Tag: Carpates

  • Prévenir les accidents auxquels tombent victimes les animaux sauvages

    Prévenir les accidents auxquels tombent victimes les animaux sauvages

    Pour survivre, les ours doivent répondre au cours de leur cycle annuel à une succession de besoins précis et variés tels le besoin de se nourrir, d’hiberner ou encore de se déplacer. Du coup, il est essentiel de protéger les différents habitats qu’ils fréquentent avec une attention particulière prêtée aux corridors écologiques qui les relient. A l’heure où l’on parle, l’activité humaine et le développement social et économique ont causé un morcellement des habitats de cette espèce.

    Ces derniers mois, 3 ours ont perdu la vie dans des accidents survenus sur l’Autoroute A1 reliant la ville de Sebes à celle de Sibiu, en Transylvanie. Une réalité dramatique qui risque de se répéter puisque la route traverse un des corridors biologiques de ces grands carnassiers. Pour se sentir à l’aise, les ours ont besoin de larges habitats afin de pouvoir se déplacer librement pour trouver nourriture et abri.

    C’est pourquoi, WWF Roumanie (le Fonds mondial pour la nature) a appelé les pouvoirs locaux à prendre des mesures censées garantir aux ours un déplacement en toute sécurité. Il faudrait donc faire construire des corridors selon le modèle occidental pour que ces animaux puissent traverser l’autoroute. Ces passages devraient avoir une largeur de 120 mètres et être bien intégrés dans le paysage, pour donner aux ours l’impression de continuité de leur habitat naturel.

    Pour empêcher la faune sauvage d’accéder aux voies, des clôtures devraient être placées tout au long du tracé, affirme Cristian Remus Papp, expert des grands carnivores et de l’infrastructure écologique :«Malheureusement, tous ces incidents témoignent du fait qu’au moment où l’on a conçu cette autoroute, on a complètement ignoré les corridors écologiques fréquentés par les animaux sauvages, notamment par les ours. C’est pourquoi, à l’heure qu’il est, nous assistons à des cas tragiques, avec des répercussions sur la biodiversité. Nous espérons que tous ces incidents n’aient pas de conséquences sur les gens. L’autoroute A1 croise un corridor biologique important que les ours empruntent souvent, notamment à l’approche de l’hiver lorsqu’ils cherchent à se nourrir pour faire des réserves de graisse en vue de la saison froide. Ils se déplacent beaucoup et l’autoroute est au beau milieu de leur itinéraire. Il existe un passage par-dessous la route, mais il est trop petit pour les ours, il est plutôt adéquat pour les renards ou les chevreuils. Il est donc important de revoir aussi l’efficacité des passages déjà installés».

    Notons pour terminer que la Roumanie participe au projet Transgreen qui vise à développer dans les Carpates une infrastructure routière et ferroviaire à impact réduit sur l’environnement. Démarré l’année dernière, le projet est censé se voir mis en place le 30 juin 2019. Il est financé à hauteur de 2 millions et demi d’euros. (Trad. Valentina Beleavski)

  • Rapport de l’ONU sur la préservation de la vie sauvage dans la région Danube – Capates

    Rapport de l’ONU sur la préservation de la vie sauvage dans la région Danube – Capates

    Bien connue pour ses trésors, l’aire naturelle située entre les Carpates et le Danube est actuellement en danger à cause d’une série d’infractions commises contre l’environnement, avertissent à l’unisson le Programme des Nations Unies pour l’Environnement, l’organisation internationale WWF et le Centre de recherches environnementales «Eurac Research». Les coupes sauvages dans les forêts, le commerce illégal entrepris avec des espèces sauvages ou encore la pêche à l’esturgeon – espèce protégée – voire même le changement des cours de certaines rivières de montagne menacent la biodiversité de la zone, et cela en dépit de la législation en vigueur au niveau européen et international en la matière. Cette année, 24 mille hectares de forêts vierges, 5.500 hectares de forêts de hêtre dotées de structures primaires et d’autres forêts vierges des Carpates et de la région Podillya en Ukraine ont été désignées comme des sites protégés par l’UNESCO, grâce à leur exceptionnelle richesse naturelle. Qui plus est, les forêts des Carpates abritent l’une des populations les plus importantes de grands carnassiers qui, en dépit des lois internationales et des conventions en vigueur sur le territoire de l’UE, continuent d’être la cible des braconniers. WWF Roumanie travaille depuis plus de 10 ans dans cette région et mène des projets destinés à préserver la diversité biologique, des espèces sauvages et des écosystèmes naturels.

    Orieta Hulea, directrice générale de WWF Roumanie, a déclaré : « La Roumanie possède un vrai trésor en termes de forêts vierges ou quasi-vierges. World Wide Fund (soit le Fonds mondial pour la nature) Roumanie, avec d’autres organisations spécialisées dans la protection de l’environnement, a entamé un ample processus d’identification de ces zones forestières. Nous sommes partis d’une estimation d’environ 200 mille hectares, il y a 6 ou 7 ans. Ensuite on a fait des évaluations des superficies visées sur le terrain. Il n’est pas moins vrai que le fait de pouvoir faire enregistrer ces territoires dans le Catalogue des forêts vierges, qui n’a été créé que l’année dernière, exige un travail de Sisyphe. Là où les forêts en question sont en propriété publique, le processus a lieu plus ou moins correctement, et on arrive à les protéger assez rapidement. En revanche, pour ce qui est des forêts vierges en propriété privée, souvent les propriétaires actent difficilement ce statut qui protège la forêt. Alors, il nous semble évident que, pour faciliter le processus, on a besoin des mesures complémentaires, compensatoires, adressées aux propriétaires privés. Ensuite, nous sommes confrontés aux coupes illégales de bois. Le phénomène a, certes, diminué dernièrement, grâce notamment aux contrôles mis en place et à un suivi plus attentif des aménagements forestiers en cours, mais il n’en reste pas moins que les coupes illégales perdurent. C’est pour cela qu’il est important que la Roumanie mette en œuvre un système centralisé de suivi du bois et qu’elle crée l’institution appelée l’Inspecteur de la forêt pour pouvoir identifier et intervenir en temps réel. C’est pour pouvoir contrôler et intervenir de manière efficace dans de telles situations. »

    Aussi, lors des trois dernières décennies, les prises d’esturgeons ont baissé de plus de 99% au niveau mondial, suite à la baisse conséquente de la population vivante de l’espèce. De tout le continent européen, c’est dans le bassin du Danube que l’on retrouve aujourd’hui encore les dernières populations viables d’esturgeons. C’est pour donner une chance à cette espèce que l’année dernière la prohibition de la pêche à l’esturgeon a été prorogée les 5 prochaines années. Des six espèces d’esturgeon que comptait le bassin du Danube, l’une avait complètement disparu, alors que les autres étaient menacées.

