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  • Le courrier des auditeurs du 17.01.2025

    Le courrier des auditeurs du 17.01.2025

    Bonjour et soyez les bienvenus à une nouvelle édition du courrier des auditeurs que je suis très heureux d’animer, comme d’habitude. Finies les fêtes d’hiver et les vacances, retour au travail ou à l’école. Au revoir les célébrations et les cadeaux, bienvenue les factures salées de gaz ou d’électricité, bienvenue les majorations de taxes et la hausse du prix des carburants. Heureusement que la météo est assez douce et que les épisodes de grand froid sont assez courts et les journées – pour la plupart ensoleillées. En Roumanie, l’atmosphère politique reste tendue, dans l’attente des nouvelles élections présidentielles au mois de mai. On assiste à toute une série de coups contraints qui ne font qu’approfondir l’incertitude et la tension.

     

    La Journée mondiale de la radio 2025

     

    Et nous commençons par une nouvelle journée spéciale sur les ondes de RRI : la Journée mondiale de la radio 2025, célébrée le 13 février avec pour thème, cette fois-ci, radio et changement climatique. La Journée Mondiale de la Radio 2025 célèbre donc les nombreuses opportunités qu’offre la radiodiffusion pour mettre en avant les questions liées au changement climatique. À une époque marquée par la vitesse vertigineuse de l’innovation technologique et l’obsolescence rapide d’une nouvelle plate-forme brillante après l’autre, la radio entame son deuxième siècle de service en tant que l’une des formes de média les plus fiables et les plus utilisées au monde.

    Je vous rappelle aussi que, proclamée en 2011 par les États membres de l’UNESCO et adoptée par l’Assemblée générale des Nations Unies en 2012 comme Journée internationale des Nations Unies, le 13 février est devenue la Journée mondiale de la radio (JMR). Alors que l’Accord de Paris prend une importance capitale, les radios contribuent à la réalisation de ses objectifs internationaux en accompagnant les populations face au changement climatique grâce à la diffusion de l’information factuelle, la parole donnée aux auditeurs, les émissions dédiées … Et c’est le cas aussi de RRI qui vous invite à vous exprimer dans le cadre d’une émission spéciale sur le thème « radio et changement climatique ».

     

    Quel est le rôle de la radio dans la lutte contre les changements climatiques ? La radio peut-elle encore aider à changer les mentalités afin d’avoir une meilleure implication des communautés dans cette lutte ?

     

    Nous attendons avec intérêt vos réponses écrites, arguments à l’appui, par email, dans les plus brefs délais, aux adresses : fran@rri.ro ou service_francais_rri@yahoo.fr Nous attendons vos avant le 7février pour pouvoir les inclure dans notre émission spéciale du jeudi 13 février ! Nous vous attendons nombreux.

     

    Vos veux pour la nouvelle année 2025

     

    Place maintenant à vos messages et questions. Je commence par vos messages et voeux à l’occasion du Nouvel Aan. Grand merci et salutations à nos amis du Radio DX club Auvergne, qui nous ont envoyé une carte postale virtuelle nous disant : « Meilleurs voeux à vous toutes et à tous, amis des ondes francophones, proches ou lointains. Il est encore temps de vous souhaiter une Douce Année 2025 pleine de projets, de rêves, de belles émissions radios, de rencontres, de partages, de  liens tissés avec les auditeurs…et également une Bonne Santé pour vous et tous ceux qui vous sont chers ! Un grand merci à vous tous, animateurs des radios internationales francophones qui, par vos émissions, permettez d’ouvrir nos horizons et d’enrichir nos connaissances tout en contribuant à maintenir l’usage de la langue française dans votre pays et dans le monde ! » Merci beaucoup chers amis pour ces voeux. Nous vous souhaitons également une excellente année 2025.

     

    Meilleures salutations aussi à M Pierre Mvuezolo Phoba de la République démocratique du Congo qui nous écrit : « Je vous transmets mes vœux les meilleurs pour 2025 et plein succès dans votre travail ». Merci beaucoup cher auditeur.

    Salutations et meilleurs veux pour la nouvelle année aussi à Roger Poingt, Farid Boumechaal, ainsi qu’à Muhammad Aqeel Bashir du club des auditeurs du Pakistan.

     

    Deux questions de la part de Jacques Augustin

     

    Nous remercions aussi Jacques Augustin de France pour la carte de voeux qui accompagne son rapport d’écoute. Vous nous posez aussi deux questions. La première vise l’actualité politique et notamment l’élection présidentielle.

    « Calin Georgescu peut-il se représenter? » demande notre auditeur au sujet d’une éventuelle nouvelle candidature du controversé candidat indépendant Calin Georgescu qui a fait la surprise générale en important haut la main le premier tour du scrutin présidentiel du 24 novembre dernier, devançant le premier ministre social-démocrate Marcel Ciolacu et la représentante du principal parti démocratique de l’opposition de droite, Mme Elena Lasconi, de l’Union Sauvez la Roumanie. Eh bien, M Augustin, pour rappel, la Cour Constitutionnelle de Roumanie a annulé les élections présidentielles roumaines en invoquant des ingérences extérieures venues de la part d’acteurs étrangers étatiques et privés. Par ailleurs, une enquête vise déjà le financement de la campagne de Calin Georgescu. Celui-ci a déclaré n’avoir rien dépensé pour sa campagne électorale pour l’élection présidentielle, alors que, forcément, pour être aussi présent sur la Toile, il faut dépenser des sommes considérables. Pour l’instant, du moins théoriquement, rien n’empêche M Georgescu de se porter de nouveau candidat à la présidentielle roumaine. Mais, à mon avis, une nouvelle participation de sa part serait improbable. D’ailleurs, il existe le précédent créé par Cour Constitutionnelle de Roumanie en interdisant à l’ultra-nationaliste Diana Sosoaca de se porter candidate à cause de ses propos extrémistes, antisémites et xénophobes, contraires au parcours européen et euro-atlantique de la Roumanie. De l’avis de certains experts, en vertu de ce précédent, toute personne qui se déclaré contraire au statut de la Roumanie de membre de l’UE et de l’OTAN ne peut pas prêter serment d’investiture, puisque l’intégration européenne et euro-atlantique figurent dans la Constitution de la Roumanie. Par conséquent, la question logique qui se pose ainsi est : « pourquoi la Cour Constitutionnelle avait-t-elle permis à Calin Georgescu de se porter candidat de premier abord, en novembre ? » Voici une question difficile, à laquelle la Cour Constitutionnelle elle-même n’a pas de réponse. Rien n’est donc garanti non plus dans le cas des présidentielles de mai prochain.

     

    Deuxième question de M Augustin : « Quelle place les femmes occupent-elles dans le monde de la chanson roumaine? Leur est-il facile de faire carrière? » Cher ami, les femmes ont toujours été présentes sur la scène musicale roumaine. D’ailleurs, le long du 20e siècle, les femmes ont constamment figuré parmi les artistes les plus appréciés de Roumanie. Une des premières stars de la chanson roumaine des années ’30 à ’50 a été Maria Tanase, surnommée « la Piaf roumaine ». Puis, dans les années 60 et 70, des artistes telles Margareta Pâslaru et Corina Chiriac se lançaient sur la scène roumaine. Dans les années 1980 et 1990, Loredana devenait la chanteuse roumaine contemporaine la plus appréciée. Et les exemples se poursuivent avec les girl-bands des années ‘90 et 2000 tels Asia et André, les artistes dance des années 2010, telles Inna et ensuite les chanteuses originaires de la République de Moldova, telles Irina Rimes. Je n’ai passé en revue qu’une très petite série de chanteuses roumaines à succès, puisque le temps ne me permet pas de les d’énumérer toutes, mais je vous invite à suivre nos émissions musicales consacrées à la musique traditionnelle, au jazz et à la chanson roumaine pour connaitre toutes les stars de notre musique.

