Tag: enseignement

  • Parlez-vous le français professionnel?

    Parlez-vous le français professionnel?

    A une époque où la mobilité est un des maîtres – mots qui rythme le quotidien de sociétés à travers le monde, maîtriser une, voire des, langue(s) autre(s) que la sienne est devenu un impératif pour tout un chacun. Laccès direct à des cultures diverses, traduit en un épanouissement personnel indéniable, est déjà un gain majeur pour tout être humain. Lépanouissement professionnel à travers la maîtrise dune ou de plusieurs langues vivantes est un objectif très actuel, partout dans le monde, au point que des spécialistes œuvrent à imaginer les meilleurs approches de lapprentissage des langues par les “non natifs”.



    Cest le cas pratique du FLE – le français comme langue étrangère – qui a fait lobjet des Rencontres professionnelles et étudiantes “Les JeudiDactiques” sur la thématique “le FLE dans une approche interdisciplinaire, le français dans le domaine professionnel”, accueillies ce jeudi 23 février par l’Université de Bucarest et l’IFR en partenariat avec, entre autres, l’Inspection Scolaire de la Ville de Bucarest, le Lectorat de français de l’Université de Bucarest et le Centre de Réussite Universitaire (CRU — AUF) de l’Université de Bucarest. Débat avec Alexandra Stochitoiu, étudiante en master francophone à la Faculté de langues et littératures étrangères et enseignante de français ; Jean-Philippe Bichaud, expert technique international pour l’enseignement professionnel au Ministère roumain de l’éducation ; et Virgile Prodhomme, responsable du Lectorat français de lUniversité de Bucarest.






  • Education et information, deux éléments clé de l’époque actuelle.

    Education et information, deux éléments clé de l’époque actuelle.

    En 2017, l’éducation pour
    tous n’est toujours pas un acquis. C’est le cas de différentes catégories de la
    population, dont notamment les jeunes filles de milieux défavorisés. Un projet
    éducationnel fonctionne en Roumanie à leur intention, un projet porté par plusierus
    grandes compagnies internationales implantées ici. Nous en parlons avec Adela
    Ciurel, de la compagnie Orange.




  • Outils numériques et réalité virtuelle dans l’enseignement.

    Outils numériques et réalité virtuelle dans l’enseignement.

    On estime à 25 milliards le nombre d’objets connectés à l’horizon 2020, donc ils vont devenir présents dans tous les secteurs de la société, partout et à n’importe quel moment, y compris dans l’éducation. Plusieurs entreprises qui proposent des outils numériques d’apprentissage par la pratique ont été présents au Salon du numérique dans l’éducation de Bucarest. Jeux sérieux, simulateurs en tout genre et autres applications numériques arrivent à être utilisés dans des écoles techniques d’aujourd’hui.



  • Inginericum

    Inginericum

    « Aux questions amusantes, Eematico t’aide à trouver des réponses sérieuses ». C’est le slogan d’un programme extrascolaire qui, depuis une année et demie, se propose de créer des ingénieurs en herbe en mettant l’accent aussi sur les aptitudes sociales – communication, négociation, travail en équipe, coordination et coopération – sur le développement cognitif, à savoir la pensée sous toutes ses formes, la capacité de résoudre des problèmes, la mémoire et l’imagination, sans oublier le développement de la motricité. Une petite boîte, une petite voiture, des poulies ou des circuits électriques – tout objet peut servir de prétexte pour faire découvrir aux enfants les notions de géométrie, le mouvement des corps, différents mécanismes ou encore l’électricité. Ion Neculai est un des coordinateurs de l’organisation Eematico Research. Il nous explique plus en détail à qui s’adressent ces ateliers et en quoi ils consistent: « Nous croyons que le jeu est le principal mécanisme de l’apprentissage. Par conséquent nous développons des programmes éducationnels ciblés sur le jeu et l’expérimentation active. Certains ateliers s’adressent aux enfants de 3 à 6 ans, d’autres à des enfants de 7 à 12 ans. Nous déroulons aussi des activités pour d’autres tranches d’âge et même pour les adultes. Nous avons 3 grands programmes. Le premier s’intitule « I Can Be » (Je peux être). C’est un atelier qui aide les petits de 3 à 6 ans à découvrir, par le jeu, l’univers des occupations des grands. Ensuite, le programme « Maker Exploratorium » familiarise les enfants de 7 à 12 ans avec les sciences naturelles par le biais du bricolage. Enfin, « Inginericum » est une véritable aventure dans les 4 domaines de l’ingénierie, à savoir l’ingénierie chimique, électrique, civile et mécanique. A part tout cela, nous menons également d’autres projets, notamment des colonies de vacances d’architecture et de constructions pendant l’été. »

    Connaître et reconnaître des notions et des phénomènes dans la vie quotidienne – c’est l’objectif de l’atelier « Maker Exploratorium », dont les activités sont ciblées sur le bricolage. En fabriquant leur propre matériel didactique, les enfants découvrent les formes, les corps géométriques et leurs propriétés, le mouvement de rotation, des éléments d’aérodynamique, différents types de mécanismes et leur utilité dans la vie quotidienne, les composantes d’un circuit électrique, la lumière, l’électromagnétisme et la liste se poursuit. Ion Neculai ajoutait que: « Nos projets sont structurés par modules de quatre leçons d’une durée variable. Le principe essentiel est de donner une place de premier choix à l’activité, qu’il s’agisse de bricolage, comme c’est le cas du Maker Exploratorium (Constructeur explorateur), qui permet aux enfants de découvrir la géométrie et le mouvement des corps ou de l’électricité, par exemple. Dans ce dernier cas de figure, les petits construisent des mini-projets: avions, voitures équipées d’un moteur électrique en miniature. Grâce à ces projets de bricolage, ils mettent en pratique les notions apprises à l’école. Autrement dit, l’information est assimilée à l’aide de l’activité et du matériel utilisé. »

