Tag: débat

  • 30.01.2017

    30.01.2017

    Débat – Le ministère de la Justice de Bucarest accueille ce matin un débat public sur les projets de décrets gouvernementaux d’urgence visant la grâce collective et la modification des Codes pénal et de procédure pénale. L’Exécutif décidera, en fonction des résultats du débat, quelle procédure d’adoption des projets sera privilégiée – le décret d’urgence, l’engagement de la responsabilité ou le vote du Parlement sur un paquet législatif. Hier soir, près de 100 000 personnes sont descendues dans les rues de plusieurs villes de Roumanie et de l’étranger pour protester contre les deux projets de décrets, les manifestations les plus importantes jusqu’à présent. L’opposition de droite, la société civile, les principales institutions judiciaires et des organisations de magistrats considèrent que les modifications envisagées auraient pour but d’exonérer de peines des personnages influents de la classe politique ou de l’administration publique. Le ministère de la Justice, quant à lui, explique que les mesures envisagées sont justifiées par le surpeuplement des prisons roumaines, qui a fait l’objet de plaintes auprès de la Cour européenne des droits de l’homme, et par certaines décisions de la Cour constitutionnelle de Roumanie.

    Réunion – Le Conseil suprême de défense de Roumanie est convoqué demain par le président Klaus Iohannis pour donner son avis sur les enveloppes allouées aux institutions du domaine de la sécurité nationale dans le projet de budget de l’Etat pour cette année. Le chef de l’Etat avait averti que la diminution de ces tranches budgétaires serait un attentat à la sécurité de la population. Le premier ministre Sorin Grindeanu a fait savoir qu’il allait défendre ses points de vue concernant le projet de budget de l’Etat, qui a subi quelques modifications par rapport à la version précédente : ainsi, la santé, l’éducation, l’agriculture, les transports et les PME devraient-ils recevoir plus d’argent, tout comme la défense, qui devrait bénéficier de 2% du PIB. En revanche, les ministères de l’emploi, du développement régional et des finances publiques, l’administration présidentielle et le Service roumain de renseignement intérieur recevront des fonds diminués. Une fois adopté par le gouvernement, le projet de budget 2017sera soumis au parlement où l’opposition a déjà annoncé vouloir déposer plusieurs amendements.

    Paris – Les socialistes français ont choisi l’ancien ministre de l’éducation, Benoît Hamon, 49 ans, pour être le candidat de leur parti à l’élection présidentielle de cette année. Au second tour de la primaire socialiste, Hamon a recueilli 58% des votes, face au 42% ramassés par l’ancien premier ministre Manuel Valls. Benoit Hamon veut rassembler les forces de gauche, une union difficile à réaliser. Marine Le Pen, la cheffe du Front National d’extrême droite, François Fillon, le candidat de la droite classique et Emmanuel Macron, ministre de l’économie entre 2014 et 2016.

  • La santé, un domaine en souffrance

    La santé, un domaine en souffrance

    Dossier santé sur RRI – un domaine en souffrance. A-t-il des atouts ou seulement des problèmes ? Comment reconstruire la confiance des Roumains en le système de santé ? Quelles sont les solutions des gouvernants ? Autant de questions auxquelles l’ancien ministre de ressort et le président de la Caisse nationale d’assurances maladie ont essayé de répondre dans le cadre d’une conférence.

  • 10.11.2016 (mise à jour)

    10.11.2016 (mise à jour)

    Serbie – La Roumanie salue les progrès de la Serbie continuera à l’appuyer sur son parcours européen a déclaré ce jeudi à Timisoara, dans l’ouest du pays le premier ministre roumain, Dacian Ciolos à l’issue d’une rencontre avec son homologue serbe Alexandar Vucic. Selon M Ciolos, l’appui concret signifie visites d’étude, ateliers, programmes de formation qui peuvent être proposées à l’aide du Fond pour les experts gouvernementaux, financé par des politiques de développement. Les deux chefs de gouvernement ont également évoqué la consolidation de la collaboration bilatérale dans différents secteurs, y compris ceux de l’emploi, de l’économie, des minorités, de l’intégration européenne et des défis actuels, tels la migration. Plusieurs accords ont été signés, dont un protocole sur la création et l’activité des patrouilles communes qui agiront sur la frontière roumano-serbe afin de prévenir et gérer les désastres naturels. Le premier ministre roumain a également déclaré que des progrès ont été faits pour ce qui est de la réalisation du projet commun de construction d’une autoroute reliant la ville roumaine de Timisoara à la capitale serbe Belgrade.

