Tag: art

  • Art contemporain en Afrique  – Le jala’a de Soumegne

    Art contemporain en Afrique – Le jala’a de Soumegne

    Didier Tcheuileu, technicien de son et réalisateur radio, est l’auteur d’un documentaire radio, qui parle de cette aventure et pose aussi des réflexions sur la pratique de l’art, des liens entre l’art et la religion africaine, la différence entre artiste dit traditionnel et artiste contemporain. Joseph Francis Sumegne y définit l’art à sa façon et donne aussi sa vision sur la transmission.



  • Histoire spirituelle de la danse

    Histoire spirituelle de la danse

    Le vice, la maladie et les démons se nichent dans les corps qui se trémoussent ou qui bougent, tout simplement, outre mesure, croyait-on dur comme fer à certaines époques de l’histoire du Vieux Continent. Fouineur infatigable dans des archives aussi bien conventionnelles que des plus improbables, David Wahl raconte avec application et un humour irrésistible son Histoire spirituelle de la danse. Ce one-man-show est le deuxième rendez-vous incontournable de la saison automne-hiver du projet FranceDanse Orient-Express, déroulé en partenariat avec eXplore festival #12.



  • Chez Brancusi

    Chez Brancusi

    Nous nous dirigeons aujourdhui vers le sud-ouest de la Roumanie, au pied des Carpates, sur les bords de la rivière Jiu. Cest ici, dans la commune de Peştişani, que voyait le jour, le 19 février 1876, lartiste qui allait révolutionner la sculpture mondiale : Constantin Brancusi. De nos jours, cette localité ne compte plus que 3700 habitants. Fier de lhéritage de la commune quil gère, le maire de Peştişani, Cosmin Pigui, a mis sur pied plusieurs projets culturels consacrés à Brancusi.



    Loccasion non seulement de rendre hommage au grand sculpteur roumain, mais aussi de faire des investissements dans la zone et de la promouvoir dun point de vue touristique. Cosmin Pigui : «Brancusi est notre grande richesse. Vu que jusquici rien na été fait en ce sens à Peştişani, il faut avant toute chose créer une infrastructure solide. Les parlementaires de Gorj nous soutiennent. A compter de cette année, nous avons réussi à aménager le parc de Hobiţa, à goudronner la route qui mène à la maison – musée de Constantin Brancusi.



    Un autre projet vise à mettre en valeur lécole où Brancusi a étudié, le village où est née Maria Diaconescu, la mère du sculpteur, et la zone tout entière en la reliant aux autres communes. Nous voulons raviver une autre connexion très importante : celle entre lendroit où est né le sculpteur et lendroit où se trouvent les œuvres les plus importantes quil a laissées à la Roumanie, à savoir lensemble monumental « La voie des héros » de Târgu Jiu. »



    A part ces projets, le maire Cosmin Pigui espère obtenir des fonds pour aménager la grotte Cioarei du village de Broşteni de la commune de Peştişani. Et pour cause. Cette grotte a une importance majeure : on y a découvert un des habitats humains les plus anciens dEurope. A compter de 1955, 10 années durant, des fouilles archéologiques y ont été effectuées. Le maire Cosmin Pigui raconte : « Cest ici que lon a découvert les ossements humains les plus anciens dEurope, vieux de 120.000 ans, et des bijoux datant dil y a 50.000 ans. Lhomme de Neandertal avait des bijoux, ceux de Peştişani en témoignent. Nous avons la chance de créer un site touristique à part, de développer la région de ce point de vue et de mettre Brancusi en valeur.



    Dans un proche avenir, je souhaite créer au moins un espace de camping. Jaimerais mettre la commune de Peştişani et le village de Hobiţa sur la carte touristique de la Roumanie. Je veux que tout touriste qui souhaite nous rendre visite sache où il peut trouver les meilleures conditions pour passer de bons moments et pour faire de belles visites. Pour ce faire, nous avons accédé à des fonds pour la création de gîtes touristiques. A lheure actuelle il existe une quarantaine de places dhébergement dans les environs, mais dici deux ou trois ans nous allons en avoir plus dune centaine. »



    Si vous vous rendez à Hobiţa, le village natal de Constantin Brancusi, vous allez y rencontrer Doina Pană, muséographe. Elle vous racontera beaucoup dhistoires inédites sur la vie du sculpteur. En voici un exemple. Doina Pană : « En troisième année de primaire, il a écrit son nom sur un banc avec un canif. Linstituteur la puni, en lenfermant dans un poulailler. Brancusi sest fâché à tel point quil a refusé daller à cette école-là, si bien que sa mère a dû linscrire à école dun autre village. A 9 ans, il a perdu son père. Au début, pour gagner sa vie, il a lavé la vaisselle dans un petit restaurant derrière la gare.



    Deux ans plus tard, il sest fait embaucher comme serveur dans un restaurant plus grand de Craiova (sud). Un soir, lorsquil avait 17 ans, il a fait un pari avec son patron et ses clients, leur disant quil était capable de sculpter un violon. Il a pris une caisse où lon gardait la marmelade, en a fait bouillir le bois et en a sculpté un violon, alors que son patron a fait venir un musicien pour essayer linstrument. Après avoir joué de ce violon, le musicien a affirmé quil était meilleur que le sien. »



    Des sculptures monumentales réalisées par Constantin Brancusi sont à découvrir à Târgu Jiu, réunies sous le nom de « La Voie des héros ». Le parcours commence par la Porte du Baiser, un espace qui marque le passage dans un autre univers, dit-on. Le motif du baiser se fait remarquer sur les piliers de la porte, mais on peut aussi le comparer à un œil. Cest une des créations les plus importantes de Brancusi.



    Nous continuons le parcours pour arriver à lAllée des Chaises, qui marque le chemin vers la Table du Silence, une table paysanne en fait. Il paraît, toutefois, que Brancusi lavait imaginée comme étant la table davant la confrontation doù partent les futurs combattant et les futurs héros. Ce sont des ouvrages en pierre disposés dans un parc de Târgu Jiu, les principales attractions touristiques de la ville. A lautre bout de la ville, mais sur le même axe que les autres sculptures, se trouve la Colonne sans fin, un véritable testament spirituel de lartiste.



