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  • A la Une de la presse roumaine 24.05.2018

    A la Une de la presse roumaine 24.05.2018

    Bonne nouvelle ! Ford produira une nouvelle automobile à Craiova, fait savoir la presse du jour. Par ailleurs, « les Roumains font à nouveau confiance à l’UE », alors que selon un rapport de l’organisation Sauvez les enfants, 26% des enfants des communes rurales roumaines quittent l’école, à la différence de 6% dans les grandes villes. Et ce n’est pas le seul moyen de perdre des gens éduqués : la Roumanie perd annuellement 140.000 personnes, « un désastre que personne ne tente d’arrêter ».

  • 27.04.2018 (mise à jour)

    27.04.2018 (mise à jour)

    Présidence – Le chef de l’Etat
    roumain a annoncé qu’il retirait sa confiance à la première ministre
    social-démocrate, Viorica Dăncilă, et qu’il réclamait sa démission, moins de
    trois mois seulement depuis l’installation de celle-ci à la tête du cabinet de
    Bucarest. Selon le président Klaus Iohannis, Mme Dăncilă ne fait pas face aux
    exigences de ses fonctions et met le pays en situation de vulnérabilité. Le président
    de la république a réclamé la démission de la chef du gouvernement après le
    refus de celle-ci d’accepter son invitation à participer, ce vendredi, à des
    consultations sur la dispute entre le gouvernement et la Banque centrale au
    sujet de l’inflation. M. Iohannis accuse l’Exécutif et le Parti Social-Démocrate,
    principale composante de la coalition au pouvoir, de vouloir placer la Banque
    centrale sous contrôle politique. Parmi les raisons qui l’ont poussé à retirer
    sa confiance à Mme Dăncilă, le président roumain a aussi rappelé le récent
    mémorandum de politique étrangère approuvé par le gouvernement, aux termes
    duquel Bucarest envisage de transférer à Jérusalem l’ambassade de Roumanie en Israël.
    Une décision qui a suscité des commentaires et de la confusion au niveau
    national, vu que le président Iohannis n’avait pas été consulté en ce sens. De
    l’avis du chef de l’Etat, ce ne serait pas déraisonnable d’avoir une discussion
    de principe à ce sujet, mais tout en respectant la législation internationale
    en la matière. Pour sa part, le ministère des Affaires étrangères de Bucarest
    précise que le transfert de l’ambassade roumaine en Israël fera l’objet de
    consultations avec toutes les institutions et les acteurs importants. Le leader
    du PSD, Liviu Dragnea, a déclaré ce vendredi que la première ministre n’avait aucune
    raison de démissionner et que le parti continue de la soutenir. L’Alliance des
    libéraux et des démocrates (ALDE), partenaire du PSD dans la coalition au
    pouvoir, affirme que le retrait de la confiance au premier ministre ou au
    gouvernement ne fait pas partie des
    compétences di chef de l’Etat. L’opposition parlementaire déclenchera des
    consultations afin de déposer une motion de censure, après l’annonce du
    président concernant le retrait de son soutien politique à la première ministre
    Viorica Dăncilă.

    Réaction – Le ministère roumain
    des affaires étrangères (MAE) salue la rencontre des leaders des deux Corées, qui a
    eu lieu ce vendredi à Panmunjom, et
    exprime l’espoir que cela représente un premier pas vers l’identification d’une
    solution viable et durable pour la situation et les tensions qui se manifestent
    dans cette région du monde.

    Défense – A la base aérienne
    Milhail Kogalniceanu, près de Constanta, a eu lieu une cérémonie d’accueil du
    détachement des forces aériennes royales britanniques qui exécutera, avec les
    collègues roumains, des missions de police aérienne dans le flanc est de l’OTAN,
    du 1er mai au 31 août. Le détachement britannique compte près de 160
    militaires (pilotes et techniciens) et quatre appareils Eurofighter Typhoon. La
    police aérienne renforcée, sous le commandement de l’OTAN, représente une
    mission de défense collective par temps de paix, vouée à assurer la défense de
    l’intégrité de l’espace aérien de l’Alliance et développer ses capacités de
    réaction.

    Justice -
    L’ancien ministre roumain des finances, Sebastian Vlădescu, est poursuivi pour
    prise de pots-de-vin et trafic d’influence, a informé la Direction nationale
    anti-corruption (DNA), ce vendredi, après avoir obtenu, il y a quelques jours, l’aval
    du président Klaus Iohannis. L’ancien parlementaire Cristian Boureanu, Ionuţ
    Costea, ancien secrétaire d’Etat au ministère des finances et président
    d’EximBank, et Constantin Dascălu, secrétaire d’Etat au ministère des
    Transports, sont eux aussi poursuivis dans la même affaire qui concerne la
    période 2005-2014. Selon les enquêteurs, des responsables roumains ou des
    personnes influentes auraient reçu près de 20 millions d’euros de la part d’une
    compagnie étrangère qui voulait ainsi obtenir des contrats et le paiement des
    factures pour les travaux de modernisation de plusieurs tronçons de la voie
    ferrée entre Bucarest et Constanţa, ainsi que le remboursement de la TVA pour
    les travaux de modernisation d’une autre voie ferrée.

    Europol
    – Les
    organes de propagande en ligne de l’Etat islamique ont été neutralisés, avait
    annoncé vendredi l’Office européen de police, Europol. L’opération avait
    notamment ciblé l’agence de presse Amaq de Daesh, habituellement utilisée par
    les islamistes radicaux pour revendiquer leurs attentats et pour faire
    connaître les appels au jihad. L’opération s’est déroulée simultanément dans
    plusieurs pays européens, dont notamment en Belgique, en France, aux Pays-Bas,
    au Royaume-Uni, en Bulgarie et en Roumanie, mais également outre Atlantique,
    aux Etats-Unis et au Canada.

    Tennis – La joueuse
    roumaine de tennis Simona Halep, numéro 1 WTA, a perdu vendredi
    dans les quarts de finale du tournoi de Stuttgart devant la joueuse américaine
    CoCo Vandeweghe, numéro 16 mondial. Halep avait précédemment battue la Slovaque Magdalena Rybarikova. Lors
    de l’édition 2017 du tournoi de Stuttgart, Simona Halep avait atteint les
    demi-finales.

  • La Journée de l’Auditeur 2017

    La Journée de l’Auditeur 2017

    Cette année nous avons un sujet très actuel et très épineux à décortiquer : les fake news et sur la confiance faite aux médias. Ces dernières années, cette confiance a baissé, ce phénomène touchant tous les médias – presse écrite ou audiovisuelle – publics ou privés. Les causes sont multiples : les liens tissés entre les médias, le monde politique et les acteurs économiques, la course aux scoops et à l’audimat, les erreurs journalistiques mais également l’influence des réseaux sociaux. Quand on parle de ces derniers, il faut parler également de « fake news », les fausses informations qui circulent notamment sur les réseaux sociaux, dans le but de nous manipuler. C’est pour cela que l’édition 2017 de la Journée de l’Auditeur vous propose de répondre à la question : Combien faites-vous encore confiance aux médias? Plusieurs auditeurs ont répondu à cette question et nous leur donnons la parole aujuord’hui.

    Commençons par Philippe Marsan de France qui nous propose de dresser le parcours historique des médias :

    Philippe Marsan de France

    « Après la première guerre mondiale, vers 1923, la chansonnette, les informations, le journal parlé arrivèrent sur les ondes. Parallèlement, au cinéma, les actualités égrenaient les informations les plus significatives. En 1935, les tous premiers récepteurs de télévision commençaient à diffuser des images de divertissement. A l’approche de la deuxième guerre mondiale, la presse écrite, la radio devinrent des outils de la propagande. Très rapidement, ce fut « la guerre des radios ». Londres, Moscou, Stuggart, Alger, Paris… Chacun agrémentait les évènements et l’actualité internationale, à sa façon ou selon la censure imposée par les gouvernements. On entendit ce célèbre slogan venu de la BBC : « Radio Paris ment, Radio Paris ment, Radio Paris est allemand… ». C’est à celle des radios qui « mentirait » le plus afin de convaincre l’auditeur qui subissait le conflit. Même, le cinéma, la presse écrite, étaient en France à la solde de l’occupant. Dans les années 50, on peut parler de l’hégémonie de la radio, et l’arrivée à grands pas de la télévision. L’Europe est divisée entre l’Est sous dominante « communiste » et l’Ouest sous l’influence des Etats Unis. Des radios clandestines apparaissent comme « Radio Free Europe ». Des évènements dramatiques adviennent comme l’insurrection de Budapest en 1956, le printemps de Prague en 1968, plus tard la révolution en Pologne. Là aussi, même en France, l’actualité concernant les évènements du printemps et de l’été 1968, est sous l’influence d’une autorité de contrôle. En ce qui concerne la télévision, au début vers 1949, c’est le célèbre journal télévisé dont les images et commentaires sont prises sur le vif, sans truquage, c’est le temps du direct. Avec la possibilité de l’enregistrement, du montage, il est possible de faire dire aux images et aux sons ce que l’on « souhaite ». Ainsi serait-il possible de confectionner du « trompe l’œil » ou du « trompe oreille » ? Cela inquiète, mais aussi rassure car ainsi il est possible d’archiver, de conserver des documents qui seront classés dans l’histoire. Aujourd’hui, le numérique, le digital sont présents. Tout semble possible pour énoncer, diffuser « le vrai » et peut être le moins pertinent ou réaliste ? En effet, la technique permet de soustraire, ajouter… Les réseaux sociaux, internet peuvent annoncer tout et son contraire. Il nous reste encore ces bonnes « vieilles » ondes courtes, et la radio, Radio Roumanie qui nous donne avec chaleur de l’information venue de loin et montrant une image de l’actualité perçue au-delà de nos frontières. Restons optimistes ? Il y a du « vrai » dans ce que l’on diffuse. Le réseau internet est un formidable outil de communication. A nous d’être vigilants, avertis, pragmatiques. A nous de réfléchir, de trier, et surtout d’y croire ! Vive les Médias ! »

