l’achat d’un système avancé de missiles sol-air Patriot a constitué un autre sujet important de la réunion. La contribution financière d’environ 127 millions de dollars que la Norvège offre à la Roumanie est assurée dans le cadre de l’Initiative d’action immédiate pour la défense antiaérienne, coordonnée par l’Allemagne. Ce financement illustre l’engagement de la Norvège envers la sécurité euro-atlantique et le soutien concret accordé à la Roumanie dans le remplacement du système Patriot dont la Roumanie a fait don à l’Ukraine.

     

    Coopération roumano-allemande

     

    Et ce fut également à Bucarest que la secrétaire d’Etat en charge de la politique de défense, de la planification et des relations internationales, Simona Cojocaru a reçu son homologue allemand, Benedikt Zimmer, secrétaire d’Etat du ministère Fédéral de la Défense. La réunion a visé la consolidation du dialogue stratégique et l’approfondissement de la coopération bilatérale dans le domaine de la défense. Les pourparlers entre les deux responsables ont visé la situation sécuritaire au niveau mondial et régional, avec un accent sur les évolutions les plus récentes du conflit en Ukraine et leur impact sur la sécurité européenne. La responsable roumaine a souligné l’importance de la poursuite du soutien à l’Ukraine, notamment dans le contexte des récentes attaques russes contre l’infrastructure critique et a mentionné la contribution de la Roumanie par la décision de faire don à l’Ukraine d’un système de missiles antiaériennes Patriot, essentiel pour la défense de l’espace aérien ukrainien.

  • Opérations amphibie au delta du Danube

    Opérations amphibie au delta du Danube

    Le matin était marqué par le brouillard en cette fin septembre à Muhmudia, localité située sur le bras Sfântu Gheorghe, un des trois bras du delta du Danube en Roumanie. C’est ici que se déroule une séquence de l’exercice annuel Heracleea du 307e régiment d’Infanterie Marine et les militaires se préparent à s’embarquer dans des canots d’assaut pour exercer un raid amphibie sur l’ilot de Caraorman. En 2024, l’exercice Heracleea a couvert presque tout le delta du Danube, y compris la région lagunaire de Razelm-Sinoe et le polygone Babadag. Ce fut une semaine dynamique, pleine d’activités, à la fin de laquelle tous les objectifs ont été remplis. La nouveauté c’est que cette année, y ont participé deux équipes d’observateurs et de planificateurs, l’une d’Italie, la brigade marine San Marco présente pour la première fois en Roumanie et l’autre issue du Corps d’infanterie marine des Etats Unis.

     

    Le delta, un environnement archi-connu pour les soldats roumains

     

    L’équipe américaine, constituée de 15 militaires, en réserve mais aussi actifs, sont des évaluateurs sur le terrain, mais ils ont participé aussi au processus de planification de l’exercice. Le partenariat a commencé il y a plusieurs années, c’est un véritable mentorat, comme le précisait aussi le colonel Claudiu Vișan, adjoint au commandant du 307e régiment d’infanterie marine « Heracleea », parce que les marines américains comptent parmi les mieux préparés au monde, avec beaucoup d’expérience sur différents théâtres d’opérations. Avant de s’embarquer sur les canots d’assaut, le lieutenant-colonel Daniel Dieckhaus de la compagnie de consulte Alpha, de Washington D.C. a précisé la raison de leur présence dans le delta du Danube : « Notre mission ici est de travailler ensemble avec les partenaires roumains, d’apprendre les aux autres et d’opérer ensemble, de nous connaitre les capacités de devenir une force encore plus létale. Nous avons en Roumanie des marines très bien motivés, des deux côtés. Les Américains sont très contents d’être ici et je crois que du côté des Roumains ils ont également été contents d’être ici, puisqu’on à beaucoup à apprendre les uns aux autres. L’entrainement aux canots d’assaut est une bonne chose, nos gars s’habituent à les opérer dans cet environnement spécifique. Les marines roumains connaissent cette région très bien, à mon sens il n’y a personne d’autre qui puisse connaitre le delta mieux qu’eux, ils savent conduire les canots d’assaut et je suis heureux de pouvoir travailler aux côtés d’eux. »

     

    Plus qu’une évaluation, un travail d’équipe

     

