Tag: école

  • A la Une de la presse roumaine 12.09.2016

    A la Une de la presse roumaine 12.09.2016

    Il y a de ces jours quand on peut deviner sans difficulté LE sujet de presse, traité part toutes les rédactions sans exception. Ce lundi, 12 septembre, est un de ces jours. Et pour cause : ce lundi, c’est la rentrée scolaire en Roumanie.



  • A l’école avec MyKoolio

    A l’école avec MyKoolio

    En partant d’une idée lancée par le philosophe Constantin Noica selon lequel le professeur n’est que celui qui vous apprend à apprendre, la plate-forme d’apprentissage en ligne MyKoolio a réuni quelques-uns des enseignants les plus expérimentés et dévoués du pays. Et c’est exactement ce qu’elle fait: elle vous apprend à apprendre.

    Radu Gologan, président de la Société de sciences mathématiques et professeur à l’Université Polytechnique de Bucarest, est le coordinateur de l’équipe MyKoolio. Qu’est-ce que ce projet apporte de nouveau ?

    Radu Gologan: « Comme vous le savez sans doute déjà, une tendance se fait jour actuellement dans le monde à associer l’éducation à l’ordinateur et à Internet. Je me disais depuis longtemps que nous devrions nous aussi soutenir une telle approche et la démarche est venue de la part de la société qui a réalisé ce projet : une plate-forme éducative interactive et bien structurée qui puisse être utilisée aussi bien par les enfants que par les parents et les professeurs. La première chose qu’une telle plate-forme doit réaliser, c’est de remplacer les jeux sur ordinateur et faire de l’école un jeu. Cette plate-forme est un jeu par le biais duquel l’enfant apprend. Il apprend les mathématiques, la langue roumaine et, avec le temps, il pourra apprendre d’autres choses. Pour ce qui est des maths, elle propose une manière très simplifiée de les apprendre, sans complications, sans formules complexes, sans trop de signes, mais plutôt de manière directe et concrète. »

    La plate-forme est destinée aux élèves du primaire et du secondaire. Elle a été conçue pour répondre aux besoins d’un enfant aux résultats scolaires moyens.

    Comment l’idée du projet est-elle née ? Romeo Ioan, directeur général de MyKoolio, explique: « Il y a plus d’un an j’ai essayé d’aider ma fille à faire ses devoirs en mathématiques. Elle avait 11 ans et elle était en première année de collège. Ce faisant, je me suis heurté à toute une série de difficultés : je ne trouvais pas la meilleure méthode pour lui présenter les notions respectives, je ne trouvais pas sur Internet le matériel en adéquation avec le programme scolaire, je ne faisais pas de cette activité quelque chose d’attrayant pour ma fille. Et je me suis dit que si une plate-forme qui écarte toutes ces insuffisances était créée, ce serait une bonne chose. Et c’est ainsi que le projet est né. »

    A qui la plate-forme MyKoolio s’adresse-t-elle ? Romeo Ioan: « Nous nous adressons pratiquement à 3 groupes d’utilisateurs : il y a, tout d’abord, les enfants, ensuite les parents et les professeurs. Pour les enfants, nous espérons que cette plate-forme sera attrayante par son côté interactif. Pour les parents, nous pensons qu’elle sera d’une réelle utilité, car les leçons qu’elle propose sont extrêmement claires, logiques, concises, elles ne durent pas plus de 2 ou 3 minutes. La plate-forme aide les enfants à développer la pensée logique et les parents à se rappeler toute une série de notions que le temps a peut-être un peu effacées de leur mémoire. Quant aux enseignants, elle leur fournit du matériel que l’on peut utiliser facilement en classe. L’accès y est gratuit pour toutes les écoles de Roumanie et à présent nous nous proposons de développer un projet visant à rendre la plate-forme accessible dans les zones défavorisées, là où les enfants n’ont pas accès à l’éducation, car c’est là un des buts de notre plate-forme. »

    Ayant accédé à la plate-forme à l’adresse www.mykoolio.com, le parent peut créer un compte pour son ou ses enfants. Et après ? Romeo Ioan, directeur général de MyKoolio : « L’enfant découvre un univers très attrayant, comportant 8 planètes représentant chaque année d’études. Tout tourne autour d’un personnage important, Koolio, qui est un extraterrestre venu de sa planète, où il a perdu ses neurones. A présent il est en train de chercher des neurones et il est arrivé sur notre planète, où il espère que les humains, par leurs activités, l’aideront à obtenir ces neurones, après quoi il retournera sur sa planète. C’est une belle histoire, car nous avons souhaité, dès le début, rendre la plate-forme très attractive côté jeu. »

    Răzvan Ioan, co-fondateur de la plate-forme MyKoolio, précise: « L’idée m’a semblé très généreuse, très intéressante et prometteuse. Car le besoin d’une telle plate-forme existait vraiment. On doit mettre à profit les possibilités qu’offrent l’ordinateur et le réseau Internet pour promouvoir l’éducation et la connaissance. Cela aurait été dommage de rater l’occasion, surtout que la Roumanie occupe une très bonne place parmi les pays européens pour ce qui est de l’accès à Internet, à la technologie. A présent les élèves ont la possibilité d’apprendre très vite – en une ou deux minutes – des choses qu’autrement ils auraient peut-être mis une heure pour apprendre et ils peuvent gagner de points et des médailles. »

    Comment l’utilisation de la plate-forme MyKoolio a-t-elle changé l’expérience d’apprentissage de la sœur de Răzvan ? Răzvan Ioan : « L’apprentissage est devenu un processus moins menaçant, plus agréable. Quand elle a constaté les résultats, elle a été enchantée. Cela lui a apporté un regain d’énergie et un plus grand désir d’apprendre. »

    Puisqu’ils souhaitent que les générations futures développement leur pensée logique et non seulement leur capacité de mémoriser, les initiateurs du projet MyKoolio ont fait de leur mieux pour rendre la plate-forme accessible à tous du point de vue technique, mais aussi du point de vue des coûts. (Trad. : Dominique)

  • Jacques Augustin (France) – quel est le degré de fréquentation de l’école

    Jacques Augustin (France) – quel est le degré de fréquentation de l’école

    L’école est obligatoire pendant 11 ans. Les classes sont numérotées de 0 à 10. Eh bien, selon une étude toute récente, puisque publiée en juin dernier par l’Institut roumain de la statistique, en Roumanie, 3,64 millions d’enfants d’âge scolaire fréquentent l’école, alors que 27,8% des enfants ne vont pas à l’école. Pendant l’année scolaire 2012/2013, plus de 24.000 enfants ont abandonné l’école primaire et 16.000 le collège, pour prendre cet exemple.

    Le taux d’abandon scolaire précoce a été en Roumanie de 18% en 2014, supérieur de 7 points de pourcentage à la moyenne de l’Union européenne. Le pourcentage le plus élevé d’abandon scolaire précoce est à retrouver dans les régions nord-est et sud-est, tandis que le plus faible, dans le sud-ouest et l’ouest. A défaut d’avoir fréquenté l’école pendant 8 années finalisées à succès, ces personnes ne peuvent jamais être embauchées officiellement. Sur l’ensemble de la population scolaire, plus de 550.000 étaient dans des crèches et maternelles, 1,7 millions au cours primaire et au collège, et plus de 673.000 au lycée.

