Tag: economie

  • 15.03.2025

    15.03.2025

    Ukraine – Le président roumain par intérim, Ilie Bolojan, participe ce samedi à une vidéoconférence organisée par le Premier ministre britannique Keir Starmer, à la suite du sommet du 2 mars à Londres, au cours duquel les États participants se sont mis d’accord sur un plan en quatre points visant à instaurer une paix durable en Ukraine. Des dirigeants de plusieurs pays européens, de l’Ukraine, de l’OTAN, de la Commission européenne, du Canada et de l’Australie ont annoncé leur participation à cette réunion virtuelle. Les participants souhaitent clarifier la manière dont ils peuvent contribuer en cas de cessez-le-feu avec la Russie.

     

    Notation – L’agence de notation Moody’s maintient la note souveraine de la Roumanie, recommandée pour l’investissement, mais a révisé ses perspectives à la baisse. Ces dernières sont donc passées de stables à négatives. Moody’s indique que le déficit budgétaire devrait rester élevé cette année, à 7,7 % du PIB, en l’absence de nouvelles mesures de réforme fiscale et de réduction des dépenses. Le rapport de l’agence indique que la Roumanie est également exposée à un risque géopolitique en raison de sa proximité avec la guerre en Ukraine. Moody’s est la seule des trois grandes agences à avoir une perspective stable sur la note souveraine de la Roumanie. Fitch et Standard & Poor’s ont déjà émis une perspective négative, ce qui confère à la Roumanie un statut désavantageux, peu recommandé pour les investissements.

     

    Elections – C’est aujourd’hui le dernier jour pour soumettre les candidatures aux élections présidentielles roumaines de mai au Bureau électoral central. Deux candidats indépendants – l’actuel maire de Bucarest, Nicușor Dan, et l’ancien Premier ministre social-démocrate Victor Ponta – se sont déjà vu confirmer leur candidature. Ils sont rejoints par Crin Antonescu, qui se présente au nom de l’Alliance pour le progrès de la Roumanie, composée des partis actuellement au pouvoir, à savoir le PSD, le PNL et l’UDMR. Le Bureau électoral central a également validé les candidatures de la présidente de l’USR (opposition), Elena Lasconi, et du leader du parti d’extrême droite AUR, George Simion. Cependant, parmi les candidats rejetés figure l’indépendant d’extrême droite et pro-russe Călin Georgescu, arrivé en tête des options de vote des Roumains lors des élections présidentielles de l’hiver dernier, annulées par la Cour constitutionnelle, suite à des soupçons d’ingérence étrangère. Les juges de la Cour ont estimé que les irrégularités qui ont été attribuées à Călin Georgescu lors des élections de 2024 avaient implicitement affecté son droit à se présenter aux nouvelles élections de mai. Le 20 mars, les candidatures deviendront définitives et le 22 mars, l’ordre dans lequel elles figureront sur le bulletin de vote sera décidé. La campagne pour l’élection présidentielle commence le 4 avril et se termine le 3 mai au matin. Le premier tour aura lieu le 4 mai et le second – si nécessaire – le 18 mai.

     

    Automobile – L’usine Otosan Ford de Craiova (sud) a livré vendredi les premiers véhicules entièrement électriques produits en Roumanie. Présent lors de la présentation des nouveaux modèles, le Premier ministre roumain Marcel Ciolacu a déclaré que le constructeur automobile roumain est actuellement l’une des entreprises les plus importantes du pays, grâce à son rôle clé dans la croissance des exportations roumaines. Ford Otosan, l’un des plus grands fabricants de véhicules utilitaires en Europe, est détenu par Ford Motor Company (41 %) et Koç Holding of Turkey (41 %), les 18 % d’actions restantes étant placées à la bourse d’Istanbul. Ces dernières années, un demi-milliard d’euros a été investi dans l’usine de Craiova, la transformant en l’un des sites de production automobile les plus avancés et les plus flexibles d’Europe.

     

    Arc de triomphe – À partir d’aujourd’hui, l’Arc de triomphe de Bucarest est ouvert en permanence aux touristes, ainsi qu’aux habitants de la capitale passionnés d’histoire et de culture. Le programme sera ouvert du mardi au dimanche entre 10h00 et 18h00. L’Arc de triomphe est un monument symbolique de la victoire de l’armée roumaine lors de la Première Guerre mondiale. De vendredi à dimanche prochain, la cour et l’intérieur du palais de Cotroceni, siège de la présidence roumaine, seront ouverts au public, qui pourra se promener dans les jardins ou entrer dans l’église située sur le terrain. Le public pourra également visiter la zone du palais où se déroulent les réunions officielles. Les soldats du bataillon de garde, présents tous les week-ends, constitueront un point d’attraction, de même que la fanfare qui jouera dans la cour du palais.

     

    Météo – La Roumanie connaît ce samedi une chaleur exceptionnelle pour la saison, avec des températures qui pourraient atteindre 31°C dans le sud-est du pays, soit 15 à 18 degrés au-dessus des normales saisonnières. Toutefois, ce pic de chaleur sera de courte durée. Dès aujourd’hui, un rafraîchissement s’amorce dans l’extrême nord et le nord-ouest, annonçant un net changement de temps. D’ici mardi, le mercure chutera drastiquement, avec des maxima oscillant entre 0 et 9°C, notamment dans le centre du pays où un froid glacial s’installera. Ce refroidissement s’accompagnera d’averses : un avertissement de niveau jaune est en vigueur pour des précipitations attendues dès ce samedi dans l’ouest, le centre, le nord et les zones montagneuses, avant de s’étendre à l’ensemble du territoire dimanche. 21 degrés et un ciel voilà aujourd’hui à Bucarest

  • La Roumanie face à une aggravation de son déficit commercial

    La Roumanie face à une aggravation de son déficit commercial

    Le déficit commercial de la Roumanie a enregistré une envolée préoccupante de 38,5 % en janvier 2025 par rapport à la même période l’année précédente, dépassant ainsi les 40,8 milliards d’euros, selon les dernières données de l’Institut national de la statistique. Cette détérioration s’explique par une croissance déséquilibrée des échanges : si les exportations ont progressé de 2,4 %, les importations ont bondi de plus de 10 %. En 2024, la Roumanie avait exporté des marchandises pour un total de 92,6 milliards d’euros, tandis que ses importations atteignaient 133,4 milliards d’euros, creusant ainsi un écart commercial toujours plus large.

     

    Selon Vladimir Alexandrescu, chef de cabinet du président de l’Institut national de la statistique, les principaux partenaires commerciaux de la Roumanie restent l’Allemagne et l’Italie, qui représentent ensemble près d’un tiers du commerce total du pays. Côté importations, la Chine détient le plus grand déficit bilatéral, représentant 5,4 % du total. Parmi les secteurs les plus vulnérables figure le commerce des produits agricoles et alimentaires, où la Roumanie continue d’exporter majoritairement des matières premières, tout en important des produits finis. Vladimir Alexandrescu :

     

    « En 2024, les exportations ont atteint 6,5 milliards d’euros, contre 11,4 milliards d’euros d’importations, générant un déficit de près de 5 milliards d’euros. Pourtant, avec ses ressources naturelles, la Roumanie pourrait inverser cette tendance, à condition d’opérer une mutation dans la structure de ses échanges. Il est impératif de dépasser le stade où nous exportons des produits agricoles bruts pour importer des produits transformés. Par tradition, la Roumanie dispose d’un potentiel considérable dans ce domaine. »

     

    Malgré ce tableau contrasté, la Roumanie enregistre également des excédents commerciaux. Fait surprenant, son premier partenaire bénéficiaire est le Royaume-Uni, qui représente 1,6 % du total des excédents, suivi par la République de Moldova et les États-Unis.