    Ce n’est pas pour la première fois que le lieutenant-colonel Daniel Dieckhaus, un natif de l’Etat de Pennsylvanie, aux Etats-Unis, un endroit avec une géographie différente par rapport au delta du Danube, se rend en Roumanie et il est très content de rentrer dans ce pays. Au sujet de l’évaluation et du conseil, il affirme que ces activités ne se déroulent pas d’une manière classique « Nous sommes  évaluateurs et conseillers, mais nous travaillons ensemble, ce n’est pas uniquement une évaluation des marines roumains par rapport aux américains, nous apprenons aussi auprès de nos partenaires, nous offrons des conseils si besoin est, s’il existent plusieurs moyens de faire la même chose pour ce qui est des tactiques et des techniques spécifiques, nous partageons ces connaissances. Sans nul doute c’est un processus à deux sens dans le cadre duquel tout le monde peut gagner. » 

     

    Des exercices déroulés alors que des drones russes s’écrasent à quelques kilomètres seulement

     

    A quelques dizaines de kilomètres au nord, sur le bras Chilia, les drones russes ne cessent de violer l’espace aérien de la Roumanie pour s’écraser sur le territoire national. Est-ce que cette situation peut influencer une telle mission en Roumanie ? Le lieutenant-colonel Daniel Dieckhaus a déclaré que : « Je crois que tout le monde se rend compte qu’une guerre se déroule à nos frontières, que c’est le contexte dans lequel nous agissons, dans le sens de l’urgence et de l’importance de notre mission. Nous voulons nous assurer que nous et les soldats roumains d’infanterie marine nous sommes prêts. Je suis sûr que tous ceux qui monteront aujourd’hui dans les canots se rappelleront de ces moments. Tout le monde a quelque chose à apprendre de la guerre entre l’Ukraine et la Fédération de Russie. Une des raisons pour lesquelles nous déroulons cet entrainement aujourd’hui est celui qu’il nous offre la possibilité d’exercer de nouvelles tactiques et techniques lorsque nous nous trouvons sur l’eau. Sans nul doute, le raid amphibie est utile dans cet environnement lagunaire du delta du Danube. » a déclaré le lieutenant-colonel Daniel Dieckhaus.

  • Coopération, instruction et intégration

    Coopération, instruction et intégration

    La structure d’intégration des forces de l’OTAN en Roumanie vient de célébrer ses 9 ans d’existence.

     

    Fondée en 2015 en tant que réponse de l’OTAN aux changements dans le milieu sécuritaire et aux menaces venues de l’est et du sud, l’unité est une structure multinationale de l’OTAN de commandement et de contrôle installée en Roumanie. La décision de créer ce commandement et cinq autres sur le flanc est de l’Alliance a été adoptée durant le sommet de l’Alliance qui s’est tenu aux Pays de Galles en septembre 2014. Rappelons aussi que ce fut en 2014 que la Russie a annexé la péninsule ukrainienne de Crimée et démarré un conflit hybride dans l’est de l’Ukraine. A l’époque, les participants au Sommet ont approuvé un « Plan de réaction rapide » contenant des mesures de défense collective. Parmi elles : le renforcement des forces de réaction de l’OTAN jusqu’à 40 000 militaires et la création d’une force de réaction rapide de quelque 5 000 militaires capables d’intervenir rapidement en cas de crise. Parallèlement, la structure d’intégration des forces de l’OTAN en Roumanie a joué un rôle essentiel dans l’amélioration des capacités de préparation et de formation de l’OTAN sur le flanc est, assurant la défense collective des alliés et promouvant la stabilité régionale. Une décennie plus tard, la présence des forces de l’OTAN en Roumanie ne fait qu’accroitre dans le contexte de la guerre d’agression que la Russie mène contre l’Ukraine.

     

    Exercice multinational dans les Balkans.

     

    18 jours durant, un détachement appartenant au Bataillon 151 d’Infanterie « Războieni » a participé aux côtés d’autres structures roumaines déployées en Bosnie et Herzégovine à l’exercice multinational QUICK RESPONSE 24. Des troupes de tous les 23 Etats de la Force de l’Union européenne en Bosnie et Herzégovine y ont participé. Elles ont été renforcées temporairement, par des forces de réserve autrichiennes, magyares et roumaines. La présence continue des membres de l’EUFOR dans les communautés locales offre aux militaires de cette force une meilleure perspective sur la situation locale et leur donne l’occasion d’aider les partenaires locaux dans la mise en place un d’un environnement caractérisé par la stabilité et la sécurité. « Dans la première partie de l’exercice nous avons effectué les stages d’instruction avec tous les militaires des nations participantes et dans la seconde – les militaires ont exécuté l’intégralité des types de missions spécifiques au théâtre d’opérations de Bosnie et Herzégovine. Enfin à l’occasion de la « Journée des visiteurs distingués », un scénario complexe a été présenté, reposant sur un scénario fictif avec toute une série d’actions militaires », a déclaré le lieutenant – colonel Ioan Levărdă, commandant du détachement roumain.

