Tag: enseignement

  • A la une de la presse roumaine – 25.11.2015

    A la une de la presse roumaine – 25.11.2015

    Nos confrères de la presse écrite décortiquent l’incident à la frontière turco-syrienne lorsqu’un avion de combat russe a été abattu par un chasseur turc, la suspension par la Russie de l’alimentation en gaz naturels et l’Ukraine et une étude européenne sur l’enseignement en Roumanie.




  • Le médecin Carol Davila

    Le médecin Carol Davila

    Vers le milieu du 19e siècle, à l’époque où les principautés de Valachie et de Moldavie entamaient leur modernisation, la majorité des institutions spécifiques des sociétés modernes, nées en Europe Occidentale, manquait cruellement. Le système de soins de santé en est un exemple. La situation allait changer lorsque Barbu Stirbey, prince régnant de Valachie entre 1849 – 1853 et entre 1854 – 1856, a fait appel au médecin Carol Davila. Bien que de nationalité française, Carlo Antonio Francesco d’Avila était né à Parme, en Italie, en 1828 ou 1830; sa date de naissance n’est pas vraiment connue, tout comme inconnu était le nom de son père.

    Selon une légende, assumée par le médecin lui-même, ses parents auraient été la comtesse Marie d’Agoult et le musicien Franz Liszt. La comtesse a en effet eu trois enfants avec le célèbre pianiste et compositeur, l’une d’entre elle, Cosima allant devenir l’épouse de Richard Wagner. Carol, le fils de la comtesse d’Agoult qui contribuera à l’émancipation d’un petit Etat de l’Europe de l’Est, n’aura pas besoin d’un patronyme célèbre pour être lui-même vénéré. Malgré ses origines incertaines, une fois établi dans la principauté de Valachie, il a entrepris des actions très appréciées.

    L’historien Ion Bulei continue la biographie du docteur Carol Davila: « A cette époque de naissance de la modernité roumaine, nombreux sont les Roumains qui se forment dans les écoles de l’Occident de l’Europe. Lui, au contraire, est un étranger qui fait la route en sens inverse, il s’installe ici ou il reste aussi grâce à sa seconde épouse Ana Racovita, dont il fait la connaissance en 1861. Elle est apparentée à la famille des boyards érudits Golescu et reconnue comme une des grandes beautés de son temps. Davila était tellement amoureux d’elle, que certains historiens considèrent que c’était une des raisons de sa décision de s’établir dans les Principautés roumaines. Pour Davila, les institutions étaient essentielles pour le développement d’un Etat et il s’est impliqué dans la fondation de quelques-unes d’entre elles – l’Ecole nationale de chirurgie en 1855, la Faculté de médecine en 1869. C’est toujours lui qui a mis en place l’enseignement de pharmacie et de médecine vétérinaire, des sociétés et des revues médicales et le service d’ambulance; il a donné des cours et fait des démonstrations pratiques; il a introduit les consultations médicales gratuites, a ouvert des asiles pour les orphelins et pour les sourds-muets. A la fin de leurs études à Bucarest, les étudiants de Carol Davila vont se perfectionner dans les grandes capitales de l’étranger, Paris, Rome, Berlin, Vienne. Le médecin est pratiquement présent partout. Ce personnage a été particulièrement actif et conscient du fait que seulement en créant ces institutions la Roumanie pouvait se doter d’un système de soins de santé. »

    Sa contribution essentielle au développement de la médecine roumaine a été aussi appréciée par les successeurs de Barbu Stirbey : le prince Alexandru Ioan Cuza et le roi Carol I. D’ailleurs, toute la famille du docteur Davila a laissé son empreinte sur différents domaines de la vie culturelle et sociale de Roumanie. Personnalité très active et pleine d’énergie, Carol Davila est mort autour de l’âge de 56 ans, à la fin du mois d’août 1884, après une vie marquée par une santé plutôt précaire.

    L’historien Ion Bulei revient au micro : « Il souffrait de rhumatisme, il avait contracté le typhus et il était torturé par la sciatique. Sur ce plan, il a été bien malheureux. Mais sur un autre, c’était quelqu’un d’accompli, avec une famille modèle. Il a eu deux fils et deux filles; l’un de ses garçons a été le dramaturge Alexandru Davila, le directeur du Théâtre National de Bucarest au début du 20e siècle. L’une de ses filles, Elena Petricari-Davila, était l’épouse du général Petricari et dame d’honneur de la reine Elisabeth de Roumanie. Elle était très cultivée et informée de ce qui se passait dans le monde ; ses mémoires, écrites en français et gardées aux archives de l’Académie roumaine, parlent de la vie à la Cour royale roumaine et de la situation du pays, en général. Le texte a une évidente qualité littéraire et le contenu, avec ses détails du quotidien de l’époque, est fascinant. »

    Le médecin Carol Davila est aujourd’hui encore apprécié et honoré par les Roumains. L’Université de médecine de Bucarest porte son nom et une statue grandeur nature du docteur se hisse dans le jardin devant l’entrée. Un buste de Carol Davila, sculpté par Constantin Brancusi, peut être admiré dans la cour de l’Hôpital militaire de la capitale. (trad. Ileana Taroi)

  • 24.08.2015 (mise à jour)

    24.08.2015 (mise à jour)

    Grève – Les représentants du syndicat des Aiguilleurs du ciel de Roumanie ont annoncé qu’ils déclencheraient une grève illimitée à partir du 1er septembre, vu que la direction de l’Administration roumaine du trafic aérien n’a respecté aucun de ses engagements. Rappelons-le, me 15 juillet les aiguilleurs du ciel roumain ont fait une grève d’avertissement de 2 heures – une situation sans précédent en Roumanie. Leurs mécontentements visent surtout la nouvelle convention collective de travail. Selon le directeur général de l’Administration roumaine du trafic aérien, Ion Aurel Stanciu, les protestations des syndicalistes et les menaces par la grève générale ne sont pas justifiées, surtout que 12 des 14 revendications des salariés auraient été résolues et que la direction de la compagnie reste ouverte aux négociations.