    Le taux d’abandon précoce de l’école atteint dans ce pays un des niveaux les plus élevés d’Europe, notamment en milieu rural. Un rapport de la Commission européenne récemment rendu public indique qu’en raison de l’insuffisance des actions pour stimuler la fréquentation de l’école, les enfants pauvres ont des difficultés importantes en matière d’accès à l’éducation. Les groupes en situation de risque sont les jeunes des communautés rurales, les jeunes issus de milieux modestes, les Roms et autres minorités, mais aussi les redoublants. Par la loi de l’éducation adoptée en 2011, la Roumanie s’était engagée à investir annuellement 6% dans le système d’éducation, ce qui n’arrive pas.

    Une étude de l’UNICEF indique que la Roumanie perdra les 10 prochaines années entre 10 et 12 milliards d’euros. Un investissement de 6% du PIB dans le système d’éducation conduirait à une croissance économique de 3% par an, selon les experts de l’UNICEF. En 2015, le gouvernement a approuvé la Stratégie pour réduire l’abandon scolaire précoce de 6%, une stratégie qui se décline en 4 piliers, afin d’atteindre la cible assumée par la Roumanie dans le cadre de la Stratégie Europa 2020. Elle se concentre sur l’assurance de l’accès à l’éducation et sur une éducation de qualité pour tous les enfants. Le 2e pilier vise à assurer que l’enseignement obligatoire est suivi par tous les enfants.

    Ceux qui ont quitté l’école ne sont pas oubliés non plus ; il existe un programme dit de « la deuxième chance » qui leur est destiné. Et enfin, le 4e pilier vise à développer le soutien institutionnel approprié. Selon l’Institut de la statistique, au 1er janvier 2016, 3,98 millions de personnes de 0 à 18 ans avaient leur domicile en Roumanie, à la baisse par rapport à l’année antérieure. En plus, le nombre des moins de 18 ans est à la baisse dans l’ensemble de la population, à 17,9%, avec un vieillissement rapide de la population. Une situation alarmante, car les jeunes qui quittent l’école de manière prématurée s’exposent au risque du chômage ou à celui de gagner moins.

    En fait, ils sont de futurs assistés sociaux. Les études indiquent qu’une année d’école en plus accroîtrait les revenus de la personne concernée de 8-9%, et réduirait le risque de devenir chômeur de 8%. A présent, les revenus d’une personne ayant un niveau bac sont de 25-31% plus grands que ceux d’une personne qui n’a suivi que l’enseignement primaire ou le collège. Les personnes ayant suivi une faculté gagnent près de 67% de plus que celles qui s’arrêtent au niveau bac. Jacques nous demande également si beaucoup de parents suivent la scolarité de leurs enfants.

    Je dirais que, comme partout, les parents responsables non seulement la suivent, mais ils font suivre à leurs enfants toute sorte d’activités supplémentaires – soutien scolaire ou autres – censés les aider dans leur futur parcours professionnel. Voilà pour cette réponse, Jacques. Merci de ta question et de ton intérêt constant sur nos ondes.

  • Jacques Augustin (France) – Les parents participent-ils au suivi de leurs enfants à l’école?

    Jacques Augustin (France) – Les parents participent-ils au suivi de leurs enfants à l’école?

    Les parents roumains, mamans et papas en égale mesure, veulent savoir tout ce que leur enfant étudie, fait, apprend. C’est pourquoi les éducateurs des maternelles mettent à leur disposition toutes les fiches sur lesquelles les enfants travaillent en classe et affichent tous les travaux de petites – dessins, découpages, coloriages, bricolages. Tout cela, pour les tenir au courant de l’évolution de leur enfant.

    On reçoit par email, le programme d’étude de la semaine. En plus, toutes les maternelles proposent des cours optionnels des plus divers qui complètent les activités du programme officiel : peinture, dance, développent intellectuel, théâtre, chant, piano, nage, aïkido et la liste se poursuit. En plus, ils ont des classes de langue moderne (d’anglais, le plus souvent) au moins deux fois par semaine. Les parents roumains veulent tout savoir, je vous assure. Ils en parlent avec les éducateurs tous les jours. Par-dessus tout cela, ils ont à leur disposition une large offre d’ateliers extra-scolaires pour enfants : cours de langues étrangères, classes de danse, ateliers de création en tout genre, etc.

    Les parents roumains inscrivent leurs enfants à toutes sortes de classes justement pour diversifier leurs options, leurs habilités, leurs talents. Dans mon enfance, cela n’existait pas. On n’avait même pas de cours optionnels à la maternelle. Certes, pour moi, cela se passait dans les années 80. Dans les années 90, le démarrage a été plus lent, vu la décennie de transition du communisme à la démocratie. Toutes ces options se sont multipliées avec l’arrivée du nouveau millénaire et surtout ces 5 – 10 dernières années.

    Si bien qu’il existe même une vague de parents et de psychologues qui estiment que les enfants sont surchargés d’activités dès leurs premières années de vie, alors que leur principale préoccupation à cet âge-là devrait être le jeu. Au moment où les enfants commencent l’école, les parents sont encore plus impliqués. Ils n’ont pas le choix. L’horaire surchargé, les devoirs de plus en plus longs, l’impossibilité pour les profs de s’occuper de tous les enfants en classe, ou juste manquant de motivation pour bien faire leur métier, la matière de plus en plus dense et difficile – tout cela oblige les parents roumains à aider leurs enfants avec les devoirs ou bien à faire appel à des cours particuliers.

    En plus, vu que les générations d’enfants sont de plus en plus émancipées, les parents se voient obligés de surveiller de près leurs activités et leur parcours scolaire, autrement les jeunes risquent de passer tout leur temps sur les réseaux sociaux ou en jouant des jeux sur l’ordinateur. Par conséquent, en Roumanie, être parent est un métier à plein temps. D’une part, les parents sont contraints par le système à s’impliquer activement dans l’éducation des petits. D’autre part, avoir le contrôle total sur ses enfants, même lorsqu’ils deviennent des adultes – c’est une mentalité roumaine qui vient de loin et qui ne va pas disparaître bientôt.

  • La première école des métiers de Bucarest

    La première école des métiers de Bucarest

    Le développement de la capitale et l’apparition des fabriques à travers le pays ont mis en évidence la nécessité de la formation aux métiers de l’artisanat. D’où la création de maintes écoles spécialisées, dont l’école des métiers baptisée ‘Le Marteau’.