    D’ailleurs, alors qu’en Bosnie les incidents sont plutôt rares, la situation sécuritaire dans la région des Balkans demeure compliquée. En témoignent les crises et les heurts qui ont eu lieu au Kosovo cette année encore. C’est pourquoi, la présence militaire de l’Union européenne dans la région est toujours particulièrement importante.

     

    Cours de spécialisation à Sibiu

     

    Retour en Roumanie et plus précisément dans le sud du pays, au Centre national d’instruction des sous-officiers et des sous-officiers brevetés spécialisés de Pitesti, qui a accueilli la troisième édition d’un Cours de spécialisation destiné aux instructeurs déroulé en coopération avec des militaires de la Garde nationale de l’Etat d’Alabama. Les futurs instructeurs associés ont parcouru ce module sous la direction de partenaires américains et de sous-officiers roumains formés dans les années précédentes. L’objectif final en est d’insérer ce cours dans la formation spécifique des sous-officiers et des sous-officiers brevetés de l’armée roumaine.

     

    Erasmus + pour les cadets roumains

     

    Avant de terminer, mentionnons aussi que deux étudiants militaires en 2e année de l’Académie navale « Mircea le Vieux » de Constanta, dans le sud-est, passeront un semestre d’étude à l’Académie militaire thérésienne en Autriche, grâce au programme Erasmus+. Les étudiants pourront améliorer leurs connaissances sur le commandement militaire et auront l’occasion de voir comment sont formés les officiers d’autres Etats dans le cadre d’une des académies militaires les plus anciennes au monde, fondée en 1752. (trad. Alex Diaconescu)

     

     

  • Les forces navales roumaines assument le commandement du groupe de l’OTAN en mer Méditerranée.

    Les forces navales roumaines assument le commandement du groupe de l’OTAN en mer Méditerranée.

    Avions supplémentaires pour le centre de formation en pilotage F 16

     

    Trois avions F-16 Fighting Falcon monoplaces des Forces aériennes royales néerlandaises se sont posés le 19 juin sur la base aérienne 86 « Locotenent Aviator Gheorghe Mociorniţă » de Feteşti (sud-est de la Roumanie). Les avions seront utilisés par le centre d’instruction fondé suite à la collaboration entre les ministères de la Défense de Roumanie et des Pays-Bas, en partenariat avec la compagnie Lockheed Martin et avec le soutien du Danemark, qui mène aux côtés des Pays-Bas la Coalition internationale F-16, dont l’objectif est de doter l’Ukraine de ce type d’aéronefs.

     

    Par ailleurs, une cinquantaine de représentants multinationaux des structures de commandement de l’OTAN ont participé au Conseil de planification du programme d’entrainement et d’exercices militaires des opérations alliées ainsi qu’au Groupe d’utilisateurs du budget d’exercices du 18 au 20 juin, dans le cadre d’événements majeurs d’instruction accueillis par le Commandement du corps multinational du sud-est à Sibiu, dans le centre de la Roumanie. Leur objectif : identifier les ressources, synchroniser et établir la succession d’entrainements et d’exercices collectifs.

     

    Cours de l’OTAN dans le domaine maritime

     

    Passons maintenant à la marine, pour vous dire que le centre d’instruction, de simulation, d’évaluation et de jeux de guerre des Forces navales a accueilli du 10 au 14 juin la 48e édition du cours de l’OTAN d’évaluation dans le domaine maritime MAREVAL. Le cours organisé par le Commandement maritime allié à Constanta, dans le sud-est, a réuni 22 militaires, dont 4 instructeurs d’Espagne et d’Allemagne, 10 militaires roumains et 8 de Bulgarie, Estonie, Finlande, Grèce et Ukraine. Les étudiants ont développé leurs connaissances relatives aux normes, aux critères et aux procédures d’évaluation de l’OTAN utilisés dans le domaine maritime. Parallèlement, le personnel participant à ces opérations a appris les moyens de planification des exercices et des activités d’évaluation, conformément aux normes de l’Alliance.

     

    Toujours côté marine, sachez que la Roumanie assumera de 6 mois durant le commandement d’un groupe naval de l’OTAN. Le mouilleur de mines 274 « Viceamiral Constantin Bălescu » a quitté le 20 juin le Port maritime de Constanta, vers la Méditerranée, pour intégrer le groupement naval de l’OTAN de lutte contre les mines.