    Oana Paloş, porte-parole du Conseil départemental de Gorj, nous donne un avant-goût dune visite à Târgu Jiu : « Cest une destination touristique extrêmement importante. La ville de Târgu Jiu se remarque par lensemble monumental appelé « La Voie des héros », œuvre de ce sculpteur de renommée mondiale qui est Constantin Brancusi. La meilleure façon de nous rendre visite, cest dans un city-break. Cest valable pour Târgu Jiu comme pour lensemble du département de Gorj.



    Cela vous permettra de découvrir aussi lagenda culturel du département, qui est très bien fourni. Par exemple, lété est consacré au folklore : le Festival international du folklore sy déroule chaque mois daoût et réunit de nombreux musiciens étrangers. Le festival comporte aussi un défilé de costumes traditionnels de différents pays. Puis, en août et septembre, nous avons le programme culturel intitulé « Venez chez Brancusi » qui connaît un succès toujours plus grand, année après année. »



    Avant de terminer, sachez que la région de Gorj est connue non seulement pour son folklore et pour les sculptures de Brancusi, mais aussi pour ses très beaux monastères. Nous allons les découvrir sans doute dans une prochaine édition de notre Radio Tour. (Trad. Valentina Beleavski)

  • Klett Gruppe und rumänischer Verlag Art gehen Partnerschaft ein

    Klett Gruppe und rumänischer Verlag Art gehen Partnerschaft ein

    Am 17. Juli unterzeichnete der Verlag, dessen Wurzeln in Stuttgart liegen, eine Partnerschaft mit dem rumänischen Verlag Art. Die Bildung ist kein Ergebnis, sondern ein kontinuierlicher Prozess, daher investiert die Klett Gruppe in Produkte und Kunden mit einer langfristigen Vision, sagte auf der Pressekonferenz in Bukarest der Vorstandssprecher der deutschen Verlagsgruppe, Philipp Hau‎ßmann. Am 17. Juli unterzeichnete in Bukarest die Klett Gruppe eine Partnerschaft mit dem rumänischen Verlag Art. Es handelt sich um die erste ausschlie‎ßliche Partnerschaft zwischen einem rumänischen Verlag und einer der grö‎ßten Verlagsgruppen europaweit. Der Verlag mit 100% rumänischem Kapital möchte somit das europäische Know-How im Bildungsbereich auf ihre Produkte übertragen. Der Wettbewerb auf dem rumänischen Markt der Schulbücher sei eine Herausforderung für den deutschen Verlag, so Philipp Hau‎ßmann. Mit welchen Erwartungen steigt die Klett Gruppe in dieses Projekt ein, erläutert der Vorstandssprecher des deutschen Verlags:



    Mit Erwartungen bin ich immer vorsichtig, aber meine Haupterwartung wäre, dass wir es schaffen, in den nächsten Jahren einen möglich exzellenten Schulbuchverlag hier in Rumänien aufzubauen. Ich glaube, dass der Wettbewerb hier, auf dem rumänischen Markt, recht intensiv ist, es gibt einige interessante Verlage hier, also der Wettbewerb ist die erste Herausforderung; die zweite ist, dass wir mit unseren Methoden es schaffen, die Lehrer zu überzeugen, mit unseren Sachen zu arbeiten — dafür werden wir viel Fortbildung machen müssen und viel mit den Lehrern arbeiten müssen, aber das sehe ich eigentlich nicht als Problem.“




    Trotz des Brexits bleibe die Europäische Union stark und vereint, sagte Philip Hau‎ßmann in Bukarest mit Blick auf die Zukunft der Bildung — somit rechne der deutsche Verlag auch mit einer Vereinheitlichung der Bildung europäischer Staaten. Die europäische Bildung müsse sich zudem an die Globalisierung anpassen, denn die Herausforderungen, vor denen die Jugendlichen der EU-Länder stehen, werden immer ähnlicher. Die Digitalisierung stelle für die Schul- und Bildungsverlage von heute eine Chance und eine Herausforderung zeitgleich dar. Der deutsche Verlag schlie‎ßt daher nicht aus, in Zukunft digitale Bildungsprodukte auf den rumänischen Markt zu bringen. Selbst wenn es ein gro‎ßes Angebot im Bereich der Schulbücher auf dem rumänischen Markt gibt, bringe die Klett Gruppe im Rahmen der Partnerschaft mit dem Verlag Art etwas Neues auf den rumänischen Markt, sagt Philipp Hau‎ßmann:



    Im ersten Schritt vor allem Sprachlehrwerke: Spanisch, Französisch, Deutsch und teilweise auch Englisch, das ist, was wir direkt hier einbringen möchten, was die Art-Verlegergruppe noch nicht hatte, und dann werden wir was Ähnliches zusammen im Programm ausarbeiten, aber ich denke, im Bereich digitale Produkte werden wie auch in nächster Zeit einiges machen.“




    Die Wurzeln des deutschen Verlags, für welchen die Bildung nicht nur ein Geschäft, sondern auch einen Auftrag darstellt, liegen in Stuttgart. Aus dem 1897 von Ernst Klett und seinem Schwager Julius Hartmann gegründeten Unternehmen entstand nach dem Krieg ein renommierter Schulbuchverlag. 1977 wurde der Verlag Klett-Cotta gegründet, der die Werke wichtiger literarischer Autoren sowie Meilensteine des historischen und psychologischen Sach- und Fachbuchs verlegt. Durch weitere Neugründungen sowie den Aufbau des Geschäftsbereichs Erwachsenen- und Weiterbildung entwickelte sich Klett zu einer dezentral organisierten Unternehmensgruppe mit vielfältigen Geschäftsbereichen. Heute ist die Klett Gruppe europaweit als Bildungsunternehmen tätig, mit Niederlassungen in Städten wie Barcelona, Warschau oder Paris. Dort werden, wie in den deutschsprachigen Ländern, Lehr- und Lernmittel für den nationalen Bedarf entwickelt.



    Mit europaweit rund 58 Verlagen und Unternehmen ist die Klett Gruppe heute ein wichtiger Anbieter von Bildungsprodukten aller Art. In Stuttgart engagiert sich die Gruppe auch in verschiedenen Initiativen, um Kultur zu fördern und Bildungschancen für Kinder und Jugendliche zu eröffnen.