    Plusieurs premières en matière de programme scolaire sont liées à celle-ci, affirme notre interlocutrice Anca Tudorancea, historienne au Centre pour la recherche sur l’histoire des Juifs de Roumanie: « L’école des métiers Le Marteau a été la première en son genre de Roumanie. L’initiative de sa création remonte à 1897. Elle a également compté parmi les premiers établissements scolaires du pays à dispenser les cours en anglais. A l’instar des autres écoles juives, primaires ou commerciales qui voient le jour dans le Bucarest du début du XX e siècle, celle-ci est née d’une nécessité. Vers la fin du siècle précédent, avaient été votées deux lois qui excluaient les élèves juifs de l’enseignement public roumain. Cette école des métiers devait donc répondre au besoin de la communauté juive d’intégrer ses membres dans la société. Le programme de cette école était tout à fait révolutionnaire pour ces temps-là. Tout d’abord parce qu’il mettait l’accent sur la pratique dans les ateliers et sur les différentes conférences de vulgarisation des savoirs. Il n’était pas rare que les apprentis ferblantiers, serruriers ou menuisier assistent à des conférences données par les meilleurs spécialistes du monde juif dans des domaines tel la musique. A un moment donné, on a même créé une fanfare de l’école. Comme les élèves bénéficiaient d’internat depuis 1909, ils avaient plus de temps à leur disposition pour cultiver d’autres habiletés aussi. Vers 1915, on leur parlait même du cinéma ou de l’histoire universelle, ce qui ne se passait pas dans les écoles de l’enseignement public.

    Le fondateur de l’école des métiers « Le Marteau » a été Adolf Solomon, propriétaire d’une fabrique de meubles en métal, de Bucarest. Son but était non seulement de former ses futures ouvriers, mais aussi et surtout d’offrir une chance aux enfants juifs habitant à proximité de l’école, à savoir dans les quartiers pauvres de Dudeşti et de Văcăreşti. Dans les années 1930, l’école accueillait aussi des enfants issus de familles chrétiennes ou musulmanes. Puisque bien de ces enfants provenaient des milieux défavorisés, l’école leur accordait des bourses. Certains recevaient même des vêtements, des fournitures scolaires et de la nourriture. L’argent nécessaire au fonctionnement de l’école avait pour source la vente des objets sortis des mains de ces élèves. Une partie de ces objets se retrouvait aussi dans les synagogues. Il s’agissait de clôtures métalliques, de candélabres, des menoras ou d’autres objets de culte spécifiques. Pourtant, bien des ornements en fer fabriqués dans les ateliers de cette école décoraient les bâtiments laïcs aussi.

    L’école fondée par Adolf Solomon se préoccupait constamment de rechercher des sources de financement, précise Anca Tudorancea : Adolf Solomon est l’initiateur de cette école, celui qui maintes fois dépensé son propre argent pour la soutenir. Certains rapports d’activité de l’école mentionnent l’existence d’une véritable communion entre les contremaîtres et les élèves. Si au début l’école comptait seulement 30 élèves, leur nombre s’est accru au fil du temps, jusqu’à atteindre une moyenne annuelle de 60 à 80. Il y eut même des années où ils étaient 150. Les difficultés n’ont pas manqué, mais en dehors de son appui financier, Adolf Solomon, rédigeait aussi des rapports et des demandes de subvention, adressées aux différentes institutions internationales, dont The Jewish Colonization Associationqui couvrait un quart des besoins financiers. L’école parvenait donc à dérouler tant bien que mal son activité. Malheureusement, dans l’intervalle 1906 – 1909, l’école a dû fermer ses portes en raison du manque de fonds, malgré ses bons résultats et le fait que les artisans qu’elle avait formés étaient arrivés à travailler même à Los Angeles et à New York.

    L’école a traversé d’autres moments difficiles aussi, comme ceux de l’occupation de 1917, lorsqu’une partie des ses locaux ont été transformés en écuries pour la cavalerie allemande. Ses anciens élèves ont toujours trouvé de l’emploi dans le pays et à l’étranger. Certains d’entre eux ont raconté combien apprécié était leur savoir-faire dans les Etats-Unis, ajoute Anca Tudorancea: Frank Silberstein écrivait en 1906 depuis Los Angeles: J’ai suivi des cours de ferblanterie à de l’Ecole « Le Marteau ». Le sort a voulu que j’arrive en Amérique. Dès mon premier jour ici j’ai senti que mon métier était mon bracelet d’or. J’y ai rencontré d’anciens camarades d’école primaire. Ils n’ont pas réussi à trouver un emploi, même s’ils parlent bien l’anglais, alors que moi, qui ne maîtrise pas la langue, j’en ai trouvé le jour même de mon arrivée. Vous imaginez combien grande est ma reconnaissance envers nos professeurs et notre chère école.

    Nationalisée en 1948, l’école des métiers « Le Marteau » de Bucarest a heureusement continué à fonctionner durant les années du communisme et même jusqu’il y a peu.

  • Les enfants surdoués

    Les enfants surdoués

    Une fois identifiés, ces dons innés devraient être développés en milieu scolaire. Pourtant, l’écart entre la théorie et la pratique est assez grand en Roumanie, qui s’avère déficitaire quand il s’agit de tester et d’identifier les enfants à haut potentiel. Les statistiques officielles manquent elles aussi. L’association non-gouvernementale Gifted Education a mené ses propres recherches.

    Malheureusement, elles ne satisfont pas au critère de représentativité, affirme un de ses auteurs, le mathématicien Florian Colceag, président de l’association : « Ces statistiques n’ont pas été élaborées pour l’ensemble du pays, mais sur un échantillon d’un millier de personnes, ce qui revient à dire que les données recueillies sont sujettes à contestation. 4% des enfants roumains ont un quotient d’intelligence (QI) au dessus de 120, donc supérieur à la moyenne, contre 6% chez les enfants chinois, sachant que la moyenne à l’échelle mondiale est de 2%. Ces chiffres sont contestables, car tout dépend du type de test utilisé, donc des indicateurs avec lesquels on travaille. Il y a quelques années, une équipe de psychologues norvégiens a testé des enfants vivant en milieu rural et dans les banlieues des villes, zones habitées par des gens sans aucune culture et qui n’ont jamais fait le moindre effort intellectuel. Ils en ont conclu que cette population présentait quand même un quotient intellectuel moyen, dans les conditions où la moyenne mondiale était de 100 ».

    D’autres difficultés s’y ajoutent, et non seulement en Roumanie, précise Florian Colceag : « Les données fournies par ces tests ne correspondent pas à la réalité sur le terrain. Bien des gens intelligents ne se sont pas fait remarquer sur le marché de l’emploi, en ce sens qu’ils n’ont laissé aucune trace derrière eux. Il y a par exemple bien des chauffeurs de taxi très intelligents. Enfin, 50% des personnes testées par des universités du Connecticut et possédant une intelligence supérieure à la moyenne n’obtiennent pas de performance au travail. Voilà pourquoi je suis très réservé à l’égard de ces statistiques ».

    Même si elles ne sont pas suffisamment révélatrices, ces statistiques peuvent pour autant constituer le point de départ pour mettre en place des programmes éducatifs censés aider les enfants à développer leur potentiel intellectuel. Malheureusement, cet aspect est négligé par les autorités roumaines et la législation en la matière est défaillante, affirme Robert Florea, coordinateur du Centre de ressources et d’assistance éducative de Bucarest : « Il n’y a pas de préoccupation à cet égard. J’ignore quelle est la situation au niveau du ministère de l’Education, mais je sais que les inspections scolaires ne s’en préoccupent guère. La législation n’y prête pas, elle non plus, assez d’intérêt. L’actuelle loi de l’éducation comporte une section et un article à cinq alinéas relatifs à la problématique des élèves capables de hautes performances, mais ceux-ci ne sont pas définis comme surdoués. Un autre acte normatif, élaboré en 2007, contenait quelques mentions ayant trait au dépistage des enfants surdoués et à l’affectation de personnels enseignants spécialisés. Bref, la question ne bénéficie pas d’attention particulière ».

