Category: RRI Alternatives

  • Nouvelles réglementations de l’Agence d’Administration Fiscale roumaine

    Nouvelles réglementations de l’Agence d’Administration Fiscale roumaine

    Ce premier décembre est la date d’entrée en vigueur d’un ordre de l’Agence Nationale d’Administration Fiscale (ANAF) visant les nouvelles restrictions à l’égard des quantités de tabac, d’alcool et d’aliments qui peuvent être introduites en Roumanie venus de l’extérieur de l’Union Européenne. Cette décision vise un niveau accru de sécurité et de confort pour les citoyens dont les bagages ne contiennent pas des biens qui fassent l’objet d’exemptions ou de restrictions selon l’Agence. Ainsi, la Direction Générale des Douanes est habilitée d’adapter la capacité administrative au spécifique de chaque bureau douanier, par types de voyageurs et de biens.



    Par conséquent, une personne peut introduire en Roumanie des cigarettes, de l’alcool ou des aliments venus de l’extérieur de l’UE une seule fois par semaine entre certaines limites quantitatives : tout au plus deux paquets de cigarettes, un litre d’alcool, un litre d’huile, un kilo de sucre et 15 kilos des farine. Aux frontières avec la Serbie, l’Ukraine et la République de Moldova vont être, donc, appliquées des instructions spéciales des contrôle douanier à l’égard de plusieurs biens introduits par les voyageurs sur le territoire de la Roumanie sur une liste comprenant 22 produits dont du tabac, des boissons alcooliques, des carburants, des fleurs et des plantes ornementales, de l’huile de tournesol, du sucre raffiné, de la farine, des fruits et des légumes frais. Ces voyageurs doivent déclarer par écrit les biens contenus dans leurs bagages personnels à l’entrée en Roumanie en remplissant une déclaration.



    Les mesures restrictives ont été élaborées par la Direction Générale des Douanes et ont été avalisées par le président de l’ANAF à la suite des consultations au mois de septembre à l’égard des marchandises introduites en Roumanie par les voyageurs. Leurs vente sur le marché noir mène à l’évasion fiscale et, indirectement, affecte les produits indigènes. Par exemple, le Bureau des Douanes des Portes de Fer 1, à la frontière avec la Serbie, les autorités roumaines ont fait le monitoring de quelques 1300 personnes qui, avant l’entrée en vigueur de l’ordre restrictif, ont transité la douane même trois fois dans la journée, transportant des quantités importantes des biens mentionnés.



    A l’entrée en Roumanie venant d’un Etat non-communautaire, les voyageurs sont tenus à déclarer les instruments de payement en liquide qui équivalent ou excèdent 10 milliers d’euros par personne. Quant à l’entrée et la sortie de Roumanie venant d’un Etat communautaire, rappelons que le contrôle douanier n’est pas effectué et on ne remplit pas des formalités de douane. Pourtant, on perçoit des accises à l’entrée pour les cigarettes – plus de 800 pièces, des cigarettes pesant 3 grammes au maximum — plus de 400 pièces, des cigares — plus de 200 pièces et tabac en vrac — plus d’un kilo ainsi que pour les spiritueux — plus de 10 litres, pour les produits alcooliques intermédiaires — plus de 20 litres, pour les boissons fermentées — plus de 90 litres et pour la bière — plus de 10 litres. Lors de la sortie de Roumanie vers un Etat communautaire il faut déclarer par écrit les biens culturels mobiles. (trad. : Costin Grigore)

  • LA FOIRE internationale GAUDEAMUS – LIVRE du savoir

    LA FOIRE internationale GAUDEAMUS – LIVRE du savoir

    Elle est placée sous le signe de deux chiffres « ronds » : 85 ans depuis la première transmission de Radio Roumanie (le 1er novembre 1928) et 20 ans — autant d’éditions de la Foire internationale GAUDEAMUS cette année. Cette dernière est l’événement culturel de type exposition le plus important du pays. Organisée par Radio Roumanie, la Foire est depuis plusieurs années un repère, tant pour les spécialistes de la branche que pour le public. Vladimir Epstein, directeur exécutif de la Foire : « Vingt années sont déjà passées, nous avons une tradition. Je voudrais dire que la relation directe avec le public a été une des constantes de la Foire Gaudeamus. Le public a toujours été près de nous et son vote a compté dès le début. Selon nos statistiques, dans ces vingt années d’existence, nous avons eu près de deux millions de visiteurs aussi bien à Bucarest que dans d’autres villes du pays qui ont accueilli les éditions locales de la foire. Même si l’industrie roumaine du livre traverse actuellement un moment difficile, cela ne nous décourage pas. Nous poursuivons le projet LECTURA, démarré en 1994, et continuons à mener notre travail dans une atmosphère d’émulation culturelle. On n’ignore pas le fait que pour pouvoir participer à la Foire, nombre d’éditeurs se voient contraints de s’endetter auprès des banques, mais il paraît que cela vaut bien le coup, puisque plus d’une maison d’édition participante à l’événement a réussi à éviter la faillite».



    Les pays nordiques — Suède, Norvège, Danemark, Finlande et Islande — sont les invités d’honneur de l’édition 2013. « Pour les pays nordiques, c’est un honneur et un privilège de présenter leur littérature au public roumain », a déclaré l’ambassadeur de Suède en Roumanie, Anders Bengtcén, président honoraire de la Foire internationale GAUDEAMUS 2013. Neuf écrivains nordiques contemporains sont présents en Roumanie à l’occasion de la foire, et la participation de leur pays se fait sous le slogan : «Cool Nordic Bucarest ». Au stand commun des pays invités on retrouve une grande bibliothèque rassemblant les livres des auteurs nordiques publiés en roumain. Un espace réservé aux événements est prévu, où ont lieu les lancements de livres, ainsi qu’une série de conférences et de séminaires.



    La Foire, exposition de livre mais aussi café littéraire, enchaîne un marathon de plus de 600 événements culturels, organisés par les plus de 400 maisons d’édition roumaines et étrangères, établissements d’enseignement, centres et instituts culturels, médias, agents de diffusion de livre, compagnies multimédia, agences littéraires, ONGs à profil culturel et éducationnel, associations professionnelles, librairies et bibliothèques. (trad. : Ligia Mihaiescu)


  • FNT 2013 – Expo Helmut Sturmer

    FNT 2013 – Expo Helmut Sturmer

    Le coup d’envoi de la 23e édition du Festival national de théâtre a été donné le 25 octobre, à la Casa Löwendal de Bucarest, un hôtel particulier qui abrite la Fondation homonyme et dont l’architecture est caractéristique du style néo-roumain. Ce furent le vernissage de l’exposition HELMUT STÜRMER — ESPACES IMAGINAIRES et le lancement de l’album de photographie STÜRMER/SCENOGRAphies, 2e volume.



    L’exposition, ouverte jusqu’au 30 novembre, rassemble 200 créations du scénographe et peintre Helmut Stürmer — maquettes, photos, esquisses, toiles, dessins, montages vidéo. Les visiteurs seront surpris de rencontrer aussi un espace inédit — une reproduction du bureau où Helmut Stürmer travaille à Munich. Ce sont en fait des photos de son atelier munichois, des photocopies des esquisses étalées sur les murs ou « du chaos qui règne dans mon atelier », comme l’artiste se plaît à dire.



