Tag: enfants

  • Mais pourquoi ?

    Mais pourquoi ?

    Depuis lors, réunis en fin de semaine, membres de lassociation, enfants et parents font le tour des musés de la capitale. Raluca Bem Neamu, présidente de lassociation « Mais pourquoi? » explique lorigine de cette appellation: « Cest la question que les enfants de 2 à 10 ans posent le plus souvent. Je pense surtout aux plus petits, avides de connaître le pourquoi du comment. Les programmes que nous proposons se déroulent dans des établissements culturels, des musées notamment, car les enfants aiment bien cet univers riche de sens. Si ces programmes sont interactifs et quils tiennent compte de lâge et de lintérêt des petits, ils leur procurent des expériences tout à fait extraordinaires. Aucun autre espace noffre tant de significations et de possibilités de jouer et dinteragir avec les objets culturels. »



    En partant de lidée que lexpérience des enfants est plus agréable et profonde en compagnie des parents, lAssociation « Mais pourquoi? » sadresse aux familles avec des enfants de 2 à 10 ans, auxquelles elle propose un programme chaque fois différent. Nous avons voulu savoir pourquoi les musées sont plus attractifs pour les petits visiteurs et en quoi leur perception des musées diffère de celle des adultes: « Nous avons commencé par le Musée du paysan roumain, le plus attractif, à notre avis, du point de vue des objets exposés. Nous avons également visité le Musée du village, le Musée national dhistoire, plusieurs maisons musées, dont celles de Vasile Grigore et de George Enescu. Cela fait trois ans déjà que nous collaborons avec cette dernière, qui propose des programmes de musique et de mouvement. En fait, ce sont les seuls musées qui reçoivent des groupes denfants, les autres nétant pas préparés pour cette expérience. Et pour cause: à lentrée dans un musée, les enfants ont besoin dun petit bout de temps, histoire de sadapter à lespace, dont ils perçoivent autrement les dimensions. Voilà pourquoi tous nos programmes débutent par un jeu, censé les rendre à laise dans cet espace. Grâce à la présence des parents, les choses se passent plus naturellement. Ce nest quaprès que commence le tour du musée. Les enfants sont très ouverts et curieux. Dépourvus de préjugés et de craintes, ils accueillent et acceptent lart beaucoup plus facilement que les adultes. »



    A lintention des enfants entre 4 et 8 ans, des programmes déducation visuelle ont été mis en place à lexposition du photographe français Philippe Ramette. Intitulée « Le monde à lenvers », elle est organisée par lInstitut français de Bucarest et accueillie par le Centre des arts visuels – Multimédia de Bucarest. Cette activité vise à faire découvrir aux petits lart contemporain en général, et lapproche de lartiste en particulier, affirme notre interlocutrice Raluca Bem Neamu: « Le message principal de ce programme, cest que lartiste rend la réalité selon sa volonté et ses idées. Nous les aidons à comprendre lart, qui nest pas la copie dun coin de la nature, mais une transposition qui met en évidence lidée et le message de lartiste. Après la visite de lexposition, les discussions et les jeux imaginés autour de celle-ci, dont des tests déquilibre, les enfants sont invités à des ateliers de création. Avec pour point de départ lapproche du monde à lenvers que propose lartiste français Philippe Ramette, ils tenteront de créer des collages qui défient les lois de la physique, puisque tout y est de travers. Ces collages devraient en fait transmettre un message personnel. Nous visons à leur faire comprendre lart non pas par le biais dune définition, mais par lintériorisation du concept. Or, le fait de jouer aux artistes pendant la visite de lexposition les aide à mieux assimiler ce message ».



    Ce printemps, lAssociation « Mais pourquoi? » propose aussi des ateliers de philosophie « Autrement dit». Destinés aux enfants de 4 à 8 ans, ces activités partent dune histoire pour aboutir à des discussions sur la vie. Il y a aussi des ateliers qui supposent des sorties dans la nature pour découvrir les plantes et les arbres. « Fleurs, filles et … plantes », cest le titre dun atelier sadressant aux filles.



    Prévu pour le 8 mars, il jouit de la présence de Iulia Iordan, auteure du « Voyage à travers les plantes et la lumière » et de Cristiana Radu, lillustratrice du livre. « LAtelier de larbre », cest le titre dune autre activité de découverte du milieu naturel. Organisé à lintention des familles avec des enfants de 4 à 8 ans, il invite à plonger dans lunivers fascinant de la forêt.



    Bref, au fil du temps et avec chaque atelier, la question « Mais pourquoi ? » acquiert de nouvelles significations.


    (trad. Mariana Tudose)

  • A la Une de la presse roumaine 24.08.2015

    A la Une de la presse roumaine 24.08.2015

    Le sort difficile des enfants roumains laissés sur place par leurs parents partis travailler à létranger occupe principalement les journaux nationaux roumains du jour, dautant plus que les chiffres de la délinquance parmi les mineurs augmentent de manière inquiétante. Les journalistes constatent également une hausse inquiétante du nombre de délits doutrage commis contre les policiers roumains. Aucun délit pourtant, juste de la beauté dans deux rues roumaines à escaliers peints, les plus intéressantes du monde…


  • Le syndrome de l’absence des parents partis travailler à l’étranger

    Le syndrome de l’absence des parents partis travailler à l’étranger

    Depuis le début des années 2000, lorsque les Roumains ont été de plus en plus nombreux à se diriger vers les marchés de l’emploi européens, un phénomène social indésirable a fait son apparition en Roumanie: les enfants de ces gens partis à l’étranger son restés chez eux, élevés soit par l’autre parent soit par quelqu’un de la famille élargie. Les effets n’ont pas tardé, ayant été remarqués par les familles elles-mêmes, par les enseignants et les psychologues.



    L’absence des parents se traduit par un double manque: celui de l’autorité parentale et celui émotionnel ressenti par les enfants, avec un impact visible sur leur comportement. Quelles en sont les conséquences? Le sociologue Florian Niţu: «Les études indiquent clairement, dans ce cas, une baisse des résultats scolaires des enfants et de leur intérêt pour l’étude. Les comportements à risque et les dépendances sont également à craindre — notamment la consommation d’alcool, de tabac et de drogues. Ces enfants se rapprochent souvent de groupes délinquants et risquent même de devenir victimes de groupes criminels. Pourtant, l’impact majeur est de nature psychologique, affectant la structure de la personnalité. On peut parler d’un « syndrome du parent absent » et ce phénomène n’est pas propre à la seule Roumanie, il apparaît partout et depuis toujours. On a constaté que l’absence d’un parent ou des deux entraîne un sentiment de culpabilité et des niveaux d’anxiété élevés. »



    Tous les enfants laissés en Roumanie par des parents partis travailler à l’étranger ne présentent pas ce syndrome, pourtant ils sont tous vulnérables et ont besoin d’une attention particulière. La « Fondation pour une société ouverte » a démarré, il y a plusieurs années, un recensement de ces enfants. Victoria Cojocariu, membre de la Fondation explique: « Nous avons démarré le projet en 2007, par une première étude, et nous nous sommes rendu compte que nous devions tout d’abord connaître le nombre d’enfants restés à la maison seuls ou avec un des deux parents. Les chiffres officiels n’étaient pas fiables : depuis 2004, les statistiques font état de 80 mille enfants. Or, sachant que le nombre de Roumains ayant quitté le pays en quête d’un emploi a beaucoup fluctué au fil du temps, nous nous sommes proposé de découvrir si ce chiffre était exact. Nous avons donc réalisé une étude, publiée en 2009. L’organisation non gouvernementale « Sauvez les enfants », réalisait, de son côté, ses propres recherches. Nos résultats concordaient : en 2008, la Roumanie comptait 350 mille enfants dans cette situation — alors que la Direction générale pour la protection de l’enfant recensait un peu plus de 82 mille. Nous avons signalé cet écart important. Les statistiques officielles pour 2014 donnent toujours un chiffre autour de 80 mille. »