    Qu’est-ce qui donne à la pluie une odeur si agréable? Pourquoi la colle est-elle gluante, pourquoi les éclairs font-ils du bruit? Comment fait papa pour soulever la voiture à l’aide d’un cric, quelle explication pour la résistance de la terre cuite? Autant de questions auxquelles le cours Inginericum offre des réponses. Les organisateurs ont préparé quatre modules, à savoir ingénierie chimique, ingénieur en électricité, ingénieur en mécanique et ingénieur en génie civil. Tout cela pour montrer aux juniors comment ils peuvent transformer le monde à leur gré, en prenant conscience des lois qui le régissent et de ses ressources. Pendant les cours d’ingénierie chimique, les enfants se familiarisent avec la chimie, apprennent quelles sont les substances qui composent l’univers, sous quels états elles se présentent, de quelle manière les gens parviennent à les différencier, grâce à leurs sens ou aux mesurages, comment elles se combinent ou se dissocient, où se trouve la frontière entre les mondes minéral et organique. En parcourant le module consacré à l’ingénierie électrique, les petits apprennent les noms de Coulomb, Volta, Ampère et de Ohm, en reproduisant les expérimentations qui ont rendu célèbres ces scientifiques. Le levier, le plan incliné, la roue, l’axe, la poulie et la vis sont les protagonistes de l’unité dédiée à l’ingénierie mécanique, tandis que le module d’ingénierie civile se penche sur des notions telles la statique, la mécanique, la structure des matériaux, les facteurs et les phénomènes qui dont il faut tenir compte lors d’une construction.

    Les ateliers proposés par les colonies de vacances adaptent l’apprentissage au rythme des vacances. Ion Neculai: « Les ateliers de nos colonies de vacances ont a abordé deux thèmes. Le premier consistait à construire un parc d’attractions, avec des stands et toutes sortes d’activités. La vedette du parc a sans doute été la montagne russe. Cette année, la colonie de vacances a porté le nom de Green Galaxy, Galaxie verte. L’idée, c’était d’aider les enfants à explorer le domaine des constructions durables. Nous avons donc pensé créer un fil narratif qui les transporte dans uns galaxie formée de planètes avec différents type de constructions durables que les petits découvraient lors de ce voyage imaginaire. La construction et le travail en équipe sont des éléments -clé de ces ateliers. »

    Ce ne sont là que quelques-unes des activités proposées aux enfants par cette poignée de gens débordant d’idées et d’envie de jouer. (Trad. Valentina Beleavski, Mariana Tudose)

  • Qu’est-ce que l’analphabétisme fonctionnel?

    Qu’est-ce que l’analphabétisme fonctionnel?

    Le problème est tellement grave et répandu, que les dirigeants de l’UE ont décidé de réduire de 20% à 15% le taux d’analphabétisme culturel d’ici 2020. En Roumanie, le taux est pourtant déjà beaucoup plus élevé, atteignant 42% parmi les élèves de 15 ans – selon l’Organisation pour la coopération et le développement économique (OCDE). Ce taux a été établi en 2015, suite à des calculs minutieux qui prenaient en compte les résultats obtenus par les élèves roumains aux enquêtes d’évaluation des élèves (PISA, TIMSS, PIRLS etc). Selon le Programme International pour le Suivi des Acquis des élèves (PISA) de l’année dernière, censé évaluer le niveau des connaissances aussi bien linguistiques que scientifiques, le taux d’analphabétisme fonctionnel chez les élèves roumains serait de 38% seulement. Qu’est-ce que ces chiffres signifient, concrètement? A quoi ressemble un analphabète fonctionnel?

    Cristian Hatu, membre fondateur du Centre d’évaluation et d’analyse éducationnelle, explique: «Ils sont incapables de penser de manière structurée et de faire une analyse très simple. Par exemple, en mathématiques, ils maîtrisent l’addition et la multiplication, mais s’ils sont confrontés à une situation concrète, ils ne savent pas quelles opérations arithmétiques élémentaires utiliser. Si on leur demande par exemple d’aller acheter une moquette pour une pièce, il ne savent pas en calculer la superficie. Ils ne savent pas non plus interpréter un schéma très simple. »

    De leur côté, les élèves constatent cette situation et cherchent des explications. Voici l’avis de Vlad Ştefan, lycéen de Braşov, président du Conseil national des élèves : « Malheureusement, le système éducatif de Roumanie est ancré dans le passé et n’a pas réussi, lui, à se réformer. D’autres systèmes éducatifs d’Europe l’ont fait et ont tâché de développer chez les enfants certaines compétences d’analyse, d’étude, d’observation personnelle. Malheureusement, en Roumanie l’école se contente de cocher l’information et de la reproduire, sans que l’élève la comprenne en profondeur et sans choisir ce dont il a besoin, car certains éléments du curriculum scolaire actuel sont inutiles et ne font que l’alourdir.L’analphabétisme fonctionnel découle donc de la façon d’enseigner et du contenu du curriculum scolaire. On le rencontre aussi bien en milieu rural qu’en milieu urbain. Cristian Hatu. SON : « L’analphabétisme culturel n’est pas uniquement l’apanage des zones défavorisées. Il n’y a pas de rapport significatif entre les performances d’un élève et le statut socio-économique de la zone où il vit. Pour les mathématiques, ce rapport est de 17%-19%. »