     

    Une dépendance accrue aux importations

     

    Les données statistiques confirment également une dépendance croissante de l’économie roumaine vis-à-vis des importations complémentaires, notamment en matière de matières premières, de matériaux et de sous-ensembles, souligne Mihai Ionescu, président exécutif de l’Association nationale des exportateurs et importateurs de Roumanie. Selon lui, un autre défi majeur réside dans le manque de financement alloué par l’exécutif pour soutenir la présence des entreprises roumaines sur la scène internationale. Mihai Ionescu :

     

    « Cette année, nous avons épuisé l’ensemble des fonds destinés à financer la participation des entreprises aux foires et expositions internationales. Depuis juin dernier, il n’y a plus de budget disponible, alors que près de 100 événements internationaux étaient prévus, notamment l’Exposition universelle d’Osaka. Sans un déblocage urgent de ce programme, plus aucune entreprise ne pourra représenter la Roumanie à l’étranger, ce qui ne fera qu’aggraver le déficit commercial. »

     

    Ce dernier a également insisté sur la nécessité pour le gouvernement de réorienter les aides d’État et les fonds européens vers les secteurs capables de réduire durablement le déséquilibre de la balance commerciale. Une stratégie plus proactive permettrait ainsi de renforcer la compétitivité des entreprises roumaines sur les marchés internationaux et d’atténuer la pression exercée par l’augmentation des importations.

  • Les avantages d’une appartenance européenne

    Les avantages d’une appartenance européenne

    En janvier dernier, la Roumanie a marqué 17 années depuis son adhésion à l’UE. A cette occasion, un sondage INSCOP montrait que 9 Roumains sur 10 s’opposent à une potentielle sortie de leur pays du bloc communautaire, un pourcentage supérieur à celui de 72% enregistré en 2022.

     

    De plus en plus de Roumains font confiance à l’UE

    Intitulé « La Roumanie entre le sentiment national et celui européen à l’époque de la désinformation. Patriotisme économique, valeurs et conspirations » et commandé par l’organisation Funky Citizens, le sondage a montré un nombre à la hausse des Roumains qui font confiance à l’UE, 67% en 2025 à la différence de 56% en 2022. Il s’agit de la première enquête menée suite au séisme qui a secoué en décembre, la scène politique roumaine, quand la Cour Constitutionnelle a décidé d’annuler les élections présidentielles. Comme s’il voulait répliquer aux dénigrateurs, assez nombreux, des institutions européennes, le responsable roumain des Investissements et des Projets européens, Marcel Bolos, affirme dans un article paru sur Facebook „qu’à une époque où les voix extrémistes essaient de minimiser les bénéfices de notre appartenance à l’UE, il faut que le pays comprenne que le développement reste une question pragmatique, sans rapport avec une bonne dose de fierté naïve. La Roumanie ne s’est pas épanouie par hasard, d’un coup, et surtout elle ne l’a pas fait en rejettant des opportunités.”

     

    Plus de 100 milliards d’euros alloués par l’UE à la Roumanie

    Depuis son adhésion européenne, la Roumanie a reçu plus de 100 milliards d’euros de fonds européens, a ajouté Marcel Bolos, tout en précisant que ce financement a été le moteur qui a changé fondamentalement la structure de l’économie nationale. Aux dires du ministre roumain des Investissements et des Projets européens, la Roumanie n’est plus une économie périphérique, mais un pays qui rattrape les décalages et dont le PIB par tête d’habitant a surclassé ceux affichés par la Pologne, la Hongrie, la Croatie et la Grèce. Cet indicateur essentiel de notre niveau de vie „dit beaucoup sur la Roumanie où la valeur des investissements réalisés approche celle du PIB au moment de l’intégration européenne du pays. C’est une preuve d’inconscience de montrer du doigt le bloc communautaire, car le fait de se trouver au meilleur moment de notre développement est dû à notre appartenance européenne et euro-atlantique” a encore précisé le ministre roumain. Et lui d’ajouter que les fonds européens qu’elle s’est vu attribuer ces deux dernières décennies, la Roumanie les a investis dans des projets d’infrastructure, comme par exemple la construction de presque 900 kilomètres d’autoroutes et de voies rapides ou le raccordement de plus de deux millions de ménages aux réseaux de canalisation. Selon Marcel Bolos, les subventions ont permis le développement d’une centaine de milliers de compagnies,  la rénovation des milliers d’écoles et d’hôpitaux, la création de nouveaux emplois et la mise en place de nouveaux projets d’investissements.

     

    Un rythme accéléré des investissements en 2024

    D’ailleurs, par rapport à 2007, année de son adhésion européenne, la Roumanie a connu en 2024 un rythme annuel trois fois plus accéléré des investissements privés dans l’économie, en passant de quelque 20 milliards d’euros à plus de 70 milliards d’euros. En l’absence de cet argent européen, le pays aurait resté bloqué dans un cycle de sous-développement éternel, obligé de se limiter à un budget national insuffisant et donc de renoncer aux investissements stratégiques, a précisé M. Bolos, avant de conclure „une chose est sure et certaine: l’UE a été et continue d’être notre partenaire de développement. Par son appartenance au bloc communautaire, la Roumanie a choisi le progrès”.

  • Inflation en Europe : la Roumanie toujours dans le top trois

    Inflation en Europe : la Roumanie toujours dans le top trois

    L’Office statistique européen a récemment publié des données révélant un changement notable dans le classement des taux d’inflation annuels moyens au sein de l’Union européenne. Après avoir occupé pendant dix mois consécutifs la première place de ce classement indésirable, la Roumanie a été dépassée en janvier 2025 par la Hongrie, qui affiche désormais un taux d’inflation de 5,7 %. La Roumanie suit de près avec 5,3 %, tandis que la Croatie se positionne en troisième place avec 5 %.

     

    Tendances générales de l’inflation dans l’UE

     

    Au niveau de l’Union européenne, le taux moyen de variation des prix à la consommation, calculé sur les 12 derniers mois, a légèrement augmenté, passant de 2,7 % en décembre 2024 à 2,8 % en janvier 2025. Dans la zone euro, cette hausse est passée de 2,4 % à 2,5 % sur la même période. Ces chiffres restent au-dessus de l’objectif d’inflation de 2 % fixé par la Banque centrale européenne, considéré comme optimal pour une croissance saine de l’Union.

     

    En Roumanie, une inflation en légère baisse

     

    Selon l’Institut national des statistiques, la Roumanie a enregistré une diminution de son taux d’inflation annuel, passant de 5,14 % en décembre 2024 à 4,95 % en janvier 2025. Cette baisse est principalement attribuée à une augmentation plus modérée des prix des denrées alimentaires (+4,54 %), des biens non alimentaires (+4,60 %) et des services (+6,54 %). Malgré cette tendance à la baisse, la Banque nationale de Roumanie (BNR) a révisé à la hausse ses prévisions d’inflation pour la fin de l’année, les portant de 3,5 % à 3,8 %. Le gouverneur de la BNR, Mugur Isărescu, anticipe une trajectoire fluctuante de l’inflation au cours du premier semestre 2025, suivie d’une légère diminution. Cependant, il estime que le taux ne descendra pas en dessous de 3,5 % avant le premier trimestre 2026.

     

    « Le pays entre dans une période de pénurie de la demande, alors voyons ce qu’il en est. L’important est qu’en la combinant avec la politique fiscale et la politique monétaire, cette nouvelle situation ne conduise pas à la récession. Si la croissance économique repose principalement sur l’investissement et en particulier sur l’absorption des fonds européens, nous pensons que cela peut être évité et que nous pouvons avoir une inflation en baisse. Il s’agit d’une croissance économique – pas très importante, mais une croissance tout de même. » a conclu le gouverneur de la BNR

     

    Défis et perspectives économiques pour la Roumanie

     

    Mugur Isărescu a également mis en évidence que la Roumanie est sur le point d’entrer dans une période de demande insuffisante, ce qui pourrait avoir un double impact : une pression à la baisse sur l’inflation, mais aussi un risque potentiel pour la croissance économique. Il a insisté sur l’importance de combiner judicieusement les politiques fiscales et monétaires pour éviter une récession. Selon lui, une croissance économique, même modeste, pourrait être soutenue par des investissements accrus et une meilleure absorption des fonds européens.

     

    Par ailleurs, le gouverneur a souligné que l’évolution future de l’inflation est entourée de risques et d’incertitudes, tant internes qu’externes. Parmi les facteurs internes, l’année électorale pourrait engendrer des tensions politiques et sociales. Sur le plan externe, une éventuelle guerre commerciale entre les États-Unis et l’Union européenne pourrait avoir des répercussions négatives significatives sur l’économie roumaine.

