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  • A la une de la presse roumaine – 06.03.2015

    A la une de la presse roumaine – 06.03.2015

    Dans la presse électronique de ce vendredi : lavenir des classes de religion dans les établissements scolaires de Roumanie ; des exercices militaires simultanés, de lOtan et de la Russie ; la première voiture pour les jeunes roumains ; la vitesse de la connexion internet dans les villes roumaines.


  • Ecole et Internet

    Ecole et Internet

    Aujourd’hui nous nous intéressons premièrement aux nouveautés dans le système roumain d’enseignement, des modifications survenues en milieu d’année scolaire. Ensuite, nous nous pencherons sur une récente étude de l’organisation Sauvez les Enfants qui analyse la sécurité des jeunes sur Internet.



    Voyons tout d’abord les nouveautés qui attendent les élèves roumains à partir du second semestre de cette année scolaire.






    Le jeunes roumains et Internet.


  • Métiers traditionnels d’autrefois enseignés dans une école d’aujourd’hui

    Métiers traditionnels d’autrefois enseignés dans une école d’aujourd’hui

    Doter les écoles d’ordinateurs, faciliter l’accès des élèves à Internet, remettre à jour le contenu des programme scolaires comptent parmi les priorités de l’enseignement roumain. L’école de Piscu, qui garde la tradition des écoles villageoises d’autrefois, encourage pourtant, elle, les enfants et même les adultes à redécouvrir différents métiers traditionnels et à se familiariser avec le patrimoine culturel local.



    Adriana Scripcariu, coordinatrice de l’école Agatonia et de l’Association Gaspar-Balthasar-Melchior nous parle de cette école située dans le comté d’Ilfov, encerclant la capitale : « L’école Agatonia est une école primaire avec toutes les activités propres à un tel établissement. Nous y ajoutons pourtant des activités liées au patrimoine culturel et nous tâchons d’introduire dans nos cours habituels des informations liées à ce sujet. Un temps est réservé pour développer chez les enfants un savoir-faire lié à certains métiers traditionnels pratiqués au fil du temps dans notre village, notamment le tissage. Nous disposons déjà de plusieurs livres, de manuels scolaires consacrés au patrimoine culturel local. A mon avis, tous les départements du pays devraient disposer de tels manuels. Nous avons élaboré jusqu’ici deux livres de ce genre, l’un consacré au comté d’Ilfov, l’autre au comté de Braşov. Ce sont des ouvrages interdisciplinaires, comportant des extraits du folklore littéraire de la région ainsi que des informations sur les métiers traditionnels pratiqués, sur les fêtes, sur les événements religieux célébrés tout au long de l’année, de sorte que les enfants soient bien ancrés dans l’univers des valeurs culturelles qui les entourent. Et de ce point de vue, on peut parler d’une école dans le sens plus large du terme, car ceux qui viennent à Pisccu peuvent apprendre davantage sur notre patrimoine culturel et s’initier aux différents métiers traditionnels. A cette école sont inscrits des groupes d’enfants et d’adultes de plusieurs régions du pays. »



    Le but en est d’assurer le développement spirituel des nouvelles générations, de sorte qu’elles puissent nourrir leur âme du précieux héritage légué par nos ancêtres et le cultiver, pour les générations à venir.



    Quand ils ont fondé cet établissement, Adriana Scripcariu et son mari, Virgil Scripcariu, ne savaient pas à quoi tout cela mènerait : « Nous n’avions pas de projet très précis. Ce projet a pris contour peu à peu. Nous nous étions installés dans un village où les traditions anciennes sont très vigoureuses. Moi, je suis historienne de l’art, mon mari est sculpteur. Nous avons commencé à découvrir le patrimoine de ce village et comme nous avons des enfants, nous avons pensé à leur proposer des activités qui attirent aussi les enfants du village. En constatant combien ce sujet peut être attractif quand il est présenté comme il faut, nous avons ouvert nos activités aux enfants d’autres localités, qui sont venus passer plusieurs heures avec nous et se sont épris des métiers traditionnels. »



    Si, dans la matinée, l’école de Piscu fonctionne comme toute autre école primaire du pays, dans l’après-midi, elle ouvre ses portes à un grand nombre de jeunes de différents âges, engagés dans des activités extrascolaires, interdisciplinaires. Ces activités consacrées à des thèmes culturels, au patrimoine roumain et à certains éléments de culture générale, dans le sens le plus large du terme, comblent un vide, car à Piscu l’offre éducationnelle n’est pas très diversifiée. Pour les enfants du village, l’accès à ces activités est gratuit. L’école Agatonia ouvre périodiquement ses portes à d’autres groupes d’enfants et d’adultes qui souhaitent participer aux activités proposées, aux ateliers qui les familiarisent avec le patrimoine culturel local. Ces groupes soutiennent, par leur contribution, l’activité quotidienne de l’école. C’est la modalité d’autofinancement conçue par l’association.



    Nous avons demandé à Adriana Scripcariu qui franchit le seuil de leur école :« Nous accueillons des personnes de tous les âges, des enfants de moins de 6 ans, qui vont encore à la maternelle jusqu’aux représentants d’importantes institutions en quête d’activités de team building. L’atelier le plus souvent proposé est celui de poterie, vu que c’est un des métiers spécifiques du village, celui-ci étant situé au milieu d’un ancien centre de céramique. Les adultes y redécouvrent les objets en terre cuite, des tissus qui leur rappellent l’univers de leur enfance, passée bien souvent à la campagne, chez les grands-parents, et ce sont là pour eux de très doux souvenirs. A part les ateliers de poterie, nous organisons des ateliers de sculpture. Nous présentons par exemple aux participants un objet et nous les aidons à le modeler ou bien nous les invitons à découvrir, en quelques heures, assistés par le sculpteur, comment on réalise un portrait en terre cuite d’après un modèle vivant. Ce sont là des expériences que les gens ont rarement l’occasion de faire et c’est pourquoi ils choisissent notre école. Nous pouvons combiner plusieurs ateliers et proposer, par exemple, un atelier de sculpture en terre cuite, de poterie et de tissage ou bien un atelier de portrait et de poterie ou encore de peinture sur des pots en céramique et de linogravure. Cela dépend de ce que nos invités souhaitent voir et apprendre. »