     

    Christian Ghibaudo – 2025, pas très différente de celle qui vient de s’achever

     

    Je salue aussi Christian Ghibaudo de France qui nous écrit : «  Et voilà l’année 2025 est commencée.  Comment sera-t-elle, oh pas besoin d’être divin, cela ne devrait pas être très différent de celle qui vient de s’achever. Dernièrement, vous nous faisiez part de l’inquiétude des Roumains pour 2025, bien je pense que la plupart des européens sont inquiets. L’économie de l’UE retrouvera-t-elle une embellie ? Personnellement, j’ai peur de l’effondrement de la zone Euro, même si la Roumanie utilise toujours sa monnaie nationale, cela aura aussi des conséquences. »

    A ce sujet, je dois rappeler que l’objectif de la Roumanie d’adopter la monnaie unique semble complètement oublié. Après 2024, le gouvernement de Bucarest avait annoncé 2029 comme date butoir pour adhérer à la zone euro, pour éviter ensuite tout propos à ce sujet. De toute façon, en juillet dernier la Commission européenne a déclaré haut la main que la Roumanie ne remplissait pas plusieurs critères nécessaires à l’adoption de l’Euro : la stabilité des prix, les finances publiques, le critère du taux de change et celui de convergence des taux d’intérêt à long terme. Par contre, nos voisins au sud, les Bulgares, pourraient adopter l’euro bien avant nous. Même si la monnaie roumaine et le taux de change demeurent des outils importants pour les autorités de Bucarest, qui contribuent à la stabilité économique du pays, il ne faut pas ignorer non plus le fait qu’assurer la stabilité du Leu est essentielle par temps de crise. Rien qu’un exemple, après le premier tour du scrutin présidentiel et l’arrivée en tête de Calin Georgescu, la Banque centrale roumaine a dû injecter sur le marché quelque 1,7 milliards de dollars de sa réserve en devises, rien que pour maintenir le taux de change à 5 lei pour un euro. Je reviens à l’email de M Ghibaudo qui poursuit : « L’entrée en fonction du Président Trump sera-t-elle une bonne chose pour l’UE, s’il arrive à stopper la guerre en Ukraine. Cela nous permettra de retrouver un peu stabilité économique et politique. Par contre, si les USA se détournent de l’OTAN, cela ne sera pas une très bonne chose. Enfin l’avenir le dira… Par contre, en ce mois de janvier, une bonne nouvelle, l’entrée en totalité de la Roumanie et de la Bulgarie dans l’espace Schengen. Une bonne chose, peut-être la meilleure de ce début d’année ? » s’interroge notre auditeur. Effectivement, oui, l’entrée complète de la Roumanie et de la Bulgarie dans l’espace Schengen est la meilleure nouvelle de ce début d’année. S’y ajoute la nouvelle de l’élimination des visas pour des buts touristiques et d’affaires aux Etats-Unis. Désormais, le passeport roumain est en 6e position dans le classement des passeports les plus puissants au monde, en même position que les passeports britannique, australien et canadien. Par ailleurs, au sujet de Schengen, comme beaucoup de mes compatriotes, je compte bénéficier de l’adhésion à l’espace Schengen de libre circulation européenne l’été prochain, lors des vacances prévues en Grèce. Finies les longues files d’attente surtout à la frontière entre la Bulgarie et la Grèce. Mais hormis les touristes, l’adhésion à Schengen aidera énormément l’industrie roumaine. En effet, les poids lourds devaient patienter pendant des journées entières au postes-frontières, générant ainsi des délais de livraison et des coûts de transport supplémentaires. Autant de bénéfices de cette adhésion longuement attendue.

    Et c’est ici que s’achève notre courrier des auditeurs d’aujourd’hui. A très bientôt !

  • Coopération parlementaire entre la Roumanie et la République de Moldova

    Coopération parlementaire entre la Roumanie et la République de Moldova

    La Roumanie et la République de Moldova entretiennent des relations extrêmement étroites, étant donné leur communauté de langue, d’histoire, de culture et de traditions. Les deux pays voisins organiseront, en première, une session conjointe de leurs parlements dans un proche avenir. L’annonce a été faite par le président du Parlement moldave, Igor Grosu, à l’issue d’une rencontre à Chişinău avec Marcel Ciolacu, président de la Chambre des députés de Bucarest. Igor Grosu s’est félicité de ce que la première réunion conjointe des parlements des deux pays ait lieu à Chişinău, ce qui donne un signal clair de soutien au gouvernement en place. Il a déclaré que les relations bilatérales étaient excellentes et que la Roumanie était le meilleur partenaire économique et l’ami le plus proche en matière de soutien à l’adhésion de la République de Moldova à l’Union européenne.



    Pour sa part, Marcel Ciolacu a affirmé que Bucarest avait toujours été aux côtés de Chişinău et a réaffirmé l’engagement de la Roumanie à soutenir l’intégration au bloc communautaire. « La place de la République de Moldova est dans l’Union européenne. Il n’y a pas d’autre voie de développement pour la République de Moldova que l’entrée dans l’Union européenne », a déclaré Marcel Ciolacu. Début mars dernier, la présidente de ce pays, Maia Sandu, a signé la demande d’adhésion, une initiative considérée historique, car elle est intervenue dans un contexte régional difficile, généré par l’invasion militaire russe en Ukraine voisine et par la crise des réfugiés ukrainiens arrivés sur le territoire de la République de Moldova. Des demandes similaires avaient déjà été soumises par la Géorgie et l’Ukraine. « Il semble que nous ayons affaire à une guerre à long terme, qui nous affectera tous », a déclaré Marcel Ciolacu. Il a ajouté qu’il est évident que Bucarest et Chişinău doivent s’aider à surmonter ces crises économiques et que les citoyens doivent être soutenus par les deux gouvernements pour dépasser cette période le plus vite possible. Dans le même temps, le président de la Chambre des députés de Bucarest est d’avis que l’État voisin n’a pas besoin de soutien militaire.



    « Je pense que la République de Moldova n’a pas besoin d’une aide militaire, elle doit plutôt sécuriser ses frontières, ce qui est bénéfique pour l’ensemble de l’Europe. Et là, je pense que c’est un domaine où la Roumanie doit s’investir encore plus avec la République de Moldova. En effet, la Roumanie est un bouclier pour cette dernière, et elle doit l’être. »



    Marcel Ciolacu s’est également entretenu avec la cheffe de l’Etat, Maia Sandu, qui a remercié pour le soutien apporté par la Roumanie à son pays. Elle faisait référence notamment à l’aide non remboursable de 100 000 000 d’euros, convenue lors de la réunion conjointe des gouvernements à Chişinău et Bucarest en février dernier, et aux 10 000 000 d’euros annoncés lors de la conférence de Berlin du mois d’avril. En outre, après la rencontre avec la Première ministre Natalia Gavriliţă, Marcel Ciolacu a déclaré que la Roumanie soutenait fermement l’extension de l’assistance financière de l’Union européenne à la République de Moldova.


    (Trad. : Ligia)

  • Discours du président Zelensky au Parlement roumain

    Discours du président Zelensky au Parlement roumain

    Depuis l’invasion non provoquée et illégale de l’Ukraine par la Russie le 24 février dernier, le leader de Kiev, Volodymyr Zelensky, a eu des interventions vidéo dans les parlements du Royaume-Uni, du Canada, des États-Unis, d’Allemagne, d’Italie, d’Israël et de Pologne, au Parlement européen ou encore au sommet de l’OTAN de Bruxelles, au mois de mars. Lundi, c’était au tour des parlementaires roumains d’écouter le plaidoyer, par visioconférence, du président Zelensky pour la cessation de la guerre. C’était peu après sa visite à Boutcha, près de Kiev — théâtre d’atrocités attribuées aux Russes qui ont suscité la consternation et des réactions de condamnation ferme dans le monde entier. D’ailleurs, avant le message adressé par le président de l’Ukraine aux parlementaires roumains, des images des horreurs de la guerre ont été présentées dans la salle de réunion plénière : cadavres jonchant les rues, bâtiments détruits, fosses communes…



    Dans son discours, le président Zelensky a dressé un parallèle entre l’ancien régime communiste dictatorial de Nicolae Ceauşescu, fondé sur l’intimidation et la répression, et celui de la Russie, « inapproprié », « qui a perdu tout lien avec la réalité », « prêt à sacrifier des millions de vies, afin de réaliser ses idées folles ». Ceci étant, Volodymyr Zelensky a demandé un embargo total contre la Russie, affirmant que l’Union européenne devait priver Moscou de toute ressource économique et financière, afin de l’amener ainsi à rechercher la paix avec l’Ukraine et avec l’Europe dans son ensemble. Car, selon le dirigeant de Kiev, l’Ukraine n’est pas la dernière cible de l’agression russe, vu qu’il n’y a qu’un pas de son pays à la République voisine de Moldova, majoritairement roumanophone. « À présent, c’est le sort de toute l’Europe centrale et de la région de la mer Noire qui se décide sur le territoire de l’Ukraine », a martelé Volodymyr Zelensky.