    Redevance audiovisuelle – Le président roumain Klaus Iohannis a déclaré jeudi qu’il aurait promulgué la loi récemment adoptée par le Parlement qui vise à supprimer une centaine de taxes non fiscales si la redevance audiovisuelle n’en était pas une. Le chef de l’Etat a mis en lumière que cette taxe a été supprimée sans un débat public et sans la consultation préalable des deux institutions média. Il a ajouté avoir reçu des demandes de rejeter la loi en question y compris de la part d’organismes internationaux. Ces déclarations ont été faites dans le cadre du débat organisé spécialement au sujet de la redevance audiovisuelle dans le but de faciliter un dialogue entre le chef de l’Etat et journalistes, représentants de médias, membres de la société civile sur la situation de l’audiovisuel public. Les participants à un autre débat à ce sujet, qui a eu lieu lundi à la télévision publique roumaine, ont souligné que par la suppression de la contribution pour l’audiovisuel public et par le financement des deux médias exclusivement depuis le budget de l’Etat, le Parlement a coupé le lien direct entre le citoyen et ces deux services publics. Ce qui plus est, l’élimination de la redevance pourrait péricliter aussi le fonctionnement de la radio et de la télévision publiques à partir du 1er janvier.

    Justice – La ministre roumaine de la Justice Raluca Pruna, a offert l’appui de Bucarest à la réforme de la Justice en République de Moldova. A l’occasion d’un forum sur la réforme de la justice et la lutte contre la corruption, dans une perspective européenne, tenu à Chisinau, la ministre roumaine a souligné qu’un Etat ne peut pas être modernisé et réformé sans une justice indépendante. Selon un communiqué du ministère de la Justice de Bucarest, le forum est organisé par la ministre Pruna et par son homologue moldave Vladimir Cebotari, et l’évènement se propose de devenir la principale plate-forme de communication censée développer la coopération bilatérale dans ce domaine.

    Météo – Dans les 24 prochaines heures le sud-est du pays sera toujours sous la pluie. Les températures maximales ne dépasseront pas les 14 degrés.

  • A la Une de la presse roumaine – 17.06.2016

    A la Une de la presse roumaine – 17.06.2016

    Ce vendredi la presse roumaine parle d’un débat roumano-bulgare sur des sujets sécuritaires, qui vise la création d’une force navale conjointe en mer Noire. La situation de l’autoroute Transilvania et la situation de la productivité en Roumanie figurent également sous la loupe de la presse roumaine.



  • Discours public et débâts d’idées

    Discours public et débâts d’idées

    Les débats scolaires sont une très bonne méthode en ce sens, en tout cas c’est une méthode qui donne de très bons résultats depuis longtemps déjà aux Etats-Unis. Ces dernières années, ce type d’exercice intellectuel s’est répandu aussi dans les lycées roumains. 5 clubs de débats existent actuellement en Roumanie, qui organisent différentes compétitions. Parmi elles, une compétition qui s’intitule « Pache Open » et qui s’est déroulée au Collège national Mihai Viteazul de Bucarest, réunissant 200 participants, des élèves de différents coins du pays, arbitres, enseignants et organisateurs. D’où vient le nom de « Pache Open » ? Du nom du boulevard Pache Protopopescu, où se trouve le lycée Mihai Viteazul. C’est là qu’est né le Club de débats Pache. Son fondateur, Andrei Petre, est aujourd’hui étudiant en Droit : «Nous avons déjà plus de 15 années d’expérience, nous sommes donc un des clubs à tradition en Roumanie. Nous organisons des débats, notamment entre lycéens. Nous avons deux équipes : l’une représente les autorités ou le gouvernement, l’autre représente l’opposition. Chacune compte 3 membres. Au début, c’est-à-dire il y a 8 ans, il n’y avait que des compétitions de week-end avec une trentaine de participants tout au plus. A l’époque, notre club comptait 4 personnes. A l’heure actuelle nous avons des compétitions qui réunissent plusieurs centaines de personnes, donc c’est un phénomène qui gagne en ampleur. »