    C’est à nous de trier, estime donc Philippe Marsan. Pour sa part, Bernard Launay de France pointe du doigt les réseaux sociaux pour la baisse de la qualité des informations et met en avant lui aussi l’importance des ondes courtes. Voici sa contribution pour la Journée de l’Auditeur :

    Bernard Launay de France

    « Vous avez raison d’écrire que la confiance a baissé face aux informations diffusées par les médias, et il est vrai que les réseaux sociaux portent une responsabilité. Pour ma part, j’ai envie de noter quelques points afin d’enrichir cette discussion.
    1) L’instantanéité et l’universalité de l’information. De nos jours on est en mesure de savoir ce qui se passe partout et à tout moment. On peut suivre un conflit armé en direct, on peut voir par webcam la météo à l’autre bout du monde… jusqu’aux grands de ce monde qui expriment leurs états d’âme heure par heure ! Est-ce une avancée ? Je ne le pense pas, car cela nous empêche toute prise de distance avec les informations reçues. Nous vivons continuellement dans l’instantané, et les fausses informations sont très facilement diffusées, trop facilement reçues.
    2) L’objectivité des médias. De tous temps on a pu critiquer tel média pour son manque d’objectivité. Cela n’est pas nouveau, et dans tous les pays on est confronté à cette situation. Faut-il ne plus faire confiance aux médias ? A mon sens, il faut poser la question différemment : Jusqu’où peut-on faire confiance aux médias ? Y répondre revient alors à s’interroger sur l’éducation face au traitement de l’information. Sommes-nous prêts à analyser les informations reçues ? Les journalistes sont avant tout des humains, avec leur opinion personnelle, qui ne devrait pas transparaître dans leurs reportages. Mais on sait bien que cela est difficile et que volontairement ou non, une orientation est donnée à la présentation de l’information. Je pense qu’il nous revient donc, à nous auditeurs, lecteurs, téléspectateurs, de faire preuve d’un sens critique afin d’être en capacité d’analyser les informations reçues et de se forger notre opinion propre.
    3) L’immense intérêt des ondes courtes. Depuis ma jeunesse, j’ai trouvé une réponse à la question de l’objectivité des médias. Je suis un auditeur assidu des stations internationales diffusées en ondes courtes. Outre le plaisir de l’écoute, de la découverte des pays, j’y trouve aussi une occasion de confronter différentes façons de présenter une information. Il est tellement enrichissant de comparer la présentation d’une même information par des stations, des journalistes, des pays différents, qui apportent leur vision des faits. La culture propre, la situation géographique, l’orientation idéologique ou religieuse des journalistes permet un regard différent d’une information. C’est à nous, auditeurs, qu’il revient de croiser ces regards, ces présentations, afin d’en retenir la vision qui nous semblerait la plus objective.
    En conclusion. Il me semble que nous ne devons pas plus qu’autrefois, accorder une confiance aveugle aux médias. Il revient aux individus d’exercer leur sens critique, et peut-être aux systèmes éducatifs de développer chez les plus jeunes cette faculté à se questionner. Les diffusions internationales sont indispensables à l’exercice de ce sens critique… »

    Bernard Launay nous conseille donc de ne pas faire une confiance aveugle aux médias, alors que son compatriote, Paul Jamet, va encore plus loin et explique l’importance de ce sujet si vaste. Voici le message de Paul Jamet.

    Paul Jamet de France

    « Votre question revêt vraiment une importance toute particulière ! Il s’agit d’un sujet véritablement crucial dont l’importance ne cesse de croître. Mais d’un sujet tellement vaste que je ne saurais prétendre le traiter dans sa globalité. Tout d’abord, il faut s’entendre sur ce le terme Média : « tout moyen de diffusion » répond-on classiquement, du langage à Internet en passant par la presse, la radio, la télévision et enfin Internet. Cependant, pour certains tel Dominique Wolton du CNRS (1999), Internet ne serait pas un média dans la mesure où il n’y a pas de contenu éditorial, pas de logique de l’offre envers un public déterminé ; chacun vient piocher ce qu’il veut au moment où il le veut. Depuis, d’autres innovations sont intervenues. Mais on continue bien trop souvent de confondre progrès technologique (distribution toujours plus rapide de l’information) et progrès vers une meilleure communication, c’est-à-dire de meilleurs échanges entre les individus.

    Depuis ces premières analyses sur l’irruption d’Internet, on a pu observer que :*Internet a renforcé l’efficacité mais aussi la notoriété des médias auprès des quels nous nous informions tels la presse, la radio et la télévision ;*l’apparition des téléphones mobiles, en particulier des téléphones intelligents qui permettent à leurs possesseurs d’être connectés en tout lieu (ou presque) et à tout moment et de suivre l’information en direct ;*la création des réseaux sociaux et des plates-formes de partage de photos et de vidéos par exemple. Aujourd’hui, muni d’un smartphone, tout un chacun peut s’improviser journaliste ! La porte ouverte à toutes les dérives.

    Aussi, avons-nous pu constater une formidable intensification des échanges ! Face à la multitude d’informations qui nous assaillent quotidiennement, on a tous tendance à s’accrocher à des choses simples, compréhensibles. Mais le simple est souvent entaché d’erreurs. Et certains font commerce de la simplicité. De plus, Internet ne trie pas et répand des informations dont les conséquences peuvent être dramatiques (l’exemple du refus de la vaccination est édifiant). Nous sommes donc de plus en plus exposés à des informations peu crédibles. Mais contrairement à ce que nous pensons, cela n’est pas nouveau. Pour s’en convaincre, il suffit de relire la presse communiste des années 70 et 80 pour vérifier l’omniprésence du mensonge avec le plus grand mépris des faits.

    Quelle confiance envers les médias ? Depuis 30 ans, une enquête est réalisée annuellement en France sur la confiance envers les médias. Voici un extrait des résultats publiés en février 2017 :

    http://fr.kantar.com/médias/digital/2017/barometre-2017-de-la-confiance-des-francais-dans-les-media/

    La confiance dans l’information relayée par les media chute elle aussi, mais la hiérarchie des media les plus crédibles demeure. Ainsi, la radio reste le media qui fournit l’information la plus fidèle à la réalité, et le seul crédible aux yeux d’une majorité de Français : 52% estiment que les choses se sont passées vraiment ou à peu près comme elle les raconte (-3 points). Le journal et la télévision accusent, eux, une baisse importante de leur crédibilité, à 44% (-7 points) et 41% (-9 points) : pour plus d’un Français sur deux (55%), il y a des différences ou les choses ne se sont pas passées du tout comme la télévision les raconte. Quant à Internet, 26% seulement des Français font confiance à l’information qu’il relaye, contre une majorité (52%) qui ne la juge pas crédible, retrouvant son niveau de 2006.

    Pour ce qui me concerne, j’écoute beaucoup la radio dont plusieurs stations internationales, je consulte plusieurs sites d’information sur Internet mais je ne regarde jamais la télévision trop consommatrice de temps. Et je suis abonné à une dizaine de magazines et à la sélection hebdomadaire du Journal Le Monde.

    A propos du comportement de l’être humain. Évidemment, les sciences cognitives se sont emparées de la question et elles ont analysé le comportement de l’humain face au vrai, au faux, etc. Première constatation : moins quelqu’un en sait sur un sujet donné, plus son avis est assuré ! Les réseaux sociaux ont facilité non seulement la diffusion de rumeurs, de fausses nouvelles, mais ont facilité la création de communautés d’opinion qui reposent bien souvent sur un savoir fragile pour ne pas dire inexistant. Deuxième constatation : l’humain a développé une certaine imperméabilité à l’avis des autres, imperméabilité qui peut nous conduire parfois à nier l’évidence !