    Enseignement – Les négociations sur la majoration des salaires dans le système roumain de l’enseignement seront reprises après le 15 septembre, lorsqu’il y aura des éléments concrets de la mise en œuvre de la Loi des salaires et du nouveau Code Fiscal. C’est ce qu’a déclaré lundi, le ministre roumain de l’Education Sorin Câmpeanu. Les propositions d’augmenter les salaires des enseignants ont été analysées à Bucarest par le premier ministre Victor Ponta et les ministres de l’Education, des Finances et du Travail aux côtés des représentants des syndicats de l’Education. Selon la Fédération des Syndicats Libres de l’Education, l’Exécutif doit trouver des solutions pour majorer de 15% les salaires des enseignants, avant le 1er janvier 2016. Notons que ces négociations se déroulent sur la toile de fond d’une augmentation de 25% des rémunérations dans le secteur sanitaire à partir du 1er octobre.

    Exercice – Des parachutistes italiens, espagnols et américains participeront mercredi à des manœuvres militaires conjointes sur un polygone du département de Galati, dans l’est de la Roumanie, dans le cadre de l’exercice Swift Response 15 (Réponse rapide 15), qui se déroule jusqu’au 13 septembre en Roumanie, Bulgarie, Italie et Allemagne, fait savoir l’ambassade des Etats-Unis à Bucarest. Y participent 4800 militaires roumains, bulgares, français, allemands, grecs, italiens, britanniques, néerlandais, polonais, portugais, espagnols et américains. L’exercice comporte plusieurs simulations d’assauts aéroportés qui auront lieu quasi simultanément sur des polygones de Roumanie, d’Allemagne et de Bulgarie. Swift Response 2015 (réponse rapide 15) est le plus grand exercice aéroporté de l’OTAN depuis la fin de la Guerre Froide.

    Météo – Les météorologues annoncent du beau temps en Roumanie dans les 24 prochaines heures, les températures augmenteront légèrement et approcheront la normale saisonnière. Le ciel sera toutefois couvert sur le nord-ouest et sur les montagnes. Les températures maximales iront de 25 à 32 degrés.

  • A la une de la presse roumaine – 14.07.2015

    A la une de la presse roumaine – 14.07.2015

    Une fois de plus, la Grèce est omniprésente dans la presse roumaine. La presse publie ce mardi la carte des prix de l’immobilier en Roumanie et en tire les conclusions. On se penche sur un autre type de croissance: celle des salaires du secteur public. La perspective d’un bon salaire motive les jeunes roumains à opter pour une faculté ou une autre, constatent les journaux. Enfin, les journalistes roumain citent la manière dont la publication espagnole «El Mundo» décrit le couple présidentiel roumain.



  • L’éducation sous la loupe

    L’éducation sous la loupe

    Il
    faut réformer le système national d’enseignement. C’est une phrase très
    populaire en Roumanie. On l’entend chez les élèves, chez les parents, chez les
    enseignants, chez les ministres. Démarrée après la chute du communisme, cette
    réforme n’est toujours pas terminée. Dans la Roumanie démocratique, chaque
    ministre de tutelle a mis son empreinte sur la Loi de l’Education nationale, si
    bien qu’elle a connu 65 modifications en 25 ans. Nous allons débattre des conséquences de ces modifications et de l’état actuel
    de l’enseignement primaire de Roumanie.



  • Polémiques autour de l’enseignement de la religion  dans les écoles

    Polémiques autour de l’enseignement de la religion dans les écoles

    Toutefois, des organisations de la société civile et des parents d’élèves ont dernièrement contesté la légitimité de l’éducation religieuse dans les écoles publiques, considérées comme officiellement laïques. Après moult débats dans les médias et sur les réseaux sociaux et suite à une saisine officielle, la Cour constitutionnelle de Roumanie a tranché la question. Ainsi a-t-elle décidé que les élèves souhaitant participer à ce cours devront déposer une demande en ce sens, les autres n’étant pas tenus de notifier leur refus à la direction de l’école ni de remplir des formulaires. Comment cette décision est-elle perçue? L’Association séculaire-humaniste de Roumanie (ASUR) mène depuis longtemps une campagne d’information du public sur le caractère optionnel de cette discipline scolaire.



    Voici les propos de Toma Pătraşcu, un des membres fondateurs de cette association: « La récente décision de la Cour constitutionnelle relative à la présence aux classes de religion est un premier pas vers la normalité. Pourtant, nous devons attentivement considérer cette décision pour en comprendre le contexte. En fait, elle n’apporte rien de nouveau, donc elle ne change en rien la législation existante. Ni la loi de l’éducation ni celle des cultes ne stipule que les élèves sont inscrits d’office, de manière arbitraire, au cours de religion. Il y est question seulement du droit élémentaire d’étudier la religion propre à sa confession. Comment la direction de l’école, l’inspection scolaire ou le ministère de l’Education peuvent-ils savoir si un enfant souhaite prendre part aux classes de religion – et s’ils le savent, à quel culte l’inscrire ? Or, suivant la pratique arbitraire instaurée depuis près de 25 ans dans nos écoles, les enfants étaient jusqu’ici inscrits d’office aux classes de religion, chrétienne-orthodoxe dans la plupart des cas. »



