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  • A la Une de la presse roumaine 13.06.2014

    A la Une de la presse roumaine 13.06.2014

    La presse bucarestoise du jour tire plusieurs signaux dalarme – un projet de modification du Code sylvicole roumain permettrait le défrichage intégral dune forêt pour faire de la place à des aménagements touristiques; la Roumanie devrait tirer davantage profit des fonds structurels et faire preuve de vision à long terme pour absorber plus dagent communautaire, selon lAssociation des hommes daffaires du pays; enfin, la Roumanie et la Bulgarie dominent le classement européen du risque de pauvreté et dexclusion sociale des enfants.


  • La Bande « Zurli »

    La Bande « Zurli »

    « La bande « Zurli », c’est le plus magnifique groupe de grandes personnes qui font de belles choses pour les petits. »



    C’est, en peu de mots, la définition de la troupe de théâtre pour enfants la plus aimée, qui réussit à apporter le sourire sur les lèvres de tous ceux qui se rendent à ses spectacles. Ce ne sont pas de simples pièces de théâtre, mais des spectacles interactifs, lors desquels les enfants sont invités à applaudir, à se lever, à se tourner vers leurs parents, à chanter, à faire du bruit… Autrement dit à être vivants et présents et non pas des spectateurs passifs, plongés, une heure durant, dans l’obscurité.



    Au bout des 60 minutes pendant lesquelles les enfants ont suivi le fil d’une narration et ont chanté à tue-tête, ils quittent la salle animés d’une énergie contagieuse, qu’ils transmettront aux autres.



    « Sais-tu ce qui me plaît le plus chez Zurli ? On lit la joie sur leurs visages ! » – disait Irina, une spectatrice fidèle qui n’a raté aucune première depuis 6 ans.



    Nous avons demandé à Mirela Retegan — alias « Madame la Présentatrice » – quelle est la recette du succès de la Bande Zurli : « De mon point de vue, la recette de ce succès est le naturel, la normalité de notre relation avec les enfants et avec les parents, le sérieux de notre jeu avec eux et notre simplicité. La Bande Zurli offre aux petits et aux adultes qui les accompagnent une heure de détente qui les fait oublier tous leurs problèmes. A la différence d’autres troupes ou d’autres recettes, nous transmettons un double message : de ce que nous disons sur scène, les parents comprennent une chose et les enfants autre chose, bien qu’il s’agisse de la même question. Nous suscitons une émotion et aussi bien les parents que les enfants quittent la salle de spectacle le sourire aux lèvres, bien que pas pour la même raison ».



    L’héroïne autour de laquelle se tissent toutes les histoires est la « petite Zurli ». Elle a 7 copains et copines, avec lesquels elle joue, sous l’œil attentif de Mme la Présentatrice, maître de cérémonie, mais aussi symbole de la mère soucieuse que rien de mal n’arrive aux enfants.



    Les membres de la troupe sont tous des adultes, chacun incarnant un type de personnalité à laquelle les parents ont affaire dans leur vie de tous les jours.



    Mirela Retegan raconte comment elle a rencontré Vero Căliman, la « Petite Zurli » : « J’ai rencontré Vero au bord de la mer, sur une aire de jeux pour enfants. Je l’ai vue parler à un môme et son énergie m’a beaucoup plu, ainsi que sa façon de parler à cet enfant. Je lui ai demandé quel était son métier. Elle m’a répondu qu’elle travaillait là-bas. Je lui ai dit de venir me retrouver en automne, à son retour à Bucarest. Je pensais depuis longtemps à mettre sur pied une troupe d’adultes qui réalise des spectacles pour les enfants. Veronica a été le déclencheur qui a tout mis en marche, car c’est autour d’elle que j’ai construit le personnage de la « Petite Zurli » et les autres personnages, qui sont venus s’ajouter petit à petit, mais elle demeure le principal pilier de la troupe. »



    Avant de devenir « La Petite Zurli », Vero Căliman ne trouvait plus sa place nulle part. Elle dit que la rencontre avec Mirela Retegan a changé sa vie : « Mon histoire avec les enfants est bien longue. J’ai gagné mes premiers sous à l’âge de 11 ans et demi, lorsque j’ai commencé à faire du baby-sitting pour une voisine dont l’enfant m’était très cher. A y réfléchir, je me rends compte que j’ai toujours eu une relation privilégiée avec les enfants. Pendant 3 mois, j’ai travaillé pour Concordia, une fondation qui s’occupe des enfants abandonnés. J’étais très jeune, j’avais 18 ans et cela a été pour moi une expérience extraordinaire. Je restais avec eux du vendredi soir jusqu’à dimanche, j’étais une sorte de… ils m’appelaient « maman ». Cela a été très dur, pour moi, à un moment donné j’ai dû arrêter. Il y avait beaucoup d’enfants qui avaient de grandes difficultés, j’étais, moi-même, presque enfant. Des fois je ne savais pas comment gérer la situation, d’autres fois je me sentais dépassée par les circonstances. Il m’arrivait de savoir ce que je devais faire, d’autres fois pas. C’est à la mer que j’ai vu pour la première fois mes futurs collègues au travail et je me suis rendu compte que c’était ce que je voulais faire. De retour à Bucarest, j’ai été prise d’assaut. En fait, ma vie a complètement changé. Et avant tout, j’ai téléphoné à ma mère, pour lui dire : Ça y est ; je sais ce que je vais faire. »



    En elle se retrouvent toutes les fillettes du monde — dit Mirela Retegan, en parlant de Vero. Les fillettes qui posent des questions, qui ne veulent pas ranger leurs jouets, qui sont prêtes à sauver toute âme, même la Sorcière Tura Vura — Patati Patata. Mirela Retegan nous parle de ses personnages: « La Petite Zurli est dorlotée, c’est la cadette, qui bénéficie des sucreries, des jouets et de la compréhension des autres. Elle n’est pas insolente, c’est une enfant curieuse, courageuse, qui sait minauder juste autant qu’il faut pour obtenir ce qu’elle veut. Dans la Petite Zurli se retrouvent toutes les fillettes que nous connaissons et que nous n’avons pas été. « Clopoţel » – Clochette — apporte les devinettes — avec l’assurance de celui qui connaît toutes les réponses. Nous évitons d’être didactiques, pour ne pas effrayer les enfants, déjà saturés de toute l’éducation qu’ils reçoivent. Dans nos spectacles, Tura Vura — Patati Patata — contrebalance la Bonne Fée. C’est l’exemple négatif, elle montre ce qu’il ne faut pas faire, sans être un épouvantail, la Sorcière de la Forêt, la Fée Carabosse, qui nous font peur au point de ne plus pouvoir nous endormir la nuit. C’est une femme ridicule, que l’on retrouve, dans la société, dans tous les caractères que l’on ne souhaite pas voir approcher nos enfants. Et nous aimerions qu’ils la reconnaissent pour ne pas entrer en relation avec ce type de caractère. »



    La Bande Zurli a commencé par faire de l’animation aux fêtes d’enfants. Ils ont continué par de petites pièces de théâtre présentées au Musée du Paysan Roumain. Ensuite, ils ont commencé à parcourir le pays, dans le cadre de la campagne: « Si tu as un livre, fais-le circuler. » Les salles où ils donnaient des spectacles sont vite devenues trop petites pour un public de plus en plus nombreux. Le reste est venu de soi : un spectacle à la télévision, un album de musique contenant les chansons de l’enfance les plus connues, mais aussi des chansons originales, devenues du jour au lendemain des tubes visualisés par des dizaines de milliers d’internautes. Leur dernier exploit : une mobilisation éclair de 2000 personnes qui figureront dans le clip vidéo « J’ai une petite maison » – déjà célèbre parmi les tout petits.



