Tag: crise

  • Ukraine entre l’Est et l’Ouest

    Ukraine entre l’Est et l’Ouest

    Manifestations monstres, bâtiments administratifs pris d’assaut, responsables molestés, statues détruites et, en réponse, une répression dure, soldée par des morts et des blessés, s’accompagnant d’arrestations, d’enlèvements et de torture — voilà le tableau de l’Ukraine actuelle. Depuis l’automne dernier, lorsque le président Viktor Ianoukovytch a refusé, à la dernière minute, de signer les accords d’association et de libre-échange avec l’Union Européenne, privilégiant les relations avec la Russie, Kiev et, peu à peu, tout le pays sont devenus pratiquement un vaste champ de bataille entre les manifestants pro-occidentaux et la police du régime philo-russe.



    Comme on pouvait s’y attendre, ces événements dramatiques ont suscité de vives réactions de la part de l’UE et des Etats-Unis, qui ont accusé la pouvoir en place à Kiev d’avoir provoqué l’escalade de la violence dans cette ex-république soviétique. Le président de la Commission Européenne, José Manuel Barroso, a averti, lui, que la répression du mouvement contestataire mettait en danger les relations entre Bruxelles et Kiev. L’ambassade américaine à Kiev annonçait la révocation des visas de plusieurs officiels ukrainiens, suite au recours à la force contre les manifestants.



    En échange, à Moscou, l’élite gouvernementale russe est persuadée que les affrontements violents déroulés en Ukraine étaient organisés et financés par l’Occident. Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a accusé l’UE de soutenir ce qu’il a appelé « les pogromes » commis par l’opposition de Kiev. L’attaché de presse du Kremlin, Dimitri Peskov, estime même qu’en alimentant cette révolte, l’Occident tente de saboter les Jeux Olympiques d’hiver de Sotchi, étant jaloux de la Russie, qui est, à son avis, un Etat « puissant, riche, sain et voué au succès ».



    En Ukraine l’enjeu n’est pas seulement la politique intérieure du pays, mais aussi et surtout le choix d’un certain modèle de civilisation — estime le professeur roumain Dan Dungaciu, spécialiste de la géopolitique de l’espace ex-soviétique: « A mon avis, les événements de Kiev montrent clairement que la faille orientale est encore floue. L’affrontement dans cette zone est, si vous voulez, essentiellement géopolitique et la somme des gains et des pertes est nulle, une partie perdant ce que l’autre gagne. C’est en ce moment que se définit, sous nos yeux, la frontière de l’espace euro-atlantique ou, en regardant de l’Est, la frontière de l’espace oriental ou de proche voisinage — comme l’appelle Moscou. C’est ce qui se passe, en fait, à Kiev, on le constate en examinant la situation dans une perspective plus générale.»



    La démission du gouvernement de Mykola Azarov, qui a orchestré la répression, le changement des lois antidémocratiques et la création d’une commission de révision de la Constitution sont autant de concessions auxquelles le pouvoir a consenti pour aboutir à un armistice avec les manifestants. Le président du Centre pour la promotion des traditions roumaines de Cernăuţi, Iurie Levcic, compte parmi les 500 mille Roumains qui vivent dans l’ouest de l’Ukraine. Il ne pense pas que l’accalmie puisse durer longtemps: «Rien n’est encore résolu, malgré les petites victoires remportées, telles la démission d’Azarov et la supression des lois, le 16 janvier. Le pouvoir a menti trop souvent. Il a changé trop souvent de position et à présent les gens sont décidés d’aller jusqu’ au bout, surtout que l’opposition essquisse, enfin, un plan plus concret de lutte contre ce régime.»



    Les analystes du Centre pour la prévention des conflits de Bucarest avertissent pourtant que l’incapacité du pouvoir de calmer les tensions au sein de la société ukrainienne risque de déclencher une guerre civile dans le pays. Celle-ci opposerait les régions de l’ouest du pays, depuis toujours tournées vers l’Occident, aux régions à population russophone et russophile de l’est. Certains scénarios prennent en compte une possible division de la république, suivant cette faille géopolitique. Le professeur Dan Dungaciu ne privilégie pas cette hypothèse catastrophique : «Finalement, il est impossible que les deux camps qui se sont constitués en Ukraine aillent jusqu’au bout, car il n’y a pratiquement pas de bout. Théoriquement, le bout serait la division de l’Ukraine, pourtant, à mon avis, en ce moment, un tel scénario n’est pas du tout plausible, car personne, ni l’est ni l’ouest, ne peuvent assumer un tel « désastre », si vous voulez, qui comporterait des coûts sociaux, politiques, économiques que personne n’est prêt à assumer en ce moment. La question qui se pose actuellement est de savoir comment seront équilibrées les deux parties de l’Ukraine, tournées, comme je disais, l’une vers l’ouest, l’autre vers l’est. Et comment on trouvera cet équilibre, sans que la tension de Kiev monte jusqu’à des niveaux dont tout le monde se méfie, car à ce moment-là ce sera la guerre civile et ses victimes seraient, à coup sûr, nombreuses. »