     

    Mouilleur de mines roumain à la tête d’un groupement naval de l’OTAN

     

    Dans le cadre d’une cérémonie militaire qui prévue le vendredi, 28 juin, à Salamis en Grèce, le commandement du groupement naval est assumé par la Roumanie pour la deuxième fois en quatre ans. Le mouilleur de mines 274 « Viceamiral Constantin Bălescu » est commandé par le lieutenant-commandor Bogdan Iosif et manié par un équipage de 85 militaires roumains et étrangers. Dans les six mois à venir, il mènera un groupement naval permanent de l’OTAN qui réunira des bâtiments de guerre d’Italie, d’Espagne et de Turquie. Par la participation à cette mission, les Forces navales Roumaines contribuent à la mise en œuvre de l’engagement de la Roumanie à la sécurité régionale et au renforcement de la collaboration internationale afin de maintenir la stabilité dans la région de la mer Méditerranée.
    (trad. Alex Diaconescu)

     

  • F18 finlandais pour défendre la Roumanie

    F18 finlandais pour défendre la Roumanie

    Deux mois durant un détachement finlandais constitué de quelque 90 militaires (pilotes et techniciens) ainsi que 7 avions F18 Hornet effectuent, aux côtés des militaires des Forces aériennes roumaines et de ceux des Forces aériennes royales britanniques, des missions de police du ciel, sous commandement de l’OTAN, qui s’achèveront à la fin juillet. Ces missions de police du ciel ont un rôle défensif, étant censées assurer l’intégrité de l’espace aérien de la Roumanie et contribuer au développement de la capacité de réaction et de dissuasion, ainsi qu’à la consolidation de l’interopérabilité entre toutes les forces alliées participantes.

     

    Déploiement direct depuis la Finlande avec ravitaillement en air

     

    A remarquer aussi que cette mission est un événement historique pour les Forces aériennes finlandaises, puisque c’est la première mission de police du ciel que la Finlande déroule dans le cadre de l’OTAN depuis son adhésion à l’Alliance de l’Atlantique Nord. Les avions qui font partie de l’aile d’aviation Karelia sont arrivés par voie aérienne directement depuis la base aérienne de Rissala, en Finlande, à la base roumaine de Mihail Kogalniceanu, sans escale, grâce au ravitaillement en air assuré par un avion-citerne des Forces aériennes allemandes. Ce détachement est constitué principalement du personnel de l’aile d’aviation Karelia, mais il inclut aussi des militaires d’autres unités des Forces aériennes finlandaises.

     

    Première mission de police du ciel déroulée par la Finlande

     

    La première rotation est menée par le lieutenant colonel Rami Lindström, commandant de l’Escadrille 31 de chasse de l’aile d’aviation Karelia, qui a déclaré : « Nous nous sommes préparés pendant plusieurs mois pour ce déploiement et cette mission. Tous les départements ont eu une contribution significative, surtout logistique. Ils sont venus en Roumanie plus tôt ce printemps et l’unité de construction a préparé les facilités que nous utiliserons  », a précisé le lieutenant-colonel Lindström.

      

    Des missions en partenariat avec les Forces aériennes royales britanniques

      

    Après la certification, les aéronefs finlandais sont en mesure de réaliser des missions de police aérienne renforcée, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, étant prêts à agir dans le cadre d’opérations de réaction rapide / QRA (Quick-Reaction Alert). Ces missions seront réalisées par rotation, en alternance avec les 6 avions Eurofighter Typhoon des Forces aériennes royales britanniques, également déployés sur la base roumaine de Mihail Kogalniceanu, sous le commandement des structures militaires de l’OTAN. En plus des missions de police aérienne renforcée, le détachement finlandais déployé en Roumanie effectuera aussi des vols de patrouille et d’entraînement de routine pour les pilotes des avions F18 et participera à des exercices alliés réunis qui se prévus dans les deux mois à venir.