    Orieta Hulea, directrice générale de WWF Roumanie : « La pêche à l’esturgeon est hors la loi. On peut encore obtenir dse dérogations à des fins de recherche, mais c’est la seule exception. En revanche, nous nous confrontons au braconnage. Et là, il y a beaucoup à faire, y compris ou surtout au niveau du contrôle. Nous avons publié en 2016 un rapport sur le trafic de caviar. On avait saisi des quantités importantes de viande d’esturgeon et de caviar, c’était il y a un an. La Police aux frontières fait des efforts, mais encore faut-il concerter ces efforts, ces initiatives. Aussi, il faut consentir à un travail d’information auprès des communautés de pêcheurs qui vivent tout au long du cours du Danube. Ces communautés sont confrontées à des défis de nature sociale, car le braconnage demeure un moyen de survie. Il nous faut donc imaginer et mettre en œuvre des mécanismes, des dispositifs pour faciliter l’accès à des alternatives au braconnage, pour que ces communautés trouvent les moyens de s’assurer une existence digne, sans devoir recourir à la pratique du braconnage. »

    C’est que les spécialistes mettent aussi en garde sur la disparition d’espèces protégées d’oiseaux sauvages, caractéristiques de la région bordée d’une part par les Carpates, de l’autre par le Danube. Chaque année, des dizaines de milliers d’oiseaux sont tués de façon illégale au pourtour de la Méditerranée.

    Le phénomène se répand en Roumanie. Orieta Hulea : « Cette année même on a saisi en Italie des oiseaux qui avaient été tués en Roumanie par deux braconniers italiens. Là, on parle d’espèces de petits oiseaux qui sont trafiqués en Europe Occidentale. Certaines espèces sont protégées par les lois internationales. Nous avons déjà rencontré un autre cas similaire à la frontière hongroise, où la Police aux frontières a saisi des milliers d’oiseaux. Il semble que la demande soit forte de la part de certains pays occidentaux, et notamment de l’Italie, où certaines espèces sont préparées et servies dans des restaurants haut de gamme, un must. L’impact de ces actes barbares est terrible dans les populations de ces espèces qui ont, évidemment, leur rôle dans le maintien de l’équilibre de l’écosystème global. »

    La région située entre le Danube et les Carpates constitue l’un des habitats les plus riches au monde, et cela pour nombre d’espèces. Les auteurs de l’étude mettent en avant le besoin d’une gestion durable, d’une collaboration renforcée entre les agences nationales et les Etats de la région, eu égard à l’échange d’informations et à l’application de la loi pour préserver au mieux la richesse environnementale de cette partie de l’Europe. Qui plus est, nous avons besoin de mettre réellement en application la législation de l’Union européenne qui vise la préservation de la nature et de la vie sauvage, y compris le Plan d’action et de lutte de l’UE contre le trafic d’espèces sauvages. (Trad. : Ionuţ Jugureanu)

  • Protéger ou chasser les ours des Carpates?

    Protéger ou chasser les ours des Carpates?

    Les Carpates roumaines abritent près de la moitié des grands carnivores d’Europe. Le plus grand parmi les grands est « le roi des forêts » – l’ours brun, espèce protégée dans l’UE et figurant sur la « liste rouge » des espèces menacées. Si dans de nombreux pays européens, les ours ont quitté leurs habitats naturels -détruits par l’intervention humaine – dans les forêts de Roumanie vivent encore des populations viables, mais difficiles à gérer. Depuis quelques années, les ours descendent dans les zones habitées et y provoquent des dégâts. Personnes blessées, animaux domestiques tués, cultures, bergeries et ruchers endommagés – voilà le bilan de ces visites de l’ours. Les autorités locales de plusieurs comtés des zones de montagne semblent ne pas pouvoir gérer la situation et demandent au ministère de l’Environnement d’intervenir pour résoudre ce problème.

    Pourquoi en est-on arrivé là ? Voici les explications de Cristian Papp, coordinateur du programme régional des Aires protégées menée par la branche roumaine du Fonds Mondial pour la Nature : « On en est arrivé là suite à un cumul de facteurs, dont la perte ou la fragmentation des habitats naturels de l’ours. Dans toutes les montagnes du pays des forêts sont abattues. La quantité de nourriture a également diminué, les espèces-proies sont de moins en moins nombreuses. Les fruits rouges se font eux de plus en plus rares, car on les cueille, pendant un mois ou deux chaque automne. Alors, les ours descendent dans les localités, attirés par les déchets accessibles et par les fruits des vergers. On peut pourtant parler aussi d’un changement du comportement de ces bêtes suite au management cynégétique pratiqué. Il y a des chasseurs qui nourrissent intensément l’ours pour le maintenir dans leurs fonds cynégétique. »

    L’été dernier, 12 des 18 associations de chasse du comté de Harghita ont déposé des requêtes, demandant la permission d’abattre 73 ours et 12 loups. Le feu vert a été donné pour 6 exemplaires d’ours seulement, bien que 340 dégâts provoqués par des bêtes sauvages aient été enregistrés dans ce comté, dont 80 dus aux ours. Cet automne, le ministère de l’Environnement a approuvé la capture de 140 exemplaires dangereux sur l’ensemble du pays, ce qui, de l’avis des représentants des associations de chasse, est loin d’être suffisant. Par exemple, on estime que dans le comté de Covasna, l’effectif optimal d’ours se chiffrerait à 700 exemplaires, alors que leur nombre actuel est presque double.

    Alors que les autorités locales demandent l’approbation d’urgence d’autorisations pour abattre des ours, les écologistes proposent des solutions non létales, pour protéger cette espèce. Ils rejettent le système des dérogations permettant de tuer des ours comme mesure préventive contre de nouveaux dégâts. A leur avis, le but caché de ces Associations est de pouvoir se livrer à la chasse aux trophées.

    L’écologiste Gabriel Păun : « En fait, la principale cause de cette hystérie est la chasse aux trophées. A notre avis, c’est elle qui a engendré le problème auquel nous sommes confrontés actuellement. Si l’on jette un coup d’œil en arrière, on constate que jusque dans les années ’80 – ’90, la coexistence entre l’homme et l’ours fonctionnait très bien. Lorsque l’industrie des trophées a pris racine et a commencé à se développer en Roumanie, cette coexistence est devenue un problème qui a dégénéré en hystérie. Il faut dire que cette industrie apportait avec elle des services : l’installation, à proximité des communautés locales, de points d’observation pour la chasse à l’ours. La plupart d’entre eux se trouvent dans les comtés de Covasna et Harghita, qui comptent également, selon les estimations, les plus importantes populations d’ours. Et c’est toujours là que l’on enregistre les plus grands problèmes, car les ours y ont été attirés hors des forêts, amenés à leur lisière et même s’ils ne reçoivent plus de nourriture à proximité de ces points d’observation, on est confronté à des problèmes ».