    L’analyste américain George Friedman, de l’agence Stratfor, rappelle, lui, que, par sa position stratégique, par ses ressources agricoles et les richesses de son soussol, l’Ukraine est d’une importance vitale pour le système défensif de la Russie. C’est pourquoi Friedman pense que jamais Moscou ne consentira à l’abandonner à l’Occident. Il est peu probable que les évolutions en Ukraine déterminent un changement géopolitique décisif — affirme l’expert américain. Pourtant, c’est un excellent exemple de la manière dont des troubles politiques dans un pays d’une importance stratégique cruciale peuvent affecter le système international dans son ensemble. (trad.: Dominique)

  • 29.01.2013

    29.01.2013

    Intempéries — Les autorités roumaines ont placé mercredi en état d’alerte sept départements du sud-est de la Roumanie en raison d’une vigilance rouge aux tempêtes de neige et au vent très fort. Près de 200 trains ont été supprimés, et par endroits le trafic est soumis à des restrictions. Les ports à la mer Noire ont été fermés pour cause de vent fort, alors que la navigation a été suspendue sur les canaux Danube — Mer Noire et à la barre de Sulina. Deux des trois autoroutes et plusieurs routes nationales et départementales sont fermées ou partiellement bloquées. Dans l’enseignement secondaire, les classes sont suspendues pour la 3e journée de suite, dans la capitale et les départements du sud et du sud-est du pays. Le temps reste couvert et il fait très froid dans tout le territoire, surtout dans l’est, le sud et le centre du pays. Des chutes abondantes de neige sont signalées, ainsi que des rafales de vent, jusqu’à 50-60 km/h. Les minimas iront de moins 16 à 2 degrés et les maximas de moins 14 à 5 degrés.



    Crise – Le premier président de lUkraine indépendante, Léonid Kravtchouk, a souligné devant le Parlement de Kiev, mercredi, que le pays se trouve “au bord de la guerre civile”. Pendant ce temps, à Moscou, le chef du Kremlin, Vladimir Poutine, a déclaré que la Russie attendait un nouveau gouvernement à Kiev pour mettre en place les accords parachevés en décembre sur un crédit financier accordé à l’Ukraine et une diminution du prix des gaz naturels. Mardi, le cabinet de Mykola Azarov a démissionné sous la pression des manifestations pro-européennes. A Bucarest, le ministère roumain des Affaires étrangères a déclaré suivre attentivement l’évolution de la situation en Ukraine ainsi que celle des membres de la communauté roumaine, concentrée dans la partie ouest du pays, et qui compte un demi-million de personnes.



    Stratégie — Le Ministère roumain des Affaires Etrangères et la Commission Européenne organisent jeudi, à Bucarest, une conférence sur l’utilisation du potentiel de développement de la Mer Noire. Y participent entre autres, la commissaire européenne aux Affaires maritimes et à la pêche, Maria Damanaki et le chef de la diplomatie roumaine, Titus Corlatean. La conférence réunit des représentants du domaine public et privé de tous les pays riverains de la Mer Noire, à savoir la Bulgarie, la Fédération Russe, la Turquie, la République de Moldova, l’Ukraine, la Géorgie et la Roumanie. Selon le Ministère roumain des Affaires Etrangères, la conférence se donne pour but d’encourager la mise en place de nouveaux projets transfrontaliers dans des domaines tels la conservation du milieu marin, la pêche durable, l’aquaculture, l’encouragement de l’économie à travers des projets transfrontaliers dans la région de la Mer Noire.



    Taxe — Il serait bien possible de reporter de trois mois l’introduction d’une accise de sept centimes d’euros sur le carburant, mais uniquement sur le diesel. C’est ce qu’a affirmé mercredi le premier ministre roumain, Victor Ponta. Et lui d’ajouter qu’il serait très important pour le gouvernement de maintenir ses objectifs de croissance économique et les réformes structurelles assumées lors des discussions avec le FMI, la Commission européenne et la Banque mondiale. Le report de trois mois de l’introduction de l’accise serait possible seulement si l’économie le permet, a-t-il encore dit.

