Tag: bois

  • Pétition pour sauver les forêts séculaires de Iasi

    Pétition pour sauver les forêts séculaires de Iasi

    « Sauvez les bois séculaires de Iasi », c’est le slogan d’une pétition initiée par les activistes environnementaux du département de Iasi pour protéger la forêt de Bârnova des coupes illégales. Cette dernière est gérée par la régie d’Etat Romsilva qui déroule actuellement des travaux d’exploitation du bois et les activistes environnementaux, les biologistes et les passionnés de nature tirent la sonnette d’alarme sur les conséquences que la récolte des arbres séculaires a sur la biodiversité. Il s’agit d’un site protégé Natura 2000 d’une grande valeur scientifique et du paysage qui accueille plus de 116 espèces d’oiseaux rares : aigle royal, aigle pomarin, autour des palombes, martin pêcheur d’Europe, hibou, picidé, faucon émerillon, faucon pèlerin.

    La flore de cet espace naturel protégé est également diversifiée, composée d’arbres, d’arbustes et de fleurs. Mihai Diac, initiateur de la pétition, a déclaré : « C’est une forêt très ancienne. Elle s’étalait sur une superficie énorme entre les villes de Roman, Vaslui et Iasi. Ce qui reste désormais, ce sont deux forêts plus importantes : celle de Bârnova – Repedea et la Forêt Frumusica. Le site s’étale sur quelque 12 mille hectares et la forêt est un peu plus grande. Pour les habitants de la ville de Iasi, cela a une très grande valeur. C’est un bois très ancien puisque certains arbres sont vieux de 100 à 300 ans. On y trouve aussi des plantes et des animaux, des oiseaux qui transitent la forêt ou bien qui y construisent leurs nids, des espèces de chauves-souris sous les branches des arbres anciens, ainsi que toute une série d’espèces d’insectes. Il y a aussi de nombreuses espèces de plantes, par exemple l’orchidée appelée « le sabot de Vénus », qui est d’ailleurs un monument de la nature. Donc il s’agit d’une forêt avec une diversité biologique à part, située à proximité d’une ville de plus de 400 mille habitants, donc d’un espace qui peut facilement devenir une destination de loisirs. Les citadins bénéficient enfin de cet endroit, qui attire des cyclistes, des coureurs et des passionnés de randonnée… Et pourtant, les coupes d’arbres ont commencé il y a 6 ou 7 ans. Au début, elles ont visé les endroits isolés. Il s’agissait d’une ou deux opérations par an. Mais peu à peu, les coupes ont progressé. L’année dernière, j’ai constaté que des arbres très très anciens ont été coupés. J’ai pu compter sur un de ces arbres pas moins de 250 anneaux, donc il s’agissait d’un arbre de plus de 250 ans. Je me suis rendu compte que les choses n’allaient pas s’arrêter et j’ai vu qu’il s’agissait de plusieurs exploitations forestières. Ce fut un véritable signal d’alarme pour moi et pour la communauté en ligne que j’avais créée l’année dernière. »

    La pétition qui vise à sauver la forêt de Bârnova et à la transformer en une barrière naturelle censée protéger une des villes les plus polluées de Roumanie, Iasi, a recensé plus de 8000 signatures.

  • L’avenir du village roumain

    L’avenir du village roumain

    « Le milieu rural ne peut être éternellement
    condamné à subir la pauvreté et le sous-développement. Près de moitié de la
    population de la Roumanie n’a pas son habitation raccordée au tout-à-l’égout et
    seulement un habitant du milieu rural sur trois bénéficie du service public d’eau
    potable »
    – a déclaré lundi le président Klaus Iohannis lors de l’assemblée
    générale de l’Association des communes de Roumanie. De plus, les données officielles
    montrent aussi que deux tiers de la population rurale n’est pas raccordé au
    réseau de gaz.

    Selon le chef de l’Etat, les projets futurs devraient viser à
    développer le réseau de gaz naturel et à accéder aux financements européens.
    Klaus Iohannis : « Le
    village roumain a un énorme potentiel de développement. Nous ne manquons pas d’idées
    et nous ne manquons pas de vigueur. Que nous manque-t-il alors ? Un plan à
    long terme, une stratégie claire et des actions concrètes pour faire valoir le
    potentiel des zones rurales mieux et de manière plus efficace. Ce plan devrait
    avoir un objectif prioritaire : arrêter les pratiques qui entretiennent et
    accentuent les inégalités entre rural et urbain. »



    De même, les enfants du milieu rural devraient
    bénéficier des mêmes conditions que ceux qui habitent dans les grandes villes. Le
    dépeuplement des villages, l’abandon scolaire, l’accès limité ou inexistant à l’enseignement
    précoce ou le manque d’espaces d’apprentissage sûrs sont autant de causes d’inquiétude.
    Mais comment identifier les solutions adéquates à ces problèmes graves et mêmes
    critiques ? Selon le président roumain, une approche intégrée à long terme
    qui implique à la fois les autorités centrales et locales est indispensable. Il
    est absolument essentiel, a-t-il rajouté, que la transparence, l’intégrité, le professionnalisme,
    la droiture et la méritocratie gouvernent l’administration publique centrale et
    locale, pour voir s’améliorer la qualité de vie des Roumains et pour que les
    services publics soient au plus haut niveau. « La Roumanie normale n’est pas celle où certains citoyens ont
    moins de chances et d’opportunités parce qu’ils vivent en milieu rural. Chaque Roumain,
    indifféremment de son lieu de résidence, doit avoir accès à des services
    publics de qualité et doit trouver dans l’administration locale un partenaire honnête »

    – a conclu Klaus Iohannis.


    Présent lui aussi à la réunion de l’Association
    des communes de Roumanie, le ministre de l’Environnement, Costel Alexe, a identifié
    à son tour le principal problème du milieu rural en Roumanie : le branchement
    au réseau de gaz naturel qui est absent sur une grande partie du territoire. 3,5
    millions de ménages se chauffent encore au bois et un arbre abattu sur deux est
    utilisé comme combustible. « Je
    crois que ça devrait être un objectif pour nous tous, d’augmenter le raccordement
    au réseau de gaz afin de réduire la pression que nous mettons sur les forêts de
    Roumanie »
    – a clos le ministre roumain de l’Environnement. (Trad.
    Elena Diaconu)

  • Le reboisement du massif de Făgăraş

    Le reboisement du massif de Făgăraş

    Au printemps dernier, la Fondation Conservation Carpathia a poursuivi le processus de reconstruction écologique des monts Fagaras, une région particulièrement affectée par les coupes illégales de bois. A partir de 2012, la région entre dans un vaste programme de reboisement, Conservation Carpathia achevant depuis de reboiser 700 hectares, avec plus de 2 millions de sapins, épicéas, hêtres, sycomores, ormes et d’autres espèces adaptées.