    De l’avis des écologistes, l’ours brun a besoin de vastes habitats qu’il puisse traverser sans se heurter à l’homme, par l’intermédiaire de certains couloirs de déplacement. La branche roumaine du Fonds Mondial pour la Nature a déjà mis en œuvre des projets et lancé des campagnes pour protéger les ours bruns des Carpates et leur milieu naturel.

    Cristian Papp, coordinateur du programme régional des Aires protégées : « Entre 2012 et 2014 nous avons déroulé au Maramureş, dans l’extrême nord du pays, le projet « Frontières ouvertes pour les ours des Carpates de Roumanie et d’Ukraine». Le projet visait à préserver la biodiversité et à protéger les grands carnivores de cette région, en favorisant la connectivité écologique dans les Carpates et en diminuant le risque de fragmentation des habitats. Nous avons même identifié les besoins de reconstruction écologique de ces couloirs, qui suppose une utilisation durable des ressources naturelles. Toutes nos activités de conservation vont d’ailleurs de paire avec le développement durable des communautés. D’autres projets ont visé les Carpates du sud-ouest de la Roumanie, où nous avons essayé d’identifier les zones où les habitats de l’ours étaient en danger, les zones sauvages. « Transgreen » est un autre projet en déroulement. Il s’agit d’un projet international censé offrir des solutions pour une infrastructure de transport avec un impact réduit sur l’environnement. Avec le concours des responsables, nous avançons des solutions concrètes censées assurer le développement de l’infrastructure et préserver la connectivité écologique. Il s’agit donc d’une infrastructure verte, essentielle aussi bien pour l’homme que pour les animaux. « UE Grands Carnivores » est un autre projet en déroulement. C’est un projet Life, par le biais duquel nous essayons de diminuer ces conflits entre les hommes et les carnivores. Et là aussi, nous faisons attention à la connectivité écologique, car, dans certaines zones, c’est le manque de connectivité qui détermine les conflits entre les hommes et les ours. N’ayant pas des couloirs de déplacement pour passer d’une zone à l’autre, les ours peuvent arriver dans des zones habitées et alors, malheureusement, on assiste à des accidents qui devraient être évités ».

    Les solutions proposées par les organisations écologistes sont multiples : mise en place de clôtures électriques, création d’un Service des urgences destiné aux animaux sauvages, meilleure gestion des déchets dans les localités situées au pied des montagnes. On a également proposé de transférer des ours vers d’autres zones, mais la plupart des exemplaires risquent de retourner dans les zones où ils ont été capturés.

    Cependant, le ministère de l’Environnement est en train d’élaborer un plan de gestion des effectifs d’ours, document qu’il promet de soumettre au débat public en janvier prochain au plus tard. On envisage également de procéder à un recensement des ours des Carpates, pour savoir combien nous en avons, en fait. (Trad. : Dominique)

  • Campagne de peluches….

    Campagne de peluches….

    L’organisation écologique WWF Roumanie vient de présenter une nouvelle collection de peluches dans le cadre d’une campagne pour la protection de la nature dans les Carpates. Il s’agit de vendre des copies en peluche d’animaux de la forêt par le biais des chaînes de grande-distribution, une initiative intitulée « Plus qu´une simple peluche». Son objectif est de collecter des fonds pour mener des actions en faveur de la protection des eaux, des forêts et des animaux sauvages se trouvant dans les Carpates.

    La coordinatrice de ce projet chez WWF Roumanie, Cristina Haită, nous en parle plus en détail : « Cette collection spéciale de peluches d’animaux sauvages a été mise en vente afin de sensibiliser les acheteurs à nos causes et de leur faire mieux comprendre la nature de notre pays avec ses habitats, ses beautés endroits et ses espèces protégées. Donc, en achetant les peluches dans nos réseaux de distribution, vous allez soutenir notre démarche de collecter des fonds en vue de la réalisation de nos projets environnementaux. On a confectionné une collection spéciale et à ma vue très originale. Il s´agit d´une gamme très vaste de peluches qui incarnent différents animaux : le loup, la chevrette, le lapin, l´écureuil, le hibou… Ces produits seront disponibles dans trois chaînes de la grande distribution jusqu´au 31 décembre. Il y a des étals spécialement aménagés où les gens trouveront aussi des informations utiles concernant la nature, pour que les gens comprennent la cause de notre projet : ils n’achètent pas un simple jouet, ils font un don pour la protection de la nature dans les Carpates ».

    Les Carpates roumaines sont connues pour leur diversité biologique. Vu que la Roumanie abrite 40% des ours du continent, l´achat des ours en peluche s´avère une action en faveur de leur protection. Parmi les autres espèces qui peuplent le territoire roumain on trouve le loup, le lynx et d´autres mammifères. Une grande diversité de poissons, d’amphibies et de reptiles trouve leur refuge également dans les eaux des Carpates. Grâce à la préservation des habitats naturels sans intervention humaine, une faune abondante et variée nous y surprend à chaque pas.

    L’organisation WWF Roumanie a réussi par ses actions à œuvrer en vue de la protection de ce trésor naturel. Grâce à son implication, plus de 24.000 ha de forêts vierges ont intégré la liste du Patrimoine mondial de l’Humanité de l’UNESCO. De même les bisons d’Europe, si rares sur le continent, ont été relâchés dans la nature sauvage des montagnes Tarcu. A présent on fait des démarches pour la reconstruction écologique – la remise sous eau des vastes zones drainées – de la Plaine du Danube, une catastrophe datant des années 80. Et c’est toujours grâce aux efforts de WWF Roumanie que l’on a réussi à repeupler le Danube avec des esturgeons, une espèce en voie de disparition surtout en raison des longues années de pêche excessive.

    En outre, au centre de l’attention de cette organisation se trouvent les projets hydroélectriques existant sur les cours d’eau des montagnes.