    Madame Cristina Benga, professeur de religion, nous a fourni des détails sur le caractère optionnel de cette discipline scolaire: « Il ne s’agit pas du caractère optionnel de la classe de religion, puisqu’elle fait partie du tronc commun des disciplines enseignées. Il s’agit du fait que les parents ont le choix, en fonction de leur confession religieuse. C’est là la confusion. Le cours de religion n’est pas facultatif. Il est obligatoire et se retrouve dans le tronc commun du programme d’enseignement. La seule option que l’on puisse faire concerne la confession religieuse. A mon avis, la décision de la Cour constitutionnelle n’est pas une chose hors du commun. Le droit d’opter existait déjà. La différence, c’est qu’à présent, ceux qui ne veulent pas suivre ce cours ne sont plus obligés de formuler une demande en ce sens. Maintenant c’est aux élèves qui souhaitent participer à la classe de religion de le faire. »



    La loi stipule donc le caractère obligatoire de la classe de religion et implicitement son enseignement en fonction de l’appartenance à une confession ou à un certain culte. Ceci étant, une question se pose, celle de la légitimité de la présence de cette discipline scolaire dans un système éducatif considéré comme laïc. Toma Pătraşcu, de L’Association séculaire-humaniste de Roumanie, n’a rien contre l’étude de la religion dans les écoles. Il y apporte pourtant quelque précisions : « La religion est un phénomène social, que l’école ne saurait ignorer pour quelque raison que ce soit. Autant dire qu’il faut discuter de la religion dans les écoles, mais en sachant de quelle manière. Les discussions doivent être menées en toute objectivité, d’une manière neutre et laïque. Nous devons considérer la religion dans un contexte historique, social, philosophique, laïc, de sorte que les enfants puissent en saisir la portée culturelle. Ce qui se passe actuellement, c’est faire du catéchisme dans les écoles, et ce n’est pas normal. Qu’est-ce que cela veut dire ? Convaincre un élève de devenir membre fidèle du culte dont le professeur en question est le représentant. Ce n’est pas de l’éducation religieuse que l’on dispense maintenant dans les écoles roumaines, mais de l’endoctrinement, ce qui n’est pas normal. »



    Pourtant, ce qui, aux yeux d’un agnostique, peut ressembler à de l’endoctrinement, n’est qu’un simple acte de vulgarisation, selon Cristina Benga, professeur de religion: « Cette discipline scolaire a tenté de viser le développement complexe de l’enfant et même d’atteindre des objectifs d’interdisciplinarité. Prenons l’exemple des classes de roumain, où l’on enseigne entre autres le poème de Tudor Arghezi intitulé Les Psaumes”. Nous aidons les élèves à comprendre ce que sont les psaumes du point de vue religieux aussi. En plus, il convient de clarifier le terme d’endoctrinement. Passer de l’information à l’endoctrinement, cela implique bien des pas. Or il arrive que nous autres, enseignants et représentants d’un établissement scolaire, n’avons pas l’intention d’assumer une telle démarche. Moi aussi je voudrais poser une question. A-t-on vu apparaître de nouveaux saints? A-t-on constaté, au sein de la société, que cet endoctrinement nous amène aux extrêmes? L’endoctrinement véhément conduirait à l’isolement des fidèles, ce qui n’arrive pas pour autant car les repères de la classe de religion sont tout autres: inculquer aux enfants la bonté, la beauté de l’âme et la liberté. »



    Les données statistiques recueillies après le dépôt des demandes d’inscription révèlent que plus de 90% des élèves appartenant aux 18 cultes religieux reconnus par l’Etat roumain ont opté pour ce cours. Pour Toma Pătraşcu, l’explication de ce pourcentage élevé repose aussi sur des raisons différentes, non religieuses: « Ce pourcentage s’explique ainsi: les parents des élèves du primaire surtout sont plus enclins à permettre à leurs enfants de participer aux classes d’éducation religieuse. L’école n’assume pas la responsabilité de surveiller les enfants qui ne suivent pas ce cours. Dans la plupart des cas, les parents n’ont pas le choix, car ils ne peuvent pas les emmener avec eux et puis les écoles ne proposent pas d’autres activités pour occuper le temps de l’enfant qui ne fréquente pas les classes de religion. »



    Cristina Benga reconnaît elle aussi l’existence de ces problèmes: « Il faudrait aborder cette question au niveau du ministère. Les enseignants de religion n’ont jamais fait obstacle aux démarches visant à régler la situation de ces enfants. Ce n’est pas à nous, les professeurs qui dispensons ce cours, de nous occuper de tout. Si l’on nous avait confié cette tâche, nous l’aurions sans doute remplie, car nous croyons en la liberté, la vérité et le droit de tout un chacun de décider pour soi-même. Je ne vois pas pourquoi nous n’aurions pas aidé ces enfants à être différents et respecté leur choix de ne pas participer à ce cours. Tout cela est arrivé en l’absence d’une formule organisationnelle proposée par le ministère de l’Education. »



    Une fois achevé le débat sur l’éducation religieuse, d’autres débats suivront peut-être autour de certaines autres disciplines optionnelles qui pourraient être étudiées dans l’enseignement primaire et secondaire de Roumanie. ( trad: Mariana Tudose)

  • 30.12.2014

    30.12.2014

    Réunion — Le président roumain, Klaus Iohannis doit recevoir aujourd’hui à Bucarest le chef de la diplomatie roumaine, Bogdan Aurescu, pour parler de sujets de politique internationale ainsi que du déroulement du vote de la diaspora lors du scrutin présidentiel de ce novembre. M Iohannis avait également rencontré les ministres de l’intérieur et de la défense, Gabriel Oprea et Mircea Dusa, respectivement au sujet des domaines qui tiennent de la responsabilité directe du chef de l’Etat. Rappelons-le, Klaus Iohannis s’était entretenu avec le premier ministre Victor Ponta sur le budget de l’Etat et sur une allocation supplémentaire de 0,3% du PIB au ministère de la Défense.



