Tag: guerre

  • 30.08.2024 (mise à jour)

    30.08.2024 (mise à jour)

    Ukraine – La Roumanie soutient l’adoption de nouvelles sanctions contre la Russie. Lors de la réunion informelle des ministres des Affaires étrangères de l’UE qui s’est tenue jeudi à Bruxelles avec leur homologue ukrainien Dmitro Kuleba, la ministre roumaine Luminița Odobescu a souligné que la pression sur Moscou devait être maintenue et que le soutien militaire et énergétique à l’Ukraine devait continuer. La question de l’aide militaire à Kiev a également été abordée vendredi lors de la réunion informelle des ministres de la Défense des États membres.  L’ordre du jour de la réunion comprenait également les engagements opérationnels dans le cadre de la politique de sécurité et de défense commune, le niveau de préparation de l’UE en matière de défense et les perspectives de développement du Centre satellitaire de l’UE. La secrétaire d’État à la politique de défense, à la planification et aux relations internationales, Simona Cojocaru, représentant la Roumanie, a souligné le rôle essentiel de la Mission d’assistance militaire de l’Union européenne en soutien à l’Ukraine (EUMAM AU) et de la Facilité européenne de soutien à la paix. Elle a également réaffirmé les défis posés par la guerre en Ukraine dans l’ensemble de la région de la mer Noire.

     

    Formation – 48 jeunes Roumains ont achevé vendredi le programme de stage gouvernemental qui a débuté le 1er juillet. Pendant deux mois, ils ont travaillé dans des services gouvernementaux, des ministères et d’autres institutions publiques centrales. Mihai Ghigiu, chef de la Chancellerie du Premier ministre, leur a dit que l’on avait besoin d’eux dans l’administration publique. Il a souligné que l’âge moyen dans l’administration atteindra bientôt les 50 ans, ce qui signifie que dans les 6 à 8 prochaines années, de nombreux domaines manqueront de spécialistes. Mihai Ghigiu a encouragé les jeunes à aller étudier à l’étranger et à utiliser les connaissances qu’ils ont acquises en Roumanie.

     

    Population – Au 1er janvier 2024, la population résidente en Roumanie avait augmenté de 9 900 personnes par rapport au début de l’année dernière, ayant atteint les 19.064.409 personnes – selon les dernières données publiées ce vendredi par l’Institut national de la statistique. La population urbaine et la population féminine sont majoritaires (avec 55,8 % et respectivement 51,2 %), précise le rapport. Par ailleurs, le phénomène de vieillissement démographique reste accentué, l’indice atteignant les 123,8 personnes âgées pour 100 jeunes âgés de moins de 15 ans. En même temps, le solde migratoire international temporaire de longue durée était positif, atteignant les 82 000 personnes. La population résidente représente toutes les personnes de nationalité roumaine, les étrangers et les apatrides, qui ont leur résidence habituelle sur le territoire de la Roumanie pendant au moins 12 mois.

     

    Visite – Le Président Klaus Iohannis effectuera ce samedi une visite officielle dans la capitale moldave, Chişinău, à l’invitation de la Présidente de la République de Moldova, Maia Sandu. La visite s’inscrit dans le contexte où, le 31 août, la Roumanie et la République de Moldova célèbrent la « Journée de la langue roumaine ». Selon l’Administration présidentielle, à Chişinău, Klaus Iohannis transmettra aux autorités et aux citoyens de la République de Moldova un message ferme de soutien et d’encouragement pour leurs efforts de réforme, de démocratisation, de mise en œuvre irréversible des principes de l’Etat de droit et de sécurisation de leur parcours européen. Le président roumain appellera également tous les partenaires internationaux à continuer à aider la République de Moldova, à tous les niveaux, en particulier sur toile de fond de la guerre d’agression menée par la Russie contre l’Ukraine et de tous les risques découlant de cette situation sécuritaire complexe.

     

    Festival – Coup d’envoi ce samedi du concours international de musique George Enescu 2024. D’ici le 27 septembre, un nombre record de candidats, à savoir 667 musiciens âgés de 13 à 35 ans de 60 pays, entreront en compétition dans les sections musicales consacrées à la composition, au violoncelle, au violon et au piano. L’édition de cette année propose également des ateliers de musique destinés aux jeunes chefs d’orchestre, violonistes, violoncellistes et pianistes. Les ateliers seront tenus par le chef d’orchestre roumain, Cristian Macelaru, directeur musical de l’Orchestre national de France et principal chef d’orchestre de l’Orchestre symphonique de la Radiodiffusion de Cologne. Rappelons-le, la première édition du concours George Enescu a eu lieu en septembre 1958 et cette année aura lieu la XIXème édition. Organisé en alternance avec le festival international homonyme, le concours George Enescu est une des manifestations musicales les plus importantes du monde. Depuis 2002, le concours fait partie de la Fédération internationale World Federation of International music competition.

     

    Météo – Le temps instable persiste ce vendredi en Roumanie sur la plupart du sud-est du territoire. Les météorologues s’attendent à des averses et des orages même sur le littoral de la mer Noire, où les précipitations seront importantes. Par endroits, dans l’après-midi et dans la soirée sur les zones montagneuses, sur le centre et sur le sud il y aura des averses et des orages. Par contre, il fait chaud dans l’ouest, où le ciel est clair. Les températures maximales iront de 24 degrés sur le littoral à 34 degrés dans l’ouest du territoire. Ciel couvert à Bucarest et 24 degrés à midi. Les températures maximales grimperont jusqu’à 31 degrés et les météorologues s’attendent à des averses dans la soirée sur la capitale.

  • 26.08.2024

    26.08.2024

    Sondage – Il y a fort à parier que le second tour du scrutin présidentiel de décembre prochain donne lieu à un duel entre le candidat du Parti Social-Démocrate (PSD), le Premier ministre Marcel Ciolacu, et celui du Parti National Libéral (PNL), Nicolae Ciuca. C’est ce que constate la plus récente enquête réalisée du 6 au 22 août par le Centre de Sociologie Urbaine et Régionale (CURS). Quant aux élections parlementaires, le Parti Social-Démocrate est en tête de liste des préférences électorales, suivi par le Parti National Libéral, 2ème parti de la coalition actuellement au pouvoir en Roumanie. Le sondage a été réalisé du 6 au 22 août sur un échantillon de 1 067 personnes, avec une marge d’erreur de plus ou moins 3 %.

     

    Sécheresse – Cette semaine le gouvernement roumain discutera de la première série de mesures en faveur des agriculteurs touchés par la sécheresse en Roumanie. Récemment, le ministre de l’Agriculture, Florin Barbu, et les représentants des agriculteurs se sont entretenus  sur l’octroi de compensations pour les dommages causés par la sécheresse pédologique. Les discussions ont aussi porté sur un nouveau train de mesures visant à lutter contre les effets de la sécheresse, mesures que le ministre va présenter aux membres du gouvernement. Les autorités envisagent également la création d’un mécanisme d’assurance d’Etat, convenu avec l’Autorité de surveillance financière, visant une superficie d’environ 7 millions d’hectares et une prime d’assurance de 3 000 lei (600 euros) pour chaque hectare. La mise en œuvre de systèmes d’irrigation locaux et de rideaux forestiers est également en discussion.

     

    Journalistes – Ce lundi des dizaines d’organisations internationales militant pour la défense des journalistes ont demandé à l’Union européenne de suspendre son accord d’association avec Israël, après presque onze mois d’atteintes à la liberté des médias et un nombre sans précédent de morts de journalistes dans la guerre contre le Hamas, rapporte l’AFP. Après l’attaque du mouvement islamiste sur le territoire israélien le 7 octobre, le gouvernement de Benjamin Netanyahu a pris une série de mesures « pour restreindre la liberté des médias qui ont de fait conduit à l’instauration d’un régime de censure », ont écrit le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), Reporters sans frontières (RSF), Human Rights Watch (HRW) et la Fédération européenne des journalistes (FIJ). Les organisations appellent le chef de la politique étrangère de l’UE, Josep Borrell, et le commissaire eurpéen au commerce, Valdis Dombrovskis, à suspendre l’accord d’association – qui couvre le commerce – et à imposer des sanctions contre les responsables de violations des droits de l’homme. Depuis le 7 octobre, plus de 100 journalistes palestiniens sont morts dans le conflit, ainsi que deux Israéliens et trois Libanais, ce qui en fait la « période la plus sanglante » pour la presse depuis des décennies.

     

    Visas – Le 15 octobre l’administration de Washington annoncera sa décision concernant la suppression des visas pour les Roumains, qui s’appliquerait à partir de 2025, ont indiqué des sources gouvernementales de Bucarest. Durant cette période, l’Exécutif roumain mène une campagne intitulée « Nous qualifions la Roumanie » visant à inclure le pays dans le programme américain « Visa Waiver » et à exempter les Roumains de procédures d’application au visas pour voyager aux Etats-Unis. Dans le cadre de la campagne lancée le 18 juillet, Bucarest s’est engagé à remplir les critères techniques pour adhérer au « Visa Waiver » d’ici le 30 septembre 2024, date à laquelle se termine l’année fiscale américaine. Un de ces critères est d’avoir un taux de refus inférieur à 3 % des visas américains B1 et B2 pour affaires et tourisme accordés aux citoyens roumains au cours de l’année fiscale 2024. En ce sens, le gouvernement, à travers son ministère des Affaires étrangères, exhorte le plus grand nombre possible de citoyens roumains à renouveler leur visa américain avant le 30 septembre.