    A part le goût de la compétition, quels sont les autres éléments qui attirent les lycéens à une confrontation d’idées ? Andrei Petre répond : «Beaucoup de choses nous attirent. Premièrement, l’ambiance. Deuxièmement, nous aimons le fait que cela nous oblige d’être au courant des informations, à apprendre de nouvelles choses, à nous développer. En fin de compte, je pense que nous devenons de meilleures personnes par ces débats, en tout cas des personnes mieux instruites. Nous aimons dire que tout sujet peut faire l’objet d’un débat. La plupart de nos compétitions portent sur des sujets de politique extérieure ou économiques. D’habitude nous tentons d’avoir un peu de chaque domaine. »

    Mais quels sont les sujets soumis au débat par ces jeunes? Par exemple, lors de la compétition Pache Open, ils ont trouvé des arguments pour et contre le Brexit ou bien pour et contre une taxe sur le vice dans les restaurants au lieu de l’interdiction totale de fumer dans les espaces publics. Ou bien faut-il permettre aux sportifs ayant des prédispositions médicales dangereuses de participer aux compétitions sportives, même sous leur propre responsabilité? Ou encore faut-il incriminer les femmes qui tombent enceintes sans l’accord de leur partenaire? « Ce n’est pas une simple querelle », c’est un débat sérieux qui nous sera utile dans la vie, vu que c’est une pratique très répandue, notamment parmi les hommes politiques, lit-on sur un site de presse jeunesse.

    Alice Kempf, élève en terminale au lycée Gheorghe Lazar de Bucarest et la gagnante du concours de débats mentionné, souhaite s’inscrire à la Faculté de relations internationales. L’exercice de l’argumentation et la participation aux concours de débats peuvent constituer un atout important dans son avenir professionnel : « Je suis en général très passionnée de l’art du discours. Il me semble fondamental dans une société qui cherche à progresser, mais avoir un bon discours ne suffit pas, il faut aussi avoir des arguments sérieux et des sources d’information qui puissent l’appuyer. Je pense que c’est plutôt toute cette série d’éléments qui m’intriguent le plus et me passionnent. Tout ce processus de documentation est devenu pour moi une sorte de technique de détente. J’aime beaucoup lire des sujets de politique internationale et d’économie qui sortent de la sphère des choses que nous apprenons d’habitude à l’école. »

    Mais les débats peuvent s’avérer utiles non seulement du point de vue professionnel, affirme Luca Mihailescu, élève en troisième année de lycée au Collège Mihai Viteazu, membre du club de débats « Pache ». Ecoutons-le : « Je crois que cela me sera utile quel que ce sera mon choix de vie à l’avenir. Pratiquement il s’agit d’une aptitude nécessaire, celle de savoir parler devant un public, trouver des arguments pour appuyer son point de vue, penser autrement que la majorité. Je crois que toutes ces aptitudes sont très appréciées dans nombre de facultés étrangères et roumaines. Et même après la fac, elles sont utiles, quel que soit le chemin que vous décidiez de prendre. Moi, par exemple, je veux étudier la physique et je crois que les débats me serviront. C’est grâce à eux que j’ai développé une manière de penser qui m’aidera à trouver du travail plus facilement. »