    Selon lui, « chaque politicien du monde démocratique doit soutenir l’Ukraine sous quelque forme que ce soit avec des armes », et « les militaires russes [doivent] répondre devant la loi pour les crimes commis dans les territoires occupés de l’Ukraine ».



    Le président Zelensky a remercié le peuple roumain d’avoir aidé ses concitoyens réfugiés et s’est déclaré convaincu que la Roumanie participerait à la reconstruction de l’Ukraine après la guerre. Et quand la situation le permettra – a-t-il dit – il souhaitera avoir un dialogue avec Bucarest au sujet de la protection de la communauté ukrainienne de Roumanie et de la communauté roumaine d’Ukraine.



    « Je suis convaincu que, tout comme nous prenons soin de vos citoyens, vous prendrez également soin des citoyens ethniques roumains », a souligné le premier ministre Nicolae Ciucă, qui a assisté au discours de Volodymyr Zelensky au Parlement. Car une communauté roumaine forte d’un demi-million de personnes vit en Ukraine, et il existe aussi une communauté ukrainienne d’environ 50 000 personnes qui vit en Roumanie. Le président de la Chambre des députés, Marcel Ciolacu, a rappelé que les Roumains de souche d’Ukraine se battent, ces jours-ci, pour la liberté du pays dans lequel ils vivent et dans lequel ils élèvent leurs enfants, ce qui constitue l’expression la plus sincère du lien profond entre la Roumanie et l’Ukraine. Ce qui se passe en Ukraine est inacceptable et nous avons le devoir de ne pas rester passifs – a également déclaré le président du Sénat, Florin Cîţu.


    (Trad. : Ligia)


  • Le Parlement roumain soutient l’Ukraine

    Le Parlement roumain soutient l’Ukraine

    Le Parlement roumain condamne fermement l’agression armée massive de la Fédération de Russie contre l’Ukraine, précédée par la reconnaissance par la Russie de l’indépendance des entités séparatistes autoproclamées de Donetsk et de Lougansk, parties composantes du pays voisin. La réunion plénière conjointe des deux Chambres du Parlement de Bucarest a adopté lundi une déclaration rejetant résolument le comportement irresponsable de Moscou et appelant à un arrêt immédiat et inconditionnel de l’agression militaire ainsi que le retrait de toutes les forces russes d’Ukraine. Le texte de la déclaration a été lu par téléphone par Nicolae Miroslav Petreţchi, député du Groupe des minorités nationales :



    « Le Parlement roumain réaffirme la pleine solidarité avec l’Ukraine et le peuple ukrainien confronté à l’agression de la Fédération de Russie et exprime son soutien à l’octroi d’une aide humanitaire aux citoyens ukrainiens, y compris aux personnes qui choisissent de se réfugier en Roumanie. »



    Le symbolisme du moment est multiple : outre le fait que Nicolae Miroslav Petreţchi est le représentant au Parlement de l’Union des Ukrainiens de Roumanie, il a lu le texte de la déclaration de Sighetu Marmaţiei (nord), où il se trouvait dans un centre d’aide humanitaire pour réfugiés. Car les Roumains se sont mobilisés dès le premier jour de l’agression de la Russie contre l’Ukraine pour soutenir leurs semblables, des innocents, qui fuient en nombre impressionnant les hostilités et choisissent la Roumanie comme refuge, parmi d’autres pays. La commissaire européenne aux Affaires intérieures, Mme Ylva Johansson, qui était en Roumanie lundi, s’est déclarée impressionnée par la solidarité des Roumains.



    « Le déclenchement de l’invasion russe dans la nuit du 23 au 24 février 2022 est une attaque contre la vie et le destin des citoyens ukrainiens qui souhaitaient pouvoir exercer un droit fondamental en toute démocratie, le droit de choisir leur propre voie » – lit-on la déclaration du Parlement de Bucarest, qui affirme que maintenant, huit ans après l’annexion illégale de la Crimée, l’Ukraine est punie pour son choix souverain, la Russie souhaitant réécrire l’histoire et rediviser le monde en sphères d’influence par des actes d’agression non provoqués et injustifiés. Le député Nicolae Miroslav Petreţchi a conclu :



    « Nous rappelons qu’une grande communauté ethnique roumaine vit en Ukraine, qui contribue à la richesse et à la diversité de la société ukrainienne et constitue un pont solide entre nos pays. Les membres de la communauté ethnique roumaine ont été et sont des citoyens loyaux et fidèles de l’Ukraine, qui comprennent les obligations qui leur incombent en vertu de ce statut. Et aussi, comme tous les autres citoyens de l’Ukraine, ils ont des attentes naturelles et légitimes que leurs droits soient pleinement respectés. Le Parlement roumain exprime sa conviction que l’avancement de l’Ukraine sur la voie des réformes démocratiques, de l’État de droit et du rapprochement de l’Europe facilitera la réalisation plénière de tous ces desiderata. »



    Le Parlement de Bucarest a réaffirmé son ferme soutien aux aspirations européennes et euro-atlantiques de l’Ukraine.


    (Trad. : Ligia)


  • L’école des anciens

    L’école des anciens

    Mariana Mereu a grandi dans le village de Geoagiu de Sus, dans le département d’Alba (centre), au sein d’une communauté attachée aux traditions, dans laquelle la couture, le tissage, les danses et les chants traditionnels avaient une place centrale. Aujourd’hui elle continue de promouvoir ces traditions. Pour ce faire, elle a participé à des foires du tourisme, des expositions et conférences thématiques et a fait l’acquisition d’une importante collection ethnographique. Mariana Mereu a aussi organisé « l’Ecole des anciens » (Şcoala bunicilor), où ceux qui le désirent peuvent apprendre l’art de tisser, de coudre ou de cultiver et travailler le chanvre afin de fabriquer des objets artisanaux.


    Mariana Mereu a fait de sa maison une école, « l’Ecole des anciens », un lieu de transmission des traditions :



    « J’ai toujours gardé et pris grand soin de mes costumes traditionnels, je n’ai jamais rien jeté parmi les vieux objets de la maison. Le métier à tisser à toujours fait partie des meubles et ma mère et ma grand-mère l’utilisaient. J’ai pris goût au tissage, à la couture et au filage de la laine. J’adore ça, si je pouvais je ne ferais que ça. J’aimerais que tout le monde puisse apprendre, les enfants, les gens de tout âge et de tout horizon. Même ici, au village, j’ai organisé des veillées et des ateliers. »



    Mariana Mereu constate, à regret, que ce sont surtout les étrangers qui s’intéressent à ces traditions.



    « L’année dernière nous avons accueilli une famille de Français à qui nous avons appris à coudre et à tisser, et qui s’est rendue dans la région du Maramureş (dans le nord de la Roumanie) pour apprendre à faucher l’herbe. Ils ont payé afin d’apprendre tout ça. Voilà où nous en sommes aujourd’hui ! Très peu de jeunes savent encore faucher de nos jours, car tout est automatisé. Ils peuvent le faire s’ils sont payés, car ils ont besoin de gagner leur vie comme tout le monde. »



    Mariana Mereu nous a raconté avec passion comment elle cultive le chanvre, le file et le tisse, et son envie de partager ces traditions ancestrales avec les autres. Pour le reste, elle fabrique des serviettes et costumes traditionnels en fibre de chanvre.