     

    Berlin – Ce lundi le chancelier allemand Olaf Scholz se rend à Solingen, sur les lieux de l’attentat au couteau pour lequel a été arrêté un Syrien, soupçonné de liens avec l’organisation Etat islamique (EI), selon l’AFP. L’Etat islamique a revendiqué cet acte et assuré que l’assaillant avait agi pour « venger les musulmans en Palestine et partout ailleurs ». Selon l’agence française, l’attentat de vendredi soir, qui a fait trois morts et huit blessés lors des festivités locales, accroît la pression sur le chef du gouvernement une semaine avant les élections dans deux Etats de l’ex-RDA communiste : la Saxe et la Thuringe, où l’extrême droite, le parti AfD est bien placé pour obtenir un score sans précédent.  Le groupe a accusé les gouvernements successifs d’avoir provoqué le « chaos » en en accueillant trop d’immigrés. Le parti a réclamé « une offensive en matière d’expulsions ». Selon plusieurs médias allemands, le suspect est arrivé dans le pays en décembre 2022, et faisait l’objet d’une mesure d’expulsion vers la Bulgarie, Etat de l’Union européenne où son entrée avait été enregistrée et où il aurait dû déposer sa demande d’asile, en vertu des règles communautaires. Ces dernières années, l’Allemagne a été le théâtre de plusieurs attentats jihadistes, dont le plus meurtrier, une attaque au camion en décembre 2016 sur un marché de Noël à Berlin, avait fait 12 morts.

     

    Tennis – Ce lundi trois joueurs de tennis roumains participent à l’inauguration de l’US Open, le dernier tournoi du Grand Chelem de cette année 2024. Issue des qualifications, Gabriela Ruse affrontera l’Autrichienne Julia Grabher. Les deux autres Roumaines présentes au tableau du simple sont Jaqueline Cristian, qui affrontera la Russe Daria Kasatkina, la 12e favorite, et Ana Bogdan, qui rencontrera la Néerlandaise Arantxa Rus au premier tour.

     

    Météo – Alertes à la canicule et inconfort thermique sévère sur la quasi-totalité du territoire roumain, avec des températures maximales allant à 38 degrés. Les régions du nord-ouest, du centre-ouest, de l’est et du sud de la Roumanie sont quant à elles en alertes code jaune. Une alerte code orange à la canicule est en vigueur pour 20 départements du sud, ouest, et ouest du pays ainsi que pour la capitale Bucarest. Les températures maximales iront de 34 à 38 degrés. 34 à 37 degrés aujourd’hui à Bucarest.

  • 11.07.2024 (mise à jour)

    11.07.2024 (mise à jour)

    Washington – Les présidents roumain, Klaus Iohannis et ukrainien, Volodimir Zelenski, ont signé jeudi, un accord bilatéral de sécurité, en marge du sommet de l’Otan, de Washington, qui marque le 75ème anniversaire de l’alliance. A l’heure où l’on parle, le nombre total d’accords bilatéraux signés par Kiev avec ses partenaires alliés se monte à 23. Le document conclu par Iohannis et Zelenski prévoit le transfert par la Roumanie d’un système de défense antiaérienne à l’Ukraine. Bucarest facilitera le transit rapide de l’équipement et soutiendra les efforts de déminage des eaux de la mer Noire. L’accord porte aussi sur la coopération dans le domaine des services de Renseignement, de la sécurité cybernétique et informationnelle. Bucarest appuiera aussi l’industrie ukrainienne de la défense et les efforts de reconstruction de l’Ukraine. L’accord fait partie de la Déclaration commune du G7 de soutien à l’Ukraine signée en juillet 2023.

     

    Défense – Le ministre roumain de la Défense nationale, Angel Tîlvar, a signé mercredi, en marge du sommet de Washington, la Lettre d’intention pour la création d’un corridor de mobilité militaire entre la Roumanie, la Bulgarie et la Grèce. Selon le ministère roumain de la Défense, « cette initiative marque un progrès significatif dans les efforts de consolidation des capacités de défense et de résilience de l’OTAN dans la région ». Le projet se propose d’optimiser les corridors de transport et de mieux répondre aux exigences de mobilité militaire en mettant en place de routes d’approvisionnement entre les trois pays concernés, tout en décourageant la bureaucratie en temps de paix et en maximisant l’efficacité opérationnelle dans des situations de crise.

     

    Inflation – Le taux annuel de l’inflation en Roumanie a chuté de 5,1% en mai à 4,9% en juin, selon les données rendues publiques jeudi par l’Institut national de la Statistique. Pendant ce laps de temps, le prix des aliments a grimpé d’1%, celui des produits non alimentaires de 6% et celui des services de 9%. Par rapport à juin 2023, en juin dernier le taux annuel de l’inflation a été de 5,3%. La Banque centrale de Roumanie a révisé à la hausse de 4,7 à 4,9% les prévisions inflationnistes pour la fin de cette année et estime un taux d’inflation de 3,5%, fin 2025.

     

    Energie – A l’heure actuelle, le marché roumain de l’électricité enregistre des prix supérieurs à la moyenne affichée par les pays européens, mais cela n’a pas d’impact négatif sur les factures, étant donné que les tarifs sont plafonnés jusqu’au 31 mars 2025, explique le ministre de l’Énergie, Sebastian Burduja, dans un message posté sur les réseaux sociaux. Il rappelle que l’Eurostat a confirmé, dans son dernier rapport, que le prix payé par la population roumaine pour l’énergie est le cinquième le plus bas de l’Union européenne, et que les analyses effectuées par son ministère, sur la base des informations venues de la part des principaux fournisseurs, montrent que les prix facturés ces derniers mois sont de 15 % inférieurs au plafond maximum.

     

    Météo – Météo Roumanie a émis deux alertes à la canicule en vigueur vendredi, en Roumanie. Il s’agit d’une vigilance jaune concernant plusieurs départements du centre, du nord et du sud-est du pays où les températures se monteront à 36 degrés et d’une vigilance orange qui touchera le reste du pays avec des températures de  40 degrés et un indice humidex de plus de 80 unités. Samedi et dimanche, une nouvelle alerte orange à la grande chaleur concernera le centre, le nord et le sud-est de la Roumanie, tandis que le reste des régions seront placées en vigilance rouge à la canicule, avec des températures allant de 37 à 41 degrés. Les autorités nationales et locales se préparent pour lutter contre les effets de la canicule qui sévit partout, en Roumanie.

  • Rapport :  “La Russie nuit à l’Ukraine, mais aussi à notre climat”

    Rapport : “La Russie nuit à l’Ukraine, mais aussi à notre climat”

    La guerre en Ukraine et ses conséquences dévastatrices sur le climat

     

    La guerre menée par la Russie en Ukraine a d’ores et déjà brûlé de milliards de litres de carburant, près d’un million d’hectares de champs et de forêts, des centaines d’infrastructures pétrolières et gazières détruites, sans parles d’énormes quantités d’acier et de ciment utilisées pour fortifier des centaines de kilomètres que compte la ligne de front. Les émissions générées au cours de ces deux années de guerre s’élèvent à près de 175 millions de tonnes de dioxyde de carbone, selon l’étude la plus aboutie diligentée à ce jour sur le sujet. Ces quantités vont autant que celles qui résulteraient de l’utilisation annuelle de 90 millions de voitures.

     

    Dans l’ensemble, le conflit constitue un préjudice net pour le climat, dans la mesure où les réductions des émissions dues à une économie ukrainienne affaiblie par la guerre ont été surpassées de loin par les émissions des gaz à effet de serre provoquées par le conflit armé, par le déplacement des millions de personnes, ainsi que par l’augmentation des productions d’armes au niveau mondial, conclut le rapport « Initiative on Greenhouse Gas Accounting of War ».

     

     

    Le chercheur Vlad Zamfira détaille les résultats de l’étude pour le site roumain Infoclima.

     

    “Les incendies provoqués par la guerre, l’attaque des infrastructures énergétiques, les détours chiffrés en milliers de kilomètres auxquels les compagnies aériennes ont été contraintes pour contourner les zones de conflit, tout cela a un impact majeur au niveau climatique. Des milliards de litres de carburant brûlé, la production supplémentaire de montagnes d’acier et de béton produit pour les besoins des fortifications des deux côtés du front, le coût énergétique qu’engendra la future reconstruction de l’Ukraine, les centaines de frappes dirigées contre le système énergétique ukrainien, tout cela dresse un tableau sombre, dont la Russie risque d’être tenue pour responsable. Au-delà de l’impact dévastateur qu’a la guerre sur les infrastructures sociales et économiques, au-delà des pertes recensées en vies humaines, les guerres et le réarmement mondial constituent une source majeure de pollution. En effet, la machine militaire mondiale compte parmi les plus grands pollueurs au monde. Par ailleurs, les images satellite montrent qu’environ 27.000 incendies ont ravagé près d’un million d’hectares de terres. Près des trois quarts d’entre eux se trouvent à proximité des lignes de front, où les infrastructures de gestion des incendies ont été rendues inutilisables et où les conditions d’intervention sont devenues impossibles. Mais des incendies plus intenses ont été observés à travers le pays alors que les forestiers, les équipes de pompiers et leur équipement ont été mobilisés ou transférés vers les villes, ce qui a eu pour effet d’allonger les délais de réponse. Les infrastructures énergétiques sont devenues par ailleurs une cible aux conséquences climatiques graves. Au cours des premières semaines de la guerre, la Russie a mené des frappes spectaculaires contre des gisements de combustibles fossiles en Ukraine, mais le coût climatique de ces frappes est éclipsé par la destruction des gazoducs Nord Stream, qui a provoqué une éruption sous-marine de méthane qui a duré une semaine et qui a eu un impact environnemental dévastateur. Un incendie incontrôlé, étendu sur plusieurs mois, et qui s’est propagé sur une plate-forme pétrolière située en mer Noire aurait brûlé également plus de 150 millions de mètres cubes de gaz naturel.”

