Tag: culture

  • Michel Minouflet (France) – la nuit des musées

    Michel Minouflet (France) – la nuit des musées

    Pour sa 11ème édition, la Nuit européenne proposera au public l’ouverture gratuite de près de 3400 musées sur l’ensemble de l’Europe. En Roumanie, la plupart des musées deviendront lieux de rencontre, de spectacles et d’ateliers pour les noctambules. A Bucarest, une vingtaine de musées ouvriront leurs portes, parmi lesquels notons : le Musée national des Beaux Arts, le Musée national d’Histoire de la Roumanie, le Musée de la Banque centrale, le Musée national de Géologie, celui du Paysan roumain ou encore le Cimetière Bellu. Notons que l’édition 2014 de la Nuit des musées a recensé, rien qu’à Bucarest, plus de 190.000 visiteurs. L’édition de cette année s’annonce une spéciale.



    C’est la raison pour laquelle j’ai décidé d’inviter au micro de RRI, M. Dragos Neamu, directeur exécutif du Réseau national des musées pour vous présenter les particularité de la nuit européenne des musées de Roumanie, l’édition 2015 : ” A part le fait qu’on enregistre cette année encore un chiffre record de participants de Bucarest inscrits à la Nuit européenne des Musées, à savoir une cinquantaine d’institutions de culture qui attendront les noctambules à leur faire découvrir toute sorte d’expositions et d’ateliers, à part ce fait donc, l’édition 2015 sera unique par une protestation qu’elle prépare au niveau national. On a donc lancer une invitation à toutes les institutions participantes, en leur demandant, si elles veulent bien, de choisir un objet représentatif de leurs collections qu’elles couvriront d’un morceau de tissu noir. La raison ? La Roumanie vit depuis quelques années un phénomène dramatique des rétrocessions des sièges et des collections. Le cas est unique en Europe et les chiffres sont alarmants : plus de 110 édifices ont été déjà rétrocédés ce qui représente 20% du total des musées de Roumanie “.



    Sur la page officielle de la Nuit européenne des Musées de Roumanie, on peut découvrir déjà la liste des objets qui seront cachés aux regards du public en signe de protestation face aux rétrocessions des dernières années. A titre d’exemple: un costume d’académicien exposé au Musée national George Enescu de Bucarest, une théière en argent datant de la première moitié du XIXème siècle et se trouvant au Musée mémorial Mihail Kogalniceanu de Iasi, la décoration de la Légion d’honneur décernée en 1900 à Petru Ponti suite à son élection par le gouvernement roumain aux fonctions de commissaire de l’Exposition universelle de Paris et se trouvant au Musée Poni-Cernatescu de Iasi.



    S’y ajoutent une représentation en bronze de Dionysos présente dans les collections du Musée d’Ethnographie de Galati, un portail en bois du Musée d’Ethnographie de Baia Mare ou encore un trésor dace de 552 monnaies et bijoux en argent du Musée départemental d’Art et d’Histoire de Zalau. La liste des objets cachés aux regards du public est très longue et par ce geste, le Réseau national des Musées se propose de tirer la sonnette d’alarme et forcer les autorités à faire des modifications au code du patrimoine national.



    Une étude récente menée par le Réseau national des Musées montre sur l’ensemble des édifices rétrocédés, trois quarts étaient des monuments d’importance nationale. En plus, les actuels propriétaires sont pour la plupart des personnes physiques ou des entreprises et du coup, il n’est pas rare qu’une fois les collections évacuées, l’édifice soit abandonné en ruine pour mettre à profit seulement le terrain.

  • Cafékultour 2015

    Cafékultour 2015

    Nous venons de sortir du weekend, ça ne se fait pas de traîner devant une tasse de café ou sur une terrasse ensoleillée en pleine semaine. Et pourtant, une fois n’est pas coutume, c’est bien ce que nous allons faire aujourd’hui et sans états d’âme, car Timisoara vient de donner le coup d’envoi de sa très attendue « Semaine des cafés », dite « Cafékultour », un projet des Instituts français et allemand de la 4e ville roumaine. Question de faire passer un peu de culture alternative avec une gorgée de thé, de café ou une bouchée de gâteau. L’occasion, pour nous, de voir comment un tissu urbain s’étoffe, comment on crée des espaces alternatifs en Roumanie, comment on encourage l’initiative privée avec peu de moyens et des moyens à la portée de tous.


    Une émission réalisée en partenariat avec Le Petit Journal de Bucarest – http://www.lepetitjournal.com/bucarest



  • La politique culturelle de la Roumanie dans la période 1965 – 1974

    La politique culturelle de la Roumanie dans la période 1965 – 1974

    Vers les années ’60, voyait le jour dans la société occidentale une contre-culture dominée par le mouvement hippie. Les créations artistiques s’affranchissent des vieilles règles et le non conformisme émerge dans tous les domaines de la culture. La Roumanie communiste de cette décennie-là délaisse peu à peu le proletcultisme. Surtout après 1965, date à laquelle Nicolae Ceauşescu prend les rênes du Parti Communiste Roumain, le régime politique favorise la récupération de certaines formes culturelles de l’entre-deux-guerres, tout en maintenant dans un cône d’ombre les créations des artistes qui s’intéressent à la nouvelle esthétique. Le réalisme socialiste imposé à la littérature après 1948 est remplacé par le soi-disant humanisme socialiste.