    Dans le cadre du projet « Orizont_FemRural », financé de fonds européens et mis en oeuvre par l’Association pour la Promotion de la Femme de Roumanie, le sociologue Florian Nitu a eu l’occasion de discuter avec plusieurs enfants. Il a constaté que tous ceux touchés par ce phénomène, parents et enfants en égale mesure, ressentaient une rupture, que chacun gérait à sa manière. Florian Nitu : «Il existe différentes manières de gérer cette séparation traumatisante, tant chez les parents que chez les enfants. J’ai rencontré des enfants qui souffraient beaucoup à cause de l’absence des parents et d’autres qui s’y sont très bien adaptés. Je dois préciser qu’il s’agit d’une relation en évolution, qui traverse des moments dramatiques, mais aussi des moments où elle fonctionne bien. Il y a des périodes dans la vie d’un enfant où il a du mal à se séparer de ses parents, et des périodes où cela est plus facile. Des moments où l’enfant est très vulnérable, selon l’âge et la conjoncture, et des moments de normalité. Il ne faut pas généraliser les effets négatifs du départ des parents. »



    Un des objectifs du projet « Orizont_FemRural » a été justement de contrecarrer ces effets négatifs, en identifiant les erreurs commises par les parents dans la gestion de la relation à distance avec leurs enfants. Florian Niţu précise: «Il paraît qu’une erreur fondamentale commise par les parents est celle de rendre l’enfant responsable de leur propre décision de partir travailler à l’étranger. Quand ils voient que leur enfant a du mal à les comprendre ou qu’il commence à pleurer, les parents lui disent qu’il partent pour lui. Cette expression «pour toi» signifie «à cause de toi» pour l’enfant : « si tu n’existais pas, je ne devrais pas partir», entend-il. La motivation « je pars pour toi » pèse lourd sur un enfant. Souvent cette explication s’accompagne de l’affirmation : « il est tellement difficile ici ». Alors, l’enfant se sent encore plus coupable : «maman et papa partent à cause de moi et là — bas ils se sentent encore pire». Lorsque ce n’est que la mère qui part, des tensions naissent souvent dans le couple qui finit par divorcer. C’est valable pour la moitié des mariages où la mère est celle qui travaille à l’étranger. Dans ce cas, l’enfant se sent coupable aussi de la séparation des parents.»



    Souvent, les parents ne gardent de contact téléphonique régulier ni avec les enfants ni avec leurs enseignants. En plus, il tentent de compenser leur absence par des quantités de cadeaux. Les experts leur recommandent de communiquer aussi souvent que possible avec les petits, par tous les moyens. Rester en contact avec les personnes responsables de l’éducation des enfants est tout aussi important, surtout dans le nouveau contexte, apparu il y a quelques années. Victoria Cojocariu nous en dit davantage: « La crise économique a apporté beaucoup de changements dans la situation de ces enfants. Il y a désormais une nouvelle catégorie : les enfants revenus de l’étranger. Une situation signalée par le ministère de l’Education il y a une année et demie. Les inspections scolaires sont confrontées au fait que des dizaines, voire des centaines d’enfants se voient obligés à rentrer au pays parce que leurs parents ne peuvent plus les garder. Ces enfants réintègrent le système scolaire roumain après avoir passé plusieurs années dans un système étranger. Ils ont évidemment des lacunes et des difficultés. Certains sont accompagnés par leurs parents, d’autres rentrent seuls. Malheureusement nous ne disposons pas de données exactes en ce sens.»



    Même si en général, la plupart des enfants finissent par se résigner au départ des parents, il y a aussi des cas isolés où les petits n’acceptent pas complètement la situation et arrivent à faire des gestes extrêmes, comme le suicide. Il est donc essentiel d’avoir des statistiques exactes et d’éduquer les parents à avoir une bonne relation à distance avec leurs enfants. (trad. Dominique, Valentina Beleavski)

  • La génération des enfants à clé pendue au cou

    La génération des enfants à clé pendue au cou

    Les enfants nés entre 1965, date de linstallation au pouvoir de Nicolae Ceauşescu, et 1970, et surtout ceux qui ont vu le jour après 1966, année du décret 770 sur linterdiction des IVG, ont été appelés « la génération à clé pendue au cou ». Ceux qui approchent maintenant la cinquantaine sont également connus sous le nom de « decreţei » – « enfants du décret ». Ils devaient être éduqués dans lesprit des idées socialistes et communistes pour conduire le pays vers le communisme.



    La métaphore « enfants à clé pendue au cou» sinspirait dune triste réalité. Les parents accrochaient la clé de lappartement au cou de leurs enfants pour leur permettre dy entrer après les classes. Ils mettaient ainsi sur leurs épaules une tâche trop lourde, celle de protéger le logement et par conséquent la famille. La clé portée autour du cou donnait aux petits le sentiment dêtre forts, dêtre les égaux des adultes. Elle leur insufflait aussi la sensation de liberté et limpression dêtre en état de prendre des décisions. Cétaient des enfants de 11 à 12 ans, dont les parents travaillaient dans les usines et les fabriques en trois services de relais et qui navaient pas toujours de grands – parents prêts à les surveiller. Ils employaient le temps comme bon leur semblait en attendant le retour des parents. Les jeunes des années 1970 habitaient les immeubles des quartiers ouvriers des grandes villes du pays.



    Lhistorienne Simona Preda, qui fait partie elle-même de cette génération, sy est penchée de plus près. Selon elle, les caractéristiques de sa génération relèvent de la soumission: « Une génération éduquée à se taire, à écouter et à ne pas sortir des sentiers battus, à saluer avec honneur la gloire du parti, la génération entre 1965 et 1989, très étroitement liée à cette configuration urbanistique. Cest le moment où le paysage citadin change, où le conglomérat dimmeubles locatifs communiste apparaît, et des quartiers se font jour suite aux démolitions. La Roumanie change pratiquement de visage architectonique et urbanistique. Nous autres, qui avons grandi dans les crèches et moins chez les grands-parents, qui avons habité dans les immeubles locatifs et auxquels notre enfance est liée, nous sommes la génération à la clef accrochée au cou. Pourquoi étions-nous sages, les mains au dos ? Parce quil fallait écouter le message du parti omniprésent. Le parti nous apprenait à écouter, à être dociles, à avoir des rêves strictement à hauteur des velléités et des desiderata du régime. Le parti nous apprenait de tout, sauf à être libres. Il nous apprenait que tout était possible tant que cette possibilité avait trait à lutopie communiste. »



    Lidéologie et le style du pouvoir déchanger avec les citoyens sest caractérisé au plus haut degré par la brutalité, lopacité face à louverture et une éducation répressive. Dans les années 1960-1970 il ny avait pas de signaux que le régime communiste, installé en 1945, pouvait être remplacé, et les gens sétaient résignés et tentaient de vivre autant que possible à labri des intrusions du pouvoir abusif. Cest ainsi quils ont fait lapprentissage de la duplicité, ce que George Orwell a nommé la double pensée dans son roman 1984.



    Simona Preda a souligné que la génération à la clef pendue au cou a été le cobaye de la pédagogie de la duplicité : « Depuis que nous étions petits, nous avons été obligés à apprendre aussi la leçon de la duplicité. On nous parlait dune certaine manière à lécole, et dune autre façon à la maison, et cest dune manière encore différente que nous suivions le discours officiel à la Radio ou à la télévision ou dans la presse. Cette génération des hommes nouveaux a façonné notre devenir et notre personnalité dès notre enfance daprès la leçon de la duplicité. Il ne fallait pas dire à lextérieur ce que lon entendait dans la maison. Peut-être que le grand-père ou le père écoutaient Radio Free Europe, peut-être quil y avait certains conseils, certains secrets, mais qui ne devaient pas être révélés à lextérieur. Cette notion, « à lextérieur », mérite un peu dattention, parce que le système communiste a toujours présenté le capitalisme et la notion de « à lextérieur » comme étant quelque chose de blâmable et dinéquitable demblée. Tout ce qui présupposait une frontière, même symbolique, la notion de « à lextérieur », faisait partie de ce champ de laltérité qui devait être blâmée et opposée au régime communiste « de lintérieur. »



    La dépersonnalisation a été une méthode danéantissement de lennemi, très utilisée par les tyrannies. Pour le communisme, elle a représenté lunique moyen de façonner la personnalité des gens. Comme cette génération à clé devait remplacer celle qui gardait toujours des réminiscences bourgeoises au niveau de léducation et de la conduite, la dépersonnalisation passait non seulement pour une méthode de la pédagogie communiste, mais aussi et surtout pour une manière de rendre plus facile le parcours professionnel des futurs adultes.