    « Cela fait maintenant sept ans que je cultive le chanvre. J’ai commencé sur le métier à tisser chez une dame qui n’est plus là aujourd’hui, et qui avait du chanvre dans son grenier. Ce n’est pas une mince affaire. Il faut obtenir des autorisations, c’est très difficile. Et quand on croit que tout est réglé, un nouveau problème se présente. La préparation du chanvre aussi est un sacré travail. Il faut le faire sécher, puis faire de petits paquets que l’on met de nouveau à sécher, avant le rouissage. On recouvre le tout de pierres afin de les maintenir sous l’eau, et après une semaine, lorsque la fibre commence à se détacher de la tige, alors c’est qu’il est prêt. On recueille la fibre, on la nettoie et on la met de nouveau à sécher. Lorsqu’elle commence à joliment blanchir, on peut la tiller, la peigner, la filer et la travailler. C’est un processus long et fastidieux, mais cela vaut la peine. On fait quelque chose de ses propres mains, à partir d’une plante, faire une blouse roumaine, c’est magique ! Honnêtement, je ne fais pas ça pour l’argent. Personne ne semble apprécier ce travail à sa juste valeur. Cela m’affecte, et si je ne reçois pas le juste prix, je renonce et je me contente de faire des cadeaux. »



    Mariana Mereu regrette que le travail effectué par les femmes et les jeunes filles désireuses de partager ces traditions ne soit pas reconnu à sa juste valeur.



    « Par exemple, lorsque l’on demande 50 lei (10 euros) pour une paire de bas de laine ou en fibre de chanvre, les clients trouvent ça trop cher. Mais une paire de bas ne se fabrique pas en une journée ! L’été, les bas de laine empêchent la transpiration, car la laine est vide à l’intérieur, comme les macaronis, idem pour le chanvre. Cela tient chaud en hiver, et permet de rafraîchir en été. »



    Puisqu’elle travaille le chanvre, Mariana Mereu a décidé de créer une fête en son honneur. C’est ainsi qu’elle a célébré l’été dernier la 4ème édition de la Journée du chanvre, à laquelle ont aussi pu participer les touristes. Les plus curieux ont pu découvrir l’ensemble du procédé, de la plantation à la récolte de la fibre utilisée dans la fabrication de vêtements, de tissus et de costumes traditionnels, à l’époque où chaque foyer cultivait et travaillait son propre chanvre.


    Notre interlocutrice espère voir ces traditions retrouver du soutien.



    « Je souhaiterais vraiment que les responsables politiques décident de rémunérer les artisans qui effectuent ce travail, ainsi que ceux qui souhaitent l’apprendre. J’ai cru comprendre que c’était le cas dans d’autres pays. C’est une bonne motivation pour ceux qui travaillent, cela les encourage à continuer. Ils n’ont pas à avoir honte d’être paysans, ni d’être roumains. Ils ne doivent pas oublier leur langue, leur tenue vestimentaire, car on dit que la culture d’un peuple doit se porter tel un vêtement de fête ! De quel vêtement de fête parle-t-on ici ? Du costume traditionnel ! J’encourage tout le monde à essayer, au moins une fois, de tenir une quenouille entre les doigts, à voir à quoi ressemble un mouton. Si l’on ne sait pas faire tout ce travail, on n’a aucun moyen d’en apprécier le résultat. »



    Mariana Mereu et les membres de son association sont convaincus du potentiel touristique de la région et du talent de ses artisans. C’est pourquoi ils souhaitent que Geoagiu de Sus soit la plus visible possible sur la carte culturelle et touristique du département.


    (Trad : Charlotte Fromenteaud)

  • La migration entre défis et bénéfices

    La migration entre défis et bénéfices

    Le 18 décembre, c’est à la Basilique des 12 Apôtres de Rome qu’a eu lieu la sixième édition du Concert de Noël, intitulé « Les traditions par les yeux des enfants ». Les organisateurs, lAssociation Insieme per lAthos, lAccademia di Romania et lépiscopat roumain orthodoxe dItalie, ont fait savoir que la plupart des enfants participant au concert, bien que nés en Italie, demeurent toujours fortement attachés aux vieilles coutumes roumaines, transmises par leurs parents, mais aussi grâce à l’action des paroisses roumaines d’Italie, qui organisent en outre des cours de langue roumaine. Invité à Radio Roumanie, leurodéputé Eugen Tomac évoque la manière dont ces communautés roumaines s’organisent à l’étranger, mais aussi la place tenue par l’Etat roumain dans la vie de ces communautés.



    « Nous avons organisé des écoles de weekend, car nous comptons beaucoup de communautés orthodoxes, catholiques, gréco-catholiques, protestantes et néo-protestantes partout dans le monde. Jen ai visité beaucoup, et j’ai vu que, là où les gens sentaient quils avaient besoin de sorganiser, ils se sont organisés. Et il y a quelque chose dextrêmement important. Jai rencontré des Roumains qui ont quitté le pays depuis plusieurs années, qui se sont intégrés et qui parlent, même en famille, la langue du pays où ils vivent. Alors, parfois leurs enfants n’ont pas eu l’occasion d’apprendre le roumain à la maison, parfois ils l’ont oublié au bout de quelques années. Javais rencontré aussi des Roumains qui ont quitté le pays depuis 40 ou 50 ans, qui ont eu des enfants à létranger, mais qui ne parlaient que le roumain à la maison. Ils observent les coutumes et les fêtes traditionnelles, comme s’ils étaient partis hier. Tout cela est une question de vision et de volonté. Si vous vous souciez de votre propre identité, cultivez-la et gardez-la, telle que vous lavez héritée, et connectez-vous à votre communauté. Sinon, les identités se perdent et les gens s’assimilent. Cest une réalité que jai connue, que jai vue de mes propres yeux. Ce que lÉtat roumain devrait cependant faire, cest de créer des outils pour soutenir ces écoles de weekend, les associations, les institutions culturelles, qui devraient avoir un programme beaucoup plus cohérent, beaucoup plus riche en événements et, bien sûr, encourager les réseaux qui se créent sur internet. Car internet est devenu un formidable outil qui permet à la diaspora de se tenir au courant de tout ce qui se passe au pays, sans trop defforts. »



    Le nombre d’ethniques roumains qui vivent de nos jours hors des frontières nationales est estimé à près de 10 millions, y compris les communautés historiques vivant dans les pays voisins de la Roumanie. La plupart de ceux qui ont choisi de quitter le pays durant les dernières décennies se trouvent actuellement en Italie, en Espagne et au Royaume-Uni, tandis que les communautés historiques sont situées en République de Moldova, en Ukraine et en Serbie. Les dernières informations en date sur la mobilité de l’émigration roumaine font cependant état d’un changement de cap. En effet, si lItalie, lEspagne, le Portugal et la Grèce ont longtemps constitués les destinations privilégiées de l’émigration roumaine récente, la tendance actuelle semble privilégier la France et le Royaume-Uni, voire le Nord de l’Europe, soit le Benelux, l’Allemagne, le Danemark et les pays scandinaves.