    Mihai Zotta, directeur technique de la Fondation Conservation Carpathia, précise : « Nous avons tout fait pour réussir à reconstruire la forêt d’origine, la repeuplant d’espèces d’arbres adaptées. Il s’agissait notamment de bois de hêtres, mais aussi de bois où le hêtre partageait son royaume avec d’autres espèces d’arbres résineux, qui se retrouvaient dans une moindre proportion cependant. Il serait bon de rappeler que pendant l’époque communiste, il n’y avait pas de coupes sans qu’elles soient immédiatement suivies par un processus de reboisement. Seulement, ils y plantaient notamment des épicéas, qui forment à terme des bois caractérisés par une faible biodiversité. Il y aura donc moins de plantes, d’insectes, d’oiseaux que dans les forêts d’origine. Les grands fauves aussi trouveront plus difficilement les ressources que d’autres types de forêt leurs offrent. Ce type de reboisement qui a eu cours à l’époque a porté atteinte aux écosystèmes dans leur ensemble. Donc, pratiquement, ces forêts de hêtres notamment, ces forêts diversifiées, telles qu’elles existaient à l’origine, fournissaient les ressources dont la faune présente alors avait besoin, et constituaient des écosystèmes stables sur le long terme. Et lorsque l’on y intervient brutalement, l’écosystème est chamboulé, et cela porte préjudice à tout le vivant. Et ces forêts, disons, artificielles, sont par ailleurs plus fragiles, car ne disposant pas de l’équilibre des écosystèmes naturels. Heureusement que la nature fait bien les choses. Sur la vallée de la rivière Dâmbovita, par exemple, sur les 600 hectares, nous avons reboisé une superficie de seulement 400 hectares, car la forêt s’était régénérée toute seule, sur les 200 hectares restants. Nous y avons tout de même planté 1,5 millions de jeunes arbres de différentes espèces ».

    Pour réussir cette entreprise, la fondation s’est dotée de ses propres pépinières, où les jeunes arbres poussent avant de servir au reboisement. Bon an, mal an, 200 travailleurs locaux sont embauchés comme saisonniers pour aider à la réussite de l’opération.

    Dernièrement, mise à part la reforestation du massif de Fagaras, la Fondation Conservation Carpathia s’est investie dans des travaux censés endiguer l’érosion. Aussi, tout au long des cours d’eau, la fondation a procédé à la reconstruction écologique, par le reboisement avec de jeunes aulnes, et ce sur une longueur de 23 kilomètres. Plus encore, l’organisation envisage de repeupler la région avec des bisons d’Europe et des castors, espèces protégées par la loi. Ainsi, dès cet automne, les premiers exemplaires de bisons sont déjà attendus dans la région, dans des espaces spécialement aménagés à leur intention. (Trad. Ionut Jugureanu)

  • Ateliers de sculpture sur bois

    Ateliers de sculpture sur bois

    A l’aide d’outils simples, les artisans taillaient jadis des morceaux de bois de chêne, de noyer, de tilleul, d’acacia, d’osier, pour en faire des meubles, des objets ménagers, qu’ils ornaient souvent d’un fin réseau de motifs décoratifs. Dans l’architecture traditionnelle, ces décorations étaient appliquées aussi aux principaux éléments des maisons ou des églises. Dans les villages roumains, les piliers des vérandas, les encadrements des portes et des fenêtres, jadis en bois, étaient ornés de motifs géométriques. De tels motifs couvraient également les meubles: tables, armoires, chaises, mais aussi coffres de dot ou étagères pour vaisselle. Très simples, les meubles des maisons paysannes étaient parfaitement adaptés à leurs fonctions. Les principaux motifs décoratifs traditionnels étaient la ligne droite, le point, la spirale, la dent, la rosette, la croix, le sapin. Ces motifs décoratifs couvraient également les manches des cuillères en bois, des fauches ou des râteaux à foin.

    L’association culturelle Artessentia de Braşov se propose de raviver ce monde ancien des objets utilitaires en bois, ornés de motifs traditionnels, et de faire des métiers traditionnels un véritable art. Grâce à cette ONG, la rosette, la dent de loup et le zigzag dévoilent leurs secrets aux personnes passionnées de beauté. Le voyage dans l’univers des symboles protecteurs taillés dans les objets en bois commence par des ateliers d’initiation à cet art. Georgiana Gămălie, membre fondatrice de l’Association Artessentia, explique: « Ce que notre association culturelle propose se trouve à la frontière entre la tradition et l’art. Nous essayons de raviver des métiers anciens propres à notre zone ethnographique: le pays de la Bârsa. Puisque les forêts comptent parmi ses plus importantes ressources, la sculpture sur bois y a toujours été une occupation traditionnelle. C’est pourquoi nous avons lancé une série d’ateliers consacrés à cet art. Moi, j’ai appris ce métier de l’artisan Nicolae Purcărea quand j’étais encore au lycée et j’ai voulu le transmettre en organisant ces ateliers d’initiation. »

    Un métier qui ne manque pas de surprendre quand on commence à le connaître un peu : « Ce n’est pas facile. Même les participants à nos ateliers sont surpris. Tailler le bois en écartant de petits morceaux pour créer des motifs décoratifs n’exige pourtant pas un très grand effort. Ce n’est pas une sculpture tridimensionnelle. On commence par travailler sur un petit morceau de bois de tilleul, qui est une essence tendre, parfaite pour se familiariser avec cet art. Jusqu’à ce que l’on apprenne comment s’y prendre, ça demande un certain effort. Nous enseignons aux participants les techniques de base, mais ils doivent exercer également à la maison s’ils veulent arriver à maîtriser cet art. La plupart sont contents de cette activité qui les aide à se détendre, qui est aussi une forme de socialisation, et leur permet de découvrir notre héritage culturel. Pour les familiariser avec cet univers, nous leur présentons des objets anciens en bois décorés de cette façon, ainsi que des albums et des livres.

    Les participants aux ateliers d’initiation apprennent non seulement à tailler le bois, mais aussi à déchiffrer la signification des 3 éléments fondamentaux de cet art dont nous parle Georgiana Gămălie: « Les éléments fondamentaux sont la dent de loup, le zigzag et la rosette, dans sa forme simplifiée. Il suffit de deux ou trois heures d’atelier pour les connaître. Après avoir appris à déchiffrer les symboles, ils apprennent différentes façons de les tailler et leur signification. Ces motifs présents sur les objets d’une maison paysanne n’avaient pas uniquement un rôle décoratif, mais aussi un rôle anthropologique, de protection. La dent de loup renvoie directement à nos ancêtres, les Daces, sur l’étendard desquels figurait le loup – symbole protecteur. Le zigzag est une très belle métaphore de la vie assumée, faite de hauts et de bas. La rosette solaire apporte la force vivifiante du soleil, astre du jour. »

    Les gens sont-ils nombreux à vouloir apprendre ce métier? Georgiana Gămălie : Ils ne doivent pas être très nombreux, ils doivent être passionnés. C’est le désir des gens d’y participer qui fait la beauté de ces ateliers. Nous sommes surpris de constater qu’ils ont des occupations sans aucun rapport avec cette activité ; parmi eux il y a des informaticiens, des enseignants, des médecins. Ce travail manuel si différent de ce qu’ils font d’habitude est un véritable défi et une surprise pour eux. Nous avons également organisé des ateliers destinés aux élèves, en acceptant seulement les enfants âgés de plus de 12 ans, car on y travaille avec un petit couteau très aigu avec lequel ils risquent de se blesser. Nous avons aussi reçu des demandes d’organiser de tels ateliers aux sièges de différentes sociétés qui souhaitaient offrir une activité récréative à leurs employés, pour la plupart des informaticiens qui travaillent assis pendant des heures devant les écrans de leurs ordinateurs. »