  • 04.10.2013 (mise à jour)

    04.10.2013 (mise à jour)

    Justice — Le président du Sénat roumain, le libéral Crin Antonescu, a accusé vendredi son partenaire de coalition au pouvoir, le premier ministre social-démocrate Victor Ponta, de s’être exprimé à la place du procureur général de Roumanie, un geste qu’il a qualifié « d’inacceptable ». Dans le même temps, Crin Antonescu a estimé que le président roumain Traian Basescu avait fait une erreur en impliquant la justice dans son conflit avec le chef du Cabinet.



    Schengen – Entre la Roumanie et la France il y a un partenariat stratégique bilatéral et le dialogue doit être privilégié — a déclaré vendredi dans une interview pour RFI le ministre roumain des Affaires étrangères, Titus Corlàtean. Il a exprimé sa déception à l’égard des confusions faites à Paris soulignant qu’il n’y avait aucun lien entre Schengen, qui concerne la sécurisation des frontières extérieures de l’espace de libre circulation, et le dossier des rroms. Pendant plus d’une semaine le dialogue a été tendu entre la Roumanie et la France sur le thème des rroms et de l’adhésion de la Roumanie à l’espace Schengen. Les politiciens français ont parlé d’un report de l’entrée dans Schengen, craignant la possibilité que la France soit confrontée après l’adhésion à un afflux massif de rroms roumains soupçonnés de ne pas vouloir s’intégrer.



    Exploitation — La commission parlementaire spéciale qui examine le projet controversé d’exploitation minière de Rosia Montana (au centre de la Roumanie) a poursuivi vendredi les auditions des parties s’étant prononcées en faveur ou contre ce projet. L’Académie roumaine a ainsi estimé qu’en sa forme actuelle, le projet était inacceptable, l’exploitation des ressources minières du pays devant être faite de manière intelligente. Pour leur part, les représentants du clergé ont réaffirmé leur inquiétude à l’égard des effets nuisibles à l’environnement et le patrimoine culturel de la région qui seraient irréversiblement endommagés, suite à la cyanuration des minerais. Toutefois, aux dires des représentants de Rosia Montana Gold Corporation, l’exploitation des gisements d’or et d’argent de la région apportera à l’économie roumaine un bénéfice de 5,2 milliards d’euros et fera de la Roumanie le plus grand producteur d’or d’Europe.



    Austérité – La crise économique a mis en évidence une fois de plus l’existence d’une Europe à deux vitesses — a remarqué le président de la Chambre des Députés de Bucarest, présent vendredi dans la capitale hongroise Budapest à la conférence internationale « Austérité échouée, nouvelles perspectives économiques progressistes dans les Etats membres de l’Europe Centrale et Orientale ». Selon le responsable roumain, ce qui s’impose dans l’Union Européenne est, hormis les changements de stratégie et de politique économique, d’adopter de nouvelles mesures pour mettre en place une réelle solidarité de sorte que la crise économique n’engendre pas, aussi, une crise de solidarité au sein de l’Union. A cet événement participent des responsables européens, des représentants des parlements et des gouvernements des pays membres de l’UE, des représentants de la Banque Européenne d’Investissements et des spécialistes en politiques macro-économiques.



    Recherche – La Roumanie a été vendredi le premier Etat membre à avoir lancé le programme européen de Recherche, Développement et Innovation « HORIZON 2000 » qui dispose de 80 milliards d’euros. L’événement sest déroulé en présence du ministre roumain de l’Education, Remus Pricopie, et de la commissaire européenne à la recherche, Maire Geoghegan Quinn. L’officiel européen a précisé que le programme fait la promotion de l’excellence, de l’innovation, du développement économique et mène à la création d’emplois. La Roumanie dispose d’un grand potentiel dans la recherche — a dit Maire Geoghegan Quinn qui a visité le chantier de l’immeuble conçu pour accueillir le projet ELI, soit le laser de grande puissance de la plate-forme de Màgurele, près des Bucarest, qui devrait être fonctionnel en 2014.