    Mettre en place une expo dans un endroit comme la Villa Löwendal est un véritable défi, avoue le scénographe Helmut Stürmer. « J’ai voulu créer un espace aux dimensions très humaines. Déjà, l’architecture de l’immeuble est très puissante ; ce n’est pas une galerie blanche qui se prête à une expo conceptuelle. J’ai donc essayé d’apprivoiser l’espace comme si c’était ma maison, où je recueille des choses que je regarde tout seul pour voir ce que j’ai fait ces dernières années. J’y suis venu il y a deux mois, j’ai regardé l’espace, j’ai pris des photos, j’ai imaginé un certain plan, mais quand on commence à monter l’exposition, les choses peuvent suivre un cours différent. J’ai investi l’espace que j’ai complètement changé, sans pour autant le détruire ; j’en ai gardé l’esprit. »



    L’exposition présente des fragments de scénographies créées pour environ 80 spectacles, dont une vingtaine ces 5 dernières années, estime l’artiste lui-même. « La partie principale de l’exposition se réfère à la période 2007 — 2013, et puis il existe aussi une partie rétrospective qui commence avec les années 1980, après mon départ de Roumanie ; malheureusement, toute ma documentation et tout le matériel d’avant 1977 ont disparu. Moi, je me suis enfui de Roumanie en emportant juste une valise. En 1977, j’ai dû tout reprendre à zéro en Allemagne. »



    Les nouvelles créations présentes dans l’exposition de la Villa Löwendal commencent avec le fameux « Faust », mis en scène par Silviu Purcărete en 2007, au Théâtre national Radu Stanca de Sibiu et finissent avec l’opéra mis en scène par le même Silviu Purcărete, cette année, en mai, au Théâtre Colon, à Buenos Aires. Le scénographe Helmut Stürmer. «Ce sont deux œuvres de Rachmaninov, « Francesca da Rimini » et « Aleko », montés dans un espace unique et unitaire qui se transforme entièrement après l’entracte. Comme la pause ne dure qu’une demi-heure et que les deux opéras sont totalement différents, il a fallu trouver une solution qui relie les deux récits — ce fut l’Enfer de Dante pour le premier et un camp de gitans pour le second. J’ai imaginé une construction complètement opaque au début, éclairée seulement d’en haut, comme si c’était une cave très profonde ; ensuite, j’ai donné de la liberté à cette construction qui est devenue une sorte de prison complètement transparente, avec des réseaux en fil métallique. C’était comme si les gitans avaient installé leur camp dans un endroit abandonné il y a 2000 ans. Et le résultat a été extraordinaire, car « Aleko » est un des plus beaux poèmes de Pouchkine — qui parle du concept de morale du monde actuel, trop enclin à condamner les individus trop vite. Cet opéra est une plaidoirie pour la générosité et l’oubli. Et il est très beau ! »



    La création du scénographe Helmut Stürmer est également très belle et très appréciée dans le monde du théâtre et du cinéma. La preuve — le nombreux public présent au vernissage de l’exposition « Helmut Stürmer — Espaces imaginaires », dont des personnages importants tels les metteurs en scène Lucian Pintilie et Radu Afrim, ou encore l’actrice et poétesse Ioana Crăciunescu. (trad.: Ileana Taroi)

  • Astra Film Festival 2013

    Astra Film Festival 2013


    Le long-métrage « Matthews Law”, du réalisateur néerlandais Marc Schmidt a remporté le grand prix du festival du film documentaire Astra 2013, de Sibiu (centre de la Roumanie). «Emotion, sensibilité, grand impact sur le public et respect envers le personnage en détresse. C’est un film qui montre jusqu’où peut aller la bureaucratie impitoyable de l’Etat protecteur. L’image, la narration, la composition transforment ce film en un exemple parfait pour les étudiants en cinématographie, vu son intelligence émotionnelle instinctive qui a amené l’auteur à gagner la confiance de son protagoniste » – c’est ainsi que le jury du festival a expliqué sa décision.



    Plus de 1300 documentaires du monde entier ont été en lice à l’édition 2013 de Astra Film Festival, un événement phare dans le paysage du cinéma européen de non-fiction. Une centaine de productions ont été sélectionnées et projetées à Sibiu, du 14 au 20 octobre, la ville se transformant en une véritable capitale du film documentaire. «C’est une année spéciale pour Astra Film. Lorsque l’on regarde en arrière , on constate que deux décennies se sont écoulées depuis la première édition. Il ne s’agit pas uniquement de souvenirs, mais d’une véritable histoire, c’est toute une vie – pour nos spectateurs plus jeunes- et un âge respectable pour un festival. Par conséquent, hormis la liste des films qui entrent cette année au programme des projections officielles il y aura aussi des moments qui marqueront le 20e anniversaire d’un festival international à Sibiu » déclarait Dumitru Budrala, directeur fondateur du Festival.



    Voici ce qu’affirmait pendant l’événement Razvan Sàdean, chargé des relations publiques de Astra Film Festival:« Ce sont 20 années remplies d’histoires, de films, de gens, d’événements. Cette année nous avons un programme spécial. Par exemple, la projection en première en Roumanie du film « Google et le cerveau mondial » réalisé par Ben Lewis, qui a fait salle comble. A noter que presque tous les réalisateurs invités répondent présent à Astra Film Festival. J’ai déjà rencontré Lech Kowalski, Andrei Dăscălescu, Claudiu Mitcu.»



    Des centaines de professionnels se sont réunis à Sibiu pour participer aux rétrospectives des films réalisés en Roumanie ces deux dernières décennies. Conférences, tables rondes, sessions de masterclass, projections « Rétro 20 » concerts et expositions — autant de point de forts à l’affiche de l’édition 2013 de ce festival du film documentaire.



    Razvan Sadean :« La conférence « La Roumanie sous la loupe » a rassemblé tous les documentaristes de Roumanie. L’occasion de débattre, dans le cadre des tables rondes et conférences, de l’image que les centaines de documentaires des réalisateurs roumains et non seulement ont donnée de la Roumanie, ces 20 dernières années. Nous avons aussi organisé une rencontre des directeurs de festivals internationaux, réunissant les professionnels de l’industrie des 4 coins du monde. Je ne saurais oublier la section Rétro 20 qui a regroupé, pour la plupart, des films primés et qui est représentative de Astra Film festival ».



    Le film « Au nom du maire » du réalisateur Ancàu Hirte s’est vu récompenser du prix Astra du meilleur film documentaire roumain. Il s’agit d’une analyse sans ostentation de la relation entre les gens ordinaires et les autorités. Le prix Astra du meilleur documentaire de la section internationale a été accordé aux film « Dancing Alone » de Biene Pilavci, d’Allemagne qui s’attarde sur l’enfance tourmentée d’une jeune femme et sur la manière dont elle affronte les démons du passé dans sa famille… (trad. : Alexandra Pop)

  • Le 25e Grand Prix International de la Radio

    Le 25e Grand Prix International de la Radio

    La Maison de Radio France a accueilli, le mercredi 16 octobre, la cérémonie de remise des prix du 25e Grand Prix International de la Radio, organisé par l’Union Radiophonique et Télévisuelle Internationale. Les destinataires des prix avaient été décidés par le jury de l’URTI — formé d’une quinzaine de personnalités de douze pays — qui s’était réuni à Bucarest, du 30 septembre au 5 octobre, à l’invitation de Radio Roumanie. A l’occasion de la cérémonie, le Président-directeur général de la radio publique roumaine, Ovidiu Miculescu, a remis la médaille de bronze à son homologue algérien, Chabane Lounakel, pour le programme « L’Afrique des frontières », proposé par la Radio algérienne.