  • Rencontre sur des pages imprimées

    Rencontre sur des pages imprimées

    On ne dirait pas, à première vue, mais les lectures à rebrousse-poil de notre petite actualité quotidienne entrent parfois au musée. C’est le cas, par exemple, des desseins et des caricatures de presse. Témoins d’une époque bien ponctuelle, certains passent l’épreuve du temps et aident la postérité à considérer le passé sous des angles peu communs. Pour preuve, l’exposition-événement que le Musée national d’art de Bucarest vient d’ouvrir – « Rencontre sur des pages imprimées » met en dialogue deux artistes complets — un caricaturiste français du 19e siècle, Honoré Daumier, et un architecte-dessinateur franco-roumain de nos jours, Tudor Banus. Une exposition recommandée par RRI. Mais pourquoi doubler les mots et mettre l’actualité en images dessinées ? Comment fait-on une lecture alternative du quotidien ? Avec quels instruments arrive-t-on à figer l’instant, l’éphémère, tel fait de société qui nous enthousiasme ou nous indigne pour le transformer en œuvre d’art aujourd’hui comme jadis ?



    Une rencontre sur des pages imprimées, plutôt verbale que visuelle aujourd’hui, avec l’artiste Oana Ionel, une des deux commissaires de cette exposition du MNAR, avec un des deux protagonistes de cet événement, Tudor Banus, architecte, dessinateur, graveur, et Calin Stegerean, directeur général du Musée national dart de Bucarest.





  • Danser le quotidien

    Danser le quotidien

    On ne les observe pas, mais il ne faut qu’un son venu de nulle part, pour qu’ils sortent de la foule. Six jeunes femmes et hommes s’engouffrent dans les interstices du va et vient des passants. De quelques gestes, ils créent tout un univers, mettent la hâte en pause, suspendent la marche des autres et puis, ni vu ni connu, ils se fondent à nouveau dans la le mouvement de la ville. Il ne s’agit ni d’un flashmob, ni d’un impromptu mais d’un vrai spectacle du Groupe urbain d’intervention dansée de la compagnie du fameux chorégraphe français Angelin Preljocaj.



    Faire danser le quotidien, l’exceptionnel comme l’anodin, le patrimoine et le périssable c’est précisément la mission « France Danse Orient Express », un vaste projet voyageur dans 13 pays d’Europe Centrale et Orientale, qui se déroulera jusqu’en décembre 2017. Les artistes du Ballet Preljocaj, du Centre chorégraphique national d’Aix-en-Provence, sont la locomotive de ce marathon dansant qui, en Roumanie, s’est ouvert presque simultanément à Timisoara et à Bucarest. Irina Petrescu, directrice déléguée de l’Institut français de Bucarest, et Guillaume Siard, chef de projet et délégué à la direction pédagogique du Ballet Preljocaj, lèvent le rideau sur cet événement recommandé par RRI.






    Le GUID, ce vendredi 26 mai, à 19h, dans le Passage Universitatii, à Bucarest.

  • News from Polska – expérimentations théâtrales polonaises à Bucarest

    News from Polska – expérimentations théâtrales polonaises à Bucarest

    « The Tickler and the Ticklee », « Chatouilleur et chatouillé », c’était le thème de la troisième édition du festival des arts du spectacle « News from Polka », organisé conjointement, ce printemps, par l’Institut Polonais de Bucarest et le Centre national de la danse.



    Larisa Crunteanu, la commissaire de l’évènement, explique ce choix : « Chatouilleur et chatouillé » est un thème que j’ai imaginé à partir d’un concept appartenant à la psychologie du développement du début du 20e siècle. L’idée c’est que les gens ne peuvent pas se chatouiller eux-mêmes. Cette sensation n’est possible que par l’intervention d’une tierce personne, le fait de se chatouiller soi-même n’arrivant pas à ce même résultat. C’est ce paradoxe qui m’a fait penser à la manière dont fonctionne le dialogue intérieur. Notre cerveau est peuplé des voix des autres, mais nous ne les reconnaissons pas, nous sommes incapables de distinguer nos propres pensées des propos des autres. A partir de ce paradoxe apparent, mais transposé sur un plan mental et dans le dialogue, j’ai essayé de faire une sélection d’ouvrages qui incluent, d’une manière ou d’une autre, le dialogue intérieur en tant que zone neutre, où les interlocuteurs ne sont pas clairement définis. S’il s’agit d’un monologue ou bien d’un dialogue, qui sont les interlocuteurs, tout cela reste à découvrir. »



    Être chargé de décider des spectacles appartenant à une autre culture qui seront présentés chez soi implique une certaine responsabilité, explique Larisa Crunteanu. « En choisissant ces spectacles, j’ai également pensé à la manière dont ils seront perçus, dont ils peuvent créer des contrastes avec ce que l’on peut voir actuellement sur les scènes roumaines. J’ai été également intéressée par la manière dont des spécialistes de la danse choisissent de travailler sur les textes dramaturgiques ou indiquent des procédures théâtrales par leurs travaux. Je crois que c’est pour cela que j’ai choisi de les appeler œuvres performatives, afin de ne pas les confiner à la seule zone de théâtre-danse. »



    Les thèmes abordés dans les spectacles invités à la troisième édition du festival « News from Polska » sont proches de l’homme contemporain. « Make Yourself », le spectacle créé par Marta Ziółek, dans lequel elle se produit aux côtés de cinq autres chorégraphes et d’une chanteuse, présente un Univers futuriste, quelque chose entre un gymnase, une église et une corporation.