    Grand Prix Nova – La première édition du Festival international de théâtre radiophonique Grand Prix NOVA organisé à Bucarest par Radio Roumanie a désigné ses gagnants vendredi soir. Des 56 productions de 22 pays en lisse dans la catégorie théâtre radiophonique, les trois premières places ont été occupées, dans l’ordre, par des créations d’Allemagne, de Grande Bretagne et d’Autriche. Dans la catégorie « pièces de théâtre courtes » la première place est revenue à une production des Croatie, suivie par deux autres, de Roumanie et, respectivement, de Belgique. Le PDG de la Société Roumaine de Radiodiffusion, Ovidiu Miculescu, a remarqué la haute qualité des productions souhaitant que Radio Roumanie puisse être, les années suivantes aussi, l’amphytrionne de ce festival conçu pour promouvoir les créations théâtrales radiophoniques. Déroulé sous la houlette de l’Union Radiophonique et Télévisuelle Internationale (URTI) et du ministère roumain de la Culture, le Festival Grand Prix NOVA placé sous le haut patronage de la princesse Marguerite de Roumanie a été organisé sous les auspices de l’anniversaire, le 1-er novembre, des 85 ans depuis le premier signal transmis dans l’éther par Radio Roumanie. La première pièce de théâtre au microphone de Roumanie a été diffusée en février 1929.

  • A la Une de la presse roumaine du 01.10.2013

    A la Une de la presse roumaine du 01.10.2013

    Le chef des renseignements généraux roumains, George Maior, a été auditionné lundi par les parlementaires roumains et ses propos font le tour des principaux journaux roumains. Dans le même temps, la presse bucarestoise se penche sur les appels d’offre fraudés en Europe ainsi que sur le bilan des cinq années de crise économique en Roumanie.


  • A la Une de la presse roumaine du 28.08.2013

    A la Une de la presse roumaine du 28.08.2013

    Les premières réactions roumaines concrètes à la crise syrienne polarisent l’attention de la presse écrite roumaine du jour. Les journaux se penchent sur les conditions dans lesquelles la Roumanie pourrait renoncer à sa prudence dans ce dossier et s’intéressent également à la ville qui accueille le plus de réfugiés syriens. Egalement sous la loupe des journalistes – le feu vert du gouvernement de Bucarest à l’exploitation aurifère controversée de Rosia Montana.


  • La semaine du 12 au 27 août

    La semaine du 12 au 27 août

    Rencontre des Roumains de l’étranger à Izvorul Mureşului



    Chaque année, au mois d’août, les Roumains établis à l’étranger se réunissent dans le cadre d’une Université d’été organisée à Izvorul Mureşului, dans le centre de la Roumanie, où ils débattent des problèmes auxquels ils sont confrontés dans les pays où ils vivent. La 11e édition, déroulée cette semaine, a réuni des leaders d’organisations de Roumains habitant à proximité des frontières du pays et dans les Balkans — à savoir en Bulgarie, Serbie, Hongrie, Ukraine et Albanie — ainsi que des représentants de la diaspora roumaine de France et d’Italie. Ils ont demandé l’aide de l’Etat roumain pour préserver leur identité nationale et obtenir certains droits, en tant que minorités, dans les pays où ils se trouvent.



    Le président roumain Traian Băsescu les a assurés que Bucarest pouvait financer des programmes pour préserver la spiritualité roumaine, mais a également lancé un appel à la solidarité des Roumains vivant au-delà des frontières du pays, pour que la Roumanie puisse leur accorder une aide plus efficace. « Nous souhaitons que les pays voisins de la Roumanie assurent aux membres des communautés roumaines le même traitement dont leurs communautés bénéficient en Roumanie, leur accordant le droit de préserver leur langue et leur culture et d’avoir automatiquement des représentants au Parlement » — a précisé le chef de l’Etat, se rapportant indirectement à la Hongrie voisine, après les récentes déclarations controversées de certains hommes politiques de Budapest.




    Roumanie-Hongrie — échange de répliques



    Un discours prononcé la semaine dernière par Vona Gabor, chef du parti d’extrême droite Jobbik de Hongrie, continue à faire des vagues sur la scène politique roumaine. Le principal message adressé par Vona Gabor aux Magyars de Roumanie est de continuer à se battre pour obtenir une autonomie basée sur le critère ethnique au sein de l’Etat roumain. L’ancien leader du groupement extrémiste « La Garde hongroise » a ajouté que le parti Jobbik défendrait les droits et les intérêts des Magyars de Transylvanie, allant jusqu’à assumer la responsabilité d’un conflit avec la Roumanie.