     

     Un gaz à effet de serre extrêmement nocif

     

    Un impact inhabituel est venu d’un gaz à effet de serre particulièrement nocif, l’hexafluorure de soufre (SF6), qui s’est échappé en quantités exceptionnelles pendant le conflit. Utilisé dans les réseaux électriques, il atteint en brûlant des températures 23.000 fois plus élevées que le dioxyde de carbone. Environ 40 tonnes d’hexafluorure de soufre, soit l’équivalent d’environ un million de tonnes de CO2, se seraient ainsi échappées dans l’atmosphère à la suite de plus d’un millier de frappes russes qui ont endommagé environ la moitié du réseau à haute tension ukrainien.

     

    Des courses aérienne plus longues

     

    D’autre côté, les sanctions internationales et la nécessité d’éviter un espace aérien qui n’est pas exempt de risques ont fait que le ciel de plus de 18 millions de kilomètres carrés de l’Ukraine et de la Russie a dû être contourné par la plupart de compagnies aériennes, ajoutant ainsi des heures supplémentaires aux vols qui relient l’Europe et l’Asie et consommant davantage de carburant.

     

    Augmentation des dépenses militaires et de la production d’armement

     

    Au-delà de l’Ukraine, l’invasion a déclenché une augmentation des dépenses militaires, notamment en Europe, se traduisant par une hausse de la production d’explosifs, d’acier et d’autres matériaux à usage militaire à haute teneur en carbone. Les dépenses militaires mondiales ont totalisé 2.400 milliards de dollars en 2023, soit une hausse de 6,8 % par rapport à 2022, ce qui représente la plus forte hausse depuis 2009. Outre la production, les livraisons d’armes lourdes sur de longues distances contribuent aux émissions générées par le conflit, ajoute le site Infoclima.

     

    Rapport : ” La Russie nuit à l’Ukraine, mais aussi à notre climat”

     

    Utilisant la méthodologie reconnue qui établit un certain coût par tonne de carbone émise dans l’atmosphère, le rapport cité estime que la Fédération de Russie devrait acquitter une facture de 32 milliards de dollars pour compenser les dommages environnementaux provoqués au cours des 24 premiers mois de guerre. « La Russie nuit à l’Ukraine, mais aussi à notre climat. Ce conflit est terriblement dommageable au niveau mondial aussi en raison des émissions de carbone qu’il occasionne. Il faudrait faire payer la Fédération de Russie pour cela, une dette qu’elle a envers l’Ukraine et les pays du Sud, les plus touchés par les conséquences de la dégradation climatique mondiale », a déclaré Lennard de Klerk, principal auteur du rapport « Initiative on Greenhouse Gas Accounting of War ». La cessation rapide des hostilités demeure dès lors le souhait partagé par tous les défenseurs de l’environnement. (Trad. Ionut Jugureanu)

     

  • Un système Patriot pour l’Urkaine

    Un système Patriot pour l’Urkaine

    La Roumanie va faire don d’un système de défense aérienne Patriot à l’Ukraine. La décision a été prise lors d’une réunion du Conseil suprême de la défense nationale qui s’est tenue jeudi à Bucarest. Les membres du Conseil suprême de la défense nationale ont accepter de céder ce système à l’Ukraine voisine, à condition que les négociations se poursuivent, notamment avec les Etats-Unis, en vue d’obtenir un système similaire ou équivalent pour le remplacer, afin de continuer à assurer la protection de l’espace aérien roumain. L’idée de céder un système Patriot au voisin ukrainien a émergé le mois dernier, après que le président Klaus Iohannis a rencontré le président Joe Biden à la Maison Blanche. À l’époque, le chef de l’État avait déclaré que la Roumanie avait été invitée à faire don de son système à l’Ukraine.  Aujourd’hui, après l’annonce du Conseil suprême de la défense nationale, l’administration présidentielle a souligné dans une déclaration que la décision était basée sur une évaluation technique approfondie par les autorités et que toutes les mesures avaient été prises pour éliminer le risque de créer des vulnérabilités pour la Roumanie. Ainsi, le ministère de la Défense nationale a présenté au Conseil suprême de la défense nationale une analyse détaillée de l’état opérationnel des quatre systèmes Patriot que le pays possède actuellement, de l’avancement du programme d’équipement des trois autres systèmes qu’il a commandés, ainsi que de l’impact d’un éventuel transfert de l’un des systèmes – ajoute le communiqué.

     

    Les Etat-Unis donnent la priorité à l’Ukraine

    Le président Volodimir Zelenski a remercié Bucarest pour sa décision et a déclaré qu’il appréciait le soutien sans faille de la Roumanie à son pays. La décision du Conseil suprême de défense national renforce non seulement la sécurité de l’Ukraine, mais aussi celle de toute la région et de l’Europe, a écrit le président ukrainien dans un message publié sur un réseau social. Volodimir Zelenski a en fait demandé au moins sept batteries auprès de différents pays, qui n’ont pas encore pris de décision. Jeudi également, au moment où la décision du Conseil suprême de défense national a été prise, les États-Unis ont annoncé qu’ils suspendaient temporairement les livraisons de systèmes antiaériens Patriot à d’autres pays et que l’Ukraine serait désormais prioritaire. La Maison Blanche a fait référence aux demandes insistantes de Kiev pour plus de batteries Patriot afin de défendre ses troupes en première ligne et ses infrastructures contre les attaques russes. Mentionnons que le Conseil suprême de défense national de Bucarest a également approuvé les objectifs de la Roumanie pour le sommet de l’OTAN qui se tiendra le mois prochain à Washington.

     

    Klaus Iohannis retire sa candidature au poste de Secrétaire général de l’OTAN

    La détérioration continue de la situation en matière de sécurité dans le voisinage oriental de la Roumanie en raison de l’intensification des actions militaires de la Russie a également fait l’objet d’analyses. Toujours lors de la réunion du Conseil suprême de défense national, le président roumain Klaus Iohannis a indiqué qu’il avait informé ses alliés de l’OTAN à la fin de la semaine dernière qu’il retirait sa candidature au poste de Secrétaire général de l’OTAN. Il a demandé aux membres du Conseil de donner leur avis sur la candidature du Premier ministre néerlandais Mark Rutte, et ceux-ci se sont prononcés en faveur du soutien du responsable néerlandais à la tête de l’Alliance.

  • 27.05.2024 (mise à jour)

    27.05.2024 (mise à jour)

    Réunion – Réunis lundi en séance commune, les partis de la coalition au pouvoir en Roumanie, le PSD et le PNL, ont examiné la possibilité de majorer le smic à 3700 lei. Selon des sources politiques citées par Radio Roumanie Actualités, les libéraux et les sociaux- démocrates ont décidé que la hausse salariale entre en vigueur à partir du 1 juillet, selon le scénario annoncé la semaine dernière par le chef du gouvernement. Les discussions ont également porté sur la réduction des dépenses budgétaires et sur le plafonnement des marges bénéficiaires de tous les produits alimentaires autochtones.

     

    Bruxelles – Présente à Bruxelles, au Conseil Affaires Etrangères, la cheffe de la diplomatie roumaine, Luminita Odobescu, a condamné fermement les récentes attaques russes contre les civils ukrainiens et l’infrastructure civile. Elle a réitéré l’importance d’un renforcement du soutien militaire offert par l’UE à l’Ukraine. Par ailleurs, Luminita Odobescu a déclaré que la Géorgie était partenaire de la Roumanie et donc, qu’elle aurait besoin du soutien pour continuer son parcours européen. Les propos sont en rapport avec la récente adoption par le pouvoir de Tbilisi de la loi visant « l’influence étrangère » qui mine l’agenda européen du pays.