    Ce qui plus est, ce sont de projets qui ne se limitent pas à la Roumanie, mais qui ont une portée globale, ajoute Cristina Haită : « Nos actions visent trois objectifs importants pour la nature : la protection des forêts, des eaux et des espèces sauvages dans les Carpates. Nous trouvons qu’il s’agit des priorités pour l’avenir de la Roumanie. Même si nous réalisons des projets dans tous ces trois domaines, la campagne des peluches est au premier plan en raison de son partenariat avec la chaîne de la grande distribution. Celle-ci s’est proposé un objectif global très important – d’ici 2020 réussir à avoir un taux zéro déforestation nette, ce qui veut dire que la consommation responsable des ressources naturelles est importante pour nos partenaires aussi. Effectivement, à part la campagne des peluches en Roumanie, la chaîne en question entreprend également des actions pour la protection de la nature sur le plan global. »

    Avant de terminer, précisons que la campagne des peluches fait partie du partenariat stratégique conclu pour trois ans entre la chaîne de grande distribution et WWF Roumanie en vue de la protection de 21.000 hectares de forêts. (Trad. Kristina Sekacova)

  • Protéger les forêts des Carpates

    Protéger les forêts des Carpates

    Les Carpates s’étendent sur 1500 km à travers huit pays et constituent la chaine montagneuse la plus étendue d’Europe, après les Alpes. Les Carpates possèdent une richesse naturelle unique d’une importante valeur biologique, un habitat et un refuge essentiel pour de nombreuses espèces de plantes et d’animaux périclitées, une région avec les forêts vierges les plus vastes d’Europe. En effet, ces montagnes seraient couvertes par plus de 300 mille hectares de forêts quasi-vierges, soit une petite partie de la superficie forestière qui couvrait jadis l’Europe. Ces forêts incluent plus de 10 mille hectares de hêtraies dans l’est de la Slovaquie et l’ouest de l’Ukraine, qui ont déjà été inscrites au patrimoine de l’UNESCO, ainsi que l’un des quelques paysages forestiers toujours intacts d’Europe, identifié dans le sud des Carpates de Roumanie. Rappelons que plus de 24 mille hectares de forêts de hêtre de Roumanie ont été inclus cette année au patrimoine mondial de l’UNESCO.

    Et pourtant, les Carpates sont toujours menacées par l’intervention humaine, notamment par la fragmentation des habitats, par la disparition de nombreuses espèces de plantes et d’animaux, par l’altération des paysages naturels et par la destruction des rivières de montagne. C’est pourquoi les pays de la région des Carpates ont décidé il y a 14 ans de coopérer pour la protection et le développement durable de ces montagnes, par la fondation d’une Convention des Carpates.

    A la mi-octobre, la localité de Lillafueref, en Hongrie a accueilli la 5e Conférence des membres de la Convention sur la protection des Carpates.

    Alina Szasz, manager au sein du Conseil départemental de Brasov, dans le centre de la Roumanie, y a participé. Ecoutons-la : «La Roumanie a ratifié la Convention carpatique en 2006. Il s’agit d’une entente entre tous les pays traversés par la chaîne carpatique : Ukraine, République tchèque, Slovaquie, Hongrie, Serbie, Pologne et Roumanie, et qui vise ces montagnes comme une seule entité et non pas comme une rivalité. On vise à gérer les ressources culturelles et naturelles, à créer des opportunités d’emplois, afin de prendre en compte aussi les habitants des Carpates. La Convention est partagée en huit groupes de travail : conservation soutenable de la biodiversité, développement spatial, agriculture et développement rural, gestion durable des forêts, industrie, transport et infrastructure, tourisme durable, culture et traditions et adaptation aux changements climatiques. Hormis ces huit groupes de travail, la convention comporte aussi quatre protocoles additionnels. Le premier vise l’utilisation et la conservation durable de la diversité biologique, le deuxième est ciblé sur la gestion durable des forêts, le troisième le tourisme durable et le quatrième, le dernier concerne le transport durable. En effet, durant la réunion des parties de cette convention, qui se déroule tous les 3 ans, on a analysé chaque protocole à part, chaque article de la convention avec ses aspects positifs, les démarches entreprises jusqu’ici et avec ce qui reste à faire à l’avenir.»

    A compter de cette année, la Roumanie accueille le Bureau de la plate-forme de coopération du tourisme durable de la Convention des Carpates, le premier au niveau national et le troisième sur le plan régional après ceux d’Ukraine et de Pologne. C’est ici que se dérouleront toute une série d’activités censées mettre en valeur l’immense potentiel des Carpates et identifier les meilleurs moyens de coopération entre tous les acteurs impliqués dans le secteur touristique, actifs dans la région de montagne de Roumanie.

    Alina Szasz : « Nous avons présenté en Hongrie le programme établi pour 2017-2020 et qui comporte 5 tâches générales, dont la gestion d’une base de données où sont inscrits en permanence les projets déroulés ou mis en place sur la chaîne de montagnes, les sources de financement disponibles etc. De cette manière, toutes les ONGs de Roumanie et de l’ensemble de la chaîne des Carpates auront accès à toutes les informations sur les projets menés, justement pour éviter de les doubler, mais aussi pour donner un exemple de bonnes pratiques. »

    L’organisation écologiste WWF Roumanie a contribué elle aussi par différents projets à la mise en place de la Convention des Carpates, affirme Cristian Pop, coordinateur régional chargé des aires protégées de l’ONG : « Nous avons eu un projet dans l’écorégion des Carpates portant sur l’utilisation durable des ressources naturelles. Il concerne des forêts, des eaux, des espèces de plantes et d’animaux. A présent, nous déroulons un projet consacré à l’infrastructure durable dans les Carpates. Nous avons pour partenaires stratégiques le ministère de l’Environnement et le ministère des Transports. Notre objectif est d’avoir, par exemple, des autoroutes construites en tenant compte du déplacement des animaux de grande taille dans les zones ayant une riche biodiversité. Il s’agit notamment de construire des écoducs et de prendre aussi d’autres mesures afin de réduire l’impact des autoroutes sur la migration des grandes carnivores. Par ailleurs, on a fait des progrès importants en ce qui concerne l’identification et la protection des forêts vierges. D’autres projets encore ont visé les effets des changements climatiques. Par exemple, récemment, en Hongrie, fut adoptée une nouvelle forme de la Convention qui comporte un nouvel article qui reconnaît la vulnérabilité des Carpates face aux changements climatiques. L’article oblige les parties signataires de la Convention à mettre en place des actions censées réduire les effets de ces changements, dont la réduction des émissions des gaz à effet de serre. Il oblige également les pays concernés à prendre des mesures d’adaptation à l’impact du réchauffement climatique. »

    Avant de terminer, notons aussi que les représentants des 7 pays présents à la réunion de Hongrie sont arrivés à la conclusion qu’il est toujours nécessaire de coopérer pour pouvoir relever les nouveaux défis de la région des Carpates. La prochaine Conférence des Parties de la Convention des Carpates aura lieu en Pologne en 2020. (Trad. Alex Diaconescu, Valentina Beleavski)

  • A la Une de la presse roumaine – 28.07.2017

    A la Une de la presse roumaine – 28.07.2017

    C’est toujours la vaccination qui fait la une des quotidiens roumains. Le premier ministre roumain lance des avertissements aux responsables de la santé sur toile de fond de crise des vaccins. Entre temps, les élus nationaux tentent d’adoucir la législation anti-tabac et la mairie de la Capitale offre des vouchers à l’achat de vélos. Enfin, la presse parle aussi de la ville des caravanes qui apparaît chaque été sur une pittoresque vallée des Carpates.