    L’historien Cristian Vasile explique les étapes de ce processus : « Le réalisme socialiste ou la méthode de création unique, qui représente le pendant de l’idéologie marxiste-léniniste sur le plan esthétique et politique, était étroitement lié à l’Union Soviétique et à la première période du communisme en Roumanie. Il supposait une vision internationaliste et fortement pro-soviétique. On entend de moins en moins souvent le syntagme réalisme socialiste”, surtout après 1960-1962. Les organes du parti, les hauts responsables du ministère de la Culture et de l’Art n’insistent plus tellement sur ce que les hommes de lettres et les autres catégories d’artistes respectent le socialisme réaliste et le terme tombe en désuétude. Cette tendance va s’accentuer pendant les premières années du régime Ceauşescu. Pourtant, encombré par le fardeau soviétique, Ceauşescu entend se débarrasser du réalisme socialiste et propose son remplacement par l’humanisme socialiste. Dans un premier temps, de 1965 jusqu’en 1971-1972, il laisse une certaine marge de manœuvre aux écrivains et aux artistes. Voilà pourquoi on a parlé d’une libéralisation, d’une vraie détente. »



    Les idéologues proletcultistes recommandaient une littérature accessible à tous, par l’utilisation d’un langage poétique élémentaire et la schématisation de la construction épique. Quant à la critique, elle remplissait plutôt une fonction de censure, puisqu’elle veillait à ce que les créations littéraires et artistiques respectent les exigences du dogmatisme communiste et qu’elle sanctionnait tout dérapage par rapport à « la ligne du parti ». Les excès politiques de l’époque et le style propagandiste se reflétaient dans tous les domaines de la création.



    Les années ’60 amènent un certain esprit d’ouverture dans les belles lettres roumaines. Cristian Vasile : « La thématique se diversifie, chose très importante, car avant 1953, les thèmes des romans et la documentation afférente étaient imposés. Auparavant, les créateurs étaient obligés de se rendre dans les usines, les champs ou les coopératives agricoles de production pour y puiser leurs sources d’inspiration. Or, après 1965, l’écrivain se voit offrir plus de liberté dans le choix de ses thèmes. Si au début des années ’50 on pouvait compter sur les doigt d’une main les traductions de romans américains étaient très rares, l’après 1965 change totalement la donne, de sorte que l’on assiste à une véritable explosion. En plus, après cette date, on peut trouver dans les kiosques de Bucarest de la presse littéraire et même politique occidentale. Pour comparaison, avant 1965, quiconque était pris en possession de publications occidentales risquait d’être renvoyé devant la justice et soumis à un simulacre de procès. »



    La soi-disant libéralisation n’a pas été uniforme dans tous les domaines de la culture. La philosophie servait entièrement à l’idéologie marxiste — léniniste. De même, la sociologie, interdite après 1948, a été difficilement redécouverte et réinventée au milieu des années 60. Dans l’historiographie, la direction antisoviétique adoptée par Ceausescu amenait une certaine tendance nationaliste, visible dans le domaine de la muséographie. Cristian Vasile: « La dimension nationaliste se fait remarquer toute de suite après 1960 — 1962, à l’époque de Gheorghe Gheorghiu-Dej, comme une légère réaction antisoviétique. Il faut dire que les textes de Marx sont interprétés dans un esprit anti-soviétique, car on redécouvre certains de ses écrits à fort message antirusse, contre l’Empire russe du 19e siècle et contre sa politique expansionniste. Provenant de Marx, le fondateur de l’utopie communiste, ces textes avaient de l’autorité et le régime pouvait se légitimer par son fondateur même, lui conférant aussi des nuances antisoviétiques à mesure qu’il s’éloignait du Kremlin dans sa politique étrangère. Ceauşescu adopte cette direction qu’il souhaite retrouver non seulement dans les ouvrages d’histoire, mais aussi dans les musées. Seulement voilà, la création d’un Musée national d’histoire de la Roumanie s’est avérée difficile. Même son nom a été changé à plusieurs reprises.


    Et pour cause: après 1948, à l’exception du Théâtre National, aucune appellation d’institution ne comportait le terme de « national ». Même le championnat de foot n’était plus « national », mais « républicain ». La Banque Nationale était devenue la Banque d’Etat. Dire d’un musée qu’il était « national » c’était déjà un pas suggérant un certain écart par rapport à Moscou. Ce musée n’a pas été créé, comme prévu, à l’époque de Gheorghiu–Dej. C’est pendant le régime de Ceauşescu que sont jetés ses fondements ».



    A compter de 1970, le Musée national d’histoire de Roumanie devient le Musée d’Histoire de la République Socialiste de Roumanie. C’était un retour à l’orientation soviétique des années 50, le Parti Communiste Roumain ayant eu une relation fluctuante avec Moscou. Le 6 juillet 1971, les 17 « Propositions de mesures pour améliorer l’activité politique et idéologique, d’éducation marxiste — léniniste des membres du parti, de tous les travailleurs », figurant dans le discours de Nicolae Ceauşescu marquaient le début d’une révolution en miniature contre l’autonomie culturelle, qui visait à la conformation idéologique des sciences humaines et sociales. La culture redevenait le principal instrument de la propagande communiste. (Trad.: Mariana Tudose, Valentina Beleavski)

  • Le spectacle vivant roumain vu depuis la France

    Le spectacle vivant roumain vu depuis la France

    La Roumanie estime qu’elle a un mot à dire dans le monde du spectacle vivant contemporain. Certaines créations ou artistes ont acquis ou se sont bâtis une notoriété bien solide en dehors des frontières du pays. Et pourtant, cela n’empêche pas la communauté artistique locale d’éprouver parfois des complexes provinciaux, d’accuser un retard par rapport aux tendances artistiques actuelles, de voir plutôt les décalages et de minimiser ses réussites. Un échantillon de cette Roumanie théâtrale avec toutes ces dimensions et sa pratique artistique est en train d’être examiné par une quinzaine de représentants de l’Association des Conseillers théâtre, cirque, arts de la rue, du Ministère français de la culture et de la communication. Ils ont moins d’une semaine à leur disposition pour comprendre les spécificités locales à travers les cas de deux grandes villes culturelles roumaines — Bucarest, la capitale, et Cluj, dans le centre-ouest du pays. Elysabeth Cormier Van Dam, présidente de lAssociation (DRAC Pays de la Loire), et Jean-Pierre Dufranc (DRAC Île de France) sont en visite à RRI et certains d’entre eux ont accepté de nous livrer un bilan d’étape de cette expérience