    Bientôt, ceux qui viendront à Piscu pourront personnaliser eux-mêmes la vaisselle en céramique qu’ils ont réalisée. Et en tant que projet d’envergure, l’école Agatonia souhaite promouvoir l’idée que le patrimoine culturel doit figurer au programme scolaire, pour consolider l’esprit citoyen des jeunes. (Trad. : Dominique)

  • La première école d’aviation civile roumaine

    La première école d’aviation civile roumaine

    A la fin de la première guerre mondiale, lunion des provinces roumaines en un seul royaume a favorisé lessor économique du nouvel Etat. Le développement de laviation na pas tardé non plus, surtout que des Roumains tels Traian Vuia, Aurel Vlaicu et Henri Coanda avaient marqué le début de ce nouveau domaine. Et pourtant, après 1918, laviation restait un secteur géré exclusivement par larmée et les vols civils étaient rares.



    Tout cela change en 1928 lorsque les frères Mircea et Ioana Cantacuzino, Cantacuzène en français, descendants dune illustre famille princière roumaine, ouvrent la première école roumaine de pilotage civil. Mircea avait suivi les cours dingénierie du Collège Technique de Charlottenburg, en Allemagne, alors que Ioana, laînée, avait étudié à Calimanesti et puis en France. Elle est, dailleurs, la première roumaine à obtenir le brevet de pilote et la première roumaine directrice décole daviation.



    Les deux frères ont fondé lécole daviation avec laide de leurs amis et familles. Mettant à profit le domaine familial de la localité de Cornu, du comté de Prahova, dans le sud du pays, Mircea a fait construire un hangar et un point de rassemblement pour les aviateurs de son école, autre que celui de laéroport de Baneasa où était basée lécole.



    Le pilote commandeur Dan Hadârca évoque les contexte dans lequel Mircea Cantacuzène a ouvert son école de pilotage: « Avant la première guerre mondiale, 4 ou 5 personnes avaient obtenu des brevets de pilotes à létranger sous légide de la Fédération aéronautique internationale. Laéroclub de Roumanie pouvait accorder des licences de pilote reconnus par cette Fédération, mais avant la guerre, la majorité des instructeurs avaient été emmenés de létranger. En 1927, Mircea Cantacuzino (de son nom roumain) fait une série de démarches pour acheter un avion en Allemagne, où fonctionnaient plusieurs producteurs indépendants davions. Il a fini par acheter un aéronef Klemm à moteur Messerschmitt. Cet avion, tout comme les autres quil allait acheter, a été choisi conformément aux suggestions faites par son ami Octav Oculeanu, qui était aussi linstructeur de lécole. Celui-ci avait fait plusieurs vols dessai et en vertu de son expérience de pilote militaire, il a été à même de lui donner un conseil avisé. Au début, lécole avait seulement 7 élèves-pilotes, mais par la suite, après les tests médicaux de lépoque, deux dentre eux ont été déclarés inaptes pour apprendre à piloter. »



    La période dactivité de lécole daviation fondée par Mircea et Ioana Cantacuzino a coïncidé avec une période deffervescence de laviation roumaine, dominée dailleurs par les descendants dex-familles régnantes telles George Valentin Bibescu et Bâzu Cantacuzino, membre de la même famille que Mircea. Dan Hadârca parle notamment de cette époque : « Jusquà un certain moment, cétait assez facile pour les écoles de pilotage et les propriétaires daéronefs dacheter de la technologie, parce que lEtat couvrait une partie du prix de catalogue dun avion. Ce fut notamment grâce à cette mesure que lentre-deux-guerres a représenté lâge dor de laviation roumaine. Durant les 25 années écoulées depuis la révolution anticommuniste roumaine, le nombre des avions immatriculés en Roumanie est inférieur à celui de 1928 – 1940, soit une période de 12 ans. Nous navons pas réussi à instruire autant de pilotes non plus », a constaté le pilote commandeur Dan Hadârca.



    Lécole de pilotage des frères Cantacuzène continue son activité jusquen 1940, même après la mort de son fondateur en 1930 dans un accident aéronautique. Ce fut sa sœur, Ioana Cantacuzino, qui allait assumer la direction de lécole. A cause de la guerre, la vaste majorité des écoles de pilotage roumaine ont été réunies et subordonnées au Ministère de lAir et de la Marine. De nos jours, les descendants de Mircea Cantacuzène et de son fils Dan honorent la mémoire de la famille par le biais de la « Fondation mémorielle roumaine Mircea et Dan Cantacuzène » qui vient déditer un album sur lEcole daviation Mircea Cantacuzino. (trad.: Ligia Mihaiescu)

  • Cours optionnel d’éducation environnementale

    Cours optionnel d’éducation environnementale

    Un nouveau projet destiné à léducation environnementale a récemment été lancé dans les établissements denseignement par trois ONGs activant dans ce domaine. Jusquà maintenant, le programme scolaire ne comportait pas de tels projets.



    Cest pourquoi la Plate-forme Ecoles vertes se propose dy introduire un cours optionnel à ce sujet. En plus des notions théoriques, les jeunes générations ont besoin de pratique, affirment les initiateurs du projet. Ils ambitionnent de leur faciliter le contact avec la nature et de leur permettre des expériences par le biais desquelles ils puissent apprendre comment résoudre les problèmes relatifs à lenvironnement.