    Voilà une détente active dont peuvent naître des objets d’art et même une vraie passion pour un métier oublié. (Aut. : Ana-Maria Cononovici ; Trad. : Dominique)

  • Noël au Maramures

    Noël au Maramures

    Bonnes fêtes à toutes et à tous! Aujourd’hui, on vous accompagnera dans le nord de la Roumanie, à la découverte d’une région pittoresque et vibrante: le Maramures, véritable berceau des traditions roumaines surtout en cette période de l’année. Connu pour ses églises et ses portails en bois, le Maramures rattache son nom à une véritable civilisation du bois qui a pris naissance au milieu des forêts séculaires qui couvrent cette contrée. Voilà pourquoi elle figure parmi les destinations de vacances privilégiées de Roumanie, surtout en hiver, quand le décor neigeux amplifie son charme. Si vous voulez un jour partir à la découverte d’une région qui allie nature sauvage, traditions et hospitalité, le Maramures est le bon choix. Et si en plus, vous le faites à Noël, vous tomberez définitivement sous son charme.

    Dan Carpov travaille au Bureau de tourisme du Conseil départemental de Maramures: « Je vous assure que nous, on préserve intactes les traditions de Noël. Il est vrai que toute la Roumanie se plaît à faire la fête en cette période de l’année, et personnellement, j’encourage tous ceux qui souhaitent passer Noël chez eux, entourés par leurs proches. Il existe une grande diversité d’offres conçues justement à l’intention des familles. Le pays de Maramures affiche des prix très compétitifs et a à cœur de partager avec vous les traditions ancestrales qui font sa fierté depuis toujours. Concrètement, pour 215 à 320 euros, vous aurez un séjour à Noël tout compris. Pour le Réveillon du Nouvel an, vous devriez débourser un peu plus, soit entre 320 et 430 euros, vu que le séjour comprend aussi le repas festif et la fête proprement dite dans la nuit du 31 décembre au premier janvier. »

    Dan Carpov du Bureau de Tourisme du Conseil départemental de Maramures fait l’éloge des traditions et de la gastronomie: « Je voudrais vous parler d’un événement très important qui se déroule depuis neuf années déjà au Musée du village de Baia Mare. Il s’appelle Noël au Pays de Maramures et il se propose d’offrir aux visiteurs une vue d’ensemble concentrée sur les traditions spécifiques à cette contrée, en cette période de fête. Quatre « pays » y sont représentés: celui du Lăpuş, celui du Chioar, du Codru et le Maramures historique. Nous avons mis en place une application nommée « Visit Maramures » que vous pourriez télécharger aussi bien sur des plate-formes IOS que sur celles Android. Vous y trouverez toute une base de données avec des idées d’hébergement, de restauration, avec les meilleurs trajets touristiques pour faire du VTT ou des randonnées, accompagnée d’une carte riche en points d’intérêt, parmi lesquels les 8 églises en bois inscrites au patrimoine de l’UNESCO. Mais des églises, il y en a d’autres, toujours en bois. Et puis, nous avons aussi des couvents comme par exemple celui de Barsana. Une fois au Maramures, tâchez de vous rendre dans la localité de Peri où se trouve la construction en bois la plus haute d’Europe. Sinon, la région se prête également aux sports d’hiver. Elle est dotée d’au moins trois pistes de ski qui respectent les normes internationales ».
    Cela fait une année déjà que le Bureau de Tourisme de la région a lancé un concept censé attirer plus de vacanciers dans les parages : 12 raisons pour lesquelles le Maramures vaut le coup. Dan Carpov explique : « On s’est proposé d’organiser un événement par mois quelque part dans la contrée. Bien que le Maramures s’ouvre aux touristes plutôt à l’occasion des grandes fêtes religieuses, il peut devenir aussi une destination privilégiée pour le cyclotourisme, le tourisme d’aventure, les sports aériens, les randonnées ou encore les vols en montgolfière. Ceux-ci ont tout un festival qui leur est consacré, déjà arrivé à sa deuxième édition. Les montgolfières décollent de la ville de Baia Mare et survolent par la suite toute la contrée. Et puis il y a pas mal d’événements organisés à l’aide des ONG ou des bénévoles enthousiastes. Je ne saurais finir sans rappeler le nom de Peter Hurley, un Irlandais épris du Maramures et qui y a fait venir de nombreux étrangers ».
    Les conditions d’hébergement sont excellentes et les prix sont à la portée de tous. Que vous soyez à la recherche de l’aventure, de la détente ou de la culture, le Maramures vous attend et vous fera tomber sous son charme. (trad. Ioana Stancescu)

  • Le cross-country de la forêt

    Le cross-country de la forêt

    Toutes les donations et la taxe de participation seront utilisées pour des activités de reboisement. Il faut dire que depuis 100 ans, la Roumanie a perdu plus de la moitié de sa superficie boisée, le sud du pays étant le plus sévèrement touché. C’est pourquoi, dès 2009, les personnes qui s’intéressent à la protection de la nature et à la réhabilitation des terres dégradées participent à des activités sportives censées soutenir les projets de boisement.

    La présidente de l’Association « La forêt des enfants », Teodora Pălărie, nous dit davantage sur cette 9e édition du cross-country de la forêt : « Cette année, le cross-country de la forêt s’installe dans une nouvelle maison, pour ainsi dire, car, à part le Parc de la jeunesse de Bucarest, où il se déroule habituellement, il sera organisé aussi dans le Parc de la jeunesse de Ploieşti. C’est qu’au printemps 2017, nous avons commencé à boiser un terrain de près de 6 hectares à proximité de cette petite ville située à une soixantaine de km au nord de la capitale et nous souhaitons attirer un plus grand nombre de personnes du comté de Prahova pour y poursuivre notre projet de boisement. Cette édition apporte également une autre nouveauté. L’année dernière nous avons pu parler à plusieurs personnes qui accompagnaient les jeunes coureurs et qui ont exprimé leur volonté de s’engager, eux aussi, dans ce projet. L’idée nous est venue d’introduire une épreuve exigeant que les participants restent assis dans l’herbe pendant une demi-heure ; ils peuvent rire et bavarder, mais il leur est interdit de se lever et d’utiliser tout appareil électronique. Pour ceux qui souhaitent entrer en contact avec la nature, nous avons préparé une épreuve d’une heure durant laquelle ils vont se détendre et méditer… Condition supplémentaire : il leur est interdit de parler. Je dois préciser que nous avons eu une grande source d’inspiration: en Corée on organise une telle épreuve, comportant un plus grand nombre de conditions et avec des prix à la clé. Sont proclamés gagnants ceux qui réussissent à maintenir un rythme cardiaque constant. Nous n’arriverons pas à de telles performances, du moins pas durant cette édition. Nous souhaitons simplement tester la disponibilité des gens à soutenir le boisement en participant à cette épreuve. Ce sera la première compétition organisée en Europe qui comporte une épreuve de ce genre.