    Simona Preda: « Que supposait cette dépersonnalisation? Le desideratum suprême du régime était de réduire lhomme nouveau à létat de masse amorphe, où lindividualité était encouragée peu ou prou à se faire remarquer. Les différentes distinctions accordées en ces temps-là récompensaient non pas lindividu, mais la classe, le détachement de pionniers, lécole, le département. Surtout vers la fin du régime communiste, on a tenté de faire fondre les millions de petits « Moi » en un immense « Nous ». Les premières pépinières des futurs hommes nouveaux étaient les organisations de « Faucons de la patrie » et de pionniers. »



    Au plus haut niveau, sous le contrôle de lidéologie, la pédagogie répressive et la propagande se sont donné la main pour forger lhomme nouveau: un communiste dépersonnalisé, rééduqué. Au niveau intermédiaire, ce rôle incombait aux activités périscolaires, dont les cercles et les cénacles, les travaux agricoles, lactivisme politique des enseignants. En bas de cet échafaudage, il y avait les projets que se faisaient les parents quant à la place de leur progéniture dans un monde toujours plus hostile, comme les années 1980 allaient savérer dailleurs.



    A la grande surprise du régime communiste, ce sera cette génération à clé qui lui portera le coup de grâce en 1989. Cette génération, dépouillée de personnalité et épuisée par de tristes perspectives existentielles, allait voir séveiller en elle le sens de la liberté et de la dignité humaine. Alors là, au lieu de construire le socialisme, elle retournera aux valeurs humaines, démocratiques, bafouées par la tyrannie communiste. (trad.: Mariana Tudose, Ligia Mihaiescu)

  • A la une de la presse roumaine – 30.04.2015

    A la une de la presse roumaine – 30.04.2015

    Les quatre marins roumains du navire marchand arraisonne en Iran son sains et saufs. Entre temps, à Bucarest le directeur de la Régie autonome du Protocole de l’Etat a été retenu pour une affaire de corruption visant un contrat de marché public à Buzau. La même institution a également vendu à bas prix des immeubles à des partis politiques. Seule la villa de l’ex dictateur communiste Nicolae Ceausescu ne suscite pas l’intérêt ni des dignitaires, ni du marché immobilier. Enfin, les moins de 16 ans ne pourront plus entrer dans des boites de nuit sans la supervision d’un adulte alors que les consommateurs de drogues douces sont parfois âgés de 6 ans.


  • Baby-parking

    Baby-parking

    Si vous voulez vous accorder du temps rien que pour vous et que vous soyez à la recherche d’une solution pour faire garder votre enfant, sachez que le concept de baby-parking a fait son apparition à Bucarest aussi. Il s’agit d’un club de loisirs à horaire prolongé, ouvert 7 jours sur 7, où les parents peuvent laisser, dans la journée, leurs enfants de 0 à 14 ans. Attentivement surveillés par des éducateurs équilibrés, qui ne sont adeptes ni des sanctions ni des récompenses, mais qui croient à la discipline et au bon sens, les enfants sont invités à participer à des activités ludiques ou à des ateliers, censés cultiver leur imagination.



    Adina Serafini, coordinatrice du projet nous a parlé du début de cette histoire à succès: « L’idée nous est venue il y a longtemps. Nous autres parents, nous avons pensé trouver un endroit pour faire garder notre garçonnet de temps en temps. Nous voulions par exemple sortir en ville au cinéma, au théâtre, à un concert, sans avoir à faire appel à une voisine, une baby-sitter ou à la bonne. Bref, nous avons mis en pratique ce à quoi nous avions rêvé alors. Nous avons déniché un petit espace accueillant et lumineux, pour recevoir les petits. Il comporte une pièce dédiée aux ateliers, une deuxième pour la garde proprement-dite des petits et une troisième pour la sieste ou les repas. Nous avons créé une atmosphère intime, de sorte que les enfants se sentent à l’aise, comme chez eux. Nous n’allons pas vraiment vers l’idée d’aire de jeux. Lorsqu’il n’y a pas d’activités précises, les enfants que nous recevons ont toute la maison à leur disposition. »



    La maison et le jardin mesurent ensemble 135 mètres carrés et sont équipés de façon à conforter et à contenter les enfants. Au besoin, ils peuvent se transformer en un espace propice à l’organisation d’agréables fêtes à thème, suivant l’occasion et la tranche d’âge.



    Le projet en question offre non seulement du divertissement. Des ateliers à thème sont également prévus qui visent à développer certains penchants des enfants. Ecoutons Adina Serafini, coordinatrice du projet « baby parking »: « Les ateliers n’en sont qu’à leur début. Pour l’instant, nous en avons deux, mais nous ambitionnons d’en ouvrir d’autres. Par exemple, nous pensons étoffer les activités des plus petits, qui passent plus de temps dans la pièce de baby-parking. Des ateliers seront également organisés à l’intention des enfants plus grands. Pour le moment nous avons l’atelier d’improvisations, animé par l’actrice Carmen Lafazan, et celui de théâtre, avec l’actrice Oana Rusu. L’atelier d’improvisation cultive leur imagination et leur spontanéité par des jeux d’improvisation, les enfants étant encouragés à être créatifs, à développer leurs capacités de communiquer et de parler en public, tandis que les jeux théâtraux sont censés accroître leur attention, leur capacité de concentration, leur mémoire, autant de capacités qui leur seront utiles aussi à l’école. Il y aura beaucoup d’ateliers intéressants, de constructions en Lego, design vestimentaire, pour des jeunes filles et même pour les mamans, ensuite le psychologue à l’écoute et autres. C’est une zone en plein développement. Pourtant, l’offre principale, c’est le baby-parking.»



    Dans la perception des parents qui souhaitent parfois du temps pour eux, l’idée de baby-parking est une variante qui remplace à succès la bonne, jamais disponible d’un jour à l’autre. C’est un endroit à portée de main, sûr et très confortable. Et ce qui est très convenable, c’est que vous pouvez « garer » votre enfant aussi longtemps que vous le souhaitez, entre quelques heures et une journée entière, y compris les fins de semaine.



    Selon les enfants, cela peut être un deuxième chez soi, où ils se sentent en sécurité, s’amusent, mangent, dorment, et où il n’est pas exclu que la maman, la grand-mère ou l’accompagnateur le plus proche soient présents, nous a dit notre interlocutrice, qui a ajouté : « Les enfants semblent tout à fait enchantés, parce que c’est une maison avec des jouets, avec des enfants, un environnement joyeux pour eux, un peu plus gai que de rester chez eux, accompagnés par un adulte tel que la bonne ou la grand-mère. C’est quelque chose entre l’aire de jeux et la maternelle. Le cadre est beaucoup plus attrayant, dans sa propre maison on a le confort de l’intimité, que nous avons essayé de recréer ici, par l’aménagement, vous avez vos propres jouets que vous connaissez déjà. L’endroit diffère, les jouets aussi, ils se font de nouveaux amis, c’est un plus. C’est beaucoup plus intéressant et plus attrayant pour eux que de rester chez eux quand le parent part pour une demi-journée ou une journée entière ».



    Et vu que cet endroit semble faire la joie des parents, leur tranquillité, il ne nous reste plus qu’à attendre une occasion d’y « garer » aussi nos enfants et de recueillir directement leur retour. (trad.: Mariana Tudose, Ligia Mihaiescu)

  • Little Impro

    Little Impro

    Depuis le début de cette année, plus précisément, depuis le 10 janvier, les enfants de Bucarest sont bien gâtés. Car, au bout des années passées surtout en silence dans les salles de spectacles, les enfants se voient enfin inviter au théâtre pour jouer et improviser coude à coude avec des comédiens professionnels dans le premier spectacle d’improvisation consacré exclusivement aux gamins. Lancé sous le nom de « Little Impro » « La petite impro », ce spectacle cartonne auprès du jeune public de la capitale roumaine qui s’enthousiasme de se voir inviter sur scène pour faire de l’improvisation, chanter et danser une heure durant. Présent dans la salle, RRI fait le point. Un reportage de Ioana Stancescu


  • 25.12.2014

    25.12.2014

    Noël — C’est Noël pour les chrétiens du monde entier, y compris de Roumanie, qui marquent la naissance de Jésus-Christ, un des moments fondamentaux de la chrétienté. A Bucarest, capitale d’un pays à population chrétienne orthodoxe majoritaire, le Patriarche Daniel, chef de l’EOR, a appelé les Roumains à faire preuve d’amour envers leurs proches et l’humanité et à égayer leurs vies. Noël est marqué par des messes spéciales dans les églises et monastères, mais aussi par des traditions particulières et des repas festifs en famille. En Roumanie, le cantique est la coutume typique pour cette période de l’année, un rituel composé de chansons, danses et gestes particuliers. A la campagne, enfants et adultes, les “colindători”, les acteurs de ces cantiques, font du porte à porte pour faire des vœux de santé et de prospérité. Ils sont remerciés par les villageois avec des fruits, des bretzels, des gâteaux, des sucreries en tout genre et de largent.