    Pour que la situation change, on a besoin d’un nouveau paradigme éducatif, favorisant l’apprentissage fondé sur la compréhension. Qu’est-ce que cela veut dire ? Cristian Hatu : « Cela veut dire que le professeur doit utiliser les instruments pédagogiques de manière à ce que les élèves comprennent le mieux possible le thème abordé – qu’il s’agisse d’une question de physique, d’une formule mathématique ou d’un texte littéraire. Il doit essayer de leur montrer quel est le lien entre le thème respectif et son existence quotidienne. Chez nous, il y a évidemment des professeurs qui le font. Ils se rendent compte que c’est là l’enjeu de l’éducation et ils font des efforts personnels dans cette direction. Certains ont fait des stages, mais la plupart ne peuvent pas mettre au point tous seuls ce genre d’instruments. Des formations doivent être organisées pour les aider à enseigner de cette façon. Ce savoir faire, ils ne peuvent pas l’acquérir tout seuls, ou très rarement.

    Tout dépend donc des responsables du domaine éducatif. Ce changement, ce sont surtout les personnes touchées par l’analphabétisme fonctionnel qui l’exigent. Car, si ce genre d’analphabétisme peut être déjà constaté à l’école, il devient encore plus évident sur le marché de l’emploi. Les changements qui ont marqué le marché de l’emploi depuis quelques dizaines d’années, imposent aux personnes actives une capacité à s’adapter que, pour l’instant, l’école roumaine ne cultive pas. Nous repassons le micro à Cristian Hatu, membre fondateur du Centre d’évaluation et d’analyse éducationnelle: « Depuis un certain temps, les gens ont commencé à changer leur spécialisation professionnelle 3 ou 4 fois pendant leur vie active, selon une étude de la Banque Mondiale publiée il y a quelques années. Or, la question se pose : que fait l’école, quelles habiletés développe-t-elle chez les élèves, pour que plus tard, dans leur vie adulte, ils puissent opter pour une autre spécialisation que leur spécialisation initiale ? Même si l’on réussit à garder longtemps son emploi, on doit être capable de s’adapter fréquemment aux nouvelles conditions, aux changements technologiques ou à ceux découlant de la stratégie de la société pour laquelle on travaille. De plus en plus souvent, l’employé doit aborder de manière rationnelle des situations auxquelles il n’a jamais été confronté avant. L’école doit notamment former sa pensée critique, des habiletés lui permettant de résoudre certains problèmes, sa créativité… »

    Par conséquent, dans une économie dynamique, les personnes actives professionnellement doivent s’adapter en cours de route. Et pour ce faire, elles ont besoin de certaines habiletés que seule l’école peut les aider à développer et les analphabètes fonctionnels sont justement les moins préparés de ce point de vue.
    (Aut.: Christine Leşcu; Trad. : Dominique)

  • Devoirs et qualité de l’éducation

    Devoirs et qualité de l’éducation

    Pas mal de fois, les écoliers de Roumanie se sont sentis accablés, voire étouffés par les devoirs à la maison. Pas mal de fois, ils ont dû renoncer au temps dédié au jeu, au repos ou bien passer de longues heures, parfois jusqu’à minuit, pour s’acquitter de cette tâche obligatoire. Or cette situation devrait changer dès la mise en place d’un décret du ministre de l’Education, Mircea Dumitru, en vertu duquel le volume du travail individuel à la maison devrait diminuer sensiblement.

    Plus précisément, le travail scolaire hors classe ne devrait plus excéder deux heures, toutes disciplines scolaires confondues, en sorte que l’écolier consacre à l’étude 5 à 8 heures par jour en moyenne. Aux termes du document mentionné, les devoirs à la maison seront même proscrits en classe préparatoire ou bien pendant les vacances pour les élèves du primaire et les collégiens. En outre, les devoirs seront établis de manière différenciée, suivant le niveau de l’écolier. Il y aura donc le devoir obligatoire pour tous et qui présente un niveau de difficulté moyen et puis le devoir supplémentaire, individuel, à caractère facultatif, censé aider au rattrapage ou au contraire à l’élargissement des savoirs en vue de la participation aux différents concours.

    Voici ce que déclarait Monica Anisie, secrétaire d’Etat au ministère de l’Education: « En tant qu’enseignant, quand il s’agit de rationaliser mon temps, je fais en sorte que mes élèves n’aient pas à travailler plus d’un quart d’heure pour résoudre tel ou tel devoir, sinon je risque de les ennuyer, de les éloigner de l’école, du plaisir de l’étude, ce qui arrive souvent. Soyons honnêtes: dans la plupart des cas, ces devoirs à la maison sont ou bien copiés sur ceux d’un collègue ou bien faits par les parents. C’est la vérité ».

    D’après les dernières études en date, la surcharge en matière de devoirs obligatoires conduit à des résultats scolaires plus faibles et à une attitude négative envers l’école, soulignait le ministre de l’Education, Mircea Dumitru. Un autre aspect stipulé dans le document mentionné porte sur l’interdiction d’utiliser le devoir comme moyen de sanction scolaire. Le but de toutes ces mesures préconisées est celui d’accroître la qualité de l’enseignement roumain, dans le contexte où depuis quelques années déjà on essaie de le repenser, de le rendre plus efficace.

    L’Organisation pour la coopération et le développement économique vient de publier l’étude Pisa 2015, élaborée sur la toile de fond des inquiétudes liées à la stagnation de la culture scientifique des élèves dans le monde. Bien qu’inférieures à la moyenne de l’OCDE pour les trois principaux domaines évalués, à savoir compétences en sciences, lecture et mathématiques, les performances des élèves roumains se sont améliorées par rapport aux évaluations antérieures pour ce qui est des sciences et des maths, mais ont stagné au chapitre lecture.