    Cette année, le cross-country de la forêt durera deux jours et il sera accueilli par deux villes : Bucarest et Ploieşti. La participation peut être individuelle ou par équipes. Teodora Pălărie nous parle des épreuves destinées aux débutants et aux habitués à ce genre de course : « Le 30 septembre à Ploieşti et le 7 octobre à Bucarest se déroule une épreuve de 500 mètres pour les enfants de 4 à 7 ans, une épreuve de 1000 mètres pour ceux âgés de 8 à 13 ans et une marche d’un kilomètre réservée aux familles. Les prix récompenseront la famille comptant le plus grand nombre de participants, la famille comptant le plus jeune membre et la famille comptant le membre le plus âgé. Il y aura également les épreuves exigeant de rester assis dans l’herbe pendant une demi-heure et respectivement une heure. Parallèlement, nous proposons des ateliers sur l’environnement destinés aux enfants et aux parents. Parmi ces ateliers, il y en a un en allemand, ciblé sur les forêts. S’y ajoutent d’autres activités supposant une collaboration parents-enfants, leur permettant d’apprendre ensemble beaucoup de choses sur la nature. Pour ceux qui aiment bouger et courir, le lendemain, soit le 1er octobre à Ploieşti et le 8 octobre à Bucarest, se déroulent 3 autres épreuves : de 5, 10 et 15 km, avec chronométrage électronique. C’est que le week-end d’après, la capitale accueille le Marathon international de Bucarest. Ceux qui souhaitent y participer pourraient profiter de cette compétition qui leur permettra de vérifier leur performance, car ils bénéficieront ainsi d’un chronométrage avant l’épreuve de demi-marathon ou de marathon à laquelle ils ont l’intention de s’inscrire. Les jeunes forêts plantées par l’Association « La forêt des enfants » sont constituées de plusieurs espèces : pin noir, chêne, frêne, orme du Turkestan, sycomore, cornouiller sanguin.

    Elles protègeront les terres agricoles avoisinantes, contribueront à stabiliser le sol et à diminuer sa dégradation. Grâce à ces campagnes de boisement, depuis 2009, 282.500 jeunes plants d’arbres ont été plantés sur plusieurs terrains du sud du pays. Ils arriveront déjà à maturité dans quelques années. 350 mille hectares doivent être reboisés dans cette région du pays. Teodora Pălărie : « Chaque année, au mois de novembre est prévue la campagne d’automne. Cette année nous organisons la 20e campagne – car il y en a une en automne et une au printemps. Nos actions visent à compléter les forêts existantes et à en planter de nouvelles. Nous irons dans la commune de Bărbuleşti, du comté de Ialomiţa, et nous espérons pouvoir planter aussi des arbres dans le comté de Giurgiu. Par le projet « La forêt des enfants » nous nous proposons en fait de refaire des anciennes forêts de Vlăsia, nous nous focaliserons donc sur le sud de la Valachie, très pauvre en forêts. Environ 4-5% de la superficie de la zone est boisée, alors que dans les régions de plaine, la moyenne devrait être de 20%.

    L’année dernière, le cross-country de la forêt a attiré plus de 2 mille personnes. Les organisateurs espèrent que cette année la participation sera plus nombreuse, pour que les forêts puissent à nouveau prendre racine en Roumanie.

  • Rapport sur les coupes illégales de bois en Roumanie

    Rapport sur les coupes illégales de bois en Roumanie

    Greenpeace Roumanie a récemment publié son rapport sur les coupes illégales de bois en Roumanie en 2016. Les chiffres témoignent d’une l’implication sans précédent de la société civile : près de la moitié des cas de coupes illégales ont été signalés par la population.

    Détails, avec Valentin Sălăgeanu, représentant de Greenpeace Roumanie: « Heureusement, nous constatons, les données officielles font état d’une baisse massive du nombre de forêts abattues illégalement en Roumanie en 2016. Pratiquement, nous avons une moyenne de 26 coupes illégales identifiées par jour, par rapport à 96 cas par jour en 2015. Actuellement, la législation s’est améliorée, de nouvelles contraventions y ont été introduites et il est très probable que cela ait produit ses effets en créant des pressions supplémentaires sur les personnes qui ne respectaient pas la loi. Mais ce qui est vraiment remarquable, à notre avis, c’est le fait que 42% des infractions ont été découvertes suite à des saisines individuelles, que les autorités ont investigué pour constater des infractions ou des contraventions. Donc, félicitations à tous ceux qui ont décidé de s’impliquer. A notre avis, c’est ça l’avenir. Sans transparence et sans coopter la société civile dans cette lutte contre les coupes illégales, ce sera difficile d’arrêter le phénomène.»

    Le rapport a également identifié plusieurs départements dont les citoyens se sont le plus impliqués dans cette initiative, mais aussi les contrées où de grandes quantités de bois ont disparu. Valentin Sălăgeanu précise: « L’année dernière, nous avons décelé les départements dont la société civile a été la plus active à dépister les coupes illégales : Argeş, Dâmboviţa et Dolj (sud). A mon avis tout le monde devrait prendre leur exemple : se servir des instruments mis à leur disposition par Greenpeace Roumnaie, à savoir l’application mobile « L’inspecteur de la forêt », où l’on peut rapporter directement toute coupe illégale. Parmi les départements ayant le taux de coupes le plus élevé, figurent Mureş, Braşov (centre) et Olt (sud). Par exemple à Mures, on a identifié 1057 cas, à Brasov – 664 et au département d’Olt – 605 cas. »

    Le préjudice total estimé par les autorités pour la période 2015 – 2016 dépasse les 9 millions d’euros. Notons aussi que la Régie Nationale des forêts – Romsilva – gère une superficie de 3,14 millions d’hectares de fonds forestier, faisant partie de la propriété publique de l’Etat et un million d’hectares de fonds forestier appartenant à différentes unités administratives ou à des propriétaires privés. (Trad. Valentina Beleavski)

  • Chasseurs de voleurs de bois

    Chasseurs de voleurs de bois

    Une vague d’engagement civique a commencé dernièrement à se faire jour en Roumanie dans plusieurs domaines d’activités. Parmi eux, l’écologie. Plusieurs marches de protestation ont eu lieu ces dernières années, à Bucarest, contre le projet d’exploitation minière de Rosia Montana ou encore contre les déforestations abusives et illégales. Bien que la loi actuellement en vigueur réglemente le programme des coupes, les propriétaires des forêts la violent fréquemment, en provoquant une déforestation sévère des montagnes roumaines. La superficie des forêts roumaines a sévèrement baissé ces 20 dernières années, affichant un pourcentage de seulement 27,45%, bien en dessous de la moyenne européenne de 32,4%. Selon une étude élaborée par Greenpeace Roumanie, entre 2000 et 2004, le fonds forestier national a perdu 3 hectares par heure.