    « Make Yourself » est un spectacle plein de vitalité, dans lequel Marta Ziółek utilise au maximum les énergies des artistes, pour s’attaquer au sujet de l’identité : « J’ai été intéressée par la manière dont l’identité devient un produit dans notre société, dont nous pouvons devenir un objet. C’est un genre de fiction très commune dans le capitalisme, où la liberté devient un mensonge. La liberté individuelle est une sorte de prison dans laquelle nous vivons. Nous parlons de consumérisme et d’une certaine manière de nous concevoir en tant que sujets libres. Voici donc un paradoxe du monde contemporain : d’un côté, on parle beaucoup de formation et de devenir un être libre et, de l’autre côté, on devient l’esclave de certaines exigences et de certains désirs. J’ai voulu voir si nous pouvons nous libérer de ce genre de combat et si nous pouvons dévoiler ce mécanisme dans lequel nous vivons. Il y a donc dans ce spectacle une quête de liberté, produite par ce flux énergétique qui nous unit. »



    Marta Ziółek s’est également proposé de créer un spectacle que le public puisse comprendre. D’ailleurs, « Make Yourself » a connu un grand succès en Pologne et aussi à Bucarest.



    Ramona Nagabczynska, un des chorégraphes qui se sont produits dans le spectacle « Make Yourself », a été invitée au festival « News from Polska » avec le spectacle « pURe », consacré à l’idée de corps naturel, à partir du concept de « matière Ur », créé par le renommé metteur en scène et peintre polonais Tadeusz Kantor.



    Selon lui, la matière contient un pouvoir que l’artiste se doit d’écouter ; dans ce contexte, il s’agit du corps, explique Ramona Nagabczynska : « J’ai un certain intérêt pour le corps comme objet. Souvent, ce ce qui se passe avec l’artiste durant le spectacle me sert de point de départ pour le thème du spectacle. La transformation est une idée très importante pour moi. C’est pourquoi j’utilise les connaissances obtenues comme danseur dans mon travail de chorégraphe. Ce qui plus est, j’aime travailler avec le corps en tant qu’instrument visuel, c’est-à-dire que j’essaie de séparer la danse du théâtre, pour la rapprocher des arts visuels. Je ne cherche pas à créer quelque chose de trop intellectuel. En fin de compte, je suis intéressée plutôt par l’effet de mon jeu sur les gens. »



    Le festival « News from Polka » s’est achevé par un petit concert « Exit promises », de l’artiste d’origine australienne Zone-L, Laura Hunt de son vrai nom : « Depuis huit ans, je travaille constamment avec le son et je suis curieuse de voir comment il fait réagir les gens. Quelles émotions il éveille en eux. Ils sont nombreux à concentrer leurs vies autour des différents sons. Le son m’intéresse aussi d’un point de vue musical, et là, mon approche devient un peu politique. Je fais des commentaires sur la culture qui nous demande constamment de devenir meilleurs, de faire quelque chose de meilleur. J’utilise des échantillons de sons, avec des voix qui disent « tu vivras une vie meilleure en écoutant cette pièce pendant une dizaine de minutes ». J’utilise des voix tirées d’Internet, des voix de la culture du bricolage. Je joue avec ces voix, afin de créer de la musique de danse. »



    Larisa Crunţeanu, commissaire du festival « News from Polska », explique pourquoi elle avait invité une artiste de l’extérieur de l’espace polonais : « Laura Hunt est une artiste d’origine australienne, que j’ai choisi d’inviter pour faire contrepoids aux tendances politiques de plus en plus nationalistes de Pologne. L’Institut polonais a été très ouvert à l’idée de présenter une position provenant d’une région apparemment exotique. En même temps, nombre d’artistes invités au festival partagent en fait la même situation de précarité. Ils voyagent d’un pays à l’autre, pour exporter leurs œuvres et leurs pratiques artistiques là où ils trouvent du soutien. » (trad. : Alex Diaconescu)

  • Magie et art culinaire au 18e siècle

    Magie et art culinaire au 18e siècle

    La cuisine a une composante magique que les historiens, les experts en folklore et les anthropologues n’ont pas hésité à étudier pour y trouver des significations culturelles. La dimension magique des condiments et les secrets de l’art culinaire ont été présents aussi dans les cuisines roumaines de la fin du 18e siècle et du début du 19e. Pourtant, leur simple présentation n’est pas si attrayante. Mais si on leur ajoute une histoire vraie, le succès est garanti. L’histoire s’occupe aussi de récits, mais lorsque la littérature lui vient en aide, le charme des époques révolues est entièrement recréé.



    L’écrivaine Doina Ruşti écrit de la fiction historique. Son livre le plus récent, « Mâţa Vinerii »/« Le chat du vendredi », parle d’histoire de magie, du mental collectif et de l’art culinaire durant le passage du 18 au 19e siècle. L’idée de départ de ce roman est issue d’une série de recherches dans les archives : « J’ai trouvé un document de l’époque du prince régnant valaque Constantin Hangerli qui parle d’un cuisinier renommé. Il était tellement bon que nombre de personnes aisées se disputaient pour lui offrir un emploi. Il s’agissait d’un Tzigane haut comme trois pommes qui appartenait à Ecaterina Greceanu, l’épouse d’un « vornic », un haut dignitaire des pays roumains. C’était sa propriétaire de droit, puisqu’à l’époque les Tziganes étaient des esclaves. Selon les documents de propriété d’Ecaterina Greceanu, cet esclave s’appelait Vasile din Andreica, donc il était né à Andreica dans la maison de la famille Greceanu. Il n’était pas uniquement la propriété incontestable de Mme Greceanu, mais il était aussi impossible de le déloger.



    Et pourtant, deux mois seulement après son avènement au trône, Hangerli réussit à mettre la main sur ce cuisinier. Il le vole carrément de la maison Greceanu, fait sans précédent pour l’époque. Vu qu’Ecaterina Greceanu n’était pas une femme quelconque, un procès est ouvert. Hangerli produit devant le métropolite des témoignages qui, mensongers ou pas, font état des mauvais traitements auxquels le cuisinier aurait été soumis dans la maison Greceanu, du fait qu’il était malheureux. Par conséquent, le bon prince régnant Hangerli le sauve de cet endroit et parce qu’il était généreux il offre en échange deux autres esclaves tziganes. »



    Que pouvait préparer ce fameux cuisinier de tellement fabuleux pour justifier la décision du prince régnant de l’enfermer à la cour mais aussi que sa propriétaire Ecaterina Greceanu ait intenté un procès? Plusieurs documents sur son nom ont été émis, le métropolite est personnellement intervenu dans cette dispute. Sa valeur était équivalente à celle de deux autres êtres humains. Ecoutons Doina Rusti : « J’ai pensé aux plats qu’il préparait des mets extraordinaires à Ecaterina Greceanu qui était restée sans cuisinier et qui était prête à dépenser beaucoup d’argent pour le récupérer. Et lorsque je pensais à cette situation, je me suis souvenu de la rencontre avec un auteur qui venait d’écrire un livre sur les insectes. Il y remémorait ses fouilles dans les volumes de zoologie médiévale. Même s’il avait écrit un livre scientifique, il pensait y mettre aussi quelques recettes appartenant au naturaliste Conrad Gessner. Du coup, j’ai eu cette révélation que nombre de ces recettes se retrouvaient déjà dans la cuisine de ma grand-mère. Tout ce que l’on peut trouver dans un livre de magie n’est pas entièrement inconnu à Monsieur tout le monde. J’ai commencé à écrire le livre de recettes qui se trouve au premier plan de mon roman ‘Le livre des plats maléfiques’ ».