    Dans la finale de cette compétition ayant les frontières pour thématique, Radio Roumanie est arrivée septième avec le projet « Sighet, une île à la frontière », conçu et réalisé par la Section française de Radio Roumanie Internationale (Ileana Ţăroi, Andrei Popov, Mihnea Chelariu — du Théâtre National Radiophonique). Les autres programmes qualifiés dans la finale du Grand Prix International de la Radio étaient : « Le bruit de la mer » (RTBF, Belgique), 3D – Three Dimensions (Radio Republica Srpska, Bosnie- Herzégovine), « Borderless Life » (IRIB, Iran), « Neighbours but Heaven Still Out of Reach » (Polskie Radio, Pologne), « A New Beginning — The Air Bridge » (RTP, Portugal). Les finalistes et les lauréats ont été choisis parmi 135 programmes venus d’une quarantaine de pays, soit un nombre record de participations.



    Voici le palmarès du 25e Grand Prix international de la radio — URTI 2013:


    • Le Grand Prix URTI: « So Far, So Near » par Tabe Enonchong, CRTV, Cameroun.


    • Médaille d’argent: « Run out! » par Jacopo De Bertoldi, RAI, Italie.


    • Médaille de bronze: « LAfrique des frontières » par Chahrazed Kaci, Radio Algérie.


    • Le Prix Jacques Matthey–Doret: « Réserve dOr — Avec Lucie pour Lucie » par Anita Bak, MTVA, Hongrie.



    Créée en 1949, l’Union Radiophonique et Télévisuelle Internationale (URTI), réunit 66 radios et télévisions de 51 pays. Radio Roumanie assume la présidence de la Commission radio de cette prestigieuse organisation audio-visuelle.

  • Fest(in) sur le Boulevard, chez “Nottara”

    Fest(in) sur le Boulevard, chez “Nottara”

    Ces jours-ci, la comédie théâtrale récupère tous ses droits sur le boulevard Magheru, le plus connu des avenues de Bucarest, mais aussi l’une de la trentaine d’artères urbaines les plus chères au monde. Le Théâtre « Nottara », sis justement au 20, Boulevard Magheru, est l’organisateur du Festival international de théâtre « Fest(in) sur le Boulevard », dont la première édition a commencé le 12 octobre et sera clôturée une semaine plus tard, le 19 octobre.



    Deux sections se disputent l’attention du public : la première, celle de la compétition, porte un titre rimant avec les temps qui courent, « Quelle crise terrible, mon cher! », tandis que la seconde est tout simplement celle du « Boulevard de la comédie ». Marinela Ţepuş, critique de théâtre et directrice de la compagnie Nottara : « Pourquoi avoir pensé à deux sections? Parce que nous avons imaginé un festival de niche, qui nous permette, d’ici quelques années, d’attirer un financement européen. Nous avons donné ce nom au festival, « Le Boulevard de la comédie », parce que nous avons constaté que le public roumain est friand de comédies. Et également, parce que, depuis 1990, la comédie est très présente dans les deux salles du Théâtre Nottara. En fait, ce Boulevard de la comédie, qui est à fréquenter constamment dans notre salle principale, sera inauguré à l’occasion de ce festival. La compagnie Nottara se donne pour tâche de remettre à l’honneur la comédie boulevardière, qui n’est pas un genre mineur, comme on aurait pu le croire. »



    Les spectacles en compétition, venus de France, Autriche, Serbie, Bulgarie et Roumanie, parlent de la crise dans tous ses états: économique, sociale, politique, sexuelle ou identitaire. Le gagnant sera choisi par un jury dont le président est le comédien Emil Boroghină, directeur du très réputé Festival international « Shakespeare », de la ville de Craiova (sud de la Roumanie).



    Le Fest(in) sur le Boulevard a été officiellement inauguré par un événement inédit, appelé « Tartine au théâtre” », proposé par le metteur en scène Mihai Lungeanu : « Cette proposition s’appuie sur l’idée de faire descendre le théâtre dans la rue, non pas comme manifestation mais comme une sorte de captatio benevolentiae. La plupart des gens passent devant le bâtiment, les directions de déplacement étant clairement parallèles. Moi, j’ai essayé de les pousser à se croiser. Pour que le chemin du passant s’arrête, pendant une minute ou deux, entre deux rideaux de scène ; dans cet espace, il a l’occasion d’apercevoir des extraits de spectacles festivaliers et reçoit une tranche de pain et une brochure-programme, dans l’idée de redéfinir le public. Celui-ci n’est pas une masse amorphe mais un rassemblement de spectateurs. Je crois que ce festival a besoin de cette ouverture non-conformiste, afin d’attirer l’attention du passant. »



    Le metteur en scène Mihai Lungeanu coordonne aussi la section spectacles – lecture du festival, où sont lus des textes dramatiques contemporains roumains consacrés, bien évidemment, à la crise. Le Théâtre « Nottara » accueille également, en marge du Festival international de théâtre Fest(in) sur le Boulevard, le colloque « Quelle crise terrible, mon cher! », une réunion des directeurs de festivals de Bucarest et des régions, des lancements de livre de théâtre et l’exposition « Acteurs, acteurs, acteurs! », où les photographes Maria Ştefănescu et Sorin Radu proposent des portraits de comédiens de la compagnie Nottara. (trad. : Ileana Taroi)

  • ELIS, le réseau des Roumains à succès

    ELIS, le réseau des Roumains à succès

    Delia Zanoschi travaille en tant que consultante chez McKinsey&Co une société basée à Bruxelles. Une formation en finances dans la poche, obtenue à l’Ecole de commerce HEC de Paris, Delia a jeté les bases d’un réseau pas comme les autres.



    Mais, avant d’entrer dans le vif du sujet, permettez-nous de vous faire la connaissance de ses amis. Cristina Detesan travaille pour une société d’audit de Londres. Elle est diplômée de l’Ecole des affaires internationales et management de Paris et Manchester. Consultante financière dans une banque suisse d’investissements de Londres, Iulia Zanoschi s’enorgueillit d’un master en finances obtenu à l’Ecole de commerce HEC de Paris. Enfin, Gabriel Boc travaille en tant que conseiller au sein de l’Organisation pour la Coopération Economique et le Développement de Paris. Ensemble, ces quatre Roumains ont imaginé le réseau ELIS s’adressant aux Roumains quel que soit le domaine d’activité.



    D’où vient-elle l’idée de mettre en place un tel projet? Delia Zanoschi: « Chacun de nous quatre avait déjà l’expérience de la mise en place d’une organisation et donc on savait tous très bien comme cela devrait fonctionner. Par conséquent, on a décidé d’en créer une ensemble. J’ai trouvé fort intéressante l’idée d’imaginer un réseau s’adressant uniquement aux Roumains qui excellent dans leurs domaines d’activités que ce soit en consulting, finances, architecture, sciences ou musique. Car un tel réseau leur permettra d’apprendre les uns des autres, tout en découvrant les dernières tendances en différents domaines. Elis est un réseau fermé auquel on ne peut pas postuler en ligne pour en devenir membre. Pour cela, il vous faudrait une recommandation de la part d’un membre déjà existant qui envoie votre CV au reste de l’équipe laquelle vous contactera et vous invitera à deux courts débats. Ce n’est que par la suite que vous vous verrez conférer le statut de membre du réseau et un mot de passe qui vous permettra l’accès et la possibilité de communiquer en ligne ».