    A propos de notre confiance dans les médias. Comme je l’ai souligné, cette confiance semble s’émousser d’année en année, quel que soit le média concerné au point d’atteindre, pour certains, une attitude de replis vers des communautés de pensée ; exemple la question du réchauffement climatique. Mais qu’en est-il de notre crédulité ? De notre absence d’attention et de notre savoir conduisant à une absence de discernement, d’esprit critique ? En d’autres termes, sommes-nous fainéants intellectuellement ? Il semble bien que la réponse soit oui si j’en crois des spécialistes des sciences cognitives !

    Toutes ces considérations nous ramènent inévitablement aux stations de radio internationales et l’importance, à mon avis, qu’elles ont dans le paysage radiophonique. Elles contribuent à la diversité des sources d’information, elles apportent des éclairages différents sur l’actualité y compris, assez souvent, sur celle du pays dans lequel je vis. Bien sûr, encore faut-il faire la démarche de les écouter ? Si on élimine les stations de propagande politique (faciles à repérer mais certaines sont toujours présentes bien que moins nombreuses depuis la chute du mur de Berlin et l’effondrement de l’URSS), ces stations internationales permettent de diversifier ses sources d’information et ne pas tomber dans le piège des journalistes et éditorialistes vedettes qui occupent chaque soir les écrans de télévision et vous disent chaque matin ce qu’il va falloir penser de telle ou telle décision politique ou événement. C’est le cas en France ! Je suis effaré par le fait que des millions de français regardent chaque soir à 20h le même journal télévisé.
    Pour terminer, je ferais référence à un ouvrage d’Hannah Arendt « Vérité et Politique » (1964) dans lequel elle pose, entre autres, la question suivante : Est-ce qu’il existe aucun fait qui soit indépendant de l’opinion et de l’interprétation ? Aussi, pour faire preuve d”objectivité il faut surmonter la question de l’opinion c’est-à-dire une méconnaissance des faits et l’interprétation qui consiste en une perception subjective de ceux-ci. Les journalistes (de métier, c’est-à-dire diplômés) ont la responsabilité de distinguer les faits de l’interprétation qui en est donné et plus encore de l’interprétation qu’eux-mêmes leur donnent en s’appuyant parfois sur des témoins plus ou moins fiables.

    En conclusion, s’informer prend du temps, coûte de l’argent et demande une certaine autonomie intellectuelle. C’est pourquoi il appartient à chacun d’entre nous d’être vigilant et de ne pas (re)diffuser de fausses informations. Tout cela plaide en faveur d’un enseignement qui ferait une large place à l’alphabétisation numérique : apprenons à vérifier même si nous avons envie de croire qu’une information est vraie. Traquons les mensonges et dénonçons ceux qui les répandent voire en font commerce. C’est pourquoi, parallèlement à la propre responsabilité des acteurs du numérique dans la perte de confiance qu’ils subissent il faut aussi garder présent à l’esprit le manque d’esprit dû à notre paresse intellectuelle ».

    Restons vigilants, nous incite Paul Jamet de France. Quant à lui, Gilles Gautier, toujours de France, estime qu’il faut quand même faire confiance aux médias reconnus, bien qu’il soit de plus en plus nécessaire de vérifier toute information. Voici l’avis de Gilles Gautier.

    Gilles Gautier de France

    « A mon avis, il ne faut pas toujours croire, aussi bien tout ce que l’on entend mais aussi tout ce que l’on lit, mais quand même leur faire en partie confiance surtout quand il s’agit des grands médias. Il faut se demander d’où vient l’info, de quel média, de quel pays? Naturellement son appartenance, comme pour les journaux, à des groupes financiers, groupes politiques a une importance, mais aussi du pays qu’il dépend. Il y a donc des intérêts mais aussi des influences, certains cherchent à faire de l’audimat, d’autres du chiffre. Les profits passent parfois avant une info qui risque de nuire. Les gouvernements ont eux aussi une influence, et ils ne sont pas tous honnêtes, certains écrivent ou parlent d’évènements en les transformant! L’information peut être aussi interprétée de deux avis différents, tout simplement selon sa sensibilité ou la perception des choses, sans vouloir la déformer. Il arrive que des détails soient volontairement oubliés, l’histoire, des affaires criminelles, nous le prouvent. Des infos peuvent être aussi mal vérifiées, l’erreur étant humaine! Il semble, d ‘après les derniers chiffres que la confiance envers les médias, diminue d’année en année, 70% faisaient confiance aux médias en 2016 et 64% en 2017), en cause, l’indépendance des journalistes par rapport au pouvoir. Les réseaux sociaux, même s’ils sont de plus en plus prisés, surtout par les jeunes, semblent paradoxalement ceux qui nous fournissent le plus en « Fake News », (pour employer un mot que je n’aime pas). Le Figaro, dans un sondage écrit que 80% des personnes interrogées, pensent que les « Fausses Nouvelles » sur les réseaux sont une réalité! La radio semble la plus crédible, un bon point pour notre passion, devant la presse et la télé… sources toujours du « Figaro » et de « La Croix ». La télé est la plus écoutée (48%), devant le net (25%) et le papier (6%). Les 18-24 ans regardent les réseaux sociaux à 41%. Toujours pour eux, 24% des journalistes résisteraient à la pression politique et 27% à l’argent, cela donne un gros doute pour la question que vous posez.

    Avec tous ces chiffres, on se pose donc la question que vous nous posez ! Je pense que chacun doit quand même faire confiance aux médias qu’il connait, à ceux qui sont souvent le plus près possible de la vérité, aux médias reconnus et qui sont connus pour dire une vraie vérité, car d’autres sont connus pour leur manque de sérieux. Deux médias importants qui nous donnent une information identique sont très certainement proches de la vérité, et s’ils disent ou écrivent des infos différentes, il sera bon de vérifier avec plusieurs autres. Je dirai donc : quels moyens avons-nous pour être informés, sinon des médias? Alors comme je le dis au début: il faut leur faire quand même confiance, sans forcément tous les croire et tout croire! »

    Il ne faut surtout pas tout croire – c’est l’opinion qui apparaît dans la plupart des messages reçus à l’occasion de cette Journée de l’Auditeur. Un avis partagé par Mme Maguy Roi de France. Voici ce qu’elle nous a écrit.

    Maguy Roy de France

    « De nos jours, les médias toujours plus nombreux permettent aux nouvelles de circuler par l’intermédiaire de médiateurs qui nous informent de façon quasi instantanée. Mais cette diffusion permanente laisse-t-elle le temps de vérifier les sources, de croiser et de confirmer les informations en toute objectivité et neutralité ? La recherche du sensationnel dans les médias (écrits, audiovisuels, réseaux sociaux) conduit parfois à une information incomplète, fausse, approximative, insuffisamment analysée. Dans la société actuelle, il me paraît donc indispensable de multiplier les sources d’information, de les croiser pour les rendre fiables et ne pas s’en tenir à des effets de communication.En ce sens, l’éducation joue un rôle primordial pour acquérir des connaissances et affiner son jugement avec un esprit critique. Faire confiance aux médias ? Oui à 50%. »

    Mme Maguy Roy estime qu’il faut faire confiance aux informations véhiculées par les différents médias uniquement à 50%. Par contre, Jean-Michel Aubier, de France, n’est pas aussi tranchant en ce qui concerne les chaînes de télévision ou la presse écrite, mais reste plutôt méfiant quant à l’information se trouvant sur Internet. Voici son message.

    Jean Michel Aubier de France

    « Difficile de répondre par OUI ou par NON à cette question, tant les médias sont divers et variés. Il est de bon ton de critiquer nos sources d’information. Pourtant, elles ne sont pas toutes à vouer aux gémonies. Mettons de côté les médias internationaux qui sont souvent la Voix de leur Maître. Que penser de la Voix de la Corée à Pyongyang ou même de Radio Sputnik, l’organe officiel du Kremlin ? D’autres, bien que financés par des gouvernements sont beaucoup plus libres, comme la BBC ou RFI.

    Le développement des technologies a permis l’éclosion des chaines TV tout info. Offre intéressante de prime abord : on discute, on argumente, on se querelle sur les plateaux. Ça sent la liberté de ton, et cette liberté existe d’ailleurs, reconnaissons-le sans finasser. Le problème est la concurrence effrénée que se livrent les différentes chaînes. Il faut donc aller vite, débusquer le scoop avant l’autre, et là… le bât blesse. Dans cette course folle, on oublie de vérifier la source de l’info qui s’avère parfois erronée.