  • A la Une de la presse roumaine – 19.09.2016

    A la Une de la presse roumaine – 19.09.2016

    L’enseignement à domicile provoque de nombreux débats ces jours-ci dans la société roumaine après l’annonce faite par un couple roumain de célébrités locales qu’ils allaient retirer leur fille de l’école pour qu’elle suive un système d’instruction à domicile. Entre temps, les écoliers se voient toujours obliger de suivre des cours de religion et de faire trop de devoirs.




  • A la Une de la presse roumaine – 15.09.2016

    A la Une de la presse roumaine – 15.09.2016

    Les quotidiens roumains ont consacré d’amples articles aux protestations des transporteurs contre le prix élevé des contrats d’assurance aux tiers. L’enseignement et notamment le problème du plagiat a également été un sujet majeur de cette semaine, la première après la rentrée scolaire. Enfin, l’ambassadeur américain à Bucarest s’est retrouvé coincé entre des orgueils nationalistes roumains et magyars. Comment a-t-il réagi ? Réponse dans la revue de presse de RRI.



  • 12.09.2016

    12.09.2016

    Enseignement – Ce nest pas la corruption mais léducation qui doit constituer la voie vers le succès en Roumanie a déclaré le président roumain Klaus Iohannis, à loccasion de la rentrée 2016. Il a ajouté quil sétait proposé dœuvrer pour transformer la Roumanie en une société fondée sur des valeurs sûres. Celles-ci se retrouvent aussi dans le projet appelé « La Roumanie éduquée » qui vise à adapter le système denseignements aux besoins de la société roumaine. Pour sa part, le premier ministre roumain Dacian Ciolos a affirmé que lécole devrait opérer un changement de perspective et laisser aux élèves lespace nécessaire pour sexprimer et apprendre la responsabilité. Il a exhorté les élèves à avoir confiance dans leurs propres forces et à ne pas viser uniquement les bonnes notes ou des titres académiques dépourvus de contenu, qui ne les font pas progresser sur le plan personnel. Plus de 3 millions délèves à travers le pays sont retournés ce lundi dans les salles de classe.



    Hollande – Ces lundi et mardi, visite officielle en Roumanie du président français, François Hollande. A Bucarest, il sera reçu par son homologue Klaus Iohannis. Les deux chefs dEtat évoqueront des sujets de lagenda bilatéral et européen, notamment les suites du Brexit. François Hollande et Klaus Iohannis visiteront ensuite le Centre de Recherche de Magurele, près de la Capitale, où les deux signeront des accords de coopération dans le domaine de léducation et de la recherche. Les présidents français et roumain sont également attendus à un forum économique visant les futurs partenariats franco-roumains. La Roumanie table sur un renforcement des relations économiques avec la France qui est son 4e partenaire commercial et cinquième investisseur dans son économie. Dans le même temps, à Brasov dans le centre de la Roumanie, François Hollande participera à linauguration de la nouvelle usine dhélicoptères Airbus. Les autorités roumaines se sont proposé de resserrer le partenariat stratégique entre les deux pays, dont la feuille de route a été révisée et signée par les présidents roumain et français en juin dernier. Rappelons-le, la Roumanie est le premier pays de lEurope du sud-est à avoir conclu un partenariat stratégique avec la France en 2008. Le document avait été signé à Bucarest par les présidents des deux pays de lépoque : Nicolas Sarkozy et Traian Basescu.



    Diaspora – La ministre roumaine déléguée aux relations avec la diaspora, Maria Ligor, a rencontré des représentants de la communauté roumaine du Canada. Loccasion aussi dappeler les Roumains du monde à sinscrire au Registre électoral afin de pouvoir exercer leur droit de vote par correspondance. La responsable a également expliqué les mesures envisagées par les autorités de Bucarest afin daméliorer le professionnalisme, la transparence et lefficience du Département pour les politiques et la relation avec les Roumains du monde. Celui-ci mettra notamment laccent sur la coopération en matière déducation universitaire, des affaires, de la promotion des artistes roumains ainsi que sur les politiques publiques visant les membres de la diaspora roumaine, a dit la ministre Maria Ligor. En outre, elle sest entretenue aussi avec le ministre canadien chargé de limmigration, des réfugiés et de la nationalité, John McCallum. Les deux responsables ont évoqué la levée des visas pour les ressortissants roumains souhaitant voyager au Canada, un moyen, selon eux, de renforcer la coopération bilatérale.


    Energie – Quelque 850 salariés du Complexe Energétique Hunedoara dans louest de la Roumanie seront licenciés, dans le cadre dun programme de restructuration mis en œuvre à partir daujourdhui. Les syndicats ont renoncé aux protestations annoncées après avoir conclu un accord avec la direction de la compagnie et signé une Convention collective, qui prévoit également des compensations financières pour le personnel remercié. Les licenciements collectifs ne sont pourtant pas la solution définitive aux problèmes sans précédent auxquels le Complexe Energétique Hunedoara se voit confronter. En dehors de deux mines de charbon qui seront fermées, la compagnie risque de perdre aussi, en octobre, ses deux centrales thermiques en raison des nuisances environnementales quelles provoquent. Ce qui plus est, les dettes au budget public et aux fournisseurs dépassent les 330 millions deuros, alors quaucun investissement censé rendre plus efficace lactivité de ce groupe énergétique na été réalisé ces trois dernières années.