     

    Entraînement – 500 militaires des forces alliées roumaines, américaines, françaises, polonaises et italiennes ont participé lundi à des exercices d’entraînement sur le Centre secondaire d’entraînement au combat de Smârdan (sud-est). Les entraînements se sont déroulés dans le cadre de l’exercice multinational Dacian Strike, déroulé simultanément au Cap Midia, dans le département de Constanţa (sud-est) et à Novo Selo, en Bulgarie. Les exercices se sont adressés aussi bien aux forces militaires terrestres qu’à celles aériennes. Dans le contexte de la présence renforcée de l’OTAN dans le sud-est de l’Europe, le Commandement multinational de la division sud-est de l’OTAN coordonne la formation des forces armées afin de décourager une éventuelle agression dans la zone des opérations militaires

     

    Chisinau – Le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, se rendra ce mardi à Chisinau, pour  des entretiens sur le thème de l’appui des Etats-Unis à l’adhésion de la République de Moldavie à l’Union européenne, ainsi qu’au sujet de la sécurité énergétique – précise un communiqué du Département d’Etat. Selon le correspondant de Radio Roumanie aux Etats-Unis, après la visite en République de Moldavie, le responsable américain se rendra en République tchèque, à Prague, pour participer à une réunion informelle des ministres des Affaires étrangères des pays de l’OTAN. L’occasion d’analyser les priorités du prochain Sommet de l’Alliance, qui se déroulera en juillet prochain à Washington.

     

    Corruption – L’ancien maire social-démocrate de la ville de Constanta, port à la mer Noire, Radu Mazare, est sorti de prison après que le Tribunal a accepté sa demande de libération conditionnelle. L’ancien édile a été condamné en 2019 à 9 ans de prison ferme pour corruption dans un dossier de rétrocessions fictives ayant provoqué un préjudice de 114 millions d’euros, jamais remboursé. Deux ans plus tard, Radu Mazare a été trouvé coupable dans l’affaire Polaris et condamné à 5 ans de prison pour pot-de-vin et conflits d’intérêts. Mazare a été emprisonné dans le pénitentiaire de Jilava en mai 2019, après avoir été extradé de Madagascar.

     

    Elections – Ce lundi le président roumain Klaus Iohannis a félicité son homologue lituanien Gitanas Nauseda à l’occasion de sa réélection à ce poste et a souligné « l’excellente » coopération entre les deux Etats. « Je me réjouis de poursuivre l’excellente coopération entre la Roumanie et la Lituanie en tant que partenaires de l’UE et alliés de l’OTAN, sur toile de fond des défis dans la région et dans le monde que nous confronterons », a écrit le chef de l’Etat roumain sur un réseau social. Le président par intérim de la Lituanie, Gitanas Nauseda, a été réélu dimanche dernier après le deuxième tour de l’élection présidentielle.

     

    Roumains de la diaspora – Presque l’intégralité de la classe politique roumaine s’est exprimée à l’occasion de la Journée des Roumains de partout, célébrée depuis 2015 le dernier dimanche de mai. Ils ont souligné qu’à travers leur travail, ceux qui sont partis à l’étranger font de la Roumanie un pays apprécié dans le monde. Le président Klaus Iohannis a fait appel à la sauvegarde de l’identité, de la langue et des traditions roumaines, soulignant qu’il était nécessaire que la diaspora reste une voix forte, entendue aussi bien à Bucarest que dans d’autres capitales du monde. La ministre des Affaires étrangères, Luminiţa Odobescu, a quant à elle rappelé que le bien-être et la sécurité des citoyens roumains à l’étranger, ainsi que le dialogue permanent avec la diaspora, devaient être des priorités de la diplomatie roumaine. Le président du Sénat, Nicolae Ciucă, a quant à lui exhorté les Roumains de la diaspora à ne jamais oublier qu’ils sont Roumains et à transmettre cet amour du pays à leurs enfants, tandis que le premier ministre Marcel Ciolacu a assuré que le Gouvernement continuerait à soutenir les Roumains à l’étranger.

     

    Météo – Le temps demeure instable, avec des températures inférieures aux moyennes de la saison, notamment dans les régions du sud, centre et est du pays. Des averses de pluies et des phénomènes orageux risquent de se produire dans la journée de mardi. Les températures maximales iront de 17 à 27. Mardi, à Bucarest, nous aurons 22 degrés.

  • Coopération dans le domaine de la sécurité

    Coopération dans le domaine de la sécurité

    Plus de deux ans après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, la Roumanie continue de jouer un rôle clé dans les efforts internationaux visant à soutenir l’administration de Kiev. De l’appui logistique et informationnel aux efforts déployés pour soutenir les exportations de céréales ukrainiennes, Bucarest a prouvé son utilité et sa valeur en tant qu’Etat membre de l’OTAN et de l’UE. Par conséquent, dès 2022, la Roumanie a été placée par le Kremlin sur la liste des pays « hostiles » et les critiques ou même les menaces de la part de Moscou se sont multipliées.

     

    Visite à Bucarest de James O’Brien

    Dans ce contexte, l’assistant pour les affaires européennes et eurasiennes du secrétaire d’Etat américain, James O’Brien, s’est rendu à Bucarest, dans le cadre d’une tournée qui comprend également des visites en Bulgarie, en Suisse et en Slovénie.

    Au cours d’une rencontre avec le ministre roumain de la Défense, Angel Tîlvăr, le responsable américain a déclaré que les Etats-Unis travaillaient de concert avec la Roumanie pour lutter contre les risques sécuritaires découlant du contexte de la guerre en Ukraine. Il a souligné la coopération dans le domaine de la surveillance aérienne, maritime et terrestre pour la détection et l’arrêt des drones russes arrivés sur le territoire roumain. James O’Brien a également déclaré que « la Roumanie a fait beaucoup pour renforcer ses propres capacités dans toutes ces dimensions » et a apprécié la coopération entre Bucarest et Kiev, qui, selon lui, est « essentielle pour le peuple ukrainien » et « aide et permet à la Roumanie d’être plus sûre ».

    « Plus l’Ukraine pourra combattre la Russie et maintenir la Russie occupée, plus la Russie se retirera, plus la Roumanie sera en sécurité. Notre travail avec la Roumanie est de garantir que la guerre ne puisse pas s’étendre et que la Roumanie puisse défendre correctement son territoire et sa population contre tout risque d’extension du conflit», a déclaré James O’Brien. Le représentant du gouvernement roumain a quant à lui souligné la nécessité de renforcer la présence alliée sur l’ensemble du flanc oriental de l’OTAN et a déclaré que cet aspect était « impératif pour la sécurité et la stabilité de la région élargie de la mer Noire ».

     

    Efforts diplomatiques de la Roumanie pour intégrer l’espace Schengen

    Malgré le contexte sécuritaire tendu, la Roumanie n’a pas réduit ses efforts diplomatiques pour une adhésion complète à l’espace Schengen, un droit qui lui est refusé depuis des années pour des raisons politiques.

    Depuis le 31 mars, la Roumanie et la Bulgarie ont été incluses dans l’espace européen de libre circulation uniquement avec leurs frontières aériennes et maritimes, l’Autriche ayant empêché jusqu’à présent, par son veto, l’introduction des règles Schengen aux frontières terrestres.

    Lors d’un entretien à Bucarest avec son homologue roumain, la ministre allemande de l’Intérieur, Nancy Faeser, a salué les efforts déployés par la Roumanie pour la solidarité européenne en matière d’asile, dans le cadre de ses efforts pour adhérer pleinement à l’espace Schengen. D’autre part, le ministre roumain de l’Intérieur, Cătălin Predoiu, a exprimé l’espoir de voir appliquées les règles de Schengen aux frontières terrestres avant la fin de cette année.

  • L’Ukraine est entrée dans sa troisième année de guerre

    L’Ukraine est entrée dans sa troisième année de guerre

    Un contexte difficile

     

    L’Ukraine, que la Russie estimait pouvoir mettre à genoux en 30 jours, est entrée le 24 février dernier dans sa 3e année de guerre. Une guerre dont le bilan compte déjà des pertes humaines et matérielles terribles, et qui a mis à rude épreuve les équilibres géostratégiques anciens. Une guerre qui perdure et qui met la pression sur les capacités de résilience des forces ukrainiennes, qui ne cessent d’engranger des pertes de plus en plus considérables à cause du déficit en matière de munition, hommes sous le drapeau et armes disponibles.

     

    L’aide américaine appuyée par le président démocrate Joe Biden est toujours bloqué par les républicains majoritaires au Congrès, tandis que l’ombre d’une possible victoire de Donald Trump à la Maison Blanche devient de plus en plus menaçante.

     

    Le point sur la situation militaire 

     

    Invité sur les ondes de Radio Roumanie, le professeur des univertsitésȘtefan Popescu, spécialiste dans les relations internationales fait le point sur la situation militaire.

    « La guerre d’Ukraine est devenue une guerre de positions, une machine infernale qui fait un nombre significatif de victimes civiles et militaires, de l’ordre de centaines de milliers, qui détruit une quantité impressionnante de matériel, soit des milliers de blindés de part et d’autre, qui consomme des millions d’obus, mais sans percée significative. Une guerre que l’Europe n’avait plus connu depuis les deux guerres mondiales.  Quant à l’Ukraine, ses troupes s’étendent sur une ligne de front de plus de mille Km, alors que la Russie occupe, avec la Crimée, près de 20% du territoire ukrainien. Or, pour faire la différence dans une telle guerre d’usure, il faut disposer des réserves en matière de troupes, de l’ordre des centaines de milliers, du matériel, de munition. Et pour l’instant, l’avantage est du côté russe, car la Russie est de 4 à 5 fois plus peuplée, et qu’elle dispose d’une industrie de guerre localisée loin de la portée des missiles ukrainiens. La Russie dispose en outre du soutien militaire d’un certain nombre de puissances étrangères, telles la Chine, l’Iran, la Corée du Nord. La guerre se trouve donc à un moment charnière, et l’Ukraine se trouve en difficulté. Les Européens, aussi disposés à épauler l’effort de guerre ukrainien qu’ils se montrent, n’arrivent pas à remplacer l’aide militaire américaine, toujours victime des luttes intestines au Congrès américain, par la majorité républicaine de la Chambre des représentants ».   