  • Le Gala Radio Roumanie Culture

    Le Gala Radio Roumanie Culture

    Cela fait 15 ans déjà que Radio Roumanie Culture récompense à la fin du mois de mars les personnalités culturelles ayant fait belle figure dans le courant de l’année précédente. Une initiative tout à fait normale pour une chaîne de radio consacrée exclusivement au domaine culturel, affirme le manager de Radio Roumanie Culture, Radu Croitoru: Nous sommes la seule chaîne de radio en FM qui transmette sur l’ensemble du territoire et dont les programmes sont exclusivement consacrés aux événements culturels de Roumanie. Et puisque la culture est le principal but de notre activité, il me semble tout à fait naturel de dresser un bilan en fin d’année pour marquer nos succès dans différents domaines de la culture. Radio Roumanie Culture se propose de faire soigneusement la sélection parmi les principaux événements de l’année pour en mettre en évidence les meilleurs”.



    Les prix Radio Roumanie Culture visent neuf sections: poésie, prose, film, théâtre, musique, beaux-arts, éducation, enseignement, sciences, projets culturels et festivals. Radu Croitoru: “Les sections sont pratiquement les mêmes puisqu’elles représentent les domaines culturels les plus visibles. Le mécanisme de la remise des prix est des plus simples. Nos collègues groupés au sein de plusieurs commissions avancent des propositions et puis c’est au jury du Gala de faire le choix des gagnants. L’actuelle édition, la quinzième, a un caractère anniversaire. Et, à cette occasion, permettez-moi de m’incliner devant les initiateurs de ce gala culturel. La Radio roumaine est un grand fournisseur et producteur de culture”.



    Parmi les gagnants de cette édition, notons le chorégraphe Razvan Mazilu, le violoniste Gabriel Croitoru, la romancière Nora Iuga ou encore le Musée du Paysan Roumain. Par ailleurs, la 22-ème édition du Festival International de Théâtre de Sibiu s’est vu récompenser du prix du Meilleur projet culturel. Cela fait plusieurs années que Radio Roumanie Culture accorde aussi trois prix spéciaux. Il s’agit du prix Lux Mundi accordé à ceux qui, par leurs créations, font la renommée de la Roumanie à l’étranger. Cette année, ce fut le tour du chorégraphe Gigi Caciuleanu de se voir remettre cette distinction. Ensuite, le prix A la mémoire du musicologue Iosif Sava fut accordé à l’Université Nationale de Musique de Bucarest qui vient de fêter ses 150 années d’existence. Enfin, le Prix d’excellence a été remis au grand comédien Mircea Albulescu qui a déclaré: “Mes très chers, ne tournez jamais le dos au théâtre puisqu’il représente un des quelques instruments par lesquels l’humanité réalise son salut pour s’inscrire sur le chemin du bonheur et du bien. Je vous remercie!” (trad.: Ioana Stancescu)

  • Bibliothèques publiques dans l’espace rural

    Bibliothèques publiques dans l’espace rural

    . Ceci étant, il va de soi que le marché du livre de Roumanie ne rapporte pas gros et que les tirages ne sont pas spectaculaires. En 2013 par exemple, les ventes de livres en ligne et hors ligne s’est monté à 60 millions d’euros, un chiffre nettement inférieur à celui enregistré dans d’autres pays, surtout d’Occident, soit plusieurs centaines de millions d’euros.



    En Roumanie, la vente et la parution de livres numériques sont les seules à avoir suivi une tendance ascendante ces dernières années. Alors que la moyenne annuelle des ventes dans les librairies est de seulement un livre par personne, celle des ventes sur Internet est 10 fois plus importante. Vu que bien des gens justifient leur désintérêt pour l’achat de livres par les prix prohibitifs, on pourrait croire qu’ils optent plutôt pour un abonnement à la bibliothèque publique. Rien n’est moins vrai, car les bibliothèques ne vont pas très bien.



    Certaines d’entre elles, surtout en milieu rural, ont dû fermer leurs portes, ce qui fait que sur les 3300 bibliothèque rurales d’il y a quelques années, il n’en reste plus que 3000. Que faut-il faire alors afin de raviver l’intérêt pour les bibliothèques, surtout en ces temps de crise économique et de révolution numérique? Repenser le rôle de la bibliothèque au sein de la communauté. C’est qu’a fait la Bibliothèque nationale de Roumanie au travers du programme Biblionet.



    Ecoutons Claudia Şerbănuţă, directrice générale de cette institution : « Démarré en Roumanie il y a 7 ans, Biblionet a bénéficié de fonds provenant de la Fondation Bill et Melinda Gates, étant géré par l’association non gouvernementale IREX. Grâce à ce projet, 2200 bibliothèques rurales ont été dotées d’équipements électroniques. L’administration locale devait seulement le souhaiter et assumer le coût de la connexion à Internet. De manière tout à fait surprenante, toutes les bibliothèques n’ont pas accepté ce projet, pourtant la grande majorité, soit 2.200 sur 2.800 ont dit « oui ». Par le même projet, les bibliothécaires ont suivi une formation pour apprendre à utiliser les équipements et aider les autres à s’en servir. »



    Bien que provenant du milieu non gouvernemental, le programme Biblionet a été assumé et il est actuellement géré par la Bibliothèque nationale. Claudia Şerbănuţă : « Depuis l’introduction du programme, non seulement le nombre de visiteurs a augmenté, mais les services ont été diversifiés. Si, avant, certaines bibliothèques offraient à peine une salle de lecture et quelques vieux bouquins, après l’arrivée des ordinateurs les visiteurs y ont afflué, pas nécessairement attirés par la lecture, mais par les nouvelles possibilités que ces espaces leur offraient. Par exemple, entre 2011 et 2014, dans 400 de ces bibliothèques, 116.000 fermiers ont mis en ligne leurs demandes de subventions agricoles.»