    Transports – Les transporteurs roumains ont à nouveau protesté aujourdhui sur les périphériques des villes roumaines contre la majoration des tarifs des assurances de responsabilité civile. Ces protestations se déroulent chaque lundi, depuis plusieurs semaines. Les transporteurs menacent dorganiser une manifestation au niveau national ce 15 septembre si le gouvernement ne prend pas de mesures pour réduire les primes dassurance. Pour sa part, lexécutif de Bucarest a annoncé son intention de modifier la législation relative aux assurances obligatoires. Dans un projet de décret durgence, qui fait lobjet dun débat public, le ministère des Finances propose que les contrats dassurance soient conclus sur une période allant dun mois à une année ainsi que la possibilité de payer son assurance auto par mensualités. Ce qui plus est, le contrat dassurance pourra être suspendu à la demande de lassuré. Le prix des assurances de type RCA sera également limité et lAutorité de Supervision Financière aura le droit de les modifier.



    Tennis – La joueuse roumaine de tennis, Simona Halep occupe toujours la 5e position du classement mondial féminin, rendu public aujourdhui alors que la nouvelle leader est lAllemande Angelique Kerber. La Roumaine Irina Begu est 23e dans le classement mondial, Monica Niculescu est 55e et Sorana Cârstea occupe la 89e position. Simona Halep est arrivée dans les quarts de finale de lUS Open, lorsquelle a perdu le match contre Serena Williams qui occupait la première position du classement WTA. Au tournoi WTA de Tokyo, du 19 au 25 septembre, Halep est la troisième favorite de la compétition après Garbine Muguruza dEspagne (3e au classement WTA) et Agnieszka Radwanska de Pologne (4e mondiale).

  • Jacques Augustin (France) – quel est le degré de fréquentation de l’école

    Jacques Augustin (France) – quel est le degré de fréquentation de l’école

    L’école est obligatoire pendant 11 ans. Les classes sont numérotées de 0 à 10. Eh bien, selon une étude toute récente, puisque publiée en juin dernier par l’Institut roumain de la statistique, en Roumanie, 3,64 millions d’enfants d’âge scolaire fréquentent l’école, alors que 27,8% des enfants ne vont pas à l’école. Pendant l’année scolaire 2012/2013, plus de 24.000 enfants ont abandonné l’école primaire et 16.000 le collège, pour prendre cet exemple.

    Le taux d’abandon scolaire précoce a été en Roumanie de 18% en 2014, supérieur de 7 points de pourcentage à la moyenne de l’Union européenne. Le pourcentage le plus élevé d’abandon scolaire précoce est à retrouver dans les régions nord-est et sud-est, tandis que le plus faible, dans le sud-ouest et l’ouest. A défaut d’avoir fréquenté l’école pendant 8 années finalisées à succès, ces personnes ne peuvent jamais être embauchées officiellement. Sur l’ensemble de la population scolaire, plus de 550.000 étaient dans des crèches et maternelles, 1,7 millions au cours primaire et au collège, et plus de 673.000 au lycée.

    Le taux d’abandon précoce de l’école atteint dans ce pays un des niveaux les plus élevés d’Europe, notamment en milieu rural. Un rapport de la Commission européenne récemment rendu public indique qu’en raison de l’insuffisance des actions pour stimuler la fréquentation de l’école, les enfants pauvres ont des difficultés importantes en matière d’accès à l’éducation. Les groupes en situation de risque sont les jeunes des communautés rurales, les jeunes issus de milieux modestes, les Roms et autres minorités, mais aussi les redoublants. Par la loi de l’éducation adoptée en 2011, la Roumanie s’était engagée à investir annuellement 6% dans le système d’éducation, ce qui n’arrive pas.

    Une étude de l’UNICEF indique que la Roumanie perdra les 10 prochaines années entre 10 et 12 milliards d’euros. Un investissement de 6% du PIB dans le système d’éducation conduirait à une croissance économique de 3% par an, selon les experts de l’UNICEF. En 2015, le gouvernement a approuvé la Stratégie pour réduire l’abandon scolaire précoce de 6%, une stratégie qui se décline en 4 piliers, afin d’atteindre la cible assumée par la Roumanie dans le cadre de la Stratégie Europa 2020. Elle se concentre sur l’assurance de l’accès à l’éducation et sur une éducation de qualité pour tous les enfants. Le 2e pilier vise à assurer que l’enseignement obligatoire est suivi par tous les enfants.

    Ceux qui ont quitté l’école ne sont pas oubliés non plus ; il existe un programme dit de « la deuxième chance » qui leur est destiné. Et enfin, le 4e pilier vise à développer le soutien institutionnel approprié. Selon l’Institut de la statistique, au 1er janvier 2016, 3,98 millions de personnes de 0 à 18 ans avaient leur domicile en Roumanie, à la baisse par rapport à l’année antérieure. En plus, le nombre des moins de 18 ans est à la baisse dans l’ensemble de la population, à 17,9%, avec un vieillissement rapide de la population. Une situation alarmante, car les jeunes qui quittent l’école de manière prématurée s’exposent au risque du chômage ou à celui de gagner moins.

    En fait, ils sont de futurs assistés sociaux. Les études indiquent qu’une année d’école en plus accroîtrait les revenus de la personne concernée de 8-9%, et réduirait le risque de devenir chômeur de 8%. A présent, les revenus d’une personne ayant un niveau bac sont de 25-31% plus grands que ceux d’une personne qui n’a suivi que l’enseignement primaire ou le collège. Les personnes ayant suivi une faculté gagnent près de 67% de plus que celles qui s’arrêtent au niveau bac. Jacques nous demande également si beaucoup de parents suivent la scolarité de leurs enfants.