    Toujours selon les dernières estimations en date, l’on remarque une accélération de la migration originaire des communautés roumaines historiques qui vivent hors des frontières nationales vers l’Europe de l’Ouest. Quoi qu’il en soit, qu’ils vivent à proximité des frontières roumaines ou dans des régions éloignées, les Roumains se sont, certes, adaptés aux pays d’accueil, tout en se voyant confrontés à divers défis. L’on va noter, par exemple, que la minorité roumaine de Serbie, notamment les ethniques roumains qui vivent dans la vallée du Timoc, est toujours confrontée à l’absence de reconnaissance de lÉglise orthodoxe roumaine dans ce pays. Aussi, au-delà de la région de Voïvodine, la diffusion des émissions radio en langue roumaine demeure extrêmement limitée, autant que laccès à léducation et aux services religieux déroulés en roumain. Le député européen Eugen Tomac précise :



    « La situation des Roumains qui vivent dans des pays voisins de la Roumanie constitue un sujet à part et varie selon le pays. Déjà, la situation de la République de Moldova est un sujet extrêmement complexe en soi, la relation avec les ethniques roumains de Serbie, les relations avec les ethniques roumains qui vivent dans les autres pays des Balkans, tout cela est un sujet assez complexe. Il faudrait nous pencher davantage sur ces situations particulières, qui requièrent une certaine attention et lemploi doutils autres que les seuls traités bilatéraux. Ces Roumains se confrontent à des situations pas toujours réjouissantes, des situations que l’Etat roumain, et je le dis avec un certain regret, traite souvent de manière plutôt superficielle. Et je ne parle pas ici des positions du ministère des Affaires étrangères, mais je vise notamment le respect des droits du demi-million d’ethniques roumains qui vivent en Ukraine, en Bucovine de Nord, au sud de la Bessarabie, et dans le Maramures historique. »



    Quant à la situation des Roumains qui travaillent dans lUE, sans pour autant s’y être établis de façon définitive, ils se voient parfois confrontés à des conditions de travail harassantes et pas conformes aux normes légales en vigueur. C’est pourquoi une bonne connaissance de leurs droits, de même que l’accès à une assistance adéquate de la part des autorités des pays dans lesquels ils se trouvent constituent des sujets prioritaires. Il s’agit d’outils qui peuvent prévenir de tels abus, martèle l’eurodéputé Eugen Tomac, qui milite pour une meilleure présence consulaire et pour une meilleure défense des droits des Roumains de l’étranger de la part des autorités roumaines.


    (Trad. Ionut Jugureanu)

  • Ateliers sans frontières (Ateliere fara frontiere)

    Ateliers sans frontières (Ateliere fara frontiere)

    Au sein de lespace communautaire, la société civile joue un rôle actif dans latteinte de la neutralité climatique, que lUE sest proposé davoir à lhorizon 2050 par le Pacte vert européen. Afin dencourager les initiatives dans ce domaine, le Comité économique et social européen a lancé le Prix de laction climatique. Histoire de mettre en lumière limportance davoir une approche générale des politiques climatiques à tous les niveaux de la société. Le Comité espère inspirer ainsi les gens à devenir une partie de la solution et les encourager à changer les systèmes, les normes et les comportements qui ont poussé la planète au bord de la crise climatique.



    Le Prix de laction climatique en est à sa 12e édition et il est remis aux personnes physiques ou ONG pour « lexcellence dans les initiatives de la société civile ». Chaque année il y a un thème différent concernant un domaine important de lactivité du Comité économique et social européen. Cette année, lONG roumaine Ateliere Fără Frontiere (Ateliers sans frontières) sest vu décerner le 3e prix. La mission de cette organisation est de promouvoir une transition juste vers une économie à basses émissions de dioxyde de carbone et résiliente aux changements climatiques.



    Damien Thiery, manager dAteliers sans frontières, nous parle du parcours de son ONG pour obtenir ce prix : « Ateliers sans frontières a posé sa candidature en juin 2021 pour le Prix Climate Action du CESE (Comité économique et social européen), qui accorde la reconnaissance à ceux qui sont les plus actifs de la société civile en Europe dans le domaine du changement climatique. Ateliers sans frontières est une entreprise sociale dinsertion, nous sommes présents à Bucarest et dans le département de Dâmboviţa (sud), nous nous occupons daider les personnes vulnérables qui sont loin du marché du travail. Ces personnes qui ont de nombreuses vulnérabilités sont employées par lassociation Ateliers sans frontières, pour une période maximale de 24 mois, nous leur apprenons à travailler et, par la suite, nous les aidons à trouver un emploi. Nous avons trois ateliers. Le premier, créé en 2008, sappelle Educlick, nous sommes des collecteurs autorisés de déchets électriques et électroniques. Nous sommes la seule organisation (de ce type) en Roumanie agréée par le ministère de lEnvironnement à donner à, ces déchets une seconde vie. Nous avons choisi de remettre à neuf les ordinateurs, ils sont mieux adaptés au nos employés les reconditionnent et nous les donnons à des écoles rurales, des écoles qui nont actuellement pas dordinateur. Au cours des 13 dernières années, nous avons fait don de plus de 22 000 ordinateurs, cest-à-dire que nous avons équipé plus de 10 % des écoles roumaines dordinateurs remis à neuf. Nous avons 15 emplois à latelier Educlick de remise en état de léquipement informatique et à Ateliers sans frontières, nous avons aidé plus de 300 personnes en tout. »



    Damien Thiery nous a aussi parlé des autres activités organisées par Ateliers sans frontières: « Le deuxième atelier, cest Remesh, un atelier de couture, où nous corrigeons les bannières publicitaires. Elles sont faites de PVC renforcé, très nocif pour lenvironnement. Ces bannières sont brûlées ou mises en décharge et cest très dommageable pour lenvironnement. Nous les transformons en produits, cela sappelle Upcycling, nous transformons un déchet en un beau produit qui peut être acheté sur notre site Internet pour des événements. Le troisième atelier est une ferme sociale, appelée Bio&Co, située à Ciocănari, dans le comté de Dâmboviţa. Nous sommes dans une petite ville habitée par la communauté rom à 80 % et nous donnons du travail aux gens de la communauté. Nous produisons 80 types de légumes, certifiés biologiquement, et les livrons « de la ferme à la fourchette », directement aux consommateurs de Bucarest. Nous sommes certifiés éco. »



    Très enthousiaste, Damien Thiery a déclaré lors de la remise du prix :« Pour nous, cest évidemment une très grande reconnaissance de recevoir un prix au niveau européen du CESE, en particulier dans le domaine de laction climatique. Cest exactement ce que nous faisons jour après jour, depuis 13 ans, et nous allons continuer à agir encore plus maintenant que nous avons ce prix. »



    La remise des Prix pour laction climatique a eu lieu le 9 décembre dernier, lors dune cérémonie tenue à Bruxelles, devant le plénum du Comité économique et social européen. La valeur totale du prix est de 50 000 euros, à partager entre 5 candidats. Le gagnant du premier prix se verra allouer 14 000 euros, alors que les autres recevront 9 000 euros chacun. (Trad. : Vlalentina Beleavski, Ligia Mihaiescu)

  • Georgeta Dumont, présidente de l’Association ORIUNDE de Lyon

    Georgeta Dumont, présidente de l’Association ORIUNDE de Lyon

    Depuis déjà quatre ans, cette communauté dispose aussi d’une association, appelée ORIUNDE (partout, en roumain), basée à Lyon. Quelle est sa mission? Quelles sont ses activités, outre le Salon de produits roumains de Lyon, dont nous avons récemment eu l’occasion de parler ? Découvrez les réponses de Mme Georgeta Dumont, présidente de l’association, au micro de Ligia.

  • L’agriculture urbaine – quel avenir ?

    L’agriculture urbaine – quel avenir ?

    A loccasion de la 51e Journée internationale de la Terre, du sommet international pour le climat, organisé par Joe Biden, et des ambitions européennes de réduire de 55 % les émissions de gaz à effet de serre dans lUE à lhorizon 2030, lasbl roumaine Ateliere fără frontiere, lAmbassade de France et l’Institut français de Bucarest ont organisé un colloque franco-roumain consacré à une idée qui a de quoi séduire : « Lagriculture urbaine, un secteur levier pour des villes durables ? » La Roumanie est un pays extrêmement marqué par le monde rural, notons au passage que 20 % des personnes sont actives aujourdhui dans lagriculture, le chiffre le plus élevé de lUE. Toute une diversité de pratiques agricoles existait à Bucarest, suite à la période communiste qui a mis en place des politiques durbanisation et dindustrialisation dommageables pour le monde rural, avec un processus extrêmement marquant pour la population – la collectivisation de lagriculture. Lampleur des pratiques agricoles urbaines nest plus au niveau de ce quelle était ds les années 80, mais aujourd’hui, les Roumains s’y remettent, sous de nouvelles formes. Un compte-rendu de Ligia qui a la main

    >verte.




