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  • A la Une de la presse roumaine 11.09.2017

    A la Une de la presse roumaine 11.09.2017

    C’est le lundi 11 septembre, c’est la rentrée scolaire en Roumanie, inévitablement le sujet fédérateur du jour dans la presse nationale en ligne.




  • 10.09.2017 (mise à jour)

    10.09.2017 (mise à jour)

    Rentrée
    Ce lundi, le 11 septembre, c’est la rentrée pour 2,3 millions d’élèves
    roumains. Sur ce, 165 mille sont en CP et près de 400 mille sont à la
    maternelle. L’année scolaire 2017-2018 a
    35 semaines de cours partagées en deux semestres : du 11 septembre 2017 au
    2 février 2018 et respectivement du 12 février 2018 au 15 juin 2018. Pour les
    lycéens en terminale, l’année scolaire s’achève pourtant le 25 mai 2018, alors
    que pour les collégiens en dernière année d’étude, les cours s’achèveront le 8
    juin 2018. Un des changements introduits par rapport aux années précédentes
    vise les enseignants qui ne pourront plus utiliser des éléments auxiliaires de
    matériel didactique parce qu’ils ne sont pas autorisés par le ministère de
    l’Education nationale. Ces matériaux seront révisés avant de passer par une
    nouvelle et complexe procédure d’autorisation, conformément à des normes
    méthodologiques élaborées par une commission composée par des représentants du ministère,
    des syndicats, des parents et des élèves. Ce qui plus est, les élèves en
    première année de collège commenceront l’école sans manuels. Ils recevront en
    échange une collection de textes, déjà critiquée par les spécialistes qui
    servira de base pour les cours durant les deux premiers mois du semestre. De
    nombreuses autres écoles ne possèdent toujours pas d’autorisation sanitaire
    alors que d’autres n’ont pas d’autorisation contre les incendies.

    Ministre
    Le nom du nouveau ministre roumain de la défense sera rendu public mardi,
    après la réunion de la direction du PSD, a annoncé ce dimanche le leader
    social-démocrate Liviu Dragnea. Selon lui, des consultations seront organisées
    entre les deux partis de la coalition gouvernementale, le PSD et l’Alliance des
    libéraux et des démocrates. Le président
    du PNL, d’opposition, Ludovic Orban
    s’est déclaré pessimiste quand à la nomination d’un nouveau ministre de la
    défense et a accusé le gouvernement de ne pas vouloir respecter son engagement
    d’allouer 2% du PIB aux programmes de dotation de l’armée. L’ex-ministre, le
    social-démocrate Adrian Tutuianu a présenté sa démission mardi dernier, en raison
    des déficiences en termes de communication qui lui ont été reprochées par le
    premier ministre Mihai Tudose. Le ministère de la défense a en fait annoncé
    qu’il n’allait pas payer en ce mois de septembre les indemnités de nourriture,
    ni les contributions à la sécurité sociale et ni l’impôt sur le revenu. Les personnels de l’institution allaient
    toucher, le 15 septembre, juste leurs salaires. L’annonce du Ministère roumain
    de la défense a été infirmé tant par le premier ministre, que par le ministre
    des finances. Le vice premier ministre Marcel Ciolacu est actuellement ministre
    de la défense par intérim.

    Ouragan – La cellule de crise créée au sein du Ministère roumain des Affaires
    Etrangères pour coordonner les interventions des missions diplomatiques dans la
    région touchée par l’ouragan Irma poursuit son activité afin d’aider tous les
    ressortissants roumains touchés par ce phénomène météorologique. Selon un
    communiqué du Ministère roumain des Affaires Etrangères, les autorités
    roumaines vérifient par tous les moyens possibles la situation de tous les
    ressortissants roumains se trouvant dans la région. Y sont impliquées les
    ambassades roumaines de Paris, la Haye, Londres, Washington, Ciudad de Mexico,
    la Havane, Lisbonne, Varsovie et Ankara. Le ministère roumain des Affaires
    Etrangères rappelle que tous les ressortissants touchés par les phénomènes
    météo extrêmes peuvent demander l’assistance consulaire des missions
    diplomatiques de la Roumanie.

    Accident – Cinq ressortissants roumains sont décédés et trois autres ont été gravement
    blessés dans un accident de la route qui a eu lieu près de Vienne. Ils se
    trouvaient à bord d’un minicar immatriculé en Roumanie. Selon un communiqué de
    presse du ministère roumain des Affaires Etrangères, les personnes blessées ont
    hospitalisées et une équipe mobile de la mission diplomatique de Vienne leur
    fournit de l’assistance consulaire.

    Commémoration – A Sighetul Marmatiei, dans le nord de la Roumanie des commémorations ont eu lieu à la mémoire d’Elie Wiesel survivant de l’Holocauste et lauréat du Prix Nobel, qui est décédé l’année dernière. Au programme de l’événement ont figuré un colloque sur la personnalité d’Elie Wiesel et une marche commémorative. Né en 1928 à Sighet, d’une famille juive, Elie Wiesel a été déporté en 1944 par les troupes magyares d’occupation de la Transylvanie, dans des camps de concentration nazies, où il a été le témoin du meurtre violent de son propre père. Après la guerre, il a vécu en France pour s’établir ensuite en 1963 aux Etats-Unis. Il a été récompensé du prix Nobel de la paix en 1986 pour ses efforts de promouvoir la mémoire des victimes de l’Holocauste. Elie Wiesel a visité la Roumanie à deux reprises et l’Institut national pour l’étude de l’Holocauste de Bucarest porte son nom. Il a quitté ce monde le 2 juillet 2016.

    Météo – Temps généralement beau en Roumanie dans les jours à venir. Le brouillard sera présent surtout le matin uniquement sur les régions de plaines. Les températures minimas iront de 11 à 21 degrés, alors que les maximas de la journée iront de 24 jusqu’à 35 degrés.

  • Prévention de la violence en milieu scolaire

    Prévention de la violence en milieu scolaire

    Phénomène qui préoccupe de plus en plus la société roumaine, le harcèlement à lécole, avec ses nombreuses facettes, fait lobjet dune étude lancée en 2016 par lONG « Sauver les enfants ». En attendant ses résultats, parents, enseignants et responsables tâchent de trouver ensemble des méthodes pour faire face à la violence en milieu scolaire, un phénomène qui inquiète par son ampleur et ses conséquences psychologiques.