    Les quelques 2.000 bibliothèques rurales inscrites au programme Biblionet sont devenues de véritables « laboratoires de la communauté » – affirmait la députée européenne Renate Weber. Elle en a visité deux, à l’invitation de la Bibliothèque nationale de Roumanie, en collaboration avec le programme Biblionet et à l’initiative de « Public Libraries 2020 », de la fondation néerlandaise Reading & Writing. Renate Weber s’est rendue à Marpod et Avrig, deux localités du comté de Sibiu, et elle a été impressionnée par ce qu’elle a vu : « Ces bibliothèques sont devenues effectivement des laboratoires pour toute sorte de projets lancés par les communautés locales. A Avrig, j’ai vu un groupe d’enfants qui cherchait sur Internet et téléchargeait des pièces de théâtre, pour les adapter et les mettre en scène. Ils le font tout seuls et leur répertoire compte déjà 12 pièces. Il y a ensuite un groupe de personnes plus âgées qui souhaitent préserver les traditions et elles se réunissent à la bibliothèque pour apprendre aux jeunes à filer et à tisser. Et c’est toujours là qu’a été fondée l’Association des éleveurs de bétail, dont les membres se réunissent à la bibliothèque, où ils ont accès à l’information. Et c’est toujours la bibliothèque qui accueille les réunions du conseil local, car à Marpod et à Avrig, les autorités locales ont fait preuve de beaucoup d’ouverture. On y organise également des cours de langues étrangères, sans coûts supplémentaires, car dans toute communauté on peut trouver quelqu’un pour enseigner une langue étrangère. Ces bibliothèques sont devenues une sorte de moteur de la communauté. »



    Ces moteurs ont pourtant besoin d’argent pour fonctionner. Et les fonds peuvent venir même des institutions européennes, si l’on sait quand et comment les demander. Renate Weber : «Même si les aspects liés à la culture et à l’éducation sont réglementés par la loi au niveau de l’UE, en appliquant le principe de la subsidiarité, en réalité, les fonds alloués par l’UE doivent avoir une destination précise. Pour ma part, lorsque le PE débattra du budget annuel, je vais m’assurer qu’il y ait des fonds auxquels la Roumanie pourra accéder afin de doter les bibliothèques, par exemple. »



    C’est maintenant à la Bibliothèque nationale et aux autorités locales qui le souhaitent de former les bibliothécaires pour les nouveaux rôles qu’ils devront jouer dans le cadre des laboratoires de leurs communautés. Claudia Şerbănuţă explique: « 80% des bibliothèques publiques de Roumanie se trouvent en milieu rural. C’est un pourcentage énorme. La plupart des bibliothécaires travaillent dans de petites communautés qui ont des besoins spécifiques. Ils peuvent compter sur le soutien de la Bibliothèque nationale. La balle est maintenant dans le camp de l’administration locale : c’est à elle de trouver du financement pour les projets de formation professionnelle. Mais elle n’est pas seule dans cette démarche. Lorsque nous avons invité Mme Renate Weber à Sibiu, il nous a été très difficile de choisir le meilleur endroit, tant les projets à succès déroulés sur l’ensemble du pays sont nombreux. Par exemple, à Medgidia (ville sur la côte de la Mer Noire), il y a un groupe de soutien pour les personnes ayant survécu au cancer du sein. L’initiative appartient à une bibliothécaire de la zone, qui n’a pas bénéficié de soutien financier, mais de l’appui des membres de la communauté. Les gens ont besoin de s’informer et ils ne savent pas à qui s’adresser. C’est pourquoi les bibliothèques doivent viser leurs communautés et se transformer institutions pertinentes pour les habitants, au lieu de rester de simples dépôts de livres. »



    Et puis, une fois que les gens franchissent à nouveau les seuils des bibliothèques, ils retrouveront sans doute l’appétit pour la lecture. (Trad. Mariana Tudose, Dominique, Valentina Beleavski)

  • Vacances d’hiver à Suceava

    Vacances d’hiver à Suceava

    Située au nord-est de la Roumanie, en Bucovine, la ville de Suceava est une destination idéale pour la saison hivernale. Elle vous propose un agenda culturel très riche — concerts, expositions, fêtes thématiques, soirées de folklore, tandis que ses monuments et musées vous dévoilent l’histoire de la région. Si vous voulez vous évader de la ville, vous pouvez faire des excursions d’une journée pour visiter des sites du voisinage.



    Claudiu Brădăţan, coordinateur du Centre d’informations touristiques de Suceava, nous le confirme: « Les fêtes d’hiver passées, vous trouverez facilement de l’hébergement à Suceava. La ville mérite bien un séjour, vous y découvrirez la Cité princière, l’église Saint Georges et le Musée d’ethnographie. Le musée du village de la Bucovine est la troisième grande institution de ce genre du pays. Le Musée des sciences de la nature sera, lui, le favori des jeunes. Aux visiteurs de tous les âges, je conseille de visiter le monastère de Dragomirna, situé non loin de la ville, un joyau parmi les fameux monastères peints de Bucovine. »



    Ouvert au public en 1980, le Musée du village de la Bucovine de Suceava est le dernier né des musées de Roumanie. Si vous en franchissez le seuil, vous découvrirez à quoi ressemble un village ancien de cette région du pays. En empruntant ses ruelles étroites, vous admirerez les maisons en style traditionnel et leurs annexes. A l’intérieur s’étalent le mobilier paysan, des objets décoratifs et des costumes traditionnels.



    Au centre de ce village-musée se trouve l’église et le clocher de la localité de Vama, les deux datant de 1783. Le musée du village de Suceava présente également des dioramas, mettant en situation des moments importants de la vie familiale et de la communauté : mariage, baptême, enterrement. Le billet d’entrée coûte 6 lei (soit 1,5 euros), la taxe pour la prise de photos est de 30 lei (soit 7 euros environ) et pour les captures vidéo de 50 lei (soit 12 euros).