    Pape – Le pape François a dénoncé jeudi la “persécution brutale” des jihadistes en Irak, Syrie et ailleurs dans le monde, du Nigeria au Pakistan, déplorant lors de sa bénédiction de Noël les violences contre les enfants au milieu de “tant dindifférence”, informe lAFP. Le Souverain pontife a célébré la fête de Noël en envoyant son message “urbi et orbi” (“a la ville et au monde”), a 1,2 milliard de catholiques. Il a évoqué “les nombreuses personnes dispersées, déplacées et réfugiées, enfants, adultes et personnes âgées du monde entier”. Le pape François a exhorté les parties impliquées a négocier en Ukraine, et appelé au dialogue au Proche Orient, en Libye, en Centrafrique, au Soudan du Sud et en RDCongo. Il a lancé un message fort aussi au sujet des enfants exploités dans le monde, “avec notre silence complice”, et il a évoqué “les enfants massacrés sous les bombardements”, dénonçant “lindifférence”.



    Messages — Dans son message aux Roumains à l’occasion de Noël, le nouveau président roumain, Klaus Iohannis, a mis en exergue la famille, qui se trouve, selon lui, au centre de cette fête, précisant que, par rapport à tous les autres pays membres de l’UE, la Roumanie compte le nombre le plus important d’enfants séparés de leur parents. Mes pensées vont vers tous les enfants dont les parents sont loin, vers tous les parents qui ne peuvent pas avoir leurs enfants avec eux, vers toutes les familles de Roumains du pays et de la diaspora, affirme le chef de l’Etat. Pour sa part, le premier ministre Victor Ponta a mis en évidence l’importance particulière de ce Noël, qui représente aussi l’anniversaire des 25 années écoulées depuis la révolution roumaine. Enfin, l’ex-souverain roumain, Michel, a fait appel à l’unité des Roumains. Tout en mettant en exergue le choix démocratique notable fait par les Roumains en novembre dernier, lors des élections présidentielles, le dernier roi de Roumanie a souhaité que le règne de la loi et le respect envers les institutions de l’Etat soient dorénavant inébranlables.



    Révolution — Les cérémonies consacrées au 25e anniversaire de la révolte anticommuniste roumaine de décembre 1989 se sont poursuivies à Bucarest et dans toutes les grandes villes roumaines. Déclenchée le 16 décembre 1989 à Timisoara, dans l’ouest du pays, la révolte anticommuniste s’est rapidement propagée dans la capitale et dans les autres grandes villes du pays. Le 22 décembre, l’assaut des manifestants contre les locaux du Comité central du Parti communiste a abouti au départ du couple dictatorial Nicolae et Elena Ceausescu, qui se sont enfuis avec un hélicoptère. Les combats de rue se sont poursuivies, néanmoins, la capitale, Bucarest, étant quasiment en état de guerre et ce jusqu’au 25 décembre 1989, quand les époux Ceausescu ont été exécutés suite à un procès sommaire. Plus de mille personnes ont perdu la vie et près de 3400 ont été blessées, ces jours-là. La Roumanie est l’unique pays de l’Europe de l’Est où le changement du régime s’est réalisé par la violence et où les ex-dirigeants communistes ont été exécutés.



    FMI — Le ministre roumain des finances, Darius Vâlcov, a fait savoir qu’il ne voyait aucune raison pour reconduire l’accord avec le FMI, qui arrive à terme en septembre 2015. Prolonger cet accord n’est pas une priorité, a affirmé le responsable selon lequel « la Roumanie est suffisamment stable pour se débrouiller toute seule sans avoir besoin d’être guidée ». « Je serais très heureux de voir une Roumanie qui vit aussi son propre rêve et non seulement celui des autres », a encore précisé le ministre roumain des finances. Darius Vâlcov s’exprimait alors que la semaine dernière le premier ministre Victor Ponta avait déclaré que Bucarest pourrait conclure un nouvel accord avec le FMI, inspiré du document convenu avec la Pologne, qui prévoit un prêt flexible, supposant des conditions plus flexibles. L’accord en vigueur avec la Roumanie est de type préventif et il est le troisième depuis le début de la crise économique.



    Secours — Quatre touristes roumains ont été évacués de la jungle, aux côtés d’une centaine de touristes étrangers, suite à une importante opération de secours lancée par les autorités malaisiennes, apprend-on du ministère roumain des Affaires étrangères. Les touristes étaient restés bloqués dans un hôtel isolé dans le parc national de Taman Negara, après que des pluies diluviennes, les plus importantes depuis 40 ans provoquées par la mousson, eurent ravagé la région. Les quatre touristes roumains se trouvent désormais dans la capitale Kuala Lumpur et leur état de santé est bon, a annoncé l’ambassade roumaine en Malaisie.

  • Du bénévolat à la veille de Noël

    Du bénévolat à la veille de Noël

    En suivant les conseils de son père, Alina s’est inscrite à l’Académie d’études économiques, mais elle n’a jamais pratiqué la profession d’économiste. Même si cela peut sembler pathétique ou démodé, Alina a fait un autre choix: « Depuis toute petite, j’ai voulu aider. Je pense que c’est ma mission. Enfant, je subtilisais de l’argent, que mes parents gardaient à la maison, pour le donner aux enfants pauvres » – révèle-t-elle. Elle aurait aimé aller en Somalie pour aider les enfants là-bas. Ensuite, elle s’est rendu compte que le besoin d’aide existe partout. Elle est donc restée en Roumanie, où elle a créé, il y a 10 ans, l’association Sens Pozitiv (Sens Positif).



    L’équipe constituée par Alina Dumitriu travaille avec les groupes vulnérables de personnes touchées par le virus VIH : SDF, enfants de la rue, prostituées, toxicomanes. Depuis un certain temps, Alina Dumitriu offre un accompagnement à des femmes séropositives de la capitale kenyane Nairobi. Pour mieux comprendre et venir en aide aux enfants et aux adultes dont elle s’occupe, Alina Dumitriu a suivi une formation en psychothérapie. Lorsqu’elle a commencé la thérapie avec les adolescents et les enfants touchés par le virus, Alina a eu un choc en constatant que ces jeunes n’avaient pas reçu des informations élémentaires sur leur maladie.



    La plupart d’entre eux n’étaient pas malades du Sida, ils étaient seulement séropositifs, explique Alina Dumitriu : « En travaillant avec ces jeunes — dont certains avaient 15 ou 16 ans — j’ai pu identifier leurs besoins. Leurs relations avec les médecins étaient difficiles, ils ne communiquaient pas avec eux, ils se croyaient plus malades qu’ils ne l’étaient. Certains d’entre eux pouvaient mener une vie presque normale, mais, ne sachant pas grand-chose sur le virus, ils attendaient la mort. Cela m’a beaucoup impressionnée et j’ai commencé à m’informer sur la séropositivité et à leur raconter des choses là-dessus. Ensuite, j’ai constaté qu’à part quelques mesures de prévention, il n’y avait aucune information en roumain sur le VIH. On conseillait aux gens ce qu’ils devaient faire pour ne pas contracter le virus, mais ceux qui l’avaient déjà contracté ne disposaient pas d’informations en roumain. Alors j’ai commencé à traduire des articles. »



    La collaboration avec les hôpitaux n’a pas été facile: « Le personnel de santé a été plutôt réticent, avant tout parce que nous parlions un autre langage. Un médecin s’est aperçu que j’étais bien informée et il a commencé à m’envoyer de plus en plus de patients. Ça m’a obligée à apprendre davantage, car les jeunes me posaient toute sorte de questions et, des fois, je devais d’abord m’informer moi-même pour pouvoir leur répondre. J’ai formé des jeunes qui vivent avec le VIH, pour en faire des éducateurs et nous les avons intégrés aux équipes médicales. Pourtant, c’est difficile. Les hôpitaux et les médecins sont réfractaires à nos suggestions, mais nous avons quand même gagné leur respect.»