    Felicia Popovici, coordinatrice de la Plate-forme Ecoles vertes, lancée par lAssociation Greenitiative (Initiative verte): «La Plate-forme Ecoles vertes est le fruit de plus de 8 ans de travail mené par les organisations engagées dans ce projet, Greenitiative, WWF (Fonds Mondiale pour la Nature) et Avenir Plus, ainsi que de la longue expérience du WWF à léchelle internationale. Nous apportons donc tout ce que notre expérience et celle internationale ont de meilleur pour ce qui est de la mise en place de ce projet qui répond aux besoins et aux contraintes du système éducatif de Roumanie. Nos principaux objectifs visent à créer et à rendre opérationnelle une plate-forme support. Il sagit, en clair, de mettre sur pied un réseau dune centaine denseignants qui développeront, à nos côtés, cette plate-forme et lutiliseront par la suite. Voilà par quoi nous allons commencer ce projet-pilote. Nous aurons aussi un site, www.scoliverzi.ro, (ecolevertes). Les professeurs pourront sy inscrire, en télécharger des matériels didactiques, échanger des expériences, faire connaître les activités quils ont lintention de mener dans le cadre du projet. Ce projet suppose également la création dun réseau dau moins 12 ONGs. Un deuxième objectif consiste à développer une formule déducation à lenvironnement qui repose sur lexpérience, sur les activités pratiques, du genre aménager le jardin de lécole ou mettre sur pied un centre de tri sélectif des déchets. Ce système, que nous allons tester au cours de lannée scolaire 2015-2016, sera inclus dans le programme seulement si la direction de lécole le souhaite ».



    A partir de la prochaine année scolaire, 2.400 élèves dune trentaine décoles à travers le pays suivront ce cours optionnel déducation à lenvironnement, qui mêle la théorie sur support numérique aux activités pratiques. Depuis 2006 déjà, dans plusieurs comtés de Roumanie, les élèves jusquau niveau du lycée peuvent opter pour le cours « Education écologique et de protection de lenvironnement . (Trad. Mariana Tudose)

  • A la Une de la presse roumaine 10.12.2014

    A la Une de la presse roumaine 10.12.2014

    La position de l’Eglise orthodoxe roumaine au sein de la société est sous la loupe d’une partie des quotidiens roumains. Les journalistes se penchent sur les enjeux de lélimination ou non de la religion en tant que discipline obligatoire dans le programme des élèves roumains ou encore sur les revenus des hauts prélats.


  • A la une de la presse roumaine – 13.11.2014

    A la une de la presse roumaine – 13.11.2014

    Sur la dernière ligne droite de la campagne électorale pour les élections présidentielles, la presse roumaine ne parle que des deux candidats en lice, se penchant notamment aujourd’hui sur leur 2e confrontation télévisée qui a eu lieu mercredi soir.


  • L’éducation artistique à l’école

    L’éducation artistique à l’école

    Le 15 septembre marque, par tradition, la rentrée scolaire dans l’enseignement primaire et secondaire de Roumanie. Plusieurs surprises, plus ou moins agréables, attendent les quelque 3,2 millions d’élèves roumains. Au chapitre mauvaises nouvelles, il convient de mentionner l’absence, du moins pour un certain temps, des manuels scolaires pour les CE1 et 2. En cause, la décision du Conseil national chargé d’examiner les contestations de reprendre l’appel d’offres pour les manuels aux formats numérique et papier, suite à une plainte déposée par une maison d’édition.



    Côté bonnes nouvelles, signalons l’introduction de nouvelles disciplines scolaires. Ainsi propose-t-on aux élèves du primaire un cours optionnel d’architecture et d’environnement construit, tandis que les élèves des lycées de musique pourront opter pour l’étude du jazz. Et nous restons dans le domaine artistique pour mentionner une autre surprise. Elle est réservée aux élèves par Radio Roumanie Musique et le Ministère de l’éducation nationale. En vertu du protocole de coopération conclu par ces deux institutions, le projet intitulé “5 minutes de musique classique” sera promu comme programme national d’éducation à commencer par l’année scolaire 2014-2015.



    Explications avec Cristina Comandaşu, rédactrice en chef adjointe à Radio Roumanie Musique: “Cette initiative remonte à 2010, date à laquelle Radio Roumanie Musique a commencé à préparer le projet des cinq minutes de musique classique. Depuis lors, toutes les deux années, ce projet est mis en place dans des espaces non-conventionnels, tels que supermarchés, grandes surfaces, locaux d’entreprises. Des espaces très fréquentés, mais où l’on n’a pas l’habitude d’écouter de la musique classique. Nous avons donc visé à faire découvrir aux jeunes roumains ce genre de musique”.



    Grâce à ce partenariat, les fichiers audio contenant cinq minutes de musique classique atteindront, via Internet, tous les établissements scolaires du pays, où ils pourront également servir de support à des cours autres que ceux de musique. Cristina Comandaşu: “Ces morceaux sont susceptibles de servir d’auxiliaires pédagogiques pour les cours de musique, mais aussi comme toile de fond sonore pendant d’autres activités, artistiques, par exemple. Ces fichiers audio, nous les envoyons aux inspecteurs scolaires de chaque département. Ce sont eux qui les font parvenir aux écoles. Nous avons ainsi la garantie de la mise en place à l’échelle nationale du projet. Il s’agit d’un corpus de 31 pièces musicales que l’on entendra dans les écoles, mais aussi dans les espaces publics à partir du 1er octobre. Ces œuvres, très connues, illustrent tous les genres musicaux, depuis le baroque jusqu’à la musique moderne. Nous souhaitons familiariser les jeunes avec ces valeurs pérennes, dans l’espoir qu’un jour ils franchiront le pas vers d’autres choses moins accessibles”.