     

     

    L’Ukraine bénéficie malgré tout de l’aide de l’UE et de l’OTAN

     

    Mais l’Ukraine bénéficie malgré tout de l’aide de l’UE et de l’OTAN, et peut toujours s’appuyer sur la détermination de résistance des Ukrainiens face à l’invasion brutale de leur puissant voisin. « Nous soutenons de manière plus déterminée que jamais l’Ukraine, financièrement, économiquement, militairement, moralement, jusqu’à ce que ce pays recouvre sa liberté », avait martelé à Kiev la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, saluant à la même occasion la « résistance formidable du peuple ukrainien ».

     

    Par ailleurs, à la fin du Sommet G7 qui s’est tenu exceptionnellement à Kiev, ce jour symbolique du 24 février, les leaders des 7 pays les plus développés se sont engagés à soutenir l’Ukraine aussi longtemps que nécessaire, tout en faisant payer à la Russie l’addition de son aventure militaire. Car même loin derrière le front, les Russes commencent à ressentir le fardeau des sanctions européennes, dont le 13e paquet a été adopté le 24 février dernier.

     

    Et la Russie ?

     

    Lle professeur des universités Ștefan Popescu, spécialiste en relations internationales, précise :

     

    « Les Russes font preuve de résilience. On le savait, on l’avait constaté lors de deux guerres mondiales précédentes. Ils s’accommodent pas mal, voire affectionnent et obéissent à cette figure paternelle du leader, que Vladimir Poutine incarne. Par ailleurs, les zones urbaines, les grandes agglomérations ont été encore peu touchées par les campagnes de recrutement qui ont ciblé les régions périphériques, la Russie profonde, où l’Etat s’est montré généreux envers les familles qui ont fourni des combattants. Cette politique fait que la Russie pourra mener à bien l’effort de guerre programmé pendant au moins cette année. Cela lui permettra d’attendre tranquillement l’issue des élections américaines et l’arrivée possible d’une nouvelle administration. Je crois aussi que nous, les analystes, avons sous-estimés les capacités de l’industrie de guerre russe. La Russie est parvenue à contourner les sanctions occidentales en la matière grâce à la Chine et à la Turquie et continue de produire de l’armement. La Russie a bénéficié encore de l’attitude ambiguë de beaucoup d’autres pays d’alors, tels l’Inde, les Etats du Caucase et de l’Asie centrale, de l’Inde, ce qui lui a permis de poursuivre les échanges commerciaux avec ces pays, voire avec l’Occident, via ces pays. »

     

    La défense, une urgence

     

    Si l’Europe a quelque chose à apprendre de ce conflit est qu’elle devrait investir bien davantage dans sa défense, bâtir sa propre industrie, renforcer ses capacités de production, mieux financer ses armées pour pouvoir défendre ses intérêts même en cas de défaillance de l’allié américain. Loin d’avoir dit son dernier mot, la crédibilité de l’Occident demeure étroitement liée à l’issue de la guerre en Ukraine, rappelle le professeur Ștefan Popescu.

    (Trad. Ionut Jugureanu)

  • De l’appui pour l’Ukraine

    De l’appui pour l’Ukraine

    Sur toile de fond de l’augmentation des pertes, de la pénurie de munitions et de troupes, du gel de l’aide financière américaine et de la possibilité que la présidence américaine soit reprise par Donald Trump, les Ukrainiens ont accueilli deux années de guerre avec de l’inquiétude pour ce que l’avenir pourrait leur réserver. Et bien qu’il reconnaisse que la situation est extrêmement difficile pour ses forces, Kiev reste tout aussi déterminé à gagner cette guerre.

    « L’Ukraine réussira », a déclaré, le 24 février dernier, avec la même conviction qu’aux premiers jours du conflit, le président Volodymyr Zelensky, depuis l’aéroport d’Hostomel, capturé par les troupes russes aux premières heures de l’invasion et théâtre de violents combats par la suite.

     

    L’Union européenne et le Canada soutiennent Kiev

    A son tour, l’Union Européenne reste tout aussi déterminée dans son soutien à Kiev. « Plus que jamais, nous soutenons fermement l’Ukraine. Financièrement, économiquement, militairement, moralement. Jusqu’à ce que le pays soit enfin libre », a déclaré la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, qui a salué « la résistance ’extraordinaire du peuple ukrainien ».

    Ce weekend, elle s’est rendue à Kiev, aux côtés de la première ministre italienne Giorgia Meloni, du premier ministre belge Alexander De Croo et du premier ministre canadien Justin Trudeau. L’occasion pour la cheffe de l’Exécutif communautaire d’annoncer aussi du versement à l’Ukraine, en mars prochain, d’une première tranche d’aide macro-financière de 50 milliards d’euros issue du budget de l’UE jusqu’à 2027.

     

    De l’appui depuis le Sommet G7

    Samedi encore, à l’issue d’un sommet du G7 tenu en visioconférence et dirigé depuis Kiev par la première ministre italienne, Giorgia Meloni, les dirigeants des sept pays les plus développés du monde ont promis de soutenir l’Ukraine aussi longtemps que nécessaire, ajoutant qu’ils chercheraient des moyens à faire payer la Russie pour les dégâts causés par l’invasion. Le G7 s’est également engagé « à agir contre les tiers qui soutiennent matériellement la guerre de la Russie, notamment en imposant de nouvelles mesures contre les entités (…) des pays tiers ».

    « Nous demandons l’approbation d’une aide supplémentaire pour couvrir les besoins budgétaires exceptionnels de l’Ukraine en 2024 », indique également le communiqué du G7, faisant allusion au blocage par les républicains au sein du Congrès américain du programme d’aide financière supplémentaire de 61,4 milliards de dollars demandée par le président démocrate Joe Biden.

     

    Des nouveaux accords de l’Ukraine avec l’Italie et le Canada

    Enfin, c’est toujours ce samedi à Kiev, que le président Volodymyr Zelenski a signé des accords bilatéraux de sécurité avec les premiers ministres italien et canadien. L’Italie et le Canada ont ainsi rejoint la Grande-Bretagne, l’Allemagne, la France et le Danemark pour conclure avec Kiev un accord de sécurité de 10 ans – soit des accords destinés à renforcer la sécurité de l’Ukraine jusqu’à ce qu’elle ne devienne membre de l’OTAN. La veille, l’UE avait approuvé aussi son 13e paquet de sanctions contre la Russie. A son tour, la Grande-Bretagne a annoncé samedi un plan financier de 245 millions de livres sterling pour aider l’Ukraine à reconstituer ses stocks de munitions.

  • Deux ans de guerre en Ukraine

    Deux ans de guerre en Ukraine

    Rappelons-le, le 24 février 2022, le président russe Vladimir Poutine a annoncé le lancement de ce qu’il a appelé « une opération militaire spéciale » contre l’Ukraine, qui a acquis en peu de temps les dimensions d’une guerre en termes d’ampleur et de conséquences.

     

    Une aide pour l’Ukraine depuis le monde libre…

    L’agression a été fermement condamnée par les Etats et les organisations du monde libre. De leur côté l’OTAN et l’Union européenne ont ouvert un large front d’aide économique, militaire, logistique et humanitaire à l’Ukraine.

    Contrairement aux prédictions les plus sombres, qui tablaient sur une capitulation rapide, le peuple et l’armée ukrainienne ont résisté, grâce à la volonté et surtout au soutien occidental qui s’est avéré vital. Par ailleurs, l’été dernier, une contre-offensive militaire qui avait premièrement enregistré quelques succès notables, a renversé les pronostics initiaux et privilégié le scénario d’une victoire ukrainienne.

     

    …mais insuffisante

    Et pourtant, la situation n’a pas évolué comme le souhaitaient Kiev et ses alliés. Par conséquent deux ans après le début de la guerre, la situation sur le terrain est compliquée. La principale explication réside dans le ralentissement de l’aide militaire apportée à l’Ukraine, notamment par le principal fournisseur, les Etats-Unis.

    L’Ukraine, a admis le président Volodymyr Zelensky, se trouve dans une position extrêmement difficile sur le front. L’armée ukrainienne fait face à de multiples attaques russes et souffre d’un manque de munitions et du gel de l’aide américaine.

     

    Des sanctions contre la Russie

    Washington envisage de nouvelles sanctions contre la Russie, visant plus de 500 entités liées à ses partisans et à sa machine de guerre, comme l’a indiqué le ministère de la Défense. Selon lui, il s’agira de la plus grande tranche de sanctions depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par Poutine. Elles constitueraient une réponse à la récente mort de l’opposant russe Alexeï Navalny, mais elles marqueraient également deux ans du début de l’agression russe.