    Selon Mirela, le ciel est leur seule limite : « J’ai un plan, qui date du moment où j’ai entamé le travail avec la Bande Zurli. Tout ce que vous voyez, tout ce que nous avons fait, figurait déjà dans ce plan. Le dernier élément sur la liste, c’est le parc de distractions Zurli, quelque part à l’extérieur de la ville, dans un forêt, pour mettre ensemble tout ce que nous avons réalisé durant ces années. J’aimerais qu’il existe une Petite Zurli qui soit une aide pour les mamans de Roumanie ; les enfants ont besoin d’exemples et de repères et j’ai souhaité qu’il en existe pour les enfants de Roumanie : une Minnie un peu plus grande, une Hannah Montana moins brillante. Construire quelque chose d’autochtone, de roumain. »


    Ne soyez pas étonnés si vous passez, un jour, à côté d’un minibus portant l’inscription « Gaşca Zurli » – la Bande Zurli. D’ici là, écoutez/écoutons la chanson : « J’ai une petite maison. » (Trad. : Dominique)

  • Michel Beine (Belgique) – les jeux les plus appréciés des Roumains, suivant les tranches d’âge

    Michel Beine (Belgique) – les jeux les plus appréciés des Roumains, suivant les tranches d’âge

    Le cœur des enfants reste le même à travers l’histoire, ce qui change c’est la société et bien sûr, les tendances. Elevé dans une société qui invite de plus en plus à la consommation, où les individus s’isolent de plus en plus, où la communication directe, face à face, disparaît à un rythme alarmant devant la communication virtuelle, l’enfant de nos jours risque d’oublier de jouer.



    Elevé par des parents extrêmement occupés qui n’ont plus le temps de s’amuser avec lui, l’enfant contemporain est plutôt seul, triste, en surpoids et accro aux jeux vidéo et aux nouveaux gadgets technologiques. Ils sortent de moins en moins dans les parcs, ils ont de moins en moins de copains et les visites chez les copains de classe se font de plus en plus rares. En plus, une chose que j’ai remarquée aussi chez ma gamine, ils ne savent pas jouer seuls. Ils ne font pas confiance à leur imagination. Ils ont toujours besoin de quelqu’un d’autre pour jouer avec. Pour nous, les parents, c’est vraiment triste de voir son enfant s’ennuyer tandis que sa chambre regorge de toute sorte de jouets.



    Du temps de mon enfance, les gamins n’avaient pas trop de loisirs. On n’avait presque pas de dessins animés à la télé, seulement le samedi et le dimanche, une dizaine de minutes au total, on n’avait pas de jouets extraordinaires tels les jeux de construction Lego ou les Barbie, mais par contre, on habitait une ville au trafic routier très faible (la plupart des Roumains n’arrivaient pas à s’acheter une auto) et donc on sortait tous les soirs aux pieds de l’immeuble ou dans le parc du quartier pour jouer avec les enfants des voisins.



    De nos jours, de moins en moins de parents ont le temps d’emmener leurs petits s’amuser dans le parc. Mais, quand ils le font, ils remarquent que les petits jouent en fait presque les mêmes jeux qu’il y a une trentaine d’années ou plus. La plupart de ses jeux sont joués partout dans le monde, je pense. Vous allez voir puisque je vais vous dresser une petite liste, compte tenu des préférences de ma fillette et de ses amis.



    En tête de liste se trouvent les jeux au ballon : le football (eh oui, bien qu’elle adore porter des robes, elle préfère les jeux pour garçons) ou un jeu appelé « Les canards et le chasseur » où un enfant muni d’un ballon doit essayer de toucher au ballon les autres enfants disposés en cercle autour de lui. La deuxième position revient à un jeu ultra connu : à cache-cache, qui devance de très peu dans le top des préférences la marelle. Les plus petits aiment bien le colin-maillard et un dérivé appelé « L’ours s’endort ». Si pour l’instant, je n’ai énuméré que des jeux existant du temps de nos grands — parents aussi, il est temps de vous parler d’un jeu qui a carrément conquis la Roumanie à l’époque de mon enfance : le jeu de l’élastique. On avait l’impression que tous les enfants roumains ne jouaient qu’à ça. Eh bien, je fus surprise de constater que ma fille joue elle aussi à ce jeu à l’école.



    Toujours sur la liste des jeux à la mode, le jeu de la bouteille. Vous le connaissez ? C’est un jeu de société informel, basé sur la roulette, dans lequel les participants, assis en cercle autour dune bouteille vide posée horizontalement, la font tourner chacun à leur tour pour désigner aléatoirement un autre participant (celui vers lequel le goulot pointe après quelle se soit immobilisée) afin dengager une interaction avec lui, généralement lembrasser (voire plus) ou jouer à Action ou vérité.



    A quoi jouent encore les gamins d’aujourd’hui ? Ils jouent aux cartes, aux jeux de construction, mais surtout, une fois ensemble, ils commencent à faire ce que les enfants savent faire le mieux : s’imaginer toute sorte de scénarios, de personnages et d’actions. Sinon, quand il pleut ou il fait froid ou les parents ne peuvent pas les accompagner dans le parc, la plupart des enfants jouent à des jeux vidéo ou, si les parents refusent de leur acheter des smartphones ou des tablettes, comme dans mon cas, ils passent leur temps à dessiner. Et puisque vous auriez aimé apprendre quels jeux préfèrent mes collègues de la Radio, eh bien, je les invite au micro pour vous répondre. Moi et Ileana, on aime bien le jeu de mime, Alexandru préfère les jeux vidéo en ligne, Valentina le jeu de quilles, Dominique aime bien le ping-pong et le volley – ball et Alexandra le basket-ball et le badminton.

  • Un marathon pour « Le cœur des enfants »

    Un marathon pour « Le cœur des enfants »


    Considérée une véritable épreuve mythique, le Marathon des Sables s’est déroulé ce printemps aussi, du 6 au 12 avril. Depuis 1986, date de sa première édition, cette course à pied est devenue de plus en plus populaire parmi les coureurs, notamment en raison des conditions draconiennes imposées aux participants. Les athlètes sont en autosuffisance, cest-à-dire qu’ils doivent porter leur sac à dos, d’une dizaine de kilos de nourriture, vêtements, sac de couchage et matériel de survie. L’organisation ne fournit que de l’eau, entre 10 et 12 litres par jour, en fonction des étapes, et l’hébergement de nuit, dans des tentes du bivouac. Pour la quatrième édition consécutive et pour la troisième fois appuyé par l’Association Inima copiilor (Le cœur des enfants), le Roumain Paul Dicu a participé à la course de 250 km en six jours, à travers le désert du Sahara.