      

    « …un pour tous et tous pour un »

     

    Lors de son arrivée en Roumanie, le lieutenant – colonel Rami Lindström, le commandant du détachement finlandais a également  ajouté : « Nous avons étudié d’avance et avec beaucoup d’attention les tactiques, les techniques et les procédures de l’OTAN. Les membres du détachement ont beaucoup travaillé, tant dans les salles de cours, que dans les simulateurs, pour atteindre le niveau d’efficacité demandé par les missions de l’OTAN.  La certification a confirmé notre capacité de contribuer avec la force aérienne de haute performance à l’Alliance de l’Atlantique nord. C’est, d’ailleurs, la première mission de l’OTAN de l’histoire des Forces aériennes finlandaises qui implique la participation à des missions collectives par temps de paix de l’Alliance, loin de la base aérienne de domicile. L’appui des Forces aériennes royales britanniques a été inestimable, tout le long de l’étape de planification. En contribuant aux missions de police des ciels aux côtés des Forces aériennes royales britanniques, nous renforçons non seulement la défense aérienne de la Roumanie et de la Bulgarie mais aussi de l’Alliance dans son ensemble. En fin de compte, c’est l’idéal sur lequel est fondée de l’OTAN : un pour tous et tous pour un » a conclu le colonel Lindström.

  • Dacian Strike 24/Black Sea Defense and Aerospace

    Dacian Strike 24/Black Sea Defense and Aerospace

    L’exercice a réuni non seulement des éléments de commandement, mais aussi des troupes sur le terrain et il s’est déroulé sur les polygones de Smârdan, département de Galați (est), Capu Midia compté de Constanța (sud-est, sur la côté) et Novo Selo en Bulgarie. Les entrainements ont également réuni des militaires de la brigade multinationale sud-est, la  82e division aéroportée américaine, le groupe de combat de l’OTAN en Roumanie, l’élément de l’avant de la brigade française déployée en Roumanie et des éléments du 52e régiment d’artillerie et de la 282e brigade blindée. L’exercice a impliqué aussi des avions IAR 99 Soim et des hélicoptères IAR 330 Puma Socat de la base 95 aérienne des Forces aériennes roumaines ainsi que des avions de combat britanniques Eurofighter Typhoon. « Dacian Strike 24 » a prouvé que les troupes alliées déployés dans cette partie de l’Europe constituent une dissuasion pour tout ennemi potentiel. » a déclaré le lieutenant colonel Kris Callaerts, du Commandement multinational de la division sud-est.

     

    Deux ans et demi d’instruction en commun

     

    Dans le contexte de la présence avancée de l’OTAN sur le flanc est allié, le Commandement multinational de la division sud-est coordonne depuis plus de deux ans et demi l’instruction et l’intégration des forces se trouvant sous son contrôle opérationnel, dans le but de dissuader toute agression dans son espace de responsabilité.

     

    Possibilité de collaboration roumano-italienne

     

    Egalement dans l’actualité militaire, le ministre roumain de la défense, Angel Tîlvăr, a reçu une délégation de la compagnie Thales Alenia Space d’Italie et l’ambassadeur de ce pays à Bucarest, Alfredo Maria Durante Mangoni. L’agenda de la réunion a inclus évidemment  les principaux programmes de dotation de l’armée roumaine, des programmes qui se déroulent actuellement ou qui seront déroulés.

     

    Visite du chef de l’Etat major de l’armée grecque

     

    Egalement à Bucarest, le chef de l’Etat major de la défense, le général Gheorghiță Vlad, a rencontré son homologue de Grèce, le général Dimitrios Choupis. Les pourparlers ont visé la situation sécuritaire, avec un accent particulier sur la région de la mer Noire, les mesures alliés de consolidation de l’architecture défensive sur le flanc est, ainsi que la diversification de l’instruction en commun. Les deux responsables ont également évoqué des thèmes dans la perspective de la Conférence des chefs des Etats majors de la défense des pays des Balkans consacrée à la coopération militaire.

    Le général Vlad a souligné la contribution des militaires roumains et grecs à la stabilité régionale par la participation à des missions et des opérations de l’OTAN et de l’Union européenne dans les Balkans de l’Ouest. Le chef roumain de la défense a souligné la contribution des militaires roumains et grecs dans les structures alliés dans notre pays, ainsi que la participation de forces aériennes et navales des deux armées à des exercices multinationaux sont des constantes d’une excellente coopération militaire.

     

    Black Sea Defense and Aerospace

     

    Par ailleurs, rappelons-le, plus de 400 producteurs d’équipements et de technologies militaires d’une trentaine d’Etats membres et partenaires de l’OTAN ont participé à une nouvelle édition de Black Sea Defense and Aerospace, l’événement régional consacré à la défense et à la sécurité le plus important. Déroulé aux usines aéronautiques Romaero et sur l’aéroport de Baneasa dans le nord de la capitale roumaine, Bucarest, l’événement a réuni aussi quelque 300 délégués et représentants de 55 Etats de tous les continents. L’exposition a réuni toutes les 5 dimensions d’opérations militaires : terrestre, aérien, naval, cybernétique et spatiale. La vedette de cette année de Black Sea Defense and Aerospace a été l’avion multi rôle de 5e génération F35 que les Forces aériennes des Etats Unis ont présenté pour la première fois dans le cadre d’une exposition européenne. Les Forces aériennes roumaines comptent également se doter de ce type d’avion à l’avenir.