    Le livre de cuisine le plus ancien de Roumanie est préservé aux Archives nationales et date de l’époque de Constantin Brancovan, soit du début du 18e siècle. En le consultant, l’imagination de Doina Rusti a trouvé le bon appui : « Plusieurs plats intéressants sont à retrouver dans la cuisine roumaine de l’époque. La plupart reposent sur la viande hachée, les noix et le miel, des ingrédients qui se retrouvaient sur la liste de tout cuisinier. A l’époque des princes phanariotes et même avant cette période-là, durant le règne de Constantin Brancovan, il y avait toute sorte de boulettes. Les boulettes de crustacés par exemple étaient arrosées avec du vinaigre de prunes ou de roses.



    Les plats tels la moussaka étaient très répandus. Il y avait aussi cette pratique de farcir des poulets et des canards. Cette farce était également une sorte de boulette de viande hachée aux épices. D’ailleurs, la viande, le rôti étaient toujours badigeonnés de miel et de cannelle. A l’époque, tout rôti était un peu doux, parce que l’on y ajoutait du sucre ou du miel. Ce mélange doux-acide-salé caractérisait en fait la cuisine phanariote et roumaine. »



    Le personnage de Doina Rusti est inspiré par son propre vécu, par ses lectures et ses souvenirs. L’écrivaine devient ainsi narratrice, personnage, historienne, sorcière et maître dans l’art culinaire : « Le personnage principal est une femme qui se souvient d’un épisode de sa jeunesse et cette mémoire est doublée par sa culture. J’ai souhaité créer un personnage cultivé qui, en son temps, au 18e siècle parlait le latin et le grec ancien. C’est un peu ce que je faisais quand j’étais adolescente. Sa culture la mène à la magie et elle écrit grâce à l’héritage de sa famille un livre des plats maléfiques qui rendent fous les Bucarestois. Le cuisinier enlevé par Hangerli arrive à mettre la main sur ce ce livre et tout ce qu’il préparait à la cour était répliqué par les Bucarestois dans leurs propres cuisines. Sans le savoir, il prépare une tourte aux roses qui incite les gens à rire, mais qui les fait aussi tomber dans la folie. Et c’est dans cette euphorie incontrôlable que toutes les recettes du livre de plats maléfiques commencent à se répandre et à s’insinuer dans la vie de tout un chacun. »



    Livre de frontière entre la science, la fiction et la magie « Le Chat du vendredi » est le récit d’un passé qui a changé insidieusement le présent, par des arômes. (trad. Alex Diaconescu)

  • Mémoire – Me Moi Re

    Mémoire – Me Moi Re

    Sur la surface où elle est tracée, la ligne commence, d’habitude, en toute timidité. Ensuite, elle s’élance, se ramifie, prend les formes les plus étranges, d’êtres ou d’objets, elle danse, folle, et se pare de couleurs pour finir, à nouveau, en toute humilité, dans un autre coin de la surface à dessiner. Des desseins et des fresques en un seul trait sont la marque de fabrique de George Bodocan, artiste roumano-français avec un parcours personnel tout aussi insolite que son art. Cet homme des décisions radicales vit dans la capitale française depuis une dizaine d’années, où il a presque tout essayé en matière d’art, dans presque tous les types de milieux, modestes ou aisés. Cette aventure personnelle, parfois incroyable, se dévoile dans « Mémoire – Me Moi Re », une exposition tout aussi audacieuse, accueillie, jusqu’au 31 mars, par l’Institut culturel roumain de Paris.



    Pour nous ouvrir quelques portes vers ses archives mentales nous avons, par téléphone, George Bodocan, l’artiste visuel lui-même, et, dans le studio de RRI, Léo Landon, chargé de communication de cet événement.






    « Mémoire », jusqu’au 31 mars à l’ICR Paris, au n° 1 Rue de lExposition.

  • Un nouveau théâtre privé : Apollo 111

    Un nouveau théâtre privé : Apollo 111

    Fin novembre 2016, un nouveau théâtre privé ouvrait ses portes à Bucarest. Il s’appelle Apollo 111 et c’est le résultat d’une initiative qui appartient à l’acteur Bogdan Dumitrache connu notamment pour le rôle principal dans le film « La position de l’enfant », qui a été rejoint par le réalisateur Calin Peter Netzer, par le directeur de création Catalin Rusu et par le producteur de film Dragos Vâlcu.