    La réaction du gouvernement roumain n’a pas tardé ; il a condamné « fermement » les déclarations de Vona Gabor. Le président roumain, Traian Basescu, a tenu lui aussi à exprimer son point de vue à ce sujet: « Il y a plusieurs pays dérangés par la politique agressive de Budapest en matière de minorités. La Roumanie a été réservée jusqu’à présent, mais je crois que la situation est arrivée à un point où nous devons laisser de côté ces réserves pour mettre Budapest à sa place. »



    La dureté des affirmations du président Basescu a surpris les leaders de l’Union Démocratique des Magyars de Roumanie, formation politique parlementaire qui a appuyé le chef de l’Etat lors des dernières élections présidentielles. Kelemen Hunor, leader de l’UDMR : « Lorsque le chef de l’Etat fait une telle déclaration, cela veut dire que les choses s’embrouillent et nous n’en avons pas besoin, notamment quand il s’agit de la Roumanie et de la Hongrie, des relations roumano-hongroises, mais il faut condamner toute affirmation de type Vona. »



    La régionalisation de la Roumanie sera fondée sur des critères européens et non pas ethniques — a précisé, de son côté, le ministre roumain des Affaires étrangères, Titus Corlăţean. Le chef de la diplomatie de Bucarest a affirmé que les modèles autonomistes n’étaient acceptés ni en Roumanie, ni en Europe.




    Bonnes nouvelles pour l’économie roumaine



    Le PIB de la Roumanie a progressé de 0,3%, au deuxième trimestre 2013 par rapport aux mois précédents, augmentant, durant la première moitié de l’année, de 1,7% par rapport à la même période de 2012 — a annoncé l’Institut national de la statistique.



    Antérieurement, la Banque centrale de Bucarest avait revu à la hausse le taux de croissance économique pour 2013, qu’elle a fixé à 2%, en raison du progrès des exportations, ainsi que d’une bonne production industrielle et agricole. Le FMI a, lui aussi, amélioré ses prévisions de croissance économique pour la Roumanie, estimée à 2% en 2013 et à 2,25% l’année prochaine.




    Le procès du vol du siècle



    A peine ouvert mardi à Bucarest, le procès sur le « Vol du siècle » a été suspendu moins d’une heure après, jusqu’au 10 septembre.



    Toutes les toiles dérobées en octobre dernier au Musée Kunsthal de Rotterdam — peintes entre autres par de Matisse, Gauguin et Monet — n’ont pas été brûlées et les 6 Roumains accusés de leur vol sont prêts à les restituer aux autorités néerlandaises — ont affirmé les avocats des inculpés, sans préciser où se trouvaient les œuvres d’art. L’avocat Cătălin Dancu a déclaré qu’il allait contester le rapport des experts du Musée national de la Roumanie, selon lesquels 4 des tableaux auraient été brûlés par la mère d’un des accusés.



    La presse de Bucarest parlait de chantage, les accusés ayant demandé un jugement moins sévère en échange de la restitution des tableaux. Leurs avocats sont allés encore plus loin, estimant que le musée néerlandais était partiellement responsable de ce vol, parce que doté d’un système de sécurité insuffisant.





    La Roumanie préoccupée par la situation en Egypte



    En accord avec la position exprimée par l’UE, la diplomatie roumaine a affirmé qu’elle suivait avec préoccupation les évolutions d’Egypte et déplorait les pertes de vies humaines et les dégâts matériels. Le ministère des Affaires étrangères de Bucarest soutient l’appel de la Haute représentante de l’UE, Catherine Ashton, portant sur la nécessité que toutes les parties impliquées fassent preuve de retenue pour arrêter les confrontations violentes et rétablir le calme. Bucarest réitère également la nécessité de respecter les droits fondamentaux de l’homme et les libertés du citoyen et encourage le dialogue nécessaire à la reprise de la transition démocratique.



    D’autre part, conscient des dangers que la crise prolongée, marquée par des violences, peuvent représenter pour les ressortissants roumains présents en Egypte, le ministère des Affaires étrangères leur recommande d’éviter complètement les zones des sièges des principales institutions gouvernementales et partis, et où des protestations ont lieu. Il est conseillé aux citoyens roumains se trouvant dans ce pays de s’adresser à l’Ambassade roumaine en Egypte et d’annoncer leur présence dans la région, en communiquant leurs coordonnées personnelles, afin de pouvoir être contactés dans des situations d’urgence. (trad. : Dominique)

  • 15.08.2013

    15.08.2013

    Egypte – Le ministère roumain des Affaires étrangères se dit préoccupé de la situation en Egypte et se joint l’appel à la retenue formulé par l’UE. Dans un communiqué, la diplomatie bucarestoise déplore les pertes de vies humaines ainsi que les dégâts matériels ; elle réaffirme dans le même temps la nécessité du respect des droits fondamentaux et des libertés des citoyens et encourage la reprise du dialogue entre les parties impliquées dans la crise égyptienne. L’ambassade de Roumanie au Caire est en contact permanent avec les ressortissants roumains se trouvant en Egypte et elle est prête à leur accorder toute son assistance, en cas de nécessité.



