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  • Michel Beine (Belgique) – La cité de Biertan

    Michel Beine (Belgique) – La cité de Biertan

    La première attestation documentaire du village de Biertan remonte à 1283, aux côtés des localités de Medias et de Moshna, toutes les trois étant en compétition pour devenir le centre administratif de la région. En 1397, Biertan est mentionnée dans un autre document, en tant que forteresse. Comme toute localité typiquement saxonne, elle avait une organisation urbaine, avec des maisons qui entourent la place centrale, dominée par une église de dimensions impressionnantes construite sur une colline. Mélange de style gothique et Renaissance, ce lieu de culte était défendu par 3 murs d’enceinte avec des tours et des bastions.



    L’actuelle église, celle qui s’est retrouvée sur une de nos cartes QSL des années précédentes fut bâtie entre 1486 et 1524, en style gothique tardif. Cette construction monumentale est composée de 3 halles de dimensions égales. On peut y entrer par 3 portes — des côtés ouest, nord et sud. Son splendide autel est le plus grand de Roumanie et l’iconostase est composée 28 panneaux peints. Elle a été réalisée par des spécialistes de Vienne et de Nürnberg. A son tour, la chaire de l’église fut sculptée en pierre en 1500 par le maître Ulrich de Brasov. C’est pourquoi on y remarque une forte influence du style allemand du sud. On ne saurait oublier non plus la porte de la sacristie, dotée d’un système très compliqué de 19 serrures. Réalisée en 1515, elle a été primée à l’Exposition Mondiale de 1900 à Paris, étant un des meilleurs exemples de manufacture saxonne médiévale grâce à son système original, et qui fonctionne de nos jours encore.



    300 années durant, soit de 1572 à 1867, Biertan a été le siège de l’Evêché évangélique. C’était donc une des forteresses paysannes saxonnes les plus importantes et les plus puissantes de Transylvanie, grâce à ses 3 rangées de murailles, ses 3 bastions et ses 6 tours. Néanmoins, au début du 18e siècle, elle fut attaquée et dévastée par les haïdouks, qui ont volé de nombreux objets de culte et des documents d’une valeur inestimable et ont profané les cryptes des évêques en cherchant des trésors. La cité de Biertan n’est pas une simple église défendue par des murailles. Une tour–mausolée se trouve du côté nord-ouest; depuis 1913, elle abrite les tombes des évêques évangéliques.



    Le bastion du côté est a quant à lui une histoire plutôt amusante. Au 15e siècle on y renfermait les couples qui s’étaient disputés et voulaient se séparer pour différentes raisons. On leur laissait une seule assiette, une seule cuillère, une seule fourchette, une seule tasse et un seul lit. La plupart des couples réussissaient à trouver une solution à leurs problèmes et n’avaient plus recours à la justice.



    La forteresse de Biertan disposait également d’une prison, mais la tour qui l’abritait fut démolie en 1840 pour faire place à une école. Pour arriver à l’église il faut traverser un escalier couvert en bois, long de 100 m et qui faisait la liaison avec la place centrale de la localité. Une fois montés, on arrivait devant l’église où se trouvait un grand rocher sur lequel devaient s’asseoir, chaque dimanche, les personnes qui avaient fait de mauvaises choses pendant la semaine, pour que tout le monde les voie. C’était une méthode très efficace, paraît-il, d’éduquer la communauté.

  • L’or blanc de la Vallée du Trotus

    L’or blanc de la Vallée du Trotus


    Chers amis, nous vous proposons aujourd’hui une nouvelle édition de notre rubrique Radio Tour consacrée au jeu concours organisé par RRI, « Les salines de Roumanie ». Nous irons cette fois-ci dans l’est du pays, sur la pittoresque vallée du Trotuş, dans le comté de Bacău. C’est là que se trouve la mine de sel de Târgu Ocna. Son moderne centre de soins, situé à 240 mètres de profondeur, offre d’excellentes conditions tant pour la détente que pour les cures indiquées dans le traitement des maladies respiratoires.Au cœur de la montagne d’or blanc, terme désignant le sel, le visiteur peut également se recueillir dans une église. Dans ce décor fascinant, on trouve aussi un lac à l’eau salée et une chute d’eau.