    Ce projet est apparu à un moment où les productions de théâtre indépendant sont de plus en plus nombreuses et visibles à Bucarest. Bogdan Dumitrache explique comment cette situation a influencé sa stratégie de management. « Le point de départ de mon idée est le fait que ces dernières années les espaces indépendants se sont multiplié et de nombreux spectacles indépendants cherchent toujours un endroit pour se produire…Bref, je crois que toutes ces manifestations ont créé un nouveau public, ainsi qu’un intérêt pour ce domaine, et que ce public a des attentes croissantes. C’est ce qui m’a fait comprendre le besoin d’un espace qui ne soit pas tout simplement un bar accueillant un petit spectacle de théâtre, d’un espace qui puisse offrir plus en qu’une table et trois lumières. »

    C’est ainsi que Bogdan Dumitrache est parti à la recherche d’un espace économiquement viable. Il a fini par trouver une salle de 850 mètres carrés au cœur de Bucarest, dans le bâtiment appelé « le palais Universul ». C’est un bâtiment qui accueille déjà plusieurs initiatives artistiques indépendantes et qui est en train de devenir un véritable centre culturel. La salle du théâtre Apollo 111 a été divisée en plusieurs sections, à destinations différentes. Le secteur consacré au théâtre contient 127 places pour les spectateurs, un foyer et des cabines pour les comédiens. Bogdan Dumitrache : « Il y a trois compartiments principaux : l’espace théâtre, une cafeteria et une zone administrative, avec des salles de répétitions et des studios de casting. Le secteur des bureaux accueille aussi l’agence de casting que j’ai montée il y a plusieurs années ; je l’ai installée là parce que j’aime grouper mes activités, afin de mieux les contrôler. Pour moi, c’est évidemment un avantage puisque cela m’aide à rester en contact avec la communauté d’artistes accueillie dans cet espace. »

    Le théâtre Apollo 111 propose un répertoire différent de celui des autres établissements théâtraux roumains. Explication avec Bogdan Dumitrache.« Nous avons adopté ce système par le biais duquel un spectacle peut être représenté pendant six semaines, en fonction de la demande du public ; ce qui est une bonne chose, puisque le spectacle a, ainsi, la possibilité de se développer, de grandir, il n’y a pas de temps morts pendant lesquels les comédiens pourraient penser à d’autres projets. Un spectacle s’affine lorsqu’il est programmé souvent. Il devient une machine qui fonctionne bien. Tout le monde interagit avec tout le monde, chacun sait très bien ce qu’il a à faire et c’est ainsi que nous devenons plus efficaces. Je gère ce théâtre avec l’aide de seulement quatre personnes et je n’envisage même pas d’en embaucher d’autres. Il y a trois techniciens et une productrice. Nous nous occupons de tout et c’est tout à fait normal que ce soit comme ça. »

    Chaque année, un directeur artistique différent est en charge de la saison en cours. Pour la première année, ce fut Bogdan Dumitrache lui-même qui a occupé cette fonction. Pour la saison 2017 – 2018, c’est le metteur en scène Radu Afrim qui assumera la direction artistique du théâtre Appollo 111. Ecoutons Bogdan Dumitrache :« Dans un monde où tellement de choses se passent et où le fait de se concentrer sur une seule chose signifie en rater cent autres, il me semble que l’actualité peut être obtenue par le biais de la diversité. Je peux devenir actuel en me penchant sur les zones d’intérêt d’un nombre plus grand de créateurs. Un directeur artistique qui fait le choix des titres d’une saison doit les subordonner à une idée. Par exemple, si on décide de consacrer une saison à la comédie musicale, tous les spectacles seront consacrés à cette idée, ou bien si on décide de nous attaquer à un sujet tel la guerre, on le traitera d’une manière temporelle, pour voir comment ce sujet est traité de 1920 à 2016 et choisir des textes d’époques différentes. Voilà le concept d’une saison théâtrale. »

    Le concept proposé par Bogdan Dumitrache pour cette première saison est celui de la rencontre entre le théâtre et le film, puisque l’acteur déroule plusieurs projets cinématographiques. Par conséquent, l’inauguration du théâtre Apollo 111 a été marquée par la première du spectacle « Tous les autres s’appellent Ali », mise en scène par le cinéaste Radu Jude, réalisateur des films « Aferim ! » et « Cœurs Cicatrisés ». C’est une adaptation d’un texte, devenu scénario de film, du célèbre réalisateur allemand Rainer Werner Fassbinder.

    A l’heure actuelle, les responsables du théâtre Apollo préparent le spectacle « Après la pluie » de Sergi Belbel, mis en scène par un autre cinéaste roumain Alex Maftei, auteur de « Hello how are you » et de « Miss Christina ». Un troisième spectacle sera « Sieranevada » d’après le film homonyme signé par Cristi Puiu, proposé aux Oscars de cette année.Ce jeune théâtre bucarestois propose également une saison théâtrale destinée aux enfants, et une troisième saison ouverte aux jeunes créateurs de moins de 35 ans. (trad. Alex Diaconescu)

  • Sergio Faleschini, producteur de vins et promoteur de l’art

    Sergio Faleschini, producteur de vins et promoteur de l’art

    Né à Craiova en 1943, il a travaillé pendant 25 ans en France. Attablé devant un verre de bon vin, il nous raconte son histoire : « Mes parents se sont installés en Roumanie en 1936, avant la Seconde Guerre mondiale. Ils arrivaient d’une zone pittoresque, mais très pauvre de l’Italie appelée Frioul. Ils sont venus en Roumanie, où c’était l’abondance. En italien on l’appelait « il paese della Cuccagna » – un pays de cocagne. Je suis né en Roumanie, à Craiova, de parents italiens. Je suis donc Roumain. J’ai suivi les cours du lycée « Fraţii Buzeşti » de Craiova. J’ai terminé la Faculté de sciences économiques et par la suite celle de Droit. Après je suis allé à Paris, où j’ai occupé plusieurs postes de directeur et de directeur général. En 1998, un ami producteur de vins m’a attiré en Roumanie. Nous avons créé trois domaines où nous produisons actuellement du vin de qualité: dans la région de Stârmina, dans le comté de Mehedinţi, un amphithéâtre qui descend vers le Danube, dans la région de Sâmbureşti, dans le sud de la Roumanie, et, par la suite, dans la région de Dealu Mare, aux environs de Buzău. »