     

    Dans ce contexte, la décision du gouvernement roumain de faire de l’absorption des fonds européens une priorité absolue est perçue positivement. La relance des investissements est également considérée comme cruciale pour soutenir la croissance économique et maîtriser l’inflation. La Banque centrale de Roumanie prévoit un taux d’inflation annuel de 3,1 % d’ici la fin de l’année 2026.

  • Un nouveau mandat de Donald Trump à la Maison Blanche

    Un nouveau mandat de Donald Trump à la Maison Blanche

    Le retour de Donald Trump à la Maison Blanche pour son second mandat a été suivi de près par les analystes friands de comprendre le nouveau cours que prendra la politique américaine. Une politique annoncée par le slogan « Let’s make America great again », tel qu’avait été le début du discours d’investiture de Donald Trump. Et, en effet, ses partisans tout comme ses détracteurs n’ont pas eu à attendre longtemps. Au-delà de la lutte contre l’inflation et des engagements en matière de défense, le président américain a signé un décret compliquant les démarches administratives pour les personnes transgenres et non-binaires en les empêchant d’accéder à la transition de genre hormonale. Un autre texte ordonne la fin de tout programme de diversité et d’inclusion au sein du gouvernement fédéral. Pour lutter contre l’immigration illégale, le président a signé un ordre exécutif qui prévoit le déploiement de 1 500 militaires supplémentaires à la frontière avec le Mexique, une mesure qui fait suite à des décisions prises juste après son investiture, dont la déclaration d’un état d’urgence à la frontière sud des Etats-Unis. Dans la même veine, dorénavant, la nationalité américaine ne sera plus octroyée automatiquement aux enfants nés sur le sol américain, en étant exclus les enfants issus des parents illégaux. Enfin, pour protéger l’industrie américaine, Donald Trump a dès le début de son mandat lancé une analyse des partenariats commerciaux avec ses voisins, menaçant le Canada et le Mexique des droits de douane de 25% à partir du 1er février. Au niveau international, les Etats-Unis se sont retirés de l’OMS et, à nouveau, de l’Accord de Paris sur le climat. Des mesures qui font frissonner certains. Iulia Joja, professeur à l’Université Georgetown explique :

     

    « Trump entend semble-t-il vouloir redorer le blason américain, fut-ce en mettant à mal ses alliés et la politique étrangère et de sécurité internationale. Mais la vision de Trump est une vision transactionnelle, une vision du court terme qui vise à engranger des résultats pour la durée de son mandat présidentiel. A long terme en revanche, sa politique risque de coûter cher aux Etats-Unis. Mais Trump ne pense pas en ces termes. Malgré tout, il n’est pas sûr qu’à court terme, la politique de taxation des biens importés de Chine et d’autres pays qu’il entend mener ne fassent que des heureux. Car cela se traduira en vérité par une hausse des prix sur le marché américain. »

     

    En Europe, l’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche augmente les craintes de voir les relations transatlantiques mises sous pression. Invité à s’exprimer à ce sujet au micro de Radio Roumanie, le chef de la diplomatie de Bucarest, Emil Hurezeanu, explique :

     

    « Il n’est pas exclu de constater un changement de perspective de la part des décideurs américains. Néanmoins, les intérêts géopolitiques des Etats-Unis ne peuvent ignorer le partage des valeurs et des intérêts que ce pays a avec ses alliés traditionnels que sont les Européens. Certes, il se puisse que le centre d’intérêt des Etats-Unis se déplace vers le Pacifique, vers la Chine. Mais cet espace économique puissant, riche de ses 400 millions d’habitants, que constitue l’UE, ne pourra pas être ignoré par les décideurs américains ».   

     

    Pour ce qui est de l’issue de la guerre en Ukraine qu’avait constitué un cheval de bataille pour la campagne présidentielle de Donald Trump, elle demeure toujours incertaine, selon le chef de la diplomatie de Bucarest :

     

    « L’issue de la guerre en Ukraine demeure encore et toujours incertaine. L’UE a aidé l’Ukraine avec plus de 150 milliards de dollars, les Etats-Unis ont fourni 180 milliards jusqu’à l’heure actuelle. Mais au-delà du coût financier, il existe une mise géopolitique, des intérêts à long terme, des intérêts vitaux pour les Etats-Unis. Car une éventuelle victoire de la Russie risquerait de rabattre les cartes aux niveaux régional et international d’une manière extrêmement dangereuse. Le président Trump a fait la promesse de conclure la paix. Il faudrait voir dans quelle mesure cette volonté se traduira dans les faits. Il a nommé pour l’instant un nouvel envoyé spécial pour l’Ukraine et la Russie, un général à la retraite qui dispose d’une expertise respectable et considérable en ce domaine et qui a depuis toujours eu à cœur de défendre les intérêts traditionnels des alliés occidentaux des Etats-Unis. Et puis, la diplomatie américaine demeure puissante et elle aura aussi son mot à dire à ce sujet, peu importe les changements opérés à sa tête ».   

     

    Quoi qu’il en soit, si dans son discours d’investiture Donald Trump a évité de mentionner les crises de sécurité actuelles, dont notamment les guerres d’Ukraine et du Moyen-Orient, il a annoncé la couleur de pacificateur et d’unificateur de son mandat. « Nous allons mesurer nos victoires non tant à l’aune des guerres que nous allons gagner que des traités de paix que nous allons conclure et, surtout, à l’aune des guerres que nous allons savoir éviter », a souligné Donald Trump. Un discours qui, fait notable, a fait également fi de la traditionnelle rivalité des Etats-Unis avec la Chine.

    (Trad. Ionut Jugureanu)

     

  • Croissance significative du PIB en Roumanie

    Croissance significative du PIB en Roumanie

    Le produit intérieur brut (PIB) par habitant de la Roumanie a dépassé celui de la Pologne, selon les données présentées par Ionuț Dumitru, professeur à l’Académie d’études économiques de Bucarest. Intervenant lors d’une conférence organisée par la confédération patronale Concordia, l’expert a souligné que cette avancée économique plaçait la Roumanie non seulement devant la Pologne, le plus grand pays de la région, mais aussi devant d’autres voisins comme la Hongrie, la Bulgarie, la Slovaquie, la Croatie et la Grèce.

     

    Une croissance rapide portée par plusieurs facteurs

    L’essor économique roumain repose sur plusieurs éléments clés : des investissements étrangers conséquents, une politique fiscale attractive et un développement accéléré de secteurs stratégiques. À cela s’ajoute une hausse marquée des salaires ces dernières années. L’inflation élevée, accentuée par la montée des coûts post-pandémie, a favorisé une progression rapide du PIB nominal par habitant, qui a affiché une croissance annuelle moyenne de 11 % sur les cinq dernières années.

     

    Le taux unique d’imposition, un levier efficace ?

    D’après les dernières données, le PIB par habitant de la Roumanie dépasse désormais 80 % de la moyenne européenne, rapprochant ainsi le pays des standards de l’Europe de l’Ouest. Le taux unique d’imposition sur les salaires aurait joué un rôle positif dans cette dynamique, selon une étude commandée par Concordia et menée par des experts de l’Académie des études économiques. Les spécialistes estiment qu’un passage à un impôt progressif n’augmenterait pas significativement les recettes budgétaires. Pour Ionuț Dumitru, le système d’imposition forfaitaire demeure l’un des rares avantages compétitifs dont dispose encore la Roumanie face aux autres économies de la région.

     

    Les entrepreneurs prônent un cadre fiscal stable et durable

    La réforme fiscale reste avant tout une décision politique, souvent influencée par des considérations idéologiques plus que par des analyses chiffrées, estime le professeur Dumitru. Selon lui, la Roumanie pourrait envisager une imposition progressive lorsqu’elle aura atteint un niveau de richesse comparable aux pays occidentaux. Radu Burnete, directeur exécutif de Concordia, a pour sa part affirmé que le monde des affaires souhaitait maintenir le taux forfaitaire, tandis que Dan Șucu, président de l’organisation, a insisté sur la nécessité d’un cadre fiscal stable et prévisible, garant de la prospérité économique à moyen et long terme.

     

    Le défi des réformes structurelles

    « Avec une fiscalité sur le travail dépassant 40 % en Roumanie, toute hausse des impôts impacterait négativement les revenus des citoyens, la consommation et, par conséquent, le PIB », a averti Dan Șucu dans une déclaration de Concordia. Selon lui, le déficit budgétaire ne pourra être comblé par une augmentation des impôts, et encore moins par un système progressif. Seules des réformes structurelles, visant une meilleure efficacité de l’administration et une optimisation du recouvrement fiscal, permettront de garantir une gestion budgétaire plus saine.