     

     

  • La plus grande opération de parachutage d’après la deuxième guerre mondiale.

    La plus grande opération de parachutage d’après la deuxième guerre mondiale.

    Le scénario de l’exercice Swift Response, spécifique aux missions d’assaut aérien a prévu la récupération d’une base militaire occupée par l’ennemi en utilisant la supériorité aérienne et en parachutant une force alliée. L’exercice a été complété par des tirs réels dans un polygone.

     

    40 000 militaires impliqués dans trois exercices

     

    Le trio d’exercices Swift Response, Saber Strike et  Immediate Response fait partie de la plate-forme d’instruction Defender 24, planifiée par le Commandement des forces armées des Etats Unis en Europe qui implique la participation de quelque 40 000 militaires d’une vingtaine d’Etats alliés et partenaires. Le 56e corps des Forces terrestres des Etats Unis a été la structure qui a mené cet exercice qui implique des opérations aériennes communes visant au augmenté la formation et l’interopérabilité des forces alliés, ayant une contribution majeure aux efforts de dissuasion de l’OTAN.

     

    L’opération de parachutage d’Europe la plus importante d’après la Seconde Guerre Mondiale

     

    Dans le cadre des séquences déroulées en Roumanie, quelque 2 000 parachutistes militaires de France, Allemagne, Roumanie, Espagne, Etats Unis et Pays bas ont déroulé une opération aéroportée multinationale appelée Joint Forcible Entry, qui a inclus aussi des missions de parachutage de militaires et de moyens techniques. Cette opération avait été prévue initialement pour le 12 mai, mais elle a été ajournée pour le 13 mai à cause des conditions météoritiques défavorables. L’aéroport pris d’assaut par les parachutistes alliés a été la Base 71 aérienne de Câmpia Turzii, dans le centre de la Roumanie. Ce fut une opération particulièrement spectaculaire, puisque jamais autant d’avions de transport et d’hélicoptères, tant de transport que d’attaques n’ont été réunis en Roumanie. Ce fut la plus grande opération d’assaut aérien d’Europe depuis la Seconde Guerre Mondiale. Des opérations similaires se sont déroulées en cette période aussi dans cinq autres Etats alliés et partenaires : Estonie, Macédoine du Nord, République de Moldova, Pologne et Suède. La Roumanie a participé à cette concentration de forces avec 2 300 militaires.

     

    En Roumanie, Swift Response 24 est relié à l’exércice Wind Spring 24/Dacia 24, qui réunit des forces de la brigade 81 mécanisée, déployées dans le Centre national d’instruction réunie Getica, de Cincu, département de Brasov, dans le centre et dans le polygone Bogata du compté de Cluj (nord-ouest). « Les éperviers des Carpates », du 812e bataillon d’infanterie de Bistrița (nord-ouest), aux côtés des militaires de la République de Moldova déroulent actuellement de séries d’entrainement en commun dans le cadre de l’exercice Wind Spring 24. Et les militaires de génie du 3e groupe de  neutralisation, enlèvement et destruction des explosifs ont été impliqués dans cet exercice pour mettre en application les procédures d’accès dans des immeubles par voie pyrotechnique, la neutralisation des dispositifs explosifs  improvisés et la résolution des incidents impliquant des munitions conventionnelles.

     

    Un autre exercice multinational déroulé en cette fin mai en Roumanie est Mountain Saber 24, qui a impliqué des militaires du 1èe bataillon de chasseurs alpins « Dragoș Vodă » aux côtés de partenaires français, nord-macédoniens, polonais et portugais.

     

    Enfin, le commandement du Corps multinational du sud-est à Sibiu, dans le centre a organisé un exercice médical multinational appelé Carpathian Blood 24 auquel ont participé des représentants du Commandement de la Composante terrestre de différentes structures de forces de l’OTAN et des entités médicales nationales. Les participants ont passé en revue les potentiels problèmes médicaux qui peuvent survenir durant les missions pour débattre des moyens de les résoudre, afin de pouvoir offrir un soutien médical efficace et coordonné.