    Qu’est-ce qui a poussé ce coureur à relever un tel défi ? « Comme les années précédentes, j’ai décidé de participer à la course, cette année aussi, pour soutenir l’Association « Le cœur des enfants » qui organise une collecte de fonds au bénéfice des enfants souffrant de maladies cardiaques. C’est grâce à eux que l’Hôpital Marie Curie de Bucarest s’est vu doter d’une section de chirurgie pédiatrique et d’une autre de soins intensifs. C’est la raison pour laquelle j’ai voulu participer à la course, une raison très pertinente, j’oserais dire. Ce n’est pas une obligation, mais un devoir d’honneur. Puisque les membres de l’Association sont des personnes absolument extraordinaires qui méritent vraiment que je continue à courir.»



    Tout a commencé il y a trois ans quand un ami de Paul a voulu savoir si le coureur ne serait pas intéressé de participer à la course au bénéfice de l’Association Le cœur des enfants. A partir de ce moment là, la petite ONG a lancé la campagne « Pas à pas avec Paul. Courir pour aider les enfants cardiaques ». « L’idée de la campagne humanitaire c’était que chaque kilomètre parcouru rapporte à l’Association la somme de deux euros. Mais, le sponsor principal a décidé d’augmenter cette petite somme, ce qui nous a rapporté au final quelque 25.000 euros. Entre 1350 et 1400 personnes, y compris des ouvriers travaillant sur des plates-formes pétrolières, ont accepté de courir au bénéfice des enfants cardiaques, un nombre de coureurs qui a largement dépassé celui des éditions précédentes. C’était vraiment fantastique. J’ai reçu plein de messages d’encouragement de la part des inconnus qui me disaient de tenir bon et de continuer à courir ».



    Bien que les conditions soient dures et les participants à cet ultra marathon très persévérants, la course n’est nullement sportive. Détails avec Paul Dicu: « Cette course est conçue comme une histoire de solidarité ; elle ne raconte pas des choses sur vous, sur vos performances, sur le classement, sur les médailles. Ce marathon a été initié par Patrick Bauer, il y a 29 ans ; il a voulu prouver au monde combien il est beau de courir pour une cause et ce que l’on peut faire avec. Depuis, la moitié des participants courent dans le cadre d’actions caritatives ou ayant, eux mêmes, des problèmes de santé. Parmi eux, il y a des malades du cancer, des non-voyants, des gens qui ont perdu une jambe, c’est incroyable ce qui s’y passe. On s’en va avec une perception complètement différente de vos soi-disant problèmes. »



    Qu’est-ce qu’on devrait apprendre des expériences de ce genre ? Qu’est-ce que chacun de nous pourrait faire pour aider ses semblables ? Paul Dicu : « Moi, j’inscrirais cette course dans un programme obligatoire. Chaque être humain devrait y participer, pour se rendre compte de ce qu’est l’autre, se rendre compte ce que devrait être la relation avec les personnes qui se trouvent à côté de lui, se rendre compte qu’il ne s’agit pas de lui-même, mais de ce qu’il peut faire pour les autres. Pareillement, la campagne de notre association « Le cœur des enfants » ne nous concerne pas, nous ; il ne s’agit pas de faire savoir qui nous sommes et ce que nous faisons, mais effectivement d’aider les autres. Malheureusement, des enfants avec des problèmes cardiaques ont existé et continue d’exister et tout le monde me demande pourquoi je continue à participer à ce marathon. La réponse est simple : parce qu’il y a encore des enfants cardiaques. Qu’est-ce que cette course nous apprend ? Elle nous apprend à donner, tout simplement, à être généreux sans rien attendre en échange. Il y a des personnes qui ont des problèmes et alors qu’est-ce qu’on peut faire ? On peut courir avec Paul, on peut offrir une somme modique en envoyant un texto au numéro 8861, on peut offrir les 2% de l’impôt sur le revenu pour soutenir une noble cause et comprendre qu’avec cet argent on peut rendre l’existence de ces enfants plus facile. » (Trad.:Ioana Stăncescu, Dominique)

  • Bal viennois à Bucarest

    Bal viennois à Bucarest

    Le 8 mars, la capitale roumaine a accueilli une nouvelle édition du Bal viennois. Organisé par la chaîne hôtelière Marriott, en collaboration avec les municipalités de Vienne et de Bucarest, le Bal viennois réunit au Palais du Parlement l’élite du milieu des affaires et diplomatique pour une soirée de conte de fées.



    Selon Meda Vasiliu, directrice de marketing à l’hôtel Marriott, l’organisation de ce bal a été dès le début un grand défi : « La série des Bals viennois a débuté en 2006. Nous avons souhaité apporter à Bucarest la grâce et l’élégance des bals de Vienne. Le projet était hardi, pourtant, nos partenaires, sponsors traditionnels de cet événement et nos clients ont embrassé l’idée de telles soirées à Bucarest. Aussi, le nombre des participants a-t-il augmenté constamment — sauf ces dernières années, sous la pression de la crise économique. Pourtant, à chaque édition, nous comptons toujours plus de 500 participants. »



    A quoi pense-t-on quand on dit « bal viennois » ? Les premiers mots qui se présentent à l’esprit sont peut-être « étiquette », « faste », « élégance », « luxe » … Et puis, bien sûr, « valse » et « débutants » ne sauraient manquer.



    Les organisateurs de Bucarest s’assurent, chaque année, que les participants ont à leur disposition toutes les informations dont ils ont besoin pour respecter l’étiquette d’un tel événement. La tenue de soirée est obligatoire — et d’ailleurs, sur le site du Bal viennois, les indications sont très précises : pour les hommes — frac noir, pantalon noir, souliers noirs en cuir verni, veste, chemise à col cassé et nœud papillon ; pour les femmes : robe longue — d’habitude blanche pour les débutantes. Les dames qui ne souhaitent pas être reconnues peuvent porter des masques. Les bijoux élégants et éventuellement les gants de soirée sont conseillés.



    Au Bal viennois de Bucarest, on valse sur la musique jouée par l’orchestre du palais Schönbrunn de la capitale autrichienne. Le moment culminant du bal est la valse des débutants.