    A lécole, généralement 3 enfants sur 10 sont exclus du groupe de pairs, 3 enfants sur 10 sont menacés dêtre battus ou frappés et 1 enfant sur 4 a été humilié devant ses camarades. Voilà les premiers chiffres fournis dans le cadre de létude menée par lOrganisation « Sauver les Enfants ». Oana Niculae, médecin spécialiste en psychiatrie pédiatrique active au sein de lorganisation, explique : « Moi, ce qui minquiète le plus, cest que 70% des enfants déclarent avoir assisté à des harcèlements. (…) A mon avis, tout enfant qui participe où assiste à ce type dagression est une victime. Nos enfants assistent sans cesse à des harcèlements, peut-être chaque semaine. »



    Quelle est la réaction des parents dont les enfants sont victimes de harcèlement scolaire ? Ana Maria Mitruş, auteure dun blog consacré au « métier de parent » (www.meseriadeparinte.ro) raconte lexpérience de sa fille aînée, élève de CM2, victime de harcèlement à lécole : « Ma fille a été la cible dattaques de la part délèves un peu plus âgées quelle. A mon avis, cétaient là des méchancetés dont le but était détablir une hiérarchie parmi les enfants. « Les grands », pour ainsi dire, ne laissaient pas « les petits » monter à létage, où étudient les élèves de 5e ou de 4e.



    Au vestiaire, ils ne les laissent pas se changer, non plus. Depuis quelle est au CM2, ma fille aînée ne sest jamais changée dans le vestiaire. Elle part toujours à lécole déjà habillée pour le cours de sport. Son cours se déroule en même temps que celui dune classe délèves plus âgées, qui chassent littéralement les petites du vestiaire, pour se changer, elles. Les enfants tâchent de se débrouiller comme ils peuvent.



    Cette maman a essayé dengager la direction de lécole et les autres parents dans la solution de ce problème, sans trop de succès. Ana Maria Mitruş a conseillé à ses filles de demander laide des adultes, au lieu davoir recours à la violence, comme elles seraient peut-être tentées de le faire, dans de telles circonstances. Ce qui est dailleurs arrivé, une fois : agressée par ses camarades, la fille dAna Maria Mitruş, a réagi, elle aussi, avec violence. Pourtant, tout de suite après, elle a tout raconté à sa mère.



    Ana Maria Mitruş renoue le fil de lhistoire : « Heureusement, ce fut un incident sans gravité. Je ne crains pas que ma fille puisse devenir à son tour agressive et persécuter dautres enfants. Si quelquun agit envers elle avec violence, sa première réaction est de répondre avec violence, mais je les ai toutes les deux assez bien élevées pour quelles aillent quand même demander aux adultes dintervenir. Bien que je fasse confiance à mes filles, sachant que je peux compter sur la bonne éducation que je leur ai donnée, je ne mendors pas sur mes lauriers. Cest pourquoi je reste en contact avec les entraîneurs et les enseignants. Finalement, nos enfants sont notre produit. Quils fassent de bonnes ou de mauvaises choses, cest nous, les parents qui en sommes responsables. »



    Cest dailleurs au sein de la famille quil faut chercher lorigine dun mal que lécole ne peut, elle, quessayer de limiter. Oana Niculae : « Un enfant heureux nest pas agressif. Nous, en tant que spécialistes, nous chercherons toujours au sein de la famille les causes des comportements agressifs. Malheureusement, à lorigine de la plupart des manifestations agressives se trouve non pas la colère, mais la peur. Les émotions négatives sexpriment toujours de cette façon. Le plaisir que lon a à blesser les autres trouve son origine dans une expérience personnelle de la violence : on a été soi-même blessé ou abusé. »



    Quelle est lattitude des adultes vis-à-vis du harcèlement scolaire? Selon létude menée par lorganisation « Sauver les Enfants », les jeunes remarquent chez eux une certaine tolérance et une tendance à ne pas réagir. Pourtant, des actions visant à susciter une prise de conscience et à contrôler le phénomène du harcèlement entre enfants ont été lancées dès 2004, lorsque lInstitut des Sciences de lEducation et lUNICEF démarraient une première étude consacrée à ce sujet. Ciprian Fartuşnic, actuel directeur de lInstitut, se rappelle: « Lors de cette première étude, lune des difficultés à surmonter a été la définition très large que lon donnait à la violence. Si, lors dun incident, on ne finissait pas par appeler la police et lon ne voyait pas couler un peu de sang, ce nétait pas de la violence, cétait un malentendu entre enfants. La première stratégie concernant cette question a été fondée sur les résultats de cette étude, pourtant ce nétait là quune stratégie-cadre. Chaque école devait sen inspirer pour élaborer sa propre stratégie anti-violence, adaptée à ses problèmes spécifiques. Rien na été fait et, par conséquent, en 2006, toujours avec laide de lUNICEF, nous avons élaboré un guide destiné aux directeurs décole, pour les aider à développer une stratégie anti-violence dans leurs établissements scolaires. A nouveau, rien dimportant ne sest passé.



    En 2010, en collaboration avec lOrganisation « Sauver les Enfants » et avec le ministère de lEducation, nous avons mis au point un programme national de formation destiné aux directeurs et aux professeurs, censé leur apprendre comment aborder la violence. Le projet sest achevé en 2011 et à présent, dans plusieurs comtés, des activités concrètes ont été menées au niveau des écoles. Pourtant, reste à savoir si, à part une prise de conscience de ce phénomène, ces activités ont aussi sur lui un impact direct, mesurable, contribuant à diminuer son ampleur. »



    Pourtant, plutôt que de lutter contre ce phénomène ou dintervenir sur place, il vaut mieux le prévenir. Et, de lavis des spécialistes, cest dans cette direction que doivent être orientés les efforts de lécole. (trad. : Dominique)

  • A la Une de la presse roumaine 04.08.2017

    A la Une de la presse roumaine 04.08.2017

    Les retraites spéciales, encore et encore ! La presse ne tarit pas à leur sujet… Toutefois, en plein débat sur les retraites de luxe, un autre sujet détourne lattention du public – le lancement, en première, du manuel de… sport dans les écoles, à partir de la rentrée. Qui dit mieux ?





  • L’enseignement professionnel dual en Roumanie

    L’enseignement professionnel dual en Roumanie

    Il y a une vingtaine d’années, l’enseignement professionnel en Roumanie continuait de former des ouvriers qualifiés pour tous les secteurs de l’économie de l’époque. Supprimé en 2009, il allait être réintroduit, plus tard, à la demande des employeurs à court de personnel spécialisé. Selon les statistiques, un jeune sur quatre est au chômage, tandis que 16% des 18 à 24 ans ne suivent pas de cours universitaires ou de formation professionnelle. En Roumanie, seulement 20% des élèves en fin de collège optent pour cette dernière, alors que 50 mille d’entre eux échouent à l’examen d’entrée au lycée ou bien, s’ils le réussissent, ils n’arrivent pas à avoir leur bac.