     

    Dans ce contexte, les milieux économiques plaident pour une modernisation des institutions et une simplification des procédures fiscales, plutôt que pour une hausse de la pression fiscale. La nécessité d’une réforme en profondeur, touchant notamment l’efficacité de l’État et la transparence des dépenses publiques, apparaît ainsi comme un enjeu clé pour assurer la stabilité économique et poursuivre la convergence avec les économies occidentales.

  • 04.02.2025 (mise à jour 1)

    04.02.2025 (mise à jour 1)

    Banque mondiale – La Roumanie est « un pays politiquement et économiquement sûr et stable », orienté vers les investissements et les réformes, a affirmé mardi le Premier ministre roumain, Marcel Ciolacu, lors d’une rencontre avec des représentants de la Banque mondiale à Bucarest. Selon un communiqué publié par l’Exécutif, Bucarest considère la Banque mondiale comme un partenaire dans ses objectifs et continue à compter sur le financement et l’expertise offerts par le groupe. Au cours de la réunion, les projets dans les domaines de la santé et de la gestion des urgences développés en partenariat ont été analysés. Les représentants de la Banque mondiale ont salué le plan de réforme du gouvernement et l’accent mis sur les investissements, notant que la Roumanie est un partenaire solide et résilient : « Je suis convaincu qu’ensemble nous continuerons à mettre en œuvre les projets en cours et à élargir le portefeuille avec de nouveaux investissements dans l’énergie, la transition verte, les infrastructures et d’autres domaines présentant un potentiel de croissance », a déclaré Eugene Rhuggenaath, directeur exécutif de la Banque mondiale. Les représentants de l’institution ont également salué le soutien de la Roumanie aux pays voisins, la République de Moldova et l’Ukraine, et sa contribution à la stabilité de la région.

     

    Commission européenne – Le président Klaus Iohannis a souligné mardi, lors de sa rencontre avec la vice-présidente exécutive de la Commission européenne, Roxana Mînzatu, le rôle essentiel de l’éducation dans la lutte contre la désinformation et la manipulation et dans le renforcement de la résilience démocratique des sociétés européennes. Selon un communiqué de presse de l’administration présidentielle, la dimension sociale des politiques de l’Union européenne, l’augmentation de la compétitivité globale de l’UE, la stratégie de l’Union dans les domaines de la préparation et de la résilience aux défis, les approches de l’UE en matière d’éducation et l’implication du système éducationnel roumain dans le contexte européen figuraient parmi les sujets à l’ordre du jour des discussions à Bucarest. La vice-présidente exécutive de la Commission européenne a, à son tour, présenté les priorités de la nouvelle Commission, y compris dans les domaines de l’emploi, des droits sociaux et des programmes d’éducation financés par l’UE en Roumanie, ainsi que de la préparation à la crise. Lundi et mardi à Bucarest, Roxana Mînzatu a également discuté avec le premier ministre roumain, Marcel Ciolacu, le président du Sénat, Ilie Bolojan, et le président de la Chambre des députés, Ciprian Șerban, des priorités européennes et nationales, en mettant l’accent sur l’éducation, le marché du travail, la cohésion sociale et la gestion des fonds européens.

     

    Budget – Les parlementaires roumains ont examiné mardi les projets du budget public et de la Sécurité sociale. L’opposition a avancé plus d’un millier d’amendements qui seront débattus dans les commissions parlementaires de spécialité. Le ministre des Finances, Tánczos Barna, a expliqué que le projet du gouvernement se visait à faire baisser des dépenses et à encourager les investissements, qui se verront allouer une enveloppe record de près de 30 milliards d’euros afin de permettre au pays de respecter la cible de déficit de 7 % du PIB. Adopté par le gouvernement à la fin de la semaine dernière, le projet du budget public 2025 table sur une croissance économique de 2,5% et un taux moyen d’inflation de 4,4%. Les débats et le vote du Parlement s’annoncent sans surprise puisque les élus des partis de la coalition au pouvoir sont majoritaires.

     

    Défense – La défense européenne sans les États-Unis “ne fonctionnera pas”, a déclaré le secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte, lors d’une réunion informelle des leaders européens à Bruxelles, consacrée à des sujets de défense. Le responsable de l’Alliance a mis en avant l’importance du partenariat OTAN-UE, en affirmant que la sécurité européenne repose sur la liaison transatlantique. L’ancien premier ministre hollandais a plaidé pour l’augmentation du budget de la défense et de la production militaire. Le président roumain, Klaus Iohannis, a déclaré à son tour que les industries européennes de la défense devraient renforcer leur collaboration. Il a également réitéré le fait que la Roumanie n’est pas l’adepte d’une défense européenne séparée.

     

    Douanes – L’Autorité douanière roumaine a démarré des procédures de surveillance en temps réel des moyens de transport à l’aide des scellés intelligents mis en place par des équipes mobiles d’inspecteurs de douanes agissant dans le cadre du Système national RO e-Scellé. Ce système décourage les fraudes puisqu’il rend transparent tout le processus de transport. Equipés de capteurs qui recueillent des informations cruciales ces scellés permettent la surveillance en temps réel des moyens de transport et donc, si c’est le cas, l’intervention rapide des équipes mobiles pour sanctionner les fraudes douanières et fiscales et la manipulation frauduleuse des marchandises.

     

    Eglise – L’Eglise orthodoxe roumaine a fêté ce mardi un siècle depuis qu’elle s’est vu accorder le titre de Patriarcat. Selon le patriarche Daniel, « cet anniversaire n’est pas qu’une célébration du passé, mais aussi un appel à la reconnaissance des mérites de nos ancêtres et du rôle de l’Eglise dans la vie du peuple roumain. A son tour, le chef de l’Etat, Klaus Iohannis, a affirmé que l’année du centenaire du Patriarcat roumain marque un moment de grande importance historique pour toute l’Eglise Orthodoxe roumaine et pour les fidèles de Roumanie et de la diaspora roumaine. Les experts rappellent que le Patriarcat orthodoxe roumain a été fondé le 4 février 1925 dans un contexte historique marqué par la Grande Union de 1918.

     

    Météo – En Roumanie, les températures seront proches des normales saisonnirères, bien que légèrement plus élevées dans l’ouest et le sud du pays.  Le ciel sera variable dans l’ouest et le sud-ouest du pays. Les maximas seront comprises entre moins 2 et 8 degrés. 2 degrés et un ciel variable aujourd’hui à Bucarest

  • Les priorités de la politique étrangère roumaine.   

    Les priorités de la politique étrangère roumaine.   

    L’Union européenne comprend que la Roumanie reste un État fort et stable avec des priorités alignées sur celles de l’Europe, a déclaré la vice-présidente exécutive de la Commission européenne chargée des droits sociaux et des compétences, des emplois de qualité et de l’état de préparation, Roxana Mînzatu, après sa réunion mardi avec le ministre des Affaires étrangères, Emil Hurezeanu, à Bruxelles. Les deux responsables ont parlé du maintien du soutien au processus d’élargissement de l’UE, de la poursuite du soutien à l’Ukraine et à la République de Moldavie, du développement d’une vision stratégique pour la mer Noire, de la promotion des objectifs de convergence et de cohésion dans les négociations sur le futur cadre financier pluriannuel après 2027, ou du renforcement de l’action européenne dans le domaine de la défense.

     

    L’Europe est plus puissante si la Roumanie est plus puissante

     

    Roxana Mînzatu, évoque les sujets de la réunion avec le chef de la diplomatie roumaine: « Nous avons parlé de ce que c’est la force de l’Europe par la force de la Roumanie et non seulement, depuis la perspective de la sécurité du flanc est, de la sécurité énergétique.  L’Union européenne comprend qu’elle est plus puissante si la Roumanie est puissante. Nous avons également évoqué le rôle de la Roumanie dans l’appui aux Etats candidats et spécialement la République de Moldova, l’Ukraine. Il est très important de regarder la manière dont nous soutenons les efforts des Etats candidats. Et la Roumanie joue un rôle clé à cet égard. » a déclaré la vice-présidente de la Commission européenne. Un des sujets évoqués dans le cadre de la réunion a visé l’industrie automobile, un secteur vital pour la Roumanie, conformément à la responsable européenne « Je serais une partie de cet effort de soutenir les industries à créer de nouveaux emplois et à développer de nouveaux investissements en Europe » a assuré Roxana Mînzatu.