    Les débats développent non seulement une manière de penser, mais aussi de s’exprimer poliment, étayée sur des arguments bien documentés, chose qui semble manquer dans les polémiques de l’espace public roumain. C’est la remarque de Mihai Stavastre, membre de l’équipe qui a remporté le deuxième prix de la compétition Pache Open, élève en seconde au Collège Mihai Viteazu de Bucarest : «C’est très rare que l’on puisse entendre des arguments corrects du point de vue logique ou qui soient basés sur des prémisses correctes. Souvent on entend des sophismes et d’autres choses qui ne devraient pas se retrouver dans un débat. Si plus de personnes avaient accès à des cours de débats, je crois qu’elles pourraient apprendre plus de choses utiles pour la société civile. Si plus de monde avait accès aux débats et si ceux-ci pouvaient se répandre davantage, alors les bénéfices seraient encore plus visibles. »

    Avant d’avoir la chance de s’exprimer dans l’espace public, les lycéens de Roumanie s’entraînent dans le cadre de ces compétitions de débats extra-scolaires. Ces activités auront sans nul doute un impact positif dans le parcours professionnel et personnel des actuels lycéens roumains. (Trad. Valentina Beleavski, Alex Diaconescu)

  • Leçon d’histoire arménienne

    Leçon d’histoire arménienne

    « Au siècle dernier, notre famille humaine a traversé trois tragédies massives et sans précédent. La première, qui est largement considérée comme le premier génocide du XXe siècle, a frappé votre peuple arménien», a déclaré le souverain pontife en citant un document signé en 2001 par le pape Jean-Paul II et le patriarche arménien. « Les deux autres ont été commises par le nazisme et le stalinisme », a ajouté le Pape.



    Erevan soutient qu’un million et demi d’Arméniens, soit près de la moitié de la population arménienne de l’époque, ont été tués entre 1915 et 1917, à la fin de l’Empire ottoman. Toutes ces victimes ont été canonisées par l’Eglise arménienne.



    En ce qui la concerne, la Turquie nie catégoriquement que lEmpire ottoman ait organisé le massacre systématique de sa population arménienne pendant la Première guerre mondiale et récuse le terme de « génocide » repris par lArménie, de nombreux historiens et une vingtaine de pays dont la France, lItalie et la Russie. Ankara a violemment riposté aux propos du Pape, en affirmant qu’il sagissait dune guerre civile dans laquelle 300 à 500.000 Arméniens et autant de Turcs ont trouvé la mort.



    Le gouvernement turc a par ailleurs accusé certains membres du Parlement européen de « fanatisme religieux et culturel » en approuvant une résolution relative à la commémoration du génocide perpétré sous l’Empire ottoman et des déportations massives d’Arméniens. La diplomatie d’Ankara a, quant à elle, estimé que le Législatif européen tentait de réécrire l’histoire. Elle faisait référence à la résolution adoptée pour marquer les cent années écoulées depuis les événements de la Première Guerre Mondiale et qui appelle la Turquie, en sa qualité d’Etat successeur de l’Empire ottoman, à se réconcilier avec son passé et à reconnaître le génocide arménien.



    Le professeur Constantin Hlihor a sa propre explication pour l’attitude de la Turquie : « Dans le droit international, un événement dramatique comme celui–ci a projeté une certaine image des Etats ayant mené ce type de politique, consistant à éliminer une ethnie, une nation. Une image très négative, compte tenu de ce qui s’est passé vers le milieu du siècle dernier, lors de la Seconde Guerre Mondiale. Et je me réfère aux crimes commis par l’Allemagne hitlérienne contre les Juifs, par Hitler et par Staline contre son propre peuple. »



    De l’avis de Constantin Hlihor, l’histoire devrait être le liant favorisant la stabilité et la coopération entre les nations et non pas un facteur déstabilisateur exhortant à la haine et à la confrontation. En parlant du drame des Arméniens, il faut prendre en compte deux aspects, précise Constantin Hlihor : « Le premier a trait à l’histoire. Il faut vraiment faire connaître la vérité sur la tragédie des Arméniens pendant la Grande Guerre. Le second aspect, qui suscite des divergences entre différents Etats, relève de la politique et se réfère à la manière dont on définit ces événements. Les Turcs n’acceptent pas l’idée de génocide, en arguant du fait que ce concept est apparu relativement tard dans le droit international, soit après la Seconde Guerre Mondiale, et qu’il concerne des événements historiques autres que ceux du début du XXe siècle. Quel que soit l’angle de vue, une chose est claire: dans le Caucase du sud, le peuple arménien, assujetti par l’Empire ottoman déclinant, a subi des drames que la mémoire collective ne peut et ne doit pas oublier. Par ailleurs, la dispute des historiographes, normale, quand il s’agit de trouver la vérité historique, ne doit pas revêtir de connotations politiques. Le rôle de l’histoire n’est pas celui d’éloigner les peuples et la vérité historique ne doit pas pousser les communautés humaines à des attitudes hostiles. L’histoire se doit d’être un liant, censé conduire à davantage de stabilité, de confiance et de coopération. »