    Je dirais que, comme partout, les parents responsables non seulement la suivent, mais ils font suivre à leurs enfants toute sorte d’activités supplémentaires – soutien scolaire ou autres – censés les aider dans leur futur parcours professionnel. Voilà pour cette réponse, Jacques. Merci de ta question et de ton intérêt constant sur nos ondes.

  • Cours optionnels au collège et au lycée

    Cours optionnels au collège et au lycée

    Les élèves de CP (soit de 3e et 4e année d’étude) qui optent pour cette discipline scolaire ont à leur disposition un manuel rédigé par l’association « De-a arhitectura » aux côtés de l’Ordre des Architectes. Le cours peut durer une année ou deux. Détails sur ce cours optionnel d’architecture, avec Miruna Georgescu, architecte et fondatrice de l’association mentionnée : «Ce cours a été présenté dans le cadre d’un projet pilote dans 7 classes de Bucarest au cours de l’année scolaire 2012 – 2013. L’année suivante, le nombre de classes a augmenté à 60. Depuis lors, leur nombre a atteint la centaine à travers le pays. L’année dernière nous avons envoyé des manuels dans 37 localités. »

    Les enfants qui s’inscrivent au cours optionnel d’architecture bénéficient de la présence d’un architecte bénévole en classe, qui aide l’institutrice. C’est un cours qui mélange théorie et pratique, mettant l’accent sur la découverte, pas à pas, de la ville que les enfants habitent. Miruna Georgescu: «A l’âge de 9, 10 ou 11 ans il est essentiel pour les enfants de découvrir leur ville, d’être guidés et encouragés à la comprendre sous toutes ses facettes. De retour en classe, ils analysent aux côtés de l’architecte ce qu’ils ont découvert et par la suite ils construisent eux – mêmes des maquettes, des villes en miniatures. Les enfants apprennent à réduire à l’échelle les dimensions de la ville, à comprendre ce que c’est que l’ergonomie ou la façade, par exemple. Ils étudient les différents matériaux et leurs textures, tout comme le contexte géographique, climatique et historique des bâtiments. Ils apprennent comment fonctionne la ville en tant que mécanisme ou organisme. Ils se familiarisent avec les règles d’urbanisme et en saisissent l’importance»

    Vu la popularité des cours optionnels figurant déjà dans le programme scolaire, les responsables de l’éducation nationale et la société civile débattent de l’introduction d’autres disciplines en tant que matières optionnelles. Parmi elles: l’éducation juridique. Le juge Cristi Danilet est membre du Conseil supérieur de la magistrature. Il a participé aux débats et réalisé un manuel d’éducation juridique que les lycéens pourront utiliser au moment où cette discipline figurera au programme scolaire. De quoi devrait parler cette nouvelle discipline ? Voici la réponse du juge Cristi Danilet: « Il faut dépasser le niveau de la théorie et parler concrètement aux enfants de ce qu’ils ont le droit de faire ou de ce qu’il leur est défendu, de sorte à ne pas transgresser les lois de l’Etat. Il faut leur parler de la Constitution, du Code Pénal, de leurs obligations au moment où ils marchent dans la rue vers l’école, de leurs obligations envers leurs familles mais aussi de leurs droits. Ils sauront également quels sont leurs droits lorsqu’ils entrent en contact avec une institution publique. Ces dernières années, en Roumanie, le nombre des enfants à avoir eu maille à partir avec la justice est allé croissant. Il y a de plus en plus d’enfants-délinquants, de plus en plus d’enfants – victimes ou d’enfants abusés par leurs propres parents. Si la société ne fait pas quelque chose pour prévenir la transgression des lois, d’ici 5 ou 10 ans, ces enfants seront peut-être des adultes qui ne respectent pas les lois de l’Etat. »

    Le manuel d’éducation juridique contient déjà des chapitres censés familiariser les enfants avec la législation en vigueur. Cristi Danilet : « Il contient une quinzaine de leçons d’éducation juridique qui expliquent aux enfants par le biais d’un langage moins technique et de nombreux exemples comment il faut se comporter dans la société, quels sont leurs droits citoyens et quelles démarches sont nécessaires pour se faire remettre une carte d’identité. Grâce à ce manuel, les enfants apprennent ce qui se passe légalement avec eux si leurs parents partent travailler à l’étranger, ou si ceux-ci décident de divorcer, comment ils sont protégés en cas de violence domestique et ce que signifie l’enlèvement d’un mineur. Ils apprennent quelles sont les substances interdites aux mineurs : à savoir l’alcool, le tabac et la drogue ou comment la loi protège le consommateur si celui-ci achète un produit expiré ou un appareil électronique qui ne fonctionne pas comme il le faut, par exemple. D’autres chapitres visent les règles de circulation, de transport en commun. Ils répondent à d’autres questions aussi, dont celles concernant l’âge auquel les jeunes peuvent ouvrir un compte en banque ou l’âge à partir duquel ils peuvent conclure un contrat de prestation de services et même un contrat de travail. »

    Tous ces aspects pratiques sont très appréciés par les élèves, dit Horia Onita, président du Conseil national des élèves. « Nous avons soutenu cette initiative dès le début en partant de notre idée que l’école devrait préparer l’élève à devenir citoyen et pour le moment où il intégrera le marché du travail. Malheureusement, actuellement l’école ne répond pas à cette attente. Elle offre un bagage de connaissances théoriques, pas du tout intéressantes pour l’élève. L’école ne lui apprend pas à apprendre, donc comment se préparer tout seul. Ces matières optionnelles et très diverses apportent de la plus-value au système et certaines d’entre elles peuvent être appliquées dans beaucoup de domaines. Je pense aux éducations juridique et financière. J’ai moi-même réalisé un sondage auprès de 7 mille élèves, il y a quelques mois. Ils se déclaraient déçus parce qu’au bout de 12 années d’école primaire, de collège et de lycée, ils savent beaucoup de choses, mais ignorent ce que c’est qu’est un contrat de travail, quelle est la différence entre une loi et un décret gouvernemental, quelles sont les attributions du Parlement. N’importe quel boulot ils auront, ils vont toujours se heurter à ce genre d’aspects, tels la TVA et les impôts. Ce sont autant de choses qui n’existent pas dans l’enseignement roumain ».