    Martin Grund est le chorégraphe qui s’assure que les 40 couples de débutants danseront parfaitement : « Il y a 9 ans, j’ai reçu un message me faisant savoir que l’on tâchait d’organiser un bal viennois en Roumanie. Les membres de l’orchestre n’étaient jamais venus dans ce pays, nous ne connaissions rien à son propos — nous avions seulement entendu parler de la Transylvanie et de Dracula. Je suis venu à Bucarest et je me suis entretenu avec les organisateurs. J’ai été fasciné de voir que tout était si bien préparé. J’ai rejoint l’équipe et le bal a connu un grand succès, dès la première édition. »



    Jadis, les bals étaient l’occasion parfaite pour présenter les jeunes filles de la haute société aux éventuels prétendants. Leur grâce et leur talent de danseuses pesaient dans la balance. De nos jours encore, dans les grandes villes du monde, il y a des jeunes qui souhaitent valser devant les invités — affirme Martin Grund.



    Martin Grund : « Pour pouvoir valser au Bal viennois, il faut s’inscrire et expliquer pourquoi on veut y être présent. Il faut passer par une audition et prouver devant un jury que l’on maîtrise bien la valse viennoise. Pour le Bal de l’Opéra on doit être capable de danser dans le rang, de gauche à droite, en tournant uniquement à gauche sur une distance de 15 mètres ».



    Qui débute au bal de Bucarest ?



    Martin Grund : « Les premières années, nous avons eu des danseurs professionnels, qui se sont très bien débrouillés. Ils valsaient très bien, trop bien même, car il leur manquait ce quelque chose que seuls les Viennois possèdent. L’âme viennoise n’est pas aussi « précise », quand ils dansent, les Viennois ondoient… Les années suivantes, nous avons accepté également des amateurs, qui se sont entraînés avec les professionnels et, à présent, la sensation que l’on a en regardant est différente, ils sont beaucoup plus naturels ; on peut même voir l’émotion des débutants : ils sont fiers, les jeunes filles se sentent comme des princesses et les jeunes hommes comme des princes. C’est magnifique de se trouver à ce bal impérial. J’ai été heureux de découvrir un si grand nombre de nouveaux visages, des personnes très jeunes, qui étaient venues au bal avec leurs parents, il y a 9 ans. A ce moment-là, ils étaient encore des enfants. A présent, ils sont adolescents. Ils ont 15 ou 16 ans et sont fiers de faire leurs débuts au Bal viennois. Lors de la dernière répétition j’ai été émerveillé par la joie avec laquelle ils dansaient. Cela m’a semblé extraordinaire. »



    Le billet d’entrée au Bal viennois coûte environ 200 euros et, après minuit, l’argent recueilli est offert en donation à des ONGs pour être investi dans des projets au bénéfice des enfants.



    Meda Vasiliu : « United Way a été depuis toujours le bénéficiaire du Bal viennois. La collaboration avec cette organisation est de longue date, au niveau international aussi. A l’édition 2013, nous avons choisi un deuxième bénéficiaire — SOS Villages d’enfants — dans le cadre d’un partenariat conclu au niveau européen. Les deux organisations sont orientées vers les enfants des milieux défavorisés, qui ne peuvent pas fréquenter l’école ou n’ont pas accès à une éducation telle que nous la souhaitons pour nos enfants. Alors, nous avons souhaité nous impliquer et les soutenir, chaque année, par ce Bal viennois. »



    Mihaela Rizea a compté parmi les invités du Bal viennois de Bucarest — édition 2014 : « C’est pour la deuxième fois que je participe à ce bal. A mon avis, c’est un événement dont notre ville a besoin. Mon seul regret c’est de ne pas avoir eu le courage de valser, pourtant je pense que je le ferai l’année prochaine. C’est une bonne occasion d’échapper un petit peu à notre vie tumultueuse et de laisser nos émotions s’exprimer. Et de ce point de vue là, ce fut une magnifique soirée. »



    Ana Elefterescu, chargé de relations publiques de United Way — l’organisation qui bénéficie des fonds recueillis au Bal viennois — partage cet avis. La soirée a été magnifique, au-delà de toute attente.



    Ana Elefterescu : « A en juger d’après l’expérience des années précédentes, après ce bal, environ 12 .000 euros sont versés à notre organisation. Cet argent est destiné exclusivement à nos projets. Depuis 2013, nous sommes également les bénéficiaires du Bal viennois de Timişoara, qui en est à sa 2e édition. L’argent recueilli là-bas est utilisé pour des projets destinés à cette zone. Nous tâchons d’aider, chaque année, un nombre de personnes aussi grand que possible. En 2013, nous avons pu aider 7 mille enfants ».



    Le Bal viennois devient une tradition — pas uniquement à Bucarest, mais, depuis quelque temps, à Timişoara aussi, et même à Suceava.



    Bien qu’entre les colonnes de marbre du Palais du Parlement l’écho des valses se soit à peine éteint, les organisateurs préparent déjà l’édition 2015. Comme ce sera la 10e édition, nous nous attendons, certes, à des feux d’artifice. (Trad. :Dominique)

  • Ateliers de cinéma pour les enfants

    Ateliers de cinéma pour les enfants

    « Le cinéma, c’est l’art le plus populaire, mais aussi le moins présent dans la vie des enfants. Malheureusement, les cinémas se limitent à la liste d’animations et de films d’amusement de date récente, les chaînes de télévision n’ont pas de programmes spéciaux à l’intention des enfants, où le cinéma et les arts visuels aient une place, tandis que les écoles, elles ne consacrent aucune classe à l’éducation cinématographique », dit Ileana Bârsan, journaliste et critique de film, expliquant comment l’idée des ateliers destinés aux enfants entre 7 et 14 ans lui était venue.



    En plus, ce n’est pas sa première expérience de ce type. Elle a participé, en tant que formatrice, au projet inédit dans l’enseignement roumain, L’Education à l’image, projet lancé par l’Ambassade de France en Roumanie, la Société culturelle Next et la cinéaste française Vanina Vignal. L’Education à l’image a commencé en Roumanie en 2009 et a réussi à ramener les lycéens plus près du cinéma, par des projections et des débats en marge des films qui ont marqué l’histoire de cet art.



    Un autre programme qui a compté pour Ileana, c’est EducaTIFF, initialement appelé Programme d’éducation médiatique et cinématographique, lancé dans le cadre du festival international de film Transilvania.



    Ileana Bârsan: « Vu que j’écris depuis quelques années sur le film, et à un moment donné la critique spécialisée en cinéma a commencé à déchoir, et j’ai pensé qu’il n’y avait plus de gens avec lesquels échanger en marge de cet art. la critique de cinéma n’est pas discréditée en ce moment seulement en Roumanie, c’est un phénomène assez général. En plus, les revues dans lesquelles j’aurais pu écrire ont disparu, et les spectateurs ne se pressent pas dans les cinémas. On arrive dans le meilleur des cas à 200.000 spectateurs, donc je me suis dit qu’il fallait en quelque sorte les former. Bien entendu, c’est un plan de longue haleine, il s’agit d’enfants qui commencent à peine à visionner des films, à être intéressés par cet autre moyen de raconter une histoire, et d’essayer de comprendre ces histoires par leur propre expérience. Je me suis rendu compte que cela pourrait être une solution, de former des spectateurs qui pensent au cinéma comme un moyen de raconter une histoire, et qui puissent faire des corrélations entre le cinéma et d’autres arts ».