    Adoptée en 2007 et votée sur l’initiative de Florian Colceag, la loi sur l’éducation des jeunes capables de haute performance n’a jamais produit d’effet : « Il aurait fallu créer dès 2007 un Centre national d’éducation différenciée, lequel aurait dû mettre sur pied un réseau d’écoles. Même s’il existe sur papier, il ne dispose ni de personnel dédié, ni de locaux, ni de fonds. Aucun parti politique n’a eu intérêt à faire émerger les valeurs intellectuelles de la société. Cet institut aurait pour vocation de proposer des alternatives éducatives à même d’encourager l’épanouissement de la personnalité des enfants et à en maximiser le potentiel intellectuel. Ses alternatives viseraient à mesurer non pas la performance, mais le progrès des élèves dans leurs domaines d’intérêt, car il est notoire qu’un enfant ne se passionne pas pour tous les domaines ou toutes les disciplines scolaires en même temps. Pourtant, au moment où il accomplit un progrès remarquable dans un domaine précis, il devrait bénéficier d’une éducation personnalisée »

    .A défaut de programmes gouvernementaux, les parents ont recours à différentes initiatives privées dont le but est de dépister les enfants talentueux ou surdoués et de leur offrir une éducation appropriée. En Roumanie, seuls les élèves ayant gagné des concours internationaux et qui font la fierté du pays bénéficient de programmes d’enseignement spéciaux. Qu’en est-il des autres enfants très doués? Que faudrait-il faire aux niveaux gouvernemental et institutionnel pour les identifier et les aider à mette en valeur leurs capacités intellectuelles hors norme? Ecoutons la réponse de Robert Florea: « Une approche systémique est nécessaire, avec l’aide des spécialistes. Ces derniers devraient mettre au point les instruments permettant de tester les capacités des jeunes et les modalités de sélection de l’échantillon à l’échelle nationale. Pour l’instant, aucune institution ne s’en préoccupe. Personne n’a pensé à dépister ces enfants. Tous les regards sont rivés sur les lauréats des olympiades internationales aux différentes disciplines. Nous ne savons pas ce que deviennent ces jeunes, mais il paraît que certains d’entre eux choisissent de quitter le pays. Pourquoi ne pas éviter cette situation, en créant des conditions propices à leur épanouissement? Seulement voilà, pour y parvenir, il faudrait disposer de tout un appareil institutionnel ». Cette problématique tient non seulement au développement du potentiel individuel des enfants, mais aussi à l’avenir de la Roumanie, d’un point de vue social, économique et culturel. (trad. Mariana Tudose)

  • L’univers merveilleux des livres scolaires

    L’univers merveilleux des livres scolaires

    Entre octobre 2014 et mai 2015, ils ont mené une étude sur les manuels de communication en langue roumaine et d’éducation civique destinés aux élèves du primaire. Ils y ont découvert bien des stéréotypes de genre ou liés à l’âge, bref des choses qu’on a du mal à comprendre dans le contexte du XXIe siècle.

    Cosima Rughiniş, maître de conférences à l’Université, nous a parlé de certains stéréotypes de genre, tels qu’ils apparaissent dans les illustrations des manuels scolaires: « Les manuels scolaires continuent d’être très stéréotypés du point de vue du genre et de l’âge. Par exemple, les femmes adultes ou les mères exercent surtout la profession d’institutrice, quand elles ne sont pas présentées comme mères au foyer. On y voit même des femmes, casserole à la main ou bien on apprend qu’elles ont préparé des beignets, des gâteaux au chocolat ou des biscuits. En échange, on ne nous apprend pas grand-chose sur des aspects plus liés à la réalité. C’est dire que les livres scolaires ne reflètent pas le monde dans lequel nous vivons. Même cas de figure pour les personnages masculins. Les manuels semblent ignorer leur présence et implication dans la vie de famille, puisqu’ils sont présentés uniquement comme pilotes d’avion, garde-forestiers ou charpentiers. »
    En outre, les dessins sont tout aussi anachroniques que les textes par rapport à la société roumaine contemporaine. Les textes écrits par les auteurs des manuels renvoient eux aussi à cet univers stéréotypés de la femme-mère, femme – institutrice ou occasionnellement de la femme médecin pédiatre. Comme dans la société roumaine les femmes exercent des métiers beaucoup plus divers que ça et que les hommes contribuent eux aussi à l’éducation des enfants et aux tâches ménagères, on peut se demander d’où viennent tous ces clichés. Eléments de réponse avec notre invitée, Cosima Rughiniş : « Ils sont présents, bien évidemment, au niveau de l’imaginaire collectif et du discours sur la féminité et la masculinité. Ce n’est pas moins vrai cependant que l’on ne s’attend pas, dans la société roumaine de nos jours, à ce qu’une jeune femme ou une femme adulte ne travaille pas. Or, de ce point de vue, on constate que les manuels sont en désaccord avec la réalité. L’origine de ce désaccord est à retrouver non seulement dans les extraits de littérature du XIXe siècle que proposent ces livres d’école, mais aussi et surtout dans une certaine inertie des représentations. On ne saurait non plus oublier de mentionner que ces manuels sont élaborés sous la pression de maintes contraintes temporelles ou financières. En plus, je crois que l’on ne s’est pas soucié d’élaborer des manuels en concordance avec l’environnement des enfants. »
    Hormis les stéréotypes liés au genre, les livres d’apprentissage du primaire abondent en clichés encore plus dangereux, selon les sociologues. Il s’agit de ceux ayant trait à l’âge. Cosima Rughiniş : « En Roumanie, les stéréotypes liés à l’âge sont beaucoup plus forts. Pourtant, on en discute moins et il me semble qu’ils ne suscitent pas les mêmes émotions que ceux qui portent sur le genre. Nous autres femmes et certains hommes avec lesquels nous travaillons, nous sommes saisis d’indignation en tombant sur ces stéréotypes de genre tout à fait ridicules. Par contre, les images d’un papi s’appuyant sur sa canne ou d’une mamie coiffée d’un fichu peuvent être attendrissantes. Il est de notoriété que la Roumanie, comme tous les pays d’Europe d’ailleurs, traverse une crise démographique. Ceci étant, les seniors sont exclus et des activités sociales et de l’imaginaire collectif. Malheureusement, les manuels scolaires contribuent eux aussi à cette crise des personnes âgées. Aucun abécédaire, livre d’éducation civique ou manuel de roumain pour le CE4, à une exception près, ne présente les grands – parents comme des personnes actives. Dans les illustrations, ils sont immanquablement assis sur un banc ou dans un fauteuil, les lunettes enfourchées sur le nez… »
    Les sociologues ne pensent pas pour autant que ces stéréotypes sur lesquels les petits tombent dès leur premier contact avec l’école aient une quelconque influence sur le choix de la profession qu’ils embrasseront quand ils auront grandi. Cosima Rughiniş, elle, est d’avis que leur impact est beaucoup plus insidieux que l’on ne croit : « Le danger n’est pas que les jeunes filles aient pour modèles des femmes au foyer. Le problème n’est pas donc celui des modèles en matière de rôle social. Les filles et les garçons s’inspirent de la société, du cinéma, des personnes qui les entourent. C’est la crédibilité que transmettent certains hommes et femmes qui représente le péril. Par exemple, une femme d’affaires nous apparaît souvent comme moins crédible qu’un homme travaillant dans ce domaine. Dans certains manuels d’éducation civique, plus précisément dans les chapitres consacrés aux leaders et aux occupations, il n’y a que des personnages de sexe masculin. Même si, heureusement, ces cas constituent l’exception, je trouve que leur simple présence dans les livres scolaires semble refléter un certain imaginaire. Voilà pourquoi je crois que la crédibilité des femmes en pâtira au moment où elles travailleront dans la politique, les affaires ou le management. »
    Après les manuels du primaire, les spécialistes du Master Recherches sociologiques poursuivront leur étude intitulée « Alice au Pays de merveilles, en explorant les livres scolaires pour le collège et le lycée. (trad. Mariana Tudose)