    Dans ce contexte, les premiers à avoir tiré la sonnette d’alarme sur la situation tragique des forêts roumaines ont été les activistes de Greenpeace ou des ONGs similaires. C’est suite à des randonnées bénévoles en montagne ou suite à différentes plaintes que ces derniers ont constaté l’ampleur des déforestations et des transports illégaux de bois. Malheureusement, il n’est pas toujours facile de prouver des irrégularités.



    Du coup, une solution serait de multiplier « les yeux de la forêt », comme l’affirme le coordinateur des campagnes Greenpeace, Valentin Salageanu : « Une première solution que nous avons déjà tentée d’une certaine manière a été d’assurer notre présence à plusieurs endroits en même temps. A ce titre, on a lancé une plate-forme en ligne, un site où les internautes sont invités à signaler aux autorités toute coupe de bois illégale, preuves à l’appui. C’est un site que l’on utilise fréquemment puisqu’il recueille des témoignages de la part de toute sorte de citoyens, qu’ils soient montagnards passionnés ou simples villageois inquiétés par la coupe des arbres. Chaque dénonciation est soigneusement examinée par nos membres et ce n’est qu’à partir du moment où les soupçons se confirment que l’on se déplace sur le terrain. »



    Membre de l’association AgentGreen, Gabriel Paun remémore le début de ses déplacements sur le terrain: « On a commencé par des visites dans les parcs nationaux, véritables joyaux verts de la Roumanie, car ce sont bien ces réserves qui représentent notre patrimoine national. C’est dans ces parcs que l’on trouve la plupart des forêts vierges. Or, pendant mes déplacements, j’assistais jour et nuit au passage des camions chargés de bois, parfois tellement gros qu’il n’y avait de la place que pour deux véhicules. Je voulais voir ce que l’on fait de tout ce bois car souvent, ce n’est pas celui qui le coupe ou qui le transporte qui se rend coupable de la déforestation. Parfois, la responsabilité est à celui qui le commande et le commercialise. »



    Chaque déplacement sur le terrain est précédé d’une vérification minutieuse des documents qui devraient obligatoirement encadrer toute coupe de bois et son transport. Ce n’est qu’ainsi que Valentin Salageanu et ses confrères peuvent s’aventurer sur le terrain en diminuant les risques de leur visite qui ne sont pas négligeables : « Il y a d’abord les risques liés aux terrains accidentés et je pense, par exemple, à des accidents légers que notre équipe pourrait subir. Ensuite, on court tout le temps le risque de dispute qui pourrait éclater entre nos membres et les travailleurs forestiers, les responsables locaux ou même la police. Attention, il s’agit de disputes, non pas d’accrochages car ce ne fut jamais le cas. A chacune de nos incursions sur le terrain, on a été très bien documentés de sorte que notre présence sur place puisse être correctement argumentée. Tout ce que nous avons fait jusqu’à présent, ce fut de filmer ou de prendre en photo les camions chargés pour les montrer à la Garde forestière et de laisser à l’Etat le soin de mener l’enquête. »



    Malheureusement, dans certaines situations, les personnes surprises par les activistes environnementaux durant une activité suspecte, au milieu de la forêt, ont été assez récalcitrantes, avoue Valentin Salageanu: « En principe, notre travail est un travail de documentation, nous faisons des photos et des reportages vidéo. Le plus souvent j’ai réussi à rester caché, loin des yeux, bien camouflé. Nous avons également laissé des caméras vidéo sur le terrain pour les récupérer ensuite afin de voir ce qu’elles ont enregistré. Mais certaines caméras ont été découvertes et volées. Parfois on n’a récupéré qu’une ou deux et nous avons utilisé seulement ces images-là… Mais souvent nous avons rencontré ce genre de braconniers en chair et os. Nombre d’entre eux ont été pacifiques, mais certains ont été agressifs, ce qui signifiait que leur activité n’était pas tout à fait en règle. Ils sont directement passés à des actes violents, ils ont initié des altercations suite auxquelles certaines personnes ont été blessées. Cela m’est arrivé à moi aussi. Je suis arrivé à plusieurs reprises à l’hôpital. »



    Depuis environ une année, après l’adoption d’un nouveau Code forestier, les autorités gouvernementales ont développé des instruments supplémentaires de suivi de l’exploitation du bois. Valentin Salagean, coordonnateur de campagnes chez Greenpeace : « Ces dernières années, à commencer par les protestations de rue contre les déforestations en 2015, on a fait des progrès notables afin de rendre ce secteur plus transparent. Il y a aussi le « Radar des forêts », un système qui permet d’appeler le numéro d’urgence 112 afin de vérifier tout transport de bois. Une application mobile a également été lancée. Appelée « L’inspecteur de la forêt » cette application mobile également créée par le ministère de l’Environnement peut être téléchargée sur les smartphones et tablettes. Grâce à celle-ci, on peut savoir directement, sans appeler le 112, si le transport est illégal ou pas. Le site inspectorulpadurii.ro a également été inauguré l’année dernière afin d’offrir des informations sur les exploitations en cours. Il regroupe tous les documents en vertu desquels toute coupe d’arbres est opérée, mais aussi les documents qui accompagnent les transports de bois. Et pourtant, la loi grâce à laquelle cette transparence est possible n’est toujours pas entrée en vigueur. A l’heure actuelle, tout ce système fonctionne en mode d’essai. »



    La décision gouvernementale sur l’entrée complète en légalité de l’application « l’Inspecteur de la forêt » a été remise au 21 octobre 2017. Entre temps, les ONGs environnementalistes continuent leur activité, surtout pour ce qui est de la protection des forêts vierges de Roumanie. En 2001, le pays disposait d’environ 62% des forêts vierges de l’Europe. De nos jours, nombre de ces forêts ont été perdues à jamais. (trad. : Ioana Stancescu)

  • Tendance BTP : les maisons en bois

    Tendance BTP : les maisons en bois

    Les affaires du BTP se sont beaucoup développées ces dernières années, stimulées par l’intérêt des Roumains et des compagnies pour les investissements dans l’immobilier. Si bien que l’année dernière ces affaires ont atteint les 80 milliards de lei, par rapport à 76,7 milliards de lei en 2015. De nouvelles sociétés du BTP ont vu le jour : plus précisément 1617 au cours des deux premiers mois de cette année, alors que sur l’ensemble de 2016 on en compte 8741. Les appartements bon marché accessibles par le programme « Le premier logement » ont été le principal moteur du marché, affirment les analystes de l’immobilier. Un autre argument en faveur des perspectives positives du marché, c’est le nombre croissant de permis de construire pour les bâtiments résidentiels, soit une hausse de 51% en février 2017 par rapport à janvier.



    De nouvelles tendances sont également à remarquer sur le marché. A part les constructions en brique et béton, les Roumains s’intéressent de plus en plus aux maisons en bois. Bien que ce soit encore un concept nouveau en Roumanie, la demande pour des maisons en bois n’est pas négligeable. Du coup, le nombre des sociétés qui construisent de telles maisons se multiplie, notamment dans les zones de montagne, où des dizaines d’ateliers viennent d’ouvrir leurs portes.