    Education — Lors de la dernière réunion gouvernementale de cette année, le cabinet roumain a introduit dans la Loi de l’éducation, le concept « d’enseignement dual » ou en alternance, qui prévoit non seulement une formation théorique, mais aussi pratique des élèves. Une autre modification vise le régime des titres scientifiques. Désormais, renoncer à un titre scientifique implique l’annulation non seulement du diplôme, mais aussi de la période d’études. Cette modification intervient moins de deux semaines après l’annonce faite par le premier ministre roumain Victor Ponta de vouloir renoncer à son titre de docteur en droit, vu que sa thèse de doctorat avait fait l’objet d’un scandale de plagiat.



    Budget — Le président roumain Klaus Iohannis a promulgué lundi soir, les lois du budget de l’Etat et du budget de la sécurité sociale pour l’année 2015. Cette démarche intervient alors que la Cour Constitutionnelle avait décidé que la Loi du budget était conforme à la Constitution. La Cour a rejeté ainsi une saisine déposée par l’opposition de centre-droit. La construction budgétaire pour l’année prochaine repose sur un déficit estimé de 1,8% du PIB, une inflation estimée de 2,2% et une estimation de croissance économique de 2,5%.



    Intempéries — Températures sibériennes dans certaines régions de la Roumanie. Le record de cet hiver, – 25 degrés à été enregistré aujourd’hui dans la localité de Apa Neagra, département de Gorj, dans le sud du pays. Aujourd’hui à travers le pays les maximales iront de moins 10 à moins 4 degrés. Un millier de personnes se trouvant en situations extrêmes ont été secourues ces derniers jours en Roumanie. La moitié des départements roumains, notamment ceux du sud et de l’est ont été touchés par des chutes de neige abondantes et le blizzard. Selon le bilan le plus récent du Ministère de l’intérieur, 15 routes nationales et départementales sont toujours fermées et 17 trains ont été annulés. Le trafic aérien se déroule dans des conditions hivernales.


    Le mauvais temps continue de sévir, dailleurs, dans plusieurs pays européens. Le blizzard et les chutes de neige abondantes ont sérieusement perturbé les trafics aérien, routier et ferroviaire au Royaume-Uni, en Allemagne, Belgique, Croatie et Hongrie, tandis qu’une vigilance rouge aux chutes de neige est en vigueur en Serbie. En Slovénie et en France, plusieurs personnes ont perdu la vie dans des accidents de la route provoqués par les intempéries.

  • A la une de la presse roumaine – 23.10.2014

    A la une de la presse roumaine – 23.10.2014

    Le nom de la joueuse roumaine de tennis Simona Halep figure dans les pages de tous les quotidiens parus ce jeudi à Bucarest. Les journaux nationaux évoque aussi les défis de la nouvelle commission européenne, celle dirigée par le luxembourgeois Jean-Claude Junker. Finalement, les débats autour de la religion dans les écoles publiques se retrouvent également sous la loupe de la presse écrite de Bucarest.




  • Défis de la nouvelle année universitaire roumaine

    Défis de la nouvelle année universitaire roumaine

    Cette année, le premier octobre nest pas seulement le jour habituel de louverture de lannée universitaire – il est aussi, un moment de bilan et de mise en perspective pour lavenir. Cest également loccasion de fêter le 150 anniversaire de lUniversité de Bucarest, une des meilleures institutions denseignement de Roumanie. Dailleurs, le système public déducation universitaire a été unique, sinon dominant, durant une bonne partie du 20e siècle. Comment universités publiques et privées – ces dernières réapparues après 1990 – ont-elles évolué? Ont-elles le même niveau qualitatif?



    Marian Staş, expert en éducation et professeur aux universités Harvard et de Bucarest, précise: “La réponse courte à cette dernière question est négative, pour au moins deux raisons importantes. Une pratique de 150 ans denseignement supérieur – comme cest le cas de lUniversité de Bucarest – est différente par rapport à celle des institutions créées il y a une quinzaine ou une vingtaine dannées. Par ailleurs, il sagit du débat public déjà engagé depuis un certain temps en Roumanie à légard de lactivité des universités privées, qui semblent être des usines à diplômes plutôt que de véritables écoles. Les étudiants des universités privées ont la possibilité dacheter leurs examens et leurs diplômes. Il nest pas moins vrai que cela se passe aussi dans certaines universités publiques, dune manière plus ou moins ouverte. Toutefois, jai rencontré aussi dexcellents professeurs et des étudiants passionnés dans lenseignement privé aussi. Et là il faut apporter une précision quantitative. Lenseignement privé de Roumanie pèse de 3 à 5% dans le système déducation roumain, une part très faible, donc”.



    Quant aux nouveautés concernant les étudiants de cette année, elles figurent dans un décret d’urgence par lequel le gouvernement a modifié certaines réglementations prévues par la Loi de l’Education nationale. Si jusqu’à présent, il n’y avait que les universités à temps plein qui pouvaient organiser des programmes de doctorat, à partir de cette année, cette facilité est offerte aussi par le système d’enseignement universitaire à temps réduit. Un autre changement concerne la création par les universités de collèges tertiaires censés assurer la préparation du baccalauréat dans le cas des élèves ayant raté cet examen. Concrètement, les élèves admis dans des classes d’école post-lycéale créées au sein des facultés peuvent décrocher leur diplôme d’études supérieures à condition de réussir leur bac à un moment donné. Une prévision qui repose sur une situation des plus tristes à laquelle le pays est confronté depuis trois ans déjà : depuis 2011, seulement 40 à 50% des jeunes lycéens roumains ont réussi leur bac, pouvant s’inscrire à l’examen d’admission aux études universitaires.