  • Le potager de la cour d’école

    Le potager de la cour d’école

    En ce début d’année scolaire, nous nous rendons dans établissement scolaire, pour découvrir les résultats d’un projet mis en œuvre par les enfants. Il s’agit du « Potager de la cour d’école », un projet récemment primé lors du Gala Bucureşti(tu) — Bucarest–toi –, dans la section écologie. Ce gala, organisé par la municipalité de la capitale, est censé récompenser ceux qui contribuent à embellir et vivifier la ville. Le projet du potager de la cour d’école a commencé comme un jeu d’enfant.



    Violeta Dascălu, proviseure du Lycée Ferdinand Ier de Bucarest raconte : « L’idée est née d’une collaboration avec l’association « La Roumanie en transition », qui est venue dans notre lycée il y a 3 ans pour organiser, avec les enfants, un atelier de jardinage. Et puisque le jardin se trouvait à l’école, on l’a appelé « Le potager de la cour d’école ». C’est un projet complexe, réalisé en collaboration avec des architectes, des designers et des ingénieurs. L’eau de pluie est collectée dans un grand réservoir, dirigée vers un trop plein et drainée vers plusieurs zones humides. Comme engrais, on a utilisé le composte, que les enfants ont préparé eux-mêmes, avec l’aide des membres de l’association « La Roumanie en transition. »



    Le coordinateur de ce projet, Ionuţ Bădică, pense que former, chez la jeune génération, des aptitudes pour un mode de vie durable, à travers le jardinage écologique et l’observation de la nature, est une des clés de la cohabitation intelligente au sein de la société moderne. Il a insufflé aux enfants le désir de connaître et de protéger l’environnement dans la cour même de l’école.



    La directrice Violeta Dascălu explique: « Les enfants ont appris ce que représente chaque élément naturel, les trognons de pomme ou la peau de banane, et comment ont peut les transformer en composte. L’herbe coupée d’un espace spécialement aménagé allait, elle aussi, au compost. Les enfants ont construit les fossés de drainage de l’eau. Pour les zones vertes, ils ont tressé des branches pour délimiter les parterres en forme de fleur, en demi-cercle, pour que ce soit beau et que ça enchante le regard. Un côté scientifique s’y est ajouté ensuite : les enfants ont appris les relations entre l’eau, le sol, les plantes et l’air. En fait, tous les éléments de la nature ont été amenés plus près de l’âme des enfants. Ils ont également eu l’occasion de travailler avec des formateurs internationaux, de raconter ce qu’ils savaient, ce qu’ils avaient accumulé comme connaissances. Il y a également des parents qui participent à l’atelier, le samedi. Nous avons constaté avec joie que les parents soutiennent leurs enfants. Nous nous donnons la tâche de promouvoir la permaculture, qui est la modalité naturelle de cultiver les plantes, en communion les unes avec les autres, en sachant que la nature est parfaite et qu’elle se régénère. C’est ce que nous transmettons aux enfants. Nous n’utilisons aucun engrais artificiel, aucune substance chimique, les graines et les semences que nous plantons ne sont pas génétiquement modifiées. »



    Nous avons demandé à Violeta Dascalu quelle a été la réaction des enfants à l’idée du jardinage à l’école: « Au début ils étaient plutôt curieux, on a commencé en février par planter des semences, qu’ils devaient arroser. Ils ont vu comment ces maigres plants commençaient à pousser dans des pots qu’ils avaient choisis et étiquetés. Et ils s’y rendaient quotidiennement pour voir les progrès de chaque plante. Puis on a construit des serres, où ils ont pu planter eux-mêmes des légumes et suivre leur évolution : tomates, courgettes, cornichons, radis ainsi que plantes aromatiques. Et certains enfants ont même voulu réaliser de telles serres chez eux, sur leurs terrasses. Et les parents venaient nous demander ce que nous avons fait, puisqu’ils devaient réaménager leurs terrasses comme à l’école. En fait, ce sont les enfants qui arrivent à rééduquer leurs parents. »



    Le projet « Le potager de la cour d’école » a commencé en 2012 au collège Ferdinand Ier de Bucarest et, depuis 2014, il est aussi appliqué à Bacau, dans l’est de la Roumanie, à l’école Mihai Dragan. Les enfants et les enseignants peuvent connaître et protéger l’environnement chaque jour, proposant ainsi des modèles de solutions à des problèmes divers, tels la dégradation de l’environnement, la séparation de l’individu de son milieu naturel, l’obésité et l’absence d’activité physique chez les enfants.



    Et puisqu’une fois les bonnes habitudes créées, elles doivent être maintenues, à l’école au potager, la découverte de la nature devient un objet d’étude, affirme Violeta Dascalu, proviseure du Lycée Ferdinand Ier de Bucarest: « Notre projet fait partie d’une initiative écologique déroulée par une autre ONG et appelée « écoles vertes », un autre exemple de la manière dont on peut faire de l’écologie. Les enfants peuvent ainsi comprendre la nature d’une manière pratique et non pas uniquement par le biais des leçons de biologie. Le projet est arrivé à l’étape de l’introduction d’un manuel électronique approuvé par le ministère. Cette année, nous utilisons ce manuel interactif à titre optionnel, qui est très bien conçu d’ailleurs. En fait, les initiatives lancées par la société civile deviennent pour nous une source et une ressource dans le processus d’enseignement. »



    Ce projet offre donc, à l’école, les instruments nécessaires pour élaborer et mettre en œuvre un système d’enseignement moderne. (trad.: Mariana Tudose)

  • Toujours prioritaires – l’éducation et la santé

    Toujours prioritaires – l’éducation et la santé

    La Roumanie a besoin d’une réforme en profondeur de l’Education, qui ramène le système roumain d’enseignement au 21e siècle, a estimé le chef de l’Etat, Klaus Iohannis, lors d’une conférence de presse lundi. Lui même enseignant, avant d’être élu aux fonctions de président, Klaus Iohannis n’a pas hésité à qualifier de honte nationale le fait qu’en début d’année scolaire, près de quatre mille sur la vingtaine de milliers d’écoles et lycées à travers le pays n’avaient toujours pas reçu l’avis de fonctionnement, car ils n’avaient pas d’eau courante ou n’étaient pas connectés aux réseaux d’assainissement.