  • La Roumanie, partenaire essentiel dans les efforts de dissuasion et de défense de l’OTAN

    La Roumanie, partenaire essentiel dans les efforts de dissuasion et de défense de l’OTAN

    Le renforcement de la présence militaire de l’OTAN sur le flanc Est de l’Alliance et de l’Europe est un des piliers des mesures alliées de dissuasion. L’annexion de la Crimée par la Russie en 2014 et l’invasion suivie par la guerre en Ukraine constituent des évènements qui ont déterminé les dirigeants de l’OTAN à repenser leurs stratégies de défense collective. La Roumanie occupe une place prépondérante dans le cadre de l’Alliance, puisqu’elle constitue une véritable ancre dans le sud du flanc Est et un Etat riverain de la mer Noire, région d’importance stratégique pour la sécurité européenne et euro-atlantique. Aux sommets de l’OTAN de Madrid et de Vilnius, en 2022 et 2023, la Roumanie a inscrit à l’agenda le problème de la consolidation de la présence de l’OTAN dans le bassin de la mer Noire.

     

    La présence avancée de l’OTAN inclut actuellement 8 groupes de combat multinationaux, mis en place par les nations-cadre et renforcées par la contribution d’autres alliés. Ceux-ci sont déployés dans les 3 Etats baltes et en Pologne, Slovaquie, Hongrie, Bulgarie et Roumanie, couvrant ainsi l’intégralité du flanc Est. En Roumanie, le groupe de combat est mené par la France en tant que nation-cadre, avec les Pays-Bas, la Belgique et le Luxembourg en tant que contribuables. A présent, le groupe de combat a la force d’un bataillon mais devrait augmenter jusqu’au niveau de brigade pour compter jusqu’à 4 000 militaires. Egalement en Roumanie, l’OTAN compte aussi plusieurs structures de commandement : le commandement du Corps multinational sud-est à Sibiu, dans le centre, et celui de la division multinationale du sud-est, à Bucarest, ainsi que l’unité d’intégration des forces de l’OTAN dans la Capitale.

     

    La Roumanie est un partenaire essentiel dans le développement des efforts de dissuasion et de défense de l’Alliance sur le flanc Est par le fait qu’elle accueille le bouclier antimissile de Deveselu, dans le sud et qu’elle contribue au renforcement de la sécurité en mer Noire. Un tel exemple d’implication est le début des travaux d’élargissement de la base militaire de « Mihail Kogălniceanu» dans le département de Constanța (sud-est), qui pourra accueillir 10 000 militaires de l’OTAN. C’est un projet qui coûtera au gouvernement quelque 2 millions et demi d’euros. A présent, la Roumanie accueille quelque 5 000 militaires étrangers.

     

    Il faut constituer un groupe naval permanent de l’OTAN

     

    Le besoin de constituer un groupe naval permanent de l’OTAN dans le bassin de la mer Noire est de plus en plus souvent évoqué.  La Roumanie, la Bulgarie et la Turquie devraient identifier une solution commune pour assurer la sécurité en mer Noire. La mer Baltique sert de modèle, puisqu’elle est pratiquement devenue un véritable « lac de l’OTAN » après l’adhésion de la Suède et de la Finlande. La consolidation des relations entre l’OTAN et l’Ukraine  et parfois même l’acceptation de l’Ukraine au sein de l’OTAN pourraient offrir de nouvelles possibilités de renforcer le bassin de la mer Noire.

     

    La Roumanie pourrait offrir à l’Ukraine un système de défense antiaérienne Patriot

     

    Le fait que la Roumanie a la plus longue frontière terrestre avec l’Ukraine a aussi mis en exergue le rôle et la position de la Roumanie dans le cadre de l’OTAN. Au sujet du soutien à son voisin, la Roumanie pourrait céder à l’Ukraine un de ses systèmes de défense aérienne Patriot. C’est une hypothèse qu’a énoncée le président roumain, Klaus Iohannis, dans le cadre de sa visite aux Etats-Unis. Mais une telle décision ne peut être adoptée que suite à des consultations dans le cadre du Conseil suprême de défense de la Roumanie. Le pays dispose de quatre systèmes de ce type, dont seulement un est actuellement opérationnel, les trois autres étant en train d’être déclarés opérationnels. Si une telle décision est adoptée, l’Ukraine se verra offrir un de ces trois systèmes.

     

    « Il y a tout un débat sur qui pourrait offrir à l’Ukraine des systèmes Patriot. La Roumanie dispose de tels systèmes et la question nous a été posée. Le président Joe Biden a lui aussi évoqué cette éventualité et je suis ouvert à toute proposition. Je devrais toutefois consulter le Conseil suprême de défense de la Roumanie et identifier ce que nous pouvons offrir et évidemment ce que nous pouvons recevoir en échange parce qu’il est inacceptable que la Roumanie se voit dépourvue de défenses antiaériennes », a déclaré M Iohannis.