    Privatisation – La société ferroviaire de fret roumaine CFR Marfa, sera vendue avant le mois d’octobre. La décision du gouvernement visant la privatisation de cette compagnie par la vente d’un paquet de 51% des actions a été publiée dans le Journal officiel, la transaction devant être finalisée dans un délai de 60 jours depuis l’entrée en vigueur de l’acte réglementaire. Notons que le processus de privatisation de la société CFR Marfa a été émaillé de controverses étant sur le point d’échouer vu le faible intérêt des investisseurs, les contestations visant la procédure de sélection des candidats et les frictions entre le gouvernement et la présidence de la République. La Roumanie s’est pourtant engagée à opérer cette vente dans le cadre d’un accord avec le FMI et la Commission européenne conclu en 2011.



    Assomption – Jour férié ce jeudi en Roumanie, à l’occasion de l’Assomption. Des dizaines de milliers de fidèles ont entrepris, ce jour, des pèlerinages au monastères dédiés à ce moment important de la religion chrétienne. A noter aussi que plus de 2 millions 200 mille Roumains portent les nom de Maria, Marian ou leurs dérivés.



    Marine – Ce 15 août est la fête de la Marine roumaine, la Vierge Marie étant considérée comme la patronne des marins. Des festivités sont accueillies par tous les ports roumains sur le Danube ainsi qu’à la mer Noire. Des cérémonies religieuses, militaires, des démonstrations, des jeux et des spectacles ont été organisés.



    Tennis – Simona Halep, n°25 WTA, a eu raison de la N.1 française Marion Bartoli (3-6, 6-4, 6-1) au deuxième tour du tournoi WTA de Cincinnati (Etats-Unis). A la suite du match, Marion Bartoli a créé la surprise en annonçant quelle mettait fin à sa carrière. Dans l’étape suivante, Simona Halep rencontrera l’Australienne Samantha Stosur, 11e place WTA.

  • La reconversion professionnelle des enseignants

    La reconversion professionnelle des enseignants

    Ce n’est plus un secret, la situation financière des enseignants n’est pas du tout brillante. Pire encore. Les postes dans l’éducation ne sont pas recherchés, même ceux ayant exercé le métier de pédagogue choisissant de se réorienter, en raison du salaire trop bas et du stress toujours plus difficile à supporter.



    La situation s’est détériorée davantage en raison de la crise mondiale lorsqu’en Roumanie les salaires des enseignants se sont vu couper de 25% en raison de l’austérité budgétaire. Quels en ont été les effets? Eh bien, il paraît que ces 3 dernières années, 40 mille enseignants ont quitté le système d’enseignement. Et l’exode ne va pas s’arrêter là, relève le sondage intitulé « La vie du jeune enseignant », réalisé par la Fédération des Syndicats libres de l’Education — FSLI. Son président, Simion Hancescu, s’arrête sur les principaux résultats : « Une grande partie des sondés, soit plus de 41% envisagent de quitter le système d’enseignement dans les 5 prochaines années. Près de 30% ne sont pas décidés quand il s’agit de leur avenir professionnel. Les pourcentages sont inquiétants et les raisons sont multiples. Le revenu mensuel net d’un jeune enseignant se s’élève à environ 8 cent lei par mois, soir près de 180 euros. Avec un tel salaire, un enseignant peut à peine assurer sa subsistance. Dans pas mal de cas, ils continuent d’être soutenus financièrement par leurs familles. Il y a aussi ceux qui font la navette, c’est-à-dire qu’ils habitent en milieu urbain mais travaillent dans des localités rurales. Bien que selon la loi les dépenses pour faire la navette doivent être remboursées, peu de conseils locaux respectent cela. Par conséquent, il arrive qu’un enseignant dépense même la moitié de son salaire pour couvrir les frais de transport » .