  • Les grottes des Carpates Occidentales

    Les grottes des Carpates Occidentales

    Les non-professionnels peuvent quand-même les visiter en s’adressant aux guides spécialisés et aux clubs de spéléologie. La zone la plus basse comportant des grottes accessibles est celle du Massif de Pădurea Craiului, à laquelle on peut accéder depuis les villes d’Oradea ou de Cluj. Les portes d’entrée en sont Beiuş et Aleşd. Le spéléologue Viorel Lascu nous parle de ces grottes – et non seulement: « La grotte de Vadu Crişului est accessible depuis la route nationale Cluj-Oradea. Elle est traversée par une rivière qui, à une quarantaine de mètres de l’entrée, forme une chute d’eau de 6 mètres de haut. A proximité de cette grotte on peut voir les spectaculaires gorges karstiques de Vadu Crişului et découvrir la magnifique poterie en argile blanche travaillée par les artisans. Ce sont des créations uniques en Europe. En remontant la rivière Crişul Repede, on arrive à Şuncuiuş, localité à proximité de laquelle se trouve la grotte Unguru Mare. L’entrée de cette grotte est impressionnante. Tout près on peut voir une maison en bois vieille de plus de 200 ans. Pour arriver à la grotte, on traverse un pont suspendu au-dessus de la rivière Criş. C’est un pont spectaculaire en dessous de la paroi immense par laquelle on pénètre dans la grotte. Celle-ci a abrité un véritable arsenal d’armes en bronze, un des plus importants de Roumanie. Un peu plus bas se trouve la Grotte du Vent, la plus longue du pays, qui s’étend sur 50 km. Pour la visiter, on doit s’adresser au Club de spéléologie ou au personnel des Aires protégées et du Centre de développement durable. Ceux-ci envisagent de développer un projet d’aménagement touristique pour 300 mètres de cette grotte. »

    De l’autre côté de la colline se trouve la commune de Roşia, avec ses maisons traditionnelles éparses, et la Grotte aux Cristaux, découverte en 1987 par les mineurs de bauxite. Véritable joyau naturel, aux parois tapissées de cristaux, elle bénéficie d’aménagements et d’un système d’éclairage modernes. Viorel Lascu: «La commune de Roşia dispose d’un Centre d’accueil qui met à la disposition des touristes des guides spécialisés. On peut également y visiter le Musée minier, où l’on peut voir les outillages et les équipements utilisés jadis dans l’exploitation minière. La Grotte aux Cristaux compte parmi les seules grottes du monde où les touristes passent en dessous des cristaux translucides de calcite, dont certains mesurent 80 cm et qui s’ouvrent de manière spectaculaire en grappes et en franges au-dessus des visiteurs et autour d’eux. Evidemment, il est interdit de les toucher et les touristes respectent cette règle. En descendant la vallée, depuis la Grotte aux Cristaux on aboutit au village de Meziad, tout près duquel de trouve une grotte portant le même nom. Cette grotte est unique en raison de l’immense paroi de l’entrée. Aménagée en 1903, elle a été la première grotte de Roumanie à bénéficier de tels travaux. A présent elle dispose d’un nouveau système d’éclairage LED. Le trajet à l’intérieur de la grotte mesure 1,5 km et il est parcouru en 40 minutes. Les voûtes spectaculaires vous donnent l’impression de vous trouver dans une cathédrale souterraine. Une zone destinée aux spectacles et aux concerts y a été aménagée, pour mettre à profit l’acoustique de certaines salles. Cette grotte est unique également en raison des colonies de chauves-souris qu’elle abrite. Plus de 40 mille, appartenant à plus de 8 espèces, y trouvent refuge à certaines périodes de l’année. »

    Depuis la Grotte de Meziad, on peut monter vers Stâna de Vale, sise à une altitude de plus de mille mètres, dans une dépression entourée par les Massifs de Vladeasa et de Padurea Craiului. Stâna de Vale est une des stations de repos les plus recherchées de Roumanie, appelée la perle du tourisme de montagne de la région de Crisana. C’est une destination préférée aussi par ceux qui pratiquent les sports d’hiver, puisqu’on peut y trouver des pistes de ski dotées de remontées mécaniques. Dans le nord des Monts Bihor, dans la région de Padiş, se trouve la formation karstique la plus imposante de Roumanie : « Cetatile Ponorului » / « Les Citadelles du Ponor ». Avec sa beauté inégalable, ses dimensions généreuses et sa complexité hors du commun, cette formation doit son nom aux rochers géants qui l’entourent, similaires à la muraille d’une citadelle. Il est préférable que ceux qui traversent cette grotte longue de 5 km aient de l’expérience et qu’ils soient accompagnés de guides spécialisés.

    Ecoutons à nouveau le spéléologue Viorel Lascu avec des détails sur d’autres grottes des Monts Apuseni : « La célèbre grotte de Scarisoara, qui contient le plus grand glacier souterrain du monde, est ouverte toute l’année. La descente se fait par le biais d’un aven dont le diamètre est vraiment spectaculaire, à savoir une quarantaine de mètres, suivi par un escalier à plusieurs centaines de marches. Celui-ci mène vers une salle éclairée où la lumière est filtrée par la glace pour créer un décor vraiment époustouflant. Sous ce glacier, moins visitable, se trouve la grotte Pojarul Politei, une réserve scientifique qui contient des formations calcaires et une série de disques géants inédits pour le monde des cristaux souterrains. C’est également dans la région de la commune de Gârda que l’on peut visiter la grotte « Poarta lui Ionele »/ « La porte de Ionele », qui est également facile à parcourir. C’est ici que se trouvent les Gorges Ordâncuşei, creusées dans des versants calcaires et entourées d’un paysage plutôt sauvage. Les versants calcaires accueillent de nombreuses grottes. A l’est, si on suit la route qui relie la localité de Câmpeni à la ville d’Alba Iulia, on peut arriver à « Huda lui Paparà », une grotte spécialement aménagée à des fins touristiques. C’est un endroit spectaculaire, traversé par une rivière, habité par des colonies de chauves-souris et qui accueille une cascade de 11 mètres qui tombe sur un rocher immense, une chute d’eau qui effraie le plus souvent les visiteurs. Ceux-ci doivent savoir que s’il y a des crues, il vaut mieux ne pas se rendre à l’intérieur de cette grotte. »

    Huda lui Papară est la grotte la plus longue des Monts Trascau. C’est ici que la colonie de chauves-souris la plus nombreuse d’Europe passe l’hiver. Elle est également caractérisée par d’importantes différences de niveau. Sachez donc qu’elle est dangereuse parce qu’inondable en cas de crues.