    Les Français sont les clients les plus intéressés par les maisons en bois fabriquées en Roumanie. Une société de la commune de Şura Mare, au département de Sibiu, en Transylvanie, leur propose des produits divers, exécutés dans les meilleures conditions : maisons, chalets de vacances, cabanes, mobilier de jardin, maisonnettes pour enfants et autres objets pour l’aménagement des jardins.



    Ecaterina Burulea, directrice de ventes de la société de Şura Mare, nous parle de son activité : « Ca fait déjà presque 17 ans que nous travaillons dans ce domaine. Nous avons commencé par des maisonnettes de jardin et de petits objets de mobilier. Puis, nous avons élargi notre affaire. Nous avons construit des maisons de plus en plus grandes. Pendant un certain temps, tous les produits de notre société étaient destinés à l’exportation, notamment en France et en Italie.



    Mais ces dernières années, les Roumains ont commencé à se faire bâtir de plus en plus de maisons en bois. Les nôtres sont en bois massif. Une fois la maison montée, le bois est traité contre la moisissure, les rayons ultraviolets, les incendies etc. On utilise une laque protectrice dont la nuance est choisie par le client. Nous offrons le matériau pour la construction, les portes, les fenêtres, le projet technique, une couverture pour le toit et le montage. La maison reste, donc, à l’état naturel. Par la suite, le client doit la peindre, la couvrir d’une laque protectrice et s’occuper des services communaux et des finissages. Notre siège est à Sibiu, c’est donc ici que tous les éléments en bois sont produits aux dimensions nécessaires, puis ils sont transportés par la route et montés sur place, où que ce soit en Roumanie et en Europe.»



    Construire des maisons en bois — c’est facile et rapide. Mais quand il est temps d’élargir son affaire, les producteurs comptent plutôt sur les exportations. Pour les ventes en Roumanie, c’est le programme « Le premier logement » qui a joué un rôle très important, venant en aide aux constructeurs de maisons en bois.



    Ecaterina Burulean explique : « Ces derniers temps, on constate une tendance croissante en Roumanie dans ce domaine, ce qui nous réjouit beaucoup. Les ventes se portent très bien, nous avons déjà des commandes pour les mois à venir, mais aussi de plus en plus de demandes d’exportation. Fin avril, nous avons monté une maison en Autriche, en janvier nous avons fait des exportations en France, en décembre 2016 — en Grande Bretagne. Au cours des années, nous avons beaucoup exporté en Grèce, en Italie, en Hongrie, en France, en Espagne. A un moment donné la totalité de nos maisons étaient destinées à l’exportation, mais ces derniers temps on a gagné beaucoup de terrain sur le marché local aussi… »



    Mais quels sont les avantages d’une maison en bois ? Réponse avec Ecaterina Burulean: « Premièrement, le prix. Un client autrichien nous a dit que le même modèle de maison coûtait environ 130.000 euros en Autriche, alors que chez nous ça coûte environ 30.000 euros, tout compris. Donc il y a une différence énorme de prix. Ensuite, il s’agit de la qualité de l’exécution et du fait que nous livrons les produits dans les plus brefs délais, surtout si le client ne demande que le matériau de construction. Chaque produit est personnalisé selon les demandes du client. Environ 70% de notre production est composée de chalets de vacances ou de résidences occasionnelles. Le prix est donc l’élément décisif pour le client, car une maison en bois coûte 30-40% moins cher qu’une maison en brique par exemple.



    Deuxièmement, la construction est très rapide, elle dure entre 3 et 4 jours, en fonction des dimensions de la maison. Au bout de 2 ou 3 mois, le bénéficiaire peut déjà y emménager si tout est bien organisé. Autre avantage : l’efficacité thermique. Bien que le mur soit assez fin, son isolation thermique est nettement supérieure à celle d’un mur en brique. Par exemple, nos murs ont 4,5 cm d’épaisseur, soit l’équivalent de 18 cm de mur en brique. Enfin, un autre avantage est l’aspect d’une maison en bois, dans le sens qu’elle s’intègre beaucoup mieux dans un paysage de montagne. »



    Le prix d’un chalet en bois varie aussi en fonction du modèle choisi et du nombre de compartiments ; bref, tout dépend de la quantité de bois utilisée. Par exemple, pour un chalet à un seul niveau, le prix est de 115 euros le mètre carré. S’y ajoute le coût de la main d’œuvre et une couverture du toit. 80% des clients préfèrent des maisons de petites dimensions, à utiliser en tant que résidence de vacances. (trad. : Valentina Beleavski)

  • Meubles verts et créatifs

    Meubles verts et créatifs

    Les producteurs de mobilier de Roumanie ont réalisé l’année dernière des exportations se montant à 2,2 milliards d’euros. Les importations de meubles se sont chiffrées, elles, à 608 millions d’euros seulement, l’industrie du meuble figurant parmi les seuls domaines économiques de Roumanie ayant enregistré un excédent commercial de plus d’un milliard d’euros. L’Allemagne figure parmi les principaux importateurs de meubles de Roumanie. Selon les données fournies par l’Association des producteurs roumains, la valeur des meubles importés par l’Allemagne en 2016 a progressé de 7% par rapport à 2015, s’élevant à 427,5 millions d’euros, ce qui représentait 20% du total des exportations de mobilier de notre pays en 2016.



    Dans ce domaine aussi les préférences des consommateurs ne cessent de changer et les innovations engendrent de nouvelles tendances. Les meubles et, plus récemment encore, les aménagements intérieurs sont de plus en plus importants pour les Roumains. Les consommateurs s’orientent de préférence vers les meubles multifonctions et vers les couleurs neutres, qu’ils peuvent adapter plus facilement à l’ambiance. Le mobilier écologique gagne aussi du terrain. Des entrepreneurs ont apporté une autre nouveauté: le mobilier de luxe en bois recyclé.



    Ayant participé il y a 3 ans à la compétition d’idées et de nouveaux formats d’affaires « Fabriqué au Pays d’André », Cristian Branea a gagné 32.000 euros. Il a investi cet argent dans une affaire sociale. Secondé par deux amis, il a ouvert un atelier de production de meubles à partir de bois recyclé à Măneşti, dans le comté de Dâmboviţa (dans le sud du pays). L’idée a porté ses fruits : leurs meubles sont arrivés dans les pays les plus éloignés du monde.