    Dans l’enseignement secondaire, quitter son poste ne date pas d’hier. Et les raisons ne sont pas toujours financières. Ana a été institutrice 5 années durant ; elle avait embrassé ce métier juste après la fin de ses études au lycée pédagogique. Ce n’est pas l’argent qui l’a poussée à renoncer à son premier amour, car à l’époque elle était jeune et idéaliste. Elle n’a tout simplement pas agréé certains changements qui ont lieu au début des années 2000 : « On avait déjà commencé à nommer des directeurs et des adjoints aux directeurs selon des critères politiques. Les enseignants et le management ne se mettaient pas toujours d’accord. Quant aux changements, ils étaient formels, vu qu’en réalité, les salles de classe restaient les mêmes. C’était comme si on appliquait une nouvelle teinture à une clôture, sans tenir compte que la clôture en question était presque effondrée. En plus, je n’ai pas été d’accord avec cette décision d’alourdir, sans logique aucune, les cartables des élèves. Aujourd’hui, les élèves doivent porter des cartables très lourds, et ils perdent leur enfance quelque part entre 300 problèmes et 600 exercices, ce que je ne peux pas accepter » .



    De véritables conflits de mentalités ont opposé Ana d’un côté et les parents et enseignants de l’autre. Ecoutons à nouveau Ana : « Par exemple, moi je portais des pantalons et non pas de jupe et pour eux cela constituait un problème. Moi, pour ma classe, je faisais les cours d’éducation physique et je ne cédais pas en faveur de l’arithmétique et de la lecture. Aux cours d’éducation musicale, je faisais de l’éducation musicale et non pas de la géographie ni de l’histoire » .



    Après avoir jonglé entre deux emplois en même temps, Ana a choisi de quitter l’enseignement et de faire une carrière dans la télévision. Du point de vue financier, elle n’a plus de problèmes. Aucun regret non plus du point de vue professionnel : « Je regrette uniquement la magie qui se produit au moment où 26 paires d’yeux vous regardent comme la personne la plus importante au monde » .



    Avant la crise, Aura enseignait le français dans deux lycées bucarestois. Elle a quitté le système en raison notamment du salaire très bas. Et pourtant elle n’a pas changé de métier, puisqu’à commencer par l’année 2009, elle enseigne le français aux hommes d’affaires. Ecoutons-là : « Je fais toujours mon métier. J’aime énormément enseigner. Je n’ai pas quitté l’éducation nationale parce que je n’aimais pas enseigner, mais parce que je n’avais pas un revenu décent. Maintenant je travaille avec les adultes. C’est un peu plus facile qu’avec des adolescents. Je ne peux pas dire que je regrette d’avoir quitté l’enseignement parce que ma vie s’est considérablement améliorée. Il est vrai, je pense parfois aux satisfactions que j’ai eues en travaillant avec des enfants, qui s’attachent beaucoup aux enseignants. Si on les traite bien, si on s’occupe d’eux, les enfants sont également capables d’exprimer leur affection » .



    Malheureusement, le départ massif des enseignants aura des conséquences aussi sur la formation des nouvelles générations de professeurs, affirme Aura : « Un enseignant ne peut pas être performant en l’absence d’un salaire décent. D’après moi, ce n’est pas correct d’affirmer qu’il faut tout d’abord faire preuve de performance et puis exiger de l’argent. Il faut qu’il y ait un équilibre entre la rémunération et la prestation. L’absence d’un tel équilibre a des effets négatifs sur la qualité de l’enseignement. Je connais des élèves de lycée et je peux dire que la manière d’enseigner est désastreuse. Dans la compagnie où je travaille je m’occupe aussi du recrutement, ce qui m’a permis d’entrer en contact avec des jeunes diplômés d’universités. Il m’arrive de constater assez souvent que le niveau de connaissance d’une langue étrangère – anglais, français ou allemand – est bas pour quelqu’un qui vient de sortir d’une faculté spécialisée » .



    De même, beaucoup de ceux qui embrassent à présent le métier de pédagogue ne le font pas par vocation et n’y voient qu’une solution jusqu’à l’apparition de nouvelles opportunités plus attractives. (trad.: Alexandra Pop, Alex Diaconescu)

  • Lettres des années 1980

    Lettres des années 1980


    Dans les archives des Services de renseignements, on trouve généralement des informations portant sur les missions secrètes, le travail des agents, les coulisses diplomatiques ou les intérêts politiques. A l’instar des autres Services secrets des régimes communistes, l’ancienne police politique roumaine, la Securitate, contrôlait la société dans son ensemble. Or, parmi ses principales sources d’informations, la correspondance a contribué de manière importante à l’obtention des renseignements et au chantage des citoyens.