    Depuis un an, Alina ne dispose plus de fonds pour payer des salaires et des activités de l’association. De temps en temps, elle reçoit de l’argent pour des conseils donnés à une compagnie pharmaceutique. Pourtant, le plus grand mécontentement d’Alina Dumitriu est de constater qu’aucun des gouvernements roumains qui se sont succédé au pouvoir depuis 10 ans n’a résolu le problème des personnes séropositives.



    « Elles n’ont pas d’accès aux services de santé et la corruption politique a un impact direct sur elles» — affirme Alina: « Dans ce domaine il n’y a pas de services. Actuellement, les autorités n’offrent absolument rien aux séropositifs, aux personnes et aux enfants sans abri. Il n’y a pas de services pour eux, toutes ces activités sont déroulées par des ONGs. A mon avis, les autorités devraient soutenir cette activité déployée par les bénévoles. Nous avons déjà de l’expérience dans ce domaine et nous avons besoin de soutien. Et je pense que si des campagnes étaient organisées, elles stimuleraient le bénévolat. Je fais du bénévolat depuis 10 ans, sans interruption. C’est très important et la gratitude des personnes que lon a aidées est une grande récompense. Je suis toujours tellement contente quand je constate qu’une personne va mieux après avoir discuté avec moi ou après sêtre adressée à une ONG. »



    Depuis quatre ans, l’Association Sens Pozitiv — Sens Positif, organise un évènement caritatif appelé « petites boîtes magiques ». Il y a quatre ans, l’équipe d’Alina et plusieurs autres bénévoles ont préparé un repas pour 150 personnes, enfants et adultes SDF ou provenant de milieux défavorisés. Cette année, le nombre des invitations à la fête a été majoré à 600. Davantage d’informations sur l’association fondée par Alina Dumitriu sur www.senspozitiv.blogspot.com



    Il y a six mois, Iarina Stefanescu fondait le programme éducationnel « Ajungem Mari », « On grandit », avant de conclure des partenariats avec les Directions de protection de l’enfant des 1er, 2eme, 3eme et 6eme arrondissements de la capitale roumaine. Le but du programme était le développement personnel des enfants, leur confiance dans leur propre forces et la création d’habilités de communication et de travail en équipe. Et les résultats n’ont pas tardé.



    « Dă-ti pasiunea mai departe » « Partage ta passion », c’est le nom d’un projet par le biais duquel 160 bénévoles s’impliquent chaque semaine pour enseigner aux enfants par le biais du jeu différents arts et sciences : littérature, cinéma, danse, anglais, histoire, biologie, etc. « Explorateur pour un jour » prévoit des visites de musées, des sorties dans des parcs, au théâtre, au cinéma et à l’opéra. Un autre projet s’appelle «Oser rêver » et vise les premiers pas dans l’orientation professionnelle des jeunes : visites chez différents employeurs, dans des usines et autres entreprises. « Iarina est l’énergie positive en personne et elle se rend partout à deux roues. D’ailleurs elle aime beaucoup son vélo. Et plus que son vélo, elle aime aider. La vie des enfants des centres sociaux est déjà plus lumineuse, grâce à son initiative qui ne cesse de grandir », affirme Anca Mihaela Tudose, bénévole.



    Depuis quelque temps, le bénévolat est beaucoup plus encouragé, affirme Iarina Stefanescu: « Tant les parents que les enseignants encouragent les bénévoles. Nous travaillons actuellement avec des lycéens et des étudiants et j’ai senti une ouverture claire dans les lycées bucarestois de premier rang d’où proviennent la plupart des bénévoles. J’ai le sentiment qu’ils sont encouragés dans leur activité. »



    Côté résultats, Iarina affirme que ceux-ci sont déjà visibles : « Les bénévoles voient les résultats apparaître chaque heure. Parfois c’est plus simple de travailler avec les enfants, parfois c’est plus difficile, cela dépend de leur situation, de la situation de chaque centre de placement. Nous travaillons aussi dans des appartements de type familial, où la situation est différente. Mais pour revenir aux résultats, on peut identifier du progrès à l’école aussi parce que les bénévoles préparent les enfants pour l’école par le biais des jeux, afin que ceux-ci aient plus de confiance en eux-mêmes. Les enfants regardent les bénévoles comme des modèles et copient leur comportement et oui les résultats sont visibles. Les enfants sont beaucoup plus ouverts, plus imaginatifs, puisque le développement de l’imagination est un autre objectif des bénévoles. Et puis, les enfants apprennent à travailler en équipe, parce que les bénévoles les impliquent dans des jeux qui développent l’esprit d’équipe, mais les résultats seront encore plus visibles dans un an. »



    Iarina Stefanescu a été déclarée bénévole de l’année dans le domaine de l’éducation lors d’un gala national du bénévolat. Davantage de détails sur le programme de bénévolat On Grandit sur http://www.ajungemmari.ro (trad. : Alex Diaconescu, Dominique)

  • « Offre la vie »

    « Offre la vie »

    Nous nous retrouvons souvent parmi ceux qui signalent par e-mail un cas social ou un problème de santé. Nous cliquons sur J’aime quand nous recevons, sur un réseau social, un message nous disant que nous pouvons aider quelqu’un, chaque « J’aime» étant comptabilisé et se traduisant par une aide matérielle en sa faveur. Comment, depuis un cas qui vous touche, on arrive à fonder une association pour pouvoir continuer à aider, trouver des moyens légaux de soutenir ceux qui ont besoin d’aide et créer un système fonctionnel de donations et de bénévolat, c’est ce que nous allons apprendre aujourd’hui. C’est une histoire contemporaine, dont nous avons invité au micro les deux personnages : Carmen Uscatu et Oana Gheorghiu, présidente et respectivement vice-présidente de l’Association « Offre la vie ».



    Oana Gheorghiu nous parle de la période de début de cette association: « L’Association « Offre la vie » est née un peu par hasard. A ses origines se trouve un cas de leucémie infantile qui nous a été signalé par mail. Nous ne connaissions pas l’enfant. Cela se passait en 2009. Je ne sais pas pourquoi ce cas nous a impressionnées si fort. Le message demandait une aide financière, pour réunir les 150 mille euros nécessaires pour que l’enfant soit traité à l’étranger. Nous nous sommes rendu compte qu’il était impossible de collecter une telle somme en si peu de temps, pour que l’enfant puisse bénéficier de la greffe dont il avait besoin. Ce fut un long combat. Nous avons organisé un meeting. Entre temps nous avons connu l’enfant et sa famille. Nous avons réussi à obtenir un financement pour lui et pour 7 autres dossiers qui se trouvaient à ce moment-là au ministère de la Santé. L’enfant est parti à l’étranger et nous nous attendions à ressentir de la joie pour avoir tâché de sauver une vie. Pourtant, ce ne fut pas du tout le cas, car, entre temps, nous avions reçu des centaines de mails de personnes qui avaient entendu parler de nous. A l’époque, l’association n’existait pas, nous étions deux femmes folles, pourtant, les gens étaient au courant de ce qui s’était passé et demandaient notre aide. Nous avons réalisé que nous n’avions pas le droit de nous arrêter. Et c’est ainsi qu’est née l’idée de cette association. »



    Quelle a été l’activité de l’association fraîchement créée ? Sa présidente, Carmen Uscatu, explique: « Nos projets s’adressent notamment aux personnes atteintes de cancers et, dans ce domaine, nous avons réussi à investir jusqu’ici plus de 3 millions d’euros dans les hôpitaux publics, ce qui a triplé les possibilités de faire des greffes en Roumanie. 18 pièces stériles ont été construites, deux laboratoires de biologie moléculaire ont été modernisés, permettant de diagnostiquer en profondeur les cancers du sang. Au fil des années, nous avons également aidé un millier de patients qui nous ont demandé des informations pour une deuxième opinion médicale et certaines autres choses dont ils avaient besoin à ce moment-là. Nous travaillons avec des volontaires, qui nous aident à recueillir des fonds. Enfin, une de nos réussites importantes concerne une décision gouvernementale récemment adoptée, par laquelle un sous-programme a été créé, permettant de rembourser les analyses nécessaires pour diagnostiquer un cancer. Tout cela, nous l’avons réalisé au début. Entre temps, nous avons réussi à recueillir près de 4 millions d’euros, grâce auxquels le système médical de Roumanie a été modernisé, du moins pour ce qui est du dépistage et du traitement du cancer. »



    Ensuite, une plate-forme en ligne de collecte de fonds a été créée, appelée « la Bourse du bonheur » – un nom reposant sur la conviction que lorsqu’on fait du bien ou que l’on offre quelque chose aux autres, on est heureux. Tout donateur, toute personne intéressée peut accéder à cette plate-forme pour voir à quoi sert l’argent et nous soutenir si nos projets les intéressent — ont précisé nos invitées.