    Malheureusement, même les cours optionnels approuvés ne sont pas choisis et dispensés comme l’aimeraient les élèves roumains. Horia Onita. « Malheureusement, toutes les écoles ne choisissent pas ces disciplines optionnelles comme il le faut, c’est-à-dire par majorité simple. Les élèves et les parents ont à sélecter les cours optionnels parmi l’offre de cours que l’école a le droit de proposer. Malheureusement, cette offre ne contient pas de matières telles l’éducation juridique, l’architecture et autres, parce que l’école propose uniquement des cours classiques, afin de compléter l’horaire des enseignants. » Sachez enfin que le ministre roumain de l’Education nationale, Adrian Curaj, vient de lancer un débat public sur le plan cadre de l’enseignement collégial, qui contient davantage de cours optionnels. (Trad. Valentina Beleavschi, Alex Diaconescu)

  • iFProfs Roumanie

    iFProfs Roumanie

    Eduquer est un métier impossible, constatait Freud dans les années 1920. Tout comme guérir et gouverner. Pourquoi ? Parce quon narrive jamais à 100% de réussite. Eh bien, les profs de français de Roumanie disposent désormais dun outil qui les aidera à progresser dans ce métier si complexe et difficile : une nouvelle plate-forme en ligne de dialogue et déchange avec dautres profs de français du monde entier. Elle s’appelle iFProfs Roumanie Et puis, il faut absolument récompenser lexcellence dans ce domaine considéré comme «impossible». Cest le rôle des labels FrancEducation dont ont été distingués plusieurs lycées bilingues de Bucarest. Eduquer : est-ce vraiment un métier impossible ? A vous de juger…


  • L’enseignement roumain sous la loupe

    L’enseignement roumain sous la loupe

    En vertu de l’idée selon laquelle si le système d’éducation nationale fonctionne comme il le faut, la société progressera, tous les ministres du secteur ont essayé de trouvé la formule magique par le biais de laquelle ce domaine, tellement sensible et à implications majeures, puisse se positionner sur la bonne voie. Depuis plus d’une vingtaine d’années, la programme change d’une année à l’autre, des matières d’étude sont éliminées ou introduites, de nouvelles approches sont explorées, mais le résultat est loin de celui escompté puisque les changements fréquents ne font que générer de l’incertitude parmi les élèves, les enseignants et les parents. Cette situation est de plus en plus visible à la veille des examens nationaux, dont la structure a elle aussi été modifiée à maintes reprises ces dernières années.

    Les résultats les plus récents, ceux aux simulations pour l’évaluation des élèves à la fin du collège, c’est-à-dire en huitième année d’études, ont relevé que 44% des participants ont obtenu des notes supérieures à 5 sur 10, par rapport à 50% en 2015. Pour les pessimistes, une réforme du système d’enseignement roumain est presque impossible. Les critiques affirment que celui-ci se serait transformé en un réseau des nombreux défauts. Les manuels mettent l’accent sur la transmission d’informations inutiles qui ne font qu’ennuyer les élèves.

    Ensuite, les enseignants seraient mal formés, en raison notamment nu niveau très bas des salaires et enfin la méthode d’éducation appliquée serait elle aussi poussiéreuse puisqu’elle n’encourage pas la créativité. Les écoliers déplorent eux aussi le nombre d’heures de classe, les disciplines d’étude trop nombreuses et les cartables trop lourds. Les parents sont également obligés de payer des leçons privées parce qu’ils ne sont pas satisfaits du travail fait en classe.

    Et pourtant, les jeunes Roumains continuent d’obtenir des résultats remarquables aux concours internationaux, et de plus en plus de Roumains sont admis aux meilleures universités occidentales. Malheureusement, ces cas constituent des exceptions et non pas la règle. Au sujet des défauts du système roumain d’éducation nationale, l’académicien Solomon Marcus affirmait que « Rien n’est plus important dans l’enseignement que d’inoculer à l’enfant et à l’adolescent le respect de la vie humaine. Lui faire comprendre dès l’âge le plus tendre que l’être humain est la chose la plus précieuse au monde. »

    Pour sa part, le président roumain Klaus Iohannis a proposé une nouvelle réforme censée remédier les problèmes de l’enseignement roumain. A son avis, l’exécutif dispose de tous les leviers nécessaires pour mettre au point un plan qui puisse réformer et moderniser l’enseignement avant l’automne 2018, date à laquelle Bucarest fêtera le centenaire de la Roumanie moderne.

  • A la une de la presse roumaine – 12.02.2016

    A la une de la presse roumaine – 12.02.2016

    Le pays est sous le choc à cause du décès d’une fillette de 11 mois, qui révèle la présence de bactéries dans plusieurs hôpitaux d’enfants de Roumanie. Les journaux parlent aussi du peintre roumain Adrian Ghenie qui a vendu un de ses tableaux pour l’équivalent de 4 millions d’euros et commentent l’idée d’éliminer l’étude de l’histoire des Roumains dans les écoles du pays.