    Pour autant, je reste un adepte de ces chaînes info, mais sans me départir d’une certaine retenue. La presse écrite, le bon vieux journal papier, me semble plus fiable. Ne pouvant jouer à armes égales avec les chaînes info ou les radios, on assiste à plus de recul dans leur traitement de l’information, laquelle n’est plus jetée en pâture au public, mais est analysée, expliquée, voire critiquée.

    Pour ce qui est de la France, mais dans d’autres pays aussi, les journaux ne sont pour la plupart pas indépendants. Ils sont souvent la propriété de grands groupes ou d’hommes d’affaires puissants. Cela ne veut pas dire pour autant que l’information est biaisée. Disons qu’elle est parfois orientée dans l’analyse… Cela ne remet pas en question la qualité du travail éditorial

    Quant à Internet, la méfiance est de rigueur. De nombreux sites conspirationnistes ont vu le jour où de pseudos journalistes vous expliquent qu’aucun avion ne s’est écrasé sur le pentagone le 11 septembre 2001 (C’est ce que prétend le « Réseau Voltaire »). Tout comme on vote pour les partis extrémistes pour marquer son rejet des formations traditionnelles, on se replie sur ces pages car on se persuade que les médias « classiques » sont tous inféodés au pouvoir en place. Avec la force que constituent les réseaux sociaux, ces fake news sont relayées sur la Toile dans des temps record et finissent par jeter le trouble ».

    Garder une certaine distance, c’est la stratégie de Jean-Michel Aubier. A part les fausses informations, les médias sont aussi accusés de privilégier les scoops et l’actu people sans trop se soucier de l’impact de ces nouvelles sur le public, notamment sur le public jeune. C’est ce qui dérange surtout notre auditeur algérien Nouari Naghmouhci. Voici son message :

    Nouari Naghmouchi d’Algérie

    « Souvent, les journalistes et les rédacteurs en chef retiennent les nouvelles propres à captiver le public, même si elles ne sont pas vraiment importantes. La priorité est donnée au sensationnel et au tape-à-l’œil pour faire monter le tirage ou l’audience. On fait la part belle aux vedettes du sport et du spectacle sans se soucier de l’impact sur la jeunesse. La moindre information sur les amours, le mariage ou le décès d’une de ces célébrités est presque systématiquement montée en épingle. En général, les journaux télévisés privilégient les sujets accompagnés d’images fortes. »

    Trop d’actu people et trop d’images « fortes » selon Nouari Nagmouchi, mais aussi manque d’objectivité, manque de neutralité… la déontologie des journalistes est désormais mise en doute, alors qu’auparavant il était question surtout de lutter pour la liberté des journalistes et de médias.Jean-Marc Olry nous invite à y réfléchir :

    Jean Marc Olry de France

    «Et votre question est intéressante ! D’autant que les journaux du 31 octobre relataient que 126 millions d’Américains avaient été exposés à des fausses informations durant la campagne électorale. Je vous soumets quelques réflexions personnelles. Et ce témoignage. Courant 2016 un ami proche m’avait proposé lors d’une conversation que je lui donne mon adresse mail « afin de m’envoyer quelque chose ». Effectivement dans les jours suivants j’ai reçu un certain nombre de mails contenant des informations plutôt inquiétantes. Il s’agissait de mails retransmis, de liens etc. Connaissant bien l’expéditeur, dans un premier temps, j’ai eu tendance à croire (un peu) ce que je lisais. Rapidement, j’ai vérifié, remonté les sources et constaté que l’origine provenait de site de partis ou groupuscules politiques, du site russe RT, du blog d’un individu déjà condamné pour révisionnisme etc…

    Durant la campagne électorale (et après) j’ai donc reçu quotidiennement de cette personne et d’autres des montages photographiques, des éléments tronqués, des vidéos douteuses et racoleuses (manipulation, démagogie) dans le but certain d’influencer le débat public.

    Je pense qu’à l’origine « on » veut cibler des gens déjà habités par de fausses certitudes, des personnes qui veulent se raccrocher « à autre chose » et sont prêtes à gober tout et n’importe quoi. Ces personnes vont servir de relais vers leurs amis et connaissances afin de tisser un réseau (une chaîne) de peur voire de haine. (Mais sommes-nous vraiment à l’abri ?)

    D’où l’importance des journalistes et des médias. Et de la déontologie des journalistes. Les enquêtes, l’expertise, les débats, l’apport culturel, la relatation de faits avérés et vérifiés doivent nous remettre dans un rapport de confiance. A mon avis le rôle des journalistes est primordial, indispensable. Tant qu’il respecte la déontologie. On peut élargir ce rôle aux médias car tous les intervenants ne sont pas journalistes – comme sur votre Radio par exemple – . Malheureusement tout le monde n’est pas de cet avis… : il y a quelques jours j’étais au téléphone avec un proche et nous évoquions ces questions et à mon grand étonnement, il m’a dit : « Les journalistes font beaucoup de mal ! » … J’en viens à croire que le syntagme de « fake news » est détourné à l’encontre des vrais journalistes, des vrais médias, par les « désinformateurs » et les « désinformés ».

    Souhaitons que les journalistes et les médias restent libres et indépendants et continuent de nous informer et, pour nous, de décrypter le monde ».

    C’est aux journalistes de nous aider à mieux comprendre le monde. Il est donc nécessaire qu’ils restent libres et indépendants, souligne Jean-Marc Olry. C’est aussi aux journalistes de restaurer la confiance des gens dans les médias, insiste Christian Ghibaudo de France. Voici sa contribution pour la Journée de l’Auditeur.

    Christian Ghibaudo de France

    « Alors cette année, le thème de la Journée de l’Auditeur concerne un peu directement la radio. En février 2017 en France, une enquête a établi que la défiance envers les médias s’accentue. Les Français font de moins en moins confiance envers les médias. A l’époque, on accusait les médias nationaux de ne pas parler des sujets qui préoccupent les français. Et même de manipulation, par exemple début 2017, les journalistes étaient accusés de manipulation de l’opinion en ce qui concerne les infos sur l’élection américaine, Mme Clinton était déjà élue avant l’élection, et on a vu le résultat. Il y a un désintérêt des Français pour l’information, surtout chez les jeunes. En termes d’usage, Internet représente la première source d’information pour un quart des Français et ce malgré leur défiance vis-à-vis des informations qui y circulent et notamment sur les réseaux sociaux.

    Pour beaucoup de personnes, l’élection présidentielle française a aussi été manipulée par les médias français. Surtout certaines radios et chaines de télévision, qui ont été accusées d’avoir favorisé l’élection de M. Macron. Et le résultat est là, M. Macron est président, maintenant c’est facile d’accuser les médias, mais peut être au fond, les français avaient envie d’un président comme M. Macron avec son programme ?

    Mais en France, on oublie rapidement que de tout temps, la presse a été une presse d’opinion. Avant c’était la presse écrite, avec des journaux nationaux ou régionaux au service de courants politiques, économiques ou religieux. Maintenant c’est surtout les chaines infos en télévision, qui informent les français, et là aussi il y a des intérêts politiques et financiers. Mais on peut espérer compter sur l’indépendance des journalistes…

    À une période où la désinformation est une pratique qui se répand de plus en plus, à l’heure où des sites internet partisans prennent les allures de sites d’info pour véhiculer une propagande et au moment où l’on s’inquiète d’une montée des populismes, on l’a vu autour des débats qui ont conduit au Brexit ou encore avec l’élection de Donald Trump, cette étude sonne comme un rappel à l’ordre.

    Les journalistes ont une mission urgente : restaurer la confiance. Ça passe d’abord par un exercice nécessaire d’autocritique.

    Maintenant, je pense que certains médias internationaux, qui n’ont pas d’ambition planétaire, comme RRI, R. Prague ou la DW sont plus indépendants pour les informations données sur les ondes. C’est pour cela que depuis près de 40 ans, j’écoute surtout les informations données par les radios internationales. Car il ne faut pas oublier que jusqu’au milieu des années 80, en France il n’y avait pas une grande liberté de l’information, les radios publiques ou privées (RTL, RMC, Europe…) étaient toute contrôlées par l’Etat français…

    En conclusion, je dirais que j’ai toujours la même confiance, ou plutôt ma confiance n’a pas baissée, ni augmentée. J’ai toujours pensé que ce qui était dit ou écris n’était qu’une partie de la vérité. A mon avis, il faut se faire sa propre opinion, en « picorant » des infos un peu partout. »

    Faut-il faire confiance aux médias? Votre avis est unanime: plutôt non. Il faut s’informer de plusieurs sources, il faut faire très attention aux informations qui circulent sur les réseaux sociaux, il faut éduquer les nouvelles générations et nous-mêmes dans cette direction. Un autre aspect que nos amis ont en commun: ils accordent plus de confiance aux radios internationales et ne cessent d’insister sur leur importance dans le paysage médiatique mondial. Et puis, il faut aussi que les journalistes eux-mêmes se mettent en question pour garder leur liberté et leur objectivité. C’est le seul moyen de restaurer la confiance. Voilà en bref les conclusions de notre débat pour cette Journée de l’Auditeur. Merci d’avoir suivi cette édition! A bientôt!