    Mihai Iacob, chercheur à l’Institut des Sciences de l’Education, affirme que, utilisés de manière créative, d’autres domaines artistiques aussi peuvent aider à tenir des cours ordinaires: “Les arts, ça aide aussi à faire passer l’information relevant de l’histoire, de l’éducation technologique ou de n’importe quel autre domaine, car ils stimulent les enfants. De cette façon, les cours deviennent plus dynamiques. Ils ne se limitent plus à la présence d’un professeur qui vient débiter son texte. En outre, le contact avec l’art ouvre de nouvelles portes du savoir”.



    Les arts peuvent également aider les enfants à acquérir différentes habiletés sociales, à surmonter des blocages émotionnels, chose désormais prouvée par les projets mis en place dans les communautés défavorisées, précise Mihai Iacob: “J’ai collaboré avec des artistes qui ont travaillé avec les enfants issus de communautés défavorisées. Nous avons mené de tels projets à Azuga, à Conţeşti, dans le comté de Teleorman, aux côtés de deux chorégraphes, l’un pour la danse contemporaine, l’autre pour la danse traditionnelle. Cet été, nous avons organisé un atelier de peinture d’icônes, près de Braşov. A condition qu’il soit intégré dans un processus, l’art s’avère être un instrument très puissant, capable de motiver les enfants, d’en mobiliser les énergies. C’est aux enfants d’assimiler l’expérience artistique”.



    Après avoir détaillé tous ces avantages, la question qui se pose est de savoir si l’art est suffisamment présent dans les écoles. Eléments de réponse avec Raluca Pop, manager de l’association “MètreCube. Ressources pour la culture”: “La présence de l’art est insuffisante. Une remarque s’impose toutefois. La nature de mon activité me permettant d’entrer en contact avec les organisations et les artistes qui travaillent avec les écoles, j’ai eu la possibilité de constater qu’il existe un grand écart entre milieux urbains et ruraux. En clair, bien des activités novatrices, dont surtout celles relevant de la collaboration avec les artistes et les organisations d’artistes, sont polarisées par les centres urbains. Cette situation est due non seulement à la répartition inégale des ressources financières, mais aussi et surtout au fait qu’en général les ONGs siègent dans les villes”.



    Quel que soit l’endroit qui accueille telle ou telle expérience artistique, la force de son impact varie en fonction du niveau d’implication de l’élève. Raluca Pop: “A mon avis, l’activité qui marche très bien actuellement et qui devrait être davantage mise en valeur, c’est le partenariat avec ces organisations, à cette condition près qu’il n’ait pas lieu dans les écoles. La différence est grande entre l’impact de l’art consommé passivement, lors d’un spectacle ou de la visite d’un musée, et celui de l’art que l’enfant pratique lui-même, en jouant d’un instrument, en dansant ou en interprétant un rôle dans un spectacle”.



    L’Institut des Sciences de l’Education de Bucarest mène à présent une étude censée donner une image très exacte tant de la présence des arts au sein de l’école, que des attentes formulées à cet égard par les trois acteurs de l’enseignement, à savoir élèves, parents et enseignants. (trad. Mariana Tudose)

  • Nouvelle année scolaire

    Nouvelle année scolaire

    Quelques 3,2 millions d’élèves de tout âge ont entamé aujourd’hui les cours de la nouvelle année scolaire 2014-2015. L’année est structurée, comme celle d’avant, en deux semestres et selon le calendrier il y aura 177 jours de classes et 34 jours de vacances auxquels on ajoute les jours des grandes vacances, sauf quelques petites exceptions visant les classes terminales de l’enseignement lycéal. Cette nouvelle rentrée trouve des écoles mieux préparées que l’année précédente, les chaires sont occupées par des enseignants qualifiés à hauteur de 85% et 90% des unités d’enseignement ont reçu l’aval sanitaire.



    Il y a des problèmes qui existent encore à l’égard des manuels des classes 1 et 2, variante numérique comprise, dont le contenu a été renouvelé. Ces manuels ne sont pas distribués aux élèves car l’appel d’offre pour attribuer la commande d’impression a été contesté et le délai de réalisation a été décalé. Cette déficience a été vivement commentée par la société civile et spéculée politiquement par les partis d’opposition. Le ministre de l’Education, Remus Pricopie, a même laissé entendre que le retard des manuels pour la première et la seconde classe est un acte délibéré voué à discréditer le gouvernement. Le premier ministre Victor Ponta a demandé que le sujet des manuels ne soit pas utilisé de manière populiste et a promis des mesures en cas d’erreurs ou irrégularités à l’égard des appels d’offre.



    La rentrée amène aussi une série de modifications dans le système dont une liste de matières optionnelles, depuis l’architecture et le jeu d’échecs jusqu’à l’histoire du jazz ainsi qu’un règlement intégrant des règles de conduite au sein des unités d’enseignement, un contrat éducationnel avec les parents et des obligations incombant aux professeurs et aux élèves.



    Le règlement d’organisation et de fonctionnement des unités d’enseignement pré-universitaire est une première des dix dernières années en Roumanie. Celui-ci comprend tant des stipulations visant la conduite des cadres enseignants et des élèves que des obligations des parents, une ce celles-ci étant d’assurer la fréquence scolaire de l’enfant à l’enseignement obligatoire et d’entreprendre les mesures pour la scolarité de celui-ci jusqu’à l’achèvement des études. Selon ce même règlement, on interdit aux élèves d’utiliser le téléphone portable durant les classes et, naturellement, de les détenir à l’école, de consommer ou de vendre dans les écoles et en dehors des drogues, des substances ethnobotaniques, des boissons alcooliques, des cigarettes ou de participer aux jeux de hasard.



    Le règlement stipule également que les unités d’enseignement pré-universitaire doivent conclure avec les parents ou les tuteurs des enfants un contrat éducationnel établissant les droits et les obligations mutuelles de parents et que le non-accomplissement des obligations ainsi assumées par l’école constitue une entorse disciplinaire.