     

    Les deux responsables ont également parlé du Plan d’industrialisation verte, que la Commission européenne lancera bientôt, et de la manière dont la Roumanie peut contribuer, mais aussi bénéficier de priorités claires au sein de ce mécanisme. « Notre intérêt est que la Roumanie soit une présence bien développée et solide sur les écrans des intérêts directs de l’Union européenne » – a déclaré, à son tour, Emil Hurezeanu. Il a ajouté que l’Union préparait des plans, des idées et des documents stratégiques et que la Roumanie avait des intérêts spécifiques à cet égard. Il s’agit, dit-il, de projets visant la mer Noire, la République de Moldova ou encore le budget pluriannuel de la période 2028 – 2034.

     

    Une réunion aussi avec le chef de l’OTAN

     

    A Bruxelles, Emil Hurezeanu a participé au Conseil des affaires étrangères et a rencontré le secrétaire général de l’OTAN Marc Rutte. Le ministre a rappelé le soutien à la souveraineté, à l’intégrité et à l’indépendance de l’Ukraine et a souligné l’importance de poursuivre le soutien pluridimensionnel de l’UE à cet État voisin. Il a également réitéré le soutien de la Roumanie aux parcours européens de l’Ukraine et de la République de Moldavie. Le ministre roumain a parlé au chef de l’OTAN des développements sécuritaires sur le flanc oriental, avec un accent particulier sur la région de la mer Noire et le renforcement continu de la dissuasion et de la défense des Alliés. Emil Hurezeanu a souligné la contribution de la Roumanie à la sécurité euro-atlantique et l’engagement profond de la société roumaine envers les valeurs démocratiques.

  • Standard & Poor’s déclasse la note de la Roumanie

    Standard & Poor’s déclasse la note de la Roumanie

    Pour la Roumanie et ses perspectives économiques et financières, l’année 2025 s’aligne sur les mêmes tendances que celles enregistrées en fin d’année dernière : l’agence de notation financière Standard & Poor’s a confirmé la note de  « BBB – » accordée à la Roumanie, dernier échelon de la catégorie recommandée aux investisseurs. L’agence a aussi révisé les perspectives économiques qui passent de stables à négatives. À la fin de l’année dernière, Fitch avait également revu à la baisse la perspective de la note de crédit à long terme de la Roumanie en devises étrangères, alors que cette dernière avait précédemment maintenu sa note BBB-. 

     

    Le contexte économique et politique a pesé dans la balance

     

    Standard & Poor’s signale que l’environnement politique fragmenté et incertain est susceptible de retarder le programme d’assainissement budgétaire du gouvernement. Les experts de l’agence rappellent que toutes les dépenses importantes effectuées avant les élections ont poussé le déficit du pays à près de 8,7 % du PIB, un score bien supérieur à leurs attentes et indique qu’il est difficile de contrôler les coûts dans une économie qui ralentit. Les experts estiment également que des politiques budgétaires plus souples maintiendront les déficits des comptes à un niveau élevé et qu’ils seront de plus en plus financés par des flux générateurs de dette, ce qui exposera le pays à des chocs de confiance de la part des investisseurs étrangers. 

     

    Réaction du ministre roumain des Finances 

     

    Dans une première réaction, le ministre roumain des Finances Tánczos Barna a déclaré que le changement de perspective de l’agence de notation montre que des mesures sont nécessaires pour réduire le déficit budgétaire, celles du vote d’un budget frugal et de la mise en place d’un État plus léger. « La Roumanie est toujours recommandée aux investisseurs comme un pays sûr. Les décisions prises par le gouvernement pour réduire le déficit budgétaire et renforcer la croissance économique doivent être mises en œuvre rapidement, sous la forme déjà convenue avec nos partenaires européens », a écrit le ministre sur sa page Facebook. Il a souligné que le budget de cette année, qui sera soumis à l’approbation du Parlement très prochainement, renforce cette approche de la gestion des deniers publics. Si l’évolution de l’économie devait confirmer les craintes des agences de notation et la perte de la note “stable”, cela augmenterait les coûts d’emprunt de la Roumanie.  

     

    Le gouvernement a déjà opéré un virage à 180° à la fin 2024

     

    Cependant, à la fin de l’année dernière, le nouveau gouvernement de coalition PSD – PNL – UDMR a adopté une ordonnance d’urgence reflétant la volonté de réduire drastiquement toutes les dépenses inutiles, en particulier dans les domaines de l’administration, du gouvernement central et des collectivités locales, afin de réduire les déficits. Le gouvernement a également gelé les salaires et les pensions, dont l’indexation aurait entraîné le budget sur une pente dangereuse. Ces mesures ont déjà déclenché une vague de mécontentement parmi certaines catégories de fonctionnaires, de sorte que le gouvernement de coalition sera mis à rude épreuve sur le plan social. De plus, 2025 est aussi, par la force des choses, devenue une année électorale, tout comme l’a été 2024. En mai, les Roumains voteront à nouveau pour un nouveau président, après que la Cour constitutionnelle a annulé l’élection présidentielle de décembre dernier au motif que le processus électoral était entaché d’irrégularités.

  • 21.01.2025 (mise à jour à 20 h)

    21.01.2025 (mise à jour à 20 h)

    Elections – A Bucarest, l’Autorité électorale permanente a fait savoir que les partis pouvaient commencer à collecter des signatures pour les candidats qui les représenteront aux élections présidentielles de mai prochain. Les signatures ne peuvent être ramassées que sous forme physique et un électeur peut soutenir plusieurs candidats. En outre, à la fin de la liste, la personne qui l’a dressé est tenue de remplir une déclaration sous serment attestant la véracité des signatures des partisans. La coalition gouvernementale (PSD, PNL, UDMR) n’est cependant pas encore entrée en période électorale et les sociaux-démocrates et les libéraux n’ont pas encore pris la décision finale de soutenir – oui ou non –  l’ancien président du PNL, Crin Antonescu, en tant que candidat commun. Entre temps, la direction du PSD a validé de principe ce mardi la candidature de Crin Antonescu à l’élection présidentielle. Il a également été décidé de convoquer le 2 février le Congrès du PSD pour le vote final sur la candidature.

     

    Trump – Roumanie – Le président roumain Klaus Iohannis a félicité lundi son homologue américain Donald Trump pour son investiture. « La Roumanie, un partenaire stratégique proche des Etats-Unis, vous souhaite plein de succès dans ce nouveau mandat important. Nous avons besoin d’un lien transatlantique fort et dynamique, au profit de notre sécurité et de notre prospérité communes UE-Etats-Unis », a déclaré le chef de l’Etat roumain. Les leaders des principaux partis de Roumanie ont également salué, lundi, le nouveau mandat de Donald Trump.

     

    Défense – Le ministère roumain de la Défense a annoncé mardi que la Roumanie avait repris le commandement de la Force de l’Union européenne en Bosnie-Herzégovine (EUFOR). En assurant le commandement de l’EUFOR, qui est la plus grande opération multinationale dans les Balkans occidentaux sous l’égide de la Politique de sécurité et de défense commune (PSDC), la Roumanie est désormais en charge de deux des neuf opérations et missions militaires de l’Union européenne, auxquelles elle contribue avec des troupes et de la technologie militaire, précise encore la même source. Après un mandat de mai 2023 à mai 2024, achevé avec succès par le général de brigade Ovidiu Lungu, en tant que chef d’état-major d’EUFOR ALTHEA, l’Armée Roumaine est davantage représentée au sein de l’opération, en assumant la direction de la force multinationale la plus importante dans les Balkans occidentaux. La stabilité de la région est une priorité pour la Roumanie, car ayant une importance stratégique pour la sécurité européenne et euro-atlantique, a encore déclaré ministère roumain de la Défense.