  • A la Une de la presse roumaine 13.07.2017

    A la Une de la presse roumaine 13.07.2017

    Finances,
    société, actu internationale – il y a du tout dans la presse roumaine
    d’aujourd’hui. Les banques roumaines sont les plus performantes d’Europe, 20%
    des revenus mensuels d’une famille sont destiné aux taxes alors que les jeunes
    roumains suivent les conseils de leur mère en choisissant leur emploi, alors
    que les salariés roumains ne font pas confiance à leurs patrons. Parallèlement,
    la presse roumaine s’interroge au sujet d’une éventuelle rupture dans l’histoire
    d’amour entre la France et l’Allemagne.



  • La perception des Roumains sur l’UE

    La perception des Roumains sur l’UE

    10 après l’adhésion de la Roumanie à l’UE, le taux de confiance faite aux structures communautaires y reste un des plus élevés, dépassant largement la moyenne européenne, soit 67% contre 50%. C’est ce que constate le plus récent Eurobaromètre réalisé à l’automne 2016. Il y a 10 ans, les statistiques faisaient état d’un optimisme encore plus grand, avec 75% des Roumains qui se déclaraient favorables à l’UE, par rapport à 69% du reste des Européens. Nous vous proposons donc un débat sur l’évolution de la confiance des Roumains dans les structures européennes depuis 2007 et jusqu’à présent.



    Angela Cristea, chef de la représentation de la Commission Européenne à Bucarest, explique ces statistiques : « Nous constatons que, 10 ans après l’adhésion, le taux de confiance des Roumains dépasse la moyenne européenne, bien qu’il soit à la baisse. Actuellement, ce taux est de 52%, alors qu’il y a 10 ans, lorsque la Roumanie intégrait l’UE, il était de 65%. Le taux moyen de confiance des Européens dans l’Union est de 36%. Pourtant, à regarder les tendances de cette dernière décennie, on peut affirmer que le taux de confiance dans les institutions nationales a augmenté. Conclusion : la confiance dans les institutions communautaires est à la baisse, alors que celle dans les institutions nationales est à la hausse. A mon avis, nous approchons la normalité. Par exemple, on constate que le gouvernement national a gagné 10 points de pourcentage côté confiance en 2016 par rapport à 2007. »



    Les Roumains ont donc gardé leur optimisme quant à l’évolution générale de l’UE, mais ils se déclarent plus sceptiques, voire pessimistes, à propos de leur propre pays. Et pour cause. 60% des Roumains pensent que leur pays se dirige dans la mauvaise direction, 29% estiment que la situation économique du pays empirera, alors que 40% ne s’attendent à aucun changement. Un autre aspect mis en lumière par l’Eurobaromètre c’est la manière dont les Roumains se rapportent aux priorités de l’agenda public européen. Détails avec Angela Cristea, chef de la représentation de la Commission Européenne à Bucarest : « L’immigration et le terrorisme sont considérés comme les principaux défis à relever par l’Europe, bien que les Roumains soient moins nombreux à les mentionner en 2016 par rapport à 2015. Pour eux, la mobilité au sein de l’UE des citoyens des Etats membres est quelque chose de favorable, alors que celle des ressortissants des pays tiers est considérée comme défavorable. De l’avis des Roumains, les objectifs les plus réalistes de la Stratégie Europe 2020 sont l’occupation de la main d’œuvre et la réduction de l’abandon scolaire. Parmi les valeurs qui définissent le mieux l’UE, les Roumains mentionnent les droits de l’homme (38% des Roumains par rapport à une moyenne européenne de 36%), puis la démocratie (32% pour les Roumains et 31% – la moyenne européenne) et la paix (mentionnée par 27% des Roumains, à comparer avec une moyenne européenne de 39%). De même, pour les Roumains, c’est avant tout la géographie qui rapproche les citoyens européens, suivie par les valeurs communes, le respect de l’Etat de droit et la solidarité avec les régions plus pauvres. Pour leur part, les autres citoyens européens placent en première position la culture, suivie par l’histoire, les valeurs et l’économie. »



    Selon les statistiques, près de deux tiers des participants à l’enquête considèrent comme réalistes une bonne partie des objectifs de la Stratégie Europe 2020. On peut donc tirer la conclusion que les Roumains sont bien informés sur les politiques communautaires. En témoigne aussi leur soutien aux actuelles priorités de la Commission Européenne. Les sociologues ont quand même une autre interprétation de toutes ces données quant aux connaissances et à l’état d’esprit des Roumains, en comparaison avec les autres Européens. Voici l’opinion de Manuela Stanculescu, sociologue à l’Institut de recherche de l’Académie Roumaine sur la qualité de vie: « Beaucoup d’aspects nous rapprochent du reste des citoyens européens. Mais il y quelque chose qui distingue les Roumains des autres : tout ce qui est lié à la Roumanie — économie nationale, chômage, orientation, etc — tout cela est considéré comme le pire de l’UE. Nous sommes extrêmement critiques envers nous-mêmes. En revanche, pour nous, l’Europe est quelque chose de très positif. Mais si vous saviez combien nous aimons les Etats-Unis ! 38% des Roumains estiment que les Etats-Unis suivent un parcours excellent, alors que seuls 17% des Européens affirment la même chose. Pour ce qui est de l’Europe, on constate que la confiance des Roumains a baissé par rapport à celle d’il y a 10 ans. Cela veut dire que nous sommes devenus plus réalistes. J’ajouterais aussi que les Roumains forment leurs opinions sur l’Europe dans les conditions où ils ne sont pas bien informés et où l’étranger a toujours représenté un mirage pour eux »



    Pour sa part, Bogdan Voicu, un autre sociologue qui travaille à l’Institut de recherche sur la qualité de vie, a sa propre interprétation de la différence entre la moyenne européenne et la moyenne roumaine du taux de confiance faite aux institutions communautaires. A son avis, cette différence s’explique par l’option idéologique de chaque catégorie. Bogdan Voicu : « Nous savons qu’il existe une différence fantastique entre les pays d’Europe Occidentale et ceux d’Europe de l’Est, côté confiance dans l’UE. Pour les pays de l’Ouest, l’adhésion à l’UE a été ressentie comme un affaiblissement de la souveraineté nationale, le pouvoir décisionnel étant déplacé à Bruxelles. Par contre, en Europe de l’Est, cela n’a pas été un problème. Ici, l’appartenance à l’UE ou à l’OTAN ou encore l’amitié avec les Etats-Unis ont été autant de garanties minimales de l’indépendance et de l’importance des pays. Prenons l’exemple de la Pologne : les Polonais avaient un taux très élevé de confiance dans les institutions de l’UE au moment de leur adhésion. Toute de suite après, cette confiance a commencé à diminuer, à mesure que la Pologne se rendait compte qu’elle ne courait aucun danger et qu’elle commençait à avoir un mot important à dire dans la région. La Roumanie n’est pas encore à ce niveau-là. De même, les conflits militaires avoisinant sa frontière la déterminent à regarder avec davantage d’intérêt vers ceux qui pourraient la défendre. C’est ainsi que je m’explique le fait que la Roumanie a encore le plus haut niveau de confiance dans l’UE, bien qu’elle soit un des Etats membres les plus pauvres. »



    Sur cette toile de fond, avec tout cet optimisme, il était normal que l’opinion publique de Roumanie s’implique dans la mesure du possible dans les débats engendrés par la décision du président de la Commission Européenne, Jean Claude Junker, de repenser l’avenir de l’UE. (trad. : Valentina Beleavski)

  • 03.03.2017 (mise à jour)

    03.03.2017 (mise à jour)

    Fonctions — La coalition au pouvoir à Bucarest, formée du Parti Social-Démocrate (PSD) et de l’Alliance des libéraux et des démocrates (ALDE) a décidé de démarrer, la semaine prochaine, les procédures parlementaires en vue de l’occupation des postes vacants dans plusieurs institutions publiques importantes. Le vice premier- ministre et coprésident de l’ALDE, Daniel Constantin, a précisé qu’il s’agissait de la désignation des présidents de l’Institut culturel roumain et de l’Autorité électorale permanente, du vice-gouverneur de la Banque nationale et du vice-président de l’Autorité de surveillance financière. Des discussions sont également prévues concernant la Société roumaine de radiodiffusion, a-t-il ajouté. Daniel Constantin a par ailleurs déclaré que tous les partis allaient avancer des propositions, la décision devant être prise surtout en fonction du CV de chaque candidat et de son expérience, le critère de l’appartenance politique arrivant en dernière position. Rappelons que le fauteuil de président de l’Autorité électorale permanente est devenu vacant suite à la démission d’Ana Maria Pătru, poursuivie pour corruption et arrêtée l’an dernier. Enfin, l’ancien vice-gouverneur de la Banque centrale, Bogdan Olteanu, a lui aussi démissionné en 2016, après avoir été arrêté par les procureurs anticorruption pour des faits commis avant d’occuperce poste.