    Et il n’y a là qu’un seul problème parmi la multitude de difficultés à laquelle se voit confronter l’Education nationale – depuis la logistique et l’absence des manuels jusqu’aux décalages entre les milieux urbain et rural ou les difficultés d’insertion des jeunes sur le marché du travail. Nous avons assisté à une réforme de l’enseignement public presque chaque année, mais les problèmes, les mêmes, ont perduré, a affirmé le président roumain.

    Voilà pourquoi il a appelé à un grand débat national, auquel soient impliqués tous les acteurs intéressés, de sorte qu’une solution durable et systémique soit trouvée à l’actuelle situation qu’il a qualifiée de tragique. Klaus Iohannis : Je lance un défi au gouvernement. Je pense que nous pouvons nous doter d’un plan d’action sur trois ans qui mène à cette solution. Je suis persuadé qu’il est possible que jusqu’à l’automne 2018, quand nous allons fêter le centenaire de la Roumanie moderne, nous ayons vraiment une Roumanie moderne dans les écoles.

    En réaction, le premier ministre, Victor Ponta, a assuré que la Santé et l’Education restent prioritaires pour son gouvernement: Nous y investirons, à l’avenir aussi, tout l’argent que nous avons à notre disposition, tant dans les salaires, que dans l’amélioration des conditions de travail, a dit Victor Ponta. Il a annoncé qu’il allait discuter, dans les prochains jours, avec les ministres de l’Education, des Finances et du Travail au sujet de la rémunération du personnel enseignant, prévue par la loi des salaires dans la fonction publique.

    Pour sa part, le ministre de l’Education, Sorin Cîmpeanu, estime que l’année scolaire a démarré de manière satisfaisante, même si certains problèmes restent en suspens, notamment pour ce qui est de l’infrastructure scolaire, des manuels et de la révision des programmes d’enseignement. La réforme est un processus qui nécessite une approche cohérente et ordonnée, car le système ne peut pas être arrêté; tout changement doit être réalisé en cours de route et doit pouvoir satisfaire les attentes de la société, a encore précisé le ministre de l’Education, Sorin Cîmpeanu. (trad.: Andrei Popov)

  • La première école roumaine de Braşov

    La première école roumaine de Braşov

    En 1495, dans le quartier ancien de Braşov appelé Şchei, était érigée l’église qui allait accueillir également la première institution d’enseignement de l’espace roumain. De nos jours, cette église, restaurée au 18e siècle en style baroque, abrite le « Musée de la première école roumaine ».



    Le prêtre professeur Vasile Oltean nous parle de l’apparition de ce berceau de la spiritualité roumaine : « Au fil de l’histoire, plus de 32 princes régnants et grands boyards de Valachie et de Moldavie ont pris cette église sous leur aile protectrice — fait confirmé par 80 documents princiers qui s’y retrouvent. Cela y a permis la création d’un centre culturel et spirituel roumain très puissant, concrétisé, avant tout, par cette première école roumaine. Les historiens affirment que l’enseignement roumain remonte au 16e siècle, pourtant dans les chroniques de l’église de Braşov il est écrit, noir sur blanc, que « la sainte église et l’école ont été bâties en 1495 ». Comment ne pas y croire, puisque, en 1932, Aurelia Mureşan publiait les documents de sa construction en 1495 ? Cette documentation est susceptible de prouver la vérité. Entre temps, nous avons été surpris par le contenu de la Bulle du Pape Boniface IX, du 13 décembre 1392 ; le Pape y faisait état des schismatiques de Şchei, qui recevaient l’enseignement de certains pseudo-maîtres ».



    Autour de l’école de Braşov se sont formés, au fil des siècles, de véritables foyers de culture, représentatifs non seulement pour la contrée de Bârsa, mais aussi pour tout l’espace roumain. Y furent imprimés les premiers livres en roumain du diacre Coresi et c’est toujours dans cette école que Dimitrie Eustatievici a écrit, en 1757, la première grammaire roumaine.



    Le prêtre professeur Vasile Oltean nous parle du patrimoine de la première école roumaine : «Je pense à l’année 1981, lorsque nous avons découvert un livre de classe de 700 pages remontant aux 11e-12e siècles. La leçon sur la vertu comptait, à elle seule, 250 pages. Un manuel d’une telle ampleur et d’une telle importance, au contenu si riche, suppose, sans doute, l’existence d’un enseignement de haut niveau. Le patrimoine de l’école occupe 15 pièces, auxquelles s’ajoutent 3 autres dont le contenu n’a pas encore été étudié. Il y a 6 mille livres anciens et 30 mille documents. Jusqu’en 1962, ce patrimoine a été caché dans la tour de l’église. Personne n’en connaissait l’existence. Or, en 1962, un vieux professeur, Ioan Colan, est monté dans la tour prendre une planche. Lorsqu’il a tiré sur cette planche, un mur s’est effondré, derrière lequel étaient cachés ces documents. Ioan Colan a purgé 8 années de prison pour avoir conservé dans sa bibliothèque la Bible de Şaguna, qu’il a refusé de brûler. Ce pourquoi il a été déclaré brigand et ennemi du peuple. Au bout des 8 ans d’emprisonnement, il a été embauché par l’église comme ouvrier non qualifié et travaillait comme menuisier, bien qu’il eût 3 doctorats et 3 licences. »



    En 1949, par le décret d’Ana Pauker, tout le patrimoine des églises allait être brûlé en public, dont tous les documents de l’école de Şchei. Un prêtre les avait murés dans la tour de l’église, pour les protéger des autorités communistes. Les documents ont été découverts en 1962, Vasile Cuman, prêtre et chef d’inspection ecclésiastique démarra toute de suite l’organisation du musée de l’école de Şchei.



    Le prêtre Vasile Oltean raconte: «S’il existe un manuel du 9e siècle, c’est sûr qu’il existait aussi une école à l’époque. Nous avons découvert un registre d’élèves datant de 1683, probablement le plus ancien du pays. Il y avait un seul instituteur, Ioan Duma de son nom. Ils s’occupait de 110 élèves, dont le plus jeune avait 20 ans. Celui qui passait 3 mois à l’école devenait par la suite ensuite « administrateur » de la communauté et de l’église. Ces administrateurs disposaient d’un pouvoir immense : ils pouvaient même destituer le prêtre. L’élève qui passait 6 mois dans une école devenait « chantre ». Il faisait partie du chœur de l’église et s’occupait de l’école. Celui qui étudiait pendant 9 mois devenait prêtre. Pour s’inscrire à l’école, un élève devait apporter un seau de blé, un char de bois et de l’argent, soit 4 florins, lit-on dans le registre. Avec cet argent on pouvait acheter 3 ou 4 bœufs. Mais ce n’était pas l’élève ou son père qui payait, c’était tout le village. Le fait que l’école comptait 110 élèves signifiait qu’ils y étaient venus de toute la région, pas seulement de Brasov. La première jeune femme inscrite à cette école figure dans le registre à peine en 1846 ».