    Ileana Bârsan raconte également la manière dont se déroulent les ateliers : « Le module introductif dure cinq semaines, avec une séance par semaine, pendant le week-end. La projection et les discussions durent environ deux heures. Dans le module introductif je présente aux enfants des fragments de films de moins de dix minutes. Et eux, ils essaient de comprendre les images en mouvement, le jeu des acteurs, le rôle de la mise en scène, de la lumière, l’abc du cinéma. On évite de théoriser et ce sont les enfants qui découvrent par eux-mêmes la manière dont on construit une scène, quelle est la contribution de l’acteur et du réalisateur, combien il est visible dans toute cette affaire. Dans ce même module introductif, ils découvrent la technique du montage, en partant d’une photo et arrivent au cinéma et au montage. Je peux dire qu’ils ont été très heureux de découvrir qu’étaient eux aussi capables à penser en images » .



    Mais les ateliers de cinématographie organisés par le critique et journaliste Ileana Bârsan ont comme point de départ une expérience moins professionnelle : « J’ai constaté qu’ils étaient utiles en regardant mes propres enfants, et notamment ma fille aînée de presque 13 ans. Le cinéma est le moyen le plus efficace et le plus rapide de communiquer puisqu’en regardant un film, les réactions sont presque instantanées. C’est ainsi que naît une idée, un dilemme. Et les enfants non seulement réagissent immédiatement, mais leur réaction est sincère. Ils expriment directement ce qu’ils ressentent lorsqu’ils regardent une histoire. C’est pourquoi, ces cours aident aussi à stimuler la créativité des enfants. Du coup, ils proposent des idées, ils analysent ce qu’ils voient sur l’écran, ils avancent d’autres variantes, pour donner naissance à un débat et finalement ils arrivent à se poser eux mêmes des questions, ce qui est important. »



    « Depuis la photographie aux images en mouvement. Mémoire, imagination et histoire. A quoi servent les films ? » et « Qui raconte l’histoire ? Le réalisateur ? Le narrateur ? Le personnage ou le spectateur ? Qu’est ce que doit suivre ensuite ? Comment a été le film ? » ce ne sont que quelques unes des questions que le critique de film Ileana Bârsan propose à ses petits élèves. (trad. Ligia Mihaiescu)

  • La cité de la connaissance

    La cité de la connaissance

    “La cité de la connaissance” est une initiative privée d’une famille roumaine amoureuse du Musée des techniques de Vienne. En fait c’est le fils, Matei, qui a demandé à sa mère pourquoi un tel endroit n’existait pas à Bucarest, un endroit où l’on pouvait toucher les objets exposés. « S’il n’existe pas, nous pouvons le créer », a répondu sa mère. Et voilà, 3 ans plus tard, « La cité de la connaissance » a ouvert ses portes. Un investissement de 100.000 euros a rendu possible l’apparition de cet espace rempli de lumière et de couleurs, qui encourage les enfants à interagir avec les objets, à expérimenter, ayant leurs parents pour guides.



    Selon Anamaria Roată-Palade, celle qui a eu l’idée de fonder ce musée, tous les jeux ont été spécialement créés pour cet endroit: « Depuis 3 ans nous inventons toute sorte de jeux. Tout d’abord sur papier, pour construire par la suite de véritables jeux, avec des billes, des aimants et même de l’eau. Le jeu d’eau est à mon avis le plus intéressant, parce qu’il compte plusieurs moulins, un vis d’Archimède, un vortex où les enfants peuvent lancer des balles de ping-pong et voir comment se forme le tourbillon ou bien ils peuvent guider une balle sur un trajet à l’aide d’un jet d’eau. Il y a aussi des jeux d’habilité, jeux de miroirs, une piste d’athlétisme qui s’étale sur 10 mètres de longueur où les petits peuvent faire des courses de vitesse, un simulateur de tsunamis construit à l’aide d’un plexiglas et un cadre métallique. Il montre aux enfants ce qui arrive à une maison frappée par une vague géante. Le même jeu leur montre la structure interne de la Terre. Tous les jeux sont accompagnés d’explications. Les enfants apprennent à manier l’objet, ils observent l’effet de leurs actions, découvrent la liaison avec les lois de la physique où l’on retrouve le phénomène en question dans la vie réelle: en physique, en mathématiques, en chimie. Dans une autre salle, il y a des jeux d’équilibre. Par exemple: il faut poser 10 clous en équilibre sur un seul clou, ou mettre un plateau de table à 3 trous sur 6 pieds… Nous avons voulu créer des jeux amusants et incitants à la fois, qui invitent l’enfant à se poser des questions et à trouver lui-même la réponse pour reconnaître ensuite la transposition de l’objet en pratique».



    Le musée est destiné aux enfants de 2 à 99 ans. On y trouve aussi des jeux pour les moins de 2 ans, faits de billes roulant le long d’un trajet sinusoïdal, des billes qui empruntent différents circuits, des formes s’emboîtant dans d’autres formes, un mémo géant et des boîtes sensorielles contenant des objets surprenants pour les jeunes générations: cassettes audio, disquettes et autres choses appartenant à un passé pas trop éloigné.



    Heureusement, pour tout il y a des guides, pourtant, il est important que les parents s’impliquent, eux aussi — estime Anamaria Roată-Palade: « Nous encourageons les parents à jouer aux côtés des enfants; nous ne voudrions pas que les parents laissent là leur enfant et disparaissent dans la nature pendant 2 ou 3 heures. Nous souhaitons que les parents restent auprès de l’enfant pendant au moins une heure. Il est important pour l’enfant de voir que ses parents souhaitent apprendre, eux aussi, que maman ou papa lui expliquent des notions qu’il ne peut pas encore très bien comprendre. Nous avons des guides et nous pouvons donc tout expliquer aux enfants ; pourtant, j’ai appris par ma propre expérience que l’enfant est ravi s’il peut dire: « Maman, regarde ce que je sais faire ! » ou si sa mère lui dit : « Attends, je vais t’expliquer ».