    Ceci étant, les grandes compagnies ont essayé d’imposer la formation par alternance. Voici les explications de Zoica Vlăduţ, directrice adjointe du Centre national pour le développement de l’enseignement professionnel et technique : « Un décret d’urgence sur introduction de cette forme d’enseignement a été approuvé en novembre 2016 ; il suppose une implication accrue des opérateurs économiques, car elle est organisée à leur initiative. Leur intérêt découle de leur double qualité, celle d’employeurs potentiels et de partenaires de stages. En effet, ce système repose sur deux contrats: le premier scelle le partenariat entre l’établissement scolaire, l’agent économique et l’administration territoriale, l’autre est un contrat individuel de formation pratique, signé entre l’école, l’entreprise et l’élève. Par ailleurs, les élèves bénéficient de bourses accordées tant par l’Etat, que par les opérateurs économiques. »

    Ce système de scolarité est déjà mis en place dans bien des écoles à travers le pays. Rien qu’en 2016, plus de 5.000 compagnies se sont impliquées dans la démarche visant à créer des emplois pour les jeunes issus du système éducatif dual. Cristian Macedonschi, conseillère locale et présidente de l’Association pour la promotion et le développement touristique du département de Braşov, nous a parlé du succès de ce type d’enseignement. « Il y a deux ans, l’Association pour la promotion et le développement touristique du département de Braşov et les hôtels Kolping et Cronwell ont lancé un projet-pilote. A compter de cette année, nous avons trois classes, censées former au total 90 futurs cuisiniers, serveurs et femmes de chambre, mais la demande sur le marché de l’emploi est beaucoup plus grande. A l’issue de la réunion du 10 janvier dernier, les représentants des entreprises du secteur industriel ont conclu que le besoin de personnel était double par rapport aux effectifs d’apprentis. Un autre problème, c’est celui de la formation des formateurs. En ce sens, nous comptons sur des projets Erasmus, facilitant de telles formations à l’étranger, dans des pays tels l’Autriche, l’Allemagne ou la Suisse, réputés pour leur longue tradition en matière de système éducatif dual. Une fois réglé cet aspect aussi, on pourra donc accroître le nombre de classes ».

    Le programme scolaire de l’enseignement par alternance prévoit trois années d’études et d’apprentissage par la pratique. En première année, les cours théoriques représentent 40% de la formation, le reste du temps étant affecté aux activités pratiques. Le poids des deux pans de la formation change, en ce sens qu’en terminale les activités pratiques sont prédominantes, soit 75%. Cristian Macedonschi: « Les élèves travaillent comme apprentis dans les entreprises partenaires du lycée d’Etat. Trois années durant, ils y apprennent les métiers de cuisinier, de serveur et de ménagère. Comme ils sont dispensés par un établissement d’enseignement public, ces cours sont gratuits. Les jeunes reçoivent même des bourses de 400 lei, soit près de 100 euros. Cet argent est payé moitié par l’Etat, moitié par l’employeur. A la fin de la scolarité, les jeunes décrochent un diplôme et peuvent continuer à travailler dans les entreprises où ils ont acquis leur compétences pratiques. En Roumanie, le premier lycée professionnel de ce type a ouvert ses portes en 2012, à Brasov. Depuis lors, il a fourni aux entreprises aéronautiques et aux constructeurs automobiles de la main d’œuvre qualifiée. 97 % des frais émoulus de ce lycée ont été embauchés par les entreprises qui les ont formés. »

    Malheureusement, de moins en moins de jeunes croient encore au vieux dicton selon lequel « un bon métier vaut mieux qu’une poignée d’or ». En effet, malgré la demande croissante de travailleurs qualifiés, l’enseignement professionnel ne les attire point. La principale raison de cet état de choses réside dans la mentalité, affirment les spécialistes. Gênés à l’idée de suivre une telle école et d’apprendre un métier, ils préfèrent le statut de diplômés de l’université au chômage. Zoica Vlăduţ: « Ces dernières années, les jeunes prêts à emprunter la voie de l’enseignement professionnel ont été de moins en moins nombreux. C’est justement pour les y encourager que le ministère de l’Education a déclaré 2017 l’Année de la promotion de l’enseignement professionnel et technique. A cet effet, toute une série d’activités ont été prévues, à commencer par celles d’informer les jeunes et leurs parents sur l’offre de formation par le biais de l’enseignement professionnel et technique et en système dual. Les opérateurs économiques et le milieu des affaires doivent eux aussi s’y investir davantage et les convaincre du fait que la qualification professionnelle n’est pas une chance de seconde main, pour ainsi dire, et encore moins une option pour les seuls collégiens aux faibles résultats scolaires, mais une voie avec de belles perspectives d’évolution, donnant accès même à des études supérieures ».

    A présent, on travaille sur les méthodologies permettant d’organiser, à partir de l’année scolaire 2017, le système éducatif dual, en tant que forme d’enseignement professionnel et technique.(Trad. Mariana Tudose)

  • Education : milieu urbain vs milieu rural

    Education : milieu urbain vs milieu rural

    Aujourd’hui nous parlons à nouveau éducation. Nous vous proposons cette fois-ci une approche personnelle de deux mères qui doivent prendre des décisions quant à l’éducation de leurs enfants. Elles parlent de leur expérience personnelle, mais elles tirent aussi les conclusions de leurs recherches en tant que journalistes. Ces mères, vous les connaissez déjà, elles nos collègues Valentina Beleavschi et Ioana Stancescu. Dans cette première partie de leur entretien, elles se penchent sur l’éducation publique en milieu rural et urbain. Où en est l’éducation roumaine du milieu rural ? Quels critères dominent le choix d’une école ? Combien ça coûte, l’éducation en Roumanie ? Réponse.

  • A la Une de la presse roumaine 04.04.2017

    A la Une de la presse roumaine 04.04.2017

    Aujourd’hui, plusieurs projets de lois sont dans le collimateur de la presse nationale en ligne. La nouvelle loi de la grille unique des salaires a été lancée sur Facebook avant sont adoption. La loi de la prévention est parsemée de mesures bizarres ou controversées: discriminer, harceler, ne pas délivrer de reçu fiscal — tout cela sera sanctionné par seulement un avertissement au moment de la première violation de la loi. Par ailleurs, les parlementaires roumains veulent éliminer la violence dans les écoles par de lourdes peines de prison spécialement conçues pour les mineurs. En même temps, le gouvernement souhaite toujours modifier la définition de l’abus de fonction dans le Code Penal. Les gendarmes devraient-ils avoir le droit de juger de ce qui transgresse la loi ? s’interroge aussi la presse roumaine en ce mardi.