    L’automne 2015 sera particulièrement riche en événements culturels, pourtant ce n’est pas là l’unique raison pour laquelle Claudiu Brădăţan, coordinateur du Centre d’informations touristiques de Suceava, considère l’automne comme une saison privilégiée pour visiter la ville : « Ce n’est pas seulement pour les événements culturels, mais aussi pour la beauté de la nature que je vous conseille de choisir l’automne. Au printemps il fait très beau aussi, c’est vrai, mais l’automne séduit par le spectacle des couleurs. Et puis, en automne, les fêtes traditionnelles s’enchaînent dans les villages, à l’occasion de la moisson. Aux mois d’août et de septembre 2015, l’agenda culturel de Suceava est très riche. Je mentionnerais tout particulièrement le Festival médiéval de la Cité de Suceava, d’autant plus que la cité est en train d’être rénovée, les travaux devant être achevés en mars prochain.»



    Concerts de musique médiévale, reconstitutions historiques, défilé des chevaliers avec torches, spectacles interactifs — voilà ce que vous propose, chaque année, trois jours durant, le Festival Médiéval de la Cité de Suceava. Dans le même laps de temps, vous pouvez vous initier à la poterie ou vous exercer au tir à l’arc dans cette vieille cité dont la naissance remonte à 1388.



    Si vous êtes de passage à Suceava pendant cette période de l’année, ne ratez pas les environs. Claudiu Brădăţan. « Nous vous conseillerons de vous diriger vers les montagnes. La première localité à visiter est Gura Humorului, station touristique d’intérêt national. La station possède deux pistes de ski, l’une de 1.300 mètres, l’autre de 500 mètres de longueur, pour les débutants. Ou, si vous préférez, vous pouvez échanger le ski contre la nage, car Humor dispose d’une piscine olympique. La localité de Humor est également très connue pour ses fameux monastères à fresques extérieures: Voroneţ et Humor (ce dernier étant situé à quelque 600 mètres de la ville). Après Humor, on peut continuer la route vers Pojorâta, une destination touristique de date récente, qui se prête à des vacances actives, vous pouvez y faire du ski et du patinage. De Pojorâta, on peut monter vers le Massif de Rarău et vers Pietrele Doamnei, symbole de la Bucovine. Tous les trajets de randonnée passent par le massif de Rarău et on peut aussi y pratiquer le VTT. C’est ici que se donnent rendez-vous les meilleurs grimpeurs de Roumanie et de l’étranger, pour profiter de la quarantaine de falaises. »



    Nous apprenons par Claudiu Brădăţan que la plupart des touristes étrangers qui ont franchi le seuil du Centre d’informations touristiques de Suceava avaient déjà entendu parler de la Bucovine, grâce à sa riche offre de tourisme actif. Pourtant, quelles que soient vos préférences ou la période que vous choisissez pour visiter Suceava, vous tomberez sous le charme de cette ville et de ses environs.( Trad.: Dominique)

  • 15.01.2015

    15.01.2015

    Iohannis — Le président roumain Klaus Iohannis se rend aujourd’hui à Bruxelles pour sa première visite aux institutions européennes en tant que président de la Roumanie. Il rencontrera le président de la Commission européenne, Jean Claude Juncker et celui du Conseil européen, Donald Tusk, avant de parler demain avec le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg. Avant son départ de Bucarest, le président Iohannis a déclaré qu’il souhaitait évoquer aussi les pas que la Roumanie devrait suivre afin d’approfondir son intégration européenne — un objectif prioritaire de son mandat. L’amélioration du taux d’absorption des fonds communautaires et la perspective d’une levée du monitoring de la Justice roumaine figurent parmi les sujets à l’agenda de la rencontre.



    Fonds — 8 Etats membres de l’UE, dont la Roumanie, qui ont un taux d’absorption des fonds européen inférieur à 60% seront aidés à investir une grande partie de cet argent, a déclaré la commissaire européenne aux politiques régionales, la Roumaine Corina Cretu. Elle a déjà rassemblé un groupe de travail pour améliorer le taux d’absorption de ces pays — Roumanie, Bulgarie, République Tchèque, Croatie, Hongrie, Slovaquie, Slovénie et Italie. Le fonds de cohésion est destiné aux Etats membres dont le revenu national brut par habitant est inférieur à une tranche de 90% de la moyenne de l’Union. Ses priorités sont le développement du réseau paneuropéen de transport. La commission européenne vient de décider d’accorder à la Roumanie 305,7 millions d’euros du fonds de cohésion pour couvrir 85% des coûts de construction d’un secteur de l’autoroute du Soleil, qui relie la capitale à la côte de la Mer Noire.



    BERD — La Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) enregistrera pour l’année 2014 ses premières pertes annuelles d’après la crise financière mondiale en raison des turbulences en Russie et Ukraine, a déclaré le vice-président de la BERD, Andras Simor, cité par Reuters. La cause, selon Simor serait la baisse de la valeur des investissements de la BERD en Russie, sur fond de dépréciation du rouble. La Russie est la principale zone d’activité de la BERD, qui y a fait des investissements de près de 6 milliards d’euros. La Roumanie occupe la 6e place au classement des plus importants bénéficiaires des financements de la BERD, après la Turquie, l’Ukraine, la Russie, la Pologne et l’Egypte. L’année dernière, la banque a majoré ses investissements en Roumanie de 16,5%, jusqu’à 592 millions d’euros, même si le nombre des projets financés a baissé à 26, alors que l’année précédente ils étaient 32.