    Cristian Branea nous raconte les débuts de ce projet. « L’idée m’est venue il y a un certain temps, lorsque j’ai décidé d’aménager mon propre appartement. Je voulais déjà monter ma propre affaire, après plusieurs années où j’avais travaillé pour des corporations et des ONGs. Je rêvais d’une affaire dans le domaine des industries créatives et j’avais remarqué cette tendance, dans les aménagements intérieurs, à utiliser le bois recyclé. C’est ainsi qu’est née l’idée de produire du mobilier de ce genre. Beaucoup de gens récupèrent le bois provenant de vieilles maisons démolies, ainsi que des briques et tout autre matériau susceptible d’être réutilisé. Nous employons du bois de chêne, nous utilisons donc les poutres en chêne massif. Les personnes que j’ai embauchées proviennent de milieux défavorisés : ce sont soit des chômeurs de longue durée, soit des personnes de plus de 45 ans qui n’ont plus travaillé depuis longtemps ou des jeunes qui n’ont jamais eu d’emploi. Et ils habitent tous en milieu rural. »



    Les jeunes entrepreneurs envisagent de créer une marque à eux, proposant des meubles à design moderne et minimaliste, des produits simples, naturels, en bois massif. Cristian Branea : « Nous utilisons uniquement du bois massif et nos produits ne sont pas en bois récupéré. Nous utilisons du noyer, du cuivre, du laiton, du marbre mais notre philosophie est d’utiliser des matériaux nobles, de valeur et en quantités considérables. Nous avons des collections de tables, tables à café, bibliothèques, corps à tiroirs, accessoires, lampes et nous essayons constamment de développer notre gamme de produits. Nous fabriquons des tables à dîner, qui sont nos produits qui se vendent le mieux et c’est d’ailleurs notre gamme de produits la plus variée. Il s’agit d’objets de grande valeur qui rapportent beaucoup. Pour la Roumanie, les prix ne sont pas trop bas, compte tenu du travail et des matériaux que nous utilisons, mais nous essayons de maintenir un prix accessible. Pour ce qui est de nos produits qui se vendent aux Etats-Unis, les marges commerciales vont jusqu’à 400%. Une de nos tables se vend aux Etats-Unis pour 8000 euros, alors qu’à Bucarest on peut l’acheter pour 2 ou 3 mille euros. »



    L’affaire a commencé avec des produits personnalisés pour restaurants, bars et cafés et a pris de l’essor suite aux recommandations des clients. Mais la plupart des commandes sont venues suite aux participations aux foires de mobilier : « Nous nous sommes lancés à la « Foire du meuble de Bucarest », aux pavillons Romexpo en 2014, par une première série d’objets conçus par nous. Après quoi, durant la première année, nous avons réalisé presqu’exclusivement des produits customisés, et c’est durant cette période que nombre d’architectes et de designers d’intérieurs de Roumanie nous ont rendu visite. Et c’est à ce moment que les commandes ont commencé à arriver et il s’agissait dans leur vaste majorité de produits customisés. Puis, en 2015, nous avons participé à la première foire internationale de Cologne, lorsqu’un changement complet de notre clientèle a eu lieu. C’est à partir de ce moment que nous avons commencé à vendre à l’exportation 90% de notre production. Nous avons des clients aux Etats-Unis, en Arabie Saoudite et en Malaisie. Dès le début, nous avons pensé que c’était la direction que nous devrions suivre, parce que les objets que nous produisons sont à grande valeur ajoutée et de grandes dimensions, qui entrent uniquement dans certains intérieurs. Lorsque je conçois ce genre de mobilier, je pense aux lofts newyorkais. De toute façon, nous savions dès le début que c’était la direction à suivre et peu à peu nous nous sommes rendu compte qu’il existait aussi une demande et un marché en Roumanie. C’est pourquoi depuis quelques semaines nous avons ouvert notre propre boutique à Bucarest. »



    Par conséquent, l’affaire sociale avec du mobilier réalisé en bois recyclé est assez profitable. C’est une activité qui rapporte, voilà pourquoi les investissements continueront. Les entrepreneurs souhaitent faire croitre cette affaire et créer des emplois. Cristian Branea : « Nous avons conclu chaque année sur des profits à la hausse. L’activité est profitable et je crois qu’à présent nous n’avons pas de compétition sur le marché intérieur. Même si nous ne sommes pas une marque connue, nous nous sommes rendu compte qu’il y a une demande considérable pour nos produits. Le monde a besoin de produits de grande valeur et il ose les acheter dans une marque autochtone. C’est un genre de mobilier tout à fait spécial. Souvent, nous travaillons avec des techniques complètement novatrices pour cette industrie. Par exemple, nos produits les plus spectaculaires sont fabriqués en brûlant le bois. Ce sont des pièces noires que nous combinons souvent avec le laiton pour réaliser des pièces intéressantes… Fin mai, nous devrons participer à une foire à New York. C’est la première fois que nous participons à une foire à l’extérieur de l’Europe. Jusqu’ici, les Etats Unis ont constitué notre meilleur marché. »



    Parmi les priorités de cette affaire figure aussi la diversification de la gamme de produits par différentes combinaisons de matériaux, par des collaborations avec des architectes et des designers visant à réaliser des projets sur commande ainsi que par la promotion de la boutique bucarestoise, afin d’élargir les ventes sur le plan local. (trad. : Dominique, Alex Diaconescu)

  • Les coupes de bois illégales et la protection des forêts

    Les coupes de bois illégales et la protection des forêts

    Le Programme national de reboisement, adopté il y a sept ans en Roumanie, vise à accroître les superficies forestières de 442.000 hectares, dans l’intervalle 2010 – 2035, ce qui, de l’avis des analystes, serait une mission impossible. En effet, selon les données statistiques, si l’on maintien le rythme actuel des reboisements artificiels ou naturels, d’une part, et celui de l’abattage de l’autre, il en résulte une augmentation annuelle de cette superficie de seulement 6.379 hectares. Cela revient à dire qu’il faudrait mettre six décennies pour accomplir les objectifs fixés pour une période de 25 ans.

    L’Institut national de la statistique soutient pourtant que l’on assiste à une extension des superficies boisées, grâce notamment à l’aménagement des pâturages boisés et à l’introduction dans le fonds forestier des terrains dégradés et non boisés, établis par le Code forestier.

    Pourtant, un rapport dressé en 2015 par la branche roumaine de Greenpeace révèle qu’en réalité l’abattage illégal fait disparaître 3 hectares de bois par heure. Les militants écologistes ont dénoncé les pratiques illicites de la compagnie autrichienne Holzindustrie Schweighofer, qui domine le secteur sylvicole en Roumanie. Cette société aurait acheté et même offert des bonus aux vendeurs de bois illégal.

    Ces révélations ont ravivé le débat sur ce thème, lequel a finalement été repris par le Parlement et le gouvernement de Bucarest. Les amendes infligées en cas de coupes et de transport illicites de bois seront maintenues au niveau prévu dans le décret émis par l’ancien cabinet de technocrates, lequel avait durci les sanctions.

    Les députés membres de la commission en charge de l’Agriculture ont également convenu de garder la mesure prévoyant de confisquer les moyens ayant servi au transport de bois illégal, mais de réviser les sanctions à l’encontre du personnel forestier complice de ces pillages. Şteţco Istrate, secrétaire d’Etat au ministère de l’Environnement, souligne la nécessité de prendre de telles mesures dissuasives et affirme qu’il faut garder un équilibre entre tous les secteurs d’activité du domaine sylvicole.