  • Les ados, une catégorie d’élèves spéciale

    Les ados, une catégorie d’élèves spéciale

    Plus récemment encore, on parle aussi de son rôle dans le développement de l’intelligence émotionnelle, qui se manifeste par des compétences non cognitives. Très importantes, elles méritent bien que l’école leur accorde autant d’attention qu’aux compétences cognitives. C’est la conclusion d’une étude réalisée par l’Université Babeş-Bolyai de Cluj-Napoca, en collaboration avec l’Association ROI et l’Institut des sciences de l’éducation et avec le concours de l’UNICEF. Comment peut-on définir les compétences non-cognitives ? Eduard Petrescu, du bureau de l’UNICEF en Roumanie : « Ce sont, en bref, les compétences que l’on ne peut mesurer par aucun test habituel d’intelligence ou de connaissances. Elles sont liées à une dimension personnelle de l’être humain : la façon dont il réussit à se rapporter à soi-même, à maîtriser ou à changer son comportement, à trouver des motivations, à utiliser sa créativité. Les compétences non cognitives ont également une dimension sociale et communautaire, car elles supposent un savoir-faire dans le domaine relationnel, de l’appartenance à un certain groupe. S’y ajoutent des compétences civiques, dont la capacité de participer à un projet ou à la prise des décisions. »

    En raison de leur dimension aussi bien individuelle que sociale, les compétences non cognitives sont essentielles pour le développement harmonieux de l’individu ; elles doivent être encouragées, notamment à l’adolescence, période durant laquelle se forme le caractère. C’est pourquoi l’étude consacrée à ces compétences a été focalisée sur les ados. Simona David-Crisbăşan, représentante de l’association ROI, explique : « A l’adolescence, on assiste à un phénomène particulier: les capacités physiques et intellectuelles des jeunes se développent autant que celles des adultes, alors que le côté émotionnel enregistre un certain retard. C’est d’ailleurs pourquoi les adolescents peuvent prendre des décisions risquées. Les compétences socio-émotionnelles ont plusieurs dimensions et dépendent du développement personnel, de la motivation, de la discipline, de la persévérance, de la confiance en soi, de l’initiative de la personne. Les relations interpersonnelles, la résilience, la résilience au stress, la façon dont nous comprenons et exprimons nos émotions relèvent toujours de ces compétences. S’y ajoute enfin l’implication civique : l’engagement dans différents projet communautaires et l’appartenance à la communauté. »

    Les chercheurs ont constaté qu’en Roumanie, les capacités non – cognitives sont développées uniquement par des activités extra-scolaires ou par des activités organisées par établissements scolaires pendant la semaine appelée « L’école autrement ». Les ados se sentent même plus à l’aise en tant que participants à des projets de bénévolat, que pendant les classes proprement-dites. De l’avis des spécialistes, l’explication est dans le fait que le système éducationnel roumain se limite toujours à la seule transmission de connaissances. Comment l’école pourrait-elle développer les compétences non – cognitives des jeunes ? Comment ces compétences peuvent – elles stimuler les performances scolaires ? Simona David-Crisbăşan répond: « L’école devrait mettre l’accent sur ces capacités aussi, non seulement sur les compétences cognitives ou les performances scolaires, comme c’est le cas aujourd’hui … On insiste très peu sur la communication, sur les relations personnelles ou sur la motivation. Et pourtant, tout le monde remarque que les ados sont plutôt démotivés en ce qui concerne l’école… Cela, parce qu’ils ne sont pas invités à faire partie du processus. Il est très important pour les ados de se sentir impliqués dans le processus éducationnel. A l’école primaire, on met l’accent sur les relations interpersonnelles, vu qu’il y a un seul instituteur qui s’occupe des enfants pendant 4 ans. Une récente modification du programme scolaire, qui concerne aussi les classes primaires, vise à stimuler aussi le développement personnel. Mais à commencer par la première année de collège et, plus tard, au lycée, l’enfant se sent exclu. Il n’y a pas suffisamment de temps, ni d’espace pour les faire s’impliquer, ce qui donne naissance au manque d’intérêt et à la démotivation. »

    Il est important de stimuler les compétences non-cognitives, non seulement pour augmenter la motivation pour les études, mais aussi et surtout pour le développement ultérieur des jeunes. C’est justement sur ce développement ultérieur que l’école devrait se cibler, estime le représentant de l’UNICEF, Eduard Petrescu : « Le système classique d’enseignement, qui fonctionne en Roumanie, a été imaginé pour une autre époque. Alors qu’il devrait tenir compte du fait que la société dans son ensemble se développe d’une manière accélérée, au niveau de l’information, de la communication, des relations. Tous ces aspects ont un impact sur le marché du travail. En fin de compte, l’objectif final de la formation scolaire d’un jeune doit être sa capacité de s’intégrer dans la vie sociale et professionnelle. Il faut apprendre à aider les jeunes à mieux s’adapter pour répondre aux défis actuels, en stimulant leurs compétences non – cognitives. »

    Mais avant toute chose, il faut former les enseignants pour qu’ils soient capables d’éveiller ces aptitudes chez leurs élèves. Ensuite, il faut repenser le programme scolaire, de sorte qu’il intègre cet aspect. Vu qu’un nouveau programme scolaire est actuellement en débat pour le collège, les experts estiment que les compétences non – cognitives y trouveront une place et qu’elles pourront se développer, notamment à l’aide de nouvelles méthodes d’enseignement et du travail en équipe. (Trad. Dominique, Valentina Beleavski)

  • Inginericum

    Inginericum

    « Aux questions amusantes, Eematico t’aide à trouver des réponses sérieuses ». C’est le slogan d’un programme extrascolaire qui, depuis une année et demie, se propose de créer des ingénieurs en herbe en mettant l’accent aussi sur les aptitudes sociales – communication, négociation, travail en équipe, coordination et coopération – sur le développement cognitif, à savoir la pensée sous toutes ses formes, la capacité de résoudre des problèmes, la mémoire et l’imagination, sans oublier le développement de la motricité. Une petite boîte, une petite voiture, des poulies ou des circuits électriques – tout objet peut servir de prétexte pour faire découvrir aux enfants les notions de géométrie, le mouvement des corps, différents mécanismes ou encore l’électricité. Ion Neculai est un des coordinateurs de l’organisation Eematico Research. Il nous explique plus en détail à qui s’adressent ces ateliers et en quoi ils consistent: « Nous croyons que le jeu est le principal mécanisme de l’apprentissage. Par conséquent nous développons des programmes éducationnels ciblés sur le jeu et l’expérimentation active. Certains ateliers s’adressent aux enfants de 3 à 6 ans, d’autres à des enfants de 7 à 12 ans. Nous déroulons aussi des activités pour d’autres tranches d’âge et même pour les adultes. Nous avons 3 grands programmes. Le premier s’intitule « I Can Be » (Je peux être). C’est un atelier qui aide les petits de 3 à 6 ans à découvrir, par le jeu, l’univers des occupations des grands. Ensuite, le programme « Maker Exploratorium » familiarise les enfants de 7 à 12 ans avec les sciences naturelles par le biais du bricolage. Enfin, « Inginericum » est une véritable aventure dans les 4 domaines de l’ingénierie, à savoir l’ingénierie chimique, électrique, civile et mécanique. A part tout cela, nous menons également d’autres projets, notamment des colonies de vacances d’architecture et de constructions pendant l’été. »