    Est-ce seulement une question d’image ou bien les éventuels dédommagements y sont-ils pour quelque chose? Voici la réponse du professeur Constantin Hlihor : « Un éventuel dédommagement pour les familles des victimes des événements tragiques qui avaient débuté dans la ville de Van et les Arméniens déportés dans le désert de Syrie ne relève pas de l’histoire, mais du droit international. Pour ce faire, l’Arménie ou quelqu’un d’autre devrait ouvrir un procès similaire à celui intenté après la Seconde Guerre Mondiale au régime nazi. Ce n’est qu’alors que l’on pourra parler de dédommagements. »



    Titus Corlăţean, ancien ministre des Affaires étrangères et actuel conseiller honoraire du premier ministre roumain, a réitéré le fait que la Roumanie encourage le dialogue entre la Turquie et l’Arménie sur ce sujet extrêmement délicat. Durant les événements tragiques d’il y a cent ans, organisations humanitaires, diplomates, médecins ou citoyens lambda sont venus en aide aux Arméniens contraints à l’exile. La Roumanie a été un des pays à avoir ouvert ses portes aux dizaines de milliers de réfugiés arméniens. (trad. Mariana Tudose)

  • Polémiques autour de l’enseignement de la religion  dans les écoles

    Polémiques autour de l’enseignement de la religion dans les écoles

    Toutefois, des organisations de la société civile et des parents d’élèves ont dernièrement contesté la légitimité de l’éducation religieuse dans les écoles publiques, considérées comme officiellement laïques. Après moult débats dans les médias et sur les réseaux sociaux et suite à une saisine officielle, la Cour constitutionnelle de Roumanie a tranché la question. Ainsi a-t-elle décidé que les élèves souhaitant participer à ce cours devront déposer une demande en ce sens, les autres n’étant pas tenus de notifier leur refus à la direction de l’école ni de remplir des formulaires. Comment cette décision est-elle perçue? L’Association séculaire-humaniste de Roumanie (ASUR) mène depuis longtemps une campagne d’information du public sur le caractère optionnel de cette discipline scolaire.



    Voici les propos de Toma Pătraşcu, un des membres fondateurs de cette association: « La récente décision de la Cour constitutionnelle relative à la présence aux classes de religion est un premier pas vers la normalité. Pourtant, nous devons attentivement considérer cette décision pour en comprendre le contexte. En fait, elle n’apporte rien de nouveau, donc elle ne change en rien la législation existante. Ni la loi de l’éducation ni celle des cultes ne stipule que les élèves sont inscrits d’office, de manière arbitraire, au cours de religion. Il y est question seulement du droit élémentaire d’étudier la religion propre à sa confession. Comment la direction de l’école, l’inspection scolaire ou le ministère de l’Education peuvent-ils savoir si un enfant souhaite prendre part aux classes de religion – et s’ils le savent, à quel culte l’inscrire ? Or, suivant la pratique arbitraire instaurée depuis près de 25 ans dans nos écoles, les enfants étaient jusqu’ici inscrits d’office aux classes de religion, chrétienne-orthodoxe dans la plupart des cas. »