    Elis se propose de devenir un fort réseau de coaching vu que ses quatre fondateurs doivent une bonne partie de leur succès à des mentors qui ont favorisé leur développement. Delia Zanoschi: « Personnellement, j’ai eu trois mentors au cours de ma carrière qui m’ont offert leur appui au moment où j’avais à prendre des décisions du type: quand devrais-je faire un MBA, devrais-je partir en Afrique et ainsi de suite. Il m’a énormément aidé le fait d’avoir à mes côtés quelqu’un à qui je parle et qui m’offre des conseils objectifs. Or, le but de notre réseau est justement celui d’encourager l’échange d’idées et le coaching. Le mentorat peut intervenir aussi bien dans l’espace virtuel que dans la vie de tous les jours. Une fois commencée une telle relation interpersonnelle, le mentoré reçoit du feedback de la part des autres membres aussi. C’est une partie du projet qu’on espère bien développer ».



    Est-ce qu’un tel réseau est apprécié par la communauté des Roumains ? Delia Zanoschi: « Tout le monde en a beaucoup parlé, j’ai été surprise de constater l’ampleur du retour que nous avons eu. La communauté s’agrandit plus vite qu’on ne l’espérait. On souhaite y faire venir plusieurs membres seniors, des directeurs de compagnies ou des personnes qui ont déjà atteint le sommet de leur carrière. Nous organiserons un premier événement à la mi-novembre, à Londres ce qui offrira en première aux membres existants la possibilité de se rencontrer. Quant aux projets à long terme, on se propose de développer le coaching ».



    Les fondateurs du réseau ELIS espère que leur projet servira de source d’inspiration et encouragera les personnes à succès à faire des changements au niveau de la société. Sur l’ensemble des membres actuels de l’organisation, on retrouve plusieurs Roumains âgés de 23 à 45 ans, diplômés des Universités prestigieuses de Harvard, Wharton ou Oxford et qui ont excellé dans leurs carrières. A quelques semaines depuis son lancement, Elis dénombre plus de 30 membres d’une dizaines de pays. Si vous voulez en devenir membre, rejoignez l’équipe sur le site www.elisro.org. (trad.: Ioana Stancescu)

  • Bucharest Fringe – Le marathon du théâtre indépendant

    Bucharest Fringe – Le marathon du théâtre indépendant

    La troisième édition du marathon du théâtre indépendant “Bucharest Fringe” s’est déroulée du 27 septembre au 6 octobre 2013, dans différents espaces indépendants de la capitale roumaine: Le théâtre «A propos», «Unthéâtre», le théâtre «LUNDI» de Green Hours, Carol 53, la théâtre «Mignon», le «Théâtre d’art» de Bucarest et Godot Café Théâtre.



    Ce festival vise à promouvoir le mouvement théâtral indépendant — à savoir les organisations et les espaces de spectacle de Bucarest– et se propose d’offrir au public et aux critiques une sélection de spectacles relevant de toutes les zones performatives: théâtre, théâtre-danse, performance.



    Le prix de la mise en scène est revenu au spectacle “Fin. Work in Progress” de Robert Bălan. “A mes 34 ans, j’ai déjà pris l’habitude d’utiliser l’expression “au temps de ma jeunesse”. Je commence même à prodiguer des conseils sans qu’on me le demande, à avaler toujours plus de cachets ou à prendre de vieux remèdes, à me mettre au lit de bonne heure. Bref, je commence à penser que le temps est venu de devenir «responsable», affirme Robert Bălan, metteur en scène, scénariste et comédien. Il précise d’ailleurs que son spectacle est conseillé aux plus de 30 ans. Ce n’est pas la première fois que “Fin. Work in Progress” rencontre le succès. Voici les propos de Robert Bălan : « Ce fut étonnamment bien. Lorsque j’ai monté le spectacle, je croyais qu’il ne passerait qu’une seule fois, le 8 mars, soit le jour de mon anniversaire. J’ai donc saisi l’occasion pour inviter des amis, histoire d’apprendre si mes dons artistiques n’avaient pas tari. Depuis lors, le spectacle ne cesse de jouir d’un très bon accueil. Comme les autres m’ont conseillé de continuer à le jouer, je l’ai fait inscrire au festival Fringe de Sibiu, puis à celui de Iaşi. Le spectacle a également été présenté à Bucarest, au «Lorgean Theatre», dans le théâtre d’appartement de Jean Lorin Sterian. Il passe maintenant au Théâtre «Apropo», dans le cadre de ce festival et très probablement il figurera aussi à l’affiche de l’ Explore Dance Festival. »



    Robert Bălan nous a également parlé du prix qu’il vient de décrocher lors de la troisième édition de «Bucharest Fringe» : « Je ne m’attendais pas à ce que le spectacle rafle le prix de la mise en scène, même si j’ai aussi une spécialisation en ce sens. C’est en fait de l’art performance dont je suis à la fois le scénariste, le metteur en scène et le comédien. Je l’ai joué en m‘aidant des objets de la maison. Voilà pourquoi j’affirme que ce prix de la mise en scène a été une grande surprise pour moi. »




    Le long-métrage «La position de l’enfant», du réalisateur Călin Peter Netzer, a remporté le prix du meilleur film lors du festival international du film francophone de Namur , qui s’est tenu du 27 septembre au 4 octobre. «La position de l’enfant» a également reçu le prix de la meilleure comédienne pour la performance de Luminita Gheorghiu. Ours d’or au Festival de Berlin de cette année, cette production cinématographique est la proposition de la Roumanie pour les Oscars 2014, dans la section «meilleur film étranger». «La position de l’enfant» avec à l’affiche Luminiţa Gheorghiu, Bogdan Dumitrache, Florin Zamfirescu, Ilinca Goia et Nataşa Raab, est le troisième film de Călin Peter Netzer après «Maria» (2003) et «La Médaille d’honneur» (2010), qui ont aussi glané de nombreux prix.