    Connaître et reconnaître des notions et des phénomènes dans la vie quotidienne – c’est l’objectif de l’atelier « Maker Exploratorium », dont les activités sont ciblées sur le bricolage. En fabriquant leur propre matériel didactique, les enfants découvrent les formes, les corps géométriques et leurs propriétés, le mouvement de rotation, des éléments d’aérodynamique, différents types de mécanismes et leur utilité dans la vie quotidienne, les composantes d’un circuit électrique, la lumière, l’électromagnétisme et la liste se poursuit. Ion Neculai ajoutait que: « Nos projets sont structurés par modules de quatre leçons d’une durée variable. Le principe essentiel est de donner une place de premier choix à l’activité, qu’il s’agisse de bricolage, comme c’est le cas du Maker Exploratorium (Constructeur explorateur), qui permet aux enfants de découvrir la géométrie et le mouvement des corps ou de l’électricité, par exemple. Dans ce dernier cas de figure, les petits construisent des mini-projets: avions, voitures équipées d’un moteur électrique en miniature. Grâce à ces projets de bricolage, ils mettent en pratique les notions apprises à l’école. Autrement dit, l’information est assimilée à l’aide de l’activité et du matériel utilisé. »

    Qu’est-ce qui donne à la pluie une odeur si agréable? Pourquoi la colle est-elle gluante, pourquoi les éclairs font-ils du bruit? Comment fait papa pour soulever la voiture à l’aide d’un cric, quelle explication pour la résistance de la terre cuite? Autant de questions auxquelles le cours Inginericum offre des réponses. Les organisateurs ont préparé quatre modules, à savoir ingénierie chimique, ingénieur en électricité, ingénieur en mécanique et ingénieur en génie civil. Tout cela pour montrer aux juniors comment ils peuvent transformer le monde à leur gré, en prenant conscience des lois qui le régissent et de ses ressources. Pendant les cours d’ingénierie chimique, les enfants se familiarisent avec la chimie, apprennent quelles sont les substances qui composent l’univers, sous quels états elles se présentent, de quelle manière les gens parviennent à les différencier, grâce à leurs sens ou aux mesurages, comment elles se combinent ou se dissocient, où se trouve la frontière entre les mondes minéral et organique. En parcourant le module consacré à l’ingénierie électrique, les petits apprennent les noms de Coulomb, Volta, Ampère et de Ohm, en reproduisant les expérimentations qui ont rendu célèbres ces scientifiques. Le levier, le plan incliné, la roue, l’axe, la poulie et la vis sont les protagonistes de l’unité dédiée à l’ingénierie mécanique, tandis que le module d’ingénierie civile se penche sur des notions telles la statique, la mécanique, la structure des matériaux, les facteurs et les phénomènes qui dont il faut tenir compte lors d’une construction.

    Les ateliers proposés par les colonies de vacances adaptent l’apprentissage au rythme des vacances. Ion Neculai: « Les ateliers de nos colonies de vacances ont a abordé deux thèmes. Le premier consistait à construire un parc d’attractions, avec des stands et toutes sortes d’activités. La vedette du parc a sans doute été la montagne russe. Cette année, la colonie de vacances a porté le nom de Green Galaxy, Galaxie verte. L’idée, c’était d’aider les enfants à explorer le domaine des constructions durables. Nous avons donc pensé créer un fil narratif qui les transporte dans uns galaxie formée de planètes avec différents type de constructions durables que les petits découvraient lors de ce voyage imaginaire. La construction et le travail en équipe sont des éléments -clé de ces ateliers. »

    Ce ne sont là que quelques-unes des activités proposées aux enfants par cette poignée de gens débordant d’idées et d’envie de jouer. (Trad. Valentina Beleavski, Mariana Tudose)

  • Qu’est-ce que l’analphabétisme fonctionnel?

    Qu’est-ce que l’analphabétisme fonctionnel?

    Le problème est tellement grave et répandu, que les dirigeants de l’UE ont décidé de réduire de 20% à 15% le taux d’analphabétisme culturel d’ici 2020. En Roumanie, le taux est pourtant déjà beaucoup plus élevé, atteignant 42% parmi les élèves de 15 ans – selon l’Organisation pour la coopération et le développement économique (OCDE). Ce taux a été établi en 2015, suite à des calculs minutieux qui prenaient en compte les résultats obtenus par les élèves roumains aux enquêtes d’évaluation des élèves (PISA, TIMSS, PIRLS etc). Selon le Programme International pour le Suivi des Acquis des élèves (PISA) de l’année dernière, censé évaluer le niveau des connaissances aussi bien linguistiques que scientifiques, le taux d’analphabétisme fonctionnel chez les élèves roumains serait de 38% seulement. Qu’est-ce que ces chiffres signifient, concrètement? A quoi ressemble un analphabète fonctionnel?

    Cristian Hatu, membre fondateur du Centre d’évaluation et d’analyse éducationnelle, explique: «Ils sont incapables de penser de manière structurée et de faire une analyse très simple. Par exemple, en mathématiques, ils maîtrisent l’addition et la multiplication, mais s’ils sont confrontés à une situation concrète, ils ne savent pas quelles opérations arithmétiques élémentaires utiliser. Si on leur demande par exemple d’aller acheter une moquette pour une pièce, il ne savent pas en calculer la superficie. Ils ne savent pas non plus interpréter un schéma très simple. »

    De leur côté, les élèves constatent cette situation et cherchent des explications. Voici l’avis de Vlad Ştefan, lycéen de Braşov, président du Conseil national des élèves : « Malheureusement, le système éducatif de Roumanie est ancré dans le passé et n’a pas réussi, lui, à se réformer. D’autres systèmes éducatifs d’Europe l’ont fait et ont tâché de développer chez les enfants certaines compétences d’analyse, d’étude, d’observation personnelle. Malheureusement, en Roumanie l’école se contente de cocher l’information et de la reproduire, sans que l’élève la comprenne en profondeur et sans choisir ce dont il a besoin, car certains éléments du curriculum scolaire actuel sont inutiles et ne font que l’alourdir.L’analphabétisme fonctionnel découle donc de la façon d’enseigner et du contenu du curriculum scolaire. On le rencontre aussi bien en milieu rural qu’en milieu urbain. Cristian Hatu. SON : « L’analphabétisme culturel n’est pas uniquement l’apanage des zones défavorisées. Il n’y a pas de rapport significatif entre les performances d’un élève et le statut socio-économique de la zone où il vit. Pour les mathématiques, ce rapport est de 17%-19%. »

    Pour que la situation change, on a besoin d’un nouveau paradigme éducatif, favorisant l’apprentissage fondé sur la compréhension. Qu’est-ce que cela veut dire ? Cristian Hatu : « Cela veut dire que le professeur doit utiliser les instruments pédagogiques de manière à ce que les élèves comprennent le mieux possible le thème abordé – qu’il s’agisse d’une question de physique, d’une formule mathématique ou d’un texte littéraire. Il doit essayer de leur montrer quel est le lien entre le thème respectif et son existence quotidienne. Chez nous, il y a évidemment des professeurs qui le font. Ils se rendent compte que c’est là l’enjeu de l’éducation et ils font des efforts personnels dans cette direction. Certains ont fait des stages, mais la plupart ne peuvent pas mettre au point tous seuls ce genre d’instruments. Des formations doivent être organisées pour les aider à enseigner de cette façon. Ce savoir faire, ils ne peuvent pas l’acquérir tout seuls, ou très rarement.