  • A la Une de la presse roumaine 12.09.2014

    A la Une de la presse roumaine 12.09.2014

    “Combien importante sera Corina Creţu pour la Roumanie?” sinterroge la presse écrite roumaine du jour, en débattant la nomination de la sociale-démocrate roumaine au poste de commissaire européenne en charge de la Politique régionale. A lire également du refus du vice-premier ministre roumaine Liviu Dragnea de couper le ruban dinauguration dune route départementale, ruban dans des couleurs inattendues, ou encore de la nouvelle “mode” dans les établissements scolaires roumains…


  • Controverses au sujet des cours de religion dans les écoles roumaines

    Controverses au sujet des cours de religion dans les écoles roumaines

    Enseignée du CP à la terminale, la religion en tant que discipline scolaire a été fortement contestée par une partie des parents et de la société civile, invoquant la liberté religieuse. Par conséquent, de nombreux élèves roumains ne fréquentent pas les classes de religion, une décision motivée par leurs parents soit par lappartenance à une autre religion que celle majoritaire en Roumanie, orthodoxe, soit par le fait dêtre athées, soit parce quils estiment que certaines leçons proposées dans le manuel de religion sont nuisibles aux enfants.



    Cette pratique est très répandue dans les écoles roumaines, et ce depuis 1989, mais quen dit la loi? LAssociation Séculière Humaniste (ASHR) a lancé une campagne dinformation censée éclaircir les différents aspects controversés de lenseignement de la religion. Oui, la loi permet aux parents de retirer leurs enfants des classes de religion. Mais que font ces élèves pendant que leurs collègues sont en classe? Peuvent-ils opter pour des cours alternatifs? Ont-ils du moins une salle de classe libre pour y rester? Sont-ils surveillés par un prof? Autant de questions que les membres de lAssociation Séculière Humaniste ont posées aux parents et aux enseignants.



    Monica Beliţoiu, directrice exécutive de lassociation, commente les réponses recueillies: « Nombre de parents ne connaissent pas la loi et sont surpris dapprendre quils peuvent renoncer aux classes de religion. En général, ceux qui prennent cette décision appartiennent à une autre religion ou ne sont pas daccord avec les sujets discutés en classe. A chaque rentrée nous avons organisé des campagnes dinformation sur le cadre légal de cette option. Certains enseignants et parents sont daccord avec nous, dautres estiment que cest nous qui navons pas compris la loi. En plus, il y a des proviseurs qui ne peuvent pas permettre aux élèves de renoncer aux classes de religion car ils ne disposent pas de salles libres. Par conséquent, ces enfants restent dans leur salle de classe même sils ne suivent pas le cours de religion. Dans dautres cas, les élèves en question se rendent à la bibliothèque ou à lécole après lécole ».



    En même temps, les profs et les représentants des inspections scolaires reconnaissent le droit des parents et des enfants de ne pas participer aux cours de religion, bien quaux termes de la loi roumaine de lenseignement, cette discipline ne soit pas optionnelle.



    Mihaela Ghiţiu enseigne la religion au lycée Ion Neculce de Bucarest: « La religion fait partie des disciplines obligatoires. Pourtant, certains profitent du fait que lon a permis aux élèves dautre confession de ne pas participer à ces classes. Ils peuvent étudier leur propre religion, là où cest possible. Et il existe en fait des curricula spécifiques à chaque culte, avisés par le ministère de lEducation. Certes, les parents qui ne souhaitent pas que leur enfant suive un cours de religion ont la liberté dy renoncer, invoquant la liberté religieuse, car la loi de lenseignement est en accord avec la Constitution de la Roumanie. Cela n’a pas d’incidence sur leur moyenne semestrielle ».



    Par exemple, les élèves catholiques ou musulmans peuvent ne pas fréquenter les classes de religion si le culte enseigné dans leur école est orthodoxe. Sils ne peuvent pas aller ailleurs ou suivre un autre cours, ils restent dans leur salle de classe sans participer aux débats.



    Mihaela Ghiţiu: « Jai un élève musulman dans ma classe. Rien ne lempêche de nous parler de sa religion au moment où nous nous penchons sur ce sujet. Il na pas renoncé au cours même sil étudie ailleurs sa propre religion étant noté par un autre prof ».



    Mais cest justement pour éviter ce type de situations que lAssociation Séculière Humaniste propose que la classe de religion soit tenue au début ou à la fin de la journée. Ainsi, les enfants qui ne suivent pas le cours peuvent arriver plus tard à lécole ou rentrer plus tôt chez eux et ils ne doivent plus être surveillés.




    Une idée soutenue par les familles, selon Mihaela Gună, présidente de la Fédération des Associations des parents d’élèves : « Je pense que cest correct, parce que souvent les parents ne retirent pas leurs enfants des classes de religion uniquement parce quils restent seuls pendant une heure. Par ailleurs, cest plus normal davoir un emploi du temps qui leur permette de suivre un cours optionnel ».



    A la place d’un cours optionnel, l’ASHR propose qu’en tant que discipline, la religion soit remplacée par l’histoire des religions, pour familiariser, justement, les élèves avec la diversité des croyances.




    Mihaela Gună soutient cette initiative, estimant que de cette façon on éviterait d’enseigner aux enfants des aspects pouvant les choquer à leur âge : « A mon avis, ce serait beaucoup plus intéressant pour les enfants de leur faire connaître l’histoire des religions, par exemple, au lieu de leur présenter les rituels entourant la mort ou de les obliger à se rendre à l’église. J’aimerais qu’on leur offre la possibilité d’apprendre davantage de choses sur la religion, au lieu de privilégier les dogmes. Beaucoup d’enfants ont peur que Dieu va les punir s’ils ne font pas ou ne disent pas certaines choses. Or, à mon avis, la religion doit être envisagée d’une tout autre manière ».