  • L’invitée du jour – Teodora Focşeneanu, coordinatrice de la villa “Luminis”

    L’invitée du jour – Teodora Focşeneanu, coordinatrice de la villa “Luminis”

    58 ans après la mort du grand musicien roumain George Enescu, sa personnalité continue de se réverbérer à travers sa création et les différents événements. Plusieurs édifices en parlent aussi. Parmi eux, la villa « Luminiş », «Clairière», située à proximité de la station touristique de Sinaia, au pied des monts Bucegi. Depuis le 5 septembre 1995, elle est connue comme la maison-musée George Enescu”, précise notre interlocutrice, Teodora Focşeneanu, coordinatrice du bureau de muséographie de cet établissement culturel:


    (Track): « Dans le contexte de l’événement d’exception qu’est le festival international George Enescu, qui en était cette année à sa XXIe édition, nous avons souhaité mettre en valeur la personnalité de notre grand musicien, les lieux qu’ils a tellement aimés et où il connu la joie de la création. En tant que chef du bureau de muséographie de la maison musée George Enescu de Sinaia, j’ai l’importante mission de me tenir près des passionnés de culture. Cette maison –musée est placée sous la tutelle du Musée national de Bucarest. Nos deux équipes s’attachent à faire de belles choses pour le public. Ce bijou architectonique, connu des amis de George Enescu et des membres de la communauté de l’époque sous le nom de villa «Luminiş» se trouve dans le quartier Cumpătul, le seul quartier de la ville de Sinaia sis sur la rive droite de la rivière Prahova. Sinaia et la villa «Luminiş» ont eu une signification à part pour George Enescu. Il organisait sa vie de sorte à se donner le répit; entre deux concerts, de composer ses musiques dans la tranquillité de cette villa. Ce n’est pas par hasard qu’il a choisi Sinaia pour y faire bâtir sa résidence secondaire. Il est de notoriété le fait que musicien a été très attaché à la famille royale. En plus, le château de Peles était tout près de chez lui. La reine Elisabeta se portait envers lui comme une mère; la reine Maria était présente aux soirées musicales qu’il organisait à sa villa. La villa a été construite entre les années 1921 et 1926, d’après les plans de l’architecte Radu Octavian Dudescu, un ami du compositeur. Sur la suggestion et suivant le goût de l’artiste, qui appréciait fortement l’architecture traditionnelle roumaine, on y a ajouté un belvédère qui confère une note particulière à la construction. Bref, l’architecture de la maison respecte le style architectural typiquement roumain: les arcades de la terrasse ouverte relèvent du style brancovan, les contours ronds du belvédère renvoient aux lignes des maisons fortes. Dans la villa, qui s’étale sur deux niveaux, on retrouve nombre d’objets ayant appartenu à la famille Enescu. Au rez-de-chaussée il y a la salle qui abrite concerts, auditions musicales et expositions à thème. Au premier étage se trouvent les pièces représentatives — la salle à manger, le salon de musique et les chambres à coucher qui illustrent des styles différents. Ainsi les meubles sont-ils de style Bidermeier, les tapisseries relèvent de l’art oriental, tandis que les deux cheminées et les vases de céramique ancienne de Corund, qui les décorent sont typiquement roumains. Excepté la chambre à coucher du musicien, qui se fait remarquer par la simplicité, les autres pièces sont plus spacieuses.


    Aussi génial qu’était l’artiste, aussi simple et modeste était l’homme affirment tous ceux ayant connu Enescu. Dans la salle à manger on découvre des objets en porcelaine et en cristal, des tapisseries et des tapis muraux roumains. Le salon de musique accueille comme pièce centrale le piano du maître — c’est un instrument IBACH, fabriqué à Lausanne, au clavier d’ivoire. Et c’est toujours ici que l’on peut admirer des objets anciens en cuivre, cuivre-jaune ou étain ou encore des icônes datées fin 19e et début 20e siècle, peintes sur bois, avec des nuances de rouge carmine et cardinal, bleu cobalt et dorées. »



    Les soirées musicales dans le salon de musique réunissaient personnalités culturelles de l ‘époque, amis et élèves de George Enescu — Cella Delavrancea, la Reine Maria, la pianiste Lorry Walfish — futur trésorier de la Fondation Internationale « George Enescu », Yehudi Menuhin, qui a étudié le violon avec le maître à la villa » Luminis » depuis l’âge de 11 ans. La mansarde de l’immeuble servait d’espace pour la création et beaucoup de chefs d’œuvre d’Enescu, dont l’Opéra Œdipe, y ont vu le jour.



    Cette villa était très chère au cœur d’Enescu, d’autant plus qu’il l’avait fait construire avec l’argent gagné grâce à ses nombreux concerts. Après son départ en France, la villa est revenue à l’Etat roumain suite à un acte de donation, daté du 10 décembre 1947. Durant la période communiste, la villa représentait une sorte de refuge pour les artistes qui s’y rendaient pour stimuler leur imagination. Au bout d’amples travaux de restauration, réalisés par le Ministère de la Culture, à travers le Centre européen de la culture de l’époque, la villa Luminis fut transformée en musée le 5 septembre 1995.



    Ecoutons Teodora Focseneanu, coordinatrice du bureau de muséographie de la Maison musée George Enescu, à Sinaia : « Hormis l’activité spécifique d’un musée, la maison George Enescu de Sinaia, accueille différentes activités culturelles et artistiques, dont certaines ont déjà une longue tradition : concerts de chambre, expositions thématiques, leçons d’interprétation artistique pour le violoncelle et le chant. A noter aussi le Concours international de violon REMEMBER ENESCO, avec comme directeur — coordinateur le violoniste Alexandru Tomescu, le mini-festival ENESCU et LA MUSIQUE DU MONDE, dont le directeur notre grand violoncelliste Marin Cazacu. On se propose ainsi de ramener à la musique le public en général et les groupes d’élèves en particulier, ces derniers bénéficiant d’entrées libres durant les vacances. Tout cela est possible grâce au soutien du Musée National « George Enescu » et à son équipe enthousiaste qui se donne pour but de mettre en exergue le patrimoine d’Enescu. Tout comme le compositeur témoignait du respect envers l’œuvre d’art, son public, et le message artistique, on estime qu’il est de notre devoir mettre en évidence et de transmettre aux générations futures ce patrimoine inégalable, trésor de la culture et de la musique roumaine ; on doit le préserver afin de souligner la valeur du passé, donner du sens au présent, et imaginer l’avenir ». (trad.: Alexandra Pop, Mariana Tudose)

  • L’invitée du jour – Chris Simion, fondatrice du Festival de Théâtre Indépendant Undercloud

    L’invitée du jour – Chris Simion, fondatrice du Festival de Théâtre Indépendant Undercloud

    L’écrivaine et metteuse en scène Chris Simion, originaire du Pays de Maramureş, dans le nord-ouest de la Roumanie, est également connue comme fondatrice de la troupe de théâtre D’AYA. Et c’est encore elle l’initiatrice et la directrice du Festival de Théâtre Indépendant Undercloud.



    Invitée au micro de RRI, elle nous a tout d’abord expliqué le concept d’Undercloud : « C’est la somme des spectacles de théâtre indépendant de chaque saison théâtrale que nous jugeons nécessaires, vivants, c’est de la qualité, du dévouement, de l’innovation réunis en un seul espace. Cela fait plusieurs années que nous organisons ce festival au Musée du Paysan Roumain. Deux semaines durant, nous essayons de créer non pas un mouvement culturel, mais un certain état d’esprit lié à la culture. Nos spectacles se jouent uniquement en roumain, mais là j’ai ma théorie à moi, en tant que spectatrice de représentations théâtrales en langues étrangères. C’est qu’un bon spectacle parvient à dépasser les frontières de la parole. Et comme l’émotion passe au-delà de la scène, on arrive à délaisser la trame en faveur de l’état d’esprit que vous procure un bon spectacle ».