    Carmen Uscatu, présidente de l’Association « Offre la vie » : «Nous avons créé cette plate-forme « La Bourse du bonheur », en pensant que ceux qui offrent de l’argent, ne font, en fait, qu’investir. Lorsqu’ils se proposent de soutenir une cause, les donateurs doivent savoir comment leur argent a été utilisé. Après avoir offert une certaine somme pour une chose, ils doivent savoir que cette chose-là a été réalisée. Nous avons créé ce site transparent pour que les gens puissent y retrouver leur donation, le projet qu’ils ont choisi de soutenir et les résultats à long terme que nous espérons obtenir. Ce n’est pas toujours facile. Des fois, nous réussissons, d’autres fois, ça dure, mais je pense que cela nous a prouvé, à chaque fois, qu’avec de la persévérance, on peut changer les choses en Roumanie. »



    Et puisqu’une association de ce genre ne saurait survivre sans volontaires, « Offre la vie » a réuni autours d’elle des personnes qui s’occupent du site, qui ont mis sur pied une base de données et qui soutiennent les patients gratuitement.



    Oana Gheorghiu, vice-présidente de l’Association précise : « Il y a un grand nombre d’ONGs et c’est là une bonne chose. Peu à peu, les gens apprendront et comprendront que plus on s’implique dans des projets pour la communauté, plus les résultats de notre implication reviennent vers nous. Plus on aide le système de santé, plus c’est mieux pour nous tous et pour nos enfants, à l’avenir. Je pense que le moment est venu de dépasser l’individualisme et de comprendre que nous sommes les victimes de notre attitude. Tant que l’on ne s’implique pas, il n’y a pas de résultat. Je pense que chacun peut, au moins une fois par an, faire un geste de solidarité, défendre une cause, s’investir dans une action. »



    La leçon que l’Association « Offre la vie » nous enseigne c’est que le bénévolat est très important et que celui des compagnies est encore plus important que le bénévolat des personnes. Car, si toutes les compagnies choisissaient de sponsoriser un certain projet et que cet argent soit dirigé vers la santé, l’éducation et l’environnement, notre vie à tous serait meilleure. (Trad. : Dominique)

  • 17.09.2014 (mise à jour)

    17.09.2014 (mise à jour)

    Elections — Le premier ministre roumain et leader du Parti Social Démocrate, Victor Ponta, a déposé officiellement sa candidature au scrutin présidentiel. C’est la première candidature enregistrée pour les élections qui auront lieu entre le 2 et le 16 novembre. Victor Ponta a précisé qu’il souhaitait devenir le président qui mettrait fin aux 25 ans de transition de la Roumanie après la révolution anticommuniste de décembre 1989. Il a promis d’être un chef d’Etat qui jouera un rôle de médiateur et de pacificateur dans la vie politique et sociale. Victor Ponta s’est déclaré content de pouvoir participer en tant que futur président à 2 grands événements de l’histoire de la Roumanie, à savoir le centenaire, en 2018, de l’Union des principautés historiques roumaines en un seul Etat, et la présidence tournante de l’UE que la Roumanie assurera en 2019.



    Motion de censure — La motion de censure contre le cabinet de centre-gauche de Bucarest, déposée par l’Alliance chrétienne — libérale (centre droit en opposition) a été présentée aujourd’hui au Parlement. Les débats et le vote final sont prévus pour le 22 septembre. Les signataires de la motion, les sénateurs et députés démocrates libéraux et libéraux, affirment que le gouvernement vise à frauder les élections présidentielles de novembre par l’adoption d’un décret d’urgence permettant aux maires de changer de parti politique sans perdre leurs fonctions, comme c’était prévu jusqu’ici. Le document en question a été rejeté mercredi par la Chambre des députés. Maintenant c’est le tour du Sénat de Bucarest de voter. Toujours mercredi, les députés roumains ont également rejeté la motion simple de l’opposition critiquant l’activité financière du gouvernement et son manque de vision économique.



    Enfants — La Chambre des Députés de Roumanie a adopté une proposition visant une modification législative interdisant l’institutionnalisation des enfants ayant moins de 3 ans. Le projet avait été adopté par le Sénat le 3 juin, alors que la décision finale incombe à la Chambre des Députés. L’augmentation de l’âge de la protection familiale de 2 à 3 ans permet à 700 enfants roumains abandonnés d’avoir la chance d’être élevés par une famille élargie, substitutive ou par un assistant maternel.



    Inflation– Selon l’Eurostat, la Roumanie a connu au mois d’août un des taux annuels d’inflation les plus élevés en UE, (à savoir de 1,3%), n’étant devancée que par la Grande Bretagne et l’Autriche (les deux ayant eu un taux 1,5%). C’est la Bulgarie qui a connu le taux annuel d’inflation le plus bas de l’espace communautaire, de moins 1%. A comparer avec le mois de juillet 2014, l’inflation a augmenté dans 9 Etat membres, elle est restée stable dans deux pays et elle a baissé dans 17 Etats membres, y compris en Roumanie — de 1,5 à 1,3%.



    Commission européenne — Corina Cretu, commissaire européenne désignée par la Roumanie, qui sera chargée du portefeuille de la Politique régionale, sera auditionnée le mercredi, 1er octobre, par la commission spécialisée du Parlement Européen, lit-on sur le portail EurActif. Le même jour la commission le Britannique Jonathan Hill, le Hongrois Tibor Navracsics, la Belge Marianne Thyssen, la Tchèque Věra Jourová et l’Espagnol Miguel Arias Canete se présenteront devant la commission spécialisée pour une évaluation des compétences dans le domaine qui leur a été attribué par le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker.



    Météo — Les météorologues annoncent du beau temps, jeudi, en Roumanie. Il fera assez frais le matin, notamment dans le nord et le centre du pays, alors que le ciel sera couvert par endroits dans le sud-est extrême. Le vent sera plus fort dans le sud-est et au sommet des montagnes. Les températures maximales iront de 20 à 26 degrés.

  • Ferentari – un quartier défavorisé par les yeux de bénévoles…

    Ferentari – un quartier défavorisé par les yeux de bénévoles…

    Nous sommes à Ferentari, le quartier le plus défavorisé de la capitale roumaine. Gabrielle, Lucie, Thérésa, Marielle, Yoursa et Caroline sont 6 adolescentes Françaises qui ont travaillé aux côtés des bénévoles de Bucarest dans l’espoir d’aider les enfants du quartier de Ferentari à oublier leurs soucis quotidiens et à profiter un peu de leur enfance. Avant de leur donner la parole, nous faisons le tour du quartier en compagnie d’Alexandru. Ensuite, nous accueillons au micro Gabrielle, Lucie et Marielle nous font part de leur expérience bucarestoise.


  • Brancusi pour enfants

    Brancusi pour enfants

    La petite ville de Târgu Jiu (située dans le sud de la Roumanie) accueille les sculptures monumentales du célèbre artiste d’origine roumaine Constantin Brâncuşi: la Colonne sans fin, la Porte du Baiser, la Table du Silence et l’Allée des chaises. Toutes ces sculptures monumentales sont en pierre, à l’exception de la Colonne sans fin, construite de 17 modules en fonte superposés et qui s’élève à une trentaine de mètres. Ces oeuvres en miniature peuvent s’avérer des jouets très attrayants.



    Ainsi, pour commencer, la Porte du Baiser a-t-elle été transformée en un anneau de dentition. Ensuite, la Colonne sans Fin en miniature a été démontée et ses pièces, peintes chacune dans une couleur différente, ont été mises à la disposition des petits qui souhaitent jouer aux batisseurs ou guerriers de l’infini, muni d’une épée sans fin.