     

    Economie  – Le plan budgétaire-structurel de la Roumanie a été approuvé dans le Conseil des Affaires Economiques et Financières (ECOFIN), aux côtés des plans d’une autre vingtaine d’Etats membres, a annoncé mardi le ministre roumain des Investissements et des projets européens, Marcel Boloș. Cette décision intervient alors que plusieurs Etats, dont la France, l’Espagne, l’Italie et la Finlande se confrontent à des défis similaires et ont demandé l’élargissement de la période d’ajustement fiscal de quatre à sept ans, jusqu’en 2031. Marcel Boloș a expliqué que pour le milieu des affaires, le plan fiscal protégeait le taux unique d’impôt, la Commission européenne étant d’accord avec les arguments selon lesquels l’Etat ne devrait pas pénaliser le succès économique. Il a également ajouté que ce plan contribuait à protéger les fonds européens, puisque conformément aux règles, le non-respect des règles et du traité fiscal mènerait à leur suspension. Par ailleurs, ce plan maintient la crédibilité internationale étant donné que le non-respect des engagements fiscaux risquait de générer une baisse de la note de la Roumanie et de rendre  les prêts plus chers et plus difficiles à contracter, a encore expliqué le ministre roumain. Le plan sécurise aussi le soutien aux investissements, y compris aux PMEs de Roumanie par le biais de schémas d’aide d’Etat pour les petites et moyennes entreprises orientées surtout vers l’industrie de transformation, qui créerait de nouveaux emplois et stimulerait la croissance économique.

     

    Festival Enescu – Cette année, la 27e édition du Festival international George Enescu mettra l’accent sur les événements culturels et les concerts, le plus grand nombre possible partout en Roumanie et pour tous les Roumains, a déclaré le chef d’orchestre Cristian Măcelaru, le directeur artistique du festival, lors d’une conférence qui s’est tenue lundi à Bucarest. Il a précisé que le festival de cette année marquerait plusieurs événements, dont le 70e anniversaire de la mort du compositeur George Enescu. Le festival aura lieu du 24 août au 21 septembre prochains, avec à l’affiche 80 concerts symphonique et de chambre, des chorales et orchestres venus de 28 pays.

  • La semaine du 06 au 12 janvier 2025

    La semaine du 06 au 12 janvier 2025

    Le calendrier du nouveau scrutin présidentiel est fixé

     

    Les partis politiques qui forment l’actuelle coalition gouvernementale de Roumanie, aux côtés des représentants des minorités nationales, ont convenu mercredi du calendrier des nouvelles élections présidentielles : le premier tour aura lieu le 4 mai prochain et le second – le 18 mai prochain. Une décision qui doit encore se concrétiser de manière légale, la semaine prochaine, par des actes normatifs adoptés par l’Exécutif. Pour rappel, cette décision survient dans le contexte où, à la fin de l’année dernière, la Cour Constitutionnelle de Roumanie a décidé d’annuler le processus de l’élection présidentielle, en raison des interférences hybrides extérieures et du financement non déclaré de la campagne électorale d’un des deux candidats arrivés au second tour de scrutin. Plus concrètement, il s’agit du candidat indépendant Calin Georgescu, ultra nationaliste et admirateur déclaré de Vladimir Poutine, qui a fait surprise générale en réunissant la majorité des voix au premier tour de l’élection présidentielle, du 24 novembre dernier.

     

    Cette semaine encore, lors de sa première réunion de cette année, la coalition gouvernementale a aussi décidé que l’ancien chef de file des libéraux Crin Antonescu serait validé en février prochain en tant que candidat commun de la coalition à l’élection présidentielle. D’ici là, un sondage d’opinion sera organisé afin de connaître l’état d’esprit de la population et les problèmes auxquels celle-ci est confrontée. Annoncé le 23 décembre dernier, en tant que représentant unique de la coalition pour le fauteuil présidentiel, il y a quelques jours, Crin Antonescu déclarait avoir quitté cet accord, invoquant l’absence d’une date concrète de l’élection présidentielle, mais aussi le manque de soutien de toutes les forces politiques qu’il l’avaient proposé.

     

    Et c’est toujours ce mercredi que la Cour d’Appel de Bucarest a publié la motivation de la décision par laquelle elle avait rejeté le 31 décembre, l’action lancée en justice par le candidat Calin Georgescu et la Coalition pour la Défense de l’État de Droit contre le Bureau Electoral Central au sujet de l’annulation de l’élection présidentielle. « Les décisions de la Cour Constitutionnelle de Roumanie sont définitives et obligatoires. Par conséquent elle ne peuvent pas être examinées en justice », écrit dans sa motivation la Cour d’Appel de Bucarest, qui précise aussi que par l’annulation du scrutin présidentiel, les droits civils et fondamentaux des citoyens, tels qu’ils figurent dans la Constitution n’ont pas été transgressés.

     

    Stéphane Séjourné, visite à Bucarest

     

    Cette semaine, le premier ministre roumain, Marcel Ciolacu, a reçu à Bucarest Stéphane Séjourné, vice-président exécutif de la Commission européenne à la Prospérité et à la Stratégie industrielle, Commissaire européen à l’Industrie, aux PME et au Marché unique. Les deux responsables ont parlé de l’état de l’économie européenne et de l’importance de poursuivre les investissements nécessaires au redressement et au développement commun. Le chef de l’Exécutif de Bucarest estime que, malgré les défis économiques européens et mondiaux actuels, l’économie roumaine se développera et qu’elle compte sur le soutien de la Commission Européenne pour faire accroître l’absorption des fonds européens et pour protéger le niveau de vie des Roumains. Le commissaire européen s’est également entretenu avec le président du Sénat de Bucarest, Ilie Bolojan. Puis, aux côtés du ministre romain de l’Economie, Bogdan Ivan, il a visité l’usine roumaine « Prime Batteries Technology » qui produit des accumulateurs lithium-ion de dernière génération et des systèmes personnalisés de stockage de l’énergie. Les deux ont également visité les instituts de recherche aérospatiale et des turbo-moteurs, l’occasion aussi de discuter de l’utilisation des drones à des fins civiles et militaires, ainsi que de l’impact de la concurrence globale dans ce domaine. Lors de sa visite, le commissaire Stéphane Séjourné a déclaré que Bucarest était la première capitale qu’il visitait dans le cadre d’un tournoi plus large, son objectif étant de soutenir le développement industriel de la Roumanie et de souligner l’importance stratégique de ce secteur.

     

    La Roumanie, incluse au programme Visa Waiver

     

    Enfin, un évènement marquant l’entrée officielle de la Roumanie au programme Visa Weaver d’exemption de visa pour les États-Unis était organisé vendredi au siège du Département de Sécurité Intérieure à Washington, en présence du Secrétaire pour la sécurité intérieure, des États-Unis, Alejandro Mayorkas, et de l’ambassadeur de Roumanie, aux États-Unis Andrei Muraru.

     

    Antérieurement, à Bucarest, le nouveau ministre des affaires étrangères, Emil Hurezeanu, a déclaré que les Roumains pourraient voyager sans visa aux États-Unis à compter de mars prochain, une fois que les autorités américaines mettent à jour la plate-forme électronique d’autorisation des voyages ESTA. Cela permettra aux ressortissants roumains de ne plus passer par des interviews au consulat des États-Unis. Ils recevront une autorisation de voyage valable pendant deux ans, avec un nombre illimité d’entrées et de sorties des États-Unis. Cette autorisation pourra être utilisée pour des visites allant jusqu’à 90 jours. Son coût est de 21 $ américains, à la différence des visas dont le prix est de 185 $. Les Roumains peuvent demander toujours des visas américains, dont l’avantage et la validité de 10 ans et une durée de séjour de six mois maximum.

     

    Le chef de la diplomatie de Bucarest a aussi souligné les avantages économiques de l’inclusion de la Roumanie au programme Visa Waiver. À part la croissance du nombre de touristes, il y aura davantage des séjours d’affaires et des investisseurs qui voyageront plus facilement, ce qui entraînera la croissance des échanges commerciaux, a expliqué Emil Hurezeanu. Suite à cette décision du gouvernement fédéral des États-Unis, la Roumanie devient le 43e participant au programme américain d’exemption de visa. (trad. Valentina Beleavski)

  • Il faut réduire le déficit budgétaire

    Il faut réduire le déficit budgétaire

    La Roumanie termine l’année 2024 avec un déficit de 8,6 %, selon les données du ministère des Finances. Les experts soulignent que ce chiffre est énorme et qu’il figure parmi les plus élevés de l’UE. La croissance économique n’est pas robuste, car elle est la conséquence de grands déséquilibres, à la fois internes et externes. Dans ce contexte le gouvernement doit faire des efforts pour maintenir les dépenses sous un contrôle strict.