    La première rencontre de Sergio Feleschini avec l’industrie roumaine du vin a eu lieu dans les années ’80, alors qu’il travaillait en France dans une société mixte franco-roumaine, et s’occupait de l’organisation des foires roumaines de Bordeaux. C’est ainsi qu’il est entré en contact avec les producteurs et avec les vins roumains. Nous avons demandé à Sergio Feleschini de nous parler de son parcours roumain. Comment est-il arrivé à produire des vins et à sponsoriser des événements culturels ? : « Ce parcours a été plus difficile, car lorsque j’ai acheté les trois domaines des entreprises d’Etat, bien que les prix n’aient pas été très élevés, j’ai dû faire des investissements importants. J’ai énormément investi dans les vignobles, dans l’agriculture et dans les centres de vinification. Pourtant, les résultats ne se sont pas fait attendre. Quatre années plus tard – c’est-à-dire dans les années 2000 – nous étions des leaders de la production de vins de qualité. Par la suite, nous avons associé ce vin de qualité aux événements culturels de Roumanie. Notre vin était présent aux lancements de livres, au vernissage de différentes expositions… Il y a 12 ans, nous avons eu l’idée de lancer un événement que nous avons appelé « Fleur d’automne », qui est en fait une fête du vin nouveau. Les origines de cette fête se perdent dans la nuit des temps. Nous n’avons fait que renouer avec cette belle tradition, perdue après la Seconde Guerre mondiale et que nous avons relancée en 2005. Et Dieu nous aide car il n’a jamais plu le jour de cette fête. »

    En 2000, la société de Sergio Faleschini a commencé à exporter du vin. Actuellement, 15% de sa production prend le chemin du Japon, des Etats-Unis, du Canada, de la Pologne, de Monaco et de la France. Faleschini est aussi le consul honoraire de la Principauté de Monaco en Roumanie et il affirme avoir réussi à lister ses vins dans 6 restaurants monégasques. Et puisqu’il se sent plutôt Roumain qu’Italien, Sergio Faleschini veille à ce que la musique traditionnelle de qualité soit toujours présente aux festivités qu’il organise. Qu’est-ce qu’il a aimé le plus en Roumanie ? : « Ce que j’ai le plus aimé ? Les gens. Les gens que je connais depuis tout petit, des gens généreux, agréables, tout à fait à part. Ce que je n’ai pas aimé, dans le passé – mais cela s’est estompé – c’est la grossièreté… La Roumanie est un beau pays tout à fait particulier. Riche. Si on fait bouger les choses, vous allez voir, ce sera une grande surprise. »(Trad. : Dominique)

  • Dernière ligne droite du gouvernement de Dacian Ciolos

    Dernière ligne droite du gouvernement de Dacian Ciolos

    Le Cabinet de Bucarest a avalisé le plan d’action en vue de la présidence du Conseil de l’Union européenne que la Roumanie assumera au premier semestre 2019. Le document contient une première évaluation des ressources nécessaires et décrit le paquet de mesures techniques à prendre et appliquer dans les deux prochaines années. Un communiqué gouvernemental souligne que cette présidence est un objectif d’importance nationale, Bucarest ayant l’occasion de présenter, pour la première fois, « sa vision politique et sa capacité administrative, nécessaires pour gérer avec professionnalisme, cette haute responsabilité assumée, à tour de rôle, par les Etats membres de l’Union européenne ».



    L’Exécutif a par ailleurs décidé de maintenir en janvier aussi le niveau actuel de 1250 lei (275 euros) du salaire minimum. Le porte-parole gouvernemental Liviu Iolu précise : « Le montant du salaire minimum, garanti pour 2017, sera établi par le futur gouvernement. L’Exécutif sortant a décidé de maintenir le montant actuel, considérant que la future équipe gouvernementale aura la légitimité nécessaire pour décider d’un nouveau montant, à appliquer l’année prochaine. »



    Le gouvernement sortant a aussi pris des mesures pour que les blessés de l’incendie meurtrier produit en octobre 2015 dans la boîte de nuit bucarestoise Colectiv continuent à recevoir de l’aide sous forme d’argent pour les traitements médicaux, mais aussi pour le transport et l’hébergement des accompagnateurs.



    Dans le même temps, l’Exécutif a établi un mécanisme de restitution des dons faits pour l’achat de l’œuvre d’art « La sagesse de la terre » de Constantin Brancusi. Le gouvernement avait essayé d’acheter la sculpture aux héritiers du grand maître, en faisant appel à une souscription publique, mais la somme collectée a été inférieure au montant envisagé ; l’argent sera donc restitué aux plus de cent mille donneurs. Les donneurs non-identifiables peuvent déposer, au ministère de la Culture, jusqu’au 31 octobre 2017, une demande de restitution, accompagnée par des copies des justificatifs de paiement. Enfin, ceux qui ne souhaitent pas récupérer l’argent donné, doivent en informer par écrit le même ministère, jusqu’à la fin mars de l’année prochaine. Le processus de restitution s’arrêter le 31 décembre 2017. (trad. : Ileana Taroi)

  • Brancusi contre Etats-Unis

    Brancusi contre Etats-Unis

    Objet d’art, objet utilitaire — les deux sont peut-être beaux, ils se ressemblent même, parfois, mais un seul des deux peut mettre en marche les rouages de notre imagination. Où finit l’utilitaire et commence l’art contemporain ? Cette question et plus ancienne que l’on croit. Elle fut posée, par exemple, lors d’un procès aussi absurde que célèbre, en 1928, ayant opposé Constantin Brancusi, le fameux sculpteur roumain, et les Etats-Unis. Il s’agissait alors de déterminer si son « Oiseau dans l’espace » était bien une sculpture, une œuvre d’art ou bien — pourquoi pas ? — un tuyau… La transcription de ces audiences si juteuses est la matière d’une création théâtrale expérimentale française, qui depuis ce weekend a aussi une version scénique dans la langue natale de l’artiste roumain. « Brancusi contre Etats-Unis » est un spectacle du théâtre Odeon de Bucarest, bénéficiant du soutien de l’Ambassade de France et de l’Institut français de Roumanie. Qu’est-ce qui fait qu’un procès devienne lui-même un moment d’art?


    Débat avec Eric Vigner, auteur et metteur en scène, en France et en Roumanie, de « Brancusi contre Etats-Unis », Irina Petrescu, directrice déléguée de l’Institut français de Bucarest et Jela Doina, écrivain et rédactrice aux éditions Curtea Veche.