  • La mahala, le noyau du développement de Bucarest dans le passé

    La mahala, le noyau du développement de Bucarest dans le passé

    Bien que la première attestation documentaire de la ville de Bucarest qui nous soit parvenue date de 1459, il existe de nombreuses preuves antérieures de lhabitation de cet espace, qui sest développé, dès le début, comme une bourgade de commerçants et d’artisans. Après l’attestation officielle, l’évolution de l’endroit est telle quen 1558, le prince Mircea Ciobanul entame la construction dun palais princier, qui deviendra plus tard le noyau de la future capitale et dont les ruines, connues sous le nom de Curtea Veche (la Vieille Cour), sont encore visibles à Bucarest. Le quartier autour de la Cour princière, de léglise et de la place voisines, formaient une mahala, nom appliqué dans le passé aux petites communautés urbaines qui composaient Bucarest. Le nom d’origine turque désignait un « district » ou un « quartier » de la bourgade. À lépoque moderne, il a acquis une signification péjorative, de quartier marginal, pauvre, plein de criminalité et de promiscuité. Mais, en fait, Bucarest sest développé en coagulant des mahalale, soit de petites communautés qui, à leur tour, avaient une église au milieu, comme nous lapprend larchitecte Alexandru Buzatu.



    « À Bucarest et dans lespace roumain en général, notamment en Valachie et en Moldavie, le sens du mot « mahala » correspond fréquemment à celui du mot « paroisse ». Nous rencontrons fréquemment une mahala qui porte le même nom que la paroisse et automatiquement celui de léglise du coin. Par exemple, la mahala de Batiștei où se trouve bien évidemment léglise Batiștei. Cela caractérisait, bien évidemment, le Bucarest médiéval et celui du début de la période moderne jusquau milieu du XIXe siècle. A cette époque, la religion était une composante importante de la société et léglise était un repère important de lespace. En fait, cette ville sest développée autour des églises. Léglise est le centre communautaire et de coagulation des énergies de la ville. »



    Ces communautés urbaines, constituées de mahalale ou paroisses, peuvent être comparées à des foyers de village, estime larchitecte Alexandru Buzatu.



    « Autour du centre-ville ou du noyau où se trouvent Curtea Veche (la Vieille Cour) et la zone commerciale, divers groupes sinstallent au fil des siècles, et sorganisent en structures de type foyer de village, en se faisant bâtir des maisons. Lorsque le groupe d’habitations est relativement important, une église vient s’y ajouter, bien évidemment. Elle était bâtie soit par une communauté ou une guilde de métiers, soit par le prince régnant ou par une famille de boyards. Ces foyers de village sagglutinent autour du centre et, avec le temps, deviennent des mahalale ou des quartiers périphériques, mais aussi des paroisses, puisquils étaient regroupés autour dune église. Toute cette expansion territoriale se déroule en l’absence d’une ceinture de fortifications de la ville, élément distinctif et essentiel de Bucarest. N’ayant pas de limites, la ville s’étend de plus en plus, à travers des communautés, comme la mahala, qui n’occupaient toutefois pas beaucoup d’espace. Cependant, en l’absence des fortifications, la ville avait tout de même besoin d’une forme de défense. Cette fonction a donc été assumée par les monastères urbains et les auberges, qui sont souvent des enceintes entourées de murs de défense, plus faciles à défendre que les maisons. »



    En plus du modèle de la mahala, l’histoire de Bucarest a aussi retenu celui du binôme place-maïdan, comme l’a découvert l’architecte Alexandru Buzatu.



    « A côté de l’église, nous rencontrons fréquemment un espace libre, appelé place ou maïdan. Le mot « maïdan » vient lui aussi de la langue turque, mais il a des origines persanes. Pourquoi y a-t-il cette association entre l’église et la place ou le maïdan ? L’Église étant le centre de la communauté, il était normal qu’il y eût au moins un espace ouvert ou public autour d’elle, où pouvaient se dérouler diverses activités telles que des fêtes ou des foires commerciales. Un tel exemple est la Place Saint Antoine, à côté de Curtea Veche et de l’église Saint Antoine, où la principale foire commerciale de la ville avait fonctionné pendant très longtemps. Ensemble, l’église et la place composent le centre d’une paroisse ou d’une mahala et attirent les énergies de la vie urbaine environnante. Évidemment, le réseau des rues avoisinantes mène à ces noyaux disséminés à travers la ville. »



    Avec la modernisation de Bucarest, qui a commencé dans la seconde moitié du XIXème siècle et s’est intensifiée au XXème siècle, la ville s’est développée sur un modèle différent. Mais encore aujourd’hui, le périmètre relatif des anciennes mahalale, avec leur église respective, peut être détecté dans la conjugaison du nouveau et de lancien, qui constitue le Bucarest d’aujourd’hui.


    (Trad. : Felicia Mitraşca)


  • Je choisis de choisir

    Je choisis de choisir

    Le projet « Je choisis de choisir » a été mis en œuvre par l’association Beneva et financé par le gouvernement roumain, par l’intermédiaire du ministère de l’Intérieur via l’Agence nationale antidrogue et son programme national 2015-2018 de prévention et d’assistance médicale, psychologique et sociale aux consommateurs de drogues. Florentina Ciocănea-Petrariu de l’association Beneva nous explique le nom de ce projet : « Il a été baptisé « Je choisis de choisir » parce qu’il était consacré aux choix et notre choix a été de nous investir dans la communauté et dans l’éducation. Le projet est issu des besoins que nous avons identifiés chez les adolescents, qui se sentent le plus souvent ignorés, soumis à des pressions sociales, car ils vont à l’école, ils apprennent – ce qui n’est pas mauvais – mais on leur demande toujours d’obtenir de bonnes notes et d’oublier leurs passions pour s’occuper des disciplines prévues au programme scolaire. Tout cela nous a poussé à essayer de leur ouvrir les yeux, en leur montrant qu’il y a des gens qui ont poursuivi leurs rêves et en ont fait leur métier. »

    Un projet motivationnel, censé répondre à un besoin que ses initiateurs avaient décelé. Iulian Văcărean, président de l’association Beneva: « Nous avons remarqué que dans un système d’enseignement au sein duquel les choses changent très vite, ce qui compte pour les élèves, ce qu’ils garderont pendant toute leur vie, c’est le choix de vivre leurs rêves et leurs passions jusqu’au bout. Nous avons essayé de les y encourager par ce projet, car les passions que les jeunes découvrent durant cette période de leur vie, ils les garderont jusqu’à la fin – qu’il s’agisse du théâtre, de la musique, du sport, surtout du sport, car il les aide à conserver leur santé, pour accomplir tout ce qu’ils souhaitent dans la vie. »

    Quelles sont les activités les plus importantes de ce projet destiné aux adolescents et censé prévenir la consommation de drogues ? Paula Frăsinoiu, commissaire de police : « Toutes les activités de ce projet, que nous avons financé, ont été importantes ; la pièce de théâtre montée par nos partenaires de Beneva, ainsi que les activités dans les colonies de vacances ont attiré tout particulièrement notre attention. Ils ont utilisé comme outils l’information et la prise de conscience afin d’encourager les adolescents à faire des choix pour une vie saine. »

    Dans le cadre du projet, un film a également été réalisé, qui a joui d’un grand succès et continue d’être demandé par les lycées pour y être diffusé. Iulian Văcărean : « Le film raconte l’histoire d’un lycéen, Cristian Robe, qui rencontre des gens qui l’inspirent. Et ces gens-là sont justement des modèles pour la génération actuelle. Pour pouvoir suivre sa passion, on a besoin de modèles – des musiciens, des gens de théâtre, des sportifs – pour être guidé et aidé à connaître le succès. Cela ne veut pas dire que le succès est nécessairement le but de chacun d’entre nous, mais nous souhaitons vivre dans un monde plus beau et nous avons besoin de gens qui nous inspirent et nourrissent notre aspiration vers un monde plus beau, de gens qui soient beaux intérieurement. »