    Dans la collection de l’Ecole de Şchei on retrouve aussi le premier livre imprimé en vieux slave. Il date de 1491 et fut publié suite à l’ordre du prince de Moldavie, Etienne le Grand. C’est un des 30.000 documents et livres anciens de Brasov, de véritables trésors de la culture universelle. (Trad. Dominique, Valentina Beleavski)

  • Communication globale et journalisme en version francophone

    Communication globale et journalisme en version francophone

    Dans le monde de la recherche, les études et diplômes en langue française cèdent constamment le pas devant langlais. Cependant, des porte-drapeaux académiques francophones résistent à lassaut, comme cest le cas à Bucarest, où cela fait maintenant trois ans quune école mastérale francophone en sciences de la communication assemble professeurs et étudiants de différents points géographiques, pour des échanges de savoir et de savoir-faire scientifiques. Qui en sont les organisateurs et les participants, quels sujets sont sur la table de cette édition, quels retombées des éditions précédentes? Débat avec Daniela Frumusani, professeur des universités à la FJSC de lUniversité de Bucarest, Dana Popescu-Jourdy, maître de conférences et directrice adjointe de lInstitut de recherche en communication ICOM-LYON2 et Elisabeth Vercher, vice-présidente chargée des relations internationales, Université Lyon2.


  • L’école des champions

    L’école des champions

    Une école apparemment comme les autres, à cette différence près que cest une école de gymnastique. Elle fonctionne dans la ville de Deva (centre-ouest de la Roumanie) et son nom est lié à des performances historiques de la gymnastique féminine roumaine. Connue sous lappellation officielle de «Collège national sportif Cetate Deva», cette institution denseignement au profil sportif déploie son activité dans le système denseignement intégré et supplémentaire.



    Le directeur du collège, Adrian Cristian Liga, nous a fourni davantage de détails : « Le nom de lécole est bien évidemment lié au fait que nous avons formé et continuons de former les grandes gymnastes de Roumanie. Et ce depuis 1978, année de la création de cet établissement denseignement. Cela se passait deux ans après les JO de Montréal, lors desquels notre sportive Nadia Comăneci décrochait le premier 10 de lhistoire de ces compétitions. Cest à ce moment-là que les entraîneurs Béla et Marta Károlyi ont décidé de fonder notre école, avec lappui des autorités locales. Nous souhaitons poursuivre cette tradition de 37 ans de performances à cette discipline sportive. »



    Adrian Cristian Liga a également précisé que, malgré les nombreux changements survenus au fil du temps, dont certains ont eu trait au règlement de la gymnastique, lécole a réussi à maintenir le niveau de performance. Pourtant, ajoutait-il, même si lintérêt du public va prioritairement vers la gymnastique féminine, en raison des excellents résultats obtenus ces 37 dernières années, les élèves de lécole se font remarquer aussi dans dautres disciplines sportives, telles lathlétisme, la gymnastique aérobic (introduite après 1990), le football ou la natation. Lécole prépare également des sportifs pour les luttes, le volley-ball, le basket et le judo.



    Hormis la formation sportive de haute performance, le Collège national sportif « Cetate » dispense aussi léducation de base, conformément au programme commun suivi par tous les établissements denseignement de ce niveau. Explications avec le directeur du collège, Adrian Cristian Liga : « Je dois ajouter que nous formons les enfants qui ont passé les sélections organisées pour les différentes disciplines sportives que je viens dénoncer. Nous accueillons des enfants dès la maternelle jusquà la terminale et disposons dune base matérielle bien fournie. Comme nous assurons un stage de formation des sportifs à durée limitée, nous navons pas la possibilité de recevoir aussi des élèves – sportifs de létranger. Nous organisons toutefois, sur demande, des stages dété, surtout en gymnastique, à lintention de délégations étrangères. Ces dernières années, nous avons reçu en stage des élèves sportifs de Norvège, du Maroc et de France. »



    Quant aux performances récentes du Collège « Cetate » de Deva, Adrian Cristian Liga a énuméré, en dehors des résultats bien connus en matière de gymnastique féminine, les bons résultats obtenus dernièrement à dautres disciplines sportives, dont lathlétisme. Dans ce contexte, il a évoqué le nom de Florentina Marincu, qui, en 2013, lors des championnats du monde jeunesse, avait remporté le titre à la fois au saut en longueur et au triple saut. Elle a également été médaillée de bronze au saut en longueur, lors du récent championnat dEurope en salle seniors. (trad.: Mariana Tudose)

  • Stratégie contre l’abandon scolaire en Roumanie

    Stratégie contre l’abandon scolaire en Roumanie

    Le gouvernement de Bucarest a adopté mercredi une stratégie visant à diminuer le nombre de jeunes qui renoncent à leurs études après les 8 premières années. La Roumanie enregistre d’ailleurs un des taux de décrochage scolaire précoce le plus élevé de l’UE – soit 17,3%, en 2013, ce qui la plaçait sur la 5e place, après l’Italie, le Portugal, l’Espagne et Malte.

    La stratégie vise à réduire graduellement de 6%, jusqu’en 2020, le nombre de jeunes âgés de 18 à 24 ans qui ont effectué 8 années d’études, sans aucune autre scolarisation ou formation professionnelle ultérieure. Le décrochage scolaire précoce est plus fréquent au sein de certains groupes à risque: jeunes des communautés rurales, jeunes provenant de familles à faibles revenus, roms et autres minorités, élèves recalés à plusieurs reprises. Les responsables attirent l’attention sur le fait que l’abandon scolaire a un impact social et économique important. Les jeunes se trouvant dans cette situation risquent de se retrouver au chômage ou de gagner moins s’ils trouvent un emploi.

    Les estimations concernant les compétences professionnelles en Europe indiquent qu’à l’avenir un seul emploi sur 10 pourra être occupé par une personne ayant abandonné l’école précocement. La stratégie comporte 4 piliers et 6 programmes qui prévoient des mécanismes, des mesures de prévention, d’intervention et de compensation. Le gouvernement de Bucarest se propose d’assurer l’accès de chaque enfant à une forme d’enseignement ou de formation professionnelle avant l’âge de 16 ans et 10 années d’étude. Le 1er pilier vise à assurer à tous les jeunes l’accès à une éducation de qualité, par l’intermédiaire de deux programmes.

    Ceux-ci doivent accroître l’accès des enfants aux soins et à l’éducation précoce, élargir l’éventail des services d’éducation précoce destinés aux enfants de moins de 3 ans, assurer un enseignement primaire et secondaire (niveau collège) de qualité. Le 2e pilier vise à assurer la scolarisation obligatoire pour tous les enfants. Cette étape sera notamment consacrée au développement des systèmes d’avertissement et d’intervention précoce auprès des enfants qui risquent d’abandonner l’école.

    Les mesures de prévention et d’intervention seront élargies – et ce sera aussi le cas du programme « L’école après les cours ». Le 3e pilier vise à réintégrer au système d’éducation les personnes ayant quitté l’école précocement, par l’intermédiaire du programme « La deuxième chance ». Enfin, le dernier pilier vise à assurer un soutien institutionnel approprié, par la création d’un milieu favorable à la mise en place, au suivi et à l’évaluation de la stratégie. (Trad. : Dominique)

  • Polémiques autour de l’enseignement de la religion  dans les écoles

    Polémiques autour de l’enseignement de la religion dans les écoles

    Toutefois, des organisations de la société civile et des parents d’élèves ont dernièrement contesté la légitimité de l’éducation religieuse dans les écoles publiques, considérées comme officiellement laïques. Après moult débats dans les médias et sur les réseaux sociaux et suite à une saisine officielle, la Cour constitutionnelle de Roumanie a tranché la question. Ainsi a-t-elle décidé que les élèves souhaitant participer à ce cours devront déposer une demande en ce sens, les autres n’étant pas tenus de notifier leur refus à la direction de l’école ni de remplir des formulaires. Comment cette décision est-elle perçue? L’Association séculaire-humaniste de Roumanie (ASUR) mène depuis longtemps une campagne d’information du public sur le caractère optionnel de cette discipline scolaire.