    Tout dépend donc des responsables du domaine éducatif. Ce changement, ce sont surtout les personnes touchées par l’analphabétisme fonctionnel qui l’exigent. Car, si ce genre d’analphabétisme peut être déjà constaté à l’école, il devient encore plus évident sur le marché de l’emploi. Les changements qui ont marqué le marché de l’emploi depuis quelques dizaines d’années, imposent aux personnes actives une capacité à s’adapter que, pour l’instant, l’école roumaine ne cultive pas. Nous repassons le micro à Cristian Hatu, membre fondateur du Centre d’évaluation et d’analyse éducationnelle: « Depuis un certain temps, les gens ont commencé à changer leur spécialisation professionnelle 3 ou 4 fois pendant leur vie active, selon une étude de la Banque Mondiale publiée il y a quelques années. Or, la question se pose : que fait l’école, quelles habiletés développe-t-elle chez les élèves, pour que plus tard, dans leur vie adulte, ils puissent opter pour une autre spécialisation que leur spécialisation initiale ? Même si l’on réussit à garder longtemps son emploi, on doit être capable de s’adapter fréquemment aux nouvelles conditions, aux changements technologiques ou à ceux découlant de la stratégie de la société pour laquelle on travaille. De plus en plus souvent, l’employé doit aborder de manière rationnelle des situations auxquelles il n’a jamais été confronté avant. L’école doit notamment former sa pensée critique, des habiletés lui permettant de résoudre certains problèmes, sa créativité… »

    Par conséquent, dans une économie dynamique, les personnes actives professionnellement doivent s’adapter en cours de route. Et pour ce faire, elles ont besoin de certaines habiletés que seule l’école peut les aider à développer et les analphabètes fonctionnels sont justement les moins préparés de ce point de vue.
    (Aut.: Christine Leşcu; Trad. : Dominique)

  • L’intégration en milieu scolaire des élèves aux besoins éducatifs spéciaux

    L’intégration en milieu scolaire des élèves aux besoins éducatifs spéciaux

    Tout comme dans d’autres pays du monde, en Roumanie aussi nous assistons ces derniers temps à une augmentation du nombre d’enfants touchés par des troubles psychiques et du développement, tels l’autisme ou le déficit de l’attention avec hyperactivité (TDAH). C’est un constat plutôt empirique, les statistiques officielles n’étant ni assez révélatrices, ni très récentes.

    7.179 personnes touchées par l’autisme étaient enregistrées en Roumanie en 2012, selon les chiffres fournis par le ministère de la Santé, mais, de l’avis des spécialistes, leur nombre serait beaucoup plus grand. A partir des statistiques de l’OMS, l’association « Sauvez les Enfants » estimait, en septembre 2015, que sur les 3,8 millions d’enfants roumains, plus de 760.000 mille étaient confrontés à un problème de santé mentale, 13% étant touchés par des troubles d’anxiété, 5% par le trouble du déficit d’attention avec hyperactivité, 0,2% par l’autisme et par des troubles envahissants du développement.

    Or, l’intégration en milieu scolaire de ces enfants n’est pas toujours facile. La loi de l’éducation prévoit la scolarisation et l’octroi d’un soutien aux enfants aux besoins éducatifs spéciaux. Une législation secondaire définit les types de services de soutien à accorder. En bénéficient les enfants qui, suite à une évaluation, ont obtenu un certificat délivré par un centre d’orientation et d’assistance pédagogique.

    En vertu de ce certificat, les enfants aux besoins éducatifs spéciaux peuvent s’inscrire à n’importe quelle école publique où ils devraient recevoir une assistance psychologique et un enseignant qui les aide à s’intégrer dans le milieu scolaire et à assimiler les connaissances dispensées. Comme d’habitude, la situation semble beaucoup meilleure sur le papier. Robert Florea, coordinateur du Centre d’orientation et d’assistance pédagogique, de Bucarest explique : « Malheureusement, du moins à Bucarest, on ne dispose pas d’un nombre suffisant de professeurs pour fournir cette assistance. Alors, les enseignants spécialisés peuvent s’occuper une heure ou deux par semaine, tout au plus, de ces enfants. 4 à 6 heures par mois accordés à un tel enfant ne suffisent pas. Les formes de soutien et la démarche éducative dont bénéficient ces enfants doivent certainement être améliorées. »

    Malheureusement, les problèmes administratifs et le manque de personnel ne sont pas les plus grands défis à relever pour soutenir ces enfants. Le milieu scolaire, où un enfant touché par l’autisme ou le trouble du déficit d’attention avec hyperactivité doit s’intégrer, pose des problèmes encore plus difficiles à résoudre. Il s’agit notamment de l’attitude des autres élèves et de leurs parents. Maria Teodorescu est enseignante accompagnatrice dans une école secondaire de la capitale : « Une meilleure préparation psychopédagogique est nécessaire pour approcher ces enfants. Les parents des autres élèves devraient également se montrer plus compréhensifs. Une meilleure collaboration serait également salutaire entre les professeurs chargés de soutenir ces enfants, les professeurs accompagnateurs, les autres enseignants et les parents. Pour que ces enfants soient acceptés, il faut organiser des activités qui fassent comprendre aux élèves normaux ce qu’est la tolérance, car la plupart ignorent ce que cela veut dire. »

    Cultiver la tolérance est nécessaire, mais cela ne suffit pas. Les élèves d’une classe qui accueille un enfant touché par un tel trouble, ainsi que leurs parents, doivent savoir en quoi consiste, en fait, ce trouble. Mère d’un enfant touché par le trouble du déficit d’attention avec hyperactivité, Anemarie Necşulescu nous fait part de son expérience : « En fait, les enfants touchés par ce trouble du comportement ont besoin d’attention. Il leur est difficile de se concentrer pendant une plus longue période de temps et ils finissent par perturber les cours: ils parlent alors que personne ne leur a adressé la parole, ils sont impatients et ne peuvent pas se tenir tranquilles, ils dérangent leurs collègues. Un instituteur qui doit gérer une classe d’une trentaine d’élèves ne peut pas faire face à une telle situation. L’intégration de ces enfants dans leur milieu scolaire doit être considérée aussi du point de vue des parents des enfants normaux, qui ne connaissent rien sur ces troubles, et c’est de cette ignorance que naissent la peur, le jugement et le rejet. Là où l’entente mutuelle fait défaut, la situation peut devenir extrêmement tendue, surtout lorsque, marginalisé et frustré, l’enfant touché par un trouble du développement devient violent.