    Şteţco Istrate: « On pourrait même renoncer aux contraventions infligées aux personnels forestiers et se limiter aux seules sanctions administratives. Nous avons en vue de garder un certain équilibre, dans le sens où, sans pour autant exclure les sanctions, on veille à ce qu’elles varient en fonction des rémunérations. En échange, on envisage de durcir les sanctions prévues en cas de coupe de bois illégale et de manquement aux réglementations relatives à la traçabilité des matériaux ligneux. »

    Les débats sur l’acte normatif réglementant ces aspects devraient commencer la semaine prochaine. Le rapport dressé ensuite par la Commission en charge de l’Agriculture sera soumis au plénum de la Chambre des députés, qui a le pouvoir décisionnel. Entre temps, le déboisement sauvage des montagnes de Roumanie continue, mettent en garde les journalistes. (Trad. Mariana Tudose)

  • André Biot (Belgique) – En Roumanie, les particuliers peuvent-ils couper du bois dans les forêts?

    André Biot (Belgique) – En Roumanie, les particuliers peuvent-ils couper du bois dans les forêts?

    En Roumanie, il y a deux catégories de forêts : les forêts en propriété de l’Etat, à peu près la moitié, gérées par la Régie des Forêts ROMSILVA, et des forêts privées, pouvant appartenir à des personnes, à des municipalités, par exemple. Avant de vendre du bois de chauffage, les responsables vont en forêt et marquent les arbres suivant leur qualité.

    Pour vendre du bois de chauffage des forêts d’Etat, il existe deux variantes : la vente au mètre stère directement à la population, de la forêt ou d’un entrepôt, et pour ce qui est plus difficilement vendable, il existe aussi la variante que ces coupes soient emmenées jusqu’à une plate-forme à la gare, et vendues aux enchères. En général, on vend 10 m stères à une personne.

    Le prix pour le bois acheté à l’Etat est fixé par les Directions sylvicoles. Il existe aussi des circonscriptions forestières privées qui peuvent vendre à souhait, et ne sont tenues par aucune obligation, et au prix qu’elles ont fixé. Il n’est pas permis d’aller couper le bois dans les forêts de l’Etat. ROMSILVA peut aussi vendre un parquet de bois.

    Mais seul le titulaire d’une attestation peut exploiter le bois. Après l’avoir abattu, il peut être vendu. Dans l’ouest de la Roumanie, par exemple, le bois de frêne, de chêne, de chêne chevelu, et quelquefois d’acacia est utilisé comme bois de chauffage. Bien entendu, on parle de la catégorie bois de chauffage, donc seules les parties que l’on ne peut pas utiliser pour autre chose sont employées comme bois de chauffage. Au niveau national, c’est le bois de hêtre qui est le principal bois de chauffage, car c’est le plus répandu. Le frêne brûle même à l’état vert, bien qu’une partie de l’énergie se dégage pour la combustion.

  • Logiciels pour le dépistage des déboisements illégaux

    Logiciels pour le dépistage des déboisements illégaux

    Le ministère de lEnvironnement, des Eaux et des Forêts de Roumanie a lancé un nouveau logiciel pour dépister les voleurs de bois. Il sagit dun portail Internet utilisant des images satellites superposées aux cartes des zones où les coupes de bois sont autorisées. Les satellites devraient indiquer toute modification survenue dans la structure de la végétation forestière du pays. Si les photos prises par les satellites ne coïncident pas avec la carte, des signes dalerte, soit des zones rouges apparaissent sur le portail.



    Voici les explications de Cristiana Paşca Palmer, ministre de lEnvironnement, des Eaux et des Forêts : « Le système que nous lançons est une première pour la Roumanie. Il permettra de surveiller en temps réel, grâce à des images satellitaires, le caractère licite ou illicite des coupes de bois. Il sagit, concrètement, dun portail web, appelé « Inspecteur des forêts », qui joue un double rôle et comporte deux interfaces. Dune part, il représente un outil de travail innovant mis à la disposition des autorités en charge du contrôle sylvicole (lOffice national des forêts, les différents districts forestiers, la police, la gendarmerie). Tout déboisement illégal déclenche instantanément une alerte, permettant aux autorités dintervenir. Dautre part, grâce à ce portail, le citoyen lambda peut lui aussi suivre en temps réel tout ce qui se passe dans nos forêts : qui abat des arbres, où et combien on en coupe, avec quelle autorisation. »



    Pour linstant, seules les forêts gérées par la Régie nationale Romsilva bénéficient de ce suivi, mais dans les mois à venir, les districts forestiers privés, qui détiennent la moitié du fond forestier du pays pourront se servir de ce système intelligent. Selon les responsables du ministère de lEnvironnement, dici juin 2017, toutes les données seront introduites dans le système dinformation. En 2016, le même ministère a mis en place plusieurs mesures censées protéger les forêts. Parmi elles, le triplement des amendes, la surveillance des forêts de petite taille, linventaire et la mise sous protection des forêts vierges, le suivi du bois, réalisé à laide de systèmes modernes tels que « Sumal » ou « Linspecteur des bois ». (trad.: Mariana Tudose)

  • Michel Beine (Belgique) – chauffer une habitation en Roumanie

    Michel Beine (Belgique) – chauffer une habitation en Roumanie

    Ziarul financiar explique cet état de choses par le fait que « pour se voir connecter aux conduites de gaz, un consommateur roumain doit attendre même huit mois ». Les statistiques les dernières en date indiquent que près de 46% des logements sont chauffés par un système central, et là il s’agit tant du système centralisé que de la chaudière d’appartement, dont la plupart fonctionnent au gaz. Pour ce qui est du reste, 46% des logements du pays sont chauffés au poêle à bois. Une situation paradoxale pour le quotidien, alors que la Roumanie n’a presque plus besoin d’importer du gaz et s’apprête à devenir, en 2020, un générateur de stabilité régionale en matière de ravitaillement en gaz, grâce aux découvertes de gisements gaziers en mer Noire, précise le journal cité.



    Selon les données du recensement de la population de 2011, les Roumains disposent de 8,5 millions de logements, dont 4,6 millions en milieu urbain. Fin 2015, le nombre des clients finaux connectés au système de distribution du gaz était de 3,3 millions. Il convient de préciser que le chauffage centralisé des habitations, pratiqué à succès et considéré comme une solution efficace du point de vue économique en Occident, connaît en Roumanie une forte crise technique et économique. Il faut savoir que ce système a été hérité de l’époque communiste en Roumanie, or « l’absence d’une vision de restructuration/développement est le facteur critique actuel qui ne peut plus être ignoré », lit-on dans une étude en matière d’énergie, élaborée par l’Académie roumaine et l’Autorité nationale de régulation dans le domaine de l’Energie », reprise par le quotidien financier.

  • A la Une de la presse roumaine – 06.12.2016

    A la Une de la presse roumaine – 06.12.2016

    Une maison sur trois ne possède pas de toilette à l’intérieur et la moitié du pays utilise toujours les poêles à bois pour se chauffer. Entre temps, un médecin roumain quitte le pays tous les six heures alors que les médicaments et les pièces de rechange sont les produits les plus contrefaits en Roumanie. Et le plus souvent on découvre des paquettes de frein contrefaites.