    Dans le même temps, les représentants du Royaume-Uni ont aussi annoncé de nouvelles sanctions contre Moscou. Elles visent plus de 50 personnes et entreprises, en particulier dans les secteurs qui permettent à l’armée russe de fournir des munitions, des missiles et des explosifs, ainsi que des sources de revenus clés pour la Russie, comme le commerce des métaux, diamants et ressources énergétiques. Londres a également annoncé de nouvelles livraisons de missiles à Kiev.

    Quant aux ambassadeurs de l’UE, eux aussi ont récemment approuvé le treizième paquet de sanctions. Lundi prochain, à Paris, le président français Emmanuel Macron organise une réunion de haut niveau pour étudier les moyens de renforcer la coopération des partenaires en soutien à l’Ukraine.

     

    Réactions de l’ambassadeur Ukrainien en Roumanie

    A Bucarest, l’ambassadeur Igor Prohopciuc a déclaré que l’Ukraine et ses alliés devraient rester unis et que Kiev n’a qu’un seul objectif : celui de gagner la guerre déclenchée par la Russie. Il a accusé Moscou de violation flagrante du droit international, de destruction de villes ukrainiennes et d’avoir causé de nombreuses victimes civiles.  Le diplomate a salué la décision prise par les dirigeants de l’Union européenne, le 1er février, lorsqu’ils ont approuvé un plan d’aide financière de 50 milliards d’euros pour l’Ukraine, et a remercié la Roumanie pour son soutien politique, militaire et financier.

  • Le CSAT renforce la défense roumaine

    Le CSAT renforce la défense roumaine

    Le contexte de sécurité particulièrement grave dans la région de la mer Noire  et les effets de la guerre en Ukraine sur la Roumanie ont dominé la réunion de mercredi, du Conseil suprême de défense du pays. « Pour la Roumanie, la guerre dans l’État voisin entretient les risques d’incidents pouvant affecter le territoire et les citoyens roumains, ainsi que la sécurité de la navigation dans la mer Noire en raison des mines dérivantes et des actions hostiles de la Russie» ont fait savoir les membres du Conseil. Dans ce contexte, ils ont décidé d’un renforcement des capacités des forces armées roumaines, parallèlement à la poursuite des démarches diplomatiques censées convaincre Moscou à mettre un terme à son agression contre l’Ukraine. Lors de cette réunion, le Conseil a également approuvé un rapport sur les progrès enregistrés dans le domaine de la programmation militaire afin qu’elle s’aligne sur la planification des capacités opérationnelles, tout en intégrant les priorités nationales.

     

    L’administration présidentielle de Bucarest a expliqué que les projets de développement des capacités militaires du pays se reflètent dans la Directive 2023 de planification de la défense et dans le Programme de l’armée roumaine à l’horizon 2040. Les deux documents bénéficient d’un fort engagement politique au niveau national censé permettre au pays d’allouer 2,5% de son PIB à la défense. Sur le total du budget défense, 20% sera attribué à financer les capacités de défense. Les membres du Conseil se sont penchés aussi sur les activités dans le domaine de la cybersécurité. Ils ont adopté une série d’actions prioritaires que le Conseil opératif de sécurité informatique devra mettre en place dans le courant de cette année. Toutes ces actions sont censées contribuer au développement du système national de cybersécurité et à la consolidation des capacités de prévention et de dissuasion. Par ailleurs, le CSAT a passé en revue son activité sur 2023 et a transmis son rapport d’activité au Parlement pour qu’il l’approuve.

  • 12.02.2024 (mise à jour)

    12.02.2024 (mise à jour)

    Cyber-attaque – 18 hôpitaux publics de Roumanie ont été lundi, la
    cible d’une cyber-attaque de proportions. Les cybercriminels ont bloqué les
    bases de données et ont réclamé un ronçon pour les débloquer. Le Ministère
    roumain de la Santé a confirmé l’attaque informatique. Dans tous les hôpitaux
    où fonctionnent le système Hypocrate qui met en connexion les activités
    médicales hospitalières avec la Sécurité sociale des mesures de sécurité ont
    été adoptées pour sauvegarder les données sur d’autres supports.




    Défense – Le
    président roumain, Klaus Iohannis, a convoqué le Conseil Suprême de Défense du
    pays, le 21 février prochain, a fait savoir l’administration présidentielle. A
    l’ordre du jour figurent des sujets tels : la situation de sécurité dans
    la région de la mer Noire dans le contexte de l’agression russe contre
    l’Ukraine et ses implications pour la Roumanie, les progrès concernant la
    planification de la défense, notamment les programmes de dotation de l’armée et
    le recrutement de nouveaux personnels. S’y ajoute un rapportsur l’activité du Conseil opératif de
    cyber-sécurité en 2023 et le rapport du Conseil sur son activité en 2023.


    Elections
    – Encore une fois, les discussions entre les représentants des partis de la
    coalition au pouvoir en Roumanie concernant l’organisation simultanée de
    certains scrutins électoraux, ont échoué.
    La variante la plus véhiculée est d’organiser le 9 juin prochain l’élection
    pour le Parlement européen et l’élection municipale. On prend également en
    compte la possibilité de réunir l’élection législative avec un des tours du
    scrutin présidentiel. De son côté, le premier ministre social -démocrate,
    Marcel Ciolacu, a déclaré qu’il fallait fixer rapidement un calendrier clair
    pour les scrutins de 2024, puisque cette année, c’est pour la première fois que
    la Roumanie organise tous les quatre types d’élections. Par contre, les partis
    en opposition rejettent l’idée d’un éventuel regroupement des scrutins électoraux,
    estimant que cela serait dans l’avantage des partis au pouvoir. Les membres de
    l’alliance réunissant l’Union Sauvez la Roumanie (USR), la Force de la droite
    (FD) et le Parti du mouvement populaire (PMP), ainsi que le parti ultra
    nationaliste l’Alliance pour l’union des Roumains (AUR) – ont déclaré que
    l’organisation simultanée de deux scrutins serait non démocratique et non
    conforme à la Constitution.

    Finlande
    – Le président roumain, Klaus Iohannis a félicité son nouvel homologue finlandais
    Alexander Stubb qui a remporté dimanche le tour décisif de l’élection
    présidentielle en Finlande. Le chef de l’État roumain affirme « attendre
    avec impatience de travailler » aux côtés du nouveau président et de
    « développer le partenariat européen, très étroit, qui existe entre la
    Roumanie et la Finlande », ainsi que de « défendre les valeurs
    euro-atlantiques ». Avec 51,6 % des voix, l’ancien premier ministre
    conservateur Alexander Stubb a devancé l’ancien ministre écologiste des
    affaires étrangères Pekka Haavisto qui n’a réuni que 48 % des suffrages. Le
    nouveau président reprendra son mandat au 1er mars prochain. Il s’agit des
    premières élections présidentielles organisées en Finlande depuis son adhésion
    à l’OTAN, l’année dernière.


    Salaires
    – En décembre 2023, le salaire moyen net était de 5000 lei, l’équivalent de
    1000 €, soit en hausse de 6,6 % par rapport à novembre 2023, a fait savoir ce
    lundi l’Institut national de la statistique. C’est dans l’industrie du
    raffinage du brut que l’on a enregistré le revenu moyen net le plus élevé, de
    12 710 lei, (l’équivalent de 2500 €), alors que les revenus les plus bas ont
    été signalés dans l’hôtellerie et la restauration, à savoir quelque 2 800 lei,
    soit un peu plus de 560 €. Selon l’Institut national de la statistique au cours
    d’une année, les revenus connaissent souvent des fluctuations déterminées
    notamment par l’octroi des bonus annuels ou des primes, notamment pendant les
    mois pris en compte pour les statistiques, c’est-à-dire décembre, mars et
    avril.


    Tennis
    – La joueuse roumaine de tennis Sorana Cîrtea, 26ème mondiale, a
    vaincu l’américaine Sloane Stevens, 39ème WTA, dimanche au premier
    round du tournoi WTA 1000 de Doha, au Qatar. Au deuxième tour, la Roumaine
    affrontera la Polonaise, Iga Swiatek, principale favorite du tournoi et numéro
    un mondiale à l’heure actuelle. A Doha encore, le duo roumano-espagnol formé de
    Monica Niculescu et Cristina Bucşa s’est qualifié dans les huitièmes de finale
    du concours de double dames. Leurs prochaines adversaires seront Miyu Kato du
    Japon et Aldila Sutjiadi d’Indonésie. Par ailleurs, la joueuse Karolina
    Pliskova a remporté le tournoi Transilvania Open, le seul du niveau WTA 250
    organisé en Roumanie. Elle a vaincu la Roumaine Ana Bogdan sur le score de 6 à
    4, 6 à 3, dimanche dans la finale déroulée à Cluj. À l’épreuve de double dames,
    le trophée a été décroché par les américaines Caty McNally et Asia Muhammad qui
    ont vaincu en finale le couple formé de la britannique Harriet Dart et de la
    Slovaque Tereza Mihalikova.


    Météo
    – Dans les 24 prochaines heures, les températures baisseront, tout en
    continuant à rester plus élevées que la moyenne de la saison. Le ciel sera
    plutôt couvert et des pluies tomberont sur le centre et le nord-ouest du
    territoire, tout comme sur les sommets des Carpates. Des chutes de neige se
    produiront en altitude, à plus de 1400 mètres. Les températures iront de 4 à 15
    degrés. A Bucarest, nous aurons 13 degrés à midi, à Bucarest.