    Marian Stas : “Depuis 2011, moins de 50% des élèves de lycée décrochent leur diplôme de baccalauréat, ce qui permet à de moins en moins de jeunes de passer leur examen d’admission à l’université. Bien que prêts à accueillir un nombre croissant d’étudiants, ces dernières années, les professeurs ont assisté impuissants à la diminution de ce nombre. A cela s’ajoute un autre aspect, plus perfide encore : la baisse du niveau de tous ces élèves. Les jeunes bacheliers sont plutôt ignorants et ils ont du mal à répondre correctement aux standards imposés par les facultés. Il y a certains niveaux de compétences que les enfants ne maîtrisent pas. A la fin du collège, les élèves n’arrivent pas à satisfaire aux exigences imposées par le lycée, tout comme les bacheliers ne détiennent pas les compétences exigées par les universités”.



    La question qui se pose est de savoir si la création de ces écoles post-lycéales est vraiment une solution au problème de la réussite au bac et de l’éligibilité pour des cours universitaires. Marian Staş: A la rigueur, ce n’est pas une mauvaise idée celle que des enseignants universitaires mettent leur expertise professionnelle au service de la formation de tels jeunes. Pourtant, ce n’est pas là la vocation première des universités. Elles sont orientées vers la conceptualisation et les constructions intellectuelles plutôt que sur les exercices et les habiletés pratiques. Ces formations ciblées sont du ressort des écoles post-lycéales. Je suis curieux de voir comment ces jeunes formés dans des collèges tertiaires, non-universitaires accèderont à l’enseignement universitaire. Là, je tire la sonnette d’alarme, car, insuffisamment mis au point, les détails du cadre méthodologique prêtent à des interprétations arbitraires. Ainsi risque-t-on d’induire des comportements incorrects, en facilitant l’accès de ces jeunes à l’enseignement supérieur, alors que tous les critères de réussite scolaire au lycée ne sont pas remplis”.



    Ceux qui souhaitent s’inscrire à ces collèges peuvent le faire dès cette année, vu que le gouvernement a demandé aux universités de dresser jusqu’au 20 octobre les listes des spécialisations et d’élaborer les programmes d’études. Plusieurs université se disent prêtes à créer des collèges de ce type. Parmi elles on retrouve des établissements d’enseignement supérieur renommés, tels l’Université de Bucarest, Babeş-Bolyai de Cluj, Alexandru Ioan Cuza de Iaşi ou l’Université Polytechnique de Bucarest. (trad.: Ioana Stancescu, Mariana Tudose, Andrei Popov)

  • A la Une de la presse roumaine 24.09.2014

    A la Une de la presse roumaine 24.09.2014

    Les candidats aux élections présidentielles se retrouvent sous la loupe des quotidiens nationaux qui évoquent aussi le rôle que joue l’Eglise dans les campagnes électorales roumaines. Le scandale des manuels d’école, les irrégularités découvertes dans le chantier d’une autoroute et les échecs de la joueuse roumaine de tennis Simona Halep figurent également dans les pages de la presse écrite de Bucarest.


  • 19.08.2014 (mise à jour)

    19.08.2014 (mise à jour)

    Gazoduc – Le gazoduc Iasi-Ungheni, grâce auquel la Roumanie fournira du gaz naturel à la République de Moldova, sera inauguré la semaine prochaine, à loccasion dune visite du chef du gouvernement de Bucarest dans le pays voisin. Il sagit dun événement “à signification historique”, “un geste dappui à la Moldova sur sa voie vers lintégration européenne”, a déclaré le ministre roumain des Affaires étrangères, Titus Corlatean. Selon lui, ce sera aussi une “action concrète dans le processus visant à renforcer lindépendance énergétique si nécessaire à nimporte quel pays”.



    Pourparlers — Le vice-premier ministre russe, Dmitri Rogozine, et le ministre moldave de léconomie, Andrian Candu, doivent discuter jeudi, à Chisinau, capitale de la République de Moldova, de la limitation des importations russes de produits moldaves ainsi que de la décision de Moscou dintroduire des taxes douanières pour une vingtaines de catégories de produits issus de la Moldavie ex-soviétique.


    Par ailleurs, le responsable russe a annoncé sur son compte Facebook quil avait lintention de se rendre le 24 août dans la région séparatiste pro-russe de Transdniestrie où les représentants de Chisinau et de Tiraspol ont parlé mardi de la situation des écoles roumaines de cette république auto-proclamée, dans l’est de la Moldova. La réunion, organisée à l’aide de la mission de l’OSCE en République de Moldova, sest déroulée suite aux déclarations d’Astrid Thors, Haut commissaire chargée des minorités nationales de l’organisation, selon laquelle les écoles roumaines risquent d’être fermées si les autorités centrales et les séparatistes n’arrivent pas à un accord avant le début de l’année scolaire, le mois prochain. Sur la toile de fond des pressions exercées par les russophones sur les enseignants et les élèves roumains, Astrid Thors a souligné que le droit des élèves de recevoir une éducation dans leur langue maternelle devait être respecté et que les enfants ne devaient pas devenir des victimes des disputes politiques. La Transdniestrie est sortie de facto de sous le contrôle des autorités moldaves en 1992, après un conflit armé qui a fait des centaines de victimes et s’est achevé par l’intervention des troupes russes du côté des séparatistes.



    Candidature — Elena Udrea, présidente du Parti du Mouvement Populaire, membre de l’opposition qui soutient le président Traian Basescu, est désormais la candidate de cette formation aux élections présidentielles de novembre prochain. Cette décision est intervenue alors que lundi, Cristian Diaconescu, ancien ministre des Affaires Etrangères et de la Justice, que le PMP avait désigné comme candidat, a annoncé qu’il quittait le parti pour se porter candidat indépendant à la présidentielle. Cristian Diaconescu a expliqué sa décision par le fait que ses collègues du parti souhaitaient le remplacer par un autre candidat. Il a été critiqué pour sa campagne électorale modeste.