    Les organisateurs ont voulu s’assurer que les adultes auront quelque chose d’intéressant à faire pendant que leurs petits sont occupés à apprendre toute sorte de choses. Ils ont donc prévu des jeux pour les grandes personnes : « Nous disposons d’une salle comportant des jeux QI de grandes dimensions : 1 mètre sur 1 mètre, 2 mètres sur 1 mètre et demi. Ce sont des puzzles géants. Il y en a aussi de dimensions plus réduites, pourtant les grands sont plus séduisants. Mon jeu d’échecs interactif n’est pas encore résolu, bien que je l’aie depuis deux mois déjà, il est toujours là. De temps en temps nous passons à côté, nous essayons d’avancer un petit peu… J’aime jouer. Parfois je me surprends dire à mon enfant : « Laisse-moi essayer, pousse-toi un peu et laisse-moi jouer quelques minutes. Le jeu est important, c’est comme ça que l’on apprend. En jouant. »



    Une visite à la Cité de la connaissance peut durer plusieurs heures. Les enfants présents à l’inauguration ont été enchantés et souhaitent revenir. Il est vrai que les objets exposés et les expériences auxquelles ils ont assisté lors de l’ouverture de ce musée interactif ont suscité leur curiosité et les ont incités à s’impliquer. Cette cité est une destination idéale pour les jours frais et pluvieux. Elle dispose également d’une salle où les enfants peuvent manger un sandwich et les parents boire un café. Les enfants sont pourtant si absorbés par ce qu’ils font qu’ils oublient de manger et le départ pose toujours des problèmes. Le billet d’entrée coûte 34 lei pour un enfant, soit environ 8 euros, comparable à celui d’entrée au cinéma. Les bénéfices que l’on retire d’une visite à la cité sont beaucoup plus grand en comparaison de ce qu’un film — même en 3D — peut apporter à un enfant. La Cité de la connaissance n’est pas la seule initiative de ce genre de Roumanie. Des projets similaires seront mis en œuvre à Cluj-Napoca et à Braşov. Nous espérons pouvoir vous raconter des choses sur ces nouvelles cités bientôt. (trad. Valentina Beleavski, Dominique)

  • Les enfants les plus vulnérables de Roumanie

    Les enfants les plus vulnérables de Roumanie

    En Roumanie, 47,2% de la population vit à la campagne. A première vue, on pourrait penser que dans les zones rurales, les gens peuvent se procurer plus facilement de quoi vivre, en cultivant leur potager et en élevant des volailles et du bétail. Aussi, ne devraient-ils pas être très touchés par la pauvreté. Pourtant, les statistiques ne confirment pas cette idée. Le nombre de personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté est 6 fois plus grand en milieu rural qu’en milieu urbain. Et, comme on pouvait s’y attendre, les enfants représentent la catégorie la plus vulnérable face à ce fléau — et pas uniquement en milieu rural — hélas : plus de la moitié des enfants roumains sont menacés de pauvreté ou d’exclusion sociale — ils en étaient 52,2% en 2011 — soit le chiffre le plus élevé dans l’UE. Cette situation se traduit par un grand nombre d’enfants qui souffrent de malnutrition et qui, de ce fait, ont des problèmes de santé ou abandonnent l’école. La situation est évidemment plus dramatique dans les villages – affirme Daniela Buzducea, chargé des activités de promotion au sein de la fondation « World Vision » de Roumanie. « Les enfants de Roumanie souffrent de malnutrition. Un grand nombre d’études confirment le fait qu’un enfant sur 10 est mal nourri jusqu’à l’âge de 3 ans. Cette situation s’explique par le fait que la mère ne se nourrit pas bien et ne nourrit pas son enfant non plus — d’où d’importantes carences en fer chez les deux. Dans le cadre d’une étude que nous avons réalisée, nous avons voulu savoir si les enfants étaient bien nourris. Nous avons constaté qu’un enfant sur 10 se couchait sans avoir dîné. De telles carences alimentaires détermineront, des années après, des problèmes de santé, chez tous ces jeunes, même à l’âge adulte.



    L’abandon scolaire est un problème tout aussi sérieux, car il diminue les chances des ces enfants de trouver un emploi, plus tard dans la vie. Daniela Buzducea : « Nous assistons, ces dernières années, à une augmentation constante du nombre d’enfants qui ne sont pas scolarisés. Environ 40 mille enfants quittent l’école chaque année pendant la période de scolarité obligatoire. La situation est encore plus grave en milieu rural, où, selon une étude de « World Vision », la distance que les enfants doivent parcourir pour aller à l’école est une des principales causes de l’abandon scolaire. Aux examens nationaux, ces enfants obtiennent des résultats inférieurs à ceux des enfants du milieu urbain. Ce qui traduit également une différence de qualité entre l’éducation scolaire dispensée dans les deux milieux.



    Que faut-il faire pour améliorer la situation de ces jeunes ? Les organisations non-gouvernementales — dont la fondation « World Vision » – déroulent des programmes au bénéfice des enfants pauvres, en leur offrant de l’aide par le biais aussi bien des petites communautés où ils sont nés que de la grande communauté dont ils font également partie. « Donneur d’avenir » est un tel programme. Oana Şerban, attachée de presse de la fondation « World Vision » nous le présente: « Par le programme «Donneur d’avenir», nous essayons de déterminer un retour de l’esprit civique dans nos vies. Nous collaborons avec les autorités locales, avec d’autres ONGs et même avec des partenaires commerciaux. Il est très simple de rejoindre ce programme. La contribution mensuelle de chaque donneur s’élève à 68 lei — soit quelque 15 euros. Les enfants que le donneur choisit, ainsi que toute la communauté bénéficient de cette aide. Réunies dans un fonds commun, les sommes versées servent à financer des projets pour la communauté respective. Par exemple: doter les écoles de laboratoires ou d’ordinateurs, ou de fournitures scolaires ou les connecter au réseau d’eau potable ou d’électricité. Il existe nombre de choses que l’on peut faire pour ces jeunes. 600 enfants sont inscrits dans ce programme et nous avons déjà trouvé des donneurs pour 160 d’entre eux. Nous avons donc encore du travail devant nous. »



    Le programme « Donneur d’avenir » encourage la relation entre le donneur et l’enfant auquel son aide est destinée. Ils entretiennent une correspondance et, le plus souvent, le donneur se rend sur place pour voir de quelle façon la communauté vient en aide aux enfants, en utilisant les fonds qu’il lui offre. Cela encourage l’esprit d’entreprise dans les villages, autrement dit, on apprend aux gens à pêcher — estime le pianiste Nicolae Dumitru, qui compte parmi les donneurs. « Le programme «Donneur d’avenir» est censé tirer les gens de l’apathie, les secouer un peu. Cela se distingue des donations habituelles. On ne se contente pas d’envoyer une somme d’argent dont on va acheter des livres d’école ou des chaussures ou préparer des colis contenant de petits vêtements. Je pense qu’en voyant ce qui s’y passe, nous pouvons exercer un impact beaucoup plus grand sur les personnes avec lesquelles nous entrons en contact. Ces enfants ont besoin, de temps à autre, d’une impulsion, d’un flot d’énergie qui les pousse à agir pour changer leur destin. »



    Pour l’instant, le programme «Donneur d’avenir» est appliqué uniquement dans quelques communautés rurales du département de Dolj — zone du sud du pays où se trouve le plus grand nombre d’enfants vivant dans des conditions de pauvreté extrême. Si des donneurs intéressés sont dépistés, le programme sera élargi à d’autres zones du pays. (Trad. : Dominique)


  • Grandissons ensemble

    Grandissons ensemble

    Le phénomène des enfants dont les parents ou seulement un d’entre eux sont partis travailler à l’étranger ne cesse de gagner en ampleur en Roumanie. Ainsi, selon des données fournies par la Direction chargée de la protection de l’enfance, 79 901 tels enfants étaient recensés dans les statistiques de l’assistance sociale. 41% d’entre eux étaient complètement privés de l’attention des parents : 22 993 avaient les deux parents loin d’eux et 9991 étaient issus de familles dont un seul parent était parti. Bien que ces chiffres soient déjà inquiétants, une série d’études montrent que les informations officielles ne rendent compte que partiellement de l’ampleur du phénomène.