  • Les enfants, victimes de la guerre

    Les enfants, victimes de la guerre

    Le 20e siècle, tant marqué
    par les régimes totalitaires, les guerres, les génocides, les déplacements
    forcés de populations, par des pandémies et des catastrophes naturelles, a constitué
    une période tragique pour des dizaines sinon des centaines de millions d’individus.
    Une catégorie de victimes sort toutefois du lot : les moins capables de se
    défendre, les plus fragiles, les enfants. L’histoire de la Roumanie ne fait pas
    exception, les enfants roumains payant un lourd tribut durant les années
    sombres.


    Le Centre d’histoire
    orale de la Radiodiffusion roumaine a recueilli au fil des ans les témoignages
    bouleversants de certaines victimes. Dans le Nord de la Transylvanie, cette
    partie détachée de la Roumanie et occupée par la Hongrie après 1940, la solution
    finale est déclenchée au mois de mai 1944, après l’occupation de la Hongrie par
    les Allemands. Dans une interview enregistrée en 1997, Grigore Balea, prêtre
    gréco-catholique, se rappelle la déportation des juifs de Transylvanie vers les
    camps de la mort dans des wagons de marchandise. Alors qu’il n’était qu’un
    jeune enfant, il se souvient de la tentative de sa mère d’apporter un seau d’eau
    pour soulager la soif d’une famille juive avec 9 enfants, qui attendait depuis
    des jours d’embarquer dans ces trains : « L’un des soldats magyars a observé le manège,
    il s’en est approché, et a frappé ma mère d’un coup de poing à l’arrière de la
    tête. Mais je n’oublierai jamais la douleur de ma mère, pas tant la douleur que
    lui a provoquée ce coup, que la douleur d’assister à cette déportation en masse
    des familles entières vers une destination que l’on devinait tragique. Sur les
    quais de la gare de Viseu, les enfants étaient arrachés aux mères, ils étaient
    séparés. Ni moi, ni ma mère n’y avons assisté, mais on l’avait appris par la
    suite. Les enfants, les mères criaient et pleuraient. C’était déchirant. »


    Ileana Covaci, originaire de la commune de Moisei, ce lieu
    du massacre où 29 Roumains et 2 juifs ont trouvé la mort le 14 octobre 1944, se
    souvient de sa déportation en Autriche, pour les besoins d’une prétendue
    enquête pénale. Ileana Covaci : « Les
    gendarmes magyars sont arrivés en pleine nuit. Moi et ma sœur cadette étions
    enfants, et dormions. Ils nous ont réveillés, et ils nous ont mené à la mairie.
    Nos parents aussi. C’est dans ses locaux qu’on dut rester jusqu’au matin,
    enfermées à clé. Nous pleurions, alors que personne ne nous disait rien. Enfin,
    le matin ils nous disent qu’ils vont nous amener en Autriche pour trois mois.
    Il s’agissait apparemment d’une histoire de vol, dont on ignorait tout. »


    Ana Darie, originaire
    de Săliștea de Sus, dans le Maramureș, racontait les souffrances de ses filles,
    provoquées par l’appartenance supposée de son mari, leur père, aux groupes qui
    faisaient barrage aux communistes, dont le régime de dictature commence à
    montrer son vrai visage à partir du 6 mars 1945 : « Mes
    filles ont été exmatriculées. Une seule a pu continuer de suivre les cours de l’école.
    Mais l’une de celles qui avaient été jetées dehors a eu la chance de rencontrer
    une dame à grand cœur, professeur de roumain à Baia Mare. C’est elle qui l’a
    aidée. Puis elle a pu réintégrer l’école, aller au lycée. Le proviseur l’y a
    aidé, alors que les mecs du conseil populaire ne voulaient rien entendre. Mais
    elle a finalement eu son bac. »


    Condamné
    par le régime communiste à 13 années de prison politique, peine qu’il exécutera
    dans le terrible pénitentiaire d’Aïud, Sima Dimcica laissait à la maison trois enfants mineurs.Ecoutons
    le témoignage de Sima Dimcică : « Vous
    savez, lorsque l’on m’avait arrêté, mon benjamin venait d’avoir 6 mois, le
    cadet 3 ans, et l’aîné 5 et demi. Lorsque je suis rentré à la maison, ce dernier
    avait presque 20 ans, le cadet 16, mon benjamin 14. J’avais honte. J’avais
    honte de les avoir abandonnés. Et ils avaient honte de moi. Et le jour où je
    rentre, je les vois et leur demande d’emblée : « Où est maman ? ».
    « A Aïud », répondent-ils. Ces salauds de communistes l’avaient fait
    venir au pénitentiaire, où ils m’avaient volé 13 années de ma vie, ce jour
    précis, alors que le matin même j’avais été libéré. Ils l’avaient faite venir exprès,
    sans raison précise, juste pour la terroriser. Je n’ai pas fermé l’œil de la
    nuit. Je me demandais ce qui lui était arrivée. Mais c’étaient juste des
    tracas, des chicanes. Ils passaient maîtres à ce jeu-là »
    .



    Ion Preda avait
    fait partie du groupe de partisans anticommunistes dirigé par Toma Arnăuțoiu. Embastillé,
    libéré finalement, mais persécuté jusqu’à la fin du régime communiste, il
    faisait dans une interview donnée en 2000 le bilan de sa vie : « Mes
    enfants ont énormément souffert. Pendant de longues années. La plus petite a
    été mise à l’orphelinat. Après ma libération, j’ai pu la ramener à la maison.
    Elle a pu suivre le lycée, s’est mariée ensuite à un aviateur. Mais elle a
    perdu son enfance dans cet orphelinat. Moi aussi j’avais laissé mes années de
    jeunesse entre les murs de la prison. Ce fut une période terrible. Mais d’un
    autre côté, j’ai tenu bon. J’ai lutté pour la liberté de mon pays, j’ai lutté
    pour que ce pays demeure tel que je l’avais connu : libre, démocrate, où l’on
    puisse y vivre honnêtement, pas en esclave »




    L’enfance volée, maltraitée, gaspillée ou tout
    simplement écrasée par les régimes totalitaires et de terreur qui se sont succédé
    dans la Roumanie du 20e siècle constitue encore une page trop
    méconnue de l’histoire récente du pays. (Traducere Ionut Jugureanu)

  • La semaine du 5 au 11 février 2024

    La semaine du 5 au 11 février 2024


    Lettre du président roumain au Parlement
    roumain


    Les bureaux
    permanents des deux chambres du Parlement roumain ont pris note mercredi, de la
    lettre par laquelle le chef de l’Etat informe le Parlement que la force de réaction
    rapide de l’OTAN est autorisée à entrer, stationner et transiter la Roumanie
    dans le courant de 2024, afin de préparer ou participer à des opérations
    militaires. Dans cette lettre, Klaus Iohannis rappelle que le contexte
    international est de plus en plus imprédictible, que les conflits s’amplifient
    au niveau régional et international et que la Russie ne veut pas renoncer à ses
    objectifs déclarés au moment de l’invasion de l’Ukraine. Dans la situation d’une
    crise majeure de sécurité avec des possibles répercussions sur l’indépendance
    et la souveraineté nationale de notre pays, le Conseil de l’Atlantique Nord
    peut décider d’un déploiement de sa force de réaction rapide en Roumanie afin
    de décourager cette crise a affirmé le responsable roumain. Et lui de préciser
    que pour la mise en place dans un intervalle très bref de temps, de 72 heures
    seulement, des mesures préparées par la Roumanie pour recevoir la force de
    réaction otanienne, il est nécessaire qu’un pré-accord existe déjà en place.




    Une nouvelle loi du service militaire ?


    Dans le même
    contexte politique, les membres des Commissions parlementaires chargées de la
    défense nationale ont rencontré la direction du ministère de la Défense pour
    discuter de la situation régionale. Récemment, le chef de l’Etat majeur de l’Armée
    roumaine, le général Gheorghita Vlad, parlait de la nécessité d’une mise à jour
    de la législation destinée à préparer la population pour la défense du
    territoire national, en soulignant l’importance de renforcer la réserve
    militaire opérationnelle. Dans ce contexte, le ministère roumain de la Défense
    propose la mise en place d’un service militaire volontaire qui s’adresse aux
    jeunes de 18 à 35 ans, hommes et femmes, désireux d’apprendre à utiliser une
    arme et à devenir des réservistes volontaires. La Roumanie n’envisage pas de
    réinstaurer le service militaire obligatoire. Le pays n’est pas en danger,
    rassurent les responsables roumains, mais dernièrement de plus en plus de voix
    de l’OTAN et des armées alliées ont exprimé leur inquiétude quant à un possible
    élargissement du conflit d’Ukraine.