    Le déficit doit diminuer cette année, ce qui représente un véritable défi, affirme le ministre roumain des Finances Tánczos Barna. Et lui de déclarer que l’objectif pour 2025 serait la sobriété dans la gestion de l’argent public, étant donné que 2024 a été une année difficile pour la Roumanie, à tous points de vue.

    Tánczos Barna : « Ce fut une année électorale avec de nombreux scrutins, une année où les pensions de retraite ont été recalculées, les salaires augmentés dans plusieurs domaines et les investissements ont été soutenus avec des montants sans précédent. Je pense que c’est l’élément le plus important du budget 2024, même si l’année s’achève sur un déficit de 8,6 %. 2025 aura un déficit de 7 %. En effet, c’est un défi de maintenir les montants alloués aux investissements, et en même temps de payer les salaires et les pensions de retraites au niveau fixé en novembre 2024. Nous devons soutenir le système d’éducation, le système de santé, toutes les institutions publiques, pour combler ce déficit, mais en même temps, ce doit aussi être l’année où nous commençons à créer cet Etat équilibré, qui ne collecte pas d’impôts pour s’engraisser et embaucher encore plus personnes et fournir les mêmes services avec un plus grand nombre d’employés, à des coûts très élevés. »

     

    Des réductions des dépenses budgétaires

    Tánczos Barna a rappelé qu’en 2024, la Roumanie avait conclu un engagement de 7 ans avec la Commission européenne et qu’à la fin de cette période, elle devrait atteindre un déficit de 3 %. Il a également déclaré que, lors de l’élaboration du budget de l’Etat pour 2025, les autorités n’envisageaient pas d’augmenter la TVA ni de modifier l’impôt sur les salaires. Le ministre a mentionné que le projet de budget serait présenté à la coalition gouvernementale d’ici le 27 janvier, pour être adopté par le Parlement au cours de la première semaine de février.

    Rappelons que le gouvernement dirigé par le social-démocrate Marcel Ciolacu a récemment approuvé une ordonnance d’urgence concernant certaines mesures fiscales et budgétaires dans le domaine des dépenses publiques, pour équilibrer le budget général pour 2025. Les mesures ont suscité le mécontentement du secteur privé, qui se plaint de l’imprévisibilité législative et des changements des lois fiscales du jour au lendemain. De leur côté, les syndicats préviennent que des manifestations suivront dans la période à venir et ont demandé à l’Avocat du Peuple de contester devant la Cour Constitutionnelle l’article qui prévoit le gel de l’indexation des pensions de retraite. Entrant en vigueur le 1er janvier, l’ordonnance prévoit également le gel des salaires, la suppression de certains avantages fiscaux et la restriction de certains autres avantages.

  • Les inquiétudes des Roumains en cette fin d’année

    Les inquiétudes des Roumains en cette fin d’année

    Un Roumain sur quatre n’est pas satisfait du niveau de vie actuel. Un taux similaire est constituée par les Roumains qui n’ont eu ni même une seule raison de se réjouir au cours de l’année qui vient de s’achever, révèle une enquête de l’Institut roumain pour évaluation et stratégie IRES. Pour trois Roumains sur dix, l’année 2024 a été meilleure financièrement que 2023. Mais un taux similaire de Roumains déclare qu’elle a été pire de ce point de vue que la précédente. C’est pourquoi la croissance économique mesurée par le PIB par habitant ne se trouve ni dans toutes les poches, ni sur toutes les tables de fête. En effet, tout le long de cette année la Roumanie a recensé le taux d’inflation la plus élevé de tous les pays membres de l’UE, selon Eurostat. Selon les dernières données de l’Institut National de la Statistique sur l’évolution des prix à la consommation, le taux d’inflation annuel a augmenté, en novembre 2024, à 5,11 %, contre les 4,67 % en octobre dernier.

    En ce qui concerne la santé, pour plus d’un quart (28 %) des personnes interrogées, l’année 2024 a été pire que 2023, révèle l’enquête IRES, tandis que la situation au travail a été pire pour 25 % des personnes interrogées par rapport à l’année précédente. En ce qui concerne la confiance dans les métiers, les pompiers sont toujours en première position (92 %), suivis par les spécialistes en TIC (71 %), les ingénieurs (69 %), les infirmiers (67 %) et les médecins (63 %). Le classement se poursuit avec les officiers de l’armée (55 %), le clergé, les employés de banque, les économistes et les enseignants. Toujours dans le classement de cette année les personnalités politiques occupent la dernière place : seul un Roumain sur dix leur fait confiance en une grande mesure.

     

    Le classement des événements

    En ce qui concerne la question de savoir quel événement aurait eu un impact négatif majeur sur la Roumanie en 2024, plus de quatre Roumains sur dix identifient l’annulation du premier tour de l’élection présidentielle par décision de la Cour constitutionnelle. Plus de 60 % pensent que cette décision était mauvaise, tandis qu’un tiers pense qu’elle était bonne. Par ailleurs, la décision de la Cour Constitutionnelle de Roumanie d’annuler le premier tour des élections présidentielles est considérée par la plupart des personnes interrogées (28 %) comme l’événement de l’année en Roumanie. Ensuite, l’entrée complète de la Roumanie dans l’espace Schengen à partir du 1er janvier 2025 et le classement du candidat indépendant Călin Georgescu – extrémiste et admirateur de Vladimir Poutine – en première position au premier tour des élections présidentielles sont également indiqués comme décisions importantes par 18 % des participants à l’enquête.

    L’augmentation des pensions de retraite est l’événement de l’année pour 14 % des personnes interrogées. Les résultats sportifs de cette année  soit les médailles remportées par les athlètes roumains aux Jeux olympiques de Paris, les résultats de la sélection nationale de football à l’EURO 2024 et les médailles remportées par David Popovici à Paris sont en 5ème, 6ème et 7ème places du classement des évènements de l’année 2024. L’étude a été réalisée par téléphone, du 17 au 20 décembre, sur un échantillon de 964 personnes et a une marge d’erreur de +/- 3,3 %.

  • Qu’attendent les entrepreneurs de la part du futur gouvernement ? 

    Qu’attendent les entrepreneurs de la part du futur gouvernement ? 

    Réunis, lundi, dans le cadre d’un événement en ligne spécialisé, les entrepreneurs roumains ont mis en garde contre le danger d’une récession économique en Roumanie au cours du second semestre de 2025 et ils ont appelé le futur Exécutif de Bucarest à prendre les mesures nécessaires pour l’éviter.

     

    2024, une année extrêmement difficile

     

    Ils ont rappelé que 2024 a été une année extrêmement difficile, au cours de laquelle le milieu des affaires a été confronté, en plus du contexte économique et géopolitique difficile, à une instabilité accrue notamment au niveau fiscal et budgétaire.

     

    « La Roumanie se retrouve dans un contexte extrêmement fragile, étant le seul pays de l’UE confronté à deux déficits importants : nous avons un déficit budgétaire estimé à 7,9 % et un déficit du compte courant de 8,4 %, mais avec de très fortes possibilité de le voir augmentation avant la fin de 2024. D’ailleurs, les données statistiques montrent qu’au cours des 5 dernières années, chaque mois de décembre, le déficit de la balance courante augmente d’au moins 1,5 %, d’autant plus que l’année 2024 a été marquée par des élections », a expliqué Cristina Chiriac, présidente de la Confédération nationale de l’entrepreneuriat féminin (CONAF).

     

    Et cette situation n’est pas terminée puisque de nouvelles élections présidentielles sont prévus au premier semestre de 2025. Cristina Chiriac : « A mon avis, si l’on veut éviter une récession économique, il faut ajuster le déficit budgétaire et celui du compte courant sans adopter de mesures difficiles. C’est-à-dire qu’il faut réduire les dépenses publiques, notamment les dépenses non-efficaces, il faut rendre plus efficace la collecte des recettes budgétaires et éviter une surcharge fiscale du milieu des affaires »

     

    Les hommes d’affaires roumains estiment aussi que, dans le contexte actuel, lorsque les budgets sont modifiés presque tous les trois mois pour les aligner sur les modifications fiscales ou législatives, les compagnies ne peuvent plus compter sur des budgets pluriannuels, ni mettre sur pied des plans d’affaires ou de prévisions pour l’avenir.