  • Les enfants surdoués

    Les enfants surdoués

    Une fois identifiés, ces dons innés devraient être développés en milieu scolaire. Pourtant, l’écart entre la théorie et la pratique est assez grand en Roumanie, qui s’avère déficitaire quand il s’agit de tester et d’identifier les enfants à haut potentiel. Les statistiques officielles manquent elles aussi. L’association non-gouvernementale Gifted Education a mené ses propres recherches.

    Malheureusement, elles ne satisfont pas au critère de représentativité, affirme un de ses auteurs, le mathématicien Florian Colceag, président de l’association : « Ces statistiques n’ont pas été élaborées pour l’ensemble du pays, mais sur un échantillon d’un millier de personnes, ce qui revient à dire que les données recueillies sont sujettes à contestation. 4% des enfants roumains ont un quotient d’intelligence (QI) au dessus de 120, donc supérieur à la moyenne, contre 6% chez les enfants chinois, sachant que la moyenne à l’échelle mondiale est de 2%. Ces chiffres sont contestables, car tout dépend du type de test utilisé, donc des indicateurs avec lesquels on travaille. Il y a quelques années, une équipe de psychologues norvégiens a testé des enfants vivant en milieu rural et dans les banlieues des villes, zones habitées par des gens sans aucune culture et qui n’ont jamais fait le moindre effort intellectuel. Ils en ont conclu que cette population présentait quand même un quotient intellectuel moyen, dans les conditions où la moyenne mondiale était de 100 ».

    D’autres difficultés s’y ajoutent, et non seulement en Roumanie, précise Florian Colceag : « Les données fournies par ces tests ne correspondent pas à la réalité sur le terrain. Bien des gens intelligents ne se sont pas fait remarquer sur le marché de l’emploi, en ce sens qu’ils n’ont laissé aucune trace derrière eux. Il y a par exemple bien des chauffeurs de taxi très intelligents. Enfin, 50% des personnes testées par des universités du Connecticut et possédant une intelligence supérieure à la moyenne n’obtiennent pas de performance au travail. Voilà pourquoi je suis très réservé à l’égard de ces statistiques ».

    Même si elles ne sont pas suffisamment révélatrices, ces statistiques peuvent pour autant constituer le point de départ pour mettre en place des programmes éducatifs censés aider les enfants à développer leur potentiel intellectuel. Malheureusement, cet aspect est négligé par les autorités roumaines et la législation en la matière est défaillante, affirme Robert Florea, coordinateur du Centre de ressources et d’assistance éducative de Bucarest : « Il n’y a pas de préoccupation à cet égard. J’ignore quelle est la situation au niveau du ministère de l’Education, mais je sais que les inspections scolaires ne s’en préoccupent guère. La législation n’y prête pas, elle non plus, assez d’intérêt. L’actuelle loi de l’éducation comporte une section et un article à cinq alinéas relatifs à la problématique des élèves capables de hautes performances, mais ceux-ci ne sont pas définis comme surdoués. Un autre acte normatif, élaboré en 2007, contenait quelques mentions ayant trait au dépistage des enfants surdoués et à l’affectation de personnels enseignants spécialisés. Bref, la question ne bénéficie pas d’attention particulière ».

    Adoptée en 2007 et votée sur l’initiative de Florian Colceag, la loi sur l’éducation des jeunes capables de haute performance n’a jamais produit d’effet : « Il aurait fallu créer dès 2007 un Centre national d’éducation différenciée, lequel aurait dû mettre sur pied un réseau d’écoles. Même s’il existe sur papier, il ne dispose ni de personnel dédié, ni de locaux, ni de fonds. Aucun parti politique n’a eu intérêt à faire émerger les valeurs intellectuelles de la société. Cet institut aurait pour vocation de proposer des alternatives éducatives à même d’encourager l’épanouissement de la personnalité des enfants et à en maximiser le potentiel intellectuel. Ses alternatives viseraient à mesurer non pas la performance, mais le progrès des élèves dans leurs domaines d’intérêt, car il est notoire qu’un enfant ne se passionne pas pour tous les domaines ou toutes les disciplines scolaires en même temps. Pourtant, au moment où il accomplit un progrès remarquable dans un domaine précis, il devrait bénéficier d’une éducation personnalisée »

    .A défaut de programmes gouvernementaux, les parents ont recours à différentes initiatives privées dont le but est de dépister les enfants talentueux ou surdoués et de leur offrir une éducation appropriée. En Roumanie, seuls les élèves ayant gagné des concours internationaux et qui font la fierté du pays bénéficient de programmes d’enseignement spéciaux. Qu’en est-il des autres enfants très doués? Que faudrait-il faire aux niveaux gouvernemental et institutionnel pour les identifier et les aider à mette en valeur leurs capacités intellectuelles hors norme? Ecoutons la réponse de Robert Florea: « Une approche systémique est nécessaire, avec l’aide des spécialistes. Ces derniers devraient mettre au point les instruments permettant de tester les capacités des jeunes et les modalités de sélection de l’échantillon à l’échelle nationale. Pour l’instant, aucune institution ne s’en préoccupe. Personne n’a pensé à dépister ces enfants. Tous les regards sont rivés sur les lauréats des olympiades internationales aux différentes disciplines. Nous ne savons pas ce que deviennent ces jeunes, mais il paraît que certains d’entre eux choisissent de quitter le pays. Pourquoi ne pas éviter cette situation, en créant des conditions propices à leur épanouissement? Seulement voilà, pour y parvenir, il faudrait disposer de tout un appareil institutionnel ». Cette problématique tient non seulement au développement du potentiel individuel des enfants, mais aussi à l’avenir de la Roumanie, d’un point de vue social, économique et culturel. (trad. Mariana Tudose)