    Décès – Dinu Patriciu, un des hommes daffaires roumains les plus riches, est décédé mardi à lâge de 64 ans, des suites dun cancer, dans un hôpital londonien. Architecte de formation, il a été le fondateur de la première compagnie privée de la Roumanie post-communiste. Dans des conditions restées obscures même à ce jour, Dinu Patriciu a notamment repris de lEtat, en 1998, le deuxième groupe pétrolier roumain, Rompetrol, devenu par la suite une société multinationale avec des opérations dans une dizaine de pays. En 2007, il devenait le Roumain le plus riche, avec un patrimoine estimé à plus de 3 milliards deuros, une fortune qui a été toutefois divisée par 12 en seulement six ans, suite à des investissements peu inspirés. Député libéral pendant trois législatures, Dinu Patriciu sétait retiré de la vie politique en 2003, pour se consacrer aux affaires.

  • Controverses au sujet des cours de religion dans les écoles roumaines

    Controverses au sujet des cours de religion dans les écoles roumaines

    Enseignée du CP à la terminale, la religion en tant que discipline scolaire a été fortement contestée par une partie des parents et de la société civile, invoquant la liberté religieuse. Par conséquent, de nombreux élèves roumains ne fréquentent pas les classes de religion, une décision motivée par leurs parents soit par lappartenance à une autre religion que celle majoritaire en Roumanie, orthodoxe, soit par le fait dêtre athées, soit parce quils estiment que certaines leçons proposées dans le manuel de religion sont nuisibles aux enfants.



    Cette pratique est très répandue dans les écoles roumaines, et ce depuis 1989, mais quen dit la loi? LAssociation Séculière Humaniste (ASHR) a lancé une campagne dinformation censée éclaircir les différents aspects controversés de lenseignement de la religion. Oui, la loi permet aux parents de retirer leurs enfants des classes de religion. Mais que font ces élèves pendant que leurs collègues sont en classe? Peuvent-ils opter pour des cours alternatifs? Ont-ils du moins une salle de classe libre pour y rester? Sont-ils surveillés par un prof? Autant de questions que les membres de lAssociation Séculière Humaniste ont posées aux parents et aux enseignants.



    Monica Beliţoiu, directrice exécutive de lassociation, commente les réponses recueillies: « Nombre de parents ne connaissent pas la loi et sont surpris dapprendre quils peuvent renoncer aux classes de religion. En général, ceux qui prennent cette décision appartiennent à une autre religion ou ne sont pas daccord avec les sujets discutés en classe. A chaque rentrée nous avons organisé des campagnes dinformation sur le cadre légal de cette option. Certains enseignants et parents sont daccord avec nous, dautres estiment que cest nous qui navons pas compris la loi. En plus, il y a des proviseurs qui ne peuvent pas permettre aux élèves de renoncer aux classes de religion car ils ne disposent pas de salles libres. Par conséquent, ces enfants restent dans leur salle de classe même sils ne suivent pas le cours de religion. Dans dautres cas, les élèves en question se rendent à la bibliothèque ou à lécole après lécole ».



    En même temps, les profs et les représentants des inspections scolaires reconnaissent le droit des parents et des enfants de ne pas participer aux cours de religion, bien quaux termes de la loi roumaine de lenseignement, cette discipline ne soit pas optionnelle.



    Mihaela Ghiţiu enseigne la religion au lycée Ion Neculce de Bucarest: « La religion fait partie des disciplines obligatoires. Pourtant, certains profitent du fait que lon a permis aux élèves dautre confession de ne pas participer à ces classes. Ils peuvent étudier leur propre religion, là où cest possible. Et il existe en fait des curricula spécifiques à chaque culte, avisés par le ministère de lEducation. Certes, les parents qui ne souhaitent pas que leur enfant suive un cours de religion ont la liberté dy renoncer, invoquant la liberté religieuse, car la loi de lenseignement est en accord avec la Constitution de la Roumanie. Cela n’a pas d’incidence sur leur moyenne semestrielle ».



    Par exemple, les élèves catholiques ou musulmans peuvent ne pas fréquenter les classes de religion si le culte enseigné dans leur école est orthodoxe. Sils ne peuvent pas aller ailleurs ou suivre un autre cours, ils restent dans leur salle de classe sans participer aux débats.



    Mihaela Ghiţiu: « Jai un élève musulman dans ma classe. Rien ne lempêche de nous parler de sa religion au moment où nous nous penchons sur ce sujet. Il na pas renoncé au cours même sil étudie ailleurs sa propre religion étant noté par un autre prof ».



    Mais cest justement pour éviter ce type de situations que lAssociation Séculière Humaniste propose que la classe de religion soit tenue au début ou à la fin de la journée. Ainsi, les enfants qui ne suivent pas le cours peuvent arriver plus tard à lécole ou rentrer plus tôt chez eux et ils ne doivent plus être surveillés.




    Une idée soutenue par les familles, selon Mihaela Gună, présidente de la Fédération des Associations des parents d’élèves : « Je pense que cest correct, parce que souvent les parents ne retirent pas leurs enfants des classes de religion uniquement parce quils restent seuls pendant une heure. Par ailleurs, cest plus normal davoir un emploi du temps qui leur permette de suivre un cours optionnel ».



    A la place d’un cours optionnel, l’ASHR propose qu’en tant que discipline, la religion soit remplacée par l’histoire des religions, pour familiariser, justement, les élèves avec la diversité des croyances.