  • Le Parc national Ceahlau

    Le Parc national Ceahlau

    Le Parc national de Ceahlău, aire protégée d’intérêt national située dans le nord-est de la Roumanie, plus précisément dans le massif éponyme, s’étale sur plus de 7000 hectares. Il cache une remarquable biodiversité, tandis que ses forêts abritent la quasi-totalité des espèces animales vivant dans la chaîne des Carpates. Les ermites et les moines de passage dans cet endroit y ont apporté un souffle de sainteté.

    Au fil du temps, les phénomènes naturels ont façonné différentes formes dans les rochers, qui ont inspiré nombre de légendes et sont devenues autant d’attractions touristiques. Parmi elle, le Pic de la Cloche ( Toaca), la Foudroyée (Detunatele), La Pierre à eau, le Rocher de Dochia. A en croire les légendes, ce massif doit son nom au gypaète barbu (sorte de vautour) qui jadis hantait les lieux. Daniel Dieaconu, professeur d’histoire et auteur d’une anthologie recueillant une cinquantaine de légendes et histoires liées au massif de Ceahlau, nous en parle: Le mont Ceahlău n’est pas le plus haut de Roumanie ni des Carpates Orientales, mais ce qu’il a de particulier c’est le fait d’être entouré de vallées profondes qui lui confèrent un air majestueux. Son unicité réside dans ses pentes très escarpées, dans les formes étranges et fascinantes ciselées dans la pierre par le vent et la pluie (colonnes, crocs, aiguilles). C’est la quête d’explications à ces phénomènes qui explique l’apparition des légendes. Nous avons réussi à en recueillir 52. Ceahlau est en effet le mont de Roumanie à avoir inspiré le plus grand nombre de légendes. Un autre élément caractéristique c’est la présence d’innombrables ermitages et monastères perchés sur la montagne ou parsemées dans les vallées des environs. Selon les historiens et les anthropologues, le massif de Ceahlău aurait été le mont sacré des Daces. Lorsque le monachisme naît au nord du Danube, les moines venus du mont Athos ont choisi cette montagne, sacrée, au fil des siècles, par leurs prières et ascèse. D’ailleurs, tout comme le mont Athos, Ceahlău a son saint patron protecteur et sa fête. En outre, le Pic de la Cloche (Toaca) et celui de Panaghia, rappellent les impressionnantes masses rocheuses sculptées par l’érosion au sommet du mont Athos. A commencer par le 19e siècle, les jeunes de la génération quarante huitarde se mettent à recueillir du folklore local. Vasile Alexandri et Alecu Russo sont les premiers à y glaner des légendes. C’est un berger des lieux qui raconte à Gheorghe Asachi la légende de Dochia et de Trajan. Elle allait devenir notre mythe fondamental, le mythe de l’ethnogenèse des Roumains.

    Les amoureux de la nature qui s’aventurent dans ces montagnes y découvrent des forêts épaisses, des pâturages alpins et des formations à genévriers, des chutes d’eau, des rochers isolés, des vestiges historiques et des monuments de la nature. Les touristes peuvent choisir parmi 7 trajets de 5-6 km, dont le point de départ se trouve au pied de la montagne et dont certains aboutissent au sommet Toaca, qui s’élève à près de 2000 mètres d’altitude. Daniel Dieaconu explique : « Dans le massif de Ceahlău il y a de nombreux trajets. On peut prendre pour point de départ les localités de Bicaz ou de Durău ou une des communes environnantes. Durău et Izvorul Muntelui, situé tout près de Bicaz, restent pourtant les plus importantes portes d’entrée dans le parc. Ces localités disposent également de centres d’information où les touristes peuvent obtenir des renseignements et trouver des dépliants. L’année dernière plusieurs panneaux d’affichage ont été installés en montagne, qui présentent des informations sur la biodiversité du parc. Les légendes de la montagne figurent également, en roumain et en anglais, sur des panneaux d’affichage placés à proximité des rochers dont elles racontent l’histoire. »

    Les forêts du massif de Ceahlău sont constituées de hêtres, de charmes et de sapins. La flore et la faune de cet écosystème sont d’une grande diversité. Daniel Dieaconu: « Le massif de Ceahlău compte de nombreux genres et espèces végétales. On y a recensé un millier d’espèces de fleurs, représentant deux tiers de la flore du pays. C’est un véritable laboratoire naturel. Les étudiants de nombreuses facultés y viennent pour leurs travaux pratiques. Dans la zone de protection se trouve une réserve de mélèze, un conifère au feuillage caduc. Campanules des Carpates, polytrics communs, violettes et piloselles abondent dans les prés de ce massif. Parmi les fleurs déclarées monuments de la nature comptent l’edelweiss, la nigritelle, l’anémone hépatique, qui font partie de la catégorie des orchidées de montagne. Le lys de montagne et l’œillet sauvage sont des espèces spécifiques du massif de Ceahlău. En 1970, 16 exemplaires de chamois provenant du massif de Retezat, dans les Carpates Méridionales ont été amenés dans le massif de Ceahlău. Au début, ils ont vécu dans un enclos immense, pourtant, un très fort orage a détruit la clôture. Ayant retrouvé leur liberté, les chamois se sont répandus jusque dans les monts de Giurgeu. A présent, il y en a une centaine. Parfois on peut apercevoir des groupes de chamois comptant une vingtaine d’exemplaires. L’ours y est également à retrouver, mais il est solitaire et il évite l’homme. Parmi les espèces animales, il convient de mentionner le lynx et le coq de bruyère. Quant aux petites espèces d’amphibiens et de reptiles, mention spéciale pour le triton crêté et le sonneur au ventre jaune. S’y ajoutent plusieurs espèces d’oiseaux, dont la buse variable, le tichodrome échelette et la chouette. »

    Le Parc national de Ceahlău a été déclaré Site d’importance communautaire en 2007 pour 13 habitats et pour quelques espèces de mammifères, d’amphibiens et de reptiles, ainsi que de plantes. Des projets ont été déroulés dans la zone, dans le but de la protéger et de préserver ces merveilles de la nature. (Aut.: Teofilia Nistor)

  • Le Massif de Făgăraş – futur Parc National

    Le Massif de Făgăraş – futur Parc National

    Le Massif de Făgăraş est le segment le plus représentatif et le plus précieux de la chaîne des Carpates. Il couvre environ 2000 km², que le gouvernement roumain a décidé de transformer en Parc National. Ce nouveau statut serait favorable au développement économique durable de la région, à l’environnement et aux communautés qui l’habitent. En faisant du Massif de Făgăraş une aire naturelle protégée, on assure la conservation et la protection d’une richesse naturelle extraordinaire qui doit être mieux gérée – estime Valentin Sălăgeanu, coordinateur de Greenpeace Roumanie pour cette campagne.