    Tout en soulignant le fait que des éléments d’histoire des religions sont enseignés aussi bien pendant le cours d’histoire générale que pendant celui de religion, le professeur Mihaela Ghiţiu précise : « La religion propose des valeurs et développe des vertus, elle oriente les enfants vers la communion avec leurs semblables. Par ailleurs, il est impossible d’aborder les vertus, sans parler des péchés qui leur sont opposés. L’ASHR estime qu’il ne faut pas parler de punitions, de l’enfer ou de la mort. La mort, on doit la bannir de la société, on ne doit pas savoir qu’elle n’existe. Pourtant, dans les familles traditionnelles, lorsque les grands-parents étaient sur le point de trépasser, on emmenait les enfants auprès d’eux pour qu’ils leur demandent pardon. C’est quelque chose qui fait partie du cours naturel de l’existence. Les parents peuvent parler de manière très délicate à leurs enfants de ces aspects auxquels, de toute façon, ils seront confrontés, tôt ou tard, dans la famille ».



    Quelles que soient les raisons pour ou contre l’enseignement de la religion dans le système laïc et public d’éducation, le débat gagne en ampleur. La preuve : une récente initiative parlementaire visant à remplacer le cours de religion par un cours d’éthique et de culture civique. (trad. : Valentina Beleavski, Dominique)

  • Gilles Gautier (France) – la participation des parents à la vie de l’école

    Gilles Gautier (France) – la participation des parents à la vie de l’école

    C’est une question fort intéressante, surtout qu’elle intervient à un moment où la société roumaine est bouleversée par un scandale produit dans une école bucarestoise où une institutrice a été filmée en caméra cachée durant un conseil de classe quand elle demandait aux parents des élèves de l’argent en guise de cadeau à l’occasion des fêtes de fin d’année. Or, aucun des parents élus au conseil de classe n’a osé protester ouvertement. Finalement, une mère a eu le courage d’enregistrer sur son portable le discours très insolent de l’institutrice pour le poster par la suite sur un réseau de socialisation.



    Pourquoi nous vous racontons tout cela ? Simplement, pour vous dire que victime de la corruption qu’elle arrive à encourager et entretenir, l’école roumaine se sert souvent des parents élus au conseil d’élèves justement pour collecter illégalement de l’argent. Concrètement, chaque année, à l’occasion, disons, de la rentrée, de Noël, Pâques ou encore de l’anniversaire de l’instituteur, de plus en plus des parents membres des conseils commencent à faire du lobby parmi les autres parents pour collecter de l’argent afin d’acheter des cadeaux ou des fleurs ou bien de l’offrir tout simplement à l’instituteur. La pratique est quasi générale dans la Roumanie post communiste qui a fait des professeurs et instituteurs l’une des catégories professionnelles les plus démunies par rapport à son niveau d’études.



    Plus de 20 ans après la chute du régime Ceausescu, l’école roumaine est loin d’être gratuite. Et il ne sagit pas du montant des fournitures scolaires, mais de tout un système obscur qui encourage plus ou moins les dessous-de-table. Il est archi connu le cas des directeurs d’établissements scolaires qui prétendent des frais illégaux de la part des parents qui souhaitent inscrire leur enfant dans la classe de tel ou tel instituteur. Il est connu aussi le fait que pas mal de maisons d’édition ou de publications offrent des pots-de-vin aux directeurs pour se voir permettre l’accès dans les écoles afin de commercialiser leurs produits auprès des élèves. Or, dans ce cas, l’instituteur ou le principal fait appel souvent aux membres des conseils de parents d’élèves pour convaincre les autres parents à acheter les produits en question. Officiellement, ce conseil a un tout autre rôle : que celui des organismes similaires en France – il participe activement à la vie de l’établissement, il facilite la communication entre les parents et l’instituteur ou le principal, il tient les professeurs au courant des problèmes de la classe, il organise les activités extrascolaires.



    Vous allez bien évidemment demander pourquoi les parents ne se révoltent-ils pas contre ces pratiques illégales ? Parce que la plupart d’entre eux se sont tellement habitués à offrir, tandis que la majorité des professeurs se sont tellement habitués à accepter et à attendre des cadeaux qu’au moment où un parent refuse de donner de l’argent il risque de se voir critiquer par les autres et son enfant – marginaliser par la classe. Pourtant, suite au cas de l’institutrice filmée en cachette que nous venaons d’évoquer, l’école roumaine a toutes les chances de changer un peu ses mauvaises habitudes. A l’heure actuelle, cette institutrice s’est vu suspendre le droit d’enseigner. En plus, de plus en plus de parents ont eu le courage de démasquer dernièrement des actes de corruption dans les écoles. A son tour, le ministère de tutelle a décidé de créer dans chaque établissement scolaire de Roumanie une commission chargée d’examiner de près les possibles implications des professeurs ou instituteurs dans les collectes de fonds organisées par les parents d’élèves.



    Toutefois, le problème est loin d’être solutionné. Bien que les écoles soient attenantes aux municipalités et donc bénéficiaires de fonds locaux, les directeurs des établissements scolaires invoquent souvent le manque de financements pour expliquer la nécessité de collecter de l’argent auprès des parents. Une pratique tout à fait légale à condition qu’elle soit lancée par les parents, a affirmé le ministre de l’Education, Remus Pricopie. Une fois de plus, la responsabilité est passée aux parents, bien que chaque école dispose d’un financement public.

  • 16.09.2013

    16.09.2013

    Perception – L’opinion publique européenne s’est fait de la Roumanie une image pire qu’elle ne l’est en réalité. C’est ce qu’a affirmé le chef de l’Etat roumain, Traian Basescu, dans une allocution prononcée lundi, à Bucarest, à l’occasion du Forum Européen pour la Diplomatie. De l’avis de Traian Basescu, cette triste réalité découle entre autres du fait que les responsables politiques roumains dénigrent les institutions publiques. Par ailleurs, les Roumains ne font plus confiance à leur pays. « Les Roumains ne peuvent pas être fiers d’avoir 10 porte-avions nucléaires ou bien de figurer parmi les plus grandes nations du monde, pourtant ils pourraient être fiers de compter parmi les peuples les plus talentueux et les plus éduqués du monde et d’avoir les hommes politiques qui mettent l’intérêt national au-dessus de celui de parti » a ajouté le président de la République.