    Cet automne, les parents de la plupart des élèves d’un collège de Ploieşti ont exigé le départ d’un élève touché par le TDAH qui, à leur avis, avait un comportement violent. Anemarie Necşulescu connaît ce genre de réaction : « L’institutrice de notre enfant n’était pas formée pour gérer le tempérament et le problème médical de notre enfant. Nous ignorions que notre fils était touché par le trouble du déficit d’attention avec hyperactivité. Nous étions souvent convoqués à l’école où on nous reprochait son comportement. Il n’était pas violent, mais il perturbait les cours. Et l’institutrice nous faisait ces reproches dans le couloir, devant les autres parents. A force de le répéter, elle a déterminé certains d’entre eux à réagir. Ils nous ont demandé de prendre notre « handicapé » et de nous en aller. Nous avons accepté que notre fils soit évalué par un conseiller scolaire. Nous avons déposé le dossier et l’enfant a été examiné, car nous souhaitions une solution à ce problème. Nous avons transféré notre enfant à une autre école, où nous avons bénéficié du soutien de la direction, car nous avons souhaité qu’il profite du droit à l’éducation stipulé par la Constitution du pays. Nous avons trouvé un thérapeute, que nous avons payé de notre propre poche, pour s’occuper de notre enfant à la maison. Nous sommes tombés d’accord avec sa nouvelle institutrice qu’au moment où elle voit la frustration de l’enfant augmenter, qu’elle lui donne une petite tâche à accomplir: essuyer le tableau noir, vider la poubelle ou aller au secrétariat chercher quelque chose. Cela allait l’aider à décompresser, à se calmer et à retourner en classe. »

    Suite à une médiation entre la direction du collège et les parents, la crise de Ploieşti a été désamorcée et l’enfant turbulent a pu retourner à l’école. De la même façon, suite à un appel à la compréhension et à la tolérance, l’enfant d’Anemarie Necşulescu a pu être intégré en milieu scolaire. (Trad.: Dominique)

  • Ecole et écoliers

    Ecole et écoliers

    Au bout de dizaines d’années de réformes, l’Education nationale se trouve toujours en quête d’une formule censée lui assurer le succès. Une réalité qui inquiète l’actuel ministre concerné, Mircea Dumitru selon lequel «il nous reste un long chemin à parcourir avant d’avoir une école performante et malheureusement, on est loin de ce qu’on souhaite et de ce qu’on pourrait faire». L’enseignement roumain ne correspond pas aux exigences du marché de l’emploi et du coup, il s’avère incapable d’offrir aux élèves une formation professionnelle, opine le ministre de l’Education.

    L’école nationale place tous les élèves dans une seule catégorie sans tenir compte des différences entre ceux-ci, de leurs vocations ou de leurs passions, ajoute le ministre. Or, il faudrait insister davantage sur la créativité individuelle, lance Mircea Dumitru: «Bien que difficile de se doter d’un enseignement personnalisé, il faudrait faire de ce projet un défi à relever par tous ceux travaillant dans le domaine des sciences et de l’éducation en général. Et, sans afficher un optimisme exagéré, il y a de l’espoir que, dans le proche avenir, une telle école existe en Roumanie aussi, permettant aux futurs enseignants d’apprendre comment faire pour répondre aux besoins individuels de chacun de leurs élèves ou étudiants.»

    En 2016, l’école roumaine a-t-elle approché davantage le modèle d’Education convoité? Et puis, vers quel modèle éducationnel aspire la Roumanie? Quel est le but de l’éducation pré-universitaire nationale et quels sont les profils de nos diplômés? Est-ce que l’on devrait avoir un modèle éducationnel ou plusieurs? Autant de questions qui préoccupent aussi bien la société roumaine dans son ensemble que le ministre de l’Education nationale, Mircea Dumitru. Tout en plaidant en faveur d’une pédagogie naturelle que tout le monde devrait assumer d’une façon naturelle, le responsable roumain a décidé de faire quelques changements législatifs. Parmi eux, un décret censé limiter le nombre d’heures consacrées quotidiennement aux devoirs.

    La décision se veut une réaction aux plaintes répétées des parents qui ont dénoncé à plusieurs reprises les heures interminables que les petits passent à la maison pour faire leurs devoirs. Les professeurs doivent comprendre que les élèves, surtout les petits, ont un seuil de tolérance assez bas et ils manquent de capacité biologique et psychologique de se concentrer pendant des heures et des heures pour faire des devoirs, surtout après avoir passé déjà un nombre significatif d’heures en salle de classe, a précisé le ministre. (Trad. Ioana Stancescu)

  • L’école après l’école

    L’école après l’école

    A part l’agitation et l’enthousiasme, toute rentrée arrive en Roumanie avec de nombreuses incertitudes. Parmi elles – où et avec qui l’enfant va passer son temps entre la fin des classes et l’arrivée des parents après le travail. C’est une question que se posent la plupart des familles roumaines. Certaines sont aidées par les grands-parents à la retraite. D’autres, moins chanceuses, se voient obligées d’embaucher une nounou. Mais quelles solutions pour les parents qui ne bénéficient pas de l’aide des grands-parents et ne se permettent pas une baby-sitter non plus? C’est justement pour leur venir en aide qu’a été créé il y a quelques années le système de «l’école après l’école», appelé en Roumanie « after school ». Toutefois, ces services coûtent souvent plus qu’une famille aux revenus moyens peut se permettre, bien que l’article 58 de la Loi de l’Education nationale adoptée en 2011 précise que toutes les institutions d’enseignement de Roumanie peuvent bénéficier du programme « L’école après l’école ». Selon la loi, ce programme public et non pas privé a été conçu justement pour offrir aux enfants un espace adéquat où ils puissent faire leurs devoirs, recevoir l’aide d’un enseignant, mais aussi prendre le déjeuner. Un programme censé entre autres prévenir l’abandon scolaire et soutenir des familles défavorisées. Bien que sur papier cela sonne très bien, les mesures de cet article n’ont jamais été mises en œuvre.

    C’est pourquoi l’ONG Human Catalyst a initié une étude pour examiner la manière dont le programme « L’école après l’école » se déroule dans les écoles roumaines. Comment ça marche ? Explication avec Laura Marin, présidente de l’ONG Human Catalyst : « Théoriquement, l’école fait une analyse des demandes spécifiques des élèves pour compléter les connaissances acquises pendant les classes classiques. Après avoir identifié les besoins, on propose différentes activités qui seront déroulées avant ou après les cours. Côté financement, ce programme, l’article de loi et la méthodologie du programme mentionnent 4 sources : les autorités locales, les sponsors, les fonds européens, même le budget d’Etat pour les enfants provenant de groupes défavorisés. La contribution des parents y figure aussi.»

    C’est là une manière non seulement de réduire l’abandon scolaire, mais également de réduire d’autres problèmes auxquels sont confrontés les parents roumains des milieux défavorisés, des problèmes que l’ONG Human Catalyst a constatés au cours de sa recherche.