    Des mesures pour les fermiers


    Le gouvernement
    roumain a approuvé jeudi une série de mesures pour apaiser la furie des
    agriculteurs, notamment des prêts à taux réduits et des subventions à l’électricité.
    Toutes les taxes de crédit seront assumées par le Ministère de l’Agriculture.
    Selon le ministre de tutelle, Florin Barbu, les agriculteurs roumains ont
    obtenu des réponses favorables à la plupart de leurs revendications. Tout comme
    leurs confrères d’autres pays européens, les fermiers roumains ont protesté
    plusieurs semaines contre les coûts de production trop élevés, la bureaucratie
    communautaire et les importations bon marché de produits ukrainiens.




    Un pladoyer pour l’Europe


    Lors d’un discours
    mercredi, au Parlement européen, le chef de l’Etat roumain a plaidé en faveur d’un
    processus décisionnel plus rapide au niveau de l’UE, même si pour cela il faudrait
    renoncer au droit de véto dans certaines affaires. Le projet européen implique
    des efforts et de la patience afin de nous permettre de vivre au sein d’une
    Europe unie et prospère, a affirmé Klaus Iohannis. Et lui de plaider pour une
    adhésion complète de la Roumanie à l’Espace Schengen. Après la suppression en
    mars, des contrôles aériens et maritimes, il faudrait supprimer aussi les
    contrôles terrestres. En fait, nous aurons bientôt l’image correcte et concrète
    de la contribution roumaine à la sécurité européenne a déclaré le président
    roumain. Le chef de l’Etat roumain a souligné l’importance des prochaines
    élections européennes, prévues en juin et transmis à ceux qui souhaitent se
    porter candidats de lutter pour l’Europe et non pas contre elle. L’UE doit
    renforcer ses valeurs et ses capacités de défense, a encore précisé M.
    Iohannis.




    Le nouveau chef de la diplomatie
    moldave, en visite à Bucarest


    Les réformes entreprises
    par la République de Moldova sont visibles et appréciées, a déclaré la cheffe
    de la diplomatie roumaine, Luminiţa Odobescu, à l’issue des discussions de
    cette semaine, de Bucarest, avec son homologue de Chisinau, Mihai Popşoi. Nous
    assistons dernièrement à toute sorte de tentatives
    de manipulation orchestrées de l’extérieur. Heureusement, la République de
    Moldova résiste et continuera à résister. Le pays renforce ses capacités
    institutionnelles, il déroule des réformes et surtout, il est bien inscrit sur
    la voie de son intégration européenne a souligné la responsable de Bucarest. Le
    ministre moldave des Affaires Etrangères, Mihai Popşoi, a déclaré que ces deux
    dernières années se sont avérées aussi bien un grand défi qu’une grande
    opportunité pour le parcours européen de Chisinau. Il s’est dit persuadé que la
    Roumanie continuera à soutenir la République de Moldova, aussi bien à travers
    la mise en place des projets communs énergétiques et d’infrastructure qu’à
    travers un soutien accordé au développement des capacités institutionnelles pour
    une mise en oeuvre plus efficace des réformes.









  • Steadfast Defender 24

    Steadfast Defender 24


    Impliquant 90.000 soldats, 50 bâtiments de guerre, 80
    avions et plus de 1.100 véhicules de combatdont 133 chars, déployés dans une série d’exercices
    militaires successifs, Steadfast Defender (ou « défenseur inébranlable » en
    français) constitue le plus important exercice militaire jamais réalisé par l’Organisation
    du traité de l’Atlantique Nord depuis la fin de la guerre froide. Lancé fin
    janvier, « l’exercice montrera la capacité de l’OTAN à soutenir des
    opérations complexes durant plusieurs mois dans des conditions des plus
    diverses, depuis la Côte atlantique et jusqu’en Europe centrale et de
    l’Est », selon le communiqué de presse de l’Alliance. Prévu se dérouler
    jusqu’à la fin du mois de mai, l’exercice devrait simuler divers scénarios
    censés démontrer la capacité de l’OTAN de consolider sa zone de défense européenne.

    31 Etats membres plus la Suède

    Les manœuvres militaires impliqueront les forces des 31 Etats membres de
    l’Alliance auxquels s’ajoute la Suède, pays en cours d’adhésion, a précisé le
    général américain Christopher Cavoli, commandant suprême des forces alliés en
    Europe. « L’Alliance démontrera sa capacité à consolider son flanc
    européen en déployant des forces originaires d’Amérique du Nord, dans le cadre
    d’un scénario de conflit émergeant, simulé contre un adversaire qui se déploie
    aux frontières de l’Alliance », avait ajouté le général Cavoli. L’exercice
    sera l’occasion de mettre à l’épreuve en situation réelle le nouveau concept du
    Plan régional de défense et d’agencement des forces de l’OTAN, approuvé l’année
    dernière, selon l’analyste militaire Claudiu Degeratu: « Selon les déclarations des responsables de
    l’exercice, ce dernier va se déployer notamment sur le flanc nord de
    l’Alliance. Néanmoins, la particularité de l’approche actuelle consiste dans le
    fait qu’il faudrait en même temps assurer la défense de tout le territoire de
    l’Alliance. Et c’est bien pour cette raison que l’ensemble des Alliés
    participeront à différents degrés à cet exercice. Car le principe qui guide
    depuis deux années la stratégie otanienne prévoit que l’Alliance doit se
    montrer capable de répondre de manière adéquate à quelque défi de sécurité que
    ce soit sur l’entièreté de sa frontière, en accordant une attention
    particulière aux zones de contact et aux points sensibles eu regard les risques
    et les menaces potentiels. Il existe encore ce concept d’une défense à 360°,
    impliquant une mobilisation totale et intégrée, terrestre, maritime, navale,
    mais aussi en termes de cyberdéfense. Et il s’agira de tester grandeur nature
    la mise en œuvre de ce concept. L’OTAN développe par ailleurs non seulement le
    volet militaire disons conventionnel, mais aussi le volet de la cyberdéfense et
    de la défense spatiale. La cyberdéfense demeure certes une priorité. En sus de
    cela, le développement de la défense spatiale pourrait sans doute s’appuyer sur
    les compétences en la matière de plusieurs des Alliés, des Américains en
    premier lieu, mais aussi des Britanniques, des Français, des Italiens. »


    Un exercice qui arrive à point

    Aussi, pour ce qui est de l’opportunité de la mise en
    œuvre d’un tel exercice dans le contexte actuel, Hari Bucur Marcu, expert en
    matière de politiques de sécurité, répond sans hésiter par l’affirmative.
    « Au dernier sommet de l’OTAN, le général Cavoli a dévoilé un document de
    plusieurs milliers de pages dans lequel étaient détaillés les plans de la mise
    en œuvre dans le concret, sur le terrain, des décisions prises par l’Alliance
    lors du sommet. Cela concernait notamment l’augmentation des capacités
    militaires d’action dans le contexte d’une poursuite de l’attitude belliqueuse
    de Moscou à l’égard de l’Europe dans son ensemble. Alors, cet exercice arrive à
    point nommé, dans la continuité logique des procédures qui marquent le passage
    entre décision politique, planification, confrontation des plans aux réalités
    du terrain, afin de s’assurer que la décision politique soit suivie
    d’effet », ajoute l’expert en matière de politiques de sécurité Hari
    Marcu.

    Une stratégie otanienne qui répond aux nouveaux défis sécuritaires

    Et bien que dans la Russie n’est nullement mentionné dans les documents
    relatifs à l’exercice, personne n’est dupe alors que la nouvelle stratégie
    otanienne entend répondre aux défis sécuritaires soulevés par l’invasion russe
    de l’Ukraine. Hari Bucur Marcu : « En effet, s’agissant d’un exercice qui entend
    répondre à une menace inconnue, la Russie n’est pas nommée expressément.
    L’ennemi demeure donc anonyme, inconnu, fictif. Néanmoins, cela ne trompe
    personne, dans la mesure où deux commandements otaniens récemment créés,en 2018-2019, dans le but explicit de répondre
    justement à cette menace russe, seront impliqués dans l’exercice. Parce que
    l’OTAN n’a pas attendu le mois de février 2022, soit l’invasion russe de
    l’Ukraine, pour se rendre compte de l’attitude menaçante de la Russie. Dès le
    mandat du président Trump, les Alliés ont laissé clairement entendre qu’en
    occupant la Crimée en 2014, la Russie avait franchi une ligne rouge, et qu’il
    leur fallait réagir. L’exercice sera par ailleurs l’occasion de la mise à
    l’épreuve en situation réelle de la Deuxième flotte des États-Unis, réactivée le
    1er juillet 2018 à cause de la menace russe. Et l’exercice est censé
    tester la capacité de cette flotte de traverser l’Atlantique, d’arriver en
    Europe et, à partir de là, de se déployer là où elle sera appelée à le faire.
    L’exercice constitue une simulation à grande échelle de la réponse otanienne
    face à une situation de guerre. Des commandements se sont préparés à cette
    éventualité depuis plusieurs années déjà, et il faut tester leurs capacités en
    situation réelle, leurs capacités de commandement et leur degré
    d’interopérabilité. Car il s’agit d’un scénario qui se déroule sur des champs
    de bataille classiques, terrestre, maritime, aérien, mais aussi dans l’espace
    et dans le cyberespace.
    »


    Un exercice d’une ampleur encore inconnue par ce type
    de manouvres militaires donc, conclut Hari Bucur Marcu.





    (Trad. Ionut Jugureanu)