    Voici les propos de Toma Pătraşcu, un des membres fondateurs de cette association: « La récente décision de la Cour constitutionnelle relative à la présence aux classes de religion est un premier pas vers la normalité. Pourtant, nous devons attentivement considérer cette décision pour en comprendre le contexte. En fait, elle n’apporte rien de nouveau, donc elle ne change en rien la législation existante. Ni la loi de l’éducation ni celle des cultes ne stipule que les élèves sont inscrits d’office, de manière arbitraire, au cours de religion. Il y est question seulement du droit élémentaire d’étudier la religion propre à sa confession. Comment la direction de l’école, l’inspection scolaire ou le ministère de l’Education peuvent-ils savoir si un enfant souhaite prendre part aux classes de religion – et s’ils le savent, à quel culte l’inscrire ? Or, suivant la pratique arbitraire instaurée depuis près de 25 ans dans nos écoles, les enfants étaient jusqu’ici inscrits d’office aux classes de religion, chrétienne-orthodoxe dans la plupart des cas. »



    Madame Cristina Benga, professeur de religion, nous a fourni des détails sur le caractère optionnel de cette discipline scolaire: « Il ne s’agit pas du caractère optionnel de la classe de religion, puisqu’elle fait partie du tronc commun des disciplines enseignées. Il s’agit du fait que les parents ont le choix, en fonction de leur confession religieuse. C’est là la confusion. Le cours de religion n’est pas facultatif. Il est obligatoire et se retrouve dans le tronc commun du programme d’enseignement. La seule option que l’on puisse faire concerne la confession religieuse. A mon avis, la décision de la Cour constitutionnelle n’est pas une chose hors du commun. Le droit d’opter existait déjà. La différence, c’est qu’à présent, ceux qui ne veulent pas suivre ce cours ne sont plus obligés de formuler une demande en ce sens. Maintenant c’est aux élèves qui souhaitent participer à la classe de religion de le faire. »



    La loi stipule donc le caractère obligatoire de la classe de religion et implicitement son enseignement en fonction de l’appartenance à une confession ou à un certain culte. Ceci étant, une question se pose, celle de la légitimité de la présence de cette discipline scolaire dans un système éducatif considéré comme laïc. Toma Pătraşcu, de L’Association séculaire-humaniste de Roumanie, n’a rien contre l’étude de la religion dans les écoles. Il y apporte pourtant quelque précisions : « La religion est un phénomène social, que l’école ne saurait ignorer pour quelque raison que ce soit. Autant dire qu’il faut discuter de la religion dans les écoles, mais en sachant de quelle manière. Les discussions doivent être menées en toute objectivité, d’une manière neutre et laïque. Nous devons considérer la religion dans un contexte historique, social, philosophique, laïc, de sorte que les enfants puissent en saisir la portée culturelle. Ce qui se passe actuellement, c’est faire du catéchisme dans les écoles, et ce n’est pas normal. Qu’est-ce que cela veut dire ? Convaincre un élève de devenir membre fidèle du culte dont le professeur en question est le représentant. Ce n’est pas de l’éducation religieuse que l’on dispense maintenant dans les écoles roumaines, mais de l’endoctrinement, ce qui n’est pas normal. »



    Pourtant, ce qui, aux yeux d’un agnostique, peut ressembler à de l’endoctrinement, n’est qu’un simple acte de vulgarisation, selon Cristina Benga, professeur de religion: « Cette discipline scolaire a tenté de viser le développement complexe de l’enfant et même d’atteindre des objectifs d’interdisciplinarité. Prenons l’exemple des classes de roumain, où l’on enseigne entre autres le poème de Tudor Arghezi intitulé Les Psaumes”. Nous aidons les élèves à comprendre ce que sont les psaumes du point de vue religieux aussi. En plus, il convient de clarifier le terme d’endoctrinement. Passer de l’information à l’endoctrinement, cela implique bien des pas. Or il arrive que nous autres, enseignants et représentants d’un établissement scolaire, n’avons pas l’intention d’assumer une telle démarche. Moi aussi je voudrais poser une question. A-t-on vu apparaître de nouveaux saints? A-t-on constaté, au sein de la société, que cet endoctrinement nous amène aux extrêmes? L’endoctrinement véhément conduirait à l’isolement des fidèles, ce qui n’arrive pas pour autant car les repères de la classe de religion sont tout autres: inculquer aux enfants la bonté, la beauté de l’âme et la liberté. »



    Les données statistiques recueillies après le dépôt des demandes d’inscription révèlent que plus de 90% des élèves appartenant aux 18 cultes religieux reconnus par l’Etat roumain ont opté pour ce cours. Pour Toma Pătraşcu, l’explication de ce pourcentage élevé repose aussi sur des raisons différentes, non religieuses: « Ce pourcentage s’explique ainsi: les parents des élèves du primaire surtout sont plus enclins à permettre à leurs enfants de participer aux classes d’éducation religieuse. L’école n’assume pas la responsabilité de surveiller les enfants qui ne suivent pas ce cours. Dans la plupart des cas, les parents n’ont pas le choix, car ils ne peuvent pas les emmener avec eux et puis les écoles ne proposent pas d’autres activités pour occuper le temps de l’enfant qui ne fréquente pas les classes de religion. »



    Cristina Benga reconnaît elle aussi l’existence de ces problèmes: « Il faudrait aborder cette question au niveau du ministère. Les enseignants de religion n’ont jamais fait obstacle aux démarches visant à régler la situation de ces enfants. Ce n’est pas à nous, les professeurs qui dispensons ce cours, de nous occuper de tout. Si l’on nous avait confié cette tâche, nous l’aurions sans doute remplie, car nous croyons en la liberté, la vérité et le droit de tout un chacun de décider pour soi-même. Je ne vois pas pourquoi nous n’aurions pas aidé ces enfants à être différents et respecté leur choix de ne pas participer à ce cours. Tout cela est arrivé en l’absence d’une formule organisationnelle proposée par le ministère de l’Education. »



    Une fois achevé le débat sur l’éducation religieuse, d’autres débats suivront peut-être autour de certaines autres disciplines optionnelles qui pourraient être étudiées dans l’enseignement primaire et secondaire de Roumanie. ( trad: Mariana Tudose)

  • A la une de la presse roumaine – 10.03.2015

    A la une de la presse roumaine – 10.03.2015

    Sujets divers dans la presse roumaine ce mardi, qui évoque notamment la visite à Bucarest du ministre allemand des Affaires Etrangères, Frank Walter Steinmeier, les conseils qu’un magistrat français donne aux autorités roumaines et l’avenir des heures de religion dans les écoles publiques.