    Madame Cristina Benga, professeur de religion, nous a fourni des détails sur le caractère optionnel de cette discipline scolaire: « Il ne s’agit pas du caractère optionnel de la classe de religion, puisqu’elle fait partie du tronc commun des disciplines enseignées. Il s’agit du fait que les parents ont le choix, en fonction de leur confession religieuse. C’est là la confusion. Le cours de religion n’est pas facultatif. Il est obligatoire et se retrouve dans le tronc commun du programme d’enseignement. La seule option que l’on puisse faire concerne la confession religieuse. A mon avis, la décision de la Cour constitutionnelle n’est pas une chose hors du commun. Le droit d’opter existait déjà. La différence, c’est qu’à présent, ceux qui ne veulent pas suivre ce cours ne sont plus obligés de formuler une demande en ce sens. Maintenant c’est aux élèves qui souhaitent participer à la classe de religion de le faire. »



    La loi stipule donc le caractère obligatoire de la classe de religion et implicitement son enseignement en fonction de l’appartenance à une confession ou à un certain culte. Ceci étant, une question se pose, celle de la légitimité de la présence de cette discipline scolaire dans un système éducatif considéré comme laïc. Toma Pătraşcu, de L’Association séculaire-humaniste de Roumanie, n’a rien contre l’étude de la religion dans les écoles. Il y apporte pourtant quelque précisions : « La religion est un phénomène social, que l’école ne saurait ignorer pour quelque raison que ce soit. Autant dire qu’il faut discuter de la religion dans les écoles, mais en sachant de quelle manière. Les discussions doivent être menées en toute objectivité, d’une manière neutre et laïque. Nous devons considérer la religion dans un contexte historique, social, philosophique, laïc, de sorte que les enfants puissent en saisir la portée culturelle. Ce qui se passe actuellement, c’est faire du catéchisme dans les écoles, et ce n’est pas normal. Qu’est-ce que cela veut dire ? Convaincre un élève de devenir membre fidèle du culte dont le professeur en question est le représentant. Ce n’est pas de l’éducation religieuse que l’on dispense maintenant dans les écoles roumaines, mais de l’endoctrinement, ce qui n’est pas normal. »



    Pourtant, ce qui, aux yeux d’un agnostique, peut ressembler à de l’endoctrinement, n’est qu’un simple acte de vulgarisation, selon Cristina Benga, professeur de religion: « Cette discipline scolaire a tenté de viser le développement complexe de l’enfant et même d’atteindre des objectifs d’interdisciplinarité. Prenons l’exemple des classes de roumain, où l’on enseigne entre autres le poème de Tudor Arghezi intitulé Les Psaumes”. Nous aidons les élèves à comprendre ce que sont les psaumes du point de vue religieux aussi. En plus, il convient de clarifier le terme d’endoctrinement. Passer de l’information à l’endoctrinement, cela implique bien des pas. Or il arrive que nous autres, enseignants et représentants d’un établissement scolaire, n’avons pas l’intention d’assumer une telle démarche. Moi aussi je voudrais poser une question. A-t-on vu apparaître de nouveaux saints? A-t-on constaté, au sein de la société, que cet endoctrinement nous amène aux extrêmes? L’endoctrinement véhément conduirait à l’isolement des fidèles, ce qui n’arrive pas pour autant car les repères de la classe de religion sont tout autres: inculquer aux enfants la bonté, la beauté de l’âme et la liberté. »



    Les données statistiques recueillies après le dépôt des demandes d’inscription révèlent que plus de 90% des élèves appartenant aux 18 cultes religieux reconnus par l’Etat roumain ont opté pour ce cours. Pour Toma Pătraşcu, l’explication de ce pourcentage élevé repose aussi sur des raisons différentes, non religieuses: « Ce pourcentage s’explique ainsi: les parents des élèves du primaire surtout sont plus enclins à permettre à leurs enfants de participer aux classes d’éducation religieuse. L’école n’assume pas la responsabilité de surveiller les enfants qui ne suivent pas ce cours. Dans la plupart des cas, les parents n’ont pas le choix, car ils ne peuvent pas les emmener avec eux et puis les écoles ne proposent pas d’autres activités pour occuper le temps de l’enfant qui ne fréquente pas les classes de religion. »