    Eurobaromètre — Dix ans après l’intégration européenne du pays, la confiance des Roumains dans l’UE continue d’être supérieure à la moyenne européenne, soit 52% contre 36%. Elle est pourtant plus faible qu’au moment de l’adhésion, lorsqu’elle se situait à 65%, révèle l’Eurobaromètre rendu public ce vendredi. L’optimisme des Roumains quant à l’avenir de l’Europe se situe lui aussi en dessus de la moyenne européenne (67% contre 50%), même s’il est inférieur de 12 points de pourcentage par rapport à 2007. Par ailleurs, 55% d’entre eux déclarent soutenir les priorités concernant l’union économique et monétaire et 77% celles liées à la libre circulation des personnes. Enfin, deux tiers des Roumains affirment éprouver le sentiment d’être citoyens européens et sont favorables à une politique étrangère commune. Selon eux, les valeurs qui représentent le mieux l’UE sont les droits de l’homme, la démocratie et la paix.



    Gazoduc — Le ministère roumain de l’Energie a annoncé avoir émis le permis autorisant la construction du gazoduc BRUA, nouveau corridor européen de transport du gaz naturel qui traversera la Bulgarie, la Roumanie, la Hongrie et l’Autriche. Le ministre du domaine, Toma Petcu, a déclaré que les travaux de construction devraient démarrer au dernier trimestre de l’année en cours et s’achever en 2020. Le tronçon roumain du gazoduc mesurera 550 km de long et traversera 11 départements du pays. Le coût total de ce projet se chiffre à 600 millions d’euros. Un tiers de ce montant sera financé par des fonds européens.



    Météo — Dans le prochain intervalle de 24 heures, il fera plus chaud que la normale de saison, les températures maximales devant s’étaler entre 10 et 19 degrés.

  • Digne de confiance – les institutions préférées des Roumains

    Digne de confiance – les institutions préférées des Roumains

    La présidence de la République est linstitution publique qui bénéficie de la plus grande confiance de la part des Roumains, apprend-on dun sondage dopinion réalisé par linstitut INSCOP. Le taux de confiance déclaré pour cette institution par plus de la moitié des personnes interrogées est élevé ou très élevé. Une hausse sensible, tandis quen septembre dernier, la Présidence nétait quà un peu plus de 46%. Les spécialistes y voient la conséquence des actions du président après lincendie du club Colectiv – les consultations avec la société civile ou encore la nomination dun premier ministre sans étiquette politique, connu pour son expérience et avec du prestige international.



    Sans surprise, cest la Mairie, linstitution, en principe, la plus proche des gens, qui arrive deuxième, mais à très grande distance par rapport à la Présidence, réunissant quelque 37% des préférences des Roumains. Elle est talonnée par la Cour Constitutionnelle, le Gouvernement, le Conseil départemental et le Parlement. Les partis politiques clôturent ce classement, une place quils occupent de plus en plus fréquemment.



    Le sinistre meurtrier du 30 octobre dernier, la réponse apportée par les différents acteurs impliqués ont modifié aussi la perception des gens à légard des institutions censées intervenir dans ce genre de situation. Ce sont les sapeurs-pompiers qui mènent le top de la confiance, avec pas moins de 80%, alors quils sont pris en compte pour la première fois par une telle recherche. Lenquête INSCOP recense, par la suite, lArmée, la Gendarmerie et le Parquet national anti-corruption.



    Du côté des institutions privées et sociales, lEglise orthodoxe roumaine est en tête des préférences, mais son image est ternie. Elle nest préférée que par 56% des Roumains, une forte chute par rapport aux 61% de septembre dernier. Cinq pourcentages happés par lincendie de la discothèque bucarestoise Colectiv, les Roumains sanctionnant, selon les spécialistes, la réaction tardive et déplacée des dirigeants de léglise. Ces derniers avaient déploré, à lépoque, que la jeune génération ne fréquente plus les lieux de culte, mettant en cause, mi-ouvertement mi-allusif, les participants au concert rock organisé dans la discothèque ravagée par lincendie sétant soldé par une soixantaine de morts et quelque 180 blessés. En revanche, les universités sont créditées de 43% de taux de confiance des Roumains, suivies par les médias, les ONG, les patronats et les banques.



    A linternational, lOTAN reste à 55% de confiance, lONU et lUE, chacune à un peu plus de 50%. La Banque mondiale et le FMI sont à près de 34 et respectivement à un peu moins de 30%, en forte chute par rapport à lenquête antérieure, de près de 10% pour la Banque mondiale.



    Linstitut INSCOP sest également penché sur limage de lexécutif de Bucarest, un gouvernement technocrate, installé suite à damples manifestations de rue, ayant abouti à la démission, début novembre, du gouvernement de coalition mené par le Parti social-démocrate. 50% des Roumains affirment préférer une telle formule dexperts, car “elle a plus de compétence”, tandis que seuls 32% des répondants préfèrent un exécutif politique. Plus de 40% des Roumains souhaitent voir un gouvernement technocrate sinstaller aussi après les élections législatives, prévues pour la fin 2016. Néanmoins, près de la moitié des Roumains estime que lactuel cabinet dirigé par Dacian Cioloş est toujours régi par les partis politiques, mais de lombre.



    Pour ce qui est de la confiance faite aux personnalités publiques, les Roumains ont placé le président Klaus Iohannis sur la première marche du podium, suivi par le gouverneur de la Banque centrale, Mugur Isărescu, et par le premier ministre, Dacian Cioloş. (trad.: Andrei Popov)

  • A la Une de la presse roumaine 23.12.2015

    A la Une de la presse roumaine 23.12.2015

    Le mythe du travail bien fait s’est écrasé face à la crise migratoire et l’Allemagne passe de la première à la septième position dans le top des pays les plus sympathisés par les Roumains. Du travail bien fait, passons à celui mal fait : la Roumanie perdra plus d’un milliard d’euros de fonds européens parce qu’elle n’a pas réussi à achever de nombreux projets financés par l’UE.


  • 22.12.2015

    22.12.2015

    Révolution – Il y a précisément 26 ans, le 22 décembre 1989, le régime communiste roumain était renversé. Des commémorations sont organisées à Bucarest et dans plusieurs villes roumaines. Des cérémonies religieuses à la mémoire des victimes de 1989 sont tenues dans toutes les églises et les monastères orthodoxes de Roumanie et de l’étranger appartenant au Patriarcat roumain. Lundi, le Parlement de Bucarest s’est réuni pour une séance solennelle afin de marquer les 26 ans depuis la révolte anticommuniste. Déclenchée par la colère des habitants de Timişoara contre une mesure abusive des autorités locales, la Révolution s’est rapidement propagée dans toute la Roumanie, pour culminer le 22 décembre par la fuite du dictateur Nicolae Ceausescu. Un millier de personnes ont été tuées et 3400 blessées du 16 au 25 décembre 1989. La Roumanie a été l’unique pays d’Europe de l’Est où le changement de pouvoir s’est opéré par la violence et où le principal leader communiste a été exécuté.

    Sondage – Plus de 51% des Roumains font confiance à la Présidence, qui se situe d’ailleurs au top du classement des institutions politiques, selon un sondage d’opinion réalisé par le Centre roumain de recherche Inscop. Pour ce qui est des institutions publiques, la première place est occupée par les Pompiers, avec 77,5%, suivis par l’Armée, la Gendarmerie, la Direction nationale anticorruption et par les renseignements intérieurs et extérieurs. Côté institutions sociales et privées, l’Eglise bénéficie de la confiance de 56% des Roumains. Elle est suivie par les universités, par la presse et par les ONSs. Enfin sur les instituions internationales, les Roumains accordent la plus grande confiance à l’OTAN, suivie par l’Onu et l’UE. Ce baromètre a été réalisé du 26 novembre au 2 décembre 2015 sur un échantillon représentatif pour la population adulte de la Roumanie de 1071 personnes.