    Comment l’idée est-elle née? « Par nécessité. La nécessité d’épauler le mouvement du théâtre indépendant, toujours plus fort, la nécessité de nous réunir, en compétition, sur la même scène, la nécessité d’être présents en été, lorsque pour les autres théâtres la saison est fermée, bref le besoin de théâtre authentique. Nous montons des spectacles de théâtre — danse, basés sur le mouvement, mais aussi des spectacles-lecture. Il y a eu également les spectacles primés lors du gala de l’Union théâtrale, ensuite un spectacle de théâtre acrobatique, intitulé l’Homme – Mouette, le premier en son genre jamais donné en Roumanie, d’après une formule adoptée par le Cirque du Soleil. Nous avons donc eu pas mal de nouveautés par rapport à l’année dernière ».



    Le mouvement du théâtre indépendant a gagné, ces derniers temps, en ampleur et n’a cessé d’améliorer sa qualité, affirme Chris Simion : « On a même assisté à l’essor d’un marché des espaces alternatifs, non conventionnels et fort variés, depuis les halles industrielles jusqu’aux appartements, où l’on donne des spectacles comme en France ou au Royaume-Uni, par exemple. Bien de ces productions théâtrales, d’une réelle qualité, commencent à rivaliser avec les représentations des théâtres institutionnels. C’est vrai que l’offre d’un théâtre indépendant ne saurait être tout aussi riche que celle de ces derniers, en raison bien sûr des budgets différents dont ils disposent. Voilà pourquoi les spectacles indépendants sont, dans la plupart des cas, plus simples, en ce sens qu’ils misent sur le jeu des comédiens et sur le canevas de la pièce, plutôt que sur des décors opulents et des costumes éblouissants. Entre temps, ce mouvement grandit et produit des spectacles vivants, qui attirent l’attention sur des questions d’une grande actualité ».



    Chris Simion est montée sur les planches il y a 15 ans, lorsqu’elle étudiait la théâtrologie. Elle a également fait des études de mise en scène. En fait, comment a-t-elle découvert le théâtre? « Dans mon cas, ce fut par hasard. Je n’ai pas été de ces enfants emmenés très tôt au théâtre pas les parents. C’est donc moi-même qui en ai fait la découverte lorsque j’ai décidé de franchir le seuil du Théâtre national. Je suis tombée sur une répétition de la pièce «Le nom de la rose». Une sorte de magie s’étant alors produite entre la scène et moi, je me suis tout à coup ravisée sur mes projets d’avenir. A cette époque-là j’étais en terminale et j’envisageais de faire des études de psychologie. C’est ainsi que j’ai changé de cap trois mois seulement avant la fin du lycée ». (trad.: Mariana Tudose)

  • Constantin Chiriac, récital à New York et Montréal

    Constantin Chiriac, récital à New York et Montréal

    Le 31 août, les Roumains du pays et du monde fêtent la Journée de la langue roumaine, instituée en 2013. A cette occasion, l’Institut culturel roumain de New York invite le public à découvrir l’acteur Constantin Chiriac, directeur du Théâtre national « Radu Stanca » et du Festival international de théâtre de cette ville — le troisième grand festival des arts du spectacle organisé en Europe.



    Entre le 29 août et le 1er septembre, Constantin Chiriac fait une tournée de récitals à New York et Montréal, pour promouvoir la langue roumaine en Amérique du Nord. Son récital est conçu en deux parties, l’une religieuse, l’autre laïque. Le premier est prévu le 29 août et il sera accueilli par l’Eglise orthodoxe Sainte Marie de New York.



    Constantin Chiriac : « Je me réjouis de retourner à l’Eglise Sainte Marie de Qeens, à l’inauguration de laquelle j’ai participé, il y a pas mal d’années, avec un spectacle monté pour cette occasion et consacré à notre grand poète national Mihai Eminescu. C’est une grande église, qui peut accueillir un millier de personnes, c’est pourquoi j’ai suggéré que mon récital de cette année s’y déroule. J’aurai un spectacle de poésie religieuse, un spectacle qui présente l’être humain face à la divinité et face au passage dans l’au-delà, ses doutes, ses joies, ses espoirs. Ce spectacle réunit des poèmes de grands poètes de la littérature roumaine et universelle, entre autres Eminescu, Arghezi, Blaga, Shakespeare et Rilke. C’est là un beau dialogue de la poésie roumaine avec la poésie du monde ».



    La seconde partie du récital sera accueillie par la salle des fêtes de l’Eglise Sainte Marie. Constantin Chiriac : « Il s’agit d’un dialogue entre le poète Mihai Eminescu et le narrateur Ion Creangă, deux grandes personnalités, génies de ce peuple, liés par une amitié tout à fait spéciale. Avant ’89, en fouillant les archives de la Bibliothèque universitaire de Iaşi, j’ai découvert des lettres de Mihai Eminescu, que j’ai utilisées à l’époque pour un spectacle. Cela n’a pas été facile, car c’était avant la chute du régime communiste. C’est la professeure Zoe Dumitrescu Buşulenga, membre de l’Académie roumaine, qui m’a aidé et j’ai présenté ce récital devant de grandes personnalités. Ce récital, je l’ai repris par la suite. Au moment où j’ai découvert, toujours avant ’89, la lettre de Ion Creangă, que j’ai intégrée à ce récital-dialogue, j’ai été choqué de constater à quel point elle était véhémente et véritablement nationale. En la réécoutant aujourd’hui, nous nous rendons compte combien elle est actuelle et troublante par rapport à la destinée de ce peuple ».



    Constantin Chiriac cite un fragment de la lettre que Ion Creangă adressait à Mihai Eminescu : « Cher Monsieur et frère Eminescu, en tant qu’homme du peuple, je ne puis m’empêcher de verser des larmes pour le malheur qui s’est abattu sur l’avenir de ce peuple. Oui, nos hommes d’Etat ont des yeux et ils ne voient pas ? Ils ont des oreilles et n’entendent pas ? C’est au peuple de tirer les marrons du feu. S’il savait, le bœuf, quelle vile main le mène à l’abattoir ! Mais il ne le sait pas, pauvre bête. Il souffre et se tait ».



    Le récital prévu au Canada aura deux représentations et il sera présenté à l’occasion des Journées de la langue roumaine, organisées par 8 associations roumaines de la Grande Région de Montréal. Le premier spectacle aura lieu le 31 août, dans la Grande salle du Centre communautaire, le second, le 1er septembre, à l’Eglise Saint Elie.



    L’acteur Constantin Chiriac nous parle de sa mission: « J’estime que la fête de la langue roumaine devrait être conçue comme un dialogue. Et moi, je me suis donné pour tâche de créer un tel dialogue — notamment dans les universités où je dois me rendre à titre personnel. Là, j’essaierai, dans la mesure du possible, de réciter des poèmes roumains traduits dans d’autres langues, car il est important que la poésie roumaine soit entendue dans des versions accessibles à un public plus large, il est important que la langue roumaine, si belle, si sonore et si poétique, entre en dialogue avec les langues les plus parlées dans le monde. »



    Entre 2004-2007, Constantin Chiriac a été vice-président de l’Association « Sibiu — capitale culturelle européenne 2007 ». Depuis 2010, il est membre du comité de sélection des villes candidates au titre de « Capitale européenne de la culture ». (trad. : Dominique)

  • L’invitée du jour – Cristina Andrei – directrice du  Musée National “Georges Enesco”

    L’invitée du jour – Cristina Andrei – directrice du Musée National “Georges Enesco”

    Bien que parrainées par le même établissement culturel, à savoir le Musée National “George Enescu” de Bucarest, les trois maisons musées qui rendent hommage à la mémoire du grand artiste et qui se trouvent respectivement à Bucarest, Tescani et Sinaia, accueillent elles aussi bon nombre d’activités liées à cette personnalité.