    Cristina Benga reconnaît elle aussi l’existence de ces problèmes: « Il faudrait aborder cette question au niveau du ministère. Les enseignants de religion n’ont jamais fait obstacle aux démarches visant à régler la situation de ces enfants. Ce n’est pas à nous, les professeurs qui dispensons ce cours, de nous occuper de tout. Si l’on nous avait confié cette tâche, nous l’aurions sans doute remplie, car nous croyons en la liberté, la vérité et le droit de tout un chacun de décider pour soi-même. Je ne vois pas pourquoi nous n’aurions pas aidé ces enfants à être différents et respecté leur choix de ne pas participer à ce cours. Tout cela est arrivé en l’absence d’une formule organisationnelle proposée par le ministère de l’Education. »



    Une fois achevé le débat sur l’éducation religieuse, d’autres débats suivront peut-être autour de certaines autres disciplines optionnelles qui pourraient être étudiées dans l’enseignement primaire et secondaire de Roumanie. ( trad: Mariana Tudose)

  • Etre une femme dans la Roumanie d’aujourd’hui.

    Etre une femme dans la Roumanie d’aujourd’hui.

    “Etre femme dans la Roumanie daujourdhui”: cest un sujet dont les étudiants roumains de Bucarest ont débattu à loccasion de la Journée internationale des droits des femmes. Nous vous proposons de découvrir leurs perceptions sur la situation actuelle des femmes roumaines.



    Voici les liens du débat organisé par le Lectorat Français de lUniversité de Bucarest:



    La journée en photos



    Le concours



    Ecoutez le reportage:



  • A la une de la presse roumaine – 12.11.2014

    A la une de la presse roumaine – 12.11.2014

    Evidemment, le premier face à face entre Victor Ponta et Klaus Iohannis, les deux candidats au second tour du scrutin présidentiel de ce dimanche, fait la une de la presse nationale. Les quotidiens évoquent aussi certains épisodes inédits de la campagne électorale, mais aussi certaines réalités économiques inquiétantes.




  • La semaine du 4 au 10 février 2013

    La semaine du 4 au 10 février 2013


    Feu vert du Parlement roumain au budget de l’Etat et à celui de la sécurité sociale 2013




    Après plusieurs journées de disputes entre pouvoir et opposition, le Parlement de Bucarest a adopté jeudi les projets de loi du budget de l’Etat et de la sécurité sociale 2013. Le budget prend en compte une croissance économique de 1,6%, un taux d’inflation annuel moyen de 4,3%, un taux de change moyen de 4,5 lei pour un euro et un déficit budgétaire de 2,1% du PIB. Le Premier ministre roumain, Victor Ponta affirme qu’il s’agit du meilleur budget possible alors que l’opposition dénonce un budget de la pauvreté. Selon les prévisions des spécialistes de la Banque Nationale de Roumanie, en 2013 la croissance économique du pays sera d’environ 1,5%, une estimation qui coïncide avec celle du FMI. La Banque centrale met en garde contre le fait que la monnaie nationale dépend dans la prochaine période de l’évolution de la monnaie unique européenne, de la production agricole et des réformes structurelles; selon le gouverneur de la Banque centrale, Mugur Israescu, celles-ci continueront à être toutefois dominées par l’incertitude entourées d’incertitude en raison des problèmes sociaux, politiques et techniques qu’elles entraînent.







    Priorités législatives pour 2013




    Le Parlement de Bucarest a entamé sa première session ordinaire de l’année. Parmi les priorités : la révision de la Constitution, la réorganisation territoriale et l’adoption du statut des parlementaires. La modification de la loi fondamentale de l’Etat devrait, entre autres, tirer au clair les attributions du président et celles de la Cour Constitutionnelle. Pour ce qui est du statut des parlementaires, les débats ont été reportés d’une semaine. Ils ont buté sur l’article stipulant que les parlementaires déclarés incompatibles par l’Agence Nationale d’Intégrité peuvent perdre leur mandat s’ils ne contestent pas la décision en justice dans un délai de 15 jours. Le chef de l’Etat, Traian Basescu a renvoyé ce projet au Législatif à cause des confusions liées à l’incompatibilité ou au conflit d’intérêts. La loi la plus controversée s’annonce celle de la réorganisation territoriale. La version de l’Union Sociale Libérale, au pouvoir, prévoit la mise en place de 8 régions de développement, alors que le PDL, en opposition, se prononce pour la transformation des 41 départements actuels en 8 plus grands.