    La Table du Silence leur a suivi. Les 12 chaises — figurant les 12 heures d’une journée ou les 12 mois de l’année – ont été enfilées sur son pied central.


    Taillées en bois laqué et peint en couleurs pastel, les répliques miniaturisées des sculptures monumentales de Constantin Brâncuşi à Târgu Jiu, sont désormais un jeu pour enfants. C’est qu’en 2013, deux artistes ont tenté d’amener l’art plus proche des mains des gamins, de briser les barrières d’accès, de le découper des couvertures luisantes des albums. C’est du moins ce qu’affirme Gabriel Boldis, un des initiateurs du projet Minitremu. « Minitremu est une démarche visant à ramener l’art à la portée des enfants. Quand j’étais petit, les visites guidées, agrémentées de mises en garde du type « ne touche pas », ou « fais attention » représentaient mon seul accès à l’art. Il y avait aussi les albums dont les pages devraient être tournées toujours très soigneusement. Or, les enfants ont besoin de faire d’expérimenter, de toucher, de déchirer, d’interagir avec les objets d’art. De ce point de vue, Minitremu essaie de faire sortir l’art de la zone sacrée pour la ramener au niveau des enfants. L’idée m’est venue alors que je regardais des enfants jouer dans un bac à sable. Les parents essaient de compenser leurs longues absences de la vie de leurs enfants en leur offrant des jouets chers qui, en théorie, enchantent les enfants. On peut remarquer assez souvent des enfants qui jouent tout seuls, qui n’entrent pas en contact avec les autres. Bien qu’ils soient entourés d’objets, ils en demeurent en quelque sorte isolés. Ainsi, avons –nous conçu ces objets qui gagnent une signification plus intense, bien que dépourvus de sens à une première vue, des objets qui aident les parents à entrer en relation avec leurs enfants. »



    L’ensemble modulaire n’est pas une première dans l’univers des jouets design. Frank Lloyd Wright et Le Corbusier ont été élevés avec les présents” du psychiatre Fröbel et autres jeux de construction. La fameuse apprentie Bauhaus, Alma Siedhoff-BuscherIn, a imaginé une série de jouets reposant sur des principes pédgogiques et utilisant des couleurs primaires, de la géométrie simple et des abstractions.



    Le pari des artistes de Minitremu avec les parents roumains a été gagné. Les jouets s’inspirant des œuvres de Brancusi sont suffisamment chers pour attirer l’attention des acheteurs. Ils sont réalisés avec soin, les couleurs en sont très belles et les laques dont ils sont enduits, non–toxiques. Chaque pièce en bois est manufacturée, car ce sont des produits fabriqués sur commande. Ce sont de véritables jouets métaphysiques, estime l’artiste: «L’œuvre de Brancusi est monumentale; elle nous donne accès à des concepts métaphysiques: le temps, l’espace et l’axe du monde. Nous avons segmenté et coloré ces concepts. Lorsqu’ils jouent avec la petite Table du silence, les enfants peuvent caresser le temps. A première vue, ces jouets sont dépourvus de sens, ce qui n’est plus le cas lorsqu’ils sont mis ensemble. Ils ne suggèrent pas à l’enfant un certain rôle, tels le prince ou le chevalier, ils n’imposent pas de délimitations claires. C’est pourquoi ils stimulent l’imagination. Je n’ai jamais suggéré un certain jeu aux enfants. Mais, à ce que j’aie vu, hormis le plaisir qu’ils prennent à les toucher, en raison de leurs formes rondes et très équilibrées, les enfants finissent invariablement par ériger une colonne à partir de petites chaises. Il s’agit aussi d’un plaisir esthétique qui relève du mélange des couleurs visant à parvenir à un équilibre chromatique. Nous avons privilégié la dimension artistique, ce n’est qu’à présent que l’on se rend compte de ce côté pédagogique. Le plaisir de construire et de contempler la notion d’équilibre est bien évident. »



    En 2013, les artistes de Minitremu ont lancé une campagne de collecte de fonds, qui leur permette de fabriquer un milliers d’unités de chaque jouet. L’argent aurait fait baisser leur prix de moitié, et aidé les artistes à atteindre leur objectif : celui de créer des œuvres d’art à la portée des enfants et non pas des jouets exclusivistes. Déroulée sur le site Indiegogo, la campagne visait à obtenir des donations qui allaient de 5 à 250 dollars. Malheureusement, les artistes n’ont pas réussi à ramasser les 17 mille dollars nécessaires. N’empêche, la campagne les a aidés à développer leur notoriété: «La campagne a du succès parce qu’elle compte sur des personnes qui font circuler l’information, qui nous encouragent à continuer. Le soutien reç me fait m’interroger si la collecte d’argent est encore importante ou non. »



    L’idée de donner aux enfants l’occasion de jouer avec des œuvres d’art, de les connaître et de les aimer, est une initiative qui mérite notre attention. D’ailleurs, les artistes de Minitremu ne s’arrêteront pas là: ils envisagent de transformer en jouets les créations d’autres artistes roumains renommés, et les premiers pas ont déjà été franchis. Il s’agit d’un livre d’activités pour enfants et de coloriage comprenant les dessins de l’illustrateur Dan Perjovschi. (trad. : Dominique, Alexandra Pop)

  • Jean-Marie Monplot (France) et Michel Beine (Belgique)- les activités sportives des enfants roumains

    Jean-Marie Monplot (France) et Michel Beine (Belgique)- les activités sportives des enfants roumains

    Chaque année, l’OMS tire la sonnette d’alarme quant au nombre de plus en plus grand d’enfants diabétiques ou obèses. Le sport fait donc partie de la vie de nos enfants. Tous les parents s’y intéressent et choisissent des activités sportives pour leurs petits dès un âge de plus en plus tendre. Ma fille, par exemple, fait du vélo et se balade en roller et en trottinette depuis l’âge de trois ans et demie. En plus, elle fait du ski depuis six ans déjà (elle en a neuf à présent) et depuis un an, elle prend des cours de tennis. La plupart des parents essaient de choisir des sports permettant à leurs enfants de socialiser, de s’amuser en toute saison et de leur conférer un plus d’indépendance.



    Alin Culea est un sportif roumain, arbitre et entraîneur de basket. Ensemble, nous allons parler dans les minutes suivantes de sa carrière sportive, des bénéfices du sport et du basket en particulier. « J’ai pratiqué du karaté quatre années durant, mais je n’ai pas vraiment aimé ce sport, je l’ai trouvé un peu ennuyeux. Et puis un jour, un copain de classe m’a proposé de jouer au basket. Cela m’a plu énormément et j’ai décidé de faire de la performance. Et comme mon père était entraîneur de football, il m’a encouragé à persévérer et me voilà à présent, entraîneur et arbitre.



    Est-ce que le sport est privilégié dans les écoles roumaines ?



    « De nos jours, les curriculas scolaires imposent de pratiquer un sport à partir d’un certain âge. Par exemple, à partir de douze ans, les élèves roumains commencent à apprendre à jouer au basket. Ensuite, à partir de treize ans, on joue au volley-ball. Le sport change chaque année afin de dénicher les aptitudes des élèves. Pour les plus petits de l’école primaire, les classes de sport proposent des cours d’initiation qui reposent notamment sur le jeu et moins sur la performance. »



    Est-ce qu’il y a des clubs sportifs qui adressent aux jeunes en Roumanie ?