    Cristina Andrei, directrice du Musée national «George Enescu» de la capitale roumaine nous a parlé des événements organisés par l’institution qu’elle dirige, autres que les récitals habituels, lesquels se font plus rares pendant l’été : « Nous déroulons actuellement un programme éducatif qui jouit d’un très grand succès auprès des enfants de maternelle auxquels il s’adresse, d’ailleurs. Les petits qui nous rendent visite participent, sous la houlette de spécialistes en pédagogie et musique, à des leçons sur le musée et la musique, bien sûr. Ils reçoivent aussi des informations sur le grand musicien Enescu, adaptées leur niveau. Au bout d’une année, ce programme continue d’attirer les petits visiteurs, ce qui est vraiment extraordinaire ».



    Organisé tous les deux ans et parvenu à sa 21e édition, le Festival George Enescu est sans doute l’événement phare consacré à la personnalité du grand musicien roumain. Cristina Andrei, notre interlocutrice, nous a fourni des détails sur les manifestations accueillies par le Musée national «George Enescu» en marge du festival éponyme : « Nous organisons deux expositions. La première marque le centenaire de la naissance du chef d’orchestre Constantin Silvestri, ce passionné de la musique d’Enesco, qui a grandement contribué à la faire connaître un peu partout dans le monde. Nous envisageons ainsi de faire découvrir aux jeunes générations un des grands noms de la culture roumaine. L’exposition, qui présente les multiples facettes de la personnalité de Constantin Silvestri, propose aussi des documents inédits.



    La deuxième exposition a trait au Festival international George Enescu”. Elle dresse en fait une rétrospective des éditions antérieures du festival, 20 au total, qui se sont tenues entre 1958 et 2011. Je pense que cet événement sera une démarche inédite et bienvenue dans le contexte du festival. Hormis ces deux expositions, l’agenda de notre musée inclut aussi des lancements de livres évoquant la personnalité d’Enesco. Cela fait un certain temps que notre musée sort annuellement un volume comportant des documents puisés aux archives personnelles de l’artiste, plus précisément des articles de presse qui parlent de son activité. Nous allons donc lancer les 5e et 6e volumes, qui rendent compte de la période comprise entre 1922 et 1933. Nous avons également publié pour la première fois les manuscrits de trois musiques de chambre composées par Enescu au début de l’année 1900. Autrement dit, nous mettons au jour ce que le musée a de plus précieux, à savoir les manuscrits du maître ».



    Si vous voulez découvrir l’homme d’une grande modestie et le musicien de génie que fut Georges Enesco, vous êtes attendus au Musée national de Bucarest qui porte son nom ou bien aux maisons musées de Tescani et de Sinaia. (aut.Olivia Sima; trad. Mariana Tudose)

  • Trap Door Theatre, Chicago – en tournée en Roumanie

    Trap Door Theatre, Chicago – en tournée en Roumanie

    Un texte dramatique écrit par un Roumain qui vit en France, une compagnie de théâtre américaine et un metteur en scène roumain d’ethnie magyare — c’est de cette rencontre qu’est né à Chicago, aux USA, un spectacle multi-récompensé qui est en tournée en Roumanie cet été



    « Le mot ‘progrès’ dans la bouche de ma mère sonnait terriblement faux », de Matei Vişniec, a été mis en scène par Szabo K. Istvan au Trap Door Theatre de Chicago, la première ayant eu lieu à la fin de l’année 2011. Une création qui a joui d’un grand succès, puisqu’elle s’est vu attribuer le prix Joseph Jefferson du meilleur spectacle et celui de la meilleure musique originale, écrite par le compositeur roumain Ovidiu Iloc.



    « Le mot ‘progrès’ dans la bouche de ma mère sonnait terriblement faux » raconte l’histoire d’un couple de réfugiés des Balkans qui, une fois rentrés chez eux, se mettent à chercher leur fils mort, tué dans les années des épurations ethniques, pour l’enterrer proprement. Un texte primé en Europe, un texte que les acteurs ressentent comme un défi.



    La comédienne Nicole Wiesner, directrice adjointe de Trap Door Theatre : « Nous, ceux qui avons grandi aux USA, nous sommes très loin de ce genre de sujets, et je pense notamment aux jeunes. La guerre n’a jamais atteint notre vie ; il nous est donc très difficile de comprendre ce que les personnages sont amenés à vivre. Nous avons beaucoup parlé de la guerre, de comment on grandit en temps de guerre. A Chicago, nous avons des amis bosniaques, serbes, qui nous ont raconté leurs expériences de vie. »



    « Le mot ‘progrès’ dans la bouche de ma mère sonnait terriblement faux » est aussi une histoire qui semble capable de traverser les frontières culturelles. Nicole Wiesner : « C’était un de nos spectacles les plus appréciés par le public. Les spectateurs ont été merveilleux, les critiques l’ont beaucoup aimé eux aussi… Nous l’avons joué longtemps, nous avons été nommés et nous avons même gagné quelques-uns des prix dramatiques les plus importants de Chicago… Et je crois que cette réponse tellement forte du public nous a quelque peu surpris. Mais je pense également que c’est un hommage rendu à Istvan, dont la mise en scène a surpris les spectateurs américains, peu habitués à un tel style. »



    En fait, par quoi la façon de travailler du metteur en scène Szabo K. Istvan a-t-elle surpris les comédiens américains ? La réponse de Nicole Wiesner : «Ce que j’aime moi dans ce spectacle c’est l’histoire racontée visuellement, qui va au-delà de la langue dans laquelle on joue et que l’on peut ne pas comprendre, au-delà du sous-titrage. Je crois que même si on était sourd on pourrait voir le spectacle et se sentir ému par l’histoire de la mère, comprendre qui sont ces personnages. C’est ce que j’ai aimé chez ce metteur en scène, ça et le fait qu’il savait ce qu’il voulait. Nous travaillons avec de nombreux metteurs en scène américains qui ne disent pas clairement ce qu’ils veulent de nous, ils préfèrent dire: On va essayer ça ou ça. Istvan a eu une vision de spectacle très claire et nous avons réagi tout de suite parce qu’on s’est sentis rassurés, nous lui avons fait confiance. »



    Le spectacle « Le mot ‘progrès’ dans la bouche de ma mère sonnait terriblement faux », mis en scène par Szabo K. Istvan au Trap Door Theatre de Chicago a été présenté cet été au Festival international de théâtre de Sibiu, ensuite en Roumanie, à Suceava, Rădăuţi, Satu-Mare et Oradea, la tournée prenant fin à Budapest en Hongrie..