    Reprise des paiements vers la Roumanie dans le cadre du POSDRU




    Les représentants de l’UE ont décidé de débloquer le Programme opérationnel sectoriel de développement des ressources humaines (POSDRU). La décision a été prise suite à une récente mission d’audit en Roumanie. Ces paiements avaient été suspendus l’été dernier à cause d’irrégularités identifiées dans la mise en œuvre de plusieurs projets. La Commission européenne reprendra les paiements vers la Roumanie pour les demandes de remboursement envoyées en décembre 2012 et se montant à 148 millions d’euros. 5 ans après son adhésion à l’UE, la Roumanie se classe dernière parmi les 27 Etats membres pour ce qui est du taux d’absorption des fonds européens. Jusqu’à la fin janvier 2013, Bucarest avait attiré des fonds d’un montant de 2,2 milliards d’euros sur un total de 19,2 milliards alloués à la Roumanie, dans l’exercice budgétaire 2007-2013.







    Le gouvernement roumain avalise la privatisation de la compagnie ferroviaire de fret « CFR Marfa »




    Le cabinet de Bucarest a donné son feu vert à la stratégie de privatisation de la société de fret ferroviaire « CFR Marfa », approuvée auparavant par le Conseil suprême de défense de la Roumanie. Le ministre des Transports, Relu Fenechiu a expliqué que le processus visait à attirer un investisseur stratégique, qui devrait garantir sa participation à l’appel d’offres avec 10 millions d’euros, soit l’équivalent de 17% de la valeur des actions de la société ferroviaire. Le ministre Fenechiu a également précisé que le payement sans retard des salaires des personnels de la compagnie ainsi que sa rentabilisation étaient les priorités visées. CFR Marfa a accumulé des dettes et des pertes chiffrées à plusieurs centaines de millions d’euros. La privatisation de la compagnie fait partie des engagements assumés par le cabinet de Bucarest, dans le cadre de l’accord préventif conclu avec le FMI en 2011.







    Controverse diplomatique entre Bucarest et Budapest




    La dispute visant le drapeau des Sicules, enseigne d’une partie de la communauté de souche hongroise de Roumanie, a provoqué un échange tendu entre la Bucarest et Budapest. La situation a été calmée jeudi, lors d’une conversation téléphonique, par les chefs des diplomaties roumaine et hongroise, Titus Corlatean et Janos Martonyi. Pour améliorer la coopération bilatérale, l’escalade des prises de position et des déclarations publiques dans les deux pays devrait être évitée, ont convenu les deux hommes. La controverse est apparue après que Zsolt Nemeth, secrétaire d’Etat au ministère hongrois des Affaires étrangères, a appelé les autorités locales sur l’ensemble du territoire du pays voisin à se montrer solidaires avec la communauté magyare de Roumanie, en arborant le drapeau de la Contrée des Sicules, une région couvrant plusieurs départements du centre de la Roumanie. Bucarest avait auparavant interdit que cette bannière soit hissée sur les sièges des institutions publiques de cette région. Les propos du responsable hongrois en faveur de l’autonomie territoriale de la minorité magyare, de même qu’une prise de position similaire de l’ambassadeur de Budapest en Roumanie, ont été vivement critiqués par les autorités roumaines.







    Participation des forces de l’armée roumaine à des missions et opérations en dehors des frontières roumaines




    Le Conseil Suprême de Défense de la Roumanie a approuvé la participation de plus de 2000 militaires roumains à des missions et des opérations à l’extérieur des frontières nationales. En même temps, le Conseil a décidé de l’envoi d’un contingent de 10 militaires, formateurs et personnel d’Etat major, à la mission de l’UE de formation au Mali…. (trad. : Alexandra Pop, Andrei Popov)