    C’est dans ce contexte que l’Organisation « Sauvez les enfants » a décidé de venir en aide aux petits et de mettre en place le projet « Grandissons ensemble ». Gabriela Alexandrescu, présidente exécutive de l’Association « Sauvez les enfants » : « Le programme se propose d’identifier les meilleurs moyens de protéger les enfants dont les parents travaillent à l’étranger et de mettre en place des services complexes, censés soutenir ces enfants. On les aide à faire leurs devoirs, car sans une protection parentale adéquate, un enfant a du mal à faire face aux exigences de l’école. On les aide également à garder un contact permanent avec leurs parents qui vivent dans un autre pays, en leur fournissant l’équipement nécessaire, par exemple des ordinateurs connectés à Internet. On accompagne aussi ceux qui prennent soin de ces enfants, vu qu’il s’agit dans la plupart des cas de grands-parents ou d’autres membres de la famille qui ne savent pas toujours comment se conduire avec un adolescent, par exemple. Pour nous, il est très important de faire participer les autorités de sorte que ces exemples de bonnes pratiques ne demeurent pas isolés, car de tels enfants se retrouvent dans tout le pays » .





    Le projet « Grandissons ensemble » a déjà abouti au lancement de plusieurs programmes «Après l’école », dans 14 départements de Roumanie. 2080 enfants en ont bénéficié entre 2010 et 2012. Les enfants ont ainsi pu participer à des programmes censés leur fournir un surcroît d’aide et l’accès à bon nombre activités extrascolaires: promenades, visites aux musées et autres attractions touristiques. Les représentants des enfants ont eux aussi eu la possibilité de prendre part à différentes rencontres et séances d’accompagnement social et psychologique.

    Les autorités comprennent qu’il reste encore un long chemin à parcourir, estime Catalina Chendea, inspectrice au ministère roumain de l’Education : « On a mis l’accent sur les séminaires destinés à ceux qui restent à la maison avec ces enfants, qui les prennent en charge. Nous essayons d’établir des liens avec ces parents empruntés, pour ainsi dire, et d’encourager les enfants à garder eux aussi un contact aussi étroit que possible avec leurs parents, de leur faire comprendre que ces derniers ne les ont pas quittés, qu’ils les rejoindront à un moment donné. A cet effet, nous organisons toute sorte d’activités extra curricullaires susceptibles d’accroître la confiance des enfants en eux-mêmes et en la famille » .



    Parfois enviés par d’autres enfants parce que considérés comme privilégiés pour recevoir des cadeaux plus beaux qui leur viennent de l’étranger, bon nombre de ces jeunes manquent, en réalité, de la chaleur et la protection d’un foyer. Daniela Ganu est la grand-mère d’une fillette dont les parents sont partis travailler ailleurs. Elle nous parle de ce programme dont sa petite-fille bénéficie aussi : « Plus d’une fois il m’est arrivé de constater que même s’ils avaient des parents à l’étranger, certains de ces enfants étaient mal habillés ou nourris. J’ai constaté que par le biais de ce programme les enfants ont droit à un repas, ce qui est une très bonne chose. A mon avis, il y a beaucoup de cas sociaux, de familles nombreuses, à quatre ou cinq enfants, dont les parents sont partis et qui les ont laissés à la charge d’une grand-mère pauvre et malade, d’un oncle ou d’une tante qui se désintéressent d’eux à longueur de journée. Je pense que votre programme en régime d’internat essaie d’offrir à ces enfants une sorte de famille de substitution, puisque certains de ces petits n’ont même pas de toit. Ils vivent dans la rue, vêtus de fripes et pieds nus » .





    Personne ne doute plus de la nécessité de tels programmes. A preuve, un autre témoignage, celui de Vera Limbei, qui prend soin de plusieurs petits-enfants : « J’ai quatre petits-enfants à ma charge. Leurs parents sont partis travailler à l’étranger. Ils voudraient amasser de l’argent pour s’acheter un appartement, car ils vivent dans un studio loué. Les petits sont âgés de 5 à 7 ans. Les jumeaux ont 6 ans et vont en classe préparatoire. Le cadet va à l’école maternelle, tandis que l’aîné et en première année des cours élémentaires. Je n’aurais pas réussi à me débrouiller sans l’aide de la fondation! »



    On a constaté, dès les premiers mois, chez les enfants inscrits dans ces programmes, une amélioration des capacités de communication, un niveau accru de leur estime de soi et des résultats scolaires meilleurs dans certaines disciplines. Le programme « Grandissons ensemble » repose sur l’effort soutenu de 565 bénévoles. En 2013, plus d’un millier d’enfants seront concernés par les activités déployées dans les 16 centres. (trad. : Alexandra Pop, Mariana Tudose)

  • Internet et ses dangers

    Internet et ses dangers


    Il est difficile aujourd’hui d’imaginer l’univers des jeunes sans Internet. Dès leur très jeune âge, ils sont aptes à naviguer — surveillés ou non par les parents. Ils y trouvent les informations dont ils ont besoin dans tous les domaines, des programmes éducatifs, ils peuvent communiquer très facilement. Pourtant, ce réseau comporte certains dangers, notamment pour les très jeunes, qui ne savent pas encore distinguer entre réalité et fiction — en ligne !


    Une étude de l’Organisation «Sauvez les enfants» fait état d’une augmentation du nombre d’enfants qui utilisent le réseau Internet, les nouveaux comportements étant doublés de nouvelles menaces à mesure que la technologie utilisée devient de plus en plus mobile. Gabriela Alexandrescu, présidente exécutive de l’organisation « Sauvez les enfants — Roumanie » : « En Roumanie, la plupart des enfants — soit 86% d’entre eux — naviguent sur Internet quotidiennement ou presque. 65% le font à partir de dispositifs sans fil. Dans ces conditions, leur surveillance par les parents est de plus en plus difficile. Pour avoir une idée des risques que les jeunes encourent, disons que 90% d’entre eux affirment utiliser au moins un réseau social. Le profil de 21% des enfants interrogés pour cette étude est public. Les programmes d’information et d’éducation mis en oeuvre dans les écoles commencent pourtant à porter leurs fruits, car ce pourcentage ne cesse de diminuer — pas de façon vertigineuse — mais il est quand même en baisse. Ce qui prouve que les enfants commencent à apprendre quelles sont les données personnelles qu’ils peuvent rendre publiques. Par ailleurs, en Roumanie, 43% des enfants affirment avoir regardé des images à caractère sexuel au cours de la dernière année et 70% d’entre eux les ont trouvées sur Internet. »


    L’âge moyen auquel les jeunes commencent à naviguer sur la Toile a chuté jusqu’à 9 ans — contre 10 ans en 2010. Les dispositifs sans fil (portable, tablette) ont progressé de 17% en 2010 à 65% en 2012 — et leurs prix sont devenus de plus en plus accessibles.