    Fondée en 1990, Trap Door a commencé comme une troupe nomade, très appréciée par les publics européens de Stockholm, Berlin et Paris pour son style entre l’expressionnisme et l’avant-garde, basé sur le mythe, le rituel et la révolution. En mars 1994, la compagnie a traversé l’Atlantique pour s’établir aux USA. La troupe inclut actuellement aussi une présence roumaine — l’actrice Simina Contras. (trad. : Ileana Taroi)

  • Le 10e Festival international du film indépendant „Anonimul”

    Le 10e Festival international du film indépendant „Anonimul”

    Le réalisateur Istvan Szabo est l’invité d’honneur de l’édition anniversaire du Festival International du film indépendant Anonimul” qui se déroule jusqu’au 18 août à Sfantu Gheorghe, au delta du Danube. Lauréat des Oscars, le cinéaste hongrois s’est vu offrir en ouverture du festival le trophée Anonimul, dix ans” pour toute sa carrière. A cette occasion, le public réuni à Sfantu Gheorghe s’est vu offrir la possibilité de revoir les meilleurs films d’Istvan Szabo.



    Pour des détails supplémentaires sur cette dixième édition du festival, nous avons invité au micro Miruna Berescu, directrice d’Anonimul: « Personnellement, j’attends impatiemment la projection du film signé Wong Kar-wai. Il s’agit bien du film projeté en ouverture de la Berlinale de cette année et donc, c’est un honneur qu’il figure à l’affiche de notre festival aussi. En plus, on ne saurait oublier le fait que c’est bien Wong Kar-wai qui a remis l’Ours d’Or au réalisateur roumain Calin Netzer pour sa Position de l’enfant”, un long métrage qui sera présent également à Sfantu Gheorghe. Et puisqu’on parle des films figurant au menu du festival, je voudrais vous rappeler un titre que le public pourra voir seulement à l’affiche de Anonimul: il s’agit de Ma vie avec Liberace” de Steven Soderbergh ».



    Revenons un peu au réalisateur Wong Kar-wai dont le film The Grandmaster » a ouvert le Festival international du film Anonimul pour vous dire que ce cinéaste est connu du public grâce notamment à ses films « Chungking Express » sorti en 1994, « Happy Together » prix du meilleur réalisateur à Cannes, en 1997, et « In the mood for love », César du meilleur film étranger en 2001. Par ailleurs, c’est toujours Wong Kar-wai qui signe la réalisation du film « The Hand », partie de Eros, un projet cinématographique collectif que le réalisateur chinois développe aux côtés de Michelangelo Antonioni et Steven Soderbergh.



    Cette édition du Festival du film indépendant Anonimul présente en première un projet cinématographique inédit : trois comédiens ont relevé le défi de devenir scénariste et réalisateur. Andi Vasluianu, Dorian Boguta et Emanuel PaIls ont donc accepté de passer derrière la caméra pour tourner, chacun, un court métrage dont l’action se passe au delta du Danube.



    « Contrairement à ce que pensent les comédiens, ce n’est pas facile d’orchestrer un film du début jusqu’à la fin. Durant le tournage, il m’est arrivé de me sentir complètement inutile au moment où mes acteurs n’arrivaient pas à respecter mes indications et j’aurais bien voulu les rejoindre sur le terrain. Pourtant, c’est une expérience que j’aimerais bien répéter et je voudrais remercier mes deux acteurs et mon équipe pour la patience », a affirmé Andi Vasluianu à propos de son début en tant que réalisateur.



    Son film raconte l’histoire d’un scénariste et d’un acteur qui à force de parler de leurs projets cinématographiques arrivent à débattre de leurs sentiments les plus intimes et finissent par se faire des reproches. Pourtant, appuyés par plusieurs bouteilles de bière et de vin, ils arrivent à faire un retour en arrière sur leurs propos. Voilà le thème du court métrage « Un duo ».



    La dixième édition du Festival international du Film indépendant Anonimul est organisée sous l’égide de la Fondation Anonimul, en collaboration avec le Centre National de la Cinématographie, le Conseil départemental de Tulcea, l’Institut culturel roumain et la Télévision nationale. (trad.: Ioana Stancescu)

  • L’invité du jour – le professeur Ion Pop, théoricien de l’avant-garde littéraire

    L’invité du jour – le professeur Ion Pop, théoricien de l’avant-garde littéraire

    Comment faire pour bien commencer sa journée ? Une idée serait de prendre une bonne tasse de café ou de thé en compagnie d’un interlocuteur merveilleux. RRI a le plaisir de vous faire la connaissance du professeur des universités Ion Pop, fin connaisseur de l’avant-garde roumaine.



    Né le 1er juillet 1941 dans la commune de Miresu Mare, au cœur du Maramures, dans le nord du pays, Ion Pop s’impose dans le paysage littéraire roumain en tant que théoricien de l’avant-garde, poète, critique et historien littéraire. Il fut également doyen de la Faculté des Lettres de l’Université Babes Bolyai de Cluj et directeur du Centre culturel roumain de Paris. Bien que le régime communiste ait considéré avec mépris le mouvement avant-gardiste, Ion Pop s’y est profondément intéressé, selon son propre témoignage : « J’ai publié un premier recueil consacré à l’avant-garde en 1969. Après l’invasion de la Tchécoslovaquie en ’68, quand Ceausescu, rappelons-le, a refusé de rejoindre les troupes soviétiques, un vent de liberté a soufflé un peu sur la Roumanie ce qui a bien servi aux intérêts littéraires de plusieurs de nos concitoyens. Je pense, par exemple, à Sasa Pana qui a fait sortir en ’69 une première anthologie de l’avant-garde roumaine admirablement préfacée par l’écrivain Matei Calinescu. Moi, j’avais commencé en ’64 mon mémoire de licence avec pour sujet l’œuvre d’Ilarie Voronca. A regarder en arrière, il est presque inimaginable à quel point on a pu supporter l’oppression et la censure. Moi, j’ai préféré me pencher sur le phénomène en soi sans recourir aux slogans. Je pense que j’ai bénéficié de la présence d’un ange gardien de la lucidité et du bon sens ».



    Ion Pop est le critique littéraire roumain dont le nom se rattache à l’existence de la revue Echinox qu’il a dirigée pendant 17 ans. Une longue période de temps durant laquelle il a eu à ses côtés des personnalités littéraires importantes telles Marian Papahagi ou encore Ion Vartic. Pour sa vaste contribution à la littérature roumaine, Ion Pop s’est vu accorder à plusieurs reprises le prix de l’Union des Ecrivains roumains en 1973, 1979, 1985 et 2001. Un riche palmarès auquel s’est ajouté, en 1985, le prix de l’Académie Roumaine.



    Sur l’ensemble de ses préoccupations littéraires, ce fut notamment l’histoire de l’avant-garde roumaine qui l’a intéressé le plus. Le critique Ion Pop : « Depuis la parution de mon premier recueil sur l’avant garde, en 1969, j’ai publié encore au moins 5 livres consacrés à ce sujet dont une anthologie rédigée en français et sortie en 2006 chez les Editions Maurice Nadeau. Ce fut le fruit d’une collaboration avec une maison d’édition roumaine et l’Institut culturel roumain. A présent, je suis en train d’écrire pour la collection des « Œuvres fondamentales » sous la coordination d’Eugen Simion, ancien président de l’Académie Roumaine, une anthologie riche et complète de l’avant-garde. Il faut bien comprendre que ce courant est plus qu’un moment historique, c’est un état d’esprit. Il nous invite à rester réceptifs aux idées nouvelles, à préserver notre curiosité et notre intérêt face à la profondeur du langage. L’avant-garde a bien insisté sur le sens profond de la littérature et sur cette vision du monde à laquelle j’ai fait et je continue de faire confiance ». (trad.: Ioana Stancescu)