    Quel a été l’impact le plus important du projet ? Iulian Văcărean : « Quand un collégien de 13 ans vient vous dire : « J’ai confiance en toi, je peux te raconter ce qui se passe dans ma vie », je pense que l’on peut parler d’un impact extraordinaire. Ou quand une lycéenne vient vous dire : « Mon Dieu, vous êtes comme une lumière pour notre lycée, ce que vous nous avez apporté, ce sont des modèles auxquels nous n’avons vraiment pas eu accès jusqu’ici ! Ce ne sont pas tellement les larmes qui comptent, mais peut-être plutôt les rires sous cape des élèves qui se trouvaient en classe quand nous leur racontions des histoires – parfois bonnes, parfois mauvaises – sur ce qui pouvait leur arriver. Je pense que le sourire de ces enfants a été le plus grand effet du projet. »

    Le projet a été un succès et il était nécessaire – estime Mihaela Bebu, assistante sociale au Service chargé de la réduction de la demande de drogues : « La consommation de drogue en Roumanie se situe au niveau moyen des Etats de l’UE, il n’y a pas d’écart significatif par rapport aux autres pays. Nous faisons tous des efforts pour diminuer la consommation de drogues, les institutions publiques aussi, et nous nous réjouissons de voir la société civile nous rejoindre dans nos démarches, car ensemble nous pouvons faire davantage. Nous nous proposons de poursuivre ce partenariat et de le développer. »

    L’efficacité accrue d’un tel projet est liée fait que, de nos jours, l’impact qu’il peut avoir sur un enfant aura un écho sur les réseaux sociaux et dans les médias, se transmettant à des niveaux au-delà des attentes.

  • Brexit – droits pour les Roumains du Royaume-Uni

    Brexit – droits pour les Roumains du Royaume-Uni

    Une fois activé larticle 50 du Traité de Lisbonne, le principal objectif des autorités de Bucarest dans le cadre des négociations sur le Brexit est le respect des droits des ressortissants roumains qui travaillent et qui étudient au Royaume-Uni. Selon les estimations officielles, plus de 250 mille Roumains travaillent et étudient en Grande Bretagne. Que se passera-t-il avec cette communauté roumaine, impliquée dans tous les secteurs de la vie au Royaume-Uni ?



    Dans une interview accordée à la Radio publique roumaine, Cristian Mititelu, ancien rédacteur en chef de la section roumaine de la BBC, affirme quà lheure actuelle il ny a aucune raison dinquiétude : « Le Royaume-Uni est encore membre de lUE et il le restera pour au moins deux années, sinon pour davantage de temps. On verra probablement les deux parties négocier un accord provisoire valable jusquà la sortie effective du pays de lUnion. Selon toutes les informations dont nous disposons à présent, les droits dont bénéficient les Roumains au Royaume-Uni seront respectés, même après cette rupture regrettable. Probablement quil y a également des domaines où les autorités seront plus exigeantes et où ceux qui y travaillent sans contrat seront plus vulnérables. Voici donc un aspect négatif, puisquen labsence dun contrat de travail et dune relation avec le fisc britannique, ils ne bénéficient pas de soins médicaux gratuits ou quasi gratuits, ni daides sociales. Dailleurs, le ministre britannique en charge des négociations affirme sattendre au proche avenir à une flambée de lémigration, alors que tout contrôle sur les émigrés sera institué à long terme. »



    Radu Cinpoeş, maître de conférences à lUniversité de Kingston de Londres, à la Faculté dart et de sciences sociales, spécialisé en politique, droits de lHomme et relations internationales, est plutôt pessimiste pour ce qui est de la perspective des Roumains sur le Brexit. Ses effets seront ressentis surtout pour ce qui est du droit au travail, mais aussi côté aides sociales. Radu Cinpoeş : «Dune manière ou dune autre, tous les citoyens de lUE seront affectés. Il est évident quaprès les négociations il y aura un processus de régularisation du statut des citoyens de lUE. Même si le gouvernement britannique na pas voulu offrir de garanties sur les droits de ces citoyens, on finira par trouver un système qui leur permettra de continuer dy vivre et dy travailler. Cela aura ses coûts, bien évidemment. Il se peut bien quau cours de ce processus de régularisation, les ressortissants européens de Grande Bretagne, dont des Roumains, se voient obligés de demander la citoyenneté britannique. A lheure actuelle, cela coûte environ 1200 livres sterling, une somme qui nest pas à la portée de tout le monde. A part cela, jusquau moment de la naturalisation, ils seront privés de certains droits, comme lallocation chômage par exemple et autres. La logique du bon sens suggère que la Grande Bretagne ne peut pas, cest-à-dire elle quelle na pas la capacité de renoncer dun coup à toutes ces catégories de gens, tout simplement parce quil y a des zones de léconomie britannique soutenues par les travailleurs de lespace communautaire. Le BTP par exemple est un domaine qui compte beaucoup sur les ressortissants européens. Le système médical aussi, tout comme celui de lassistance médicale et ainsi de suite. Voilà autant de domaines qui comptent énormément sur les immigrants venus de lUE. »



    Selon les statistiques officielles, quelque 3,3 millions de citoyens européens travaillent actuellement en Grande Bretagne, affirme la sénatrice Gabriela Cretu, présidente de la Commission pour les affaires européennes. Ceux qui ont une double nationalité ne seront pas affectés par tous ces changements. Pourtant, on ne saurait en dire de même des autres : «On ne garantit pas les mêmes droits collatéraux au travail pour les étrangers de Grande Bretagne. Et pour cause : un salarié bénéficie de toute une série de droits liés à léducation des enfants, à sa propre éducation tout le long de la vie, à la retraite, au chômage. Au moment du Brexit, les premiers qui en seront touchés ne seront pas les salariés, mais les personnes qui déroulent des activités en tant quentrepreneurs, car elles perdront le droit de bénéficier de tout ce qui relève du marché intérieur et de la prestation de services dans un Etat membre de lUE. Ces gens-là nauront plus droit aux aides, au chômage, aux allocations familiales etc. ».



    Un danger que courent aussi de nombreux Roumains. Les Polonais sont encore plus nombreux, car selon les chiffres officiels, ils sont environ 237.000, mais leur nombre réel est sans doute plus grand, conclut Gabriela Cretu. (Trad. Alex Diaconescu, Valentina Beleavski)

  • Fonds européens à pas d’escargot

    Fonds européens à pas d’escargot

    Plus de visibilité pour les « succès stories », à savoir pour les projets européens ayant fait leurs preuves en Roumanie. La commissaire européenne à la Politique régionale, la Roumaine Corina Cretu, a lancé en début de semaine, à Bucarest, une campagne de promotion ciblée sur les réussites. Qui ne sont pas, d’ailleurs, des moindres — ces dix dernières années, une cinquantaine de milliers d’emplois ont été créés et financés de fonds communautaires, l’on a construit et réparé de nombreux établissements d’enseignement ou encore des routes.



    Toutefois, la Roumanie reste à la traîne des Etats membres pour ce qui est de l’absorption des fonds structurels, a mis en garde Corina Cretu : « La Roumanie a eu 19 milliards d’euros à sa disposition, entre 2007 et 2014. Elle en perd deux milliards, mais la situation doit être confirmée par la Cour d’audit. Selon les estimations de la Commission, la Roumanie aura absorbé 90-91% de cet argent, si elle ne doit pas effectuer des ajustements financiers. Dans le même temps, l’exécutif communautaire doit examiner les tonnes de factures qui lui avaient été envoyées jusqu’en mars 2017, dernière échéance pour leur dépôt — nous en avons encore pour quelques mois de travail. Quoi qu’il en soit, cela veut dire que 17 milliards d’euros sont entrés dans l’économie roumaine réelle. Le budget national a été dégrevé de 5% du PIB », a expliqué la commissaire européenne.