    Schengen – « La Roumanie fera toutes les démarches nécessaires auprès des pays membres de l’UE afin d’obtenir leur vote en faveur de l’adhésion de Bucarest à l’espace Schengen ». C’est ce qu’a déclaré le chef de la diplomatie roumaine, Titus Corlatean, dans une interview accordée à l’agence AGERPRESS. Et Corlatean d’ajouter que la Roumanie et la Bulgarie répondent à tous les critères techniques requis pour une adhésion pleine et entière à l’espace de libre circulation. L’entrée de Bucarest et de Sofia dans Schengen figure à l’agenda provisoire du Conseil Justice et Affaires Intérieures de décembre. A cette occasion, la Commission européenne devra avancer ses rapports sur les progrès enregistrés par les deux pays dans le cadre du Mécanisme de coopération et de vérification.



    Exploitation – Les mineurs retranchés depuis 5 jours dans une galerie à Rosia Montana réclamant le démarrage de l’exploitation minière dans la région ont abandonné leur protestation après leurs discussions, dimanche soir, avec le premier ministre, Victor Ponta. Celui-ci a annoncé la création d’une commission parlementaire chargée d’examiner ce dossier. Pour sa part, le chef de l’Etat roumain, Traian Basescu, estime que ce projet est contraire à la Constitution du pays et qu’il devrait être retiré du législatif. Entre temps, de dizaines de milliers de Roumains sont descendues dans la rue ces derniers jours pour protester contre ce projet. Les manifestants dénoncent les risques engendrés par lutilisation de très grandes quantités de cyanure, alors que les partisans du projet insistent sur la création de nouveaux emplois et la relance de l’économie dans la région.



    Rentrée – Ce lundi, c’est la rentrée en Roumanie pour quelque 3 millions 200 milles élèves. Cette nouvelle année scolaire apporte plusieurs changements. Dorénavant 75% de la note d’admission au lycée sera donnée par la note décrochée lors de l’évaluation nationale et seulement 25% par la moyenne des quatre années de collège. Par ailleurs, de nouvelles évaluations nationales sont prévues à la fin de la deuxième, quatrième et sixième année d’études.



    Astronomie – A l’Olympiade internationale d’astronomie, qui vient de se terminer à Vilnius, en Lituanie, la sélection roumaine a obtenu le meilleur résultat de l’histoire sa participation à cette compétition. Les élèves roumains ont décroché 7 médailles (deux médailles d’or, deux d’argent et trois de bronze). Plus de 160 compétiteurs, issus d’une vingtaine de pays, s’étaient disputé les prix de cette Olympiade.

  • Le sociologue Dimitrie Gusti (1880-1955)

    Le sociologue Dimitrie Gusti (1880-1955)


    Dimitrie Gusti a été la plus importante personnalité de la sociologie roumaine de la seconde moitié du 20e siècle. La plupart des réalisations de ce domaine en Roumanie sont liées à son nom.Il a été professeur d’université, membre de l’Académie roumaine, ministre de l’Enseignement en 1932-1933, il a créé l’Institut social roumain et dirigé des publications spécialisées. Dimitrie Gusti a lancé les fameuses « équipes mixtes » constituées d’étudiants et de chercheurs spécialistes de plusieurs domaines différents, qui faisaient des études sur le terrain. Ce travail aboutissait sur la rédaction de monographies des villages roumains.


    Dimitrie Gusti a également été un promoteur du service social, qui réunissait recherche académique, action sociale et pédagogie sociale. Son idéal était l’émancipation des paysans, qu’il voulait sortir de l’état d’arriération économique, politique et culturelle, pour en faire des citoyens de l’Etat roumain constitué après 1918. En 1936, Gusti a créé l’institution publique qui a bénéficié de la plus grande visibilité jusqu’à nos jours : le Musée du Village de Bucarest.


    Dimitrie Gusti est considéré comme le fondateur d’un courant de pensée sociologique dont est issue la plus importante école roumaine de sociologie. Dimitrie Gusti et l’«école Gusti» ont été réévalués par la revue française Les Études Socialesdans un numéro double paru en 2011 sous le titre : « Sociologie et politique en Roumanie (1918-1948) ». Dimitrie Gusti a-t-il été un novateur ? Le sociologue Vintilă Mihăilescu explique: « Dimitrie Gusti n’est pas un novateur, il n’est pas un pionnier, il s’inscrit dans la tradition roumaine des études rurales. Le problème qui se pose là est très délicat. Quelqu’un qui se propose de faire une sociologie nationale est libre de le faire, pour servir la nation. Ce qu’il ne devrait pas faire, c’est une sociologie nationaliste. Et Gusti l’a affirmé clairement: tant que la construction nationale est le principal enjeu de la sociologie actuelle, la sociologie doit s’en occuper aussi. Par contre, si au 21e siècle, la sociologie s’occupait uniquement de l’état d’asservissement de la paysannerie, ce serait étrange. »


    Après la seconde guerre mondiale, la sociologie devait changer de contexte. Pourtant, dans les conditions où 85% de la population roumaine était rurale, accuser un sociologue de s’occuper uniquement de la paysannerie est plutôt bizarre.


    Dimitrie Gusti a été le fondateur de l’école de sociologie de Bucarest, qui étudiaient les changements au sein de la société, ainsi que la manière dont on pouvait prévoir les tendances et analyser les processus sociaux. Il a été un promoteur de la méthode de recherche monographique selon laquelle on pouvait considérer qu’un sujet était connu si on l’abordait par le biais de plusieurs disciplines.