    Tennis — La joueuse roumaine de tennis, Andreea Mitu (23 ans, 116e mondiale) a battu la française Claire Feuerstein jeudi dans les qualifications au tableau principal de l’Australian Open, premier Grand Chelem de l’année, qui débute lundi à Melbourne. Pour la prochaine étape, Mitu affrontera la japonaise Hiroko Kuwata. Les deux autres Roumaines figurant au tableau de cette étape de la compétition, Patricia Tig et Ana Bogdan, ont perdu les matchs de début. La Roumaine Simona Halep, numéro trois mondial, a été désignée troisième favorite à Melbourne.



    Culture – Le ministre roumain des Affaires Etrangères, Bogdan Aurescu a exhorté aujourd’hui les Roumains se trouvant au dehors des frontières du pays à préserver les valeurs de la culture roumaine et le symbole des aspirations nationales, le poète Mihai Eminescu. Le ministre Aurescu a transmis ce message à l’occasion de la Fête de la culture nationale qui coïncide avec le 165e anniversaire de la naissance du poète Mihai Eminescu, un des derniers représentants du romantisme européen. Le ministère roumain des affaires étrangères rappelle que chaque année les missions diplomatiques et consulaires de Roumanie, mais aussi les instituts culturels roumains du monde organisent des évènements consacrées à cette fête. L’anniversaire de Mihai Eminescu est officiellement célébré aussi en République de Moldova et dans les communautés roumaines de l’étranger.



    Météo — Températures plutôt élevées pour cette période de l’année sur la plupart du pays. Le ciel est variable sur le sud-ouest. Quelques précipitations mixtes sont signalées sur le centre, le nord et l’est du territoire. Le mercure des thermomètres va de 1 à 11 degrés. 2 degrés en ce moment à Bucarest.

  • La Journée de la Culture nationale

    La Journée de la Culture nationale

    C’est en 2010 que le 15 janvier — date de naissance, il y a 165 ans, du poète national de la Roumanie Mihai Eminescu, a été aussi déclaré Journée de la Culture nationale. Depuis, les deux fêtes sont marquées, chaque année, par des réunions solennelles, concerts, expositions, lancements de livres ou projections de films organisés dans toutes les institutions culturelles du pays et dans les centres culturels roumains de l’étranger.



    Dans une interview à Radio Roumanie, le ministre de la Culture, Ioan Vulpescu, rappelait: «C’est une heureuse coïncidence que de célébrer la date de naissance de Mihai Eminescu comme Journée de la Culture nationale. C’est le résultat d’une initiative de l’académicien Eugen Simion, approuvée par le Parlement de la Roumanie, et qui s’est transformé depuis en un vrai repère. Il faut dire que peu d’initiatives culturelles ont réussi à prendre tellement vite des racines aussi profondes dans notre société! Je constatais, l’autre jour, que les librairies de Bucarest se préparaient à cette grande fête de la culture. J’ai vu des vitrines thématiques, avec de nombreux volumes d’Eminescu, ou sur Eminescu. Et puis, d’autres événements ont également lieu sur ce même thème. »



    Souvent sous-financée, la culture fait figure de Cendrillon depuis la chute du communisme, il y a deux décennies et demie. Une réalité remarquée aussi par le président, Klaus Iohannis: «Il ne suffit pas d’affirmer la liberté de création et le libre accès à la culture parmi les droits fondamentaux constitutionnels. Sans mécanismes qui soutiennent la création, sans programmes permanents et prédictibles de financement de la protection du patrimoine, qui échappent à la décision politique partisane, ce n’est que de la propagande. »



    Le ministre de la culture, Ioan Vulpescu, croit que la solution se trouve dans la mise en page d’une stratégie nationale pour ce domaine essentiel de l’existence d’une nation: «Un élément vital serait, effectivement, d’avoir une stratégie nationale dans le domaine de la culture. 25 ans sont passés depuis la Révolution et une telle stratégie n’existe toujours pas — une stratégie qui ne soit pas rythmée par les cycles électoraux et qui promeuve, à l’intérieur et à l’extérieur de nos frontières, les valeurs de la culture et de la civilisation roumaines. »



    Mihai Eminescu, Constantin Brancusi, George Enesco, Eugène Ionesco et tous grands intellectuels, artistes et créateurs roumains sont les véritables unificateurs de ce pays, qui nous ont aidés à construire notre identité et à marcher la tête haute dans le monde’ — affirmait, à son tour, le premier ministre Victor Ponta.



    Se déclarant un partisan ferme de la tolérance, de la liberté d’expression et de la diversité culturelle et, en même temps, un citoyen roumain fier des valeurs culturelles nationales, le chef du gouvernement souligne que, dans une Roumanie moderne, il faut promouvoir toutes les formes d’expression culturelle. C’est notre passeport pour l’avenir.” (trad. Ileana Taroi)

  • A la une de la presse roumaine – 15.01.2015

    A la une de la presse roumaine – 15.01.2015


    L’activité très fournie du chef de l’Etat roumain est très commentée par les médias roumains en ligne ce jeudi. En feuilletant la presse électronique du pays, on peut également apprendre quoi faire en cas de calamité naturelle.


  • Médecins étrangers à la cour du prince régnant de Valachie, Constantin Brancovan

    Médecins étrangers à la cour du prince régnant de Valachie, Constantin Brancovan

    En 2014, les Roumains célèbrent le tricentenaire de la mort du prince régnant Constantin Brancovan. Lavènement au trône de Constantin Brancovan sest produit en 1688 ; il y a régné 25 ans, soit une période de paix et de prospérité relative pour sa principauté. Décapité aux côtés de ses quatre fils par ordre de la Sublime Porte en 1714, il a été canonisé dernièrement. La culture et lenseignement ont eux aussi connu un grand essor, le plus significatif jamais enregistré jusque là. Le prince avait emmené à sa cour des scientifiques étrangers, dont des médecins célèbres dEurope Occidentale.