    Or, selon elle, le « succès séduit ». Les exemples que cette campagne de promotion des financements européens mettra en lumière pourraient être autant de modèles qui inspirent et poussent les Roumains à utiliser les fonds disponibles dans l’actuel cadre financier pluriannuel. Car le problème est là et il est important — nous sommes à la moitié de la période d’utilisation et le taux d’absorption est à zéro. 2017 est donc crucial pour attirer cet argent. Bruxelles attend néanmoins des projets de qualité, bien réfléchis, mûrs, prêts à être mis en œuvre.



    Dans ce tableau, c’est l’infrastructure pour les transports qui est le maillon le plus faible. Pour ce secteur, la Commission a reçu des factures couvrant seulement 77% de la somme allouée, soit la performance la plus faible parmi les Etats membres. Sur les 2 milliards d’euros de pertes pour l’exercice financier 2007-2014, la moitié est à imputer aux transports. Pour le cadre 2014-2020, le projet-phare, l’autoroute Sibiu-Pitesti, qui doit traverser les Carpates Méridionales, est toujours à l’étape de l’étude de faisabilité.



    Pourquoi les Roumains ont-ils autant de difficultés à attirer les fonds européens ? La commissaire à la Politique régionale a pointé du doigt l’administration du pays, mais aussi l’absence de projets de qualité. De plus, la Roumanie est le seul pays communautaire qui envoie toujours des projets de milliers de pages imprimées sur papier, alors que les projets électroniques sont désormais monnaie courante, tendance encouragée par Bruxelles pour des raisons environnementales mais pas seulement. Corina Cretu s’est dit également déçue par la réticence des jeunes roumains à déposer des projets et à bénéficier de ce type de fonds. Tout en appelant Bucarest à examiner de près et à remédier à la situation, elle a néanmoins reconnu que les procédures nationales étaient trop complexes et décourageantes. (trad. : Andrei Popov)

  • Avenir commun

    Avenir commun

    Bien que plus ancienne, l’idée d’une Europe à plusieurs vitesses s’est imposée récemment dans les débats sur l’avenir de l’Union européenne, sur la toile de fond du Brexit. Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a présenté cette voie comme étant un des cinq scénarios possibles pour le projet européen, post-Brexit, à l’occasion de la publication d’un Livre blanc sur l’avenir de l’UE, au début du mois de mars.



    Depuis lors, l’idée cristallise les débats entre les leaders nationaux, divisés entre des promoteurs assidus, des observateurs circonspects et des opposants tenaces. Promu par certains Etats membres, à commencer par l’Allemagne et la France, rejeté par d’autres, notamment les pays d’Europe Centrale et de l’Est, le concept de l’Europe à plusieurs vitesses a été le thème central du Congrès du Parti des populaires européens (PPE), organisé dans la capitale maltaise, La Valette.



    A l’occasion, la Roumanie, par son chef de l’Etat, Klaus Iohannis, a réaffirmé qu’elle ne soutenait pas une Union européenne avec des vitesses multiples, qui pourrait faire que les divisions sociales et économiques entre les Etats membres se creusent. Dans son discours, le président Iohannis a affirmé qu’à présent, l’Europe est au tournant ; c’est un temps avec des crises complexes, d’une intensité sans précédent. Il a estimé que les attaques terroristes, la migration, le nationalisme, le populisme, le Brexit et au-dessus de tout, l’escalade de l’euro scepticisme sont devenus des défis majeurs. Dans un tel contexte, il est mieux de trouver des solutions plutôt que de renoncer à un projet qui a réussi à apporter l’harmonie et la coopération sur le continent pendant de si longues décennies, a encore ajouté le chef de l’Etat.



    D’autre part, le président Iohannis a réitéré que la Roumanie souhaite, après le Brexit, un partenariat fort avec le Royaume Uni : « Je souhaite que nous ayons des négociations qui garantissent leurs droits aux Roumains qui vivent et travaillent au Royaume Uni. Nous souhaitons, d’autre part, préserver le Partenariat stratégique fort avec la Grande Bretagne. Nous voulons continuer à coopérer dans le domaine de la politique de sécurité. Ces aspects sont donc importants pour nous, et, suite aux discussions que nous avons eues, et je peux dire qu’il y en a eu beaucoup, des discussions formelles et informelles, avec des leaders importants, les choses avancent dans le bon sens. »



    Il est extrêmement important que les négociations, tant celles sur le retrait de la Grande Bretagne de l’UE, que celles sur l’accord qui existera après la sortie du Royaume Uni du bloc communautaire, aient des résultats décents et durables, a encore ajouté le chef de l’Etat roumain. (trad. : Ligia Mihaiescu)

  • L’Europe entre l’Ouest et l’Est

    L’Europe entre l’Ouest et l’Est

    L’euroscepticisme semble gagner de plus en plus de terrain depuis l’apparition du débat sur une Europe à plusieurs vitesses. Les Européens de l’Est craignent que cette perspective ne cause une division qui mettrait en danger l’évolution future de l’UE, les touchant directement de manière négative. Le président de la Commission, Jean Claude Junker, le premier à évoquer cette idée, a assuré que cela ne se traduirait pas par l’installation d’un nouveau rideau de fer entre l’Est et l’Ouest. Cette déclaration a été faite dans le cadre d’un sommet tenu jeudi et vendredi derniers, à Bruxelles et à 27, c’est-à-dire sans la Grande Bretagne. A l’agenda des pourparlers figurait justement le futur fonctionnement du bloc communautaire. Les leaders européens souhaitent procéder à une relance de l’Union après le Brexit, relance mise sur papier dans le Livre Blanc, qui sera adopté le 25 mars à Rome.



    La Roumanie a été représentée à Bruxelles par son président, Klaus Iohannis, qui a déclaré qu’une Europe à plusieurs vitesses à terme indéfini n’était pas une bonne solution. Au contraire, cela pourrait entraîner même la scission de l’Union. Par ailleurs, la Roumanie ne doit pas craindre une «Europe à vitesses multiples », si tout Etat membre a la possibilité d’opter, sans obstacles, pour la vitesse qui lui convient. Klaus Iohannis : « Nous ne devons pas craindre les projets où l’on travaille à vitesses différentes, comme c’est le cas du procureur européen. Ici, 17 Etats membres, dont la Roumanie, ont donné leur accord, alors que d’autres n’ont pas encore signé le document. Certains viendront s’y joindre plus tard, d’autres ne le feront pas du tout, peut-être, mais cela ne signifie pas que l’on n’avance pas. Ce n’est pas une Europe à plusieurs vitesses, c’est seulement un projet dont certains veulent faire partie plus vite et que d’autres souhaitent intégrer plus tard. C’est quelque chose d’acceptable. Mais affirmer qu’au sein de l’Europe il existe des pays qui avancent et d’autres qui restent en arrière, cela nous ne pouvons pas accepter. »



    Pour sa part, le ministre des Affaires Etrangères, Teodor Melescanu, affirme que le modèle d’une Europe à deux vitesses ne sera jamais officiellement adopté car une telle idée se heurtera à l’opposition de plusieurs pays, dont la Roumanie. Teodor Melescanu : « Je suis très heureux de voir que sur un tel thème, qui a une importance particulière pour la Roumanie, nos positions sont très claires : nous nous opposons à l’adoption de règles et de principes favorables à l’idée de plusieurs vitesses, à l’idée d’une géométrie variable et ainsi de suite. Nous sommes en même temps conscients, qu’à présent, en Europe, il y a des structures qui ne nous incluent pas, comme c’est le cas par exemple de la zone euro », a précisé le chef de la diplomatie roumaine.



    A noter aussi que l’Union Européenne à plusieurs vitesses existe depuis pas mal de temps, puisque seulement certains pays font partie de la zone euro et de l’espace Schengen de libre circulation. (trad. : Valentina Beleavski, Alex Diaconescu)