    Selon une étude réalisée par l’organisation « Sauvez les enfants », pour les adolescents, qui traversent une période difficile et confuse de leur existence, Internet peut être plutôt une mauvaise qu’une bonne chose. Ils passent plus de temps sur Internet au détriment de l’étude et de l’exercice physique


    La moitié des enfants ayant participé à cette étude affirment avoir été insultés ou dérangés sur Internet et avoir rencontré, en face à face, une personne contactée sur la Toile. 10% de ces enfants se sont sentis insultés ou mécontents d’une telle rencontre.


    L’accès aux dispositifs sans fil et l’essor des réseaux de sociaux imposent de nouveaux défis — souligne Liliana Preoteasa, directrice générale de la Direction pour l’Education et la Formation tout au long de la vie du Ministère de l’Education de Bucarest : «A l’école, il est certes possible de contrôler les sites que les élèves visitent pendant les heures de classe. Il y a des dispositifs et des moyens à cette fin. A la maison il doit être également possible d’appliquer certaines méthodes de contrôle parental. Cela est pourtant de plus en plus difficile à réaliser si l’enfant utilise le portable. Or, cette navigation peut les amener effectivement vers des «zones de danger ».»


    Malheureusement, l’éducation en matière d’Internet est presque inexistante en Roumanie. Près de 80% des parents n’imposent à leurs enfants aucune restriction à l’utilisation d’Internet. Beaucoup d’entre eux ignorent les expériences négatives de leurs enfants sur le réseau, d’autres ne maîtrisent pas la technologie et ne possèdent donc pas les compétences nécessaires pour contrôler leurs enfants.


    L’organisation « Sauvez les enfants » a proposé en ce sens la mise en circulation, dans les établissements scolaires de Roumanie, d’un guide contenant des informations théoriques et pratiques sur l’utilisation en toute sécurité d’Internet par les élèves. Les spécialistes de l’organisation offrent également des conseils aux jeunes et aux adultes qui souhaitent apprendre comment utiliser Internet en toute sécurité.


    Lors de la présentation de l’étude, le chef du Service de lutte contre la criminalité informatique de l’Inspection générale de la police, Virgil Spiridon, a précisé que le niveau de la criminalité informatique enregistré en Roumanie n’est pas élevé ; pourtant, partout dans le monde, la tendance est ascendante. Les fraudes bancaires, l’accès illégal aux sources confidentielles d’information appartenant aux compagnies et aux gouvernements, le harcèlement et le chantage ont envahi Internet et y prolifèrent à un rythme accéléré.


    Ce qui caractérise la Roumanie, en matière de criminalité informatique, c’est surtout la diversité et la nouveauté des moyens utilisés. Virgil Spiridon: «Côté chiffres et statistiques, nous avons enregistré en 2012 un millier de cas de cyber criminalité en tout genre. 200 dossiers font déjà l’objet d’une enquête judiciaire. Il s’agit de 1200 infractions et 542 inculpés. Quant à la sécurité des enfants sur Internet, c’est à l’école et à la famille qu’incombe le plus de responsabilité.»


    Gherghe Serban, membre de l’Association professionnelle des fournisseurs de services électroniques, nous donne une idée de l’ampleur de ce phénomène dans le monde: « Si l’on compte actuellement dans le monde 7 milliards de dispositifs interconnectés par Internet, le trafic général Internet doublera d’ici 2015, alors que le trafic sur portable augmentera 11 fois.»


    Pour les jeunes générations, les jeux de l’enfance se sont déplacés devant l’ordinateur. Le jeux sur Internet ont remplacé les jouets et les rêves des enfants des générations antérieures. Internet est-il une bonne ou une mauvaise chose ? Cela dépend de ses utilisateurs. (aut.:Teofilia Nistor; trad. : Dominique)

  • Protection des enfants dont les parents travaillent à l’étranger

    Protection des enfants dont les parents travaillent à l’étranger


    Plusieurs projets dont celui concernant le budget d’Etat, le budget des assurances sociales d’Etat et le domaine de la Justice sont discutés ces jours-ci par le nouveau Parlement de Bucarest. Le gouvernement veut introduire plusieurs mesures de protection , surtout à l’égard des mineurs dont les parents sont partis travailler à l’étranger. Une précision en ce sens a été faite par la ministre du Travail, Mariana Câmpeanu, dans le contexte où, ce dernier temps, l’on a enregistré de nombreux cas tragiques qui ont enregistré la mort des enfants laissés seuls chez eux. La ministre du Travail a adressé un appel à la population et aux autorités locales dans le sens de faire plus attention aux enfants : “Nos enfants ne signifient pas , seulement, les enfants de notre propre famille. Les enfants des voisins, les enfants rroms, les enfants abandonnés et les enfants aux désabilités sont, eux aussi, nos enfants. Ils sont, tous, nos enfants et je voudrais que la société, en général, attache plus d’attention aux enfants, je parle particulièrement des communautés locales. »


    Pour protéger les enfants, l’Exécutif va adopter une série de mesures contre les parents qui partent travailler à l’étranger et ceux qui se séparent mais oublient leurs enfants mineurs. Selon la ministre du Travail, ces modifications augmentent les attributions des autorités locales et introduisent des sanctions contre ceux qui ne s’acquittent pas de leurs devoir.


    Mariana Câmpeanu veut implémenter un programme de coopération inter-ministérielle et soutient que beau nombre des mesures qu’on peut prendre au bénéfice des enfants dépendent de plusieurs ministères. Et de préciser que son premier dialogue aura lieu avec le Ministère de la Santé Publique après l’achèvement de l’enquête concernant les enfants des maternités.


    A l’égard des incendies, la ministre du Travail a demandé au vice-premier ministre Liviu Dragnea que dans toutes ses discussions avec les préfets, ceux-ci soient saisis pour attacher plus d’attention à cette activité. Rappelons que sept enfants sont morts depuis le début de l’année dans leurs propres maisons à cause d’incendies déclenchés en absence des parents.


    Toutes les décisions importantes visant la santé et l’éducation des mineurs doivent être prises par les deux parents même dans le cas où ils ne vivent pas ensemble et qu’un seul a obtenu la garde des enfants. Une autre modification importante vis-à-vis de la loi actuelle oblige les parents qui vont travailler à l’étranger d’en annoncer les autorités 40 jours à l’avance. Au cas contraire, ils risquent d’être amendés.


    Plus de 2,7 millions de Roumains vivent et travaillent maintenant en dehors des frontières des frontières de leur pays, les plus nombreux se trouvant en Italie et en Espagne. Ils s’y rendent pour des salaires meilleurs mais, selon les psychologues, 80% des enfants laissées en Roumaine aux soins des parents plus ou moins proches souffrent de cette séparation temporaire de leurs maternels…(trad.: Costin Grigore)