    Mihaela Gună soutient cette initiative, estimant que de cette façon on éviterait d’enseigner aux enfants des aspects pouvant les choquer à leur âge : « A mon avis, ce serait beaucoup plus intéressant pour les enfants de leur faire connaître l’histoire des religions, par exemple, au lieu de leur présenter les rituels entourant la mort ou de les obliger à se rendre à l’église. J’aimerais qu’on leur offre la possibilité d’apprendre davantage de choses sur la religion, au lieu de privilégier les dogmes. Beaucoup d’enfants ont peur que Dieu va les punir s’ils ne font pas ou ne disent pas certaines choses. Or, à mon avis, la religion doit être envisagée d’une tout autre manière ».



    Tout en soulignant le fait que des éléments d’histoire des religions sont enseignés aussi bien pendant le cours d’histoire générale que pendant celui de religion, le professeur Mihaela Ghiţiu précise : « La religion propose des valeurs et développe des vertus, elle oriente les enfants vers la communion avec leurs semblables. Par ailleurs, il est impossible d’aborder les vertus, sans parler des péchés qui leur sont opposés. L’ASHR estime qu’il ne faut pas parler de punitions, de l’enfer ou de la mort. La mort, on doit la bannir de la société, on ne doit pas savoir qu’elle n’existe. Pourtant, dans les familles traditionnelles, lorsque les grands-parents étaient sur le point de trépasser, on emmenait les enfants auprès d’eux pour qu’ils leur demandent pardon. C’est quelque chose qui fait partie du cours naturel de l’existence. Les parents peuvent parler de manière très délicate à leurs enfants de ces aspects auxquels, de toute façon, ils seront confrontés, tôt ou tard, dans la famille ».



    Quelles que soient les raisons pour ou contre l’enseignement de la religion dans le système laïc et public d’éducation, le débat gagne en ampleur. La preuve : une récente initiative parlementaire visant à remplacer le cours de religion par un cours d’éthique et de culture civique. (trad. : Valentina Beleavski, Dominique)

  • Fonds européens pour les chercheurs roumains

    Fonds européens pour les chercheurs roumains

    Plusieurs universités et 5.600 chercheurs de Roumanie vont bénéficier de contrats de financement de fonds européens, d’un montant de 300 millions d’euros. Les contrats avec les bénéficiaires des projets « Soutien aux doctorants et aux chercheurs post-doctoraux » et « La Bourse du jeune chercheur » ont été signés jeudi au siège du gouvernement de Bucarest. L’occasion de signer également les contrats avec les bénéficiaires des projets de recherche financés par le Programme opérationnel sectoriel pour l’augmentation de la compétitivité économique et prévoyant le développement de l’infrastructure de recherche et de développement ainsi que la création d’une infrastructure de laboratoires et de centres de recherche.



    Il s’agit de 35 projets s’étalant sur 18 mois qui profiteront à plus de 3700 doctorants et à plus de 1900 chercheurs post-doctoraux. Ainsi, un doctorant et un chercheur post-doctoral se verront-t-ils accorder une bourse mensuelle de 1800 lei, soit environ 400 euros, et respectivement 3.700 lei, l’équivalent de 820 euros. Et c’est toujours avec des fonds européens que seront aménagés des laboratoires et centres de recherche. Selon le premier ministre roumain, Victor Ponta, l’octroi des fonds européens à la recherche représente le meilleur investissement dans l’avenir. Jeudi encore, 14 lauréats des compétitions internationales ont signé le contrat de financement de « La Bourse du jeune chercheur », d’un montant total de 15 mille euros, accordé pour une période de 24 mois.



    Ionut Budisteanu est étudiant en mathématiques, lauréat des compétitions d’informatique, inventeur et gagnant en 2013 du grand prix du concours Intel aux Etats-Unis : « La bourse du jeune chercheur essaie d’encourager les étudiants à apprendre, à se consacrer aux études de sorte qu’ils ne se voient plus tenus de gagner leur vie en distribuant des dépliants aux bouches de métro ou à servir aux terrasses des cafés. C’est un pas important et une initiative qui, espérons-le, portera ses fruits ».



    Selon le ministre délégué à l’Enseignement supérieur, à la Recherche scientifique et au Développement technologique, Mihnea Costoiu, la recherche roumaine n’a pas bénéficié d’une attention correcte et équilibrée, comme elle le mérite, mais les contrats signés à présent encouragent ce domaine. Lors d’une rencontre avec les membres du Comité directeur du Conseil des Investisseurs étrangers, Mihnea Costoiu, a annoncé que le gouvernement roumain encouragerait les entreprises à se tenir plus proches de la recherche en finançant directement leurs activités. Et d’ajouter que le défi majeur que la Roumanie doit relever dans le proche avenir est celui de stimuler l’innovation dans le secteur privé, d’appuyer le développement des ressources humaines, en s’orientant vers la recherche et le développement pour les secteurs à fort potentiel de croissance. (trad.: Alexandra Pop)

  • Les évaluations internationales et la situation de la Roumanie

    Fin 2013, grâce aux évaluations PISA, la société roumaine a eu l’occasion de comparer le niveau de formation des jeunes Roumains avec celui des élèves de 64 pays du monde. Le Programme d’évaluation internationale — PISA (Programme for International Student Assessement) est mis en œuvre depuis l’année 2000 tous les trois ans, afin de mesurer les compétences des élèves de 15 ans dans trois domaines — clé : mathématiques, lecture et sciences. L’édition 2012 de l’étude PISA a visé tous les 34 pays membres de Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et 31 pays partenaires, qui comptent pour 80% de l’économie mondiale. Dans le cas de la Roumanie, les résultats ont été plutôt décevants. 40% des élèves roumains ont eu de mauvais résultats et seulement 3,2% d’entre eux ont été classés excellents. Finalement la Roumanie est arrivée en 45e position sur 65 pays participants aux évaluations.