    Incendie – Le bilan de l’incendie du 30 octobre qui a ravagé le club Colectiv de Bucarest vient de s’alourdir après le décès d’un blessé hospitalisé au Royaume Uni. Ce drame a donc fait 63 morts. Selon le ministère de la Santé, 34 personnes sont toujours soignées dans des hôpitaux de Roumanie et de l’étranger et l’Etat d’une personne hospitalisée à Bucarest est toujours critique. Rappelons-le, cette tragédie a eu lieu lors d’un concert rock tenu devant plusieurs centaines de personnes. L’incendie provoqué par des artifices qui ont allumé le revêtement phono-absorbant de la discothèque s’est produit alors que celle-ci était archi-bondée et ne possédait qu’une seule issue de secours. Hier le Tribunal de Bucarest a décidé d’assigner à domicile les trois actionnaires du Club Colectiv. Le 3 novembre, ils avaient été placés en détention provisoire pour homicide involontaire et blessures involontaires.

    Statistique – Les Roumains constituent la principale minorité dans plusieurs pays de l’UE. Selon les chiffres d’Eurostat relatifs aux citoyens étrangers qui habitent dans les Etats de l’Union, les Roumains sont la nation immigrante la plus nombreuse en Italie, avec près de 1,1 millions de personnes, en Espagne (près de 730 mille personnes) et en Hongrie (31 mille). En Italie et en Hongrie, les Roumains comptent pour 22% des ressortissants étrangers, alors qu’en Espagne ils comptent pour 16%. D’autres pays qui recensent d’importantes communautés roumaines sont la Grèce, Chypre, le Portugal, la Slovaquie et l’Allemagne. Officiellement près de 2,2 millions de Roumains habitent dans des pays de l’UE.

    Salaire – Le ministère de l’Emploi de Bucarest examine la possibilité d’accroître le salaire minimum. Selon la ministre Ana Costea, la décision finale sera adoptée avant la fin de l’année. Par ailleurs, sur la toile de fond de la majoration de seulement 5% des pensions de retraite des Roumains, à partir de l’année prochaine, le Parlement a voté en faveur de la hausse des pensions de retraite des élus nationaux et locaux.

    Handball – La sélection nationale féminine de handball de Roumanie est rentrée la nuit dernière à Bucarest après avoir remporté la médaille de bronze au Championnat du monde du Danemark. Les sportives roumaines ont été accueillies par la ministre de la Jeunesse et du Sport, Elisabeta Lipa, par des responsables du sport et par des supporters. Dans la petite finale, les Roumaines ont vaincu la Pologne sur le score de 31 à 22 et décroché ainsi la première médaille de bronze de son histoire. Cristina Neagu a été déclarée meilleure joueuse du tournoi. La Roumanie est l’unique équipe à avoir participé à toutes les éditions du Championnat du monde tenues depuis 1957, remportant une médaille d’or, en 1962, et deux d’argent, en 1973 et en 2005.

    Chişinău – Le nouveau premier ministre désigné de la République de Moldova, Ion Sturza, a déclaré que le prochain cabinet de Chisinau sera formé de ministres politiquement indépendants qui signeront aussi un code d’intégrité. Le président de la République de Moldova, Nicolae Timofti, a nommé hier Ion Sturza, un prospère homme d’affaires, candidat au fauteuil de premier ministre après deux mois de négociations échouées avec les partis parlementaires pour le remplacement de l’ex premier ministre Valeriu Strelet, destitué par motion de censure. Le président a pourtant admis que sa proposition ne bénéficiait pas de l’appui parlementaire nécessaire. Pourtant, Ion Sturza affirme qu’il trouvera l’appui dont il a besoin. Selon la constitution moldave, l’actuel Parlement devrait investir ce gouvernement avant la fin janvier 2016. Sinon, le Parlement sera dissous et des élections parlementaires anticipées devront être organisées. Ion Sturza a été premier ministre de la République de Moldova en 1999.

  • A la Une de la presse roumaine 22.12.2015

    A la Une de la presse roumaine 22.12.2015

    En 1989, le 22 décembre était le jour qui mettait définitivement un terme au régime communiste de Roumanie, avec la fuite du “conducător” Nicolae Ceausescu. Tous les journaux roumains proposent des chronologies, reviennent sur les significations des événements ou font des comparaisons entre la Roumanie actuelle et celle “davant” et les résultats chiffrés sont parfois surprenants ou carrément ironiques. Dans le même temps, la presse bucarestoise examine les raisons de la forte chute de confiance des Roumains en lEglise orthodoxe locale et se fait lécho dune proposition sur la parité hommes-femmes en politique.


  • 20.12.2015

    20.12.2015

    Migration – Les pays de lEurope centrale et de lEst qui refusent daccueillir des réfugiés dans le cadre dun programme de quotas de répartition encourent des sanctions, a affirmé le chef de la diplomatie allemande, Frank-Walter Steinmeier, dans un entretien à lhebdomadaire Der Spiegel. “La solidarité européenne nest pas une voie a sens unique”, a précisé le ministre, cité par lAFP. “Ceux qui refusent (daccueillir ces réfugiés) doivent savoir ce qui est également en jeu pour eux: des frontières ouvertes en Europe”, a-t-il souligné.


    En septembre dernier, lors du Conseil Justice et Affaires intérieures de lUE, la Hongrie, la République Tchèque, la Roumanie et la Slovaquie sétaient opposées au système de répartition de 160 mille migrants selon des quotas obligatoires, mais le programme a été néanmoins entériné par les ministres. La Slovaquie et la Hongrie ont par la suite porté plainte auprès de la justice européenne contre les quotas de répartition. Après les attentats du 13 novembre, à Paris, la Pologne a, elle, fait savoir quelle naccepterait plus de réfugiés.


    Lors du Conseil européen de vendredi dernier, le premier ministre roumain, Dacian Cioloş a réaffirmé la solidarité de la Roumanie avec les autres Etats communautaires dans la crise des migrants, tout en soulignant que Bucarest se réservait le droit de poser certaines “conditions” avant daccepter des migrants. Il a parlé du renforcement du contrôle européen des flux migratoires et du retour à un espace Schengen fonctionnel. Notons que plus de 990 mille migrants sont entrés sur le territoire de lUE depuis le début de 2015.



    Révolution – Dans louest de la Roumanie, Timişoara marque ce samedi le Jour de la Victoire, le jour où, il y a 26 ans, elle devenait la première ville du pays “affranchie du régime communiste”, selon un slogan de lépoque. Entamées le 16 décembre 1989, les protestations des habitants de Timişoara ont été réprimées de manière sanglante par les autorités avec un bilan se montant à des dizaines de morts et de blessés parmi les manifestants. Quatre jours après, les forces armées ont rejoint les révolutionnaires, ces derniers rédigeant et faisant adopter par la suite le premier document énonçant les principes politiques démocratiques daprès lesquels le pays devait être dirigé.


    Déclenchée par la colère des habitants de Timişoara contre une mesure abusive des autorités locales, la Révolution s’est rapidement propagée dans toute la Roumanie, pour culminer le 22 décembre par la fuite du dictateur Nicolae Ceausescu. Un millier de personnes ont été tuées et 3400 blessées entre les 16 et 25 décembre 1989. La Roumanie a été l’unique pays de l’Europe de l’Est où le changement du pouvoir s’est opéré par la violence et où le principal leader communiste a été exécuté. Le 21 décembre, le Parlement roumain se réunira pour une séance solennelle pour marquer les 26 ans écoulés depuis la révolte de 1989.



    Confiance – Le président roumain, Klaus Iohannis, mène le classement de la confiance que les Roumains font aux personnalités publiques. Le podium est complété par le gouverneur de la Banque centrale, Mugur Isărescu, et le premier ministre, Dacian Cioloş, apprend-on par un sondage de linstitut INSOP. Quelque 60% des Roumains affirment avoir beaucoup de confiance en leur chef dEtat, tandis que le gouverneur de la Banque nationale est désigné dans ce top par un peu plus de 40% des personnes interrogées. Lenquête dopinion mesure également, en première, le taux de confiance en lactuel chef du gouvernement, Dacian Cioloş, qui arrive troisième avec 32% de préférences. Il est suivi par lancien chef du Service roumain de renseignements, lactuel ambassadeur de Roumanie aux Etats-Unis, George Maior, avec 30% ainsi que par le directeur du Service de renseignements extérieurs, Mihai-Razvan Ungureanu, qui réunit la confiance de 22% des Roumains. INSCOP a réalisé cette enquête entre le 26 novembre et le 2 décembre.



    Handball – La sélection roumaine de handball rencontre ce dimanche la Pologne dans un match comptant pour la médaille de bronze du Championnat du monde de handball féminin accueilli par le Danemark. Les Roumaines sétaient inclinées vendredi, 33 points à 35, dans les demi-finales, devant la Norvège, championne olympique et européenne en titre. En finale, les représentantes du pays des fjords affrontent, elles, les Pays-Bas, la révélation et la surprise de cette compétition. Lors de la précédente édition du Mondial de handball féminin, organisé en 2013, en Serbie, la sélection roumaine est arrivée dixième. La Roumanie est le seul pays à avoir participé à toutes les éditions du Championnat du monde. Depuis 1957, elle a remporté une médaille d’or (1962) et deux d’argent (1973, 2005).