    Liviu Taranu, chercheur au Conseil National pour l’Etude des Archives de l’ancienne Securitate est également l’éditeur de l’ouvrage « Les Roumains à l’Epoque d’or. La correspondance dans les années ’80 », qui regroupe une partie des lettres adressées par les citoyens roumains aux institutions de l’Etat. Création de la propagande, le syntagme « l’Epoque d’or » servait au culte de la personnalité de Nicolae Ceausescu, en se proposant de mettre en lumière les performances enregistrées par la Roumanie sous les communistes. Pourtant, la réalité était tout autre: le régime du dictateur Ceausescu avait poussé le pays au bord du précipice, en pleine crise matérielle et spirituelle sur fond d’une profonde dégradation psychologique.






    Nous passons le micro à M. Liviu Taranu pour une brève caractérisation de la Roumanie des années 1980, telle qu’elle apparaît dans la correspondance de l’époque: « Elle était pessimiste, tragique. Dramatique, c’est ça le mot juste. Il y a des lettres, des documents pleins d’humour, puisque les Roumains savent faire bonne mine contre mauvaise fortune. Pourtant, le contenu est dramatique, en raison de la pénurie quotidienne. Ce sont notamment les familles nombreuses qui se plaignent de toute sorte de difficultés: manque d’aliments, d’électricité, majoration des prix, insécurité de l’emploi. C’est incroyable de parler de l’insécurité de l’emploi dans les années ’80, mais on en parle fréquemment! »






    La Securitate passait au peigne fin toute la correspondance de l’époque, avec une attention particulière accordée à celle adressée aux institutions publiques. Liviu Taranu: « Toutes les lettres adressées aux journaux, au Comité Central, aux personnes morales, notamment à celles de la capitale , passaient à travers le filtre de la Securitate. Sur leur ensemble, plusieurs arrivaient à destination, mais d’autres, comportant des messages durs à l’adresse du régime, étaient confisquées et attachées par la suite au dossier ouvert par la police politique. Comme vous voyez, la liberté d’expression était généralement entravée. Mais, il y avait aussi des cas heureux quand les Roumains arrivaient à s’adresser par écrit aux responsables politiques ».





    Les mécontentements liés au niveau de vie étaient dominants. Et pourtant, l’insécurité de emploi est également évoquée, ce qui était inimaginable dans un régime qui prétendait être un régime des ouvriers. Cette peur contredit en effet le cliché qui affirme que dans les années du socialisme les emplois étaient garantis. Liviu Taranu : « Cette peur était très justifiée par la désorganisation des entreprises au plus haut niveau, en raison des changements opérés du jour au lendemain dans les structures d’Etat qui géraient différents secteurs de l’économie. Puis, il y avait aussi le problème de la commercialisation des produits roumains qui s’avérait de plus en plus difficile. Alors, les entreprises accumulaient des stocks. Le plan de production n’était plus respecté parce qu’à leur tour, les entreprises ne possédaient plus la matière première nécessaire pour produire. Les gens ne touchaient plus leurs salaires, la direction essayait de réduire le personnel afin de pouvoir payer les autres salariés. Toutes les réorganisations et les difficultés endémiques au niveau macroéconomique ne faisaient que produire l’insécurité de l’emploi et le chômage. Certains salariés étaient simplement virés et c’était à eux de trouver un nouvel emploi. »






    La violence de la révolution anti-communiste roumaine s’explique notamment par le fait que la voix des gens était étouffée. C’est une des choses que l’on peut observer dans la correspondance éditée dans ce volume. Tous les pays communistes se confrontaient à cette crise, mais nulle part la liberté d’exprimer son mécontentement n’était punie avec une telle sévérité qu’en Roumanie à l’époque de Nicolae Ceausescu.





    Est-ce qu’il existe un lien entre la fermeté du régime dans les années ’80 et la violence de la révolution anticommuniste de décembre 1989 ? Liviu Taranu : « Oui, j’en suis convaincu. Les tensions ne se sont pas dissipées de manière progressive. Elles couvaient avant de se manifester sous différentes formes, tant au niveau des minorités qu’à la périphérie de la société. La majorité n’aboutissait pas à esquisser des points de riposte. Au moment où ces points sont apparus, ils se sont multipliés dans tous les pays. Ces tensions étouffées pendant plus d’une décennie, même si les choses avaient commencé à ne plus aller bon train avant 1980, n’ont fait que produire ce mouvement violent. Les mécontentements étaient trop importants pour que les choses puissent se dérouler calmement, sans violence, comme en Tchécoslovaquie ou dans d’autres pays de la région. »





    Un des effets traumatisants de l’époque communiste a été d’inoculer à la population un état d’esprit névrosé. Cet état d’esprit s’est fait sentir dans les années 1990, dans le nouvel espace public démocratique roumain….(trad. : Ioana Stancescu, Alex Diaconescu)