    Le sociologue Dumitru Sandu a répondu à la question posée par la revue Les Études Sociales, à savoir si l’école créée par Gusti a vraiment été une école : « Tâchons de répondre à la question : quelle sorte d’école était celle de Gusti ? Car, à mon avis, Gusti a vraiment créé une école. Les étiquettes, on les connaît déjà : l’école Gusti, l’école sociologique de Bucarest, l’école monographique, l’école roumaine de sociologie. En fait, en sociologie, il y a 3 types d’écoles : l’école de méthode, l’école de théorie et l’école de méthodologie-épistémologie. A cette classification s’ajoute l’école de promotion d’un modèle d’action sociale, à savoir une école d’intervention. Or, l’école de Gusti avait toutes ces composantes. »


    L’un des reproches que la revue française fait à Dimitrie Gusti dans son dossier était d’avoir été un sympathisant du fascisme. Antonio Momoc, lecteur à la Faculté de journalisme et des sciences de la communication de Bucarest, explique la raison d’une telle accusation : « L’Institut social roumain organisait des débats auxquels toute l’élite intellectuelle de l’époque était présente. Or, lors d’une de ces rencontres il a fait une affirmation à propos des doctrines des partis politiques. C’était en 1922. Le fascisme italien était à ses débuts. En Roumanie, à l’époque, le mouvement fasciste était pratiquement inexistant. Il allait naître en 1922-1923, en tant que réaction à la Constitution de 1923. Dans les années ’20, avec ses scrutins, l’appui de la population aux partis extrémistes était très faible — soit 3-4% des suffrages. Dans les années ’20, le fascisme était une curiosité. Le seul à se rapporter au fascisme — à celui de Mussolini — a été Dimitrie Gusti. Aucune des personnes présentes ne considérait que ce qui se passait en Italie avait vraiment de l’importance. Dans quel contexte Gusti faisait-il sa remarque pour que l’on puisse en tirer brusquement la conclusion qu’il était fasciste ? Dimitrie Gusti parlait de la distinction entre les différents partis politiques. A son avis et jugeant d’après le système de la sociologie politique et éthique qu’il avait adopté, il existait deux types de partis : les partis dotés d’un programme et les partis opportunistes. Selon lui, le parti fasciste faisait partie de la première catégorie, celle des partis dotés d’un programme politique. Et il affirmait que ce parti avait suscité un certain enthousiasme, une certaine émulation. Un point c’est tout. Et c’est tout ce qu’il a dit du fascisme italien. Mais de là jusqu’à l’accuser de fascisme, le chemin est long. »


    Après la guerre, Gusti a collaboré discrètement avec le parti communiste. Ce qui prouve que — tout comme les autres intellectuels qui ont marié science et politique — lui, non plus, il n’a pas pu se soustraire aux influences que le temps et l’époque a exercées sur lui. (aut.: Steliu Lambru; trad. : Dominique)

  • Michel Beine (Belgique) – les coûts des fournitures pour un enfant roumain à l’école primaire

    Michel Beine (Belgique) – les coûts des fournitures pour un enfant roumain à l’école primaire


    La liste en est bien longue et le montant des dépenses, pas du tout négligeable, bien que l’école soit gratuite en Roumanie. Toutefois, on n’y croit plus dès qu’on voit nos économies s’enfoncer dans le rouge quelques jours avant la rentrée. La rentrée scolaire peut vous faire débourser au moins une centaine d’euros, dans les conditions où le SMIC se monte à seulement 160 euros. Pourtant, une centaine d’euros ne couvre parfois qu’une petite partie de la liste des fournitures scolaires exigées par les écoles.



    Le prix d’un cartable varie entre quelques euros pour un banal sac à dos qui s’avère souvent trop petit et plus de 80 euros pour un cartable dune grande enseigne. Bien que gratuits, les manuels scolaires sont en nombre insuffisant par rapport au nombre d’écoliers roumains. Du coup, les parents doivent débourser une dizaine d’euros pour acheter les livres qui manquent. A tout cela s’ajoute toute une liste, parfois impressionnante de cahiers, stylos, trousses, pochettes de crayons de couleur ou bien de feutres, tubes de gouaches, protège-cahiers et feuilles mobiles. Au total – quelques dizaines d’euros.



    Et ce n’est pas fini, puisque notre bout de chou a besoin aussi d’un équipement sportif, donc on se voit contraints de lui acheter aussi des vêtements et des chaussures de sport. En plus, la plupart des écoles roumaines, notamment celles des grandes villes, ont adopté leur propre uniforme payé, bien évidemment, par les parents. Une chemise blanche, une petite jupe plissée et une veste et nous voilà forcés de débourser une trentaine d’euros supplémentaire.



    Et les dépenses ne prennent pas fin. La tradition roumaine veut que chaque parent contribue avec une petite somme d’argent à un fonds commun de la classe d’où l’on assure les différentes dépenses intervenues durant l’année scolaire. Parfois, les dépenses sont des plus hallucinantes comme par exemple l’achat d’un vidéo projecteur ou bien l’installation des fenêtres double vitrage ou de la clime ou encore des travaux de rénovation de la classe. Bien sûr que les parents ne sont pas obligés de contribuer, mais les discussions sont menées de sorte que la famille qui refuse de participer se sente exclue. On finira donc toujours par payer les sommes requises pour éviter que l’enfant ne subisse des répercussions.



    Et si vous pensez que les dépenses sont terminées, rien de plus faux ! Chaque semaine, le parent roumain doit débourser des petites sommes d’argent pour payer soit une revue présentée aux enfants en classe, soit un billet pour un spectacle organisé par l’école, soit une visite d’exposition, soit un concours sportif, soit un spectacle de cirque, soit des concours de maths ou de langue roumaine. En plus, en Roumanie, les services de garde après l’école se montent à quelque 200 euros par mois.