     

    Un besoin urgent de stabilité

     

    C’est sur ce besoin urgent de stabilité qu’insiste aussi Feliciu Paraschiv, vice-président de l’Association nationale des Petits et Moyens Commerçants de Roumanie.

     

    « Le déficit budgétaire pose de gros problèmes, nous sommes confrontés à une inflation qui persiste – tout cela va main dans la main. A regarder de plus près, l’on constate aussi que les impôts ne sont pas fixes et que les changements législatifs sont plus nombreux que jamais. Cela nous met dans l’impossibilité de dresser un plan d’affaires pour les mois à venir, par peur que d’autres changements n’apparaissent »

     

    Maintenir l’inflation sous contrôle

     

    Et pas en dernier lieu, les entrepreneurs roumains ont souligné l’importance de maintenir l’inflation sous contrôle, mais aussi d’éviter la mise en place d’autres mesures similaire au suivi électronique par le Fisc des factures et des transports, qui ont rendu encore plus difficile le travail des entreprises. Ils ont également exhorté la classe politique à se servir de l’expertise des entreprises et d’adopter des mesures visant le fonctionnement de l’économie uniquement après avoir mené de véritables consultations avec toutes les parties prenantes.

  • La semaine du 9 au 15 décembre 2024

    La semaine du 9 au 15 décembre 2024

    La Roumanie rejoint enfin l’espace Schengen

    La bonne nouvelle de la semaine, attendue et officiellement confirmée jeudi, est l’admission complète de la Roumanie et de la Bulgarie dans l’espace Schengen. Pour rappel, fin mars, les partenaires européens s’étaient mis d’accord pour accueillir les deux pays dans l’espace de libre circulation avec des frontières aériennes et maritimes. Une fois que les Pays-Bas et l’Autriche ont donné leur feu vert, le Conseil Justice et affaires intérieures a approuvé ce jeudi, à l’unanimité, l’adhésion de la Roumanie et de la Bulgarie à l’espace de libre circulation de l’UE, avec leurs frontières terrestres, à partir du 1er janvier 2025. À compter de cette date, des contrôles seront effectués uniquement aux frontières de la Roumanie avec la Serbie, la Moldavie et l’Ukraine. Toutefois, au cours des six premiers mois suivant l’adhésion, des contrôles alternatifs ou aléatoires seront encore effectués, en tant que mesure de sécurité, censée évaluer le fonctionnement de la libre circulation. De tels contrôles temporaires ont déjà été mis en place à plusieurs frontières intérieures de l’espace Schengen en raison de la hausse du nombre d’immigrés clandestins. Les autorités de Bucarest se sont félicitées de l’admission du pays au sein de l’espace Schengen, soulignant que cette décision allait se traduire par une circulation plus rapide des citoyens, une réduction des coûts logistiques pour les entreprises, une compétitivité accrue des produits et services roumains sur le marché européen, des opportunités commerciales et des emplois.

     

    Marathon électoral interrompu

    En début de semaine, les Roumains auraient dû élire leur président ou présidente pour les cinq années à venir. Le second tour de l’élection présidentielle était prévu pour le 8 décembre, date finale d’un véritable marathon électoral qui avait débuté en juin dernier par des élections législatives locales et européennes. Cependant, le 6 décembre, la Cour constitutionnelle a annulé les élections à la fonction suprême après avoir constaté que le processus électoral avait été vicié par de multiples irrégularités et violations de la loi électorale. Selon les services de renseignement, le bénéficiaire direct de ce processus électoral, détourné par les attaques hybrides de la Russie, a été le gagnant du premier tour, le candidat indépendant Călin Georgescu, un extrémiste pro-russe, avec un discours anti-occidental virulent et admirateur des dirigeants fascistes roumains de l’entre-deux-guerres. A l’heure actuelle, une enquête pénale concerne deux de ses proches collaborateurs, d’anciens mercenaires. L’un, soupçonné de vouloir causer des troubles dans la capitale, est mis en examen pour non-respect du régime des armes et munitions, opérations pyrotechniques et incitation à la haine, et l’autre pour avoir utilisé des symboles de l’ancienne Garde de fer roumaine, c’est-à-dire des symboles de l’extrême droite antisémite et criminelle des années 1930. Le Financial Times reprend le point de vue des analystes selon lesquels l’attrait des groupes paramilitaires en Roumanie, dont les idées extrêmement « machistes » combinent religion et ultranationalisme, a augmenté parce que les autorités ne sont pas intervenues.

     

    Des négociations pour le futur gouvernement entre les partis pro-européens

    Dans ce contexte, le président roumain Klaus Iohannis, dont le mandat sera prolongé jusqu’à l’élection de son successeur, a convoqué le nouveau parlement le 20 décembre. Quatre partis pro-européens, à savoir : le Parti Social-Démocrate (PSD), le Parti National Libéral (PNL), l’Union Sauvez la Roumanie (USR) et l’Union démocrate-magyare de Romanie (UDMR), ainsi que 3 partis souverainistes autoproclamés, l’Alliance pour l’Union des Roumains (AUR), SOS Roumanie et Le Parti de la Jeunesse (POT), feront partie du nouveau Législatif, conformément au résultat des élections du 1er décembre dernier. Avec près de deux tiers des sièges, les pro-européens et les députés représentant les minorités nationales ont entamé cette semaine des négociations en vue de la formation d’un gouvernement de large coalition. A noter qu’avant le second tour des élections présidentielles, le PSD, le PNL, l’USR, l’UDMR aux côtés du groupe des minorités nationales avaient signé un pacte pour une coalition pro-européenne et euro-atlantique. Ce document visait à bloquer l’accès de Călin Georgescu à la plus haute fonction de l’État. Après l’annulation des élections, les signataires du document ont renouvelé leur engagement et promettent désormais un programme de gouvernement fondé sur le développement et les réformes, qui tiendra compte des priorités des citoyens. Ils ont convenu de la nécessité d’avoir un plan concret pour rendre plus efficaces, voire réduire les dépenses publiques et la bureaucratie dans l’administration publique. Ils ont également convenu d’accélérer le rythme des investissements et des réformes dans le cadre du Plan National de Relance et de Résilience.

     

    L’inflation, toujours un problème

    Le futur Exécutif de Bucarest aura de nombreux défis à relever dans la période à venir, dont notamment le rétablissement de la confiance des citoyens dans la classe politique, la réforme des institutions de l’État ou encore la gestion des nombreux problèmes économiques, dont l’inflation galopante. Alimenté par la hausse des prix des services postaux, des fruits frais et de la margarine, le taux d’inflation a de nouveau augmenté par rapport au mois précédent. Il en va de même pour le taux annuel d’inflation, qui, à comparer les mois de novembre 2024 et 2023, a de nouveau augmenté pour le deuxième mois consécutif, passant de 4,67 % en octobre à 5,11 %. L’une des raisons de cette hausse de l’inflation est le déficit budgétaire élevé, que le gouvernement a du mal à financer, expliquent les analystes. D’ailleurs, selon les plus récentes prévisions de la Banque Nationale de Roumanie l’inflation ne passera pas en-dessous des 3,5 % par an avant 2026.

     

    Football et handball

    Côté sport, l’équipe du FCSB de Bucarest, a fait match nul contre les Allemands d’Hoffenheim, jeudi soir, lors de la 6e étape de l’Europa League. L’équipe de Bucarest est 10ème dans le groupe unique et approche à grands pas de la qualification dans la compétition européenne, avec deux matchs restants en janvier, dont le dernier à domicile contre la célèbre équipe anglaise de Manchester United.

    En handball, la sélection nationale de handball féminin de Roumanie s’est classée 11e au Championnat d’Europe organisé par l’Autriche, la Hongrie et la Suisse. Toutefois, la performance d’une équipe privée de ses vedettes après le départ de tout un contingent, dont la superstar Cristina Neagu, a été quelque peu appréciée. La sélection nationale a fait la surprise, arrivant dans la phase des groupes principaux après des victoires contre la République tchèque et la Serbie. Puis, dans les groupes, les Roumaines ont battu la Suède, toujours de manière inattendue. (trad. Valentina Beleavski)