    Voici la réaction du ministre de l’éducation nationale Remus Pricopie: « Si vous souhaitez recevoir une réponse simple, je vous confirme que les résultats sont mauvais. Dans le cas d’une réponse plus élaborée, mentionnons que nous nous situons toujours au-dessous de la moyenne de l’UE et qu’un grand nombre d’enfants, au bout de 8 ans d’école, ne sont pas capables de résoudre des problèmes de mathématiques et de sciences, ni de lire un texte, soit des exercices d’un niveau moyen. En même temps, afin de garder son objectivité, il faut reconnaître qu’il existe un petit progrès : par rapport aux précédentes évaluations PISA, de 2009, la Roumanie a connu un progrès de 4% au classement général. Voici donc un aspect réjouissant. »



    Afin d’expliquer ces faibles résultats, le ministre de l’éducation a invoqué non seulement la manière d’évaluer les élèves dans le système roumain d’éducation, mais aussi le choix des matières enseignées. Ecoutons Remus Pricopie. « Il y a deux explications possibles. D’abord, dans les classes, les professeurs, n’enseignent pas ce qu’il doivent enseigner. La deuxième explication est relative à la méthodologie des examens. Et pourtant, il est très facile d’invoquer la méthodologie alors que dans les salles de classe, les enseignants ne font pas leur devoir. Ils ne vérifient pas les connaissances acquises et s’ils le font, c’est fait d’une manière superficielle. Il existe des établissements scolaires où les élèves reçoivent 9 points sur 10 même si, en réalité, leur note ne devrait pas dépasser 6. Par le biais des notes que nous donnons, nous disons aux élèves et aux parents qu’ils ont de bons résultats, puis, nous constatons aux examens que ces évaluations ne sont pas réelles. C’est pourquoi, à commencer par cette année, nous allons mettre en place plusieurs réglementations qui figuraient déjà dans la Loi de l’Education nationale. Des évaluations seront introduites dans les 2e, 4e et 6e année d’études, justement pour réaliser une série de radiographies et savoir à temps si dans une classe l’évolution est positive ou non. C’est uniquement de cette façon que l’on peut intervenir à temps pour corriger la situation. »



    A l’avenir, les responsables de l’enseignement roumain souhaitent soumettre les élèves à des évaluations similaires à celles PISA, c’est à dire transdisciplinaires, un modèle auquel les élèves roumains ne sont pas encore habitués. Ce qui plus est, le programme scolaire sera lui-aussi modifié – un processus déjà entamé. Ciprian Ciucu, expert en éducation au Centre roumain de politiques européennes, parle de l’actuel programme scolaire jugé responsable des faibles résultats des élèves roumains « Notre programme scolaire n’est pas mis à jour. Malgré les fonds européens investis, le programme est dépassé alors que le progrès scientifique se fait remarquer dans tous les domaines. Normalement, le programme scolaire change toutes les deux générations, soit tous les 8 ans. La plus récente modification du programme, qui n’a pas visé tant le contenu, mais les objectifs, a eu lieu à la fin des années 1990, début des années 2000. Ce fut un changement plutôt partiel puisqu’à l’époque les responsables de l’éducation nationale envisageait un changement radical ultérieur, mais finalement celui-ci n’a pas été opéré. »



    Les évaluations Pisa visent aussi le niveau de motivation des élèves, qui dans le cas de la Roumanie, est le plus bas parmi tous les pays ayant participé à l’étude. La question évidente est de savoir s’il faut chercher les raisons de ce manque de motivation en dehors du système d’enseignement. Voici ce que pense le ministre de l’Education nationale Remus Pricopie : « La motivation n’est pas à retrouver uniquement dans les cours, mais dans toutes nos activités quotidiennes. De nombreux enfants abandonnent l’école parce qu’il ne trouvent plus d’arguments ‘pour’. Côté enseignants, il est vrai qu’il existe un trait d’union entre la performance dans l’éducation et le niveau de respect accordé aux enseignants, ce qui inclut aussi la rémunération. Il ne suffit pas d’avoir un salaire motivant, à l’intérieur de l’école il faut créer une atmosphère positive. »



    Pour Ciprian Ciucu, le manque de motivation des élèves ne fait qu’illustrer le manque de motivation des enseignants qui ne peut pas être expliqué sans une analyse de l’ensemble du système d’éducation: « L’enseignement est étroitement lié à la motivation, qui, dans le cas des enfants, est stimulée depuis l’extérieur, par l’enseignant. Par ailleurs, les professeurs sont eux-aussi démotivés. Le statut du personnel enseignant n’est plus ce qu’il était. Les meilleurs étudiants ne choisissent pas la carrière enseignante à la fin des années de fac. Ils préfèrent émigrer ou travailler dans d’autres secteurs des systèmes public et privé. C’est pourquoi la plage de recrutement de l’éducation nationale est assez étroite et celle-ci n’arrive plus à attirer les meilleurs d’entre nous. Il s’agit d’un phénomène qui n’est pas seulement spécifique à la Roumanie, et qui est visible aussi dans d’autres pays européens. »



    Des changements radicaux s’imposent non seulement du côté des autorités mais aussi du côté de la société civile. Ces changements devraient modifier les fondements du système pour que l’acte d’enseignement — apprentissage regagne son prestige et son utilité. (trad. : Alex Diaconescu)

  • A la Une de la presse roumaine 30.12.2013

    A la Une de la presse roumaine 30.12.2013

    Une vidéo de trois minutes postée sur youtube dévoile la corruption du système roumain d’enseignement public. Une initiative citoyenne critique le financement public de l’Eglise orthodoxe roumaine. Entre temps des croyants vénèrent les contours d’un présupposé portrait du Christ sur un arbre, malgré les explications du clergé local… et de son auteur.