    Invitée au micro de RRI, l’ingénieur géologue Carmen Maria Ţintaru nous fournit des détails sur l’historique de cet objectif touristique et la base de loisirs de la mine de sel de Târgu Ocna : « L’exploitation du sel, appelé autrefois l’or blanc de la terre, y date de plus de 500 ans. Toute l’activité de la région gravite autour de cette ressource minérale.Du XVe jusqu’au milieu du XIXe siècle, l’extraction a concerné des zones peu étendues, appelées mines de sel. Après, on est passé à la méthode plus efficace des galeries trapézoïdales, utilisée d’abord dans la mine de Moldova Veche, également connue sous le nom de Carol Ier et qui a été fonctionnelle de 1870 à 1941. Ensuite, entre 1936-1968, cette méthode allait être reprise par la mine de sel de Moldova Nouă. Depuis 1967, on applique à Târgu Ocna une nouvelle méthode d’exploitation. »


    A part l’extraction du sel, la préparation et la commercialisation des produits à base de sel, la mine de Târgu Ocna offre aussi des services de tourisme, poursuit notre invitée, l’ingénieur géologue Carmen Maria Ţintaru : « Les débuts de la base de loisirs de la mine de Târgu Ocna remontent à 1974. En 1992, on a construit la première église orthodoxe souterraine d’Europe, creusée dans le sel. Située au neuvième niveau, cette sainte demeure est placée sous le vocable de Sainte Barbe, patronne des mineurs. En 2005, plus précisément le 11 juillet, le neuvième niveau de la mine, situé à 240 mètres de profondeur, allait devenir la principale attraction touristique du site. »


    Voici ce que l’ingénieur géologue Carmen Maria Ţintaru nous a appris à propos de l’accès dans la base de loisirs de la mine de Târgu Ocna : « On y accède grâce à des cars ou des minibus que la saline met à la disposition des visiteurs. Le trajet, qui suit un plan incliné, en spirale, compte plus de 3 km. La différence de niveau entre l’entrée et le neuvième étage souterrain est de 136 mètres. Inédit, détente, santé et découverte, voilà ce que nous proposons à nos visiteurs. Le traitement des maladies de l’appareil respiratoire y est très efficace grâce à l’effet bénéfique des aérosols. Côté loisirs, je mentionnerais les aires de jeux pour les enfants, équipées de balançoires, toboggans, la possibilité de jouer au billard, au basket, au tennis ou au badminton. Nous avons aussi un musée du sel ; les objets exposés évoquent les débuts de l’exploitation du gisement de sel à Târgu Ocna. Je ne saurais oublier de mentionner le lac souterrain à l’eau salée et ses jets d’eau. Enfin, le touriste peut entrer dans le magasin de souvenirs ou bien siroter un thé ou un café sur une terrasse, aux tréfonds de la montagne de sel. »


    Quiconque découvre cet univers souterrain ne manquera pas d’y revenir, affirme Carmen Maria Ţintaru : « Au début, nous avons eu des visiteurs de Roumanie, qui ont découvert ce merveilleux coin de pays et de nature. Ensuite, nous avons reçu la visite de touristes étrangers dont Anglais, Français, citoyens de l’ex-URSS, Américains, Chinois, Japonais. Nous leur réservons un accueil chaleureux et leur fournissons des détails sur l’exploitation du sel à Târgu Ocna et sur le potentiel touristique de notre contrée. »


    Le monastère de Măgura Ocnei compte lui aussi parmi les attractions touristiques de la zone. Erigé entre 1750 et 1757, il a également abrité un complexe touristique. Après l’époque communiste, durant laquelle la vie monastique avait été mise entre parenthèses, le monastère allait recouvrer sa vocation. L’actuelle église du monastère a été bâtie par les soins d’Epifanie Bulancea, archimandrite et supérieur de cette sainte demeure : « Les travaux ont démarré en 1991 et duré deux ans. La saline de Târgu Ocna nous a beaucoup aidés, nous mettant à disposition les outillages. Plus tard, lorsqu’il a été question de dresser une église creusée dans le sel, au cœur de la mine, ils m’ont désigné comme architecte. En 1993, nous avons achevé la construction de l’église du monastère, dont on a par la suite réalisé la peinture entre 1993 et 1997. Il a fallu construire des cellules pour les quelque cent nonnes qui y étaient arrivées entre temps. Les gens ont ardemment souhaité avoir cette église. »


    Réalisée à l’huile, suivant la technique de la fresque, la peinture murale de cette église n’est pas sans attirer l’attention. Le cadre naturel, soit une forêt épaisse, à 550 mètres d’altitude, rajoute au charme envoûtant des lieux. (trad.: Mariana Tudose)