    Octavian Buda, historien de la médecine, nous parlera deux dans les minutes suivantes: « Hormis son fameux secrétaire venu de Florence, Anton Maria del Chiaro, on pouvait voir à la cour de Brancovan dautres personnages fort intéressants, dont des médecins: Jean Comnène Milibdos, Pantaleon Caliarchi, lItalien flamboyant Bartolomeo Ferrati, un Alsacien, Clemens von Brechtenberg, des Grecs tels Giorgios Hypomenas, Giorgios Chrysogonos, Stavros et Ioannis Mulaimis, Eustatius Placicus. Le plus marquant entre tous était sans doute le médecin Iacob Pylarino. Leur présence à la cour princière a été consignée par les chroniqueurs du règne de Brancovan, ainsi que par les documents internationaux, car cétaient des médecins itinérants, qui passaient leur temps entre la Sublime Porte et la Sérénissime République de Venise. »



    Un de ces médecins itinérants qui circulaient en mission officielle entre Constantinople et Venise a été le Grec Jean Comnène. Octavian Buda explique : « Après des études à Constantinople, il arrive en Moldavie, à Iasi, en tant que précepteur des enfants du prince Duca. Ensuite, il part pour Padoue, où il étudie la médecine, de 1686 à 1690. Il passe un certain temps à Moscou, après quoi, en 1694, on signale sa présence à la cour de Constantin Brancovan, comme médecin payé de deniers publics. Il donne aussi des cours de sciences de la nature à lAcadémie princière St. Sava de Bucarest et aide le dignitaire Constantin Cantacuzène à dresser la fameuse carte de la Valachie, imprimée à Padoue, en 1700».



    Dautres médecins de la cour de Constantin Brancovan – tels que lItalien Bartolomeo Ferrati et lAlsacien von Brechtenberg – ont mis en exergue les liens que le voïvode roumain avait établis avec la Transylvanie voisine aussi. Octavian Buda: « LAlsacien von Brechtenberg, fils dun pasteur de Strasbourg, étudie la médecine en Allemagne et arrive en Transylvanie comme médecin militaire. Il sétablit à Braşov, où il fonde une famille. Personnalité très connue de lépoque, il se fait remarquer par la riche activité culturelle quil déploie dans les villes de Braşov et de Sibiu. Il apprend le roumain, quil finit par très bien maîtriser, car il souhaitait traduire en roumain plusieurs oeuvres de lAntiquité, dont celles de Thucydide et de Pline. Un autre personnage remarquable est Giorgios Hypomenas, Grec originaire de Trébizonde et bénéficiaire dune bourse détudes à lUniversité de Padoue, accordée par le prince Brancovan. Esprit débrouillard, Hypomenas se lance dans les affaires aussi et finit par être considéré comme lhomme de confiance du prince. Même après lexécution de Constantin Brancovan, il garde ce statut auprès de la famille princière ».



    Selon lhistorien Octavian Buda, le plus important entre tous ces médecins étrangers a été Iacob Pylarino, originaire de l’île grecque de Céphalonie: « Nos historiens sont unanimes à affirmer que, 12 années durant, à compter de 1694, Pylarino sera lombre de Constantin Brancovan, dont il est le proto-médecin, cest-à-dire le premier médecin. Pylarino restera un proche de la famille même après la tragédie de 1714. Il aidera la veuve du prince à amasser les quelques bribes de fortune qui lui restaient encore, éparpillées dans les banques européennes. Les archives roumaines conservent les traces de son séjour à la cour princière. Bien des informations sur Pylarino se retrouvent aussi dans les archives vénitiennes. Ce qui lui a valu la célébrité dans lhistoire de la médecine, cest la variole épidémique, connue aussi sous le nom de peste blanche, qui a tué et mutilé des millions de personnes au fil du temps. Par sa méthode, Pylarino anticipe la vaccination, sur laquelle repose la médecine moderne et qui sera introduite vers la fin du XVIIIe siècle par lEcossais Edward Jenner. Son précurseur direct a donc été Iacob Pylarino. »



    Le prince roumain Constantin Brancovan a donc soutenu la science, la culture et lenseignement. Il convient de mentionner aussi le style architectonique portant son nom, mélange dinfluences vénitiennes et déléments de larchitecture traditionnelle roumaine, ainsi que lAcadémie princière « St. Sava », premier établissement roumain denseignement supérieur. (trad.: Mariana Tudose)

  • “Une plate-forme culturelle européenne nécessaire”

    “Une plate-forme culturelle européenne nécessaire”

    Le Festival international de théâtre “Interférences” bat son plein à Cluj, deuxième ville roumaine située dans le centre-ouest du pays. Douze jours durant, le Théâtre magyar dEtat de cette métropole universitaire et culturelle a invité une vingtaine de spectacles ainsi que des dizaines dartistes et de spécialistes issus dune quinzaine de pays pour débattre dune thématique contemporaine des plus complexes – “les récits du corps” humain. Avec une programmation à 90% étrangère, conçu tel une exposition géante par un commissaire – en la personne du metteur en scène Gabor Tompa – “Interférences” est un phénomène inédit en Roumanie. Aura Corbeanu est la vice-présidente de lUnion théâtrale de Roumanie, UNITER, organisme regroupant les professionnels du secteur. Elle parle de la réalité du public roumains ainsi que des mutations que ce festival, se trouvant à la quatrième édition, est en train dopérer dans le paysage théâtral du pays.


  • Deux nouveaux ministres

    Le cabinet de Victor Ponta compte depuis lundi deux nouveaux ministres. Le portefeuille de la Culture est occupé désormais par Csilla Hegedüs, 47 ans, selon l’algorithme de répartition des fonctions entre le Parti Social Démocrate et l’Union Démocratique des Magyars de Roumanie. Le poste était devenu vacant suite au départ en juillet 2014, du leader de sa formation politique, Kelemen Hunor. La dernière fonction importante de Csilla Hegedüs a été celle de secrétaire d’Etat au ministère de la Culture.