    Valentin Sălăgeanu : « Greenpeace considère comme bénéfique la création d’un nouveau parc national, notamment dans le Massif de Făgăraş, une des plus importantes réserves de biodiversité de Roumanie. Ce massif est une des zones sauvages les plus vastes et en même temps les plus menacées – et je pense surtout à ses forêts. L’équipe de Greenpeace s’y est rendue en août dernier et y a identifié quelque 800 hectares de forêts vierges, mais aussi 900 hectares sur lesquelles des forêts vierges ont été détruites ces 10 dernières années. Le Massif de Făgăraş est une des régions qui, en 2005, conservait encore une grande partie des forêts vierges et quasiment vierges de Roumanie et il serait souhaitable que ces forêts soient dorénavant préservées. C’est d’ailleurs ce que prévoit le récent Catalogue national des forêts vierges de Roumanie. Même si elles ne font pas partie des zones placées sous protection, les forêts devraient être gérées de manière responsable, sans exploitation agressive. Pour l’instant, cette région est intégrée au réseau Natura 2000, mais ceux qui en assurent la gestion ne font pas très bien leur devoir. L’organisme auquel la gestion du futur Parc national sera confiée devra être plus actif, plus présent sur le terrain, secondant la Garde forestière, ainsi que les organismes et les personnes responsables de la gestion des forêts ».

    Le Massif de Făgăraş est d’une grande biodiversité. Il comporte 27 types d’habitats naturels, 6 espèces de mammifères, 3 espèces d’amphibiens, 4 de poissons, 13 d’invertébrés et 66 plantes endémiques, toutes d’intérêt européen, véritable réservoir d’eau pure et le plus grand bassin forestier de Roumanie.

    La Roumanie compte 13 parcs nationaux, dont la superficie totale se chiffre à 317.500 hectares, représentant 1,5% du territoire roumain. L’Europe dispose au total de 271 parcs nationaux, couvrant 2,8% de la superficie du continent. (Aut.: Teofilia Nistor ; Trad. : Dominique)

  • Buşteni

    Buşteni

    Nous vous invitons dans la Vallée de la Prahova, plus précisément dans la station de montagne de Buşteni, également connue comme « la perle au pied du Mont Caraïman » ou « la porte des Monts Bucegi ». Située dans les Carpates Méridionales, dans le massif de Bucegi, la ville-station de Buşteni, qui se trouve à seulement deux heures de route de Bucarest, attend ses visiteurs en toute saison.

    Mihai Coleşi, coordinateur du centre de promotion touristique, nous explique pourquoi Busteni mérite bien un détour, en été aussi : « La station de montagne de Buşteni offre de nombreuses attractions à ses visiteurs. Les passionnés d’art peuvent visiter, au Château des Cantacuzène, l’exposition Van Gogh, la quatrième d’une série démarrée l’an dernier. Les trois autres ont été consacrées à Salvador Dali, à Pablo Picasso et à Marc Chagall. Les touristes sont très intéressés par les itinéraires balisés au bout desquels ils découvrent par exemple le Sphinx ou la Croix des héros de la nation, en haut du Mont Caraïman ».

    Busteni est le point de départ de pas moins de 200 trajets de randonnée, précise notre interlocuteur Mihai Coleşi: « ll y a des trajets courts, d’autres plus longs, qui supposent aussi l’utilisation de la télécabine. Certains itinéraires, comme celui qui mène à la Cascade Urlătoarea, sont faciles à parcourir à pied, une heure durant. Pourtant, le trajet jusqu’à la Vallée des pins nains des montagnes, par exemple, est plus difficile. Un autre, plus long et plus difficile, de 6-75 heures, permet d’atteindre le sommet Omul (l’Homme), à 2505 m d’altitude. Le balisage ont été refaits parles secouristes alpins de la ville de Busteni. La principale attraction reste sans doute la fraîcheur de l’air que l’on peut respirer dans la forêt, car il y a des vallée, telle la célèbre Vallée Blanche, où la neige est encore présente ».

    A ces atouts, s’ajoutent les sites touristiques qui sont autant d’attractions pour les touristes: la maison musée de l’écrivain Cezar Petrescu, le Palais des Cantacuzène, l’église du monastère Zamfira. Celle-ci est la première église entièrement décorée par le grand peintre roumain Nicolae Grigorescu, qui avait 18 ans à l’époque. Une autre église que l’on y découvre avec joie est l’Eglise princière, érigée en 1889 par les soins du Roi Carol Ier et de la Reine Elisabeth. (Trad. Mariana Tudose)

  • Les 120 heures des Carpates

    Les 120 heures des Carpates

    Si vous êtes motard passionné d’enduro ou si vous avez toujours rêvé de rencontrer des motards ou de voir quel esprit relie ce type de communauté, nous vous invitons au Banat, dans le sud-ouest de la Roumanie. Du 1er au 6 août, la région de la commune de Brebu Nou accueille la première édition des 120 heures des Carpates. Un rendez-vous EnduRoMania d’exploration de la nature à moto tout terrain, mais qui tente aussi de renouer avec une tradition d’amitié entre motards montagnards français et roumains. Cette épreuve de soft-enduro a aussi une dimension compétition, mais à l’abri de l’acharnement de la concurrence à tout prix. Les 120 heures des Carpates veut dire cinq jours de moto, d’amitié, de nature, d’écologie et de découverte culturelle, assurent les organisateurs. Nous en parlons avec Jean-Christian Tirat, organisateur de lévénement et vainqueur du premier EnduRoMania, en 1995, et avec Pascal Le Hen, président de l’Association Romania Franta Amicale France Roumanie, organisation qui s’est jointe à ce projet.





    Pour vous inscrire aux 120 heures des Carpates, contactez Sergio Morariu – sergio.enduromania@gmail.com ou Jean-Christian Tirat – jc.tirat@orange.fr

    Pour des raisons de sécurité et dorganisation, le nombre de places est limité.

  • A la une de la presse roumaine – 10.08.2015

    A la une de la presse roumaine – 10.08.2015

    En pleine saison des vacances d’été, les touristes roumains souhaitant se rendre en voiture sur les côtes bulgare, grecque et turque ne bougent pas trop en raison d’un renforcement des contrôles par la police bulgare aux frontières. Retour en Roumanie, sur les cimes des Carpates où les différents services de secours ne réussissent pas à retrouver un planeur et son pilote, portés disparus depuis quatre jours.