  • 17.12.2015 (mise à jour)

    17.12.2015 (mise à jour)

    Timisoara — Journée de deuil, jeudi, à Timisoara, dans l’ouest de la Roumanie, à la mémoire des victimes de la révolte anticommuniste de 1989. 90 personnes sont mortes et près de 400 autres ont été blessées durant les émeutes qui ont eu lieu il y a 26 ans dans cette ville martyre. Déclenchée par l’opposition des habitants de Timisoara à une mesure abusive des autorités locales, la Révolution s’est étendue à travers la Roumanie, pour culminer, le 22 décembre, par la fuite du dictateur communiste Nicolae Ceausescu. Plus de mille personnes sont décédées et près de 3400 ont été blessées du 16 au 25 décembre 1989. La Roumanie a été l’unique pays du Bloc de l’Est où le changement de régime s’est fait par la violence et qui a exécuté ses ex-dirigeants communistes. Le Parlement roumain se réunira le 21 décembre pour une séance solennelle censée marquer les 26 ans écoulés depuis la Révolution anticommuniste de 1989.



    Sommet – La crise migratoire, la sécurisation des frontières extérieures de l’UE, la lutte contre le terrorisme et les propositions britanniques de réforme de l’Union sont les thèmes dominants du sommet européen qui se tient à Bruxelles. Selon un communiqué du gouvernement de Bucarest, la Roumanie soutient la mise en œuvre des mesures visant au renforcement des frontières extérieures de l’UE, afin de garantir la sécurité interne, tout en préservant le principe de la libre circulation à l’intérieur de l’espace communautaire. La Roumanie est représentée à la réunion du Conseil européen par son premier ministre Dacian Ciolos.



    Protestations — Des milliers de transporteurs roumains ont protesté jeudi à Bucarest, notamment contre la majoration du prix des assurances automobile obligatoires. Une délégation des contestataires a discuté avec les représentants du gouvernement. Ces derniers ont déclaré qu’ils allaient chercher des solutions pour la diminution des polices d’assurance. Pour leur part, les représentants des assureurs ont expliqué la hausse de cette assurance par le fait que notamment pour les transports extérieurs le niveau des dédommagements est beaucoup plus grand, voire illimité dans certains autres pays. En outre, ont-ils souligné, en Roumanie la situation est imprédictible, surtout pour ce qui est des indemnisations pour dommage corporel et moral, la pratique judiciaire n’étant pas uniforme. Les protestataires ont également exprimé leur mécontentement envers le maintien au-delà du 1er janvier 2016 d’une accise supplémentaire sur les carburants et réclamé l’intervention du gouvernement pour modifier la législation qui les oblige à payer des montants énormes pour des droits d’auteur. Plusieurs milliers de bus, de cars, de taxis et de camions ont stationné devant le siège du gouvernement de Bucarest.



    Sondage – Le président roumain, Klaus Iohannis, occupe la première place au classement de la confiance des Roumains dans les personnalités publiques, relève un sondage INSCOP, rendu public jeudi. Selon ce baromètre, près de 60% des personnes questionnées affirment faire confiance au président Klaus Iohannis. Il est suivi par le gouverneur de la Banque centrale, Mugur Isarescu, qui bénéficie dune cote de confiance de 40%, alors que celle du premier ministre Dacian Ciolos est de 32,6%. Les Roumains font également confiance à lambassadeur de Roumanie aux Etats-Unis, George Maior (29,8%), au directeur des Renseignements extérieurs, Mihai Razvan Ungureanu (21,8%), ainsi quau président du Sénat, Calin Popescu Tariceanu (21,4%). Le baromètre « La vérité sur la Roumanie » a été réalisé du 26 novembre au 2 décembre sur un échantillon de 1071 personnes.



    Météo — Dans les prochaines 24 heures, le ciel sera plutôt nuageux. On attend de faibles précipitations surtout sur la moitié nord du pays, tandis que la neige tombera sur le relief et sur le nord-ouest du territoire. Les températures maximales iront de moins 1 à 8 degrés.

  • A la une de la presse roumaine – 17.12.2015

    A la une de la presse roumaine – 17.12.2015

    Protestations- cest le mot dordre relayé par toute la presse en ligne en ce jeudi. Les journaux évoquent les protestations des transporteurs roumains, qui dénoncent la majoration des tarifs de lassurance responsabilité civile. Entre temps, les médicaments bons-marché disparaîtront prochainement des pharmacies. Des statistiques relatifs au taux de confiance des personnalités publiques roumaines et la qualification de la Roumanie dans les demi-finales du championnat du monde de handball font également lobjet damples articles dans la presse roumaine.



  • A la Une de la presse roumaine 15.12.2015

    A la Une de la presse roumaine 15.12.2015

    Aujourd’hui dans la presse : le budget des parlementaires augmente, pour et contre la majoration du SMIC, les bergers et transporteurs protestent, le chef de l’Etat — en tête du classement de la confiance des Roumains.

  • Radiographie sociologique d’été

    Radiographie sociologique d’été

    Située entre le scrutin présidentiel de l’automne dernier et les législatives de l’année prochaine, 2015 n’est pas une année électorale en Roumanie. C’est pourquoi, les sondages sur la confiance faite aux politiciens de haut rang ou les préférences pour les différents partis politiques n’ont pas de pertinence pour le verdict des urnes. Les chiffres sont pourtant éloquents pour ce qui est de l’état d’esprit des électeurs.



    Huit mois après son élection, le président Klaus Iohannis continue d’être la personnalité politique à laquelle les Roumains — à savoir près de 60% d’entre eux — font le plus confiance. C’est une bonne nouvelle pour lui. La mauvaise nouvelle c’est que, depuis le début de son mandat, en décembre 2014, lorsqu’il bénéficiait d’un taux de confiance de 78%, le chef de l’Etat en a perdu 19%.



    De l’avis des sociologues, l’érosion de sa popularité est rapide et les analystes politiques estiment qu’elle reflète la déception des électeurs. Après 10 ans durant lesquels l’esprit hyper-actif et conflictuel de l’ancien président a fatigué et ennuyé nombre de personnes, les Roumains « ont souhaité avoir un président équilibré » – affirment les commentateurs — mais pas un président qui « ne descend pas aux choses terrestres ». Klaus Iohannis n’a pas prouvé vouloir diriger ce pays qui lui avait été confié et semble se contenter dinterviews commodes, organisées à l’avance par ses conseillers, et de ses visites mensuelles dans les capitales européennes — affirment la presse de Bucarest.



    Dans cette hiérarchie de la confiance, le chef de l’Etat est suivi par le maire général de la capitale, Sorin Oprescu, désigné par 40% des personnes interrogées. Ancien social-démocrate élu pourtant comme candidat indépendant, et se trouvant actuellement à la fin de son 2e mandat à la tête de la municipalité de Bucarest, il recueille les fruits d’une gestion grâce à laquelle l’image de la capitale s’améliore de plus en plus. Les commentateurs ne croient pourtant pas à sa longévité politique, en raison du tas de dossiers de corruption rédigés par les procureurs à l’encontre de différents membres de son personnel. Depuis des chefs de régies locales aux conseillers personnels du maire, un nombre toujours plus grand de collaborateurs de Sorin Oprescu se trouvent derrière les barreaux.



    Le premier ministre Victor Ponta se trouve, lui aussi, dans un entourage frappé de problèmes pénaux — membres du cabinet ou collègues de parti et même son propre beau-frère. Accusé lui-même par le Parquet anti-corruption, Victor Ponta bénéficient actuellement de la confiance de 35% des Roumains seulement. Par ailleurs, selon 47% des personnes interrogées, la situation économique du pays s’est améliorée sous le gouvernement de Victor Ponta, 31% pensent que l’économie se trouve au même niveau et 20% affirment que sous l’actuel gouvernement la situation a empiré.



    S’ils étaient appelés aux urnes dimanche prochain, 41% des Roumains voteraient en faveur du Parti National Libéral, la principale formation politique d’opposition et 37% en faveur du Parti Social Démocrate, au pouvoir. L’Union Démocratique des Magyars de Roumanie (UDMR) d’opposition et le Parti M10, extraparlementaire, de la députée européenne Monica Macovei bénéficieraient des suffrages de 5% des électeurs. Les partenaires des sociaux-démocrates dans le gouvernement de coalition, l’ALDE, avec 3% d’intentions de vote, et l’Union Nationale pour le Progrès de la Roumanie — avec 2% seulement — se trouveraient au-dessous du seuil électoral de 5%. (trad.: Dominique)