    Plutôt méconnue sur la scène politique roumaine, elle s’est pourtant fait remarquer en tant que membre du jury international de l’UE en charge du patrimoine culturel et vice-présidente de l’organisation des femmes de l’UDMR, représentée au Parlement de Bucarest. Dans le gouvernement dominé par les sociaux-démocrates, Csilla Hegedüs occupera également la fonction de vice-premier ministre.



    Le portefeuille des Affaires étrangères a été confié à un diplomate de carrière, Bogdan Aurescu, 41 ans. Avant sa nomination à la tête de la diplomatie roumaine, il a été secrétaire d’Etat au même ministère. C’est lui qui avait plaidé avec succès, à la Haye, la cause de la Roumanie lors du procès contre l’Ukraine portant sur le partage du plateau continental de la mer Noire. La Cour Internationale de Justice avait alors octroyé à Bucarest 9.700 kilomètres carrés de la zone en dispute avec Kiev.



    Le nom de Bogdan Aurescu est également lié à la signature du Traité politique fondamental avec la Fédération de Russie et à l’installation d’éléments du bouclier antimissile américain sur le sol roumain. Lors d’une réunion tenue la semaine dernière, il soulignait le fait que la défense antimissile est une question stratégique de la plus haute importance et que l’Accord roumano-américain de septembre 2011 constitue l’expression concrète du Partenariat stratégique conclu par les deux Etats.



    L’investiture d’Aurescu au poste de ministre des Affaires étrangères survient après les démissions successives, à une semaine d’intervalle, des anciens titulaires, Titus Corlăţean et Teodor Meleşcanu, suite aux problèmes de vote de la diaspora aux élections présidentielles de novembre. Plusieurs dizaines de milliers d’expatriés avaient été contraints de faire la queue pendant des heures, parce que le ministère des Affaires étrangères de Bucarest avait refusé de mettre en place de nouveaux bureaux de vote à leur intention, en arguant de la rigidité de la loi électorale.



    A l’occasion de la cérémonie d’investiture, le président sortant Traian Băsescu a félicité les deux nouveaux ministres leur souhaitant bonne chance dans leur travail. Il a également fait savoir son entière disponibilité pour des discussions jusqu’au 21 décembre, dernier jour de son mandat. Traian Băsescu a également mentionné qu’en ce moment les Roumains ont besoin de stabilité et de sérieux, d’autant plus que la fonction présidentielle traverse une période de transition. (trad. Mariana Tudose)

  • A la Une de la presse roumaine 25.11.2014

    A la Une de la presse roumaine 25.11.2014

    La Roumanie a deux nouveaux ministres depuis lundi soir. La nomination surprise du diplomate de carrière Bogdan Aurescu à la tête des Affaires étrangères fait la Une de tous les principaux quotidiens roumains. Et ce parce quil naurait pas dû, en principe, se retrouver là…


  • 24.11.2014 (mise à jour)

    24.11.2014 (mise à jour)

    Ministres – Deux nouveaux ministres ont prêté serment lundi devant le président roumain, Traian Basescu, avant dêtre investis de leurs fonctions. Csilla Hegedüs est ainsi le nouveau vice-premier ministre du gouvernement roumain et ministre de la Culture. Représentante de lUnion démocratique des Magyars de Roumanie, Mme Hegedüs avait été secrétaire dEtat au sein de ce ministère et elle remplace à la tête de cette institution le leader de la formation des Hongrois de souche de Roumanie, Kelemen Hunor, qui a démissionné de ses fonctions en juillet dernier.


    Le diplomate roumain Bogdan Aurescu sinstalle, lui, à la tête du ministère des Affaires étrangères de Bucarest. Sa nomination intervient six jours après les démissions successives des anciens titulaires, Titus Corlăţean et Teodor Meleşcanu, suite aux problèmes de vote de la diaspora aux élections présidentielles du 16 novembre. Agé de 41 ans, Bogdan Aurescu a été secrétaire dEtat aux Affaires étrangères depuis 2004. Il avait notamment représenté Bucarest devant la Cour internationale de justice dans un épineux dossier portant sur le partage du plateau continental de la mer Noire. En 2009, la CIJ octroyait à la Roumanie 9.700 kilomètres carrés, soit 80% de la zone en dispute avec lUkraine depuis lépoque soviétique. Cette zone est considérée comme riche en hydrocarbures. Depuis 2012, Bogdan Aurescu était responsable des Affaires stratégiques au sein du ministère, étant chargé des négociations avec Washington visant linstallation en Roumanie déléments du bouclier antimissile de lOtan ou encore des pourparlers avec Belgrade sur la situation de la minorité roumaine de Serbie.



    Elections – Il y a des forces qui agissent à lencontre des intérêts de la République de Moldova et menacent la sûreté nationale de ce pays, a annoncé lundi le Conseil suprême moldave de sécurité. Réuni sur la demande du président Nicolae Timofti, le Conseil a assuré que les institutions de lEtat voisin de la Roumanie réagiraient de manière coordonnée afin de ne pas permettre la déstabilisation de ce pays ex-soviétique. Dimanche, la République de Moldova organise des élections parlementaires, cruciales pour l’avenir de ce pays. Selon les sondages, les trois principaux partis pro-européens devraient remporter ces élections et devancer le Parti des communistes, pro-russe.



    Budget – Le projet du budget de la Roumanie pour 2015 sera finalisé ce vendredi, a annoncé lundi le ministre délégué pour le budget, Darius Vâlcov. Selon lui, le document sera discuté la semaine prochaine avec les représentants de la Commission européenne, du FMI et de la Banque Mondiale et il devrait être soumis à lapprobation du Parlement dès le 10 décembre. Il ny aura pas de majorations de taxes et dimpôts et les investissements financés de fonds européens seront prioritaires, a encore précisé le ministre au budget, Darius Vâlcov. Il a également assuré les enseignants roumains quils se verront augmenter les salaires en deux étapes, dans le courant de lannée prochaine.