    Laura Marin nous en parle: « Alors qu’en milieu rural la pauvreté est 3 fois plus profonde qu’en milieu urbain, nous devons penser aux effets collatéraux de la précarité : le bas niveau d’éducation en famille, les conditions inadéquates pour vivre et pour apprendre etc. Il y a des enfants qui vivent avec leurs parents dans une seule pièce ou dans une maisonnette improvisée de différents matériaux, qui n’ont pas d’électricité, qui n’ont même pas de table pour écrire ou de place où mettre leurs cahiers ou leurs livres. Pouvez-vous imaginer ce que faire ses devoirs cela signifie pour un tel enfant ? Où peut-il travailler ? Avec qui ? Avec quoi ? Le programme « L’école après l’école » a été très bien conçu par des experts de l’éducation. Il ne s’agit pas uniquement de faire ses devoirs à la maison au lieu de les faire chez soi. Selon la loi, il peut inclure aussi, des activités-conseil pour les parents, des activités de développement personnel, d’éducation sanitaire, des activités sportives ou autres qui visent la performance. Ces programmes sont censés compléter les classes normales. »

    Selon les études effectuées par l’ONG Human Catalyst, moins de 15% des enfants provenant de milieux défavorisés bénéficient de soutien supplémentaire à l’éducation, fourni plutôt par d’autres ONG que par l’Etat. Cela alors que près de 300.000 élèves de l’enseignement primaire et secondaire de Roumanie étudient dans des écoles défavorisées, ayant un risque élevé d’abandon scolaire. Selon l’Eurostat, le taux d’abandon scolaire en Roumanie était de 19% en 2015, soit 6% de plus par rapport à la moyenne de l’UE. Mais les familles pauvres ne sont pas les seules à se confronter au problème du programme d’après les classes.

    Anemari Necşulescu est directrice de programmes chez l’ONG Habitat for Humanity. Son fils est en CM2 et il aurait besoin du programme «L’école après l’école » : «Dès la première année d’école nous avons dû payer une voisine pour qu’elle aille chercher notre fils à l’école à la sortie des classes. Vu que cette voisine est déjà trop âgée et que notre fils est déjà en CM 2, elle ne peut plus l’aider à faire ses devoirs. Avec l’aide cumulée de la famille, nous avons dû opter pour un programme « after – school » privé. Mais d’autrès mères, qui ne peuvent pas compter sur l’aide de la famille, choisissent même de renoncer au travail, parce qu’il est impossible de toucher un salaire de 700 – 800 lei par mois (180 euros) et de payer cet argent pour inscrire son enfant à un programme de ce type. Il arrive aussi que les mères ne peuvent plus reprendre le travail parce qu’elle n’ont personne qui puisse garder les enfants. »

    Selon l’étude de Human Catalyst, la principale raison pour laquelle le programme L’école après l’école n’a pas été mis en oeuvre est d’ordre financier. Pour apprendre quels sont les défis à relever en ce sens, l’organisation s’est adressée au ministère roumain des Finances et au ministère de l’Education.

    Voici ce qu’ils ont appris. Laura Marin:Son : « La première réponse est venue de la part du ministère des Finances, qui nous disait dans un document officiel que, bien que l’article en question existe dans la Loi de l’éducation de 2011, tout comme la méthodologie de sa mise en œuvre, le ministère de ressort n’a jamais demandé de budget pour financer ce programme. Le ministère des Finances ne peut pas allouer de budget si le ministère de l’Education ne fait pas de demande en ce sens ».

    Enfin, après plusieurs insistances et réunions avec les ministres de l’Education ces deux dernières années, les représentants de la société civile ont obtenu quelque chose. Le ministère de l’Education a fait part de son intention d’inclure le programme L’école après l’école au budget de l’Etat en 2017 pour une cinquantaine d’écoles, selon Monica Anisie, secrétaire d’Etat. D’autres ressources possibles sont les fonds structurels de l’UE accordés à des écoles à risque social et éducationnel majeur. (Trad. Valentina Beleavski)

  • A la Une de la presse roumaine – 19.09.2016

    A la Une de la presse roumaine – 19.09.2016

    L’enseignement à domicile provoque de nombreux débats ces jours-ci dans la société roumaine après l’annonce faite par un couple roumain de célébrités locales qu’ils allaient retirer leur fille de l’école pour qu’elle suive un système d’instruction à domicile. Entre temps, les écoliers se voient toujours obliger de suivre des cours de religion et de faire trop de devoirs.




  • Rentrée scolaire en Roumanie

    Rentrée scolaire en Roumanie

    Ce 12 septembre, en Roumanie, c’est la rentrée scolaire. Plus de 3 millions d’élèves du primaire et du secondaire ont regagné les salles de classe. Pourtant, de nombreuses écoles manquent d’enseignants titulaires et de direction, alors que la moitié ne disposent pas d’autorisation sanitaire. En outre, plusieurs manuels ne sont toujours pas disponibles, les appels d’offre pour leur publication ayant été contestés. C’est dans le milieu rural que le bât blesse le plus – les écoles y ont le plus de difficultés à surmonter. Dans nombre de cas, les élèves y sont accueillis dans des espaces qui ne disposent pas d’eau courante et de chauffage, les toilettes se trouvant au fond de la cour.



    Sur cette toile de fond, la structure de la nouvelle année scolaire a été légèrement modifiée par rapport à l’année 2015-2016. Le porte-parole de l’Inspection scolaire de la ville de Bucarest, Marian Banu, explique : « Le calendrier de l’année scolaire 2016 – 2017 a subi certaines modifications — bénéfiques, car plus appropriées à l’activité éducative. La nouvelle année scolaire comporte 35 semaines de cours. Le premier semestre débute le 12 septembre 2016 et dure jusqu’au 3 février 2017. Le second semestre dure du 13 février au 16 juin 2017. Et il y a, bien sûr, des vacances inter-semestrielles. »



    Le programme « L’école autrement », très prisé par les enfants, a lui aussi subi des modifications ; cette année, on laisse les établissements scolaires choisir librement la période de 5 jours consécutifs d’activités hors classe.



    Néanmoins, la grande nouveauté de cette rentrée est le tout frais Statut de l’élève, comportant des droits et des obligations, le premier document de ce genre élaboré durant les 25 dernières année, en Roumanie. Les droits sont notamment impartis en cinq catégories — éducation, association, libre expression, droits sociaux et récompenses.



    En ce qui concerne les examens nationaux, l’on a renoncé à la prévision selon laquelle, la note finale, après une contestation, est modifiée uniquement si la différence entre la note initiale et celle accordée après la contestation est d’au moins 0,5 points. Dans le même temps, le ministère de l’Education a décidé de diminuer de 25 à 20% le poids de la moyenne des notes obtenues au collège dans le processus d’admission au lycée. Les autorités ont également simplifié cette procédure d’admission au lycée qui devra se dérouler en une seule étape, par rapport à trois actuellement. (trad. : Dominique)