  • 12.10.2016 (mise à jour)

    12.10.2016 (mise à jour)

    Diplomatie — Ces jeudi et vendredi, le chef de la diplomatie roumaine, Lazăr Comănescu, se trouvera dans la capitale thaïlandaise, Bangkok, où il participera à la 21e réunion ministérielle Union européenne — Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN). Le ministre roumain des Affaires étrangères fait une mini-tournée asiatique qui l’a porté aussi en Indonésie. Avec son homologue de Jakarta, Retno L.P. Marsudi, il a évoqué le renforcement du dialogue bilatéral politique, économique et commercial. Les deux hommes ont également assisté à la signature d’un Mémorandum d’entente entre les Chambres de commerce de leurs deux pays. L’occasion pour Lazar Comanescu et le ministre indonésien du Commerce, Enggartiasto Lukita, d’encourager les compagnies roumaines et indonésiennes à participer aux événements de promotion des opportunités d’affaires. La Roumanie peut également devenir pour l’Indonésie une porte d’accès maritime vers l’Europe, a encore précisé le chef de la diplomatie roumaine.



    Art — Le gouvernement de Bucarest a institué mercredi un fond public pour l’acquisition d’œuvre d’art par l’Etat roumain. Aux termes du décret d’urgence avalisé par l’exécutif, ce fonds sera alimenté par des donateurs et des sponsors mais aussi par le gouvernement, qui puisera ses contributions dans le budget d’Etat. Dans le même temps, le Cabinet roumain a décidé de ne plus prolonger la souscription publique pour l’achat de la sculpture « La sagesse de la terre » par Constantin Brancusi. Cette campagne de collecte de fonds devait ramasser 6 sur les 11 millions d’euros exigés par les propriétaires de cette œuvre, les 5 autres millions étant versés par l’Etat. Un million deux cent mille euros seulement ont été récoltés par cette souscription, tandis que c’est le gouvernement qui devra couvrir le reste du montant.



    Coopération — Les échanges commerciaux entre la Roumanie et l’Espagne ont augmenté de 16% pour atteindre en 2015 les 3 milliards 200 millions d’euros, apprend-on par l’ambassade d’Espagne à Bucarest, à l’occasion de la fête nationale espagnole. Les deux pays figurent parmi les défenseurs les plus farouches d’une intégration européenne renforcée, avec la conviction que davantage d’unité, d’effort et de solidarité peuvent être la solution pour surmonter les défis auxquels l’Europe se voit confronter à l’heure actuelle, précise la diplomatie espagnole. Madrid apprécie les efforts extraordinaires de la Roumanie pour protéger les frontières extérieures de l’UE et c’est pourquoi il l’appuie dans ses aspirations d’intégrer l’espace Schengen, a fait encore savoir l’ambassade d’Espagne à Bucarest.



    Intempéries — Les pluies devraient faiblir en intensité et en quantité durant les 24 prochaines heures, mais les températures devraient chuter sensiblement, notamment dans le nord-est de la Roumanie. Sur la moitié nord, le ciel sera plutôt couvert et les pluies ne se laisseront pas attendre. Il neigera en montagne, tandis que la giboulée fera son apparition dans les régions du nord-est. Ciel morose aussi sur le reste du territoire, avec des pluies éparses, notamment en soirée. Le vent sera plutôt fort et soufflera en rafales atteignant jusqu’à 80 km/h sur le relief. Les maximales de l’air iront de 3 à 17 degrés. Depuis mardi soir, les pluies abondantes ont produit des inondations dans plusieurs régions roumaines, notamment dans les départements de l’est, du sud et du sud-est. Le département de Galati a été placé en alerte rouge aux crues, plusieurs centaines d’habitations étant endommagées par les eaux. Des centaines de personnes ont été évacuées et les établissements scolaires ont été fermés. A Bucarest aussi, de nombreuses habitations et rues ont été inondées, le trafic routier étant fortement perturbé.

  • Festival Europalia Roumanie

    Festival Europalia Roumanie

    La Roumanie commence déjà à se préparer pour participer
    d’ici 3 ans en Belgique au Festival International d’Art Europalia, un événement
    qui présente tous les deux ans les éléments essentiels du patrimoine d’un
    certain pays. A compter d’octobre 2019 jusqu’à janvier 2020, Bruxelles et
    plusieurs autres villes belges accueilleront toutes les formes de manifestation
    artistique roumaine: musique, arts visuels, cinéma, théâtre, danse,
    littérature, architecture, design, mode, sans oublier la gastronomie. Le protocole d’accord pour l’organisation
    du festival a été signé mardi à Bucarest. Selon les autorités roumaines, ce
    Festival est une opportunité majeure pour faire la promotion du patrimoine
    culturel, des traditions, du potentiel créateur et des industries créatives de la
    Roumanie.




    La ministre de la
    Culture, Corina
    Şuteu, précise:«A l’heure actuelle, où l’Europe est troublée par
    tout le contexte géopolitique et où nous tentons tous de redéfinir notre identité
    européenne, je pense qu’un projet comme Europalia, auquel la Roumanie a obtenu
    le grand privilège de participer, c’est le moment idéal pour réaffirmer les
    valeurs auxquelles nous croyons en tant qu’Européens et de réaffirmer par le
    biais de la créativité et de la communication une identité que seule la culture
    nous permet de transmettre.»


    A son tour, le chef de la diplomatie
    roumaine, Lazăr Comănescu, a déclaré que par la diversité et
    la valeur du programme qu’il propose, le Festival Europala Roumanie sera à même d’amplifier, vers la fin de l’année 2019, le message
    de la présidence tournante de l’UE que la Roumanie assumera au cours de la
    première moitié de la même année.

    Lazăr Comănescu: «C’est une des manifestations culturelles de
    plus haut niveau, une opportunité exceptionnelle pour tout pays de se
    présenter, de se faire connaître, de se faire mieux entendu. Et notamment dans
    le domaine de la culture. »



    Créé
    il y a une cinquantaine d’années, le Festival international d’art Europalia a
    permis à ses membres à mieux se connaître. Au début ils n’étaient que 6. Au fil
    du temps, Europalia est devenue la manifestation culturelle la plus importante
    de Belgique. Elle attire un grand nombre de visiteurs, étant un excellent
    instrument pour présenter un pays et une culture au public européen et
    international. Parmi les pays invités aux éditions précédentes mentionnons
    l’Italie, la France, l’Espagne, le Portugal, la Chine, la Russie, le Brésil et
    liste se poursuit. Cette année, c’est l’Indonésie qui tient d’affiche du
    festival Europalia. (Trad. Valentina Beleavski)