    « Il y a une dizaine ou une vingtaine d’années, la Roumanie recensait moins de clubs privés de sport qu’ujourd’hui. Je me rappelle qu’il y avait jadis des entraîneurs qui se rendaient dans les écoles à la recherche de jeunes talents. Or, à l’heure actuelle, le nombre de clubs sportifs a bien augmenté. Prenons l’exemple du basket-ball : il y a onze ans, il y avait seulement deux clubs sportifs bucarestois consacrés à ce sport, à présent, il y en a une quinzaine. Comme quoi, il est de plus en plus difficile de recruter des membres, car on n’a pas assez d’élèves par rapport au nombre de clubs. En plus, les gamins sont très occupés à faire toute sorte d’activités extrascolaires et ils n’ont plus le temps de pratiquer un sport sérieusement. Qui plus est, pas mal de parents viennent me dire « vous savez, je ne veux pas que mon fils fasse de la performance, car le sport ne permet pas de gagner sa croûte ; je veux juste que mon enfant occupe son temps au lieu de rester planté devant la télé ou l’ordinateur ». Ce n’est pas vrai, le sport peut assurer un bel avenir à condition de faire de la performance. Mais, pour voir si un enfant est doué, il faut l’encourager et le laisser faire le sport en question jusqu’à seize ou dix-sept ans avant de décider de continuer ou pas. Ce sera normalement à l’entraîneur de décider si l’enfant en question a des chances réelles de faire une carrière sportive. Pourtant, les parents préfèrent que la décision leur appartienne et ils excluent d’emblée toute idée de performance. La plupart des enfants font du sport juste pour courir et brûler des calories. »



    Le basket est un sport particulièrement complet. Quels sont ses avantages ?


    « En termes de capacités physiques, il va renforcer la détente verticale, la force musculaire et la vitesse. Par ailleurs, en tant que sport collectif, il favorise naturellement lesprit déquipe et la sociabilité. Et il contribue aussi à l’autonomie de l’enfant. J’organise des colonies de vacances sportives consacrées au basket et je vois à quel point les enfants sont incapables de se débrouiller tout seuls : certains ne savent pas se chausser, d’autres ne savent pas se servir d’un couteau ou d’une fourchette et du coup, une telle colonie est un premier pas vers leur indépendance future. En plus, vivre au sein d’un groupe n’est pas facile et donc, une telle colonie est une expérience importante que chaque enfant devrait avoir. »


    Il convient de mentionner aussi le fait qu’à la différence d’autres sports individuels, le basket n’est pas du tout un sport cher. Alin nous a dit que pour douze entraînements de basket, le parent doit débourser quelque 40 euros par mois. Du coup, le sport est accessible à presque tous les enfants roumains. L’important, c’est de bien vouloir en faire.

  • La situation des Roumains travaillant à l’étranger et de leurs enfants

    La situation des Roumains travaillant à l’étranger et de leurs enfants

    Chers amis, dans les minutes suivantes, je voudrais bien vous parler un peu sur la situation des Roumains travaillant à l’étranger et surtout sur les enfants qu’ils se voient contraint de laisser souvent derrière.



    Plus de 3,5 millions de Roumains (sur une population d’une vingtaine de millions dhabitants) travaillaient à létranger en 2011, selon un rapport de lOCDE sur les migrations rendu public en 2011 et repris par la presse. Une réalité qui a poussé la spécialiste des migrations Catherine de Wenden a invité au calme au moment de la levée des restrictions sur le marché européen de l’emploi, pour affirmer dans la publication française l’Express que “les populations susceptibles de migrer sont déjà parties. Les personnes à même de partir chercher du travail à létranger sont essentiellement celles âgées entre 25 et 45 ans”. Sur l’ensemble des pays choisis par les ressortissants roumains, ce sont notamment lItalie et lEspagne qui ont accueilli le plus grand nombre de Roumains: 2 millions au total avant le déclenchement de la crise économique, en 2009. “La plupart des ressortissants roumains et bulgares travaillent dans des secteurs de niches. Il sagit soit des personnels très qualifiés, comme des ingénieurs, des médecins et des infirmières -qui se déqualifient souvent en travaillant par exemple dans la garde de personnes âgées, particulièrement en Italie. Ou bien ils sont employés dans la catégorie des métiers ” 3D ” (Dirty, dangerous, difficult) “, complète la chercheuse dont les propos figurent sur la page électronique de L’Express. Pourtant, peu d’entre nous se posent la question : qu’est ce que ces ressortissants laissent souvent derrière eux ? Qu’est ce qui se passent avec leurs familles et surtout avec leurs enfants ?



    Le niveau de vie en berne, les salaires très bas et le chômage ont poussé les Roumains à chercher du travail ailleurs. Du coup, les statistiques de 2011 faisaient état de plus de 80.000 mineurs confiés aux différents membres de leur famille après le départ à l’étranger de leurs parents. « La plupart des parents qui choisissent de partir travailler à l’étranger le font poussés par le souhait d’assurer un certain niveau de vie et d’éducation à leurs enfants. Ils ne veulent pas tourner le dos aux responsabilités parentales, mais ils se voient incapables d’élever proprement leurs gamins » lit-on dans la presse roumaine. Selon les psychologues, il faudrait que le gouvernement mette en place des politiques économiques cohérentes censées offrir des conditions décentes de travail et de vie. Mais, une fois qu’une aide soignante gagne en Italie plus qu’un professeur universitaire en Roumanie, il est évident pourquoi les Roumains sacrifient souvent leurs familles à la recherche d’un emploi bien rémunéré. Malheureusement, le sacrifice n’est pas une simple métaphore, mais une réalité des plus dures : rien qu’en 2011, la Roumanie recensait plus de 60.000 familles avec au moins un membre parti travailler à l’étranger, tandis que les enfants de plus de 16.000 ménages étaient restés à la charge des grand-parents ou d’autres proches, après le départ des deux parents à l’étranger, selon les statistiques du Ministère roumain du Travail. Une situation dramatique aux conséquences désastreuses : la plupart des enfants abandonnés par leurs parents finissent par abandonner l’école, tout en risquant de fréquenter de mauvais entourages. En plus, la presse et la police fait état d’un nombre alarmant de mineurs maltraités par le parent restant. L’histoire de deux enfants âgés de 10 et de 15 ans dont le père les frappait sans cesse pour se venger contre le départ à l’étranger de son épouse a fait la une dans la presse de Vaslui d’il y a quelques années. Pourtant, aux dires des psychologues, seuls les personnes violentes peuvent abuser d’un enfant en invoquant la colère déclenchée après le départ à l’étranger de leur conjoint. Comme quoi, la violence se fait très présente au sein des familles roumaines dont pas mal admettent encore les coups comme mesure éducative. En plus, la violence se nourrit de l’absence de l’éducation, des perspectives, des moyens et d’un emploi. Selon les statistiques, les Roumains touchaient en 2011 les salaires les plus bas de l’UE, quelque 360 euros par mois, de cinq fois de moins que les travailleurs espagnoles, allemands ou italiens.



    Pourtant, sur l’ensemble des familles roumaines qui choisissent de quitter la Roumanie pour s’installer ailleurs, pas mal arrivent à immigrer en couple avec enfants. Du coup, les statistiques montrent que le nombre d‘enfants originaires de l’Europe de l’Est vivant par exemple, au Royaume Uni, s’est triplé entre 2008- 2013, en se chiffrant à 123.000 il y a un an. On ne saurait nous déclarer donc surpris de constater que le nombre d’élèves d’origine roumaine a quintuplé dans les écoles britanniques dans la même période de temps, selon Daily Mail cité par Médiafax. Le roumain se situait donc en 2013 en quatrième position dans le classement des langues étrangères les plus parlées dans les établissements scolaires du Royaume Uni, après le russe, le lituanien et le polonais.



    Les psychologues affirment que sur l’ensemble des enfants laissés derrière par des parents partis travaillés à l’étranger, pas mal sombrent dans la détresse et se laissent entraîner par la tristesse la plus noire. En 2006, lhistoire de Razvan avait fait frissonner toute la Roumanie, et toutes les mères de famille sétaient reconnue en Elena Suculiuc, partie en Italie pour offrir à son fils lordinateur dont il rêvait, écrivait Sandrine Cazan sur le net. Sauf que le petit garçon rêvait aussi de garder sa maman près de lui et quil a fini par se pendre, après avoir sombré dans une mélancolie dont personne nest parvenu à le sortir. Son cas, extrême, révèle le profond malaise de « ces milliers denfants, que leurs parents, poussés par le mirage de largent, ont quittés », notait léditorial du quotidien roumain Evenimentul Zilei. Mais ce genre de faits divers a beau marquer les esprits, ils ne poussent pas pour autant les Roumains à renoncer à leurs rêves de vie meilleure, continue Sandrine Cazan. Pourtant, la crise économique a coupé les ailes de pas mal des Roumains contraints de rentrer chez eux la chute économique espagnole ou italienne. Une décision qui a fait peut-être le bonheur des milliers des enfants qui à présent se confrontent à la pauvreté dont se nourrit souvent la violence domestique.