     

     

  • Nouveau commandant du bouclier antimissile américain

    Nouveau commandant du bouclier antimissile américain

    La facilité navale de soutien de Deveselu, dans le sud de la Roumanie, qui fait partie du bouclier anti-missile américain, a désormais un nouveau commandant à sa tête. Le changement s’est réalisé dans le cadre d’une cérémonie à laquelle ont participé le ministre roumain de la Défense Angel Tîlvar et l’ambassadrice des Etats Unis à Bucarest, Kathleen Kavalec. Elle a précisé que « la mission du système de défense anti-missile Aegis Ashore est plus importante que jamais aujourd’hui. Il ne faut pas sous-estimer les défis de l’OTAN et de la défense collective si nous nous confrontons à l’agression illégale de la Russie contre l’Ukraine ». La capitaine de marine Elizabeth Clifton, commandante de l’unité de février 2023 à avril 2024, a déclaré en fin de mission : « Aujourd’hui je dis au revoir à ma maison et à mes camarades de la Marine qui ont été ma famille pendant la dernière année. Il est évident pour moi que je laisse dernière la meilleure équipe de la Marine et les meilleurs partenaires roumains de la Base militaire 99. Ce fut vraiment un honneur et un privilège de pouvoir servir ici en ma qualité de commandante ». Le nouveau commandant américain, le capitane de marine Bruce Golden, a remercié son équipe : « Vous êtes ici, loin de vos familles, vous veillez 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 ! Continuez à faire un si bon travail ! »

     

    Deveselu, un élement du bouclier antimissile américain

     

    L’unité navale d’appui est située à l’intérieur de la base militaire 99 de Deveselu et elle assure un soutien essentiel au système américain de défense anti-missile Aegis Ashore de Roumanie. Ce système constitue une contribution commune des Etats-Unis et de la Roumanie à l’OTAN et facilite la défense contre les menaces à l’adresse de l’Alliance venue de l’extérieur de l’espace euro-atlantique. Vous vous demandez peut-être pourquoi parle-t-on de facilités militaires gérées par la Marine américaine, alors que Deveselu est au beau milieu d’une pleine, dans le sud de la Roumanie. Eh bien parce que les éléments du bouclier antimissile américain déployés en Roumanie et en Pologne, radars et missiles d’interception, sont en fait ceux qu’utilisent la Marine américaine. Les radars Aegis sont normalement installés sur des bâtiments de guerre de la Marine américaine.

     

    Swift Response 24

     

    Par ailleurs, 5 000 militaires et 320 moyens techniques de sept Etats alliés et partenaires participent du 5 au 24 mai à l’exercice multinational Swift Response 24/ Defender 24. L’exercice prévoit une des opérations de débarquement aérien les plus importantes depuis la Seconde guerre mondiale, impliquant 2 000 parachutistes de France, Allemagne, Roumanie, Espagne, Etats-Unis et Pays-Bas.

    Les principales séquences de l’exercice se dérouleront sur la Base 71 aérienne « Général Emanoil Ionescu » de Câmpia Turzii, sur le polygone de Bogata, à Turda, les deux se trouvant dans le nord-ouest de la Roumanie, dans le Centre national d’instruction au combat Getica, à Cincu (dans le centre) et sur le polygone de la commune de Știuca (dans l’ouest). Les participants utiliseront aussi les facilités de la Base 90 de transport aérien Commandeur aviateur Gheorghe Bănciulescu d’Otopeni (près de Bucarest), de la Base aérienne d’instruction et de formation du personnel aéronautique «Aurel Vlaicu» à Boboc (dans l’est) et sur l’aéroport Banat de Carasebeș (sud-ouest).
    Swift Response 24 est mené par le 5e corps des Forces terrestres des Etats-Unis et implique des opérations aériennes communes visant à augmenter le niveau de formation et d’interopérabilité avec les forces alliées, contribuant aux efforts de dissuasion de l’OTAN.

     

    L’exercice implique quelque 3 650 militaires des Etats-Unis et 9 500 d’Etats alliés et partenaires et devrait commencer par des opérations aériennes et de débarquement aérien. Cette année, Swift Response est lié aux exercices nationaux Quadriga South d’Allemagne, Dacia 24 de Roumanie et Spring Strike de Suède.