  • Protéger l’environnement  de Roumanie

    Protéger l’environnement de Roumanie

    La commissaire européenne aux Politiques régionales, Corina Creţu, a exprimé son inquiétude à l’égard du danger de destruction du paysage alpin par la création d’une nouvelle décharge publique au département de Suceava, dans le nord – est de la Roumanie. Cette déchetterie devrait s’étaler sur 4,4 hectares dans le voisinage d’un des plus beaux cols des montagnes roumaines, appelé Mestecăniş. Une fois terminée, elle devrait collecter toutes les ordures ménagères ramassées dans les montagnes de la région de Suceava.

    En apprenant la nouvelle, Corina Creţu a envoyé une lettre ouverte à la ministre roumaine de l’Environnement, des Eaux et des Forêts, Graţiela Gavrilescu, et au ministre des Fonds européens, Marius Nica. En voici un extrait: «Le paysage des Carpates est une des plus grandes richesses de la Roumanie et de l’Europe et je veux m’assurer que les fonds européens ne sont pas utilisés pour mettre en danger cette ressource inestimable», souligne Corina Creţu.

    Elle se joint ainsi à la population et aux médias de Roumanie qui tirent la sonnette d’alarme sur la construction de cette décharge écologique en tant que partie intégrante d’un projet plus ample de gestion des déchets dans le comté de Suceava. La commissaire européenne demande aux responsables roumains de vérifier si la construction respecte la législation en vigueur, rappelant que tout projet doit tenir compte de ses effets sur l’environnement.

    Par conséquent, les constructeurs sont tenus à consulter les autorités publiques, ainsi que les responsables locaux et nationaux en charge de l’environnement afin d’obtenir les autorisations et les accords nécessaires. Il faut également organiser des consultations publiques de la population, dès les premières étapes du projet. Dans sa lettre, Corina Cretu souligne toutefois qu’il s’agit d’un projet plus ambitieux, qui veut de jeter les bases d’un système solide de gestion intégrée des déchets au niveau du département de Suceava, soucieux des normes environnementales européennes en vigueur et des objectifs établis pour la Roumanie dans son Traité d’adhésion, au chapitre gestion des déchets.

    Par ailleurs, dans le sud-ouest de la Roumanie, au département de Hunedoara, plusieurs dizaines d’activistes venus des quatre coins du pays ont protesté ces jours-ci contre les déforestations à outrance et les exportations massives de bois. L’occasion également de dénoncer les constructions réalisées dans des aires naturelles protégées, dans les réserves et les parcs naturels ou dans leur voisinage immédiat, ainsi que la construction d’une micro centrale hydraulique sur la rivière Râul Alb, considérée comme une des dernières rivières de Roumanie qui n’a pas encore été affectée par l’intervention humaine directe.

    Cette manifestation a eu lieu une semaine après l’incident dans le Géoparc des Dinosaures ( aire protégée située dans le sud-ouest de la Roumanie), survenu entre les militants pour l’environnement et les représentants de la compagnie qui a démarré la construction de la centrale sur la rivière mentionnée. Suite à cet incident, les responsables sont en train d’examiner les permis de construire de la micro centrale hydraulique en question. (Trad. Valentina Beleavschi)

  • Retour des bisons d’Europe dans les Carpates Méridionales

    Retour des bisons d’Europe dans les Carpates Méridionales

    Disparus pendant deux siècles du territoire roumain, les bisons sont de retour dans les Carpates Méridionales. Ils ne sont pourtant pas venus tous seuls, ils ont été amenés de plusieurs centres de reproduction dEurope au pied des Monts Ţarcu. Cette zone sétendant sur près de 60 mille hectares a été choisie pour le repeuplement en raison des conditions naturelles très propices.



    Adrian Hăgătiș, du Fonds Mondial pour la Nature Roumanie, est le manager de ce projet. Il nous raconte larrivée des bisons: « Le transport des bisons a été difficile à organiser et il a nécessité beaucoup de préparatifs et de logistique. Pourtant, tout sest très bien passé. Il sagissait du plus grand transport de bisons jamais réalisé en Europe – soit 17 exemplaires. Il ont été lâchés, sans incidents, dans un enclos dacclimatation, où ils seront gardés pendant un mois. Ensuite, ils seront transférés dans un autre enclos, avant dêtre entièrement mis en liberté, cet automne. »



    Le repeuplement en bisons dEurope des Carpates Méridionales est un projet de la Fondation « Rewilding Europe » et du Fonds Mondial pour la Nature Roumanie. Lobjectif du projet est de créer une population dau moins 500 bisons dici 2025. Ces bisons, qui vivront en troupeaux, doivent peupler un million et demi dhectares dans la zone de montagne et les vallées bordant lextrémité sud de la chaîne des Carpates.



    Adrian Hăgătiș: « Il y a 200 ans, les bisons dEurope peuplaient toutes les zones de basse montagne et les collines de Roumanie, mais le braconnage et la chasse excessive les ont fait disparaître. Ils ont été de retour, dans les années 50, dans la Réserve de la forêt Slivuţ, de la contrée de Hațeg, où deux exemplaires ont été amenés de Pologne. Dautres réserves ont été créées par la suite, à Neagra Bucșani, Vama Buzăului, à Brasov et à Vânători Neamț. A Vânători Neamț aussi, ces bêtes ont été mises en liberté, mais il sagit dune population, comptant un nombre dexemplaires plus petit, soit 12 bisons, dont 10 mis en liberté et 2 nés en liberté. 6 autres bisons, venus il y a deux semaines du Royaume Uni, seront mis en liberté prochainement. Il y a donc deux programmes de mise en liberté de ces animaux: celui de Vânători Neamţ et le nôtre, qui est situé dans les monts Ţarcu, du comté de Caraş Severin. »



    Quelque 5 mille bisons sont recensés actuellement dans le monde, dont 3.400 seulement vivent en troupeaux, en liberté ou en semi-liberté. La Roumanie compte parmi les 9 pays européens où lon rencontre des bisons à létat sauvage. Les 8 autres pays sont la Lettonie, la Lituanie, le Bélarus, lUkraine, la Pologne, la Slovaquie, la Russie et lAllemagne. (Trad. : Dominique)

  • A la Une de la presse roumaine du 24.09.2013

    A la Une de la presse roumaine du 24.09.2013

    Deux militaires roumains ont été tués en Afghanistan, l’occasion pour la presse bucarestoise de s’interroger combien coûte la vie d’un soldat roumain participant à une telle mission. Les journaux roumains font également le portrait du premier Roumain entré au Bundestag, suite aux élections parlementaires de dimanche, en Allemagne, et lèvent le rideau sur un projet ayant couvert cinq pays de la région et portant sur l’histoire de la transhumance dans les Carpates.